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Dossier réalisé en janvier 2006
Par l'équipe Eau'rizon :
GUILLUY Lorraine, PERIN Marie
CELIER Amaury, WIBAUX Yvan
Association Eau’rizon
19 rue Gazan
75014 Paris
www.eaurizon.org
Investigation menée sur un village sénégalais du Fouta, Bokidiawé
Quels sont les avantages d’un système de gestion de l’eau potable
en milieu rural pensé au niveau national ?
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INTRODUCTION
Ce dossier constitue une synthèse de la mission d’Eau’rizon à Bokidiawé. Il regroupe les axes
« étude » et « chantier » du projet, en montrant comment la gestion de l’eau du village de
Bokidiawé s’inclut dans la politique nationale de l’eau au Sénégal.
Après avoir décrit la politique nationale de l’eau au Sénegal, nous étudierons le cas particulier
de Bokidiawé et dégagerons les perspectives d’avenir. Nos analyses sont fondées sur les
documents que nous avons rassemblés et sur les entretiens que nous avons menés auprès des
acteurs nationaux. Tout ce qui concerne l’avenir est encore à l’état de réflexion et ne doit pas
être tenu pour certain.
Les destinataires de cette étude sont variés :
- l’ADMVB et HSF, nos partenaires à Bokidiawé, pour qu’ils connaissent mieux les
enjeux de la réforme et les changements possibles à l’avenir ;
- les acteurs nationaux que nous avons rencontrés, pour qu’ils bénéficient de l’exemple
de Bokidiawé et de l’impact possible de la réforme dans ce village ;
- tous nos partenaires en général, sponsors, familles et amis, et toute autre personne
intéressée, à qui nous souhaitons dresser un bilan de la situation du service de l’eau en
milieu rural au Sénégal.
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SOMMAIRE
Introduction ........................................................................................................... 2
Sommaire............................................................................................................... 3
Données sur l’eau et sa distribution au Sénégal, en milieu rural .......................... 4
Situation hydrique au Sénégal................................................................................................ 4
Le système de distribution d’eau au Sénégal ......................................................................... 4
La politique de l’eau au Sénégal ........................................................................... 5
Origine de la réforme ............................................................................................................. 5
Réforme de la gestion des forages motorisés dans quatre régions sénégalaises : le projet
pilote REGEFOR.................................................................................................................... 5
Le Programme national relatif à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) en matière d’eau potable et d’assainissement : le PEPAM............. 7
Comparaison avec le système de gestion du forage de Bokidiawé ...................... 8
Historique : pourquoi une réforme ? ...................................................................................... 8
Fonctionnement du système ................................................................................................... 9
Perspectives.......................................................................................................................... 11
Conclusion .......................................................................................................... 13
Remerciements .................................................................................................... 14
Annexe 1 : Documents techniques sur la réforme REGEFOR ........................... 17
Annexe 2 : Entretiens .......................................................................................... 19
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DONNEES SUR L’EAU ET SA DISTRIBUTION AU
SENEGAL, EN MILIEU RURAL
Situation hydrique au Sénégal
Ressources en eau renouvelables: 3811 m3/an/hab. (Source : JMP Joint Monitoring
Program)
Usage de l’eau : (Source : JMP)
- Prélèvement total : 2221 x 106 m3/an
- Prélèvement par habitant : 225 m3/an/hab. (soit 5,6 % des ressources en eau
renouvelables)
- Consommation journalière : 30 L/hab. (Etat des lieux PEPAM)
Accès à l’eau : (Source : AFD)
- en milieu urbain : 95,7 % de la population à Dakar, 83,4 % dans les autres centres
urbains
- en milieu rural : 64 % de la population, avec seulement 10% pour les raccordements
privés.
Le système de distribution d’eau au Sénégal
La distribution d’eau au Sénégal se fait majoritairement par des réseaux qui fonctionnent
grâce à des forages profonds motorisés et des châteaux d’eau qui desservent un ou plusieurs
villages. L’étude que nous menons ici porte sur ces forages, en milieu rural.
Des branchements sont réalisés sur le réseau de distribution pour créer des bornes fontaines
(BF), où toute la communauté villageoise peut venir se servir à l’aide de récipients
personnels. Les particuliers, s’ils le souhaitent, peuvent se raccorder au réseau grâce à des
branchements individuels appelés bornes privées (BP).
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LA POLITIQUE DE L’EAU AU SENEGAL
Depuis une vingtaine d’années, le Sénégal s’est vraiment mobilisé au niveau gouvernemental
pour améliorer le service de l’eau. L’eau est actuellement l’une des priorités, dans le cadre des
Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Origine de la réforme
Jusqu'en 1984, l'eau était gratuite au Sénégal, en milieu rural. L’Etat assurait les
investissements, la gestion et la maintenance des forages. Dans les années 1980-1990, la
demande en eau s’est renforcée, notamment lors de grandes sécheresses. L’Etat ne pouvait
donc plus assumer les charges liées à la desserte en eau et a instauré un système de forfait
mensuel, qui n’a fait qu’augmenter au cours du temps.
A partir de 1995, ce système de paiement forfaitaire a été trouvé injuste. Pour plus d’équité,
on a commencé à penser à un système de paiement de l’eau en fonction de la consommation.
L’Etat a fait appel à un bureau d’études sénégalais, le SEMIS, pour qu’il mette en œuvre un
projet pilote de réforme du secteur de l’eau.
Réforme de la gestion des forages motorisés dans quatre régions
sénégalaises : le projet pilote REGEFOR
La réforme REGEFOR, mise en œuvre à partir de 2003 dans les régions de Diourbel, Thiès,
Fatick et Kaolack, repose sur les trois grands principes suivants :
- vente de l’eau au volume : Grâce à la pose de compteurs divisionnaires, la
consommation des usagers peut être mesurée chaque mois. Le prix du m3 est fixé par
le village.
- création d’association d’usagers du forage (ASUFOR) : L’ASUFOR passe un
contrat de gestion avec un gérant qui assure la vente de l’eau. Son rôle est de contrôler
l’action du gérant et de représenter l’ensemble des usagers pour les grandes décisions
concernant l’avenir du forage.
- Contractualisation, avec intervention du privé : Les contrats permettent de définir
avec précision les rôles et responsabilités de chaque acteur, et d’assurer la
transparence de la gestion. La maintenance est également déléguée au privé.
Source : AFD, Projet REGEFOR
L’ASUFOR est l’association de représentation des usagers. Elle passe un contrat avec un
gérant qui assure la vente de l’eau. Il existe deux types de contrat de gérance : régie directe,
risques et bénéfices (cf. annexe).
Un contrat est également passé avec un opérateur de maintenance, privé. L’opérateur choisi
pour REGEFOR est EQUIP PLUS, basé à Dakar et sous-traitant ses opérations en province,
pour assurer le service de proximité. C’est un spécialiste de la maintenance des systèmes
d’exhaure (matériel de pompage), qui assure donc avec expertise les réparations sur les
différents forages.
La DEM (Délégation à l’Equipement et à la Maintenance) est le service de représentation de
l’Etat dans les régions, dont l’organe exécutif est la Brigade des Puits et Forages. Elle a un
rôle d’appui et de contrôle auprès de tous les forages de la région, ainsi qu’un rôle de suivi de
la desserte en eau. Elle quitte donc sa fonction initiale d’opérateur de maintenance pour la
déléguer au privé et assure des fonctions de régulation.
L’opérateur financier intervient pour rassembler l’épargne et, le cas échéant, dégager des
prêts en cas de problème.
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Le rôle de la communauté rurale n’est pas encore bien défini, l’Etat n’ayant pas encore
délégué sa compétence en matière d’eau potable.
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Le Programme national relatif à la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) en matière d’eau
potable et d’assainissement : le PEPAM PEPAM : Programme National Eau Potable et Assainissement du Millénaire (PEPAM) Fin 2003, le Sénégal se pose la question de l’application des Objectifs du Millénaire pour le
Développement : réduire de moitié, d’ici 2015, la proportion de personnes qui n’ont pas
accès à l’eau potable et à un équipement sanitaire de base.
En termes chiffrés, cela revient à faire passer le taux d’accès à l’eau potable en milieu
rural de 64 à 82 %, c’est-à-dire desservir 2,3 millions de personnes de plus d’ici 2015, et la
consommation journalière en eau de 30 à 35 litres.
Pour relever ce défi, l’Etat a créé le programme PEPAM. Après avoir dressé l’état des lieux
de la situation du service de l’eau en milieu rural, l’Etat, à l’aide de son équipe de consultants,
a défini des objectifs raisonnables, puis des stratégies et des plans d’investissements pour
atteindre ces objectifs (constructions de nouveaux forages, réhabilitations d’anciens,
extensions de réseaux, etc.).
Devant la réussite du projet pilote REGEFOR, on a décidé d’étendre la réforme à l’ensemble
des forages du Sénégal. Dorénavant, tous les projets d’adduction d’eau potable au Sénégal
devront rentrer dans le cadre du PEPAM. Suivi et évaluation du PEPAM
Maintenant que le PEPAM a été entériné par l’Etat, il faut mettre en place un système de suivi
et d’évaluation, objectif pour 2006.
La DEM, ayant abandonné son rôle d’opérateur de maintenance, devra assurer cette mission
d’appui à la gestion et de suivi, en exigeant des bilans mensuels des ASUFOR. Les
informations demandées devront être vérifiables (par exemple index des compteurs en sortie
de forage, solde du compte d’épargne) et exploitables, pour qu’un retour d’information sur le
service de l’eau soit donné. La mise en place d’indicateurs pertinents est très importante pour
qu’une émulation se crée entre les ASUFOR. La réussite du PEPAM se mesure aujourd’hui
en terme de résultats (nombre de personnes desservies avec les investissements opérés), et
non plus en quantité d’installations construites. Au niveau de la communication, il doit en être
de même.
COMPARAISON AVEC LE SYSTEME DE GESTION
DU FORAGE DE BOKIDIAWE
Bokidiawé est un village de 7000 habitants, situé
dans le Fouta, dans la région de Matam. Il n’a
donc pas été touché par la réforme REGEFOR.
Cependant le village a connu des enjeux similaires,
qui ont également amené une réforme, reprenant
certains principes de REGEFOR.
Historique : pourquoi une réforme ? Le village de Bokidiawé est alimenté en eau potable à partir d’un forage motorisé construit en
1986. Depuis cette date, le village de Bokidiawé s’est beaucoup développé et la population
n’a cessé d’augmenter. Avec une demande en eau de plus en plus importante, la pression sur
le forage s’est accrue et le matériel a vieilli, d’où de nombreuses pannes. Les conséquences
sanitaires de ces pannes peuvent être très graves. En 1996, huit personnes sont mortes du
choléra.
Pour réparer les fuites et faire face aux pannes, le village fait appel à l’ADMVB, association
de ressortissants du village vivant en France, en Italie, au Congo, aux Etats-Unis. Au départ,
cette charge était raisonnable et l’ADMVB pouvait subvenir aux besoins du forage. Mais
devant l’augmentation du nombre de pannes, la charge est devenue trop lourde, d’autant plus
que les villageois payaient très mal leur forfait mensuel. Au lieu de réaliser de nouveaux
investissements, l’ADMVB devait donc s’occuper de la maintenance au quotidien.
De la même manière que l’Etat dans REGEFOR, l’ADMVB veut se désengager
progressivement de l’exploitation du forage, pour que le village et le comité d’exploitation
gérant la vente de l’eau deviennent plus indépendants. Pour cela, elle a mis en place une
réforme, reprenant le principe du paiement au volume, pour plus d’équité et pour un meilleur
financement.
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Nous nous sommes rendus à Bokidiawé après deux cycles de financement, en octobre 2005,
pour réaliser un audit de la nouvelle gestion. Le réseau, vétuste, sera totalement rénové en
2006-2007.
Fonctionnement du système
1. Vente au volume
Le principe de la vente au volume est à la base de la réforme à Bokidiawé. Le prix du m3 est
fixé à 200 FCFA, les compteurs sont payés par les villageois sur 20 mois, à raison de
500 FCFA / mois.
2. Organisation et communication
Devant les difficultés de création de l’ASUFOR (chefs de village et notables encore
sceptiques sur la réforme, négociation difficile sur le prix de l’eau), l’ADMVB a choisi, de
façon pragmatique, de mettre d’abord en place le comité d’exploitation pour assurer la vente
de l’eau. Trois mois après la première facturation, pendant notre séjour, l’ASUFOR a été
créée. Elle joue le rôle d’instance de décision et de contrôle, ce qui est primordial pour que le
village fasse confiance au comité.
Décide et contrôleRend des comptes
trésorier et vice-trésorier
pompiste et responsable technique
6 releveurs et surveillants du réseau
Comité d’exploitation président et vice-président
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ASUFOR Tous les usagers du forage
Conseil d’administration 20 personnes avec des représentants de toutes
les catégories socioprofessionnelles
Bureau Président et vice-président
Secrétaire et secrétaire adjoint
4 commissaires aux comptes
Schéma de fonctionnement de la gestion du forage de Bokidiawé (Source : Eau’rizon)
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Lors de notre séjour, nous avons remarqué qu’il y avait un problème de communication à
deux niveaux dans le village.
D’une part, les villageois sont en général assez mal informés des actions du comité et du
fonctionnement du système (méconnaissance du mode de calcul de la facture, des dates de
coupure, etc). Nous sommes déjà passés dans une centaine de maisons pour expliquer la
réforme, et il serait bon que l’ASUFOR continue dans ce sens en réalisant une campagne de
communication.
D’autre part, la communication au sein même du comité est parfois difficile. Les membres du
comité n’expriment que rarement leurs besoins, les décisions prises en réunion sont parfois
floues et vite oubliées, car non notées. Il existe également une réticence à dépenser de
l’argent, de peur d’être regardé comme quelqu’un qui profiterait de sa position. Cela paralyse
souvent le système et nuit à l’efficacité des opérations (réparations, achat de matériel, etc). La
mise en place de nouveaux outils de gestion très clairs (comme le procès verbal de réunion,
les bons de commande visés par le trésorier, les temps alloués spécifiquement pour
l’expression des besoins) et la définition précise des tâches de chacun dans un contrat
permettent dorénavant de faciliter cette communication.
3. Contractualisation et outils de gestion : assurer la transparence
Dans un village où tout se passait auparavant oralement, mettre en place des contrats est loin
d’être une priorité. Les contrats des membres du comité, des abonnés et des fontainiers ont été
préparés par l’ADMVB, sont sur le point d’être signés et distribués. Ils donnent une légitimité
au comité, mais ne suppriment pas le rôle de son président d’encourager et de responsabiliser
les membres du comité, et d’appuyer la réforme au sein du village.
Les outils de gestion initiaux ne correspondaient pas exactement aux besoins du comité, et
surtout ne permettaient pas de reconstituer l’ensemble des opérations. Par exemple, il était
impossible de lier une facture au matériel acheté. Assurer la transparence n’était donc pas
possible. Nous avons donc repris et amélioré chacun de ces outils. Le but : faciliter les tâches
du comité d’exploitation et permettre à l’ASUFOR nouvellement créée de suivre facilement
toutes les actions du comité.
De façon générale, le comité d’exploitation a pris conscience de la nécessité de transparence,
pour que le village soutienne la réforme et accepte de payer l’eau. La transparence passe non
seulement par la présence de contrats et d’outils de gestion clairs, mais également par le
contrôle de l’ASUFOR qui suit et oriente toutes les démarches du comité, sans avoir d’intérêt
propre.
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4. Intervention du privé
Pour l’instant, le forage de Bokidiawé est totalement géré de façon communautaire, et le privé
ne joue aucun rôle. Cela permet aux villageois d’accepter plus facilement la réforme.
5. Maintenance et entretien du réseau
La maintenance du matériel de pompage est assurée par la Brigade des Puits et Forages de
Matam. L’entretien du réseau est fait par les releveurs d’index des compteurs, qui ne sont pas
des spécialistes. C’est donc un travail assez artisanal, mais qui a permis de réparer beaucoup
de fuites avant la rénovation totale du réseau.
Perspectives
Dans le cadre du PEPAM, la gestion de l’ensemble des forages motorisés du Sénégal va
certainement être harmonisée : mêmes contrats, mêmes outils de gestion, un seul acteur privé
pour la maintenance des système d’exhaure (matériel de pompage). Avec cette harmonisation,
le pays pourra bénéficier d’un effet de taille et mieux assurer le suivi des installations et du
service de l’eau. Quel impact pour le forage de Bokidiawé ?
1. Vente au volume
Le prix restera fixé par la communauté.
2. Organisation et intervention du privé
Le forage de Bokidiawé est déjà organisé en ASUFOR et gérant (comité d’exploitation). La
structure globale restera donc la même, mais l’ASUFOR devra choisir entre le contrat de
gérance en risques et bénéfices ou celui en régie. Elle devra donc intervenir dans les flux
financiers.
Pour ce qui est de la maintenance du matériel de pompage, de nouvelles zones géographiques
d’intervention regroupant des villages proches et ayant les mêmes caractéristiques
d'installations hydrauliques seront créées. La maintenance de toute la zone sera confiée à un
opérateur privé, choisi par appel d’offre. L'objectif est de développer un secteur privé de la
maintenance avec de nombreux opérateurs, pour éviter d’avoir un seul opérateur agissant à
l'échelle nationale.
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Quant à l’entretien, il faudra définir une nouvelle répartition des tâches. Avec un réseau
rénové totalement, donc plus moderne et techniquement plus complexe, l’entretien ne pourra
plus être réalisé par des villageois (aujourd’hui releveurs) sans une formation poussée. Dans
tous les cas, le travail de releveur et celui de technicien, étant totalement différents, devront
donc, à notre avis, être séparés. Eventuellement, l’apport de compétences pourra venir de
l’extérieur et non plus de l’intérieur du village.
3. Contractualisation et outils de gestion
Les contrats, les outils de gestion et de contrôle seront probablement harmonisés au niveau
national. Bokidiawé devra donc revoir ses modèles de contrats et d’outils. Toutefois, nous
avons vu les outils de gestion de REGEFOR et ils sont similaires à ceux utilisés actuellement
par le comité de gestion de Bokidiawé. Bokidiawé sera donc déjà habitué à utiliser ce type
d’outils et à créer des bilans mensuels. L’adaptation aux nouveaux outils sera donc facile.
Seules les données liées au forage et à la consommation d’eau journalière ne sont pas encore
relevées par le comité de Bokidiawé, mais ceci est un travail lourd qui demande une forte
motivation. C’est à la DEM de motiver les ASUFOR en fournissant un retour d’information
sur ces données, une fois exploitées.
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CONCLUSION : QUELS SONT LES AVANTAGES
D’UN SYSTEME DE GESTION DES FORAGES PENSE
AU NIVEAU NATIONAL ?
La gestion des infrastructures liées au service de l’eau est complexe et nécessite une réelle
expertise. Bénéficier d’un effet de taille grâce à l’harmonisation des méthodes de gestion
apporterait incontestablement bien des avantages. Au niveau de la maintenance, par exemple,
si un acteur privé intervenait sur toute une zone géographique aux caractéristiques communes,
on gagnerait énormément en efficacité. Un système de gestion pensé au niveau national
faciliterait également tout ce qui concerne le suivi des installations et du service de l’eau. La
DEM pourrait très bien jouer ce rôle.
L’harmonisation apporte donc d’immenses avantages, mais elle ne pourra avoir lieu qu’au
prix d’une communication de grande envergure. En effet, après avoir passé six semaines au
quotidien avec les membres du comité d’exploitation de Bokidiawé, nous avons vu à quel
point le passage au financement au volume, avec tous les nouveaux outils de gestion qu’il
implique, est bien complexe pour une population qui est habituée à transmettre les
informations par oral. Les DEM auront un très grand rôle à jouer en terme d’appui à la gestion
et de motivation des ASUFOR. Il faut faire naître une émulation entre les ASUFOR, en
mettant en place des indicateurs révélateurs de la bonne gestion.
A terme nous pourrons entrer dans un cercle vertueux, qui aboutira à la réalisation des
Objectifs du Millénaire pour le Développement !
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REMERCIEMENTS
Nous remercions tous ceux qui ont cru en notre projet Eau’rizon et qui nous ont permis
de le réaliser notamment tous nos donateurs, nos partenaires et nos parrains.
Concernant notre mission à Bokidiawé, nous tenons particulièrement à remercier :
- L’ADMVB France : Djibril Diop et Hadyia Wague, qui nous ont confié cette mission
passionnante et nous ont suivis pendant toute la mission ; Banta Wague et Bakary
Wague, présents à Bokidiawé, qui ont fait en sorte que tout se passe au mieux.
- Hydraulique Sans Frontières : ce Wong et Marc Gentil, qui ont favorisé notre
participation aux actions d’HSF ; Olivier Garbe, qui a bien cadré la mission à
Bokidiawé et Nathalie Modoux, pour la création du jeu de rôle sur Bokidiawé.
- Le Comité d’exploitation du forage de Bokidiawé, qui s’est montré très accueillant,
ouvert, et coopérant.
- L’association des usagers du forage, qui nous a écouté avec attention.
- La famille d’El hadj Kaw Traoré, qui nous a si gentiment accueillis pendant les six
semaines de notre mission.
- Et tous les villageois de Bokidiawé, pour leur hospitalité, leur générosité, leur
gentillesse à notre égard.
Pour le temps qu’ils nous ont accordé et pour toutes les précieuses informations qu’ils nous
ont transmises sur la réforme au Sénégal, nous remercions sincèrement :
- Ousman Hane, Yaya Ly et Bocar Sy du SEMIS,
- Luc Hoang Gia, consultant pour REGEFOR et pour le PEPAM,
- Madio Fall du WSP,
- Adama Ndianor et Abou Fall de l’Hydraulique Matam,
- Abou Dème et Ousman Kalibaly du Comité d'Exploitation du forage de Kanel
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Pour avoir cru en nous dès le début de notre projet (qui remonte au 1er janvier 2004 !), nous
avoir aidés et aiguillés vers les personnes qui pourraient devenir nos partenaires, nous
remercions :
- Alain Lasalmonie et Gérard Payen, de l’ASTEE,
- Alain Henry et Hervé Conan, de l’AFD,
- Denis Désille, Christophe Aubourg et Christophe Le Jallé, du PSEau (Programme
Solidarité Eau),
- Daniel Zimmer, Stéphanie Porro, Elisabeth Catton, Marie Lagier et Christine Laures
du Conseil mondial de l’eau,
- Bertrand Gonthiez, d’IDEau (Initiatives Développement Eau),
- Hydrotour et Aquatupenses.
Pour nous avoir conduits au Sénégal sains et saufs, nous remercions :
- Marc Jolliot, conseiller en itinéraires et ravitailleur à Nouakchott
- Patrick Rambert, remorqueur inespéré du No man’s land de la frontière Maroc-
Mauritanie.
Un très grand merci à nos parrains :
- Le Père Pierre Ceyrac, parrain de l’axe Chantiers, qui nous a donné le sens du partage
et du service, et fait découvrir l’Inde,
- Pierre Frédéric Ténière-Buchot, parrain de l’axe Etude, qui nous a parlé de tous les
enjeux mondiaux de l’eau,
- Alexandre et Sonia Poussin, parrains de l’axe Reportages, qui nous ont fourni tous les
conseils pratiques du baroudeur sans vouloir nous effrayer non plus,
- Bruno Bonfante, parrain de la Fondation Veolia Environnement, qui suit de près
l’ensemble de notre mission et nous aide à bien cerner chacun des aspects de notre
projet.
Un très grand merci à notre équipe française, qui nous soutient chaque jour et fait vivre la
partie Education et le site Internet: Claire Degueil, Sabine Strebel, Matthieu Lemaire,
Christelle Perin, Yoann Peronneau.
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Et un très grand merci à tous nos partenaires :
Pour leur sponsoring
Air France, l’Amicale des Anciens du lycée Sainte-Geneviève, le Conseil Général
des Hauts de Seine, l’Ecole Centrale Paris et l’Ecole HEC, les Editions Michelin,
Feljas et Masson, la Fondation Veolia Environnement, le Guide du Routard, Itronix,
KSB, Lafarge, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, le
Ministère de la Jeunesse et des Sports, la société Vergnet
Pour leurs dons
Merci à nos familles et amis qui se sont vraiment mobilisés pour nous permettre de
réaliser ce projet . Votre présence nous touche beaucoup !
Pour les bourses obtenues
Club 92, Défi Jeunes et 1000 Défis pour ma planète
Pour nos chantiers
L’Association du Père Ceyrac, l’ADMVB, CARE Pérou, Hydraulique Sans
Frontières (HSF)
Pour nos études
L’Association Française de développement (AFD), le Conseil mondial de l’eau, le
Water and Sanitation Programm (WSP)
Pour nos reportages
Adobe, Canal 8, Ouest France, Vertitude, Ithos, La Guilde Européenne du Raid
Pour notre partie Education
Le conseil général de la Sarthe, l’école primaire Michel-Ange du Mans, les collèges
Sacré Cœur du Mans et Francois Grudé de Connéré, les Lycées Sainte-Croix du
Mans et Notre Dame du Roc à la Roche/Yon
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ANNEXE 1 : DOCUMENTS TECHNIQUES SUR LA
REFORME REGEFOR
Deux types de contrats de gérance : Régie directe, Risques et
Bénéfices Deux types de gérance ont été proposés aux villages de la réforme REGEFOR : la gérance en
régie et la gérance risques et bénéfices. Le type de gérance modifie les risques financiers
encourus par l’ASUFOR et le gérant, mais n’influe pas directement sur le prix de l’eau et sur
les fonctions du gérant.
La gérance en régie Fonctionnement
- Le gérant est rémunéré proportionnellement au volume distribué et verse l’ensemble des
recettes à l’ASUFOR.
- L’ASUFOR prend en charge l’ensemble des dépenses réalisées par le gérant pour le réseau.
L’ASUFOR contrôle l’ensemble des flux financiers.
Conséquences
Les recettes financières de l’ASUFOR vont fluctuer d’un mois à l’autre en fonction des
interventions réalisées sur le réseau, des fuites, etc. Le salaire du gérant ne dépend que de
l’eau distribuée. En cas de consommation constante des abonnés, il est fixe.
La gérance risques et bénéfices Fonctionnement
- Le gérant verse à l’ASUFOR une somme proportionnelle au volume pompé et conserve les
recettes. Le gérant prend en charge le carburant et/ou les factures d’électricité, les frais de
personnel et l’entretien du réseau, excepté le changement des pièces en fin de vie. La
différence entre les recettes et les dépenses qu’il réalise constitue son salaire.
- L’ASUFOR prend en charge le remplacement des pièces d’usure, l’entretien, le
renouvellement et les grosses réparations du système d’exhaure, les renouvellements
nécessaires du réseau (points de distribution, canalisations…) et les frais de fonctionnement
de l’ASUFOR.
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Conséquences
L’ASUFOR a un revenu mensuel ne dépendant plus des interventions sur le réseau mais
uniquement du volume d’eau pompé. Si ce dernier est constant, le revenu de l’ASUFOR est
fixe. Le gérant a un salaire dépendant des interventions sur le réseau, des fuites, etc. Il peut
fortement évoluer d’un mois à l’autre.
Comparaison avec la gérance à Bokidiawé A Bokidiawé, l’ASUFOR, nouvellement créée, n’a encore aucun rôle dans la gestion
proprement dite du forage. Elle n’intervient pas dans les flux financiers. Son seul rôle est de
contrôler l’action du comité d’exploitation, de fixer le prix de l’eau et de donner les grandes
orientations pour l’avenir. Le village devra probablement choisir entre ces deux types de
gérance quand le PEPAM sera appliqué à Bokidiawé.
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ANNEXE 2 : ENTRETIENS
Outre notre action de 6 semaines sur le village de Bokidiawé, nous avons réalisé une dizaine
d’entretiens auprès d’acteurs divers pour mieux cerner les enjeux de l’hydraulique villageoise
au Sénégal.
Spécialistes de la gestion de l’eau Sébastien Velut chargé de recherches,
ethnologue, historien
CNRS Paris
Madio Fall Sr.Water and Sanitation
Specialist, ancien directeur de
l’hydraulique au Sénégal
Dakar
Luc Hoang Gia Consultant indépendant PEPAM,
REGEFOR, Guinée Dakar
Cédric Estienne Hydroconseil, bureau
d’études français
Avignon
Bruno Valfrey Hydroconseil Avignon
Bureaux d’étude sénégalais Yaya Ly Ingénieur ayant mené la réforme
REGEFOR
SEMIS, bureau d’études en
charge de la mise en
œuvre de REGEFOR
Thiès
Ousman Hane Ingénieur ayant mené la réforme
REGEFOR
SEMIS Dakar
Bocar Sy DG, développe la base de
données suivi ASUFOR de
REGEFOR
SEMIS Dakar
Organismes d’aide au développement internationaux Denis Désille PS-Eau Paris
Christophe Aubourg PS-Eau Paris
Christophe Le Jallé PS-Eau Paris
Alain Henry AFD Paris
Hervé Conan AFD Paris
Marie Lagier Chargée du monitoring Conseil mondial de l’eau Marseille
Organisations non gouvernementales ONG Simon Godefroy Président de la fédération,
commanditaire sur le PAGE
ISF
Olivier Garbe Suivi du projet à Bokidiawé HSF
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Associations locales Hadiya Wague Président ADMVB Djibril Diop Chargé des relations extérieures ADMVB
Délégation de l’Etat en régions Adama Ndianor Responsable DEM Matam Matam
Abou Fall Responsable Brigade des Puits et
Forages de Matam
Matam
Autres comités d’exploitation sénégalais Abou Dème Président Comité d’exploitation du
village de Kanel
Kanel
Entreprises Bruno Bonfante La Sade Paris
Marguerite Bourbigot Département audit Veolia Water Paris
Médias sénégalais Alain Sané RTS radiodiffusion
télévision sénégalaise,
triangle sud
Dakar
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Entretien avec Hervé Conan 18 mai 2005
Identité de la personne Nom Prénom: Hervé Conan Organisme: Agence Française de Développement Fonction: s’est occupé du financement de la réforme REGEFOR Le service de l’eau au Sénégal Le Sénégal est un pays plutôt développé. Les habitants ne sont pas équipés de pompes à main et les villages sont dotés majoritairement de réseaux (environ 1000) : forages profonds motorisés + château d'eau qui desservent un ou plusieurs villages. Dans chaque village on trouve des branchements individuels (robinets) et/ou des bornes fontaines. Le Sénégal s'est vraiment mobilisé au niveau gouvernemental pour tenter d'atteindre les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement). En témoignent la mise en place du PEPAM, et de modalités de gestion de projets au niveau national. Intervention de l’AFD L'AFD est intervenu comme bailleur de fonds, mais aussi comme souvent, en tant qu'appui à la maîtrise d'ouvrage : aide à la définition et à la mise en place de la réforme REGEFOR. Fonctionnement "standard" de l'AFD :
1- définition de la réforme et du rôle des acteurs 2- contractualisation des relations 3- professionnalisation des personnes
La réforme consiste en la création d'associations 1901, les ASUFOR : Association d'Usagers du Forage. Ensuite, il a fallu définir les rôles de tous ces interlocuteurs, l'Etat etc. La réforme est portée par 3 projets : REGEFOR avec l'AFD, PARPEBA avec des Belges et PEPTAC avec des Japonais. Le schéma est en place dans différentes parties du Sénégal. Quelques points à retenir :
Nécessité d'un œil extérieur (surveillance) pour assurer un meilleur recouvrement Rôle de conseil indispensable, à inclure dans le montage Il existe un logiciel de suivi par bases de données à partir des cahiers tenus par les
gérants des ASUFOR. La maintenance est assurée sur les 100 forages par une société nationale. Tout projet doit être conforme à cette réforme du système de gestion de l'eau. A voir
avec HSF. Les complications liées à la gestion communautaire d'un bien
Exemple : Supposant quelques conditions restrictives (nombre de fontaines disponibles, budget…) comment décider où implanter des fontaines d'eau dans les bureaux ? A qui donner la priorité ? Qui paie si la société n'a pas assez de moyens ? etc.
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Donc ce qu'on demande aux villageois est vraiment compliqué ! En dehors de ces aspects il y a de nombreux petits problèmes techniques locaux :
Elevage : qui paie l’eau pour le bétail? Quel crédit pour ceux qui n'ont pas d'argent ce jour-là ? La plus petite coupure monétaire au Sénégal est de 5 Francs CFA, et ils se
servent de seaux, bassines, et jerricans divers dont le volume s'accorde mal avec les prix : 15L, 12L, etc. Alors le recouvrement est très difficile. Comment appliquer la tarification au m3 ? Comment gérer les rapports entre le gérant de l'ASUFOR et ses vendeurs aux bornes-fontaines ?
Notre projet A son avis, on pourrait faire l'audit de plusieurs comités de gestion (ASUFOR). On doit aussi avoir avant d'arriver des infos sur les audits déjà effectués par REGEFOR, afin de gagner en crédibilité et en qualité de travail. Il faut vraiment apporter du contenu, un schéma. Son opinion sur la coopération décentralisée Il faudrait profiter de cette opportunité pour qu'une partie de l'argent forme un fonds qui serve ensuite à faire du crédit à l'échelle intermédiaire. Exemple 1 million de FCFA pour aider les personnes qui ont un petit projet d'aménagement et qui ne trouvent actuellement aucun partenaire financier pour accompagner leur effort personnel.
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Entretien avec Yaya Ly 6 décembre 2005
Identité de la personne Nom Prénom: Yaya Ly Organisme: Bureau d’études SEMIS,Thiès Fonction: Ingénieur ayant mené la réforme REGEFOR Historique de REGEFOR Entre 1986 et 2000 le nombre de forages ayant doublé, l’Etat s’est vu dans l’obligation de se désengager et de généraliser la gestion villageoise. En 1997, Burgeap et Semis ont mené l’étude de faisabilité de Regefor. Regefor a eu lieu de 1999 à 2004.
Intervention de REGEFOR dans un village Reconnaissance de l’ASUFOR par le Ministère de l’Intérieur La DEM octroie une licence d’exploitation à l’ASUFOR L’ASUFOR crée son Comité Directeur Le Comité Directeur choisit son Bureau L’ASUFOR signe un contrat avec le gérant selon le processus décrit plus bas L’ASUFOR passe un Contrat de Maintenance avec un opérateur, sous contrôle de la
DEM L’ASUFOR passe éventuellement un contrat financier avec une banque
Choix du gérant
Il doit être agréé par la DEM : l’ASUFOR présente un dossier d’agrément à la DEM. L’ASUFOR peut présenter jusqu’à 50 personnes La DEM remet un diplôme d’aptitude à ceux qui le méritent L’ASUFOR élit son gérant parmi les diplômés.
Processus de création d’une ASUFOR Il existe un animateur par Brigade.
Réunion 1 : sensibilisation Réunion 2 : information concernant la création d’une ASUFOR Réunion 3 : Décision de créer ou pas une ASUFOR Réunions 4 : Assemblée Générale avec election du Comité Directeur.
Rôle de la DEM Elle sera désengagée une fois qu’elle n’aura plus qu’un rôle de contrôle. Elle ne réalisera plus la maintenance.
Rôle de la Communauté rurale Il n’est pas encore défini ; on attend pour cela l’application de la décentralisation.
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Précisions sur le déroulement de REGEFOR Au début l’introduction du projet a engendré de grosses réticences. Les quelques villages qui ont accepté ont vu leurs problèmes principaux se résoudre. Ces exemples ont permis la diffusion du projet. L’appui des Chefs de Brigade, autorités reconnues, a été très important. De 1999 à 2002 le projet comptait 362 ASUFOR. De 2002 à 2003, il a été décidé de concentrer les efforts du projet sur un noyau dur formé des ASUFOR les plus dynamiques De 2003 à 2004, un noyau pilote formé des 102 ASUFOR les plus performantes a permis les dernières avancées du projet. L’ASUFOR doit être solide pour faire fonctionner un contrat de gérance et encore plus performante pour contrôler un contrat de maintenance. Ainsi seuls 40 contrats de maintenance ont été créés jusqu’à maintenant. Actuellement REGEFOR est dans une phase de consolidation des acquis.
La Maintenance des équipements d’exhaure Equiplus assure cette maintenance. Selon un accord avec l’Etat sénégalais, Equiplus doit sous-traiter les interventions locales à des entreprises locales, ce qui dynamisera le tissu entrepreneurial.
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Entretien avec M. Adama Ndianor 21 novembre 2005
Identité de la personne Prénom Nom : Adama Ndianor Organisme : Ministère de l’hydraulique pour la région de Matam Fonction : Représentant Monsieur Adama Ndianor représente le ministère de l'hydraulique dans la région de Matam. Il a pour objectifs de coordonner les différentes actions de la Brigade des Puits et Forages en fonction des orientations prises par l'Etat concernant l'hydraulique rurale sénégalaise. A travers la Brigade des Puits et Forages, le ministère assure plusieurs missions auprès des différents comités d’exploitation des forages de la région de Matam : - mission de contrôle afin de s’assurer des bonnes gestions - mission d'appui technique - mission de sensibilisation et de formation Un contrôle du ministère de la gestion des forages Selon la loi, toute installation hydraulique, quelle que soit sa source de financement, est propriété de l'Etat sénégalais. L'Etat se doit en effet d'assurer la préservation et la bonne distribution de l’eau. Ainsi, le ministère de l'hydraulique incite tous les villages à se munir de compteurs et à passer à un paiement au volume de l'eau. Cette gestion de l'eau a prouvé son efficacité quant à la diminution du gaspillage et à la rapide capacité des villages à devenir financièrement autonomes, pour faire face aux pannes techniques mais également pour investir dans des systèmes plus performants. Cependant, si l'Etat encourage l'autonomie de la gestion des forages, la ressource concernée étant un bien national, il se doit de conserver un contrôle sur ces gestions. C'est pourquoi, le ministère de l'hydraulique de Matam exige des comptes-rendus de gestion de la part des comités d’exploitation : bilans mensuels techniques et financiers, carnet de pompage du forage, procès-verbaux des réunions importantes, doivent être mensuellement remis. Le ministère est le premier contrôleur de l'action des comités d’exploitation avant même les ASUFOR. Ils peuvent venir faire des contrôles "surprise" pour vérifier la gestion technique et financière de l'exploitation. Le ministère de l'hydraulique se doit également de contrôler la bonne mise en place des ASUFOR. Ces dernières doivent en effet avoir un bureau représentatif de l'ensemble de la population, c'est à dire comprenant un représentant de chaque sexe, de chaque ethnie, de chaque corporation de métier.
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Un appui technique à l'exploitation des forages L'équipe de la Brigade des Puits et Forages étant composée de professionnels, ils peuvent appuyer les comités d’exploitation sur de nombreux points techniques. En effet, les Comités sont souvent confrontés à un manque de compétences pour certaines réalisations comme : - la réparation de fuites importantes - la pose de compteurs divisionnaires - la réparation de compteurs défectueux - le remplissage du cahier de pompage Sur tous ces points, les comités peuvent faire appel au ministère de l'hydraulique. Une mission de sensibilisation et de formation La sensibilisation Le ministère de l'hydraulique de Matam organise des assemblées générales dans les villages pour : - Convaincre les villageois de l'intérêt des compteurs et leur expliquer comment ces derniers fonctionnent. - Expliquer aux villageois comment le prix de l'eau est fixé. En effet, M.Ndianor insiste sur le fait que le prix de l'eau ne doit surtout pas être fixé par une négociation entre les villageois et le comité. Le prix de l'eau est fixé en fonction de la situation financière de l'exploitation et des investissements et amortissements nécessaires pour l'avenir. Le ministère incite vivement les comités d’exploitation à se rapprocher des communautés rurales pour mettre en accord les constructions de maisons et les tuyaux du réseau de distribution d'eau. Un alignement du village sur les réseaux d'eau et d'électricité est toujours souhaitable. La formation La Brigade des Puits et Forages est à même de former plombier, conducteur de forage, responsable technique de réseau et releveur. Des formations en gestion peuvent également être fournies. Malheureusement, à l'heure actuelle, l'énergie de la Brigade est concentrée sur les opérations de maintenance et non de formation. Les liens avec Bokidiawé M. Adama Ndianor est originaire de Bokidiawé et suit de près l'évolution de son village. Il a pris note de la demande du Président, Mamadou Ndiaye, pour que la Brigade vienne vérifier le bon fonctionnement des compteurs du village mais il ne sait quand cette mission pourra être réalisée. Il pense également qu'une action de sensibilisation des villageois sur les compteurs et le prix de l'eau est nécessaire. Il sait qu'aujourd'hui des maisons sont construites sur des tuyaux du réseau de Bokidiawé, ce qui est dangereux car toute intervention en cas de fuite devient impossible. Il condamne ce genre d'actions et encourage le comité d'exploitation à rencontrer la communauté rurale. D'autre part, il espère que le comité fournira au ministère les documents demandés.
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Entretien avec M. Abou Fall
21 novembre 2005 Identité de la personne Prénom Nom : Abou Fall Organisme : Brigade des Puits et Forages de la région de Matam Fonction : Responsable La Brigade des Puits et Forages
La région de Matam est administrativement créée depuis 2 ans bien que le service de la Brigade des Puits et Forage existe depuis plus de 10 ans. La Brigade des Puits et Forage est un service qui travaille en collaboration avec le ministère de l’hydraulique, représenté à Matam par Adama Ndianor. Leurs travaux sont complémentaires et indissociables, c’est pourquoi ils partagent le même bureau. Ses actions La Brigade a une action "terrain" qui a pour objectifs de former les membres des comités d’exploitation, de sensibiliser la population à une bonne utilisation de l’eau et de surveiller les exploitations ainsi que l’entretien des installations hydrauliques. La majorité de leurs interventions est « malheureusement » axée sur la maintenance plus que sur la sensibilisation des populations, des comités d’exploitation et des ASUFOR. La Brigade surveille les puits, les forages manuels et motorisés de la région. Il existe 66 forages motorisés. On nomme « forage motorisé » tout forage fonctionnant avec une pompe diesel, une électropompe ou encore une pompe solaire. La Brigade soutient les projets de mise en place de nouveaux forages ou de réhabilitation de réseaux. Elle soutient les villages dans la réalisation des études nécessaires à la mise en œuvre du projet et dans la rédaction de dossiers de demandes de subventions. L’état a des programmes de soutien financier pour ces actions, mais ils sont destinés en priorité aux villages n’étant pas encore dotés d'un forage. Son équipe L’équipe rémunérée est composée d’un contremaître, d’un mécanicien, d’un chauffeur et de 2 chefs techniciens plombiers. Les autres membres de l’équipe sont des apprentis plombiers travaillant bénévolement. Depuis son arrivée à ce poste, il y a 2 mois, Abou Fall s’est aperçu du manque de formation des membres des comités d’exploitation, aussi bien du point de vue technique que de la gestion financière. Cette lacune n'est pas sans nuire à l’atteinte d’une autonomie de gestion des forages par les villages, ce à quoi veut tendre l'Etat.
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Les obligations réciproques entre la Brigade et les comités d’exploitation Les comités d’exploitation sont tenus de fournir mensuellement au ministère de l’hydraulique, soit à la Brigade des Puits et Forages de leur région, le bilan financier et technique mensuel de leur gestion et le cahier de pompage du forage. Ce dernier est très important pour la Brigade car il permet de détecter d'éventuelles pannes de la pompe. Les liens entre la Brigade et Bokidiawé Concernant Bokidiawé, Abou Fall n’a rien reçu de la part du comité d’exploitation au cours de ces 2 derniers mois et il n'a pas été tenu au courant des interventions techniques menées sur le réseau. Cependant, M.Ndiaye l’a récemment contacté pour lui demander de venir vérifier le bon fonctionnement de certains compteurs et de mener une action de sensibilisation auprès des habitants. Actions à programmer.
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Entretien avec Luc Hoang Gia 8 décembre 2005
Identité de la personne Prénom Nom : Luc Hoang Gia Formation : ingénieur, centralien Fonction : consultant indépendant, a travaillé sur REGEFOR, travaille sur le PEPAM Autres informations : franco vietnamien, chez Burgeap jusqu’en 1997, actionnaire au SEMIS La réforme REGEFOR (réforme de la gestion des forages)
Rôle de Luc Hoang Gia L’équipe ayant mis en place la réforme REGEFOR au Sénégal était exclusivement sénégalaise, ce qui est peu fréquent dans un projet de cette ampleur. Luc Hoang Gia a eu un rôle de formation et d’appui au chef de projet, en tant que consultant indépendant.
Points forts de la réforme La vente au volume est un principe reconnu pour marcher très bien et qui est aujourd’hui totalement banal. Il existe une réelle demande pour une meilleure organisation des usagers. Les ASUFOR se créent de plus en plus, et sont entrées dans le langage commun : « On va Asuforer le forage. »
L’équité et la transparence sont des notions capitales pour la bonne gestion d’un forage.
La partie juridique de la réforme, avec l’ensemble des contrats, permet de bien notifier à chacun ses obligations, ce qui est un point positif pour bien définir les responsabilités de chacun.
Les ressources humaines au sein de la fonction publique sont un grand atout du Sénégal. Pour la DEM, c’est donc un grand avantage car les fonctionnaires sont investis dans leur travail, et dévoués à la cause de l’amélioration de l’accès à l’eau potable. Le seul problème est qu’ils ne sont pas assez payés pour le travail fourni, et la responsabilité qui leur est confiée. Il existe toutefois des mécanismes compensatoires, un fonctionnaire pouvant être rémunéré pour un projet donné. Le tout est de trouver le bon niveau de salaire, sachant que le fait de ne pas payer la main d’œuvre très cher est un des avantages compétitifs du Sénégal.
Points faibles de la réforme Le processus de sélection des gérants, tels que prévu dans la réforme, est un peu lourd, voire très lourd. De manière générale, il y a un besoin énorme d’optimiser les méthodes de gestion.
D’autre part, les comités de gestion villageois ont souvent peu d’idées pour améliorer le système, gérer les problèmes eux-mêmes, etc. Un opérateur privé aurait beaucoup plus l’esprit d’initiative.
Mais Luc Hoang Gia ne s’inquiète pas pour ces dysfonctionnements. Le Sénégal est un pays de consensus, et c’est comme ça que les réformes sont acceptées. La réussite d’un projet n’est toujours que de 80%, pour que le consensus soit total. Luc Hoang Gia croit beaucoup aux vertus de l’exemple et de la communication. Le besoin d’optimisation des méthodes est énorme, mais cela se règlera avec le temps.
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Le projet PEPAM Fin 2003, le Sénégal se pose la question de l’application des ODM pour l’eau dans le pays : réduire de moitié le nombre de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable et à un équipement sanitaire de base. Les ODM sont des engagements au niveau international, il s’agit ensuite de les traduire dans la pratique. Pour cela, il fallait définir quoi faire, et 6 ou 7 consultants se sont consacrés à cette tâche, dont Luc Hoang Gia. L’objectif de ces consultants était surtout d’aider le ministère de l’hydraulique à définir les priorités et stratégies. Le projet PEPAM comporte donc 3 phases.
1- Etat des lieux 2- Définition d’objectifs raisonnables 3- Stratégie pour y arriver + coût des opérations
Ces trois étapes ont été réalisées au cours de l’année 2004. Les rapports ont été réalisés selon un processus très participatif, avec des ateliers comportant environ 150 personnes. Globalement, les efforts dans le secteur de l’eau doivent être multipliés par 2 pour atteindre les OMD. Il faut également que les installations soient gérées de façon durable, car certains forages tombent en panne et ne sont pas réparés. Le projet concerne à la fois le milieu rural et le milieu urbain. → En milieu urbain, le secteur de l’eau est déjà très structuré. L’équipe PEPAM n’a donc pas fait grand chose, et a repris les analyses de l’ICEA, bureau d’études français, qui collaient très bien aux OMD. → En milieu rural, par contre, il a fallu tout définir au niveau conceptuel. En janvier 2005, un consensus national sur les analyses de l’équipe PEPAM stipule que toutes les actions entreprises dans le domaine de l’eau doivent rentrer dans le cadre du PEPAM. On doit procéder à une extension des réseaux au Sénégal, et la gestion des réseaux doit être durable. Suivi et évaluation du PEPAM 2006 est une année charnière, car il s’agit de mettre en place le suivi et l’évaluation du PEPAM. Quelles sont les informations à exiger des ASUFOR ? Ces informations, regroupées dans un bilan mensuel d’une page, devront être vérifiables. Par exemple, les index des compteurs en sortie de forage, le solde du compte épargne peuvent être demandés, car la DEM pourra se déplacer et vérifier facilement ces données. De façon générale, il est assez facile de trouver des indicateurs vérifiables dans le secteur de l’eau. A terme, le rôle de la DEM sera modifié. Elle se retirera de la maintenance du système d’exhaure, qui sera confiée à un opérateur privé, pour jouer un rôle de contrôle et d’appui à la gestion, pour le bon fonctionnement des ASUFOR. Par exemple, c’est elle qui fournira les nouveaux outils de gestion. Pour motiver les ASUFOR à utiliser ces outils de gestion, un retour sur la qualité du service de l’eau au Sénégal est nécessaire.Actuellement, les DEM ne font jamais de bilans sur les documents transmis par les ASUFOR.
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Perspectives Une loi sur le service public de l’eau va bientôt être votée, qui renforcera la législation au niveau de la gestion des forages. Pour l’instant, tout le milieu rural fonctionne sans cadre juridique. Or ce cadre est important, car ce sont de grosses installations, qui méritent d’être gérées de manière très professionnelle. Des infrastructures de cette taille, à terme, ne seront plus gérables de façon communautaire. En effet, le secteur de l’eau est un secteur planifié, qui peut bénéficier d’un effet de taille. Il serait donc mieux de gérer le secteur au niveau global. L’échelle communautaire est loin d’être la mieux adaptée. La loi serait la suivante : « Le service de l’eau ne peut être assuré que par une ASUFOR ou un opérateur privé. » Communication sur la politique nationale Maintenant que le gouvernement a entériné le projet PEPAM, il faut communiquer sur le projet, afin qu’il soit mis en oeuvre à l’échelle nationale. Actuellement, les mentalités évoluent de manière positive, notamment au niveau des DEM, qui sont très coopérantes. On commence à comprendre que l’important n’est plus de communiquer sur le nombre de forages construits, mais sur le nombre de personnes desservies avec l’argent dépensé, par exemple. Il s’agit dorénavant de penser en terme de résultats, ce qui est assez facile dans le domaine de l’eau. Le chemin vers la bonne gouvernance est donc en route. Les termes de référence des plans de communication sont encore à définir.
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Entretien avec Madio FALL 9 décembre 2005
Identité de la personne Nom Prénom: Madio FALL Organisme: Water and Sanitation Program WSP Fonction: Spécialiste Eau Potable depuis 2004 Autres informations: De 1994 à 2003, Madio FALL était Directeur de l'Hydraulique au Sénégal. Le WSP Sept personnes travaillent au WSP au Sénégal: - un spécialiste assainissement - un spécialiste eau potable - un spécialiste communication - 2 assistants - un spécialiste finances - un spécialiste hydraulique urbaine Elles sont embauchées par la Banque mondiale. Rôle du WSP: Le WSP a un rôle d'appui aux pays en développement. Il aide les pays à définir les stratégies et politiques en matière d'eau, afin de desservir les populations les plus pauvres. Il développe des plans locaux de développement. Il travaille sur le PEPAM (Programme Eau Potable et Assainissement pour le Millénaire), et a contribué à l'élaboration de la feuille de route pour atteindre les OMD au Sénégal. Le Sénégal est un des rares pays à avoir une telle feuille de route. Le WSP travaillera bientôt au suivi et à l'évaluation des mesures prises pour répondre aux OMD. Pour atteindre les OMD sur l'eau en milieu rural au Sénégal, il faut que le pourcentage de personnes desservies passe de 64 à 82%. Le WSP travaille donc en amont des projets de terrain. Ils sont en contact avec des associations de consommateurs, des ONG pour bien connaître les besoins. Fonctionnement: Le WSP est un programme de la Banque mondiale. Deux types de fonds sont versés à la Banque mondiale: les trust funds de type 1, et les trust funds de type 2. Les trust funds de type 1 sont à l'usage exclusif de la Banque mondiale, pour son fonctionnement. Les trust funds de type 2 permettent de financer des études menées par l'Etat, dans un pays donné, dans un domaine précis (ici l'eau). L'étude PEPAM a été financée par le reliquat d'un prêt de la Banque mondiale, destiné au PLT Projet Eau Long Terme. Ils vont probablement continuer à intervenir sur le projet dans sa partie de suivi et évaluation. Quand la Banque mondiale prête de l'argent, elle demande une participation de l'Etat de 10%.
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Origine de la réforme de l'hydraulique rurale
Jusqu'en 1984, l'eau était gratuite au Sénégal, en milieu rural. Au cours des années 1980-1990 (Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement), l'Etat a demandé une contribution des usagers de plus en plus forte, car il ne pouvait plus assumer toutes les charges liées à la desserte en eau. Ces années furent en effet touchées par la sécheresse, qui a eu pour effet le tarissement des puits. Le coût de l'eau a donc augmenté, les usagers payant un forfait mensuel de plus en plus élevé. Au fur et à mesure furent à charge des usagers: - le salaire du conducteur de forage, formé à Louga par l'Etat mais non payé - la mise en place et le paiement d'un comité de gestion - le carburant (au départ subventionné, puis plus rien) - les pièces détachées A partir de 1995, on a trouvé que ce paiement forfaitaire était injuste, et qu'il fallait plus d'équité. D'où la réforme du secteur de l'eau, et le passage aux compteurs. L'Etat fit appel au SEMIS, et la réforme REGEFOR fut executée à partir d'une volonté de l'Etat. Cette gestion avait déjà fait ses preuves au sein du Programme Régional Solaire, le PRS. L'intervention du privé s'était montrée bénéfique.