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QUATRIEME PARTIE SOCIOLOGIE POLITIQUE CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION

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Page 1: QUATRIEME PARTIE SOCIOLOGIE POLITIQUE CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION

QUATRIEME PARTIE

SOCIOLOGIE POLITIQUE

CHAPITRE 11

ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION

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Section 1

Pourquoi un ordre politique ?

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A. De l’Etat féodal ….

I. Comment est né l’Etat moderne : processus historique

Au début du XIIème siècle,

le domaine royal de Louis VI le Gros

ne s’étend guère, autour de Paris

que de Senlis à Orléans

Page 4: QUATRIEME PARTIE SOCIOLOGIE POLITIQUE CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION

Etat Féodal

Délimitation du territoire

Centralisation du pouvoir politique

Rapports entre gouvernants et gouvernés

Type de lois

Pouvoir judiciaire

Pouvoir financier

Utilisation du budget de l’Etat

Type d’administration

Type d’économie

Fief

décentralisé

lien vassalique

normes coutumières

seigneurial et religieux

taxes locales

à des fins privées

réduite

agricole

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Mais après deux siècles de luttes complexes, les monarques français et

anglais sont déjà à la tête d’ensembles territoriaux imposant qui assurent leur

supériorité militaire sur tout autre seigneur.

La France de Louis XI en 1461

B. … A l’Etat moderne

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Etat Féodal Etat moderne

Délimitation du territoire

Centralisation du pouvoir politique

Rapports entre gouvernants et gouvernés

Type de lois

Pouvoir judiciaire

Pouvoir financier

Utilisation du budget de l’Etat

Type d’administration

Type d’économie

Fief

décentralisé

lien vassalique

normes coutumières

seigneurial et religieux

taxes locales

à des fins privées

réduite

agricole

Territoire national

centralisé

Sujet puis citoyen

lois nationales

royale puis nationale

Impôts d’Etat

à des fins publiques

bureaucratie

marchande

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Au final l’Etat moderne émergence grâce à la réalisation de plusieurs étapes :

La séparation du politique et du religieux

La monopolisation et la centralisation de la coercition légitime

Le souverain contrôle les terres

Le souverain dispose du monopole fiscal

Le souverain dispose de la

justice (ce qui lui permet de

contrôler la bonne exécution de

ses décisions)

Le souverain peut donc lever une armée

Perception des impôts sous l’Ancien Régime

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Au final l’Etat moderne émergence grâce à la réalisation de plusieurs étapes :

Les institutions politiques et administratives se diversifient. Cette bureaucratisation

prend plusieurs formes

Les fonctions administratives se diversifient (ministères, pouvoirs

centraux, pouvoirs locaux)

Diversification des pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire)

La séparation du budget de l’Etat et de la cassette royale

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Le pouvoir d’Etat s’institutionnalise

Tout d’abord on va procéder à une

distinction entre le Roi et la couronne.

« Le Roi est mort, vive le Roi »

Ensuite les rapports

entre gouvernants et

gouvernés vont être de

plus en plus encadrés

par la loi

Allégorie de la constitution de 1791

Tenant à sa main gauche la Charte constitutionnelle et à sa main droite un pique surmonté du bonnet phrygien, la Constitution fait face au peuple et à la garde nationale. Au-dessus d'elle, un ange la protège en terrassant ses ennemis

Sacre de Charles VI

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A. Qu’est-ce que l’ Etat ?

1) La définition de Max WEBER

II. Etat, Nation, Etat-Nation ?

L'État moderne ne se définit pas, chez Weber, par les " fonctions " qu’il assure,

mais en tant que cadre et que forme de la domination.

"l'Etat est une communauté humaine, qui dans les limites d'un territoire donné,

revendique avec succès, pour son propre compte, le monopole de la violence physique

légitime".

"L'Etat moderne est un groupement de domination de caractère institutionnel qui a

cherché (avec succès) à monopoliser, dans les limites d'un territoire donné, la violence

physique légitime comme moyen de domination et qui, dans ce but, a réuni dans les

mains des dirigeants les moyens matériel de gestion".

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2) Les caractéristiques d’un Etat

- La distinction entre les gouvernants (une minorité de

personnes) et les gouvernants

- Le monopole du pouvoir de contrainte

- Un territoire internationalement reconnu (Etat

SOUVERAIN) et une population donnée

- Un appareil d’Etat : le parlement (pour voter les lois) ; le gouvernement (pour exécuter les lois) ; l’institution judiciaires(pour sanctionner le manquement aux lois) d’une administration centrale et régionale.

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B. Qu’est-ce qu’une Nation ?

1) Les deux conceptions de la Nation

De manière générale, une nation est une communauté humaine identifiée

dans des limites géographiques parfois fluctuantes au cours de l'histoire, mais dont le

trait commun supposé est la conscience d'une appartenance à un même groupe.

Cependant, deux conceptions de la nation s’opposent sur la nature de cette

communauté humaine.

Dans la conception objective allemande (Johann Gottlieb Fichte), la Nation

repose sur des critères objectifs :

Une langue commune ;

Une religion dominante ;

Une culture partagée ;

Une histoire commune ;

Une race ou une ethnie, c’est-à-dire toutes les personnes qui ont les mêmes origines

(le droit du sang).

1762-1814

Dans ce cas, la Belgique n'est pas une nation

car les différences culturelles entre Wallons et Flamands sont trop

accentuées pour donner naissance à une identité nationale.

Page 13: QUATRIEME PARTIE SOCIOLOGIE POLITIQUE CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION

Dans la conception subjective française (Ernest Renan), les critères objectifs

ne peuvent être fondateurs d'une nation ( Droit du sol opposé au droit du sang ). La

Nation est le fruit :

De la volonté de vivre ensemble d'une communauté d'individus (Le

plébiscite de tous les jours) ;

De l'histoire commune qui a resserré les liens entre des peuples différents

(Bretons, Basques,Corses...en France, par exemple) ;

D'une communauté d'intérêt (l’économie nationale,

les institutions nationales…).

Dans ce cas, la Belgique peut être

considérée comme une nation lorsque les

belges manifestent leur volonté d'unité,

un projet commun aux deux peuples, une

volonté de vivre ensemble dans l'avenir

malgré l'existence de partis séparatistes.

1823 - 1892

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La nation est donc une communauté humaine de

citoyens liés par une même culture, une même histoire et

organisée autour d’un projet politique commun à l’intérieur

d’un territoire donné. Elle se distingue donc de la

communauté ethnique par le fait qu’elle a pour projet de

réunir des gens qui ont envie de vivre ensemble au-delà de

leur spécificité linguistiques, culturelles ou ethniques.

La nation apparaît quand le lien social cesse d’être

religieux pour devenir politique et donc laïque.

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1) Le concept d’Etat-Nation

C. A la découverte de l’Etat-Nation

L'État-nation est un État qui coïncide avec une nation, c'est-à-dire la

coïncidence entre une notion d'ordre identitaire, le sentiment d'appartenance à un

groupe, la nation (entité sociologique), et une notion d'ordre juridique, l'existence

d'une forme de souveraineté et d'institutions politiques et administratives qui

l'exercent, l'État. Sans cette coïncidence, on parlera plutôt d'un État multinational.

Cet Etat-nation suppose :

- Une culture commune : une langue, des normes sociales, des valeurs communes

intériorisées, une religion, qui déterminent une façon d’être, de voir, de sentir et de

penser propre à une population donnée ;

- Une histoire partagée : elle est enseignée et elle est commémorée de façon

régulière (fête nationale, monuments aux morts, cérémonies mémorielles…) ;

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1) Le concept d’Etat-Nation

Un territoire souverain internationalement reconnu : c’est en constituant le

territoire national par des guerres, des mariages, des accords internationaux, que l’Etat

a pu donner naissance au sentiment national. Les guerres ont joué un rôle fédérateur

dans ce sentiment.

Un Etat organisé : il met en place des institutions (la Constitution, le

Parlement, les lois…) qui régulent notre vie quotidienne.

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l'obligation d'utiliser le

français comme langue

véhiculaire dans les actes

administratifs, imposé par

François Ier par l'ordonnance

de Villers- Cotterêts en 1539

(mais l'usage du français

pour toute la population ne

sera effectif qu'après la

première guerre mondiale),

2) Lorsque l’Etat pré-existe à la Nation

Soit l'État préexiste à la nation, et l'on cherche ensuite à développer un

sentiment national. Ce sentiment national a été renforcé en France notamment par :

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l'instauration du service militaire en 1798,

La création d'une école gratuite laïque et obligatoire

par Jules Ferry à la fin du XIXe siècle,

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mais aussi la création de divers symboles républicains comme :

Marianne,

l'hymne national

La Fête nationale

Rouget de Lisle chantant la Marseillaise pour la première fois à l'hôtel de ville de

Strasbourg

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La nation peut précéder l'Etat : les individus qui se reconnaissent d'une

même nation manifestent leur volonté de vivre ensemble, en se dotant d'un État. On

parlera donc d'une nation-État, dans laquelle un groupe d'hommes ayant pris

conscience de son unité nationale a donné naissance à un État. Ceci a été le cas en

Allemagne ou de l’Italie par exemple. C'est la Nation, consciente d'elle même qui

affirme son identité et son indépendance en se dotant d'un Etat à partir de deux

principes :

· La Souveraineté nationale : le peuple est souverain et délègue son pouvoir à l'Etat.

· Le droit à l'autodétermination ou droit des peuples à disposer d'eux mêmes.

3) Lorsque la Nation précède l’Etat

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On peut citer la Pologne au XIX ème siècle

Aujourd’hui on peut citer la nation palestinienne : en effet, cette nation dispose bien d'un

territoire, d'une population, mais elle n'a pas d'organisation politique propre à assurer sa pleine

souveraineté, elle ne dispose que d'une autorité territoriale.

De même, les Kurdes sont à cheval entre la Turquie,

l'Irak, l'Iran et la Syrie

Enfin, les Basques sont à cheval entre la frontière espagnole

et la frontières française, ce qui pose le problème

de l'irrédentisme, c'est à dire la revendication

de terres nationales.

4) Nation sans Etat / Etat sans Nation

Une nation peut ne pas être dotée d'un État.

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Un État peut exister sans

être considéré comme une

nation. C'est fréquemment

le cas des États fédérés

constituant une fédération.

Par exemple, les cantons

suisses et les Länder

allemands sont des États

mais ne sont pas des

nations.

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Un État peut englober plusieurs

nations. L'Etat est donc obligé de faire

coexister des sociétés aux cultures

différentes, des nationalités.

Ainsi, les Etats africains sont des

Etats pluriethniques, ce qui pose le problème

du droit des minorités à une représentation

c’est le cas de la Turquie qui contient sur son

sol une nation turque mais aussi une nation

kurde.

C'est également le cas du Royaume-Uni où

Anglais, Gallois, Ecossais et Irlandais du Nord

sont des nationalités différentes et possédant

des pouvoirs suite à des dévolutions.

Femmes HAMER

Femme et enfants KARO

Femmes Mursi

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Section 2

Quelles sont les formes institutionnelles de l’ordre politique ?

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A. Etat de droit et Etat totalitaire

I. Etat de droit – Etat totalitaire / Etat unitaire – Etat fédéral

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1) Qu’est-ce qu’un Etat de droit ?

Un Etat de droit peut se définir comme un Etat garantissant les droits

individuels, permettant le contrôle de la légalité de ses actes et l’élaboration des

normes juridiques en conformité avec les règles démocratiques.

Il s’agit des Républiques et des Monarchies parlementaires

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Le totalitarisme est le système politique des régimes à parti unique,

n'admettant aucune opposition organisée, dans lequel l'État tend à confisquer la

totalité des activités de la société. Concept forgé au XXe siècle, durant l'entre-deux-

guerres, le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité, à

l'unité ». L'autoritarisme est plus général. Un régime dictatorial se veut autoritariste

mais un régime autoritariste peut ne pas être une dictature au sens propre. Tout

comme il peut ne pas être totalitaire. Cela se voit souvent, par exemple, lorsqu'une

oligarchie (la plupart des pouvoirs sont concentrés entre les mains d’un petit

nombre) prend pouvoir dans un pays et qu'elle exerce des lois que doivent suivre la

majorité du peuple qui n’a pas accès au pouvoir. Ainsi ces lois devront encadrer

toutes les sphères d'activités de manière à soumettre la population.

2) Qu’est-ce qu’un Etat totalitaire

Il s’agit des Monarchies absolues et des dictatures militaires

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B. Etat unitaire et Etat fédéral

1) Etat unitaire

Un État est dit unitaire lorsque tous les citoyens sont soumis au même et unique

pouvoir. C'est la forme la plus répandue d'État dans le monde. En général, l'État unitaire connaît

des divisions territoriales, il existe des relais entre la population et le pouvoir central.

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2) Etat fédéral

Un État fédéral (ou fédération) (latin : foedus, l'alliance), est un État habituellement souverain,

composé de plusieurs entités autonomes dotées de leur propre gouvernement, nommées Entités

fédérées. Le statut de ces entités est généralement garanti par la Constitution, et ne peut être remis

en cause par une décision unilatérale du gouvernement central fédéral. La forme de gouvernement de

l'État fédéral, ou sa structure constitutionnelle, est nommée fédéralisme. C'est un ensemble d'États

qui se sont unis et qui ont une certaine autonomie tout en reconnaissant une autorité supérieure

commune

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A. Qu’est-ce que la démocratie ?

1) La définition de Périclès reprise par A. Lincoln

II. Etat de droit et exercice de la démocratie

« Le

gouvernement

du peuple, par

le peuple, pour

le peuple »La démocratie est le régime

politique dans lequel le peuple

est souverain

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Qui est le peuple ?

Toute la population ? Une catégorie de la population ?

Les citoyens ? Qui a droit à la citoyenneté ?

Selon quels critères ?

Ainsi, dans la démocratie Athénienne, les femmes, les esclaves et les métèques ne sont pas considérés comme des citoyens ce qui réserve la

citoyenneté à une minorité de la population. De même, dans la démocratie française et dans la démocratie américaine, il aura fallu plus d’un siècle

pour que les femmes et les noirs accèdent à la citoyenneté. De nos jours, la question de la participation, à certaines élections, des étrangers résidents

depuis un certain temps sur notre territoire a été posée.

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Comment le peuple exerce-t-il son pouvoir ?

Doit-il participer directement aux prises de décision ? Doit-il se faire représenter ?

Comment peut-il contrôler les décisions de ses représentants ? Quelles formes peuvent prendre sa participation à la politique ?

Ainsi, dans la démocratie Athénienne, les citoyens peuvent prendre la parole et voter au sein de l’Ecclésia. Ils peuvent aussi se

faire représenter à l’assemblée. Le degré de participation aux assemblées est inégal. Il dépend souvent du degré de richesse. La

rédaction des lois est confiée à la Boulé constituée de citoyens tirés au sort

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Quel est l’intérêt général ?

Comment savoir ce que veulent les citoyens ? Le peuple est-il capable d’exprimer ce qu’il veut ?

N’est-il pas influençable ? Doit-on toujours faire ce que le peuple veut ?

L’intérêt supérieur de l’Etat correspond-t-il à l’intérêt général ?

Ainsi, l’existence formelle d’un vote démocratique ne saurait garantir pour autant le caractère réel de la démocratie, dans la mesure où tout pouvoir

peut s’affranchir par la force ou par des pratiques plus discrètes des limites qui lui sont fixées, dès lors que l’opinion publique ne parvient plus à faire entendre sa voix. Ainsi la démocratie semble toujours enfermée dans le

dilemme qu’a souligné au XIXe siècle l’un de ses plus éminents analystes, Tocqueville : favorisant l’égalité de tous plutôt que la liberté de chacun, la

démocratie est toujours fragile, à moins que l’action des corps intermédiaires et la qualité du débat public évite la fragmentation du corps

social, qui laisserait le citoyen seul face au pouvoir.

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2) La liberté et l’égalité, le fait majoritaire Dans une démocratie l'ensemble des citoyens détient le pouvoir souverain

et exprime sa volonté par le vote, selon le principe « un homme, une voix » ; ce

principe peut d'ailleurs être considéré comme le fondement théorique principal de la

démocratie. Ceci suppose donc :

L’égalité des citoyens devant la loi : Ils ont les

mêmes droits et les mêmes devoirs

contrairement au régime aristocratique. Ce

principe s'est développé dans la philosophie

politique occidentale au XVIIIe siècle et fut

mis en œuvre dans des systèmes de

démocratie libérale en France ou aux États-

Unis après les révolutions de 1787 et 1789.

Ainsi, la Déclaration des droits de l'homme et

du citoyen de 1789 proclame-t-elle dans son

premier article que « les hommes naissent et

demeurent libres et égaux en droits ».

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La règle de la majorité : toutes les démocraties constituent des systèmes où les citoyens

peuvent librement prendre des décisions politiques selon la règle de la majorité.

Mais la règle de la majorité en elle-même n’est pas automatiquement démocratique. Personne par

exemple ne peut appeler un système équitable ou juste s’il permet à 51% de la population

d’opprimer 49% au nom de la majorité (Tyrannie de la majorité – A de Tocqueville) . Dans une

société démocratique, la règle de la majorité doit être accompagnée de garanties des droits

humains qui à leur tour, servent à protéger les droits des minorités et des dissidents – qu’ils soient

ethniques, religieux, ou de simples perdants d’un débat politique. Les droits des minorités sont

protégés car les lois et les institutions démocratiques protègent les droits de tous les citoyens.

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La liberté notamment

ces droits fondamentaux représentent juridiquement l'ensemble des droits

subjectifs primordiaux pour l'individu, assurés dans un État de droit et une

démocratie. Elles recouvrent en partie les droits de l'homme au sens large.

la liberté de s’exprimer

la liberté

de consci

ence,

la liberté de se déplacer,

la liberté de réunion

et d'association

la liberté de la presse

absence d'arrestations

arbitraires

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L’égalité des conditions

Dans « De la démocratie en Amérique » (1839), A.

de Tocqueville va s’attacher à définir la Démocratie

non seulement comme un régime politique mais

également comme un Etat social marqué par

1805-1859

Laquelle renvoie à trois dimension de l’égalité

L’égalité des droits : la loi est la même pour tous

L’égalité des chances : chaque individu peut accéder à n’importe quelle position

indépendamment de sa situation d’origine.

L’égalité de respect des statuts sociaux : les individus se considèrent comme égaux

indépendamment des inégalités de situations qui les caractérisent.

Page 38: QUATRIEME PARTIE SOCIOLOGIE POLITIQUE CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION

La démocratie comme état social va être à l’origine de profonds

bouleversements de la société extrêmement positifs :

Une croissance économique

La moyennisation : à savoir la montée des niveaux de

vie et la réduction des inégalités économiques et sociales.

Page 39: QUATRIEME PARTIE SOCIOLOGIE POLITIQUE CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION

La tyrannie de la majorité : le principe démocratique risque de favoriser les

bas instincts du peuple qui n’a pas les moyens intellectuels de discerner les enjeux

politiques et d’oublier les droits de la minorité.

Pour Tocqueville la légitimité morale qu'acquiert le plus grand nombre pour

toutes ses actions, y compris celles d'opprimer les minorités, est très dangereuse. Il

faut mettre des gardes fous à cette dérive majoritaire.

Dans « De la démocratie en Amérique » (1839), A. de Tocqueville souligne trois

limites aux principes de la démocratie :

Page 40: QUATRIEME PARTIE SOCIOLOGIE POLITIQUE CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION

Le despotisme et le danger majeur qui menace la démocratie. En effet, les

citoyens, tout occupés à la satisfaction de leurs besoins individuels, peut s’en

remettre à un Etat tutélaire qui se chargerait de les satisfaire tout en les maintenant

dans la servitude. La passion pour l’égalité est donc une menace pour les libertés.

De plus, le risque de ce mouvement d’égalisation des conditions de vie est

d’accroître un individualisme égoïste, ou chacun se souci de son intérêt personnel, se

repli sur sa sphère personnelle.

La passion de l’égalité au détriment de la liberté : Selon Tocqueville plus

l’égalité est forte, moins le sentiment d’inégalité est acceptable.

Page 41: QUATRIEME PARTIE SOCIOLOGIE POLITIQUE CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION CHAPITRE 11 ORDRE POLITIQUE ET LEGITIMATION

Pour pallier les limites de la Démocratie, Tocqueville propose :

L’indépendance du pouvoir judiciaire qui

doit être placée au dessus de la

souveraineté populaireL’indépendance du pouvoir judiciaire qui

doit être placée au dessus de la

souveraineté populaire

La décentralisation des pouvoirs et le

développement du fédéralisme

La décentralisation des pouvoirs et le

développement du fédéralisme

La liberté de la presseLa liberté de la presse

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B. Démocratie directe, démocratie représentative et démocratie participative

1) La démocratie directe

La démocratie directe dans laquelle le peuple participe activement et

directement, et non par le biais de représentants, au pouvoir législatif. Elle peut prendre

plusieurs formes :

Un vote sur la place publique à l’exemple de certains

cantons suisses. De nos jours, la consultation

pourrait se faire directement sur Internet.

Un référendum pour chaque décision politique importante (référendum d’initiative

populaire comme en Italie, droit de véto populaire...).

le vote des citoyens à main levé et en place publique à la

Landsgemeinde (SUISSE)

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Mais, cette démocratie directe se heurte à trois inconvénients :

La capacité de mobilisation des citoyens, mesurée par le taux de

participation à des assemblées de citoyens, est limitée. Il est difficile, concrètement,

de mobiliser à tout instant la communauté des citoyens pour prendre une décision.

La manipulation possible de la foule : la façon dont on pose une question

peut induire la réponse attendue. De même, en groupe, l'individu abdique son

jugement par peur des autres.

La capacité des citoyens à bien comprendre les enjeux des décisions à prendre est

limitée par le manque d’instruction d’une partie de la population. La majorité des

citoyens peut se laisser séduire par un démagogue

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2) La démocratie représentative

La démocratie représentative dans laquelle les citoyens élisent des

représentants qui ont mandat d'exercer le pouvoir en leur nom et en leur place pour

une durée limitée. Les représentants ont l’obligation de tenir compte du programme

pour lequel ils ont été élus et ils doivent rendre compte de façon régulière de la façon

dont ils exercent leur mandat. Ce mandat peut être :

Impératif : le représentant est l’élu de ses électeurs. Il doit respecter ce pour

quoi il a été élu sous peine d’être révoqué par ses mandants. Il ne dispose donc pas de

marge de manœuvre dans la prise de décision (représentation « fractionnée » de

Jean-Jacques Rousseau).

Représentatif : le représentant est à distance des intérêts particuliers de ses

électeurs, il n’est pas responsable devant eux, mais devant la Nation. L'élu est libre de

ses décisions. Il sera sanctionné positivement ou négativement par les électeurs

lorsqu'il se représentera son mandat à l'occasion de nouvelles élections.

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Pour qu’une démocratie soit réellement représentative, elle doit respecter un certain

nombre de conditions :

-Le suffrage universel qui a mis du temps à s’imposer.

Dans l'Antiquité, les droits civils sont réservés aux maîtres.

De la Révolution française de 1789 à 1848, le suffrage est censitaire. Le droit de vote est réservé à

ceux qui payent un montant minimal d'impôt (le cens).

De 1848 à nos jours, le suffrage universel s'étend. Il est réservé aux hommes de plus de 21 ans

jusqu'en 1945 car la femme est considérée comme mineure politiquement et socialement. Il est

accordé aux jeunes de 18 ans en 1974 car le niveau d'instruction s'est considérablement élevé.

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Enfin, le traité de Maastricht (1991) accorde aux membres de la communauté européenne le droit de

vote et l'éligibilité pour les élections municipales et européennes. La citoyenneté devient peu à peu

européenne.

La généralisation du droit de vote consacre donc les droits des individus qui se libèrent des

hiérarchies sociales traditionnelles et qui apprennent à jouer le jeu démocratique : secret du vote

(naissance de l'isoloir en 1913), respect du résultat et de la procédure de vote...Le droit de vote

donne naissance à l'électeur.

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- Le pluralisme politique : l’offre politique doit être diversifiée. Les partis politiques

doivent être nombreux et les oppositions fortes pour que les électeurs aient de vrais

choix politiques à faire. La concurrence entre les partis doit être réglementée de telle

façon qu’elle se fasse dans les conditions les plus égales possibles (règles de financement

des partis et des élections, règles d’accès aux médias, liberté d’expression…).

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- La reconnaissance de l’opposition : elle a droit

à l’information et au pouvoir d’investigation. Elle

peut participer aux commissions d’enquête de

l’assemblée nationale… C’est en Grande-

Bretagne que le statut de l’opposition est le plus

institutionnalisé. À la Chambre des communes,

la seconde force politique est considérée comme

l’opposition officielle dirigée par un leader qui

dispose à ce titre d’un rang élevé dans l’ordre

protocolaire et d’une rémunération.

- La régularité des élections et l’alternance : les

élections doivent avoir lieu de façon régulière et

permettre à l’opposition d’accéder au pouvoir

(alternance).

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3) La démocratie participative

La démocratie participative est une forme de partage et d'exercice du pouvoir,

fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique. On

parle également de « démocratie délibérative » pour mettre l'accent sur les différents processus

permettant la participation du public à l'élaboration des décisions, pendant la phase de

délibération. La délibération participative ou délibérative peut prendre plusieurs formes, mais

elle s'est d'abord instaurée sur le terrain de l'aménagement territorial et de l'urbanisme, avant

de s'étendre dans les champs de l'environnement. Dans ces cadres, les associations jouent un

rôle central en tant qu'interlocuteurs pour les autorités publiques.

On peut citer :

les comités de quartier,

les forums citoyens sur le Net,...