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> Tourisme industriel Quand la péniche En Belgique, L'écluse de Strepy est un ouvrage d'art hydraulique unique au monde. Et le maître d'oeuvre Cegelec utilise la CMAO Cari Master. Visite avec Le meilleur des guides : l'équipe de maintenance de ce funiculaire très particulier. t n Belgique, la province de Hainaut regorge de paysages champêtres, riches de forêts et de collines, bordés de chemins de halage invitant aux randonnées le long des nombreux canaux et voies d'eau navigables qui se regroupent au centre de la Belgique, entre Mons et Nivelles. Sillonnée par 264 km de voies d'eau navigables, cette province est traversée par l'histo- rique Canal du Centre ponctué de remarquables ouvrages d'art et, en particulier, des ascenseurs hydrau- liques classés en 1981 au titre du Patrimoine mondial par l'UNESCO. A l'époque de leur construction, Dans le Hainaut, entre Mons et Nivelles. entre 1882 et 1917, chacun des quatre ascenseurs devait pallier une dénivellation de l'ordre de 17 mètres. Le plan incliné de Ron- quières et l'ascenseur funiculaire de Strepy-Thieu témoignent bien du génie belge en matières d'ou- vrages d'art. Au pays des génies La mise en service des voies navi- gables belges au gabarit de 1 350 tonnes a nécessité la mise en place d'un nouveau tronçon du Canal du Centre et la construction d'un ascenseur à bateaux. On y accède aujourd'hui en empruntant la sor- tie 21 de l'autoroute E19/E42 et en suivant la flèche « Pays de Génies ». Le Canal du Centre quitte le canal Charleroi-Bruxelles à hauteur de Seneffe et rejoint le canal Limy-Bla- ton-Péronnes en formant un grand bassin que l'on appelle le Grand- Large de Mons. L'amont de l'as- censeur de Strepy s'intègre dans un large bief de 43 km qui rejoint le plan incliné de Ronquières et l'écluse de Viesville. Ce bief, dit de partage, constitue la charnière entre les bassins de la Meuse et de l'Escaut. La porte de garde dite du Blanc-Pain, à la Louvière, doit empê- cher la vidange accidentelle du bief : elle se situe à environ 5 km à l'amont de l'ascenseur de Strepy. Pour réunir le canal de Bruxelles provenant d'Anvers et alimenté par la Senne, et la Sambre, du côté de Charleroi, il fallait franchir une dénivellation de 73,15 mètres. Rachetant cette dénivellation, l'as- 4 BIS RUE DE LA GARE 92352 LEVALLOIS PERRET CEDEX - 01 41 40 41 40 FEVRIER 2005 Mensuel OJD : 1599 Page : 1 / 7 N/Réf. : 0072275768

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> Tourisme industriel

Quand la pénicheEn Belgique, L'écluse de Strepy est un ouvrage d'art hydraulique unique au

monde. Et le maître d'œuvre Cegelec utilise la CMAO Cari Master. Visite

avec Le meilleur des guides : l'équipe de maintenance de ce funiculaire très

particulier.

t n Belgique, la provincede Hainaut regorge depaysages champêtres,riches de forêts et de

collines, bordés de chemins dehalage invitant aux randonnées lelong des nombreux canaux et voiesd'eau navigables qui se regroupentau centre de la Belgique, entreMons et Nivelles. Sillonnée par 264km de voies d'eau navigables, cetteprovince est traversée par l'histo-rique Canal du Centre ponctué deremarquables ouvrages d'art et, enparticulier, des ascenseurs hydrau-liques classés en 1981 au titre duPatrimoine mondial par l'UNESCO.A l'époque de leur construction,

Dans leHainaut,entre Monset Nivelles.

entre 1882 et 1917, chacun desquatre ascenseurs devait pallier unedénivellation de l'ordre de 17mètres. Le plan incliné de Ron-

quières et l'ascenseur funiculairede Strepy-Thieu témoignent biendu génie belge en matières d'ou-vrages d'art.

Au paysdes géniesLa mise en service des voies navi-gables belges au gabarit de 1 350tonnes a nécessité la mise en placed'un nouveau tronçon du Canal duCentre et la construction d'unascenseur à bateaux. On y accèdeaujourd'hui en empruntant la sor-tie 21 de l'autoroute E19/E42 et ensuivant la flèche « Pays de Génies ».Le Canal du Centre quitte le canalCharleroi-Bruxelles à hauteur deSeneffe et rejoint le canal Limy-Bla-ton-Péronnes en formant un grandbassin que l'on appelle le Grand-Large de Mons. L'amont de l'as-censeur de Strepy s'intègre dansun large bief de 43 km qui rejointle plan incliné de Ronquières etl'écluse de Viesville. Ce bief, ditde partage, constitue la charnièreentre les bassins de la Meuse et del'Escaut. La porte de garde dite duBlanc-Pain, à la Louvière, doit empê-cher la vidange accidentelle du bief :elle se situe à environ 5 km àl'amont de l'ascenseur de Strepy.Pour réunir le canal de Bruxellesprovenant d'Anvers et alimenté parla Senne, et la Sambre, du côtéde Charleroi, il fallait franchir unedénivellation de 73,15 mètres.Rachetant cette dénivellation, l'as-

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3rend l'ascenseur

censeur de Strepy-Thieu est le plusgrand ouvrage du genre jamaisconstruit dans le monde. On a enoutre construit un pont-canalemprunté par les péniches surune longueur de 580 mètres enenjambant la route.L'ascenseur est en fait un ensemblede deux bacs totalement indépen-dants l'un de l'autre, chacun pesant8000 tonnes. Un bac de 112 mètresde long, sur 12 mètres de large, dontles superstructures pèsent 2600tonnes : il renferme environ 6 000tonnes d'eau qui franchissent ladénivelée de 73,15 mètres en 7

minutes, avec une accélérationmaximale de 0,02 m/sz, tant enmontée qu'en descente... A l'évi-dence, la transaction complète dureplus de 7 minutes, puisqu'il faut quele bateau pénètre dans le bac. Il ya lieu en effet de soulever la portedu bief de partage, accouplée à celledu bac (deux masses de 78 tonnes

Descented'une péniche.

chacune), d'amarrer le bateau oula barge de 2000 tonnes qui pénètredans le bac, puis de fermer lesportes colossales. Ensuite, dès lorsque le bac a franchi la dénivelée,il convient de rouvrir les portes :comptez trois quarts d'heure pourfaire passer un bateau.Le poids de chaque bac »>

« Une péniche de 1350 tonnes franchitla chute de 73 m à une vitessede 20 cm/sec soit en 7 minutes. »

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>» empli d'eau est compensépar 7750 tonnes de contrepoids surchaque rive. A titre de comparai-son, ia Tour Eiffel, clouée au sol, pos-sède une charpente métallique quine pèse que 7300 tonnes pour unpoids total de 10 100 tonnes.La construction de l'ascenseur aduré quelque vingt années, pro-blèmes budgétaires et problèmestechniques ayant retardé le chan-tier. Au cours d'un congrès inter-national qui eût lieu en 1980, l'in-venteur de la pente d'eau mit endoute le choix fait par le ministredes Travaux publics : la reprise desétudes ne put se faire qu'un an plustard. Un tremblement de terre estsurvenu à Liège en 1984, qui a remisen cause la stabilité du bâtiment.Dès lors, le chantier a été stoppépendant dix-huit mois, le temps de

Le pont-canal emprunté par les pénichesenjambe la route.

reprendre les notes de calculs,d'étudier les modifications néces-saires, mettre en place les dispo-sitifs permettant à cet ouvrage d'art(bâtiment et pont) de résister à unséisme de force 6 afin d'éviterque les 8 millions de mètres cubesd'eau contenus en amont, nes'échappent vers l'aval... Au demeu-rant, pour éviter toute fuite dansl'ascenseur reliant les 40 km de bief,une autre sécurité est apportée parune porte intermédiaire construitedans le canal, en amont de l'as-censeur. In fine, le projet a coûtéà peu près 700 millions d'euros.

Imposante salledes machinesCet ouvrage au caractère excep-tionnel est aujourd'hui accessibleau public. La visite est truffée de

fl 73,15mètres encontrebas : lebac s'apprêteà remonter.

découvertes, comme les deuximposantes salles des machines,mécaniquement totalement indé-pendantes. Aucune liaison entrela rive gauche et la rive droite. Qu'unincident survienne sur une rive, etl'autre salle des machines est encoreen état de fonctionner. « Cessa/tessont conçues de façon à rendre leurindépendance aussi grande que pos-sible : tes automates de chaque rivene dépendent pas de ceux de l'autrerive... C'est-à-dire à plus de 90% »,explique Yves Malaise, attaché,délégué du ministère de l'Equipe-ment et des Transports, maîtred'ouvrage et responsable à ce titredu site, de la maintenance des équi-pements : « Nous n'avons qu'uneseule alimentation électrique pourl'ensemble de l'ouvrage. De même,il n'y a qu'un seul système de contrôlecommande qui crée l'interfacehomme-machine commune auxdeux installations. »Les mécanismes présents dans lasalle des machines ne servent qu'àtransvaser la charge du bac vers lescontrepoids, donc de vaincre lesefforts de frottement et de com-penser éventuellement (en plus, ouen moins) la différence susceptibled'exister entre la masse des contre-poids et celle du bac dans lequel leniveau de l'eau n'est pas néces-sairement constant. Il peut arri-ver que les bacs soient plus lourdsque les contrepoids, de sorte que,selon le cas, les moteurs fonc-tionnent en moteurs ou bien enalternateurs renvoyant de l'éner-gie sur le réseau.Les bacs sont réunis aux contre-poids par 144 câbles de gros dia-

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mètre (85 mm). Ceux-ci sont d'unepart attachés aux bacs, et de l'autreils reviennent dans la salle desmachines. Une partie de ces câblespasse sur des poulies libres, d'autresdiraient folles (il y en a 7 au total),et redescend vers le contrepoidsauquel ils sont attachés. L'autre frac-tion des câbles passe sur des treuilsautour desquels ils s'enroulent ouse déroulent.La salle des machines renferme éga-lement quatre moteurs asyn-chrones de 550 kW pilotés pardes variateurs électroniques de fré-quence travaillant par modula-tion de largeur d'impulsions entre0 et 5 Hz (au-delà, on retrouve lefonctionnement d'un variateur clas-sique), et permettant de faire évo-luer la vitesse de rotation entre 0et 1000 tr/min. « Un pilotage dansIes4quadrants, précise Yves Malaise.Lorsqu'ils fonctionnent en freins, c'est-à-dire lorsque te bac qui descendest plus lourd que les contrepoids, ilsrenvoient de l'énergie au réseau. »Ces variateurs de fréquence ont étéinstallés voici 15 ans : à l'époque latechnologie électronique était fon-dée sur les thyristors, seule alter-native performante envisageable,et il fallait bien accepter les limitesde fréquences de commutation quiles accompagnaient, alors qu'au-jourd'hui, avec les ICBT, on pour-rait sans difficulté franchir la barredes 5 Hz et gérer des puissancesbeaucoup plus importantes.

Garantirl'horizontalitéDeux jeux de boîtes de vitesses sontdisposés entre les moteurs et lestreuils. Directement accouplée aumoteur, la première de ces boîtesest le réducteur « grande vitesse »qui transforme la vitesse de rota-tion du moteur de 1000 tr/min ini-tialement, à un peu moins de100 tr/min. Tous les moteurs sontcouplés à la sortie de ces réducteurspar un arbre de synchronisation.Celui-ci pénètre alors dans le réduc-teur « petite vitesse » pour sortirà un petit peu moins d'un tourpar minute, sur des engrenagesde grand diamètre (4,80 m). « Al'évidence, ajoute Yves »>

I

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UNE AVENTURE INDUSTRIELLE ___LA BELLE HISTOIRE OU ——~FUNICULAIRE OE STREPY-THIEU

L'aventure de Strepy a commencé le 22 décembre 1978 par la signature du

« contrat-cadre pour l'étude et l'établissement du projet et l'exécution des ouvrages

de franchissement de la chute de Strepy-Bracquegnies » entre l'Etat belge et un

consortium d'entreprises mené par ACEC. Le premier contrat de travaux est

signé en octobre 1981. Pas moins de 87 contrats partiels seront nécessaires

pour l'ensemble des travaux. Mais, rappelle Michel Mourue, chef de projet

Cegelec, « avant l'inauguration officielle en septembre 3OO2, le consortium connaîtra

de multiples vicissitudes que ACEC puis Cegelec devront gérer - régionalisation des

travaux publics, coups de freins budgétaires, faillite de partenaires puis relance des

travaux par la création de la Sofico et la renégociation des contrats en 1995 ».

Gérant du consortium, Cegelec a été entrepreneur général et a fourni (avec sous-

traitance) tous les équipements électriques, électromécaniques, oléohydrauliques

et tous les équipements de contrôle commande et de supervision.

Strepy est le plus

grand ascenseur à

bateaux du monde

tant par la hauteur

de rachat que par la

taille des bateaux

qu'il déplace.

Impressionnant, le

bâtiment fait 117 m

de haut, 140 m de

long, 85 m de large

pour un poids de300 000 tonnes (la

tour Eiffel pèse 7000

tannes). La surface

au sol des fondations

est d'un hectare ! jg

Deux bacs, fonctionnant indépendamment l'un de l'autre, permettent le :•

franchissement de la chute de 73 m à une vitesse de 20 cm/sec soit en 7

minutes. Ils autorisent chacun le passage d'une péniche de 1350 tonnes ou d'une

barge de 2000 tonnes avec son pousseur ou encore de deux péniches de 650

tonnes ou de quatre péniches de 350 tonnes. La durée d'un demi-cycle,

c'est-à-dire la montée d'un bateau, est d'environ 38 minutes.

Chaque bac - 118,B m de long, 16,5 m de large et 8 m de haut - pèse 8150

tonnes rempli d'eau : il est équilibré par 8 contrepoids de suspension de 835

tonnes et 8 contrepoids de commande de 178,5 tannes. Chaque bac est

suspendu à 144 câbles d'un diamètre de 85 mm.

Les mécanismes de commande des bacs - moteurs d'entraînement, réducteurs,

tambours, poulies - sont installés dans la salle des machines à 80 m au dessus

du niveau du bief aval. Quatre moteurs de 550 kW tournant à 994 t/min ,

suffisent pour assurer la translation d'un bac. Ceux-ci entraînent quatre

réducteurs « grande » vitesse lesquels entraînent à leur tour 8 treuils constitués

chacun d'un réducteurs « petite » vitesse dont l'arbre de sortie tourne

à 0,796 t/min. et de deux tambours-moteur de 4,8 m de diamètre. L'ascenseur

de Strepy a nécessité le tirage de 750 km de câbles, la pose de 13 km de

passerelles, plusieurs dizaines de tableaux électriques qui mis bout à bout

mesureraient 200 m, la réalisation de 120 000 connexions, 27 automates de

contrôles et 6 automates passerelles.

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>» Malaise, ce rapport deréduction de vitesses correspond autaux de multiplication du couplemoteur (aux pertes mécaniquesprès). »Quatre moteurs... Une boucle desynchronisation... On ne connaîtpas a priori la valeur du couplequi pénètre dans le réducteur degrand diamètre. C'est donc pourlimiter le couple reçu, que l'on limitela charge appliquée en dissociantle contrepoids tenu par [es 7 pou-lies libres, du contrepoids tenupar le treuil. La disposition adoptéepermet de limiter la charge à la sor-tie du treuil, et de maîtriser la valeurdu couple appliquée sur le réduc-teur. L'horizontalité de chaquebac est essentielle. Si l'on ne par-venait pas à maîtriser cette hori-zontalité, l'eau s'accumulerait alorsd'un côté avec des conséquencesdramatiques. Pour garantir en per-manence l'horizontalité du bac, ilest fait usage de mesures électro-niques : la vitesse de rotation dechacun des moteurs est mesuréeen permanence et le moindre écartentraîne l'arrêt du système. Lamesure permanente de la vitessede rotation des tambours permetde s'assurer de la parfaite égalitéde ces vitesses. Enfin des mesures

Poulie destinéeà être réparée :

le cordon desoudure du voile

sur le moyeu acédé.

Dans la salledes machines.Les équipementsde couleur bleufoncé sont lesmoteurs de550 kW.

de niveaux d'eau sont prises surchaque bac. « Nous disposons de sixsondes de niveau d'eau qui nous per-mettraient de détecter l'accumuta-tion d'eau d'un bord, et non de l'autre,traduisant l'impérieuse nécessité d'ar-rêter le bac. »Pour se prémunir contre un risquede défaillance des composants élec-troniques, on a prévu une protec-tion mécanique ultime fourniepar l'arbre de synchronisation. Lesquatre moteurs sont en effet cou-plés au travers de cet arbre de syn-chronisation, ce qui garantit l'éga-lité de vitesses de chacun des treuilsdonc l'horizontalité du bac. Si l'undes moteurs venait à tourner plusvite que les autres, toute l'installa-

tion s'arrêterait. Le cahier descharges prévoit toutefois la possi-bilité de fonctionner avec la bouclemécanique de synchronisationouverte. Démarrer, freiner le bac,voire même l'arrêter, tout est inté-gralement géré par les moteursdont on gère la variation de vitessesdans les 4 quadrants. Dans la salledes machines, apparaissent aussides freins de manœuvre : ce sontde grands freins à tambour que l'onapplique en temps normal, toujoursà vitesse nulle. Ces freins ont étédimensionnés pour pouvoir inter-venir en arrêt d'urgence, parexemple qu'une coupure de cou-rant survienne lorsque le bac est enmouvement et les freins viendraientimmédiatement s'appliquer.

Une maintenanceexemplaireCet impressionnant ouvrage estmaintenu par 15 à 20 personnes.Aidé du progiciel de CMAO CariMaster, implanté à Strepy depuisseptembre 2002 sur six postes detravail, et toujours en cours de mon-tée en puissance. « Nous utilisionsdéjà, dans d'autres installations duministère, un outil de maintenancearticulé autour de ce progiciel, admetYves Malaise, etnous l'avons adoptésur l'ensemble de nos sites, les écluses,les ouvrages d'art qui s'étendent deLiège, jusqu'àMoucron. » Cari Mas-ter est en effet exploité par les Ate-liers de Mons et de Liège, par unnouvel atelier à Namur, par leplan incliné de Ronquières, pardes barrages...Ici, à Strepy, le progiciel gère lesstocks, les travaux, la comptabilité,les ressources humaines, ainsi queles achats auprès des fournisseurs.« Nous sommes encore loin d'ex-ploiter la totalité des possibilitésoffertes par le progiciel. » Certes, ilest des modules qui ne seront guèreutilisés, notamment celui de lacomptabilité, puisque le serviceidoine a son propre système de ges-tion. La génération des bons decommande aux fournisseurs n'estguère exploitée pour le moment,car il est nécessaire d'encoder aupréalable tous les articles, ce quin'est pas encore le cas : cette fonc-

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tion est néanmoins d'ores et déjàmise en œuvre sur d'autres sitesfonctionnant déjà depuis de nom-breuses années.« Essentiel ! L'arborescence des ins-tallations, insiste pour sa part EricDekoninck, contract manager chezCegelec à qui revient la charge demaintenir l'installation. Les maté-riels ont été répartis entre ta rive droiteet la rive gauche, te bâtiment deservice, les communs, les matérielsmobiles (ceux qui ne sont pas atta-chés au site : un camion, unenacelle)... ». Les articles maintenusont été définis en priorité dans CariMaster, ainsi que des liens pouvantles rattacher aux fournisseurs...La première urgence se trouvait êtrela gestion des stocks renfermantplus de 2150 références d'articlesaujourd'hui encodées dans laGMAO, sachant qu'à terme, on sedirige vers les 10 000 références.

JU» -n/

Leurs caractéristiques viennentcompléter la base d'articles où peu-vent figurer des liens vers une docu-mentation technique contenuedans un fichier PDF. Certaines réfé-rences correspondent par ailleurs àdes pièces mécaniques lourdes quine bougent quasiment pas : ellesrestent en réserve et sont stockéesà des étages intermédiaires de façonà pouvoir, le cas échéant, être sou-levées par des grues. Il en est biend'autres (les interrupteurs, lesbobines de câbles...) dont le tauxde rotation est plus élevé et qui ontété introduites en priorité dans lelogiciel.

Plande maintenanceévolutifDes règles de réapprovisionnementde chaque article ont été introduitesde façon à ce qu'un seuil minimal

Salle decontrôle : c'est

le systèmeACEC

(aujourd'huiCegelec) qui

assure lasupervision del'ensemble desinstallations etla maintenance

dj site. Lesalarmes de tous

les coffretsélectriques sont

renvoyées ici.Les organes de

sécurité ont ététriplés de sorteque le système

de contrôleeffectue un votemajoritaire de Z

de 3 avantd'exécuter une

tâche.

« La gestion des stocks et pièces compteplus de 2150 références encodées dansla GMAO, et à terme 10 000 articles. »

s

soit maintenu en permanence dansle stock. « Une fois par semaine,développe Yves Malaise, nousscru-tons les demandes de réapprovision-nement établies par Cari Master defaçon à lancer effectivement lesachats auprès de quelque 150 four-nisseurs. .. Là encore, ce nombre évo-lue chaque jour îles fournisseurs sontencodés au fur et à mesure que lespièces sont elles-mêmes encodées. »La gestion des OT/BT (Ordres deTravail et Bons de Travail) est aucœur du second module de CariMaster. Cette gestion concerne tantles travaux de maintenance pré-ventive qui donne lieu à des OTP(Ordres de Travail Préventif), que lamaintenance corrective.Les OTP ont d'ores et déjà étépré-encodés dans la GMAO, à l'is-sue d'une étude menée par l'Asso-ciation de Maintenance sous la res-ponsabilité de Cegelec, de manièreà dégager les opérations de main-tenance préventive à exécuter surchacun des organes de l'installa-tion, et la fréquence correspon-dante. « Nous avons dénombré 6000points de maintenance préventivesystématique qui ont été » >

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Eric Dekoninck, contact manager chez Cegelec.

»> regroupés en 575fichesdemaintenance », commente notreguide. Chaque fiche de mainte-nance décrit les opérations à réa-liser sur plusieurs points de main-tenance préventive susceptiblesd'être mis ensemble. A titred'exemple, il a été possible d'as-

Jean-Charles Dallaturca, project manager chezCegelec, responsable de l'association (Cegelec,CMI et VCI) chargée de la maintenance del'ascenseur à péniches.

Yves Malaise, représentant le maître d'ouvrage.

surer le regroupement des diffé-rents points de graissage, plutôt qued'établir une fiche par point degraissage. On bénéficie ainsi d'unevision à court, moyen ou long termedes travaux à effectuer. La G MAOédite automatiquement les opéra-tions à réaliser et mentionnées dans

FOCUSÏEGELEC ET ASSOCIÉS

L'Association de Maintenance regroupe Cegelec, VCI (Van Cleemput Industries,aujourd'hui au sein du groupe Fabricom) et Cockerill Mcchanical Industries, unconsortium créé pour la durée du contrat (signé pour 3 ans). « Cegelec est legérant administratif de la société momentanée », avance Eric Dekoninck, ContractManager, Jean-Charles Dallaturca étant responsable de la maintenance pourl'ensemble. Aujourd'hui, Cegelec assure la maintenance des appareillagesélectriques et hydrauliques ainsi que des automatismes et de la supervision,tandis que les deux sociétés avec lesquelles Cegelec s'est associé s'occupent dela partie mécanique. Au total, 10 personnes opèrent ici en permanence : 6électriciens, hydrauliciens et automaticiens pour Cegelec, et 4 autres pour lamécanique. « Nous nous devons d'être disponibles 24 heures sur 24 en cas de pannede nuit. »« Un contrat de service est indispensable, car le ministère ne fait pas appel à sonpersonnel pour assurer la maintenance du site, explique Yves Malaise, la durée de 3ans correspond aux règles des marchés publics belges pour lesquelles l'Etat nes'engage jamais pour plus de trois années. » De son côté, Eric Dekoninck gère lescontrats de maintenance de Strepy mais aussi des installations d'automatisme etde systèmes de contrôle commande dans le domaine des bandes transporteusespour la métallurgie et de l'industrie « Au total, ces activités de maintenancemobilisent environ 5O personnes. »

les fiches. Ultérieurement, il y auralieu d'adapter la maintenance pré-ventive aux besoins, à l'évolutiondes installations. Le plan de main-tenance ne peut rester figé : lenombre de points de maintenancepréventive sera adapté aux réalitésdu terrain. Les travaux de mainte-nance corrective concernent desdysfonctionnements constatéssuite à des maintenances préven-tives ou bien des pannes décou-vertes lors des rondes d'inspection.« // revient au technicien desméthodes d'écrire chacun des bonsde travaux, développe Yves Malaise.Chaque jour, il établit 3, 4 ou 5demandes d'intervention ».« Un troisième type de bon de travailcorrespond aux interventions exigéespar des pannes impromptues, et pourlesquelles ilya lieu de réagir sans tar-der», dit enfin Jean-Charles Dal-laturca, « project manager » chezCegelec. « On a dénombré au coursdes neufs mois de 2003 pendant les-quels la CMAO a été opérationnelle,quelque 7 70 bons de dépannage,contre 1400 bons préventifs. » L'ef-ficacité de la maintenance estévidente : en 2002-2003, le site aenregistré 22 heures d'arrêt de navi-gation. Une année après, ce chiffretombait à 6 heures...

Marc Ferretti

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