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L’appropriation culturelle des jeunes à l’école secondaire francophone en milieu minoritaire Résultats de l’enquête pancanadienne

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L’appropriation culturelle des jeunes à l’école secondaire

francophone en milieu minoritaireRésultats de l’enquête pancanadienne

Publication de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, veuillez communiquer avec nous à :

2490, promenade Don ReidOttawa (Ontario) K1H 1E1Tél. : 613-232-1505 ou 1-866-283-1505 (sans frais)Fax : 613-232-1886www.ctf-fce.ca

© Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, 2009Tous droits réservés. Toute reproduction en tout ou en partie sans le consentement au préalable par écrit de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants est interdite.

ISBN 0-88989-388-8

Message de la FCE

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) est une

organisation nationale qui regroupe environ 200 000 membres de la profession de

partout au Canada. De ce nombre, plus de 10 000 œuvrent dans les écoles de langue

française en milieu minoritaire. La présente série de documents fait partie des initiatives

de la FCE qui visent à appuyer le personnel enseignant de ces écoles en étudiant des

caractéristiques de cet environnement particulier.

La série L’appropriation culturelle des jeunes à l’école secondaire francophone en milieu

minoritaire examine cet âge particulier de la vie où des décisions et des choix importants

déterminent souvent les conditions de vie à l’âge adulte. Bien entendu, ce qui nous

intéresse particulièrement dans le contexte de l’éducation, c’est de mieux comprendre les

liens que tissent les jeunes avec la francophonie pendant leur parcours scolaire. La place

qu’occupe l’appropriation culturelle est au cœur de cette dynamique.

L’enjeu est bien plus important qu’on ne pourrait le croire de prime abord. Car,

en effet, si l’éducation de langue française se distingue par le mandat particulier

de « passeur culturel », il est fort à propos de se demander comment les jeunes, à

l’adolescence, perçoivent cette culture qu’on veut leur faire apprécier. Est-elle attrayante?

S’intègre-t-elle à leur identité? Comment se compare-t-elle, à leurs yeux, à la culture de

la majorité, omniprésente et même envahissante?

Le Rapport d’analyse des entrevues de groupe est le premier document de la série et

fait le bilan des rencontres qui ont été réalisées auprès d’adolescentes et d’adolescents

de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse. Ces entrevues avaient pour but de préciser

l’orientation des questions d’un sondage pancanadien qui a été effectué à l’hiver 2009.

L’analyse de ce questionnaire est l’objet du deuxième document intitulé

Résultats de l’enquête pancanadienne qui expose les données recueillies

auprès de 1334 jeunes répondants et répondantes de tous les coins du pays.

Finalement, le troisième document, Synthèse de l’enquête, fait le résumé des deux volets

du projet (les entrevues et le questionnaire) et propose des pistes d’exploration et de

solution pour améliorer l’école secondaire de langue française et faire en sorte qu’elle

s’inscrive dans la vision que nous entretenons pour l’éducation des jeunes francophones

d’aujourd’hui et de demain. De plus, les chercheurs associés à l’enquête ont bien voulu

se prêter au jeu d’interpréter certains des constats pour lancer des pistes de solution aux

problématiques qui se présentent.

En poursuivant ces projets de recherche et par les actions qu’elle pose, la FCE est

soucieuse de contribuer de façon tangible à offrir aux élèves de l’école de langue

française la meilleure éducation qui soit.

Rédacteur principal : Kenneth Deveau

Chercheurs : Christine Dallaire et Kenneth Deveau

Coordination : Ronald Boudreau (FCE)

Graphisme : Nathalie Hardy (FCE)

Révision linguistique : Marie-Caroline Uhel (FCE)

La FCE tient à remercier les conseils scolaires de langue française pour leur précieuse

collaboration à la réalisation de cette enquête.

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du ministère du

Patrimoine canadien.

Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Chapitre 1

1.1 Objectifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

1.2 Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

1.2.1 Population et échantillon - questionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

1.2.2 Instruments de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

1.2.3 Procédures d’administration du questionnaire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.2.4 Analyses quantitatives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.2.5 Analyses qualitatives - Méthodologie pour l’analyse des réponses aux questions ouvertes du questionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Chapitre 2

2.1 Les caractéristiques démolinguistiques - questionnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

2.2 Vécu langagier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

2.2.1 Vécu enculturant actuel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

2.2.2 Vécu autonomisant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 2.2.3 Vécu conscientisant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

2.2.4 L’école francophone : lieu de vécu enculturant et conscientisant . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

2.2.5 Avantages et désavantages de l’école francophone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

2.3 Activités culturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2.3.1 Activités culturelles curriculaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

2.3.2 Activités culturelles parascolaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

2.3.3 Activités culturelles extrascolaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

2.3.4 Les pratiques culturelles hors du contexte scolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

Table des matières

2.4 Développement psychoculturel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

2.4.1 Fréquence perçue des ressources artistiques et culturelles dans la région . . . . . . . . . . . . 74

2.4.2 Perception de la popularité des ressources artistiques et culturelles de la région . . . . . . . . . 78

2.4.3 Animation culturelle à l’école . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

2.4.4 Désirs, souhaits et buts artistiques et culturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

2.5 Identité ethnolinguistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92

2.5.1 Autodéfinitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

2.5.2 Engagement identitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .101

2.6 Quand tu seras adulte : engagement futur envers la francophonie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

Quelques constats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .115

1

Introduction

Conformément à sa mission de promouvoir la cause de l’éducation publique au Canada, la situation de la profession enseignante et la liberté d’apprendre, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE)

vise à promouvoir un système solide d’éducation de langue française en milieu minoritaire partout au pays et à appuyer les enseignants

francophones qui y œuvrent. La FCE, par son secteur des Services aux francophones, s’engage ainsi à promouvoir la recherche sur l’éducation en milieu francophone minoritaire en se donnant un plan de recherche-action axé sur trois grands thèmes, à savoir la petite enfance, le personnel enseignant face aux défis de l’enseignement en milieu minoritaire francophone, et apprendre sa communauté. La présente étude, L’appropriation culturelle des jeunes à l’école secondaire francophone en milieu minoritaire, s’inscrit dans la foulée de recherches commandées par la FCE, dont La petite enfance : porte d’entrée à l’école de langue française (Gilbert, 2003), Le personnel enseignant face aux défis de l’enseignement en milieu minoritaire francophone (Landry, LeTouzé, Gilbert et Thériault, 2004), La pédagogie en milieu minoritaire francophone : une recension des écrits (Cormier, 2005) et Apprendre sa communauté :

pour une mission réussie de l’école de langue française en milieu minoritaire (Gilbert, LeTouzé et Thériault, 2007).

Ces recherches ont été très informatives et ont permis à divers acteurs scolaires en milieu francophone minoritaire de mieux cibler leurs initiatives. Elles ont aussi permis de cerner d’autres besoins en recherche. Gilbert (2003) fait notamment appel à une meilleure compréhension de la dynamique du lien unissant la famille aux services de la petite enfance et à l’école. Landry et ses collaborateurs (2004) proposent une pédagogie actualisante et communautarisante, et Cormier (2005) y ajoute l’importance de développer un rapport positif à la langue. Ces deux dernières études mettent en évidence la faible quantité de recherches ciblées sur les pratiques pédagogiques en milieu francophone minoritaire. La récente étude de Gilbert et ses collaborateurs (2007) met en évidence les représentations de la culture et

de la communauté francophones qui sont véhiculées dans les programmes d’études de langue française et de sciences humaines

2

dans les écoles de langue française en milieu francophone minoritaire au Canada. Celle-ci a permis de répérer des lacunes dans les programmes d’études reliées au manque de liens avec la communauté de l’élève, notamment au secondaire.

Le présent rapport comporte deux chapitres. Le premier chapitre est consacré à une description de la recherche : les objectifs visés et la méthodologie adoptée. Le second présente les résultats quantitatifs et qualitatifs obtenus à l’aide du questionnaire et des entrevues.

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Chapitre 1

1.1 Objectifs

La présente étude de nature descriptive a pour but de nous aider à mieux comprendre l’appropriation culturelle des élèves des écoles secondaires francophones en situation minoritaire au Canada ainsi que leur perception de la francophonie. Plus particulièrement, les objectifs de l’étude sont les suivants :

• décrire les expériences et les pratiques langagières et culturelles de ces élèves;• dépeindre le sens qu’ils attribuent à ces expériences et à ces pratiques; • préciser les perceptions et les attitudes de ces élèves envers l’école et la culture

francophones;• situer leur identité ethnolinguistique et leur engagement à l’égard de la

francophonie.

Cette étude examine l’adolescence, période critique de remise en question identitaire (Erikson, 1968), selon les dimensions de l’appropriation culturelle et de la construction identitaire en contexte minoritaire francophone. Les résultats offrent un portrait de la situation actuelle et permettent de determiner des pistes d’amélioration et des conditions de réussite de l’école comme lieu de construction du savoir et de construction identitaire. Plus concrètement, l’enquête permettra d’accroitre les connaissances des intervenants et intervenantes scolaires leur permettant ainsi d’assurer une meilleure promotion de l’école de langue française et de mieux cibler les stratégies visant à améliorer les conditions d’apprentissage gagnantes au secondaire.

1.2 Méthodologie

Le but de cette recherche est de mieux comprendre les expériences culturelles des jeunes qui fréquentent l’école francophone en milieu minoritaire. Il s’agit donc d’explorer l’appropriation culturelle, les habitudes langagières, les perceptions à l’égard de l’école de langue française et de la communauté francophone, ainsi que l’engagement social des adolescentes et des adolescents francophones dans le cadre d’une enquête nationale.

L’étude se divise en deux parties :

1) Des entrevues de groupe ont d’abord été effectuées avec des élèves de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse afin :

a. d’orienter l’élaboration du questionnaire de recherche pour réaliser une enquête

nationale;

4

b. d’explorer les questions de recherche de façon qualitative et ainsi obtenir des réponses plus élaborées de la part des adolescentes et adolescents pour mieux comprendre et interpréter les résultats de l’enquête nationale par questionnaire.

Les résultats des entrevues sont présentés dans le Rapport d’analyse des entrevues de groupe publié dans le cadre de la présente série.

2) Un questionnaire élaboré à la lumière des résultats des entrevues a été administré à un échantillon national d’élèves de 10e année (15-16 ans) des écoles francophones en milieu minoritaire

1.2.1 Population et échantillon - questionnaire

Selon les données de l’Enquête sur la vitalité des minorités de langue officielle (EVMLO; Corbeil, Grenier et Lafrenière, 2007), le Canada moins le Québec comptait 225 800 enfants d’âge scolaire dont au moins un parent est de langue française1. De ce nombre, 82 230 sont au secondaire et 35 840, soit 44 %, sont dans des écoles de langue française. Ce pourcentage d’élèves fréquentant l’école de langue française est significativement moins élevé que celui du primaire (53 %). Deux hypothèses peuvent expliquer cette différence de 9 % : soit elle reflète les efforts intensifiés et les stratégies de recrutement améliorées des dernières années pour les écoles primaires, soit elle reflète une tendance selon laquelle de nombreux élèves adolescents passeraient de l’école française à l’école anglaise. En effet, il semble que la transition du primaire au secondaire constitue une étape charnière dans la rétention des élèves à l’école de langue française et très souvent à la communauté francophone. Il nous apparait alors très pertinent de mieux comprendre le rapport qu’ont les élèves de cet âge avec l’école de langue française et la communauté francophone. Aux fins de la présente étude, les élèves de la 10e année des écoles de langue française en situation minoritaire au Canada constituent donc la population cible.

Les plus récentes statistiques d’inscriptions scolaires disponibles pour l’ensemble du Canada lors de la réalisation de l’enquête dataient de 2007-2008. Nous avons donc utilisé le nombre d’élèves en 9e année pendant cette période pour estimer l’effectif des

1 Est considérée comme une personne de langue française tout personne dont le français est la langue maternelle, seule ou avec une autre langue, dont la langue maternelle est une langue non officielle et qui, des deux langues officielles, ne connait que le français, ou dont la langue maternelle est une langue non officielle, qui connait l’anglais et le français et qui parle soit une langue non officielle ou le français, seule ou avec d’autres langues, le plus souvent à la maison.

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élèves en 10e année en 2008-2009 dans les écoles de langue française en situation minoritaire au Canada, soit la population à l’étude. Au total, 10 024 élèves étaient inscrits en 9e année dans les écoles de langue française au Canada, moins le Québec, en 2007-2008. Notre estimation du nombre d’élèves en 10e année en 2008-2009 est ainsi de 10 024.

Nous présentons dans les deux premières colonnes du tableau 1.2.1A le nombre et le pourcentage estimatifs d’élèves en 10e année en 2008-2009 selon la province et selon quatre régions (Atlantique-Est2, Nouveau-Brunswick, Ontario et Ouest-Nord). La grande majorité des jeunes sont de l’Ontario (60,8 %) et du Nouveau-Brunswick (26,0 %). Ceux de l’Ouest-Nord et de l’Atlantique-Est ne constituent respectivement que 9,6 % et 3,5 % de la population. Les deux dernières colonnes du tableau présentent le nombre et le pourcentage d’élèves par province et par région dans l’échantillon de l’enquête. Il s’agit d’un échantillon relativement important, soit de 1 334 élèves. Il comporte des réalités diverses avec des élèves en provenance des quatre régions. Ces élèves proviennent de contextes communautaires très différents : contexte rural ou urbain, forte ou faible concentration francophone, et composition multiculturelle ou homogène. Cependant, toutes les provinces et tous les territoires ne sont pas représentés dans notre échantillon. Par ailleurs, les provinces comprises dans l’échantillon sont soit surreprésentées, soit sous-représentées par rapport à leur proportion dans la population.

Au tableau 1.2.1B, nous répartissons les jeunes selon la concentration des francophones dans la localité — l’unité de recensement utilisée par Statistique Canada3 — où ils ont passé la plus grande partie de leur vie. Nous constatons au tableau 1.2.1B que l’échantillon comporte des jeunes de divers contextes de vitalité ethnolinguistique. La moitié des jeunes (49,3 %) qui ont participé à l’enquête ont habité la plus grande partie de leur vie dans des régions où les francophones constituent moins de 30 % de la population. Dans l’Ouest-Nord et en Atlantique-Est, 71,7 % et 47,3 % des jeunes sont de régions où la concentration des francophones est de moins de 10 %. Le Nouveau-Brunswick est la seule province où la majorité des jeunes sont de régions à forte concentration francophone (74,2 % sont de régions où les francophones représentent au moins 70 % de la population).

2 Atlantique-Est désigne dans cette étude les provinces de l’Atlantique qui sont les plus à l’est, excluant le Nouveau-Brunswick.3 http://www12.statcan.ca/census-recensement/2006/dp-pd/prof/92-591/index.cfm?Lang=F

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Tableau 1.2.1APopulation et échantillon

Population Échantillon Provinces et régions Nombre Pourcentage Nombre Pourcentage

Région 1 Terre-Neuve-et-Labrador 12 0,1 0 0,0

Île-du-Prince-Édouard 29 0,3 24 1,8

Nouvelle-Écosse 312 3,1 51 3,8

Atlantique-Est (excluant le N.-B.) 353 3,5 75 5,6

Région 2 Nouveau-Brunswick 2 607 26,0 472 35,4

Région 3 Ontario 6 097 60,8 649 48,7

Région 4 Manitoba 345 3,4 11 0,8

Saskatchewan 68 0,7 4 0,3

Alberta 339 3,4 122 9,1

Colombie-Britannique 158 1,6 0 0

Yukon 50 0,5 0 0

Territoires du Nord-Ouest 7 0,1 1 0,1

Nunavut - 0 0 0,0

Ouest-Nord 967 9,6 138 10,3

TOTAL 10 024 100 1 334 100

Tableau 1.2.1BConcentration géographique des répondants et répondantes selon la région

Pourcentage Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

0-9 47,3 19,4 8,6 71,7 20,7

10-29 0,0 1,5 56,9 3,3 28,6

30-49 17,6 3,5 20,0 0,0 12,0

50-69 32,4 1,3 2,7 14,2 5,0

70-89 1,4 30,3 10,3 1,7 16,2

90-100 1,4 43,9 1,5 9,2 17,5

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En somme, bien que nous ne soyons pas autorisés à affirmer la représentativité de notre échantillon, nous pouvons dire que les résultats sont très pertinents dans la mesure où ils dressent un portrait clair et concis de ce que les élèves francophones de cet âge peuvent vivre et penser sur les plans langagiers et culturels dans les différentes régions du Canada. Nous hésitons par contre à attribuer les tendances régionales de l’échantillon à l’ensemble des jeunes de leur région et à faire des comparaisons interrégionales. Il est possible que certaines des tendances observées constituent des particularités des écoles ou des communautés desquelles proviennent les élèves.

1.2.2 Instruments de mesure

Les diverses sections du questionnaire ont, pour la majorité, été créées spécifiquement pour les fins de la présente étude. Cependant, les questions de catégorisation et les questions à réponse fermée sur le vécu langagier et l’identité ethnolinguistique ont été très largement inspirées de questionnaires administrés dans les profils sociolangagiers des élèves de la 11e année des écoles francophones de l’Ontario et du Canada (Landry, Allard et Deveau, 2007 et 2009).

Les chercheurs ont d’abord élaboré une première ébauche du questionnaire. En parallèle, ils ont mis au point un protocole d’entrevue. Un processus itératif d’entrevue auprès de groupes de consultation composés d’adolescentes et adolescents de la Nouvelle-Écosse et de l’Ontario (Dallaire et Deveau, 2009) a permis de mieux cibler les variables d’intérêts, de préciser les échelles de mesure et de formuler des questions à réponses ouvertes4. Ces dernières avaient souvent pour but de mieux nous faire comprendre le sens des réponses des élèves aux questions fermées, mais aussi d’offrir aux répondantes et répondants la possibilité d’exprimer leurs expériences et opinions sur des sujets reliés au thème de l’étude non traités dans le questionnaire. La version finale a été validée par le directeur des Services aux francophones de la FCE, Ronald Boudreau, en vue d’en assurer la concordance avec les besoins de la Fédération.

Nous présentons en détail le questionnaire dans le chapitre sur les résultats. Une définition du construit visé ainsi qu’une description de la partie du questionnaire qui le mesure (directives et échelle de mesure) introduit chaque section de résultats. De plus, nous présentons chaque question intégralement dans les tableaux. Le lecteur peut ainsi faire plus facilement le lien entre la question et les résultats.

4 Les résultats de ces entrevues sont publiés dans le cadre de la présente série sous le titre Rapport d’analyse des entrevues de groupe.

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1.2.3 Procédures d’administration du questionnaire

Le questionnaire a été administré en ligne. La FCE a communiqué avec les conseils scolaires et a établi une liste d’écoles intéressées à administrer les questionnaires à leurs élèves. Au total, 36 écoles de 18 conseils scolaires ont participé à l’étude. L’école fournissait une liste d’élèves de 10e année et un code était assigné à chacun d’eux pour leur donner accès au questionnaire. Les enseignants distribuaient les codes aux élèves et leur accordaient du temps de classe pour répondre au questionnaire. Il fallait en moyenne entre 45 et 60 minutes pour y répondre. L’élève pouvait répondre en une ou en plusieurs sessions. La participation de l’élève s’est faite sur une base volontaire. L’élève était informé dès l’introduction du formulaire du but et de la nature de l’enquête, du caractère anonyme de la recherche et de la confidentialité des réponses. Non seulement le jeune pouvait refuser de répondre, mais il pouvait aussi terminer sa participation en remettant un questionnaire partiellement rempli, ou bien supprimer ses réponses en annulant sa participation à tout moment.

Le questionnaire et l’enquête ont obtenu l’approbation du Comité d’éthique de la recherche de l’Université Sainte-Anne, à l’automne 2008.

1.2.4 Analyses quantitatives

Les résultats des analyses de fréquence et de scores moyens aux questions à réponse fermée sont présentés pour l’échantillon et selon la région géographique. Les élèves ont été répartis en quatre groupes (voir le tableau 1.2.1A). Ceux du Nouveau-Brunswick et de l’Ontario forment des groupes distincts. Les élèves de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse en constituent un autre. Le quatrième groupe comprend des élèves du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest. Ce regroupement est conforme à celui des autres recherches pancanadiennes récentes, notamment le rapport de Corbeil, Grenier et Lafrenière (2007) sur les données de l’EVMLO, l’étude d’Allard, Landry et Deveau (2009) sur les projets postsecondaires des élèves de fin du secondaire, ainsi que le profil sociolangagier des élèves de la 11e année des écoles françaises en situation minoritaire au Canada de Landry, Allard et Deveau (2009).

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Les résultats des analyses de fréquence sont présentés pour chaque question. Afin de faciliter la lecture de ces analyses, toutes les échelles de réponse de 7 points ont été réduites en échelles de 3 points constituant ainsi trois catégories de réponses. Par exemple, l’échelle de réponse du questionnaire mesurant les pratiques langagières (1 = Toujours en anglais, 2 = Beaucoup plus souvent en anglais, 3 = Plus souvent en anglais, 4 = Autant en anglais qu’en français, 5 = Plus souvent en français, 6 = Beaucoup plus souvent en français, 7 = Toujours en français) a été réduite à 1 = Surtout en anglais (moins de 3), 2 = Environ moitié-moitié (3 à 5) et 3 = Surtout en français (plus de 5). Toutes les fréquences sur les échelles transformées en trois catégories sont exprimées en pourcentage d’élèves se trouvant dans chacune des catégories de réponse. Nous présentons aussi dans des tableaux les scores moyens des jeunes, sur les échelles originales de 7 points pour chaque question, ainsi que le score global pour chaque section du questionnaire. Pour pallier le fait qu’aucune des régions constituées pour ce rapport n’est homogène et que les groupes constitués selon la région ne sont pas représentatifs, nous présentons certains des résultats dans un deuxième format. Les scores moyens globaux sont aussi présentés en fonction de la concentration de francophones dans leur localité à l’aide de graphiques. Il s’agit plus précisément du pourcentage de francophones dans les municipalités où le jeune dit avoir passé la plus grande partie de sa vie. Nous avons opté pour ce choix plutôt que le lieu de naissance ou le lieu de résidence actuel car il représente mieux l’ensemble des expériences ethnolangagières des élèves. Les élèves sont ainsi répartis en six groupes selon le pourcentage de francophones dans la localité : 0-9 %, 10-29 %, 30-49 %, 50-69 %, 70-89 % et 90-100 %. La concentration francophone de la localité est calculée à partir des données des subdivisions du recensement de 20065 en divisant le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle par la population totale de la localité. Ce format de présentation permet d’observer si les scores des élèves ont tendance à croître ou à diminuer selon le pourcentage de francophones dans les municipalités où ils habitent. Connaissant la concentration de francophones dans sa région, le lecteur pourra comparer sa réalité ethnolinguistique à celles exprimées par les jeunes participant à l’étude.

5 http://www12.statcan.ca/census-recensement/2006/dp-pd/prof/92-591/index.cfm?Lang=F

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1.2.5 Analyses qualitatives - Méthodologie pour l’analyse des réponses aux questions ouvertes du questionnaire 6

Ce questionnaire administré aux élèves de 10e année des écoles francophones en milieu minoritaire comportait 15 questions ouvertes. Au total, 1333 répondantes et répondants ont répondu aux questions ouvertes. Nous avons dégagé les tendances provenant des commentaires afin de catégoriser les réponses sous diverses thématiques. Le commentaire qu’écrit un élève peut correspondre à plus d’une thématique. Par exemple, pour décrire la culture francophone, des énoncés ont fait référence à des traditions particulières de même qu’à une région spécifique. Ces énoncés ont donc été classés dans les catégories « Tradition/héritage/coutume/valeurs » de même que dans la rubrique « région » pertinente. Les catégories de réponse ne sont donc pas mutuellement exclusives.

Il est à noter que la catégorie « rien », qui a émergé comme réponse à la majorité des questions ouvertes, indique que le répondant a spécifiquement écrit « rien ». Cette catégorie n’indique donc pas une absence de réponse. C’est la catégorie « Aucune réponse » qui indique les absences de réponse. La catégorie « emploi/futur », qui est aussi apparue comme réponse à la plupart des questions, fait référence à l’avantage que les jeunes attribuent au fait de pouvoir communiquer en français pour leurs perspectives d’emploi en particulier, ou pour leur avenir en général. La catégorie « Non interprétable » renvoie aux commentaires qui ne répondaient pas à la question posée.

6 Nous tenons à remercier Marie-Hélène Villeneuve pour sa collaboration à l’analyse des réponses aux questions ouvertes et à la préparation de ce rapport.

11

Chapitre 2

Le présent chapitre se divise en six sections :

• les résultats à diverses variables d’ordre démographique;• les résultats des sections du questionnaire sur le vécu langagier actuel; • les résultats des sections sur les activités culturelles des jeunes;• les croyances et les attitudes des jeunes au sujet de divers éléments des

cultures anglophone et francophone;• les résultats sur les mesures de l’identité ethnolinguistique;• les résultats d’une série de questions posées au jeune sur ses intentions futures,

soit quand il sera adulte, relativement à la francophonie. L’analyse des réponses aux questions ouvertes offre une brève synthèse des tendances qui émergent sur les thématiques suivantes :

• les moments ou les lieux où les adolescentes et adolescents se sentent le plus francophones et le plus fiers d’être francophones;

• les activités préférées des jeunes durant leur temps libre;• la culture francophone;• les expériences culturelles en français et en anglais et leur valeur identitaire;• leurs perceptions de l’école francophone;• l’animation culturelle à l’école francophone;• les avantages et les désavantages de l’école francophone;• l’engagement futur envers la francophonie.

Ces résultats qualitatifs permettent de mieux comprendre le vécu, les croyances et les opinions des jeunes que les résultats quantitatifs. Les commentaires cités des réponses des élèves aux questions ouvertes du questionnaire de l’enquête apparaissent en retrait à la marge de gauche, et sont en italique.

2.1 Les caractéristiques démolinguistiques - questionnaire

Les données présentées dans cette première section fournissent une description de l’échantillon selon diverses variables principalement de nature catégorique : âge, sexe, langue maternelle, langue maternelle des parents, degré de scolarisation des parents, lieu d’origine, lieu de résidence et lieu habité le plus longtemps.

L’âge moyen des jeunes est de 15,37 ans. Plus de deux tiers des jeunes ont 15 ans. La très grande majorité des autres ont 16 ans. Il y a très peu de variations interrégionales selon l’âge.

12

La très grande majorité (95,8 %) des jeunes sont nés au Canada. En fait, le pourcentage de jeunes nés au Canada est de plus de 97 % dans toutes les régions sauf dans l’Ouest-Nord où il est de 80,5 %.

En Atlantique-Est, 82,2 % des jeunes ont habité la plus grande partie de leur vie dans cette région. Les jeunes ayant habité la plus grande partie de leur vie ailleurs au Canada proviennent majoritairement du Québec (8,2 %), de l’Ontario (4,1 %) et du Nouveau-Brunswick (2,7 %). Seulement deux répondants de cette région ont habité la plus grande partie de leur vie à l’extérieur du Canada.

Au Nouveau-Brunswick, 91,2 % des jeunes ont vécu la plus grande partie de leur vie dans cette province. La moitié de ceux qui ont habité la plus grande partie de leur vie ailleurs sont originaires du Québec. Chez les jeunes de cette province qui sont nés à l’extérieur du Canada, la moitié ont quand même passé la plus grande partie de leur vie au Nouveau-Brunswick.

En Ontario, comme au Nouveau-Brunswick, la très grande majorité des jeunes ont habité dans leur province pendant presque toute leur vie (93,2 %) et la majorité des autres ont habité au Québec pendant la plus grande partie de leur vie (5,5 %).

Les jeunes de l’Ouest-Nord se distinguent des autres jeunes sur cet aspect de leur vécu. En plus de comporter une plus forte proportion de jeunes nés à l’extérieur du Canada, un tiers des jeunes nés au Canada ont habité la plus grande partie de leur vie à l’extérieur de cette région. Notamment, 21,0 % ont habité la plus grande partie de leur vie au Québec, 5,0 % au Nouveau-Brunswick et 5,0 % en Ontario.

Au tableau 2.1.1, nous présentons les résultats des deux questions suivantes : « Quel est ton sexe? » et « Quelle est ta langue maternelle (la première langue apprise et comprise)? ». À cette dernière question, quatre choix de réponse se présentaient : français, anglais, français et anglais, et autre. On constate que les garçons (54,0 %) sont légèrement plus nombreux que les filles (46,0 %) dans l’échantillon. Cette tendance se maintient dans les quatre régions. C’est au Nouveau-Brunswick, où les garçons constituent 55,7 % de l’échantillon, que l’écart est le plus grand. La majorité des jeunes (80,3 %) ont le français comme langue maternelle; 65,0 % l’ont comme langue maternelle unique et 15,3 % indiquent avoir le français en combinaison avec l’anglais comme langue maternelle. C’est au Nouveau-Brunswick que l’on trouve la plus forte proportion de jeunes ayant le français comme langue maternelle (soit 90 %) tandis que cette même

13

proportion est la plus faible dans l’Ouest-Nord. Dans notre échantillon, c’est parmi les jeunes de la région Ouest-Nord que l’on trouve la plus grande proportion de jeunes ayant une langue maternelle autre que le français ou l’anglais. Seule une personne a indiqué avoir le français en combinaison avec une autre langue comme langue maternelle.

Dans une autre question, nous avons demandé aux jeunes quelle était leur langue seconde. Ils pouvaient choisir parmi : le français, l’anglais, le français et l’anglais, une autre langue, et aucune langue seconde. Chez les jeunes qui ont le français comme langue maternelle, 96,0 % ont l’anglais comme langue seconde, et chez ceux qui ont l’anglais comme langue maternelle, 93,2 % ont le français comme langue seconde. Nous constatons aussi que 94,2 % ont affirmé avoir soit le français, soit l’anglais ou soit une combinaison du français et de l’anglais comme langue maternelle.

Finalement, chez les jeunes ayant une langue maternelle autre que le français et l’anglais, 49,2 % ont le français, 28,5 % ont l’anglais, et 18,0 % ont le français et l’anglais combinés comme langues secondes. Seulement quatre jeunes dans tout l’échantillon n’ont pas le français comme langue maternelle ou comme langue seconde. À la question leur demandant s’ils savent communiquer dans une autre langue, 16,0 % ont répondu « oui ». Les deux langues les plus communément évoquées comme troisième langue sont l’espagnol (4,2 %) et l’anglais (3,6 %).

Le tableau 2.1.2 présente la répartition des jeunes selon la langue maternelle des parents. Nous constatons que dans l’ensemble, 78,2 % des mères et 74,0 % des pères des jeunes ont le français comme langue maternelle (réponses uniques ou en combinaison avec l’anglais). Nous remarquons une plus forte tendance chez les mères à être francophones que chez les pères dans toutes les régions sauf l’Ouest-Nord. Ce

Tableau 2.1.1Sexe et langue maternelle selon la région

Sexe Langue maternelle

Fille Garçon Français Anglais Français et anglais Autres

Atlantique-Est 48,0 52,0 58,7 25,3 13,3 2,7

Nouveau-Brunswick 44,3 55,7 76,8 7,9 13,2 2,1

Ontario 46,7 53,3 59,6 19,9 17,0 3,6

Ouest-Nord 47,4 52,6 52,6 16,5 15,8 15,0

Canada 46,0 54,0 65,0 15,6 15,3 4,2

14

sont les jeunes du Nouveau-Brunswick qui ont une plus grande proportion de parents francophones. Les pourcentages selon cette variable chez les groupes de l’Atlantique-Est et de l’Ontario se ressemblent alors que les jeunes du groupe Ouest-Nord ont légèrement plus tendance à avoir un parent anglophone. Finalement, nous constatons que le pourcentage de parents allophones est plus de trois fois plus élevé chez les jeunes de l’Ouest-Nord que dans l’ensemble de la francophonie minoritaire au Canada (21,2 % et 18,9 % contre 5,9 % et 5,8 % pour les mères et les pères).

Un croisement des résultats aux questions sur la langue maternelle permet des analyses selon la structure familiale (voir tableau 2.1.3). Plus de six jeunes sur dix ont deux parents francophones (60,7 %). Le taux d’exogamie francophone-anglophone au sein de notre échantillon est de 28,1 %. Les pourcentages de familles endogames anglophones et endogames allophones sont respectivement de 4,3 et de 5,3 %. C’est au Nouveau-Brunswick que le pourcentage de familles endogames francophones est le plus élevé (74,7 %) et c’est dans l’Ouest-Nord que le pourcentage de familles endogames allophones est le plus élevé (18,0 %).

Nous avons demandé aux jeunes de rapporter le niveau de scolarité le plus élevé atteint par chacun de leurs parents. Ils pouvaient répondre selon une échelle de 7 points allant de « Moins de la septième année » à « Études aux cycles supérieurs ». Nous présentons au tableau 2.1.4 le score moyen ainsi que le pourcentage obtenu à ces questions selon

Tableau 2.1.2Langue maternelle des parents selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

Langue

maternelle

de la mère

Français 72,0 84,1 69,6 50,8 73,0

Anglais 20,0 9,2 19,0 22,0 15,9

Français

et anglais

5,3 4,9 5,1 6,1 5,2

Autres 2,7 1,7 6,2 21,2 5,9

Langue

maternelle

du père

Français 61,3 79,2 64,6 56,1 68,8

Anglais 24,0 14,6 24,3 18,9 20,3

Français

et anglais

10,7 3,9 5,3 6,1 5,2

Autres 4,0 2,4 5,8 18,9 5,8

15

Tableau 2.1.3Structure familiale selon la région

Atlantique- Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

Francophone 51,4 74,7 55,6 42,2 60,7

Francophone-allophone 1,4 1,5 1,1 3,1 1,5

Francophone-

anglophone

34,7 20,9 31,6 32,8 28,1

Anglophone-anglophone 5,6 1,5 6,2 3,9 4,3

Anglophone-allophone 0,0 0,0 0,2 0,0 0,1

Allophone-allophone 6,9 1,3 5,4 18,0 5,3

Tableau 2.1.4Niveau de scolarisation des parents selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

A - Niveau de scolarité de la mère

1. Moins de la septième année 1,3 0,6 0,8 1,5 0,8

2. École intermédiaire 5,3 5,8 2,0 3,7 3,7

3. Partie du secondaire terminée 6,7 6,0 7,5 8,2 7,0

4. École secondaire terminée 20,0 23,2 24,7 15,7 23,0

5. Études collégiales 34,7 27,7 39,8 23,1 33,5

6. Études universitaires 21,3 30,7 20,6 36,6 25,9

7. Études aux cycles supérieurs 10,7 6,0 4,5 11,2 6,1

Score moyen 4,88 4,88 4,81 5,10 4,87B - Niveau de scolarité du père

1. Moins de la septième année 2,7 3,8 0,9 1,5 2,1

2. École intermédiaire 13,5 9,2 5,3 4,5 7,1

3. Partie du secondaire terminée 16,2 10,4 12,2 6,1 11,2

4. École secondaire terminée 17,6 18,3 26,3 18,2 22,2

5. Études collégiales 25,7 24,7 33,7 21,2 28,8

6. Études universitaires 17,6 23,2 16,9 34,1 20,9

7. Études aux cycles supérieurs 6,8 10,2 4,5 14,4 7,7

Score moyen 4,30 4,62 4,55 5,13 4,62

16

la région. Nous constatons que les parents de la majorité des jeunes ont fait des études postsecondaires, soit 65,5 % des mères et 57,4 % des pères. Les jeunes de l’Ouest-Nord ont tendance à avoir des parents ayant atteint un niveau de scolarisation plus élevé que les jeunes des autres régions. Le niveau de scolarisation des mères tend à être plus élevé que celui des pères dans toutes les régions, sauf pour l’Ouest-Nord où il est à peu près égal. Nous remarquons que le niveau de scolarisation des pères des jeunes de l’Atlantique-Est tend à être moins élevé que celui des pères des jeunes des autres régions.

2.2 Vécu langagier

Nous avons évalué le vécu langagier et le vécu culturel séparément bien que ces deux concepts soient presque indissociables.

Les questions de cette section du questionnaire ont pour but de mesurer les expériences langagières des jeunes. Le questionnaire évalue trois types de vécu langagier (Landry, Allard et Deveau, 2007 et 2009).

2.2.1 Vécu enculturant actuel

En contexte minoritaire, les personnes vivent des expériences sociales où la langue de leur groupe ainsi que celle de l’exogroupe majoritaire servent de moyen de communication, souvent simultanément. Ces contacts langagiers peuvent se situer sur un continuum allant des contacts privés, vécus au sein de la famille et avec ses amis, aux contacts publics, vécus dans les commerces et les institutions. Le vécu enculturant correspond à la fréquence et à la diversité de ces contacts langagiers. Alors que le vécu enculturant public a tendance à influencer les croyances de nature impersonnelle sur la légitimité et le prestige relatif des groupes, le vécu enculturant privé a plus tendance à être relié à la construction identitaire (Landry, Deveau et Allard, 2006c). Les contacts langagiers vécus à l’école se situent entre les deux pôles de ce continuum et sont autant en lien avec les perceptions que la personne se fait du statut de la langue et du groupe qu’avec la construction de l’identité ethnolinguistique.

Nous mesurons dans la présente étude les vécus enculturants actuels. Les questions sont formulées au présent. Nous pouvons toutefois estimer que ces expériences reflètent les expériences langagières passées chez la majorité des jeunes. La plupart de ceux-ci résident dans la même communauté depuis leur naissance et les pratiques langagières

17

familiales ont probablement peu évolué au cours de leur vie. Nous pouvons ainsi obtenir par extrapolation une image de la socialisation langagière vécue tout en ayant un portrait de leur contexte de vie linguistique actuel. Idéalement, nous aurions mesuré les deux séparément, mais cette stratégie a permis de raccourcir le questionnaire.

En tout, 14 questions mesurent le vécu enculturant actuel selon trois milieux de vie : dans la famille, à l’école et dans le réseau social à l’extérieur de l’école. Ces questions sont sur une échelle relative de 7 points (1 = toujours en anglais, 2 = beaucoup plus souvent en anglais, 3 = plus souvent en anglais, 4 = autant en anglais qu’en français, 5 = plus souvent en français, 6 = beaucoup plus souvent en français et 7 = toujours en français). Un huitième choix de réponse permettait au jeune de signaler que les communications se font dans une autre langue ou que la question ne s’appliquait pas à lui.

Au tableau 2.2.1A, nous constatons que les contacts familiaux des jeunes se passent plus souvent en français qu’en anglais (score global = 4,97). La tendance à parler le français dans la famille est plus forte au Nouveau-Brunswick (score global s’approchant de 6) que dans les autres régions. Les résultats démontrent un effet de génération selon lequel les communications avec les grands-parents ont tendance à être plus francodominantes que celles avec les parents qui sont à leur tour plus francodominantes que celles avec les frères et les sœurs. Six jeunes sur dix ont plus tendance à parler en français avec leurs grands-parents (62,5 % du côté maternel et 58,2 % du côté paternel), cinq sur dix emploient plus souvent le français avec leurs parents (52,0 % et 50,4 % pour la mère et le père respectivement) et quatre personnes sur dix avec leurs frères et sœurs (39,2 %). Environ un tiers des jeunes de l’Ontario (33,7 %) et plus d’un tiers des jeunes de l’Ouest-Nord (38,0 %) parlent aussi souvent en anglais qu’en français avec leurs frères et sœurs. Un autre fait intéressant et qui mérite des analyses ultérieures des données de l’enquête est que les jeunes ont tendance à parler plus souvent en français avec leur mère et leurs grands-parents maternels qu’avec leur père et leurs grands-parents paternels. Est-ce indicatif du rôle plus important des femmes en ce qui concerne le transfert de la langue et de la culture françaises aux générations futures (Juteau, 1999)?

L’utilisation du français à l’école est seulement un peu plus commune que l’utilisation de l’anglais selon le score global (5,04) présenté au tableau 2.2.1B. Alors que les jeunes parlent beaucoup plus souvent en français avec leurs enseignantes et enseignants (score moyen = 6,3), ils parlent aussi souvent en anglais qu’en français avec les autres élèves à l’extérieur de la classe (score moyen = 4,18) et dans les activités

18

parascolaires (score moyen = 4,53). D’ailleurs, 48,4 % des jeunes rapportent que leurs communications avec les autres élèves en salle de classe sont bilingues. Les contacts avec les adultes dans les activités parascolaires sont néanmoins francodominants chez la majorité des jeunes (57,0 %). Les quatre régions se rangent dans le même ordre selon le score moyen des cinq questions, soit Nouveau-Brunswick, Atlantique-Est, Ontario et Ouest-Nord par ordre décroissant.

Tableau 2.2.1AVécu enculturant dans la famille selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

Grands-

parents

maternels

Anglodominant (%) 13,5 8,6 19,8 20,8 15,7

Bilingue (%) 21,6 11,5 15,4 13,1 14,2

Francodominant (%) 59,5 75,3 57,0 46,9 62,5

Dans une autre langue (%) 5,4 4,5 7,7 19,2 7,7

Score moyen 5,40 6,05 5,16 4,91 5,47Grands-

parents

paternels

Anglodominant (%) 24,3 12,7 22,1 19,5 18,7

Bilingue (%) 20,3 11,8 14,4 14,1 13,8

Francodominant (%) 45,9 69,6 54,2 45,3 58,2

Dans une autre langue (%) 9,5 5,9 9,3 21,1 9,3

Score moyen 4,69 5,79 5,02 5,00 5,28Mère Anglodominant (%) 23,0 8,4 23,9 20,6 18,1

Bilingue (%) 28,4 20,8 30,0 25,2 26,2

Francodominant (%) 45,9 69,1 42,7 42,7 52,0

Dans une autre langue (%) 2,7 1,8 3,5 11,5 3,7

Score moyen 4,75 5,77 4,57 4,67 5,01Père Anglodominant (%) 31,5 14,9 27,8 27,7 23,5

Bilingue (%) 15,1 18,7 26,2 20,0 22,4

Francodominant (%) 49,3 64,3 42,5 42,3 50,4

Dans une autre langue (%) 4,1 2,0 3,5 10,0 3,7

Score moyen 4,49 5,47 4,45 4,42 4,80Sœurs et

frères

Anglodominant (%) 30,1 10,2 30,4 27,1 23,1

Bilingue (%) 23,3 26,0 33,7 38,0 30,9

Francodominant (%) 37,0 54,1 31,3 28,7 39,2

Dans une autre langue (%) 9,6 9,7 4,6 6,2 6,8

Score moyen 4,26 5,45 4,02 4,01 4,51 Score global 4,73 5,66 4,62 4,47 4,97

19

Nous constatons au tableau 2.2.1C que globalement les jeunes ont tendance à parler légèrement plus en anglais qu’en français dans leurs activités à l’extérieur de l’école et de la famille (score global = 3,78). Uniquement les jeunes du Nouveau-Brunswick avec un score global de 4,72 ont plus tendance à parler en français dans les contextes proposés par le questionnaire. Dans l’ensemble, les jeunes ont tendance à parler plus

Tableau 2.2.1BVécu enculturant à l’école selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Enseignantes

et enseignants

Anglodominant (%) 0,0 0,9 2,0 7,0 2,0

Bilingue (%) 12,2 13,1 13,8 9,3 13,0

Francodominant (%) 85,1 84,6 80,5 79,8 82,1

Dans une autre langue (%) 2,7 1,4 3,6 3,9 2,8

Score moyen 6,43 6,39 6,28 6,03 6,30Élèves dans

la classe

Anglodominant (%) 1,4 2,9 15,3 15,6 10,2

Bilingue (%) 52,7 34,4 55,8 57,0 48,4

Francodominant (%) 45,9 62,0 28,3 27,3 40,9

Dans une autre langue (%) 0,0 0,7 0,6 0,0 0,5

Score moyen 5,39 5,62 4,33 4,30 4,83Élèves à

l’extérieur de

la classe

Anglodominant (%) 13,5 7,5 35,0 32,0 23,9

Bilingue (%) 54,1 40,4 48,2 54,7 46,5

Francodominant (%) 32,4 51,2 15,7 13,3 28,7

Dans une autre langue (%) 0,0 0,9 1,1 0,0 0,9

Score moyen 4,70 5,28 3,50 3,41 4,18Élèves dans

les activités

parascolaires

Anglodominant (%) 9,5 6,2 27,6 29,5 19,3

Bilingue (%) 47,3 32,3 45,1 51,9 41,5

Francodominant (%) 41,9 57,4 25,2 15,5 36,3

Dans une autre langue (%) 1,4 4,1 2,1 3,1 2,8

Score moyen 4,95 5,54 3,95 3,72 4,53Adultes dans

les activités

parascolaires

Anglodominant (%) 2,7 3,7 12,1 14,3 8,8

Bilingue (%) 39,2 21,8 33,7 40,5 30,6

Francodominant (%) 55,4 70,4 51,1 40,5 57,0

Dans une autre langue (%) 2,7 4,1 3,2 4,8 3,6

Score moyen 5,63 5,99 5,15 4,83 5,43 Score moyen 5,42 5,75 4,62 4,45 5,04

20

souvent en anglais qu’en français avec les commis et les serveurs dans les commerces et les restaurants (score moyen = 3,30). Parmi les jeunes de l’Ouest-Nord, 72,1 % indiquent que ces contacts sont anglodominants. Dans les trois autres situations de contact langagier, ils emploient les deux langues à peu près également (scores moyens de 3,91, de 3,75 et de 4,17).

Nous présentons à la figure 2.2.1 le score moyen des jeunes sur les variables de vécu enculturant dans la famille, à l’école et à l’extérieur de l’école en fonction de la concentration géographique des francophones. Nous constatons alors que l’utilisation

Tableau 2.2.1CVécu enculturant à l’extérieur de l’école selon la région

Atlantique- Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

Amies

et amis

Anglodominant (%) 32,4 14,7 36,9 37,5 29,0

Bilingue (%) 48,6 38,6 47,7 53,9 45,2

Francodominant (%) 18,9 46,3 14,8 8,6 25,3

Dans une autre langue (%) 0,0 0,5 0,6 0,0 0,5

Score moyen 3,74 4,97 3,37 3,02 3,91Jeunes

aux activités

sociales,

culturelles

ou sportives

Anglodominant (%) 32,4 17,9 41,3 46,9 33,3

Bilingue (%) 44,6 34,9 43,2 40,6 40,2

Francodominant (%) 21,6 45,8 14,0 10,9 25,1

Dans une autre langue (%) 1,4 1,4 1,4 1,6 1,4

Score moyen 3,70 4,80 3,20 2,94 3,75Adultes

aux activités

sociales,

culturelles

ou sportives

Anglodominant (%) 27,0 17,5 30,9 41,1 27,1

Bilingue (%) 41,9 31,4 41,6 37,2 37,7

Francodominant (%) 31,1 49,9 25,4 20,9 33,7

Dans une autre langue (%) 0,0 1,1 2,2 0,8 1,6

Score moyen 4,12 4,94 3,80 3,38 4,17Commerces

et restaurants

Anglodominant (%) 43,2 27,0 47,7 72,1 42,8

Bilingue (%) 40,5 38,3 42,3 20,2 38,6

Francodominant (%) 16,2 34,0 9,6 7,0 18,2

Dans une autre langue (%) 0,0 0,7 0,3 0,8 0,5

Score moyen 3,31 4,17 2,93 2,16 3,30 Score global 3,72 4,72 3,31 2,86 3,78

21

du français augmente en fonction de la concentration des francophones dans les trois contextes de vie. En fait, il semble y avoir une relation linéaire entre la concentration des francophones et l’usage du français, non seulement dans la communauté (à l’extérieur de l’école) mais aussi à l’école et dans la famille. C’est pour l’usage du français dans la communauté que la variation est la plus importante; le score moyen de l’usage du français à l’extérieur de l’école passe de 2,55 quand le pourcentage de francophones se situe entre 0 % et 9 % à 5,76 quand il se situe entre 90 % et 100 %. Les jeunes vivant en région à très faible concentration francophone (0 % à 9 %) ont tendance à parler aussi souvent en anglais qu’en français en contexte familial (score moyen = 4,05), alors que lorsqu’ils habitent dans un contexte où les francophones sont fortement majoritaires (90 % à 100 % francophone) ils parlent beaucoup plus souvent en français avec les membres de leur famille (score moyen = 6,14). L’usage du français à l’école semble être le reflet de son usage dans la famille, les scores sont presque tous identiques à une exception près, soit quand la concentration des francophones est de moins de 10 %.

Figure 2.2.1.Vécu enculturant (famille, école et public) selon la concentration géographique des francophones

6.446.14

5.585.125.09

4.444.05

5.705.274.994.65

4.385.76

4.694.31

3.69

3.042.55

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Famille Éc ole Ex tér ieur

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

22

2.2.2 Vécu autonomisant

Alors que le vécu enculturant concerne la fréquence et la diversité des contacts langagiers, le vécu autonomisant se rapporte à la qualité de ces contacts. Selon la théorie de l’autodétermination de Deci et Ryan (1985, 2000 et 2002), les personnes ont trois besoins psychologiques fondamentaux essentiels à leur mieux-être et à leur

Tableau 2.2.2Vécu autonomisant selon la région

Mes enseignants et mes enseignantes…Atlantique-

Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

Autonomie m’encouragent à

être moi-même

Peu 2,7 5,2 6,0 15,0 6,4

Modérément 48,6 47,1 45,5 44,9 46,2

Fortement 48,6 47,7 48,5 40,2 47,4

Score moyen 5,30 5,19 5,17 4,72 5,14me laissent faire

des choix

Peu 12,2 10,4 8,7 16,5 10,3

Modérément 58,1 56,2 53,6 48,0 54,2

Fortement 29,7 33,3 37,7 35,4 35,5

Score moyen 4,64 4,73 4,87 4,50 4,77Compétence m’encouragent

quand j’ai des

difficultés

Peu 14,9 10,7 13,0 15,6 12,6

Modérément 37,8 48,0 41,9 45,3 44,1

Fortement 47,3 41,4 45,1 39,1 43,3

Score moyen 4,85 4,94 4,92 4,69 4,90me félicitent quand

je réussis une

tâche

Peu 4,05 9,30 7,79 10,32 8,35

Modérément 55,4 50,3 53,4 56,3 52,8

Fortement 40,5 40,4 38,8 33,3 38,9

Score moyen 5,00 4,93 4,88 4,66 4,88Appartenance démontrent de

l’intérêt pour ce

que je fais

Peu 9,5 14,3 13,3 15,6 13,6

Modérément 60,8 56,3 58,1 53,9 57,2

Fortement 29,7 29,4 28,6 30,5 29,1

Score moyen 4,69 4,49 4,51 4,45 4,51me montrent qu’ils

m’apprécient

Peu 12,2 13,8 14,4 14,8 14,1

Modérément 50,0 54,9 55,9 57,0 55,3

Fortement 37,8 31,3 29,6 28,1 30,5

Score moyen 4,61 4,59 4,52 4,45 4,54 Score global 4,85 4,81 4,81 4,58 4,79

23

développement intégral : elles ont besoin d’éprouver des sentiments d’autonomie, de compétence et d’appartenance. Des recherches récentes montrent que la satisfaction de ces besoins en situation d’utilisation et d’apprentissage du français en contexte minoritaire est liée à la construction d’une identité francophone forte et engagée, à une motivation langagière autodéterminée (Deveau, Landry et Allard, 2005; Deveau, 2007; Deveau, Landry et Allard, soumis) ainsi qu’à la satisfaction de vie (Landry, Deveau, Losier et Allard, sous presse). Six questions, soit deux pour chaque besoin, ont été formulées afin de vérifier dans quelle mesure les jeunes considèrent que leurs expériences avec leurs enseignantes et enseignants sont autonomisantes (voir le tableau 2.2.2). Les jeunes répondaient en fonction de l’échelle suivante : 1 = pas du tout, 2 = très peu, 3 = un peu, 4 = modérément, 5 = assez bien, 6 = fortement et 7 = entièrement.

Globalement, les jeunes décrivent leurs expériences autonomisantes auprès de leurs enseignantes et enseignants comme étant modérément fortes (score global = 4,79). En général, les jeunes de l’Ouest-Nord évaluent un peu moins fortement la qualité autonomisante de leurs expériences avec leurs enseignantes et enseignants (score moyen = 4,58) que ceux des trois autres régions. Nous constatons aussi que le soutien à l’appartenance tend à être moins fort que le soutien à la compétence et à l’autonomie. Nous présentons séparément à la figure 2.2.2 le score moyen de soutien à l’autonomie, à la compétence et à l’appartenance selon la concentration géographique des francophones. Les différences entre chacun des vécus varient très peu. Les jeunes évaluent le degré de soutien à la compétence légèrement plus fort que celui à l’autonomie qui est légèrement plus fort que le soutien à l’appartenance dans les six contextes de vitalité présentés dans le graphique. Somme toute, la concentration géographique ne semble pas avoir d’influence sur le degré de soutien à la compétence, à l’autonomie et à l’appartenance manifesté par les enseignantes et enseignants auprès des jeunes.

24

Figure 2.2.2Vécu autonomisant avec les enseignants et les enseignantes selon la concentration géographique des francophones

2.2.3 Vécu conscientisant

Allard, Landry et Deveau (2005) ont défini la notion de conscience ethnolangagière critique comme s’entendant de « la capacité d’identifier, d’observer et d’analyser de manière critique l’ensemble des facteurs qui influent favorablement ou non sur sa langue et sa culture, sur sa communauté ainsi que sur la langue et la culture d’autres personnes et d’autres collectivités » (p. 97). Tout en reconnaissant que divers types d’expériences peuvent favoriser le développement d’une telle conscience, nous avons choisi de focaliser notre attention sur le degré auquel les parents et les enseignantes et enseignants constituent des modèles de conscientisation et d’engagement linguistique et culturel. Plus précisément, nous demandons aux jeunes de rapporter la fréquence à laquelle ces personnes manifestaient des comportements de valorisation de la langue et de la culture françaises, d’affirmation identitaire francophone et de revendication de droits linguistiques francophones. Les jeunes répondaient en indiquant la fréquence d’observation de six comportements auprès de leurs parents et de leurs enseignantes et enseignants, selon une échelle de fréquence en 7 points (1 = jamais, 2 = presque jamais, 3 = Rarement, 4 = de temps en temps, 5 = souvent, 6 = régulièrement, et 7 = très souvent).

4.454.95 5.06

4.57 4.74

5.194.785.09 5.26

4.67 4.855.26

4.39 4.53 4.704.39 4.36

4.82

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

A utonomie Compétenc e A ppar tenanc e

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

25

Nous constatons au tableau 2.2.3A que globalement les jeunes observent leurs parents manifester de temps en temps (score global = 4,28) des comportements faisant preuve d’une conscience et d’un engagement ethnolangagiers. Ces comportements sont légèrement plus fréquents chez les parents de l’Ouest-Nord (score moyen = 4,89) et un peu moins fréquents chez les parents de l’Ontario (score moyen = 4,05). Le comportement le plus fréquemment manifesté est celui de valoriser la langue française

Tableau 2.2.3AVécu conscientisant auprès des parents selon la région

Mes parents…Atlantique-

Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

Valorisation font valoir l’importance

d’apprendre le français

Rarement 5,5 9,1 8,7 5,6 8,4

De temps en temps 56,2 43,0 47,1 37,3 45,2

Régulièrement 38,4 48,0 44,1 57,1 46,4

Score moyen 5,04 5,12 5,02 5,54 5,10valorisent la culture

française (musique,

traditions, créations

contemporaines)

Rarement 15,1 25,2 35,1 14,4 28,5

De temps en temps 50,7 48,9 45,5 42,4 46,6

Régulièrement 34,2 25,9 19,5 43,2 24,9

Score moyen 4,59 4,07 3,53 4,82 3,91Affirmation affichent publiquement

leur fierté francophone

Rarement 19,2 19,1 27,8 14,4 22,9

De temps en temps 50,7 49,1 46,6 44,8 47,5

Régulièrement 30,1 31,8 25,7 40,8 29,6

Score moyen 4,37 4,36 3,94 4,86 4,20sont actifs dans une

association culturelle qui

œuvre au sein de la com-

munauté francophone

Rarement 16,4 25,1 30,0 12,8 25,8

De temps en temps 53,4 48,9 48,3 44,0 48,4

Régulièrement 30,1 26,0 21,7 43,2 25,8

Score moyen 4,37 4,01 3,76 4,86 3,99Revendication travaillent avec des

groupes qui revendiquent

des services en français

Rarement 20,8 19,9 20,7 12,1 19,6

De temps en temps 52,8 47,3 56,5 54,0 52,8

Régulièrement 26,4 32,9 22,8 33,9 27,6

Score moyen 4,15 4,39 4,04 4,66 4,23demandent des

services en français

Rarement 31,5 25,1 28,5 22,1 26,9

De temps en temps 45,2 36,1 41,7 41,0 39,9

Régulièrement 23,3 38,8 29,8 36,9 33,2

Score moyen 3,85 4,43 4,03 4,51 4,20 Score global 4,40 4,40 4,05 4,89 4,28

26

(score moyen = 5,10). Presque la moitié des jeunes (46,4 %) rapportent que leurs parents valorisent régulièrement la langue française. En revanche, seulement un quart (24,9 %) rapportent que leurs parents valorisent régulièrement la culture française.

En Ontario, seulement 19,5 % des jeunes rapportent que leurs parents valorisent régulièrement la culture française. Par ailleurs, ce sont les parents de l’Atlantique-Est qui sont le moins disposés à demander des services en français. Seulement 23,3 % des parents des jeunes de cette région demandent régulièrement à être servis en français.

Les jeunes ont plus souvent vu leurs enseignantes et enseignants démontrer une conscience et un engagement ethnolangagiers que leurs parents (voir le tableau 2.2.3B). Globalement, ils rapportent avoir observé régulièrement (score global = 5,71) de tels comportements chez ces derniers et dernières. Nous notons que, tout comme les parents, les enseignantes et enseignants ont plus tendance à valoriser la langue et la culture que d’affirmer leur identité ou de revendiquer des droits linguistiques. S’ils ont également la même tendance à valoriser davantage la langue que la culture française, la différence entre les deux est toutefois moins importante qu’elle ne l’est chez les parents. Le score global des jeunes de l’Atlantique-Est (5,94) est légèrement plus élevé que celui des jeunes du Nouveau-Brunswick (5,68), de l’Ontario (5,70) et de l’Ouest-Nord (5,70). Parmi les jeunes de l’Atlantique-Est, 90,5 % et 81,1 % ont régulièrement vu leurs enseignantes et enseignants respectivement faire valoir le français ou afficher leur fierté francophone.

Nous constatons à la figure 2.2.3 que, peu importe la concentration géographique francophone, les enseignantes et enseignants ont davantage tendance à agir comme modèle de conscientisation et d’engagement ethnolangagiers que les parents. Alors que les jeunes ont régulièrement (scores moyens entre 5,90 et 5,47) observé des comportements faisant preuve d’engagement chez leurs enseignantes et enseignants, la majorité des jeunes ne les observent que de temps en temps chez leurs parents (scores moyens entre 3,94 et 4,44). Nous notons cependant une tendance selon laquelle la manifestation de tels comportements diminuerait très légèrement chez les enseignantes et enseignants en même temps qu’elle augmenterait légèrement chez les parents au fur et à mesure que la concentration géographique des francophones augmente. Il est possible que les enseignantes et les enseignants en contexte à faible vitalité soient davantage appelés à s’engager au sein de la communauté que ceux en région à forte vitalité. Il y a ici une hypothèse méritant davantage d’étude.

27

Tableau 2.2.3BVécu conscientisant auprès des enseignantes et des enseignants selon la région

Mes enseignants et mes enseignantes…Atlantique-

Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

Valorisation font valoir l’importance

d’apprendre le

français

Rarement 0,0 1,9 2,3 2,4 2,0

De temps en temps 9,5 22,3 18,1 20,2 19,2

Régulièrement 90,5 75,9 79,7 77,4 78,8

Score moyen 6,45 6,11 6,15 6,18 6,16valorisent la culture

française (musique,

traditions, créations

contemporaines)

Rarement 1,4 4,2 5,0 4,8 4,5

De temps en temps 27,0 34,1 36,9 26,6 34,3

Régulièrement 71,6 61,7 58,1 68,5 61,2

Score moyen 5,91 5,62 5,50 5,77 5,59Affirmation affichent

publiquement leur

fierté francophone

Rarement 1,4 4,4 4,2 4,8 4,2

De temps en temps 17,6 28,7 25,6 30,6 26,7

Régulièrement 81,1 66,9 70,2 64,5 69,1

Score moyen 6,15 5,76 5,83 5,78 5,82sont actifs dans une

association culturelle

qui œuvre au sein

de la communauté

francophone

Rarement 1,4 6,7 5,7 5,6 5,8

De temps en temps 36,5 35,3 36,6 37,1 36,2

Régulièrement 62,2 57,9 57,7 57,3 58,0

Score moyen 5,74 5,43 5,45 5,48 5,46

Revendication travaillent avec

des groupes qui

revendiquent des

services en français

Rarement 5,4 8,4 3,9 4,9 5,6

De temps en temps 25,7 30,6 36,9 45,9 34,9

Régulièrement 68,9 61,0 59,3 49,2 59,4

Score moyen 5,68 5,47 5,55 5,44 5,52demandent des

services en français

Rarement 1,4 5,1 4,5 8,1 4,9

De temps en temps 33,8 28,4 27,8 31,5 28,7

Régulièrement 64,9 66,5 67,7 60,5 66,4

Score moyen 5,73 5,72 5,74 5,60 5,72 Score global 5,94 5,68 5,70 5,70 5,71

28

Figure 2.2.3Vécu conscientisant selon la concentration géographique des francophones

2.2.4 L’école francophone : lieu de vécu enculturant et conscientisant

Pour exprimer comment l’école de langue française joue un rôle inculquant et conscientisant, les adolescentes et adolescents étaient invités à décrire ce qu’elle [l’école] représente à leurs yeux. Leurs réponses spontanées renvoient à la description d’un espace où ils apprennent et grandissent en français et donc qui nourrit leur fierté francophone. Ces réponses représentent la catégorie la plus fréquemment énoncée puisque 31,74 % des répondantes et répondants ont expliqué qu’ils étudient et parlent en français à l’école (voir le tableau 2.2.4).

« Une place que quelqu’un peut parler le français en tout temps »

« Une place pour parler le plus en français »

« Une place pour étudier et parler français »

« Pouvoir vivre et s’exprimer dans un environnement francophone. »

« D’être capable d’exercer le francophonie »

4.644.444.754.28

3.94

4.22

5.47

5.665.695.855.705.90

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Parents Ens eignantes et ens eignants

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

29

La deuxième catégorie de réponses en importance, dans lequelle se trouvent 15,7 % des personnes, décrit l’école francophone de façon positive et la déclare importante.

« Important car tu peux apprendre en français. »

« Important, j’aime notre langue et je vais continuer avec cette fierté et la remettre a mes enfants. »

« Important pour mieux apprendre le français. »

« Mon école important pour moi car je va a un école francophone et j’ai appris toute ma vie en français, et mes enfants vont apprendre en français »

Tableau 2.2.4Pour toi, l’école francophone c’est...

Total N=1119n= %

Étudier/Parler français 459 31,74

Meilleure/Important/Adjectif positif 227 15,7

Aucune réponse 215 14,87

Ennuyant/Adjectif négatif 82 5,67

Même que l’école anglaise/Autres langues 77 5,33

Promotion/Préservation de la langue 61 4,22

Fierté 55 3,8

Préparation pour l’avenir/Emploi 55 3,8

Non interprétable 43 2,97

Autres 43 2,97

Bilingue 29 2,01

Découverte de culture française 28 1,94

Français imposé 24 1,66

Ne sais pas 15 1,04

Alternative à la langue anglaise 15 1,04

Difficile 9 0,62

Parascolaire 6 0,41

Sports 3 0,21

30

2.2.5 Avantages et désavantages de l’école francophone

Les jeunes ont par ailleurs été encouragés à décrire les avantages et les désavantages de l’école francophone. Au total, 19,2 % des répondantes et répondants ont déclaré que l’avantage de l’école francophone est qu’ils y communiquent en français et peuvent ainsi améliorer et maintenir leur capacité linguistique (voir le tableau 2.2.5A).

« Pouvoir bien communiquer en français en tout temps, n’ importe où tu te trouve. »

« L’avantage d’aller à une école francophone est que l’on ne va pas perdre notre français puisque l’on l’utilise chaque jour. »

« Pouvoir parler bien le français. »

« Si je n’aurais pas d`école francophone, il serait très difficile pour moi de conserver cette langue car je ne suis pas très souvent a la maison donc je ne parle presque jamais en français sauf pour l`école et la maison. »

Tableau 2.2.5ALes avantages de l’école francophone sont…

Total N=1114n= %

Utiliser/Améliorer le français 268 19,2

Être bilingue 250 17,91

Aucune réponse 220 15,76

Meilleures perspectives d’emploi/Bon pour le futur 175 12,54

Apprentissage 95 6,81

Étudier dans sa langue maternelle 85 6,09

Vivre/Découvrir/Préserver la culture francophone 77 5,52

Aucun avantage/Commentaire négatif 72 5,16

Ne sais pas 41 2,94

Non interprétable 40 2,87

Bien/Important/Adjectif positif 31 2,22

Les sports/Parascolaires 21 1,5

Rencontres 21 1,5

31

Le questionnaire de l’enquête nationale indique que les répondantes et répondants aimeraient pouvoir parler en anglais. En effet, 20,9 % des répondantes et répondants ont déclaré que le désavantage de l’école francophone est qu’ils ne peuvent pas communiquer en anglais (voir le tableau 2.25B).

« Tu ne peux pas parler anglais »

« Très stricte envers les choses de langues anglaise. »

« Les désavantages sont que l’on de pratique pas souvent l’anglais donc on de reçoit pas d’aide a parler cette langue pour l’enrichir. »

Par ailleurs, il est intéressant de noter qu’une plus grande proportion de répondants et de répondantes a écrit que l’école francophone ne présente aucun désavantage (« rien » 17,76 %) que la proportion des élèves qui ont répondu de façon explicite que l’école francophone ne présente aucun avantage (5,6 %). Enfin, les jeunes ont souligné que la petite taille des écoles francophones s’avère un désavantage (5,15 %).

Tableau 2.2.5BLes désavantages de l’école francophone sont…

Total N=1076n= %

Pas parler l’anglais 280 20,9

Aucune réponse 258 19,25

Rien 238 17,76

Autre 192 14,33

Non interprétable 83 6,19

Ne sais pas 76 5,67

Petite école 69 5,15

Trop français 59 4,4

Difficulté compréhension/communication 50 3,73

Impact négativement futur 35 2,61

32

2.3 Activités culturelles

L’élément de réponse le plus fréquent qu’ont écrit les jeunes pour décrire la culture francophone fait référence à la centralité de la langue française pour la communication et dans la vie quotidienne (parler/comprendre/vivre en français, 20,91 %). Les répondantes et les répondants ont aussi souligné leur appréciation de la culture francophone (18,31 %). La fierté francophone est un autre élément fréquemment évoqué (12,21 %) dans les réponses des jeunes de même que des notions de legs, coutumes et valeurs (7,73 %). Les énoncés suivants illustrent ces types de réponse.

« de s’exprimer en français et de vivre des événements et des activités culturelles »

« C’est parler en français et faire des activité lors de la semaine provinciale de la fièrté française. »

« de parler français pour la majorité du temps »

« La culture francophone c’est la force de chaque personne française pouvant exprimer de la façon dont il le veut sa joie de vivre en francais! »

« Pour moi, la culture francophone c’est un moyen de s’exprimer, c’est qui nous sommes, cela fait partie de nos ancêtres et c’est important. Il faudrait être plus fiers de notre culture, parce qu’il n’y a pas asser d`activités amusantes qui ont lieux dans n »

« très important, pour mon futur, et d’autres raison. J’espère que la langue française soit au Canada pour toujours. »

« C’est quelque chose d’important que toute le monde devrait etre fière de. »

« La culture francophone est pour moi un héritage exceptionnel qui va me suivre tout au long de ma vie et je suis très fier d’être un francophone. »

« ma fierté, mon héritage, ma façon naturelle de m’exprimer. »

« un héritage qu’on ne doit pas perdre »

33

Pour toi, la culture francophone, c’est…

Total N=1209n= %

Parler/Comprendre/Vivre 346 20,91

Beau/Important/Amusant 303 18,31

Fierté 202 12,21

Traditions/Héritage/Coutumes/Valeurs 128 7,73

Aucune réponse 125 7,55

Pas important/Rien/Adjectifs péjoratifs 87 5,26

Préservation/Futur 76 4,59

Ne sais pas 44 2,66

Même que anglophone/Même que les autres cultures 42 2,54

Opportunité de bilinguisme 42 2,54

Musique/Théâtre/Littérature 37 2,24

Autres 35 2,11

Emploi 31 1,87

Identité 31 1,87

Famille 24 1,45

Non interprétable 23 1,39

Région : Acadie 15 0,91

Fête 14 0,85

Apprentissage 14 0,85

Région : Québec 11 0,66

Tout 6 0,36

Indépendance 6 0,36

École 5 0,3

Région : Ontario 5 0,3

Région : France 3 0,18

34

Les activités culturelles des jeunes peuvent être de deux types. Elles peuvent être des activités passives de consommation de produits culturels en personne, ou se faire par l’intermédiaire des médias de l’information et de la communication. Les jeunes peuvent aussi s’engager activement dans des productions culturelles en participant à des foires artistiques ou des spectacles, en animant une émission de radio communautaire, en participant à une troupe de danse ou en faisant du théâtre. Nous avons alors conçu deux séries de questions, l’une dans le but de cerner les activités de consommation de produits culturels des jeunes, et l’autre dans le but de cerner les activités de production culturelle des jeunes. À chaque activité culturelle énoncée, le jeune est appelé à estimer la fréquence à laquelle il participe à l’activité en français et en anglais dans trois contextes de vie, soit :

• dans ses cours à l’école; • dans ses activités parascolaires; • dans sa vie communautaire à l’extérieur de l’école qui constituent trois sous-

sections : - les activités culturelles curriculaires, - les activités culturelles parascolaires, - les activités culturelles extrascolaires.

L’échelle de réponse était la suivante : 1 = jamais, 2 = presque jamais, 3 = rarement, 4 = de temps en temps, 5 = souvent, 6 = régulièrement et 7 = très souvent. Chaque sous-section présente les activités passives de consommation de produits culturels et les pratiques actives de production culturelle faites en français et en anglais.

2.3.1 Activités culturelles curriculaires

Nous constatons au tableau 2.3.1A que globalement les jeunes considèrent qu’ils sont seulement de temps en temps en contact avec des produits culturels francophones dans leurs cours (score global = 3,7). Il y a très peu de variation selon la région. Parmi les dix catégories de produits culturels évoqués, ce sont les films en français (score moyen = 4,52) et Internet en français (score moyen = 4,57) avec lesquels les jeunes sont le plus souvent en contact; mais seulement 37,8 % des jeunes rapportent qu’ils sont régulièrement en contact avec ces deux produits culturels francophones. La moitié des jeunes (50,8 %) écoutent rarement la radio francophone et encore plus (54,8 %) écoutent rarement des enregistrements de musique francophone dans leurs cours à l’école. Moins de deux jeunes sur dix (16,9 %) sont régulièrement en contact avec des artistes visuels francophones dans leurs cours.

35

Tableau 2.3.1AConsommation de produits culturels francophones dans les cours selon la région

Atlantique-

Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

Je regarde des émissions de télévision…

Rarement (%) 24,3 31,0 25,2 23,1 27,0

De temps en temps (%) 31,1 33,9 37,3 33,1 35,4

Régulièrement (%) 44,6 35,1 37,5 43,8 37,7

Score moyen 4,64 4,15 4,35 4,53 4,31J’écoute la radio…

Rarement (%) 45,9 49,3 52,0 52,5 50,8

De temps en temps (%) 20,3 26,0 28,4 25,4 26,8

Régulièrement (%) 33,8 24,8 19,5 22,0 22,4

Score moyen 3,68 3,28 3,05 3,08 3,17Je visionne des films, des vidéos, DVD…

Rarement (%) 20,3 18,8 17,8 14,4 17,9

De temps en temps (%) 41,9 45,1 44,2 42,4 44,2

Régulièrement (%) 37,8 36,1 38,0 43,2 37,8

Score moyen 4,57 4,48 4,49 4,75 4,52Je visite des sites Internet…

Rarement (%) 14,9 17,1 16,8 16,9 16,8

De temps en temps (%) 37,8 45,0 47,2 42,4 45,4

Régulièrement (%) 47,3 38,0 36,0 40,7 37,8

Score moyen 5,09 4,53 4,52 4,60 4,57J’écoute de la musique et de la chanson (disques compacts, MP3 ou enregistrements numériques)…

Rarement (%) 45,9 51,3 59,5 47,9 54,8

De temps en temps (%) 32,4 33,3 26,3 30,8 29,5

Régulièrement (%) 21,6 15,4 14,1 21,4 15,7

Score moyen 3,41 3,00 2,67 3,15 2,87J’assiste à des concerts (chanson, musique)…

Rarement (%) 38,4 45,7 49,6 57,6 48,4

De temps en temps (%) 35,6 33,3 27,8 22,0 29,6

Régulièrement (%) 26,0 21,1 22,6 20,3 22,0

Score moyen 3,66 3,29 3,20 2,95 3,24

36

Nous constatons au tableau 2.3.1B que globalement les jeunes ne sont que légèrement moins en contact avec des produits culturels anglophones dans leurs cours qu’avec les produits culturels francophones. D’ailleurs, ils écoutent plus souvent des enregistrements de musique de langue anglaise (possiblement sur des baladeurs) que des enregistrements de musique française en classe (score moyen de 3,96 contre 2,87). Au total, 35,4 % des jeunes affirment écouter régulièrement de la musique anglaise en classe alors que seulement 15,7 % affirment écouter régulièrement de la musique française dans ce contexte. Ils assistent toutefois un peu plus souvent à des concerts francophones (score moyen = 3,24) qu’à des concerts anglophones (score moyen = 2,85) dans le cadre de leurs cours. Concrètement, 51,6 % des jeunes indiquent qu’ils assistent à des concerts francophones et 41,8 % à des concerts anglophones au moins de temps en temps dans leurs cours à l’école.

Atlantique-

Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

J’assiste à des spectacles (danse, humoristes, conteurs, variétés, amateurs ou professionnels)…

Rarement (%) 38,4 34,3 41,5 46,5 39,3

De temps en temps (%) 39,7 40,8 30,4 32,5 34,7

Régulièrement (%) 21,9 24,9 28,1 21,1 26,0

Score moyen 3,62 3,71 3,57 3,33 3,60J’assiste à des pièces de théâtre (ou impro)…

Rarement (%) 32,4 39,1 39,2 52,7 40,0

De temps en temps (%) 29,7 35,7 30,1 28,2 31,8

Régulièrement (%) 37,8 25,2 30,7 19,1 28,2

Score moyen 4,15 3,50 3,73 3,05 3,61Je lis des bandes dessinées, des livres, des journaux ou des magazines…

Rarement (%) 21,6 19,7 26,4 28,1 24,0

De temps en temps (%) 33,8 40,6 41,1 37,7 40,2

Régulièrement (%) 44,6 39,7 32,6 34,2 35,9

Score moyen 4,62 4,50 4,18 4,16 4,32Je suis en contact avec des artistes d’arts visuels (peintres, photographies)…

Rarement (%) 56,8 59,7 58,5 50,9 58,1

De temps en temps (%) 25,7 22,7 25,4 31,0 25,0

Régulièrement (%) 17,6 17,6 16,1 18,1 16,9

Score moyen 2,86 2,74 2,76 3,02 2,79Score global 4,03 3,72 3,65 3,69 3,70

Tableau 2.3.1A (suite)

37

Tableau 2.3.1BConsommation de produits culturels anglophones dans les cours selon la région

Atlantique-

Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

Je regarde des émissions de télévision…

Rarement (%) 43,2 47,0 39,7 38,8 42,3

De temps en temps (%) 43,2 39,3 44,2 37,9 41,9

Régulièrement (%) 13,5 13,7 16,0 23,3 15,8

Score moyen 3,09 3,09 3,38 3,59 3,28J’écoute la radio…

Rarement (%) 76,7 65,8 52,5 50,9 58,3

De temps en temps (%) 15,1 19,1 25,4 27,6 22,8

Régulièrement (%) 8,2 15,2 22,1 21,6 18,9

Score moyen 2,18 2,54 3,14 3,13 2,88Je visionne des films, des vidéos, DVD…

Rarement (%) 54,2 40,0 35,1 26,7 37,1

De temps en temps (%) 33,3 45,5 45,2 49,1 45,0

Régulièrement (%) 12,5 14,5 19,7 24,1 17,9

Score moyen 2,99 3,28 3,63 3,98 3,51Je visite des sites Internet…

Rarement (%) 24,7 34,9 22,1 18,4 26,3

De temps en temps (%) 47,9 45,5 46,3 44,7 46,0

Régulièrement (%) 27,4 19,5 31,6 36,8 27,7

Score moyen 4,14 3,60 4,31 4,55 4,08J’écoute de la musique et de la chanson (disques compacts, MP3 ou enregistrements numériques)…

Rarement (%) 41,1 42,6 33,7 38,5 37,6

De temps en temps (%) 37,0 28,3 24,4 29,1 27,0

Régulièrement (%) 21,9 29,1 41,9 32,5 35,4

Score moyen 3,38 3,65 4,26 3,88 3,96J’assiste à des concerts (chanson, musique)…

Rarement (%) 60,3 60,9 57,0 53,4 58,2

De temps en temps (%) 26,0 24,8 22,2 25,9 23,7

Régulièrement (%) 13,7 14,3 20,8 20,7 18,1

Score moyen 2,70 2,64 2,96 3,09 2,85

38

Il semble que la fréquence des contacts avec les produits culturels francophones et anglophones est très peu affectée par la concentration des francophones dans la région habitée, si on se fie aux résultats de la figure 2.3.1A. Les deux courbes sont pratiquement horizontales. Les scores moyens pour les contacts culturels en français varient très peu, soit entre 3,64 et 3,94, et correspondent à des contacts plus ou moins fréquents. Les contacts avec les produits anglophones sont légèrement moins fréquents mais ils tendent à varier un peu plus, soit entre 2,93 et 3,61.

Atlantique-

Est N.-B. Ontario Ouest-Nord Canada

J’assiste à des spectacles (danse, humoristes, conteurs, variétés, amateurs ou professionnels)…

Rarement (%) 59,7 63,8 55,9 51,3 58,4

De temps en temps (%) 27,8 27,7 27,0 30,1 27,6

Régulièrement (%) 12,5 8,5 17,0 18,6 14,0

Score moyen 2,64 2,40 2,89 3,11 2,73J’assiste à des pièces de théâtre (ou impro)…

Rarement (%) 65,8 70,0 66,1 52,3 66,1

De temps en temps (%) 24,7 22,1 20,9 34,2 22,8

Régulièrement (%) 9,6 7,9 13,0 13,5 11,1

Score moyen 2,40 2,21 2,56 2,86 2,46Je lis des bandes dessinées, des livres, des journaux ou des magazines…

Rarement (%) 32,4 39,6 37,3 31,3 37,2

De temps en temps (%) 44,6 41,8 38,9 36,6 40,0

Régulièrement (%) 23,0 18,6 23,9 32,1 22,8

Score moyen 3,70 3,40 3,71 4,02 3,63Je suis en contact avec des artistes d’arts visuels (peintres, photographes)…

Rarement (%) 71,2 70,1 62,6 54,0 64,9

De temps en temps (%) 19,2 21,1 25,7 26,5 23,8

Régulièrement (%) 9,6 8,7 11,7 19,5 11,3

Score moyen 2,22 2,25 2,55 3,02 2,47Score global 2,95 2,91 3,36 3,52 3,20

Tableau 2.3.1B (suite)

39

Figure 2.3.1AConsommation de produits culturels dans les cours à l’école selon la concentration géographique des francophones

La participation active et la production de produits culturels francophones sont très rares (score global = 2,45). En fait, dans la majorité des cas, les jeunes rapportent qu’ils ne participent presque jamais aux activités culturelles sur lesquelles nous les avons interrogés. Alors que les jeunes disent être très rarement en contact avec des artistes visuels, il s’agit de l’activité qu’ils pratiquent le plus fréquemment; 41,2 % des jeunes font au moins de temps en temps de l’art visuel. Les jeunes de l’Atlantique-Est font plus souvent du théâtre en français dans leurs cours que ceux des autres régions avec 56,9 % qui en font au moins de temps en temps. Les jeunes de l’Ouest-Nord ont un peu plus tendance à faire de la radio et à produire des sites Internet en français que ceux des autres provinces.

3.773.943.783.773.593.64

2.93

3.50

2.92

3.613.19 3.00

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Produits f ranc ophones Produits anglophones

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

40

Tableau 2.3.1CParticipation active aux activités culturelles francophones dans les cours à l’école selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je fais des émissions de télévision (télévision communautaire, quiz, entrevues)…

Rarement (%) 58,9 59,8 59,8 59,6 59,7

De temps en temps (%) 21,9 26,0 21,3 22,1 23,0

Régulièrement (%) 19,2 14,2 18,9 18,3 17,2

Score moyen 2,71 2,68 2,73 2,80 2,72Je fais de la radio…

Rarement (%) 75,3 75,3 73,2 61,9 73,0

De temps en temps (%) 11,0 13,8 14,1 22,9 14,6

Régulièrement (%) 13,7 10,9 12,7 15,2 12,4

Score moyen 2,18 2,10 2,18 2,68 2,20Je fais des films, vidéos, DVD, YouTube…

Rarement (%) 64,4 67,9 69,1 63,5 67,9

De temps en temps (%) 23,3 20,2 18,6 25,0 20,0

Régulièrement (%) 12,3 11,9 12,2 11,5 12,0

Score moyen 2,41 2,37 2,30 2,49 2,35Je produis des sites Internet, blogues…

Rarement (%) 74,0 71,6 74,1 62,9 72,2

De temps en temps (%) 13,7 16,5 15,1 22,9 16,2

Régulièrement (%) 12,3 11,9 10,9 14,3 11,6

Score moyen 2,14 2,25 2,13 2,64 2,22Je fais de la musique ou de la chanson…

Rarement (%) 57,7 71,7 70,7 60,2 69,3

De temps en temps (%) 26,8 15,3 16,0 19,4 16,7

Régulièrement (%) 15,5 13,1 13,3 20,4 14,0

Score moyen 2,68 2,24 2,31 2,75 2,34Je fais des arts de la scène (théâtre, humour, contes, arts du cirque)…

Rarement (%) 43,1 69,5 65,6 52,4 64,4

De temps en temps (%) 33,3 17,2 17,4 30,1 19,4

Régulièrement (%) 23,6 13,3 16,9 17,5 16,1

Score moyen 3,46 2,34 2,54 2,88 2,56

41

Nous constatons au tableau 2.3.1D que globalement les jeunes ne font presque jamais (score global = 2,22) d’activités culturelles en anglais dans le cadre de leurs cours à l’école. Nous notons toutefois que les jeunes de l’Ouest-Nord rapportent faire un peu plus fréquemment toutes les activités culturelles que les jeunes des autres régions, en anglais et en français.

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je contribue à des concerts et spectacles (mise en scène, éclairage, décor, son)...

Rarement (%) 59,2 71,6 65,8 56,3 66,6

De temps en temps (%) 25,4 15,7 20,4 28,2 19,7

Régulièrement (%) 15,5 12,7 13,8 15,5 13,7

Score moyen 2,69 2,25 2,48 2,82 2,44Je fais de la danse…

Rarement (%) 76,1 73,4 80,0 68,0 76,4

De temps en temps (%) 11,3 14,5 10,9 20,4 13,0

Régulièrement (%) 12,7 12,1 9,1 11,7 10,6

Score moyen 2,11 2,15 1,90 2,37 2,04Je fais de l’impro…

Rarement (%) 52,8 72,8 66,9 60,8 67,5

De temps en temps (%) 27,8 15,3 16,7 20,6 17,2

Régulièrement (%) 19,4 11,9 16,4 18,6 15,2

Score moyen 3,06 2,19 2,49 2,72 2,44J’écris des bandes dessinées, des livres, des articles de journaux ou de magazines, des photoromans

Rarement (%) 47,9 63,0 63,2 61,2 62,1

De temps en temps (%) 33,8 24,5 20,9 22,3 23,0

Régulièrement (%) 18,3 12,5 15,9 16,5 14,9

Score moyen 3,06 2,50 2,59 2,68 2,60Je fais de l’art visuel…

Rarement (%) 50,7 68,6 53,6 56,3 58,8

De temps en temps (%) 32,4 18,8 25,8 21,4 23,4

Régulièrement (%) 16,9 12,6 20,5 22,3 17,8

Score moyen 3,01 2,38 3,02 3,00 2,80Score global 2,70 2,33 2,45 2,73 2,45

Tableau 2.3.1C (suite)

42

Tableau 2.3.1DParticipation active aux activités culturelles anglophones dans les cours à l’école selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je fais des émissions de télévision (télévision communautaire, quiz, entrevues)…

Rarement (%) 66,7 70,6 64,4 62,5 66,5

De temps en temps (%) 23,6 22,2 23,3 22,1 22,9

Régulièrement (%) 9,7 7,2 12,3 15,4 10,7

Score moyen 2,28 2,18 2,45 2,73 2,37Je fais de la radio…

Rarement (%) 83,3 80,1 73,8 61,4 75,5

De temps en temps (%) 9,7 13,4 15,3 20,8 14,8

Régulièrement (%) 6,9 6,5 10,9 17,8 9,8

Score moyen 1,74 1,81 2,10 2,70 2,03Je fais des films, vidéos, DVD, YouTube…

Rarement (%) 70,8 71,5 65,0 56,9 66,9

De temps en temps (%) 19,4 20,6 19,4 25,5 20,3

Régulièrement (%) 9,7 7,9 15,6 17,6 12,8

Score moyen 2,25 2,11 2,55 2,83 2,41Je produis des sites Internet, blogues…

Rarement (%) 75,0 77,8 71,4 55,9 72,5

De temps en temps (%) 16,7 15,3 15,0 28,4 16,4

Régulièrement (%) 8,3 6,9 13,6 15,7 11,2

Score moyen 1,96 1,93 2,30 2,75 2,19Je fais de la musique ou de la chanson…

Rarement (%) 72,9 74,3 67,9 55,4 69,3

De temps en temps (%) 18,6 16,5 18,6 26,7 18,5

Régulièrement (%) 8,6 9,2 13,5 17,8 12,1

Score moyen 2,16 2,07 2,39 2,93 2,32Je fais des arts de la scène (théâtre, humour, contes, arts du cirque)…

Rarement (%) 65,8 75,9 71,7 62,1 71,9

De temps en temps (%) 21,9 17,9 18,0 22,3 18,6

Régulièrement (%) 12,3 6,2 10,3 15,5 9,5

Score moyen 2,48 1,94 2,21 2,71 2,18

43

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je contribue à des concerts et spectacles (mise en scène, éclairage, décor, son)...

Rarement (%) 72,6 81,3 71,9 60,4 74,2

De temps en temps (%) 19,2 11,4 17,6 22,8 16,1

Régulièrement (%) 8,2 7,2 10,5 16,8 9,8

Score moyen 2,11 1,84 2,20 2,74 2,12Je fais de la danse…

Rarement (%) 79,5 79,6 76,8 65,7 76,9

De temps en temps (%) 13,7 11,8 12,0 19,6 12,7

Régulièrement (%) 6,8 8,6 11,3 14,7 10,4

Score moyen 1,86 1,90 2,07 2,57 2,05Je fais de l’impro…

Rarement (%) 71,8 80,4 77,8 66,0 77,3

De temps en temps (%) 21,1 13,1 12,4 19,0 13,8

Régulièrement (%) 7,0 6,4 9,8 15,0 8,9

Score moyen 2,14 1,85 2,00 2,58 2,00J’écris des bandes dessinées, des livres, des articles de journaux ou de magazines, des photoromans…

Rarement (%) 58,3 74,1 68,5 54,5 68,6

De temps en temps (%) 30,6 17,9 20,4 26,7 20,7

Régulièrement (%) 11,1 8,0 11,1 18,8 10,7

Score moyen 2,53 2,07 2,31 2,87 2,29Je fais de l’art visuel…

Rarement (%) 69,4 78,3 67,0 55,4 70,0

De temps en temps (%) 22,2 13,7 19,0 20,8 17,5

Régulièrement (%) 8,3 8,0 14,0 23,8 12,4

Score moyen 2,29 1,97 2,43 3,02 2,32Score global 2,18 1,97 2,29 2,78 2,22

Tableau 2.3.1D (suite)

44

Figure 2.3.1B Participation active aux activités culturelles dans les cours selon la concentration géographique des francophones

La figure 2.3.1B montre que les activités culturelles des jeunes en français et en anglais dans les cours sont très peu fréquentes, peu importe la concentration des francophones dans la région. Les scores moyens fluctuent entre 2,32 et 2,76 pour les activités en français et entre 1,94 et 2,70 en anglais. Les activités de langue française demeurent plus fréquentes que celles en anglais dans tous les cas, quoique très légèrement. La fréquence de ces activités en classe ne semble pas être reliée à la concentration des francophones.

2.3.2 Activités culturelles parascolaires

Nous présentons dans cette sous-section la fréquence des contacts et de la participation aux dix mêmes catégories de produits et d’activités culturels. Cette fois-ci, nous interrogeons les jeunes sur leurs activités parascolaires, c’est-à-dire les activités organisées par l’école, mais à l’extérieur des cours. Nous constatons au tableau 2.3.2A

2.552.462.76

2.322.402.50

2.082.141.94

2.702.302.34

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

A c tiv ités f ranc ophones A c tiv ités anglophones

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

45

Tableau 2.3.2AConsommation de produits culturels francophones dans le parascolaire selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je regarde des émissions de télévision…

Rarement (%) 38,4 41,0 35,9 36,5 37,8

De temps en temps (%) 30,1 30,5 38,8 33,0 34,9

Régulièrement (%) 31,5 28,5 25,3 30,4 27,3

Score moyen 3,86 3,64 3,70 3,78 3,70J’écoute la radio…

Rarement (%) 52,1 49,6 53,8 54,0 52,3

De temps en temps (%) 30,1 29,2 32,1 28,3 30,6

Régulièrement (%) 17,8 21,2 14,1 17,7 17,1

Score moyen 3,00 3,15 2,87 2,89 2,97Je visionne des films, des vidéos, DVD…

Rarement (%) 43,2 41,0 41,8 43,9 41,8

De temps en temps (%) 37,8 34,2 37,5 29,8 35,7

Régulièrement (%) 18,9 24,8 20,7 26,3 22,5

Score moyen 3,46 3,51 3,38 3,58 3,45Je visite des sites Internet…

Rarement (%) 49,3 44,6 41,5 37,7 42,7

De temps en temps (%) 31,5 32,0 39,7 36,0 36,2

Régulièrement (%) 19,2 23,5 18,8 26,3 21,2

Score moyen 3,33 3,38 3,34 3,64 3,38J’écoute de la musique et de la chanson (disques compacts, MP3 ou enregistrements numériques)…

Rarement (%) 61,1 54,6 60,9 44,4 57,2

De temps en temps (%) 25,0 31,0 27,9 36,8 29,6

Régulièrement (%) 13,9 14,4 11,3 18,8 13,2

Score moyen 2,67 2,86 2,58 3,23 2,74J’assiste à des concerts (chanson, musique)…

Rarement (%) 50,0 55,0 54,8 56,4 54,7

De temps en temps (%) 36,5 29,5 28,1 23,9 28,7

Régulièrement (%) 13,5 15,5 17,1 19,7 16,6

Score moyen 3,04 2,88 2,88 2,95 2,90

46

qu’en général les jeunes sont rarement en contact avec des produits culturels francophones dans leurs activités parascolaires (score global = 3,16). Environ un jeune sur cinq seulement affirme que ses contacts avec la majorité des produits culturels sont réguliers lors de ses activités parascolaires. Plus de jeunes ont tendance à regarder la télévision (27,3 %) en français dans leurs activités parascolaires, et moins ont tendance à écouter de la musique française (13,2 %) et à côtoyer des artistes visuels francophones (14,0 %). Les différences interrégionales sont minimes.

Généralement, la fréquence des contacts culturels anglophones lors des activités parascolaires est très semblable à celle des contacts francophones (score global = 3,33). Les jeunes du Nouveau-Brunswick sont les seuls qui, en moyenne, ont plus fréquemment

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

J’assiste à des spectacles (danse, humoristes, conteurs, variétés, amateurs ou professionnels)…

Rarement (%) 45,2 47,0 46,6 44,6 46,5

De temps en temps (%) 38,4 33,1 32,1 33,9 33,0

Régulièrement (%) 16,4 20,0 21,3 21,4 20,6

Score moyen 3,23 3,27 3,26 3,30 3,27J’assiste à des pièces de théâtre (ou impro)…

Rarement (%) 45,9 50,2 45,7 51,4 47,8

De temps en temps (%) 24,3 29,7 30,8 32,4 30,2

Régulièrement (%) 29,7 20,1 23,4 16,2 22,0

Score moyen 3,54 3,08 3,36 2,97 3,24Je lis des bandes dessinées, des livres, des journaux ou des magazines…

Rarement (%) 51,4 43,5 46,1 39,6 45,0

De temps en temps (%) 31,1 30,6 34,6 38,7 33,4

Régulièrement (%) 17,6 25,9 19,3 21,6 21,6

Score moyen 3,23 3,43 3,21 3,56 3,32Je suis en contact avec des artistes d’arts visuels (peintres, photographes)…

Rarement (%) 60,8 62,9 63,3 54,4 62,2

De temps en temps (%) 28,4 20,0 24,8 29,8 23,9

Régulièrement (%) 10,8 17,1 11,9 15,8 14,0

Score moyen 2,53 2,67 2,51 2,89 2,60Score global 3,20 3,19 3,11 3,29 3,16

Tableau 2.3.2A (suite)

47

des contacts culturels francophones qu’anglophones dans le parascolaire. Les jeunes de toutes les régions ont néanmoins beaucoup plus tendance à écouter de la musique anglophone lors de leurs activités parascolaires que de la musique francophone. Alors que seulement 13,2 % écoutent de la musique francophone régulièrement lors de ces activités, 44,5 % écoutent de la musique anglophone régulièrement dans leurs activités parascolaires.

Tableau 2.3.2B Consommation de produits culturels anglophones dans le parascolaire selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je regarde des émissions de télévision…

Rarement (%) 49,3 51,9 34,2 35,4 41,3

De temps en temps (%) 31,5 35,3 41,9 30,1 37,9

Régulièrement (%) 19,2 12,8 23,9 34,5 20,8

Score moyen 3,18 2,89 3,73 4,03 3,44J’écoute la radio…

Rarement (%) 48,6 54,0 38,2 42,0 44,6

De temps en temps (%) 27,8 28,4 32,5 25,9 30,2

Régulièrement (%) 23,6 17,6 29,2 32,1 25,2

Score moyen 3,33 2,95 3,80 3,66 3,47Je visionne des films, des vidéos, DVD…

Rarement (%) 44,4 49,4 35,9 32,1 40,7

De temps en temps (%) 30,6 35,5 36,9 38,4 36,2

Régulièrement (%) 25,0 15,2 27,2 29,5 23,2

Score moyen 3,46 3,05 3,76 3,90 3,52Je visite des sites Internet…

Rarement (%) 34,2 46,9 31,0 35,1 37,0

De temps en temps (%) 38,4 33,3 34,2 33,3 34,0

Régulièrement (%) 27,4 19,8 34,8 31,5 28,9

Score moyen 3,84 3,22 4,11 3,88 3,77J’écoute de la musique et de la chanson (disques compacts, MP3 ou enregistrements numériques)…

Rarement (%) 37,8 35,0 22,2 21,6 27,4

De temps en temps (%) 24,3 28,7 26,6 36,2 28,1

Régulièrement (%) 37,8 36,3 51,1 42,2 44,5

Score moyen 3,95 4,05 4,82 4,59 4,49

48

Alors qu’aucune tendance linéaire ne se dégage, la fréquence relative des contacts culturels francophones et anglophones dans les activités parascolaires semble varier de contexte en contexte (voir la figure 2.3.2A). Il demeure toutefois que les contacts anglophones sont de fréquence égale ou supérieure aux contacts francophones dans toutes les localités sauf celles où les francophones constituent plus de 90 % de la population.

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

J’assiste à des concerts (chanson, musique)…

Rarement (%) 52,8 57,2 51,4 49,1 53,2

De temps en temps (%) 26,4 26,2 25,6 25,0 25,8

Régulièrement (%) 20,8 16,6 23,0 25,9 21,0

Score moyen 3,06 2,83 3,16 3,40 3,07J’assiste à des spectacles (danse, humoristes, conteurs, variétés, amateurs ou professionnels)…

Rarement (%) 48,6 58,2 50,2 50,9 52,9

De temps en temps (%) 36,1 32,2 31,3 26,8 31,5

Régulièrement (%) 15,3 9,6 18,5 22,3 15,6

Score moyen 2,99 2,58 3,09 3,21 2,92J’assiste à des pièces de théâtre (ou impro)…

Rarement (%) 63,0 66,7 60,9 52,3 62,2

De temps en temps (%) 27,4 24,0 23,3 30,6 24,5

Régulièrement (%) 9,6 9,3 15,8 17,1 13,3

Score moyen 2,51 2,29 2,72 3,05 2,59Je lis des bandes dessinées, des livres, des journaux ou des magazines…

Rarement (%) 42,5 49,3 40,2 30,6 42,5

De temps en temps (%) 38,4 35,5 35,6 36,9 35,9

Régulièrement (%) 19,2 15,3 24,1 32,4 21,6

Score moyen 3,32 2,95 3,59 3,98 3,39Je suis en contact avec des artistes d’arts visuels (peintres, photographes)…

Rarement (%) 67,6 69,1 60,1 52,2 62,8

De temps en temps (%) 20,3 20,1 25,8 25,7 23,5

Régulièrement (%) 12,2 10,8 14,1 22,1 13,6

Score moyen 2,35 2,33 2,68 3,12 2,58Score global 3,22 2,91 3,56 3,68 3,33

Tableau 2.3.2B (suite)

49

Figure 2.3.2AConsommation de produits culturels dans le parascolaire selon la concentration géographique des francophones

Nous constatons aux tableaux 2.3.2C et 2.3.2D que la participation aux activités culturelles dans le parascolaire se fait très rarement autant en français (score moyen = 2,23) qu’en anglais (score moyen = 2,26). Que ce soit en français ou en anglais, seulement une personne sur dix affirme participer régulièrement à chacune des dix catégories d’activité culturelle qui leur est présentée. Les jeunes de l’Ouest-Nord semblent participer un peu plus fréquemment aux activités culturelles que ceux des autres régions, autant en français qu’en anglais (scores globaux de 2,68 et de 2,86).

3.38

3.00 3.05 3.16 3.26 3.41

3.13

3.71

3.14

3.763.40

2.83

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Produits f ranc ophones Produits anglophones

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

50

Tableau 2.3.2CParticipation active aux activités culturelles francophones dans le parascolaire selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je fais des émissions de télévision (télévision communautaire, quiz, entrevues)…

Rarement (%) 65,8 69,9 66,7 59,6 67,1

De temps en temps (%) 21,9 17,6 19,3 26,9 19,5

Régulièrement (%) 12,3 12,5 14,0 13,5 13,3

Score moyen 2,32 2,30 2,43 2,68 2,40Je fais de la radio…

Rarement (%) 75,3 76,3 74,4 58,8 73,8

De temps en temps (%) 13,7 13,6 16,0 25,5 15,9

Régulièrement (%) 11,0 10,1 9,6 15,7 10,4

Score moyen 2,04 2,02 2,07 2,71 2,10Je fais des films, vidéos, DVD, YouTube…

Rarement (%) 71,2 74,5 74,3 67,0 73,5

De temps en temps (%) 21,9 14,9 17,3 20,0 17,0

Régulièrement (%) 6,8 10,6 8,4 13,0 9,5

Score moyen 2,10 2,10 2,04 2,42 2,10Je produis des sites Internet, blogues…

Rarement (%) 82,2 76,2 77,7 61,5 76,0

De temps en temps (%) 12,3 14,1 15,1 26,0 15,5

Régulièrement (%) 5,5 9,7 7,2 12,5 8,4

Score moyen 1,71 2,05 1,92 2,56 2,01Je fais de la musique ou de la chanson…

Rarement (%) 71,8 74,1 72,4 58,8 71,8

De temps en temps (%) 18,3 16,0 17,6 22,5 17,6

Régulièrement (%) 9,9 9,9 10,0 18,6 10,7

Score moyen 2,14 2,09 2,13 2,79 2,18Je fais des arts de la scène (théâtre, humour, contes, arts du cirque)…

Rarement (%) 63,9 69,8 69,7 53,4 67,9

De temps en temps (%) 23,6 16,2 16,8 27,2 17,9

Régulièrement (%) 12,5 14,0 13,5 19,4 14,1

Score moyen 2,53 2,32 2,33 2,96 2,39

51

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je contribue à des concerts et spectacles (mise en scène, éclairage, décor, son)...

Rarement (%) 63,9 71,6 69,5 54,9 68,6

De temps en temps (%) 23,6 15,0 19,2 31,4 19,1

Régulièrement (%) 12,5 13,5 11,3 13,7 12,3

Score moyen 2,51 2,26 2,28 2,77 2,33Je fais de la danse…

Rarement (%) 65,3 74,0 80,1 65,3 75,8

De temps en temps (%) 20,8 14,7 13,2 23,8 15,1

Régulièrement (%) 13,9 11,3 6,8 10,9 9,1

Score moyen 2,46 2,12 1,84 2,44 2,03Je fais de l’impro…

Rarement (%) 68,1 75,2 70,8 57,0 71,0

De temps en temps (%) 22,2 12,3 15,8 26,0 15,8

Régulièrement (%) 9,7 12,5 13,5 17,0 13,2

Score moyen 2,32 2,14 2,28 2,75 2,27J’écris des bandes dessinées, des livres, des articles de journaux ou de magazines, des photoromans…

Rarement (%) 69,0 76,0 75,3 60,8 73,9

De temps en temps (%) 21,1 14,0 15,7 21,6 15,9

Régulièrement (%) 9,9 10,0 8,9 17,6 10,1

Score moyen 2,18 2,05 2,03 2,69 2,10Je fais de l’art visuel…

Rarement (%) 65,7 74,8 66,4 57,8 68,5

De temps en temps (%) 22,9 15,6 19,4 25,5 18,8

Régulièrement (%) 11,4 9,7 14,1 16,7 12,6

Score moyen 2,29 2,10 2,43 2,74 2,34Score global 2,26 2,16 2,19 2,70 2,23

Tableau 2.3.2C (suite)

52

Tableau 2.3.2DParticipation active aux activités culturelles anglophones dans le parascolaire selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je fais des émissions de télévision (télévision communautaire, quiz, entrevues)…

Rarement (%) 65,3 73,0 65,2 57,3 67,2

De temps en temps (%) 19,4 19,1 22,4 25,2 21,3

Régulièrement (%) 15,3 7,9 12,4 17,5 11,5

Score moyen 2,51 2,12 2,45 2,86 2,38Je fais de la radio…

Rarement (%) 75,0 78,7 72,1 57,3 73,2

De temps en temps (%) 13,9 14,4 16,6 23,3 16,3

Régulièrement (%) 11,1 6,9 11,3 19,4 10,5

Score moyen 2,13 1,84 2,19 2,83 2,12Je fais des films, vidéos, DVD, YouTube…

Rarement (%) 68,1 73,9 64,9 53,0 67,2

De temps en temps (%) 16,7 17,6 17,5 27,0 18,3

Régulièrement (%) 15,3 8,4 17,6 20,0 14,5

Score moyen 2,50 2,06 2,62 3,04 2,45Je produis des sites Internet, blogues…

Rarement (%) 72,2 78,2 70,6 54,5 71,9

De temps en temps (%) 15,3 13,6 14,4 25,7 15,1

Régulièrement (%) 12,5 8,2 15,0 19,8 12,9

Score moyen 2,21 1,95 2,36 2,96 2,26Je fais de la musique ou de la chanson…

Rarement (%) 68,6 73,4 66,6 51,0 67,7

De temps en temps (%) 17,1 16,9 18,0 27,0 18,3

Régulièrement (%) 14,3 9,7 15,5 22,0 14,0

Score moyen 2,40 2,09 2,48 3,16 2,40Je fais des arts de la scène (théâtre, humour, contes, arts du cirque)…

Rarement (%) 67,1 77,7 70,2 59,8 71,7

De temps en temps(%) 19,2 13,4 18,2 22,5 17,0

Régulièrement (%) 13,7 8,9 11,7 17,6 11,4

Score moyen 2,45 1,95 2,26 2,77 2,21

53

La courbe représentant la participation active aux activités culturelles en français est le reflet de la participation aux activités culturelles en anglais (voir la figure 2.3.2C). Peu importe la langue et la concentration géographique des francophones, une très faible minorité de jeunes participe activement à des activités culturelles (score d’environ 2).

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je contribue à des concerts et spectacles (mise en scène, éclairage, décor, son)...

Rarement (%) 69,4 78,6 69,4 54,1 71,3

De temps en temps (%) 20,8 13,7 18,0 28,6 17,6

Régulièrement (%) 9,7 7,7 12,6 17,3 11,2

Score moyen 2,32 1,90 2,32 2,97 2,23Je fais de la danse…

Rarement (%) 67,1 73,9 72,7 59,4 71,6

De temps en temps (%) 19,2 15,3 13,3 23,8 15,3

Régulièrement (%) 13,7 10,8 14,0 16,8 13,1

Score moyen 2,41 2,11 2,23 2,78 2,25Je fais de l’impro…

Rarement (%) 72,2 81,4 76,7 62,6 76,9

De temps en temps (%) 19,4 11,4 13,1 21,2 13,6

Régulièrement (%) 8,3 7,2 10,1 16,2 9,5

Score moyen 2,14 1,81 2,02 2,68 2,01J’écris des bandes dessinées, des livres, des articles de journaux ou de magazines, des photoromans…

Rarement (%) 66,2 79,8 72,3 55,4 73,0

De temps en temps (%) 25,4 13,5 15,7 22,8 16,1

Régulièrement (%) 8,5 6,7 12,0 21,8 10,8

Score moyen 2,23 1,86 2,21 2,89 2,15Je fais de l’art visuel…

Rarement (%) 70,8 78,5 68,8 58,4 71,3

De temps en temps (%) 18,1 13,8 17,1 19,8 16,3

Régulièrement (%) 11,1 7,8 14,1 21,8 12,4

Score moyen 2,18 1,95 2,39 2,90 2,27Score global 2,33 1,97 2,33 2,89 2,26

Tableau 2.3.2D (suite)

54

Figure 2.3.2BParticipation active aux activités culturelles dans le parascolaire selon la concentration géographique des francophones

2.3.3 Activités culturelles extrascolaires

Dans cette troisième sous-section sur les activités culturelles des jeunes, nous analysons les résultats aux questions sur les contacts et les activités au sein de la communauté ou de la famille et qui ne sont pas directement en lien avec l’école. Nous constatons d’abord au tableau 2.3.3A que les contacts culturels à l’extérieur du contexte scolaire se font rares (score global = 2,86), et encore plus rares dans les cours à l’école (score global = 3,70) et dans les activités parascolaires (score global = 3,16). Seulement quatre des dix contacts culturels évoqués dans le questionnaire sont faits au moins de temps en temps en français par la moitié des jeunes dans toutes les régions confondues, soit regarder la télévision (51,3 %), consulter l’Internet (53,9 %), assister à des spectacles (53,5 %) et faire de la lecture (55,2 %). Les contacts culturels francophones extrascolaires tendent toutefois à être légèrement plus fréquents chez les jeunes du Nouveau-Brunswick et de l’Ouest-Nord que chez les jeunes de l’Atlantique-Est et de l’Ontario. Par exemple,

2.47

2.212.58

2.102.102.272.09

2.18

2.76

2.032.332.38

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

A c tiv ités f ranc ophones A c tiv ités anglophones

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

55

62,9 %, 64,7 % et 63,9 % des jeunes du Nouveau-Brunswick regardent la télévision, consultent Internet et font des lectures en français à l’extérieur de l’école au moins de temps en temps. En Ontario, 59,7 %, 63,5 % et 57,6 % (selon le même ordre) des jeunes pratiquent ces activités de temps en temps.

Tableau 2.3.3A Consommation de produits culturels francophones à l’extérieur de l’école selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je regarde des émissions de télévision…

Rarement (%) 64,9 37,0 56,2 40,4 48,7

De temps en temps (%) 17,6 31,7 31,8 39,5 31,6

Régulièrement (%) 17,6 31,2 12,0 20,2 19,7

Score moyen 2,68 3,84 2,78 3,55 3,21J’écoute la radio…

Rarement (%) 59,7 48,6 62,9 60,7 57,6

De temps en temps (%) 29,2 31,4 27,8 26,8 29,0

Régulièrement (%) 11,1 20,0 9,4 12,5 13,4

Score moyen 2,68 3,14 2,47 2,64 2,73Je visionne des films, des vidéos, DVD…

Rarement (%) 74,0 44,3 64,8 47,8 56,7

De temps en temps (%) 15,1 29,3 24,9 31,9 26,5

Régulièrement (%) 11,0 26,4 10,3 20,4 16,8

Score moyen 2,23 3,54 2,47 3,33 2,91Je visite des sites Internet…

Rarement (%) 62,2 35,3 53,3 36,5 46,1

De temps en temps (%) 24,3 36,0 34,2 42,6 35,0

Régulièrement (%) 13,5 28,7 12,5 20,9 18,9

Score moyen 2,69 3,76 2,89 3,67 3,25J’écoute de la musique et de la chanson (disques compacts, MP3 ou enregistrements numériques)…

Rarement (%) 61,6 53,6 64,2 42,1 58,3

De temps en temps (%) 30,1 31,8 27,3 38,6 30,1

Régulièrement (%) 8,2 14,6 8,5 19,3 11,6

Score moyen 2,64 2,94 2,39 3,37 2,69

56

Il est clair que selon les résultats du tableau 2.3.3B, les contacts sont beaucoup plus fréquents avec les produits culturels anglophones qu’avec les produits culturels francophones. Selon le score global (4,93 %), les jeunes sont souvent en contact avec la culture anglophone. D’ailleurs, 83,4 % écoutent de la musique, 73,8 % consultent des sites Internet, 73,6 % visionnent des films, 68,2 % regardent la télévision et 64,5 % écoutent régulièrement la radio anglophone. Moins de 20 % des jeunes sont

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

J’assiste à des concerts (chanson, musique)…

Rarement (%) 65,3 60,8 68,8 60,0 65,0

De temps en temps (%) 25,0 30,7 24,3 26,1 26,7

Régulièrement (%) 9,7 8,5 6,9 13,9 8,3

Score moyen 2,49 2,55 2,20 2,73 2,39J’assiste à des spectacles (danse, humoristes, conteurs, variétés, amateurs ou professionnels)…

Rarement (%) 57,5 47,3 63,3 52,7 56,5

De temps en temps (%) 30,1 36,7 26,1 25,5 29,9

Régulièrement (%) 12,3 16,0 10,6 21,8 13,6

Score moyen 2,74 3,09 2,50 3,15 2,78J’assiste à des pièces de théâtre (ou impro)…

Rarement (%) 63,5 55,2 66,3 53,2 61,1

De temps en temps (%) 21,6 28,9 20,6 28,8 24,3

Régulièrement (%) 14,9 15,9 13,0 18,0 14,6

Score moyen 2,64 2,83 2,48 2,94 2,65Je lis des bandes dessinées, des livres, des journaux ou des magazines…

Rarement (%) 54,1 36,2 50,2 42,3 44,9

De temps en temps (%) 29,7 32,3 32,6 32,4 32,3

Régulièrement (%) 16,2 31,6 17,2 25,2 22,8

Score moyen 2,91 3,86 3,05 3,62 3,37Je suis en contact avec des artistes d’arts visuels (peintres, photographes)…

Rarement (%) 71,6 63,2 71,1 57,0 67,1

De temps en temps (%) 20,3 21,8 21,2 25,4 21,8

Régulièrement (%) 8,1 15,0 7,7 17,5 11,2

Score moyen 2,14 2,58 2,17 2,82 2,37Score global 2,59 3,23 2,56 3,24 2,86

Tableau 2.3.3A (suite)

57

régulièrement en contact avec les pendants francophones de ces produits culturels. Alors que les jeunes du Nouveau-Brunswick et de l’Ouest-Nord sont un peu moins souvent en contact avec les produits culturels anglophones que leurs consœurs et confrères des autres régions, les différences interrégionales sont minimes et la tendance favorisant les produits anglophones aux dépens des produits francophones demeure la même.

Tableau 2.3.3B Consommation de produits culturels anglophones à l’extérieur de l’école selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je regarde des émissions de télévision…

Rarement (%) 4,1 14,4 4,9 8,5 8,4

De temps en temps (%) 24,3 28,3 19,1 27,1 23,3

Régulièrement (%) 71,6 57,3 76,0 64,4 68,2

Score moyen 6,03 5,27 6,06 5,59 5,74J’écoute la radio…

Rarement (%) 11,0 15,7 7,6 19,7 11,7

De temps en temps (%) 26,0 22,9 23,6 26,5 23,8

Régulièrement (%) 63,0 61,4 68,8 53,8 64,5

Score moyen 5,49 5,29 5,79 5,02 5,53Je visionne des films, des vidéos, DVD…

Rarement (%) 5,5 12,3 3,1 6,1 6,7

De temps en temps (%) 11,0 24,3 15,9 28,7 19,7

Régulièrement (%) 83,6 63,4 81,0 65,2 73,6

Score moyen 6,30 5,46 6,27 5,75 5,95Je visite des sites Internet…

Rarement (%) 4,1 11,1 3,1 10,3 6,6

De temps en temps (%) 10,8 25,7 16,1 22,4 19,6

Régulièrement (%) 85,1 63,2 80,8 67,2 73,8

Score moyen 6,41 5,50 6,21 5,70 5,93J’écoute de la musique et de la chanson (disques compacts, MP3 ou enregistrements numériques)…

Rarement (%) 2,7 6,0 2,3 8,5 4,2

De temps en temps (%) 8,1 15,4 9,1 22,2 12,5

Régulièrement (%) 89,2 78,6 88,6 69,2 83,4

Score moyen 6,55 6,12 6,50 5,86 6,31

58

La fréquence des contacts culturels francophones et anglophones ne semble pas ou semble très peu reliée à la concentration dans les communautés où les francophones représentent moins de 90 % de la population (voir la figure 2.2.3A). Dans ces contextes, les jeunes sont souvent (score = 5,08) en contact avec les produits culturels anglophones (scores entre 5.00 et 5.09) et rarement en contact avec les produits culturels francophones. La fréquence des contacts culturels anglophones est relativement constante, et même si les contacts francophones augmentent en fonction

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

J’assiste à des concerts (chanson, musique)…

Rarement (%) 23,0 30,0 22,6 29,1 25,8

De temps en temps (%) 31,1 29,5 29,5 28,2 29,5

Régulièrement (%) 45,9 40,5 47,9 42,7 44,8

Score moyen 4,61 4,33 4,71 4,42 4,55J’assiste à des spectacles (danse, humoristes, conteurs, variétés, amateurs ou professionnels)…

Rarement (%) 20,8 38,2 31,4 38,1 33,7

De temps en temps (%) 34,7 34,9 32,2 30,1 33,1

Régulièrement (%) 44,4 26,9 36,3 31,9 33,2

Score moyen 4,67 3,67 4,14 3,80 3,98J’assiste à des pièces de théâtre (ou impro)…

Rarement (%) 34,2 52,0 47,3 43,4 47,8

De temps en temps (%) 37,0 31,1 21,1 32,7 26,6

Régulièrement (%) 28,8 16,9 31,5 23,9 25,7

Score moyen 3,81 2,94 3,54 3,42 3,34Je lis des bandes dessinées, des livres, des journaux ou des magazines…

Rarement (%) 8,1 23,3 16,6 16,5 18,4

De temps en temps (%) 25,7 35,1 32,0 33,9 32,9

Régulièrement (%) 66,2 41,6 51,4 49,5 48,8

Score moyen 5,58 4,49 5,06 4,99 4,89Je suis en contact avec des artistes d’arts visuels (peintres, photographes)…

Rarement (%) 57,5 59,2 53,2 45,6 54,8

De temps en temps (%) 17,8 23,2 23,5 28,9 23,6

Régulièrement (%) 24,7 17,6 23,2 25,4 21,6

Score moyen 3,07 2,84 3,16 3,44 3,07Score global 5,25 4,58 5,14 4,85 4,93

Tableau 2.3.3B (suite)

59

de la concentration des francophones, l’augmentation reste minime. Dans les milieux à très forte concentration francophone (plus de 90 %) la fréquence des contacts culturels dans les deux langues se rejoint. Les jeunes de ces milieux disent avoir des contacts en français ainsi qu’en anglais de temps en temps.

Figure 2.3.3AConsommation de produits culturels à l’extérieur de l’école selon la concentration géographique des francophones

Globalement, les jeunes ne s’engagent presque jamais dans des activités culturelles en français à l’extérieur du contexte scolaire (score global = 2,07). À l’exception des arts visuels (11,5 %), des arts de la scène (10,8 %) et de l’impro (10,1 %), aucune des activités culturelles n’est pratiquée par plus de 10 % des jeunes. Nous constatons toutefois que les jeunes de l’Ouest-Nord semblent participer davantage à des activités culturelles francophones à l’extérieur de l’école que les jeunes des autres régions (score global = 2,63). La danse est l’activité à laquelle le plus grand nombre de jeunes de l’Atlantique-Est (18,3 %) et du Nouveau-Brunswick (13,3 %) participe régulièrement. Chez les jeunes de l’Ontario et de l’Ouest-Nord, les activités les plus communément pratiquées en français sont les arts visuels et jouer de la musique, avec 12,4 % et 20,8 % des jeunes de chacune de ces régions qui pratiquent ces activités régulièrement. La participation active à des activités culturelles anglophones est un peu plus commune

2.682.42

2.633.01 2.91

3.98

5.08 5.23 5.00 5.02 5.09

3.94

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Produits f ranc ophones Produits anglophones

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

60

Tableau 2.3.3C Participation active aux activités culturelles francophones à l’extérieur de l’école selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je fais des émissions de télévision (télévision communautaire, quiz, entrevues)…

Rarement (%) 81,9 71,9 77,3 60,6 74,3

De temps en temps (%) 13,9 19,0 14,7 23,1 16,9

Régulièrement (%) 4,2 9,1 8,0 16,3 8,9

Score moyen 1,72 2,15 1,96 2,65 2,07Je fais de la radio…

Rarement (%) 80,8 78,5 81,7 65,4 79,1

De temps en temps (%) 12,3 13,3 13,2 18,3 13,6

Régulièrement (%) 6,8 8,3 5,2 16,3 7,3

Score moyen 1,78 1,91 1,75 2,50 1,87Je fais des films, vidéos, DVD, YouTube…

Rarement (%) 79,5 73,5 78,3 66,3 75,7

De temps en temps (%) 15,1 17,6 16,6 21,8 17,3

Régulièrement (%) 5,5 8,9 5,1 11,9 7,0

Score moyen 1,81 2,10 1,86 2,36 1,98Je produis des sites Internet, blogues…

Rarement (%) 86,3 74,4 82,2 62,7 78,1

De temps en temps (%) 8,2 17,9 12,8 21,6 15,0

Régulièrement (%) 5,5 7,7 5,0 15,7 6,9

Score moyen 1,59 2,04 1,75 2,60 1,91Je fais de la musique ou de la chanson…

Rarement (%) 77,5 70,3 75,0 60,4 72,3

De temps en temps (%) 14,1 19,8 17,7 18,8 18,3

Régulièrement (%) 8,5 9,9 7,3 20,8 9,4

Score moyen 1,94 2,20 1,99 2,73 2,12Je fais des arts de la scène (théâtre, humour, contes, arts du cirque)…

Rarement (%) 75,0 72,3 76,7 62,1 73,8

De temps en temps (%) 13,9 16,5 13,4 23,3 15,4

Régulièrement (%) 11,1 11,1 9,9 14,6 10,8

Score moyen 2,22 2,19 2,05 2,61 2,16

61

chez les participantes et participants à l’étude (voir le tableau 2.3.3D). Chez l’ensemble des jeunes, 27,3 % jouent de la musique, 26,0 % montent des films ou des vidéos, 21,1 % participent à des émissions de télévision et 20,7 % font de la danse, en anglais, au moins régulièrement. Alors que les différences entre les régions ne sont pas importantes, les jeunes du Nouveau-Brunswick semblent participer un peu moins souvent que les autres à des activités culturelles anglophones.

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je contribue à des concerts et spectacles (mise en scène, éclairage, décor, son)...

Rarement (%) 77,5 74,6 76,8 60,0 74,7

De temps en temps (%) 14,1 15,0 15,5 29,0 16,4

Régulièrement (%) 8,5 10,3 7,7 11,0 8,9

Score moyen 2,03 2,07 1,96 2,62 2,06Je fais de la danse…

Rarement (%) 73,2 70,3 82,1 66,0 76,1

De temps en temps (%) 8,5 16,5 11,9 22,0 14,2

Régulièrement (%) 18,3 13,3 6,0 12,0 9,8

Score moyen 2,38 2,26 1,77 2,42 2,04Je fais de l’impro…

Rarement (%) 76,4 78,2 80,3 65,3 78,0

De temps en temps (%) 11,1 11,9 10,4 20,8 11,9

Régulièrement (%) 12,5 9,9 9,3 13,9 10,1

Score moyen 2,07 1,95 1,89 2,50 1,97J’écris des bandes dessinées, des livres, des articles de journaux ou de magazines, des photoromans…

Rarement (%) 74,6 72,4 79,5 62,7 75,3

De temps en temps (%) 16,9 18,5 13,8 20,6 16,2

Régulièrement (%) 8,5 9,1 6,7 16,7 8,5

Score moyen 1,97 2,10 1,86 2,59 2,01Je fais de l’art visuel…

Rarement (%) 73,2 73,1 68,4 62,0 69,8

De temps en temps (%) 15,5 17,2 19,2 24,0 18,7

Régulièrement (%) 11,3 9,7 12,4 14,0 11,5

Score moyen 2,10 2,15 2,33 2,62 2,28Score global 1,99 2,11 1,94 2,63 2,07

Tableau 2.3.3C (suite)

62

Tableau 2.3.3D Participation active aux activités culturelles anglophones à l’extérieur de l’école selon la région

Atlantique-Est

N.-B. Ontario Ouest-Nord

Canada

Je fais des émissions de télévision (télévision communautaire, quiz, entrevues)…

Rarement (%) 52,1 66,6 55,9 50,5 58,8

De temps en temps (%) 21,1 18,8 20,2 23,3 20,0

Régulièrement (%) 26,8 14,6 24,0 26,2 21,1

Score moyen 3,24 2,49 3,06 3,25 2,89Je fais de la radio…

Rarement (%) 68,1 75,0 67,7 53,4 69,0

De temps en temps (%) 12,5 14,4 13,6 23,3 14,6

Régulièrement (%) 19,4 10,6 18,7 23,3 16,4

Score moyen 2,54 2,08 2,54 3,05 2,43Je fais des films, vidéos, DVD, YouTube…

Rarement (%) 44,4 59,6 50,6 46,5 52,9

De temps en temps (%) 25,0 21,3 20,0 23,2 21,0

Régulièrement (%) 30,6 19,1 29,4 30,3 26,0

Score moyen 3,68 2,85 3,39 3,48 3,23Je produis des sites Internet, blogues…

Rarement (%) 48,6 62,1 53,9 42,3 55,4

De temps en temps (%) 25,0 19,1 18,1 29,8 19,9Régulièrement (%) 26,4 18,8 28,0 27,9 24,8

Score moyen 3,39 2,72 3,24 3,55 3,10Je fais de la musique ou de la chanson…

Rarement (%) 50,0 53,0 48,8 47,6 50,2

De temps en temps (%) 18,6 25,0 21,7 20,4 22,5

Régulièrement (%) 31,4 22,0 29,5 32,0 27,3

Score moyen 3,44 3,09 3,38 3,54 3,30Je fais des arts de la scène (théâtre, humour, contes, arts du cirque)…

Rarement (%) 54,2 71,0 65,7 56,7 66,0

De temps en temps (%) 23,6 17,8 14,9 23,1 17,1

Régulièrement (%) 22,2 11,1 19,4 20,2 16,8

Score moyen 3,01 2,24 2,62 3,01 2,55

63

Nous constatons à la figure 2.3.3B que le taux de participation aux activités culturelles en anglais et en français chez les jeunes demeure relativement faible dans tous les contextes de vitalité démographique. En général, les jeunes participent plus souvent à des activités en anglais qu’en français. Les jeunes des régions très majoritairement francophones (90 %-100 %) sont les seuls à participer davantage aux activités francophones. Il semble que la participation aux activités anglophones tend à diminuer

Atlantique-Est

N.-B. Ontario Ouest-Nord

Canada

Je contribue à des concerts et spectacles (mise en scène, éclairage, décor, son)...

Rarement (%) 58,9 70,5 62,2 54,0 64,2

De temps en temps (%) 20,5 18,1 16,7 24,0 18,1

Régulièrement (%) 20,5 11,4 21,1 22,0 17,8

Score moyen 2,86 2,21 2,75 3,05 2,60Je fais de la danse…

Rarement (%) 52,1 63,9 63,3 57,8 62,3

De temps en temps (%) 17,8 19,7 14,8 18,6 17,0

Régulièrement (%) 30,1 16,4 22,0 23,5 20,7

Score moyen 3,33 2,58 2,76 3,00 2,76Je fais de l’impro…

Rarement (%) 58,9 78,4 75,1 62,4 74,1

De temps en temps (%) 23,3 12,9 9,8 17,8 12,4

Régulièrement (%) 17,8 8,7 15,1 19,8 13,5

Score moyen 2,78 1,97 2,21 2,79 2,21J’écris des bandes dessinées, des livres, des articles de journaux ou de magazines, des photoromans…

Rarement (%) 54,9 68,2 64,6 52,9 64,2

De temps en temps (%) 25,4 20,1 15,7 23,5 18,5

Régulièrement (%) 19,7 11,7 19,7 23,5 17,3

Score moyen 2,90 2,34 2,66 3,06 2,60Je fais de l’art visuel…

Rarement (%) 55,6 67,9 58,8 51,5 61,0

De temps en temps (%) 23,6 19,7 18,0 23,3 19,4

Régulièrement (%) 20,8 12,4 23,2 25,2 19,6

Score moyen 2,97 2,38 2,94 3,21 2,77Score global 3,11 2,46 2,88 3,21 2,78

Tableau 2.3.3D (suite)

64

et, en même temps, que la participation aux activités francophones tend à augmenter au fur et à mesure que la concentration des francophones dans la région devient plus importante.

Figure 2.3.3BParticipation aux activités culturelles à l’extérieur de l’école selon la concentration géographique des francophones

2.3.4 Les pratiques culturelles hors du contexte scolaire : questions ouvertes

Des questions ouvertes demandaient aux jeunes d’indiquer les activités qu’ils préfèrent faire en français dans leur temps libre, d’expliquer pourquoi et d’expliquer le sens qu’ils attribuent à ces activités.

La lecture de romans ou de revues est l’activité la plus fréquente (19,36 %) que les répondantes et les répondants du questionnaire ont indiquée comme loisirs de langue française préférés (voir le tableau 2.3.4A).

La musique, ainsi que parler avec les amis et la famille, sont aussi parmi les loisirs francophones favoris des élèves qui ont répondu au questionnaire de l’enquête nationale (voir le tableau 2.3.4A).

2.54

2.062.50

1.891.842.09

2.38

2.703.21

2.622.893.01

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

A c tiv ités f ranc ophones A c tiv ités anglophones

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

65

Tableau 2.3.4A Quelles activités préfères-tu faire en français dans tes temps libres? Pourquoi?

Total N=1196n= %

Lecture/Écriture 319 19,36

Rien 256 15,53

Aucune réponse 138 8,37

Parler 115 6,98

Musique 115 6,98

Télévision/Cinéma/Théâtre 101 6,13

Sports 94 5,7

Amis 69 4,19

Autres 69 4,19

Amélioration du français* 39 2,37

Hockey 36 2,18

Pourquoi 1: amusant 35 2,12

Ordinateur 34 2,06

Tout 32 1,94

Comprendre/parler français* 30 1,82

Activités parascolaires 19 1,15

Non interprétable 19 1,15

Ballon volant 18 1,09

Travaux scolaires 18 1,09

Improvisation 16 0,97

Danse 13 0,79

Relaxant* 8 0,49

Planche à neige/Planche à roulettes/Bicyclette 7 0,42

Ballon panier 6 0,36

Handball 5 0,3

Festival/Célébration 5 0,3

Implication communautaire 5 0,3

Jeux de l’Acadie 4 0,24

Badminton 4 0,24

Arts martiaux 4 0,24

Pêcher/Camping 4 0,24

Gymnastique 2 0,12

66

Les réponses aux questions ouvertes de l’enquête confirment la valeur identitaire que les jeunes retirent de la pratique d’activités culturelles en français. En effet, les répondantes et répondants ont indiqué que la participation aux activités francophones nourrit leur francité, que ce soit par le fait de se « sentir francophone » (25,91 %) ou par l’occasion d’utiliser et d’améliorer leur français (11,5 %), (voir le tableau 2.3.4B).

« Bien sur, car je communique en français, j’aide avec le français, et je pratique mon propre français. »

« Oui, parce que ça me permet de garder ma langue française. »

Le questionnaire d’enquête indique que très peu d’activités en français se font à l’extérieur de l’école puisque 45,63 % des répondantes et répondants ont expliqué qu’ils ne participent pas à d’autres activités en français (voir le tableau 2.3.4C). Les sports figurent parmi les activités francophones les plus fréquentes (12,71 % : le total de toutes les réponses qui renvoient aux sports). Inversement, 25,99 % des répondantes et répondants ont expliqué qu’ils ne participent pas à d’autres activités en anglais. Il semble donc que les jeunes prennent davantage part à des activités anglophones qu’à des activités francophones. Chez les 20,02 % de jeunes qui participent à d’autres activités en anglais, les sports s’avèrent encore la catégorie la plus fréquente (20,09 % : le total de toutes les réponses qui renvoient aux sports) suivie de la catégorie « Musique/Danse » (5,29 %) (voir le tableau 2.3.4D).

Total N=1196n= %

Ski 2 0,12

Équitation 2 0,12

Ping-pong 1 0,06

Tennis 1 0,06

Quilles 1 0,06

Natation 1 0,06

Baseball 1 0,06

* Ces réponses n’ont pas été divisées selon l’activité préférée, mais font référence à l’ensemble des explications données pour l’ensemble des activités préférées.

Tableau 2.3.4A (suite)

67

Tableau 2.3.4BQuand tu fais ces activités (les dix activités proposées dans le questionnaire) est-ce que tu te sens francophone? Explique.

Total N=1018n= %

Oui 455 25,91

Non 379 21,58

Aucune réponse 316 18

Oui : Utilise/Améliore mon français 202 11,5

N : Ne participe pas 95 5,41

Oui : Activités françaises (scolaires/sorties) 75 4,27

Non interprétable 55 3,13

Non : Activités sont en anglais/Autres langues 44 2,51

Oui : Partage certains intérêts avec/Rencontrer d’autres francophones 33 1,88

Parfois/Un peu 31 1,77

Ne sais pas 23 1,31

Oui : Fierté 21 1,2

Non : Ne suis pas francophone 8 0,46

Autres 8 0,46

Non : Je me sens bilingue 6 0,34

Non : Ne comprends pas bien le français 5 0,28

Tableau 2.3.4CParticipes-tu à d’autres activités en français? Si oui, lesquelles?7

Total N=1120n= %

Non 690 45,63

Aucune réponse 214 14,15

Oui 104 6,88

Sports 83 5,49

Musique/Danse 68 4,5

Ballon volant/Ballon panier/Handball 54 3,57

7 Certains sports ont été regroupés afin d’éviter les basses fréquences.

68

Environ le quart des répondantes et répondants (26,38 %) ont déclaré ne pas se sentir anglophones lorsqu’ils effectuent des activités de langue anglaise, alors qu’une proportion semblable (22,93 %) d’élèves ont affirmé le contraire. Les explications offertes révèlent que parler l’anglais (7,95 %) renforce ce sentiment d’appartenance anglophone 7,95 % (voir le tableau 2.3.4E).

« Oui car tout ceux que je joue avec parlent et utilisent l’anglais. »

« Oui, parce que je les faits en anglais. »

« Oui car je communique en anglais. »

Total N=1120n= %

Parascolaire 42 2,78

Hockey 40 2,65

Soccer 33 2,18

Autres 25 1,65

Non interprétable 22 1,46

Cinéma/Théâtre/Improvisation 18 1,19

Badminton/Tennis/Ping-pong 18 1,19

Bénévolat 14 0,93

FESFO 10 0,66

Camp de jeunesse/Camp de leadership 9 0,6

Lecture/Écriture/Art 9 0,6

Jeux de l’Acadie/Jeux francophone d’été 9 0,6

Bicyclette/Planche à roulettes/Planche à neige/Ski 9 0,6

Célébration 7 0,46

Église 7 0,46

Arts martiaux/Boxe 6 0,4

Emploi 5 0,33

CDM 4 0,26

RAJE 4 0,26

CJP 3 0,2

Gymnastique 3 0,2

Jeux de société/Échecs 2 0,13

Tableau 2.3.4C (suite)

69

Tableau 2.3.4DParticipes-tu à d’autres activités en anglais? Si oui, lesquelles?

Total N=1124n= %

Non 452 25,99

Oui 348 20,01

Aucune réponse 210 12,08

Sports 103 5,92

Musique/Danse 92 5,29

Hockey 91 5,23

Soccer 75 4,31

Ballon volant/Ballon panier/Baseball/Handball 56 3,22

Autre 46 2,65

Emploi 36 2,07

Non interprétable 28 1,61

Ordinateur 24 1,38

Amis 22 1,27

Ski/Planche à neige/Planche à roulettes 22 1,27

Arts martiaux 19 1,09

Cinéma/Théâtre/Improvisation 17 0,98

Bicyclette/Aviron/Équitation 16 0,92

Communautaire/Bénévolat 16 0,92

Badminton/Tennis 13 0,75

Natation 13 0,75

Lecture/Arts visuels 13 0,75

Gymnastique 11 0,63

Télévision 6 0,35

Parascolaire 5 0,29

Famille 1 0,06

Parler/Vivre 1 0,06

Chasse et pêche/Camping 1 0,06

Religion/Église 1 0,06

Jeux de société 1 0,06

70

Les répondantes et répondants qui affirment ne pas se sentir anglophones malgré le fait qu’ils participent à des activités en anglais expliquent majoritairement que c’est simplement parce qu’ils sont francophones (5,07 %) (voir le tableau 2.3.4E).

« Non, parce que je me sens toujours francophone »

« Non, je ne me sens jamais complètement anglophone; je suis toujours un peu mal à l’aise avec cette langue puisque ma langue maternelle est le français. »

« Je ne me sens pas anglophone, je me sens plus francophone lorsque je parle en anglais. »

« Non, je suis francophone avant tout. » « Non. Car je suis réellement un francophone. »

Tableau 2.3.4EQuand tu fais ces activités, est-ce que tu te sens anglophone? Explique.

Total N=1043n= %

Non 458 26,38

Oui 398 22,93

Aucune réponse 291 16,76

Oui : Parler/pratiquer l’anglais 138 7,95

Non : Je suis francophone 88 5,07

Non interprétable 77 4,44

Oui : Car je fais des activités anglaises avec d’autres anglophones 60 3,46

Non : Je ne fais pas d’activités anglophones 46 2,65

Parfois/ça dépend 43 2,48

Non : Je me sens bilingue 33 1,9

Je ne sais pas 28 1,61

Oui : Car je suis anglophone 27 1,56

Non : Mauvaises habilités anglophones 25 1,44

Oui : Fierté/permet de bien se sentir 16 0,92

Autres 8 0,46

71

La dimension utilitaire des produits culturels francophones, que ce soit pour le maintien des capacités linguistiques individuelles ou collectives, émerge aussi des réponses des élèves à la question ouverte du questionnaire de l’enquête qui les invitait à expliquer pourquoi les produits culturels de langue française sont bons ou mauvais (voir le tableau 2.3.4F). Des 552 élèves (26,19 %) qui ont répondu qu’ils sont « bons », 164 (7,78 %) ont indiqué que c’est parce que ces produits permettent un apprentissage du français. En plus, 96 répondantes et répondants (4,55 %) ont indiqué que les produits sont « bons » puisqu’ils contribuent à la préservation du français.

Tableau 2.3.4FExplique pourquoi ces produits culturels de langue française sont bons ou mauvais.

Total N=1112n= %

Bon 552 26,19

Bon : Apprentissage 164 7,78

Bon : Utilisation et compréhension 129 6,12

Bon : Promotion de langue 114 5,41

Bon : Préservation langue 96 4,55

Bon : Permet de découvrir richesse de la langue/Culture 48 2,28

Bon : Bilinguisme 32 1,52

Bon : Divertissement 23 1,09

Bon : Emploi/Futur 21 1

Bon : Alternative aux produits anglais 6 0,28

Mauvais 116 5,5

Mauvais : Ennuyant 38 1,8

Mauvais : Préfère la culture anglaise 34 1,61

Mauvais : Pas assez 20 0,95

Aucune réponse 222 10,53

Aucune direction 184 8,73

Ne sais pas 161 7,64

Non interprétable 91 4,32

Autres 44 2,09

Même chose que l’anglais 13 0,62

72

« Les produits culturels de langue française sont bons parce qu’ils permettent à des personnes non française à apprendre le français »

« Ils sont bons car ils nous permettent de garder mon français et de le pratiquer quand j’ai l’occasion. »

« Je trouve que c’est très bien, car si tu parle toujours en anglais, tu vas finir par perdre ton français. »

« écouter/lire des choses en français te fait avoir un meilleur vocabulaire et ne pas perdre notre langue maternelle »

« Ill son bons parce qu’il faux pas que tu le perde Le français »

« Ils sont bon parce qu’ils aide a garder la langue française vivantes. »

« il sont bon parce que il nous aide a parler mieux le français »

Les répondantes et répondants ont relevé le même type d’avantages utilitaires pour expliquer pourquoi ils considèrent que les produits culturels de langue anglaise sont bons. Des 539 élèves (25,15 %) qui estiment que ces produits culturels sont « bons », 180 (8,4 %) d’entre eux indiquent que c’est parce qu’ils renforcent leurs capacités en langue seconde, 120 (5,6 %) font référence à l’apprentissage de l’anglais rendu possible par la consommation de ces produits culturels, alors que 66 (3,08 %) ajoutent qu’ils les aident à maintenir leur bilinguisme.

« Elles sont bonnes car on fait des activités en anglais alors on pratique notre anglais. »

« il son bon aussi car sa nous aide a nous familarisé avec notre seconde langue »

« Pour aprendre diverses choses de la culture anglaise. »

« les produits anglais sont bons pour notre capacité d’apprendre une nouvelle langue, mais s’il y a trop en anglais ce n’est plus bon »

« C’est aussi bon de promouvoir d’autre langues puisque je suis Bilinge et je suis pro-français ET pro-anglais. »

73

Tableau 2.3.4GExplique pourquoi ces produits culturels de langue anglaise sont bons ou mauvais.

Total N=1107n= %

Bon 539 25,15

Bon : Utilisation/Compréhension langue seconde 180 8,4

Bon : Apprentissage 120 5,6

Bon : Préfère/ est anglophone 112 5,23

Bon : Bilinguisme 66 3,08

Bon : Divertissant 54 2,52

Bon : Offrent plus de choix 49 2,29

Bon : Découverte culture alternative 33 1,54

Bon : Emploi/Futur 25 1,17

Bon : Permet l’échange avec les autres 2 0,09

Mauvais 79 3,69

Mauvais : Menace d’assimilation 74 3,45

Mauvais : Difficulté compréhension 12 0,56

Mauvais : Préfère le français 5 0,23

Aucune direction 230 10,73

Aucune réponse 227 10,59

Non interprétable 142 6,63

Ne sais pas 133 6,21

Autres 32 1,49

Aucune différence entre 2 langues 29 1,35

74

2.4 Développement psychoculturel

Dans les trois premières sections de ce travail, nous traçons le profil des personnes selon leurs caractéristiques démolinguistiques, leur vécu langagier et leur vécu culturel (passés et présents). Dans celle qui suit, nous examinons les réponses aux questions portant sur les opinions, les croyances, les attitudes, les souhaits et les désirs, ainsi que l’identité linguistique et culturelle des jeunes. Les croyances ou les dispositions d’une personne peuvent être situées sur un continuum cognitivo-affectif (Allard et Landry, 1992 et 1994). Les croyances à l’extrémité cognitive consistent en des perceptions ou des constatations sur l’état de la situation sociale. Ces croyances se font par rapport à des choses externes à la personne. À l’autre bout du continuum se trouvent les dispositions affectives de la personne par rapport à ce qu’elle vit intérieurement. L’identité de la personne borne cette extrémité du continuum. Les croyances et les dispositions présentées ci-après sont organisées selon ce continuum.

2.4.1 Fréquence perçue des ressources artistiques et culturelles dans la région

Une section du questionnaire demandait aux jeunes d’estimer la fréquence de cinq catégories de produits artistiques et culturels dans leur communauté. Ces catégories sont présentées au tableau 2.4.1A. Deux réponses pour chaque catégorie sont évoquées, soit une pour les activités de langue française et une autre pour les activités de langue anglaise. L’échelle de réponse est la suivante : 1 = inexistantes, 2 = très rares, 3 = rares, 4 = modérées, 5 = fréquentes, 6 = très fréquentes et 7 = extrêmement fréquentes.

Nous constatons dans ce tableau que, globalement, les jeunes considèrent que les activités culturelles francophones sont modérément rares (score global = 3,44). D’ailleurs, la fréquence varie très peu selon la catégorie de produits. À chacune des catégories, plus de trois jeunes sur dix affirment que les activités culturelles de ce type sont relativement rares dans leur région. Les jeunes de l’Acadie (Atlantique-Est et Nouveau-Brunswick) ont tendance à penser que les activités culturelles francophones dans leur région sont plus fréquentes que les jeunes d’ailleurs au Canada, en excluant le Québec. Notamment, 29,0 % et 25,1 % des jeunes de l’Atlantique-Est et du Nouveau-Brunswick considèrent que les émissions de radio francophones sont fréquentes. Ce n’est pas surprenant puisque c’est dans ces régions que l’on retrouve le plus grand nombre de radios communautaires francophones, dont quatre en Atlantique-Est et dix au Nouveau-Brunswick.8

8 Source : http://www.radiorfa.com/index.php?option=com_content&view= article&id=5&Itemid=8

75

Tableau 2.4.1APerception de la fréquence des activités artistiques et culturelles francophones selon la région

Atlantique-Est

N.-B. Ontario Ouest-Nord

Canada

Pièces de théâtre

Peu fréquentes (%) 23,2 33,4 40,9 41,9 37,3

Modérément fréquentes (%) 59,4 51,0 43,9 49,5 47,7

Très fréquentes (%) 17,4 15,6 15,2 8,6 15,0

Score moyen 3,90 3,54 3,29 3,12 3,40Activités sociales et culturelles pour adolescentes et adolescents

Peu fréquentes (%) 26,1 31,7 39,4 44,7 36,4

Modérément fréquentes (%) 58,0 52,9 47,2 45,7 49,7

Très fréquentes (%) 15,9 15,4 13,4 9,6 13,9

Score moyen 3,91 3,57 3,29 3,04 3,40Émissions de radio

Peu fréquentes (%) 30,4 31,5 42,1 46,2 38,1

Modérément fréquentes (%) 40,6 43,4 43,0 38,7 42,6

Très fréquentes (%) 29,0 25,1 14,9 15,1 19,3

Score moyen 4,03 3,85 3,26 3,12 3,50Spectacles (danse, humoriste, contes)

Peu fréquentes (%) 29,0 28,2 36,3 46,2 33,9

Modérément fréquentes (%) 49,3 55,4 49,1 38,7 50,4

Très fréquentes (%) 21,7 16,4 14,6 15,1 15,7

Score moyen 3,91 3,66 3,41 3,17 3,51Concerts (musique et chanson)

Peu fréquentes (%) 26,1 31,6 41,6 42,4 37,3

Modérément fréquentes (%) 43,5 50,6 44,8 43,5 46,6

Très fréquentes (%) 30,4 17,7 13,5 14,1 16,0

Score moyen 4,16 3,63 3,23 3,23 3,42Score global 3,98 3,65 3,30 3,13 3,44

En comparant les résultats du tableau 2.4.1A à ceux du tableau 2.4.1B, nous trouvons que globalement les jeunes ont tendance à penser que chacune des activités culturelles évoquées se présente plus communément en anglais qu’en français dans leur région. Les jeunes de l’Atlantique-Est perçoivent toutefois que les activités culturelles et

76

artistiques francophones sont aussi fréquentes, sinon un peu plus fréquentes, que les activités anglophones dans leur région (scores globaux de 3,98 et de 3,86). Par exemple, 76,8 % des jeunes de cette région estiment que les pièces de théâtre francophones dans leurs communautés sont au moins modérément fréquentes alors que 58,6 % d’entre eux sont d’avis que les pièces anglophones le sont.

Tableau 2.4.1BPerception de la fréquence des activités artistiques et culturelles anglophones selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Pièces de théâtre

Peu fréquentes (%) 41,4 35,7 36,6 32,6 36,3

Modérément fréquentes (%) 41,4 39,8 34,4 32,6 36,5

Très fréquentes (%) 17,1 24,4 29,0 34,8 27,2

Score moyen 3,37 3,70 3,80 4,09 3,77Activités sociales et culturelles pour adolescentes et adolescents

Peu fréquentes (%) 28,6 34,3 29,8 26,9 31,0

Modérément fréquentes (%) 50,0 43,0 37,8 35,5 40,1

Très fréquentes (%) 21,4 22,7 32,4 37,6 28,8

Score moyen 3,77 3,71 4,10 4,28 3,96Émissions de radio

Peu fréquentes (%) 28,6 31,3 26,1 28,3 28,2

Modérément fréquentes (%) 38,6 31,5 29,9 29,3 31,0

Très fréquentes (%) 32,9 37,2 44,0 42,4 40,9

Score moyen 4,16 4,21 4,52 4,38 4,38Spectacles (danse, humoriste, contes)

Peu fréquentes (%) 28,6 32,3 31,6 31,2 31,6

Modérément fréquentes (%) 45,7 38,5 33,8 31,2 35,9

Très fréquentes (%) 25,7 29,2 34,6 37,6 32,5

Score moyen 3,91 3,96 4,10 4,24 4,05Concerts (musique et chanson)

Peu fréquentes (%) 22,9 26,7 25,5 28,3 26,0

Modérément fréquentes (%) 48,6 37,0 31,8 28,3 34,3

Très fréquentes (%) 28,6 36,2 42,7 43,5 39,7

Score moyen 4,10 4,33 4,49 4,48 4,41Score global 3,86 3,97 4,20 4,28 4,11

77

Comme on pourrait s’y attendre, la perception de la fréquence des activités culturelles en français tend à augmenter au fur et à mesure que la concentration géographique des francophones augmente, passant de 3,14 (fréquence rare) dans les localités à très faible concentration francophone (0-9 %) à 3,77 (fréquence modérée) dans les localités à forte concentration francophone (90 -100 %). En même temps, la perception de la fréquence des activités anglophones tend à diminuer, passant de 4,54 à 3,08. Somme toute, les jeunes de toutes les concentrations considèrent que les activités francophones sont moins fréquentes sauf ceux des localités où les francophones sont très fortement majoritaires et ceux des régions où les francophones sont entre 50-69 %. Il serait intéressant de faire des analyses plus approfondies sur les perceptions des jeunes des localités dans cette dernière catégorie (50-69 %) en vue de mieux comprendre cette anomalie dans les résultats. S’agit-il de jeunes plus positifs à l’égard de la situation de la culture francophone ou de jeunes de communautés particulièrement dynamiques sur le plan culturel?

Figure 2.4.1Perception de la fréquence des activités artistiques et culturelles selon la concentration géographique des francophones

3.77

3.083.14 3.18 3.46

4.08 3.87

4.544.37

3.97 4.00 4.18

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Franc ophone A nglophone

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

78

2.4.2 Perception de la popularité des ressources artistiques et culturelles de la région

Dans une deuxième partie du questionnaire, nous avons préservé les cinq mêmes catégories de produits artistiques et culturels et demandé aux jeunes d’estimer le degré de popularité de ces activités en français et en anglais chez leurs pairs. Les jeunes ont répondu en cochant l’une des réponses suivantes : 1 = extrêmement faible, 2 = très faible, 3 = faible, 4 = modérée, 5 = grande, 6 = très grande, et 7 = extrêmement grande.Nous remarquons au tableau 2.4.2A, qu’en général, les jeunes estiment que les activités artistiques et culturelles francophones dans leur région sont peu populaires (score global = 3,32). Les jeunes de l’Acadie (score global de 3,64) ont tendance à penser que ces activités sont un peu plus populaires dans leur région que les jeunes de l’Ontario et de l’Ouest-Nord. Des activités citées, ce sont les concerts et les spectacles qui sont les plus populaires.

Tableau 2.4.2APerception de la popularité des activités artistiques et culturelles francophones selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Pièces de théâtre

Peu populaires (%) 30,4 32,4 44,1 46,2 39,5

Modérément populaires (%) 60,9 55,9 44,8 45,2 49,6

Très populaires (%) 8,7 11,6 11,1 8,6 10,9

Score moyen 3,46 3,42 3,11 2,90 3,22Activités sociales et culturelles pour adolescentes et adolescents

Peu populaires (%) 30,4 30,5 42,7 43,5 37,8

Modérément populaires (%) 55,1 58,9 45,7 47,8 51,0

Très populaires (%) 14,5 10,7 11,6 8,7 11,2

Score moyen 3,54 3,47 3,14 3,00 3,26Émissions de radio

Peu populaires (%) 34,8 29,3 45,5 48,9 39,6

Modérément populaires (%) 42,0 56,5 44,5 43,5 48,4

Très populaires (%) 23,2 14,2 10,0 7,6 12,1

Score moyen 3,61 3,54 3,00 2,83 3,21

79

En comparant les résultats du tableau 2.4.2A à ceux du tableau 2.4.2B, nous nous rendons compte que les activités artistiques et culturelles anglophones sont considérablement plus populaires que les activités francophones (score global = 4,36). Les jeunes des quatre régions estiment à peu près également la popularité des activités anglophones dans leur région (scores globaux entre 4,24 et 4,47). Les concerts en anglais sont jugés particulièrement populaires avec 45,2 % des jeunes de l’échantillon disant qu’ils sont très populaires dans leur région.

Alors que la perception de la popularité des activités artistiques et culturelles francophones tend à augmenter en fonction de la concentration des francophones et que celle des activités anglophones tend à diminuer en fonction de la concentration francophone, il demeure évident que les activités anglophones sont plus populaires que les activités francophones dans la majorité des communautés (voir la figure 2.4.2C). Les activités francophones sont légèrement plus populaires uniquement dans les localités où les francophones constituent plus de 90 % de la population. Les jeunes de localités où la concentration francophone se situe entre 50 % et 69 % pensent que les activités francophones et anglophones sont de popularité égale.

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Spectacles (danse, humoriste, contes)

Peu populaires (%) 30,4 24,9 40,9 42,7 35,0

Modérément populaires (%) 53,6 57,3 44,8 47,2 49,8

Très populaires (%) 15,9 17,8 14,3 10,1 15,3

Score moyen 3,68 3,81 3,26 3,07 3,46Concerts (musique et chanson)

Peu populaires (%) 24,6 27,9 40,4 45,1 35,6

Modérément populaires (%) 58,0 54,9 46,3 42,9 49,6

Très populaires (%) 17,4 17,2 13,3 12,1 14,8

Score moyen 3,91 3,69 3,28 3,00 3,44Score global 3,64 3,60 3,16 2,94 3,32

Tableau 2.4.2A (suite)

80

Tableau 2.4.2BPerception de la popularité des activités artistiques et culturelles anglophones selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Pièces de théâtre

Peu populaires (%) 25,7 29,6 26,5 34,8 28,2

Modérément populaires (%) 58,6 43,8 42,5 31,5 43,0

Très populaires (%) 15,7 26,5 31,0 33,7 28,8

Score moyen 3,80 3,96 4,16 4,09 4,07Activités sociales et culturelles pour adolescentes et adolescents

Peu populaires (%) 17,1 26,5 23,7 28,9 24,6

Modérément populaires (%) 70,0 45,8 43,1 35,6 45,1

Très populaires (%) 12,9 27,8 33,2 35,6 30,3

Score moyen 3,91 4,03 4,30 4,32 4,19Émissions de radio

Peu populaires (%) 17,1 26,7 21,8 27,2 23,6

Modérément populaires (%) 47,1 35,5 35,6 33,7 36,1

Très populaires (%) 35,7 37,8 42,7 39,1 40,3

Score moyen 4,61 4,30 4,64 4,34 4,50Spectacles (danse, humoriste, contes)

Peu populaires (%) 20,0 23,7 23,4 26,1 23,5

Modérément populaires (%) 51,4 41,9 39,6 41,3 41,2

Très populaires (%) 28,6 34,4 37,0 32,6 35,3

Score moyen 4,36 4,28 4,42 4,26 4,35Concerts (musique et chanson)

Peu populaires (%) 17,4 20,3 19,7 23,7 20,1

Modérément populaires (%) 47,8 35,7 32,5 34,4 34,7

Très populaires (%) 34,8 44,0 47,8 41,9 45,2

Score moyen 4,58 4,64 4,81 4,60 4,72Score global 4,26 4,24 4,47 4,29 4,36

81

Figure 2.4.2C Perception de la popularité des activités artistiques et culturelles selon la concentration géographique des francophones

2.4.3 Animation culturelle à l’école

Deux questions mesuraient les perceptions des jeunes à l’égard de l’impact des activités culturelles et du travail de l’animatrice ou l’animateur culturel dans leur école (voir le tableau 2.4.3). Ils répondaient selon l’échelle suivante : 1 = pas d’impact, 2 = très faible impact, 3 = faible impact, 4 = impact modéré, 5 = impact fort, 6 = impact très fort, et 7 = méga-impact. Seules les personnes qui ont confirmé qu’il y avait une animatrice ou un animateur culturel dans leur école ont répondu à la seconde question. Globalement, 40,7 % des jeunes ont indiqué qu’il avait une animatrice ou un animateur culturel dans leur école, mais seulement 9,1 % ont affirmé qu’il n’y en avait pas. Plus de la moitié (50,1 %) des jeunes ne le savent pas. En ordre décroissant, 69,9 %, 59,2 %, 46,3 % et 22,5 % des jeunes de l’Ouest-Nord, de l’Atlantique-Est, de l’Ontario et du Nouveau-

3.813.47

2.93 3.04 3.35

4.023.66

4.69 4.634.36

4.034.33

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Franc ophone A nglophone

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

82

Brunswick, respectivement, ont confirmé la présence d’une animatrice ou d’un animateur culturel dans leur école. C’est au Nouveau-Brunswick qu’on trouve la plus importante proportion (66,3 %) de jeunes ne sachant pas s’il y a ou non dans leur école une personne chargée de l’animation culturelle. Il est à noter que la majorité des jeunes sondés de cette province fréquentent de grandes polyvalentes et peuvent plus facilement ne pas être au courant de toutes les activités culturelles de leur école.

En général, les jeunes sont d’avis que l’impact positif des activités culturelles sur leur expérience scolaire est modéré (score moyen = 3,77). Alors que les scores moyens varient peu selon la région, il y a plus de jeunes de l’Ontario (79,3 %) et de l’Atlantique-Est (77,8 %) qui déclarent que ces activités ont au moins un impact positif modéré sur leur expérience scolaire.

Parmi les jeunes qui fréquentent une école bénéficiant d’une animatrice ou d’un animateur culturel, seulement 13,7 % considèrent que le travail de cette personne a un impact positif important sur leur expérience scolaire. Le reste des jeunes sont divisés à peu près également entre l’opinion selon laquelle l’animation n’a pas d’impact (43,6 %) et celle selon laquelle l’impact est modérément positif (42,8 %). Ce sont les jeunes de l’Ontario qui affirment en plus grand nombre que l’impact a été important (17,1 %). La majorité des jeunes de l’Atlantique-Est considèrent que l’animation a un impact modéré sur leur expérience scolaire.

Tableau 2.4.3A Impact des activités culturelles sur l’expérience scolaire

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Impact des activités culturelles sur l’expérience scolaire

Peu d’impact 22,2 29,5 20,7 27,7 24,4

Impact modéré 59,7 57,2 64,1 54,3 60,7

Impact important 18,1 13,3 15,2 18,1 15,0

Score moyen 3,92 3,57 3,89 3,76 3,77Impact de l’animation culturelle

Peu d’impact 29,8 61,3 36,8 32,9 43,6

Impact modéré 57,9 31,2 46,1 51,2 42,8

Impact important 12,3 7,5 17,1 15,9 13,7

Score moyen 3,54 2,42 3,46 3,39 3,13

83

De toutes les réponses qu’ont données les jeunes pour indiquer si oui ou non les activités culturelles ont un impact positif sur leur expérience à l’école, un total de 25,2 % des énoncés précise l’apport positif de ces activités. Les réponses renvoient notamment à l’impact des activités culturelles pour appuyer l’apprentissage (6,23 %), pour rendre l’école plus amusante (4,57 %), pour améliorer les capacités linguistiques en français (3,62 %) et pour accroitre la fierté (3,33 %). Il est à noter cependant que 165 (11, 96 %) des énoncés écrits en réponse à cette question indiquent que les jeunes ne participent pas à ces activités, ne les apprécient pas ou encore jugent qu’elles n’offrent pas d’impact positif.

« Car les activités me montre comment certaine chose marche, mais si c’est quelque chose qui m’interes peut , il n’a pas un gros impact. »

« Elle peut m’apprendre different chose et m’aider a l’école »

Tableau 2.4.3BDans quelle mesure les activités culturelles ont-elles un impact positif sur ton expérience à l’école? Explication, exemples, commentaires.

Total N=738n= %

Aucune réponse 596 43,19

Participe pas/N’aime pas les activités culturelles/Pas d’impact positif 165 11,96

Non interprétable 139 10,07

Apprentissage 86 6,23

Ne sais pas 70 5,07

Amusant 63 4,57

Exemples9 62 4,49

Utilisation/Amélioration du français 50 3,62

Fierté 46 3,33

Intéressant/Adjectif positif 38 2,75

Autres 30 2,17

Rencontres 25 1,81

Exposition aux francophones 10 0,72

9 La catégorie « exemples » indique que le répondant a énuméré des activités.

84

« Des activités sont toujous amusants a atteindre et pour apprendre de nouvelles choses. »

« Elles rendent l’école plus intéressante et plus le fun. Ainsi que ça m’aide avec mes notes dans de telle cours. »

« Quelque activités scolaires me permettent de conserver ma langue française. »

« lorsque je parle en francais j’utilise le vocabulaire que j’apprend a l’ecole »

« sa montre au jeune qu il doive etre fière de se qu`il son et la plus pard non pas peur de le démontré »

2.4.4 Désirs, souhaits et buts artistiques et culturels

Une section du questionnaire demandait aux jeunes d’évaluer la force de leur volonté à faire 14 différentes activités artistiques et culturelles en français et en anglais. Nous mesurons ainsi la force de 14 désirs, souhaits ou buts artistiques ou culturels. Les jeunes répondaient en cochant la case correspondant à la réponse qui représentait le mieux le degré auquel ils voulaient faire l’activité en question, soit une force 1 = très faible, 2 = faible, 3 = modérément faible, 4 = modérée, 5 = modérément forte, 6 = forte et 7 = très forte. Six énoncés présentaient des activités de consommation de produits artistiques ou culturels. Huit autres énoncés présentaient des activités de production artistique et culturelle davantage actives.

Nous constatons au tableau 2.4.4A que, globalement, la force du désir de consommer des produits artistiques et culturels francophones est modérément faible (score global = 3,03). Elle est légèrement plus élevée au Nouveau-Brunswick et dans l’Ouest-Nord qu’en Atlantique-Est et en Ontario. Assister à des spectacles constitue l’activité à laquelle le plus grand pourcentage de jeunes ont indiqué une forte volonté de participer dans toutes les régions, sauf au Nouveau-Brunswick (soit 21,4 % en Atlantique-Est, 16,6 % en Ontario et 24,2 % dans l’Ouest-Nord). Alors qu’un pourcentage comparable (21,4 %) des jeunes du Nouveau-Brunswick désirent fortement assister à des spectacles francophones, encore plus, soit 23,2 %, expriment une forte volonté de voir des films en français. Nous remarquons par ailleurs qu’un pourcentage relativement faible des jeunes de l’Atlantique-Est expriment un fort intérêt pour les films (7,1 %) et les émissions de télévision (5,7 %) francophones. Ces pourcentages sont moins de la moitié de ce qu’ils sont dans l’ensemble de l’échantillon.

85

Tableau 2.4.4ADésir de consommer des produits culturels francophones selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Assister à des pièces de théâtre

Faible (%) 48,6 46,8 54,4 51,6 51,2

Modéré (%) 38,6 36,8 30,8 32,3 33,4

Fort (%) 12,9 16,4 14,8 16,1 15,3

Score moyen 2,99 3,09 2,83 3,01 2,95Voir des films

Faible (%) 61,4 39,9 53,5 46,2 48,7

Modéré (%) 31,4 36,9 35,2 35,2 35,5

Fort (%) 7,1 23,2 11,3 18,7 15,7

Score moyen 2,57 3,54 2,80 3,24 3,07Écouter des émissions de radio

Faible (%) 55,7 47,2 57,9 50,5 53,5

Modéré (%) 31,4 39,5 32,6 37,4 35,3

Fort (%) 12,9 13,3 9,5 12,1 11,2

Score moyen 2,80 2,99 2,63 2,93 2,79Voir des émissions de télévision

Faible (%) 62,9 34,9 50,0 37,4 44,6

Modéré (%) 31,4 44,3 38,1 48,4 40,6

Fort (%) 5,7 20,9 11,9 14,3 14,8

Score moyen 2,40 3,62 2,92 3,42 3,17Voir des expositions artistiques (peinture, photographie)

Faible (%) 50,0 46,7 54,5 48,4 51,1

Modéré (%) 40,0 36,9 32,1 37,4 34,7

Fort (%) 10,0 16,4 13,4 14,3 14,3

Score moyen 2,93 3,07 2,80 3,10 2,93Assister à des spectacles (musique, chanson, danse)

Faible (%) 44,3 39,2 49,9 38,5 45,0

Modéré (%) 34,3 39,4 33,5 37,4 35,9

Fort (%) 21,4 21,4 16,6 24,2 19,1

Score moyen 3,37 3,51 3,02 3,52 3,25Score global 2,84 3,31 2,84 3,19 3,03

86

Nous nous rendons compte au tableau 2.4.4B que la volonté de consommer des produits artistiques et culturels anglophones est plus élevée (score global = 4,54). En fait, on peut qualifier cette volonté de modérément forte dans toutes les régions sauf au Nouveau-Brunswick (scores globaux de 4,5 à 4,9) où elle serait plutôt modérée. Les deux produits culturels anglophones les plus convoités sont la télévision et les films (scores moyens de 5,35 et de 5,43). En fait, 58,9 % et 61,1 % des jeunes expriment une forte volonté de

Tableau 2.4.4BDésir de consommer des produits culturels anglophones selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Assister à des pièces de théâtre

Faible (%) 28,6 40,7 38,6 35,9 38,5

Modéré (%) 41,4 38,8 35,1 30,4 36,4

Fort (%) 30,0 20,5 26,3 33,7 25,2

Score moyen 3,96 3,42 3,64 3,99 3,61Voir des films

Faible (%) 4,3 17,1 8,1 19,4 11,8

Modéré (%) 22,9 27,9 27,1 26,9 27,1

Fort (%) 72,9 55,0 64,9 53,8 61,1

Score moyen 5,90 5,09 5,66 4,98 5,43Écouter des émissions de radio

Faible (%) 10,0 23,8 19,2 23,1 20,5

Modéré (%) 41,4 37,0 32,7 37,4 35,1

Fort (%) 48,6 39,1 48,1 39,6 44,4

Score moyen 5,09 4,39 4,81 4,49 4,66Voir des émissions de télévision

Faible (%) 5,7 15,2 8,8 16,5 11,4

Modéré (%) 25,7 33,6 27,4 30,8 29,7

Fort (%) 68,6 51,2 63,8 52,7 58,9

Score moyen 5,76 5,03 5,57 5,04 5,35

87

Figure 2.4.4A Désir de consommer des produits culturels francophones et anglophones selon la concentration géographique des francophones

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Voir des expositions artistiques (peinture, photographie)

Faible (%) 30,0 43,3 38,9 35,6 39,6

Modéré (%) 44,3 37,3 33,5 40,0 36,0

Fort (%) 25,7 19,3 27,6 24,4 24,4

Score moyen 3,84 3,30 3,68 3,81 3,57Assister à des spectacles (musique, chanson, danse)

Faible (%) 17,1 25,1 21,0 24,2 22,4

Modéré (%) 34,3 35,1 31,8 37,4 33,5

Fort (%) 48,6 39,8 47,1 38,5 44,0

Score moyen 4,84 4,42 4,70 4,46 4,59Score global 4,90 4,28 4,68 4,48 4,54

3.70

3.123.44

2.982.692.91

3.694.664.444.634.754.65

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Cons ommation f ranc ophone Cons ommation anglophone

Tableau 2.4.4B (suite)

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

88

consommer ces deux produits. En revanche, les deux produits qui intéressent le moins de jeunes sont le théâtre et les expositions d’art. Ces derniers suscitent seulement un peu plus d’intérêt en anglais qu’en français (scores moyens de 3,57 et de 3,61 pour l’anglais et de 2,95 et de 2,93 pour le français). Soulignons enfin que contrairement aux productions francophones, une assez forte majorité des jeunes de l’Atlantique-Est expriment une forte volonté à regarder des films (72,9 %) et la télévision (68,9 %) anglophones.

Nous constatons à la figure 2.4.4A que le désir de consommer des produits artistiques et culturels en anglais et en français varie très peu en fonction de la concentration des francophones dans les localités où ils représentent moins de 90 % de la population. Dans ces dernières, la force de la volonté de consommer des produits francophones demeure modérément faible (scores moyens entre 2,91 et 3,44) et celle de consommer des produits anglophones demeure modérément forte (scores moyens entre 4,44 et 4,75). Dans les régions à très forte concentration francophone (90-100 %) la force du désir est égale pour les produits anglophones et francophones.

Tableau 2.4.4CDésir de faire des activités artistiques et culturelles en français selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Faire du théâtre

Faible (%) 47,8 54,4 62,1 47,8 57,5

Modéré (%) 37,7 28,2 22,0 34,4 26,1

Fort (%) 14,5 17,4 15,9 17,8 16,5

Score moyen 3,13 2,93 2,65 3,18 2,82Faire de l’impro ou des spectacles d’humour

Faible (%) 46,3 55,0 60,7 49,4 57,0

Modéré (%) 35,8 29,5 22,5 32,6 26,5

Fort (%) 17,9 15,5 16,8 18,0 16,5

Score moyen 3,16 2,83 2,69 3,09 2,80Faire des films et des vidéos

Faible (%) 43,5 54,7 61,0 49,4 56,9

Modéré (%) 39,1 30,3 28,6 34,8 30,3

Fort (%) 17,4 15,0 10,3 15,7 12,8

Score moyen 3,13 2,85 2,52 3,08 2,72

89

Le tableau 2.4.4C présente la force de la volonté de participer activement à huit types d’activités artistiques et culturelles francophones. Nous remarquons que globalement le désir d’engager des pratiques artistiques et culturelles en français est modérément faible (score global = 2,69). Ce désir semble légèrement plus faible chez les jeunes de l’Ontario (score global = 2,54). Relativement peu de jeunes de cette province et de l’Atlantique-Est ont exprimé une forte volonté de faire des émissions de radio (9,0 % et

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Faire des émissions de radio

Faible (%) 62,3 60,3 68,1 48,9 63,5

Modéré (%) 30,4 28,2 23,0 34,4 26,1

Fort (%) 7,2 11,5 9,0 16,7 10,3

Score moyen 2,38 2,55 2,29 3,02 2,44Faire des émissions de télévision

Faible (%) 63,8 58,8 66,8 53,9 62,9

Modéré (%) 29,0 26,9 23,5 32,6 25,7

Fort (%) 7,2 14,3 9,6 13,5 11,4

Score moyen 2,46 2,66 2,35 2,94 2,51Faire des expositions artistiques

Faible (%) 62,7 61,6 65,1 46,1 62,3

Modéré (%) 29,9 25,1 23,9 38,2 25,8

Fort (%) 7,5 13,3 11,0 15,7 11,9

Score moyen 2,43 2,57 2,40 3,13 2,52Faire des spectacles (musique et chanson, danse)

Faible (%) 50,7 53,2 60,4 45,6 56,2

Modéré (%) 27,5 30,9 24,4 35,6 27,7

Fort (%) 21,7 15,9 15,2 18,9 16,1

Score moyen 3,17 2,92 2,67 3,21 2,83Écrire (articles, poésie, bandes dessinées, histoires)

Faible (%) 60,9 52,8 59,4 41,6 55,8

Modéré (%) 21,7 27,9 26,3 40,4 27,7

Fort (%) 17,4 19,2 14,3 18,0 16,4

Score moyen 2,72 3,04 2,68 3,33 2,86Score global 2,83 2,80 2,54 3,13 2,69

Tableau 2.4.4C (suite)

90

7,2 %) et de télévision (9,6 % et 7,2 %) en français. Par ailleurs, très peu (7,5 %) de jeunes de l’Atlantique-Est ont exprimé un fort intérêt pour participer à des expositions artistiques en français.

Pour ce qui est du désir de faire des activités artistiques et culturelles en anglais, quoiqu’il soit modérément faible (score global = 3,28), il est légèrement plus élevé que le désir de faire ces activités en français (voir le tableau 2.4.4D). Ce sont les jeunes de l’Ouest-Nord (score global = 3,85) et de l’Atlantique-Est (score global = 3,67) qui expriment la plus grande volonté de faire des activités artistiques et culturelles anglophones. Faire des films et des vidéos et faire des spectacles sont les types d’activités auxquels le plus grand nombre de jeunes veulent participer. En fait, presque trois jeunes sur dix, soit 27,0 % et 29,0 % respectivement, ont indiqué une forte volonté à faire ces deux activités. La production de films et de vidéos est particulièrement populaire chez les jeunes de l’Atlantique-Est où 35,7 % des jeunes ont exprimé un fort désir de s’engager dans cette activité. Pour ce qui est de faire des spectacles, ce sont les jeunes de l’Ouest-Nord qui affirment en plus grand nombre une forte volonté à y participer (36,3 %). Autre résultat notable de ce tableau, 36,3 % des jeunes de l’Ouest-Nord expriment une forte volonté à écrire en anglais.

Tableau 2.4.4DDésir de faire des activités artistiques et culturelles en anglais selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Faire du théâtre

Faible (%) 34,3 53,1 51,8 40,7 50,3

Modéré (%) 40,0 27,8 22,5 28,6 25,9

Fort (%) 25,7 19,1 25,7 30,8 23,9

Score moyen 3,76 2,97 3,25 3,77 3,23Faire de l’impro ou des spectacles d’humour

Faible (%) 37,7 58,8 53,0 38,5 52,9

Modéré (%) 34,8 23,1 23,9 31,9 24,9

Fort (%) 27,5 18,1 23,2 29,7 22,3

Score moyen 3,68 2,78 3,15 3,76 3,10

91

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Faire des films et des vidéos

Faible (%) 21,4 47,9 39,9 34,8 41,1

Modéré (%) 42,9 29,4 31,4 38,0 32,0

Fort (%) 35,7 22,7 28,7 27,2 27,0

Score moyen 4,27 3,26 3,67 3,83 3,58Faire des émissions de radio

Faible (%) 50,0 57,0 53,0 40,0 53,1

Modéré (%) 32,9 26,9 25,1 31,1 26,7

Fort (%) 17,1 16,1 21,9 28,9 20,2

Score moyen 3,10 2,80 3,09 3,68 3,04Faire des émissions de télévision

Faible (%) 37,1 54,7 49,1 38,9 49,4

Modéré (%) 40,0 26,2 26,5 27,8 27,3

Fort (%) 22,9 19,2 24,5 33,3 23,3

Score moyen 3,56 2,94 3,27 3,89 3,23Faire des expositions artistiques

Faible (%) 47,1 58,4 53,5 40,7 53,8

Modéré (%) 37,1 24,5 23,8 26,4 25,1

Fort (%) 15,7 17,1 22,6 33,0 21,1

Score moyen 3,23 2,77 3,10 3,81 3,05Faire des spectacles (musique et chanson, danse)

Faible (%) 37,1 47,2 42,7 39,6 43,6

Modéré (%) 32,9 25,9 28,2 24,2 27,4

Fort (%) 30,0 26,9 29,2 36,3 29,0

Score moyen 3,90 3,38 3,61 3,97 3,58Écrire (articles, poésie, bandes dessinées, histoires)

Faible (%) 40,6 52,2 44,9 34,1 46,2

Modéré (%) 27,5 25,5 28,2 29,7 27,3

Fort (%) 31,9 22,3 27,0 36,3 26,4

Score moyen 3,83 3,12 3,48 4,11 3,43Score global 3,67 3,00 3,33 3,85 3,28

Tableau 2.4.4D (suite)

92

Le désir de participer à des activités artistiques et culturelles francophones et anglophones varie très peu en fonction de la concentration géographique des francophones. Le désir relatif aux activités francophones demeure modérément faible dans chacun des contextes de vitalité démographique, variant entre 2,45 et 3,31. Pour ce qui est du désir de s’engager dans des activités artistiques et culturelles anglophones, il est légèrement supérieur au désir de s’engager dans des activités francophones dans tous les contextes de vitalité, sauf un. Dans les localités où la concentration francophone est supérieure à 90 %, les jeunes veulent participer légèrement plus aux activités francophones.

Figure 2.4.4BDésir de faire des activités artistiques et culturelles en français et en anglais selon la concentration géographique des francophones

2.5 Identité ethnolinguistique

L’identité ethnolinguistique peut être conçue selon deux composantes interreliées (Deveau, Landry et Allard, 2005). L’autodéfinition se manifeste dans le fait de reconnaitre et d’affirmer son appartenance au groupe. Cette première composante constitue la base de l’identité. L’engagement affectif englobe le sens et la valeur affective que la personne attribue à cette appartenance.

3.00

2.723.31

2.682.45

2.71 2.54

3.353.373.303.383.54

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Produc tion f ranc ophone Produc tion anglophone

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

93

Tableau 2.5.1AAutodéfinition francophone selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Selon ma façon de penser, ma façon d’agir, mes intérêts, mes croyances, mes valeurs…

Faible (%) 8,6 12,0 13,9 11,4 12,7

Modérée (%) 37,1 31,9 41,7 39,8 37,9

Forte (%) 54,3 56,0 44,4 48,9 49,4

Score moyen 5,31 5,25 4,89 5,02 5,05Étant donné la langue ou les langues que je parle…

Faible (%) 7,4 7,3 11,2 10,6 9,6

Modérée (%) 23,5 30,9 40,1 42,4 36,1

Forte (%) 69,1 61,8 48,7 47,1 54,3

Score moyen 5,76 5,56 5,14 5,11 5,32Étant donné mes ancêtres…

Faible (%) 6,0 7,9 10,1 8,0 8,9

Modérée (%) 19,4 26,2 29,3 35,6 28,2

Forte (%) 74,6 65,9 60,6 56,3 62,9

Score moyen 6,00 5,69 5,45 5,38 5,56Selon mes activités culturelles et artistiques…

Faible (%) 16,4 13,9 18,5 16,7 16,6

Modérée (%) 23,9 35,2 40,3 39,3 37,5

Forte (%) 59,7 50,9 41,2 44,0 45,9

Score moyen 5,28 5,03 4,65 4,81 4,83Si je pense à mon avenir, à ce que je veux être ou ce que je veux faire…

Faible (%) 8,8 11,9 9,5 10,5 10,4

Modérée (%) 32,4 29,6 40,1 44,2 36,3

Forte (%) 58,8 58,5 50,4 45,3 53,3

Score moyen 5,43 5,34 5,18 5,13 5,24Score global 5,56 5,38 5,07 5,11 5,21

2.5.1 Autodéfinitions

Le questionnaire mesurait la force de trois autodéfinitions différentes : francophone, anglophone et bilingue. Il demandait à l’élève d’indiquer le degré auquel chacune de ces autodéfinitions correspondait à son identité sur cinq plans différents : sa culture propre (sa façon de penser, sa façon d’agir, ses intérêts, ses croyances, ses valeurs), sa langue

94

ou ses langues, ses ancêtres, ses activités culturelles et artistiques, et son avenir. Les réponses aux questions se répartissaient sur une échelle de différenciation sémantique (aucun chiffre ou échelle de réponse n’est fourni) en cochant une case entre deux pôles (ex. entre non francophone et francophone). Par exemple, « Selon ma culture (ma façon de penser, ma façon d’agir, mes intérêts, mes croyances, mes valeurs), je considère que je suis : non francophone — francophone. »

Nous constatons au tableau 2.5.1A que l’autodéfinition francophone des jeunes est de façon générale modérément forte (score global = 5,21). Elle est toutefois légèrement plus forte chez les jeunes de l’Acadie (5,56 en Atlantique-Est et 5,38 au Nouveau-Brunswick). Dans l’ensemble de l’échantillon, le plan selon lequel la plus forte proportion de jeunes ont tendance à entretenir une forte autodéfinition francophone est celui des ancêtres (62,9 %). D’ailleurs, en Atlantique-Est, 74,6 % des jeunes entretiennent une forte autodéfinition francophone sur ce plan. En revanche, c’est sur le plan de leurs activités artistiques et culturelles que les jeunes ont le moins tendance à se considérer francophones avec moins de la moitié (45,9 %) de l’échantillon qui se dit fortement francophone sur ce plan. Chez les jeunes de l’Ontario, seulement 41,2 % des jeunes se disent fortement francophones selon leurs activités culturelles et artistiques.

Nous remarquons au tableau 2.5.1B que les jeunes ont aussi tendance à entretenir une autodéfinition anglophone modérément forte (score global = 4,72). Celle-ci est seulement légèrement plus faible que leur autodéfinition francophone. Tout comme dans le cas de l’autodéfinition francophone, l’autodéfinition anglophone est légèrement plus forte chez les jeunes de l’Atlantique-Est (score global = 5,33). Rappelons que 25,3 % des jeunes de cette région ont l’anglais comme langue maternelle, que 34,7 % sont issus de familles exogames et que 5,6 % ont deux parents anglophones. Exactement 50 % des jeunes de cette région se considèrent fortement anglophones quand ils pensent à leurs ancêtres et 62,1 % quand ils pensent à la langue ou aux langues qu’ils parlent. Ce sont les jeunes du Nouveau-Brunswick qui ont le moins tendance à se définir comme anglophones (score global = 4,39). Dans cette province, 74,9 % des jeunes sont issus de familles endogames francophones. Les autodéfinitions francophone et anglophone sont de forces égales sur deux plans, soit celui des activités culturelles et artistiques ainsi que celui de l’avenir. En fait, la moitié des jeunes (49,4 %) se disent fortement anglophones par rapport à leur avenir.

95

Tableau 2.5.1BAutodéfinition anglophone selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Selon ma façon de penser, ma façon d’agir, mes intérêts, mes croyances, mes valeurs…

Faible (%) 11,4 19,8 11,9 17,2 15,0

Modérée (%) 31,4 47,7 45,9 46,0 45,6

Forte (%) 57,1 32,4 42,2 36,8 39,4

Score moyen 5,31 4,32 4,87 4,62 4,69Étant donné la langue ou les langues que je parle…

Faible (%) 12,1 21,7 10,8 14,3 14,9

Modérée (%) 25,8 44,2 45,1 44,0 43,6

Forte (%) 62,1 34,0 44,1 41,7 41,5

Score moyen 5,45 4,35 4,94 4,67 4,75Étant donné mes ancêtres…

Faible (%) 20,3 32,2 21,2 16,5 24,5

Modérée (%) 29,7 40,3 44,6 49,4 42,6

Forte (%) 50,0 27,6 34,2 34,1 32,9

Score moyen 4,94 3,92 4,36 4,45 4,25Selon mes activités culturelles et artistiques…

Faible (%) 7,6 20,7 11,5 16,7 14,8

Modérée (%) 34,8 43,0 43,6 46,4 43,1

Forte (%) 57,6 36,3 44,9 36,9 42,1

Score moyen 5,42 4,41 4,95 4,62 4,77Si je pense à mon avenir, à ce que je veux être ou ce que je veux faire…

Faible (%) 3,0 14,6 6,7 12,9 9,7

Modérée (%) 35,8 36,9 43,9 43,5 41,0

Forte (%) 61,2 48,5 49,4 43,5 49,4

Score moyen 5,72 4,94 5,19 4,81 5,11Score global 5,33 4,39 4,87 4,64 4,72

96

Nous présentons au tableau 2.5.1C les réponses aux questions sur l’autodéfinition bilingue. Celle-ci semble être l’autodéfinition à laquelle les jeunes ont le plus tendance à s’attacher (score global = 5,49). Elle est particulièrement forte chez les jeunes de l’Atlantique-Est (5,97) et de l’Ontario (5,65). Plus de six personnes sur dix entretiennent une forte autodéfinition bilingue selon la langue ou les langues qu’ils parlent (63,1 %). C’est toutefois sur le plan de l’avenir que la plus grande proportion de jeunes se définissent fortement en tant que personnes bilingues (67,9 %). Notons cependant que 63,4 % des jeunes se définissent comme bilingues selon leur façon de penser et d’agir ainsi que selon leurs croyances, leurs intérêts et leurs valeurs, ce qui laisse présager que l’identité bilingue pour la majorité des jeunes est plus qu’une identité linguistique. En Atlantique-Est, 79,9 % et 66,7 % des jeunes rapportent que leur autodéfinition bilingue est forte par rapport à leur façon de penser et d’agir et par rapport aux activités culturelles et artistiques auxquelles ils participent.

Tableau 2.5.1CAutodéfinition bilingue selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Selon ma façon de penser, ma façon d’agir, mes intérêts, mes croyances, mes valeurs…

Faible (%) 1,4 10,9 4,8 7,1 6,9

Modérée (%) 18,8 33,2 27,6 37,6 29,7

Forte (%) 79,7 56,0 67,6 55,3 63,4

Score moyen 6,30 5,29 5,82 5,44 5,64Étant donné la langue ou les langues que je parle…

Faible (%) 4,3 8,9 4,2 5,7 5,9

Modérée (%) 18,8 31,7 30,8 39,1 31,0

Forte (%) 76,8 59,4 65,1 55,2 63,1

Score moyen 6,14 5,43 5,78 5,43 5,66Étant donné mes ancêtres…

Faible (%) 7,5 19,5 8,6 14,0 12,7

Modérée (%) 25,4 37,6 36,0 32,6 35,6

Forte (%) 67,2 42,9 55,4 53,5 51,7

Score moyen 5,82 4,70 5,37 5,21 5,15

97

Nous constatons à la figure 2.5.1 que les trois autodéfinitions varient de « modérées » à « fortes », soit entre 4 et 6 sur une échelle de 7 points. L’autodéfinition francophone semble prendre de la force en fonction de la concentration des francophones dans la région, alors que l’autodéfinition anglophone semble s’affaiblir, quoique ni l’un ni l’autre des effets ne semble très marqué. Dans les régions à plus faible concentration francophone (moins de 30 %), les autodéfinitions francophone et anglophone sont de forces égales. L’autodéfinition bilingue est plus forte que les autodéfinitions francophone et anglophone dans les régions où les francophones représentent moins de 50 % de la population et celles-ci sont de forces à peu près égales à l’autodéfinition francophone quand ils représentent entre 50 % et 90 % de la population.

Quand on a demandé aux élèves de décrire dans leurs mots à quel moment ils se sentent le plus francophones, l’école est la réponse la plus fréquente qu’ils ont donnée (voir le tableau 2.4.5D). En effet, 595 des élèves sur un total de 1333 répondantes et répondants, soit 31,23 %, ont indiqué que l’école est un lieu où ils se sentent « le plus francophone ». De ces 595 réponses, 208 font référence au fait que l’élève se sent entouré de francophones à l’école alors que 129 indiquent que l’élève se sent francophone à l’école parce que le français y est obligatoire.

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Selon mes activités culturelles et artistiques…

Faible (%) 5,8 12,7 10,7 10,5 11,1

Modérée (%) 27,5 41,3 34,0 34,9 36,1

Forte (%) 66,7 46,0 55,3 54,7 52,8

Score moyen 5,75 4,95 5,30 5,30 5,21Si je pense à mon avenir, à ce que je veux être ou ce que je veux faire…

Faible (%) 4,3 9,1 3,6 5,8 5,7

Modérée (%) 20,3 25,6 26,0 37,2 26,4

Forte (%) 75,4 65,3 70,3 57,0 67,9

Score moyen 6,07 5,62 5,95 5,48 5,81Score global 5,97 5,20 5,65 5,34 5,49

Tableau 2.5.1C (suite)

98

« À l’école, puisque c’est une école française et tout le monde parle en français autour de moi. »

« À l’école, car les enseignants et autres me parlent majoritairement en français et c’est un milieu francophone. »

« Je me sens plus francophone dans les écoles françaises parce que les enseignants nous disent toujours de parler en français et aussi de valoriser des chansons et traditions en français. »

Figure 2.5.1 Autodéfinitions francophone, anglophone et bilingue selon la concentration géographique des francophones

5.69

4.744.79 4.95

5.475.89

5.35

4.03

5.00 4.94

4.994.57

4.37

5.625.95

5.395.64 5.76

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

Franc ophone A nglophone Bilingue

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

99

Tableau 2.5.1DQuand te sens-tu le plus francophone? Pourquoi?

Total N=1244n= %

École 595 31,23

Pourquoi 10 : entourage français 208 10,92

Maison/Famille immédiate 139 7,3

Parmi d’autres francophones 135 7,09

Pourquoi : français obligatoire 129 6,77

Parmi des anglophones unilingues 99 5,2

Aucune réponse 90 4,72

Famille élargie 76 3,99

Région : Québec 70 3,67

Non interprétable 45 2,36

Tout le temps 43 2,26

Pourquoi : activités parascolaires 31 1,63

Jamais 37 1,34

Pourquoi : Anglais (ou autre langue) à la maison 25 1,31

Région française 25 1,31

Région : Acadie/Nouveau-Brunswick 21 1,1

Télévision/Musique française 20 1,05

Autres 15 0,79

Célébration 5 : Journée Franco-Ontarienne 13 0,68

Emploi 11 0,58

Théâtre/Spectacle 10 0,52

Célébration 4 : Journée\Jeux de la Francophonie 10 0,52

Célébration 6 : Fête des Acadiens 9 0,47

FESFO 9 0,47

Célébration 2 : Semaine de la fierté française 7 0,37

Hockey 6 0,31

Célébration 6 0,31

Région : France 5 0,26

Célébration 1 : Saint-Jean Baptiste 4 0,21

Sports11 3 0,16

10 Les catégories « pourquoi » s’appliquent uniquement à la catégorie « école ». Il n’y a pas eu assez de répondants qui ont répondu au « pourquoi » dans les autres catégories.11 La catégorie « sport » indique si un répondant a simplement écrit « sport », sans préciser lequel.

100

L’école demeure encore la réponse la plus fréquente des répondantes et répondants au questionnaire comme lieu de fierté francophone, dans une proportion de 12,23 %. D’autres moments où les jeunes conversent en français représentent la deuxième catégorie de réponse fréquemment donnée (12,8 %). Les journées de célébration de la francophonie (11,42 %) sont aussi évoquées souvent et il est important de noter que plusieurs de ces événements ont lieu sur l’initiative de l’école et viennent donc confirmer le rôle de l’école pour aviver la fierté francophone des jeunes. Par contraste, la quatrième catégorie de réponse la plus fréquente pour décrire les moments de fierté francophone renvoie aux environnements où les personnes qui entourent les jeunes ne comprennent pas le français (voir le tableau 2.4.5.1E). En effet, 8,86 % des répondantes et répondants renvoient à des moments où le français n’est pas une langue partagée :

« Quand quelqu’un qui ne comprend pas le français voit du français et n’a aucune idée de ce que ça veut dire. »

« Lorsque les gens autour de moi ne connaissent pas le français parce que je me sens plus éduquée qu’eux. Je sais parler en français et en anglais, mais pas eux. »

« Lorsque je peux communiquer en français avec mes amis autour des gens qui ne comprennent pas le français. »

Tableau 2.5.1D (suite)

Total N=1244n= %

Célébration 3 : Festival du voyageur 2 0,1

Région : Ontario 2 0,1

Ballon volant 1 0,05

Soccer 1 0,05

Région : Cap-Breton 1 0,05

Région : Edmonton 1 0,05

Camps AESD 1 0,05

101

2.5.2 Engagement identitaire

Cette section du questionnaire évaluait la force de l’engagement identitaire de la personne à l’égard de la francophonie (Deveau, Landry et Allard, 2005; Deveau, 2008). Elle permettait essentiellement de cerner comment les jeunes se sentent par rapport à la francophonie. Deux questions se rapportaient à chacune des trois facettes de cet engagement, soit l’autocatégorisation, l’estime de soi collective et l’engagement affectif. Plus que le fait de reconnaitre qu’on est membre d’un groupe, l’autocatégorisation correspond à la perception d’être comme les autres membres du groupe et que l’identité du groupe est une facette importante de son identité. L’estime de soi collective résume le degré auquel le groupe et l’appartenance à ce dernier constituent une source de fierté ou de honte pour la personne. Finalement, l’engagement affectif reflète le degré auquel

Tableau 2.5.1EQuand es-tu le plus fier d’être francophone? Pourquoi?

Total N=1228n= %

École 167 12,23

Utilisation 165 12,08

Journée célébration francophone 156 11,42

Seul à comprendre 121 8,86

Aucune réponse 106 7,76

Autres 98 7,17

Jamais/nulle part 95 6,95

Toujours 92 6,73

Communauté anglophone 76 5,56

Emploi 71 5,2

Famille 46 3,37

Communauté francophone 39 2,86

Non interprétable 38 2,78

Amis 28 2,05

Ne sais pas 21 1,54

Culture 20 1,46

Région francophone 18 1,32

En public 9 0,66

102

Tableau 2.5.2AEngagement identitaire francophone selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Je considère que

je ressemble aux

autres francophones

Peu (%) 17,1 21,2 18,1 14,9 18,9

Modérément (%) 58,6 48,6 56,9 57,5 54,2

Fortement (%) 24,3 30,2 24,9 27,6 26,9

Score moyen 4,37 4,25 4,23 4,52 4,27J’ai beaucoup en

commun avec les

autres francophones

Peu (%) 11,4 18,2 19,7 10,3 17,9

Modérément (%) 67,1 55,0 53,7 60,9 55,5

Fortement (%) 21,4 26,9 26,7 28,7 26,6

Score moyen 4,46 4,25 4,21 4,59 4,27Score moyen – Autocatégorisation 4,41 4,25 4,22 4,55 4,27Mon appartenance à

la francophonie est

une source de fierté

Peu (%) 15,7 19,0 17,2 11,4 17,3

Modérément (%) 52,9 54,1 50,5 52,3 52,0

Fortement (%) 31,4 26,9 32,3 36,4 30,7

Score moyen 4,56 4,24 4,46 4,90 4,43Je m’affiche comme

francophone

Peu (%) 15,7 17,7 17,0 8,0 16,5

Modérément (%) 52,9 48,2 48,6 50,0 48,8

Fortement (%) 31,4 34,1 34,4 42,0 34,7

Score moyen 4,63 4,48 4,55 4,99 4,56Score moyen - Estime de soi collective 4,59 4,35 4,51 4,94 4,49Je suis prêt à

travailler pour le

développement de la

francophonie

Peu (%) 25,7 22,8 21,7 15,7 21,8

Modérément (%) 60,0 58,1 55,1 56,2 56,5

Fortement (%) 14,3 19,2 23,2 28,1 21,7

Score moyen 3,91 3,95 4,10 4,51 4,07Je suis le type de

personne qui est

portée à défendre la

francophonie

Peu (%) 24,3 24,5 22,8 19,5 23,2

Modérément (%) 58,6 50,5 53,0 51,7 52,4

Fortement (%) 17,1 25,0 24,2 28,7 24,4

Score moyen 4,00 4,04 4,08 4,43 4,09Score moyen - Engagement affectif 3,96 3,99 4,09 4,47 4,08Score global 4,30 4,20 4,30 4,60 4,30

la personne a le sentiment de s’être investie dans un groupe et qu’elle est disposée à se laisser mobiliser par son projet collectif. Concrètement, les jeunes estiment à quel degré chacun des énoncés correspond à leur sentiment à l’égard de la francophonie en cochant l’un des choix de réponse suivants : 1 = pas du tout, 2 = très peu, 3 = un peu, 4 = modérément, 5 = assez fortement, 6 = fortement et 7 = pleinement.

103

Nous constatons au tableau 2.5.2A que, globalement, l’engagement identitaire francophone des jeunes est modérément fort (score global = 4,30). L’estime de soi collective (score moyen = 4,49) est légèrement plus forte que l’autocatégorisation (score moyen = 4,27) qui est à son tour légèrement plus forte que l’engagement affectif (score moyen = 4,08). Les jeunes de l’Ouest-Nord obtiennent un score moyen légèrement plus fort que les jeunes des autres régions sur les trois composantes de l’engagement identitaire. C’est l’énoncé « je m’affiche comme francophone » qui semble toucher le plus de jeunes; 31,4 %, 34,1 %, 34,4 % et 42,0 % des jeunes respectivement de l’Atlantique-Est, du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario et de l’Ouest-Nord estiment que cet énoncé correspond fortement à leur identité. Les jeunes semblent toutefois moins « prêts à travailler pour le développement de la francophonie » avec seulement 14,3 %, 19,2 %, 23,2 % et 28,1 % des jeunes de ces quatre régions, respectivement, qui estiment que cet énoncé correspond fortement à eux.

Figure 2.5.2Engagement identitaire selon la concentration géographique des francophones

Il semble y avoir peu de relation entre l’engagement identitaire et la concentration des francophones dans la région (voir la figure 2.5.2). Cet engagement demeure entre modéré et modérément fort, peu importe la concentration des francophones. L’estime de soi collective demeure plus forte que l’autocatégorisation et cette dernière est plus forte que l’engagement affectif.

4.49

4.274.91

4.304.194.06

4.554.484.30 4.53 4.40

5.14

4.154.00

4.613.974.163.92

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

A utoc atégor is ation Es time de s oi c o llec tiv e Engagement af f ec tif

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

104

2.6 Quand tu seras adulte : engagement futur envers la francophonie

La dernière partie du questionnaire présentée aux jeunes leur demandait de se projeter dans l’avenir, quand ils seront adultes, et d’imaginer à quel degré ils seront actifs au sein de la francophonie. Concrètement, le questionnaire demandait aux jeunes de rapporter jusqu’à quel point ils ont l’intention d’avoir une profession et de faire des activités en lien avec une forme quelconque d’engagement francophone. Ils indiquaient à chaque énoncé la mesure dans laquelle leur intention de faire l’activité est forte (1 = très faible, 2 = faible, 3 = modérément faible, 4 = modérée, 5 = modérément forte, 6 = forte et 7 = très forte). Quatre énoncés portent sur la vie personnelle de la personne et quatre autres sur sa vie professionnelle.

Tableau 2.6AIntention de demeurer actif au sein de la francophonie dans la vie personnelle selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Actif dans une association francophone

Faible (%) 28,6 32,9 26,7 21,2 28,5

Modérée (%) 57,1 42,3 53,7 60,0 50,5

Forte (%) 14,3 24,8 19,6 18,8 21,0

Score moyen 3,70 3,78 3,82 3,84 3,80Assister aux activités de la communauté francophone

Faible (%) 28,6 26,8 29,5 29,4 28,5

Modérée (%) 54,3 49,9 52,4 50,6 51,5

Forte (%) 17,1 23,4 18,2 20,0 20,0

Score moyen 3,71 3,92 3,67 3,73 3,76Faire des activités artistiques en français

Faible (%) 32,9 36,5 35,7 31,8 35,5

Modérée (%) 58,6 41,1 47,9 44,7 46,0

Forte (%) 8,6 22,4 16,4 23,5 18,5

Score moyen 3,33 3,64 3,42 3,72 3,51Inscrire tes enfants à l’école francophone

Faible (%) 10,1 15,1 13,0 14,1 13,6

Modérée (%) 40,6 24,7 29,2 34,1 28,7

Forte (%) 49,3 60,3 57,8 51,8 57,7

Score moyen 5,17 5,28 5,30 4,99 5,26Score global 4,00 4,20 4,10 4,10 4,10

105

Si l’on se fie aux quatre énoncés présentés au tableau 2.6A, la force de l’intention de demeurer un membre actif de la francophonie est modérée (score global = 4,10) avec très peu de variation selon la région. À peu près une personne sur cinq affirme avoir une forte intention d’être active au sein d’une association francophone (21,0 %), d’assister aux activités de la communauté francophone (20,0 %) et de faire des activités artistiques en français (18,5 %). Pour ce qui est de l’intention d’inscrire leurs enfants à l’école de langue française, la proportion augmente à trois jeunes sur cinq (57,7 %). La proportion des jeunes de l’Atlantique-Est ayant une forte intention de faire chacune de ces choses est plus faible que chez les jeunes des autres régions. Notamment, le pourcentage de jeunes de cette région ayant une forte intention de faire des activités artistiques en français (8,6 %) est au moins deux fois moins élevé que dans l’ensemble du Canada (18,5 %). Nous trouvons toutefois particulièrement inquiétant que seulement 49,3 %

Tableau 2.6BIntention de demeurer actif au sein de la francophonie dans la vie professionnelle selon la région

Atlantique-Est N.-B. Ontario Ouest-

Nord Canada

Travailler en français

Faible (%) 11,4 14,5 13,9 13,8 14,0

Modérée (%) 62,9 47,9 55,2 59,8 53,5

Forte (%) 25,7 37,6 30,9 26,4 32,5

Score moyen 4,40 4,64 4,53 4,28 4,54Enseigner dans une école francophone

Faible (%) 49,3 46,5 42,1 41,9 44,0

Modérée (%) 37,7 31,4 36,3 38,4 34,9

Forte (%) 13,0 22,1 21,6 19,8 21,1

Score moyen 2,99 3,24 3,35 3,31 3,29Travailler dans une organisme francophone

Faible (%) 32,9 31,2 28,4 24,4 29,3

Modérée (%) 52,9 47,3 49,9 52,3 49,4

Forte (%) 14,3 21,6 21,7 23,3 21,3

Score moyen 3,41 3,68 3,81 3,90 3,74Être un artiste francophone

Faible (%) 48,6 51,6 49,2 40,2 49,3

Modérée (%) 44,3 33,6 37,3 39,1 36,6

Forte (%) 7,1 14,8 13,4 20,7 14,1

Score moyen 2,81 2,95 2,96 3,40 2,98Score global 3,40 3,60 3,70 3,70 3,60

106

des jeunes de cette région et 51,8 % des jeunes de l’Ouest-Nord ont une forte intention d’inscrire leurs enfants à l’école francophone. D’ailleurs, nous ne qualifions pas de très élevés les pourcentages de jeunes au Nouveau-Brunswick (60,3 %) et en Ontario (57,8 %) qui manifestent une forte intention d’inscrire leurs enfants à l’école francophone.

Au tableau 2.6B, nous présentons les réponses à des questions qui dressent le portrait de l’intention des jeunes de poursuivre des carrières en lien avec la francophonie. La première question demande simplement à la personne de rapporter son intention de travailler en français, peu importe le domaine. Cette intention est modérément forte (score moyen = 4,54) avec 32,5 % des jeunes qui affirment avoir une forte intention de travailler en français. Les trois autres questions demandent aux jeunes de rapporter la force de leur intention de mener trois carrières différentes qui les amènerait à être activement engagés au sein de la francophonie. Plus d’une personne sur cinq affirme avoir une forte intention d’enseigner dans une école francophone (21,1 %) ou de travailler dans un organisme francophone (21,3 %). Moins de jeunes (14,1 %) ont une forte intention d’être un artiste francophone. Alors que la force de l’intention de faire carrière en français est semblable chez les jeunes de l’Ouest-Nord, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick (scores globaux de 3,70, de 3,70 et de 3,60, respectivement), celle des jeunes de l’Atlantique-Est tend à être un peu plus faible (score global = 3,40).

Figure 2.6Intention de demeurer actif au sein de la francophonie selon la concentration géographique des francophones

4.844.824.804.614.53

4.014.354.20

4.454.104.053.76

1

2

3

4

5

6

7

0 -9 % 1 0 -2 9 % 3 0 -4 9 % 5 0 -6 9 % 7 0 -8 9 % 9 0 -1 0 0 %

Scor

e m

oyen

V ie prof es s ionnelle V ie pers onelle

0-9 % 10-29 % 30-49 % 50-69 % 70-89 % 90-100 %

107

Nous constatons à la figure 2.6 que l’intention de vivre et de travailler en français tend à augmenter légèrement en fonction de la concentration des francophones dans la région. Nous comparons ici le score global des quatre énoncés sur la vie personnelle aux résultats de l’énoncé portant sur l’intention de travailler en français. Dans les régions à très faible concentration francophone (0 % à 9 %), l’intention de travailler en français est modérée (score moyen = 4,01), alors qu’elle est modérément forte (score moyen = 4,84) dans les régions où les francophones sont fortement majoritaires (plus de 90 %). Pour sa part, l’intention de s’impliquer dans la francophonie passe de 3,76 à 4,35.

Dans le contenu d’une question ouverte, les résultats du questionnaire de l’enquête révèlent que 37,57 % des répondantes et répondants souhaitent poursuivre leur engagement envers la francophonie comparativement à 9,59 % de jeunes qui déclarent ne pas vouloir participer à la francophonie au-delà de leur fréquentation de l’école francophone. Les élèves qui veulent continuer de participer à la francophonie expliquent ce choix par un désir de maintenir leur langue maternelle (6,64 %) (voir le tableau 2.6C).

« Oui, pour ne pas perdre ma langue maternelle »

« Oui, je ne veux pas du tout perdre ma langue. »

« Le français est ma langue que mes parents m’ont apprise. Pour le reste de ma vie, je continuerai à parler en français. C’est tout. »

D’autres réponses font référence aux avantages professionnels et relatifs aux études supérieures (4,82 %).

« Oui, j’espère continuer à la francophonie car sa va m’aider dans le futur et je veut être bonne à parler le français. »

« Oui, je pense de continuer à participer à la francophonie, comme poursuivre mes cours en français après l’école secondaire. »

« Oui, si je peux poursuivre mes études en francais je le ferai et ensuite travailler en francais. »

108

Enfin, certaines réponses soulignent la fierté francophone et la volonté de contribuer à la culture ou à la francophonie (3,12 %).

« Oui car cela aidera à maintenir la francophonie au canada et pour moi même. »

« Oui car c’est important de garder la francophonie dans notre vie »

« Oui je pense a continuer a participer a des chose francophone car c’est un culture que je suis fière de et qui ne devrait pas se faire laisser tomber. »

Tableau 2.6CEn tant qu’élève dans une école francophone, tu participes à la francophonie. Penses-tu continuer à participer à la francophonie? Explique.

Total N=962n= %

Oui, je vais continuer 662 37,57

Aucune réponse 372 21,11

Non, je ne vais pas continuer 169 9,59

Préservation langue maternelle 117 6,64

Important/Adjectif positif 87 4,94

Études/Emplois 85 4,82

Je ne sais pas 83 4,71

Fierté /Francophonie 55 3,12

Non interprétable 33 1,87

Bilingue 32 1,82

Français plus facile/Difficulté en anglais 25 1,42

Autres 14 0,79

Divertissement 11 0,62

Améliorer son français 9 0,51

Car je suis forcé 8 0,45

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Quelques constats

Que pouvons-nous conclure de cette étude dont le but était d’examiner le phénomène de l’appropriation culturelle chez les jeunes inscrits à l’école de langue française en situation

minoritaire au Canada? Quelles tendances se dégagent des nombreux résultats? Quels constats en tirons-nous? Voici les questions qui animent cette dernière partie

de l’étude dans laquelle nous présentons une brève synthèse des résultats. D’abord, nous constatons que la question de l’appropriation culturelle des jeunes est au cœur des préoccupations des conseils scolaires de partout au pays. Une invitation à la participation a été lancée à tous les conseils scolaires francophones en situation minoritaire au Canada. Trente-six (36) écoles de 18 conseils scolaires, soit plus de la moitié de ceux-ci, ont accepté cette invitation. En somme, 1334 élèves de la 10e année de sept provinces et d’un territoire ont participé à l’enquête. Un peu plus de la moitié des élèves sont des

garçons. Plus de 80 % des jeunes ont le français comme langue maternelle (65 % comme unique langue et 15,3 % en combinaison avec l’anglais). Un peu plus de 60 % sont issus de familles endogames francophones et un peu moins de 30 % sont de familles exogames francophone-anglophone. Près de 10 % des jeunes

ont au moins un parent allophone. Le pourcentage de jeunes ayant au moins un parent allophone est toutefois nettement supérieur dans la région Ouest-

Nord où il représente plus de 20 % de l’échantillon. Presque la moitié des jeunes proviennent de l’Ontario, 35,4 % sont du Nouveau-Brunswick,

10,3 % sont de l’Ouest et du Nord et 5,6 % de l’Atlantique-Est. L’Acadie (Nouveau-Brunswick et l’Atlantique-Est) était surreprésentée et l’Ontario

était sous-représenté dans l’échantillon.

Pour ce qui est de la répartition de l’échantillon selon la concentration géographique des francophones, il comporte des jeunes de toute la gamme. Si

nous comparons la répartition de l’échantillon selon cette variable à celle de l’étude pancanadienne de Landry, Allard et Deveau (2009), dans laquelle l’échantillon comprend 65 % des élèves de la 11e année de ces écoles, elle semble relativement représentative. Les différences de pourcentage entre les deux échantillons sont minimes (< 5 %) pour trois des catégories de

pourcentage (10-29 %, 50-69 % et 70-89 %). Les élèves provenant de régions à très forte concentration (90-100 %), principalement du nord

du Nouveau-Brunswick, semblent toutefois sous-représentés dans la présente étude (de l’ordre de 10 %) et les élèves de régions à faible concentration francophone (0-29 %) semblent légèrement surreprésentés (de l’ordre de 10 %).

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Nous tenons ainsi à souligner que l’échantillon n’est pas représentatif de la population des élèves de la 10e année dans les écoles francophones. Nous ne pouvons pas généraliser les tendances de l’échantillon à la population en général. Par exemple, ce n’est pas parce que les jeunes de l’Ontario manifestent un comportement donné plus fréquemment que les jeunes du Nouveau-Brunswick qu’il faut conclure que cette tendance se reproduirait nécessairement dans ces deux provinces. Il est possible qu’il s’agisse de caractéristiques propres aux jeunes des écoles qui ont participé à l’étude. C’est pour cette raison que nous présentons aussi les résultats en fonction de groupes constitués selon la concentration géographique des francophones dans la région. Nous pensons néanmoins que dans l’ensemble — sans être représentatif de la population —, l’échantillon présente les diverses réalités ethnolinguistiques que vivent les francophones en situation minoritaire au Canada (urbaine ou rurale, petite ou grande communauté, faible ou forte concentration francophone).

Le premier objectif de l’étude était de décrire les expériences et les pratiques langagières et culturelles des élèves des écoles francophones en milieu minoritaire. De pair avec cet objectif, nous voulions dépeindre le sens qu’ils attribuent à ces expériences et ces pratiques.

Pour ce qui est des pratiques langagières, force est de constater que la fréquence d’utilisation du français chez les jeunes est en lien direct avec la concentration des francophones. Bien entendu, les résultats confirment que l’utilisation du français comme langue de communication dans la communauté est liée à la concentration géographique des francophones. Plus le pourcentage de francophones dans la région est élevé, plus le français est utilisé. Quoique la relation soit moins forte, il semble que l’utilisation du français dans la famille est aussi en lien avec la concentration des francophones dans la région. L’effet de la concentration géographique des francophones sur l’utilisation du français à l’école est moins marqué. Nous constatons toutefois que dans les régions à plus faible concentration francophone, les jeunes ont tendance à parler aussi souvent en anglais qu’en français entre eux à l’extérieur des cours.

En revanche, la qualité autonomisante des contacts ne semble pas reliée à la concentration des francophones dans la région. Les jeunes de toutes les régions et de toutes les concentrations rapportent qu’en moyenne, leurs enseignants et enseignantes fournissent un soutien modérément fort à leurs sentiments d’autonomie, de compétence et d’appartenance (score global = 4,79). Par ailleurs, les élèves perçoivent leurs enseignants et enseignantes comme des exemples de personnes engagées valorisant la langue et la culture françaises en s’affirmant comme francophones et en revendiquant leurs droits. Ce vécu conscientisant est plus fort (score global = 5,70) que le vécu

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autonomisant. De plus, il semble que les enseignants et enseignantes de régions à faible vitalité francophone font davantage preuve d’engagement que ceux et celles de régions à forte vitalité. Les élèves rapportent toutefois que les enseignantes et enseignants ont plus souvent tendance à valoriser la langue que la culture. Les recherches montrent que ces deux vécus liés à la qualité des contacts sont très fortement liés à la construction identitaire, surtout à l’engagement identitaire (Deveau, Landry et Allard, 2005). Les réponses des jeunes aux questions à réponses ouvertes sur l’école nous confirment qu’ils la considèrent bien plus qu’une place pour apprendre le français. Ils la voient aussi comme un environnement dans lequel ils peuvent grandir en français en nourrissant leur fierté francophone. Alors que plusieurs répondants et répondantes ont fait référence aux avantages personnels utilitaires du bilinguisme, plusieurs réponses ont évoqué le rôle de l’école dans la préservation de la langue française et l’épanouissement de la culture francophone. En ce qui concerne les pratiques culturelles à l’école, les jeunes sont seulement « légèrement plus souvent » en contact avec des produits culturels francophones (score global de 3,70) qu’avec des produits culturels anglophones (score global de 3,20) dans leurs cours. La participation active aux activités culturelles se fait très rarement dans leurs cours dans les deux langues (scores globaux de 2,45 pour les activités francophones et de 2,22 pour les activités anglophones). Dans les activités parascolaires, la consommation de produits culturels et la participation active aux activités en anglais (scores globaux de 3,33 et de 2,26 respectivement) sont aussi fréquentes, sinon plus fréquentes, qu’en français (scores globaux de 3,16 et de 2,23 respectivement). Notamment, ils écoutent souvent de la musique anglophone (score moyen de 4,49) et rarement de la musique francophone (score moyen de 2,74). Nous avons trouvé ce penchant en faveur de la musique anglaise dans toutes les régions géographiques.

Les produits culturels consommés à l’extérieur de l’école sont surtout en anglais (score global de 4,93 comparativement à 2,86 en français). Cette dominance des produits anglophones demeure constante dans toutes les régions où la concentration francophone est inférieure à 90 %. De leur côté, les jeunes des régions où la concentration des francophones excède 90 % consomment aussi souvent les produits francophones (3,98) que les produits anglophones (3,94). Les questions ouvertes de l’enquête confirment toutefois que les adolescentes et adolescents valorisent à la fois les produits culturels francophones et les produits culturels anglophones. De plus, ils accordent une valeur identitaire aux produits francophones et aux produits anglophones, mais on constate que, de façon générale,

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la pratique d’activités en français renforce l’appartenance de ceux qui se considèrent déjà francophones (en raison de la langue maternelle et du milieu familial), tandis que les activités en anglais ont le même effet pour les jeunes qui se considèrent anglophones. Des élèves d’un troisième groupe expliquent qu’ils se sentent bilingues par leur participation à des activités culturelles dans leur langue seconde, qu’ils aient le français ou l’anglais comme langue dominante. D’autres répondantes et répondants n’accordent aucune valeur identitaire à la pratique d’activités francophones ou anglophones. En effet, environ le quart a déclaré que les activités francophones contribuaient à son sentiment d’appartenance, et un autre quart a répondu que les activités anglophones ont une valeur identitaire.

Nous avions aussi comme but de préciser les perceptions et les attitudes envers l’école et la culture francophones de ces élèves. Une série de questions demandaient aux jeunes d’estimer la fréquence des activités et des produits culturels dans les deux langues et une autre série leur demandait de juger la popularité de ces activités auprès des jeunes francophones de leur région. En général, les jeunes ont confirmé que la fréquence relative des activités dépend de la concentration des francophones dans leur région. Les activités et produits anglophones sont plus fréquents dans les régions où les francophones représentent moins de 50 % de la population, ils sont aussi fréquents dans les régions où la concentration des francophones se situe entre 50 % et 89 %, et sont légèrement plus fréquents dans les régions où les francophones représentent plus de 90 % de la population. Alors que la popularité des activités et des produits francophones augmente et que celle des activités et produits anglophones diminue légèrement en fonction de la concentration des francophones, les activités et produits anglophones demeurent plus populaires que ceux en français dans les régions où les francophones représentent moins de 90 % de la population. La préférence pour des produits francophones (scores globaux de 3,47 et de 3,81 comparativement en anglais) est toutefois minime dans ces régions à très forte concentration francophone.

Nous avons aussi sondé les opinions des jeunes au sujet des activités culturelles et de l’animation culturelle dans leur école. Pour ce qui est des activités en général, plus de trois quarts des jeunes sont de l’opinion que ces activités ont un impact positif. Des jeunes ont ajouté que non seulement ces activités sont amusantes et intéressantes, mais aussi qu’elles favorisent l’apprentissage et qu’elles animent leur fierté francophone. Il y a toutefois moins de consensus quand il s’agit de l’animation culturelle comme telle avec seulement 56,5 % des jeunes affirmant que l’impact de celle-ci est « au moins modérément fort ». Par ailleurs, seulement un peu plus de la moitié des jeunes ont indiqué qu’ils ne savent pas s’il y a un animateur culturel ou non dans leur école.

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À partir des réponses des jeunes à une série de questions qui leur demandaient d’indiquer la force de leur désir de consommer divers produits culturels, nous constatons que la majorité des jeunes ont une préférence marquée pour les produits de langue anglaise (score global de 4,54) par rapport aux produits de langue française (score global de 3,03). Cette préférence semble particulièrement forte chez les jeunes de l’Atlantique-Est. Les jeunes des régions à très forte concentration francophone (>90 %) n’ont indiqué aucune préférence, en affirmant un intérêt égal pour les produits des deux langues. En ce qui concerne le désir de faire des activités culturelles, la préférence pour les activités de langue anglaise est moins importante (scores globaux de 2,69 et de 3,82 comparativement au français).

Nous avions comme objectif final de situer l’identité ethnolinguistique des jeunes et leur engagement actuel et futur face à la francophonie. Globalement, les résultats montrent que les jeunes se définissent comme bilingues (score global de 5,49) avec une dominance identitaire francophone dans les régions où les francophones représentent plus de 30 % de la population. Dans les régions à faible concentration francophone (< 30 %), les autodéfinitions francophone et anglophone sont de forces égales. L’engagement identitaire francophone, soit le sentiment d’être semblable aux autres francophones, d’être fier de son identité francophone et d’être engagé dans la cause francophone, est entre « modérément fort » et « assez fort » (scores moyens entre 3,92 et 5,14 respectivement) et ne semble pas varier en fonction de la concentration des francophones. Les réponses aux questions ouvertes confirment le rôle charnière de l’école quant à la construction identitaire des jeunes. C’est à l’école que les jeunes se sentent « le plus francophones ». Ils rapportent que l’école, de concert avec les manifestations culturelles, contribue de façon très importante à animer leur fierté francophone. L’engagement francophone futur des jeunes a été évalué à partir d’une série de questions demandant aux jeunes s’ils avaient l’intention de demeurer actifs au sein de la francophonie. Près de 40 % des jeunes affirment vouloir s’engager comme francophones quand ils seront adultes alors que moins de 10 % déclarent le contraire. La grande majorité des jeunes ont l’intention de travailler en français (86,0 %) et un bon nombre songe sérieusement à la possibilité d’enseigner dans une école francophone (56,0 %). Cet engagement semble être toutefois mitigé chez plusieurs d’entre eux quand on considère que si la grande majorité (86,4 %) des jeunes ont l’intention d’inscrire leurs enfants à l’école francophone, cette intention n’est que modérément forte chez 28,7 % des jeunes.

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En somme, les résultats confirment que les élèves des écoles de langue française en milieu minoritaire au Canada vivent des réalités bilingues, voire parfois multilingues, qui varient selon la concentration des francophones dans leur région. Pour un nombre croissant d’entre eux, l’école constitue l’unique milieu de vie francophone dans lequel ils évoluent. L’exogamie (francophone-anglophone et francophone-allophone) et l’ouverture de la francophonie canadienne à l’immigration internationale entrainent une diversité linguistique et culturelle qui fait en sorte qu’un nombre important et croissant d’élèves francophones ne provient plus de familles acadiennes et canadiennes-françaises typiques.

Les jeunes sont en contact constant avec la culture anglo-américaine par l’intermédiaire des médias anglophones. Les produits de cette culture s’infiltrent aussi à l’école. Par exemple, les jeunes rapportent écouter plus souvent de la musique anglophone et consulter davantage de ressources Internet de langue anglaise dans le cadre scolaire. Généralement, ils connaissent mieux cette culture et la majorité préfère ces produits, ce qui n’est pas sans conséquence sur le plan identitaire. Mais, comment peut-on s’attendre qu’ils préfèrent la culture française quand de toute évidence ils la connaissent aussi peu?

Les résultats révèlent toutefois que les jeunes qui sont régulièrement en contact avec les produits culturels francophones et qui participent à des activités culturelles francophones ont très souvent tendance à accorder une très grande signification identitaire à ces pratiques. Il semble que ces jeunes accordent une plus grande valeur identitaire à ces pratiques en français qu’à celles en anglais. Nous constatons aussi que ces mêmes jeunes créent surtout des produits culturels francophones (musique, écriture, Internet…) et nous pouvons penser que la production culturelle contribue davantage à la construction identitaire que la consommation culturelle étant donné qu’elle exige un engagement et une activité plus réfléchie, stratégique et soutenue. Le Rapport d’analyse des entrevues de groupe y fait amplement référence (Dallaire et Deveau, 2009). Il faudrait toutefois poursuivre l’analyse des données pour vérifier cette prémisse.

En terminant, les constats que nous tirons de la présente étude sont nombreux et ils ouvrent la voie à de multiples pistes de réflexion et d’action possibles. La Synthèse de l’enquête, troisième volet de la série L’appropriation culturelle des jeunes à l’école secondaire francophone en milieu minoritaire permet d’explorer ces pistes.

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L’appropriation culturelle des jeunes à l’école secondaire

francophone en milieu minoritaireRésultats de l’enquête pancanadienne

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