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ouvertures économiques Principes de l’économie Gregory N. Mankiw • Mark P. Taylor 5 e édition

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    Principes de l’économieGregory N. Mankiw • Mark P. Taylor

    5e édition

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    Le « Mankiw-Taylor » est un manuel de référence dans l’enseignement des principes de l’économie. Régu-lièrement actualisé et enrichi, il conserve dans cette 5e édition la clarté, la progressivité et la grande qualité pédagogique qui incitent les étudiants à s’initier par eux-mêmes au raisonnement économique et qui ont fait le succès de l’édition originale.

    L’ouvrage passe en revue tous les grands thèmes et les problé matiques de la microéconomie, puis de la macro-économie. Les 38 chapitres traitent des questions au cœur de l’analyse économique standard et abordent les principes et les pratiques de l’économie comportementale. Forts de ces bases solides, les étudiants sont prêts à aborder une approche plus formalisée des concepts économiques. Ils sont aussi appelés à développer leur esprit critique.

    Cette 5e édition européenne suit la structure d’un en-seignement universitaire d’économie en Europe. Elle présente les idées, les concepts et les variables clés de l’analyse économique. Les éléments essentiels de la forma-lisation mathématique sont présentés, de manière acces-sible et efficace. En marge de l’exposition de la « théorie économique standard », l’ouvrage réalise des incursions dans le domaine de l’économie comportementale, des théories non orthodoxes, de la théorie du choix public et des sciences politiques. Ainsi, il reste à ce jour un ouvrage sans égal.

    Les études de cas faisant référence aux économies émer-gentes et à l’Union économique et monétaire européenne et les articles issus de la presse économique ont été renou-velés en quasi- totalité et les statistiques conjoncturelles ont été mises à jour. Un nouveau chapitre est consacré à l’analyse des causes de la crise financière. La progression du raisonnement économique est ponctuée de questions qui permettent aux étudiants de faire le point sur ce qu’ils ont compris et sur ce qu’ils doivent encore travailler.

    Principes de l’économie réussit le tour de force de sensi-biliser le lecteur novice en économie à l’importance des hypothèses sous-jacentes aux mécanismes économiques, telles que celles portant sur l’information préalable aux décisions individuelles, ou bien la référence aux situations d’équilibre. En cela, cet ouvrage complète et approfondit les développements de la version originale.

    Conception et réalisation des compléments numériques par Franck Jovanovic

    (Présentation page XV)

    Compléments enseignants, voir page XIX

    Cet ouvrage constitue la version révisée, enrichie et mise à jour d’un best-seller mondial. Il s’adresse aux étudiants de premier cycle universitaire, d’écoles de commerce ou de MBA qui souhaitent comprendre comment il est possible d’analyser de manière objective le fonctionnement de l’économie mondiale contemporaine.

    Professeur d’économie à l’Université de Harvard, Gregory N. Mankiw y enseigne la macroéconomie en 1er et en 2e cycles. Ses recherches couvrent un large champ et portent sur le comportement des consommateurs, les marchés financiers, les politiques monétaire et budgétaire, ainsi que la croissance économique. Il dirige aussi le Programme d’économie monétaire du National Bureau of Economic Research et est conseiller auprès de la Federal Reserve Bank de Boston et du Congressional Budget Office.

    Mark Taylor est professeur de finance et de macroéconomie à l’Université de Warwick (GB). Il a été économiste senior au FMI et conseiller auprès de la Banque d’Angleterre. Il a aussi été conseiller auprès de la Banque Mondiale. Il est spécialiste des taux d’intérêt et de finance internationale. Il fait partie des économistes les plus cités au monde.

    Révision scientifique de Chantal Kegels et Vincent FrogneuxTraduction d’Emmanuelle Ide

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    www.deboecksuperieur.com

    ISBN 978-2-8073-1321-7ISSN 2030-501X

    9782807313217_MANECO_CV.indd Toutes les pages 14/12/2018 11:37

  • Principes de l’économie

  • Principes de l’économieN. Gregory Mankiw • Mark P. Taylor

    5e édition

  • Ouvrage original :Economics, 4th Edition by N. Gregory Mankiw and Mark P. TaylorISBN 978-1-4737-2533-1© 2017, Cengage Learning EMEAAll Rights Reserved

    Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboecksuperieur.com

    © De Boeck Supérieur s.a., 2019 5e édition Rue du Bosquet, 7 – B-1348 Louvain-la-Neuve Pour la traduction française Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie)

    partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme ou de quelque manière que ce soit.

    Dépôt légal : 2019/13647/012 Bibliothèque nationale, Paris : janvier 2019 ISSN : 2030-501X Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2019/13647/012 ISBN : 978-2-8073-1321-7

  • SOMMAIRE

    Les auteurs ................................................................................................................. IX

    Avant-propos .............................................................................................................. XI

    Remerciements ..........................................................................................................XIII

    Les compléments numériques ....................................................................................... XV

    PART I E 1

    Introduction à l’économie

    Chapitre 1 Qu’est-ce que la science économique ? ...................................................3

    Chapitre 2 Penser comme un économiste ............................................................... 21

    PART I E 2

    L’offre et la demande : comment fonctionnent les marchés

    Chapitre 3 Les forces du marché : l’offre et la demande ......................................... 41

    Chapitre 4 L’élasticité et ses applications ................................................................ 69

    Chapitre 5 La formation de la demande : la théorie du choix du consommateur ..... 97

    Chapitre 6 La formation de l’offre : les firmes sur des marchés concurrentiels ........ 135

    PART I E 3

    Les marchés, l’efficacité et le bien-être

    Chapitre 7 Les consommateurs, les producteurs et l’efficacité des marchés ............ 177

    Chapitre 8 L’offre, la demande et les politiques publiques .................................... 199

  • VIPRINCIPES DE L’ÉCONOMIE

    SOMMAIRE

    PART I E 4L’économie du secteur public

    Chapitre 9 le système fiscal .................................................................................. 219

    PART I E 5Allocations inefficaces du marché

    Chapitre 10 Biens publics, ressources communes et biens tutélaires ...................... 245

    Chapitre 11 Échec de marché et externalités ........................................................ 263

    Chapitre 12 Information et économie comportementale......................................... 295

    PART I E 6

    Comportement des firmes et structures de marché

    Chapitre 13 Les décisions de production des firmes .............................................. 315

    Chapitre 14 Structures de marché I : le monopole ................................................. 329

    Chapitre 15 Structures de marché II : la concurrence monopolistique .................... 361

    Chapitre 16 Structures de marché III : l’oligopole .................................................. 379

    PART I E 7

    Les marchés des facteurs de productionChapitre 17 L’économie des marchés des facteurs ................................................ 409

    PART I E 8

    Inégalités

    Chapitre 18 Inégalités de revenu et pauvreté ........................................................ 449

    PART I E 9

    L’échange

    Chapitre 19 Interdépendances et gains à l’échange ............................................. 477

  • VIIPrincipes de l’économie

    SOMMAIRE

    MACROÉCONOMIE – PROLOGUE ...................................................................... 515

    PART I E 10

    Les données de la macroéconomie

    Chapitre 20 Mesurer le bien-être d’une nation ..................................................... 525

    Chapitre 21 Mesurer le coût de la vie .................................................................. 549

    PART I E 11

    L’économie réelle à long terme

    Chapitre 22 Production et croissance ................................................................... 569

    Chapitre 23 Le chômage ...................................................................................... 601

    PART I E 12

    Les taux d’intérêt, la monnaie et les prix à long terme

    Chapitre 24 L’épargne, l’investissement et le système financier ............................. 631

    Chapitre 25 Les outils de base de la finance ........................................................ 657

    Chapitre 26 Questions relatives aux marchés financiers........................................ 673

    Chapitre 27 Le système monétaire ........................................................................ 699

    Chapitre 28 Croissance de la masse monétaire et inflation ................................... 721

    PART I E 13

    La macroéconomie des économies ouvertes

    Chapitre 29 Macroéconomie ouverte : les concepts de base .................................. 749

    Chapitre 30 Une théorie macroéconomique de l’économie ouverte ....................... 767

  • VIIIPRINCIPES DE L’ÉCONOMIE

    SOMMAIRE

    PART I E 14

    Les fluctuations économiques de court terme

    Chapitre 31 Les cycles économiques ..................................................................... 787

    Chapitre 32 L’économie keynésienne et l’analyse IS-LM ........................................ 809

    Chapitre 33 La demande agrégée et l’offre agrégée ............................................ 837

    Chapitre 34 L’influence de la politique monétaire et de la politique budgétairesur la demande agrégée .................................................................. 863

    Chapitre 35 L’arbitrage de court terme entre inflation et chômage ........................ 885

    Chapitre 36 Les politiques de l’offre ..................................................................... 919

    PART I E 15

    Macroéconomie internationale

    Chapitre 37 Les zones monétaires et l’union monétaire européenne ...................... 937

    Chapitre 38 La crise financière et la dette souveraine ........................................... 961

    Glossaire .................................................................................................................... 985

    Index ......................................................................................................................... 999

  • LES AUTEURS

    N. GREGORY MANKIW est le professeur d’économie Robert M Beren à l’Université de Harvard. Il a étudié l’éco-nomie à l’Université de Princeton et au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il a enseigné la macroé-conomie, la micro économie, les statistiques et les principes de l’économie. Le professeur Mankiw est un écrivain très prolifique et est aussi très présent dans les débats académiques et politiques. En plus de ses activi-tés d’enseignement, de recherche et d’écriture, le professeur Mankiw a été chercheur associé au National Bureau of Economic Research (NBER) et conseiller auprès de la Réserve fédérale de Boston et de New York et du Congressional Budget Office (Bureau du Budget du Congrès américain). De 2003 à 2005, il a été pré-sident du US President’s Council of Economic Advisors (littéralement, président du Conseil des Conseillers économiques du Président américain). Il a aussi été conseiller de Mitt Romney lors de la campagne électorale américaine de 2012.

    MARK P. TAYLOR est doyen de la Business School John M Olin de l’Université Washington et ancien doyen de la Business School de l’Université de Warwick au Royaume-Uni. Il est diplômé en philosophie, en science politique et en économie de l’Université d’Oxford et a obtenu un master, puis un doctorat en économie et finance internationale à l’Université de Londres. Le professeur Taylor a enseigné l’économie et la finance dans de nombreuses universités (incluant Warwick, Oxford et New York) et à des niveaux différents (depuis des cours d’introduction jusqu’à des cours de 3e cycle). Il a été économiste senior auprès des Fonds Monétaires Internationaux et de la Banque d’Angleterre et avant d’être nommé doyen de la Business School de l’Université de Warwick, il a été directeur général de BlackRock, le plus grand organisme de placement collectif au monde. Il était en charge de l’étude de l’allocation internationale des actifs sur base de l’analyse macroéconomique.Ses travaux ont été publiés dans des revues académiques et il fait partie aujourd’hui des économistes les plus cités dans le monde de la recherche. Il a également été membre du groupe consultatif académique de la revue Fair and Effective Markets de la Banque d’Angleterre.

    LE CONTRIBUTEURANDREW ASHWIN a plus de 20 ans d’expérience en tant que professeur d’économie. Il est titulaire d’un MBA de l’Université de Hull et d’un doctorat portant sur la notion de seuil en économie de l’Université de Leicester. Andrew est un auteur expérimenté qui a conçu des manuels pour étudiants de différents niveaux et qui a publié dans des revues plusieurs articles liés à ses recherches de doctorat. Andrew a été président du collège des exa-minateurs d’un organisme d’accréditation en économie et gestion de premier plan en Angleterre et est consul-tant pour le régulateur britannique Ofqual. Il développe un intérêt particulier pour l’enseignement et l’évaluation en économie et est membre expert du Chartered Institute of Educational Assessors. Il est aussi éditeur de la revue de l’Economics, Business and Enterprise Association (EBEA).

  • X LES AUTEURS

    PRINCIPES DE L’ÉCONOMIE

    CONTRIBUTEURS À L’ÉDITION FRANÇAISE

    FRANCK JOVANOVIC est professeur de finance à l’Université de Leicester. Il a acquis une expertise dans la créa-tion de cours en ligne basés sur les nouvelles technologies lorsqu’il était en poste à la TELUQ – l’Université à distance et en ligne du Québec. Il a développé une expertise pédagogique à travers les postes et responsabilités qu’il a occupés dans des universités en France, au Canada, en Côte d’Ivoire et en Grande-Bretagne (incluant HEC Montréal, l’UQAM, l’Université York, l’Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne, l’Université d’Angers, l’Université d’Orléans, l’Institut Universitaire d’Abidjan), et conseille aujourd’hui des universités sur l’inté-gration de nouvelles technologies et pratiques pédagogiques dans leurs cours. Ses recherches portent sur l’éco-nomie financière, ses fondements, son influence sur les marchés financiers, et ses liens avec l’éconophysique. Ses travaux ont été publiés dans de nombreuses revues académiques et ouvrages. Il a également été consultant ou analyste pour l’OCDE, l’Agence Française de Développement et le Ministère français de l’Économie et des Finances, et pour des organisations professionnelles (comme la compagnie nationale des commissaires aux comptes ou la Fédération Française de la Franchise).

    VINCENT FROGNEUX est titulaire d’un doctorat en Sciences économiques de l’Université de Namur. Il est membre de l’équipe Finances publiques du Bureau fédéral du Plan belge. Il enseigne des cours de politiques économiques et de finances publiques dans le master commun de l’Université de Namur et de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain). Il a enseigné des cours de microéconomie, croissance économique et commerce international à l’Université de Namur.

    CHANTAL KEGELS est titulaire d’un doctorat en Sciences économiques de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain). Elle coordonne l’équipe Études Structurelles du Bureau fédéral du Plan belge. A ce titre, elle participe à des groupes de travail technique tant à la Commission européenne qu’à l’OCDE. Elle enseigne le cours de Politiques économiques et finances publiques dans le master commun de l’Université de Namur et de l’UCLouvain. Elle a enseigné des cours de systèmes bancaires et marchés financiers, politique économique et économie de l’innovation à l’Université catholique de Louvain.

    EMMANUELLE IDE a fait des études de langues modernes à l’UCLouvain où elle s’est concentrée sur l’anglais et l’espagnol. Son diplôme en poche, elle se redirige ensuite vers la communication et travaille toujours dans des environnements internationaux et multilingues. En 2016, vient alors l’opportunité de relever un nouveau défi : traduire un livre. Quelques traductions plus tard, la voilà devenue traductrice pour de bon.

  • AVANT-PROPOS

    Cette cinquième édition française de « Principes de l’Économie » (traduction de la 4e édition anglaise) reflète l’évolution de la discipline. L’économie a fait et continue de faire l’objet d’un certain examen de conscience après de vives critiques à la suite de la crise financière. Des universitaires du Royaume-Uni et d’Europe se sont engagés dans un débat animé sur l’orientation future du contenu de la matière, à la fois dans la manière dont il est enseigné au niveau du premier cycle et dans la manière dont la recherche sur le développement de nouvelles connaissances devrait être menée. Cette nouvelle édition cherche à refléter une partie de ce débat tout en conservant un aspect et une structure familiers. Les lecteurs sont priés de noter que cette édition adapte l’ou-vrage « Economics » de Greg Mankiw – ouvrage de premier cycle le plus vendu aux États-Unis – aux besoins des étudiants et des enseignants du marché britannique et européen. Au fur et à mesure que chaque nouvelle édition est écrite, l’adaptation évolue et développe une identité distincte de l’édition originale américaine sur laquelle elle est basée. Les commentaires et réactions sur cette nouvelle édition anglaise doivent être adressés à l’équipe éditoriale de Cengage EMEA pour transmission aux auteurs via [email protected]

    Nous avons cherché à conserver le style d’écriture dynamique et attrayant et à continuer d’avoir à l’esprit l’étu-diant novice en économie. L’utilisation d’exemples et les études de cas et les articles de presse aident à donner un certain contexte à la théorie et à la discussion tout au long du texte. Un livre complémentaire (existe unique-ment en anglais), Maths for Mankiw & Taylor Economics, a été produit parallèlement et cherche à développer certains des éléments mathématiques du texte. MindTap (Plateforme en anglais) fournit une mine de ressources et de soutien pour l’enseignement et l’apprentissage de l’économie au niveau du premier cycle et comprend des tâches d’évaluation assignables, des vidéos, des études de cas, etc. afin de fournir tout ce dont vous avez besoin pour vos études de premier cycle dans un seul endroit.

    Bienvenue dans le monde merveilleux de l’économie – apprenez à penser comme un économiste et un nouveau monde s’ouvre à vous.

  • REMERCIEMENTS

    Michael Barrow, University of Sussex, Royaume-UniBrian Bell, London School of Economics, Royaume-UniKeith Bender, The University of Aberdeen, Royaume-UniThomas Braeuninger, University of Mannheim, Alle-magneKlaas De Brucker, Vlekho Business School, BelgiqueEleanor Denny, Trinity College Dublin, IrlandeAnna Maria Fiori, IESEG School of Management, FranceDarragh Flannery, University of Limerick, IrlandeGaia Garino, University of Leicester, Royaume-UniChris Grammenos, American College of Thessaloniki, GrèceGetinet Haile, University of Nottingham, Royaume-UniLuc Hens, Vrije University, BelgiqueGiancarlo Ianulardo, University of Exeter, Royaume-UniWilliam Jackson, University of York, Royaume-UniColin Jennings, King’s College London, Royaume-Uni

    Sarah Louise Jewell, University of Reading, Royaume-UniArie Kroon, Utrecht Hogeschool, Pays-BasJassodra Maharaj, University of East London, Royaume- UniPaul Melessen, Hogeschool van Amsterdam, Pays-BasJørn Rattsø, Norwegian University of Science &Tech-nology, NorvègeFrédéric Robert-Nicoud, University of Geneva, SuisseJack Rogers, University of Exeter, Royaume-UniErich Ruppert, Hochschule Aschaffenburg, AllemagneNoel Russell, University of Manchester, Royaume-UniMunacinga Simatele, University of Hertfordshire, Royaume-UniRobert Simmons, University of Lancaster, Royaume-UniAlison Sinclair, University of Nottingham, Royaume-UniReto Schleiniger, Zürich University of Applied Scien-ces, Suisse

    L’éditeur anglais souhaite également remercier Neil Reaich et Brian Henry (INSEAD, France) pour leurs contributions aux ressources en ligne (pour l’édition anglaise).

  • Les compléments multimédias associés aux Principes de l’économie de Mankiw-Taylor ont été conçus pour offrir une expérience d’apprentissage interactive. Avec ces compléments, les étudiants sont actifs : ils inter-agissent avec le contenu du manuel, visualisent les effets concrets de certains événements, reconstruisent par eux-mêmes les concepts économiques et leur utilisation.

    Les compléments sont insérés sous forme de pictogrammes dans la version numérique NOTO. Ils précisent, détaillent et approfondissent les sections et les notions importantes des principaux chapitres pour conduire les étudiants à s’approprier par eux-mêmes les connaissances. Ils incluent des documents addition-nels, des animations et des explications supplémentaires à celles comprises dans le manuel. Ils incluent aussi des questions/réponses pour permettre aux étudiants de s’assurer par eux-mêmes de la maîtrise des notions, définitions et concepts importants. Ils comprennent également un grand nombre de graphiques, figures et tableaux en complément de ceux du manuel. Les compléments ont ainsi été conçus pour inciter les étudiants à développer leur esprit critique lorsqu’ils lisent un ouvrage et à faire des liens entre leurs lectures et leurs connaissances préalablement acquises.

    Pour chacun des principaux chapitres, des exercices sont proposés. Ces exercices sont de niveaux de difficulté croissants et possèdent tous un solutionnaire détaillé. Les étudiants peuvent ainsi évaluer leur appren-tissage et se préparer efficacement à leurs examens. Il est possible d’imprimer ces exercices ou leur solution au besoin.

    Enfin, un livret de rappels mathématiques et un livret de rappels méthodologiques. Ces livrets per-mettent aux étudiants de réviser les mathématiques nécessaires à la compréhension du manuel. Les rappels méthodologiques sont fournis pour aider les étudiants à présenter leurs réponses lors d’examens et de travaux.

    DES OUTILS INTERACTIFS ET INNOVANTS

    Les compléments multimédias associés aux Principes de l’économie de Mankiw-Taylor offrent plusieurs outils interactifs et innovants.

    LES COMPLÉMENTS NUMÉRIQUES

  • XVI LES COMPLÉMENTS NUMÉRIQUES

    PRINCIPES DE L’ÉCONOMIE

    Des animations avec voix-off

    Les compléments multimédias et les exercices comptent plus d’une centaine d’animations avec voix-off.

    Ces animations permettent de suivre visuellement la manière dont certains graphiques ou figures du manuel sont construits, tout en écoutant les commentaires.

    Elles offrent une version animée de certains raisonnements du manuel.

  • XVIILES COMPLÉMENTS NUMÉRIQUES

    Principes de l’économie

    Elles permettent d’approfondir certaines affirmations ou concepts du manuel difficilement accessibles au premier abord.

    Par ailleurs, certaines animations ont été scénarisées pour familiariser les étudiants avec les raisonne-ments théoriques sous-jacents utilisés dans les outils de simulation interactifs.

    Vidéos85 exercices sont corrigés à l’aide de vidéos.

    Ces vidéos ont été développées pour faciliter l’apprentissage de concepts économiques abstraits. En visualisant la manière dont un économiste pose puis résout un problème donné, les étudiants acquièrent des réflexes qu’ils peuvent ensuite mobiliser dans leurs échanges avec leurs professeurs ou lors de leurs examens. Par ailleurs, ces vidéos permettent de revoir à loisir les corrections de ces exercices.

  • XVIII LES COMPLÉMENTS NUMÉRIQUES

    PRINCIPES DE L’ÉCONOMIE

    Certaines démonstrations sont également faites à l’aide de vidéos, afin d’aider les étudiants à les assi-miler.

    UN APPRENTISSAGE FACILITÉLes compléments associés aux Principes de l’économie de Mankiw-Taylor facilitent l’acquisition des connais-sances en associant les trois systèmes de perception actifs dans tout apprentissage : le visuel, l’auditif et le kinesthésique.

    Les animations avec voix-off font appel au système de perception visuel et auditif des étudiants. Une centaine de problèmes de synthèse sont corrigés par des vidéos permettant aux étudiants de visualiser et d’écou-ter la manière dont un économiste pose puis résout un problème donné.

    De la même manière, tout au long de l’analyse guidée, l’attention des étudiants est sollicitée par des questions sur les concepts théoriques immédiatement abordés dont la réponse est directement accessible.

    REMERCIEMENTSMatthieu Ballandonne – Université d’AngersÉlodie Boissières – TÉLUQCharles-Étienne Boulé – TÉLUQKevin Boyer – TÉLUQJacqueline Chevalier – TÉLUQMélanie Denis – TÉLUQAnnick Desmeules-Paré – TÉLUQMichel Dion – TÉLUQMélanie Dionne – TÉLUQJean-Charles Dormeux – TÉLUQNathalie Elgrably – HEC MontréalPhilippe Le Gall – Université d’AngersSteve Maranda – TÉLUQAlice Martin – TÉLUQMathieu Moreau – TÉLUQ

  • XIXLES COMPLÉMENTS NUMÉRIQUES

    Principes de l’économie

    Sébastien Patenaude – TÉLUQFrance Renaud – TÉLUQ et HEC MontréalSonia Ruel – TÉLUQChristine Simard – TÉLUQ

    COMPLÉMENTS POUR ENSEIGNANTSDes compléments en anglais réservés aux enseignants sont disponibles sur demande.Pour les recevoir, il suffit de nous contacter à l’adresse [email protected].

  • PART

    IE1

    1 Qu’est-ce que la science économique ?

    2 Penser comme un économiste

    INTRODUCTION À L’ÉCONOMIE

  • 1. L’économie et le système économique 4

    2. La manière dont les individus prennent des décisions 6

    3. La manière dont les individus interagissent 9

    4. Comment fonctionne l’économie dans son ensemble ? 13

    QU’EST-CE QUE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE ?

    CH

    API

    TRE

    1

  • 4QU’EST-CE QUE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE ?

    CHAPITRE 1

    1. L’ÉCONOMIE ET LE SYSTÈME ÉCONOMIQUEDes milliards de personnes dans le monde prennent chaque jour des décisions concernant des éléments fonda-mentaux de la vie tels que la nourriture, l’habillement, le logement ou comment répartir leur temps libre entre loisirs et tâches domestiques. Prendre ce type de décisions implique une interaction avec d’autres personnes ainsi que le gouvernement ou les organisations professionnelles. Ces individus peuvent être des mères, des pères, des fils, des filles, des soignants, des employeurs, des employés, des travailleurs à domicile, des produc-teurs, des consommateurs, des épargnants, des contribuables ou des bénéficiaires de prestations sociales. Une majeure partie de ces interactions – mais pas toutes – sont liées à une forme d’échange, impliquant habituelle-ment l’utilisation d’un moyen d’échange comme la monnaie, mais aussi parfois, l’échange direct de biens ou de services. Ces individus achètent des biens et des services pour leur consommation. Ils fournissent aussi les intrants dans la production : la terre, la main-d’œuvre et le capital. Nous désignons ces individus de manière collective comme étant les ménages. Les organisations qui achètent les facteurs de production et les utilisent pour produire des biens et des services sont désignées de façon collective comme étant les entreprises.

    La quantité d’interactions entre les ménages et les entreprises, c’est-à-dire le nombre d’achats et de ventes qui ont lieu – représente le niveau de l’activité économique. Plus il y a d’achats et de ventes, plus le niveau d’activité économique est élevé. Les ménages et les entreprises d’une région géographique donnée forment ce que l’on appelle l’économie.

    Les sciences économiques étudient les interactions entre les ménages et les entreprises sous forme d’échanges. Cela couvre également les situations dans lesquelles il y a une production non rémunérée, comme s’occuper d’un proche malade ou être femmes ou hommes au foyer. Ces sciences explorent la manière dont les individus gagnent leur vie, comment les ressources sont allouées entre les nombreux usages différents auxquels elles pourraient être affectées et la façon dont nos activités influencent non seulement notre propre bien-être, mais aussi celui des autres et/ou l’environnement.

    ➤ Activité économiquele nombre d’achats et de ventes qui ont lieu dans l’économie sur une période de temps déterminée

    ➤ Économietoutes les activités de production et d’échanges qui ont lieu

    1.1 Le problème économiqueChaque économie doit répondre à trois questions :

    • Quels biens et services produire ?• Comment produire ces biens et services ?• À qui délivrer ces biens et services ?

    Pour répondre à ces questions, les économies disposent de ressources qui peuvent être classées en 3 catégories :

    • la terre – Il s’agit de toutes les ressources naturelles de la planète. Elles incluent les minerais de fer, d’argent, d’or, de cuivre, les poissons des océans, le charbon et toutes les ressources alimentaires issues de la terre.

    • le travail – Il s’agit de l’effort humain, physique et intellectuel, appliqué à la production. Les activités d’un technicien qui fabrique des outils de précision, d’un banquier spécialisé dans les investissements,

  • 5L’économie et le système économique

    CHAPITRE 1

    d’une personne effectuant des soins non rémunérés, d’un balayeur, d’un enseignant sont toutes des formes de travail.

    • le capital – Il s’agit de l’équipement et des bâtiments utilisés pour produire des biens et des services. Les biens de capital incluent les machines dans les usines, les bâtiments, les tracteurs, les ordinateurs, les fours… en bref, tout ce qui n’a pas d’autre destination que la contribution à la production.

    ➤ Terretoutes les ressources naturelles de la planète

    ➤ Travaill’effort humain, intellectuel et physique, dédié à la production

    ➤ Capitall’équipement et les bâtiments utilisés pour produire des biens et services

    1.2 Rareté et choixNous supposons généralement que ces ressources sont rares par rapport à la demande pour elles. De même, comme membres d’un ménage, nous n’avons pas la possibilité de satisfaire tous nos besoins et toutes nos envies. Nos besoins comprennent les besoins élémentaires nécessaires pour survivre comme nourriture et bois-sons, vêtements, abri et soins santé. Nos envies comprennent aussi les choses dont nous pensons avoir besoin pour une vie plus confortable et plus agréable : vacances, différents types de vêtements, smartphones, meubles et aménagement intérieur… Nos exigences par rapport à ces désirs et besoins sont généralement plus grandes que notre capacité à les satisfaire. La rareté signifie que les ressources de la société sont limitées. Elle ne peut donc pas produire tous les biens et services désirés par les individus. De la même manière qu’un ménage ne peut pas donner à chacun de ses membres tout ce qu’il désire, une société ne peut pas faire accéder chaque individu au niveau de vie auquel il aspire. À cause de cette tension entre nos désirs, nos besoins et la rareté, des décisions de répartition des ressources doivent être prises par les ménages et les entreprises dans le but de cor-respondre au mieux à leurs envies et leurs besoins.

    ➤ La rareté la nature limitée des ressources de la société

    L’économie étudie les problèmes découlant de ces prises de décisions par les ménages et les entreprises à la suite de cette tension. Une définition typique des manuels d’économie dirait que c’est l’étude de la façon dont la société fait des choix dans la gestion de ses ressources rares et les conséquences de ces choix. Cette définition peut, cependant, masquer la complexité et l’étendue de la portée de l’économie. Nous pourrions caractériser les ménages comme ayant des besoins illimités, mais tout le monde dans la société n’est pas matérialiste. Or, c’est ce que l’idée de besoins illimités pourrait impliquer. Certaines personnes sont en effet plus facilement contentes que d’autres. Leurs choix sont alors basés sur ce qu’ils considèrent comme étant important. Ces choix n’en sont pas moins valables ou importants et reflètent la complexité du sujet. Certaines personnes choisissent de maintenir leur niveau de vie grâce au crime. Choisir de recourir au crime a des raisons et des conséquences. Un économiste sera autant intéressé par ces raisons-là que par celles qui mènent les entreprises à choisir de faire de la publicité pour leurs produits ou par celles des banques centrales pour prendre des décisions de politique monétaire.

    ➤ L’économieest l’étude de la manière dont la société gère ses ressources rares

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    CHAPITRE 1

    Certains pourraient souligner que l’idée même de la rareté devrait être questionnée dans certains cas. En Grèce, en Espagne et dans d’autres pays européens, des millions de personnes voudraient bien pouvoir travailler, mais elles ne trouvent pas d’emploi. Nous pourrions alors dire que le travail, dans cette situation, n’est pas une rareté. En revanche, les offres d’emploi le sont. Les économistes seront intéressés par la manière dont de telles situations surviennent et ce qui pourrait être fait pour éviter les problèmes causés par des taux de chômage élevés.

    L’économie a donc beaucoup de facettes, mais elle a des idées centrales qui aident à définir le domaine d’étude, même si l’économie s’appuie sur des disciplines connexes telles que la psychologie, la sociologie, le droit, l’anthropologie, la géographie, les statistiques et les mathématiques. Ces idées centrales offrent les thèmes sur lesquels ce livre est construit et qui constituent la base pour les étudiants en première année de bachelier.

    2. LA MANIÈRE DONT LES INDIVIDUS PRENNENT DES DÉCISIONSLe comportement d’une économie reflète le comportement des individus qui la composent. Pour cette raison, nous pouvons explorer les problèmes qui surviennent lorsque des individus prennent des décisions.

    2.1 Les individus font face aux arbitragesLes ménages et les entreprises doivent faire des choix. Ils doivent pour ce faire envisager les bénéfices que rapporterait une action par rapport à une autre. Pour obtenir une chose que nous aimons, nous devons généra-lement renoncer à une chose que nous aimons aussi. Prendre des décisions demande de troquer les bénéfices d’une action contre les bénéfices d’une autre.

    Considérons un étudiant qui doit décider de quelle manière il va répartir la ressource la plus importante dont il dispose – son temps. Il peut passer tout son temps à étudier dans le but d’avoir de meilleures notes, il peut consacrer son temps à ses loisirs qui pourraient lui apporter d’autres bénéfices, ou alors, il peut partager son temps entre ces deux activités. Pour chaque heure qu’il passe à étudier une matière, il renonce à une heure qu’il aurait pu passer à faire du sport, à regarder la télévision, à faire la sieste ou à travailler à temps partiel pour gagner un peu d’argent de poche.

    Une entreprise pourrait avoir à choisir entre investir dans un nouveau produit ou un nouveau système de comptabilité. Tous deux apporteront des bénéfices. Le nouveau produit pourrait créer de nouvelles recettes et davantage de profits et le système de comptabilité pourrait rendre le contrôle des coûts plus efficace et donc aussi à générer davantage de profits. Si les fonds de l’entreprise qui sont limités sont investis dans l’acquisition du système de comptabilité, l’entreprise doit renoncer aux bénéfices que le nouveau produit aurait pu générer.

    Lorsque les individus sont regroupés au sein de sociétés, ils font face à différents types de compromis qui soulignent les interactions des individus et des entreprises à l’intérieur de la société. Un exemple est le compromis entre un environnement sain et un revenu élevé. Les lois qui obligent les entreprises à réduire leur empreinte écologique augmentent le coût de production des biens et des services.

    Du fait de ce coût plus élevé, les entreprises ont moins de profits, payent des salaires plus faibles, augmentent les prix ou recourent à une combinaison de ces trois éléments. Ainsi, alors que la réglementation environnementale nous fait bénéficier d’un environnement plus sain et de meilleures conditions sanitaires qui lui sont associées, elle a pour contrepartie la réduction des revenus des entrepreneurs, des travailleurs et/ou des clients des entreprises.

    Un principe important en économie est l’efficacité. Elle porte sur la façon dont la société obtient le plus qu’elle peut de ses ressources rares (en fonction de la façon dont cela est défini). Un résultat donné de cette

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    La manière dont les individus prennent des décisions

    allocation des ressources peut s’avérer relativement efficace, mais ne pas être nécessairement souhaitable. Certains économistes prétendent qu’il existe un compromis entre l’efficacité et l’équité. L’équité se concentre sur la mesure dans laquelle les bénéfices des résultats sont distribués équitablement parmi les membres de la société. En d’autres termes, l’efficacité fait référence à la taille du gâteau de l’économie, et l’équité se réfère à la façon dont le gâteau est partagé. C’est souvent lorsque les politiques gouvernementales sont conçues que ces deux objectifs sont en conflit. Comme l’équité fait référence à la justice, elle implique inévitablement des juge-ments de valeur et des différences d’opinions qui conduisent à des désaccords parmi les décideurs politiques et les économistes. En effet, certains économistes voient l’idée d’un compromis entre équité et efficacité comme un mythe dans certains contextes et mettent en cause la généralisation de cette idée à toutes les situations. Il est important de comprendre le contexte historique et les origines de nombreuses idées économiques. Les origines de ce compromis entre équité et efficacité remontent à Arthur Okun dans les années 1970. Certains écono-mistes soutiennent que l’amélioration de l’égalité peut mener à l’amélioration de l’efficacité. En réalité, il serait donc possible d’avoir un gâteau plus gros et de le manger.

    ➤ L’équité la propriété de la répartition de la prospérité économique de manière égale entre tous les membres de la société

    Les politiques visant à parvenir à une répartition plus équitable de la richesse économique telle que l’instauration d’une sécurité sociale impliquent un compromis entre les effets d’un système de prestations sociales et les effets sur l’efficacité du système fiscal qui finance ces prestations. La décision du gouvernement d’augmenter le taux d’imposition le plus élevé sur « les grosses fortunes » et d’abolir l’impôt sur les faibles revenus consiste en fait à redistribuer les revenus des riches vers les pauvres. Il fournit des incitations pour certains individus dans la société à chercher du travail. Cependant, cela peut réduire la récompense d’un dur labeur et signifie que certains choisiront de travailler moins ou même de déménager dans un autre pays où le régime fiscal est moins sévère. Le fait que le compromis soit une « bonne » chose dépend de la philosophie, des ensembles de croyances et des opinions des décideurs. Le fait de reconnaître que les gens font face à des choix ne nous dit pas en soi quelles décisions ils vont prendre ou devraient prendre. Reconnaître et comprendre les conséquences des compromis est important, car les personnes sont susceptibles de prendre plus de bonnes décisions si elles comprennent les options dont elles disposent.

    Testez-vousEst-ce que l’adage « il n’y a jamais de repas gratuit (free lunch) » se réfère simplement au fait que quelqu’un doit payer pour avoir un repas, ou bien cela signifie-t-il que le bénéficiaire de ce repas gratuit supporte également un coût ?

    2.2 Le coût d’opportunitéPuisque les individus font face à des arbitrages, la prise de décision nécessite de comparer les coûts et les béné-fices des alternatives qui se présentent. Dans de nombreux cas, cependant, le coût d’une action n’est pas si facile à déterminer.

    Considérons, par exemple, la décision d’étudier à l’université. L’avantage associé à cette décision est l’enrichissement intellectuel de la personne ainsi qu’un ensemble d’opportunités professionnelles intéressantes tout au long de la vie active. Mais quel en est le coût ? Afin de répondre à cette question, vous seriez tenté

  • 8QU’EST-CE QUE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE ?

    CHAPITRE 1

    d’additionner les montants dépensés en frais de scolarité, en livres, en logement et en nourriture. Cette approche est intuitive et pourrait être celle des non-économistes. Un économiste ferait remarquer que même si vous décidiez de quitter l’école à temps plein, vous auriez toujours besoin d’un endroit pour dormir et de nourriture pour manger. Donc vous seriez exposé à ces coûts dans tous les cas. Le loyer et la pension deviennent un coût de l’enseignement supérieur seulement s’ils étaient plus chers à l’université qu’ailleurs. Il est possible que le coût de la chambre et de la pension à l’université soit inférieur à celui que vous paieriez seul. Dans ce cas, les économies réalisées sur le logement et les repas transforment dont le fait d’aller à l’université en avantage.

    Le deuxième problème avec ce calcul des coûts est qu’il ignore le plus gros coût d’une éducation uni-versitaire : votre temps. Pour la plupart des étudiants, les salaires auxquels ils ont renoncé pour aller à l’univer-sité sont les coûts les plus élevés de leur éducation supérieure. Lorsque vous prenez des décisions, il n’est pas toujours utile de mesurer le coût en termes financiers, mais plutôt en termes de ce qui doit être sacrifié. Le coût d’opportunité est la mesure des options sacrifiées pour prendre une décision. Le coût d’opportunité pour aller à l’université est le salaire d’un travail à temps plein auquel vous avez dû renoncer.

    ➤ Coût d’opportunitéce à quoi il faut renoncer pour obtenir quelque chose ; la valeur des bénéfices auxquels on renonce

    2.3 Raisonner à la margeLes décisions dans la vie sont rarement simples et impliquent généralement de comparer les coûts et les avan-tages. Avoir un cadre ou principe sur lequel fonder la prise de décision peut aider si nous voulons maximiser les bénéfices ou minimiser les coûts. Penser à la marge est un cadre de raisonnement que les économistes adoptent en pensant à la prise de décision. La variation marginale définit de petits ajustements incrémentaux à un plan d’action existant. L’analyse marginale est basée sur l’hypothèse que les agents économiques (un individu, une entreprise ou une organisation qui a un impact sur l’économie) cherchent à maximiser ou à mini-miser les résultats lorsqu’ils doivent prendre des décisions. On suppose que les consommateurs cherchent à maximiser la satisfaction qu’ils tirent de leurs revenus alors que les entreprises veulent maximiser les profits et minimiser les coûts. Ce comportement de maximisation et minimisation est basé sur une autre hypothèse : les agents économiques agissent de manière rationnelle. Penser à la marge signifie que les décideurs choisissent un plan d’action pour que le coût marginal soit égal au bénéfice marginal. Si une décision aboutit à des avantages marginaux plus élevés que les coûts marginaux, cela vaut la peine de prendre cette décision et de continuer jusqu’au point où le coût marginal de la décision est égal au bénéfice marginal.

    ➤ Variations marginalesajustements de faible ampleur d’un plan d’action

    ➤ Agent économiqueun individu, une entreprise ou une organisation qui a un impact quelconque sur l’éco nomie

    L’hypothèse d’un comportement rationnel fournit un cadre dans lequel les décisions peuvent être ana-lysées. Il s’agit d’un principe fondamental de l’économie depuis les années 1870 avec des penseurs tels que William Stanley Jevons et Carl Menger basé sur les travaux de David Ricardo et Jeremy Bentham, qui est devenu une partie de l’école dite « marginaliste ». Les hypothèses de comportement économique rationnel ont un certain nombre d’implications qui ont fait l’objet de critiques. En étudiant des modèles économiques qui reposent sur l’hypothèse de comportement rationnel, il est important de se rappeler que si ces hypothèses sont assouplies, les résultats pourraient être très différents. Nous parlerons d’un certain nombre de modèles écono-

  • 9CHAPITRE 1

    La manière dont les individus interagissent

    miques basés sur cette hypothèse, car cela donne un aperçu de la manière dont l’analyse économique s’est développée historiquement et de la façon dont elle est soumise à l’évolution et au changement, mais aussi parce qu’ils offrent une façon de penser aux problèmes qui peut être mise en perspective avec d’autres façons de penser lorsque des hypothèses différentes sont retenues.

    2.4 Les individus réagissent aux incitationsPuisque les individus prennent leurs décisions en comparant les avantages et les coûts, leur comportement peut aussi changer lorsque les coûts ou les avantages sont modifiés. Cela signifie que les individus réagissent aux incitations. La menace de l’amende voire du retrait de permis a été mise en place dans le but de réglementer la manière dont les gens conduisent et se garent. Faire payer les sacs en plastique dans les supermarchés encou-rage les gens à réutiliser leurs sacs et d’en réduire la consommation.

    Le nombre de recherches sur les incitants a augmenté parce que les intentions des décideurs ne mènent pas toujours aux résultats voulus ou attendus. On pourrait s’attendre à ce que le nombre de retards des parents venant rechercher leurs enfants à l’école baisse lorsqu’une amende leur est donnée pour ce retard. Cependant, une étude en Israël a démontré que le résultat était loin de ce à quoi on s’attendait : le nombre de parents en retard a augmenté, car ceux-ci étaient prêts à payer cette amende. Nous appelons ça des « conséquences indé-sirables ».

    Testez-vousDe nombreuses personnes sont sans emploi en Europe, elles demandent des allocations-chômage. Les gouvernements essaient de réduire la dépense publique, mais sont contraints de dépenser davantage en allocations-chômage.Quelles sortes d’incitations les gouvernements pourraient-ils mettre en place afin d’encourager les chô-meurs à trouver un emploi au plus vite ? Quelles pourraient être les conséquences indésirables des schémas d’incitations que vous proposez ?

    3. LA MANIÈRE DONT LES INDIVIDUS INTERAGISSENTLa prise de décision ne nous affecte pas seulement, elle touche aussi d’autres agents économiques. Nous allons donc explorer quelques problèmes qui peuvent arriver lorsque ces agents économiques interagissent.

    3.1 L’échange profite à tousLes Américains et les Chinois sont les concurrents des Européens dans l’économie mondiale parce qu’ils pro-duisent les mêmes biens que les entreprises européennes. On pourrait penser que si les Chinois augmentent leur part de marché mondial au détriment de l’Europe, cela sonnerait comme une mauvaise nouvelle pour les Euro-péens. Mais cela pourrait aussi ne pas être le cas.

    L’échange entre l’Europe, les États-Unis et la Chine n’est pas à voir comme une compétition sportive dans laquelle un côté gagne et l’autre perd (ce que l’on appelle un jeu à somme nulle). Dans certaines circons-tances, un échange entre différentes économies peut profiter à tout le monde. Les ménages, les entreprises et les pays ont différentes ressources. Les individus ont des talents et des capacités qui leur permettent de produire certaines choses de manière plus efficace que d’autres. Les entreprises ont de l’expérience et une expertise dans la production de certains biens et services et certains pays, comme l’Espagne, ont la chance d’être très ensoleil-

  • 10QU’EST-CE QUE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE ?

    CHAPITRE 1

    lés, ce qui permet à leurs fermiers de faire pousser des fruits de bonne qualité. Le commerce permet à des individus, des entreprises ou des pays de se spécialiser dans des activités dans lesquelles ils excellent. Grâce aux revenus générés par cette spécialisation, ils peuvent faire du commerce avec d’autres pays qui se spécia-lisent, eux, dans d’autres secteurs et peuvent améliorer ainsi leur niveau de vie.

    L’échange peut créer des avantages et des gagnants, mais il peut également s’accompagner de coûts et de perdants. Le développement économique de certains pays au cours de ces 50 dernières années a fait en sorte que beaucoup de monde a accès à des biens et des services peu chers et de bonne qualité, grâce notamment à l’importation de ceux-ci. Pour les employés et les employeurs de ces industries dans les économies dévelop-pées, la concurrence avec les pays émergents peut faire en sorte qu’ils ne trouvent pas de travail ou qu’ils doivent mettre la clé sous le paillasson. Dans certaines situations, il est difficile pour ces personnes de trouver une alternative et ces changements peuvent se faire sentir sur toute la communauté. Ces personnes-là peuvent ne pas penser que « l’échange profite à tout le monde ».

    3.2 Les économies de marché peuvent être un bon moyen d’organiser l’activité économiqueLe problème économique soulève trois questions auxquelles toute société doit répondre. Quels types de biens et de services seront produits, comment ils seront produits et qui est le destinataire de ce qui est produit ? La réponse à ces 3 questions est déterminée par le système économique. Un système économique est la manière dont les ressources sont organisées et distribuées pour subvenir aux besoins des citoyens. Dans beaucoup de pays, un système économique capitaliste basé sur les marchés, est la première réponse à ces trois questions. Dans un système économique capitaliste, nous retrouvons les principes de la propriété privée des facteurs de productions pour produire des biens et services qui sont échangés à travers un mécanisme de prix et où la pro-duction est effectuée en premier lieu pour le profit. Les systèmes économiques capitalistes sont parvenus à augmenter le niveau de vie de millions de personnes sur les deux cents dernières années. Nous pouvons mesu-rer ce niveau de vie en termes de revenus qui permettent aux citoyens d’acheter les biens et services dont ils ont besoin pour vivre et profiter de la vie. Cependant, ce système n’a pas profité à tout le monde : des personnes et pays riches se sont enrichis alors que d’autres personnes et pays sont restés pauvres. L’existence du profit motive les entrepreneurs à prendre des risques pour organiser les facteurs de production. Ce dynamisme mène le système capitaliste à des développements technologiques et l’efficacité du capital aide à générer des profits pour les individus et les firmes concernés, mais il augmente aussi les connaissances et les savoirs de cette société qui contribuent ensuite à son développement économique.

    ➤ Système économiquela manière dont les ressources sont organisées et distribuées pour subvenir aux besoins des citoyens

    ➤ Système économique capitaliste un système qui repose sur le principe de propriété privée des facteurs de production pour produire des biens et services qui sont échangés à travers un mécanisme de prix et où la production est effectuée en premier lieu pour le profit

    Certaines personnes critiquent le système capitaliste en disant que celui-ci est relativement instable et passe du « boom » à la dépression. Ce système privilégie aussi les individus qui sont les détenteurs des moyens de production et qui sont capables d’exploiter les travailleurs et d’utiliser leur pouvoir économique et politique pour modifier la distribution des ressources. Karl Marx a passé un temps considérable de sa vie à essayer de comprendre et d’analyser le système capitaliste et de développer des théories qui expliqueraient pourquoi il tend à exploiter ses travailleurs et à être aussi instable.

  • 11CHAPITRE 1

    La manière dont les individus interagissent

    Le rôle des marchés dans des systèmes économiques capitalistes est central. Dans une économie de marché, les trois questions économiques importantes sont posées à travers la décentralisation des décisions de beaucoup d’entreprises et de ménages lorsqu’ils interagissent sur le marché des biens et services. Les entre-prises décident qui elles veulent employer et ce qu’elles veulent produire. Les ménages décident dans quelles entreprises ils veulent travailler et ce qu’ils vont acheter avec leurs revenus. Ces entreprises et ces ménages interagissent sur le marché où les prix et leur intérêt personnel guident leurs décisions.

    ➤ Économie de marché une économie qui répond aux trois questions du problème économique en allouant les ressources au travers de décisions décentralisées de nombreuses firmes et de nombreux ménages qui interagissent au sein des marchés des biens et services

    Dans une économie de marché pure, sans aucune intervention du gouvernement, personne ne considère le bien-être économique de la société dans son ensemble. Sur des marchés libres, on retrouve de multiples vendeurs

    POUR VOTRE INFORMATIONAdam Smith et la main invisible

    Le célèbre ouvrage d’Adam Smith, La Richesse des Nations, fut publié en 1776 et constitue une référence fondamentale en économie. Cet ouvrage reflète un point de vue propre aux auteurs des Lumières de la fin du XVIIIe siècle – l’idée selon laquelle les individus vont mieux lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes et que la main lourde du gouvernement ne guide pas leur action. Cette philosophie politique fournit la base intellectuelle des économies de marché.

    L’homme a presque continuellement besoin du secours de ses semblables, et c’est en vain qu’il l’attendrait de leur seule bienveillance. Il sera bien plus sûr de réussir, s’il s’adresse à leur intérêt personnel et s’il les persuade que leur propre avantage leur commande de faire ce qu’il souhaite d’eux. […] Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. […] L’individu […] n’a pas du tout l’intention de promouvoir l’intérêt public, pas plus qu’il n’a l’idée de la mesure dans laquelle il est en train d’y contribuer. […] Il ne pense qu’à son propre gain ; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions ; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société, que s’il avait réellement pour but d’y travailler.Smith suggère que les acteurs de l’économie sont motivés par la poursuite de leur intérêt individuel et que

    la « main invisible » oriente ces intérêts de façon à promouvoir le bien-être économique général. Le terme “main invisible” est beaucoup utilisé dans les études en économie pour décrire la manière dont les économies de mar-ché distribuent leurs ressources rares. Il est intéressant de noter cependant qu’Adam Smith n’a utilisé ce terme qu’une fois dans son livre La Richesse des Nations. Cette appellation a aussi été utilisée dans un livre précédent : La Théorie des Sentiments Moraux. Dans les deux cas, Smith soulignait l’idée que les actions égoïstes des individus pouvaient produire des résultats sociaux désirables. Dans ce livre, le terme est utilisé pour montrer comment la recherche du lucre par l’être humain peut avoir comme effet de créer de l’emploi pour d’autres. Dans La Richesse des Nations, ce terme est utilisé en lien avec les choix d’investissement. Il y a des similitudes dans les deux utilisations, mais dans le premier cas Smith essayait sans doute d’explorer la philosophie politique du système économique sur lequel il écrivait, celui-ci étant très différent du système que nous connaissons aujourd’hui.

  • 12QU’EST-CE QUE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE ?

    CHAPITRE 1

    et acheteurs de nombreux biens et services. Tous sont intéressés en premier lieu par leur bien-être. Et pourtant, en dépit de ces prises de décisions décentralisées et de ces décideurs égoïstes, les économies de marché ont prouvé de manière remarquable qu’elles pouvaient organiser l’activité économique de telle manière à ce qu’elle promeuve le bien-être économique général de millions de personnes, même si cela se fait au prix d’inégalités.

    La distribution inéquitable des richesses dans les sociétés capitalistes qui ont vécu la Révolution indus-trielle des années 1700 et 1800 a mené au développement d’autres types d’économies, connues sous le nom de systèmes économiques planifiés, aussi appelés systèmes communistes. Le fonctionnement des pays commu-nistes reposait sur le principe selon lequel les planificateurs centraux au pouvoir étaient les mieux à même de guider l’activité économique et de répondre aux trois questions du problème économique. La théorie sous-jacente à la planification centralisée prévoyait que seul le gouvernement pouvait organiser l’activité écono-mique de manière à promouvoir le bien-être du pays dans son intégralité et menait ainsi à un meilleur résultat.

    ➤ Systèmes économiques planifiésactivité économique organisée par des planificateurs centraux qui décident des réponses aux questions économiques fondamentales

    Les pays organisés en économies planifiées centralisées comme la Russie, la Pologne, l’Angola, le Mozambique et la République Démocratique du Congo ont aujourd’hui abandonné ce système et sont en train de développer une économie basée sur le marché.

    3.3 Les gouvernements peuvent parfois améliorer les situations économiquesUne économie peut distribuer des biens et services grâce au mécanisme des prix, mais les marchés ne conduisent pas toujours à des résultats efficaces ou équitables. Certains biens et services ne sont pas offerts par un système de marché, car leur production n’étant pas réalisable. Dans d’autres cas, des distributions basées sur le marché pourraient être vues comme indésirables parce qu’il y a trop ou trop peu de biens et services consommés. Le système capitaliste et ses marchés se basent sur des lois et des réglementations pour assurer le respect des droits de propriété. Les gouvernements offrent des biens et services qui pourraient ne pas être distribués en quantités suffisantes dans un système de marché et apportent le cadre légal et réglementaire dans lequel les entreprises et les ménages peuvent opérer. Les interventions de l’État dans le marché peuvent avoir pour but de promouvoir l’efficacité et l’équité. Cela étant dit, la plupart des politiques ont pour but de faire grossir le gâteau économique ou changer la manière dont il est réparti, ou même parfois de réussir à faire les deux. Les systèmes de marchés ne peuvent toujours assurer qu’il y aura assez de nourriture, de vêtements et de soins santé pour tout le monde. Beaucoup de réglementations publiques comme la taxe sur le revenu et le système de santé ont été créés dans le but d’offrir une distribution plus équitable du bien-être économique.

    Quand les marchés distribuent les ressources, le résultat peut aussi parfois être jugé inefficace. Les économistes utilisent alors le terme de défaillance ou échec de marché pour définir une situation dans laquelle le marché seul ne réussit pas à allouer les ressources de manière efficace. Une cause possible d’échec de mar-ché réside dans les externalités, qui mesurent l’impact d’une action d’une personne sur le bien-être d’une autre personne. L’exemple classique d’externalité négative est celui de la pollution. Une autre cause possible d’échec de marché est le pouvoir de marché qui fait référence à la capacité d’une personne ou d’une entreprise seule (ou d’un petit groupe d’entreprises) à influencer les prix de marché. Lorsque défaillance du marché il y a, les réglementations publiques bien conçues peuvent augmenter l’efficacité économique.

  • 13CHAPITRE 1

    Comment fonctionne l’économie dans son ensemble ?

    ➤ Défaillance (ou échec) de marché une situation dans laquelle le marché décentralisé échoue à allouer les ressources de manière efficace

    ➤ Externalité l’impact des actions d’un individu sur le bien-être d’un tiers à l’échange

    ➤ Pouvoir de marché la capacité d’un agent économique unique (ou d’un petit groupe d’agents) à exercer une influence substan-tielle sur les prix de marché ou sur les quantités échangées

    Dire que l’État est capable d’améliorer parfois les situations de marché ne signifie pas qu’il le fera systématiquement. Les décisions de politique publique sont obtenues à l’issue de processus politiques qui sont loin d’être parfaits. Quelques fois, la politique économique est le fait de dirigeants bien intentionnés, mais qui ne sont pas parfaitement informés. Un objectif de l’étude de l’économie est de vous aider à juger si une poli-tique publique est justifiée au regard de la promotion de l’efficacité ou de l’équité, ou bien si elle ne l’est pas.

    4. COMMENT FONCTIONNE L’ÉCONOMIE DANS SON ENSEMBLE ?Nous avons commencé en discutant de la façon dont les individus prennent leurs décisions, puis nous avons observé comment ils interagissent les uns avec les autres. Nous allons à présent nous concentrer sur les pro-blèmes pouvant surgir lorsque l’on considère le fonctionnement de l’économie dans son ensemble.

    4.1 La microéconomie et la macroéconomieDepuis les années 1930, les sciences économiques sont divisées en deux sous-branches. La microéconomie étudie la manière dont les ménages et les entreprises prennent des décisions et comment ils interagissent sur les marchés spécifiques. La macroéconomie étudie le phénomène économique au sens large. On attribue la pater-nité de ces deux termes ainsi que du mot « économétrie » au prix Nobel en économie, Ragnar Frisch. L’écono-miste de Cambridge Joan Robinson, une associée de Keynes, a été quant à elle la première à définir la macroéconomie comme étant « la théorie de l’output dans son ensemble ».

    ➤ Microéconomie l’étude de la façon dont les ménages et les firmes prennent leurs décisions et interagissent au sein des marchés

    ➤ Macroéconomie l’étude de phénomènes économiques globaux incluant l’inflation, le chômage et la croissance écono-mique

    La microéconomie couvre, par exemple, l’étude de l’effet d’une taxe sur l’utilisation des voitures dans le centre-ville, l’impact de la concurrence internationale sur l’industrie automobile européenne ou l’effet des études universitaires sur les revenus d’un individu sur l’ensemble de sa vie. Un macro-économiste pourrait étudier les effets d’un emprunt par des gouvernements, le changement dans le temps du taux de chômage dans une économie ou des politiques alternatives pour augmenter la croissance du niveau de vie national.

    Microéconomie et macroéconomie sont fortement reliées. Comme les changements dans l’économie globale proviennent des décisions de millions d’individus, il est impossible de comprendre les développements

  • 14QU’EST-CE QUE LA SCIENCE ÉCONOMIQUE ?

    CHAPITRE 1

    macroéconomiques sans analyser les décisions microéconomiques sous-jacentes. Par exemple, un macro-éco-nomiste pourrait étudier les effets de la diminution d’un impôt sur le revenu sur le niveau global de production de biens et services dans une économie. Pour analyser cette question, il doit considérer comment la réduction de la taxe affecte les décisions des ménages concernant le montant à dépenser en biens et services.

    Malgré des liens entre ces deux branches, celles-ci sont distinctes. Elles posent chacune des questions différentes, ont parfois des approches qui diffèrent et sont enseignées dans deux cours séparés.

    4.2 Le niveau de vie d’une économie dépend de sa capacité à produire des biens et services Un concept clé en macroéconomie est la croissance économique, l’augmentation en pourcentage du nombre de biens et de services produits dans une économie sur une période de temps, habituellement sur un trimestre ou une année. Une mesure du bien-être économique d’une nation est le produit intérieur brut (PIB) par tête de la popu-lation qui peut être vu comme un revenu moyen d’un individu. Si on regarde les chiffres du PIB par habitant, il est très clair que les économies avancées ont un revenu très élevé alors que dans les pays d’Afrique subsaharienne, le revenu moyen est significativement plus bas. Par exemple, en 2013, la Banque Mondiale publiait le PIB par habitant du Bénin, pays d’Afrique de l’Ouest : il s’élevait à 805$. Pour comparer, le PIB par habitant de l’Allemagne était de 46251$. Le PIB par habitant du Bénin correspondait donc à environ 1.74 pour cent de celui de l’Allemagne.

    ➤ Croissance économique le taux d’augmentation de la quantité de biens et services d’une économie au cours d’une période de temps

    ➤ Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant la valeur marchande de tous les biens et services produits dans un pays donné, sur une période de temps donnée, divisée par la population d’un pays pour donner un chiffre par habitant

    Il n’est pas surprenant que cette grande variation dans le revenu moyen se reflète dans les autres mesures de la qualité et du niveau de la vie. Les citoyens des pays à haut revenu bénéficient d’une meilleure alimentation, d’un meilleur système de santé et d’une espérance de vie plus longue que les citoyens des pays à bas revenu, et ils disposent aussi de plus de téléviseurs, d’enregistreurs numériques et de voitures.

    ➤ Niveau de vie la quantité de biens et services qui peuvent être achetés par la population d’un pays. Il est habituellement mesuré par le revenu réel (ajusté par l’inflation) par habitant

    Les variations dans le niveau de vie au cours du temps sont aussi importantes. Entre 2011 et 2015, au Bangladesh, la croissance économique mesurée comme le taux de croissance du PIB, était d’environ 4.8 pour cent par an, alors qu’en Chine, ce taux était proche de 6.8 pour cent. En Irak cependant, l’économie s’est contractée de 9.2 pour cent sur la même période (source : la Banque Mondiale).

    Qu’est-ce qui explique ces différences importantes dans les niveaux de vie entre les pays et au cours du temps ? De manière surprenante, la réponse est simple. Presque tout l’écart des niveaux de vie est attribuable aux différences de productivité entre les pays – c’est-à-dire la quantité de biens et services produits par travail-leur (ou par un autre facteur de production) sur une période de temps. Dans les nations où les travailleurs sont capables de produire une grande quantité de biens et services par unité de temps, la plupart des citoyens béné-

  • 15CHAPITRE 1

    Comment fonctionne l’économie dans son ensemble ?

    ficient d’un niveau de vie élevé, là où les travailleurs sont moins productifs, la plupart des citoyens connaissent des conditions de vie plus modestes. De manière similaire, le taux de croissance de la productivité d’une nation détermine le taux de croissance de son revenu moyen.

    ➤ Productivité la quantité de biens et services produite en une heure par un travailleur ou par un autre facteur de pro-duction

    La relation entre productivité et niveau de vie a aussi des implications considérables pour la politique publique. Lorsque l’on pense à la façon dont une politique affecte les niveaux de vie, la question clé est de savoir comment elle affectera notre capacité à produire des biens et des services. Afin de doper les niveaux de vie, les décideurs politiques doivent faire augmenter la productivité en s’assurant que les travailleurs ont un bon niveau d’instruction, qu’ils ont les outils nécessaires pour produire des biens et services et qu’ils ont accès à la meilleure technologie disponible.

    La qualité de vie n’est pas seulement mesurée grâce au bien-être. Par exemple, au Royaume-Uni, l’Of-fice National de Statistiques publie une mesure du bien-être calculée à partir de 41 indicateurs différents. Dans quel but ? Pour tenter d’intégrer la manière dont les individus voient leur vie : jugent-ils ce qu’ils font utile ? Se sentent-ils en sécurité ? Font-ils du sport ou du bénévolat ? De quelle manière ont-ils accès à la nature ?

    4.3 Les prix augmentent lorsque la Banque centrale imprime trop de monnaieAu Zimbabwe, en mars 2007, il y avait à peu près 2 200 pour cent d’inflation sur base annuelle. Cela signifie qu’un bien qui valait 2,99 dollars zimbabwéens en mars 2006 avait un prix de 65,78 dollars zimbabwéens à peine un an plus tard. En février 2008, l’inflation se montait à 165 000 pour cent. Cinq mois plus tard, elle culminait à 2 200 000 pour cent. En juillet 2008, la banque centrale a imprimé un billet de 100 milliards de dollars zimbabwéens. À ce moment-là, ce billet était à peine suffisant pour acheter une miche de pain. Des prévisions d’inflation en juillet 2008 ont fixé le taux de croissance des prix à 231 millions de pour cent. En janvier 2009, la banque centrale zimbabwéenne a émis des billets de 10, 20, 50 et 100 trillions de dollars – 100 trillions soit le nombre 100 suivi de 12 zéros. Cet épisode est l’un des exemples d’inflation, d’une augmen-tation du niveau général des prix, le plus spectaculaire.

    ➤ �Inflation l’augmentation du niveau général des prix de l’économie

    Une inflation élevée est un problème, car cela impose de nombreux coûts à la société. Contenir l’infla-tion à un niveau bas est un des objectifs des décideurs politiques à travers le monde. Qu’est-ce qui est à l’ori-gine de l’inflation ? Dans presque tous les cas d’inflation forte ou persistante, le coupable est le même : la croissance de la quantité de monnaie. Lorsqu’une banque centrale émet d’importantes quantités de monnaie nationale, la valeur de la monnaie baisse. Ainsi dans l’exemple ci-dessus, la banque centrale zimbabwéenne émettait des billets à valeur faciale très élevée.

  • Les auteurs ..................................................................................................................... IX

    Avant-propos .................................................................................................................. XI

    Remerciements ...............................................................................................................XIII

    Les compléments numériques ........................................................................................... XV

    PART I E 1

    Introduction à l’économie

    Chapitre 1 Qu’est-ce que la science économique? ................................................................31. L’économie et le système économique ....................................................................4

    1.1 Le problème économique........................................................................................................................................... 41.2 Rareté et choix ......................................................................................................................................................... 5

    2. La manière dont les individus prennent des décisions ..............................................62.1 Les individus font face aux arbitrages ........................................................................................................................ 62.2 Le coût d’opportunité ................................................................................................................................................ 72.3 Raisonner à la marge ................................................................................................................................................ 82.4 Les individus réagissent aux incitations ...................................................................................................................... 9

    3. La manière dont les individus interagissent .............................................................93.1 L’échange profite à tous ............................................................................................................................................ 93.2 Les économies de marché peuvent être un bon moyen d’organiser l’activité économique .......................................... 103.3 Les gouvernements peuvent parfois améliorer les situations économiques ................................................................ 12

    4. Comment fonctionne l’économie dans son ensemble ? ........................................... 134.1 La microéconomie et la macroéconomie .................................................................................................................. 134.2 Le niveau de vie d’une économie dépend de sa capacité à produire des biens et services ......................................... 144.3 Les prix augmentent lorsque la Banque centrale imprime trop de monnaie .............................................................. 154.4 À court terme, la société est confrontée à un arbitrage entre inflation et chômage .................................................... 16

    Chapitre 2 Penser comme un économiste ............................................................................ 211. Introduction ...................................................................................................... 22

    1.1 La méthodologie économique ................................................................................................................................. 22

    TABLE DES MATIÈRES

  • 1000 TABLE DES MATIÈRES

    PRINCIPES DE L’ÉCONOMIE

    2. L’économiste comme scientifique ......................................................................... 242.1 L’empirisme ........................................................................................................................................................... 24

    2.1.1 Raisonnement inductif, raisonnement déductif ....................................................... 252.1.2 Théories ........................................................................................................... 26

    2.2 Empirisme ou rationalisme ? ................................................................................................................................... 262.2.1 Cause et effet ................................................................................................... 27

    2.3 Le rôle des hypothèses ........................................................................................................................................... 282.4 Les expériences en économie .................................................................................................................................. 292.5 Les modèles en économie ....................................................................................................................................... 29

    3. L’économiste comme conseiller politique .............................................................. 313.1 L’analyse positive et normative ............................................................................................................................... 31

    4. Pourquoi les économistes ne sont-ils pas d’accord entre eux ? .........................................324.1 Les différences dans les jugements scientifiques ...................................................................................................... 324.2 Les différences dans les valeurs .............................................................................................................................. 334.3 Les économistes en tant que décideurs .................................................................................................................... 35

    PART I E 2

    L’offre et la demande : comment fonctionnent les marchés

    Chapitre 3 Les forces du marché : l’offre et la demande ..................................................... 411. Hypothèses du modèle de marché....................................................................... 42

    1.1 Les marchés concurrentiels ..................................................................................................................................... 43

    2. La demande ..................................................................................................... 442.1 La courbe de demande : la relation entre le prix et la quantité demandée ................................................................ 452.2 Demande individuelle vs demande de marché ......................................................................................................... 45

    3. Déplacements de la courbe de demande vs déplacements le long de la courbe ........ 463.1 Mouvement le long de la courbe de demande ......................................................................................................... 483.2 Un déplacement de la courbe de la demande .......................................................................................................... 48

    4. L’offre .............................................................................................................. 504.1 La courbe d’offre : la relation entre le prix et la quantité offerte .............................................................................. 504.2 De l’offre individuelle à l’offre de marché ............................................................................................................... 514.3 Les déplacements de la courbe d’offre .................................................................................................................... 52

    5. L’offre et la demande, ensemble ......................................................................... 545.1 L’équilibre .............................................................................................................................................................. 545.2 Les prix sont des signaux........................................................................................................................................ 585.3 Trois étapes pour analyser les changements dans l’équilibre .................................................................................... 59

    6. Conclusion : comment les prix assurent-ils l’allocation des ressources ....................... 63

  • 1001TABLE DES MATIÈRES

    Principes de l’économie

    Chapitre 4 L’élasticité et ses applications ............................................................................ 691. L’élasticité-prix de la demande ............................................................................ 70

    1.1 L’élasticité-prix de la demande et ses déterminants .................................................................................................. 701.2 Comment calculer l’élasticité-prix de la demande .................................................................................................... 721.3 La méthode du point-milieu : le calcul de l’élasticité-arc de la demande .................................................................... 721.4 L’élasticité-point de la demande .............................................................................................................................. 731.5 La diversité des courbes de demande ...................................................................................................................... 741.6 Dépense totale, recette totale et l’élasticité-prix de la demande ............................................................................... 761.7 Élasticité et dépense totale le long d’une courbe de demande linéaire ...................................................................... 78

    2. D’autres types d’élasticité de la demande ............................................................ 792.1 L’élasticité-revenu de la demande .......................................................................................................................... 792.2 L’élasticité-prix croisée de la demande .................................................................................................................... 80

    3. L’élasticité prix de l’offre .................................................................................... 813.1 L’élasticité-prix de l’offre et ses déterminants .......................................................................................................... 813.2 Calculer l’élasticité-prix de l’offre ........................................................................................................................... 833.3 La méthode du point-milieu : le calcul de l’élasticité-arc de l’offre ............................................................................ 843.4 L’élasticité-point de l’offre ...................................................................................................................................... 843.5 La diversité des courbes d’offre .............................................................................................................................. 843.6 Recette totale et l’élasticité-prix de l’offre ............................................................................................................... 87

    4. Applications de l’élasticité de l’offre et de la demande .......................................... 894.1 Pourquoi le prix des billets de train varie-t-il à différents moments de la journée ? ................................................... 894.2 Pourquoi le revenu des agriculteurs a-t-il diminué, alors que la productivité a augmenté ? ....................................... 90

    Chapitre 5 La formation de la demande : la théorie du choix du consommateur ................ 971. Le modèle économique standard ......................................................................... 98

    1.1 La valeur ............................................................................................................................................................... 99

    2. La contrainte budgétaire : ce que le consommateur peut se permettre .................... 1002.1 Variation du revenu ............................................................................................................................................1022.2 Effet d’une variation des prix ...............................................................................................................................103

    3. Les préférences : ce que le consommateur veut .................................................... 1053.1 La représentation des préférences au moyen des courbes d’indifférence .................................................................1053.2 La représentation graphique des courbes d’indifférence .........................................................................................1063.3 Quatre propriétés des courbes d’indifférence .........................................................................................................1063.4 Utilité totale et utilité marginale ...........................................................................................................................1083.5 Le taux marginal de substitution ...........................................................................................................................1093.6 Deux cas extrêmes de courbes d’indifférence ........................................................................................................110

    4. L’optimisation : ce que le consommateur choisit ...................................................... 1114.1 Les choix optimaux du consommateur...................................................................................................................1114.2 Comment une variation du revenu peut modifier les choix du consommateur .........................................................1144.3 Comment une variation des prix peut modifier les choix du consommateur ...........................................