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Page 01 Octobre 2016 N° 38 Avril 2009, Laurie Rangassamy, du Lycée de Gissac (Sainte-Anne) passe lépreuve option- nelle de Hindi pour le baccalauréat. Une première pour la Guadeloupe. ( à Gauche M. Ar- ron, Proviseur du Lycée de Sainte-Anne. (Photo Archives CGPLI). PRÉPAREZ LE HINDI CERTIFICATE Avec le Central Hindi Directorate (India) et le Conseil Guadeloupéen Pour les Langues Indiennes (CGPLI) TAMOUL LANGUE & CULTURE ANGLAIS HINDI Information & Inscription : www.cgpli.org FORMATION INTENSIVE LANGUE & CULTURE FORMATION INTENSIVE LANGUE & CULTURE Événement Anniversaire de M. Gandhi et Journée Internationale de la Non- violence. Page 02 Conférence « Divers aspects de lInde ... » par Jack Caïlachon. Page 04 International 1er Examen de Hindi Certificate en Guadeloupe : Excellents résultats ! . Page 07 Inde Scientifique Sellappan Nirmala, létudiante qui a découvert le virus du VIH en Inde. Page 08 Est-Ouest Deux priorités de lEglise syro- malabare. Page 10 etc

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West India Magazine Octobre 2016 - N°38 - Page

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Octobre 2016 N° 38

Avril 2009, Laurie Rangassamy, du Lycée de Gissac (Sainte-Anne) passe l’épreuve option-nelle de Hindi pour le baccalauréat. Une première pour la Guadeloupe. ( à Gauche M. Ar-ron, Proviseur du Lycée de Sainte-Anne. (Photo Archives CGPLI).

PRÉPAREZ LE HINDI CERTIFICATE Avec le Central Hindi Directorate (India) et le Conseil Guadeloupéen Pour les Langues Indiennes (CGPLI)

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ANGLAIS

HINDI Information & Inscription : www.cgpli.org

FORMATION INTENSIVE LANGUE & CULTURE

FORMATION INTENSIVE LANGUE & CULTURE

Événement

Anniversaire de M. Gandhi et Journée Internationale de la Non-violence. Page 02

Conférence

« Divers aspects de l’Inde ... » par Jack Caïlachon. Page 04

International

1er Examen de Hindi Certificate en Guadeloupe : Excellents résultats ! . Page 07 Inde Scientifique

Sellappan Nirmala, l’étudiante qui a découvert le virus du VIH en Inde. Page 08

Est-Ouest

Deux priorités de l’Eglise syro-malabare. Page 10

etc …

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West India Magazine Octobre 2016 - N°38 - Page 2

Événement

Éditorial Vivre la Non-violence

Plusieurs ma-nifestations contre la vio-lence, ou plu-tôt pour la non-violence, se sont dé-roulées en Guadeloupe

autour du 2 octobre, Journée Internationale de la Non-Violence, et aussi anniversaire de naissance du Mahatma Gandhi. Plusieurs marches avaient déjà été organisées la semaine précédente …

Ces actions ont fait l’objet de nombreuses réflexions : Une marche de trop ? Quel en est son impact ? Quelle doit être la réponse à ce problème de so-ciété ? Ces questions ont déjà suscité aussi bien des contri-butions enrichissantes, pour mieux nous comprendre, mieux nous connaître nous-mêmes.

Un des points récurrents est qu’il fallait revenir à certains fondamentaux de notre éduca-tion, de notre culture. Dans cette optique, notre dimension indo-guadeloupéenne, notre héritage indien, pourrait être un apport positif, un adjuvant, un outil, pour œuvrer vers un meilleur vivre ensemble dans notre poussière d’îles, malgré tout merveilleuse racine de sangs mêlés.

Une constante chez les grands leaders de la non-violence, tels le Mahatma Gandhi ou le Pas-teur Martin Luther King : ils ont transmis leur message, à leur village et au monde, par leurs discours, leurs écrits, ils ont organisé des actions symbo-liques, des marches, mais ils ont aussi, et surtout, mis en pratique cette non-violence dans leur vie publique et pri-vée.

Fred Négrit

Anniversaire de M. Gandhi

Tous les 2 octobre l'Inde célèbre l'anniversaire de Mahatma Gandhi. L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré le 15 juin 2007, la date d'anniversaire du Mahatma Gandhi comme Journée internationale de la non-violence. En Guadeloupe plu-sieurs manifestations eurent lieu cette année à cette occasion, dont la Marche pour la Non-violence organisée par Les Amis de l’Inde et le Conseil Guadeloupéen Pour les Langues Indiennes, à Petit-Canal.

Hommage de fleurs

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West India Magazine Octobre 2016 - N°38 - Page 3 Evénement

Et Journée Internationale de la non-violence

Bapu. Mohandas Karamchand Gandhi, communément appelé Mahatma Ghandi ou Bapu (Père) est un dirigeant politique et guide spirituel du mouvement de l'indé-pendance de l’Inde. Il est né à Porbandar, Gujerat le 2 octobre 1869 et décédé le 30 janvier 1948 à Delhi. Mahatma Gandhi a été le théoricien et le chef de la résis-tance à l'oppression en utilisant la désobéissance civile de masse basée sur la non-violence (ahimsa).

Citations de Gandhi lues par des jeunes

A travers les rues de Petit-Canal

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West India Magazine Octobre 2016 - N°38 - Page 4

Conférence

Divers aspects de l’Inde ... Par Jack Caïlachon

UNE LITTERATURE INDIENNE «INSPIRANTE»

POUR LA LITTERAURE FRANCAISE !

« Je dirai par reconnaissance que j’en dois la plus grande partie à Pilpay sage indien » Lafontaine,

Avertissement du second recueil de ses fables (1668-1669).

Qui est Pilpay ? L ’auteur du plus grand ensemble de fables orientales

d’origine indienne. Abdallah îbn Mouqaffah le fera connaître à travers ‘Le

Pouvoir et les Intellectuels ou Les Aventures de Kalila et Dimna’ (1664)’.

Le chef d’œuvre de la littérature universelle va devenir l’une des sources

d’inspiration de La Fontaine, au même titre qu’Esope et Phèdre.

Certains spécialistes pensent que

le quart des fables de Lafontaine est d’origine orientale.

Mais Lafontaine est loin d’être le seul auteur de son temps

à faire de tels emprunts à la littérature indienne !

TROIS GRANDS MATHÉMATICIENS INDIENS DU PASSÉ

ARYABHATA (476-550)

Calcule les quatre premières décimales de Pi (Il détermine π ≈ 3,1416

Trouve les solutions en nombres entiers de l'équation ax + by = c.

Développe la trigonométrie.

BRAHMAGUPTA (598-660)

Travaille sur les séries de nombres

Sur la définition du zéro déjà introduit par Aryabhata et dont il fait usage.

Utilise les racines carrées et cubiques,

Introduit les nombres négatifs pour représenter des dettes.

On lui attribue la "règle de trois".

Classe déjà les équations par catégorie : simple, carrée, cubique, qua-trième degré.

S'intéresse aux systèmes d'équations et aux équations du deuxième degré.

Tous les deux

Développent une série de mots pour exprimer les très grands nombres, jusqu'à 10¹².

Maîtrisent les nombres irrationnels et les racines carrés de 2 et 3 avec plusieurs décimales.

Découvrent également ce que l'on appelle le théorème de Pythagore

BHASKARA (1114-1185)

Passionné d’astronomie et de mathématiques, utilise correctement le Zéro dans son algèbre et dans son arithmétique.

Introduit des calculs avec l'infini

Manie avec facilité les opérations sur les racines carrées.

Cette Conférence était organisée con-jointement en Gua-deloupe par l’Asso-ciation des Amis de l’Inde (ACGAI) et le Conseil Guadelou-pén Pour les

Langues Indiennes (CGPLI), dans le cadre des manifestations du Festival Culturel « Namasté France » organisé par l’ambassade de l’Inde en France du 15 septembre au 30 novembre 2016. Ce festival ambitionne de présenter le meilleur des arts traditionnels indiens.

Intervention riche et documentée de Jack Caïlachon, le 23 septembre dernier au Centre Culturel Rémy Nainsouta, sur un thème plus que vaste et en cela complexe et délicat: « Divers aspects de

l’Inde d’hier et d’aujourd’hui ».

La participation importante du pu-blic, et jusqu’à la fin des débats, prouverait, s’il en était besoin, de l’intérêt du public pour de telles ren-contres thématiques indiennes, pour peu qu’on leur en offre l’occa-sion. Jack Caïlachon a su captiver l’assistance, d’abord par le rappel et le « recadrage » de quelques no-

tions sur notre approche historique de l’Inde. De quoi et de qui parle-t-on lorsque que l’on aborde, en Guadeloupe, des questions histo-riques relatives à l’Inde ? Nous

évoquons uniquement l’immigration indienne en Guadeloupe : « Nous ne parlons pas de l’Inde… mais nous parlons de nous ! », et notre regard sur l’inde est « brin roman-

tique, onirique ». Il est peut être im-portant qu’un guadeloupéeen d’origine indienne rappelle ces évidences ! Et puis les développements attendus ont suivi : richesse littéraire, spirituelle, scientifique et technique de l’Inde mil-lénaire et d’aujourd’hui … Il a fallu s’arrêter pour faire place au débat : des questions courtoises mais qui ont sou-levé quelques « émotions » :

la question de la pauvreté en Inde ?

L’Inde non-violente qui commande 36 avions Rafale à la France

Quel regard l’Inde porte-t-elle sur nous ?

Il a fallu interrompre les débats… pour le pot de l’amitié.

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«Compartiment pour dames» un grand classique d’Anita Nair

Littérature

Comment prendre en mains sa propre vie et assumer son destin en toute indépendance, particu-lièrement lorsqu’on est une femme en Inde ? Telle est la grande question qui réside au cœur du roman d’Anita Nair « Compartiment pour dames », une réédition d’un ouvrage publié en 2001 sous le titre original : « Ladies Coupé » : un classique du genre !

Jusqu’à la fin du vingtième siècle, les chemins de fer in-diens comportaient des com-partiments pour femmes seules. Akhila se retrouve dans l’un d’eux, dans le train de nuit qui va l’emmener de Bangalore jusqu’au cap Comorin, à l’ex-trémité sud du sous-continent. Peu à peu, nous allons décou-vrir ce qui a poussé cette femme atypique à entreprendre ce qui peut s'assimiler à une fuite face à un destin dans le-quel elle ne se reconnaît plus.

Atypique, Akhila l’est à bien des égards : 45 ans, céliba-taire, pourvue d’un travail lui permettant de subvenir à ses besoins, elle ne correspond certes pas à l’image classique de la femme indienne. Et pour-

tant, elle se sent peu à peu étouf-fer dans cette existence qui ré-sulte plus de l’enchaînement des circonstances (préjugés de caste, emprise du cercle familial dont elle assume en fait la direction après la mort du père) que d’un choix personnel assumé en toute indé-pendance.

Pendant son voyage, Ak-hila va

se trouver confrontée à cinq compagnes qui, à travers le récit qu'elles feront de leur propre destinée, l’aideront peu à peu à prendre enfin le con-trôle de sa vie, à ne plus subir le cours des choses mais à trouver la force de reconnaître et d’imposer ses propres dé-sirs. Plutôt que de vivre sa vie depuis les coulisses, Akhila prendra conscience de sa ca-pacité à se forger sa propre identité sans plus être le pro-longement de personne.

En fin de compte, la grande question que pose ce roman est celle de la capacité pour chaque être humain de se for-ger une destinée conforme à ses aspirations les plus pro-fondes.

En résumé, voilà un livre qui se lit avec un vif intérêt même si l’on peut déplorer son caractère parfois un peu trop démonstratif, son style un peu plat (question de traduction ?), son absence d’humour (mais le sujet s’y prêtait-il ?) et le traitement som-maire réservé aux personnages mas-culins dont, à l’encontre des six femmes, aucun ne soulève le moindre sentiment d’empathie chez le lecteur.

A conseiller cependant aux femmes qui s’y reconnaîtront certainement et aux esprits étroitement machistes que la lec-ture d’une œuvre telle que celle-ci pour-rait contribuer à guérir de leur infirmité.

D. Coupamah

West India Magazine

N°38 - Octobre 2016

Publié par le Service Communication du Conseil Guadeloupéen pour les

Langues Indiennes (CGPLI)

53 Chemin-Neuf - 97110 Pointe à Pitre

Guadeloupe, French West Indies.

Tél. : 0590 82 12 97 Email : [email protected]

Site : http://www.cgpli.org

Directeur de la Publication : Fred Négrit

Rédaction :

Rémi Baumeister Dourouguy Coupamah,

Alexina Mékel Fred Négrit

Photos :

Serge Apatout

Imprimé par : CGPLI PUBLICATION

Mention : les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles du CGPLI

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International

La Délégation permanente de l’Inde auprès de l’UNESCO a organisé une conférence Internationale sur le Zéro, le 4 et 5 avril dernier à Paris. Smriti Irani, la ministre indienne des Ressources humaines a inauguré la conférence qui a mis en avant la riche contribution de l’Inde – grâce à ses personnalités brillantes – à l’essor des mathématiques.

Conférence internationale sur le Zéro : la contribution de l’Inde aux mathématiques

« Nous devons beaucoup aux Indiens, qui nous ont appris à compter ; sans eux jamais aucune de nos grandes découvertes n’au-rait pu voir le jour », avait déclaré Albert Einstein. Les mathéma-tiques ne sont en effet pas une nouveauté en Inde, qui au con-traire possède une tradition il-lustre en la matière, de la période védique jusqu’à nos jours.

Les opérations arithmétiques (Ganit) comme l’addition, la sous-traction, la multiplication, la divi-sion, les carrés, les cubes et les racines, figuraient déjà dans les textes anciens. Durant la période classique des mathématiques in-diennes (400-1600), des contribu-tions très importantes ont été ap-portées par des savants tels quels Aryabhata, Brahmagupta, Maha-vira, Bhaskara II, Madhava of Sangamagrama and Nilkantha Somayaji. Leurs notions furent ensuite transmises au Moyen Orient, en Chine et en Europe, où elles se développèrent davantage jusqu’à devenir les fondements de nombreux domaines des mathé-matiques.

Pendant son allocution lors de l’inauguration de la conférence, Smriti Irani a mis en avant l’impor-tance de la qualité et de l’accès à

l’éducation. Selon elle : « la paix dans le monde ne sera pos-sible que lorsque les nations au-ront réussi à réduire les inégalités qui existent dans le système édu-catif ».

« L’Inde est dans une phase de transformation positive. Notre gouvernement a lancé un des pro-grammes les plus ambitieux du monde pour développer les com-pétences et l’éducation dans les quatre coins du pays. Nous nous focalisons sur la qualité des pro-grammes scolaires et des ensei-gnants. Pour les matières comme les mathématiques et les sciences, le gouvernement en souhaite faciliter l’accès à tous les enfants et tout particulièrement aux filles et aux enfants handica-pés », a-t-elle ajouté.

La Conférence internationale s’est ouverte avec un séminaire au su-jet des « Perles de Ramanuja et leur impact durable sur les mathé-matiques » et s’est poursuivie avec des sessions sur les « Traditions mathématiques du monde arabe » et « Les ma-thématiques dans la musique in-dienne ». Le Professeur indien Manjul Bhargava de l’Université de Princeton a décrit le lien qui existe entre les mathématiques et la poésie indienne. Il évoqua no-

tamment le mathématicien indien Panini (520 avant J-C), qui avait alors utilisé des termes purement mathématiques pour expliquer la grammaire du Sanskrit. Il lista aussi les 10 grands mathémati-ciens indiens, en regrettant toute-fois qu’aucun livre indien ne les mentionne désormais ainsi que leur contribution cruciale au dé-veloppement des mathématiques (dont la trigonométrie, la géomé-trie, l’algèbre etc.). Le jeune pu-blic invité aux séminaires – qui se sont déroulés dans différents lieux dont l’Université Pierre et Marie Curie – a participé à des ateliers interactifs et à la projec-tion de films sur les mathéma-tiques.

Au cours de la cérémonie de clô-ture, Smriti Irani a dévoilé le buste de bronze du mathémati-cien et astronome indien Aryabhata, offert par l’Inde à l’UNESCO, en tant que contribu-tion à l’univers des mathéma-tiques et des sciences. Le buste a été sculpté par le célèbre sculp-teur indien Ram Sutar. C’est la première fois qu’un tel événe-ment sur la contribution de l’Inde à l’essor des mathématiques a été organisé par l’UNESCO.

Source : Actu Inde

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1er Examen de Hindi Certificate en Guadeloupe : Excellents résultats

Le 22 mai dernier, 6 candidats ont passé avec succès l’examen pour l’obtention du Hindi Certifi-cate, diplôme préparé par le Central Hindi Directorate de New Delhi, avec le soutien, sur place, du CGPLI. C’est la première fois que cet examen se tient en Guadeloupe. Saluons en particulier la performance de Leslie Merlot, qui réussit « Avec Mention », et de Ena Longa « Top 10 » : Classée parmi les 10 meilleurs candidats ayant choisi l’anglais comme langue support d’apprentissage.

Ena Longa Leslie Merlot

Alexina Mékel

Hortense Alamkan

Priscille Laurent Dodote Meric

Conférence Internationale sur le hindi à Paris

International

Une conférence internationale sur le hindi s’est tenue à l'INALCO en septembre dernier. C’est le pre-mier colloque scientifique interna-tional exclusivement consacré aux études hindies et jamais organisé en France. Il c’est aussi le premier colloque international à couvrir simultanément les trois principaux aspects du champ des études : linguistique, littérature et didac-tique. Ce colloque a été organisé avec le soutien financier du Minis-tère des Affaires Etrangères in-dien, du conseil scientifique de l'INALCO, de l'Unité mixte de Recherche (UMR7528) "Mondes iranien et indien".

Namasté France L’Ambassadeur de l’Inde en France, Dr Mohan Kumar, a lancé le festival Namasté France par la présentation de la brochure de la manifestation, au cours d’une con-férence de presse, le 12 septembre dernier à Paris. Le festival se dé-roule du 15 septembre au 30 no-vembre.

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Inde Scientifique

Sellappan Nirmala, l’étudiante qui a découvert le virus du VIH en Inde

Alors qu'il y a 30 ans l'Inde conservatrice se considère à l'abri de cette "maladie de l'Ouest débau-ché" qu'est la découverte du VIH en Occi-dent, une jeune étudiante en microbiologie décide de me-ner sa propre enquête. Sel-lappan Nirmala, qui a fait l'objet d'un grand reportage de BBC News, fait partie de ces femmes inspirantes et coura-geuses dont nous avons voulu retracer le parcours. Tout commence en 1985 lors-que Sellappan Nirmala cherche un sujet de recherche pour sa thèse. Sa professeure et men-tor, Suniti Solomon lui suggère alors de travailleur sur le dépis-tage du VIH déjà pratiqué aux USA depuis trois ans.

Mais à l'époque l'idée d'un dé-pistage est considéré comme un événement "impensable" explique t-elle, dans un pays conservateur qui pointe du doigt l'occident "où le sexe libre et l'homosexualité" sont répan-dus. La presse de l'époque n'hésitait pas à faire la compa-raison entre les occidentaux qu'elle considérait débauchés et ses citoyens indiens qu'elle dépeignait comme hétéro-sexuels, monogames et pieux.

Sans oublier que de nombreux indiens pensaient que les amé-ricains auraient trouvé un re-mède à cette maladie avant qu'elle ne gagne leurs rivages. Des tests effectués dans la ville de Chennai et la région de Ta-moul -où la société est très tra-ditionnelle- ont d'abord corrobo-

Sellappan Nirmala, inconnue du grand public est pourtant l'étudiante qui a découvert, il y a 30 ans, le virus du VIH en Inde. Une femme dont la ténacité ne faillira pour découvrir la vérité dans un pays peu enclin à accepter l'existence du virus.

identifiées par les autorités." Des prostituées régulièrement arrêtées par la police et trop pauvres pour payer la caution. Nirmala raconte qu'elle a ainsi vite pris l'habi-tude, chaque matin, de passer à la maison d'ar-rêt pour leur rendre visite

avant d'aller travailler. Pour la jeune femme élevée dans une famille très tradition-nelle, mère de deux enfants et destinée à une vie paisible, c'est une révolution. Son re-gard change sur ces femmes mises au banc de la société. Le soutien sans faille de son mari, Veerappan Ramamoorthi, qui l'a souvent conduite à la maison d'arrêt sur son scooter pour économiser (sur leurs re-venus modestes) le prix de bus, lui a permis d'aller au bout de sa mission.

Pendant plus de trois mois, elle a rassemblé presque 80 échantillons. Inutile de préciser qu'elle ne suivait aucune con-signe de sécurité -comme le port de gants- lors de la prise de sang. Les personnes tes-tées n'avient d'ailleurs aucune idée de la nature du prélève-ment sanguin.

« Je ne leur ai pas dit que je cherchais le virus du VIH" a-t-elle dit. "elles étaient toutes illettrées et elles n'auraient même pas compris en quoi cela consistait. Elles ont pensé que je prenais des échan-tillons pour détecter les

ré les écrits de la presse : les centaines de tests effectués à l'institut de virologie dans la ville de Pune étaient négatifs. Le destin de Sellappan Nir-mala

Après quelques hésitations, Sellappan Nirmala, décide de se tourner vers la population dite "à haut risque" que sont à l'époque les travailleuses du sexe, les hommes homo-sexuels et des étudiants afri-cains. Pour la jeune et timide épouse il faudra aller à la ren-contre de cette population pourtant quasi introuvable à Chennai. Dans cette ville de province, il n'y a pas de quar-tiers "chauds" identifiés.

Sellappan Nirmala s'est dirigée alors vers l'Hôpital Général Ma-dras où des femmes étaient traitées pour des maladies sexuellement transmissibles.

"En fraternisant avec quelques travailleuses du sexe sur place, j'ai pu, par leur intermédiaire, aller à la rencontre des autres femmes. Quand j'ai regardé leurs formulaires à l'hôpital, j'ai observé un "v" sur pas mal d'entre eux. J'ai découvert que c'était un "v" de vigilance à la maison qui concernaient les prostituées à leur domicile et

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Sellappan Nirmala, l’étudiante qui a découvert le virus du VIH en Inde

Sellappan Nirmala aujourd’hui

Les services sanitaires et sociaux de l’Inde lance un important programme de prévention du VIH dans les années 1990-2000.

maladies vénériennes classiques. »

Sellappan Nirmala a pu égale-ment compter sur l'aide de sa professeur Solomon, qui a créé un petit laboratoire de fortune avec l'équipement emprunté à son mari (chirurgien). Elles y ont effectué une partie -clé- du processus de test. Et faute de mieux, Nirmala a ensuite gardé les prélèvements dans son propre réfrigérateur, qui est devenu le centre de stockage. Il lui a fallu ensuite, raconte t-elle, se rendre en train avec tous les échantillons (dans la valise) à l'Université Médicale Chrétienne de Vellone, situé à 200km de Chennai.

La découverte du VIH en Inde

Le verdict résonne comme une déflagration. les tests ef-fectués sous le contrôle du di-recteur de département de vi-rologie Jacob T John sont posi-tifs.

"Dr George Babu a ouvert le couvercle et l'a rapidement fer-mé. "Attention" a-t-il averti. Mais j'avais déjà vu que six des échantillons était devenus jaune. J'ai été abasourdie. Je ne m'étais jamais vraiment at-tendue à cela."

Les "mauvaises nouvelles" ont

été au Premier ministre Rajiv Gandhi en poste à l'époque, puis révélées au l'assemblée d'Etat en mai.

Dans l'opinion publique c'est l'incrédulité. Certains ont mis en doute les tests, d'autres ont dit que les médecins avaient fait une erreur. La jeune femme se souvient des paroles du di-recteur d'ICMR (Conseil indien pour la Recherche Médicale) qui lui a dit :

"Ceci est juste la partie visible de l'iceberg. Nous devons nous mettre au travail rapidement" Les autorités ont lancé un dé-pistage massif dans le pays avec des programmes de pré-vention. Au fil des ans, les cas de VIH se sont transformés en

épidémie en Inde. Encore au-jourd'hui on estime à 2.1 mil-lions le nombre de personnes séropositives. Après cette découverte Nirmala est retournée à ses études, même si elle a continué à visi-ter les prostituées dans les maisons d'arrêts.

En mars 1987, elle passait sa thèse -la Surveillance du VIH dans le Tamoul Nadu- puis a rejoint le programme de pro-duction de vaccin de l'Institut de Médecine Préventive du Chennai, dont elle est aujour-d'hui retraitée. Exactement 30 ans après que sa découverte de la présence du virus du sida en Inde, Nir-mala a fait l'objet de quelques reportages et reste célèbre dans le milieu scientifique. Néanmoins quand la journaliste de BBC News (Geeta Pandey) lui demande si elle considère avoir été re-connue à sa juste valeur, elle répond en toute hu-milité : « J'ai été élevée dans un vil-lage où les gens sont simples. Je suis heureuse d'avoir pu sai-sir l'occasion de rendre une service à la société »

Sources : BBC News, Marie-Claire

Inde Scientifique

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Est-Ouest

Réunie en assemblée archiépiscopale majeure du 25 au 28 août dernier, à Trichur, dans l’Etat du Kerala, au-tour du thème « Réponses de l’Eglise aux défis d’aujourd’hui : simplicité de vie, être témoins en famille et mission auprès des migrants », l’Eglise catholique orientale syro-malabare (1) a choisi de mettre l’accent sur deux priorités : la simplicité de vie de tous ses membres, ainsi que l’option préférentielle pour les plus pauvres, n’hésitant pas à dire que « le luxe, dans l’Eglise, devrait être considéré comme une violation des droits des plus pauvres ».

Plus de 500 fidèles, laïcs, prêtres et religieux, dont 60 représentants venus de 20 pays, ont participé à ce rassemblement. Parmi eux, 33 évêques syro-malabars venus principalement d’Inde, mais égale-ment du Royaume-Uni, d’Australie et des Etats-Unis. « Cette assem-blée est un corps consultatif qui a pour but de conseiller l’arche-vêque majeur et son synode sur les enjeux importants de notre Eglise pour sa mission », a expli-qué le P. Jimmy Poochakkatt, porte-parole de l’Eglise syro-malabare.

Un style de vie ecclésiale plus simple pour devenir « l’Eglise des pauvres »

Selon la tradition, l’Eglise syro-malabare a été fondée au Ier siècle par l’apôtre Thomas sur la côte sud-ouest de l’Inde. Aujour-d’hui, elle compte près de 4 mil-lions de fidèles, dont la très grande majorité se trouve au Kera-

(1) En 1992, l’Eglise catholique syro-malabare a été élevée au rang d’Eglise archiépiscopale majeure, ce qui lui confère une auto-nomie de gouvernement, en union avec Rome. Le 24 mai 2011, après des siècles de nomination par Rome, et en conformité avec les règles canoniques catholiques prévues pour les Eglises archiépiscopales majeures, un Synode rassemblant les diffé-rents responsables de l’Eglise syro-malabare a élu, pour la première fois, à sa tête, Sa Béatitude Mgr George Alencherry, élection confirmée le 25 mai 2011 par Benoît XVI. En 2012, Mgr George Alencherry, archevêque majeur, a été créé cardinal par le pape Benoît XVI.

Simplicité et option préférentielle pour les pauvres : deux priorités pour l’Eglise syro-malabare

la, son foyer historique. Après la communauté latine, elle repré-sente, par le nombre des fidèles, la deuxième Eglise catholique d’Inde (l’Eglise catholique en Inde comptant trois rites, le rite latin, le rite syro-malabar et le rite syro-malankar). Il existe actuellement

cinq archidiocèses syro-malabars et 29 diocèses établis dans diffé-rents Etats de l’Inde, au Kerala principalement, et pour trois d’entre eux à l’étranger (aux Etats-Unis, en Australie et en Angle-terre).

Les prêtres et les religieuses syro-malabars, s’ils travaillent principa-lement au sein des diocèses syro-malabars, sont également actifs dans les 130 diocèses de rite latin de l’Inde. (Et cet enchevêtrement complexe des hiérarchies et des juridictions ecclésiastiques est souvent source d’affrontement et d’incompréhension entre les deux rites catholiques.)

Les diocèses syro-malabars en dehors du Kerala se situent sou-vent dans des régions reculées, où la population est essentiellement composée d’aborigènes et de communautés rurales, pauvres et marginalisées.

A Trichur, l’assemblée archiépis-copale majeure a salué le travail

Assemblée de l’Eglise syro-malabare

Le cardinal Baselios Cleemis, archevèque syro-malankar de Trivandrum et président de la CBCI, à l’ouverture de l’assemblée plénière

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West India Magazine Octobre 2016 - N°38 - Page 11 Est-Ouest

Simplicité et option préférentielle pour les pauvres : deux priorités pour l’Eglise syro-malabare (suite)

accompli par ses membres auprès de ses populations défavorisées. Elle a également insisté sur le be-soin d’adopter un style de vie ec-clésiale plus simple, afin de deve-nir « l’Eglise des pauvres ». « Il est nécessaire de corriger tout ce qui peut être considéré comme luxueux ou comme un contre-témoignage, et qui ne se placerait pas du côté de l’option préféren-tielles des plus pauvres. Nous tous, évêques, prêtres, religieux et laïcs, devons changer notre mode de vie », peut-on lire dans les sug-gestions faites par l’assemblée. « Les cérémonies, comme les ordi-nations sacerdotales ou épisco-pales, les mariages ou les funé-railles, ne doivent pas devenir des célébrations somptueuses. Chaque évènement doit tenir compte "des plus pauvres des pauvres de notre société"», a-t-il été précisé.

Un appel à un renouveau spiri-tuel paroissial

Les paroisses sont également invi-tées à faire preuve de sobriété, en consacrant au moins 25 % des sommes allouées aux activités « récréatives » à l’aide concrète aux plus pauvres. Pour les fêtes pa-roissiales, il leur est demandé d’éviter les dépenses excessives, telles les feux d’artifice. « Les fêtes paroissiales doivent davantage se focaliser sur le renouveau spirituel, plutôt que sur le divertissement et l’étalage de richesses. Les proces-sions et les célébrations ne de-vront pas gêner la circulation, ni

importuner le voisinage », a en-core suggéré l’assemblée.

Autant de propositions pratiques et concrètes qui s’adressent égale-ment aux centres de retraites spiri-tuelles et aux sanctuaires, invités pour leur part, à reverser une par-tie des dons reçus dans des ac-tions caritatives, servant à nourrir et loger les plus pauvres des envi-rons.

Selon le P. Poochakkatt, toutes ces suggestions seront étudiées attentivement par le conseil syno-dal de l’Eglise syro-malabare, avant qu’il ne publie ses orienta-tions pour les années à venir.

Des priorités en phase avec celles de la CBCI

Les priorités de l’Eglise catholique

syro-malabare – simplicité et impli-cations auprès des plus pauvres – s’inscrivent manifestement dans la lignée des priorités choisies par l’Eglise catholique indienne (rite latin et oriental), en mars dernier, lors de sa 32ème assemblée plé-nière.

La Conférence des évêques ca-tholiques indiens avait alors invité l’Eglise catholique à davantage de simplicité et de spiritualité, en dé-clarant qu’« une vie simple signi-fiait ouvrir nos maisons et nos ins-titutions aux plus pauvres » et « redécouvrir la puissance de la pa-role de Dieu et de la prière dans nos vies ».

La proportion grandissante de la diaspora syro-malabare

Selon des sources ecclésiales, quelque 640 000 fidèles catho-liques syro-malabars vivent aujour-d’hui en dehors de l’Inde, principa-lement aux Etats-Unis, en Austra-lie, en Europe, et également dans les pays du Golfe.

L’Eglise syro-malabare compte, depuis 2001, un diocèse aux Etats-Unis (Chicago), depuis 2014, un diocèse en Australie (Melbourne), et depuis juillet 2016, un diocèse au Royaume-Uni (Preston), où on compte près de 21 000 fidèles sy-ro-malabars, originaires du Kerala. Cet été, le pape François a égale-ment nommé un vicaire apostolique.

Source : Eglise d’Asie (07/09/2016)

Mgr Salvatore Pennacchio, nonce apostolique en Inde, avec le cardinal George Alencherry,Archevèque majeur de l’Eglise syro-malabare,

ors de la messe d’ouverture de l’assemblée à Trichur.

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Spiritualité

Shri Aurobindo

Aurobindo Akroyd Ghose est né à Cal-cutta en 1872 ; il est le troisième fils d’un médecin bengali qui admire la culture britannique ; c’est ainsi que son deu-xième prénom est anglais et que c’est celui qu’il portera lors de ces études à Londres. Son Père lui inculte donc une éducation uniquement britan-nique et il com-mence ses études dans un pen-sionnat anglais à Darjeeling. En 1879, à l’âge de 9 ans, il est envoyé ainsi que ses deux frères aînés en Angleterre pour conti-nuer ses études. Il est reçu chez un pasteur de Manchester et commence des études de latin ; brillant élève, il rentrera en 1885 à la Saint Paul’s School de Londres où il continue à étudier le latin, mais aussi le grec ancien, le français, l’allemand, l’italien, mais aussi les autres disciplines comme l’histoire et la littérature de l’Eu-rope. En1889, il est brillamment reçu à l’Université de Cambridge et son Père le voit déjà faire une car-rière dans l’administration colo-niale en Inde (l’Indian Civil Ser-vice) ; à cette époque Aurobindo que tout le monde appelle par son prénom anglais Akroy, ne connaît rien de la culture in-dienne, ni à l’hindouisme et se définit lui-même comme étant agnostique. Il passe le concours de l’Indian Civil Service en 1885 et obtient de très bonnes notes mais est refusé à cause de l’épreuve d’équitation qu’il n’a pu préparer faute de moyens financiers pour prendre des cours onéreux. Mais déjà, la libération et l’indé-pendance de l’Inde devenaient

ces principaux sujets de préoc-cupation, il devient secrétaire d’une association d’étudiants indiens, cesse de porter son pré-nom anglais, prononce des dis-cours révolutionnaires et indé-pendantistes. C’est alors que le Maharadja de Baroda en visite à Londres, lui propose de devenir son secré-taire particulier. Il embarque donc pour l’Inde en 1893 à l’âge de 21 ans, impré-gné de culture européenne, ignorant l’hindouisme et ne par-lant même pas sa langue mater-nelle, le bengali. A Baroda, il enseigne le français et l’anglais à l’Université dont il sera même le directeur adjoint ; mais en même temps, Sri Auro-bindo se plonge dans l’étude de la culture indienne, étudiant le bengali et le sanskrit et réalise ses premiers pas dans la pra-tique spirituelle. Il devient alors un fervent défen-seur de l’hindouisme dans sa forme épurée du Vedânta et cri-tique et critique violemment « l’athéisme scientifique « de l’Europe. Il écrit également de nombreux articles et poèmes, mais travaille également dans l’ombre à la for-mation d’un mouvement révolu-tionnaire et critique les chefs du

Congrès qu’il trouve beaucoup trop soumis aux anglais. En 1902, il rejoint un groupe d’activiste, avec la conviction que la voie la plus directe vers la liberté est celle d’une révolution ar-mée ; il s’oppose en cela à la résistance par la « non-violence » prônée par le Mahat-ma Gandhi. En 1906, Shri Auri-bindo décide donc de quitter Baroda pour

s’installer à Calcutta, fait des tournées politiques dans tout le Bengale et prend la direction du journal nationaliste « Bande Mâ-târam ». De 1905 à 1910, il est l’un des dirigeants des extrémistes du parti nationaliste. Tout en étant plongé dans l’ac-tion, chaque jour il pratique yoga qui lui donne sérénité et maîtrise de soi ; c’est en janvier 1908, qu’il rencontre Bâshkaar Lélé qui lui donnera « le secret de la li-berté, le moyen d’action effi-cace : la pratique du Yoga qui permet d’accéder à un état de conscience libre des pensées qui est les prémisses du Nirvâ-na. Il est arrêté et mis en prison en Mai 1908, suite à des attentats dans lesquels étaient impliqués ses proches dont son frère Barin. Il est incarcéré dans la prison d’Alipore pendant un an, puis sera acquitté en Mai 1909. Durant cette année d’incarcéra-tion, Sri Aurobindo passe la ma-jeure partie de son temps à lire la Bhagavad Gîtâ (dont il fera les commentaires) et les Upanis-had ; il pratique également in-tensivement le yoga. Il déclare : « Lors de mon séjour en prison, je n’étais jamais seul,

Historien, philosophe, militant de l’Inde libre et visionnaire de l’évolution, Sri Aurobindo est le bâ-tisseur d’un Monde nouveau, car disait-il « L’Homme est un être de transition ». Bien que très res-pecté et honoré en Inde, son audience en Occident semble y avoir été beaucoup plus importante, car pour les hindous orthodoxes, l’humanité n’est pas un progrès continu, mais est prise dans un système cyclique de destruction et recréation.

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West India Magazine Octobre 2016 - N°38 - Page 13 Spiritualité

Krishna était toujours avec moi et la Bhagavad Gîtâ à mon che-vet, la réalisation qui n’avait ces-sé de grandir en moi, s’était em-parée de tout mon être et mon travail devenu la manifestation de cette expérience : il ne s’agis-sait pas seulement de la libéra-tion du pays, du pays, de l’Inde, mais de celle de l’avenir de toute l’humanité ». Pendant qu’il est en prison, les anglais interdisent son journal « Bande Mâtâram », à sa libéra-tion il fonde deux autres jour-naux, l’un en anglais, le « Karmayogi » et l’autre en ben-gali, le « Dharma ». En Avril 1909, averti qu’on va de nouveau l’arrêter, il se rend à Chandernagor qui est sous juri-diction française, il y reste quelque temps avant de se rendre définitivement au Tamil Nadu à Pondichéry, comptoir français où il sera à l’abri de la justice anglaise. Il s’y installe le 4 Avril et y restera jusqu’à sa mort en décembre 1950. A son départ de Calcutta, sa femme, Mrinalini Devi, qu’il avait épousé en Avril 1901 retourne vivre chez son Père et y mourra en 1918. Obéissant alors à une voie intérieure, il s’abstient dès lors de toute action ou pu-blication de caractère poli-tique jusqu’en 1914 ; sa seule préoccupation étant d’ordre spirituelle. Sri Aurobindo pense qu’en 1908, après sa rencontre avec Vishnu Bâshkâr Lélé et son in-carcération durant laquelle il a étudié la Bhagavad Gîtâ et s’est imprégné de Krishna, qu’il a ob-tenu la réalisation en son corps du Soi (âtman) et de l’Absolu (Brahman). Pendant les trente dernières an-nées de sa vie, il se concentre sur la « descente du supra men-tal dans la nature terrestre. Il fonde en 1914 avec Paul Ri-chard et quelques disciples la revue Arya, qui traite de philoso-phie, de sciences politiques et de

Shri Aurobindo

critique littéraire. Mais c’est surtout Mirra Richard, la femme de Paul, qui jouera un grand rôle dans l’œuvre de Sri Aurobindo ; elle travaillera avec lui et continuera à divulguer son enseignement après sa mort. Elle rencontre Sri Aurobindo en 1914, alors que celui-ci fonde avec son mari, la revue Arya ; elle est subjuguée par le Maître mais suit son mari nommé au Japon pendant quelque temps, elle le quittera en 1920 pour ve-nir s’installer définitivement près de Sri Aurobindo qui la consi-dère comme la force féminine active de sa puissance spirituelle masculine passive ; autrement dit comme la Shakti et il l’appel-lera la (Mère), nom qui lui reste-ra. Avec le sens d’organisation de la Mère, les premiers disciples font leur apparition ; d’une vingtaine en 1926, ils sont 150 en 1930 et forment une sorte de laboratoire

expérimental de la future société divine annoncée par Sri Aurobin-do. De 1914 à 1924, Sri Aurobindo a fait paraitre dans Arya plusieurs de ses œuvres majeures : Les Fondements de la Culture Indienne. Le Secret du Veda. Essais sur la Bhagava Gîtâ. Le Cycle Humain. L’Idéal de l’Unité Humaine. La Synthèse des Yoga. La Vie Divine. L’essentiel de son œuvre spiri-tuelle prend forme durant ces

années. En novembre 1926 Sri Aurobin-do annonce à ses disciples « la descente de la Divinité ou de la conscience supérieure appelée le supra mental » dans son être physique ; il est devenu un ins-trument de la Réalité absolue. Il se retire alors dans une réclu-sion quasi totale, ne reçoit plus ses disciples et ne communique avec eux que par lettres. Il ne rencontre que quelques rares intimes, dont la Mère qui a la charge de toutes les respon-sabilités intérieures et exté-rieures de l’âshram. A partir de 1938, il fera trois ou quatre fois par an une brève ap-parition publique présentée comme un darshan (présentation ou vision d’une divinité) ; et il re-prend ses textes parus dans Arya afin de les publier en vo-lumes. Pendant la guerre en 1940, il proclame son soutien inébran-

lable à la Grande Bre-tagne et ses allés dans leur lutte contre le na-zisme. Le 15 Août 1947, le jour de ses 75 ans, il voit enfin l’Inde accéder à l’indépendance, il salue la naissance de l’Inde libre comme un jour pour le pays et pour le Monde, le début d’un nouvel âge, mais dé-plore la partition avec le Pakistan. Durant les dernières années de sa vie Sri

Aurobindo accordera de rares entretiens privés à quelques diri-geants indiens et étrangers dont le français Maurice Schumann qu’il reçoit le 30 septembre 1947. Sri Aurobindo, au cours de la « plaisante conversation »’qu’il tint à ses hôtes, leur déclara que la France était le pays qu’il ai-mait le plus après son propre pays. Il leur suggéra d’ouvrir une université à Pondichéry qui offri-rait la possibilité aux étudiants des quatre coins du monde d’étudier les civilisations aryennes et dravidiennes. »

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Hindustan Standard, Jeudi 2 oc-tobre 1947 Sri Aurobindo quitte son corps le 5 Décembre 1950, il est inhumé dans la cour du bâtiment central du ashram et sa tombe est tou-jours vénérée par ses disciples, les pèlerins et les visiteurs de passage à l’ashram.

L’enseignement de Sri Aurobindo :

L’enseignement de Sri Aurobin-do dépasse celui de l’hindouisme traditionnel dans sa volonté de changer le Monde par la réalisa-tion d’un homme nouveau sur Terre. Un Être de nature divine, vivant dans un Monde de Vérité et d’Harmonie. Contrairement à l’hindouisme orthodoxe qui considère que l’humanité n’est pas un progrès continu, mais est pris dans un cycle de destruction et recréa-tion, Sri Aurobindo prône pour une théorie du progrès spirituel de l’humanité. Il est influencé en cela par la théorie occidentale de l’évolu-tion ; mais contrairement à celle émise par les adeptes de Dar-win, celle qu’il propose n’est pas seulement matérialiste, mais aussi spirituelle. . S’il ne nie pas l’approche matérialiste, il en signifie la li-mite. Selon Alexandre Astier, Sri Auro-bindo détermine trois grands as-pects de la réalité : Le Divin : Principe suprême, l’Absolu,

c’est le Brahman de l’hin-douisme traditionnel.

Il est la Vérité totale, intégrant toutes les vérités partielles.

Il peut se manifester en tant que dieu personnel, mais éga-lement dans les avatâra (incarnations humaines du dieu) comme Râma ou Krish-na.

Il est aussi le Soi (l’âtman) pré-sent dans chaque humain.

Il s’agit là d’une conception du Divin qui s’inscrit dans la tradi-tion de l’advaîta-vedânta. Les sept plans de l’Univers : Sri Aurobindo voit l’Univers

comme un passage assurant le Divin vers tous les phénomènes et vers l’homme. Il distingue sept plans : Trois inférieurs, (La matière - La vie - Le mental), qui des formes d’activité de la substance phy-sique. Trois supérieurs, (L’existence pure - La conscience - La félicité pure) qui sont la manifestation du Divin, la Réalité absolue. Pour le Maître, ces deux hémis-phères (inférieur et supérieur) communiquent par un plan inter-médiaire (donc 7 plans) qu’il ap-pelle le Supra mental. Toute sa vie spirituelle a consisté en l’expérimentation à travers son corps, de la « montée » d’un mouvement de conscience en direction du Supra mental et de la « descente » d’un flot d’éner-gie des plans supérieurs. La principale difficulté étant de découvrir un passage entre ces plans, il y parviendra grâce à la pratique régulière du yoga. L’Homme : Sri Aurobindo considère

l’Homme comme un micro-cosme, reflet du macrocosme du Divin à qui il est relié par la présence en lui de l’âtman de même nature que le brahman.

L’Homme en tant que corps physique participe à la matière, en tant que jeu d’énergies, il participe au plan de la vie, par la réflexion et l’imagination, il participe au plan mental.

Pour le faire participer au Su-

pra mental, Sri Aurobindo pro-pose le yoga intégral.

Il considère que le sens de son âshram est d’être un laboratoire « évolutif » ; selon lui, l’Homme n’est aujourd’hui qu’à un niveau imparfait de son évolution ; il considère que » l’Homme est un Être de transition. » Le yoga intégral qu’il a élaboré voudrait permettre la progression spirituelle, individuelle et collec-tive vers l’état Supra mental. C’est pour poursuivre son œuvre qu’après sa mort, la Mère qui dirige son âshram fonde la cité d’Auroville, communauté très diversifiée avec des écoles, un centre universitaire, des champs, des rizières, des artisans qui re-groupe une population venue du Monde entier vivant en autarcie et qui suit les principes du Maître pour se préparer à l’émergence de l’Homme nouveau.

Bibliographie : Recherches sur ordinateur. Les Maîtres spirituels de l’hin-douisme : Alexandre Astier - Sri Aurobindo : Satprem - Le Dic-tionnaire de la Civilisation In-dienne Louis Renou - La Bhaga-vad Gîtâ : Sri Aurobindo - Auro-ville pratique : Editions Auroville - La Mère parle : Editions Auroville.

R.Baumeister

Spiritualité

Shri Aurobindo

Une de nos lectrices nous écrit : Je ne peux m'empêcher de vous signaler un petit point qui me gêne dans l'histoire de Vivekananda (West India Magazine n° 37, page 14) : "Ramakrishna lui donne alors le nom de Vivekananda (celui qui trouve la joie grace a la « discrimination », il sera son dis-ciple". En fait, il ne s'agit pas de "discrimination" (mot qui a notre époque devient encore plus inap-proprié), mais de "discernement", c'est à dire une vision juste des choses. Mon fils s'appelle Vivek... Ceci explique cela! Nous nous inclinons, et touchons ses pieds avec respect !

Et pan sur le bec !

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Gandhi en Afrique du Sud (1909)

Archives

Ici une photo de Gandhi, jeune avocat, qui s’était rendu en Afrique du Sud pour un contrat annuel. Il y passera 21 ans à défendre l’injustice et la ségrégation raciale.

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Humour / Insolite La photo du mois

Hortense ALAMKAN (1e plan) Tracy HOLIMIHARISOA

Les « Petites Mains » du CGPLI

Malentendu. Jasbir visite une galerie d’art : Je suppose que cette horrible chose est ce que vous appelez de l’art moderne ? Le responsable de la galerie : Désolé, Mon-sieur, c’est un miroir. Oui, s’il vous plait. Santa remplit une demande d’emploi. Il n’était pas bien sûr de la réponse à mettre pour la question « salaire souhaité ». Après mûre ré-flexion, il répondit : « Oui, s’il vous plait. »