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Projet N°114 – 900 - 1018 Innovations paysannes Région de Ségou

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Projet N°114 – 900 - 1018

Innovations paysannesRégion de Ségou

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Projet N°114 – 900 - 1018

Innovations paysannesRégion de Ségou

ADAF/Gallé : Assétou Kanouté, Mame Anna Traoré et Souleymane N’Diaye

AOPP : Souleymane Diarra et Ousmane Barké Diallo

IER : Abdou Y. Maïga, Diakalia Sogodogo

2010

Promoting Farmer Experimentation and Innovation in the Sahel

(PROFEIS)Promouvoir l’Expérimentation et l’Innovation Paysannes

au Sahel

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Table des matières

PROFEIS vii

Greffage du Lannea microcarpa « N’Pégou » et du Sclerocarya birrea « N’Gounan » 1

Amélioration de la germination du Piliostigma reticulatum « Niama » 3

Récupération des terres par ensemencement du sésame, fonio, ligneux 5

Lutte contre les termites en plantation par la fertilisation à base de fientes de volaille 7

Innovation organisationnelle autour de la gestion de l’école communautaire du village de Manè (Timissa) 9

Charrue Buteuse 11

Lutte contre le Cyperus 12

Mécanisation de la micro-dose du fumier des petits ruminants et des chauves-souris 13

Adaptation du Semoir artisanale « barakolonin » 15

Traitement des gastrites des animaux à partir des feuilles de « Ntouganin ka ngoyo » 17

Conservation des eaux et du sol par association des raies et des buttes 19

Buttes organiques 21

Lutte contre l’hypertension avec un produit à base de « Néré » 23

Lutte contre le charbon à base de poudre de graines du Combretum micranthum (Ngolobé) 24

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Production et utilisation de l’huile de Lannea microcarpa comme produit cosmétique et pharmaceutique 25

La couveuse en banco 27

Lutte contre les parasites des cultures maraîchères à base d’extrait végétal d’une plante locale « Potokolonimbo » 29

Lutte contre la mortalité des pintadeaux 31

Traitement de la trypanosomiase avec la décoction et/ou la poudre d’écorce du caïlcédrat 33

Lutte contre le striga à base de poudre de néré 35

Lutte contre le striga à base de poudre de néré et de poudre de feuille de baobab 36

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PROFEIS

Contexte Les technologies « passe partout « développées par les systèmes nationaux de recherche agricole ont contribué de façon significative à résoudre les problèmes de certains types de paysans (moyens ou riches). Mais elles ont montré leurs limites avec les paysans à faibles ressources.

Et pourtant, les paysans expérimentent de manière informelle et innovent depuis des générations. Les sécheresses récurrentes, les rendements faibles, les déficits vivriers ont mis en évidence la valeur des bonnes pratiques et les connaissances locales de ces paysans.

Le plaidoyer pour des investissements plus accrus pour la conservation des ressources naturelles n’a pas réduit la dégradation des ressources dans le Sahel ouest-africain et constitue toujours une menace. L’amélioration de la gestion des ressources naturelles et l’amélioration de la productivité des ressources demeurent donc la clé pour réduire la pauvreté rurale dans le Sahel.

Une autre transformation de l’agriculture au Sahel est nécessaire mais doit se baser sur la créativité des paysans africains, sur le renforcement de leurs capacités à expérimenter et innover et sur l’amélioration de leurs moyens d’existence. D’où le besoin d’accélérer la génération d’innovations appropriées dans le Sahel à travers par exemple le renforcement des liens entre le système de recherche formelle et la recherche (informelle) paysanne à travers les ONG. En d’autres termes, il y a une nécessité d’ancrer la recherche et la vulgarisation au sein des communautés locales pour un échange constructif et positif d’expériences et de connaissances entre chercheurs, vulgarisateurs et paysans.

Qu’est-ce que PROFEIS ? Le programme PROFEIS (de l’anglais – Promoting Farmer Experimentation and Innovation in the Sahel – Promotion de l’innovation et l’expérimentation paysannes au Sahel), appui les innovations locales pertinentes (sur le plan technique, socioculturel, organisationnel, environnemental et économique) à travers l’amélioration de la collaboration recherche/conseil agricole, organisations paysannes, ONG, secteur privé et contribue ainsi à l’augmentation de la production alimentaire et à la conservation durable des ressources.

Comment s’appuyer sur l’innovation et l’expérimentation paysannes pour bâtir un partenariat innovant entre paysans, chercheurs et conseillers agricoles pour la mise au point de technologies appropriées et durables ? Est la question fondamentale de recherche–action que PROFEIS cherche à répondre.

PROFEIS-Mali est la composante nationale de PROFEIS sous-régional qui regroupe le Mali et le Sénégal.

PROFEIS a une démarche participative collégiale qui valorise le savoir et le savoir paysan où les autres acteurs reconnaissent leurs connaissances et créativité dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire et la gestion rationnelle des ressources naturelles.

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PROFEIS est aussi un cadre de concertation entre les différents partenaires : Organisation de Producteurs, ONG et Recherche et même le secteur privé.

Mission Que la créativité et les bonnes pratiques des paysans à faibles ressources soient le socle de la recherche agricole et du développement durable pour améliorer la sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles de ces paysans.

Objectifs• Promouvoir l’innovation paysanne • Améliorer la sécurité alimentaire• Gestion rationnelle des ressources naturelles

Approche DPI• Identification, caractérisation et analyse des innovations paysannes les

plus utiles et issues de la connaissance des paysans

• Renforcement de la capacité des paysans

• Large diffusion de l’approche à d’autres paysans

• Convergence des connaissances pour les adapter aux conditions locales changeantes en termes d’agriculture et de gestion des ressources naturelles

• Réalisation des plateformes multi-acteurs pour une complémentarité

• Institutionnalisation de l’approche

Partenaires • Partenaires techniques : AOPP, IER, ADAF/Gallè

• Partenaire financier : MISEREOR

• Zones d’intervention : Ségou et Mopti

Gestion• ADAF/Gallè est la structure fer de lance qui assure la gestion administrative

et financière : appui à la formation, à l’organisation

• AOPP : structure d’appui de mobilisation, de formation

• IER : structure axée sur la formation et la mise en place du protocole scientifique

Le présent document répertorie quelques innovations paysannes très intéressantes en cours dans la région de Ségou.

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Greffage du Lannea microcarpa « N’Pégou » et du Sclerocarya birrea « N’Gounan »

IntroductionCette innovation est de Monsieur Sidiki COULIBALY du Village de Zémbougou Mangoni, commune de Niasso, cercle de San, région de Ségou. Né vers 1957, Monsieur COULIBALY est marié à deux femmes et chef de famille avec 34 personnes à sa charge. Il tire l’essentiel de ses revenus de l’agriculture, de l’élevage et de la plantation d’arbres. Avec une formation de niveau primaire, il a effectué quelques voyages dans le cadre de ses activités.

Il a accès aux informations agricoles à travers les services techniques, les projets et/ou les ONG, par contre, l’accès aux crédits est difficile.

Idée/motivationDans l’environnement de l’innovateur, les fruits de ses arbres sont beaucoup appréciés par la population. Au début de la saison des pluies, les femmes extraient les jus pour en faire une boisson locale appréciée également par la population ; d’autre part, les fruits de ses arbres permettent de lutter contre la disette au début de l’hivernage.

Ayant appris les techniques de production et de multiplication des plants (pépinière, greffage, entretien des plantations, récolte des fruits et de gomme arabique et d’autres), le désir de mieux faire a poussé sa curiosité à tester le greffage du Lannea sur le Sclerocarya en vue d’améliorer la grosseur du fruit de Lannea.

Description de l’innovationL’innovation consiste au greffage entre Lannea microcarpa « N’Pégou » et Sclerocarya birrea « N’Gounan ». Lannea microcarpa est le greffon. Le porte-greffe est Sclerocarya birrea. La préférence de l’innovateur est portée sur la technique de greffage en fente. Après le greffage, un sachet plastique est placé sur le matériel pour le protéger contre les intempéries. La reprise est de 10 à 15 jours. Le pied ainsi greffé donne les fruits à partir de 3 ans. Les fruits sont gros, charnus et très sucrés, mais la grosseur recherchée par l’innovateur n’est pas obtenue. C’est pourquoi après son identification par PROFEIS-Mali, des expérimentations sont en cours depuis 2008 en vue d’atteindre l’objectif recherché.

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Bénéfices tirés de l’innovation• Augmentation du revenu (obtention de meilleurs prix, vente de plants greffés…)• Renom

Avantages/Valeur ajoutée• Domestication d’espèces sauvages

Diffusion L’innovation a été capitalisée et diffusée à travers la confection des posters, de film documentaire, d’émissions radiophoniques, des visites d’échanges et des foires aux innovations paysannes à l’intérieur et à l’extérieur du Pays.

ContraintesDifficulté d’atteindre l’objectif escompté qui est la grosseur du fruit en maintenant sa teneur en sucre

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Amélioration de la germination du Piliostigma reticulatum « Niama »

Introduction Dans le cadre de la mise en valeur des essences locales qui fertilisent le sol, l’ONG nationale Sigignogonjè (ex-voisins mondiaux) a installé une parcelle de démonstration en vue d’améliorer la fertilité du sol et de lutter contre l’érosion grâce à la plantation du Piliostigma reticulatum dans les champs. Mais la production des plants de Niama est difficile à cause de la difficulté de germination des graines (environ 2 mois ou pas de germination).

Monsieur Wamian DEMBÉLÉ, 42 ans vit dans le village de Doumakui, commune de Timissa, chef-lieu de Ségou, région de Ségou. Il est marié et a des enfants. Il est un paysan instruit (10ème année).

Il est Agriculteur et exploite une superficie estimée à 20 ha où il produit du mil, sorgho, fonio, arachide, dont 70% sont autoconsommées. Au niveau de sa communauté, il exerce les responsabilités suivantes : éducateur de Centre d’Éducation pour le Développement (CED), Maire de sa commune et animateur de radio communautaire.

MotivationLa motivation de l’innovateur est de produire plus de plants de Piliostigma reticulatum pour reboiser toute son exploitation ou au moins une grande partie de celle-ci et lutter contre la dégradation de ses terres.

Idée L’idée vient du fait que les sacs en fibres de dah conservent longtemps l’humidité, donc l’innovateur a estimé qu’en y gardant les graines déjà trempées dans de l’eau bouillante durant 2 heures, avec un arrosage régulier, cela conduirait à ramollir leur coque qui est de nature assez dure (graines récalcitrantes).

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne « amélioration de la germination du Niama » consiste à raccourcir la durée de sa germination à partir d’une technologie existante. L’innovateur commence par tremper les graines de Piliostigma reticulatum dans de

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l’eau bouillante pendant 2 heures. Les graines sont ensuite enlevées de cette eau et mises dans un sac en fibre de dah ou sac en jute mouillé. Le sac est suspendu sous le hangar et son contenu est arrosé pendant 3 jours. Au bout de 4 à 7 jours, la germination commence.

La technologie introduite au départ était le traitement de la graine de Niama par les produits chimiques ou l’eau chaude ou scarification des graines. La modification apportée est l’utilisation du sac de jute et un arrosage intensif après le trempage dans de l’eau chaude.

Valeur ajoutée• Accélération de la germination des graines• Amélioration du taux de germination• Possibilité de se déplacer avec la pratique pour mieux suivre en enlevant les

graines de l’eau froide, les envelopper dans un tissu en coton non troué et hermétiquement fermé pour les transporter partout. La procédure de semis reste identique dans les deux cas.

Avantages tirés• Augmentation de la productivité de plants ;• Augmentation de la superficie boisée ; • Réduction du coût des intrants car la plante est un fertilisant ;• Meilleure gestion des superficies cultivables.

Diffusion de l’innovation Elle s’effectue dans des espaces d’échanges permettant à l’innovateur de partager cette information avec les autres pépiniéristes et de bouche-à-oreille. Déjà, certains paysans ont adopté partiellement la technologie surtout pour la plantation d’une autre espèce forestière comme le balazan (Acacia albida) qui est aussi une plante fertilisante à graine récalcitrante.

Contraintes • La contrainte majeure est la rareté des sacs de jute qui sont actuellement

importés du Burkina Faso à cause de la fermeture de l’usine du Mali.

NB : éviter l’allongement des radicelles avant la transplantation.

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Récupération des terres par ensemencement du sésame, fonio, ligneux

IntroductionL’innovation paysanne « récupération des terres par ensemencement du sésame, fonio et ligneux » est de Monsieur Sekou MALLÉ, 42 ans vivant dans le village de N’Golokouna, commune de Niala, cercle de Bla, région de Ségou. Il est marié et a des enfants. Il est alphabétisé et a effectué plusieurs voyages d’échange sur les pépinières, la plantation et le greffage. Il est Agriculteur de profession dont 70% de ses revenus proviennent de l’agriculture, 25% de la pépinière et 5% d’autres activités. Il est membre de l’association Benkadi 1 de N’Golokouna. La superficie cultivée est de 6 ha. Il pratique aussi l’élevage.

Idée L’idée de l’innovation vient de la non-disponibilité de terres cultivables et la nécessité de restaurer les terres dégradées.

Motivation • Faciliter l’accès de ses pépinières à ces clients.• Éviter les conflits avec ses voisins lors de l’enlèvement des plants achetés.

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne porte sur une technique de récupération des terres dégradées par des méthodes combinées de la manière suivante :

• 1ère année : semis à la volée du sésame sur l’ensemble de la superficie labourée. Le sésame, une fois germé, n’est pas à récolter et reste au sol pour le protéger contre le vent ;

• 2ème année : l’arachide est semée dans la partie où le sésame a bien donné l’année précédente, et le fonio dans la partie où le sésame n’avait pas bien donné. Cette dernière culture n’a pas été entièrement récoltée ;

• 3ème année : 200 citronniers ont été plantés en vue de les greffer, malheureuse-ment ces plantes sont toutes mortes ;

• 4ème année : plantation de 1200 pieds d’eucalyptus traités avec les feuilles de neem pilées et mélangées à l’eau pour traiter le fond des trous avant de planter les arbres. Ces arbres ont survécu avec un taux de 95%.

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Avantages de l’innovation• Bois de consommation garantie• Restauration du sol et du couvert végétal• Tranquillité et quiétude• Amélioration du revenu

Diffusion de l’innovationLa diffusion de l’innovation se fait de bouche à oreille. Beaucoup de jeunes du village ont été formés par l’innovateur. Des producteurs aussi viennent visiter la ferme. Cinq personnes formées ont mis en pratique les notions apprises.

Contraintes Pression foncière dans la localité.

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Lutte contre les termites en plantation par la fertilisation à base de fientes de volaille

IntroductionLes termites constituent un obstacle majeur à la réussite des plantations pour beaucoup d’Agriculteurs souhaitant s’investir dans cette activité. L’innovateur, Monsieur Dami Josué DEMBÉLÉ, 57 ans, Agriculteur, habite à Kéréré Coura, commune de Timissa, cercle de Tominian. Il est marié et a des enfants. Son activité principale est l’agriculture. Il pratique un peu d’élevage et fait de la menuiserie. Les principales cultures réalisées sont le mil, le sorgho, l’arachide, le riz, le maïs et le dah. La production est autoconsommée à 60% et vendue pour 40%.

Monsieur DEMBÉLÉ est le chef de l’église protestante de son village, chef de quartier et secrétaire aux conflits du Comité de Gestion Scolaire. Il a participé à deux formations sur la menuiserie en mars 2004 et avril 2005.

MotivationPréparation de sa retraite d’artisan (menuiserie).

Idée L’innovateur a initié cette méthode de lutte biologique en attirant les fourmis rouges (ou Magnans rouges) avec les os d’animaux dans lesquels elles s’abritent à cause de la moelle. Ces fourmis s’installent dans les trous des os et chassent les termites.

Quand aux fientes de volaille, il a constaté que dans les poulaillers ou tout autre endroit où dorment les poules, il n’y a pas de termites. Donc il pense que les fientes de volaille ont un pouvoir répulsif contre les termites.

Description de l’innovation paysanneL’innovation « Lutte contre les termites en plantation par la fertilisation à base de fientes de volaille » consiste à creuser un trou de 60 cm de profondeur et 80 cm de diamètre, destiné à la plantation d’arbre. Au fond du trou on y met des os d’animaux ; la première terre (humus) est versée dans le trou en premier. La seconde terre, celle du milieu du trou est mélangée à la fumure organique (fumier : excréments de moutons) et reversée dans le trou en seconde position. La terre prélevée du fond du trou est mélangée aux fientes de volaille pour remplir le trou et arrosée pendant 6 à 10 jours avant de planter l’arbre.

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Avantages tirés Amélioration du taux de survie des plants et du revenu.

Diffusion de l’innovationL’innovation n’est pas diffusée donc pas d’adoption.

Contraintes Manque de ressources humaines et matériel d’arrosage, la sécurisation des plants.

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Innovation organisationnelle autour de la gestion de l’école communautaire du village de Manè (Timissa)

IntroductionLe village de Mané est situé dans la commune de Timissa, cercle de Tominian, région de Ségou. La population est de 1500 habitants dont 445 personnes imposables. Le village tire l’essentiel de son économie de l’Agriculture. En 2000, il s’est doté d’une école communautaire. Les parents d’élèves devaient payer les salaires des enseignants. La plupart des familles de Mané ont eu des difficultés à assurer les frais de scolarisation de leurs enfants. Ce qui conduisait à une déperdition grandissante des enfants augmentant ainsi le taux des enfants non scolarisés dans le village. De plus, le non payement régulier des enseignants avait commencé à affecter l’école. Face à cette situation, l’Association de développement du village, appelée « Benkadi » a décidé d’intervenir pour prendre en charge la gestion de l’école à travers la présente innovation.

Motivation/idéeLe développement du village qui est une priorité majeure de l’association Benkadi, ne peut se faire sans la scolarisation des enfants. De plus, il faut réduire l’inégalité entre les enfants dans l’accès à l’école.

Description complète de l’innovation L’innovation est de type organisationnel. Elle consiste à mobiliser des ressources locales pour prendre en charge les frais de fonctionnement de l’école communautaire, à travers des actions collectives. La première qui est la principale activité consiste à recenser toutes les charrettes du village pour percevoir une taxe annuelle de 3.000 FCFA par charrette. Les autres activités consistent à produire des richesses collectives pour soutenir l’école comme l’exploitation d’un champ collectif pour produire du mil et de l’arachide et la pisciculture.

C’est une nouvelle idée qui a suivi un processus pour aboutir à un mécanisme fonctionnel. L’organisation a mis en place un comité de gestion de 11 personnes dont 3 femmes qui contrôle la scolarité des enfants et le rôle des enseignants/fonctionnalité de l’école communautaire. Le comité de gestion vient en appoint aux missions assignées à l’association des parents d’élèves. Ainsi, pour leur permettre de s’acquitter de leur cotisation annuelle après la récolte du mil, les charretiers se dirigent vers le delta pour le transport du riz, du poisson et des personnes; d’autres participent aux différentes foires villageoises.

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Les principales étapes suivies dans le développement de l’innovation organisationnelle sont :

• 2001 à 2003 : Implication uniquement des parents d’élèves• 2004 : Prise en charge de la gestion de l’école par l’association « benkadi » • 2006 : recensement des charrettes du village qui est passé de 91 à 104

charrettes.

Les participants à cette innovation sont l’association féminine, l’association des jeunes du village et le comité de développement villageois (Benkadi), des contributions volontaires individuelles (cas d’un membre du bureau).

Valeur ajoutée• Scolarisation obligatoire des enfants• Allégement des parents pour les frais de scolarité• Gestion participative et transparente• Responsabilisation de toute la communauté autour de cette innovation

organisationnelle• Tout propriétaire de charrette paie les cotisations même s’il n’a pas d’enfant

scolarisé. Ce principe oblige tous les contribuables à inscrire leurs enfants à l’école.

Avantages tirés• Grande qualité des animateurs à la sensibilisation de masse et au dialogue. • Participation supplémentaire de quatre femmes à la sensibilisation et au contrôle

des enfants à l’école à partir de 2011. • Renforcement du contrôle des enseignants par le comité. • Sanction des contrôleurs par l’association à 250 F/jour en cas d’absence non

justifiée. • Adhésion totale de toute la population. • Présence et la stabilité des enseignants dans le village, • Scolarisation accrue de tous les enfants du village. Cette action a entrainé une

cohésion sociale assez forte dans le village. • La Mairie a décidé de s’en inspirer pour la collecte de la Taxe de Développement

Régional et Local (TDRL).

Diffusion de l’innovationL’innovation n’a pas été capitalisée, mais la diffusion se fait lentement de bouche à oreille. Deux villages sont en phase d’essai.

Contraintes Avoir une cohésion sociale autour de l’innovation

Trouver des leaders engages pour le développement du village

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Charrue Buteuse

IntroductionL’innovation « charrue buteuse » est de Monsieur Sinaly KONATÉ, forgeron, résidant dans le village de Djarani, commune Tominian, cercle de Tominain. Il est marié et a un enfant.

L’innovateur pratique l’agriculture pendant l’hivernage.

Idée/motivation Il fût une année où les mauvaises herbes avaient envahi les champs, la charrue à double versoir était devenue inefficace, et l’autre charrue communément appelée «Tropicale » est assez lourde dans des situations pareilles ; alors l’innovateur a réfléchi à une solution adaptée pour résoudre ce problème et son imagination à porter sur la modification de la charrue existante. Le changement de ladite charrue a été jugée efficace par les utilisateurs pour la simple raison qu’elle a l’avantage de pouvoir s’enfoncer facilement dans le sol, elle est légère et ferme bien les mauvaises herbes.

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne « charrue buteuse » est une modification du socle de la charrue à deux versoirs. Il s’agit d’un socle dont les deux côtés sont démontables pour satisfaire le besoin d’une charrue à un seul versoir.

Avantages tirés Cette innovation a permis à l’innovateur de recevoir assez de demandes.

Plus de 300 ventes de charrues chaque année depuis plus de 5 ans. Dans les foires de la localité, la diffusion est faite. Environ une dizaine de forges du cercle de Tominian fabrique ce modèle.

Contraintes Pas de contrainte majeure

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Lutte contre le Cyperus

IntroductionLe Cyperus est une mauvaise herbe hautement compétitive et très difficile à maîtriser par les producteurs à cause de la structure complexe de son système racinaire ; ce qui affecte négativement le rendement. C’est pourquoi les producteurs aussi expérimentent des techniques de lutte contre cette herbe. C’est le cas de Mr Kassim SOROKOUMA, 52 ans, du village de Mané, commune de Timissa, cercle de Tominian, il est marié et a des enfants. Il a fait l’école primaire et effectué un voyage d’échange sur l’agriculture. L’agriculture constitue son activité principale. La superficie cultivée est de 17 ha. Il pratique aussi l’élevage et possède un verger.

Idée/motivation L’idée vient de l’innovateur lui-même après le constat de l’effet des glumes de mil qui est la non apparition du Cyperus dans les endroits où on dépose les glumes du mil. L’innovation a permis une augmentation de la production agricole et l’amélioration de la fertilité des sols.

Description de l’innovation paysanneL’innovation consiste à lutter contre le Cyperus dans les plantations de banane. Il s’agit d’épandre les glumes de mil dans le champ et de labourer en début d’hivernage. Les termites qui viennent ronger ces résidus attaquent les racines du Cyperus et les anéantissent. Après 15 jours, on fait un second labour. L’innovation peut se faire même en saison sèche.

Avantages tirés L’innovation a permis une augmentation de la production agricole et l’amélioration de la fertilité des sols.

Diffusion de l’innovationL’innovation est diffusée pendant les réunions et les assemblées générales des paysans dans la localité. L’innovation a été adoptée par 6 hommes et une femme dans trois villages.

Contraintes La non disponibilité des résidus de battage du mil. Il existe une compétition entre les utilisateurs (paysans, confection des briques) et les termites qui rongent le Cyperus jusqu’aux bulles sous terre.

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Mécanisation de la micro-dose du fumier des petits ruminants et des chauves-souris

IntroductionL’innovation paysanne « mécanisation de la micro-dose du fumier des petits ruminants et des chauves-souris » est de Monsieur Pierre THÉRA, agriculteur, âgé de 54 ans. Il vit dans le village de Souara, commune de Tominian, cercle de Tominian. Il est marié et a des enfants. L’innovateur est aussi secrétaire à la production de l’Union des Agriculteurs du Cercle de Tominian (UACT), membre de l’AOPP.

Idée L’idée est venue de l’innovateur lui-même eu égard aux difficultés de semer le sésame mélangé au sable et au son.

MotivationLa motivation se résume à la diminution de la quantité de fumier à apporter pour une production optimale. En effet, les quantités recommandées en engrais organiques ou fumure ne sont pas toujours à la portée de la plupart des producteurs.

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne « Mécanisation de la micro-dose du fumier des petits ruminants et des chauves-souris » consiste à mélanger directement les semences et la fumure organique (crétins de petits ruminants) pour l’apport au poquet du fumier. Il faut rappeler que la semence est mélangée à la fumure organique et mise dans le semoir. Le fumier est pilé et tamisé. Le mélange se fait en prenant une mesure de semences pour deux mesures de fumier. Les graines et une certaine quantité de fumier tombent ensemble dans le poquet.

L’innovation est en cours et très opérationnelle. Les étapes de l’innovation se résument à :

• l’agrandissement des trous des disques du semoir ;• la recherche de fumier ;• le pilage et le tamisage du fumier ;• le dosage du fumier• le chargement du semoir ;• le semis/épandage.

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L’innovation est familiale où il travaille avec ses frères qui se chargent de l’approvisionnement en fumier. C’est la CMDT qui a donné le semoir à crédit remboursable sur 4 ans.

L’investissement est de 120 000 FCFA reparti comme suit :

• Semoir : 80 000 FCFA• Multiculteur : 40 000 FCFA

Avantages tirés L’innovation a permis à la famille d’assurer son autosuffisance alimentaire à partir de 2 ha par jour avec les chevaux.

Diffusion de l’innovationL’innovation est diffusée lors des assemblées générales et au cours des journées inter paysannes. Elle est adoptée par près d’une cinquantaine de producteurs membres de l’UACT.

Contraintes La non disponibilité du fumier des petits ruminants en grande quantité.

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Adaptation du Semoir artisanale « barakolonin »

IntroductionL’innovation paysanne « adaptation du semoir artisanale ou barakoloni » est de Monsieur Baba Doulaye KONATÉ, 53 ans, forgeron. Il vit dans le village de Dialané, commune de Tominian, cercle de Tominian. Il est marié et a des enfants. L’innovateur fabrique tous les matériels agricoles attelés nécessaires en milieu rural.

MotivationLa résolution du problème de fragilité d’une pièce du matériel.

Idée L’idée vient de l’innovateur lui même.

Description de l’innovation paysanneL’innovation consiste à l’adaptation des pièces d’un semoir artisanal. L’utilisation du semoir habituel causait l’usure rapide et intempestive des boulons de ses roues. En les fixant directement sur les roues par la soudure, l’utilisation devient facile et durable. Aussi la ceinture qui régulait la distance entre les poquets était en caoutchouc (chambre à air usée). Elle a été modifiée de manière à avoir une seule ceinture en fer, à régler quand on change de spéculation, alors qu’à l’origine, c’était une ceinture par spéculation.

Avantages tirés • Ces modifications apportées ont contribué à une :

- augmentation de la part de marché de l’innovateur, par une assez grande demande par les utilisateurs ;

- grande appréciation du semoir modifie par les utilisateurs ;- grande économie car le semoir est assez durable ;- restauration de la réputation des artisans ; - satisfaction morale.

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Diffusion de l’innovation« Barakoloni » est diffusée à travers les foires hebdomadaires et de « bouche-à-oreille ». L’innovateur encadre déjà trois de ses enfants et un apprenti qui maîtrisent bien la technique de fabrication. Environ la plupart des forgerons de la localité ont adopté l’innovation.

Contraintes Pas de contrainte majeure.

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Traitement des gastrites des animaux à partir des feuilles de « Ntouganin ka ngoyo »

IntroductionL’innovation paysanne « traitement des gastrites des animaux à partir des feuilles de Ntouganin ka ngoyo » est de Monsieur Bourama TRAORÉ, 45 ans. Il est du village de Sarro, commune rurale de Saloba, cercle de Macina. Il est marié et a des enfants. Il a fréquenté l’école coranique. Il est membre du ton villageois Djiba et de la coopérative des éleveurs.

Il pratique l’agriculture et l’élevage. La superficie cultivée est de 7 ha. Il cultive le mil et le sorgho dont les productions sont destinées à l’autoconsommation.

Il fréquente peu de services techniques. Mais il reste membre de la plus importante organisation du village.

Durant les jours de foires, il profite de la présence des services techniques et des caisses de proximité pour s’informer sur les technologies ou pour prendre crédit.

Idée L’idée de l’innovation est venue des suites de la forte mortalité dans les effectifs importants d’animaux du village à cause des « maux de ventre ».

MotivationAmélioration de l’état sanitaire du cheptel à moindre coût.

Description de l’innovation paysanne L’innovation paysanne consiste à traiter les « maux de ventre » des animaux par les feuilles de « ntouganin ka ngoyo ». La plante (ntouganin ka ngoyo) est arrachée, séchée puis pilée pour avoir une poudre. Cette poudre est mise dans de l’eau, chauffée puis décantée avec le « lalan » une sorte de sel. Cette solution sert à traiter les maux de ventre des animaux avec une dose de 1 litre pour les bovins et chevaux et de ½ litre pour les ovins, caprins. Avec la disponibilité de la plante, la préparation du produit peut prendre une semaine à 10 jours et le séchage de la plante au soleil occupe plus de 50% de ce temps. Les opérations à effectuer sont l’arrachage et le séchage des plants au soleil, le pilage, le chauffage

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et la décantation de l’eau, la préparation du produit puis son administration aux animaux. Les enfants de l’innovateur et ses frères participent à la recherche, à la collecte de la plante et à la fabrication du produit vétérinaire.

L’innovateur, à travers son innovation, contribue à réduire la perte massive de ses animaux.

Avantages tirés L’innovation en question a permis la création d’un fond personnel (épargne) permettant de faire face aux besoins de l’innovateur et des membres de la famille en terme de sécurité alimentaire.

Diffusion de l’innovationL’innovation n’est pas diffusée parce que l’importance des dégâts varie d’une année à une autre.

Contraintes La non-disponibilité de la plante est la principale difficulté rencontrée dans le développement de l’innovation.

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Conservation des eaux et du sol par association des raies et des buttes

IntroductionL’innovation paysanne « conservation des eaux et du sol par association des raies et des buttes » est de Monsieur Issa TANGARA, 59 ans. Il habite dans le village de Saye, commune rurale de Sana, cercle de Macina, région de Ségou. Il est marié. Il est Conseiller au chef de village et conseiller communal. Il est le Président de la caisse d’épargne et de crédit et membre de la Société coopérative des Producteurs de Semences.

IdéeL’insuffisance et l’irrégularité de la pluviométrie ont eu comme conséquence une faible production agricole. La solution à cette situation constitue le fait déclencheur de cette innovation.

MotivationLa conservation de l’humidité et de la fertilité des sols constitue les principales motivations de l’innovateur. Ceci permet aux cultures d’arriver à maturité.

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne consiste à faire des raies intercalées par des buttes après le premier sarclage. Les raies ont une longueur de 5 m et une profondeur de 5 cm ; les buttes renferment les mauvaises herbes et permettent de bloquer les eaux de ruissellement après la pluie.

Valeur ajoutée- Amélioration de l’humidité des sols - Amélioration de la production agricole- Garantie de l’autosuffisance alimentaire.

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Avantages• l’amélioration de la fertilité du sol grâce à l’apport d’humus dans les buttes et du

maintien de l’humidité grâce aux raies ;• l’augmentation de la production agricole.

DiffusionL’innovation n’est pas diffusée, donc pas d’adoption

ContraintesLes raies se font à la charrue, mais les buttes à la main (travail assez dur).

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Buttes organiques

IntroductionMonsieur Sadia DJIBO habite le village de Diamakan, Commune de Timissa, Cercle de Tominian, région de Ségou. Il a 46 ans, il est marié et a des enfants. Il est Conseiller au chef de village.

Idée/motivationLe fait déclencheur de cette innovation paysanne est la pauvreté grandissante des sols. La faiblesse de la pluviométrie, l’érosion des sols et l’insuffisance des terres de culture constituent les principales motivations de l’innovateur.

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne consiste à confectionner des buttes. Ces buttes sont confectionnées lors du deuxième sarclo-binage. Ainsi, les mauvaises herbes sont retournées au sol avec la confection des buttes appelées buttes organiques. Les buttes devant recevoir le mil sont donc confectionnées un an à l’avance. On fait un trou sur la crête des buttes dans lequel on met des micro doses de fumier qu’on referme pour éviter que le vent ne les emporte. C’est sur ces buttes organiques qu’on sèmera le mil traité au « sijolan » dès les premières pluies de la nouvelle saison des pluies.

Les différentes étapes suivies sont :

• le sarclage du champ en début août• la confection des buttes organiques en fin août• le micro dosage du fumier en avril • le semis du mil avec les premières pluies en mai.

Valeur ajoutée• Amélioration de la fertilité des sols• Augmenter la production agricole• Production agricole organique sans produit chimique

Avantages• Augmentation de la production et des superficies mise en jachère• Meilleure gestion des superficies• Réduction des coûts des intrants • Réduction des conflits entre agriculteurs et éleveurs.

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DiffusionL’innovation est largement diffusée.

Plus de 1000 personnes (dont 800 hommes et 200 femmes) ont adopté cette innovation dans 17 villages.

ContraintesLa contrainte majeure est que tout le travail est manuel et nécessite donc une forte main-d’œuvre et assez de temps.

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Lutte contre l’hypertension avec un produit à base de « Néré »

IntroductionL’innovation « lutte contre l’hypertension avec un produit à base de néré » est de Madame Assitan KONATÉ, 49 ans. Elle est du village de Mané, commune de Timissa, cercle de Tominian, région de Ségou. Elle est mariée et a des enfants. Elle est la présidente des femmes du village. Elle est membre de Sinignèsigiton/AOPP.

Idée/motivationL’idée est venue d’une vieille personne qui avait la maladie de la tension artérielle qui est devenue de nos jours un problème de santé publique. La seule motivation de l’innovatrice est d’apporter sa contribution à la lutte contre cette maladie.

Description de l’innovation paysanneL’innovation porte sur le traitement de l’hypertension artérielle avec l’utilisation de la graine du fruit de « Néré ». La graine du fruit de « Néré » est lavée, séchée, puis grillée et écrasée pour la rendre en poudre.

Utilisation du produit : chaque matin, on prend 1 pincée de la poudre dans un verre d’eau (verre n°8) à thé 2 fois par jour jusqu’à la guérison.NB :

• le malade doit d’abord procéder à la vérification de sa tension artérielle avant de commencer le traitement.

• Il est aussi conseillé de suivre régulièrement l’évolution de la tension avec l’assistance d’un agent de santé ou d’un docteur.

AvantagesAméliorer la santé à moindre coût et éviter la consommation des ‘‘médicaments par terre’’.

Soulagement du fardeau de l’ordonnance des personnes consultées. Le coût de l’investissement se résume à l’achat des graines de néré (entre 250 - 600 F CFA).

DiffusionTrès faible diffusion ; seulement deux femmes ont testé le produit et ont confirmé son efficacité.

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Lutte contre le charbon à base de poudre de graines du Combretum micranthum (Ngolobé)

IntroductionL’innovation paysanne est de Monsieur Binafou DAOU, 63 ans. Il vit dans le village de Sarro, commune de Saloba, cercle de Macina, région de Ségou. Il est marié et a des enfants. Il est membre de la coopérative agropastorale de Sarro et travaille avec beaucoup d’autres structures.

MotivationC’est à partir des grandes pertes de la production constatées chez les producteurs de sorgho dans la zone que l’innovateur Binafou s’est lancé dans la recherche de solution aux dégâts du charbon dans son champ afin de rompre avec le cycle de la famine dans sa famille.

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne consiste à piler les graines de Ngolobè (Combretum micranthum) pour avoir sa poudre qu’on mélange à la semence de sorgho proprement lavée. On fait un mélange dans les proportions d’une poignée de main de poudre de « Ngolobè » pour 10 kg de semence de sorgho, puis on sème immédiatement le mélange. Les principales étapes suivies :• la cueillette des graines de Ngolobè entre mars et mai ;• la mouture des graines de Ngolobè ;• le lavage propre des graines de sorgho et leur séchage ;• le mélange dans les proportions d’une poignée de main de poudre contre 10 kg

de semence de sorgho ;• enfin le semis.

Pour le moment, il utilise la main-d’œuvre familiale pour la collecte et la mouture des grains de Ngolobè.

AvantagesDisparition du charbon dans le champ

Augmentation de la production agricole

Diffusion L’innovation a fait l’objet d’une faible diffusion. Elle est adoptée par 6 autres ménages dans le village. Le paysan a commencé à informer la communauté. Mais elle n’a pas été capitalisée à cause de sa faible diffusion.

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Production et utilisation de l’huile de Lannea microcarpa comme produit cosmétique et pharmaceutique

IntroductionL’innovation paysanne « production et utilisation de l’huile de Lannea microcarpa » est de Mme Aïssata KASSOGUÉ, 57 ans. Elle vit à Bla, commune urbaine, région de Ségou. Elle est veuve, avec des enfants. Originaire du pays dogon, elle est actuellement installée à Bla.

Idée/motivationL’idée vient du terroir dogon, où elle constitue une pratique ancienne, l’innovatrice elle-même étant de cette localité. Sa motivation est de valoriser une pratique traditionnelle afin de trouver un substitut aux produits cosmétiques industriels de plus en plus chers.

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne est une pratique traditionnelle du terroir dogon. Dans cette localité, Lannea est très sollicité et sacré par les Dogons pour ses multiples vertus. Le fruit est ramassé, séché et conservé pour en faire du sirop et de la boisson pour accueillir les étrangers et les officiels. Les branches mortes de l’arbre sont utilisées dans le traitement de certaines maladies et les plaies. L’huile extraite de la graine du fruit est utilisée pour entretenir la peau et/ou la fabrication du savon.

Pour extraire l’huile, les graines sont décortiquées, ensuite trempées dans de l’eau chaude pendant quelques minutes. Après, ces graines sont enlevées de l’eau, séchées et légèrement grillées puis pilées dans un mortier ou écrasées avec la pierre à moudre. Les graines écrasées ou pilées sont mises dans un récipient. On y ajoute alors un peu d’eau tiède et on mélange l’ensemble jusqu’à ce que les résidus se collent et libèrent l’huile en suspension. Ces résidus sont ensuite pressés pour extraire l’huile. Cette huile obtenue est utilisée pour entretenir la peau et la rendre luisante et lisse. Elle permet aussi de noircir les cheveux et de traiter toutes les blessures et les plaies de tout genre. Les résidus deviennent du savon en y ajoutant de la potasse. Ce savon est aussi efficace pour l’entretien du corps.

Avantages• L’écorce de la plante Lannea microcarpa est utilisée pour teindre les tissus, qui,

imbibés de l’huile de n’pékou protègent contre la chaleur (cas des chasseurs).

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• Le produit est efficace pour le traitement des plaies.• L’huile de la plante permet l’entretien du corps et de la chevelure. Elle n’en fait

pas encore une activité commerciale.

DiffusionPratique est courante en milieu dogon. L’innovation est assez répandue dans le terroir Dogon dont elle est originaire mais pas dans sa zone de résidence actuelle (Bla).

Contraintes• La technique de transformation est assez traditionnelle, pénible et demande

beaucoup de temps. • L’odeur du produit n’est pas appréciée par beaucoup d’utilisateurs de même

que la couleur de l’huile n’est pas attrayante.• L’espèce est en voie de disparition dans certaines localités comme Bla.

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La couveuse en banco

IntroductionL’innovation paysanne « couveuse en banco » est de Mr. Nouhoum TRAORÉ, 38 ans. Il vit dans le village de Djéla, commune de Gouendo, cercle de Baraouéli dans la région de Ségou. Il est agriculteur et fait de l’aviculture.

Idée/motivationLe père de Nouhoum TRAORÉ a eu de l’ONG « Voisins Mondiaux » une couveuse en bois d’une capacité de 140 à 150 œufs en 1997. Le besoin de plus en plus croissant en pintadeaux l’a poussé à la construction d’une couveuse en terre d’une capacité de 400-500 œufs en s’inspirant du modèle en bois.

Description de l’innovation paysanneLa couveuse en banco est inspirée d’un modèle en bois. Pour la construction de la couveuse, les matériaux utilisés sont des briques en banco, du grillage cadré avec une planche servant de récipient pour contenir les œufs à couver, un morceau de plastique noir servant de fermeture de la façade de la couveuse et un morceau de tôle pour couvrir la partie supérieure (toiture).

C’est le grillage cadré qui détermine les dimensions de la couveuse en fonction de la capacité souhaitée ; 50 cm x 50 cm pour une capacité de 100-120 œufs à couver pour 10 briques. C’est encore autour du cadre grillagé que sont déposées les briques sur leur côté pour la délimitation des contours de la couveuse. Après la première rangée de briques du mur, deux morceaux de fer rond servant de support au grillage cadré contenant les œufs sont déposés de part et d’autre sur le joint séparant les deux rangées de briques de manière parallèle. Sur la deuxième rangée de briques, deux petits tuyaux sont aussi déposés de part et d’autre pour servir de trous d’aération pour la lampe. Le dernier joint est prolongé pour compléter la hauteur de la couveuse en vue de permettre l’installation de la lampe dans la couveuse. Puis, un morceau de tôle est confectionné pour servir de couvercle permettant ainsi de capter la chaleur de la lampe et la répercuter sur l’intérieur de la couveuse. Ensuite, un morceau de planche est déposé sur la tôle pour empêcher son contact avec l’air qui pourrait contribuer à déséquilibrer le niveau de la température intérieure. Enfin la façade de la couveuse est couverte par un plastique qui sert de fermeture après y avoir mis des œufs et installé la lampe. A l’intérieur de la couveuse, une couche de sable est déposée sur le sol et doit être arrosée régulièrement pendant toute la période de la couvaison.

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NB : il est conseillé de construire la couveuse à l’abri du soleil et de la pluie pour sa durabilité et son efficacité.

Utilisation : l’opération de couvaison nécessite une lampe luciole, des œufs de bonne qualité et un thermomètre en état de fonctionnement. Les œufs sont retournés matin et soir pour permettre à chaque côté de profiter de la chaleur intérieure ; à l’aide du thermomètre, la température intérieure doit toujours être vérifiée régulièrement oscillant entre 38 et 40°C. Au bout de 21 jours on peut avoir les poussins et 25 jours les pintadeaux. La couveuse est adaptée à couver n’importe quel œuf.

Le coût d’investissement pour une couveuse en banco d’une capacité d’environ 400 œufs est de 24.400 FCFA pendant que le modèle en bois, source de son inspiration est de 57.500 FCFA pour 140 œufs.

Valeur ajoutée • Peu coûteux 24.400 FCFA pour une couveuse en banco de 400 œufs contre

57.500 FCFA pour le bois avec 140 œufs• Plus adaptée et facile à adapter pour les paysans à faibles ressources• Accessibles aux paysans et acceptée par les populations rurales (forte

demande)• Facile à construire, à utiliser et plus solide que celle en bois. • le modèle en banco conserve mieux la chaleur que le premier.

Contraintes Pas de problème de la part de l’innovateur

Diffusion de l’innovationL’état de sa diffusion est en plein essor à travers les échanges inter-paysans, les ateliers annuels de restitution des activités et la participation aux foires. En 3 ans, 31 couveuses en banco ont été construites dans 15 villages.

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Lutte contre les parasites des cultures maraîchères à base d’extrait végétal d’une plante locale « Potokolonimbo »

IntroductionL’innovation paysanne « lutte contre les parasites des cultures maraichères à base d’extrait végétal de potokolonimbo » est de Madame DIARRA Aminata DEMBÉLÉ, 45 ans. Elle vit dans village de Tonjel, commune rurale de Digadougou, Cercle de Mopti, située derrière le fleuve Niger à environ 4 km.

Idée/motivationLes pesticides utilisés par les maraîchers arrivaient à éliminer les chenilles, mais pas les pucerons qui étaient surtout nuisibles pour les plantes, notamment sur les feuilles, les fleurs et les fruits. Ces derniers devenaient plus petits et couverts d’une poudre blanchâtre. Ce qui réduisait considérablement le rendement et affectait la valeur marchande des fruits. L’innovatrice a pensé alors à cette plante utilisée traditionnellement par les femmes pour lutter contre les poux. Son mélange avec le pesticide utilisé a été efficace. Mais elle n’a pas utilisé le produit traditionnel seul pour voir son efficacité sur les chenilles. C’est dans le cadre de PROFEIS qu’une expérimentation conjointe est en cours pour voir l’efficacité du produit seul sur les autres parasites.

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne consiste à cueillir la plante appelée « Potokolonimbo » en entier, la piler et ajouter de l’eau à la pâte obtenue. On enlève les résidus à l’aide d’un tissu ou d’un tamis et la solution obtenue est utilisée pour pulvériser les cultures maraîchères. Cette solution lutte efficacement contre les parasites des plantes maraîchères.

Avantages tirésTrès peu d’investissement : pulvérisateur, tamis et le matériel végétal qui est une plante annuelle qui pousse en abondance qui peu être considérée comme une plante envahissante.

• Reprise de l’activité maraîchère• Augmentation du rendement maraîchère par conséquent augmentation de

revenu

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Tomates infestées

Tomates traitées avec potokolonimbo

• Réduction de la quantité de pesticide utilisée sur les cultures maraîchères, donc meilleure qualité des produits agricoles (très peu de pesticides)

• Gain de confiance entre les détaillants des intrants et les productrices • Cohésion familiale et sociale

Niveau d’adoptionL’adoption est au début avec 5 femmes après 3 mois

Problèmes identifiés• Faible connaissance de la concentration et du dosage appropriés de la solution• Faible maîtrise de la fréquence d’utilisation du produit• Faible disponibilité du produit frais en toute saison et en tout lieu

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Lutte contre la mortalité des pintadeaux

IntroductionL’élevage des pintades constitue une source de revenus très importante pour les communautés rurales. Les pintades sont plus chères que les poules sur le marché. C’est pour cette raison que beaucoup de populations rurales s’adonnent à cette activité. Cependant, l’activité connaît un taux de mortalité très élevé des pintadeaux durant les premières semaines de leur vie. La non-maîtrise de l’alimentation et de la santé des pintadeaux par les populations seraient à la base de ce fort taux de mortalité. De plus, la plupart de ces populations rurales ont un pouvoir d’achat limité pour se payer des médicaments vétérinaires. C’est dans ce cadre qu’un paysan de Kanouala, Monsieur Bakary DAOU a trouvé une recette locale permettant de réduire le taux de mortalité des pintadeaux.

L’innovation paysanne « lutte contre la mortalité des pintadeaux » est de Mr Bakary DAOU du village de Kanouala, commune de Kéméni, cercle de Bla dans la région de Ségou. Il est un paysan qui fait l’agriculture, l’aviculture, la pisciculture et l’agroforesterie. Il est pépiniériste.

Description de l’innovation paysanneCette innovation consiste à nourrir les pintadeaux avec du fonio non décortiqué mélangé à la solution de potasse.

Fabrication de la solution de potasseLa solution de potasse est obtenue à partir de 2,5 kg de cendre sur laquelle on verse 15 l d’eau au travers d’un passoir. La cendre utilisée est celle des tiges de mil. Une partie de la solution obtenue est ensuite mélangée à une quantité de fonio non décortiqué pour servir d’alimentation pour les pintadeaux et l’autre est utilisée comme boisson.

Dès leur éclosion, les pintadeaux ont comme nourriture le fonio non décortiqué potassé et la solution potassée comme boisson exclusive pendant une à deux semaines après leur éclosion. Cette recette est utilisée pour le démarrage des pintadeaux.

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Idée • Le soir, les pintadeaux reçoivent des compléments alimentaires de brisures de

maïs et de sorgho avec des termites.

Avantages • Réduction du taux de mortalité des pintadeaux• Amélioration du revenu du paysan• Coût d’investissement moindre car tous les produits sont disponibles localement,

par conséquent les bénéfices sont supérieurs aux coûts d’investissement.

ContraintesLa non-maîtrise de la dose optimale du produit, la non connaissance chimique des différents produits utilisés.

AdoptionDepuis la première année de l’expérimentation conjointe en plus des 4 paysans expérimentateurs, d’autres paysans en dehors du village ont adopté la pratique à travers les rencontres d’échange.

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Traitement de la trypanosomiase avec la décoction et/ou la poudre d’écorce du caïlcédrat

IntroductionL’élevage du bétail (bovins) constitue l’une des plus grandes activités économiques du Mali. Il est l’épargne par excellence des communautés rurales. Il contribue à la sécurité alimentaire des populations. Malgré de gros efforts déployés par l’état malien dans le domaine de l’amélioration de la santé animale (existence d’un laboratoire central vétérinaire, le déploiement des vétérinaires privés, divers programmes de développement de l’élevage, etc.), force est de reconnaître que certaines maladies continuent de persister. C’est le cas de la trypanosomiase devenue une source de préoccupation des populations de la commune rurale de Kemeni. Au vue des coûts élevés des produits vétérinaires et la mauvaise qualité de certains produits, les éleveurs se sont tournés vers les produits et savoirs locaux pour le traitement de certaines maladies. Une des pratiques utilisées dans le traitement de la trypanosomiase est à base de décoction et/ou de poudre d’écorce de caïlcédrat.

L’innovation « traitement de la trypanomiase avec la décoction et/ou la poudre d’écorce du cailécdrat est de Mr Bourama DIALLO qui vit dans le village de Kanouala Filala, commune de Kéméni, cercle de Bla. Il est marié et a des enfants. Il est agriculteur et éleveur.

C’est un savoir traditionnel qui a été transmis à Mr DIALLO par un vieux peulh.

Description de l’innovation paysanne • L’innovation paysanne consiste à utiliser l’écorce du caïlcédrat pour lutter contre

la trypanosomiase des animaux. Il y a deux formes d’administration possibles : la forme liquide et la forme en poudre. Pour la forme liquide, 400 g d’écorces du caïlcédrat préparées avec 5 litres d’eau dans un canari ou une marmite en y ajoutant une poignée de sel de cuisine. La décoction obtenue est refroidie et administrée aux animaux.

• Pour la forme en poudre : l’écorce du caïlcédrat est séchée, pilée et tamisée pour avoir de la poudre.

La décoction est administrée selon les doses suivantes :

• bovins et asins : 1 litre deux fois par mois avec un rappel dans trois mois• veaux, ovins et caprins : ½ litre deux fois par mois avec un rappel dans trois

mois.

La poudre est mélangée soit à l’aliment bétail ou à la cure salée.

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Avantages Selon l’innovateur, le produit :

• permet une prévention et un traitement efficace de la trypanosomiase ; • renforce également la productivité des animaux : peu d’avortement chez les

vaches et très peu de mortalité des veaux.

Problèmes L’unique problème évoqué par l’innovateur est la non disponibilité du produit de base à proximité à cause de l’utilisation abusive de la plante caïlcedrat comme chevron pour la construction de maisons.

DiffusionC’est une pratique assez bien répandue dans cette localité par les éleveurs, car les utilisateurs sont d’accords et unanimes sur l’efficacité des résultats.

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Lutte contre le striga à base de poudre de néré

Introduction Dans le Sahel en général et dans le village de Sarro en particulier, la production de mil est largement affectée par le striga. Pour lutter contre ce fléau, les paysans utilisent des pratiques locales qui semblent plus ou moins réduire l’incidence du striga sur la production du mil.

InnovateurMonsieur Bakary DEMBÉLÉ, 42 ans vit dans le village de Sarro, commune de Saloba, cercle de Macina. Il est marié et a des enfants. Il est alphabétisé et a fait l’école primaire. Il a participé à des formations, des visites d’échange et des voyages d’étude. L’agriculture est sa principale profession. Il tire son revenu de l’agriculture, l’élevage et le petit commerce. Le système de production pratiqué est l’agriculture associée à l’élevage. Il est assez bien équipé. Monsieur DEMBÉLÉ est membre de plusieurs organisations professionnelles et paysannes.

Description de l’innovation paysanneL’innovation paysanne consiste à laver proprement d’abord les semences de céréales (mil sorgho, maïs et autres) et à les sécher en gardant une certaine quantité d’humidité. Puis, il faut prendre le contenu de deux (2) boîtes de nescafé de poudre de néré, mélanger à deux kilogrammes (2 kg) de semences de mil et semer pour permettre au produit de se fixer sur les semences.

Contrainte La poudre de néré utilisée n’empêche pas le striga d’apparaître dans le champ, mais elle semble inhiber l’apparition du striga. Le retard de l’apparition du striga permet aux céréales de se développer et de réduire l’incidence du striga sur le rendement du mil.

Condition L’humidité doit être minimum pour éviter que les semences ne collent à la main au moment de semer. Au cas où les semences sont trop mouillées et deviennent collantes, étaler les pendant un certain temps.

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Lutte contre le striga à base de poudre de néré et de poudre de feuille de baobab

IntroductionDans le Sahel en général et dans le village de Saye, la production de mil est largement affectée par le striga. Pour lutter contre ce fléau, les paysans utilisent des pratiques locales qui semblent plus ou moins réduire l’incidence du striga sur la production du mil.

L’innovation paysanne « Lutte contre le striga à base de poudre de néré et de poudre de feuille de baobab » est de Monsieur Bakary Konotié TANGARA, 76 ans, habitant du village de Saye, commune de Sana et cercle de Macina. Il est chef de famille et aussi chef du village de Saye. Il est marié et a des enfants. Il est analphabète. Il a reçu une formation en gestion communale dans le cadre de la décentralisation à Saye. Mr TANGARA est agriculteur professionnel. Il est membre de l’association des producteurs d’arachide et de plusieurs autres organisations.

Description de l’innovation paysannePour l’innovation paysanne « Lutte contre le striga à base de poudre de néré et de poudre de feuille de baobab » les semences de céréales (mil, sorgho, maïs et autres) sont nettoyées à l’état sec. Le contenu d’un verre de thé de poudre de néré et celui d’un verre de thé de poudre de feuille de baobab sont mélangés à 1,5 kilogramme de semences de mil qui sont semées.

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