projet de diversification des exploitations fraisicoles ... · fraise (proportion n/p/k : 4/15/36...

35
INIP ESPV 2009 Projet de diversification des exploitations fraisicoles par l’introduction de la culture de framboisiers Laure Le Quéré, David Michel, Katrien Verlé Avril 2009

Upload: phungnhu

Post on 13-Sep-2018

213 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

INIP ESPV 2009

Projet de diversification des exploitations fraisicoles par

l’introduction de la culture de framboisiers

Laure Le Quéré, David Michel, Katrien Verlé

Avril 2009

2

AVERTISSEMENT

Ce rapport, rédigé par des étudiants de deuxième année à AgroParisTech cursus ingénieur agronome, conclut une séquence d’enseignement de 2 mois axée sur l’initiation à l’ingénierie de projet (INIP), intitulée « Enjeux et stratégies pour les productions végétales : perspectives au plan régional ».

En 2009, cette INIP s’est déroulée en Dordogne (Aquitaine) sur les cantons de Vergt, Villamblard, St Astier, Ste Alvère, Bergerac et Périgueux. La démarche adoptée pour mener à bien cette étude comprend deux étapes : tout d’abord, la réalisation d’une analyse de la zone d’étude qui a permis de définir des enjeux et problématiques agricoles au niveau de cette zone puis une phase de conception et d’évaluation de projets par petits groupes de 3 ou 4 étudiants.

Nous tenons à attirer l’attention du lecteur sur le fait qu’il s’agit là d’une initiation au projet d’ingénieur, dont l’objectif est avant tout pédagogique. Ce document ne présente donc pas les conclusions définitives d’un projet, mais ébauche des solutions et des perspectives selon le point de vue des étudiants. Cependant, il nous semble que par la méthodologie développée et les perspectives proposées, ce document élaboré par les étudiants peut intéresser les acteurs du développement local et les agriculteurs.

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont aidées dans notre démarche de projet et qui nous ont ainsi soutenues à la rédaction de ce rapport.

Nous tenons à remercier en particulier nos professeurs, Alexandra Jullien, Geneviève David, Agnès Lelièvre, Jean-François Castell, Benoît Gabrielle, Sébastien Saint-Jean, Cyrille Barrier, Erwan Personne, responsables de l’INIP ESPV ainsi que notre contact à la chambre d’agriculture de Dordogne, Mme Flore Boyer.

3

Table des matières Introduction .................................................................................................................................................. 4

I – Pourquoi un projet de diversification de la fraise par la framboise?................................................ 4

1.1. Justification du projet ..................................................................................................................... 4

1.1.1. Des exigences et des équipements assez similaires ............................................................... 4

1.1.2. Des périodes de récolte complémentaires ............................................................................. 5

1.1.3. Un atout pour les débouchés : une gamme plus complète ................................................... 9

1.1.4. Une production intéressante économiquement ..................................................................10

1.2. Evaluation des risques et définition de scenarios de projet .......................................................11

1.2.1. Evaluation des risques.............................................................................................................11

1.2.2. Définition des scénarios de projet et organigrammes techniques.....................................13

II- Introduction de framboisiers en système en sol................................................................................15

2.1. Scénario 1 : Sur des surfaces en fraises en sol .............................................................................15

2.1.1. Main d’œuvre .........................................................................................................................15

2.1.2. Evaluation économique..........................................................................................................17

2.2. Scénario 2 : Sur des nouvelles surfaces.........................................................................................19

2.2.1. Un besoin supplémentaire en main d’oeuvre.................................................................19

2.2.2. Evaluation économique du scénario 2 ..................................................................................19

III- Introduction de framboisiers en système hors sol...........................................................................20

3.1. Scénario 3 : Sur des surfaces en fraises en hors sol.....................................................................22

3.1.1. Main d’œuvre .....................................................................................................................22

3.1.2. Evaluation économique ....................................................................................................22

3.2. Scénario 4 : Sur des surfaces nouvelles.........................................................................................24

3.2.1. Un besoin supplémentaire de main d’œuvre ..................................................................24

3.2.2. Evaluation économique..........................................................................................................24

Forces, faiblesses et conclusion ................................................................................................................27

Annexe 1 : ...................................................................................................................................................28

Informations collectées sur la culture de framboises avec application sur la région étudiée............28

Annexe 2 : ...................................................................................................................................................32

Organigrammes techniques des scenarios 2, 3 et 4 ................................................................................32

Sources : .......................................................................................................................................................35

4

Introduction La fraise est une culture phare en Dordogne, et en particulier dans notre zone d’étude

avec le canton de Vergt, « pays de la fraise du Périgord ». Mais en 20 ans, les surfaces de production de fraises ont été divisées par 4 et les volumes de production ont baissé de 70%. A l’origine de cette baisse de production, un nombre d’agriculteurs en forte diminution, une augmentation des coûts de production et une faible reconnaissance de l’Identification Géographique Protégée (IGP) de la Fraise du Périgord face à une concurrence massive d’autres pays producteurs comme l’Espagne et l’Allemagne. Cette filière, même en crise, reste pourtant importante pour le département car les producteurs restent attachés à la fraise qui représente pour eux l’image de ce terroir périgourdin. Cependant, depuis quelques années, on remarque une volonté de diversification de la part des fraisiculteurs pour assurer une complémentation de leurs revenus, notamment grâce à la culture de framboises, ce qui nous a amené à travailler sur ce sujet. Après une étude bibliographique qui nous a permis d’acquérir des connaissances de base sur la culture de framboise, nous sommes partis dans la région pour rencontrer différents experts. Ceci nous a permis d’avoir une vue de la situation sur place. Suite à des rencontres avec des négociants, il s’est avéré que non seulement il existe une demande en framboise mais qu’elle n’est pas satisfaite. Les discussions avec les exploitants ayant déjà commencé la diversification nous ont amené à prendre conscience de la complémentarité des deux cultures dans notre zone d’étude et de la possibilité de mettre en œuvre un projet plus vaste de diversification dont les débouchés seraient assurés. Nous verrons tout d’abord quelles sont les raisons plus précises qui nous ont poussé à penser que ce projet était envisageable et comment il se justifie. Nous détaillerons ensuite les différents scénarii possibles selon l’orientation sol ou hors-sol de l’exploitation fraisicole en étudiant les aspects techniques et d’organisation de la main d’œuvre aussi bien que les aspects d’évaluation économique. Pour plus d’informations sur le système de production des framboises dans la région nous vous renvoyons à l’annexe 1.

Notre projet sera fondé sur une exploitation-type (3 ha de fraises) et consistera en l’introduction d’une surface de 30 ares de framboisiers, répartis également entre framboisiers remontants et non remontants.

I – Pourquoi un projet de diversification de la fraise par la framboise?

1.1. Justification du projet

1.1.1. Des exigences et des équipements assez similaires Les sols de la zone d’étude sont adaptés aussi bien à la framboise qu’à la fraise dans le cas

du choix d’une culture en pleine terre : légèrement acides (ph 6.5), aérés, profonds et drainants, et riches en humus. Les meilleurs précédents culturaux à la framboise sont les prairies (luzerne,

5

sainfoin, ray-grass) et les céréales mais la fraise peut tout à fait convenir s’il n’y pas de Phytophtora dans le sol.

En Dordogne, la plupart des fraisiculteurs utilisent des serres froides qui peuvent tout à fait être adaptées à la culture de framboisiers. Il en existe plusieurs types possibles : des tunnels d’environ 40 m de long ou d’environ 60 m de long ou encore des serres hautes. Ces serres hautes ne nécessitent pas d’aération en haut du fait de leur taille et permettent de mettre plus de pieds à l’hectare. Les tunnels les plus courts ont l’avantage de nécessiter moins d’aération et donc moins de manipulation des bâches. Si les fraisiculteurs ont à la fois des serres de 60 m de long et de 40m de long pour la fraise, on recommandera donc pour la framboise d’utiliser les serres les plus courtes de manière à limiter le travail d’aération. On utilisera les mêmes filets d’ombrage sur les serres de framboises que sur les fraises pour réduire l’intensité lumineuse en été et éviter les brûlures des fruits. De plus, la pratique, de plus en plus courante sur la fraise dans la région, consistant à blanchir à la chaux les tunnels par hélicoptère lors des fortes chaleurs en été, peut s’avérer nécessaire pour la culture de framboise car celle-ci est plus sensible que la fraise aux périodes de fort ensoleillement.

On peut tout à fait utiliser la même fertilisation pour la framboise que celle utilisée pour la fraise (proportion N/P/K : 4/15/36 ou 2/13/34) avec le même système de goutte-à-goutte. Une gestion informatisée permet de programmer les fréquences des arrosages et leur durée pour chaque serre ou chaque pied s’il s’agit de hors-sol. La framboise, du fait de sa longue période végétative, est un peu plus gourmande en eau que la fraise, ainsi la fréquence journalière d’arrosage en été se situera à environ 12 séquences de 3 minutes 30 s pour la framboise, et 8 séquences mais un peu plus longues pour la fraise.

1.1.2. Des périodes de récolte complémentaires La majorité des agriculteurs cultivant à la fois des fraises et des framboises affirment que la

culture de la framboise est pratiquement incontournable à côté de celle de la fraise. Cela tient à la complémentarité de leurs itinéraires techniques, notamment à celle des périodes de récolte, ainsi qu’à la relative facilité d’entretien de la framboise par rapport à la fraise.

La plus grande part des fraisiculteurs produit à la fois des fraises de printemps, précoces et de saison, et des fraises remontantes de manière à avoir une production étalée d’avril-mai à octobre. Cependant, durant cette période de 6 mois, les pics de récolte des fraises sont plus ou moins importants et inégalement répartis : ainsi les plus gros pics de cueillette se situent en mai (fraises de printemps) et en juillet (fraises remontantes), tandis que juin, août, septembre et octobre sont un peu moins demandeurs en main d’œuvre.

La culture de framboisiers non remontants et remontants pourra alors s’insérer complètement dans l’itinéraire cultural de la fraise. Tout d’abord, les framboisiers non remontants sont un peu plus tardifs que les fraises de printemps : alors que le pic de récolte des fraises de printemps se situe fin avril-mai, les framboises non remontantes pourront être

6

Tableau 1 : Calendrier de récolte des différents types de framboisiers et de fraisiers

Calendrier de cueillette Types de fraises et de

framboises Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre

Fraise de printemps

Framboise non remontante

Fraise remontante

Framboise remontante ou

période de récolte de la fraise

pic de récolte de la fraise

période de récolte de la framboise

pic de récolte de la framboise

7

Tableau 2 : Calendrier de récolte des différentes variétés de fraises et de framboises : comment étaler les pics de récolte par un choix variétal ?

Variétés de fraises et de

framboises Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre

Tulameen Meeker

Framboise Polka Polka

ou Polka Héritage Héritage ou Héritage Garriguette Cléry Cléry

Fraise Darselect Matis Mara Mara Charlotte Charlotte

8

récoltées fin mai-juin et donc complèteront la faible récolte de fraises de juin. Quant aux framboisiers remontants, ils produisent des fruits à des périodes différentes dépendant de la période de taille. S’ils sont conduits en annuels (coupés à ras pendant l’hiver), la récolte se fera en juillet-août, ce qui complètera donc à ce moment la récolte de fraises remontantes de juin-juillet. S’ils sont conduits en bisannuels (taillés au printemps), la récolte se fera fin mai-juin et en septembre-octobre, ce qui permet encore une fois de complémenter la récolte de fraises en juin ainsi que celle en automne.

Le tableau ci-contre présente un calendrier de récolte simplifié des différents types de fraises et de framboises et montre l'étalement des pics de récolte grâce à la complémentarité des périodes de production.

Voir tableau 1 ci-contre.

Concernant les variétés, c'est au projet de sélectionner les variétés de framboisiers en fonction des variétés de fraisiers déjà présents sur l’exploitation, de manière à étaler de façon la plus judicieuse possible les pics de cueillette des deux productions. Le tableau 2 ci-contre présente les différentes périodes de récolte en fonction des variétés de fraises et de framboises utilisées. Le projet proposant de sélectionner des variétés de framboisiers complémentaires aux variétés de fraisiers déjà présents, nous avons déterminé quelles étaient les variétés de fraises les plus fréquentes dans les exploitations. En général sont produites à la fois des fraises de printemps et des fraises remontantes (6 à 7 variétés en tout). Parmi les fraises de printemps, les exploitants ont souvent choisi de cultiver des fraises précoces (Garriguette), des fraises de saison (Cléry, Darselect) et parfois des fraises plus tardives (Matis) ce qui permet d’avoir une récolte de fraises de printemps étalée entre fin avril et fin juin. Les variétés remontantes utilisées sont en général la Mara des Bois et, de plus en plus, la Charlotte qui produisent de début mai jusqu’aux gelées, avec les plus grosses productions en juillet.

De manière à compléter ces variétés de fraises, on pourra utiliser en framboises non remontantes les variétés Tulameen et/ou Meeker dont le pic de production se situe en juin

et en framboises remontantes les variétés Polka et/ou Héritage. La période de taille des framboisiers remontants sera adaptée selon la ou les périodes de production voulue (soit fin

mai-juin et septembre-octobre, soit juillet-août).

Voir tableau 2 ci-contre.

9

1.1.3. Un atout pour les débouchés : une gamme plus complète Un entretien avec un négociant de la zone d’étude nous a permis de conclure qu’il existait

un déficit de production de framboises par rapport à la demande des négociants. Ce déficit est estimé à 20% du volume d’achat annuel de framboises par ce négociant, soit 40 T. En considérant un rendement en framboises compris entre 8 et 10 T/ha, on peut envisager l’introduction de 4 à 5 ha de framboises sur la zone d’étude, dont la production aurait un débouché assuré. Le projet, qui concerne l’introduction de 30 ares de framboises dans des exploitations-types d’environ 3 ha, pourrait donc concerner 12 à 15 exploitations de ce type.

Tableau 3 : comparaison économique des deux cultures sur 15 ares : Framboises remontantes (1100 pieds)

Fraises de printemps (9000 pieds)

Charges opérationnelles 4 370 € Charges opérationnelles 4 850 € main d'œuvre (12€/h) 3 640 € main d'œuvre (12€/h) 4 050 € taille 660 € nettoyage 900 € palissage 780 € entretien 1 200 € récolte (6 kg/heure) 2 200 € récolte (12 kg/heure) 1 950 € eau (300 m3) 400 € eau (300 m3) 400 € engrais (500Kg) 300 € engrais (500Kg) 300 € insecticide éventuel 30 € pesticides 100 € vente 7 700 € vente 7 800 € 7,00€/kg * 1100kg 4,00€/kg*1950kg marge brute 3 330 € marge brute 2 950 €

Tableau 4 : comparaison économique des deux cultures sur 15 ares : Framboises de printemps (1100 pieds)

Fraises remontantes (9000 pieds)

Charges opérationnelles 4 370 € Charges opérationnelles 6 050 € main d'œuvre (12€/h) 3 640 € main d'œuvre (12€/h) 5 250 € taille 660 € nettoyage 900 € palissage 780 € entretien 1 200 € récolte (6 kg/heure) 2 200 € récolte (12 kg/heure) 3 150 € eau (300 m3) 400 € eau (300 m3) 400 € engrais (500Kg) 300 € engrais (500Kg) 300 € insecticide éventuel 30 € pesticides 100 € vente 7 700 € vente 9 450 € 7,00€/kg * 1100kg 3,00€/kg*3150kg marge brute 3 330 € marge brute 3 400 €

10

La culture de framboise dans des exploitations produisant déjà des fraises permet de plus de compléter la gamme de fruits rouges sur toute la période de production, et d’avoir un autre produit à proposer, assez similaire mais perçu différemment par les acheteurs (produit « coup de cœur », qui symbolise plus l’automne que la fraise notamment). La framboise permettrait donc une valorisation de la fraise à des périodes où cette dernière n’est pas forcément très bien vendue.

1.1.4. Une production intéressante économiquement Nous comparons ici différentes productions en nous intéressant aux marges sur les

cultures de fraises et de framboises. Celle de framboisiers remontants est comparée à celle de fraisiers de printemps car les périodes de récolte ne se superposent pas et que ce remplacement est le plus approprié dans une exploitation cultivant uniquement des fraisiers de printemps. L’autre comparaison visera le second cas de remplacement : fraises remontantes vers framboises non remontantes.

Dans ces comparaisons, nous ne prenons en compte que les charges opérationnelles et le produit de vente. Nous allons ainsi travailler sur une marge annuelle en période de production. Ceci se justifie par le fait que les coûts de plantation sont équivalents pour les deux productions et que les fraises et les framboises sont ici produites grâce aux mêmes équipements : les tunnels dans lesquels les 15 ares de fraises étaient cultivés sont utilisés pour les framboisiers et on réutilise également le système d’irrigation déjà existant pour les fraises.

Pour ces comparaisons, l’option de vente retenue est la vente à un négociant car à ce niveau, le marché est assuré. Les prix et rendements utilisés ici sont des moyennes sur les trois dernières années.

• Comparaisons framboises remontantes/fraises de printemps :

La framboise apparaît comme étant plus rentable. Les produits de vente rapportent à peu près autant dans les deux cas. La différence se fait donc sur les charges, en particulier sur les produits phytosanitaires et la main d’œuvre. Pour ce dernier, même si la framboise nécessite plus de main d’œuvre au moment de la récolte, elle est moins demandeuse pendant la période d’entretien des cultures.

Voir tableau 3 ci-contre.

• Comparaison framboises non remontantes/fraises remontantes :

Dans ce cas, la fraise est légèrement plus rentable que la framboise. En effet, malgré des charges plus faibles et un prix plus élevé par kg, la framboise est moins rentable que la fraise du fait que la vente de la production ne peut pas rapporter autant. Voir tableau 4 ci-contre.

11

1.2. Evaluation des risques et définition de scenarios de projet

1.2.1. Evaluation des risques Plusieurs risques sont à considérer dans ce projet, notamment au niveau de la rotation

et des risques agronomiques, des débouchés et de l’organisation de travail.

Faire une culture de framboises après une culture de fraises ne pose pas de gros problèmes phytosanitaires s'il n’y a pas de Phytophtora dans le sol. On pourra donc, après s’être assuré, grâce à des analyses, de l’absence de Phytophtora, profiter de l’année de rotation des serres de fraises pour les remplacer par des serres de framboises. Dans la région la présence de Verticillium est plutôt rare et ne pose donc pas de risque réel.

Nous avons remarqué que les exploitants de framboises dans la région ne traitent que très peu leurs plantations. Occasionnellement, si nécessaire, des traitements contre les araignées et éventuellement contre le Botrytis de la fleur et le Didymella peuvent être effectués. Nous avons remarqué que seules les exploitations avec des grandes surfaces en framboises (1 hectare et plus) traitent contre les problèmes de Phytophtora. Par contre les exploitations avec des plus petites surfaces, que notre projet concerne, ne semblent pas souffrir de problèmes liés au manifestement de ce champignon. Le risque phytosanitaire lié à l’introduction de framboisiers sur des petites exploitations est donc relativement limité.

Les risques en pleine terre et en hors sol ne sont pas les mêmes. Dans le cas du hors sol, on ne retrouve pas le problème du Phytophtora. Comme cette méthode présente en plus un meilleur contrôle de tous les intrants, le danger que la récolte échoue à cause d’asphyxie ou de sécheresse, à cause d’un manque d’éléments essentiels ou de matière organique, de problèmes phytosanitaires… est moins important. Néanmoins, les producteurs de la région sont attachés à la culture en pleine terre et ne sont pas toujours motivés à changer leurs façon de faire qui fonctionne très bien aussi et qui présente d’autres avantages comme un investissement financier moins important. Pour cela nous considérons les deux scénarios différents : la culture plein champ et la culture hors sol.

Les difficultés au niveau de la commercialisation des fruits semblent résolues du fait qu’un négociant cherche déjà à augmenter son volume en framboise dans les environs de la zone étudiée. Nous nous n'attendons donc pas à de réels problèmes de débouchés. Toujours est-il que les framboises ne se conservent pas longtemps après la cueillette et qu'un enchaînement rapide entre récolte et vente est d'une importance capitale pour la rentabilité de la culture.

Une question cruciale qui se pose dans le projet est celle de la main d’œuvre. Un exploitant assez pourvu de main d’œuvre pourra décider de remplacer une partie de sa surface en fraise par de la framboise en gardant le même nombre d’employés pour la culture des deux fruits. Par contre, si son chiffre d’affaire le permet, l’installation de la culture de framboise pourrait se faire sur des sols déjà occupés par des céréales ou en prairie. Avec

12

Tableau 5: Synthèse des différents scénarios

Scénarios de projet Sol Hors-sol Scénario 1 : Peu d’investissement, réutilisation des

équipements pour la fraise Scénario 3 : Investissement plus

élevé

Problème possible de précédent cultural (fraise) Structure fixe, pas de rotation

nécessaire, meilleure gestion des intrants

Remplacement de surfaces en fraises

Main d’œuvre inchangée Main d’œuvre inchangée

Scénario2 : Investissement nécessaire : choix tunnel ou serre Scénario 4 : Investissement nécessaire et élevé

Rotation à organiser (fraise, framboise et céréales ou herbe) Structure fixe, pas de rotation

nécessaire, meilleure gestion des intrants

Nouvel les surfaces

Main d’œuvre supplémentaire Main d’œuvre supplémentaire

Figure 1 : Organigramme technique du scénario 1 (pour les autres scénarios, voir en annexe)

13

cette dernière option, l’exploitation fraise/framboise augmentera en surface et sera donc plus exigeante en main d’œuvre. Dans ce cas, il sera possible de créer un nouvel emploi à contrat de durée déterminée. Dans le cadre d’une diversification de l’exploitation vers la framboise, le problème de la main d’œuvre se résout donc par le choix de l’un des différents axes possibles qui existent concernant l’organisation du travail.

1.2.2. Définition des scénarios de projet et organigrammes techniques Cette évaluation des risques nous permet donc de définir plusieurs scénarios pour la

réalisation du projet et de construire les différents organigrammes techniques pour chacun de ces scénarios. Ces scénarios, au nombre de quatre, présentent une base commune : ils sont construits à partir d’une réflexion sur une exploitation-type. Celle-ci symbolise notre vision du projet, à savoir un projet collectif pour aider les fraisiculteurs à avoir un complément de revenu et qui pourra concerner 12 à 15 exploitations fraisicoles de taille relativement petite. Ainsi, nous avons choisi de prendre pour modèle une exploitation fraisicole de 3 ha représentative des exploitations que nous visons, cultivant à la fois des fraisiers de printemps et remontants dans des proportions équivalentes, en système sol et/ou en hors-sol. Le projet consiste à introduire sur cette exploitation-type 30 ares de framboisiers, avec un système de production qui dépendra du système déjà présent sur l’exploitation, répartis de manière équivalente entre framboisiers non remontants et remontants. Selon les problématiques définies précédemment grâce à l’évaluation des risques, les différents scénarios proposés dans le projet seront :

- Scénario 1 : introduire 30 ares de framboisiers en sol en remplacement de fraisiers en sol

- Scénario 2 : introduire 30 ares de framboisiers en sol sur de nouvelles surfaces (actuellement en herbe ou en céréales)

- Scénario 3 : introduire 30 ares de framboisiers en hors-sol en remplaçant de fraisiers hors-sol

- Scénario 4 : introduire 30 ares de framboisiers en hors-sol sur de nouvelles surfaces

Voir tableau 5 et Figure 1 ci-contre.

14

Tableau 6 : Répartition des pics de travail pour le scénario 1 :

Variété

mai juin juillet août septembre

Tulameen

Polka

Gariguette

Mara des bois

Pic de récolte fraise

Pic de récolte framboise

Repartition des pics de récolte

15

II- Introduction de framboisiers en système en sol

Ici, nous allons d’abord traiter de l’introduction de framboises en sol sur des surfaces existantes en fraises en sol puis sur de nouvelles surfaces jusque là en céréales ou en herbe.

Dans ce scenario en sol, le projet consiste à introduire 1100 pieds pour 1500 mètres carrés.

2.1. Scénario 1 : Sur des surfaces en fraises en sol

Nous allons, en premier, traiter de l’implantation de framboisiers en sol car cette technique est encore très largement répandue en fraise et bon nombre d’exploitants y restent attachés. L’implantation concernera 30 ares de fraisiers convertis en 15 ares de framboisiers remontants et 15 ares de framboisiers non remontants.

La mise en place de framboisiers remontants de variété Polka se fera en lieu et place de surface occupée pour l’instant par de la Garriguette. 15 ares de framboisiers Tulameen seront également implantés à la place de fraises de variété Mara des bois par exemple.

L’occupation des sols de cette exploitation en ce qui concerne les fruits rouges sera alors de la forme :

1,35 ha de fraisiers de printemps (de variété Garriguette) en sol 0,15 ha de framboisiers remontants (de variété Polka) en sol 1,35 ha de fraisiers remontants (de variété Mara des bois) en sol 0,15 ha de framboisiers de printemps (de variété Tulameen) en sol

2.1.1. Main d’œuvre Comme la production de fraises, celle de framboises nécessite beaucoup de main d’œuvre. Les plus gros besoins, pour une production comme pour l’autre, se situent au niveau de la récolte et c’est pourquoi nous allons, pour l’exemple, nous intéresser spécialement à ce point. En effet, les autres travaux comme la taille ou le palissage sont également demandeurs en temps mais contrairement à la récolte qui doit être faite à un stade très précis et cela tous les deux jours, ces autres opérations peuvent être effectuées sur des périodes plus longues en fin d’hiver ou début de printemps.

Pour l’exploitation concernée dans notre exemple, l’introduction de framboisiers va permettre de combler les creux de besoin en main d’œuvre entre les pics de productions des fraisiers de printemps puis remontants.

Voir ci-contre, tableau 6.

16

Tableau 7 : répartition de la main d’œuvre par fruit

Temps de travail annuel

Total fraises remontantes (15 a) 437

Total fraise de printemps (15 a) 337

Total 30 ares de fraises 774

Total Tulameen (15 a) 303

Total Polka (15 a) 345

Total 30 ares de framboises 648

Tableau 8 : Scénario 1 : Calcul de marge pour 15 ares de framboises (variété Polka) cultivés en sol sous tunnel sur des surfaces auparavant en fraises

Investissement 2 000,00 € amortissement sur 5 ans 400,00 € filet ombrage 1 000,00 € matériel de palissage 1 000,00 € Charges tous les 4 ans 1 788,00 € répartition annuelle 447,00 € coût installation 288,00 € plastique 1 500,00 € Charges tous les 5 ans 2 585,00 € répartition annuelle 517,00 € coût plantation 990,00 € plants (1100 à 1.45€)) 1 595,00 € Charges opérationnelles 4 370,00 € main d'œuvre (12€/h) 3 640,00 € taille 660,00 € palissage 780,00 € récolte (6 kg/heure) 2 200,00 € eau (300 m3) 400,00 € engrais (500Kg) 300,00 € insecticide éventuel 30,00 € Vente 7 700,00 € 7€/kg * 1100kg Bénéfice brut année 1 580,00 € VENTES - CHARGES MARGE BRUTE ANNEE 1 (MBA) -784,00 € MARGE BRUTE ANNEE 2 à 5 (MBA) 1 966,00 € MBA après amortissement 2 366,00 €

17

Ainsi, les petites surfaces en framboisiers vont permettre de créer une demande en main d’œuvre comblant les creux occasionnés par la baisse de production des fraises après leurs pics de production. Les producteurs vont ainsi pouvoir conserver les mêmes équipes à plein effectifs pendant plus longtemps. Ce scénario ne prévoit pas d’introduire de main d’œuvre supplémentaire, le temps de travail pour les 30 ares de framboisiers (648 h) étant quasiment le même que si cette surface était restée en fraises (774 h).

Voir ci-contre, tableau 7.

2.1.2. Evaluation économique Dans ces calculs, nous ne prenons pas en compte le coût de la pompe pour l’irrigation ni des systèmes de dosage pour la distribution d’engrais car ces systèmes existent déjà sur les exploitations fraisicoles visées par la diversification. Dans ce cas d’introduction de la culture de framboisiers sur des surfaces jusque là en fraisiers, les tunnels de couverture et le système goutte à goutte pour l’irrigation sont déjà présents sur l’exploitation et vont être réutilisés pour cette diversification.

L’investissement de départ est ainsi limité à l’acquisition de structures de palissage et de filets d’ombrage (nécessaire pour la qualité de la production de framboises).

Ici, les charges les plus importantes concernent le renouvellement du plastique des tunnels réalisé tous les 4 ans et le renouvellement des plantations tous les 5 ans. Les charges d’exploitation sont les même que celles présentées en I.5.

Ces calculs sont menés sur les 15 ares de framboises remontantes (variété Polka). Dans tous les chiffrages et calculs de marge, la main d’œuvre est comptée à 12 € l’heure. Pour la production en sol, le prix de vente est compté à 7 €/kg. Dans tous les calculs économiques, on affecte aux framboisiers une production équivalente à 8 tonnes hectares à partir de la première année et une production de 4 tonnes hectares pour la première récolte après la plantation.

Voir ci-contre, tableau 8.

Dans ce cas de figure, on note un investissement limité (2000 €). La marge est faible la première année du fait du volume de production réduit. Les années suivantes, la marge annuelle réalisée sur la surface de 15 ares atteint environ 2400 € ce qui demeure intéressant.

18

Tableau 9 : Scénario 2 : Calcul de marge pour 15 ares de framboises cultivés en sol sur des surfaces nouvelles sous tunnels

Investissement 12 600,00 € amortissement sur 5 ans 2 520,00 € tunnels 45 mètres 8 000,00 € système irrigation 3 000,00 € filet ombrage 1 000,00 € coût installation 600,00 € Charges tous les 4 ans 1 788,00 € répartition annuelle 447,00 € coût installation 288,00 € plastique 1 500,00 € Charges tous les 5 ans 2 255,00 € répartition annuelle 451,00 € coût plantation 660,00 € plants (1100 à 1.45€)) 1 595,00 € Charges opérationnelles 4 370,00 € main d'œuvre (12€/h) 3 640,00 € taille 660,00 € palissage 780,00 € récolte (6 kg/heure) 2 200,00 € eau (300 m3) 400,00 € engrais (500Kg) 300,00 € insecticide éventuel 30,00 € Produit de vente (à partir de la2ème année) 7 700,00 € 7€/kg * 1100kg Bénéfice brut année 1 580,00 € VENTES - CHARGES MARGE BRUTE ANNEE 1 (MBA) -2 838,00 € MARGE BRUTE ANNEE 2 à 5 (MBA) -88,00 € MBA après amortissement 2 432,00 €

19

2.2. Scénario 2 : Sur des nouvelles surfaces

Ici, l’implantation des framboisiers concerne des surfaces de même taille et des fruits des mêmes variétés. L’exploitation conserve donc les 3 hectares en fraisiers auxquels s’ajoutent 30 ares de framboisiers.

L’occupation des sols de cette exploitation en ce qui concerne les fruits rouges sera alors de la forme :

1,50 ha de fraisiers de printemps (de variété Garriguette) en sol 0,15 ha de framboisiers remontants (de variété Polka) en sol 1,50 ha de fraisiers remontants (de variété Mara des bois) en sol 0,15 ha de framboisiers de printemps (de variété Tulameen) en sol

2.2.1. Un besoin supplémentaire en main d’oeuvre Dans ce scénario, la production de framboises sur de nouvelles surfaces introduit

nécessairement un besoin supplémentaire en main d’œuvre. Nous avons évalué ce besoin grâce à un calcul du temps de travail nécessaire pour les différentes étapes de la culture sur les 15 ares de Polka et les 15 ares de Tulameen (voir tableau). Il en résulte un temps de travail annuel d’environ 650 heures, soit un mi-temps.

2.2.2. Evaluation économique du scénario 2 Comme précédemment, nous ne tenons pas compte du coût des systèmes de pompage et de dosage en ce qui concerne l’irrigation. Contrairement au cas précédent, ici, l’achat de structures de couverture et de matériel d’irrigation (système goutte à goutte) pour les surfaces en framboises est nécessaire. Celui-ci (7000 € pour les 15 ares) vient s’ajouter à l’achat des structures de palissage et du filet d’ombrage.

Pour cet investissement plus important (12600 €), nous avons choisi un amortissement sur 5 ans.

Etant sur le même système de culture que précédemment, on retrouve les mêmes charges réparties sur 4 (changement plastique des tunnels) ou 5 ans (renouvellement des plants).

Ces calculs sont menés sur les 15 ares de framboises remontantes (variété Polka).

Voir ci-contre, tableau 9.

Ici, on note une marge légèrement négative (- 88 €) sur la période d’amortissement de 5 ans. Après cela, la marge passe à un chiffre proche de 2500 € et on peut ainsi penser à un allongement de la période d’amortissement afin d’obtenir des bénéfices plus tôt.

20

III- Introduction de framboisiers en système hors sol

Nous avons précédemment traité les scénarios d’introduction de framboisiers en sol, cependant, la zone d’étude présente des sols hétérogènes et si l’on veut toucher le plus grand nombre de producteurs, il est judicieux de présenter la culture de framboises en système hors-sol. Outre la possibilité de s’affranchir des caractéristiques du sol, la production hors-sol peut permettre l’obtention de meilleurs rendements et, grâce à la maîtrise plus aiguë de la fertilisation, de fruits de meilleure qualité. Pour les fraisiculteurs dont la majorité de la surface est en hors-sol, le plus complémentaire est d’avoir des framboises également en hors-sol. Dans ce cas, le substrat peut varier de celui utilisé pour les fraisiers : il vaut mieux privilégier l’écorce de pin, plus drainante, à la tourbe, car les framboisiers sont encore plus sensibles à l’humidité que les fraises (développement de maladies). L’écorce de pin est cependant de plus en plus utilisée également pour la fraise, même si elle est plus chère que la tourbe. Néanmoins, ce substrat présente l’inconvénient d’absorber davantage d’azote (décomposition des écorces). De plus, le sac de substrat doit être changé plus régulièrement pour les framboises, a priori tous les 2 voire 3 ans maximum et coûte plus cher, ce qui représente une contrainte économique relativement importante. En compensation, le travail en hors-sol est largement facilité, notamment pour la cueillette, et la gestion des intrants est plus facile. De plus, la production hors-sol a un côté pratique non négligeable ; du fait du non attachement de la production au sol, cette dernière peut être localisée à proximité du siège d’exploitation ce qui va réduire considérablement les frais de transport et permettre de faire des économies de temps.

La production hors-sol apparait ainsi comme potentiellement avantageuse même si l’investissement de départ s’avère plus important que pour le système de production en sol.

Nous allons d’abord traiter de l’introduction de framboises hors sol sur des surfaces existantes en fraises en sol (scénario 3) puis sur de nouvelles surfaces jusque là en céréales ou en herbe (scénario 4).

Ici, l’implantation se base sur la même densité de plantation qu’en II, sauf indication contraire.

21

Tableau 10: Scénario 3 : Calcul de marge pour 15 ares de framboises cultivés hors sol sur des surfaces en fraises hors sol

Investissement 2 000,00 € amortissement sur 5 ans 400,00 € filet ombrage 1 000,00 € matériel de palissage 1 000,00 € Charges tous les 4 ans 1 788,00 € répartition annuelle 447,00 € coût installation 288,00 € plastique 1 500,00 € Charges tous les 3 ans 3 575,00 € répartition annuelle 1 191,67 € coût plantation 990,00 € support (1100 à 0.9€) 990,00 € plants (1100 à 1.45€)) 1 595,00 € Charges opérationnelles 4 370,00 € main d'œuvre (12€/h) 3 640,00 € taille 660,00 € palissage 780,00 € récolte (6 kg/heure) 2 200,00 € eau (300 m3) 400,00 € engrais (500Kg) 300,00 € insecticide éventuel 30,00 € Vente 8 800,00 € 8€/kg * 1100kg Bénéfice brut année 1 1 130,00 € VENTES - CHARGES MARGE BRUTE ANNEE 1 (MBA) -908,67 € MARGE BRUTE ANNEE 2 à 5 (MBA) 2 391,33 € MBA après amortissement 2 791,33 €

22

3.1. Scénario 3 : Sur des surfaces en fraises en hors sol

Comme pour l’introduction de framboises en système sol sur des surfaces jusque là en fraises, nous nous plaçons sur une exploitation qui produit des fraises sur 3 ha.

L’implantation concernera 30 ares de fraisiers convertis en 15 ares de framboisiers remontants et 15 ares de framboisiers non remontants. La répartition des différentes variétés est alors la même que dans le scénario 1.

3.1.1. Main d’œuvre Le principe est le même que pour le scénario 1 (introduction en sol), à savoir que

l’équipe ne sera pas agrandie, mais seulement répartie entre fraises et framboises selon les périodes de pics de récolte. Les 30 ares de framboisiers nécessiteront ainsi environ un mi-temps à l’année (un temps plein pendant les périodes de récolte), ce qui est à peu près le besoin pour la même surface en fraises. La différence par rapport au scénario 1 réside dans le fait que la plantation se fera de manière plus fréquente (tous les 3 ans) qu’en système en pleine terre sous tunnel, mais en compensation la récolte est facilitée, ainsi que la gestion des intrants.

3.1.2. Evaluation économique Comme précédemment, nous ne tenons pas compte du coût des systèmes de pompage et de dosage en ce qui concerne l’irrigation. Comme dans le scénario 1, l’investissement est limité du fait de la réutilisation des tunnels déjà utilisés pour la production de fraises.

Ici, on retrouve les mêmes charges concernant le changement du plastique tous les 4 ans mais les charges de plantations se répètent tous les 3 ans et aux frais de plantation s’ajoute le coût de renouvellement des supports de plantation.

Pour toute cette partie hors sol, le prix de vente des fruits est de 8 €/kg : la qualité est a priori supérieure grâce à la meilleure maitrise de l’irrigation et de la fertilisation possible. Ces calculs sont menés sur les 15 ares de framboises remontantes (variété Polka).

Voir ci-contre, tableau 10.

On note par l’intermédiaire de cet exemple, que ce soit pour la marge durant l’amortissement ou après, que, en comparaison au système sol, le système de production de framboises en hors sol sur des surfaces auparavant en fraises semble plus avantageux : les 2 marges sont supérieures à celles obtenues en II.1.1.

23

Tableau 11 : Scénario 4 : Calcul de marge pour 15 ares de framboises cultivés sur des surfaces nouvelles en hors sol sous tunnel (variété Polka 1100 pieds)

Investissement 12 600,00 € amortissement sur 5 ans 2 520,00 € tunnels 45 mètres 8 000,00 € système irrigation 3 000,00 € filet ombrage 1 000,00 € coût installation 600,00 € Charges tous les 4 ans 1 788,00 € répartition annuelle 447,00 € coût installation 288,00 € plastique 1 500,00 € Charges tous les 3 ans 3 575,00 € répartition annuelle 1 191,67 € coût plantation 990,00 € support (1100 à 0.9€) 990,00 € plants (1100 à 1.45€)) 1 595,00 € Charges opérationnelles 4 370,00 € main d'œuvre (12€/h) 3 640,00 € taille 660,00 € palissage 780,00 € récolte (6 kg/heure) 2 200,00 € eau (300 m3) 400,00 € engrais (500Kg) 300,00 € insecticide éventuel 30,00 € Vente 8 800,00 € 8€ /kg* 1100kg Bénéfice brut année 1 1 130,00 € VENTES - CHARGES MARGE BRUTE ANNEE (MBA) -3 028,67 € MARGE BRUTE ANNEE 2 à 5 (MBA) 271,33 € MBA après amortissement 2 791,33 €

Photo 1 : Production en tunnel rond

Photo 2 : Production en serre plastique haute

24

3.2. Scénario 4 : Sur des surfaces nouvelles

Dans ce cas, l’introduction de la culture de framboisiers se fait sur des surfaces jusque là en céréales ou en prairies. La répartition des différentes variétés est la même qu’en II.2.

3.2.1. Un besoin supplémentaire de main d’œuvre Comme dans le scénario 2, la culture de framboises à la place de céréales induit

évidemment un temps de travail en sus (un mi-temps sur l’année). Ce scénario est donc plutôt adapté à des exploitations qui peuvent investir pour « habiliter » des surfaces peu intéressantes pour eux économiquement et agrandir leur équipe.

3.2.2. Evaluation économique Comme précédemment, nous ne tenons pas compte du coût des systèmes de pompage et de dosage en ce qui concerne l’irrigation.

Ici, nous allons comparer l’investissement pour deux types de système de production hors-sol que sont le tunnel rond (du même type que pour la production de fraises) et la serre plastique haute (voir ci-contre, photographie 1 et 2). Dans les deux cas, l’investissement est important du fait de la nécessité d’acheter les structures de couverture, les systèmes goutte à goutte, le filet d’ombrage… De même, la culture se fait dans des pots de 14L avec un substrat à base d’écorce de pin. Le prix des fruits est ici comme dans le cas précédent de 8€/kg du fait de la meilleure gestion possible de la qualité des fruits.

Ces calculs sont menés sur les 15 ares de framboises remontantes (variété Polka).

• Production en tunnel rond (voir photo 1 ci-contre) Voir ci-contre, tableau 11.

Ici encore, la durée d’amortissement considérée est de 5 ans et le projet apparait comme plus rentable que l’introduction de framboises en tunnel en sol sur la même surface.

• Production en serre plastique haute (voir photo 2 ci-contre)

Dans ce cas, certaines différences sont notables. Le nombre de plants sur les 15 ares est ici de 1300 du fait de la possibilité de mettre des plants le long des pieds de la serre du fait de la continuité de la couverture. La vitesse de cueillette considérée est ici de 7 kg/heure du fait du palissage différent pouvant permettre une meilleure accessibilité aux fruits (palissage

25

Tableau 12 : Scénario 4 : Calcul de marge pour 15 ares de framboises cultivés sur des surfaces nouvelles en hors sol sous serre (variété Polka 1300 pieds)

Investissement 25 800,00 € amortissement sur 7 ans 3 685,71 € serres hautes 45 mètres 21 000,00 € système irrigation 3 000,00 € filet ombrage 1 000,00 € coût installation 800,00 € Charges tous les 3 ans 4 390,00 € répartition annuelle 1 463,33 € coût plantation 1 215,00 € support (1300) 1 215,00 € plants (1300) 1 960,00 € Charges tous les 5 ans 2 360,00 € répartition annuelle 472,00 € coût installation 360,00 € plastique 2 000,00 € Charges opérationnelles 4 570,00 € main d'œuvre (12€/h) 3 840,00 € taille 810,00 € palissage 780,00 € récolte (7 kg/heure) 2 250,00 € eau (300 m3) 400,00 € engrais (500Kg) 300,00 € insecticide éventuel 30,00 € vente 10 400,00 € 8€/kg * 1300kg Bénéfice brut année 1 1 755,00 € VENTES - CHARGES MARGE BRUTE ANNEE 1 (MBA) -3 866,05 € MARGE BRUTE ANNEE 2 à 7 (MBA) 208,95 € MBA après amortissement 3 894,67 €

26

en V). Enfin, la dernière différence remarquable est la possibilité d’assurer ce type de structure ce qui amène de la sérénité pour l’agriculteur. D’autre part, ici, la durée d’amortissement considérée est de 7 ans du fait de l’investissement élevé. La durée de vie des plastique passe elle de 4 à 5 ans car ils sont mieux tenus et toujours solidaires de structures métalliques (par exemple pour l’aération). Voir ci-contre, tableau 12.

Ce projet apparait ainsi comme très rentable une fois la période d’amortissement passée. Avant, la rentabilité est faible mais la période d’amortissement pourrait peut-être être allongée pour répartir la charge d’investissement sur plus longtemps. Cette rentabilité potentiellement plus élevée provient de la densité de plantation supérieure (ici, on peut planter 1300 pieds sur les 15 ares soit près de 15 % en plus).

27

Forces, faiblesses et conclusion

La disponibilité en main d’œuvre et les risques liés au sol nous ont fait définir différents scenarii. Ces quatre possibilités sont toutes rentables dès la deuxième année mais à des niveaux différents. Le montant de l’investissement, la durée d’amortissement, la marge dégagée et la technicité de production apparaissent comme pouvant être des critères discriminants dans le choix des projets.

Ainsi, le scenario 1 (implantation de framboises en sol sur des surfaces jusque là en fraise) apparait comme étant le plus attrayant du fait de l’investissement limité, de la technique proche de celle de la culture de fraise jusque là pratiquée et de la marge proche de 4000 € pour les 30 ares de framboises dégagée dès la deuxième année.

Le scenario 3 (implantation de framboises en hors-sol sur des surfaces jusque là en fraise) apparait un peu moins intéressant. Reprenant cette technique de production mais sur des surfaces nouvellement dédiées à la production de fruits, le scenario 4 peut cependant intéresser certains agriculteurs. L’investissement élevé est sans doute un frein au développement de ce projet qui est, de plus, innovant et encore peu connu en ce qui concerne la production en serres hautes.

Enfin, le scenario 2 apparait comme étant le moins intéressant. En effet, au point de vue économique, ce dernier n’a rien d’exceptionnel et produire en sol sur de nouvelles surfaces nous parait peu intéressant.

Dans tous les cas, chaque exploitant désirant diversifier sa production par l’introduction de la culture de framboises doit raisonner individuellement, en fonction de la taille de son exploitation, de sa disponibilité en main d’œuvre, de sa capacité d’investissement et des variétés de fraisiers présents sur l’exploitation et le raisonnement doit donc être mené au cas par cas.

28

Annexe 1 : Informations collectées sur la culture de framboises avec application sur la région étudiée

Remontantes

Les framboisiers remontants ont une production en été sur les cannes de l’année précédente et une en automne sur les nouvelles cannes de l’année. Variétés :

Héritage est une variété vigoureuse, rustique et très épineuse. Le fruit est moyennement gros, ferme et a une bonne valeur gustative. Le fruit est facile à cueillir mais noircit rapidement au frigo. La récolte a lieu en juillet et août et fin mai- juin puis septembre à octobre en bis annuel.

Polka est une variété à vigueur moyenne et il est donc fortement conseillé de la palisser. Ces framboisiers donnent un rendement élevé et les baies sont coniques et brillantes de taille moyenne à grosse. Les fruits sont fermes, ont une bonne valeur gustative (bon équilibre sucre/acide) et une bonne tenue au transport : meilleure conservation au frigo que Héritage. C’est une précoce et la récolte a lieu en juillet et août et fin mai- juin puis septembre à octobre en bis annuel.

Non remontantes :

Les framboisiers de printemps produisent des fruits sur les cannes de l’année précédente en juin et juillet.

Variétés :

Meeker, une variété avec un drageonnement facile et un fruit ferme, vigoureux, de taille moyenne et facile à cueillir. Cette variété à une bonne valeur gustative. Le framboisier est peu épineux. La production est étalée de mi-mai à mi-juillet.

Tulameen a un faible drageonnement mais est une variété vigoureuse et très peu épineuse. Le fruit est gros, brillant et de bonne qualité gustative. Tulameen produit de fin mai à mi-juillet.

Itinéraire technique

• Choix de la parcelle

Le framboisier exige des sols légers, ayant un bon drainage, riches en matière organique et légèrement acides (pH entre 5,5 et 6,5). Des sols lourds et compacts doivent entrainer une adaptation du mode de conduite en plantant sur des buttes. Dans la zone d’étude les sols sont à forte teneur en sable permettant un bon drainage. Les sols très calcaires ne sont pas adaptés à la culture de framboise car ils provoquent des chloroses. Les sols dans la région sont très hétérogènes avec une profondeur variable et n’ont pas toujours une bonne teneur en matière organique. Une parcelle ayant une exposition au soleil est un bénéfice pour la culture de framboises.

En ce qui concerne les antécédents culturaux, il est conseillé d’éviter les plantes pérennes pour des raisons de pourridiés pour les racines. En pratique, par contre, en Dordogne, une culture de fraise suivit par une culture de framboise ne pose pas de problèmes réels pourvu que le sol ne soit pas contaminé par le Phytophtora.

29

• Amendements et fumure de fond On peut apporter des amendements du sol et de la fumure de fond si nécessaire. Il est préférable d’utiliser de la fertilisation organique pour maintenir un bon niveau de matière organique dans le sol. Pour des sols très acides on peut appliquer un chaulage avant plantation mais ceci est rarement nécessaire dans la région puisque les sols ont un pH autour de 6,5 ce qui est idéal pour la culture de framboise.

• Préparation de la parcelle

Avant la plantation il est important d’enlever toutes mauvaises herbes. Ceci doit être fait avant l’installation de la culture car le désherbage lié à l’emploi d’herbicides systématiques pose un risque de dégâts sur les jeunes plants. Le framboisier est une plante qui est très concurrentiel pour l’absorption hydrique et minérale, c’est pourquoi préparer le sol favorise son développement racinaire.

• La plantation Une fois le terrain prêt, la plantation se fait de préférence en automne, autrement le plus tôt possible au printemps. Le choix d’utiliser des plants à racines nues ou en godets dépend de plusieurs facteurs (mode de conduite, vigueur de la variété, fertilité du sol,…) Il faut bien positionner les racines à plat dans le trou de plantation et butter en sol lourd. La distance de plantation est souvent fixée à entre 2,5 et 3,5 m entre les rangs et entre 0,3 et 0,8 sur le rang mais la largeur des allées est fonction de l’équipement utilisé. Un bon mètre peut suffire entre deux rangs, employé par des exploitants de framboise de la région. Une distance de 40 cm entre les plantes est souvent conseillée car une augmentation de la densité permet une récolte assez intéressante dès la première année mais c’est aussi un moyen de prévenir un envahissement de mauvaises herbes. Le sol près des racines est alors irrigué et on ajoute souvent un ravigoteur, une solution fertilisante.

• Le palissage Le palissage permet une bonne aération de la plantation, une meilleure qualité des baies et facilite la récolte. Les tiges trop chargées de framboises sont empêchées de tomber dans les allées. Il existe plusieurs types de palissage, le plus simple étant en haie verticale : des piquets d’une hauteur de 1,60 m plantés tous les 5 m sur le rang. Deux ou fils de fer sont alors fixés sur les piquets à des hauteurs variant entre 0,7 et 1,6 m. Le palissage en V est plus long à mettre en place mais accélère et facilite énormément la cueillette et les tiges reçoivent un meilleur ensoleillement. Cette méthode consiste à attacher les cannes, dès que les drageons fleurissent, avec des ficelles de 2 côtés, suspendues aux structures de l’abri et espacées de 1m environ. Les cannes de l’année sont alors laissées libres au centre.

• Irrigation Une humidité constante est indispensable pour le framboisier tout en évitant la stagnation d’eau, il est très sensible à l’asphyxie. L’irrigation au goutte à goutte est la méthode la plus adéquate car elle permet un bon contrôle des quantités, l’eau est versée directement à la zone des racines et ne mouille pas le fruit et moins d’eau est perdue par évaporation. En plus cette méthode limite les risques aux champignons. Dans la zone d’étude, les surfaces utilisées pour la culture de framboise ne dépassent que rarement 1 ha et pour cela une aspersion additionnelle n’est pas nécessaire comme on le conseille en Corrèze. Il faut fertiliser au débourrement si planté en automne ou 2 semaines après la transplantation de printemps.

30

La récolte sera meilleure si les drageons des remontantes sont mieux développés et plus nombreux, en tout cas pour la première année. Les années suivantes, une forte densité des cannes sera avantageux puisque cela ne diminue pas autant le calibre des fruits comme chez les traditionnels.

• La récolte La première récolte importante en rendement se trouve 2 ans après la plantation avec une moyenne de 10 tonnes par hectare (sur la période de production). La durée de la plantation est entre 6 et 10 ans. Il faut cueillir tous les 2 jours et tous les jours en période de forte chaleur, de préférence le matin pour une meilleure conservation du fruit.

La fructification commence sur la partie terminale des tiges et progresse vers le bas et les fruits se cueillent quand ils sont facilement détachables. La récolte de deuxième saison chez les remontants est commercialement peu intéressante : les fruits ne sont pas faciles à cueillir et le rendement n’est pas aussi important. Une meilleure alternative est de faire une culture de non remontantes à côté qui produisent pendant cette même période. Si la remontante est assez précoce une production commerciale est envisageable si on trouve un prix assez élevé (vente directe, cueillette à la ferme….)

• Taille

La taille du framboisier est un facteur important pour obtenir un bon rendement. On taille une première fois quand les jeunes tiges ont 15-20 cm puis une deuxième fois juste avant la récolte. Le nombre de tiges à laisser pour assurer une récolte annuelle plus ou moins uniforme détermine la sévérité de la taille, c'est-à-dire 10 tiges par mètre linéaire.

Pour les non remontants : couper les au ras du sol après la récolte de juillet (en août). Les cannes ayant fructifiés vont se dessécher et peuvent être une réserve à maladies.

Pour les remontantes : Couper au ras du sol les cannes ayant fructifié en juillet et raccourcir celles ayant fructifié à l’automne (20 -30cm). En rasant tout au ras du sol après la production d’automne (effectué tôt le printemps), on élimine complètement la récolte de printemps (2eme récolte). La taille complète de toutes les cannes entraîne une meilleure croissance des drageons et favorise une meilleure récolte. Infrastructure

Les abris permettent d’augmenter la température jusqu’à 4°C pendant la période la plus chaude de la journée et protègent les framboisiers contre les gels tardifs ou précoces, le vent et les fortes pluies. On peut utiliser des tunnels ou des serres pour la culture. Les premiers sont déplaçables et ont des dimensions qui varient de 40 à 60 m de long et 3 à 8 m de large, dans lequel on peut mettre 1 à 4 rangs. Le plastique doit être remplacé tous les 4 ans. Les serres constituent un investissement plus élevé mais on doit remplacer le plastique moins souvent et elles permettent d’optimaliser l’utilisation de la surface cultivée. Il est aussi conseillé de protéger les fruits contre des brûlures du soleil soit en mettant des filets d’ombrage sur les abris, soit en couvrant avec de la chaux (par hélicoptère ou peinture).

La durée de vie de la framboise après la récolte est courte, pour prolonger la durée de conservation et pour enlever la chaleur du champ, avoir une chambre froide est préférentielle. Surtout pour la vente directe, une chambre froide permet un meilleur écoulement.

31

Hors Sol

La culture hors sol devient une méthode de plus en plus populaire. Elle a notamment plusieurs avantages par rapport à la culture en pleine terre.

Dans le cas de sols non adaptés à la culture de framboise ou du phénomène fatigue du sol, le hors sol est une solution. Les risques au Phytophtora et d’autres problèmes phytosanitaires sont éliminés. En général il y a un meilleur contrôle de tous les intrants. Un autre avantage est qu’il n’est pas nécessaire de déplacer les serres (pas de rotations) ce qui rend ce type de production idéal pour des petites exploitations avec des petites surfaces disponibles en plein champ. En plus, il n’est pas nécessaire de désherber les terrains avant la plantation.

Par contre il n’y a pas de différence en ce qui concerne la main d’œuvre et cela reste un gros investissement de départ suivi par des dépenses élevées (remplacement du substrat,…). Les pépiniéristes vendent plus cher le hors sol. Ce type de culture est aussi plus demandant en eau puisque en pleine terre les racines peuvent aller plus profond dans le sol.

Il existe plusieurs sortes de substrats : l’écorce de pin, la tourbe et le coco. D’après l’avis de certains exploitants en framboise, la tourbe paraît moins adaptée pour la framboise et la plupart des exploitants emploient l’écorce de pin. Un souci avec ce type de substrat est que l’écorce de pin consomme de l’azote destiné au framboisier pour se décomposer. Il existe une tendance vers la reconversion à la coco. Celle-ci retient l’eau et aère bien. On peut garder le substrat pendant 2 bonnes récoltes.

Phytosanitaire

La plupart des exploitants en framboise dans la région ne font pas de traitements phytosanitaires préventifs. Si nécessaire, il arrive de traiter contre les araignées, le Didymella, le Botrytis sur la fleur et le Phytophtora. Les pucerons ne posent pas de danger dans la région.

32

Annexe 2 : Organigrammes techniques des scenarios 2, 3 et 4

Figure 2 : Organigramme technique du scénario 2

33

Figure 3 : Organigramme technique du scénario 3

34

Figure 4 : Organigramme technique du scénario 4

35

Sources :

Chambre d’agriculture de Dordogne, (2007), Regards et Prospective, Filière Fraise

Chambre d’Agriculture de la Lorraine, (2005), Référentiel diversification Framboises

Chambre d’Agriculture de la Lorraine, (2007), Référentiel diversification Fraises

Edin, M., Gaillard, P., Massardier, M., Le framboisier (The raspberry). Ctifl (1999) Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes

Experts contactés : Coves, H., Pépinière Laurent Bernard

Experts rencontrés sur le terrain : Chambre d’Agriculture de Dordogne et CTIFL

Exploitants agricoles et négociants rencontrés sur le terrain

Lareau, M., Framboisiers Remontants (2004), Journées Horticoles Régionales de St-Rémi Penn State College of Agricultural Sciences, Agricultural Research and Cooperative Extension, (2005) Agricultural Alternatives: Red Raspberry Production, www.agalternatives.aers.psu.edu

Photo 1 : photographie personnelle

Photo 2 : http://www.cmf-groupe.com/fr/serres-de-production/serres-plastique/33-serres-chapelles-plastique-mcb.html#back%201