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Messe en mi bémol majeur Franz Schubert Die erste Walpurgisnacht Felix Mendelssohn ChŒur Universitaire de Lausanne Sinfonietta de Lausanne Direction Jean-Christophe Aubert Cathédrale de Lausanne 6 et 7 mai 2008

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Messe en mi bémol majeur Franz Schubert

Die erste Walpurgisnacht Felix Mendelssohn

ChŒur Universitaire de LausanneSinfonietta de Lausanne

Direction

Jean-Christophe Aubert

Cathédrale de Lausanne6 et 7 mai 2008

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60ème anniversaire du Chœur Universitaire

Comité d’honneur

Jean-Marc RappVice-président de l ’Association Européenne des Universités, Directeur du Centre du droit de l ’entreprise, Ancien recteur de l ’Université de Lausanne

Giorgio MargaritondoVice-président de l ’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

Jean-Paul DéprazVice-recteur de l ’Université de Lausanne

Brigitte WaridelCheffe du Service des Affaires culturelles de l ’Etat de Vaud

Georges CaillePrésident de la Conférence des Sociétés Chorales Vaudoises

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« Sur la carte d’Europe, le canton de Vaud pouvait être colorié, comme la Bohême, la Moravie ou certains pays allemands, en pays de tradition chorale et instrumentale vivace, en territoire où l ’écoute de Bach ou de Mozart s’était répandue jusque dans les milieux populaires avec une prédilection pour les cantates, les passions et les requiems. »

Fêtant aujourd’hui son 60ème anniversaire, le Chœur Universitaire de Lausanne illustre avec éclat ces propos pertinents de Bertil Galland, tout en montrant du même coup l’enracinement de la communauté estudiantine lausannoise dans le pays. Ce Chœur a droit à toute notre reconnaissance, car il participe avec enthousiasme à une très belle aventure musicale et culturelle, et affiche au gré de ses programmes d’échange le rayonnement international propre aux Hautes Ecoles lausannoises.

Signe visible de l’unité naturelle et souhaitable des sciences et des arts sur un campus universitaire, il contribue de façon unique au développement personnel des étudiants, capables de travailler des œuvres exigeantes à côté de leur formation. Pour ses membres, ses amis et admirateurs, et son directeur, le présent concert et ce programme anniversaire marquent une étape importante.

Longue vie au Chœur Universitaire !

Jean-Marc RappPrésident du Comité d’honneur

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Histoire d’une passion chorale

Les origines du Chœur Universitaire de Lausanne remontent à la période de l’après-guerre. Jusqu’au premier quart du XXe siècle, la musique chorale est certes présente à l’Université, dans le cadre de la société lausannoise d’étudiants de Zofingue, dont on sait l’importance dans la diffusion des chants patriotiques dès la Restauration. Cependant, à partir de 1921, on ne trouve plus guère trace d’une activité chorale dans le milieu académique lausannois.

En 1947, l’aumônier et chargé de cours Edouard Mauris (1908-1995), futur recteur de l’Université, rassemble alors un premier groupe mixte d’étudiants, probablement déjà sous le nom de Chœur universitaire. La formation aura tout d’abord pour but d’agrémenter de chants religieux le Noël universitaire, mais dès cette année, elle participe également à la dernière création de René Morax au Théâtre du Jorat, La Lampe d’Argile, pièce antiquisante mise en musique par André Marescotti. Le Chœur est placé sous la direction experte de Carlo Hemmerling (1903-1976) : le compositeur de la Fête des Vignerons de 1955, notamment chef de l’Union chorale de Lausanne, marquera de sa forte et attachante personnalité les dix premières années de l’ensemble.

Durant cette période, le Chœur participe ainsi à la vie académique, notamment en accompagnant la cérémonie annuelle du Dies Academicus. Ses activités musicales gagnent cependant très vite en importance, avec des œuvres variées et d’envergure, telles la Passion selon Saint Jean et l’Oratorio de Noël de Bach, les Indes Galantes de Rameau, œuvre enregistrée en 1951 pour Radio-Lausanne avec l’Orchestre de la Radio, le Requiem allemand de Brahms, l’oratorio de Haendel Acis et Galatée ou les propres compositions de Carlo Hemmerling. Les relations entretenues par ce dernier avec les milieux musicaux lui permettent d’emmener la jeune formation dans maints villes et

Carlo Hemmerling

Le Chœur Universitaire de Lausanne (2007-2008)

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bénévoles, sous la présidence de Albert Tille. Les cotisations annuelles s’élèvent à 4.- par membre (30.- à 50.- actuellement), et le budget annuel avoisine les 2000.-, soit cinquante fois moins qu’aujourd’hui. Les culiens répètent deux fois par semaine dans la salle Tissot du Palais de Rumine, puis dans celle des Prud’hommes de la Cité. Ils se produisent régulièrement lors des manifestations universitaires, y compris dans le cadre de l’Ecole Polytechnique de l’Université de Lausanne (EPUL), ancêtre de l’EPFL ; des concerts sont donnés ainsi à l’Aula des Cèdres. Dans ces circonstances, le répertoire abordé par Michel Corboz s’oriente notamment vers des œuvres profanes et religieuses brèves, de la Renaissance et de la période baroque, le plus souvent a capella. Du moins avec le C.U.L. En effet, dès 1965, l’ensemble se scinde en deux formations distinctes : le Grand Chœur de l’Université de Lausanne constituera désormais, sous l’impulsion ambitieuse du maître, l’élite des choristes, dont le “petit” chœur, à l’effectif plus fourni, forme la pépinière. Contrairement au mode de recrutement du Chœur jusqu’à cette date, le Grand Chœur s’ouvre à des personnes extérieures à la communauté universitaire et réserve son entrée, via une audition, aux choristes possédant déjà une formation musicale.

Pour quelques années, c’est le Grand Chœur qui occupera donc le devant de la scène, avec des concerts publics à la Cathédrale de Lausanne ou décentralisés, à Genève (Victoria Hall, Cathédrale Saint-Pierre), à Neuchâtel, Berne ou Fribourg, pour certains diffusés par la radio et la télévision. Le répertoire, plus imposant (Passion selon Saint Jean et Cantates de Bach, Messe en do de Mozart ou Symphonie de Psaumes de Stravinsky), permet alors un accompagnement orchestral. Mais la supervision problématique des deux ensembles au sein d’une même structure associative, l’écart entre les compétences musicales des choristes et l’apparent délaissement du C.U.L. au profit de la “grande” formation impliquent en 1971 leur séparation. Sommé d’abandonner l’adjectif universitaire, le Grand Chœur continuera sa route sous le nom de Chœur de la cité de Lausanne, avec un Michel Corboz dont l’éblouissante aventure artistique à la tête de l’EVL a par ailleurs déjà commencé.

De son côté, le Chœur universitaire poursuivra sa vocation d’ensemble amateur sous la direction de Christiane

Michel Corboz (1970)

villages du canton ou, à l’occasion d’échanges avec des orchestres et chorales universitaires, en France voisine, comme à Belfort, Riquewihr, Nancy, Dijon ou Montpellier. Le Chœur remporte alors de beaux succès. En témoignent les journaux de l’époque – ainsi, à propos d’Acis et Galatée : « Si l ’on songe que ces jeunes gens sont très chargés et que, fatalement, chaque saison amène des bouleversements, on s’émerveille à bon droit de tant de perfection, de discipline, de sens musical, de qualités vocales. Sans doute le directeur est-il […] le premier responsable de ces résultats ». En cette année 1953, les tarifs des entrées s’élèvent à 2, 3 et 4.- ! Le Chœur est déjà soutenu financièrement par l’Université, mais aussi par l’Association Générale des Etudiants.

En 1958, Carlo – ainsi l’appelaient familièrement ses chanteurs – est nommé à la Direction du Conservatoire de Lausanne, et cède sa place à un altiste et chef d’orchestre âgé alors de 22 ans : Charles Dutoit. La transition est marquée par des problèmes d’effectif, fluctuant, voire parfois insuffisant pour se produire en concert. On compte alors, selon les semestres, entre trente et cinquante choristes. Durant les cinq années de direction de Charles Dutoit, le répertoire s’orientera par conséquent vers les compositeurs de la période baroque moyenne et tardive, dont on réédite alors les partitions : Vivaldi surtout (Gloria, Magnificat), Charpentier (Magnificat, Te Deum), Haendel, Bach et Buxtehude. Alors directeur de l’Orchestre de Renens, Charles Dutoit est engagé avec divers ensembles amateurs, puis appelé progressivement à diriger les diverses grandes formations instrumentales du pays (OCL, OSR, orchestres de Berne et Zurich), comme chef invité, associé, puis comme directeur musical. Cette période à la tête du Chœur universitaire marque ainsi les débuts de la prestigieuse carrière internationale qu’il connaîtra ensuite, avec les plus célèbres orchestres.

Dès 1963, c’est ensuite Michel Corboz (1934), maître de Chapelle au Valentin et directeur de l’Ensemble Vocal de Lausanne, fondé deux ans plus tôt, qui reprend les rênes du Chœur universitaire. S’ouvre une période d’intensification des activités de l’ensemble, qui définit alors ses bases légales : les premiers statuts associatifs du Chœur sont adoptés par l’assemblée générale des choristes le 8 mai 1964. L’association, abrégée sans malice C.U.L., est alors menée par un comité de quatre personnes

L’affiche de 1953

Charles Dutoit (1961)

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Ils trouvent l’année suivante dans le sous-sol de la Bibliothèque cantonale un nouveau local de répétition, plus adapté à la taille de leur effectif (près de 200 choristes) qui semble avoir suivi la croissance de la communauté estudiantine (6400 étudiants en 1986). Le Chœur universitaire répète encore aujourd’hui en ce lieu, accompagné aux cuivres par les sympathiques soufflements et sifflements d’une ventilation archaïque. Avec un tel effectif, le répertoire de l’ensemble s’élargit à des œuvres classiques ou romantiques de plus grande envergure : Requiem (1986), Kyrie (1987) et Messe en ut (1988) de Mozart, Requiem de Cherubini (1989) et de Brahms (1991), Carmina Burana (1990) ou Création de Haydn (1994). Jean-Christophe Aubert aborde toujours les œuvres de la période baroque (Vêpres de Monteverdi, pour le 450e anniversaire de l’Université ; Passion selon Saint Jean, 1988, etc.), mais avec la Chapelle Vocale de l’Université de Lausanne (aujourd’hui La Chapelle Vocale), formation qui rassemble sous sa direction, dès 1983, les choristes les plus affirmés du Chœur universitaire. Dans les années nonante, le répertoire du XXe siècle sera privilégié par ce dernier, avec Poulenc (Stabat Mater, 1987 ; Gloria, Salve Regina, 1992, Litanies à la Vierge Noire, 1997), Ramirez (Missa Criolla, 1991), la Danse des Morts d’Arthur Honegger (1993) et La Vie l ’Emporta de Frank Martin (1993, 1998), Stravinsky (Symphonie de Psaumes, 1995, Messe, 2000), Berio (Magnificat, 1995) ou encore Ohana (Cantigas, 1997).

Jean-Christophe Aubert continuera durant les années 2000 la vaste exploration entamée depuis ses débuts avec le Chœur universitaire : parcourant près de huit siècles d’histoire musicale, celui-ci chante alors sous sa direction à la fois les Cantigas du XIIIe siècle et les créations d’Eric Gaudibert (Vers quel ciel éblouissant) ou Rui dos Reis (Meditatio XXI), en passant par les œuvres sacrées de Bach (Messes luthériennes, Magnificat), les pièces profanes a capella de Brahms (Weltliche Gesänge) ou Mendelssohn (Sechs Sprüche, Erste Walpurgisnacht), et les monuments du répertoire choral, avec Berlioz, Brahms (Requiems) et Schubert (Messe en mi bémol). Une formidable aventure musicale, accompagnée pour la formation vocale par des solistes de talent, telle Anne Ramoni, et soutenue par un enthousiasme – un humour aussi – communicatifs et chaque année renouvelés.

Chappuis-Monod. L’alto, qui dirige également plusieurs autres chœurs, était jusqu’ici l’assistante de Michel Corboz. De 1971 à 1979, elle oriente le répertoire du Chœur de façon originale, avec des œuvres peu connues, sinon inouïes, comme la Messe brève de Lotti ou le Magnificat d’Albinoni. Les programmes, composites, sont surtout tournés vers la musique sacrée et le baroque ; ils comprennent également des œuvres classiques (Messe KV 275, Requiem Solemne de Michael Haydn) ou romantiques (Requiem de Cherubini et de Bruckner) données en collaboration avec l’Orchestre Universitaire de Lausanne, alors que l’effectif choral semble augmenter jusqu’à une soixantaine de choristes. André Krauer succède ensuite pour une courte période à la première directrice du Chœur, qui prend congé pour raison de santé. Il conduit en particulier, en 1980, un Requiem de Fauré à Lausanne et Fribourg.

Dès la même année, c’est à nouveau un jeune chef qui prend la tête de la formation universitaire. Jean-Christophe Aubert, 33 ans, a dès le départ des objectifs musicaux précis avec le Chœur universitaire, comme en témoigne alors son président Olivier Bettens : « redécouvrir des œuvres tirées du répertoire des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, qui ne sont pas ou rarement jouées à l ’heure actuelle, [pour leur redonner] une force et une vitalité qu’elles devaient posséder de leur temps […] » ; « s’assurer pour les concerts la collaboration de musiciens jouant sur instruments anciens » ; enfin « tenter, par l ’étude des nombreux écrits théoriques de cette époque, de retrouver des principes de style aujourd’hui tombés dans l ’oubli ». Des intentions mises en œuvre entre 1980 et 1984, notamment sur la base de partitions inédites recomposées à partir de manuscrits exhumés à la Bibliothèque Nationale de France, avec la Passion selon Saint Marc de Reinhard Keiser, le Magnificat de Henry du Mont, mais aussi Vittoria, Monteverdi et Gabrielli, Schütz, Purcell, Bach, Rameau ou Dumont, dans le cadre de plusieurs collaborations avec des ensembles instrumentaux baroques.

A cette époque, le CHUL répète toujours à la Cité, dans l’Ancienne Académie. Malgré leurs réticences, partagées d’ailleurs par la majorité des étudiants de l’époque, les choristes suivent finalement en 1987 le déménagement de l’Université à Dorigny, entamé pourtant dès 1970 à la suite de la création de l’EPFL.

Jean-Christophe Aubert

L’affiche de 1997

L’affiche de 2001

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Hic et nunc

Tout commence par le choix de l’œuvre : moment crucial fait de doutes, d’interrogation, de longues écoutes entrecoupées de dialogues. On choisit, on abandonne. On croit trouver ; en réalité on tâtonne encore ! Cette recherche ne s’inscrit pas dans l’urgence, bien au contraire. On se méfiera surtout des solutions évidentes, immédiates, du flash qui place implacablement toute autre partition dans l’ombre. Les œuvres importantes se livrent rarement à la première écoute. Elles émergent peu à peu, dévoilant à chaque relecture une profondeur inattendue. Il faut écouter, scruter la partition, entonner des extraits, se projeter dans l’œuvre. Une fois choisie, celle-ci constituera le parcours musical de toute une année.

Il s’agit donc de déceler l’ensemble des difficultés : serons-nous capables de les surmonter ? L’œuvre entière est-elle vraiment à notre portée ? Tel n’est jamais le cas immédiatement. La conquête de l’œuvre nécessite un travail assidu qui débute précisément par la prise de conscience de ses exigences mêmes. Idéalement, on choisira donc des pièces certes accessibles, mais qui nous imposeront un travail sur nous-mêmes, de multiples détours, de sorte à nous procurer finalement les joies d’une véritable découverte artistique. Les Cantigas de Maurice Ohana, la cantate Vers quel Ciel éblouissant d’Eric Gaudibert ou le Stabat Mater de Francis Poulenc constituent dans cet horizon parmi les choix musicaux les plus heureux du Chœur universitaire.

Puis vient l’apprentissage lui-même. Le Chœur se terre alors de septembre à mai dans les sous-sols de la Bibliothèque

L’engagement très dynamique des comités successifs, responsables de l’ensemble de l’organisation du travail musical et des concerts, est également pour beaucoup dans cette réussite. Dès les années huitante, une équipe de plus en plus structurée (7 membres actuellement) entame ainsi des recherches financières auprès des fondations et sociétés privées : la part de ce sponsoring tient aujourd’hui une place importante dans le budget du Chœur universitaire, complétant le soutien vital de l’Université et de l’EPFL, du Canton et de la Ville de Lausanne.

L’ensemble de ces appuis financiers permet notamment, à côté des collaborations avec l’Orchestre Symphonique Universitaire, l’engagement d’ensembles instrumentaux professionnels : Orchestre de Chambre de Genève, Sinfonietta de Lausanne, formations de chambre ou ensembles de percussions… Il rend également possibles le développement de l’activité associative et culturelle, dans le cadre de la préparation de nombreuses conférences en rapport avec les œuvres données, et surtout l’organisation de plusieurs échanges internationaux avec d’autres chœurs universitaires. On notera à ce sujet les échanges avec l’Université Polytechnique de Gliwice : en 1984-1985 et 1989, les lausannois accueillent pour quelques jours les choristes polonais, puis se rendent en Silésie ; par delà le rideau de fer, cette rencontre entre deux cultures a profondément marqué les esprits des participants. Par la suite, le Chœur se rendra également à Bologne (1990 ; Università degli Studi), en Belgique (1994 ; Université de Louvain-la-Neuve), à Rome (2002 ; Roma Tre) ou Tarragona (2000, 2004 ; Universitat Rovira i Virgili). Ces voyages seront autant d’occasions de participer au rayonnement international des Hautes Ecoles lausannoises, à travers l’art et les sciences. Les conférences et les concerts communs donnés dans le cadre du dernier échange en date (2006), à Boston et à Lausanne, avec le Massachusetts Institute of Technology, en sont un remarquable exemple, prometteur pour l’avenir du Chœur universitaire.

Michaël Comte Président du Chœur Universitaire

Avec la collaboration de Marcel Ruegg

Archiviste à la Ville de Lausanne

L’affiche de 2006

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Au final, le chemin parcouru est ainsi traversé avec sincérité par le désir d’aller plus loin, de tisser des ponts ténus et mystérieux entre l’origine passée de l’œuvre et le présent de sa restitution, afin, peut-être, d’accéder et de partager en concert sa quintessence poétique, son âme musicale.

Le concert que vous écoutez ici et maintenant est donc le fruit d’un long travail. Mais il est aussi et surtout, pour l’ensemble de ses acteurs, le vivant écho d’une soif d’expérience musicale, d’une volonté de dépasser collectivement les possibilités individuelles immédiates, du désir, enfin, de partager à travers les œuvres de Schubert et Mendelssohn une passion musicale commune.

Jean-Christophe aubeRtDirecteur du Chœur Universitaire

cantonale de Dorigny : là se niche le local de chant où, suivant le rythme de l’année académique, se dérouleront les répétitions hebdomadaires (un soir) et mensuelles (un week-end).

Les choristes découvrent, se laissent surprendre. On apprivoise, on doute, on rit, on rit même beaucoup ! Il s’en suit un va-et-vient constant entre les possibilités immédiates et les compétences à acquérir. Le chemin est chaotique, on avance et souvent on recule : une progression tout sauf linéaire, impossible à mettre par avance en équation. La réussite du pari tient à un travail d’équipe : chœur, formateurs vocaux, pianistes et chef. Une entrée manquée ? La responsabilité n’en incombe pas aux seuls chanteurs, mais est partagée par tous. Le travail avance dans un véritable wishfull thinking. Il se fait avec l’ensemble des choristes, bien sûr, mais aussi par groupes plus restreints – registres séparés – ou par voix mélangées, afin d’inciter chaque choriste à l’autonomie : il s’agit de posséder la partition non seulement par registre, mais aussi individuellement. Chacun cherchera donc également à l’apprendre par cœur.

Là réside le véritable travail de l’ensemble. Car en fin de compte, il ne s’agit pas simplement d’émettre quelques sons sur une scène éphémère, mais bien de chercher à transmettre les multiples dimensions essentielles d’une œuvre. Dès lors, travailler vocalement une partition, c’est la lire et la relire, prendre du recul et le temps de la lenteur, tester les contraires, staccato et legato, forte et piano. C’est être sensible aussi à la connivence entre texte et musique, à ces instants où le chant se veut intérieur, Kyrie Eleison exprimant une plainte, esquissant une prière, comme à ces moments où, Osanna ou Gloria triomphants, la musique semble au contraire vociférer le texte. Mais investir une œuvre, c’est aussi la relier à d’autres partitions, questionner la vie et les intentions de son auteur, enfin appréhender son histoire, une époque musicale, une esthétique.

Vient enfin le travail avec l’orchestre. Les sons entendus jusqu’ici au piano, lors des répétitions, se diversifient soudain : l’espace sonore explose en de multiples dimensions. Les voix, attentives à cet enrichissement instrumental, doivent l’intégrer, modifier leur écoute, rajuster leurs repères, c’est-à-dire dialoguer avec les instruments.

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L’ ultime Messe de Schubert Elégie d’un crépuscule

« N’y a-t-il donc pas de place pour moi à la surface de la terre ? »

A l’automne 1828, Franz Schubert quitte en ces termes tragiques, comme l’étranger de la Winterreise, un monde traversé dans l’obscurité d’une douloureuse solitude. Le compositeur de trente et un ans succombe à une syphilis qui le ronge depuis de longues années. Une extraordinaire production artistique éclaire pourtant les mois précédant cette agonie, avec, notamment, la Symphonie en ut majeur, la Fantaisie en fa mineur, le Quintette pour cordes ou encore les dernières sonates et lieder. Composée vraisemblablement durant l’été 1828, la Messe en mi bémol majeur (D 950) appartient à cette ultime période créatrice. Faut-il donc l’écouter aujourd’hui, à l’instar de l’un de ses premiers auditeurs, comme le prémonitoire lamento funèbre d’un être « qui portait déjà la mort en son esprit et son cœur » ?

Sans doute une telle interprétation générale ne rend-elle point justice à une œuvre riche de multiples colorations affectives, pénétrée d’une intériorité subjective des plus intimes. Certes, la structure globale de la sixième messe latine de Schubert s’écarte peu des conventions propres au genre et à son époque ; elle étonne au contraire, d’abord, par la relative simplicité, la rigueur et la régularité de ses contours : retour fréquent de la tonalité principale dans l’ensemble des mouvements ; prépondérance de l’ensemble choral (à l’instar de

Caspar David Friedrich, Cimetière de monastère sous la neige (1817-1819)

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du Crucifixus, évoquée crescendo, avec le retour en mode mineur, à travers l’accentuation syllabique du tutti choral ; un effet dramatique souligné par la convulsion rythmique des cordes, puis, lors des reprises, par les mélancoliques bassons. Enfin, une fugue grandiose termine le mouvement après le chant de la Résurrection et la reprise du Credo.

Avec l’encouragement mystique des cors, la triple exaltation du Sanctus, graduée jusqu’au fortississimo du Domine Deus Sabaoth sur un battement martial des timbales, laisse sa place au Benedictus, à nouveau confié aux solistes. Cette fois au complet (soprano, alto, ténors, basse), ces derniers avancent de façon homophonique en alternance avec le chœur, jusqu’à l’effervescence fuguée de l’Osanna.

Le dernier mouvement pousse alors à l’extrême l’intensité tragique de l’œuvre : l’invocation de l’Agnus Dei, rythmée par la marche obstinée des cuivres et l’ensemble de l’orchestre, emprunte ostinato le motif en croix de la fugue en ut dièse mineur du Clavier bien tempéré (II). Cette évocation de la Passion prend une résonance toute personnelle lorsque l’on sait que Schubert utilise presque simultanément ce thème dans le bouleversant lied Der Doppelgänger, d’après le poème de Heinrich Heine : regard mélancolique et amer sur une peine d’amour passée, le poète y dit sa douleur, dans une même atmosphère fantastique, en contemplant son double.

A travers Heine ou un texte liturgique séculaire, on est donc plus que tenté de reconnaître ici, à nouveau, la traduction musicale d’une vie intérieure tourmentée. Mais dans la profonde humanité de cette expression, les souffrances ou les implorations (ainsi le miserere qui suit) peuvent aussi s’apaiser, mystérieusement, devant la Promesse appelée avec confiance : Dona nobis pacem.

Michaël Comte

la Messe allemande) par rapport aux développements lyriques des solistes ; interventions du chœur par larges plans, le plus souvent une note par syllabe, sans ornementations ; développements contrapuntiques, et souvent chromatiques, dans les fugues placées traditionnellement en fin de mouvements (Cum Sancto Spiritu, Et vitam venturi saeculi, Osanna).

La singularité de l’expression se donne pourtant à sentir intensément dès le Kyrie Eleison. Tendre et confiante prière introduite par l’orchestre, les voix s’y élèvent avec douceur et retenue en de longues, régulières et insistantes phrases homophones, essentiellement accentuées avec l’appel véhément d’un Christe eleison soutenu par le staccato obstiné des violons.

Le Gloria, dès son ouverture exaltée (allegro maestoso), d’abord a cappella puis de concert avec l’orchestre, rompt cette première atmosphère ; avec la reprise ultérieure (Quoniam tu solus Sanctus) de ce tempo, avant la fugue finale, ses scansions encadrent un mouvement complexe, formé d’abord par une alternance de passages calmes et dépouillés (Et in terra pax, Adoramus te, Gratias agimus tibi), puis animés (Laudamus te, Glorificamus te). S’ouvre ensuite, andante con moto, le lugubre climat que l’on retrouvera dans l’Agnus Dei : la marche par accords des trombones et le frémissement des cordes introduisent dans la crainte un terrible Domine Deus, invoqué en decrescendo par paires de voix, tandis que l’ensemble continue pianissimo la dramatique imploration chromatique : miserere, miserere nobis.

Introduite à vide par un léger et solennel roulement de timbales, la profession de foi du Credo s’organise ensuite autour du dialogue des vents et du chœur. Comme d’habitude dans ses messes, Schubert omet quelques articles (dont Et unam Sanctam Catholicam et Apostolicam Ecclesiam), signe probable d’une foi moins dogmatique qu’intimement vécue. Mais c’est surtout l’émouvant épisode du Et incarnatus qui constitue ensuite l’épicentre de l’œuvre : toute la fragile sensualité de l’existence humaine (et homo factus) semble exprimée ici dans la tonalité libérée de la bémol, en une sorte de valse lente, d’abord au violoncelle, puis par l’intervention lyrique des voix solistes aiguës, ténors et soprano. Une douceur et une vulnérabilité qui ne peuvent être alors que soulignées par la douloureuse déchirure

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Kyrie

Kyrie eleison.Christe eleison.Kyrie eleison.

Gloria

Gloria in excelsis Deo.

Et in terra pax hominibus bonae voluntatis.Laudamus te.Benedicimus te.Adoramus te.Glorificamus te.Gratias agimus tibipropter magnam gloriam tuam.Domine Deus, Rex coelestis,Deus Pater omnipotens.Domine Fili unigenite,Jesu Christe.Domine Deus, Agnus Dei,Filius Patris.Qui tollis peccata mundi,

miserere nobis.Quoniam tu solus Sanctus.Tu solus Dominus.Tu solus Altissimus.Cum Sancto Spirituin gloria Dei Patris.Amen.

Seigneur, ayez pitié.Christ, ayez pitié.Seigneur, ayez pitié.

Gloire à Dieu au plus haut des cieux.Et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.Nous vous louons.Nous vous bénissons.Nous vous adorons.Nous vous glorifions.Nous vous rendons grâcepour votre gloire immense.

Seigneur Dieu, Roi du ciel,Dieu Père tout-puissantSeigneur Fils unique,Jésus Christ.Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père.Vous qui enlevez les péchés du monde,ayez pitié de nous.Car c’est vous le seul Saint,vous le seul Seigneur,vous le seul Très-Haut.Avec le Saint-Espritdans la gloire de Dieu le Père.Amen.

Messe en mi bémol majeur Texte de l’ordinaire

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Qui cum Patre et Filiosimul adoratur et conglorificatur,qui locutus est per Prophetas.Confiteor unum baptismain remissionem peccatorum mortuorum.Et vitam venturi saeculi.Amen.

Sanctus

Sanctus, Sanctus, Sanctus DominusDeus SabaothPleni sunt coeli et terra gloria tua.Osanna in excelsis Deo.

Benedictus

Benedictus qui venit in nomine Domini.Osanna in excelsis Deo.

Agnus Dei

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi:miserere nobis.

Agnus Dei,dona nobis pacem.

Avec le Père et le Filsil reçoit même adoration et même gloire,il a parlé par les Prophètes.Je reconnais un seul baptêmepour la confession des péchés des morts.Et la vie du monde à venir.Amen.

Saint, Saint, Saint le SeigneurDieu des Forces célestesle ciel et la terre sont pleins de votre gloire.Hosanna à Dieu au plus haut des cieux.

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.Hosanna à Dieu au plus haut des cieux.

Agneau de Dieu, qui enlevez les péchés du monde:ayez pitié de nous.Agneau de Dieu,donnez-nous la paix.

Credo

Credo in unum Deum,factorem coeli et terrae,visibilium omnium et invisibilium.Credo in unum DominumJesum Christum,credo in Filium Dei unigenitum.Et ex Patre natumante omnia saecula,Deum de Deo,lumen de lumine,Deum verum de Deo vero.Per quem omnia facta sunt.Qui propter nos homines

et propter nostram salutemdescendit de coelis.Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine,

et homo factus est.Crucifixus etiam pro nobissub Pontio Pilatopassus et sepultus est.Et resurrexit tertia diesecundum Scripturas.Et ascendit in coelum,sedet ad dexteram Patris.Et iterum venturus est cum gloria,judicare vivos et mortuos,

cujus regni non erit finis.Credo in Spiritum Sanctum Dominum,et vivificantem,qui ex Patre Filioque procedit.

Je crois en un seul Dieu,créateur du ciel et de la terre,de toutes choses visibles et invisibles.Je crois en un seul SeigneurJésus Christ,je crois en le Fils unique de Dieu.Né du Père avant tous les siècles,Dieu né de Dieu,lumière née de la lumière,vrai Dieu né du vrai Dieu.Et par qui tout a été créé.C’est Lui qui pour nousles hommeset pour notre salutest descendu des cieux.Il a pris chaire de la Vierge Marie par l’action du Saint-Esprit,et il s’est fait homme.Puis il fut crucifié pour noussous Ponce Pilateil souffrit sa passion et fut mis au tombeau.Il ressuscita le troisième joursuivant les Ecritures.Il monta aux cieux,où il siège à la droite du Père.De nouveau il viendra dans la gloire,pour juger les vivants et les morts,et son règne n’aura pas de fin.Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneuret qui donne la vie,qui procède du Père et du Fils.

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Die erste Walpurgisnacht Un lumineux nocturne

Certaines œuvres musicales comportent un moment qui semble en exprimer toute l’essence. La première nuit de Walpurgis est de celles-là. Le chœur central des faux diables en constitue un sommet mémorable, attendu avec autant de joie par les choristes que par les auditeurs : « Kommt mit Zacken und mit Gabeln, wie der Teufel, den sie fabeln ! » (Venez avec fourches et piques comme le diable qu’ils ont inventé !). L’invitation à ce sabbat parodique est irrésistible, et l’on est prêt à entrer immédiatement dans la ronde. Mendelssohn lui-même avouait avoir « un faible » pour ce genre de scène, et c’est sans doute ce qui l’a incité, en 1831, à mettre la ballade de Goethe en musique.

La prédilection de Mendelssohn était très partagée par ses contemporains. Tandis qu’il composait à Rome La première nuit de Walpurgis, Berlioz révisait sous les mêmes cieux sa Symphonie fantastique, créée l’année précédente à Paris. L’œuvre culmine, on s’en souvient, dans un cauchemardesque sabbat de sorcières. Les deux compositeurs se sont rencontrés et s’estimaient. Par la suite, Berlioz devait rédiger un compte rendu élogieux de la cantate de Mendelssohn. N’en déduisons pas des affinités électives. Les sorcières de Berlioz et celles de Mendelssohn sont des parentes très éloignées qui ne se ressemblent pas. Ecoutons-les attentivement : leurs accents révèlent des positions esthétiques diamétralement opposées.

Hermann Hendrich, Hexentanz, Walpurgishalle (1901)

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du Brocken, les derniers druides tenaient à l’écart les Chrétiens par des simulacres de sabbat. C’est là du moins l’origine historique que l’on a donnée aux processions de sorcières qui ont lieu depuis des temps immémoriaux entre le 30 avril et le 1er mai dans la région du Harz. Tandis que les coutumes populaires ne retenaient du paganisme que les masques qui devaient le protéger, Goethe a montré les vrais visages de ces adeptes d’une foi archaïque. L’on peut bien imaginer que cette plaidoirie en faveur de la tolérance n’a pas laissé indifférent le petit-fils du philosophe Moses Mendelssohn.

La partition est plus ambitieuse qu’il n’y paraît au premier abord. Sa forme originale où chœurs et soli s’enchaînent librement est unifiée par un grand art de la variation. Ecoutez attentivement les premières mesures de l’ouverture. Un thème y résonne, qui sera repris plusieurs fois par la suite. Ce motif ascendant, qui semble s’élancer vers le ciel, rayonne dans l’air initial du ténor sur le mot « libre » : « Es lacht der Mai, der Wald ist frei » (Mai nous sourit, la forêt est libre). De la main légère qui nous vaut ses scherzi les plus lumineux, Mendelssohn a composé un nocturne d’espoir qui célèbre le triomphe de la pureté sur l’obscurantisme. Sans doute ne mesurait-il pas à quel point sa lumière nous serait encore nécessaire.

Georges StaRobinSkiProfesseur de musicologie à l ’Université de Lausanne

et à l ’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

Selon le programme de la Symphonie fantastique que Berlioz a joint à la partition, une femme aimée est représentée musicalement par un thème récurrent de caractère noble et passionné. Au terme de l’œuvre, l’artiste solitaire s’est empoisonné avec de l’opium, mais « la dose du narcotique, trop faible pour lui donner la mort, le plonge dans un sommeil accompagné des plus horribles visions. Il se voit au sabbat, au milieu d’une troupe affreuse d’ombres, de sorciers, de monstres de toute espèce. Bruits étranges, gémissements, éclats de rire, cris lointains auxquels d’autres cris semblent répondre. La mélodie aimée reparaît encore, mais elle a perdu son caractère de noblesse ; ce n’est plus qu’un air de danse ignoble, trivial et grotesque ».

Berlioz se présente en disciple de Byron et de Victor Hugo. Au royaume de Satan, le sublime est déformé jusqu’à devenir grotesque, et pour parvenir à ses fins, le compositeur élargit sa palette orchestrale de couleurs crues, qui relèvent d’une nouvelle esthétique du laid. Rien de plus éloigné de la sensibilité mendelssohnienne que cette forme extrême du romantisme noir, qui a aussi produit les Méphisto-Valses de Liszt ou la Nuit sur le Mont chauve de Moussorgski. La Walpurgisnacht baigne au contraire dans un climat proche de la musique de scène pour le Songe d’une nuit d’été qui a révélé le génie de Mendelssohn au monde, et l’on y danse avec une légèreté qui rappelle la lumineuse tarentelle finale de sa Symphonie italienne.

Cette légèreté, cependant, n’exclut pas le sérieux. Chez Goethe, la mascarade des faux esprits n’est qu’une manœuvre destinée à protéger de la persécution un ancien culte religieux. Comme l’a écrit le poète à Mendelssohn, sa ballade est « profondément symbolique et porte sur un phénomène qui se répète constamment dans l ’histoire universelle, lorsqu’une pensée ancienne, fondée, et qui a fait les preuves de ses effets bienfaisants, est mise à l ’écart, repoussée, et si ce n’est effacée, du moins reléguée dans de minuscules réduits par des nouveautés. L’époque intermédiaire, durant laquelle la haine peut encore s’opposer à l ’oppression est ici représentée de la manière la plus prégnante, et alors un enthousiasme indestructible et joyeux s’embrase dans toute sa splendeur et sa vérité ».

En l’occurrence, c’est l’opposition entre les ultimes restes du paganisme et le christianisme que thématise la ballade de Goethe. Pour pouvoir accomplir leur rituel au sommet du massif

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“ Es lacht der Mai ”

Es lacht der Mai ! Der Wald ist frei von Eis und Reifgehänge. Der Schnee ist fort, am grünen Ort erschallen Lustgesänge. Ein reiner Schnee liegt auf der Höh’ ; doch eilen wir nach oben, begeh’n den alten heil’gen Brauch, Allvater dort zu loben. Die Flamme lodre durch den Rauch ! Begeht den alten heil’gen Brauch. Hinauf ! Hinauf ! Allvater dort zu loben. So wird das Herz erhoben.

“ Könnt ihr so verwegen handeln ? ”

Könnt ihr so verwegen handeln ? Wollt ihr denn zum Tode wandeln ?

“ Le mois de mai rit ”

Le mois de mai rit ! La forêt est libérée des glaces et du givre. La neige est loin, dans la verdure résonnent les chants de joie. Une neige plus pure repose sur les sommets ; pourtant nous nous empressons de monter, célébrer l’antique coutume sacrée, adorer là-haut le Père Universel. La flamme flamboie à travers la fumée ! Célébrez l’antique coutume sacrée. Montons ! Montons ! Adorer le Père Universel. Ainsi s’élève notre cœur.

“ Pouvez-vous être aussi téméraires ? ”

Pouvez-vous être aussi téméraires ? Voulez-vous donc marcher à la mort ?

Die erste Walpurgisnacht Ballade de Goethe

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“ Vertheilt euch, wackre Männer, hier ”

Vertheilt euch, wackre Männer, hier, durch dieses ganze Waldrevier, und wachet hier im Stillen, wenn sie die Pflicht erfüllen.

“ Diese dummen Pfaffenchristen ”

Diese dumpfen Pfaffenchristen, lasst uns keck sie überlisten ! Mit dem Teufel, den sie fabeln, wollen wir sie selbst erschrecken. Kommt ! Kommt mit Zacken und mit Gabeln und mit Gluth und Klapperstöcken lärmen wir bei nächt’ger Weile durch die leeren Felsenstrecken. Kauz und Eule, Heul’ in unser Rundgeheule ! Kommt, kommt, kommt !

“ Kommt mit Zacken and mit Gabeln ”

Kommt mit Zacken und mit Gabeln, wie der Teufel,

“ Dispersez-vous alentour, vaillants hommes ”

Dispersez-vous alentour, vaillants hommes, à travers toute la forêt, et veillez ici en silence, pendant qu’ils accomplissent les rites.

“ Ces idiots de curetons chrétiens ”

Ces idiots de curetons chrétiens, hardi, trompons-les ! Avec le diable qu’ils ont inventé eux-mêmes, nous les effrayerons. Venez ! Venez avec fourches et piques, et avec le feu et nos crécelles déchaînées faisons un tintamarre dans la nuit à travers les étroites falaises. Chouette et hibou, ululez avec nous ! Venez, venez, venez !

“ Venez avec fourches et piques ”

Venez avec fourches et piques, comme le diable

Kennet ihr nicht die Gesetze unsrer harten Überwinder ?

Rings gestellt sind ihre Netze auf die Heiden, auf die Sünder. Ach, sie schlachten auf dem Walle unsre Väter, unsre Kinder. Und wir alle nahen uns gewissem Falle. Auf des Lagers hohem Walle schlachten sie uns unsre Kinder. Ach, die harten Überwinder !

“ Wer Opfer heut zu bringen scheut ”

Wer Opfer heut’ zu bringen scheut, verdient erst seine Bande. Der Wald ist frei ! Das Holz herbei, und schichtet es zum Brande ! Doch bleiben wir im Buschrevier am Tage noch im Stillen, und Männer stellen wir zur Hut, um eurer Sorge willen. Dann aber lasst mit frischem Muth uns unsre Pflicht erfüllen ! Hinauf ! Hinauf ! Vertheilt euch, wackre Männer, hier !

Ne connaissez-vous donc pas les lois de nos impitoyables vainqueurs ? Leurs rêts entourent les païens, les pêcheurs. Ah, ils massacrent sur le rempart nos pères, nos enfants. Et nous tous approchons d’un piège certain. Sur le haut rempart du camp ils nous massacrent nos enfants. Ah, les impitoyables vainqueurs !

“ Celui qui a peur aujourd’hui d’apporter ses offrandes ”

Celui qui a peur aujourd’hui d’apporter des offrandes, mérite ses chaînes. La forêt est libre ! Par ici les branchages, entassez-les pour le feu ! Mais nous resterons sous le couvertsilencieux pendant le jour, et nous posterons des gardes, pour apaiser votre inquiétude Laissez-nous, reprenant courage, remplir notre devoir ! Montons ! Montons ! Dispersez-vous alentour, vaillants hommes !

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Menschenwölf ’ und Drachenweiber, die im Flug vorüberziehen ! Welch entsetzliches Getöse ! Lasst uns, lasst uns alle fliehen ! Oben flammtund saust der Böse, aus dem Boden dampfet rings ein Höllenbroden. Lasst uns fliehen!

“ Die Flamme reinigt sich von Rauch ”

Die Flamme reinigt sich vom Rauch, so reinig’ unsern Glauben ! Und raubt man uns den alten Brauch, dein Licht, wer kann es rauben ?

Hommes-loups et femmes-dragons, passent en volant devant nous ! Quel vacarme épouvantable ! Vite, fuyons tous, fuyons tous ! Là-haut brûle et hurle le Mal, sur le sol alentour se dégage une vapeur infernale. Fuyons !

“ Comme la flamme se purifie de la fumée ”

Comme la flamme se purifie de la fumée, de même ranime notre foi ! Ainsi, même si l’on nous prive de notre antique coutume, qui pourra voler ta lumière ?

den sie fabeln, und mit wilden Klapperstöcken durch die leeren Felsenstrecken !Kauz und Eule, heul’ in unser Rundgeheule ! Kommt ! Kommt ! Kommt !

“ So weit gebracht ”

So weit gebracht, dass wir bei Nacht Allvater heimlich singen ! Doch ist es Tag, sobald man mag ein reines Herz dir bringen. Du kannst zwar heut’, und manche Zeit, dem Feinde viel erlauben. Die Flamme reinigt sich vom Rauch : So reinig’ unsern Glauben ! Und raubt man uns den alten Brauch, Dein Licht, wer will es rauben ?

“ Hilf, ach hilf mir, Kriegsgeselle ”

Hilf, ach hilf mir, Kriegsgeselle ! Ach, es kommt die ganze Hölle ! Sieh’, wie die verhexten Leiber durch und durch von Flammen glühen !

qu’ils ont inventé, et avec des crécelles déchaînées à travers les étroites falaises !

Chouette et hibou, ululez avec nous ! Venez ! Venez ! Venez !

“ L’ heure est venue ”

L’heure est venue, de chanter dans la nuit en secret le Père Universel ! Mais il fait jour, dès qu’on vient à toi d’un cœur pur. Tu peux aujourd’hui, et quand tu le veux, permettre beaucoup à l’ennemi. Comme la flamme se purifie de la fumée : de même ranime notre foi ! Ainsi, même si l’on nous prive de notre antique coutume, qui pourra voler ta lumière ?

“ A l’ aide, compagnon, aide-moi ”

A l’aide, compagnon, aide-moi ! Ah, l’Enfer tout entier se déchaîne ! Vois comme ces corps ensorcelés sont traversés d’un feu ardent !

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Programmes passés

2001 F. Poulenc Gloria Stabat Mater

2002 A. Pärt La Voix et l ’Archet (Motets) F. Mendelssohn I. Stravinsky T. Tallis J. Brahms

2003 H. Berlioz Requiem

2004 E. Gaudibert Vers quel ciel éblouissant F. Mendelssohn Jauchzet dem Herrn alle Welt J.-S. Bach Komm, Jesu, komm F. Mendelssohn Herr, sei gnädig I. Stravinsky Symphonie de Psaumes

2005 F. Mendelssohn Sechs Sprüche K. Penderecki Miserere J. Brahms Weltliche Gesänge G. Verdi Stabat Mater

2006 J. Brahms Ein deutsches Requiem

2007 R. dos Reis Le Sermon de Gaïa Meditatio XXI

J. Brahms Weltliche Gesänge E. Grieg Psalmer 1 et 4 F. Mendelssohn Aus tiefer Not schrei ich zu Dir

1807. Napoléon défait les troupes russo-prussiennes, la messe en ut

majeur de Beethoven est interprétée pour la première fois à Vienne, Schubert,

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Page 20: Programme_2008_Schubert-Mendelssohn (PDF)

Jean-Christophe Aubert

Jean-Christophe Aubert a mené parallèlement des études scientifiques (mathématiques) et musicales (orgue) à Genève.

Depuis 1981, il dirige le Chœur Universitaire de Lausanne, avec lequel il aborde un répertoire éclectique. À l’occasion des quelque trente programmes donnés en concerts, il a en effet proposé des compositeurs aussi différents que Victoria, Byrd, Schütz, Bach, Haydn, Mozart, Brahms, Berlioz, Stravinsky et Frank Martin, Poulenc, Honegger, Berio… avec toutefois une prédilection pour des œuvres du 19e et du 20e siècle, plus appropriées à l’effectif de l’ensemble. Programmes a capella ou avec orchestre, Jean-Christophe Aubert a engagé chaque année avec les choristes des deux Hautes Ecoles lausannoises l’étude d’une œuvre, d’un compositeur et d’une époque musicale.

Parmi les programmes abordés, on retiendra celui consacré aux Cantigas (1991), un concert sous forme d’un diptyque : une partie consacrée aux cantigas anonymes du 13e siècle et l’autre à l’œuvre du même nom de Maurice Ohana ; ce concert a permis de découvrir une filiation saisissante entre la musique mariale au temps d’Alphonse le Sage et sa traduction polymorphe par Ohana. On soulignera également la cantate pour chœur et orchestre Vers quel ciel éblouissant (2002), oeuvre commandée au compositeur Eric Gaudibert, composée sur des poèmes de François Debluë.

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Page 21: Programme_2008_Schubert-Mendelssohn (PDF)

Depuis 1981, plusieurs centaines de jeunes musiciens professionnels adhèrent au projet artistique du Sinfonietta de Lausanne. Celui-ci consiste à proposer au public des concerts symphoniques dont la programmation sort des sentiers battus du répertoire et à présenter aux mélomanes des productions lyriques et des aventures musicales en tous genres.

Sous la baguette de son directeur musical, Jean-Marc Grob, comme sous la direction de nombreux chefs invités – Ferdinand Leitner, Cyril Diederich, Emmanuel Krivine, Louis Langrée, Jean-Claude Casadesus, Heinz Holliger, Michel Corboz, Jean-Claude Malgoire, Pierre Amoyal et Roberto Benzi – le Sinfonietta affirme une forte personnalité : jeune et engagée. Des tournées ont emmené l’orchestre en France, en Allemagne, en Belgique, au Canada et en Chine. L’Opéra de Lausanne et les Arènes d’Avenches ont fait appel au Sinfonietta pour une trentaine de productions lyriques. Mais l’orchestre veut surtout se distinguer par des expériences auxquelles il s’adonne avec passion : créations d’œuvres nouvelles comme l’opéra La femme et le pantin de Henri-Louis Matter ou participations récentes au Montreux Jazz Festival, en accompagnement des groupes rock The Divine Comedy et The Young Gods, qui permettent aux jeunes musiciens de l’orchestre et à son public de découvrir des programmes insolites.

Le Sinfonietta

Un travail qui fut enrichi par un dialogue continu entre le compositeur et le chœur, permettant ainsi à chaque choriste d’apprivoiser, puis de saisir le langage du compositeur.

Jean-Christophe Aubert a également mis sur pied, en collaboration avec le comité du chœur un certain nombre d’échanges avec d’autres ensembles universitaires, en Pologne, Belgique, Italie, Espagne et aux Etats-Unis. On notera à ce propos le récent échange avec le chœur du Massachusetts Institute of Technology de Boston : Requiem allemand à deux chœurs, de part et d’autre de l’Atlantique, doublé d’un échange scientifique entre les étudiants et chercheurs des deux campus.

Avec la complicité de quelques choristes désireux de s’engager davantage dans la pratique du chant, Jean-Christophe Aubert fonde en 1983 la Chapelle Vocale de l’Université, devenue depuis la Chapelle Vocale de Lausanne. Avec cet ensemble, le répertoire se montre résolument baroque. Il dirige les Passions de Bach dans des versions sur instruments anciens (Saint-Mathieu en 1985, Saint-Jean en 1988, etc.) et collabore avec un autre ensemble appelé à porter un regard attentif sur la musique baroque : le Contrepoint de Besançon.

En 1992, il prend la direction du Labyrinthe de Lyon avec lequel il poursuit son étude de la musique des 16e, 17e et 18e siècles. On lui doit, en collaboration avec Catherine Lassalle, professeur de chant au Conservatoire de Saint-Étienne, un enregistrement CD consacré au psaume huguenot, commandé par le Musée International de la Réforme de Genève, ainsi que des concerts consacrés au discours énigmatique de Carlo Gesualdo (Répons et Madrigaux), Claudio Monteverdi (Vêpres et Selva Morale) et Henri Du Mont (Musique pour la Chapelle du Roy). Avec Marinette Extermann, professeur d’orgue et de clavecin au Conservatoire de Genève, il a récemment donné une intégrale des Motets de J.-S. Bach et des Concerti brandebourgeois.

A côté de ces activités de direction, Jean-Christophe Aubert est organiste à l’église Saint-Germain de Genève, donne des cours de mathématiques au Collège de Saussure, et collabore à la direction de la fondation Culture & Rencontre de Genève.

Page 22: Programme_2008_Schubert-Mendelssohn (PDF)

Joëlle-Aurélie Masson-MayorJoëlle-Aurélie Masson-Mayor étudie le chant au

Conservatoire de Lausanne dans la classe d’Hiroko Kawamichi, où elle obtient son diplôme d’enseignement en juillet 2005 puis son diplôme de concert en juillet 2006. En 2004, on a pu l’entendre notamment chanter Belinda dans Didon et Enée de Purcell puis Cake Lady dans Postcard from Morocco de D. Argento à l’Opéra de Lausanne. Un an plus tard, elle interprète Madame Lidoine dans Les Dialogues des Carmélites de Poulenc, puis Les Scènes de Faust de Robert Schumann. La même année, elle est invitée à Vienne par Christa Ludwig pour poursuivre son travail d’interprète. En 2006, elle présente un récital de Richard Wagner au Grand Théâtre de Genève, ainsi que plusieurs concerts de Mozart en France. En 2007, elle chante sous la direction de Luc Baghdassarian avec l’Orchestre des Collèges et Gymnases Lausannois et le chœur Laudate Deum. Elle se perfectionne lors de masterclasses avec Alain Garichot, Axel Bauni et Christa Ludwig. Joëlle-Aurélie Masson-Mayor est boursière de la Fondation Colette Mosetti pour 2003 et 2004, ainsi que du Cercle Romand Richard Wagner pour 2004.

Eve-Maud HubeauxEve-Maud Hubeaux entre, dès l’âge de 2 ans, à l’Institut

Dalcroze pour compenser une motricité fine déficiente. Elle poursuit cette « thérapie » par l’étude du piano avec Daniel Spiegelberg et Gueorgui Popov. Toujours au Conservatoire de Lausanne, elle entame en 2001 des études de chant chez Hiroko Kawamichi et suit l’Atelier Scénique conduit par Christophe Balissat. Son travail est récompensé par les prix Jacquart en 2004, De Crousaz en 2006 et le Certificat AVCEM avec félicitations en 2007. La même année, elle remporte deux premiers prix avec félicitations au concours SJMW. Depuis 2006, elle chante à plusieurs reprises en soliste sous la direction de Christophe Gesseney. Eve-Maud Hubeaux est engagée pour la saison 2007-2008 en tant qu’artiste de chœur à l’Opéra de Lausanne. Titulaire d’un Bachelor en Droit suisse de l’UNIL, elle poursuit actuellement son Master en Droit français à l’Université de Savoie, soutenue par le statut particulier d’Artiste de Haut Niveau. Elle est membre depuis 2005 de la Fondation Suisse d’Etudes.

Soprano

Alto

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Daniel HellmannDaniel Hellmann est membre des Petits Chanteurs de Zurich

de 1992 à 1999 et se produit en soliste soprano en Europe et aux Etats-Unis. Après avoir étudié le chant dans la classe pré-professionnelle de Frédéric Gindraux au Conservatoire de Zurich, il entre en 2006 au Conservatoire de Lausanne pour poursuivre sa formation dans la classe de Gary Magby. A côté de ses études de philosophie à l’Université de Zurich, Daniel Hellmann chante dans le chœur de l’Opéra de Lausanne, comme soliste dans divers concerts en Suisse et en tournée en Russie en octobre 2007. Il participe à plusieurs projets d’opéra de chambre, dans les rôles de Gil (Il segreto di Susanna de Ermanno Wolf-Ferrari) et de Der Regisseur (Achtung, Aufnahme !! de Wilhelm Grosz). En été 2008, Daniel Hellmann va interpréter le rôle de Demetrius dans A Midsummernight’s Dream dans le cadre de l’atelier lyrique du Conservatoire de Lausanne.

BasseValerio ContaldoValerio Contaldo étudie le chant au Conservatoire de Sion,

puis dans la classe de Gary Magby à la Haute Ecole de Musique de Lausanne, où il obtient un diplôme de concert en 2006. Il suit les masterclasses de Christa Ludwig, d’Alain Garichot et de Klesie Kelly. Son répertoire de concert comprend les œuvres sacrées de Mozart, Haydn, Bach, Monteverdi, Charpentier, Teixeira, Rossini et Puccini. Il chante en soliste dans divers festivals en Europe et au Japon. Sur scène, il interprète Aristée/Pluton dans Orphée aux Enfers d’Offenbach, Mister Owen dans Postcard from Morocco de D. Argento, Le Chevalier de la Force dans Les Dialogues des Carmélites de Poulenc, Clem/Alfred dans Le Petit Ramoneur de Britten, Normanno dans Lucia di Lammermoor de Donizetti et Landry dans Fortunio de Messager. Valerio Contaldo travaille sous la direction de plusieurs chefs, dont: M. Corboz, G. Garrido, R. Rizzi Brignoli, M. Thiébaut, J. Duxbury, H. Klopfenstein, L. Gay, V. Carrot, G. Skvortsov. Il a à son actif plusieurs enregistrements radiophoniques et discographiques pour les labels K617, Sony Classical, Claves et Symphonia Records. Il est lauréat des fondations Dubuis, Solidarvox et Mosetti.

Jean-Claude CariageJean-Claude Cariage commence le chant dans la classe

de Michèle Moser à l’Ecole de Musique du Conservatoire de Genève. Il entreprend des études de droit à l’Université de Genève et obtient une licence en 2004. La même année, il est admis au Conservatoire de Lausanne dans la classe de Gary Magby. Comme soliste, il chante régulièrement le répertoire de musique sacrée: cantates de Bach, Haendel, Telemann, messes de Schubert, Haydn, Dvorak et Mozart. On a pu notamment l’entendre dans le rôle de l’Aumônier dans Les Dialogues des Carmélites de Poulenc en 2005, ainsi que dans le rôle du Prince Charmant dans Transformations de Conrad Susa en 2006. Il a eu l’opportunité de se perfectionner lors de masterclasses avec Alain Garichot, Dale Duesing et Brigitte Balley. Il prépare cette année son diplôme d’enseignement et poursuivra ses études l’année prochaine au Conservatoire de Cologne.

Ténor

Ténor

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Ce concert a été réalisé avec l’appui de la Conférence des Sociétés Chorales Vaudoises de Concert (CSCVC), des Services culturels du Canton de Vaud et de la Ville de Lausanne.

Nous remercions également chaleureusement : les Archives de la Ville de Lausanne, leur directeur Frédéric Sardet et les archivistes Marcel Ruegg et Olivier Aeby ; la Bibliothèque Cantonale Universitaire de Lausanne, siège de Dorigny ; la Reprographie de l’EPFL ; les Aumôneries universitaires ; Hug Musique ; l’Imprimerie Beck ; Nino Cananiello et les serveurs du Restaurant de Dorigny ; Tanguy Mentha et son professeur de l’ERACOM, Fairouz Joudié ; Rachel Descloux, intendante du Palais de Rumine ; Félix Imhof, photographe ; Alexis Malalan, consultant, et Alice Laurent, graphiste ; Alexandre Défayes ; ainsi que toutes les personnes qui ont collaboré à un titre ou un autre à la réalisation de ce programme.

Remerciements

Le Chœur Universitaire de Lausanne exprime sa plus vive reconnaissance, pour leur constant soutien, à :

Université de Lausanne

Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

Pour sa généreuse donation, il remercie :

Loterie Romande

Et ses sponsors annuels :

Banque Cantonale Vaudoise

Fondation du Centre Patronal

Fondation de Famille Sandoz

Fondation Général Henri Guisan

Romande Energie SA

Bobst SA

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DIRECTEUR Jean-Christophe Aubert

FORMATRICE Marie-Hélène Essade

PIANISTE Atena Carte

COMITÉ Michaël Comte, président Christopher Cianci Aurélie Fayet Béatrice Lovis Stefan Mennella Félix Ullmann Laure Vallotton

PROGRAMME impression : Reprographie EPFL conception : Laure Vallotton

AFFICHE Tanguy Mentha

Chœur Universitaire de LausanneCase postale 281015 Lausannewww.unil.ch/[email protected]