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PROGRAMME D’INVESTISSEMENT D’AVENIR EN FAVEUR DE LA JEUNESSE MINISTÈRE DE LA VILLE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE Calais - Londres Dunkerque - Bruxelles A16 A16 Amiens Paris A28 Rouen - Le Havre Espagne Aérodrome d'Abbeville- Buigny-St Maclou Aérodrome de Mers-les-bains SNCF SNCF SNCF SNCF eu e hie Ponth hie hi ie hi nter uent erre rqu Marque que Ma M ue illoi l is lois vill ev evi A Ab bbe A A b Ab bb bb e Ab Vimeu V a l l ée d e l a Br e s l e Val l é e d e l a Somme V al l é e d e l ' A ut hi e Abbeville Vauchelles- les-Quesnoy Condé-Folie Rue Ault St Quentin La Motte Le Tréport Eu Gamaches Chépy Bouttencourt Martainneville Fressenneville Feuquières-en-Vimeu Béhen- Huchenneville Friville Escarbotin Buigny St Maclou St Valery/Somme A28 A16 A16 devenir acteurs d’un projet de territoire fondé sur l’économie de proximité De nouvelles opportunités pour les jeunes de Picardie maritime :

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PROGRAMME D’INVESTISSEMENT D’AVENIR

EN FAVEUR DE LA JEUNESSE

MINISTÈREDE LA VILLE

DE LA JEUNESSEET DES SPORTS

MINISTÈREDE L’ÉDUCATIONNATIONALE, DE

L’ENSEIGNEMENTSUPÉRIEUR ET DE

LA RECHERCHE

Calais - LondresDunkerque - Bruxelles

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A16Amiens

Paris

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St Valery/Somme

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A16

devenir acteurs d’un projetde territoire fondésur l’économiede proximité

De nouvelles opportunitéspour les jeunes dePicardie maritime :

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devenir acteurs d’un projetde territoire fondésur l’économiede proximité.

Notre réponse à l’appel à projet du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA) en faveur de la Jeunesse met en synergie les politiques locales menées en Picardie maritime et le Projet Educatif Régional Global pour les jeunes Picards (PERGP), signé en 2014 entre l’Etat et la Région, qui sera ainsi décliné de manière expérimentale sur un bassin de vie.

Accompagner les jeunes dans leurs projets pour « vivre et faire vivre leur territoire »1, tel est l’objectif de cette réponse portée par le Syndicat Mixte « Baie de Somme-Trois Vallées » et ses partenaires. Parce que le concept d’économie de proximité -dans toutes ses dimensions, économiques mais aussi culturelles et sociales- semble répondre à la fois aux objectifs d’aménagement et de développement du territoire mais aussi aux aspirations et pratiques des jeunes, c’est le fi l conducteur qui est proposé.

« Penser le territoire comme un espace d’expérimentation pour le public jeune est un levier pour leur participation et semble jouer un rôle important dans l’effet de confi ance que ces jeunes revendiquent tant »2. Impliquer les jeunes dans le projet de territoire c’est aussi favoriser la création d’emplois et d’activités nouvelles, leur permettre de contribuer au « mieux vivre ensemble ».

Cet objectif stratégique se décline dans une vingtaine d’actions, pour accompagner les initiatives des jeunes, les valoriser, réduire les inégalités grâce à des parcours adaptés à chacun, favoriser leur insertion professionnelle et sociale en élargissant leurs choix d’orientation.

Le parti pris choisi permettra aux acteurs et institutions concernés de mieux travailler ensemble, et avec les jeunes. L’engagement de ces jeunes et de leurs aînés dans des actions conjointes devrait ainsi concourir à changer les représentations des uns par rapport aux autres et à créer une nouvelle dynamique territoriale.

Permettre à chaque jeune de construire son projet de vie en contribuant au développement de la Picardie maritime, voilà l’ambition de la démarche, proposée sur 4 ans, du printemps 2016 à décembre 2019. L’évaluation qui en sera faite, de manière continue, en facilitera le pilotage et la transférabilité dans d’autres territoires de la future grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, et au-delà.

Nicolas DumontPrésident du Syndicat Mixte « Baie de Somme – Trois Vallées »

1Selon le titre du rapport conjoint de CapBerriat et de l’Injep de mai 2010.2Extrait du rapport mentionné ci-dessus.

De nouvelles opportunitéspour les jeunes de Picardie maritime :

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Introduction : Lettre de candidature de M. Nicolas Dumont,Président du Syndicat Mixte « Baie de Somme – Trois Vallées » p. 3

1-Le contexte : des démarches convergentes en faveur d’une politique jeunesse « intégrée »

1-1 Le Programme d’Investissement d’Avenir en faveur de la jeunesse p. 6

1-2 Le Projet Educatif Régional Global pour les Jeunes Picards p. 6

1-3 Les dynamiques territoriales pour la jeunesse en Picardie maritime p. 6

2-La Picardie maritime : un territoire jeune qui connaît de nombreuses difficultés mais dispose d’importants atouts

2-1 Des territoires ruraux isolés et des quartiers prioritaires abbevillois p. 9

2-2 Beaucoup de jeunes sous-qualifiés en situation précaire p. 10

2-3 Des territoires historiques à l’identité forte, riches d’un patrimoine culturel et naturel à mieux valoriser p. 13

2-4 Un dynamisme industriel, des ressources, des acteurs et des projets p. 14

3-Des pratiques et des valeurs de la jeunesse en résonnance avec celles de l’économie de proximité

3-1 Economie présentielle et économie productive complémentaires pour la création d’emploi et le mieux-vivre dans le territoire p. 16

3-2 Culture et ouverture au monde, conditions de réussite du projet p. 17

3-3 Repenser la place des jeunes dans le territoire et dans la société p. 17

4-Des actions ciblées et articulées pour un projet de territoire construit et mis en œuvre avec les jeunes

4-1 Des actions cohérentes avec les priorités nationales, régionales et locales en faveur de la jeunesse p. 20

4-2 Une équipe projet expérimentée et étoffée qui bénéficiera de l’appui des maîtres d’ouvrage p. 25

4-3 Une gouvernance partenariale qui garantit la place des jeunes dans la conduite du projet p. 26 4-4 Le pilotage de la démarche par la cartographie des incidences p. 28

4-5 Un budget de 8,7 millions d’euros sur 4 ans, des cofinancements pluriels p. 29

Sommaire

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5-L’évaluation : des savoir faire avérés et une démarche innovante pour capitaliser et assurer la transférabilité des expériences

5-1 La coordination du diagnostic approfondi, le cadrage et l’accompagnement de l’évaluation par la Région p. 30

5-2 Le suivi d’une cohorte de jeunes p. 31

5-3 Deux missions d’évaluation pour activer les changements et garantir la transférabilité p. 32

5-4 Les livrables et les jalons décisionnels p. 33

Annexes

Annexe 1 « Insuffler un nouvel espoir » Texte de Jacques Darras,écrivain originaire de Picardie Maritime, en soutien au projet p. 36

Annexe 2 Analyse pour la Picardie maritime de l’enquête sur l’Insertiondes lycéens dans la Vie Active (IVA) réalisée en 2014-2015 par l’Académie d’Amiens p. 37

Fichiers à part

Annexe 3 Tableau descriptif des actions

Annexe 4 Tableau déclinant les objectifs transversaux par action

Annexe 5 Tableau de correspondance entre les orientations et actions du Projet Educatif Régional Global pour les jeunes Picards et les propositions pour la Picardie maritime

Annexe 6 Budget prévisionnel par action

Annexe 7 Fiches de poste de l’équipe projet

Annexe 8 Lettres de soutien des partenaires

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1-1 Le Programme d’Investissement d’Avenir en faveur de la jeunesse

Le 17 février dernier a été lancé, par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), l’appel à «projets innovants en faveur de la jeunesse» du Programme d’investissements d’avenir (PIA). Dotée de 59 millions d’euros, cette action vise à soutenir le développement de 15 à 20 projets structurants de territoires pour les jeunes de 13 à 30 ans, sur une période de 3 à 5 ans. L’objectif est de « favoriser sur un territoire donné, l’émergence de politiques de jeunesse globales et intégrées… en évitant l’écueil d’une juxtaposition d’initiatives sectorielles non coordonnées ».

Les actions qui seront proposées, existantes ou nouvelles, devront être à la fois innovantes et structurantes et s’adresser, en priorité, à un nombre significatif de jeunes des quartiers prioritaires de la Ville et des territoires ruraux isolés. Elles devront traiter, de manière transversale et cohérente, les thématiques « d’éducation, de culture, de sport, de santé, de citoyenneté, de mobilité, d’engagement, de formation et d’accès des jeunes à l’emploi », dans une logique de parcours, en répondant aux besoins spécifiques de chaque tranche d’âge.

Rassemblant partenaires publics et privés d’un territoire cohérent, ces actions doivent être articulées dans un projet co-construit, s’appuyant sur un diagnostic, et faire l’objet d’un engagement contractuel. L’objectif est de renforcer et pérenniser, au-delà de la période de financement du PIA, les coopérations entre les acteurs de ce territoire. Aussi l’évaluation in itinere du projet est-elle essentielle.

1-2 Le Projet Educatif Régional Global pour les Jeunes Picards

Les services déconcentrés de l’Etat et la Région Picardie ont décidé, en 2013, de développer et structurer leurs partenariats et d’élaborer, avec toutes les collectivités et acteurs intéressés, un Projet Educatif Régional Global pour les jeunes Picards. (PERGP)

Cette volonté conjointe affirmait la convergence des objectifs poursuivis par le Pacte national pour la réussite éducative, par le plan « Priorité jeunesse » du Comité Interministériel de la Jeunesse, par la démarche de réussite éducative lancée en 2010 par la Région et par les politiques éducatives des conseils généraux. Cette mobilisation et la mise en synergie des politiques publiques en faveur de la jeunesse semblaient d’autant plus nécessaires en Picardie que les jeunes y souffrent, plus qu’ailleurs, d’un manque de qualification et d’une exclusion du monde du travail.

Une large concertation a été menée au premier semestre 2014 qui a associé largement des jeunes (actifs, étudiants, lycéens, apprentis, collégiens…). A partir des différentes contributions, l’Etat et la Région ont formalisé un document d’orientation signé le 4 septembre 2014.Un plan d’action 2015-2017 a ensuite été finalisé en décembre 2014, afin de contractualiser les engagements des différentes parties prenantes. Les orientations stratégiques du PERGP visent à permettre à chaque jeune Picard de réussir son projet de vie.

1-3 Les dynamiques territoriales pour la jeunesse en Picardie maritime

Le territoire de la Picardie maritime est riche de démarches en faveur de la jeunesse. L’enjeu est aujourd’hui de mieux les articuler.

Le Contrat Territorial d’Objectifs du Pays des Trois Vallées considère l’éducation et la formation comme des facteurs déterminants et fortement structurants du devenir du territoire. Son projet en faveur de la réussite éducative mobilise largement les acteurs -éducateurs et formateurs, parents et enfants, professionnels et entreprises, élus locaux- sur l’ensemble des enjeux et tout au long de la chaîne éducative, jusqu’à l’enseignement supérieur.

De même, le Pays Interrégional Bresle Yères a souhaité inscrire, dans son Contrat Territorial d’Objectifs, en cours d’élaboration, la réussite éducative comme thématique prioritaire. Pour favoriser la réussite de tous les

1- Le contexte : des démarches convergentes en faveur d’une politique jeunesse « intégrée »

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parcours scolaires et l’égalité des chances, dès le plus jeune en âge, des actions concrètes sont proposées en matière d’innovation pédagogique, de promotion des activités périscolaires… Un Contrat Local d’Education Artistique est engagé à Blangy sur Bresle.

Le projet de PNR Picardie maritime propose dans son avant-projet de charte deux mesures pour favoriser le parcours des jeunes du territoire : « Faire du patrimoine un levier de la réussite éducative » et « Proposer une offre culturelle accessible à tous » au sein de la vocation « Un territoire rassemblé et solidaire qui conforte ses complémentarités ». Le futur Parc s’engage à faire de ses richesses patrimoniales et de ses ambitions affichées en matière de développement durable, des vecteurs de réussite éducative pour redonner aux jeunes, à leurs parents, et plus généralement aux habitants du territoire, confiance en l’avenir.

Deux Projets Educatifs et Sociaux de Territoire (PREST) ont été contractualisés avec le Département de la Somme ; le PREST du Vimeu Industriel et le PREST du Haut Clocher. Basés sur un diagnostic du territoire et des services en direction des jeunes (0 – 20 ans), ils déclinent un plan d’action afin de favoriser leurs parcours. La parentalité ainsi que l’accès à la culture et aux loisirs y tiennent une place importante. Ils s’articulent avec les Contrats Enfance Jeunesse de la CAF déployés sur ces territoires.

Des Projets Educatifs De Territoire (PEDT) sont en cours d’écriture au sein de chaque communauté de communes.

Le Territoire de l’Abbevillois, au sein du Pays des Trois Vallées, a développé et formalisé un partenariat fort avec les acteurs culturels retranscrit dans une Convention Développement Culturel de l’Abbevillois qui vise quatre objectifs prioritaires : l’accessibilité à la culture, l’aménagement culturel du territoire, l’attractivité et le rayonnement du territoire, l’innovation et la transmission des connaissances. Les actions en direction des jeunes sont une composante forte et transversale de ce projet.

Le Contrat de Ville d’Abbeville permet aux habitants des quartiers prioritaires de bénéficier d’actions spécifiques. Le pilier « cohésion sociale » propose deux objectifs prioritaires, le soutien aux familles monoparentales et la solidarité entre générations. Les actions concernent notamment les domaines de la petite enfance, de l’éducation, de la prévention de la délinquance, de la santé, de la culture et du développement des activités physiques et sportives. L’accès aux droits et aux services, la promotion de la citoyenneté par l’apprentissage du français et la lutte contre les discriminations en sont des axes prioritaires. La réussite éducative, l’une des quatre thématiques du contrat, s’articule autour de deux orientations stratégiques :

• « accompagner les jeunes et leurs familles dans un parcours de vie sociale : scolaire, personnelle et professionnelle »

• « conduire progressivement l’enfant, le jeune, vers l’autonomie et vers plus de mobilité pour lui permettre de s’engager dans un projet scolaire, éducatif, social, culturel, sportif ou citoyen, personnel ».

La question de la parentalité est prise en compte dans une démarche de coéducation à la fois pendant et hors temps scolaire. Elle s’articule avec le Dispositif de Réussite Educative (DRE) porté par le CCAS d’Abbeville, avec le Contrat Local d’Accompagnement à la Scolarité, avec les ateliers « Coups de pouce clé » mais aussi avec le Contrat Enfance-Jeunesse qui concerne les jeunes jusqu’à 17 ans.

Un Contrat Local d’Education Artistique sur le territoire d’Abbeville a été mis en place depuis plusieurs années en cohérence avec le Contrat de ville et la Convention de Développement Culturel afin de favoriser l’accès à la culture pour les plus jeunes.

Un Contrat Local de Santé pour le territoire de l’Abbevillois constitue le volet Santé du Contrat de ville d’Abbeville et prévoit des actions de prévention, notamment en direction des jeunes.

La démarche LEADER dans laquelle s’est engagé le Syndicat Mixte Baie de Somme Trois Vallées se construit en cohérence avec les différentes démarches partenariales engagées sur le territoire de la Picardie maritime. Le dépôt de candidature est envisagé pour novembre 2015.

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Située à l’ouest du département de la Somme, la Picardie maritime constitue un bassin de vie de 1 365 km2 (7% de la superfi cie de la région), pour une population totale de 113 438 habitants, soit une densité de population plutôt faible de 83 habitants/km2. Cette plaine maritime est découpée par quatre vallées parallèles de l’Authie, de la Maye, de la Somme et de la Bresle. De l’embouchure de la Bresle, au sud, à la baie d’Authie au nord, se succèdent sur près de 70 km de côtes, les falaises de Mers et d’Ault, les Bas-Champs jusqu’à la pointe du Hourdel, puis la baie de Somme, inscrite au club des plus belles baies du monde, et enfi n le Marquenterre, grand ensemble dunaire d’environ 2 000 hectares.

Deux Pays se sont mis en place sur ce territoire : celui de « Baie de Somme – Trois Vallées » au nord, et celui de « Bresle-Yères » au sud, pays interrégional, trait d’union entre la Haute Normandie et la Picardie. Le périmètre retenu pour le projet intègre le Pays « Baie de Somme – Trois Vallées » et les communes picardes de « Bresle-Yères ».

2-1 Des territoires ruraux isolés et des quartiers abbevillois qui bénéfi cientde la politique de la Ville

La Picardie maritime s’organise en trois entités territoriales.

L’Abbevillois est le principal pôle urbain du territoire. Abbeville compte un peu plus de 24 000 habitants et regroupe l’essentiel des activités tertiaires ainsi que quelques activités industrielles. Les quartiers prioritaires hébergent 27,8 % de la population de la commune, répartis en 3 ensembles :

• 2 110 habitants dans le quartier Soleil levant (comprenant Soleil Levant – Bouleaux Platanes, quartier d’intérêt régional)

• 3 540 habitants dans le quartier Espérance (comprenant Espérance et Provinces)• 1 050 habitants dans le quartier des Argillières

Les demandeurs d’emploi de longue durée sont surreprésentés dans ces quartiers et le chômage est souvent associé à un faible niveau de qualifi cation : en 2011 plus de la moitié des habitants de 15 ans ou plus n’ont aucun diplôme ou au mieux un niveau CAP/BEP. La situation des jeunes s’est dégradée. Selon les sources Insee 2011, le taux de chômage des 15-64 ans y est de 23,2 % contre 17,6 % en 2006.

Le Vimeu3, au sud, constitue un pôle industriel historique fort, notamment dans les secteurs du décolletage (2ème pôle français) et de la métallurgie légère (1er pôle français de la serrurerie, robinetterie, quincaillerie). Il se caractérise par une forte interdépendance avec la Vallée de la Bresle (cluster mondial du fl aconnage de luxe avec la «Glass Valley»). Le Vimeu demeure cependant un territoire essentiellement rural avec des activités agricoles bien présentes. Friville-Escarbotin est la commune la plus peuplée avec moins de 4 500 habitants.

Dans le Ponthieu-Marquenterre4, au nord-ouest, l’activité agricole de polyculture et les activités touristiques sont prépondérantes. Rue, commune la plus peuplée, compte moins de 3 100 habitants.

La Picardie maritime se caractérise aussi par la forte proportion de ses retraités et personnes âgées dans la population totale : 10,4% des habitants ont plus de 75 ans, contre 7,9% en moyenne régionale. Dans certaines communes, plus du tiers de la population est à la retraite. Le besoin de services à la personne est important pour permettre le maintien à domicile des aînés les plus âgés.

Les situations de pauvreté frappent plus durement et plus largement la population de Picardie Maritime : le taux de pauvreté est de 17,5% dans l’arrondissement d’Abbeville, supérieur de 3 points à la moyenne nationale. La part des foyers fi scaux non imposables est de 51% contre 45.5% au niveau régional.

Le parc de logements est ancien et en mauvais état : plus du tiers de la population de certaines communes est concerné par la précarité énergétique contre 20% en moyenne régionale. Et plus de 2% des logements sont encore sans confort (ni douche, ni baignoire), parfois même plus de 4% dans certaines communes. Ces résidences principales sont majoritairement des maisons individuelles -pour plus de 95 % dans certaines communautés de communes- et près de la moitié d’entre elles ont été construites avant 1949.

3Communautés de communes de Baie de Somme sud, du Vimeu Industriel, du Vimeu vert et d’Hallencourt4Communauté de communes Authie-Maye, Canton de Nouvion et Haut Clocher

2- La Picardie maritime : un territoire jeune qui connaît de nombreuses diffi cultés mais dispose d’importants atouts

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2-2 Beaucoup de jeunes sous-qualifiés en situation précaire

La Picardie est une région jeune, les moins de 20 ans représentent 26,5% de la population, soit 2% de plus que la moyenne nationale. Mais les jeunes Picards rencontrent aussi davantage de difficultés à se former et à trouver un emploi : en 2010, les Picards âgés de 15 à 29 ans sont 25% à ne pas avoir de diplôme, soit 5% de plus que la moyenne nationale. La Picardie est ainsi la 2ème région qui compte le plus de « décrocheurs ». La situation pour les jeunes de Picardie maritime est encore plus difficile, avec une population de 2 493 jeunes de 16 à 25 ans actifs non occupés selon la DARES (données 2014). La Mission locale Picardie Maritime compte parmi les jeunes qui s’adressent à elle, 45% de non-inscrits auprès de Pôle Emploi, et ce chiffre est en hausse de 5 points par rapport à 2013.

Le Pays des Trois vallées est celui qui compte le plus d’enfants de 6 à 16 ans non scolarisés, soit 2,2 % ; taux atteignant 3,8% dans certaines communautés de communes. En 2013, 16,3 % des jeunes de l’arrondissement d’Abbeville ayant participé à la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) sont en difficulté de lecture contre 14,1 % au niveau régional. Les jeunes de l’Abbevillois entre 15 et 19 ans qui sont non insérés, ni en emploi ni en études, représentent 18% de leur classe d’âge contre 13% en moyenne régionale et 9,5 % en moyenne nationale métropolitaine.

L’enquête menée en 2014-2015, par l’Académie d’Amiens, sur l’Insertion des lycéens dans la Vie Active (c.f. annexe 2) montre un fort déterminisme social dans le parcours éducatif : alors que dans l’académie, la part des élèves issus de Professions et Catégories Socioprofessionnelles (PCS) « favorisées » (A ou B) est 2,5 fois plus élevée en lycée général qu’en lycée professionnel, en Picardie maritime, ce rapport est de 3,75.

La part de l’emploi précaire (CDD, intérim, emploi aidé, apprentissage, stage) chez les jeunes actifs en emploi, de 15 à 19 ans, en Picardie maritime (79,3%) est supérieure de 5 points à la moyenne nationale (74%). Les entreprises du territoire déplorent la difficulté à recruter des jeunes qualifiés. L’orientation des jeunes vers les métiers de l’industrie reste marginale alors que ce secteur représente 40% des offres d’emploi enregistrées par Pole Emploi dans le territoire. Les métiers proposés n’attirent pas, alors que le Vimeu est fort de son identité industrielle avec des activités à forte valeur ajoutée qui résistent à la crise.

Les jeunes en situation d’obésité sont plus nombreux en Picardie maritime, 7,8% pour les lycéens de filière générale contre 4,1 en moyenne régionale, et 8,3% pour les filières professionnelles. Cet écart est encore plus important pour ce qui concerne les pratiques addictives : 31,5 % des lycéens de secondes professionnelles ont connu des situations d’ivresse pour une moyenne régionale de 20%.Les grossesses précoces y sont aussi plus nombreuses : 13 pour 1000 naissances concernent des mères mineures contre 9,6 en moyenne régionale et 5,6 au plan national.

Les indicateurs synthétiques de l’INSEE concernant la précarité des jeunes (10 indicateurs, notamment l’insertion en formation ou en emploi, la part des jeunes isolés, celle des bénéficiaires de l’APL…) aussi bien que ceux concernant la typologie sociale des cantons de Picardie (14 indicateurs dont le niveau de formation, le taux de chômage, la part des bénéficiaires du RSA, la part des familles monoparentales…) placent l’agglomération abbevilloise et certaines communes du Vimeu parmi les territoires les plus défavorisés de Picardie. Ainsi le taux de pauvreté des moins de 30 ans s’élève à 28,3% dans l’arrondissement d’Abbeville, contre 25,9% en Picardie et 21,9% en France métropolitaine. La situation est particulièrement alarmante dans la communauté de communes de l’Abbevillois, où le taux de pauvreté des jeunes s’élève à 40,3%.

Et, comme le montre, le schéma ci-contre, des jeunes de plus de 18 ans quittent le territoire. Il serait nécessaire de mener une enquête spécifique pour le confirmer, mais il apparaît probable que ce sont les plus qualifiés qui, après leurs études supérieures, ne reviennent pas en Picardie maritime.

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Les jeunes de 13 à 30 ansen Picardie maritime

24 262 jeunes de 13 à 30 ans résidaient en Picardie maritime en 2012,soit 19% de la population du territoire. A partir de 18 ans, la part des jeunesdans le territoire est plus faible que dans la moyenne régionale.

Répartition des jeunes selon leur statut (Source : Insee RP 2012)

10 689 élèves :5 766 collégiens 477 en formation niveau V62 élèves en DIMA206 élèves en SEGPA80 élèves en UPI3 834 lycéens dont1 692 en section professionnelle264 étudiants en BTS

46% des élèves fréquentent un établissement situé dans l’Abbevillois, 37% dans le Vimeu et 16% dans le Ponthieu.

13 573 actifs dont 3 765 sans emploi

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Les jeunes en Picardie maritime : situation et enjeux

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Près de 4% des 6-16 ans sont non scolarisés dans certaines communes.

8,3% des jeunes en filière professionnelle sont obèses. 31,5% des lycéens en seconde professionnelle ont connu des situations d’ivresse (20% en moyenne régionale). 13 pour mille naissances concernent des mères mineures (9,5 pour mille en moyenne nationale).

16,3% des jeunes de l’Abbevillois ayant participé à la journée Défense et Citoyenneté sont en difficulté de lecture. 25 % des jeunes de 15 à 29 ans n’ont pas de diplôme (+5% par rapport à la moyenne nationale).

En 2014 le taux d’emploi des sortants du système scolaire de niveau V est de 13,2% (26,6% pour la région). 18% des jeunes de 15 à 19 ans ne sont ni en emploi ni en étude (9,5% en moyenne nationale).

45% des jeunes qui s’adressent à la Mission Locale ne sont pas inscrits à Pôle Emploi. L’orientation des jeunes du territoire vers l’industrie reste marginale.

Plus de 79% des jeunes actifs occupés entre 15 et 19 ans sont en emploi précaire.

Certains jeunes de plus de 18 ans, les plus qualifiés sans doute, quittent le territoire.

Dans l’Abbevillois plus de 40% des jeunes sont en situation de pauvreté (21,9% en moyenne régionale).

Les jeunes en Picardie maritime : situation et enjeux

Prévenir le rejet du système scolaire et le décrochage.

Proposer des parcours Individualisés permettant un retour en formation, faciliter la construction d’un projet professionnel par un accompagnement renforcé.

Redonner confiance aux jeunes dans leurs capacités, renforcer leur estime de soi.

Améliorer l’information, notamment sur les droits et les aides. Elargir les choix d’orientation.

Développer des emplois qualifiés et attractifs, encourager l’entrepreneuriat et détecter les gisements d’activité.

Développer la prévention santé. Favoriser l’éducation à une alimentation saine. Mieux détecter et accompagner les situations de mal être.

Faciliter l’insertion professionnelle des jeunes par un rapprochement avec les entreprises.

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2-3 Des territoires historiques à l’identité forte, riches d’un patrimoine culturel et naturel à mieux valoriser

Fortement liés à l’eau -canaux, digues, marais et zones humides- les paysages littoraux de la Picardie maritime ont un grand intérêt patrimonial. Ils constituent, avec la plaine maritime, un ensemble écologique diversifié et remarquable, labellisé comme zone humide d’importance internationale (site RAMSAR). Dans les terres intérieures, d’autres ensembles paysagers de grande qualité sont aussi reconnus et préservés : vallée de l’Authie, forêt de Crécy, vallée de la Maye, Ponthieu vallonné, Basse-Somme, vallées vertes du Vimeu… Ils sont en large partie façonnés par l’activité agricole qui occupe 70% de la superficie de la Picardie maritime. Les villages des plateaux agricoles avec leurs ceintures de haies et de vergers, les courtils, contribuent aussi fortement à la qualité et à l’attractivité des paysages.

Le patrimoine urbanistique et architectural, tout aussi important, est le fruit d’une riche histoire. Mais il est fragile et peu qualifié, en dehors des monuments labélisés que sont les églises ou les châteaux. Il souffre de n’être pas pris en compte comme un ensemble cohérent, en particulier à l’échelle des villes et des villages.

Le patrimoine culturel témoigne de l’histoire du territoire et des interactions de ses entités : patrimoine balnéaire (côte picarde), patrimoine industriel (Abbeville, Vimeu industriel), patrimoine religieux (Abbeville, Saint-Riquier, Rue), des villes (Abbeville, Saint-Valery, Le Crotoy, Rue) et des bourgs anciens (Ault, Cayeux, Crécy, Gamaches). De nouveaux cœurs structurent le territoire : Friville-Feuquières-Fressenneville, Mers, Fort-Mahon et Quend-plage.

Le patrimoine immatériel constitué de la langue picarde, des sports et jeux traditionnels, des pratiques traditionnelles de la chasse et de la pêche, est encore bien vivant.

Les approches trop cloisonnées dans la connaissance et la valorisation de ces patrimoines, naturels, architecturaux, culturels (…) sont réductrices. Ainsi le lien entre paysage et patrimoine bâti, en particulier sur les plateaux agricoles, n’est pas reconnu. Le patrimoine balnéaire, autour de quelques villas, monopolise l’attention au détriment du patrimoine de la villégiature qui compte de nombreux exemples dans l’arrière-pays. Le patrimoine des 19e et 20e siècle est mal reconnu.Le petit patrimoine est insuffisamment pris en compte ; dans certaines communes, des espaces publics disparaissent et avec eux les formes de sociabilité qu’ils autorisaient.

La mise en tourisme du patrimoine s’exerce encore trop exclusivement autour de la Baie de Somme avec le risque d’une prise en compte insuffisante des autres territoires d’une part et des problématiques de cadre de vie des habitants d’autre part.

Les opérations d’inventaire du patrimoine qui sont en cours, la charte du PNR, les mesures de protection de l’environnement, la candidature « Pays d’art et d’histoire » (…) sont autant d’opportunités à saisir pour protéger la biodiversité, limiter l’artificialisation et la banalisation des paysages, favoriser une meilleure appropriation de ces richesses patrimoniales par les jeunes et les habitants du territoire et proposer une mise en valeur plus cohérente et équilibrée du patrimoine. Il s’agit notamment de développer de nouvelles solidarités et de trouver des articulations entre des sous-ensembles territoriaux très typés.

La création en cours du Parc Naturel Régional est une opportunité pour mieux connaître, faire connaître, protéger et valoriser ce patrimoine.

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2-4 Un dynamisme industriel, des ressources, des acteurs et des projets

Avec au total plus de 5 100 établissements répartis dans l’industrie (13,8%), la construction (11,4%), le commerce (26,3%) et les services (48,6%), la Picardie Maritime est le territoire le plus industriel de Picardie. Une quinzaine d’entreprises emploient plus de 200 salariés.

L’activité touristique de la Côte Picarde explique le poids important de l’emploi dans les hôtels et restaurants. Le commerce de détail est également bien développé, notamment dans l’agglomération abbevilloise. A l’inverse, les activités sous-représentées dans la Picardie Maritime sont principalement les emplois publics et les services marchands implantés en générales dans les grandes zones urbaines.

Dans le Vimeu, les industries les plus représentées sont la métallurgie et la transformation des métaux, les industries des équipements mécaniques, les industries des produits minéraux et la chimie caoutchouc plastiques. Le «Vimeu industriel» est le 1er pôle français de la Serrurerie-Robinetterie-Quincaillerie et le 1er pôle mondial verrier (flaconnage de luxe) avec la Glass Vallée, premier pourvoyeur d’emplois de la vallée de la Bresle. Ce pôle s’étend d’Abbeville à Dieppe et il est présent sur les marchés de la parfumerie, de la cosmétique, des spiritueux et de la pharmacie. L’effectif des entreprises a progressé régulièrement jusqu’à atteindre, en 2000, la barre des 7 000 salariés. Cet effectif se maintient depuis malgré le nombre significatif de fermeture d’entreprises de parachèvement. Les industries des produits minéraux (verre), constituées avec des sous-traitants, en «district industriel», réseau de coopération entre entreprises concurrentes, reconnu par la DATAR sous le label « système productif local », regroupent une quarantaine d’entreprises dont Saint-Gobain Desjonquères et les Verreries de Courval. Il associe des partenaires naturels de ces verriers, des moulistes et des paracheveurs. L’ensemble de la filière flaconnage de luxe est donc représenté dans la vallée.

Les ressources agricoles du territoire sont nombreuses et diversifiées aussi bien dans le Ponthieu Marquenterre que dans le Vimeu. Les emplis agricoles représentent 6% des emplois du territoire pour 3,6% en moyenne régionale.

Des expériences réussies en matière de tourisme durable se sont développées autour de la Baie de Somme. Dans le domaine de l’Economie Sociale et Solidaire, le projet porté par« Télé Baie de Somme » a pour objectif de faire émerger les besoins non satisfaits du territoire et des idées et projets d’entreprenariat durable, puis d’accompagner les habitants, et notamment aux jeunes, à trouver des réponses entrepreneuriales aux besoins non satisfaits.

La Picardie maritime bénéficie d’un tissu associatif riche et diversifié (dont 220 associations employeurs) qui s’est structuré pour mieux participer au développement du territoire. Au sein d’un Groupement Associatif de Pays, les acteurs se fédèrent pour mener réflexions et projets.

Plusieurs équipements culturels structurants sont actifs dans l’Abbevillois : Ecole des Beaux-Arts, Conservatoire de musique, Espace culturel Saint André, Théâtre, Maison du Patrimoine et Musée Boucher de Perthes ; dans le Vimeu Industriel une école de musique ; un cinéma et une bibliothèque à Mers les Bains ; dans le Ponthieu-Marquenterre le cinéma associatif de Crécy en Ponthieu, Le Cyrano et le Centre Culturel de Rencontre de Saint-Riquier, au rayonnement régional.

En partenariat avec les entreprises, les syndicats professionnels, le cluster de la Glass Vallée, le Conseil régional de Picardie étudie la création, dans le Vimeu, d’une plateforme d’innovation « Vimlab », qui a pour objectif de rapprocher la recherche et l’industrie en facilitant le transfert de technologies et d’enrichir l’appareil de formation aux métiers du futur. Ses vocations : le bâtiment intelligent et la maison connectée, les écotechnologies, l’efficacité énergétique, l’amélioration du process verrier, le design et le prototypage, l’écologie industrielle.

La Picardie maritime est donc confrontée à des enjeux importants :

• mieux tirer partie de ses atouts qu’il s’agisse de ses entreprises industrielles, de ses ressources agricoles ou de son exceptionnel patrimoine naturel et bâti,

• qualifier ses jeunes et les retenir dans le territoire, en attirer d’autres,

• améliorer de manière plus générale les conditions de vie de ses habitants grâce à un projet de territoire dont les jeunes sont aussi les acteurs.

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La Picardie maritime : situation et enjeux

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27,8 % de la population de l’Abbevillois réside dans des quartiers prioritaires. Plus de 4% des jeunes de 15 à 24 ans résident en Zone de Revitalisation Rurale (2,17% en moyenne régionale). Le taux de pauvreté est supérieur de 3 points à la moyenne nationale.

Le projet de plateforme d’innovation, Vimlab, concerne le bâtiment du futur, la maison connectée, l’efficacité énergétique, les écotechnologies et l’écologie industrielle. Des partenariats avec les entreprises et la recherche se développent.

Dans certaines communautés de communes, 95% des logements sont des maisons individuelles, pour la moitié construites avant 1949. Plus du tiers de la population y est concernée par la précarité énergétique.

10,4% de la population a plus de 75 ans (7,9% en moyenne régionale). Dans certaines communes plus du tiers de la population est retraitée. Les jeunes de plus de 18 ans quittent le territoire.

L’agriculture est riche, surtout dans le Ponthieu, et diversifiée. 70% de la surface du territoire est occupé par l’agriculture.

Le patrimoine naturel et architectural est exceptionnel mais peu connu et peu valorisé en dehors de la Baie de Somme. Un Parc Naturel Régional est en cours de création.

L’activité touristique se développe, essentiellement sur le littoral et emploie plus de 5% de la population. Des initiatives sont prises pour promouvoir un tourisme durable.

Avec plus de 5000 entreprises industrielles dont une quinzaine de plus de 200 salariés la Picardie maritime est le territoire le plus industriel de la région : le SPL de la Glass vallée est le 1er pôle mondial pour le flaconnage de luxe ; le Vimeu est le 1er pôle français de serrurerie, robinetterie et quincaillerie. Certains emplois ont du mal à être pourvus.

La Picardie maritime : situation et enjeux

Accentuer les politiques publiques en faveur des habitants en situation de précarité.

Favoriser les activités intergérationnelles.

Développer la domotique pour faciliter le maintien à domicile des personnes âgées. Réhabiliter les logements pour lutter contre la précarité énergétique.

Mieux connaître et faire connaitre le patrimoine, mieux le valoriser, partout dans le territoire.

Développer des emplois qualifiés et attractifs, encourager l’entrepreneuriat pour attirer des jeunes actifs qualifiés.

Mieux faire connaître les métiers de l’industrie, encourager les activités de CSTI et élargir les choix d’orientation vers les filières technologiques et scientifiques. Adapter l’offre de formation aux projets et aux métiers de demain.

Accompagner la création de services à la personne.

Encourager les circuits courts et la valorisation des productions agricoles.

Améliorer le cadre et la qualité de vie dans tout le territoire.

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3- Des pratiques et des valeurs de la jeunesseen résonnance avec celles de l’économie de proximité

3-1 Economie présentielle et économie productive complémentaires pour la création d’emploi et le mieux-vivre dans le territoire

« L’économie de proximité se défi nit d’abord comme un mode d’organisation de l’économie autour de la relation directe : relation des entreprises avec les consommateurs, relations entre entreprises, ancrage dans la vie locale. Son objectif est d’augmenter le bien-être en valorisant le territoire par les acteurs qui l’habitent et pour eux »5.

Elle intègre deux types d’activités complémentaires :

• l’économie présentielle marchande et non marchande qui concernent les biens et services centrés sur la satisfaction des besoins vitaux des résidents, habitants et touristes.

• une partie de l’économie productive du territoire, celle qui est fondée sur la rencontre entre activités économiques. La mutualisation des moyens et les effets de synergie concourent à l’effi cacité, à la créativité et au développement des entreprises concernées qu’il s’agisse de TPE et PME productives, de structures de l’ESS, de services aux entreprises… Pôles de compétitivité, clusters territoriaux ou Systèmes Productifs Locaux en sont les formes les plus structurées.

La proximité géographique est insuffi sante pour caractériser l’économie de proximité. Elle doit s’accompagner d’une « proximité organisée ». Le potentiel du territoire doit être activé par la coordination fondée sur les échanges et l’existence de réseaux de relations de différentes natures, associative, professionnelle, politique… Indispensables également les liens identitaires, le sentiment d’appartenance au même territoire, à une même communauté de comportements qui fait « qu’on se reconnaît ». Le CESE affi rme, qu’ « au-delà de l’implication des acteurs, le rôle de la puissance publique est alors fondamental pour favoriser ces synergies ».

Les pratiques et valeurs qui fondent l’économie de proximité ont des effets structurants sur le territoire :

• les rapports de proximité renforcent le lien social, diminuent les incertitudes, restaurent la confi ance grâce à des relations personnalisées

• grâce aux liens forts qui se tissent entre les entreprises, leurs prestataires et leurs sous-traitants mais aussi avec les structures de formation, de recherche ou de transfert de technologie, l’économie de proximité favorise l’innovation

• l’économie présentielle concerne notamment « les activités d’attention » des services à la personne, en apportant des réponses adaptées, par exemple aux besoins des personnes âgées dépendantes

• en favorisant des circuits courts et en prenant mieux en compte la qualité de vie des habitants, l’économie de proximité est mieux à même de relever les défi s environnementaux

• parce qu’elle repose sur des activités productives aux savoir faire spécifi ques d’une part et sur des activités visant à satisfaire les besoins des résidants d’autre part, l’économie de proximité permet une relocalisation des emplois ou la création d’emplois non délocalisables

• l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle est facilitée grâce aux rapprochements entre l’école et les entreprises du territoire

• en incitant à la transformation sur place des produits agricoles, en facilitant le développement des énergies renouvelables, en promouvant un tourisme durable, l’économie de proximité contribue à la revitalisation des espaces ruraux.

5Dé� nition proposée par le Conseil Economique, Socialet Environnemental dans son avis du 29 septembre 2010

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3-2 Culture et ouverture au monde, conditions de réussite du projet

Pour éviter que le projet d’économie de proximité ne se traduise par un repli sur soi des acteurs locaux, il est indispensable de développer l’interterritorialité qui valorise les spécifi cités de chaque territoire dans l’échange et l’ouverture vers l’international.

Cette richesse liée à la diversité culturelle est également affi rmée dans l’Agenda 21 de la culture, tel qu’actualisé en mars 2015. La place de la culture dans le territoire y est particulièrement déclinée6. Parce que le développement culturel s’entend comme un processus conduisant à l’élargissement des possibilités d’expression et à l’accès aux savoirs, il est une composante majeure de l’éducation, formelle et informelle, et de la formation tout au long de la vie. L’agenda 21 de la culture affi rme également que « les fi lles, les garçons et les jeunes devraient être traités comme des sujets compétents et sensibles et non comme de simples consommateurs » des offres culturelles.

L’accès à la culture – dans son acception la plus large, incluant les pratiques de sport et de loisirs- et la participation active à la vie culturelle des territoires sont en effet essentiels pour les jeunes, en particulier ceux qui se trouvent en situation d’exclusion et de précarité parce que la culture contribue au développement de nouveaux liens sociaux de qualité. Les pratiques culturelles et artistiques ont un fort impact sur le bien être personnel, la santé et l’épanouissement, notamment parce qu’elles permettent aux jeunes d’explorer leur propre histoire et leur appartenance au territoire. Elles peuvent donner de nouveaux sens à leur vie et élargir leurs choix. Elles développent de nouvelles habiletés et motivations qui peuvent faciliter l’insertion professionnelle et les engagements citoyens. Elles contribuent à valoriser l’expression de cultures considérées comme minoritaires, voire marginales. Elles favorisent aussi le dialogue entre générations.

L’articulation entre politiques éducatives et politiques culturelles est donc particulièrement stratégique, en particulier pour les échanges qui pourront être proposés avec des jeunes d’autres cultures dans l’exercice d’activités culturelles et artistiques

3-3 Repenser la place des jeunes dans le territoire et dans la société

Les études7 relatives aux valeurs, pratiques et aspirations des jeunes montrent que les visions stéréotypées dont ils sont souvent victimes de la part des adultes sont plutôt éloignées de la réalité.Plus encore que pour les adultes, le travail est une valeur essentielle pour les jeunes. Ils considèrent, dans leur grande majorité, le travail comme un « devoir social ». Ce qui impose de dépasser le schéma réducteur qui opposerait une jeunesse inscrite dans le monde du travail à une jeunesse marginale.Leurs attentes matérielles sont moins importantes que leurs aspirations à la réalisation de soi. 88 % des jeunes adolescents considèrent que leur propre valeur ne dépend pas du nombre d’objets qu’ils possèdent. La valeur qu’ils s’accordent est liée à l’image qu’ils donnent aux autres, à leurs résultats scolaires, mais aussi à leur créativité.

Une très grande majorité des jeunes scolarisés trouve l’école « fatigante, stressante et énervante, voire pénible ». Seulement un tiers des jeunes la trouve agréable, bien qu’ils la considèrent comme essentielle.

Les jeunes sont aussi plus soucieux de l’environnement que leurs aînés, plus solidaires même si cette solidarité s’exerce dans leurs communautés. Leurs formes d’engagement sont plus informelles et donc plus diffi ciles à saisir et à caractériser. Elles dénotent, selon certains sociologues, une forme de résistance aux évolutions sociales qui les excluent.

6« Le territoire est une construction sociale, fruit d’une interaction de longue durée des groupes humains dans leur processus d’appropriation et de transformation de la nature. Il re� ète l’histoire, l’identité et les valeurs des personnes qui y habitent. Le territoire est porteur d’une dimension culturelle qui s’avère essentielle pour la qualité de vie de ses habitants… il contient une dimension culturelle qui s’exprime, entre autres, par les pratiques et coutumes de ses habitants, le patrimoine, l’architecture, le design, l’art public, le paysage, la relation avec le milieu naturel et l’aménagement de l’espace. Les facteurs culturels sont un instrument puissant pour la construction d’environnements pleins de vitalité dans lesquels les citoyens se reconnaissent, s’identi� ent et peuvent déployer leurs projets de vie en liberté. »7 « Vivre et faire vivre son territoire - Initiatives jeunesse et dynamiques de territoire » étude Injep et CapBerriat Mai 2010« Une jeunesse différente ? Les valeurs des jeunes Français depuis 30 ans» Etude Injep mai 2012 «Les jeunes d’aujourd’hui : quelle société pour demain ? » Credoc février 2013«Génération quoi » Enquête de France Télévisions auprès des 18-34 ans, automne 2013 « Le nouveau visage de nos adolescents » Enquête INSERM 2013, publication mars 2015

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Les valeurs que les jeunes défendent, ou qui sont sous tendues par leurs pratiques, sont très proches de celles promues par l’économie de proximité : gestion collaborative, libre adhésion, solidarité, respect de l’environnement… L’enquête « Vivre et faire vivre son territoire » met aussi en avant que les jeunes qui portent des initiatives font de l’espace local « la matrice d’une nouvelle modalité du « vivre ensemble », d’une nouvelle citoyenneté à construire… ». Le territoire peut ainsi devenir pour les jeunes un espace d’expérimentations, une opportunité d’engagement citoyen.

Cette même enquête insiste cependant sur le fait que les projets de ces jeunes sont au départ auto-centrés, la jeunesse étant un « nouvel âge de la vie dans lequel l’expérimentation est au cœur des trajectoires ». Aussi ces projets ne doivent ils pas être considérés comme des produits finis qui viendraient s’articuler avec une logique territoriale préexistante. « C’est en favorisant l’interaction avec la population locale que ces dynamiques vont, chemin faisant, se transformer et trouver une place pertinente, au plus proche des problématiques multiples que vivent les habitants. »

Et les auteurs concluent : «Ces jeunes, parce qu’ils entrent dans cet accès à la citoyenneté directement par l’agir dans l’espace public, attendent des institutions du territoire qu’elles soient le lieu de l’apprentissage et de la reconnaissance de cette nouvelle forme de citoyenneté ». Les attentes des jeunes vis-à-vis des instances politiques et administratives du territoire sont d’autant plus fortes, qu’elles touchent tout autant à leur identité qu’à leur place dans la société.

Les jugements réciproques, fondés sur des stéréotypes, sont d’autant plus difficiles à dépasser que pour les jeunes les associations qui pourraient servir d’intermédiaires, de médiateurs vis-à-vis des institutions sont assimilées à ces dernières comme « associations instituées ». La difficulté à faire évoluer les représentations de part et d’autre se double d’un rapport au temps qui est différent, les jeunes étant en attente de réactivité voire d’immédiateté dans les décisions et mise en œuvre des actions.

La construction d’une coopération équilibrée, sans jugement, sans instrumentalisation, est donc la condition essentielle à la mobilisation des jeunes dans un projet de territoire et de société.

Les études montrent par ailleurs que la fracture dans les représentations et aspirations tient plus du niveau de diplômes que du genre ou de la tranche d’âge : ce sont les jeunes les moins diplômés qui se sentent les plus exclus de la société et qui ont les positions les plus radicales. Les objectifs, largement affichés de « 80% d’une génération titulaires du bac », excluent de fait les 20% restants, proportion encore plus importante en Picardie maritime qu’ailleurs, dans la région ou en France, pays où le diplôme reste la référence majeure en terme de compétences. Il est donc d’autant plus important que le projet concerne en priorité ces jeunes les moins qualifiés.

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Le projet est construit sur une durée de 4 ans : du printemps 2016 à la fin 2019.

Les propositions s’organisent en 24 actions, ce morcellement s’expliquant par la nécessité de mettre en évidence des portages spécifiques pour chacun des 12 maîtres d’ouvrage participant au projet. Ces 24 actions s’organisent en 12 actions principales, numérotées de 1 à 12. Elles sont décrites précisément en annexe 3 : intitulé, descriptif synthétique, mention du maître d’ouvrage et des partenaires, budget prévisionnel par année, indicateurs de résultats et nombre de jeunes bénéficiaires potentiellement concernés.

Le projet s’organise autour de 2 objectifs stratégiques :

• agir en faveur de l’égalité des chances • favoriser l’engagement, garantir la place des jeunes en tant qu’acteurs du projet

et 3 objectifs transversaux concernant des moyens essentiels à la mise en œuvre du projet :

• l’association de la parentèle (parents et autres membres de la famille) à la mise en œuvre des actions• le développement de la mobilité à l’échelon du territoire, de la région mais aussi de l’international• le recours au numérique dans toutes les dimensions du projet.

Le tableau en annexe 4 permet de voir comment les objectifs transversaux se déclinent par action.

Le schéma ci-contre (p.21) permet également de visualiser l’articulation des actions entre elles : ainsi peut-on voir que les actions 7 et 8-1, séparées parce qu’elles sont portées par des maîtres d’ouvrage différents (Chambre de Métiers de la Somme et Mission Locale de Picardie Maritime) concourent à une même démarche d’accompagnement des jeunes dans des parcours intégrant l’immersion en entreprise.

4-1 Des actions cohérentes avec les priorités nationales, régionaleset locales en faveur de la jeunesse

Le schéma de la page 22 permet de vérifier que les actions proposées s’inscrivent dans les 4 thématiques de l’appel à projet, avec cependant une majorité d’entre elles concernant la thématique « Améliorer l’employabilité des jeunes, développer des partenariats avec les entreprises et la culture de l’entrepreneuriat ».

Le tableau en annexe 5 met en exergue l’articulation des actions proposées avec les orientations et les actions 2015-2017 du Projet Educatif Régional Global pour les Jeunes Picards (PERGP). C’est la dynamique créée pour l’élaboration du PERGP qui a permis une mobilisation rapide, large et fructueuse des partenaires pour la Picardie maritime.

Enfin le schéma de la page 23 montre comment les actions proposées répondent aux enjeux mis en évidence dans l’analyse de la situation des jeunes d’une part et de celle du territoire d’autre part.

4- Des actions ciblées et articulées, pour un projetde territoire construit et mis en œuvre avec les jeunes

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Des objectifs et actions qui répondentaux enjeux pour la jeunesse et le territoire

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Redonner confiance aux jeunes dans leurs capacités, renforcer leur estime de soi.

Améliorer l’information, notamment sur les droits et les aides. Elargir les choix d’orientation.

Prévenir le rejet du système scolaire et le décrochage.

Proposer des parcours Individualisés permettant un retour en formation, faciliter la construction d’un projet

Développer des emplois qualifiés et attractifs, encourager l’entrepreneuriat et détecter les gisements d’activité.

Faciliter l’insertion professionnelle des jeunes par un rapprochement avec les entreprises.

Développer la prévention santé. Favoriser l’éducation à une alimentation saine. Mieux détecter et accompagner les situations

Des objectifs et actions qui répondent aux enjeux pour la jeunesse et le territoire

Accentuer les politiques publiques en faveur des habitants en situation de précarité.

Favoriser les activités intergérationnelles.

Développer la domotique pour faciliter le maintien à domicile des personnes âgées. Réhabiliter les logements pour lutter contre la précarité énergétique.

Mieux connaître et faire connaitre le patrimoine, mieux le valoriser, partout dans le territoire.

Développer des emplois qualifiés et attractifs, encourager l’entrepreneuriat pour attirer des jeunes actifs qualifiés.

Mieux faire connaître les métiers de l’industrie, encourager les activités de CSTI et élargir les choix d’orientation vers les filières technologiques et scientifiques. Adapter l’offre de formation aux projets et aux métiers de demain.

Accompagner la création de services à la personne.

Encourager les circuits courts et la valorisation des productions agricoles.

Améliorer le cadre et la qualité de vie dans tout le territoire.

OT1- Agir en faveur de l’égalité des chances.

OT2- Favoriser l’engagement, garantir la place des jeunes en tant qu’acteurs.

A1- Susciter et accompagner les projets des jeunes.

A2- Accompagner la création et l’animation de médias participatifs par les jeunes.

A3- Faire de la culture un vecteur d’émancipation, d’ouverture au monde et de connaissance du territoire.

A4- Mettre en place et animer un réseau « 1er accueil », en former les membres.

A5- Ouvrir les choix d’orientation grâce à la plateforme de stage, au renforcement des événements dédiés aux métiers et au développement de la CSTI.

A6- Favoriser les activités pédagogiques et éducatives innovantes en relation avec le projet de territoire.

A7- Renforcer le lien entre les entreprises et les jeunes grâce au réseau

A8- Accompagner les jeunes vers l’autonomie et l’insertion, en particulier pour les décrocheurs.

A9- Développer la culture de l’entrepreneuriat, en particulier dans un esprit coopératif.

A10- Développer et adapter l’offre de formation aux projets du territoire, faire évoluer les qualifications et les diplômes.

A11 Développer la prévention santé, promouvoir une alimentation saine grâce aux circuits courts.

Enjeux pour la jeunesse Objectifs, actions du projet Enjeux pour le territoire

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Le projet répond aux objectifs stratégiques du Programme d’Investissement d’Avenir :

• Améliorer la cohérence, la complémentarité et la lisibilité des offresLa première action du projet concerne la définition et la mise en œuvre de politiques jeunesse intercommunautaires, ce qui doit permettre de développer des offres dans certains territoires qui en sont dépourvus, dans une vision globale et partagée. L’objectif transversal de mobilité au sein même de la Picardie maritime, tel qu’il se décline par exemple dans l’action 3-1, rend pertinente la communication d’une programmation culturelle associant tous les équipements du Vimeu, du Ponthieu et de l’Abbevillois.

Autour des 13 maîtres d’ouvrage, ce sont plus de 30 partenaires qui se sont mobilisés pour participer au projet. Le pilotage par la cartographie des incidences (c.f. chapitre 5-1 ci-après) leur permettra de définir ensemble, tout au long du projet, leurs objectifs et méthodes pour mieux travailler ensemble.

Bien que présentées par maître d’ouvrage pour répondre au cahier des charges de l’appel à projet, les actions s’articulent entre elles afin de dépasser les cloisonnements ou superpositions d’intervention.

L’action 2 vise à permettre aux jeunes de valoriser eux-mêmes les projets et réalisations. L’action 4 qui met en réseau les acteurs de l’information jeunesse dans le territoire concourra également à assurer la visibilité des offres, ressources, espaces et projets.

• Favoriser le développement d’offres innovantes et structurées répondant aux besoins des jeunesLa première phase de diagnostic approfondi associe, pour chaque action, des représentants des jeunes et doit permettre de construire avec eux des projets qui correspondent réellement à leurs attentes. L’évaluation in itinere, également menée avec les jeunes, permettra de réaliser les ajustements nécessaires.

La mobilisation des acteurs pour répondre à l’appel à projet du PIA a suscité des propositions d’expérimentations particulièrement innovantes, qu’il s’agisse du pilotage par la cartographie des incidences, des certificats de participation, d’engagement et de compétence, d’une adaptation aux réalités du territoire du programme « jeune coop » québécois…

Comme le démontre les schémas des pages précédentes, les actions sont structurées pour répondre à la fois aux enjeux de développement du territoire et aux enjeux d’insertion sociale et professionnelles des jeunes ; elles sont cohérentes avec les priorités nationales, régionales et locales en faveur de la jeunesse.

• Susciter des offres prenant en compte les besoins et problématiques propres à chaque tranche d’âge, la particularité des trajectoires des jeunes...

Les actions se déclinent à la fois dans un cadre scolaire, péri et extra scolaire pour les plus jeunes et dans des sphères professionnelles et de vie quotidienne (logement, loisirs, mobilité…) pour les jeunes actifs.

La notion de « parcours individualisé » est au cœur des propositions, en particulier pour les actions 7 et 8. De nombreuses actions visent à susciter et accompagner des initiatives individuelles ou collectives, ce qui permet aux jeunes de s’engager dans des projets qui leur tiennent à cœur.

La progressivité des engagements est un élément essentiel à prendre en compte, comme l’indique l’étude « Vivre et faire vivre son territoire - Initiatives jeunesse et dynamiques de territoire » de l’Injep et CapBerriat. Peu importent la nature, le cadre et l’ampleur des projets que les jeunes entreprennent, s’ils réussissent et sont valorisés, ils auront envie de poursuivre et d’aller plus loin. Une réelle dynamique de territoire peut ainsi s’engager.

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4-2 Une équipe projet expérimentée et étoffée qui bénéficiera de l’appui des maîtres d’ouvrage

Ce sont au total plus de 17 « équivalents temps plein » qui seront créés pour mettre en œuvre le projet :

• le pilotage sera assuré par une cheffe de projet expérimentée qui a animé la démarche de réussite éducative depuis 2010, au niveau régional. Elle dispose de ce fait d’une excellente connaissance des problématiques, des acteurs et du territoire.

• une responsable du suivi administratif et financier du projet, maîtrisant parfaitement les règles de l’achat et de la comptabilité publics.

Ces deux fonctionnaires territoriales seront mises à disposition du Syndicat Mixte par la Région pour assurer la réussite de la démarche. L’équipe projet sera par ailleurs composée :

• d’un chargé de mission en charge du suivi de l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques jeunesse (action 1-1) et de l’accompagnement des jeunes dans la gouvernance du projet (action 12-3).

• de six animateurs qui accompagneront les jeunes dans leurs projets pour les actions 1-2, 2, 3-1, 3-2 et 12-3.• de quatre animateurs en charge des actions de prévention santé et d’animation des ateliers maraîchage et

cuisine.• de quatre chargés de mission qui participeront aux actions visant l’insertion professionnelle et le

développement de l’entrepreneuriat (5, 7, 8 et 9).• de deux chargés de mission, l’un en charge de la mise en place et de l’animation du réseau d’information «

1er accueil », l’autre de l’animation de la démarche par la méthode de la cartographie des incidences.

Comme l’attestent les fiches de poste de ces différents membres de l’équipe projet (jointes en annexe 7), les profils sont complémentaires et diversifiés. Une salle dédiée à l’équipe projet lui sera réservée de manière permanente dans les locaux du syndicat mixte, permettant notamment aux animateurs et chargés de mission « terrain » de disposer d’un espace de travail et d’échange avec les autres.

Un chercheur mènera l’évaluation du projet au sein du CURAPP, avec l’appui de la DIPPADE (c.f. chapitre 5 ci-après).

Ces moyens seront renforcés par l’appui de personnels salariés des maîtres d’ouvrage, Syndicat Mixte, Conseil régional, Ville d’Abbeville et autres collectivités, services déconcentrés de l’Etat, bénévoles et permanents des Fédération d’Education Populaire (…), et autant que faire se peut des représentants des parents et des jeunes eux-mêmes.

L’équipe aura notamment en charge :

• l’animation globale et partenariale de la démarche. A cet effet, la méthode de cartographie des incidences sera mobilisée (cf description ci-dessous au chapitre 4-4)

• la préparation des réunions des différentes instances de pilotage du projet • le suivi des études, pour approfondir le diagnostic de territoire, et de la mise en œuvre des actions• le lien avec l’instance d’évaluation, le laboratoire du CURAPP et l’équipe régionale de la DIPPADE• la communication du projet • la production-transmission à l’ANRU :

- des documents financiers - des tableaux de bord trimestriels, à partir des remontées d’activité de chacun des maîtres d’ouvrage - du rapport annuel et des évaluations.

Page 26: PROGRAMME D’INVESTISSEMENT D’AVENIR EN FAVEUR DE LA … · 3-3 Repenser la place des jeunes dans le territoire et dans la société p. 17 4-Des actions ciblées et articulées

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4-3 Une gouvernance partenariale qui garantit la place des jeunes dans la conduite du projet

La qualité des partenariats développés pour élaborer le Projet Educatif Régional Global pour les jeunes Picards (PERGP) et les dynamiques entre les acteurs de Picardie maritime ont permis de rassembler des maîtres d’ouvrage et partenaires nombreux, diversifiés et représentatifs. Au-delà de cette première étape de réponse à l’appel à projet du PIA en faveur de la jeunesse, il s’agit d’élargir ces partenariats à tous les acteurs volontaires et de partager des méthodes de travail collaboratives pour avancer ensemble. L’enjeu est triple concernant la gouvernance du projet :

• décloisonner tant au plan géographique (Ponthieu/Vimeu/Abbevillois) que thématique (champ scolaire versus champ professionnel par exemple) ou institutionnel (politiques des collectivités versus actions des associations par exemple).

• changer les représentations des jeunes vis-à-vis de leurs aînés et réciproquement, mais aussi, de manière plus générale, des différentes catégories d’acteurs vis-à-vis de ceux dont ils ne partagent pas la culture.

• accompagner les jeunes pour qu’ils puissent avoir une participation effective dans le pilotage et la mise en œuvre du projet, non pas sur les sujets « à la marge » mais sur l’ensemble des actions ; ce qui suppose l’apprentissage du débat collectif, de l’état des lieux partagé, de la délibération, du partage de l’évaluation…, tout un cheminement dans la prise progressive de responsabilités, sans que quelques uns monopolisent la parole et les espaces de pouvoir.

Des groupes doivent être mis en place pour conduire les différents projets mais leur composition et leurs modalités de reporting et coordination doivent être adaptés aux besoins et aspirations qui émergeront dans la phase de diagnostic approfondi. De même, il est prévu des instances spécifiques de travail qui rassemblent les jeunes et d’autres instances de coordination territoriale qui permettent un pilotage « intergénérationnel » où les jeunes ont toute leur place ; sans pour autant que la forme de ces instances, leur composition et la périodicité de réunion ne soit définis préalablement. Il appartient en effet aux acteurs et donc aux jeunes, co-acteurs du projet, de les définir en respectant les valeurs et principes qui guident la démarche :

• respect de chacun, écoute• bienveillance, solidarité, coopération• créativité, innovation• initiative et donc droit à l’erreur• échange de savoirs et transmission d’expériences.

Le CRAJEP sera garant de la place des jeunes dans le dispositif, avec l’appui du chargé de mission en charge de cette fonction.

La qualité du travail collectif devrait progresser grâce au pilotage du projet par la cartographie des incidences qui a montré son intérêt dans la mise en œuvre et l’évaluation du Projet éducatif de territoire de Strasbourg (c.f. 4-4 ci-après).

Le groupement, instance décisionnelle rassemblant les maîtres d’ouvrage autour du syndicat mixte se réunira au moins 3 fois par an pour infléchir le cas échéant le projet en fonction des évaluations et propositions qui lui seront transmises par le comité de pilotage et valider les tableaux de bord trimestriels ainsi que le rapport d’activité annuel remis à l’ANRU.

Le Syndicat Mixte sera l’interlocuteur unique de l’ANRU. Son Président, Nicolas Dumont, par ailleurs Maire d’Abbeville, Président de la Communauté de communes de l’Abbevillois et Conseiller régional, en assurera le portage politique, avec la volonté de rassembler largement autour du projet.

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4-4 Le pilotage de la démarche par la cartographie des incidences

Cette méthodologie, mise en œuvre pour le suivi et l’évaluation du Projet Educatif de Strasbourg par les FRANCAS, en collaboration avec l’Université de Louvain, s’attache à évaluer, en continu, l’évolution des méthodes de travail entre les acteurs, élément essentiel de la démarche du PIA.

La méthode, développée initialement au Canada pour des projets de développement8 « repose sur une analogie faite avec la cartographie qui permet de se situer sur un parcours, entre un point de départ et un point d’arrivée. Les incidences (ou effets) sont ici défi nies comme les modifi cations du comportement, des relations, des activités ou des agissements de personnes, de groupes et d’organisations avec lesquels un programme de développement travaille directement. »

Elle part du postulat qu’il est diffi cile d’attribuer, de manière certaine, l’impact d’une action qui mobilise plusieurs acteurs à l’un d’entre eux et que les changements sont le produit de nombreuses interactions. Par ailleurs une action peut avoir des résultats inattendus, pérennes ou non.

Aussi cette méthode d’évaluation ne s’intéresse-t-elle pas directement aux impacts mais aux acteurs, aux personnes qui participent à l’action. Les incidences observées concernent donc les changements dans les relations entre les acteurs. La méthode, « globale et continue », vise à concevoir, suivre et évaluer, donc piloter un projet, en s’intéressant aux changements durables dans les relations sociales des acteurs, à partir d’objectifs fi xés par eux pour améliorer la situation. On entend par acteurs, les instances décisionnelles (sphère de contrôle), les intermédiaires, médiateurs (sphère d’infl uence) et les bénéfi ciaires du projet (sphère d’intérêt). La cartographie des incidences s’intéresse plus particulièrement à la sphère d’infl uence et aux « partenaires limitrophes », qui sont des individus, groupes ou organisations concernés par le projet ou qui peuvent infl uer sur lui.

La méthode se décompose en 3 phases :

• la défi nition des intentions, sous forme d’ateliers collectifs. On y défi nit une vision d’avenir, un chemin pour y parvenir, on identifi e les principaux partenaires limitrophes concernés et les marqueurs de progrès qui pourraient résulter d’une modifi cation des relations entre partenaires. Le fonctionnement au consensus permet de fonder une communauté d’actions entre tous les partenaires du projet ;

• le suivi des incidences et des résultats, par la tenue de trois types de journaux (journaux des incidences, journaux des stratégies, journaux des rendements) ;

• la planifi cation/préparation de l’évaluation (élaboration des questionnements, recensement des données nécessaires).

La cartographie des incidences sera mobilisée comme outil de pilotage partagé de la démarche par l’équipe projet et le comité de pilotage. Outil à la fois d’animation du partenariat et de management de la qualité et du changement, cette méthode prépare le terrain aux missions d’évaluation à proprement parler (cf partie 5.3). Elle rend en effet traçable les évolutions observées, décidées par les opérateurs tout au long des 4 années et formalise le questionnement évaluatif, du point de vue des opérateurs.

8http://www.cota.be/download/fo-gcp/Fiche5_GCP_Cdi.pdf

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4-5 Un budget de 8,7 millions d’euros sur 4 ans, des cofinancements pluriels

Le budget est présenté en annexe 6, en TTC. Conformément au cahier des charges il distingue :

• les coûts de fonctionnement et les coûts d’investissement qui s’élèvent à 258 700 euros

• les coûts effectifs et les valorisations qui s’élèvent à 1 483 200 €, soit moins de 34 % des cofinancements

• les supports en ingénierie spécifiquement créés pour le projet, soit 17,5 « équivalents temps plein »

• les financements demandés à l’ANRU qui représentent 50 % du coût total de l’action, soit 4 367 950 euros sur un montant total du projet de 8 735 900 euros

• les coûts par année ; seuls 100 000 euros sont spécifiquement affectés à la phase de diagnostic (actions 12-2 et 11-1) mais l’on peut considérer que sur l’année 2016, 40% des coûts d’ingénierie sont en moyenne affectés à ce diagnostic et 10 % sur 2017. Le montant total affecté au diagnostic approfondi sur 2016 et le début de 2017 est donc de 439 690 euros soit 5% du coût total du projet. Le coût de l’évaluation est de 487 500 euros, soit 6% du coût total.

• les cofinancements des différents maîtres d’ouvrage et de leurs partenaires.

Dans le descriptif des actions, en annexe 3, figurent, action par action, leurs modalités de pérennisation. Le maintien des moyens des partenaires cofinanceurs est spécifiquement prévu pour les actions 1-1, 3-1, 4, 6-1, 6-2, et 7. Il est toutefois difficile d’estimer le coût des moyens qui seraient ainsi pérenniser.

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Le Centre Universitaire de Recherche sur l’Action Publique et le Politique (CURAPP-ESS, UMR 7319 du CNRS et de l’Université de Picardie) coordonnera l’évaluation du projet, tout au long de son déroulement.

Laboratoire pionnier dans l’étude de l’action publique, reconnu à l’échelle nationale et internationale, le CURAPP-ESS s’est de plus enrichi de nouvelles compétences théoriques et méthodologiques depuis une dizaine d’années, avec l’arrivée de sociologues spécialistes des alterindicateurs et des études longitudinales. Les recherches conduites par différentes équipes du laboratoire dans le domaine de l’action publique territorialisée (Sébastien Vignon), des indicateurs de développement social (Rémi Caveng), des processus de déscolarisation (Bertrand Geay), de la socialisation de la jeunesse (Bertrand Geay et Nicolas Brusadelli), de l’éducation populaire (Nicolas Brusadelli), des pratiques coopératives (Yannick Martell), du patrimoine (Tiphaine Barthélémy) et des pratiques culturelles (Sébastien Lehembre), le mettent en capacité de prendre en charge l’évaluation globale du projet, sous ses différentes facettes, et de développer les outils de collecte et de traitement des données qui permettront d’adosser cette évaluation à des instruments de mesure à caractère objectivant.

Bertrand Geay, directeur du laboratoire et par ailleurs directeur-adjoint de l’Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance (cohorte de 18 000 enfants financée dans le cadre des EQUIPEX) assurera lui-même la coordination de ce travail d’évaluation. La légitimité scientifique dont dispose l’équipe et ses spécificités en matière de développement d’instruments de connaissance critique garantissent que ce travail sera conduit avec toute l’indépendance et la distance requises.

L’évaluation sera conduite en étroite collaboration avec la Direction de la Prospective, de la Programmation, de l’aménagement durable et de l’Evaluation (DIPPADE) de la Région Picardie, qui prendra spécifiquement en charge le cadrage (cf 5.1) et la catalyse des changements (cf 5.3).

5-1 La coordination du diagnostic approfondi, le cadrage et l’accompagnement de l’évaluation par la Région Picardie

La Région Picardie s’investit fortement dans le projet de la Picardie maritime, considérant que le PIA est une opportunité pour expérimenter de nouvelles formes d’action en faveur de la jeunesse, transférables dans d’autres territoires de la future grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Aussi attache-t-elle une importance particulière à l’évaluation de la démarche pour en garantir la transférabilité.

En 2016, le département Analyses Régionales et Prospective de la DIPPADE sera en charge de l’approfondissement du diagnostic d’entrée, en mobilisant notamment son partenariat avec INSEE : des données complémentaires pourront être commandées. Ce diagnostic approfondi aboutira à doter l’équipe projet et le CURAPP d’une sorte d’observatoire de la jeunesse sur le territoire de Picardie maritime, en complément des diagnostics réalisés pour chaque action par les maîtres d’ouvrage du groupement. Ces données cadres seront ensuite régulièrement actualisées.

Le cadrage de la démarche concernera également le diagramme logique d’impact qui sera retravaillé ainsi que les indicateurs de réalisations et de résultats, à préciser. Le département Evaluation de la DIPPADE accompagnera l’équipe-projet dans ce travail fin 2016/début 2017, afin de s’assurer du système de monitoring-reporting. Le lien sera également établi avec la méthode de cartographie des incidences.

Ces différentes interventions de la DIPPADE peuvent s’assimiler à une évaluation ex-ante de la démarche.

Par ailleurs pour disposer d’un suivi précis de la fréquentation des activités proposées dans le cadre du projet, la Région propose l’extension du dispositif de la carte Cursus à tous les jeunes de 13 à 30 ans de Picardie maritime. Cette carte, proposée par la Région Picardie à tous les jeunes de 15-25 ans, aurait en Picardie maritime des fonctionnalités étendues : elle constituerait non plus une carte de paiement mais un badge actant

5- L’évaluation : des savoir faire avérés et une démarche innovante pour capitaliser et assurer la transférabilité des expériences

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la participation aux activités et projets proposés. Le dispositif actuel peut être facilement utiliser à cette fin sous réserve que les activités en question soient codées et que les maîtres d’ouvrage les proposant aient un accès « partenaire ».

Des états consolidés des « transactions » (qui seront en fait des participations) par individu ou groupe d’individu pourront ainsi être produits. De la même manière un jeune de Picardie maritime pourra avoir un suivi de ses activités grâce à la carte.

En accord avec la CNIL, cet outil pourrait ainsi être mobilisé :

• pour les travaux du CURAPP (cf 5.2 ci-après concernant le suivi de cohorte)

• pour le suivi des actions développées par les différents maîtres d’ouvrage afin de produire une partie des indicateurs de résultat (système de monitoring)

• pour l’équipe-projet afin d’assurer le suivi de la participation des jeunes aux actions.

5-2 Le suivi d’une cohorte de jeunes

Le CURAPP-ESS prendra spécifiquement en charge ce volet. Il s’agira d’étudier l’intensité de la participation et les caractéristiques sociologiques des jeunes touchés par les différentes actions du projet et de mettre en place un suivi longitudinal de ces jeunes pour apprécier l’impact des actions dans la durée.

La méthodologie de ce suivi longitudinal sera particulièrement innovante, puisque l’on utilisera la carte «  Cursus  », déjà mise à disposition des jeunes par la Région avec des fonctionnalités étendues et spécifiques pour la Picardie maritime, permettant un suivi de l’ensemble des actions visées dans le projet, pour un public jeune plus large (cf ci-dessus). Ainsi, dès le démarrage des premières actions, les jeunes contactés en milieu scolaire dans un objectif de sensibilisation à leur avenir professionnel seront d’emblée équipés d’une carte « Cursus » et par là intégrés à la population de l’enquête longitudinale. Les jeunes d’âges plus avancés et contactés dans le cadre des actions sociales, culturelles ou relatives à l’insertion professionnelle seront eux aussi intégrés à la population d’enquête. Tous les jeunes seront répertoriés de manière comparable, en prenant systématiquement en compte les caractéristiques structurelles de leurs familles, les caractéristiques socioprofessionnelles de leurs parents, leur sexe, leur résidence, leur parcours scolaire et leur statut actuel. En comparant ces données à celles de l’INSEE, nous pourrons établir le profil sociologique des jeunes ayant ou non participé aux actions du projet. Nous pourrons également suivre le parcours social et professionnel de tous les jeunes touchés par les actions du projet, mesurer leur degré de participation à ces actions, évaluer l’impact de ces actions sur leur parcours. Des entretiens approfondis pourront être menés auprès d’un échantillon raisonné de cette population d’enquête (n=30), dans l’objectif de mieux saisir les motivations de ces jeunes, les obstacles qu’ils rencontrent, les bifurcations éventuelles de leurs parcours. Ces analyses de trajectoires seront ainsi rapportées aux données statistiques sur la population jeunes (cf 5.1).

L’instance d’évaluation CURAPP-DIPADDE proposera régulièrement aux autres partenaires un état des résultats de l’étude longitudinale et des indicateurs de territoire. Des échanges réguliers avec l’équipe-projet donneront la possibilité de suivre l’évolution des différentes actions et d’identifier les avancées, les obstacles et les éventuels conflits occasionnés par leur mise en œuvre. La collaboration avec l’équipe projet et l’animateur FRANCAS permettra d’intégrer à l’analyse les éléments issus de la cartographie des incidences. Enfin, des entretiens complémentaires (n=15) seront conduits auprès des principaux intervenants des différents secteurs de l’action publique sur le territoire pour analyser les ressources qu’ils mobilisent, les obstacles qu’ils rencontrent, les enjeux que représente le projet de leur point de vue.

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5-3 Deux missions d’évaluation pour activer les changements et garantir la transférabilité

Les connaissances produites par le CURAPP seront mobilisées par l’équipe-projet dans le management du partenariat, via la cartographie des incidences, notamment. Mais pour passer des ajustements aux changements, le passage par un process formel d’évaluation paraît nécessaire. Ainsi, deux missions sont programmées, une évaluation intermédiaire fin 2017 et une évaluation finale en 2019. Elles serviront à capitaliser et trianguler les différentes informations et connaissances produites sur les actions et à porter la réflexion sur la transformation de l’action publique au niveau de la sphère des décideurs locaux, pour enclencher durablement les changements.

L’évaluation intermédiaire servira de bilan d’étape sur l’avancée du plan d’actions et le fonctionnement de la gouvernance partenariale. Le département Evaluation de la DIPPADE établira le cadre de travail de la mission qui sera confiée à des consultants extérieurs et en assurera l’accompagnement et la supervision, en lien avec le CURAPP. Cette mission permettra de vérifier, avec l’équipe-projet et les partenaires, la cohérence des moyens par rapport aux objectifs, au vu des premières actions mises en œuvre, ainsi que la pertinence des objectifs et actions avec les besoins diagnostiqués. Les premières analyses sur les parcours jeunes développées par le CURAPP seront mobilisées, ainsi que le système de monitoring (réalisations/résultats) et les productions partenariales via la cartographie des incidences.

Les conclusions évaluatives déboucheront sur des préconisations opérationalisables en 2018 et visant à augmenter les effets des actions d’ici fin 2019.

L’évaluation finale interviendra en 2019, afin de rendre compte des actions par rapport aux objectifs-cadres du PIA jeunesse (objectifs thématiques et transversaux).Cette mission devra également permettre au territoire de Picardie maritime de tirer au maximum les enseignements des actions conduites et d’envisager leurs suites. Il s’agira notamment de travailler le fonctionnement des organisations actrices du projet (services des collectivités locales et de l’Etat, associations, …), à partir des nouvelles approches de travail qui ont été expérimentées et validées, afin de leur permettre de perdurer, voire de prospérer.

Pour ce territoire et pour la Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, l’évaluation devra produire enfin des conclusions/recommandations sur :

• l’échelle d’action pertinente pour une politique jeunesse (quelle échelle supra-communale ? rôle des autres échelles locales, Région en particulier ?)

• l’approche en termes de parcours/trajectoires et les outils de réseaux nécessaires pour les partenaires et opérateurs

• l’adaptation dans les modèles d’action et les cadres stratégiques existants.

Ces éléments pourront ainsi être portés à contribution de l’évaluation ex post conduite par l’ANRU pour l’ensemble du PIA jeunesse.

Comme pour l’évaluation intermédiaire, le département Evaluation de la DIPPADE apportera son concours suivant les mêmes modalités (construction du CCTP, choix de l’équipe des consultants et suivi de toute la mission, post-suivi de la mise en œuvre des préconisations dans les processus décisionnels et les dispositifs d’actions de la Région et influence sur le partenariat via la mobilisation de la CTAP…).

Afin de garantir la transférabilité de l’expérience au sein de la grande région, et au-delà, l’ensemble des supports produits au titre de l’évaluation seront mis à disposition de l’ANRU et accessibles en ligne, sous licence Creative Commons.

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5-4 Les livrables et les jalons décisionnels

• Les livrables : 3 tableaux de bord trimestriel par an, un rapport d’activité annuel, une évaluation intermédiaire et une évaluation finale

Grâce au « monitoring » permis par la carte Cursus et au suivi d’activité réalisé par chaque maître d’ouvrage, un tableau de bord trimestriel sera réalisé par l ‘équipe projet, permettant d’avoir un suivi régulier de l’ensemble des actions. Le premier sera remis en décembre 2016, 3 seront ensuite fournis pour 2017, 2018 et 2019.

Un rapport d’activité annuel sera par ailleurs réalisé, synthèse des tableaux de bord, analyses de cette synthèse et restitution des travaux de la cartographie des incidences. Ils seront produits pour mars de l’année suivante. Celui de mars 2017 intègrera les conclusions du diagnostic approfondi.

• Les jalons décisionnels : 2 étapes majeures en mars 2017 et mars 2018, des possibilités d’infléchissement de la démarche 3 fois par an

Le groupement des maîtres d’ouvrage, instance décisionnelle du projet, aura la possibilité d’infléchir les actions au vu des tableaux de bord trimestriels qui lui seront remis, mais aussi des rapports annuels d’activité. La production du diagnostic approfondi en mars 2017 et de l’évaluation intermédiaire en mars 2018 constitueront les deux principales étapes en matière d’évolution du projet.

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Annexes

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La Picardie maritime a ceci de spécifique qu’elle dispose d’une façade sur la mer assez considérable -soixante kilomètres environ, de Mers-les-Bains à Fort-Mahon- mais ne compte d’autres ports qu’au fond d’embouchures de rivières ou de fleuves à faible débit (la Somme, la Maye, l’Authie) largement ensablées, donc difficiles d’accès. Saint-Valery, Le Crotoy, eurent une activité relativement importante aux siècles derniers (commerce des gribaniers remontant la Somme jusqu’en 1850, pêche au Crotoy et à Saint Valery jusqu’à la fin du XXème siècle) avant de s’endormir dans leurs paysages de vieille cité médiévale ou de cité balnéaire la plus exposée au sud de tout le Nord de la France. Tout un programme ! Le tourisme semble donc avoir été la destination naturelle de ces rivages sans môles ni rades, aux vallées splendides par leur flore et leur végétation, aux abbayes silencieuses (Valloires, Saint Riquier) faites pour la méditation ou l’épanouissement des roses, aux longues plages de sable plus conciliantes à la course des chars à voile poussés par le vent qu’aux baigneurs, aux baies de sable accueillant les oiseaux du Nord de l’Europe à l’abri de leur cordon dunaire mais aussi des peintres sensibles à la nuance exquise des lumières. Existera toujours, en conséquence, une contradiction difficile à lever, opposant un paysage subtil et fragile (bas champs du Hourdel, hâble d’Ault, polders du Marquenterre) aux exigences d’une industrie touristique moderne. Autrement dit, les initiatives patrimoniales devront respecter les formes et les couleurs des massifs dunaires et des baies tout en les protégeant contre les assauts de la mer et des hommes. Soit une exigence de qualité qu’il conviendrait de développer méthodiquement.

Dans le Vimeu au sud d’Abbeville, à mi-distance de la Bresle et de la Somme, s’est développée depuis le XVIIème siècle une industrie métallurgique de la serrurerie, qui continue de figurer au premier rang en Europe. C’est sans conteste le pôle d’excellence de la Picardie maritime. Plus bas, dans la « Glass vallée » où coule la Bresle, limitrophe de la Normandie, s’est développée l’industrie de la verrerie, aujourd’hui spécialisée dans le flaconnage de luxe, pour lequel elle occupe le premier rang mondial. Le paradoxe, mis en évidence par les statistiques, est que ces deux industries ne parviennent pas, malgré leur succès, à attirer ni former les jeunes des environs. Quarante pour cent de ces derniers, âgés de moins de trente ans, vivent dans la pauvreté dans l’Abbevillois. Il y a une évidente inadéquation en la matière, à laquelle il conviendra de remédier. Idéalement située sur l’autoroute des ports A 28/ A 16 (Dunkerque à Rouen), à proximité de cet espace, Abbeville doit jouer un rôle moteur en l’occurrence, d’autant que dans le Ponthieu, entre Somme et Authie, c’est l’agriculture (fruitière en particulier) et les industries agricoles qui occupent la première place. Les conditions d’un dynamisme équilibré semblent réunies. Le problème de la jeunesse, laissée pour compte, étant plus majoritairement posé en Picardie que partout ailleurs, il conviendra de trouver ici même un début de solution intelligente. Je suis moi-même un produit du lieu et, tout en ayant voyagé dans le monde entier, y suis resté attaché. Mobilité et fixité ne sont donc pas incompatibles. C’est même la clé du destin. Avec, dois-je le dire, le sens de la curiosité et du travail. Et si l’on commençait par prendre langue directe avec la jeunesse de la Picardie maritime pour lui insuffler à nouveau ambition et espoir ?

Jacques Darras, écrivain, ancien doyen de la Faculté des Langues à l’Université de Picardie

Insuffler un nouvel espoir

Annexe 1

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Répartition des sortants par niveau de formation et par sexe

6 084 élèves sont sortis de formation professionnelle au lycée9 en 2014 en Picardie, dont 419 dans le bassin d’éducation-formation de Picardie maritime.Les sortants de niveau IV sont surreprésentés en Picardie maritime par rapport au niveau régional (52,9% contre 44,2%). Plus du quart (26,8%) des sortants de Picardie maritime suivaient une formation de niveau V (32,1% au niveau de l’académie). Un sortant sur cinq suivait une formation de niveau III (22% dans l’académie), et aucun de niveau II (1% dans l’académie, pas de formation de niveau II en Picardie maritime).La surreprésentation des sortants de niveau IV est uniquement le fait des garçons. En Picardie maritime, 69% d’entre eux sortent du niveau IV, contre 51% dans l’académie. La répartition par niveau des fi lles sortant de formation en Picardie maritime est semblable à celle des sortantes de l’académie.

Comparaisons des taux d’emploi et de chômage

Comparés aux sortants de l’académie d’Amiens, les sortants du lycée du bassin de Picardie maritime ont, sept mois après leur sortie, un taux de chômage plus élevé, un taux d’emploi plus faible, et ceux en emploi sont moins souvent en CDI.

Analyse pour la Picardie maritime de l’enquête sur l’Insertion des lycéens dans la Vie Active (IVA) réalisée en 2014-2015 par l’Académie d’Amiens

9Sont considérés comme sortants les lycéens qui ne sont plus inscrits en formation l’année scolaire suivante et déclarent ne pas poursuivre d’études (sous statut scolaire ou d’apprenti) lors de l’enquête menée au 1er février

Annexe 2

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En Picardie maritime comme au niveau de l’académie, la situation vis-à-vis de l’emploi est plus favorable lorsque le niveau de formation est plus élevé.

La situation des sortants de niveau V est nettement plus défavorable en Picardie- maritime qu’au niveau régional, avec un taux d’emploi de 13,2% (26,6% au niveau de l’académie), et un taux de chômage de 66,4% (contre 59,9%). Les sortants de niveau III en Picardie maritime sont également dans une situation plus diffi cile vis-à-vis de l’emploi qu’au niveau régional : une majorité (51,1%) est au chômage (contre 38,9% pour l’académie). En revanche, les sortants de niveau IV ont un taux d’emploi légèrement plus élevé en Picardie maritime que dans l’académie : 38% contre 36,5%. Les fi lles sortant à ce niveau en Picardie maritime tirent cette moyenne vers le haut : près de la moitié d’entre elles sont en emploi (48,1%, contre 35,2% au niveau régional).

Le niveau de formation semble plus discriminant en Picardie maritime : les sortants de niveau III y ont 3,5 fois plus de chance que les sortants de niveau V d’être emploi sept mois après leur sortie d’études, contre deux fois plus de chance au niveau de l’académie.

10Les quatre groupes comprennent les catégories suivantes :- la catégorie I dite «favorisée A» : cette catégorie comprend les professions libérales, les cadres de la fonction publique, les professeurs et assimilés, les professions de l’information, des arts et du spectacle, les cadres administratifs et commerciaux d’entreprise, les ingénieurs, les cadres techniques d’entreprise, les instituteurs et assimilés, et les chefs d’entreprise de dix salariés ou plus.- la catégorie II dite «favorisée B» : cette catégorie comprend les professions intermédiaires de la santé et du travail social, le clergé, les professions intermédiaires administratives de la fonction publique, les professions intermédiaires administratives du commerce ou des entreprises, les techniciens, les contremaîtres, les agents de maîtrise, les retraités cadres et professions intermédiaires.- la catégorie III dite «moyenne» : cette catégorie comprend les agriculteurs-exploitants, les artisans, les commerçants et assimilés, les employés civils, les agents de service de la fonction publique, les policiers et militaires, les employés administratifs d’entreprise, les employés de commerce, les personnels de service direct aux particuliers, les retraités agriculteurs-exploitants, les retraités artisans, commerçants ou chefs d’entreprise.- la catégorie IV dite «défavorisée» : cette catégorie comprend les ouvriers quali� és, les ouvriers non quali� és, les ouvriers agricoles, les retraités employés ou ouvriers, les chômeurs n’ayant jamais travaillé, les personnes sans activité professionnelle.

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Origine sociale des élèves

38,7% des élèves de lycées généraux de Picardie maritime ont un premier responsable membre d’une PCS dite « défavorisée » , soit quatre points de plus qu’au niveau de l’académie (38,7%). La part d’élèves issus d’une PCS « défavorisée » est plus importante dans les lycées professionnels, et l’écart entre la Picardie maritime et la moyenne régionale plus important également : 69,2% en Picardie maritime, contre 60,2% dans l’académie.L’origine sociale semble plus déterminante dans le parcours des élèves en Picardie maritime : dans l’académie, la part des élèves issus d’une PCS « favorisée » (A ou B) est 2,5 fois plus élevée en lycée général qu’en LP ; en Picardie maritime, ce rapport est de 3,75.

Réussite au baccalauréat

Trois lycées de Picardie maritime préparent des élèves au baccalauréat général ou technologique : les lycées Boucher-de-Perthes et Saint-Pierre à Abbeville et le lycée du Vimeu à Friville-Escarbotin.Ces lycées ont des taux de réussite au baccalauréat 2014 respectivement de 82, 93 et 80%. Ces trois taux de réussite sont inférieurs aux taux attendus par rapport aux établissements comparables dans l’académie ou au plan national. Le lycée Boucher-de-Perthes et le lycée du Vimeu sont les deux établissements présentant la plus grande différence entre le taux de réussite constaté et le taux attendu (respectivement -9 et -11 points par rapport à la référence nationale).

Cependant, c’est au lycée Saint-Pierre que les taux d’accès de la seconde et de la première au baccalauréat sont les plus faibles : un élève entré en seconde au lycée Saint-Pierre a 66% de chances d’obtenir le bac dans cet établissement (contre 73% à Boucher-de-Perthes et 72% au lycée du Vimeu). Ce taux est de treize points inférieur au taux attendu par rapport aux établissements comparables au plan national.