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Prix littéraireLe miel de la rue Jean Moulin

Chapitre 4 : Juin

Au mois de juin, ça a été l’explosion : les glycines, les chèvrefeuil les et les ti lleuls faisaient des concours d’odeurs incroyables. Leurs parfums étaient si forts qu’on était toutes un peu pompettes en fin de journée.

Tous les soirs, les familles descendaient des immeubles pour faire des barbecues dans leurs jardins partagés, tout fiers de faire gouter leurs fraises et leurs tomates à leurs voisins de palier. On sentait que les vacances étaient proches, et les joues des enfants avaient des airs de pêches mures. Les journées devenaient interminables. On travaillait comme des folles, pour atteindre notre objectif.

Par chance, un samedi, il y a eu deux mariages à l’église évangéliste et trois à la mairie. Et un autre à la synagogue, le dimanche. Des mariages tellement fleuris qu’on a découvert tout un tas de fleurs qu’on n’avait jamais goutées avant. Quel festin !

La nuit suivante, on a super bien dormi, et j’ai rêvé que toute l’équipe traversait le ciel, en tenue d’apiculteur, pour aller butiner la lune.

Problème : à la fin du mois, cinq Num ont été malades. Elles avaient picoré des fleurs de cocktail à la terrasse d’un restaurant chinois ! Elles sont rentrées ivres mortes à la ruche et sont restées allongées toute la journée du lendemain.

Malgré tout, ce jour-là, on a franchi la barre des 500 fleurs. C’est déjà un record à cette période de l’année. Mais pour atteindre notre objectif de 1000 fleurs différentes avant le 30 septembre à minuit, on allait devoir mettre le turbo. En même temps, c’est fort, les défis. Ça rend la vie moins monotone.

Mais au fait « rue Jean Moulin »… Qui est Jean Moulin ?

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Jean Moulin (1899-1943)Il devient préfet (chef d’un département) à 37 ans. Mais c’est la 2e guerre mondiale et les allemands occupent la France. Ils demandent à Jean Moulin de dénoncer des gens, mais il refuse.

Les allemands l’enferment, le torturent pour le faire parler. Mais Jean Moulin refusera de parler et essaye de se suicider en prison en se coupant la gorge avec un bout de verre.Il survivra et sera relâché. 

Il deviendra le chef des « résistants », et aidera à cacher des français pour qu’ils ne soient pas retrouver par les allemands. Il porte toujours une écharpe pour cacher la cicatrice de sa blessure à la gorge.Mais un jour, il est dénoncé et arrêté par les allemands qui le torturent. Il meurt en juillet 1943.