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Priorités et efficacité opérationnelles Approche stratégique du Groupe de la Banque Impact des opérations du Groupe de la Banque sur le développement Priorité à la réduction de la pauvreté Agriculture et développement rural Développement social Développement du secteur privé Coopération économique et développement régional Initiatives dans le secteur de l’eau Bonne gouvernance Gestion de l’environnement Parité hommes - femmes 4

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Priorités et efficacité opérationnelles

Approche stratégique du Groupe de la Banque

Impact des opérations du Groupe de la Banque sur le développement

Priorité à la réduction de la pauvreté

Agriculture et développement rural

Développement social

Développement du secteur privé

Coopération économique et développement régional

Initiatives dans le secteur de l’eau

Bonne gouvernance

Gestion de l’environnement

Parité hommes - femmes

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RAPPORT ANNUEL 2004

Introduction

Le présent chapitre examine la façon dont la Banque, en 2004, conformément à sa Vision de 1999 et à son Plan stratégique 2003-2007, a continué de traduire ses poli-tiques, directives et priorités opérationnelles en projets et programmes afin de promouvoir la réduction de la pauvreté et une croissance économique durable dans les pays membres régionaux (PMR).

APPROCHE STRATÉGIQUE DU GROUPE DE LA BANQUE

La Banque a continué, en 2004, de concentrer ses inter-ventions sur les domaines prioritaires suivants :

• Au niveau national : agriculture et développement rural, infrastructures rurales (dont les transports, l’approvisionnement en énergie, les communications, l’irrigation, l’alimentation en eau et l’assainissement), éducation, santé, développement du secteur privé et bonne gouvernance ;

• Au niveau régional : coopération et intégration économiques, notamment par son appui soutenu au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afri-que (NEPAD), au Mécanisme africain d’examen par les pairs (MAEP) et à la nouvelle Initiative de l’eau ;

• Activités transversales : promotion d'une gestion environnementale durable et de la parité hommes-femmes.

En outre, la Banque a renforcé son soutien aux réformes structurelles et aux opérations d’allégement de dette, conformément au programme de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).

Des documents de politique importants ont été élaborés en 2004, dont le Cadre pour la reconstitution des res-sources du FAD-X, le Plan d’action révisé pour améliorer la mise en œuvre des opérations du FAD et le Cadre stra-tégique de ressources pour le développement institution-nel (CSRDI), qui visent à accroître l’efficacité de la Banque en matière de développement et à améliorer la qualité de son portefeuille. Le Plan d’action présente le cadre géné-ral pour intensifier les activités du Groupe de la Banque et propose des indicateurs précis et vérifiables pour évaluer les progrès accomplis en matière de dotation en effectifs, de décentralisation, de gestion des connaissances et de décaissements (voir Encadré 2.2). Le CSRDI présente de

façon détaillée un budget global et un calendrier pour le renforcement des capacités de la Banque afin de lui permettre de remplir sa mission, dont la satisfaction des nombreuses demandes pressantes émanant des PMR et des pays donateurs, ainsi que ses engagements par rapport aux priorités de développement, d’une manière plus générale.

IMPACT DES OPÉRATIONS DU GROUPE DE LA BANQUE SUR LE DÉVELOPPEMENT

En 2004, le Groupe de la Banque a intensifié ses efforts en vue d’accroître l’impact de ses opérations sur le développe-ment, en renforçant le processus de revue, en améliorant la qualité de la supervision ainsi qu’en instaurant des évaluations de la qualité en amont (EQA) et de la qualité de la supervision (EQS). Au nombre des autres mesures mises en place, figurent l’amélioration des liens entre le prêt et la performance, ainsi que l’alignement des stratégies de la Banque sur les priorités nationales, telles que définies dans les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). En outre, la Banque a rehaussé la sélectivité dans ses opérations, accru le recours à l’approche participative à tous les stades du cycle des projets, renforcé la supervision ainsi que le partenariat et la coordi-nation des actions avec d’autres acteurs du développement, tant à l’échelon institutionnel qu’au niveau national, dans le cadre d’un effort général tendant à optimiser son assistance aux PMR à faible revenu.

Pour remédier aux insuffisances du processus d’établisse-ment de rapports sur les résultats et la performance de l’institution, le Comité des opérations et de l’efficacité du développement (CODE) de la Banque a approuvé, en 2004, le champ d'action et le contenu d’un Rapport annuel sur l’efficacité du développement (ADER), pré-sentant une évaluation générale de l’institution, des pays, des secteurs et des projets. L’un des objectifs de ce cadre d’action est de parvenir à une sélectivité dans tous les pays, basée sur un système renforcé d’allocation des ressources du FAD en fonction de la performance, tout en assurant la sélectivité dans les pays en alignant les docu-ments de stratégie pays (DSP) sur les DSRP. L’évaluation des projets et programmes d’investissement, y compris les dispositifs de réforme des politiques et d’autres instruments de prêt et hors prêt, au niveau national et sectoriel, constituera la base de la première évaluation de l’impact des opérations sur le développement, dont les conclusions sont attendues au cours du premier trimestre de 2005.

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L’harmonisation des opérations avec les partenaires au développement constitue un autre élément important du plan de renforcement de l’impact des interventions sur le développement. À cet égard, la Banque collabore notamment avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Département du dévelop-pement international (DfID) du Royaume-Uni, la GTZ et le Partenariat stratégique pour l’Afrique (PSA), afin de minimiser les coûts de transaction pour les PMR, de tirer parti de domaines d’expertise particulière et d'optimiser les synergies. La collaboration porte notamment sur le renforcement institutionnel, le cofinancement de projets et programmes, en particulier ceux liés aux DSRP et aux crédits à l’appui de la réduction de la pauvreté (CSRP), ainsi que l’harmonisation des mécanismes, y compris les procédures administratives. En outre, la question du soutien conjoint à la mise en œuvre des DSRP figurait en bonne place à l’ordre du jour de la réunion que le PSA et la Banque ont tenue à Tunis en janvier 2004.

Le renforcement du dialogue avec les PMR, par le biais du programme de décentralisation en cours servira à renforcer la visibilité de la Banque et l’appropriation des projets et programmes par les pays et à améliorer le suivi des opérations sur le terrain, ce qui contribuera à accroî-tre l’impact des interventions sur le développement. Ainsi qu’en ont pris note les Conseils en décembre 2004, le CSRDI permettra d’accélérer la décentralisation. Outre les 9 bureaux régionaux et nationaux existants (Égypte, Éthiopie, Gabon, Mozambique, Nigeria, Ouganda Sénégal, Tanzanie et Tunisie), 8 bureaux supplémentaires seront ouverts en 2005, suivis de 8 autres en 2006.

Sélectivité accrue dans les opérationsLa première Revue annuelle du Plan stratégique, publiée en 2004, a confirmé l’intérêt que la Banque porte à l’observation d’une plus grande sélectivité dans ses opé-rations. Les domaines d’intervention de la Banque ont été regroupés au maximum en 3 secteurs au niveau national, pour les PMR éligibles aux ressources du FAD. Tant pour les pays à faible revenu que pour les pays à revenu inter-médiaire (PRI), la sélectivité passe par l’alignement des DSP sur les DSRP et les programmes de développement nationaux.

Les principaux critères régissant les allocations aux dif-férents pays sont le revenu, la pauvreté, la situation de post-conflit et la performance. Les ressources sont axées sur les pays où le cadre général des politiques permet de renforcer l’efficacité de l’aide et où la présence de la Banque accroît l’impact de ses opérations sur le dévelop-pement. À la fin de 2004, par exemple, à travers le sys-tème d’allocation en fonction de la performance, les PMR performants ont bénéficié de 28,8 % des l’allocations de ressources, contre 4,8 % pour les PMR non performants (voir également Encadré 2.1). Certains thèmes de déve-loppement, tels que le NEPAD, l’intégration régionale, les initiatives dans le secteur de l’eau et la lutte contre le VIH/sida, sont plus efficacement traités au niveau régio-nal, mais présentent un lien manifeste avec les objectifs stratégiques de la Banque et les activités opérationnelles par pays.

Gestion axée sur les résultats La Banque a joué un rôle actif dans l’organisation de la Deuxième table ronde internationale sur la gestion axée sur les résultats en matière de développement, qui s’est tenue à Marrakech (Maroc), du 4 au 6 février 2004. La Table ronde a été organisée conjointement par la BAD et la Banque mondiale, et elle a réuni plus de 150 participants représentant 30 pays en développe-ment, 30 organismes donateurs, les 5 chefs des BMD ainsi que le premier responsable du Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE. La réunion a abouti à la signature du Protocole d’accord conjoint et des prin-cipes essentiels sur la gestion des résultats en matière de développement. La BAD a également joué un rôle actif dans l’entreprise commune CAD/OCDE-BMD de gestion axée sur les résultats, et copilote une étude sur l’harmonisation des méthodes et approches adoptées concernant les systèmes de communication financière prévus dans les DSRP des pays.

La participation de la population locale et le dialogue avec celle-ci favorisent l’appropriation des projets par les pays et, partant, un plus grand impact sur le développement.

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Conformément à la Politique de prêt du FAD-IX, le Groupe de la Banque a conçu le Cadre d’évaluation des résultats pour suivre l’impact des opérations financées par le FAD et de l’assistance des donateurs, et la mise en œuvre de cet instrument a commencé en 2004. L’autre outil de la Banque susceptible d’accroître son efficacité est le tableau de bord prospectif (TBP) qui a été conçu pour renforcer, mettre en œuvre et gérer le Plan stratégique. Le TBP devrait être mis en œuvre à la mi-2005. En 2004, la Direction a élaboré un Plan d’action pour améliorer la mise en œuvre des opérations du FAD, qui intègre les principales recommandations de l’évaluation indépen-dante des FAD-VII à IX (voir Encadré 2.2). Il concourt à la promotion d’une approche de la gestion axée sur les résultats, dont un format de DSP axé sur les résultats et une conception améliorée des projets (cadres logiques renforcés axés sur les résultats et évaluations de la qua-lité en amont) ; des études économiques et sectorielles approfondies ; une acquisition plus efficace des biens et services et un décaissement accéléré ; la formation des fonctionnaires des PMR ; le suivi et l’évaluation rétros-pective ainsi que le renforcement de la recherche et des connaissances. Le Plan d’action sera régulièrement suivi et les progrès enregistrés dans la mise en œuvre de ses activités seront consignés dans des rapports trimestriels et annuels au Conseil d’administration du Fonds. Ces mesures devraient transformer le Groupe de la Banque en une institution pleinement axée sur les résultats.

La Banque a défini, en 2004, le schéma annoté d’un Document de stratégie pays axé sur les résultats, qui sera examiné au début de 2005. Sur la base des meilleures pratiques accumulées par les institutions soeurs, ce docu-ment permet à la Banque d’aligner son programme sur les DSRP des PMR. Il comprend une matrice contrôlable, axée sur les résultats, qui peut être évaluée à la fin de son cycle. De même, en 2004, la Banque a élaboré un cadre logique renforcé axé sur les résultats, qui requiert une précision des objectifs quant au degré de l’impact sur le développement ainsi que la détermination dans la matrice du degré d’atténuation des risques et l’identifica-tion des bénéficiaires.

En ce qui concerne le suivi et l’évaluation, des problèmes majeurs se posent à mesure que la Banque progresse vers une approche de gestion axée sur les résultats au niveau de l’institution même et des pays. Comme il ressort de la récente revue du suivi et de l’évaluation, il y a lieu de remédier aux insuffisances des systèmes de mesure de la performance pour les opérations de prêt et autres

interventions de la Banque au niveau des projets, des pays et de l’institution. À cet égard, la Banque entreprendra une revue détaillée du système de supervision en 2005 et indiquera les domaines spécifiques requérant une action prioritaire.

Au cours de l’année 2004, des directives et des pro-cédures sur l’évaluation de la qualité en amont et de la qualité de la supervision ont été élaborées, outre le parachèvement de la Revue annuelle de la performance du portefeuille pour 2002-2003. Afin d’identifier les projets pouvant nécessiter un contrôle supplémentaire, la Banque a révisé sa méthodologie relative aux projets à risque. Certes la revue a montré qu’il n’y avait pas de détérioration notable du portefeuille, mais l’application de la nouvelle méthodologie s’est traduite par une aug-mentation du nombre total des projets à risque.

Le cadre CSRDI mettra à disposition sur les trois prochai-nes années (2005-2007) les ressources nécessaires pour faire évoluer la Banque vers une institution de gestion axée sur les résultats. Outre les 2,93 millions d’UC con-sacrés aux initiatives en matière d’assurance qualité sur cette période triennale, un montant de 1,02 million d’UC a également été affecté à la mise en œuvre des activités de gestion axée sur les résultats (TI et formation).

Harmonisation et alignement des actions des donateursConformément aux recommandations du Forum de haut niveau de Rome sur l’harmonisation des actions des donateurs, la Banque a élaboré en septembre 2004 le Plan d’action du Groupe de la Banque sur l’harmonisa-tion, l’alignement et la gestion axée sur les résultats. Ce Plan d’action analyse les activités opérationnelles visant à prendre en compte le programme international d’har-monisation au sein du Groupe de la Banque et dans les PMR, ainsi que la mise au point d’indicateurs appropriés pour le contrôle et l’évaluation de la mise en œuvre du programme d’action de Rome.

En novembre 2004, la Banque a également organisé, en collaboration avec la Banque mondiale, un atelier régional sur l’harmonisation, l’alignement et la gestion axée sur les résultats en matière de développement à Dar es-Salaam (Tanzanie). À cet atelier, les donateurs ont réitéré les engagements souscrits à Monterrey et à Rome, de fournir des ressources accrues et plus prévisibles en vue de la réalisation des ODM. Au nombre des autres conclusions figure l’importance accordée à l’alignement

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de l’aide au développement sur les stratégies axées sur les résultats des pays bénéficiaires en tant que base pour l’harmonisation. Par ailleurs, un consensus a été réalisé sur la nécessité pour les pays en développement partenai-res de prendre à leur compte le processus de développe-ment, y compris la coopération sud-sud et la coopération régionale, en vue de trouver des solutions aux problèmes communs de développement.

À l’échelle des pays, au nombre des activités à entre-prendre dans ce domaine figurent : l’alignement des DSP sur les priorités des PMR, telles qu’énoncées dans les DSRP, l’harmonisation de la programmation par pays avec d’autres partenaires ; la fourniture d’une assistance technique/financière aux PMR pour leur permettre de mettre au point leurs plans d’action et DSRP (par exem-ple, en Ouganda, au Mozambique, en Éthiopie) ; et la collaboration sur des questions sectorielles et théma-tiques telles que la lutte contre le VIH/sida, le NEPAD, l’eau et l’assainissement, l’agriculture, l’infrastructure et l’intégration régionale.

La Banque collabore également avec les institutions par-tenaires au développement en vue de mettre au point des indicateurs de l’état d’exécution, de suivre et de rendre compte des progrès accomplis au niveau national. Par exemple, la Banque a fait une contribution notable au Rapport de suivi mondial 2004, qui expose les politiques, actions et initiatives mises en œuvre par les pays en déve-

loppement et les pays développés pour contribuer à la réalisation des ODM.

PRIORITÉ À LA RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ

En février 2004, une nouvelle Politique de réduction de la pauvreté a été approuvée par les Conseils. La nouvelle politique est étayée par une définition plus large de la pauvreté, de meilleures pratiques en matière de réduction de la pauvreté, des approches concertées pour appuyer plus efficacement les DSRP et la réalisation des ODM, et l’orientation de toutes les activités de la Banque vers une croissance économique durable et favorable aux pauvres dans les PMR. Cette politique vise à renforcer les liens entre les DSP et les diagnostics de pauvreté, les priorités sectorielles et les indicateurs de résultats des DSRP élabo-rés par les pays eux-mêmes.

Conformément à la nouvelle Politique de réduction de la pauvreté, les nouveaux DSP élaborés en 2004 pour le Botswana, Djibouti, la Guinée équatoriale, l’Erythrée et Sao Tomé & Principe ont souligné l’importance d’un traitement précis et systématique des questions liées à la pauvreté. C’est ainsi que des questions essentielles telles que la croissance favorable aux pauvres, les stratégies de dépenses publiques, le renforcement de la qualité en amont des projets, et les programmes comportant un filet

Encadré 4.1Soutien de la Banque au Programme complémentaire d’appui à la stratégie de réduction de la pauvreté (PCASRP II) du Burkina Faso

Ce programme compte 3 volets : i) l’accélération de la crois-sance par la consolidation du cadre macro-économique et le renforcement de la compétitivité ; ii) l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base ; et iii) la promotion de la bonne gouvernance. L’objectif général du programme est de ramener l’incidence de la pauvreté dans le pays de 46 ,6% en 2003 à 41% à 2006, et en ciblant en particulier les groupes sociaux les plus vulnérables. Au nombre des principaux objectifs, on peut citer :

• la réalisation d’un taux de croissance annuel de 5,2 % en 2004, contre un taux moyen annuel de 4,2% entre 2000 et 2003, tout en contenant le taux d’inflation sous la barre des 3% en 2004, et la réduction du déficit de la balance courante de 12,2% du PIB en 2003 à 11,8 % en 2004 ;

• l’augmentation du taux d’investissement de 18,9 % du PIB en 2003 à 20,5 % en 2004 et 22 % en 2006 ;• l’augmentation du taux d’inscription scolaire, de 50/43 % (garçons/filles) en 2004 à 70/65 % (garçons/filles) en 2010 ;• l’amélioration du taux d’alphabétisation chez les garçons, de 28 % en 2004 à 40 % en 2010 ;• l’augmentation du taux de vaccination DTC3 de 65 % en 2004 à 87,5 % en 2006, et partant, l’amélioration du taux de mortalité infantile de 313 pour 100 000 naissances ; et• l’augmentation des allocations budgétaires dans les secteurs sociaux dans le cadre de la Loi de 2005 sur le budget, de 13 % pour l’éducation et de 13,2 % pour la santé (y compris le VIH/sida), conformément au Cadre de dépenses à moyen terme et au DSRP.

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de protection sociale sont traités dans les nouveaux DSP. Une attention accrue est portée à la nécessité de prendre en compte les mesures de réduction de la pauvreté et les priorités sectorielles énoncées dans les DSRP élaborés par les pays eux-mêmes, afin d’aligner les interventions de la Banque sur les aspirations et les indicateurs de résultats figurant dans les DSRP établis par les pays eux-mêmes.

Appui à la réduction de la pauvreté La Banque a appuyé le processus d’élaboration des DSRP dans les PMR dès leur institution, Dans ce domaine, plusieurs pays ont bénéficié du soutien financier de la Banque. C’est notamment le cas des prêts à l’appui de réformes, conçus pour faciliter la mise en œuvre des DSRP au Burkina Faso, en Éthiopie, au Rwanda et en Tanzanie durant l’année. Le FAD a accordé des prêts d’appui à la réduction de la pauvreté à quatre PMR, pour un montant de 147,4 millions d’UC en 2004.

En 2004, la Banque a approuvé un prêt à la Tanzanie (50 millions d’UC) afin de contribuer au financement du Programme de soutien à la réduction de la pauvreté. Elle a également accordé 21,9 millions d’UC au Rwanda pour le financement de la Phase I du Programme de soutien à la stratégie de réduction de la pauvreté (2004-2006) et 15,5 millions d’UC au Burkina Faso pour couvrir une partie du coût du Programme supplémentaire d’appui à la stratégie de réduction de la pauvreté II (PCASRP II) (voir Encadré 4.1). Un Prêt d’appui à la réduction de la pauvreté, d’un montant de 60 millions d’UC, a été accordé à l’Éthiopie pour l’aider à financer son Programme de développement durable et de réduction de la pauvreté. L’appui de la Banque au projet éthiopien fait partie d’un financement multilatéral global d’appui budgétaire pour le développe-ment, d’un montant de 261,8 millions d’UC.

En 2004, la Direction a entrepris la préparation d’un Rapport d’activité sur la réduction de la pauvreté, cou-vrant les prêts et autres interventions durant la période 2001-2003. Le rapport sera finalisé en 2005. En outre, des dispositions sont en cours pour lancer la confection des Rapports annuels sur la pauvreté en 2003 et 2004. Ces rapports ont pour objectif principal de déterminer dans quelle mesure la politique de la Banque sert de guide aux opérations de la Banque et permet de cerner les opportu-nités et les contraintes durant sa mise en œuvre.

AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT RURAL

Étant donné que la pauvreté est plus accentuée dans les zones rurales, la Banque accorde une attention particuliè-re aux activités liées à l’agriculture et au développement rural dans son portefeuille de projets et programmes. Conformément à sa Politique relative au secteur du développement agricole et rural (2000), la Banque aide les pays africains à élaborer des plans détaillés et réalis-tes pour le développement rural et la modernisation de l’agriculture. Les plans mettent l’accent sur les change-ments institutionnels, technologiques et de politiques, la sécurité alimentaire, les programmes d’organisation communautaire et la sécurité des régimes fonciers en vue de la transformation des zones rurales africaines.

En 2004, le Groupe de la Banque a approuvé des prêts et dons pour financer 26 projets dans le secteur de l’agri-culture et du développement rural des PMR, pour un montant de 274,5 millions d’UC, représentant 15,8 % du total des prêts accordés par le Groupe de la Banque dans l’année. Pour les guichets concessionnels et non concessionnels, le concours du Groupe de la Banque à l’agriculture et au développement rural s’est respective-ment élevé à 251,6 millions d’UC et 22,9 millions d’UC. Au 31 décembre 2004, le montant cumulé des prêts et dons approuvés depuis 1967 en faveur de l’agriculture et du développement rural, toutes opérations confondues, s’élevait à 6,41 milliards d’UC, soit 18,3 % du total des prêts cumulés du Groupe de la Banque.

L’investissement dans les projets et programmes de l’agriculture et du développement rural s’est essentiel-lement concentré sur la réduction de la pauvreté, la pêche et la sécurité alimentaire. Nombre de ces projets et

Le secteur de l’agriculture et du développement rural est essentiel pour l’approche stratégique de la Banque favorable aux pauvres.

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programmes avaient un caractère multinational, dont le Projet d’appui au programme de développement régional intégré du lac Tanganyika (PRODAP), le Projet de création de zones libérées durablement de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase en Afrique de l’Est et de l’Ouest (voir Encadré 4.2), la Planification et la gestion des ressources en eau dans le bassin du Nil et le Projet de promotion de la commercialisation des produits agricoles et d’intégration régionale au sein du COMESA. Les deux projets approu-vés dans ce secteur, qui avaient un caractère davantage national que multinational, sont le Projet d’appui au développement de la pêche continentale (PADEPECHE) au Mali et le Projet d’appui à l’aménagement intégré et à la gestion des lacs intérieurs (PAIGELAC) au Rwanda. Ces projets visent à renforcer les capacités nationales en matière de gestion durable des ressources halieutiques en vue de sécuriser les stocks de poissons. L’objectif général de ces projets agricoles est d’accroître la productivité agricole, tout en prenant en compte les problèmes de durabilité de l’environnement, d’améliorer les conditions de vie et le revenu des communautés rurales, de renfor-cer la sécurité alimentaire des ménages et d’améliorer la qualité des infrastructures rurales, notamment les voies de desserte et les structures d’irrigation.

Parmi les autres projets et programmes approuvés pour ce secteur figurent le Projet de renforcement des revenus agricoles et de conservation des forêts en Ouganda, la Troisième ligne de crédit et le Projet des zones vertes de Tandjieskoppe en Namibie, et le Projet d’investissement dans le secteur agricole des districts en Tanzanie. Tous ces projets sont concentrés sur la conservation et la gestion des ressources naturelles, le développement de l’industrie agro-alimentaire et l’augmentation des revenus en milieu rural. Des efforts particuliers ont été consentis dans les domaines de la diffusion d’informations sur l’agriculture, des travaux de vulgarisation et de la recherche, qui se sont traduits par une large adoption des méthodes agri-coles soucieuses de l’environnement et de la biodiversité. L’accent a également été mis sur la gestion durable des ressources naturelles, des bassins hydrographiques et des zones sensibles à la dégradation telles que les sources et les versants des montagnes, ainsi que sur la préservation des sols et la lutte contre l’érosion du sol (par exemple au Burkina Faso et en Mauritanie). Sans oublier les projets de réhabilitation de bassins adaptés aux cultures de décrue (par exemple en Mauritanie), d’aménagement de terres agricoles et de gestion de bassins fluviaux.

Encadré 4.2Création de zones libérées durablement de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase en Afrique de l’Est et de l’Ouest

Le Groupe de la Banque a approuvé, en décembre 2004, un pro-jet à l’échelle du continent visant à contrer la menace de la mou-che tsé-tsé afin d’éradiquer la «maladie du sommeil». Le Projet de création de zones libérées durablement de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase (T&T) en Afrique de l’Est et de l’Ouest, constitue la première phase d’un programme plus vaste à l’échelle du continent, coordonné par la Campagne panafricaine d’éradi-cation de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase (PATTEC).

Le programme devrait être exécuté sur une période de six ans et son objectif est d’éradiquer les T&T dans les 37 pays afri-cains touchés et, partant, de lever la contrainte pesant sur la production du bétail et la productivité humaine. Il compte qua-tre composantes interdépendantes: i) la réduction et l’éradica-tion des populations de mouches tsé-tsé, ii) le développement des ressources humaines/renforcement des capacités, iii) la gestion durable des terres, et (iv) la coordination et la gestion du programme. Le programme sera mis en œuvre de façon durable et continue, à travers une série de projets connexes

et coordonnés. La Banque et la PATTEC axent leurs efforts sur la mobilisation des ressources destinées au financement de l’exécution du programme. Le FAD accordera un prêt de 44,6 millions d’UC ainsi que 2,9 millions d’UC supplémentaires sous forme de don. Le prêt et le don couvriront 86,4 % du coût total, le solde étant financé par les pays participants et des partenaires au développement.

Le projet débarrassera 13 millions d’hectares des mouches tsé-tsé et de la trypanosomiase. Il formera aussi 600 mem-bres du personnel technique, 1 800 agents de vulgarisation, 3 600 techniciens villageois et 1 200 responsables villageois. Il permettra la hausse de la production végétale et du bétail de 19 000 tonnes pour la viande, 99 000 litres pour le lait, 7 000 tonnes pour le sorgho, et 15 336 tonnes pour divers produits agricoles dans les zones du projet. L'intérêt ne cesse de pren-dre de l’ampleur dans un certain nombre de pays infestés en vue de l’éradication du fléau, qui permettra le succès d’autres programmes, notamment les initiatives du NEPAD.

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Infrastructures ruralesSur le total des prêts et dons approuvés en 2004, le mon-tant de 675,7 millions d’UC, soit 39,0 %, a été affecté aux infrastructures, dont les projets de transport, de com-munications, d’alimentation en eau et d’assainissement ainsi que de production d’énergie. Au nombre des projets approuvés pendant l’année figuraient les routes en milieu rural (par exemple en Namibie), les structures d’irrigation (par exemple en Mauritanie) ainsi que les projets et études d’alimentation en eau et d’assainissement (par exemple au Maroc et au Nigeria). La plupart des routes, dont les projets ont été approuvés pour financement sur les ressources de la BAD et du FAD-IX en 2004, relieront les zones de production agricole aux marchés, réduiront les coûts de transport, favoriseront le commerce local et régional tout en facilitant l’accès aux services sociaux pour les populations rurales.

La Banque a également joué un rôle de premier plan dans l’Initiative pour l’alimentation en eau et d’assainissement en milieu rural (IAEAR) afin d’appuyer les projets d’eau et d’assainissement, notamment dans les zones rurales, dans le but de renforcer l’accès à l’eau salubre et à l’assai-nissement et, de ce fait, d’améliorer la santé et réduire la pauvreté. La Banque a également pris une part active à la création de la Facilité africaine de l’eau (FAE) afin de mobi-liser quelque 616 millions de dollars EU pour financer des petits projets d’investissement dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Par ailleurs, la Banque participe de façon active au Programme de l’eau du NEPAD pour la mise en valeur des ressources en eau au niveau régional (voir Initiative de l’eau ci-dessous).

La Banque est consciente que la faiblesse des services financiers représente également une contrainte majeure pour l’appui à l’agriculture et au développement rural en Afrique. C’est la raison pour laquelle elle a élaboré, en 2002, les Directives en matière de financement en milieu rural (RFPG), qui permettent aux services de la Banque et aux PMR de concevoir et mettre en œuvre des services financiers plus durables grâce à une meilleure intermé-diation financière en milieu rural. Depuis l’adoption des RFPG en 2002, la plupart des projets du portefeuille de l’agriculture et du développement rural prévoient un volet microfinance afin d’octroyer des crédits aux ména-ges en zone rurale, en particulier aux femmes, pour leur autonomisation économique.

DÉVELOPPEMENT SOCIAL

Plusieurs événements et catastrophes naturelles ont eu une incidence sur la nature de l’assistance et du financement consentis en 2004. Premièrement, il y a eu un accroissement du volume des dons destinés à appuyer le développement social, et qui ciblaient les domaines suivants : l’aide d’ur-gence aux victimes des inondations, des cyclones et des séismes ; l’appui à la lutte contre le VIH/sida ; l’éducation de base (dont l’éducation des adultes) ; et le renforcement des capacités dans les secteurs de l’éducation et de la santé. Deuxièmement, la Banque a continué de veiller à ce que les projets et programmes qu’elle finance dans ces secteurs prévoient des indicateurs vérifiables, afin de faciliter l’évalua-tion ou la mesure des résultats sur le terrain ainsi que de leur impact sur le développement. Enfin, l’appui aux initiatives régionales a récemment été au centre des préoccupations de l’institution, étant donné que certains des graves pro-blèmes de développement social qui se posent à l’Afrique aujourd’hui, notamment la lutte contre la propagation du VIH/sida, sont transfrontaliers et ne peuvent donc être trai-tés comme il convient qu’à travers des actions concertées au niveau régional.

Le rôle de catalyseur que le secteur social joue dans l’amélioration des conditions de vie des pauvres, notam-ment ceux des zones rurales, et dans l’autonomisation des femmes en milieu rural, est reconnu depuis long-temps. En finançant ce secteur en 2004, la Banque avait pour souci majeur de réduire le grand fossé qui existe entre les hommes et les femmes, en ce qui concerne l’accès aux services sociaux. Elle ciblait également les personnes précédemment défavorisées et les groupes de populations rurales difficiles à atteindre (par exemple, la

Construction du barrage de Bumbuna en Sierra Leone. Cet ouvrage alimentera en électricité une grande partie du pays et stimulera les activités touristiques.

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population nomade dans la région sahélienne du Nord de l’Afrique.).

En 2004, le Groupe de la Banque a approuvé des prêts et des dons en faveur de 29 opérations dans le secteur social, représentant un engagement de 157,1 millions d’UC, soit 9,1 % de l’ensemble des approbations de l’an-née. Sur les guichets concessionnels et non concession-nels, le concours au secteur social en 2004 s’est chiffré à 155,8 millions d’UC et 1,3 million d’UC respectivement, en baisse de 52,8%. Cumulativement, le montant des prêts du Groupe de la Banque au secteur social sur la période 1967-2004 s’est élevé à 4,06 milliards d’UC, soit 11,6 % du total des prêts.

Éducation Conformément à sa Politique en matière d’éducation, le Groupe de la Banque continue de mettre l’accent sur le soutien à l’enseignement de base et à la formation professionnelle et pour adultes. Dans le domaine de l’enseignement de base, la Banque s’emploie activement à promouvoir la réalisation des ODM en matière d’ensei-gnement primaire universel d’ici à 2015, et plus particuliè-rement, à corriger la disparité entre garçons et filles dans la scolarisation primaire. La Banque continue d’appuyer d’autres sous-secteurs de l’éducation, notamment l’ensei-gnement secondaire, la formation technique et profession-nelle. Conformément à ses Directives pour l’utilisation des approches sectorielles globales, la Banque soutiendra de plus en plus l’accélération de l’Initiative « Éducation pour tous » dans de nombreux pays, tels que le Burkina Faso, le Cameroun, le Mali, le Niger, la RDC et le Tchad.

En 2004, le Groupe de la Banque a approuvé des prêts et des dons en faveur de 9 projets et programmes d’éduca-tion pour un montant total de 39,76 millions d’UC, soit 2,3 % du total des prêts pour 2004. L’intervention dans le sous-secteur de l’éducation est guidée par les princi-paux objectifs suivants :

• Améliorer l’accès à l’enseignement de base par une meilleure gestion des écoles, par l’amélioration de la qualité des infrastructures et du cadre scolaire, ainsi que par le renforcement de la qualité des ensei-gnants, comme c’est le cas avec le Projet d’appui à l’éducation au Tchad IV (2,4 millions d’UC), le Projet d’appui institutionnel au secteur de l’éducation au Cap-Vert (1 million d’UC) et le Projet d’appui au sec-teur de l’éducation en RDC (5,2 millions d’UC) ;

• Élargir l’accès à un enseignement secondaire de

qualité, accroître les capacités d’accueil et renforcer l’équité, comme c’est le cas dans le Projet de renfor-cement de l’éducation III à Djibouti (4,6 millions d’UC) et le Projet de développement du secteur éducatif en Érythrée (13,6 millions d’UC) ; et

• Contribuer à la création de centres de développe-ment des capacités d’enseignement libre, à distance et électronique et à la connectivité des institutions partenaires à l’Université virtuelle africaine (UVA) afin d’appuyer les programmes de formation et de perfectionnement des enseignants et d’intégrer les questions de genre dans les opérations de l’UVA, comme c’est le cas avec le Projet d’appui à l’UVA (5,0 millions d’UC).

Santé Conformément à sa Politique en matière de santé, qui intègre la stratégie de lutte contre le VIH/sida et le paludisme, l’accent est mis sur l’accès aux structures de soins de santé de qualité, tant en milieu rural qu’en zone urbaine, la lutte contre les maladies transmissibles (par exemple le VIH/sida et les maladies sexuellement trans-missibles (MST), le paludisme, etc.), la valorisation des ressources humaines et le renforcement des capacités, ainsi que l’aide humanitaire d’urgence aux victimes des catastrophes naturelles. Outre les soins de santé primai-res, une place de choix est accordée à l’encadrement en matière de nutrition et de santé de base et à la fourniture de médicaments essentiels et d’équipement de base.

En 2004, le Groupe de la Banque a approuvé 13 projets et programmes dans le sous-secteur de la santé pour un montant 102,0 millions d’UC, soit 5,9 % du total des prêts consentis dans l’année. Les 13 opérations sont intégralement financées sur les ressources du FAD, dont 9 à titre de dons (44,8 millions d’UC) et 4 sous forme de prêts (57,2 millions d’UC). Dans l’ensemble, le finance-ment par la Banque de projets et programmes dans le sous-secteur de la santé représente 64,9 % du total des approbations pour le secteur social. Les interventions de la Banque dans ce sous-secteur tiennent compte d’un certain nombre d’objectifs fondamentaux :

• Financer les actions visant à prévenir la propagation et la transmission du VIH/sida et des MST parmi les réfugiés et les populations nomades, leur offrir un accès à des services préventifs et curatifs de qualité ainsi qu’un soutien psychologique pour soutenir ceux qui sont touchés par le VIH/sida, comme c’est le cas avec : i) le don multinational de 2004 approuvé

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pour le Programme sous-régional de lutte contre le VIH/sida pour les réfugiés, les populations déplacées à l’intérieur des pays et pour les communautés d’accueil dans les pays de l’Union du fleuve Mano et en Côte d’Ivoire (5 millions d’UC) ; et ii) le don multinational en faveur de l’Initiative régionale pour la prévention du VIH/sida et des MST dans les pays membres de la Commission de l’océan Indien (6 millions d’UC).

• Réduire le taux de prévalence du VIH/sida dans cer-tains pays, améliorer les services de dépistage, de conseils et de fourniture des traitements antirétro-viraux, et renforcer les compétences des femmes en matière de VIH/sida, comme c’est le cas avec le don FAD de 8,3 millions d’UC au Projet de lutte contre le VIH/sida au Mali.

• Assurer des opérations de transfusion sanguine sans risque et améliorer l’accès de la population aux traitements préventifs et curatifs en ce qui concerne les maladies transmissibles, comme c’est le cas avec le Projet de lutte contre les maladies transmissibles (VIH/sida/MST/tuberculose) à Madagascar (don FAD de 6 millions d’UC).

• Améliorer l’accès de la population à des soins de santé de qualité d’une manière générale, et pour les groupes les plus vulnérables en particulier, par le renforcement des structures de santé au niveau des districts, la prévention et la lutte contre les principales maladies et la gestion des projets, comme c’est le cas avec le prêt et le don approuvés pour le Projet de santé rurale III au Kenya (23,2 millions d’UC) ainsi que le prêt et le don au Projet d’appui au plan directeur de développement des soins de santé I dans la province orientale de la RDC (25 millions d’UC).

• Créer des zones libérées durablement de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase (T&T) dans 6 pays sub-sahariens d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. La création de ces zones vient en appui aux actions d’éradication des T&T en intégrant les techniques de réduction de lutte et d’éradication, tout en veillant à ce que les zones récupérées soient exploitables d’un point de vue économique (voir Encadré 4.2).

Dans le sous-secteur de la santé, le Groupe de la Banque s’applique à harmoniser ses opérations avec les institu-tions partenaires des Nations Unies. En 2004, elle a colla-boré avec le FNUAP et l’UNESCO pour financer le Projet d’appui au programme national de santé reproductive au Cameroun (12,1 millions d’UC, soit 88,9 % du coût total). En ce qui concerne la lutte contre les maladies transmissibles, la Banque collabore avec le FNUAP et

d’autres organismes spécialisés pour apporter un com-plément à leurs interventions.

DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVÉ

Avec un taux d’épargne faible, conjugué à la fuite des capi-taux, à l’insuffisance des investissements directs étrangers et au caractère essentiellement informel de son secteur privé, l’Afrique est confrontée à un défi redoutable pour assurer le développement de son secteur privé. Or, le développement du secteur privé est essentiel pour une réduction effective de la pauvreté et, de ce fait, constitue un volet fondamental de la Vision et du Plan stratégique de la Banque.

En décembre 2004, les Conseils ont approuvé la Stratégie de développement du secteur privé. La stratégie d’inter-vention privilégie la création des conditions et le renforce-ment des capacités (c-à-d les structures institutionnelles, humaines, juridiques et de gouvernance) nécessaires pour attirer des investissements dans le secteur privé. Pour ce faire, il faudra avant tout analyser la question du développement du secteur privé sous tous les aspects des activités de développement de la Banque, qu’il s’agisse des opérations de prêt ou hors prêt, en faveur des sec-teurs public, privé ou public/privé.

La qualité en amont, sous réserve d’une diligence rai-sonnable, caractérisera chaque opération financée par la Banque, et ces opérations seront choisies en fonc-tion de leur impact sur le développement et de leur rentabilité. Au niveau national et régional, la Banque accompagnera les efforts de coopération des secteurs public et privé pour relever ensemble les défis qui se posent aux pays et aux régions. Le nouveau CSRDI prévoit un financement de 2,8 millions d’UC pour la mise en œuvre de la Stratégie de développement du secteur privé sur la période 2005-2007, à approuver par tranche annuelle dans le cadre du processus bud-gétaire (voir Encadré 4.3).

Financements consentis par la Banque au secteur privé en 2004En 2004, la Banque a encore enregistré un grand volume d’opérations du secteur privé, s’établissant à 166,0 millions d’UC. Tous les bénéficiaires ont été les institutions privées d’intermédiation financière. Les approbations concernaient 4 lignes de crédit (LDC) pour un montant de 161,2 millions d'UC, 1 prise de participation pour un montant de 3,2

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millions d'UC et 1 don d'un montant de 1,6 million d'UC en faveur de ATMS / AMSCO. L’Afrique du Sud a bénéficié de 2 lignes de crédit de 117,1 millions d’UC, canalisés par Nedcor Ltd. Une LDC de 112,5 millions d’UC a été octroyée pour l’investissement dans des projets viables du secteur privé en Afrique australe, tandis que le Programme de franchisage d'un montant de 4,5 millions d’UC était destiné à promouvoir le franchisage en tant que stratégie d’affaires, afin d’aider les personnes défavorisées à déve-lopper des PME. Le Botswana a bénéficié, pour la première fois depuis le début des opérations de la Banque dans le domaine du secteur privé, d’une LDC ouverte au profit de la National Development Bank (NDB) pour un montant

de 34,3 millions d’UC, dont une composante sous forme d’assistance technique pour le renforcement des capacités. Le produit de la LDC doit être rétrocédé aux entreprises clientes de la NDB ainsi qu’aux entreprises de divers sec-teurs de l’économie. La quatrième LDC a été accordée à la Kenya Commercial Bank (KCB) pour un montant de 9,8 millions d’UC, dont une composante « assistance technique » pour le renforcement des capacités. Ce crédit à moyen terme doit être rétrocédé aux entreprises clientes de la KCB, dans le but de soutenir le développement des entreprises et les projets de réhabilitation susceptibles de générer d’importantes recettes en devises, principalement les PME dans divers secteurs.

Encadré 4.3 La Stratégie de développement du secteur privé

En 2004, les Conseils d’administration du Groupe de la BAD ont approuvé la nouvelle Stratégie de développement du secteur privé. Cette stratégie reconnaît le rôle essentiel que joue le secteur privé dans la promotion de la croissance économique et la réduction de la pauvreté. Les petites et moyennes entreprises, qui représentent la majorité des entreprises du secteur privé, contribuent à créer des emplois et génèrent non seulement des revenus pour les ménages, mais encore des recettes que les gou-vernements peuvent investir dans le développement social.

La stratégie a pour objectif principal de renforcer les capacités et l’efficacité du Groupe de la Banque pour lui permettre d’ap-puyer l’émergence d’un secteur privé viable dans les PMR. A cette fin, il est nécessaire d’adopter, à l’échelle de la Banque, une approche du développement du secteur privé qui passe par la fourniture d’orientations stratégiques et la détermination des responsabilités des départements de la Banque intervenant dans les secteurs privé et public. Cette stratégie est conforme aux trois piliers du Plan stratégique : l’appropriation du proces-sus de développement du secteur privé par le pays, ii) le par-tenariat avec les agences de développement et d’autres opéra-teurs économiques, et iii) la sélectivité dans le choix des secteurs d’intervention, tels que définis dans les DSP de la Banque. La stratégie identifie les domaines fondamentaux ci-après pour un développement efficace du secteur privé :

• Création d’un environnement favorable afin de promouvoir un climat d’investissement sain pour les investisseurs tant locaux qu’étrangers, en appuyant les gouvernements des PMR dans leurs efforts visant à restructurer les cadres juridique et réglementaire ; • Renforcement des systèmes financiers en aidant les PMR à élaborer des systèmes bancaires fiables pour créer, élargir et diversifier les marchés de capitaux, et à diversifier les produits financiers non bancaires tels que le crédit-bail, le franchisage,

les prêts hypothécaires et les assurances ;• Création d’une infrastructure physique et sociale compéti-tive, clé pour la promotion des partenariats public–privé (PPP), qui peut se faire en proposant des options financières plus globales, en soutenant la formation aux compétences de ges-tion des entreprises et en favorisant la formation de PPP pour la prestation de services de base ;• La promotion des échanges commerciaux par la libéralisation du commerce et, en particulier, la suppression ou la réduction des subventions et autres barrières tarifaires et non tarifaires. En outre, la Banque assistera les PMR dans leurs politiques de promotion commerciale en soutenant la capacité financière des institutions locales de financement du commerce et leur aptitude à contribuer au financement des petites et moyennes entreprises à vocation exportatrice.

Durant la période 2005-2007, la Banque, par sa politique de développement du secteur privé, s’emploiera à structurer le volume indicatif cumulé des prêts approuvés dans les propor-tions suivantes :

• Intermédiation financière 35 %• Infrastructure et partenariats public–privé (PPP) 29 %• Réforme sectorielle 24 %• Prêts directs aux entreprises privées 8 %• Campagne pour le libre accès aux marchés 3 %• Secteur social 1 %

La stratégie met l’accent sur les réformes institutionnelles et structurelles dans ce domaine, plutôt que de se limiter à consentir des prêts au secteur privé africain, dans la mesure où ceux-ci sont intégrés dans le programme opérationnel général de la Banque (par exemple, en tant que lignes de crédit dont les produits sont rétrocédés aux PME).

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Pour ce qui est de la prise de participation dans le capital d’entreprises privées, la Banque a consenti, dans le cadre multinational, un montant de 3,2 millions d’UC pour accroître sa participation dans le capital de la Société africaine de réassurance (Africa-Re), qui intervient dans le secteur de l’assurance et de la réassurance en Afrique. Cette souscription supplémentaire avait pour objectif de renforcer l’assise financière de la société.

Activités hors prêtDans le cadre des activités hors prêt, le guichet du secteur privé a pris, en 2004, une part active dans l’éla-boration des documents de stratégie pays, s’agissant tout particulièrement des questions liées au développe-ment du secteur privé. Par ailleurs, au cours de l’année, l’établissement de profils du secteur privé pour 3 pays (Algérie, Egypte et Mali) a été engagé et ce travail sera parachevé en 2005. Dans le cadre d’un partenariat entre

Encadré 4.4Mise en valeur des ressources naturelles inexploitées du Mozambique : Projet de gaz naturel - Sasol

La BAD a cofinancé le Projet de gaz naturel – SASOL au Mozambique, approuvé par le Conseil d’administration de la Banque en 2003 et devant être exécuté sur une période de 21 mois. La contribution de la Banque, sous forme de prêt, s’élève à 55,6 millions d’UC, tandis que le coût total du projet se chif-fre à 858,9 millions d’UC. Le projet prévoit la mise en valeur en amont des champs gaziers de Temane et Pande dans le nord-est du Mozambique, la construction d’une structure centrale de traitement et un gazoduc de 860 km reliant le Mozambique à l’Afrique du Sud. Le projet est conforme à l’objectif de la Banque de promouvoir le développement du secteur privé au Mozambique, en particulier en vue de la mise en valeur des vastes ressources en gaz du pays. Par ailleurs, il est compatible avec la stratégie d’intervention dans le secteur privé, qui met l’accent sur le cofinancement avec les institutions africaines de financement du développement dans les investissements nationaux et transfrontaliers.

Le projet donnera une forte impulsion économique à l’Afrique du Sud et au Mozambique et contribuera à l’intégration éco-nomique régionale et à la réalisation de certains objectifs du

NEPAD, dans les domaines où la Banque s’est vu assigner le rôle de chef de file dans le développement des infrastructures (voir Encadré 4.5). SASOL est fermement engagée à investir en Afrique du Sud pour promouvoir une croissance plus forte. La société s’est engagée dans la commercialisation du gaz naturel mozambicain, la construction de nouvelles usines chimiques, et l’expansion et/ou l’optimisation des structures de production existantes en Afrique du Sud.

Les deux pays bénéficieront des retombées économiques du projet sous forme de recettes, de création directe et indirecte d’emplois, sans compter bien d’autres avantages socioéconomi-ques. L’investissement dans le projet gazier contribue à renforcer la croissance économique dans les deux pays, mais plus particu-lièrement au Mozambique. Ce projet représente un complément important à l’infrastructure du pays, notamment sous forme de voies d’accès au gazoduc, d’infrastructure secondaire (routes conduisant aux champs gaziers, alimentation en eau potable, et déminage de la zone du projet, dont la voie de passage du gazoduc), et de développement des activités de prospection.

Pendant la durée de vie du projet, estimée à 25 ans, le Mozambique devrait engranger près de 2,1 milliards de dollars sous formes d’impôts et de redevances, ce qui devrait accroître son PIB de 10 %, selon les estimations. Le projet a également créé un fonds de développement social de 6 millions de dollars, destiné à fournir une aide au développement aux communautés vivant dans les régions du Mozambique susceptibles d’être affec-tées par l’infrastructure du projet. Le fonds sera essentiellement utilisé pour financer la construction de puits et l’alimentation des populations en eau potable, la construction de dispensaires et d’écoles, des activités agricoles et l’approvisionnement en électricité, la construction de routes pour les communautés locales. En Afrique du Sud, SASOL a également créé des fonds de développement social pour assister les communautés locales, tout en associant dans la propriété du projet des entreprises œuvrant à l’émancipation économique des Noirs.

Pose du gazoduc de SASOL au Mozambique

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les guichets des secteurs public et privé de la Banque, un programme d’appui à l’ajustement du secteur privé au Sénégal (PAASP) a également été lancé en 2004. Prochainement, ce type d’approche coordonnée sera privilégié et développé pour d’autres pays, en confor-mité avec la nouvelle Stratégie de développement du secteur privé.

La Banque a également continué d’utiliser ses ressources concessionnelles pour contribuer à l’amélioration des conditions d’exploitation des PME. Le FAD a accordé au Programme de formation et de gestion en Afrique (ATMS/AMSCO) un don de 1,6 million d’UC afin de ren-forcer les capacités de gestion des PME. Parallèlement, l’élaboration de programmes spécifiques axés sur les PME se poursuit afin d’assouplir les conditions dans lesquelles elles peuvent accéder à un financement par le biais de mécanismes efficaces destinés à amoindrir le risque qu'el-les semblent présenter aux yeux des banques locales. Le premier programme sur le «Franchisage à l’appui des groupes précédemment défavorisés de l’Afrique du Sud» a été finalisé.

La Banque a également entrepris, en coopération avec le Bureau international du travail (BIT), une évaluation du climat d’affaires pour les femmes chefs d’entreprise dans trois pays d’Afrique de l’Est (Éthiopie, Kenya et Tanzanie). Cet exercice est le premier d’une série à entreprendre par pays, afin d’aider à la conception d’instruments d’assis-tance propres à promouvoir l’esprit d’entreprise chez les femmes. Ces évaluations seront utilisées dans les profils multisectoriels de genre par pays ainsi que dans les DSRP et les DSP. L’autre initiative pour laquelle les travaux sont bien avancés est le Programme de gouvernance d’entre-prise, qui devrait déboucher sur une stratégie et un plan d’action qui orienteront les activités de la Banque dans ce domaine.

COOPÉRATION ÉCONOMIQUE ET DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL

La promotion de la coopération économique et de l’in-tégration régionale en Afrique vient appuyer l’objectif général de la Banque qui consiste à promouvoir une croissance économique durable et à réduire la pauvreté dans les PMR. L’intégration et la coopération régionales créent des marchés plus larges, améliorent la qualité de l’infrastructure, renforcent les liens entre producteurs et clients, et favorisent les économies d’échelle qui permet-

tront à l’Afrique de devenir plus compétitive sur le mar-ché international. Avec l’évolution vers le régionalisme et la mondialisation, les blocs économiques régionaux ser-vent de vecteurs de l’intégration des marchés régionaux dans le marché mondial élargi. À cet égard, la Banque continuera de jouer un rôle de premier plan dans la pro-motion de la coopération et de l’intégration régionales, notamment dans le cadre du NEPAD. Les opérations de la Banque mettent l’accent sur le renforcement des capacités institutionnelles régionales, le développement de l’infrastructure régionale, les opérations à l’appui de réformes visant à harmoniser les politiques macro-écono-miques, la libéralisation du commerce et la création des conditions propices au développement du secteur privé régional et la promotion d’un développement durable à l’échelle régionale. Le financement par la Banque de projets multinationaux contribue à la mobilisation de ressources d’investissement auprès d’autres partenaires au développement.

Collaboration avec le NEPAD et la CEALe NEPAD, qui est une initiative pilotée par les Africains pour promouvoir le développement du continent, sert de base politique et économique pour le programme de développement de chaque sous-région. Il définit égale-ment les modalités de la coopération de l’Afrique avec ses partenaires au développement et prévoit des pro-grammes de développement à vocation essentiellement régionale quant à leur orientation et leur champ d'action. La Banque s’est également vu confier le rôle de chef de file en ce qui concerne la promotion des programmes du NEPAD en matière de développement de l’infrastructure et d’élaboration des normes bancaires et financières (voir Encadré 4.5). Une Unité d’appui au NEPAD a été créée en 2003 au sein de la structure organisationnelle de la Banque en 2003. Cette unité se consacre à temps plein aux activités liées au NEPAD, oeuvre à la réalisation des idéaux du NEPAD dans les PMR et appuie le Mécanisme africain d’examen par les pairs (MAEP).

Le Mécanisme pour le financement de la préparation des projets d’infrastructure du NEPAD (MFPPI-NEPAD), qui a été approuvé par la Banque en décembre 2003, a été doté d’un fonds de démarrage de 10 millions de dollars canadiens, contribution du gouvernement du Canada. Il doit être transformé en mécanisme multi-donneurs, auquel le gouvernement du Danemark a déjà apporté une contribution de 500 000 dollars. Les Directives pour l’utilisation du MFPPI, qui ont été élaborées et commu-niquées à toutes les CER, aux organismes de développe-

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Encadré 4.5 Infrastructure, gouvernance, normes bancaires et financières – fer de lance de la mise en œuvre du NEPAD par la Banque

En novembre 2001, le Comité des chefs d’Etat et de gouver-nement chargé de la mise en œuvre du NEPAD a demandé à la Banque de jouer le rôle de chef de file et de fournir une assistance technique et des services consultatifs à l’appui de deux domaines essentiels : i) infrastructure et ii) normes bancai-res et financières. Pour accomplir la mission que le NEPAD lui a assignée, la Banque a pris les dispositions institutionnelles néces-saires, dont la création d’une Unité d’appui au NEPAD au sein de sa structure organisationnelle. En outre, les Conseils d’admi-nistration approuvent chaque année des budgets administratifs d’environ 1,5 million de dollars pour financer l’appui technique et logistique de la Banque aux activités liées au NEPAD.

Appui au développement de l’infrastructureDurant l’exercice 2004, l’accent qui a été mis sur l’infrastruc-ture visait, dans le cas des pays BAD, à soutenir et renforcer la compétitivité économique de ces pays et à les aider à gérer leurs ressources en eau dans un cadre intégré. Au nombre de ces projets figurent le Programme d’ajustement du secteur des transports au Maroc, le Projet routier en Tunisie et le Projet d’alimentation en eau et d’assainissement au Maroc. Pour ce qui est des pays FAD, l’accent a été mis sur la mise en place des infrastructures de base dans les zones rurales, comme en témoignent le Projet routier sur l’île de Zanzibar en Tanzanie, le Projet d’alimentation en eau et d’assainissement des peti-tes agglomérations en Ouganda et le Projet d’alimentation en eau et d’assainissement dans la Vallée du Rift au Kenya. L’intégration régionale et la réalisation des objectifs du NEPAD ont été soutenues par deux projets multinationaux dans le domaine de l’énergie et un projet de transport, une étude sur l’énergie et le projet de la route Kamanjab–Omakange en Namibie, qui relie le pays à l’Angola. Les partenariats public–privé ont également bénéficié d’un important soutien avec plusieurs projets, dont le Programme d’ajustement du secteur des transports au Maroc et le Projet de gestion des ressources minérales et de renforcement des capacités en Ouganda, qui devraient promouvoir un environnement propice aux investis-sements dans le secteur privé, dans les deux pays.

La Banque a adopté une approche à deux volets en ce qui con-cerne le Programme de développement de l’infrastructure du NEPAD : un plan d’action à court terme (PACT) qui sera complété par un cadre stratégique à moyen et long terme. La Banque a éla-boré le PACT en tant que première étape dans la hiérarchisation de son programme de développement des infrastructures au titre du NEPAD, en concertation avec les communautés économiques régionales (CER) et des partenaires au développement, à savoir la Banque mondiale et l’Union européenne. Le PACT a privilégié les besoins en infrastructures essentielles du continent, ainsi que

les politiques, les réglementations et les mesures institutionnelles propres à assurer l’efficacité du patrimoine en infrastructure, existant ou prévu au niveau régional. Ce dispositif a été complété par 124 projets et programmes (dont 18 pour le renforcement des capacités, 52 pour la facilitation, 36 investissements et 18 études techniques) pour un financement total de 8,13 milliards de dollars. Ces projets et programmes essentiels ont été proposés par les CER pour lancer le programme du NEPAD en matière de développement des infrastructures pour la période 2002-2007.

Au cours de la période 2002-2004, la Banque a financé 12 projets d’infrastructure physique, dont un projet pour le sec-teur privé, et 8 études pour un montant total pour le Groupe de la Banque de 520 millions de dollars, outre la mobilisation d’environ 1,6 milliard de dollars sous forme de cofinancement. Au titre de l’année 2005, la Banque prévoit le financement de 7 projets d’infrastructure physique, 1 projet de renforcement des capacités et 3 études, estimés à quelque 500 millions de dollars. Grâce au Mécanisme de financement de la préparation des projets d’infrastructure du NEPAD (avec un financement de démarrage de 10 millions de dollars canadiens fournis par le gouvernement du Canada), les PMR et les communautés régionales sont en mesure de financer des études techniques pour l’identification de projets d’infrastructure viables.

Appui à la gouvernance économique et institutionnelle Au cours de la première phase de ses activités dans le domaine de la gouvernance économique et institutionnelle, la Banque a élaboré le Cadre de mise en œuvre des normes financières et bancaires au titre de l’Initiative du NEPAD. Elle a également identifié et présenté des indicateurs et critères pour l’évaluation des normes bancaires et financières au Secrétariat du NEPAD. Il s’agissait là de sa contribution à l’élaboration des indicateurs et des normes pour le Mécanisme africain d’éxamen par les pairs (MAEP). La deuxième phase du soutien du Groupe de la Banque aux normes financières sera consacrée à la réalisation des évaluations par pays. Au cours de la troisième phase, le Groupe de la Banque aidera les pays à concevoir et mettre en œuvre des plans d’action leur permettant de remédier aux insuffisances par rapport à ces normes.

La Banque et d’autres partenaires stratégiques fournissent éga-lement des données économiques et institutionnelles de base sur les pays parties au MAEP afin de faciliter la préparation des évaluations. Pour aider les pays à se préparer aux autoé-valuations et aux évaluations techniques, la Banque participe, avec d’autres partenaires stratégiques, à des missions d’appui aux pays, organisées par le Secrétariat du MAEP. Ces missions évaluent l’indépendance du processus et des mécanismes mis

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ment d’infrastructure spécialisés ainsi qu’à tous les pays africains, ont été officiellement lancées lors de la Dixième réunion du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD, tenue à Maputo (Mozambique) en mai 2004. Le NEPAD a confié aux communautés économiques régionales (CER) le rôle de principal organe d’exécution de ses programmes dans les sous-régions respectives.

En outre, le NEPAD a demandé à la Banque de collabo-rer avec la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) dans le domaine de la gouvernance économique, en particulier dans les évaluations pays. Au titre de son assistance au MAEP, la Banque aidera les pays à élaborer des plans d’action propres à remédier aux insuffisances en matière de gouvernance économique et institutionnelle. Elle offrira également une assistance technique et un appui financier (y compris des prêts et dons à l’appui de réformes) en vue d’accompagner la mise en œuvre de plans d’action visant à améliorer la gouvernance économique et institutionnelle.

Les Conseils d’administration du Groupe de la Banque ont approuvé un budget total de 7,4 millions d’UC pour la mise en œuvre des initiatives régionales sur la période 2003-2007, qui prend en compte l’Initiative du NEPAD, l’Initiative de l’eau et le programme de lutte contre le VIH/SIDA.

Opérations multinationales approuvées en 2004En 2004, le Groupe de la Banque a continué d’accorder des prêts et dons pour financer 24 opérations visant à appuyer l’intégration régionale sur le continent, dans les secteurs prioritaires que constituent l’agriculture et

le développement rural (9 opérations), l’infrastructure (transport, communications, énergie, et alimentation en eau et assainissement – 6 opérations), le secteur social (santé, VIH/sida et éducation – 4 opérations), les opérations multisectorielles (5 opérations). Le montant total approuvé sur le guichet FAD en faveur des pro-jets/ programmes multinationaux est passé de 129,4 millions d’UC en 2003 à 217,7 millions en 2004, soit une augmentation de 68,2 %. Cette hausse traduit la demande croissante de financement de projets à vocation régionale, stimulée par les initiatives majeures de développement régional ainsi que des demandes émanant des CER.

La majorité des projets et études multinationaux de développement des infrastructures, financés au cours de l’année, s’inscrit dans le cadre défini par l’initiative du NEPAD et est conforme à ses objectifs stratégiques, tels qu’énoncés dans le Plan d’action à court terme (PACT) pour l’infrastructure. Le PACT du NEPAD, qui a été élaboré par le Groupe de la Banque, met l’accent sur l’intégration et l’interconnexion des réseaux africains d’infrastructure, afin de renforcer la compétitivité du continent sur le mar-ché mondial. À cet effet, la priorité a été accordée aux projets et programmes conçus pour le développement de corridors internationaux de transport reliant les pays aux ports maritimes. L’objectif de ces projets et programmes est de promouvoir le transport intégré et de réduire les coûts pour les pays sans littoral. Il s’agit notamment :

• du projet multinational visant à relier, par route, Addis-Abeba et le Sud de l’Éthiopie au port de Mombasa, par la construction d’une partie du tronçon routier Isiolo–Moyale. L’objectif est d’ac-

en place par les pays pour les autoévaluations et la prépa-ration des programmes d’action préliminaires. Elles évaluent également la participation proposée des parties prenantes, sur laquelle elles donnent des avis.

Au titre de l’appui institutionnel au MAEP, la Banque finance également un poste d’expert en gouvernance institutionnelle au sein du Secrétariat du MAEP. Elle a également apporté une contribution de 100 000 dollars au financement des évalua-tions par pays entreprises par le MAEP. En outre, le Groupe de

la Banque fera intervenir l’Association des Banques centrales africaines dans les évaluations techniques de la conformité aux normes bancaires et financières, au titre de ses actions visant à renforcer l’appropriation par les parties prenantes. À cet égard, la Banque a organisé un atelier à Johannesburg, du 29 novembre au 1er décembre 2004, sur le «Cadre pour la mise en œuvre des normes de fonds propres et la bonne gouvernance institutionnelle dans les banques africaines », avec l’assistance d’experts de la Réserve fédérale de New York et de l’Institut de stabilité financière.

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croître les échanges commerciaux entre le Kenya et l’Éthiopie et les flux entre la région Est et la Corne de l’Afrique afin d’appuyer le développement socioé-conomique de la région (prêt FAD d’un montant de 33,6 millions d’UC ; don FAD d’un montant de 2,55 millions d’UC) ; et

• de l’étude de faisabilité du projet de construction du chemin de fer Isaka–Kigali, qui vise à désenclaver le Rwanda et à promouvoir les échanges commerciaux (don FAD d’un montant de 1,66 million d’UC).

L’amélioration des systèmes de distribution de l’énergie électrique dans le cadre d’une approche régionale cons-titue, pour le Groupe de la Banque, un autre domaine de priorité en matière d’intégration régionale. En 2004, les approbations au titre de programmes multinationaux d’électricité comprenaient :

• l’interconnexion de réseaux électriques nationaux, tels que le Projet d’interconnexion électrique Éthiopie–Djibouti (prêt FAD d’un montant de 38,5 millions d’UC), qui concourt à promouvoir le développement de pools d’énergie, pour permettre aux pays de béné-ficier d’économies d’échelle et de réduire les coûts d’importation d’hydrocarbures ; et

• la promotion de la commercialisation de l’énergie au plan régional, par la création d’un environnement propice ainsi que la planification et le développement coordonnés de projets de production et de transport d’énergie ainsi que d’interconnexion de réseaux élec-triques, tels que l’étude relative au Programme de commercialisation de l’énergie électrique du Nil oriental (ENTRO) (don FAD d’un montant de 2,6 millions d’UC).

Les projets et programmes multinationaux dans le domai-ne de l’agriculture et du développement rural en 2004 ont porté sur :

• la préservation des ressources agricoles régionales, le développement de la pêche, et la protection de l’environnement, par exemple le Projet d’appui au programme de développement intégré des ressources naturelles du lac Tanganyika (PRODAP) (Prêt FAD d’un montant de 20 millions d’UC) ;

• le renforcement de la sécurité alimentaire, notam-ment dans le cadre de l’étude sur l’irrigation et le drainage du Nil oriental (don FAD d’un montant de 1,8 million d’UC) ;

• l’amélioration des informations relatives à la commer-cialisation des produits agricoles et des opportunités

agro-industrielles, notamment le projet de promotion de la commercialisation des produits agricoles et d’intégration régionale du COMESA (don FAD d’un montant de 3,74 millions d’UC); et

• le renforcement des capacités en matière de gestion intégrée des ressources en eau, notamment la gestion intégrée des plantes aquatiques envahissantes en Afrique de l’Ouest (prêt FAD de 10,2 millions d’UC ; don FAD de 2 millions d’UC), qui couvre 8 pays.

La Banque a continué d’appuyer les initiatives sociales sous-régionales. Dans le sous-secteur de la santé, la Banque a pris une part accrue à la lutte contre le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles (MST), notamment dans le cadre de l’Initiative régionale de prévention du VIH/sida/MST dans les pays membres de la Commission de l’océan Indien (don FAD d’un montant de 6 millions d’UC) et du Programme de lutte contre le VIH/sida dans les pays membres de l’Union du Bassin du fleuve Mano et en Côte d’Ivoire (5 millions d’UC). Il convient de noter également le projet de création de zones durablement libérées de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase (T&T) dans 6 pays afin d’aider à éra-diquer la « maladie du sommeil » (voir Encadré 4.2). Ce programme, dans sa conception, est censé s’étendre à l’échelle continentale, à terme (prêt FAD d’un montant de 44,6 millions d’UC ; don FAD d’un montant de 2,94 millions d’UC).

Dans le sous-secteur de l’éducation, une approbation a été donnée en faveur du renforcement des capacités de l’Université virtuelle africaine (UVA) et de ses institutions partenaires, afin de créer et de gérer des centres d’ensei-gnement libre à distance et électronique (ODeL). Par le biais de ce programme, la Banque réalise son objectif qui consiste à contribuer à renforcer les capacités humaines par l’éducation des adultes. À cet effet, une autre com-posante de ce projet a pour objectif de contribuer à l’éla-boration de programmes de formation des enseignants (don FAD d’un montant de 5 millions d’UC).

Un autre rôle fondamental que peuvent jouer la coo-pération et l’intégration régionales dans le programme général de développement consiste à appuyer les efforts de paix et à créer un climat propice à la crois-sance économique, au développement social, et à l’investissement national et international. En 2004, le Conseil du FAD a approuvé un montant de 10 millions d’UC destiné à financer le Programme d’appui à la Communauté économique des États de l’Afrique de

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l’Ouest (CEDEAO) pour la paix et le développement. Ce programme vise à renforcer les capacités institu-tionnelles de la CEDEAO et de la société civile dans les pays touchés par les conflits et à contribuer à la coordination et à la mise en œuvre des mesures de prévention des conflits.

En 2004, la Banque a apporté un appui financier aux opérations de renforcement des capacités dans les CER, aux organisations de bassins fluviaux et autres associations sectorielles régionales ainsi qu’aux pays participant aux initiatives régionales. Il s’agit de l’appui aux CER, notamment l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG), dans le cadre du projet d’appui institutionnel à l’ALG (don FAD d’un montant de 1,6 million d’UC) ; du projet d’appui institutionnel au Secrétariat général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) (don FAD d’un montant de 2,6 mil-lions d’UC) ; du renforcement de l’assise financière de la Société africaine de réassurance (Africa-Re), par la participation à sa Troisième augmentation du capital (prêt BAD d’un montant de 3,2 millions d’UC) ; et du renforcement des capacités statistiques des PMR dans le cadre du Programme de comparaison internationale (PCI) pour l’Afrique (don FAD d'un montant de 14,8 millions d'UC). La Banque a également entrepris la préparation d’un document de stratégie d’assistance régionale (DSAR) pour la sous-région de la SADC, afin de mieux cibler son assistance multinationale.

INITIATIVES DANS LE SECTEUR DE L’EAU

Le développement des ressources en eau de l’Afrique est devenu l’un des principaux objectifs des efforts de développement de la Banque sur le continent. Estimées à environ 5 400 milliards de m3 par an, les ressources en eau renouvelables du continent sont considérées comme abondantes. Ces ressources en eau se caractérisent par une extrême variabilité dans l’espace et dans le temps, le paysage africain étant dominé par plus de 60 bassins d’eau transfrontaliers. Cependant, le niveau d’exploita-tion de ces ressources est faible, avec seulement près de 3 % du volume total exploités de manière rationnelle. Par conséquent, l’Afrique est confrontée au redoutable défi de la mise en valeur significative de ses ressources en eau afin d’assurer une croissance économique et un bien-être social durables.

Le coût social de l’exploitation peu rationnelle des res-sources en eau de l’Afrique est bien établi. Actuellement, près de 300 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’eau potable, et environ 313 millions, à l’assai-nissement. Si la majorité des populations africaines vit dans les zones rurales (62 %), l’accès est des plus bas en milieu rural, se situant à environ 47 % pour l’eau, et 45 % pour l’assainissement. Le faible accès à l’eau salubre et à l'hygiène constitue la principale cause de plusieurs maladies qui affectent l’Afrique, et explique les taux élevés de mortalité infantile et maternelle dans

TABLEAU 4.1 :Récapitulatif des principales initiatives dans le secteur de l’eau appuyées par la Banque

Initiative

Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural

Facilité africaine de l’eau

Programme du NEPAD pour l’eau et l’assainissement

Principaux objectifs

Contribuer à faire reculer la pauvreté en fournissant aux communautés rurales en Afrique un accès amélioré et durable aux services d’alimentation en eau et d’assainissement ; objectif de 80 % d’accès d’ici à 2015.

Réduire la pauvreté et promouvoir le développement durable en Afrique par le renforcement de la capacité d’accès de l’Afrique aux sources de finance-ment existantes et futures de l’eau, ainsi que par l’amélioration de l’effica-cité de l’exploitation de ces sources

Mobilisation de la volonté politique et des actions pour la mise en oeuvre des réformes politiques et institutionnel-les ; stratégie de base pour la gestion des ressources en eau transfrontalières.

Centre d’intérêt de l’activité

Privilégie la mise en place des infras-tructures appropriées d’alimentation en eau et d’assainissement et le plai-doyer. Le second niveau de priorité est la réforme du secteur de l’AEAR et le renforcement des capacités.

Vise principalement à mettre en place/renforcer le cadre général et institutionnel pour l’eau. Le deuxième domaine est un programme d’inves-tissement physique limité et de petite taille /d'opérations pilotes novatrices.

Appuie la gestion des eaux transfron-talières en vue de promouvoir l’inté-gration régionale.

Lien logique

Complète les activités de facilitation de la FAE en matière d’élaboration de politiques, de réformes institutionnel-les, de renforcement des capacités, de promotion de la participation des parties prenantes, en particulier dans les pays qui ont des politiques laissant à désirer et des institutions faibles.

Appui au renforcement des capacités et pilotage des investissements nova-teurs. Constitue, par conséquent, un appui en amont pour l’investissement au titre de l’IAEAR et du NEPAD.

Complète les autres initiatives, dont l’IAEAR, notamment en répondant aux besoins régionaux d’investissement.

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nombre de PMR. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 50 % de l’ensemble des Africains souffrent d’une des 6 maladies d’origine hydrique.

C’est face à l’ampleur de ces défis que la Vision africaine de l’eau pour 2025 et le Cadre d’action y afférent ont été présentés au deuxième Forum mondial de l’eau, tenu en 2000. Un consensus s’est dégagé au Forum autour de la nécessité d’une approche transfrontalière comportant une stratégie de gestion intégrée des cours d’eau, pour parer aux menaces qui pèsent sur la durabilité de l’eau et accroître sensiblement l’accès des populations rurales à l’eau salubre et à un assainissement adéquat conformé-ment aux ODM. La réalisation de cet objectif nécessitera des ressources considérables, ainsi qu’une collaboration totale et un engagement soutenu de la communauté internationale des donateurs, des PMR, des ONG et des partenaires bilatéraux.

Initiatives du Groupe de la Banque dans le secteur de l’eau Le Groupe de la Banque a accumulé une vaste expérience de plus de 37 années en matière de gestion des ressour-ces en eau en Afrique. En 2000, elle a mis au point une Politique de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), qui fait fond sur son engagement soutenu et sa longue expérience dans ce domaine. Le principal enseignement tiré est la nécessité d’élaborer un cadre stratégique global et intégré pour tirer le maximum d’avantages de la ges-

tion durable des ressources en eau en vue de promouvoir la réduction de la pauvreté et la croissance économique. Le principe de la GIRE repose sur la reconnaissance du fait que l’eau a une valeur écologique, sociale et éco-nomique, et que la gestion de l’eau doit être optimisée dans ces systèmes. La Banque a pris une part active dans la promotion d’un nombre d’instruments d’intervention majeurs qui guident l’Initiative de la Banque dans le secteur de l’eau, à savoir le Programme du NEPAD en matière d’approvisionnement en eau et d’assainissement, l’Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural (IAEAR), et la Facilité africaine de l’eau (FAE). Les traits saillants de ces trois principales initiatives sont présentés au tableau 4.1 ci-dessous.

Initiative pour l’alimentation en eau et l’assainissement en milieu rural (IAEAR) L’initiative pour l’alimentation en eau et l’assainisse-ment en milieu rural (IAEAR) a été mise au point par la Banque, en réponse au défi que constituent l’appui à la réalisation des ODM liés à l’eau et les objectifs de la Vision africaine de l’eau, ainsi que pour faire face au problème de l’accès limité aux services d’alimentation en eau et d’assainissement dans les zones rurales en Afrique. L’objectif général de l’IAEAR est la réduction de la pauvreté grâce à la fourniture de l’eau potable et des services d’assainissement de base à 80 % des popula-tions rurales en Afrique d’ici 2015, avec une couverture éventuelle de 100 % à l’horizon 2025, comme énoncé

Le réservoir de Sidi Yacoub est destiné à alimenter en eau la ville de Ech Cheliff en Algérie.

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dans les ODM. La réalisation de ces objectifs nécessitera des ressources financières considérables. Pour atteindre l’objectif de 80 % d’accès à l’eau salubre et à l’as-sainissement d’ici 2015, il faudra des investissements cumulés estimés à environ 14,2 milliards de dollars. Ces ressources devront être mobilisées auprès des sources internationales pour couvrir approximativement 80 % de l’ensemble des besoins (30 % par le biais de la reconstitution des ressources du FAD et 50 % auprès d’autres donateurs bilatéraux et multilatéraux). Le reste, soit 20 %, sera financé par les ressources des Etats (15 %) et des bénéficiaires (5 %).

Pour le moment, la Banque, avec le concours des auto-rités françaises, s’attelle aux préparatifs de la « première Conférence internationale des donateurs » prévue pour le 1er avril 2005 à Paris. La Banque a effectué plusieurs missions dans les principaux pays donateurs pour recher-cher un soutien et préparer le terrain pour la conférence, dont le thème est « Atteindre l’objectif du millénaire pour l’eau et l’assainissement en Afrique rurale ».

Facilité africaine de l’eau (FAE)La Facilité africaine de l’eau (FAE) est pilotée par le Conseil des ministres africains de l’eau (AMCOW) et vise à opérationnaliser la Vision africaine de l’eau et le Cadre d’action. La FAE a pour but d’œuvrer en faveur de l’ins-tauration d’un cadre propice et de renforcer la gestion des ressources en eau de manière à attirer les investis-sements massifs nécessaires pour atteindre les objectifs régionaux. La FAE vise à mobiliser environ 615,7 millions de dollars, dont quelque 2,5 millions seront alloués à son organisation et administration, 170 millions aux activités de facilitation, et 434 millions aux investissements phy-siques. Un programme d’action indicatif à moyen terme pour la période 2005-2009 a été élaboré afin d’encadrer cet effort. À ce jour, un nombre de donateurs ont fait des contributions et des promesses de contribution en faveur de la FAE :

• le Canada a approuvé un montant total de 20 mil-lions de dollars canadiens, dont 10 millions ont déjà été décaissés ;

• la Commission européenne a approuvé une contribu-tion totale de 20 millions d’euros au titre de la Facilité de l’eau UE/ACP sur environ 2 ans, et a indiqué sa dis-ponibilité à apporter une contribution supplémentaire aussitôt après ;

• la France a approuvé 12 millions d’euros sur 5 années ;• la Norvège a indiqué son intention de verser une

contribution de 1,5 million d’euros par an sur une période de 3 ans (cela fait actuellement l’objet d’un document soumis pour approbation) ;

• la Suède, le Danemark et l’Autriche ont donné des signaux positifs quant à leur intention de contribuer, mais aucune approbation n’a encore été enregistrée ;

• le Japon a fait part de son intention d’apporter une contribution sur son fonds spécial administré par la Banque.

La Facilité a été créée sous forme de Fonds spécial de l’eau, administré par la Banque. La Banque s’at-telle à préparer les documents opérationnels, dont les manuels des opérations, le programme de travail, le plan de dotation en effectifs, les règlements, et les modèles d’accords-cadres pour les contributions des donateurs. Les acquisitions et les décaissements se feront selon une procédure accélérée, conformément aux règlements de la Banque.

Programme de gestion des ressources en eau du NEPAD À l’échelle continentale, le NEPAD constitue le cadre de référence pour l’orientation des actions de mise en valeur des ressources en eau en vue d’atteindre l’objec-tif stratégique consistant à assurer la sécurité d'appro-visionnement en eau sur tout le continent. La Banque a été désignée comme chef de file en vue d’aider le NEPAD à mettre en œuvre son programme de dévelop-pement des infrastructures dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, dans l’optique de renforcer l’inté-gration régionale. À cet effet, il a été préparé un Plan d’action à court terme (PACT) pour la mise en oeuvre des activités prioritaires sur une période de 5 ans. Le programme du PACT prévoit l’élaboration de politiques nationales de gestion intégrée des ressources en eau (GIRE), l’atténuation des effets des inondations et des sécheresses, la satisfaction des besoins fondamentaux en eau et la gestion des ressources en eau trans-frontalières. La mise en œuvre du PACT a focalisé les interventions sur 7 bassins fluviaux : les fleuves Niger et Sénégal en Afrique de l’Ouest ; le fleuve Congo et le lac Tchad en Afrique centrale ; le Nil en Afrique de l’Est, et les fleuves Zambèze et Okavango en Afrique australe. La Banque apporte en outre un concours au NEPAD en vue de l’élaboration du Cadre stratégique de moyen à long terme (CSMLT) pour le Programme de développement de l’infrastructure de l’eau et de l’assainissement.

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Encadré 4.6 La première Semaine de l’eau organisée par le Groupe de la Banque : « Bâtir des partenariats pour l’eau en Afrique »

Le Groupe de la Banque africaine de développement a organisé, à Tunis, sa première Semaine de l’eau, du 1er au 3 juillet 2004. Cet événement a témoigné de l’engagement soutenu de la Banque en faveur de ce secteur vital, dans ses efforts visant à réaliser l’ODM consistant à fournir à 80 % de la population l’accès à l’eau salubre et à un assainisse-ment adéquat d’ici 2015, avec une couverture de 100 % à l’horizon 2025. La réalisation de progrès dans ce secteur est inextricablement liée à celle des deux objectifs fondamen-taux de la Banque, à savoir la réduction de la pauvreté et la croissance économique durable, et aura un effet synergique sur un ensemble de secteurs, tels que la santé, l’éducation, l’énergie, l’agriculture et l’environnement.

Afin de relever les redoutables défis qui se posent dans les domaines de la gestion et de la valorisation des ressources en eau en Afrique, la BAD a lancé des activités dans le secteur de l’eau, dont les plus importantes sont l’Initiative pour l’alimen-tation en eau et l’assainissement en milieu rural, la Facilité africaine de l’eau et le Programme du NEPAD en matière d’eau et d’assainissement. La Semaine de l’eau a offert aux services de la Banque et aux différentes parties prenantes un cadre pour l’échange d'idées, d'expériences et de bonnes pratiques sur le programme de l’eau.

L’événement a enregistré la participation de 422 délégués venus de 60 pays, dont 17 ministres africains en charge du développement des ressources en eau. Ces participants étaient des fonctionnaires provenant d’organismes publics, des professionnels du secteur de l’eau exerçant dans des ONG, des universités et institutions de recherche, des organisations de bassins fluviaux, des organismes privés et publics. Y ont également pris part les organisations interna-tionales intervenant dans le secteur, à savoir l’OMS, l’UNICEF, le Programme des Nations Unies pour les établissements humains, l’Institut international de gestion de l’eau, le Partenariat mondial sur l’eau et les donateurs multilatéraux et bilatéraux. Le thème retenu était « Bâtir des partenariats pour l’eau en Afrique ». La Semaine de l’eau visait à engager les parties prenantes du secteur de l’eau en Afrique à forger des partenariats autour des principales initiatives de la Banque, ainsi qu’à mobiliser un large soutien en vue d’une action concertée afin de promouvoir la gestion et le développement durables des ressources en eau en Afrique.

Le moment fort de la séance d’ouverture, marqué également par l’allocution du Président de la Banque, a été le lancement de l’IAEAR et de la FAE, deux initiatives majeures dans le

secteur de l’eau pour lesquelles le Groupe de la Banque joue le rôle de chef de file. Ce lancement a été suivi du discours liminaire prononcé par M. Bill Cosgrove, Président du Conseil mondial de l’eau. Le reste de la journée a été consacré à des présentations et des discussions portant sur les voies et moyens de réaliser les ODM en Afrique, ainsi que sur les défis posés par la sécurité de l’approvisionnement en eau, et sur les solutions à leur apporter par rapport aux Plans d’action du NEPAD pour le développement de l’infrastructure.

La deuxième journée a été marquée par une série de séances techniques parallèles visant à offrir un forum pour un examen approfondi des trois principales composantes du programme de la Semaine de l’eau : Alimentation en eau et assainisse-ment ; Financement des initiatives dans le secteur de l’eau ; et mise en valeur des ressources en eau. La dernière journée a été consacrée aux rapports d’avancement sur les principaux programmes mondiaux et africains relatifs à l'eau, notam-ment : le Programme mondial d’évaluation des ressources en eau (WWAP), le rapport sur le développement des ressources en eau en Afrique, et les conclusions de la conférence de la Commission sur le développement durable (CSD) et ses implications pour l’Afrique. Un aperçu des préparatifs du quatrième Forum mondial de l’eau a été donné durant cette séance.

Les débats ont débouché sur un certain nombre de conclu-sions :

• Nécessité d’obtenir l’engagement et la volonté politique des gouvernements ou des organismes spécialisés des gou-vernements dans le cadre de l’élaboration du programme mondial d’évaluation des ressources en eau (WWAP);• Nécessité d’une participation accrue des ONG et OSC aux prochaines semaines de l’eau ;• Inscription du rôle que doit jouer la recherche appliquée, et des thèmes connexes à l’ordre du jour des prochaines semaines de l’eau ;• Principal défi du secteur de l’eau : comment combler le déficit entre les ressources dites « disponibles » et la fourni-ture complète des services sur le terrain.

Outre les ressources de la BAD, les gouvernements des Pays-Bas, de la Norvège, du Canada ainsi que le Programme des Nations Unies pour l'établissements humains et le Programme eau et assainissement de la Banque mondiale ont apporté une contribution financière à l’organisation de l’événement.

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Programme de partenariat dans le domaine de l’eauLe Programme de partenariat dans le domaine de l’eau a été créé avec le concours du gouvernement néerlan-dais pour promouvoir les principes et les pratiques de gestion intégrée des ressources en eau dans les PMR et pour appuyer la mise en œuvre de la politique de GIRE en Afrique. L’exécution du programme, qui s’étale sur trois ans, a débuté en 2003 avec un don de 5 millions de dollars. Le don est utilisé pour : i) renforcer les capacités opérationnelles de la Banque, ii) renforcer la prise de conscience et les capacités dans les PMR, iii) développer l’information et sensibiliser le public à la question de l’eau, et iv) permettre de prendre part à des partenariats ainsi qu’aux échanges des meilleures pratiques et d’expé-rience dans les PMR. Le Canada a accepté de financer le programme de partenariat dans le domaine de l’eau en mettant à disposition 5 millions de dollars canadiens sur trois ans, à compter de 2004.

Le programme a permis à la Banque d’élaborer la Facilité africaine de l’eau ainsi que le cadre de mise en œuvre du programme de la phase pilote de l’IAEAR. Il a appuyé les campagnes régionales et internationales de sensibilisa-tion et a permis à la Banque de participer au programme de coopération en matière d’utilisation de l’eau dans l’agriculture, avec la Banque mondiale, la FAO, le FIDA et l’IAEAR dans le cadre du NEPAD.

Coordination des actions et partenariats La Banque jouera le rôle de chef de file dans la mise en oeuvre de l’IAEAR, en coordonnant les actions des donateurs et autres partenaires autour d’un programme commun, en assurant une réponse synchronisée dans le relèvement des défis, et en encourageant une approche harmonisée par rapport à la mise en œuvre des program-mes. La Banque établira un Comité de coordination de l’eau afin d’assurer les fonctions de secrétariat pour la mise en oeuvre des différentes initiatives.

La coordination au niveau national sera assurée en pre-mier lieu à travers les DSRP. Les mécanismes d’élaboration des DSRP appellent le passage en revue des programmes pays des différentes institutions, gouvernements, dona-teurs, des BMD et des ONG, de même que des possibili-tés d’intégration dans le plan global de GIRE du pays. La coordination des opérations de la Banque sera assurée dans le cadre des DSP et des documents de stratégie d’assistance régionale, où les engagements de l’institu-tion en faveur des programmes nationaux et régionaux sont déterminés.

L’avènement de l’AMCOW, couplé à sa participation à la FAE, constitue une opportunité à saisir pour que tous les programmes devant être appuyés par l’IAEAR, le Programme de l’eau du NEPAD et la FAE s’inscrivent dans les programmes nationaux et régionaux des PMR, à côté de l’appui des programmes de la communauté des donateurs. La Banque a, en collaboration avec d’autres partenaires régionaux et internationaux, pris une part active aux conférences régionales et interna-tionales telles que le Sommet mondial sur le dévelop-pement durable (SMDD), le Forum mondial de l’eau et le Panel mondial sur le financement de l’infrastructure dans le secteur de l’eau. Par ailleurs, Le Groupe des Nations Unies pour l’eau en Afrique aura à jouer un rôle important de coordination entre les agences des Nations Unies, d’une part, et avec d’autres parties prenantes, d’autre part.

L’engagement du Groupe de la Banque par rapport aux initiatives dans le secteur de l’eau et l’importance que l’institution, ainsi que ses partenaires au développement et ses PMR y attachent, ont été clairement mises en évi-dence par la première Semaine de l’eau de la BAD, tenue à Tunis en juillet 2004 (voir Encadré 4.6). La Semaine de l’eau visait à engager les parties prenantes et les parte-naires dans le secteur de l’eau en Afrique, à consolider les partenariats existants et à en créer de nouveaux, ainsi qu’à mobiliser un large soutien auprès des parties prenantes et de la communauté internationale dans son ensemble, afin d’accélérer le développement et la gestion des ressources en eau en Afrique. C’est pendant la semaine de l’eau qu’ont été officiellement lancées l’IAEAR et la FAE.

BONNE GOUVERNANCE

Si la Banque a pour mission première de contribuer au développement économique et au progrès social des PMR, elle n’en est pas moins consciente qu’elle ne saurait atteindre ses objectifs sans l’institutionnalisation de la bonne gouvernance à travers le continent. Pour faire reculer la pauvreté et accélérer la croissance en l’inscrivant dans la durée, la Banque doit faire prospérer la bonne gouvernance en son sein et dans les pays où elle intervient. C’est dans cette optique qu’elle a amorcé, en 1995, un processus évolutif de réforme interne visant à maximiser à la fois la transparence de ses opérations et leur impact sur le développement. La Politique de diffu-sion de l’information est conforme à cette approche.

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Au fil des ans, la Banque a également affiné son appro-che des questions de gouvernance dans les PMR. Parmi ces questions, celles qui revêtent un intérêt particulier comprennent les suivantes :

• Veiller à l’obligation de rendre des comptes de la part des organismes et des responsables publics à travers des processus transparents et formels d’établissement de rapports ;

• Favoriser la transparence, budgétaire notamment, à tous les niveaux de l’État et de l’administration publi-que ;

• Lutter contre la corruption ; • Encourager une plus grande participation et liberté

d’expression et d’association afin de permettre aux bénéficiaires des programmes publics de participer efficacement à la détermination et à la satisfaction de leurs besoins ;

• Faire régner une justice objective et efficiente ; et • Accroître l’efficience dans les institutions publiques et

privées en renforçant les capacités techniques et de gestion.

Pour donner une traduction opérationnelle à son pro-gramme d’action en matière de bonne gouvernance, la Banque est guidée par les capacités institutionnelles du ¨PMR concerné et sa situation sociale et politique. L’objectif dans chaque cas étant de contribuer à l’ins-tauration d’un environnement propice, compte tenu de tous les facteurs économiques et non économiques, des effets de la mauvaise gouvernance sur les performances au plan du développement, de l’impératif pour le pays de s’approprier les programmes et politiques de développe-ment, et de l’attachement à un partenariat efficace entre les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile et la communauté internationale de développement dans la mise en œuvre d’initiatives et d’actions dans le domaine de la gouvernance.

La Politique en matière de bonne gouvernance de la Banque et ses Directives de mise en œuvre, adoptées par le Conseil en 1999 et 2001 respectivement, orientent toutes les interventions de la Banque visant à s’attaquer aux problèmes auxquels les PMR font face. La Banque reconnaît la complexité de la notion de gouvernance et le caractère intimement lié de ses différentes composantes. Sur cette toile de fond, la Banque est également cons-ciente de la nécessité d’une approche plus différenciée entre les pays. La bonne gouvernance demeure un des principaux critères d’allocation de ressources du FAD

fondée sur la performance, étant entendu que les pays mieux notés au plan de la gouvernance se voient attri-buer davantage de ressources.

Dans le contexte des opérations de la Banque, la bonne gouvernance relève de la catégorie « multisectorielle », au même titre que la gestion du secteur public (y compris les programmes d’ajustement structurel et les opérations d’allégement de la dette), le développement du secteur privé, la lutte contre la corruption, l’appui institutionnel, l’appui à la balance des paiements, etc. En 2004, les approbations en faveur des opérations multisectoriel-les se sont élevées à 450 millions d’UC, soit 26 % de l’ensemble des approbations. Sur ce total, il y a eu 12 programmes et projets liés à la gouvernance pour un montant de 93,7 millions d’UC, soit 20,8 % du total des approbations pour le multisecteur.

Au cours de l’année, la Banque a mené dans le sous-secteur de la gouvernance, d’autres activités centrées sur les aspects suivants : préparation et révision de politiques et directives opérationnelles ; études économiques et sectorielles et autres activités d’appui aux opérations ; participation à des ateliers de formation, séminaires et conférences ; et autres activités réalisées en collaboration avec des partenaires.

Politiques, directives et études du Groupe de la Banque relatives à la bonne gouvernanceEn mars 2004, le Conseil a approuvé les Directives pour la prévention et la lutte contre la fraude et la corruption dans les opérations de la Banque. Ce document identifie les domaines dans lesquels la corruption peut survenir et la manière dont elle peut se produire dans les opérations de la Banque, et définit des normes et des procédures quant à la manière dont le personnel de la Banque et les employés en chargé des activités appuyées par celle-ci devraient réagir face à des cas de corruption et de fraude. Entamé en 2003, le travail concernant les Directives pour les prêts à l’appui de réformes en matière de gouver-nance (PARG) a été achevé et le document approuvé par le Conseil en avril 2004. Ces directives consolident la prise en compte de la gouvernance dans les opérations, et guident l’identification, la préparation et l’évaluation des PARG conformément au processus normal de revue du Groupe de la Banque, et le suivi de leur exécution en partenariat avec le PMR bénéficiaire.

Dans le cadre du processus de mise en œuvre des pra-tiques en matière de bonne gouvernance, la Conseil

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d’administration de la Banque a approuvé en 2000 les Principes directeurs pour l’analyse et la gestion finan-cières des projets. En 2004, la revue et la mise à jour de ce document ont commencé. Une fois ce travail achevé, le document deviendra un outil essentiel qui améliorera l’efficience des activités tendant à renforcer la contribu-tion de la Banque aux efforts de lutte contre la pauvreté déployés par les PMR.

En 2004, trois études ont été lancées sur les thèmes suivants : Renforcement de l’efficacité dans l’adminis-tration douanière, Prestation de services au niveau local et résultats favorables aux pauvres, et Renforcement des capacités pour la bonne gouvernance. On s’attend à ce que les résultats de ces études viennent éclairer la pro-grammation de la Banque et ses activités opérationnelles. Le travail se poursuit également sur un document de con-ception relatif à la décentralisation, qui vise les objectifs suivants : i) définir les modalités et une stratégie pour le travail de programmation dans le domaine de la décen-tralisation et des administrations locales et ii) renforcer l’efficience des institutions publiques décentralisées et locales favorables aux pauvres, et leur aptitude à assurer des services de base.

De même, dans le cadre de ses études économiques et sectorielles, POPR a fourni un appui aux opérations pour l’élaboration de profils pays pour la gouvernance (PPG). Le PPG est un outil de diagnostic utilisé pour identifier les principales faiblesses structurelles et institutionnelles et engager un dialogue participatif avec les gouverne-ments des PMR. Il permet d’évaluer les risques auxquels sont exposés les financements de la Banque et étayer le dialogue sur les réformes axées sur la gouvernance et les programmes de renforcement des capacités. En 2004, des fonctionnaires de la Banque ont pris part à l’élaboration de PPG pour le Bénin, le Cameroun, le Kenya, le Malawi, la Mauritanie, le Sénégal, le Swaziland et le Tchad.

Collaboration en matière de gouvernanceLa Banque collabore avec la Banque mondiale à la réa-lisation d’évaluations de la responsabilité financière des pays (CFAA) afin de déterminer dans quelle mesure les pratiques de gestion financière des PMR sont conformes aux normes internationalement admises. Les CFAA sont également utilisées pour recommander des mesures cor-rectives lorsque des insuffisances ont été constatées. En 2004, la Banque a effectué des CFAA conjointes avec la Banque mondiale en Ouganda et au Tchad.

En mai 2004, la Banque a collaboré avec le Centre pour le gouvernement d’entreprise en Afrique pour dispenser un programme de formation résidentiel sur le gouvernement d’entreprise à l’intention des administrateurs et des prési-dents-directeurs généraux de sociétés d’État de pays de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe. Un programme de formation analogue s’est tenu en octobre 2004 à Dakar (Sénégal) à l’intention de dirigeants de sociétés d’État de 11 pays francophones. Pendant l’année, la Banque a con-tinué de soutenir le Comité secteur public de la Fédération internationale des comptables. Ses observations ont été intégrées à la nouvelle norme sur la comptabilisation de l’aide au développement et de l’aide humanitaire. Si elles sont appliquées, les dispositions de cette norme devraient renforcer la transparence de l’information financière de la part des organismes gouvernementaux.

La Banque a également collaboré avec la CEA et l’UA à l’organisation du quatrième Forum sur le dévelop-pement de l’Afrique, qui s’est tenu à Addis-Abeba du 11 au 15 octobre 2004. Elle a également été l’hôte, avec la CEA, du Projet Gouvernance en Afrique, dont les résultats ont été présentés au forum dans un document intitulé « Rapport sur la gouvernance en Afrique ». Le forum a réuni plus de 1 000 participants venus des secteurs public et privé et de la société civile, notamment d’importants représentants de gouverne-ments, et d’organisations régionales et internationales. Actuellement, elle travaille en liaison avec d’autres donateurs à la définition d’une approche commune de l’aide aux institutions d’audit africaines, aux échelons national et régional. Le travail se poursuit également sur la rédaction d’une stratégie de la Banque pour l’appui aux institutions supérieures de contrôle des finances publiques. La Banque a participé à la réunion organisée en octo-bre 2004 par le gouvernement kenyan et Transparency International sur le thème « Nouveaux gouvernements et lutte contre la corruption – tenir ses promesses ». La ren-contre a enregistré la participation de représentants de haut niveau de 27 pays, ainsi que de la communauté des bailleurs de fonds et de la Banque mondiale. La Banque préside également le Groupe de travail sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. À ce titre, elle a collaboré avec le Département du trésor américain et demeure active dans ce groupe de travail, et des discussions se poursuivent sur l’élaboration d’une stratégie de la Banque sur les initiatives de lutte contre le blanchiment d’argent en Afrique.

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GESTION DE L’ENVIRONNEMENT

La prise en compte des préoccupations relatives à la dura-bilité de l’environnement a continué en 2004. En janvier 2004, les Conseils ont approuvé le nouvelle Politique environnementale, qui incorpore et redéfinit l’ancienne politique axée sur un développement soucieux de l’en-vironnement en Afrique. La nouvelle politique reconnaît l’urgente nécessité, pour pérenniser la croissance écono-mique, de préserver et renforcer le capital écologique. Les principaux objectifs de la nouvelle politique sont les suivants :

• promouvoir une vision à long terme du développe-ment économique et social ;

• enrayer et, si possible, inverser le processus de paupé-risation de l’Afrique en améliorant de façon notable l’accès des pauvres aux ressources écologiques ;

• aider les PMR à renforcer leurs capacités humaines et sensibiliser les décideurs aux enjeux environnementaux afin de susciter les changements institutionnels néces-saires pour assurer le développement durable ; et

• renforcer le partenariat avec les organismes interna-tionaux et le travail en réseau avec les organisations internationales, régionales et sous-régionales afin de coordonner les interventions en matière de dévelop-pement écologiquement durable.

Deux directives concernant la nouvelle politique ont été achevées et diffusées en 2004. Il s’agit des Directives pour l’évaluation de l’impact stratégique (EIS) et des Directives pour l’évaluation environnementale et sociale intégrée (EESI). L’EIS est un processus systématique d’évaluation des conséquences environnementales de toute politique ou programme. Elle constitue aussi un outil pour porter une appréciation sur la viabilité sociale et environnementale des prêts à l’appui de réformes, des prêts d’ajustement structurel et des prêts d’investisse-ment sectoriel. Quant à l’EESI, elle est destinée à s’assurer que les préoccupations environnementales et sociales sont prises en compte tout au long du cycle des projets de la Banque.

En 2004, la Banque a élaboré un plan triennal (2005-2007) de mise en oeuvre de sa nouvelle Politique environ-nementale. Le Plan vise à s'assurer que le développement d’une économie solide et diversifiée continue de tenir compte de la protection de l’environnement, et à faire en sorte que l’ensemble du processus décisionnel en matière de développement prenne en compte les considérations

d’ordre économique, social et environnemental. Par ailleurs, ce plan a pour but d’assurer que les outils de gestion de l’environnement, tels que les évaluations cou-rantes et anticipées, sont systématiquement utilisés pour mesurer la performance en matière d’environnement, et encourager la participation de la communauté.

En septembre 2004, la Banque a organisé un séminaire pour sensibiliser ses services aux projets liés aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique. En outre, un atelier a été organisé les 28 et 29 octobre 2004 à l’intention des services de la Banque et des responsables des PMR dans le domaine de l’énergie éolienne. Dans le cadre de la réalisation de ce programme, les services de la Banque travaillent actuellement avec 5 experts des différentes régions du continent sur l’évaluation de la situation actuelle de l’énergie renouvelable en Afrique, de manière à prendre la mesure des besoins en matière de renforcement des capacités au niveau national, et à identifier des projets ayant un impact plus important et se présentant comme des solutions de substitution évidentes. Il est prévu que les conclusions des travaux de cette équipe seront examinées lors d’un atelier régional de consultation en février 2005. Pour renforcer ses interventions dans le domaine des projets d’énergie renouvelables, la Banque révise actuellement sa Politique du secteur de l’énergie de 1994 en vue d’y intégrer une Stratégie relative aux énergies renouvelables et à l’effica-cité de l’énergie.

PARITÉ HOMMES - FEMMES

Ces dernières années, des progrès considérables ont été accomplis en matière d’intégration de la question de genre dans les politiques et opérations du Groupe de la Banque. Les récentes politiques de l’institution notam-ment dans les domaines de la santé, des ressources en eau, de l’agriculture et du développement rural, ainsi que de la gouvernance, intègrent les questions de genre. En 2004, le nouveau Plan d’action sur le genre a été finalisé. Ce plan s’inspire de la Politique en matière de genre de 2001, et vise à intégrer les questions de genre dans un large éventail de projets de la Banque, en vue d’harmo-niser ses priorités avec celles que les PMR ont adoptées dans le cadre des plateformes d’action de Dakar et de Beijing. Lors des récentes consultations sur le FAD-X, il a été souligné qu’une priorité accrue sera accordée à la définition du champ des activités en matière de genre, en mettant l’accent sur l’accroissement de l’impact des

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opérations sur le développement, en renforçant les com-pétences des services de la Banque et des responsables des PMR en matière de genre, et en développant la col-laboration et la coordination avec d’autres partenaires au développement dans le domaine du genre.

La formulation des Directives opérationnelles en matière de parité hommes-femmes s’est poursuivie en 2004, avec des actions prévues dans le domaine de la formation au sein de la Banque et sur le terrain au cours de l’année 2005. Les différentes directives opérationnelles secto-rielles de la Banque énoncent des stratégies à adopter en matière de genre aux différentes étapes du cycle des projets, y compris la nécessité de collecter de données désagrégées sur le genre, en vue de l’évaluation et de l’évaluation rétrospective des projets.

Les profils de genre multisectoriels par pays (PGMP) ont été formulés en 2004 pour le Mozambique, l’Ouganda et la Tanzanie. Ces PGMP permettront à la Banque et aux pays emprunteurs de prendre part au processus de coopération dans l’analyse de la dimension « genre » du développement et d’identifier des politiques, pro-grammes et actions soucieux des problèmes de genre, et nécessaires pour la réduction de la pauvreté, la croissance économique, l’amélioration des conditions de vie et le renforcement de l’impact sur le développement.

Le premier symposium de la Banque sur le genre, orga-nisé conjointement par le Groupe de la Banque africaine de développement et la Commission économique pour l’Afrique, s’est tenu à Kampala (Ouganda), en mai 2004, en marge des Assemblées annuelles de la Banque, avec comme thème « Combler le fossé entre les hommes et les femmes : promouvoir la parité hommes-femmes en vue d’assurer la croissance et le développement en Afrique ». Les principaux messages livrés lors du symposium ont souligné la nécessité de promouvoir l’autonomisation des femmes à travers l’éducation, y compris par la spécifica-tion de quotas pour les filles, d’améliorer la collecte des données et les méthodes d’analyse afin de promouvoir une meilleure compréhension des liens entre le genre, la croissance et le développement, de promouvoir l’éduca-tion et la sensibilisation des hommes à la lutte contre le VIH/sida, et de placer les femmes à des postes de respon-sabilité stratégiques.

Progrès enregistrés dans l’intégration des questions de genre dans les opérations du Groupe de la BanquePlusieurs projets en cours visent à rehausser le niveau de participation des femmes, à améliorer leur accès aux res-sources des projets ainsi qu’à leur contrôle, à promouvoir leur participation aux organes de décision et au processus décisionnel, et à améliorer la pérennité des retombées. Certains projets visent des institutions clés, qui ont pour mission de piloter l’intégration de la question de genre au niveau national, et de renforcer leurs propres capacités à concevoir et mettre en œuvre des politiques soucieuses des questions de genre, ainsi que des actions de planifi-cation du développement.

Dans le sous-secteur de l’éducation, le Projet multi-national de l’Université virtuelle africaine, qui appuie l’Université virtuelle africaine (UVA) à Nairobi, et ses centres d’enseignement libre, à distance et électronique (ODeL) au sein de 10 universités africaines, comprend un large éventail de composantes traitant des questions de genre. Le projet a pour objectif d’accroître l’inscription d’étudiantes en général dans des disciplines non tradi-tionnelles, grâce à l’octroi de bourses. Le Programme de développement du secteur de l’éducation en Érythrée et le Projet d’apprentissage alternatif et de développement des compétences de Zanzibar visent tous les deux à encourager les filles à poursuivre leurs études.

Le Projet de développement rural III du Kenya et deux autres nouveaux projets de santé dans l’océan Indien (l’Initiative multinationale régionale pour la prévention du VIH/sida/MST dans les pays de la Commission de l’océan Indien et Madagascar : appui à la lutte contre les maladies transmissibles) traitent de la vulnérabilité particulière des femmes aux infections du VIH/sida, tandis que le Projet de bien-être de l’enfant en Zambie vise à améliorer les conditions de vie des enfants des familles pauvres, dont un grand nombre sont des orphelins du sida. Les projets de protection sociale en Tanzanie et en Ouganda et les 2 projets en cours d’exécution en Égypte (le Projet de fonds social et le Projet d’habilitation des femmes sur les nouvelles terres) assurent le microcrédit, les compétences axées sur la demande et la formation à la lecture, en plus de l’appui aux soins de santé intégrés. Le Projet de réduction de la pauvreté chez les femmes à Madagascar combinera microcrédit, développement des compétences en affaires et appui aux ONG de femmes, tout en ciblant les coopératives d’épargne et en s’intéres-sant à la santé.

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Le Projet d’investissement dans l’agriculture de district en Tanzanie entend assurer, dans l’équité et en portant l’in-térêt voulu aux questions de genre, la participation des femmes et d’autres groupes défavorisés à la planification et à la mise en œuvre des projets de développement ainsi que la représentation et à la prise de décision au niveau communautaire. De même, le Projet d’accroissement des revenus agricoles et de conservation des forêts en cours d’exécution en Ouganda est expressément destiné à répondre aux besoins des femmes tels qu’ils sont perçus et ont été identifiés par les femmes elles-mêmes. À cha-que site, les membres de la communauté et les bénéficiai-res suivront des séances de formation aux enjeux sociaux et aux problèmes de genre.

Le Projet d’appui institutionnel au Bureau des affaires féminines en Éthiopie a pour objectif de renforcer la capacité à différents niveaux de suivre les progrès obtenus par les administrations locales et fédérale sur le terrain de l’égalité entre hommes et femmes et des ODM connexes. De même, le Projet d’appui à la promotion de la femme à Djibouti entend renforcer la capacité du ministère de la Promotion de la femme et du secteur des ONG à œuvrer pour l’égalité entre les sexes. En outre, le Projet de ren-forcement des capacités en vue de réduire la pauvreté au Soudan comporte un volet spécifique relatif au genre, devant aider les gouvernements au Nord-Soudan et au Sud-Soudan à élaborer et mettre en œuvre des politiques et plans d’action sur le genre ainsi qu’à mener des enquê-tes de base sur les questions de genre.

Au cours de l’année, la Banque a financé une étude sur la pauvreté, le genre et l’exclusion sociale à Maurice. Cette étude est censée apporter au gouvernement mauricien des informations sur l’intervention la mieux indiquée en matière de protection sociale. Dans le même cadre, les conclusions de l’étude sur l’éducation des nomades en Afrique de l’Est soulignent la nécessité de répondre aux besoins de tous les enfants nomades en général, et aux besoins spéciaux des filles en particulier.

En 2004, le Département du secteur privé de la Banque a publié une étude dans le cadre de l’Initiative des femmes d’affaires africaines. L’étude analyse les conditions et les contraintes de l’instauration d’un environnement porteur pour la promotion de l’entreprenariat féminin en Afrique. Parallèlement à cette étude, la Banque a mené en colla-boration avec le BIT une évaluation du climat des affaires pour les femmes entrepreneurs en Éthiopie, au Kenya et en Tanzanie. Sur la base des conclusions de l’étude et des constatations initiales des évaluations pays réalisées par la BAD et le BIT, un plan d’action a été défini dans le but notamment de sensibiliser les parties prenantes et mobiliser les principaux acteurs pour la promotion des femmes et de l’entreprenariat, de renforcer le soutien aux affaires en encourageant le développement des capacités et la constitution de réseaux entre associations de fem-mes d’affaires, et promouvoir un concours financier et technique adapté et adéquat pour le développement de l’entreprenariat féminin en Afrique.

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