présentation par sylvie linotte et vanessa majois - aviq.be · c. l’approche catégorielle dsm...
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1. Un concept hétérogène
Différentes approches ou grilles de lecture:
A. Analytique
B. Systémique
C. Catégorielle avec le DSM
A. L’approche analytique
Des stades de développement de la personnalité
ont été définis par BERGERET
Personnalité
névrotique Etats limite
Personnalité
psychotique
Personnalité
névrotique
Etats
limite
Personnalité
psychotique
Rapport à la réalité Ancré dans la
réalité
Distorsions
cognitives.
Illusion d’être
dans la réalité.
Autocentré
Erroné- délire
ET
Désorganisati
on de la
pensée -
déstructuration
Mode de relation à
l’autre
Relation
génitale
Relation
anaclictique
(l’autre est soit
tout bon, soit
mauvais)
Fusionnelle
B. L’approche systémique La psychose est dite « relationnelle ». « Le malade semblait avoir avec sa mère un type de communication complexe et discordant. Une
communication à deux niveaux différents – Verbal et non verbal – qui se contredisent : double
message. (Ex: « Viens sur mes genoux! »).
Mère et fils ne pouvant discuter de l’ambivalence de leurs relations, le fils ne peut pas s’empêcher de
réagir d’une manière qui le place dans un conflit.
Le fils se réfugie alors dans la confusion mentale pour faire face à l’ambiguïté de la situation.
Une bonne partie du comportement schizophrénique commença à apparaitre comme l’expression de
relations extrêmement perturbées entre mère et enfant.
Un grand nombre de pères de ces familles étaient éloignés de leurs enfants et s’en désintéressaient,
donnant ainsi toute latitude à la mère…
Sérieux conflits conjugaux entre les parents. Les épisodes psychotiques du patient semblaient en
rapport direct avec les cycles de ces conflits.
La psychose de leur enfant semblait avoir un résultat indéniable: elle aidait le couple à résoudre son
conflit en lui donnant la possibilité de l’éluder. »
(Distraction des parents sur l’enfant et union face à la maladie).
Ouvrage: « Le creuset familial ».
C. L’approche catégorielle DSM Schizophrénie A. Deux (ou plus) des symptômes suivants ont été présents une partie significative
du temps pendant une période d'un mois (ou moins si traités avec succès). Au moins l'un d'entre eux doit être (1), (2) ou (3) :
1. idées délirantes ; 2. hallucinations ; 3. discours désorganisé (par exemple, fréquent déraillement ou incohérence) ; 4. comportement excessivement désorganisé ou catatonique ; 5. symptômes négatifs (c'est-à-dire, expression émotionnelle diminuée ou avolition).
B. Niveau de fonctionnement nettement en-dessous du niveau atteint avant le
début dans un ou plusieurs domaines importants (travail, relations interpersonnelles, soins personnels…) pour une partie significative du temps depuis le début de la perturbation (ou en cas de survenue dans l'enfance ou l'adolescence, il y a un échec à atteindre le niveau attendu dans le fonctionnement interpersonnel, scolaire ou occupationnel).(2)
C. Signes continus de la perturbation persistent pendant au moins 6 mois. Cette période de 6 mois doit inclure au moins un mois de symptômes (ou moins si traités avec succès) qui remplissent le critère A (c'est-à-dire, les symptômes de la phase active) et peuvent inclure des périodes de symptômes prodromiques (avant-coureurs, précurseurs) ou résiduels. Pendant ces périodes prodromiques ou résiduelles, les signes de la perturbation peuvent se manifester par des symptômes négatifs seulement ou par deux ou plus des symptômes énumérés dans le critère A présents dans une forme atténuée (par exemple, des croyances bizarres, des perceptions inhabituelles).(2)
D. Le trouble schizo-affectif et le trouble dépressif ou bipolaire avec caractéristiques psychotiques (idées délirantes, hallucinations ou trouble de la pensée
formelle) ont été écartés parce que soit 1) aucun épisode dépressif majeur ou maniaque n'a eu lieu
en même temps que les symptômes de la phase active, ou 2) si des épisodes de trouble de l'humeur ont eu lieu pendant les symptômes d'une phase active, ils ont été présents pour une minorité de la durée totale des périodes actives et résiduelles de la maladie.
E. La perturbation n'est pas imputable aux effets physiologiques d'une substance (par exemple, une drogue d'abus, un médicament) ou à une autre condition médicale.
F. S'il y a des antécédents de trouble du spectre de l'autisme ou d'un trouble de la communication apparu dans
l'enfance, le diagnostic supplémentaire de schizophrénie est posé uniquement si des
idées délirantes ou des hallucinations prononcées, en plus des autres symptômes requis de la schizophrénie, sont également présentes pendant au moins 1 mois (ou moins si traitées avec succès).
Trouble schizo-affectif
A. Période ininterrompue de maladie caractérisée par la présence simultanée, à un moment donné, soit d’un épisode dépressif majeur, soit d’un épisode maniaque, soit d’un épisode mixte, et de symptômes répondant au critère A de la schizophrénie
B. Au cours de la même période de la maladie, des idées délirantes ou des hallucinations ont été présentes pendant au moins deux semaines, en l’absence de symptômes thymiques marqués
C. Les symptômes qui répondent aux critères d’un épisode thymique sont présents pendant une partie conséquente de la durée totale des périodes actives et résiduelles de la maladie
D. La perturbation n’est pas due aux effets physiologiques directs d’une substance ou d’une affection médicale générale
Spécification du sous-type:
(1) type bipolaire
si la perturbation comprend:
- un épisode maniaque ou un épisode mixte
- un épisode maniaque ou un épisode mixte et des EDM
(2) type dépressif
si la perturbation comprend uniquement des EDM
Le trouble délirant
Le trouble délirant est caractérisé par la présence
pendant au moins 1 mois d'idées délirantes non
bizarres (i.e. plus cohérentes et plausibles que dans la
schizophrénie) sans autres symptômes de la phase
active de la schizophrénie.
Le trouble psychotique bref
Le trouble psychotique bref est caractérisé par la
présence (non expliquée par un trouble de l'humeur ou
un trouble schizophréniforme ou une schizophrénie
pré-existents), pendant plus d'un jour mais moins d'un
mois, d'un (ou plus) des symptômes suivants : idées
délirantes, hallucinations, discours désorganisé,
comportement grossièrement désorganisé ou
catatonique.
Le trouble psychotique dû à une affection médicale générale
Des hallucinations ou des idées délirantes sont considérées comme dues aux effets physiologiques directs d'une affection médicale générale (ex. lésion cérébrale, épilepsie, migraine, hyper- et hypothyroïdie, insuffisance surrénale, hypoglycémie, maladies hépatiques ou rénales, etc.). Si le sujet garde une bonne appréhension de la réalité et reconnaît que ses hallucinations sont le résultat de son affection médicale, on ne porte pas ce diagnostic.
Le trouble psychotique induit par une substance
(psychose toxique)
Des hallucinations (dont le sujet n'est pas conscient
qu'elles sont induites par une substance) ou des idées
délirantes sont considérées comme dues aux effets
physiologiques directs d'une substance donnant lieu à
un abus, d'un médicament, ou de l'exposition à un
toxique.
Symptômes psychotiques dans d'autres troubles mentaux
Des symptômes psychotiques peuvent aussi être présents dans d'autres troubles (par exemple dans la dépression) mais ils ne sont pas à la base de la définition de ces troubles.
Symptômes positifs
Hallucinations (visuelles, auditives, olfactives, kinesthésiques) et/ ou délires (bizarres ou non bizarres).
Symptômes négatifs
Anxiété
Troubles de l'organisation (apragmatisme)
Apathie (perte d'énergie, la capacité à prendre des initiatives est aussi altérée)
Retrait social
Emoussement émotionnel et affectif
Désorganisation de la pensée (alogie)
Plus concrètement, lors d’entretiens
ou dans l’observation du quotidien
Attitudes d’écoute
Etre sur le qui-vive
Interprétatif quant à des remarques
Absences / barrages dans le discours
Regards particuliers (halluciné?!)
Sourires discordants (dysmimie) / rires inappropriés OU labilité émotionnelle
Humeur peu syntone
Postures étranges (catatonie)
Agitation ou aboulie
Le langage du patient souffrant d’une
psychose
Débit verbal Logorrhée ou bradyphémie
Suspension du discours Barrage ; faux barrage ou fading mental
Mutisme Ironie ; agressivité ; refus ; silence/ méfiance ; attitude d’écoute.
Automatismes de la parole Echolalie
Parasitage : intercaler un mot, un son, etc., sans rapport avec le sujet abordé
Sur le plan sémantique
Paralogismes : « Les chiens sont mortels ; je suis mortel ; donc je suis un chien »
Néologismes, invention de mots:
- vacciné contre le tintanos (tétanos)
- faire du mal avec préméditation préméditée
- avoir des effets de pompe (coups de pompe)
- problèmes de face qui cuit (coups de soleil)
- testation (attestation)
- air balsané (basané)
- couper l’embryon avec ma mère
- plancarte à ma porte scanaliser mon cerveau
- points de soudure (suture)
- éruptions de boutons qui ne sont pas des érections
- muration (maturation)
- nifler la drogue, etc.)
Langage pris au sens littéral
Psychologue : « Bonjour Monsieur, je me présente – Vanessa – je suis la psychologue qui vais vous suivre durant votre séjour à l’admission »
Patient : « Me suivre ! Mais pourquoi vous voulez me suivre ?! »
Psychologue : « Vous savez, je n’ai pas de baguette magique »
Patient : « Et vous me parlez de magie ! … »
Educateur : « Il ne faut pas pousser bobonne dans les orties et lui enlever sa culotte »
Patient : « Tu insinues que j’ai violé ma grand-mère ?! »
Patient à son infirmière de référence : « Tu m’as dit que j’étais ton poulain mais tu m’as pris pour un cheval, tu vas jouer au tiercé?! »
Coqs à l’âne
Temps de latence
Propos déstructurés – décousus
Incohérences du discours
Propos dits délirants
Absence de conscience de soi
Troubles du schéma corporel observés
Sentiment de dépersonnalisation
Angoisse de morcellement
Anosognosie
Troubles cognitifs Niveau mnésique
(mémoire à court-terme, mémoire de travail et, parfois, de mémoire à long terme en raison ici d’une incapacité à maintenir sont attention)
Niveau exécutif
Niveau attentionnel (manque de capacité à maintenir son attention de façon soutenue)
Certains patients psychotiques pourront être asymptomatiques au niveau cognitif, surtout si il s'agit d'une première décompensation et qu'elle a été prise en charge rapidement. Les symptômes cognitifs s'empirent avec le nombre de décompensations. Les premières atteintes sont, la plupart du temps, des atteintes mnésiques.
Troubles de la pensée
Du cours de la pensée
Barrages, fading mental, bradypsychie ou tachypsychie
Du contenu de la pensée
Délires.
Perception -> intuition -> imagination -> interprétation.
Les mécanismes de défense chez
les patients psychotiques Projection
Perception de ses propres émotions/sentiments chez quelqu’un d’autre.
Un patient va rejeter un soignant mais il va accuser le soignant de le rejeter lui.
Déni de la réalité
Nouvelle construction de la réalité qui sera alors délirante.
Distorsion de la réalité
Erreurs d’analyse entretenant des émotions négatives.
Clivage du MOI
Troubles psychiatriques ou troubles du
comportement …et cpt-défis ?
Trouble du comportement : « un comportement culturellement anormal d’une telle intensité, fréquence ou durée que la sécurité physique de la personne ou des autres est susceptible d’être mise en péril, ou un comportement qui est susceptible de limiter sérieusement l’accès de la personne aux équipements communautaires ordinaires ou de résulter en un refus de l’accès de la personne à ces équipements » (Emerson, 1995, 2001)
le trouble du comportement n’est pas synonyme de trouble psychiatrique. Tous les troubles psychiatriques (par ex. l’anxiété, la dépression légère) ne mettent pas la sécurité de la personne ou des autres en péril, ou n’empêchent pas l’accès au milieu communautaire.
Cependant, il existe une corrélation significative entre les troubles du comportement et certaines catégories de troubles psychiatriques (par ex. les troubles de la conduite chez les enfants) (Emerson & Einfeld, 2016)
3. Pistes thérapeutiques
PLAN
A. Communication : psychotiques sans déficience intellectuelle ;
B. Communication : psychotique avec déficience intellectuelle ;
C. Différentes approches ;
D. Diagnostic différenciel.
A. La communication :
psychotiques sans déficience
intellectuelle
Convenir d’un cadre cohérent
Demander au patient s’il préfère le tutoiement ou le vouvoiement
Ecouter les convictions délirantes sans les contredire mais sans les approuver
Ecouter le vécu hallucinatoire et pourvoir proposer des aménagements de son environnement
Respecter la porte d’entrée du symptôme (être ouvert ; non jugement)
Diminuer l’anxiété, assurer une sécurité (authenticité du soignant)
Soigner le lien thérapeutique
Respecter l’intimité du patient (éviter d’être intrusif)
Etablir une juste distance thérapeutique : physique et émotionnelle (éviter la fusion et le sentiment d’intrusion)
Ne pas conseiller ou bien donner des conseils purement pratiques et concrets
Planning pour structurer les journées par exemple.
Donner une consigne – une règle claire/ pertinente ;
Propos clairs et concis. Poser une question à la fois.
Respecter le rythme du patient ;
Si manque au règlement d’ordre intérieur, donner une sanction pertinente ;
Ne pas infantiliser.
La technique de validation
N. FEIL
« “rejoindre” le patient et l’accompagner par le
regard, la parole et le geste, dans l’exploration de
sa réalité subjective (…) ».
Aider le patient à verbaliser ses émotions autour de
sa propre réalité.
Technique utilisée principalement avec les cas de
démence.
B. La communication :
psychotiques avec déficience
intellectuelle
Ne pas faire entendre raison
Les manœuvres
Détournement
Le partenaire
Le témoin/ secrétaire
Le travail à plusieurs
C. Différentes approches
Systémique : relation avec la famille
Analytique : lien avec le patient
TCC : renforcement
-> Les 3 approches peuvent être utilisées, à des
moments différents, dans des contextes différents ;
CREATIVITE.
D. Diagnostic différenciel
Il est important de tenir compte de l’âge
développemental du bénéficiaire;
Exemple de l’ami imaginaire
Certaines formes de démence ;
Certaines maladies neurologiques ;
La consommation de certaines substances ;
Vérifier les éventuelles causes somatiques.