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La plume du Circae La plume du Circae La plume du Circae La plume du Circae La plume du Circaete n°2 te n°2 te n°2 te n°2 te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003 N° 2 - décembre 2003 EDITORIAL EDITORIAL EDITORIAL EDITORIAL EDITORIAL La plume La plume La plume La plume La plume du du du du du circae circae circae circae circaet e te te te te Feuilledeliaisonduréseaud’étudeetdeconservationducircaèteJean-le-Blanc Le regard du prédateur... Photo de Jean-Pierre Malafosse 1 Déjà le deuxième bulletin de la Plume du Circaète ! Cette tentative pour réunir et faire travailler en réseau tous ceux que cet oiseau passionne et qui, jusque là, se contentaient souvent d’amasser des connaissances, semble bien avoir réussi. Communiquer ses connaissances et son savoir, mettre en commun des impressions, des interrogations, élaborer des stratégies de conservation, tels sont les objectifs de ce réseau soutenu dès la première heure par Bernard Joubert et Jean-Pierre Malafosse. Le circaète Jean-le-Blanc est un oiseau extraordinaire, majestueux et beau ; sa spécialisation de mangeur d’ophidiens en fait un excellent indicateur de la santé des écosystèmes qu’ il fréquente sur deux continents. N’oublions pas que la France détient une responsabilité internationale pour sa conservation. Jean-François TERRASSE Dessin de Bernard Joubert

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La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2te n°2te n°2te n°2te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’

N° 2 - décembre 2003

E D I T O R I A LE D I T O R I A LE D I T O R I A LE D I T O R I A LE D I T O R I A L

La plumeLa plumeLa plumeLa plumeLa plumedududududu

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Feuille de liaison du réseau d’étude et de conservation du circaète Jean-le-Blanc

’’’’’

Le regard du prédateur...Photo de Jean-Pierre Malafosse

1

Déjà le deuxième bulletin de la Plume du Circaète !Cette tentative pour réunir et faire travailler en réseau tous ceux que cet oiseaupassionne et qui, jusque là, se contentaient souvent d’amasser des connaissances,semble bien avoir réussi.Communiquer ses connaissances et son savoir, mettre en commun des impressions, desinterrogations, élaborer des stratégies de conservation, tels sont les objectifs de ce réseausoutenu dès la première heure par Bernard Joubert et Jean-Pierre Malafosse.Le circaète Jean-le-Blanc est un oiseau extraordinaire, majestueux et beau ; saspécialisation de mangeur d’ophidiens en fait un excellent indicateur de la santédes écosystèmes qu’ il fréquente sur deux continents.N’oublions pas que la France détient une responsabilité internationale pour saconservation.

Jean-François TERRASSE

Dessin de Bernard Joubert

La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2 te n°2 te n°2 te n°2 te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’

Huitième année de suiviHuitième année de suiviHuitième année de suiviHuitième année de suiviHuitième année de suivi

La zone prospectée par l’observateur cou-vre une superficie de 750 km2, qui peut êtredivisée en trois secteurs biogéographiques :

- Le centre-est (170 km2) : 4 couples. Caussesteppique à l’origine, isolé en bordure deplaine viticole. Principalement boisé au nordpar le chêne vert, suivi du chêne pubescent.La végétation dominante est le chêne ker-mès. De beaux massifs d’arbousiers défen-dent les sites de nidification. Les circaètesnichent tous sur le chêne vert, dans de peti-tes dépressions, à des altitudes inférieuresà 200 m. Ils chassent sur les pelouses quisubsistent en bordure de zone boisée, lesnombreux lapiazs calcaires qui émergent deschênes kermès, les friches dégradées quicernent les vignes aux marges du causse.En ces lieux et en septembre, les circaètescapturent de nombreuses mantes religieu-ses.

- Le centre (280 km2) : 9 couples. C’est lagarrigue méditerranéenne de l’arrière pays,un système collinéen qui sépare le vignoblehéraultais, adossé aux pentes méridionalesdu causse du Larzac. Il s’y pratique la cultureextensive de la vigne et les plantations d’oli-viers. Le chêne vert domine largement tousles massifs, suivi du chêne pubescent et dequelques beaux massifs de pins d’Alep. Ge-nêts, chênes kermès, buis, genévriers, ar-bousiers et bruyères forment une végéta-tion dense difficilement pénétrable qui pro-tège les sites de nidification. Les circaètesnichent sur le chêne vert, le pin d’Alep, legenévrier oxycèdre ; le plus souvent dansdes ravins intérieurs, à des altitudes com-prises entre 180 et 450 m. Ils chassent dansles friches, les nombreux murets qui cer-nent les vignes en étages, les éboulis abon-dants dans les pentes à chênes verts. Cer-tains prospectent également, les bords desrivières et des nombreux ruisseaux qui des-cendent du relief du causse.Comme pour le centre-est, la couleuvre deMontpellier est de loin le serpent le pluscapturé.

- Le centre-nord (300 km2) : 7 à 9 couples.Causse du Larzac et grandes vallées atte-nantes. Le causse du Larzac est caractérisépar la présence de nombreuses pelousesavec des zones à buis, des champs cultivésde faible étendue, des boisements épars dechênes pubescents où nichent 2 couples, desdolomies à pins sylvestres où nichent deuxautres couples et, enfin, d’une gorge pro-fonde entaillant le causse, dominée par lechêne vert où niche 1 couple.

Deux vallées attenantes sont occupées par4 couples. Pour la première, le chêne pu-bescent domine le chêne vert avec le buiscomme strate arbustive principale. L’autrevallée est presque entièrement occupée parle pin maritime.Tous les couples nichent à des altitudes com-prises entre 500 et 700 m et chassent dufond de ces vallées jusqu’à 850 m sur lecausse. Aucun de ces couples ne débordedans la garrigue méditerranéenne.La couleuvre verte et jaune et le lézard vertsemblent être les proies les plus nombreu-ses.

Bilan 2003Bilan 2003Bilan 2003Bilan 2003Bilan 2003

En 2003, 22 sites sont connus sur un totalestimé de 23 (7 en 96, 8 en 97, 11 en 98, 14en 99, 16 en 2000, 20 en 2001, 22 en 2002 et2003).Les aires de 17 de ces 22 couples sont con-nues. Par le suivi à distance, il est possiblede noter la réussite ou l’échec de la repro-duction pour 3 couples supplémentaires(envol du jeune, transport de proies…). 20couples sont contrôlés cette année.Les 17 couples dont les aires sont connuesutilisent un minimum de 36 nids (1 à 4 parcouple).Les essences qui portent les aires sont : lechêne vert (18), le pin d’Alep (9), le pin ma-ritime (4), le chêne pubescent (1), le gené-vrier oxycèdre (2) et le pin sylvestre (2).A ce jour, 21 des 22 couples ont nidifié aumoins une fois. Les 88 reproductions ontdonné 74 jeunes à l’envol (84 %). Parmi les14 échecs : 3 sont imputables à l’homme(dérangement), 4 sont causés par la chutede l’aire, 3 sont dus à la prédation ou leharcèlement (aigle royal, grand-duc), 1 estlié au couple (inexpérience), 1 jeune mortde faim ou de maladie, 1 probablement dû àun incendie proche et 1 non défini (hommeou prédateur).

Dans l’Hérault, les arrivées ont lieu dès le3-4 mars. Les pontes sont déposées du 20au 25 mars au plus tôt jusqu’à mi mai (7semaines d’étalement), la majorité ayant lieudans la première quinzaine d’avril. Aucuneponte de remplacement n’a encore été cons-tatée. Les envols s’étalent du 25 juillet (datela plus précoce) au début du mois de sep-tembre (la plupart s’effectuant dans la pre-mière décade d’août).L’observation des jeunes après l’envol dunid permet de dire que les juvéniles passent46 à 66 jours sur le site de naissance (enmoyenne 55 jours). Ils sont nourris sur lesite jusqu’au départ en migration des adul-tes.Plusieurs observations montrent que lesjeunes peuvent partir en migration avec lesadultes. Un cinquième cas est constaté cetteannée. Dans le cas où le jeune reste seulaprès le départ des parents, il est rare qu’ils’attarde longtemps sur le site. Pour un cou-ple suivi deux années consécutives, les jeu-nes ont quitté le site le lendemain du départdes adultes (fin de matinée dans un cas etdébut d’après-midi pour l’autre).L’observateur pense que certains juvénilesreviennent dès leur première année. Toute-fois, les cas ne doivent pas être fréquents.Les circaètes élevant un jeune avec succèsne peuvent pas partir en migration avant le5 septembre (date précoce). Les oiseauxpartant avant cette date sont donc des cir-caètes immatures ou des adultes ayantéchoué leur reproduction. Pour les autres,les départs s’effectuent à partir du 5 sep-tembre jusqu’au 23 octobre et plus (la ma-jorité partent entre le 10 et le 25 septem-bre).

Jean-Pierre CERRET 1, rue de la pompe

34800 Ceyras

SUIVI D’UNE POPULA SUIVI D’UNE POPULA SUIVI D’UNE POPULA SUIVI D’UNE POPULA SUIVI D’UNE POPULATION DE CIRCTION DE CIRCTION DE CIRCTION DE CIRCTION DE CIRCA È T E S J E A N - L E - B L A N CA È T E S J E A N - L E - B L A N CA È T E S J E A N - L E - B L A N CA È T E S J E A N - L E - B L A N CA È T E S J E A N - L E - B L A N CD A N S L E D É PD A N S L E D É PD A N S L E D É PD A N S L E D É PD A N S L E D É PA RA RA RA RA RTEMENT DE LTEMENT DE LTEMENT DE LTEMENT DE LTEMENT DE L’ H É R A’ H É R A’ H É R A’ H É R A’ H É R AU LU LU LU LU LT (34)T (34)T (34)T (34)T (34)

Dessin d’ Yvan Tariel

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La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2te n°2te n°2te n°2te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’

Saison 2003 en Haute-LoireSaison 2003 en Haute-LoireSaison 2003 en Haute-LoireSaison 2003 en Haute-LoireSaison 2003 en Haute-Loire14 couples, parmi les 72 répertoriés dans ledépartement, ont produit 8 jeunes volants,soit un taux de 0.57. Cette productivité cor-respond exactement à la réussite moyennehabituelle. Deux couples n’ont pas niché mal-gré leur présence régulière et prolongéedans les sites respectifs. Un autre a été per-turbé par la présence d’un troisième oiseau(un mâle ?) jusque vers mi-juin. Manifeste-ment, l’intrus considérait le site commeétant le sien : il invectivait régulièrement etavec fougue les circaètes voisins, s’en pre-nait aux corneilles et autres milans royauxévoluant trop près du nid, et harcelait lemâle reproducteur légitime propriétaire dusite. Paradoxalement, ce dernier le suppor-tait assez bien, contrairement à la femellequi l’assaillait vigoureusement, laissant ainsiexposé son œuf.Dans l’ensemble, les oiseaux ont été trèsdiscrets, et ce depuis leur arrivée en mars.La découverte des aires s’est avérée diffi-cile. Dans la plupart des sites, il a fallu atten-dre la période de l’envol pour avoir confir-mation du succès de la reproduction.Fruit du hasard ou caractéristique de l’es-pèce : le jeune volant est vu beaucoup plussouvent en compagnie de son père que desa mère.

Tir d’un circaèteTir d’un circaèteTir d’un circaèteTir d’un circaèteTir d’un circaèteLe 22 juillet 2003, un circaète femelle esttiré par un chasseur dans le village dePeyrusse, commune d’Aubazat. Il meurt deuxjours après malgré les soins prodigués aucentre de Clermont-Ferrand. Cet oiseaufaisait partie de la population étudiée de-puis sept ans sur le cours supérieur de l’Al-lier.L’affaire a eu comme conséquence d’afficherau grand jour des comportements et desidées que l’on croyait à jamais révolus.En l’absence d’aveux, le responsable du tir– connu de tous dans la vallée, y compris parle président de l’ACCA locale et le prési-dent de la fédération départementale dechasse – se trouve à l’abri de sanctions mal-gré un dépôt de plainte. Une enquête desgendarmes et des gardes-chasses nationauxn’a pas permis de le confondre. Elément par-ticulièrement grave qui en dit long sur lesrelations dans nos campagnes : le tir illégal aeu un témoin mais celui-ci a préféré garderle silence… par peur de représailles ! Dansle passé, le coupable s’était déjà illustré parla destruction d’un grand-duc et d’un cerf,en toute tranquillité. Peyrusse, qui comptetrois à quatre dizaines d’habitants, héberged’autres tireurs de même genre.L’affaire a permis également de connaître le

sentiment profond du président de la fédé-ration de chasse à propos de la faune sau-vage. Voici quelques passages éloquents pu-bliés dans La Montagne :- « Je crois qu’on fait beaucoup de bruit pour unoiseau. » (ceci en réponse à un article con-damnant le tir paru quelques jours aupara-vant dans le même quotidien).- (parlant du cormoran) « … on ne voit paspourquoi (celui-ci) ne serait pas régulé par leschasseurs eux-mêmes ». Il faut savoir qu’àAubazat, les chasseurs tirent déjà en touteillégalité sur les cormorans, à la connais-sance du président. Du coup, le verbe con-ditionnel devrait être conjugué au présent.Ce serait moins hypocrite.- (beaucoup plus grave encore) « Il y a dixans, nous n’avions pas autant de buses et nousn’avions pas autant de massacres (dans lesélevages de poulets). Mon voisin s’est faitmangé 200 poules dernièrement. Si j’avais vul’animal, je peux vous dire que je l’aurais tué etque je l’aurais fait savoir ». Ces propos irres-ponsables, qui poussent à détruire une es-pèce protégée, sont issus de la bouche d’unepersonne sensée en représenter 7 500autres.- (et, pour terminer, le meilleur) « Les loupsont toujours mangé des hommes et on les relâ-che ».Evidemment, les déclarations insenséesn’ont pas empêché le président de conclureque « la fédération de chasse était aussi uneassociation de protection de la nature ».Difficile de faire mieux et plus en matière

B I L A N 2 0 0 3 E N H AB I L A N 2 0 0 3 E N H AB I L A N 2 0 0 3 E N H AB I L A N 2 0 0 3 E N H AB I L A N 2 0 0 3 E N H AU T E - L O I R E ( A U V E R G N E )U T E - L O I R E ( A U V E R G N E )U T E - L O I R E ( A U V E R G N E )U T E - L O I R E ( A U V E R G N E )U T E - L O I R E ( A U V E R G N E )

de stupidité. Des chasseurs eux-mêmes ontété indignés par l’attitude de leur président.J’ai demandé officiellement sa démission.Pour ceux qui voudraient réagir, voicil’adresse :

Fédération de chasse de Haute-Loire.Monsieur Pégon.4, rue des artisans.

43750 Vals-près-Le Puy.

Action avec l’Office national desAction avec l’Office national desAction avec l’Office national desAction avec l’Office national desAction avec l’Office national desforêtsforêtsforêtsforêtsforêtsDans le n°1 de La Plume du Circaète, j’écri-vais que la source principale de perturba-tion pour le rapace en Haute-Loire était lestravaux forestiers. Suite à cela, la directionde l’ONF Auvergne-Limousin est entrée encontact avec moi afin d’établir en communune plaquette à l’intention du personnel deterrain pour prendre en compte les exigen-ces du circaète dans la gestion forestière.Cette démarche éminemment positive mé-rite d’être saluée. Elle traduit à la fois unsens des responsabilités et une sensibilitémarquée pour la protection des espèces,diamétralement opposés à ceux de la fédé-ration de chasse.

Bernard JOUBERTNavat

43300 Saint-Arcons-d’Allier

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La LPO Loire a choisi un circaète Jean-le-Blanc pour illustrer son logo de la deuxièmeFête de l’Oiseau au coeur du Parc naturelrégional du Pilat, sur la commune du Bessat.Le dessin est de Carole Allemand.

CLIN D’OEILCLIN D’OEILCLIN D’OEILCLIN D’OEILCLIN D’OEIL

La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2 te n°2 te n°2 te n°2 te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’

LE CIRCLE CIRCLE CIRCLE CIRCLE CIRCA È T E DA È T E DA È T E DA È T E DA È T E DA N S L E SA N S L E SA N S L E SA N S L E SA N S L E S A L P E S - M A R I T I M E SA L P E S - M A R I T I M E SA L P E S - M A R I T I M E SA L P E S - M A R I T I M E SA L P E S - M A R I T I M E S

P U YP U YP U YP U YP U Y- D E - D Ô M E- D E - D Ô M E- D E - D Ô M E- D E - D Ô M E- D E - D Ô M E( A U V E R G N E )( A U V E R G N E )( A U V E R G N E )( A U V E R G N E )( A U V E R G N E )

Observation d’un circaète baguéObservation d’un circaète baguéObservation d’un circaète baguéObservation d’un circaète baguéObservation d’un circaète baguéLe 15 août 2003, un circaète bagué est ob-servé en chasse au col de la Chaumoune(commune de Compains. Sud du Puy-de-Dôme), entre le massif du Sancy et les hautsplateaux du Cézalier.Les deux bagues de couleur qu’il portait enpatte gauche ont permis de l’identifier : ils’agissait d’une femelle (sexage par ADN)marquée au nid le 1er juillet 2001 par Jean-Pierre Malafosse, dans la vallée du Lot enLozère (commune de l’Esclanède. 15 km àl’ouest de Mende).14 des 177 individus bagués au nid par Jean-Pierre dans le cadre d’un programmed’étude du Parc national des Cévennes ontdéjà été contactés. L’individu présent estcelui qui a été noté le plus loin de son lieude naissance (115 km). Cette observationest d’autant plus intéressante qu’elle con-cerne un jeune oiseau sensé ne pas être enâge de se reproduire.

Suivi de population dans le sudSuivi de population dans le sudSuivi de population dans le sudSuivi de population dans le sudSuivi de population dans le suddu départementdu départementdu départementdu départementdu départementDans le cadre d’un suivi global sur les rapa-ces diurnes (13 espèces nicheuses) dans lesud du Puy-de-Dôme (vallées de la CouzePavin, la Couze Chambon et la Couze deValbeleix), la population de circaètes a étésuivie. Dans les trois vallées, l’effectif est del’ordre de 5 à 7 couples. Cette évaluationmérite d’être précisée car elle repose surune seule année d’étude avec des manquesdans certains secteurs. En 2004, l’équipe vatenter d’affiner cette évaluation et égale-ment entamer un suivi plus ciblé de cinqespèces « prioritaires » dont le circaète.

Matthieu BERNARD11, rue de l’Oche63320 Champeix

[email protected]

Situé à l’extrême sud-est de la France, ledépartement des Alpes-Maritimes portebien son nom puisque l’arc alpin plonge dansla mer. Les limites naturelles, la Méditerra-née au sud-est, la haute montagne au nord-est, font de ce bout de terre en forme detriangle une sorte d’entonnoir où s’est ré-fugiée une diversité biologique d’une ri-chesse remarquable.Associées aux biotopes méditerranéens,collinéens et montagnards, qui se succèdentet s’enchevêtrent, du niveau zéro aux3 143 m du mont Gélas, les espèces végéta-les et animales, et notamment les reptiles, ysont bien représentées. Couleuvre deMontpellier, c. verte et jaune, c. d’Esculape,c. vipérine, c. à collier, coronelle girondine,coronelle lisse, vipère aspic, vipère d’Or-sini, lézard vert et ocellé… sont autant deproies disponibles pour le grandherpétophage qu’est le circaète.

MigrationMigrationMigrationMigrationMigrationChaque année, des migrateurs qui nichenten Italie, en Europe de l’Est et du Nord-Est,traversent le département aux deux pério-des migratoires. En mars 2002, 516 oiseauxont été dénombrés sur des sites de la moi-tié sud du département. Et, bien que nosobservations soient plutôt centrées prèsdu littoral et non continues dans le temps,1 146 circaètes ont été dénombrés au prin-temps entre 1982 et 2002, dont 1 012 cestrois dernières années, et 1 435 à l’automne,de 1987 à 2002, dont 947 de 2000 à 2002.

Recherche des sites deRecherche des sites deRecherche des sites deRecherche des sites deRecherche des sites dereproductionreproductionreproductionreproductionreproductionJusqu’en 1994, 5 couples nicheurs étaientconnus dans le 06. En 1995, la découverted’un autre couple nicheur, entre deux déjàlocalisés, a déclenché notre envie d’en sa-voir plus sur l’espèce. En l’absence de con-naissances sur le sujet, et sur la base hypo-thétique d’un couple tous les 6 km (commeceux précédemment trouvés), nous avonsprospecté. Et la méthode s’est révélée as-sez bonne, puisque nous avons trouvé 9nouveaux couples nicheurs certains cettemême année. Le but étant, avant tout, d’avoirune idée du type de secteur habituellementchoisi par les nicheurs, leur densité, la loca-lisation du site et particulièrement de l’ar-bre où la femelle disparaissait derrière lefeuillage nous suffisait.

MéthodeMéthodeMéthodeMéthodeMéthodeAu cours de ces dernières années, nos re-cherches se sont affinées, d’autant que noussavons maintenant que d’autres couplesexistent entre ceux déjà localisés. Mais nousprocédons toujours de la même manière.Depuis un poste dominant, choisi avec soinsur carte, nous observons les déplacementsdes oiseaux aux jumelles 20 x 80, et surtoutles vallons où ils apparaissent et disparais-sent. Un compas fixé sur les jumelles nousindique la localisation de l’endroit, avec uneprécision inférieure à 1 degré. Une autremesure est faite, en se postant, si possible,pour avoir un angle de 90° par rapport à la

Apport d’une proie d’un mâle adulte avec une couleuvre d’Esculape.Photo de Jean-Pierre Malafosse

S U RS U RS U RS U RS U RV E I L L A N C E D UV E I L L A N C E D UV E I L L A N C E D UV E I L L A N C E D UV E I L L A N C E D UC I R C A È T E E NC I R C A È T E E NC I R C A È T E E NC I R C A È T E E NC I R C A È T E E N

2 0 0 32 0 0 32 0 0 32 0 0 32 0 0 3

Suite à notre appel, vous avez été trèsnombreux à nous faire parvenir des fi-ches de bilan de suivi/surveillance du cir-caète pour l’année 2003. Cela montre quele réseau se met en place. Ces résultatsseront traités puis publiés dans les pro-chains Cahiers de la Surveillance, qui sorti-ront vers le mois de juin 2004. Merci àtous les coordinateurs.

La LPO Mission Fir

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La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2te n°2te n°2te n°2te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’

Poussin de deux joursavec une vipère aspic.

Photo de Jean-Pierre Malafosse

première. Les axes sont tracés sur carte au1/25 000°, et les croisements des deux droi-tes et de la courbe de niveau indiquent à lafois la position du nid et son altitude, à moinsde 50 m près. Pour la quiétude des oiseaux,nous nous postons toujours loin du site, sipossible à plus de 500 m.Actuellement, 83 couples ont été identifiés,56 sites de nidification sont localisés sansconnaître l’emplacement du nid, et 40 nidssont situés. Sur cette base, on peut estimerla population des nicheurs des Alpes-Mari-times comprise entre 117 et 173 couples.

La situation des sites deLa situation des sites deLa situation des sites deLa situation des sites deLa situation des sites denidificationnidificationnidificationnidificationnidificationA partir des sites de nidification localisés,on constate que dans notre région au relieftourmenté, les circaètes nicheurs occupentmajoritairement les parties les plus bassesdes vallées dans des petits vallons boisés,eux-mêmes situés dans des vallons de plusgrande taille. Les nids sont bien dissimuléset abrités par les branches latérales des pinsque les nicheurs affectionnent particulière-ment. Tout concourt à ce qu’ils soient diffi-ciles à voir, de quelque côté que ce soit,sans s’approcher. Il est même très rare que,d’en face, on puisse deviner le couveur oule jeune. En revanche, ce ne sont pas tou-jours des vallons tranquilles. Un couple achoisi de nicher dans une zone périurbaine,à 500 m de la Nationale 202, très fréquen-tée. Les maisons et les trois lignes électri-ques les plus proches qui l’entourent sont àmoins de 200 m du nid. Les oiseaux s’y sontreproduit avec succès, mais ont changé devallon après un échec probable. Ceci nous aengagé à prospecter dans la continuité decette plaine du Var urbanisée. Nous avonsdéjà des résultats qui nous prouvent qu’ilsn’y sont pas les seuls nicheurs, pour peuque les ressources alimentaires aux alen-tours soient bonnes. Ce qui est le cas.

Suivi de la reproductionSuivi de la reproductionSuivi de la reproductionSuivi de la reproductionSuivi de la reproductionLa perspective d’un suivi de reproduction,suggéré par J.-P. Malafosse, nous a conduit àabandonner notre prospection départemen-tale pour consacrer l’essentiel de nos re-cherches sur les nicheurs de la vallée del’Estéron, où nous habitons.Au milieu du département, cette petite ri-vière d’eau claire coule d’ouest en est surune quarantaine de kilomètres, avant de sejeter dans le Var. Serpentant dans des gor-ges, ayant au fil des ans entaillé des clusesétroites dans la roche, elle se faufile entreles collines et quelques plaines de petitetaille. Elle occupe, en réalité le fond d’uneplus grande vallée. Deux lignes de crêtesparallèles, distantes d’une dizaine de kilo-mètres, en marquent les limites naturelles.Le sommet du Cheiron, au sud, culmine à1 770 m et le mont Vial, au nord, à 1 550 m.Les ressources alimentaires et les possibi-lités pour nicher ne manquent pas. Pour l’ins-tant, nous y avons localisé plus d’une ving-taine de sites de nidification potentiels, dont15 occupés par des nicheurs certains.

PerspectivesPerspectivesPerspectivesPerspectivesPerspectivesNous ferons le maximum cette année pouravoir des résultats sur la reproduction. Lesweek-ends et les soirées seront bien rem-plis car les choses vont se précipiter cou-rant juin et nous serons peu nombreux àfaire le suivi.

Michel BELAUDQuartier Saint-Pancrace

06830 Gilette

M I G R AM I G R AM I G R AM I G R AM I G R AT I O N D UT I O N D UT I O N D UT I O N D UT I O N D UC I R C A E T EC I R C A E T EC I R C A E T EC I R C A E T EC I R C A E T E

DDDDD ANS LES ANS LES ANS LES ANS LES ANS LES A L P E S -A L P E S -A L P E S -A L P E S -A L P E S -M A R I T I M E SM A R I T I M E SM A R I T I M E SM A R I T I M E SM A R I T I M E S

D E 1 9 8 2 À 2 0 0 2D E 1 9 8 2 À 2 0 0 2D E 1 9 8 2 À 2 0 0 2D E 1 9 8 2 À 2 0 0 2D E 1 9 8 2 À 2 0 0 2

Les circaètes traversent notre région au prin-temps et à l’automne et nous suivons leurmigration, comme celle des autres rapacesdepuis une vingtaine d’années (Belaud, 1993).Concernant la migration postnuptiale, sinous avons poursuivi nos comptages sur lesmeilleurs sites postnuptiaux connus à cejour, de La Turbie et, plus récemment en2001 et 2002 celui du Fort de la Revère,(Genoud, 2002 ; Jardin, 2003 à paraître), sansfaire de découvertes majeures, sur l’espèce,nous avons, au contraire, beaucoup mieuxappréhendé la migration printanière du cir-caète, en trouvant de très intéressants nou-veaux postes d’observation sur la voie pré-nuptiale.

RESULRESULRESULRESULRESULTTTTTAAAAATSTSTSTSTS

Migration prénuptialeMigration prénuptialeMigration prénuptialeMigration prénuptialeMigration prénuptialeLes nouveaux sitesPar le passé, nous observions au printempscomme nous le faisions à l’automne, plutôtsur les sites côtiers de la Turbie. Mais nosrésultats étaient relativement médiocres,comparés à ceux enregistrés à Arenzano,en Italie,(Baghino). La fréquentation régu-lière, par les migrateurs, de ce site italienplutôt côtier situé à 40 km à l’ouest de Gê-nes, nous laissait supposer que les circaè-tes, chez nous, procédaient de la mêmemanière, en suivant plus ou moins le littoraldes Alpes maritimes, avant leur chemine-ment vers Italie.Mais, en prospectant plus en amont, nousavons noté des passages intéressants en

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Le camp de migration du Fort de la Revère,dans les Alpes-Maritimes, est géré par laLPO PACA et se déroule de septembre ànovembre. Vous pouvez contacter l’ani-mateur permanent Mickaël Jardin àl’adresse email suivante :

[email protected]

La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2 te n°2 te n°2 te n°2 te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’

BilanBilanBilanBilanBilan95 h d’observation en affût (18 séances). 15ont été faites face à nid situé sur un « balaide sorcière », dans une petite clairière aumilieu d’un assez vaste boisement de pinsmaritimes (env. 40 ans). L’affût (branchageset fougères mêlés dans un pin tombé aprèsune tempête) était au sol à 23 m de l’arbredu nid, qui était à 9 m de hauteur.

NourrissageNourrissageNourrissageNourrissageNourrissageDepuis deux ans que nous suivons la pé-riode « après envol » du jeune circaète enGironde, nous avons constaté, sur tous lesnids suivis, que le jeune revenait au nid poury être nourri, apparemment jusqu’au départdes parents.Est-ce une particularité de la Gironde où lepin maritime n’est-il pas très favorable au« stationnement » des oiseaux ?Sur 14 nourrissages au même nid, 10 ontété effectués par le mâle*; il restait très peude temps sur l’aire.Les 4 autres ont été effectués par la femelle*,qui lui montrait beaucoup plus d’attention :dans deux cas, elle lui a même donné la bec-quée pendant près d’1 h, alors qu’il avait lejabot encore très distendu par les précé-dents nourrissages (ce comportement en-vers un jeune qui était volant depuis déjà 1mois nous a étonné) !

Comportement des parentsComportement des parentsComportement des parentsComportement des parentsComportement des parentsLorsque le jeune n’est pas encore volant,les parents sont très méfiants, scrutant at-tentivement la zone en venant nourrir. Ilssemblent l’être moins après l’envol dujeune : on dirait qu’en arrivant leur préoc-cupation est de le localiser, et de l’attirer aunid. Ce qui facilite l’observation en affût.

Comportement du jeuneComportement du jeuneComportement du jeuneComportement du jeuneComportement du jeuneLe nourrissage est annoncé par de longuesséquences de cris d’excitation du jeune.En général, c’est l’adulte qui arrive en pre-mier au nid, avec le serpent, attendant le

jeune, parfois assez longtemps, en scrutantles environs (ex. : 3 min le 19 août, pendantce temps le jeune a continué de crier, commes’il n’avait pas vu où son parent s’était posé).Quand le jeune rejoint l’adulte au nid (sescris atteignant alors un maximum), il se metsouvent en attitude de « quémandage », enagitant vigoureusement ses ailes entrouver-tes, faisant penser à un très jeune oiseauencore au nid. Après le départ du parent, lejeune reste apparemment tout dépité, pous-sant encore de petits cris plaintifs en scru-tant le ciel, et met parfois un certain tempsà s’intéresser au serpent livré.

Fréquentation de l’aire par leFréquentation de l’aire par leFréquentation de l’aire par leFréquentation de l’aire par leFréquentation de l’aire par lejeunejeunejeunejeunejeuneLe jeune est presque toujours resté au nidaprès le nourrissage. En général, je quittaisl’affût le soir après avoir attendu en vainqu’il s’en aille ! Pour les deux séances aucours desquelles il a été nourri à trois re-prises, je l’ai vu rester au nid depuis le pre-mier nourrissage (vers 12 h) jusqu’à mondépart (18 h). Il était si repu que j’ai pu quit-ter l’affût discrètement sans qu’il ne bouge.Sur un autre site, fin août, je l’ai vu restersur l’arbre du nid de 16 h à 19 h, passant unbon moment à faire sa toilette. C’est mondépart de l’affût qui a provoqué son envol.Un autre jour, il était déjà au nid lorsque jesuis arrivée (vers 11 h), l’a quitté à 14 h 20,puis y est revenu à 15 h 30 (pour être nourrià deux reprises); il y est resté jusqu’à mondépart à 18 h. Mais il y a aussi eu des séancessans que je ne voie le jeune (ex. le 6 août de11 h à 18 h, temps gris et pluie fine).

Fin de saisonFin de saisonFin de saisonFin de saisonFin de saisonLe dernier nourrissage au nid a été observéle 24 septembre. C’est la mère* qui a mangéle serpent (le jeune semblait gavé…).Au dernier affût du 26 septembre (de 10 h 45et 16 h 30) je n’ai ni vu ni entendu le jeune.Le mâle* est arrivé seul au nid à 12 h 15déposer un serpent. Ne voyant pas le jeune,il a commencé à ravaler le serpent. Celui-cidépassait encore du bec quand le parents’est envolé. Nous avons vu le jeune volerdans la zone le 27 septembre.(Le 1er octobre, j’ai encore vu deux circaè-tes en vol près de la zone du nid dit « lasorcière », mais ceux-ci volaient trop hautpour une différenciation jeune/adulte).* détermination des sexes suivant plastron(d’après B. Joubert, J. -P. Malafosse)

Françoise GERARDIN36, rue Cornac

33000 Bordeaux05 56 48 14 85

O B S E RO B S E RO B S E RO B S E RO B S E RVVVVV AAAAA TIONS EN TIONS EN TIONS EN TIONS EN TIONS EN A F F Û TA F F Û TA F F Û TA F F Û TA F F Û TD E VD E VD E VD E VD E VANT LE NID D’UN JEUNE CIRCANT LE NID D’UN JEUNE CIRCANT LE NID D’UN JEUNE CIRCANT LE NID D’UN JEUNE CIRCANT LE NID D’UN JEUNE CIRCA È T EA È T EA È T EA È T EA È T EAPRÈS SON ENVAPRÈS SON ENVAPRÈS SON ENVAPRÈS SON ENVAPRÈS SON ENVOL -OL -OL -OL -OL - GIRO N D E , ÉTÉ 2003

Dessind’Alexis Nouilhat

2000 à Aspremont, puis les années suivan-tes, d’autres encore entre Saint-Jeannet, LaGaude et Lingostière. Sur l’ensemble de cessites, les différents relevés d’azimuts indi-quent une direction moyenne vers le N.-E.de 60 à 74°. Les oiseaux sont ainsi vus puissuivis successivement sur les sites alignésde la sorte comme : Saint-Jeannet,Aspremont, Chateauneuf-de-Contes.

Les effectifsSur ces sites, on observe des circaètes dèsles premiers jours de mars (22 le 03 mars2000) à Aspremont, puis les passages culmi-nent le 17 : 188 à Saint- Jeannet le 17 mars2002 et 65 le même jour à Roquestéron(Guy George comm.pers.). Les effectifs dé-clinent jusqu’à la fin du mois, mais on noteencore quelques circaètes migrant avec desbondrées apivores, début mai.La découverte de ces nouveaux sites a faitprogresser nos connaissances sur les tra-jectoires et les voies prénuptiales et s’ac-croître les effectifs printaniers qui ont dé-passé les 500 circaètes en mars 2002. Il fautpréciser à ce sujet que ces résultats sontobtenus à partir d’observations partielles,au gré du temps libre et des week-ends.

Migration postnuptialeMigration postnuptialeMigration postnuptialeMigration postnuptialeMigration postnuptialeRecherche de nouveaux sites d’obser-vationLa tenue, en 2001 et 2002, d’un camp demigration permanent, au Fort de la Revère,nous a laissé quelques journées de « li-berté » pour mieux cerner les trajectoiresdes circaètes après leur passage au col del’Arme ou la Turbie. En théorie, ils devraientsuivre un cap moyen S.-O. de 60° vers 240°,en suivant plus ou moins le littoral.

Michel BELAUDQuartier Saint-Pancrace

06830 Gilette

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La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2te n°2te n°2te n°2te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’

LE CIRCAÈTE ENLE CIRCAÈTE ENLE CIRCAÈTE ENLE CIRCAÈTE ENLE CIRCAÈTE ENB A S S E P RB A S S E P RB A S S E P RB A S S E P RB A S S E P ROOOOO V E N C EV E N C EV E N C EV E N C EV E N C E

Suivi d’une petite populationSuivi d’une petite populationSuivi d’une petite populationSuivi d’une petite populationSuivi d’une petite populationsur le massif de la Sainte–Baumesur le massif de la Sainte–Baumesur le massif de la Sainte–Baumesur le massif de la Sainte–Baumesur le massif de la Sainte–Baume

Depuis plusieurs années, nous étudions unepetite population de circaètes sur la Sainte-Baume, un petit massif montagneux situéentre Marseille et Toulon. Ce massif, au senslarge, couvre une superficie totale de l’or-dre de 350 km2, avec environ 75 % dans ledépartement du Var et 25 % dans le départe-ment des Bouches-du-Rhône. L’extrémitéouest du massif se trouve à environ 25 kmde Marseille, l’extrémité est à environ 50km. De façon très schématique, cette zoneest composée :- de la chaîne principale, orientée est-ouest,dont la ligne de crête, d’une longueur de12 km, est à une altitude de l’ordre de1 000 m avec deux points culminant à1 148 m. Elle constitue, pour notre étude,une limite naturelle entre deux zones dis-tinctes : le versant nord et le versant sud ;- tout autour de cette chaîne, d’une multi-tude de petites collines basses dont les som-mets ont une altitude qui se situe entre 400et 800 m, et qui sont entrecoupées de val-lons, de petites vallées, de plateaux ainsi quede petites plaines dont certaines ont con-servé une activité agricole. Certaines de cescollines sont assez densément boisées depinèdes et chênaies, d’autres sont recou-vertes d’une garrigue plus ou moins ouverteavec pinède éparse, ou de friches avec éga-lement des zones rocheuses. C’est là untype de milieu qu’affectionne particulière-ment le circaète ;- de zones urbanisées autour des villagesavec un habitat plus ou moins étendu et dis-persé.En enlevant la surface occupée par la zonede crêtes et les villages, la superficie de lazone favorable couvre environ 320 km2.

Actuellement, nous avons pu localiser cinqsecteurs occupés par 1 couple, trois sur leversant nord et deux sur le versant sud. Maisil est probable que le massif abrite entre 1et 3 couples supplémentaires. Avec 5 cou-ples, la densité, basée sur la superficie favo-rable, est de 1 couple pour 64 km2, ce quiest assez faible.

Tous les sites de nidification connus actuel-lement sont situés sur le versant sud-sud-est de petites collines recouvertes d’unepinède plus ou moins éparse avec une végé-tation de garrigue sur sol calcaire(Quercetalia ilicis). L’aire est installée sur lapartie extérieure d’une grosse branche la-

térale d’un pin d’Alep (Pinus halepensis), setrouvant environ entre le tiers inférieur etle tiers supérieur de la pente dans une lé-gère concavité du relief. Toutes sont prati-quement orientées au sud-est et les altitu-des sont comprises entre 480 et 590 m.

Sur le versant nord, le taux de reproduc-tion a été particulièrement bon cette an-née, puisque les 3 couples connus se sontreproduits et ont élevé un jeune (100 % deréussite). Par contre, sur le versant sud, letaux de reproduction a été très mauvais. Uncouple ne s’est pas reproduit et le second,découvert cette année, s’est reproduit maisil n’y a pas eu de jeune (0 % de réussite).Nous n’avons pas d’explications pour ceséchecs, bien que pour l’un des deux couplesil puisse s’agir d’un changement de parte-naire. Cela donne pour l’ensemble de la zoneétudiée un taux de réussite de reproduc-tion de 0,60.

Pour cette population, les activités fores-tières (coupes de bois, aménagement etentretien des pistes), ou d’entretien de li-gnes électriques très haute tension par EDF(plus rare), constituent la principale sourcede perturbations sur les sites de nidifica-tion. Par exemple, des travaux dedébroussaillage d’une piste au mois de mars2002, ont provoqué un changement de sitede nidification pour un couple du versantnord, celui-ci s’étant déplacé dans un vallon

adjacent à celui perturbé. Sur le versant sud,suite à des travaux d’extraction de terrepar le propriétaire des lieux dans le vallonoù il nichait, à 300 m de l’aire, un couple adisparu du site pendant trois ans. Il y estrevenu en 2001 mais s’est déplacé de 500 men amont du vallon. Les activités de sportsmécaniques sont rares dans les secteurs denidification car les pistes sont en principeinterdites à la circulation publique. De plus,les collines fréquentées par le circaète neprésentent que très peu d’intérêt pour lespromeneurs au printemps, en particulier àpartir du mois de mai où la chaleur com-mence à se faire sentir. Notons que dansl’ouest des Bouches-du-Rhône, et plus par-ticulièrement dans la Crau, où des étudesspécifiques ont été menées, les lignes élec-triques moyenne tension sont responsablesde la mort de nombreux circaètes, par élec-trocution et collision, surtout en périodepost-nuptiale. Cette menace doit être éga-lement présente dans d’autres régions.

Richard FREZECEEP - Sainte-Baume

8, boulevard de la Marne13012 Marseille04 91 93 32 69

[email protected]

Jeune volant sur son nid,après son repas,

Gironde, 29 août 2003.Photo de Françoise Gérardin.

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La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2 te n°2 te n°2 te n°2 te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’

A P R O P O S D EA P R O P O S D EA P R O P O S D EA P R O P O S D EA P R O P O S D EJ E A N - L E - B L A N CJ E A N - L E - B L A N CJ E A N - L E - B L A N CJ E A N - L E - B L A N CJ E A N - L E - B L A N C

De 1749 à 1788, le comte de Buffon publiales trente-six volumes de sa fameuse His-toire naturelle qui devint un monument ma-jeur de la littérature scientifique du XVIIIème

siècle.La rédaction de la partie consacrée auxoiseaux, l’ Histoire naturelle des oiseaux, s’éten-dit de 1771 à 1786. Buffon décrivit les espè-ces connues à l’époque et donna quelqueséléments concernant leur biologie et leurécologie. La façon d’étudier et d’écrire surles oiseaux n’est bien évidemment plus lamême de nos jours. Néanmoins, avec plusde deux siècles de recul, la lecture de l’His-toire naturelle des oiseaux reste intéressanteet instructive, tant sur les oiseaux eux-mê-mes que sur les pratiques et les connaissan-ces ornithologiques d’alors.Le texte sur le circaète couvre trois pages.Le rapace est appelé simplement Jean-le-Blanc. Cette dénomination, à laquelle devaitêtre ajouté plus tard le mot de circaète, pré-vaut encore de nos jours. En lui-même, l’ar-ticle se compose de quatre parties portantsur : la description physique, quelques traitscomportementaux relatifs à la nourritureet au caractère, la biologie, la taxonomie.Cette dernière partie occupe à elle seule lamoitié de l’article environ. Est comprise éga-lement une longue note relatant des expé-rimentations alimentaires menées sur unindividu captif. Le propos ici n’est pas delivrer une analyse fouillée du texte de Buf-fon, ni d’en faire une critique facile. Simple-ment, quelques remarques méritent atten-tion en raison de la pertinence ou du carac-tère insolite de certains propos.En premier lieu, Buffon dresse le portraitd’un oiseau « pris jeune en août 1768 ». Lemois laisse supposer un individu venant justede quitter le nid ou s’apprêtant à le faire.Les éléments fournis correspondent bel etbien au circaète : la taille (1,65 m), la lon-gueur (65 cm), la coloration des plumes (lon-gues taches brun roux – bandes brunes à laqueue – couvertures brunes en pointe etblanches en partie inférieure), le poids (en-viron 1 700 g), la cire du bec bleu sale, lacouleur chair livide du pied, la longueur dela jambe et les proportions du balbuzard.Plus loin, dans la partie consacrée à la biolo-gie, Buffon fait référence à l’un de ses illus-tres prédécesseurs : Belon, lequel publia, en1555, l’Histoire de la nature des oyseaux. C’estdans celle-ci qu’apparaît le nom de Jean-le-Blanc : « Il est très commun en France, et, commele dit Belon, il n’y a guère de villageois qui ne leconnoissent et ne le redoutent pour leurs poules.Ce sont eux qui lui ont donné le nom de Jean-le-Blanc, parce qu’il est en effet remarquable par

sa blancheur du ventre, du dessous des ailes, ducroupion et de la queue. Il est cependant vraiqu’il n’y a que le mâle qui porte évidemment sescaractères ; car la femelle est presque toute griseet n’a que du blanc sale sur les plumes du crou-pion : elle est, comme dans les autres oiseaux deproie, plus grande, plus grosse et plus pesanteque le mâle. Elle fait son nid presque à terre,dans les terrains couverts de bruyères, de fougè-res, de genêts et de joncs, quelques fois aussi surdes sapins et sur d’autres arbres élevés. Elle pondordinairement trois œufs, qui sont d’un gris tirantsur l’ardoise. ( …) Il fréquente de près les lieuxhabités et surtout les hameaux et les fermes : ilsaisit et enlève les poules, les jeunes dindons, lescanards privés, et, lorsque la volaille lui manque,il prend des lapereaux, des perdrix, des cailles etd’autres moindres oiseaux : il ne dédaigne pasmême les mulots et les lézards. Ils (…) ont lesailes courtes et le corps gras, leur vol est pesant(…); on les voit toujours voler bas (…) ». A lalecture de ce passage, on a du mal à savoir siBuffon s’est contenté de reprendre les pro-pos de Belon ou s’il a mêlé des informa-tions personnelles. Quoi qu’il en soit, il res-sort que la description ne correspond pas àcelle d’un circaète mais plutôt à celle d’unbusard : différence mâle/femelle – nombred’œufs – lieu de ponte – alimentation – fa-çon de chasser. Notons que certains traitsne cadrent pas non plus avec ce que l’on saitdes busards (nidification dans les sapins,corps gras, vol pesant). En fait, tout se passe

comme si, manquant d’observations de ter-rain, Buffon s’était inspiré d’un texte pro-duit plus de 200 ans plus tôt, reprenant ma-lencontreusement une erreur d’identifica-tion et attribuant ainsi au circaète le nom deJean-le-Blanc prêté initialement à un busard.Pour terminer, il convient de signaler la noterelative à l’étude de l’alimentation en capti-vité, tant elle est surprenante. Elle traduitun esprit éclairé porté sur l’expérimenta-tion. Avec du recul, on est à la fois amusé ethorrifié par le traitement qu’a dû subir lecircaète de Buffon. Ainsi, l’oiseau refusaobstinément de manger différents alimentsprésentés par l’assistant de Buffon : pain, fro-mage, raisin, pomme ! même après quatrejours de jeûne. Il se comporta de la mêmefaçon vis-à-vis des vers et des poissons. Parcontre, Buffon remarqua son goût prononcépour les mulots, les souris et les grenouilles.Manifestement, on ignorait à l’époque queles reptiles constituaient la base du régimede l’espèce. Aucune remarque n’est faite àce sujet et aucune proie de ce type ne lui aété proposée.

(Merci à Philippe Brocard de Lyon, pour lacopie de l’article de Buffon.)

Bernard JOUBERT

Sur cette gravure ancienne, on reconnaît parfaitement bien le circaète.Les culottes immaculées et les flammèches verticales de la poitrine

incitent à penser qu’il s’agit d’un mâle.

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La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2te n°2te n°2te n°2te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’

ObjectifsObjectifsObjectifsObjectifsObjectifs- Coordonner les surveillances exercéespar des observateurs souvent isolés.- Cerner les problèmes communs rencon-trés par l’espèce, au-delà des problèmeslocaux, afin d’alerter en cas de diminutiondurable de la productivité ou de la popula-tion.- Echanger expériences, hypothèses, mé-thodes de travail.- Améliorer la connaissance de l’espèce.

FormeFormeFormeFormeForme- Réseau informel (ce n’est pas une asso-ciation déclarée).-Structure légère et aucunement contrai-gnante.- Le réseau en est à ses débuts : on envi-sage un symposium une fois par an ou tousles deux ans.- Publication d’une circulaire annuelle et,espérons-le, des nouvelles régulières dansRapaces de France.

OrigineOrigineOrigineOrigineOrigineModestement, cela a commencé à bougeraprès la publication d’articles dans des re-vues spécialisées (Alauda) et suite à la sor-tie de la petite monographie, soutenue etencouragée par J.-F. Terrasse.

ParticularitésParticularitésParticularitésParticularitésParticularités- Environ une quinzaine de membres, sou-vent isolés.- Chacun travaille selon sa sensibilité etses goûts.- Certains travaillent sur deux couples,d’autres sur plusieurs dizaines.- Certains étudient plutôt les comporte-ments, d’autres la biologie de la reproduc-tion, d’autres encore la répartition.- Des observateurs dont on ne parle ja-mais ont acquis une excellente connais-sance de l’espèce et disposent de massesde données jamais publiées.- Ce sont plutôt des gens du sud de laLoire, dans des régions montagneuses (enaccord avec la répartition de l’espèce).

Bernard JOUBERT

Q U E L Q U E S P R É C I S I O N SQ U E L Q U E S P R É C I S I O N SQ U E L Q U E S P R É C I S I O N SQ U E L Q U E S P R É C I S I O N SQ U E L Q U E S P R É C I S I O N SSUR LE RÉSEASUR LE RÉSEASUR LE RÉSEASUR LE RÉSEASUR LE RÉSEAU G A L L I C U SU G A L L I C U SU G A L L I C U SU G A L L I C U SU G A L L I C U S

R É PR É PR É PR É PR É PA RA RA RA RA RTITION DESTITION DESTITION DESTITION DESTITION DESG A L L I C O P H I L E SG A L L I C O P H I L E SG A L L I C O P H I L E SG A L L I C O P H I L E SG A L L I C O P H I L E S

AAAAA V E RV E RV E RV E RV E RTISTISTISTISTIS

GALLICOPHILE [galikofil] n. et adj. – 2003 ;lat. gallicus, et gr. philos « ami » Personnequi aime le circaète.

Qu’il soit permis de s’amuser un peu. Toutd’abord avec ce néologisme pas pire qu’unautre. Et puis avec cette carte de répartitiondont raffolent les naturalistes et qui se li-vrent avec tant de passion à ce genre desport.Voici donc l’aire de distribution des mem-bres du Réseau national d’étude du circaète.Chacun de nous est pointé sur la carte, saufoubli. La tâche a été souvent difficile pourlocaliser les sites exacts. Trouver Greno-ble, Toulouse ou Bordeaux n’a pas posé deproblème. Par contre, comment tomber surCeyras, Sainte-Foy-d’Aigrefeuille ou, pire,Navat ?Vingt-deux observateurs (identifiés à ce jour)consacrent une grande partie de leurs loi-sirs à Gallicus. Ils occupent 18 départementsau sud de la Loire. Le site extraordinaire deParis s’explique par le fait que le collègueconcerné réside dans cette ville mais officieailleurs (Drôme). On s’en serait douté :notre distribution nationale recouvre celledu circaète !Selon les régions, la densité des observa-teurs varie notablement, mais dans l’ensem-ble elle demeure extrêmement faible, del’ordre de 1 observateur pour 15 000 km2.Pour établir un parallèle, celle du circaèteest d’environ 1 oiseau pour 69 km2, soit217 fois supérieure… Les meilleures den-sités sont relevées en Haute-Garonne (3observateurs), en Isère (2), en Haute-Loire(2). Ailleurs, des individus sont terriblementisolés (dans l’Hérault, le Puy-de-Dôme, laHaute-Vienne, le Lot, les Alpes maritimesetc.).D’une manière générale, les observateursopèrent dans le voisinage immédiat de leursite de résidence, ou à proximité. Certains,cependant, se déplacent beaucoup, tel ce finconnaisseur de la région de Toulouse qui serend régulièrement dans le Tarn.Nombre de départements ne sont pas oc-cupés malgré l’abondance de sites propices.On ne peut que souhaiter vivement de trou-ver des observateurs en Ardèche, dans leGard, le Vaucluse, la Drôme, les Alpes deHaute-Provence, les Hautes-Alpes, la Dor-dogne, les trois départements pyrénéens« vides » d’observateurs, l’Aveyron,l’Aude…Les objectifs suivis par chacun ainsi que lemode d’observation sont également trèsdivers. Certains sont plus axés sur les mi-grations (Pyrénées). D’autres font des ef-

forts pour la connaissance de la distribu-tion du circaète (Alpes). D’autres encoresuivent l’évolution de populations plus oumoins importantes – de 2 à plusieurs dizai-nes de couples, réalisent du baguage à grandeéchelle ou bien se concentrent sur le côté

Carte de répartition des gallicophiles avertis en FranceCarte de répartition des gallicophiles avertis en FranceCarte de répartition des gallicophiles avertis en FranceCarte de répartition des gallicophiles avertis en FranceCarte de répartition des gallicophiles avertis en France

éthologique (Massif central). De tout celarésultent une grande richesse intellectuelle,une connaissance pointue et des échangesfructueux.

Bernard JOUBERT

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La plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du CircaeLa plume du Circaete n°2 te n°2 te n°2 te n°2 te n°2 - LPO Mission Fir - décembre 2003’’’’’10

Mission Fonds d’intervention pour les rapaces de la LPO, 62, rue Bargue, 75015 ParisTél : 01 53 58 58 38 - Fax : 01 53 58 58 39 - Mail : [email protected]

Conception, réalisation, maquette : B. JOUBERT, J.-P. MALAFOSSE, E. ROUSSEAU et Y. TARIELCette lettre d’information est éditée par la MissionFonds d’intervention pour les rapaces de la LPO.

LPO © 2003 – Reproduction interdite, quel que soit le procédé,sans autorisation écrite de l’éditeur.

TOP TOP TOP TOP TOP T W E LT W E LT W E LT W E LT W E LVE :VE :VE :VE :VE : LES DOUZE MEILLEURS LES DOUZE MEILLEURS LES DOUZE MEILLEURS LES DOUZE MEILLEURS LES DOUZE MEILLEURSD É PD É PD É PD É PD É PA RA RA RA RA RT E M E N T S E N C I R CT E M E N T S E N C I R CT E M E N T S E N C I R CT E M E N T S E N C I R CT E M E N T S E N C I R CA È T E SA È T E SA È T E SA È T E SA È T E S

Le récent recensement des rapaces diurnes nicheurs de France nous a donné l’occasionde connaître les effectifs des circaètes, département par département. A titre de curio-sité, voici deux classements par ordre décroissant d’abondance.

Le top twelve des départements par abondance absolue en couples nicheurs :1. Alpes-Maritimes – 2. Alpes-de-Haute-Provence – 3. Lozère – 4. Ardèche – 5. Aude – 6.Drôme – 7. Gard – 8. Hérault – 9. Aveyron – 10. Lot – 11. Var – 12. Haute-Loire.

Le top twelve des départements par densité des couples nicheurs :1. Alpes-Maritimes – 2. Lozère – 3. Ardèche – 4. Aude – 5. Drôme – 6. Alpes-de-Haute-Provence – 7. Vaucluse – 8. Lot – 9. Gard – 10. Haute-Loire – 11. Hérault – 11. Var. A noter la bonne représentation du Massif central et celle des Alpes méridionales.

Au classement des régions par abondance absolue, le top six est le suivant :1. Provence-Alpes-Côte-d’Azur – 2. Languedoc-Roussillon – 3. Rhône-Alpes – 4. Midi-Pyrénées – 5. Aquitaine – 6. Auvergne.

Bernard JOUBERTJean-Pierre MALAFOSSE

P U B L I CP U B L I CP U B L I CP U B L I CP U B L I CAAAAA T I O N ST I O N ST I O N ST I O N ST I O N S

En mai 2003 est sortie une BT (n° 1145) surle circaète, effectuée par les élèves de l’écoleprimaire de Pied-de-Borne en Lozère, leurmaître A. Feltggen et J.-P. Malafosse, gardemoniteur au Parc national des Cévennes.Richement illustré, il traite de l’écologie, del’étude et de la protection du circaète, plusparticulièrement dans les Cévennes. Acces-sible à tous, elle découle d’une solide docu-mentation scientifique qui permettra à cha-cun d’acquérir une bonne connaissance dece rapace.L’idée de la BT (48 pages dont 36 pour lecircaète) est de présenter le plus clairementpossible un thème touchant à l’espèce pardouble page ; un peu à la manière d’une ex-position (origine du nom, habitat, reproduc-tion, menaces qui pèsent sur l’espèce…).Pour se la procurer, écrire à : Parc nationaldes Cévennes, Régisseur des recettes,48400 Florac. Commande accompagnée d’unchèque de 8 • pour une BT (6 • prix de la BT+ 2 • de frais de port) - (4,60 • de port pourune commande supérieure à une BT). Chè-que libellé à l’ordre du Trésor Public de laLozère.

Jean- Pierre et Isabelle MALAFOSSE

Une BT (bibliothèque deUne BT (bibliothèque deUne BT (bibliothèque deUne BT (bibliothèque deUne BT (bibliothèque detravail) circaète chez PEMFtravail) circaète chez PEMFtravail) circaète chez PEMFtravail) circaète chez PEMFtravail) circaète chez PEMF

Au centre de sauvegarde de ChristianPacteau, en Vendée, un circaète qui avait étéretrouvé en Vendée (Champagné-les-Marais)en juillet 2002, a été relâché avec succès le24 août 2003.Un autre circaète, retrouvé dans la Vienneet reçu le 27 juillet 2003, a par contre dûêtre euthanasié. Une lymphengite s’était ins-tallée sous les plumes, très probablementdue à un choc électrique. Des soins cons-tants, deux à trois fois par jour, lui ont été

B O N N E E T M AB O N N E E T M AB O N N E E T M AB O N N E E T M AB O N N E E T M AU VU VU VU VU VA I S E N O U V E L L E SA I S E N O U V E L L E SA I S E N O U V E L L E SA I S E N O U V E L L E SA I S E N O U V E L L E S

prodigués. Malheureusement, les tissus, enregard du choc, se sont progressivementnécrosés. Une partie du muscle du bras aainsi progressivement disparu, l’os restantà nu. Dans ces conditions, la mort dans l’âmeil est vrai, l’oiseau aux grands yeux jaunes aété euthanasié.

Information deChristian PACTEAU (LPO Mission Fir)

Après une année deconvalescence, un

circaète est relâché enVendée, août 2003.

Migration du circaèteMigration du circaèteMigration du circaèteMigration du circaèteMigration du circaète

A noter également cette parution :« La migration postnuptiale du circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) à travers les Py-rénées », J.-P. Urcun et B. Kabouche, 2003.Alauda 71(2) : 119-132.