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2009 DOUSSARD Thomas EPU – DA, ADUC. 04/09/2009 Plan de Développement Économique et Artisanal de la ville de Tenkodogo Ville de CHINON

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2009

DOUSSARD Thomas

EPU – DA, ADUC.

04/09/2009

Plan de Développement Économique et Artisanal de la ville de Tenkodogo

Ville de CHINON

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Plan de Développement Économique et Artisanal (PDEA) de la ville de Tenkodogo

Sous la tutelle de Mme. Cathy SAVOUREY ADUC, Chinon

Thomas DOUSSARD EPU – DA, Tours 2008 - 2009

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Remerciements Je tiens à remercier l’ensemble des personnes qui m’ont permis de réaliser cette étude dans les meilleures

conditions qui soient parmi lesquelles :

M. Alassane ZAKANÉ, maire de Tenkodogo, pour son accueil chaleureux et son appui dans la mise à disposition des documents et moyens d’étude.

M. Alain LEJEUNE, coopérateur « toujours jeune » de l’ONG ethnik.org, M. Blaise BAMA, animateur de la pépinière d’entreprises, pour leur accueil et leur bonne humeur, et toute l’aide qu’ils m’ont apporté dans la compréhension du contexte économique local ; ainsi que pour m’avoir permis de réaliser nombre d’entretiens avec les artisans.

Mme. Cathy SAVOUREY, professeur associée au département aménagement (EPU Tours), pour son aide et ses conseils précieux lors du déroulement de cette étude.

L’association APAGAN/B, et son président M. Hermann OUBDA, pour son aide et la disponibilité de l’ensemble des groupements d’artisans qui ont participé aux enquêtes concernant le secteur artisanal.

L’association ACAGAT, son président, M. Jérôme BAMBARA, et son chargé de communication, M. Serge SÉDOGO, pour toutes les informations fournies sur leur association et avoir permis la rencontre d’artisans et d’acteurs locaux du développement économique.

La DSTM, son chef du service des domaines, M. Claude KÉRÉ, pour son aide lors du démarrage de cette étude et pour les documents cadastraux qu’il a fourni, et M. Désiré DIATTO, chef du service de la voirie, pour son aide lors des enquêtes auprès des camionneurs transitant par Tenkodogo.

La DRAHRH, La DREP, Les membres de la plate forme Tenkodogo Initiative, Les services de la mairie, L’ANPE et la PAMF pour leurs informations concernant le fonctionnement de leurs structures respectives.

Mes amis Kumiko MIYAZAWA, Yoshié TAKAHASHI, Keigo IMAMURA, Patrick HEESTERMANS et Douada OUBDA pour leur bonne humeur de tous les jours et toutes les blagues et bons moments que nous avons partagés et qui ont su rendre ce stage inoubliable.

L’ensemble des artisans et commerçants qui ont très aimablement accepté de répondre à l’ensemble des entretiens que j’ai eu avec eux concernant les détails de leurs activités.

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Introduction Forte de son étroite collaboration avec les villes de Chinon (France, Indre-et-Loire) et d’Étaules (France,

Charente Maritime) dans le cadre d’un programme de coopération décentralisée, la commune de

Tenkodogo a décidé de mettre en place un plan de développement économique qui fera synthèse des

plans et projets en cours en même temps qu’un état des lieux plus précis des activités économiques, et

notamment artisanales, de la ville.

Située entre Ouagadougou et la frontière togolaise, la commune de Tenkodogo ne profite pas de sa

position géostratégique pour développer ses activités commerciales, qui au contraire tendent à la fuir. De

fait la ville peine à capter les marchandises en transit et voit son développement avancer à petit pas en

comparaison des ces rivales économiques burkinabè.

Carte 1 : Position géographique de Tenkodogo au Burkina Faso

Ce plan de développement économique intervient alors pour permettre à tout projet futur de se

développer en disposant de connaissances importantes sur les acteurs locaux de la vie économique et de

pouvoir cibler avec justesse les leviers d’action prioritaires à dynamiser dans le secteur de l’artisanat. Il

apporte, en outre, des réponses aux précédentes préconisations prescrites dans les divers plans de

développement locaux et offre ses réponses quant aux projets à initier à court terme pour un meilleur

rayonnement de la commune à l’échelle nationale.

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1 Diagnostic de la situation économique de Tenkodogo

1.1 Situation et poids de l’artisanat dans l’économie locale

1.1.1 Que désigne-t-on par le terme artisanat ? Cette question est le prélude à la différenciation entre le secteur formel et le secteur dit informel. Il est

intéressant pour y répondre de reprendre la définition qu’en donne le ministère de la jeunesse et de

l’emploi : « L’artisanat se distingue des autres secteurs de l’économie par un mode de production de biens et de services dont

le processus de transformation est principalement manuel. L’arrêté ministériel sur la classification des métiers de l’artisanat

dénombre neuf corporations et répertorie au moins une centaine de métiers artisanaux1. L’artisanat est souvent assimilé au

secteur informel parce qu’une grande majorité des artisans sont fiscalisés sous le régime de la Contribution au Secteur Informel

(CSI) » [étude des métiers de l’artisanat, 2007].

Sont présents, à Tenkodogo, trois types d’artisanats répertoriés par le ministère de l’économie que sont

l’artisanat d’art, l’artisanat de production ou utilitaire et l’artisanat de service. L’artisanat d’art regroupe les

activités de poterie, vannerie, bijouterie, forge et maroquinerie. La sculpture sur bois, inexistante

localement, est également considérée comme un artisanat d’art affilié à la menuiserie. On ne trouve que

peu d’artisans d’art dans la ville de Tenkodogo, la faiblesse de cette production serait liée à un manque de

professionnalisation et d’organisation des artisans. L’artisanat utilitaire regroupe les activités de

cordonnerie, forgeage, et menuiserie bois et métallique. Enfin l’artisanat de service rassemble les coiffeurs,

tailleurs, maçons, réparateurs et mécaniciens, restaurateurs, transformateurs alimentaires, etc. [étude des

filières, 2009].

Hormis les principaux garages (automobiles) et quelques soudeurs, tous les artisans sont considérés

comme appartenant au secteur informel car ne gérant pas une entreprise formelle [entretien avec M. Hema

YAYA – inspecteur des impôts, 2009].

1.1.2 Généralités sur l’artisanat tenkodogolais Les artisans de Tenkodogo réalisent une production couvrant, à peu de choses près, l’ensemble des

produits et services d’artisanat disponibles au Burkina Faso. La qualité de leur production est satisfaisante,

au regard de la moyenne burkinabè, car ils doivent se démarquer des produits véritablement de basse

qualité arrivant de Ouagadougou2. Leur clientèle étant très locale, voire régionale au plus, il leur est

nécessaire de montrer aux clients que leurs produits sont plus fiables, car ils doivent également assurer le

service après vente ; cela concerne les soudeurs, tailleurs, menuisiers, … Les marchandises venant de la

capitale sont également moins chères car ce qui est produit là-bas n’est pas affecté par un surcoût de

transport des matières premières. Les artisans tenkodogolais ne peuvent donc pas jouer la carte de la

1 Ministère de la Promotion Economique : Décret n°98/485/PRES/PM/MCIA portant classification des activités artisanales en corps de métiers, Décembre 1999. (Voir annexe I). 2 Il y a également des produits de bonne qualité arrivant de Ouagadougou, mais en tout cas ceux de moins bonne qualité viennent généralement de la capitale.

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concurrence sur les produits de basse qualité pour lesquels leurs prix seraient, en moyenne, plus élevés et

verraient leurs clients se retourner vers eux en cas d’imprévus ou de malfaçons.

L’offre artisanale est trop souvent limitée à des produits basiques et, bien que de qualité satisfaisante, peu

innovants ; notamment dans les domaines de l’artisanat d’art et de l’alimentation. Il y a très peu d’artisans

d’art à Tenkodogo et les artisans qui pourraient occasionnellement diversifier une partie de leur

production en tant que tel (couturier, menuisier, menuisier métallique/forgeron) ne s’y risquent pas. Les

raisons principales à cela sont un manque récurrent de fond de roulement, qui limite la prise de risque, et

l’absence, à l’heure actuelle, de clientèle à satisfaire faute de reconnaissance touristique de la région.

Il y aurait, malheureusement, une demande locale et nationale à satisfaire dans certaines productions, en

particulier alimentaires, où les importations nord-africaines et asiatiques de basse qualité semblent

aisément concurrençables. La transformation alimentaire de la ville de Tenkodogo, à titre d’exemple, se

limite le plus souvent à la production de soumbala3 ou de petits gâteaux, mais ne concerne pas ou si peu le

travail des fruits ou des produits laitiers.

Tout cela concoure à rendre l’artisanat local fragile, car sous la menace de produits moins chers, moins

fiables et plus diversifiés, mais également disposant d’un potentiel de développement intéressant car

reposant sur de bonnes bases en termes de capacités de production et de qualité [PCD, 2009 ; entretiens

avec les artisans, 2009].

1.1.3 Concurrence au sein du marché burkinabè : offre et demande Le marché burkinabè repose autant sur l’achat/vente de produits en stock, entendons par là comme

étant ayant été produits très récemment et étant immédiatement disponibles, que sur la commande de

produits actuellement inexistants. La quasi-totalité des secteurs artisanaux du pays s’approvisionnent en

flux tendu, même pour des matières non périssables. Ceci met les artisans sous la menace directe des aléas

du marché (rupture de stock, hausse des prix, etc.). Les quelques stocks qu’ils réalisent sont liés à des

achats en gros dont l’intérêt premier est une économie d’échelle. Ce système d’approvisionnement et de

vente en flux tendu généralisé occasionne des retards importants sur l’ensemble des chaines de

production, et de manière « continue et indolore » participe à maintenir l’économie dans un état de

fragilité.

De nombreux artisans interrogés ont expliqué se fournir plus ou moins régulièrement à Ouagadougou

car la moitié au moins des matières premières dont ils ont besoin ne se trouve pas à Tenkodogo, ou est

moins chère ou de meilleure qualité dans d’autres villes (Ouagadougou, Koupéla,…). Cela déséquilibre les

capacités de négociations entre les vendeurs et les acheteurs au détriment de ces derniers. En effet, le

marché n’est pas pur et parfait car, dans la chaine de transaction, l’offreur est en mesure de faire pression à

tout point de vue sur le demandeur ce qui est complètement contraire à la logique de marché capitaliste

3 Celui de Tenkodogo semble réputé parmi l’ensemble de ceux produits dans le pays.

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qui s’applique dans les pays occidentaux par exemple. Le demandeur (artisan vis-à-vis de son fournisseur)

est dépendant de lui car :

• Il y a une pénurie généralisée de toutes les marchandises sur le marché.

• Certains artisans ont des difficultés à entrer sur le marché (se déplacer jusqu’à Ouagadougou ou

faire venir les marchandises à eux).

• La négociation des prix opacifie le jeu de la concurrence dès lors qu’on ne connaît pas le prix

minimum auquel le vendeur est prêt à céder sa marchandise. De même, les prix de départ ne sont

que rarement connus à moins d’engager la négociation avec le vendeur (hors de Ouagadougou les

prix sont rarement étiquetés sur les produits).

• Tous les fournisseurs ou presque fournissent strictement les mêmes produits sans chercher à se

diversifier et l’absence de connaissance du marché (pas de publicité, pas de comparaison des

produits) ne permet pas aux fournisseurs « créatifs » de faire connaître leur produits.

• Les demandeurs et les fournisseurs ne communiquent pas en dehors des relations de marché (se

limitant au négoce).

Cela étant, les artisans des provinces (hors de la capitale) ont du mal à se montrer concurrentiels. Ils

déplorent unanimement un coût de la vie trop élevé à mesure que l’on s’éloigne de Ouagadougou et

parallèlement une obligation pour eux de vendre plus cher que les artisans de la capitale. Ce surcoût leur

est très défavorable en raison de leur faible capacité à innover, amenant globalement l’ensemble des

artisans burkinabè à produire les mêmes articles (exception faite des artisans d’art dans certains centres

d’artisanat). Par conséquent, le rapport qualité/prix devient le seul élément de comparaison entre les

produits. Le prix joue en la défaveur des artisans tenkodogolais, ceux-ci doivent donc se tourner vers une

production « de qualité » pour pouvoir exporter et supporter l’épreuve de la concurrence.

Malheureusement les artisans burkinabè, et tenkodogolais plus particulièrement, s’ils annoncent souvent

leur volonté de produire des biens ou des services de meilleure qualité n’en ont souvent pas les moyens

financiers et se retrouve tous à produire plus ou moins les mêmes articles. Ainsi le prix devient, en

définitive, le critère de décision premier des consommateurs. Celui-ci est fortement impacté par le surcoût

d’importation des produits depuis la capitale lorsqu’ils ne sont pas disponibles sur place. L’étendue du

marché d’une ville détermine donc le prix des marchandises que l’on y vend : plus il est grand, moins les

artisans ont besoin de se déplacer, moins cela se répercute sur leurs prix. A ce jeu, force est de constater

que Tenkodogo s’en sort moyennement sans tirer son épingle du jeu. Les artisans, au même titre que les

clients, classent trop souvent les produits en deux catégories : mauvaise qualité et bonne qualité, et ne

maîtrisent pas bien le concept de rentabilité et de meilleur rapport qualité/prix ; qui pourrait permettre un

meilleur positionnement de la production tenkodogolaise. Une production offrant un bon rapport

qualité/prix se destinerait parfaitement au marché local, tandis qu’une production de qualité supérieure

permettrait de percer sur les marchés plus éloignés [PCD, 2009 ; entretien avec les artisans, 2009].

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Le rapport qualité/prix

Le rapport qualité/prix est un critère souvent perçu comme subjectif désignant le choix que va

faire un consommateur devant différents produits identiques mais de qualités différentes et dont,

bien entendu, le prix augmente avec la qualité. Un consommateur « pauvre » choisira toujours le

produit le moins cher, tandis qu’un consommateur « riche » préfèrera profiter de ses moyens pour

acheter celui de la meilleure qualité. Mais un consommateur aux revenus moyens cherchera à

trouver le meilleur équilibre, c'est-à-dire le produit qui pour un prix acceptable lui donnera le

maximum de satisfaction.

Beaucoup d’auteurs en économie pensent que cette satisfaction est quelque chose de très subjectif

et que la qualité d’un produit, donc le rapport qualité/prix, n’est pas une appréciation rationnelle de

la part du consommateur. Cela apparaît comme inexact. La qualité d’un produit dépend

objectivement de trois critères liés au prix :

• La durée de vie du produit : si un produit est solide et fiable, on le rachète moins souvent.

• La consommation du produit : par exemple, un véhicule qui consomme peu coûte moins cher à

utiliser par kilomètre.

• La productivité du produit : une machine qui tourne plus vite permet de transformer plus de

produits avec un meilleur rendement et est donc rentabilisée plus vite.

Un client regarde toujours le rapport entre le prix qu’il paie et la qualité. Par exemple, prenons

deux motos de qualités différentes, une de bonne qualité consommant 2l/100km, coutant 300 000

FCFA et qui sera usée dans 6 ans et une de moindre qualité consommant 3l/100km, coutant

150 000 FCFA et qui sera hors d’usage dans 2 ans. Si je roule 1000 km/an, la moto de qualité me

coutera 50 000 FCFA/an et aura consommé 20l/an, tandis que la moto de mauvaise qualité m’aura

couté 75 000 FCFA/an et aura consommé 30l/an. La moto la moins chère à acheter n’est pas la

moins couteuse en réalité, la plus chère est en fait le meilleur rapport qualité/prix.

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1.2 Photographie des professions artisanales à Tenkodogo

1.2.1 Bijoutier Introduction

Le bijoutier réalise l’ensemble des bijoux travaillés à partir de métaux précieux et parfois de pierres

précieuses, mais son activité ne concerne pas l’horlogerie dans le cas de l’unique bijoutier/orfèvre de

Tenkodogo.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers des métaux précieux (4) > Bijoutiers (1) ; Orfèvres (2) ; Joailliers (3)

Le bijoutier travaille les métaux précieux tels que l’argent blanc ou l’or, qu’il peut sertir de perles ou de

pierres précieuses sur commande uniquement. Il produit l’ensemble de la gamme des bijoux et parures

modernes et traditionnelles : bagues, boucles d’oreille, bracelets, colliers, parures pour le visage ou encore

bracelets de pied. Il peut également, si le client lui en fait la demande, concevoir des branches de lunettes

en métaux précieux ou des cadres de tableaux décorés et incrustés de perles, par exemple.

Il n’existe qu’un seul vrai bijoutier/orfèvre à Tenkodogo, travaillant lui-même le métal, bien que l’on

puisse trouver 2 ou 3 vendeurs de bijoux sur le marché. Deux artisans qualifiés et deux apprentis

travaillent dans son atelier.

Matériel : marteaux, pinces, tenailles, forge, enclume, chalumeau, poinçon, machines diverses pour étirer

les fils, aplanir et polir le métal4, balance.

Matières premières : argent blanc, or, perles, strass, pierres précieuses véritables (diamant, saphir, etc.),

fils, produits chimiques divers (acide chloridrique, acide nitrique, soude caustique, phosphate).

4 De manière générale, il n’existe pas sur le marché d’outillage spécifique à cette profession et le bijoutier est obligé de se fabriquer ses propres outils adaptés chaque tâche spécifique.

Photographie 1 : Bijoutier travaillant l’argent blanc Tenkodogo, 29/07/2009.

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Besoins et souhaits d’investissement

Le bijoutier serait intéressé pour disposer de moules, pour couler et modeler le métal dans des formes

plus variées, ainsi que de diverses machines pour améliorer la précision de son travail et pouvoir façonner

plus d’objets. En particulier, le bijoutier chercherait à produire de la vaisselle (assiettes, couverts, etc.) en

argent pour diversifier sa gamme de produits.

La fluctuation des cours des métaux précieux (or et argent) contraint le plus souvent le bijoutier à

travailler sur commande, ce qui lui permet de connaître avec exactitude le coût de sa matière première et

de définir sa marge en conséquence. Cependant, cette méthode de commercialisation ne permet pas de

concevoir beaucoup de produits et de les exposer, c’est pourquoi le bijoutier doit également, pour faire

connaître son activité et son savoir-faire, acheter une certaine quantité de métaux (argent majoritairement)

pour réaliser quelques bijoux qui seront immobilisés en vitrine quelques temps. Le manque de fond de

roulement est donc un problème important pour le bijoutier qui est dans l’incapacité de se constituer un

stock suffisant d’argent blanc ; en prévision de futures commandes ou pour produire et mettre en vitrine.

De manière générale, le bijoutier préfère commander les métaux dont il a besoin à Ouagadougou. Le

coût de transport et la commission prise par le transporteur sont ici moindre comparés au coût d’achat de

la matière première ; ce qui rend la commande à un tiers plus intéressante que le déplacement personnel et

permet d’économiser du temps de travail. Il peut toutefois aller en personne à Ouagadougou, en

particulier pour acheter les produits chimiques dont il a besoin pour purifier le métal, ou à Pouytenga ; s’il

ne trouve pas de métaux précieux au marché de Tenkodogo.

Commercialisation

Il existe une demande très faible en orfèvrerie sur Tenkodogo même, malgré la présence de nombreuses

administrations et de hauts fonctionnaires. Cependant, le bijoutier réussit à vendre de manière diffuse et

très ponctuelle dans tout le Burkina Faso ; et même à répondre à des commandes venant de l’étranger. La

présence locale d’une foire, lorsqu’elle a lieu, est un évènement incontournable générant des rentrées

d’argent conséquentes pour cet artisan d’art. De plus, elle permet de nouer des contacts à l’international.

Le bijoutier peut se permettre d’acheter des spots radiodiffusés et essaie de se fournir en cartes de visite,

très utiles pour diffuser ses coordonnées aux acheteurs étrangers ; malheureusement ce service n’existe pas

à Tenkodogo et semble demandé par de nombreux autres artisans. Cette activité manque cruellement de

visibilité en l’absence d’enseigne au devant de l’atelier/boutique et cet investissement semble pourtant à la

portée du bijoutier, mais serait vraiment optimal couplé à une localisation judicieuse du point de vente ;

toute la question se porte ensuite sur le pouvoir d’achat de la clientèle tenkodogolaise et de l’attractivité

touristique de la ville.

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Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

Cette activité est très peu bruyante et au contraire souffre des nuisances causées par d’autres artisans, car

le bijoutier a besoin de calme pour se consacrer pleinement à son travail. Il affirme également conserver,

par économie, l’ensemble des produits chimiques qu’il utilise. Cela ne peut se faire qu’un certain temps car

ces produits sont par nature consommables et un stockage de ces derniers, en vue d’une collecte, sera

indispensable ; et d’autant plus importante qu’ils sont particulièrement toxiques.

Financement

L’orfèvrerie, ou la bijouterie, est une activité plutôt onéreuse si un artisan veut entièrement s’équiper

pour démarrer. Le démarrage a minima d’investissement de cette activité se chiffre autour d’un à trois

millions de francs CFA. Ceci dit, un atelier entièrement modernisé peut coûter jusqu’à 300 à 400 millions

FCFA ce qui bien entendu représente un financement irréaliste pour n’importe quel artisan. Une

estimation plus juste de ce que pourrait nécessiter un artisan tenkodogolais serait de l’ordre de 5 à 10

millions FCFA, en comptant la production immobilisée.

Recommandations sur l’activité

• Valoriser l’espace de vente (installation d’une enseigne).

• Promouvoir la commercialisation des produits à l’échelle nationale grâce à des cartes de visite.

(Données recueillies auprès de M. THIAM Omar – Bijoutier à Tenkodogo)

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1.2.2 Dolotière Introduction

La dolotière est la femme qui brasse le dolo, bière de mil, et qui par la même tient un cabaret-dolo, sorte

de bar spécialement dédié à la consommation de cette boisson traditionnelle.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers de l’alimentation et de l’hygiène (5) > Brasseurs de boisson traditionnelle (3)

Le dolo est une bière traditionnelle qui s’obtient par la fermentation rapide du mil et de la levure dans

l’eau. Dans la région du Centre-est, le mil utilisé est du sorgho rouge, tandis que le reste du pays utilise

majoritairement du sorgho blanc, cela donne à chaque région son propre terroir en matière de dolo. Cette

boisson est consommée en quantité, particulièrement lors d’évènements (ex. funérailles), dans des

cabarets-dolo ; sorte de bar accolés au lieu de production de la boisson et souvent au domicile même de la

dolotière. Le dolo est également vendu conditionné en bouteille, mais cela reste minoritaire dans la part

totale de la production. Les dolotières travaillent souvent seules ou en petits groupes (2 ou 3).

Matériel : jarres, bidons, seaux, filtre, charrette, fûts, calebasses.

Matières premières : eau, mil germé (sorgho rouge), levure, bois de chauffe, bouteilles en verre.

Besoins et souhaits d’investissement

Les dolotières se fournissent en mil et en levure à Tenkodogo, au marché, où l’on peut facilement

trouver ces produits à des prix équivalents à ceux des autres villes. Mais au besoin, en cas de pénurie

temporaire, ces produits peuvent être achetés au même prix au marché de Garango.

Les besoins des dolotières sont assez limités sinon une légère amélioration de leur fond de roulement car

leur activité ne demande pas d’outils particuliers, et donc peu d’investissements. Les demandes concernent

essentiellement l’amélioration de l’espace d’accueil de la clientèle grâce à des bancs et un hangar en tôle

pour se protéger des intempéries.

Commercialisation

Le dolo est essentiellement commercialisé dans des cabarets-dolo, mais également en bouteille. En ce

sens il peut être échangé comme un bien de consommation sur le marché, mais cette pratique est trop

marginale dans l’économie locale pour être réellement significative. Seule une coopérative de femmes

produisant et conditionnant industriellement le dolo pourrait éventuellement avoir un impact significatif

sur l’économie locale. Cette activité a un rôle structurant – du point de vue de l’activité commerciale – qui

est sous-estimé car peu de commerces finalement entourent les cabarets-dolo. Cela est un tort car

beaucoup souhaitent se localiser près d’un lieu fréquenté et citent toujours le marché ou le goudron

comme exemple, alors que ces lieux sont des emplacements convoités donc couteux, mais ne pensent que

très rarement à se localiser près d’un débit de boissons ou d’un restaurant. En outre, les dolotières, quant à

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elles, devraient davantage investir l’espace extérieur de leur domicile afin de gagner en visibilité et de

permettre réciproquement aux clients de pouvoir juger de l’offre commerciale environnante en même

temps qu’ils consomment.

Les dolotières n’ont pas les moyens de faire de la publicité autour de leur activité et s’en remettent au

bouche-à-oreille et à la fidélité de leurs clients qui se trouvent à Tenkodogo et dans les villages alentours.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

Les dolotière n’utilisent pas de produits nocifs dans leur activité pour éviter toute contamination du dolo

et ne rejettent que la drêche (restes du mil après fermentation) qui se décompose facilement ou est donnée

aux cochons.

Cette activité n’est donc pas polluante mais quelque peu odorante, cela étant assez relatif puisque l’odeur

reconnaissable du dolo n’est pas désagréable en soi et reste très légère. Toutefois la présence d’un certain

nombre de clients peut vite rendre un cabaret très bruyant. Mais ce bruit est au contraire signe d’une

activité et d’une affluence ponctuelle favorable au commerce.

Financement

Cette activité est certainement la moins couteuse qui soit puisque 20 000 à 60 000 FCFA seulement sont

nécessaires pour la démarrer. Un cabaret-dolo bien équipé pour recevoir la clientèle et permettant de

produire suffisamment de boisson est estimé entre 150 000 et 200 000 FCFA.

Recommandations sur l’activité

• Valoriser les espaces de vente en les ouvrant sur l’extérieur.

(Données recueillies auprès de Mme. KOUDOUGOU SIONÉ Clémence et de Mme. YAMÉOGO Zénaba – Dolotières à Tenkodogo)

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1.2.3 Fabricant de savon au beurre de karité Introduction

La fabricante (puisqu’il s’agit une fois de plus d’une activité féminine) de savon de beurre de karité

cumule deux activités pour obtenir son produit final. Elle est d’abord productrice de beurre de karité, puis

fabricante de savon.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers de l’alimentation et de l’hygiène (5) > Fabricants de beurre de karité (8) ;

Fabricant de savon artisanal (9)

Les fabricantes de beurre de karité sont des femmes qui récoltent les amandes de karité sur l’arbre en

brousse (cet arbre n’est pas cultivé) puis qui les transforment en huile puis en beurre par un long

processus de décortication, torréfaction et de cuisson à de multiples reprises. La fabrication du beurre est

maitrisée par la quasi-totalité des femmes, tandis que celle du savon nécessite une formation que seul un

quart d’entre elles maîtrise réellement. Le savon de karité est par conséquent davantage produit par des

associations de femmes (il en existe une seule dans la ville de Tenkodogo et une autre dans un village de la

commune de Bané au Sud). Ce produit très prisé est décliné sous plusieurs formes, le beurre servant à

créer aussi bien du savon que des crèmes et autres soins du corps. On peut trouver des savons simples au

beurre de karité, mais d’autres plus complexes au miel, à l’argile, au nime ou encore au mil. Une

association peut regrouper jusqu’à une centaine de femmes, se relayant pour la fabrication du beurre et du

savon ; car le travail ne peut pas nécessiter plus de 10 à 15 personnes afin d’être efficace.

Matériel : bassines, seaux, moules, tables de découpage, cuvette, baratte, moulin, presse, fûts.

Matières premières : amandes de karité, graines oléagineuses diverses (balanitesse, nime, etc.),

compléments secondaires pour le savon (argile, miel, mil, etc.), parfums, huiles essentielles, eau,

combustibles (tourteaux de karité, bois de chauffe), potasse, conditionnement (pots en plastique,

emballage papier et plastique).

Besoins et souhaits d’investissement

Les fabricantes de savon jugent leur travail extrêmement pénible est souhaitent vivement moderniser

leur matériel de production (presse, estampeuse et table de découpe plus moderne) cependant ces

machines sont très couteuses et peuvent très vite tomber en panne sans qu’aucun réparateur à Tenkodogo

ne puisse les remettre en état. Cet intérêt pour les machines de production modernes vise plus

particulièrement à donner au produit un aspect plus industriel, pour dynamiser les ventes à l’exportation

notamment.

Elles expriment également la volonté d’être formées sur des techniques de diversification des produits à

base de karité, tels que de nouvelles crèmes, des gels et des pommades.

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Les matières premières ne se trouvent pas localement exceptées l’eau et les amandes de karité, ramassées

en brousse par les femmes elles-mêmes. Les parfums et huiles essentielles se trouvent à Ouagadougou,

Lomé ou Accra. L’argile est achetée à Lomé. Cela rend la production locale très fragilisée par ces surcoûts

de transport. Le manque de fond de roulement est un problème majeur pour cette activité qui est

dépendante de produits couteux, malgré sa forte valeur ajoutée, et peine à constituer des stocks en période

de baisse des prix des matières premières.

Enfin, la production elle-même nécessite un espace de production suffisamment vaste et situé dans un

lieu « hygiénique », éloigné de tout dépôt ou lieu d’utilisation de produits nocifs ou toxiques.

Commercialisation

Le commerce de savon de beurre de karité touche tous les marchés : local, national et international ; avec

une prédominance pour ce dernier. L’utilisation d’étiquettes sur les emballages et de cartes de visite est un

moyen connu et efficace de promotion de ces produits. La réalisation de dépliants publicitaires serait un

aboutissement, certes plus couteux, mais efficace en termes de marketing ; permettant de s’affirmer

comme un structure professionnelle auprès des clientèles éloignées (nationales et internationales). La radio

et la télévision sont des médias trop couteux, même pour des structures associatives ; les associations de

groupements (APAGAN/B, …) sont les seules à pouvoir réellement mutualiser les achats d’heures de

diffusion radiodiffusées.

Le savon peut être acheté sur place dans une boutique accolée au lieu de production, ce qui permet une

meilleure identification du point de vente. Cependant il est dans ce cas nécessaire de signaler celle-ci par

une enseigne facilement visible et identifiable. Ce lieu de production doit également être bien localisé pour

capter un maximum de clients passant à proximité, et être repérable par un acheteur extérieur de passage à

Tenkodogo. Il est important de rappeler que le savon artisanal de qualité souffre de la concurrence de

savons industriels en raison de son prix élevé comparé au pouvoir d’achat réduit de la clientèle locale ; qui

constitue une part faible mais non négligeable de la clientèle totale.

Photographie 2 : Savons au beurre de karité (à gauche) et graines oléagineuses (à droite) Tenkodogo, 01/08/2009.

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Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

La fabrication de savon ne crée pas de contrainte pour les populations environnantes, hormis

éventuellement les odeurs de cuisson des amandes de karité ; mais très peu de bruit. Au contraire, cette

activité subit parfois les nuisances et les risques engendrés par les activités utilisant de nombreux produits

nocifs, telles que les activités de mécanique.

Cette activité produit très peu de déchets, d’autant plus que les tourteaux de karité sont réutilisés en tant

que combustibles à la place du bois de chauffe, afin de limiter la déforestation et les coûts de production.

Cette action mériterait d’être valorisée d’un point de vue promotionnel auprès des clients des pays

importateurs comme un gage de qualité en matière de production respectueuse de l’environnement.

Financement

Il n’a malheureusement pas été possible d’obtenir de renseignements sur les besoins de financement

d’une activité de fabrication de savon au beurre de karité. Nous pouvons seulement dire que cette activité

est relativement rentable lorsqu’elle rentre dans le cadre de commercialisation équitable, en particulier dans

les pays étrangers.

Recommandations sur l’activité

• Valoriser l’espace de vente (installation d’une enseigne).

• Communiquer sur la qualité des produits via un dépliant publicitaire à l’attention de la clientèle

étrangère ne connaissant pas les produits locaux.

(Données recueillies auprès de l’association Laafi – Association de fabricantes de savon au beurre de karité à Tenkodogo)

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1.2.4 Fabricant de savon liquide Introduction

Comme son intitulé l’indique, le fabricant de savon confectionne du savon liquide à partir de produits

locaux grâce à un processus artisanal.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers de l’alimentation et de l’hygiène (5) > Fabricant de savon artisanal (9)

Le fabricant de savon utilise donc un processus simple de mélange à froid de divers produits locaux pour

obtenir du savon liquide utilisable pour la toilette aussi bien qu’en tant que détergeant pour la maison.

Mais aucun de ces artisans ne produit actuellement de savon solide grâce à un processus de saponification

pour transformer la matière première graisseuse en savon grâce à divers produits chimiques (soude

caustique) car ils n’y sont pas formés. Cette activité nécessite un savoir-faire restreint et peu de matériel ce

qui la rend très abordable à toute personne sans qualification. Actuellement aucun fabricant n’utilise de

beurre de karité car celui-ci entre dans la composition de savon solide essentiellement. Le fabricant de

savon liquide travaille seul, sans apprentis, car cette activité ne nécessite pas de formation pour

confectionner du savon liquide de base ; au contraire des coopératives de fabrication de savon au beurre

de karité.

Matériel : bassines, seaux, spatule, gobelets, gants.

Matières premières : tensagesee (sous forme liquide), eau, sel, colorants, parfums, bouteilles plastiques.

Besoins et souhaits d’investissement

Le fabricant de savon est obligé de monter à Ouagadougou pour se fournir en tensagesee, colorants et

parfums ; de fait les coûts de transport pèsent sur le prix de vente de ses produits. Les bouteilles vides

s’achètent à Tenkodogo auprès des bars et restaurants.

Les très faibles besoins d’investissement des fabricants de savon s’expliquent par le fait que leur activité

est certainement l’une des moins couteuses en investissements (coûts fixes) qui de plus sont aisément

amortis grâce à la bonne rentabilité des produits. Ceux-ci ont potentiellement besoin de matières

premières supplémentaires (colorants et parfum supplémentaires) pour élargir leur gamme de produits. Il a

Photographie 3 : Tensagesee liquide (à gauche) et savon transformé (à droite) Tenkodogo, 15/07/2009.

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également été fait mention par plusieurs fabricants de formation pour savoir préparer du savon solide et

de l’utilisation d’un moule pour concevoir un produit à l’aspect plus industriel et plus attractif. Ces savons

ont l’avantage de ne pas nécessiter de contenant (ex. bouteille plastique).

Commercialisation

Les fabricants tenkodogolais vendent principalement leur production à Tenkodogo même en raison de

leur manque d’industrialisation qui les empêche de percer sur les marchés extérieurs (faiblesse de la

production et non standardisation de la qualité des produits). Il est toutefois intéressant de noter que, à

l’instar de nombreuses autres professions artisanales, le fabricant de savon appose, s’il en a les moyens,

une étiquette sur son produit afin de lui donner une identité et de fidéliser sa clientèle. Le bouche-à-oreille

sur la qualité du produit reste un vecteur de communication sûr et bon marché pour une activité comme

celle-ci ; pratiquée par des artisans dont les ressources sont des plus limitées.

Cette activité fait l’objet de simples transactions marchandes sur le marché et nécessite peu de faire

étalage de sa production dans une échoppe, par conséquent le fabricant de savon peut tout à fait

poursuivre son activité à son domicile ; la location d’un terrain lui est complètement inutile. Mais il tire un

avantage à ce que son produit soit visible et identifiable, de fait il se déplace souvent pour vendre son

savon dans les lieux publics ou à des revendeurs, ou le confectionne sur commande pour des clients

habitués.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

Cette activité représente un risque non-négligeable de pollution des milieux aqueux en raison des

produits chimiques employés ainsi que du savon produit qui reste soluble dans l’eau. Le fabricant rejette

également du sel issu du procédé de saponification. Cela est vrai pour les savons solides à base de soude,

mais le savon traditionnel à base de tensagesee ne contient que des produits naturels (excepté les éventuels

colorants et parfums).

Toutefois, il faut reconnaître que cette activité n’inflige aucune nuisance particulière au voisinage.

Financement

Comme cela a été précédemment dit, cette activité nécessite un investissement de départ faible aux

environs de 25 000 à 30 000 FCFA minimum et 100 000 FCFA maximum, ce qui en fait une activité très

vite bénéficiaire ; au point que le fabricant peut grâce à ses premiers bénéfices rembourser l’emprunt qu’il

a contracté pour acheter son matériel.

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Recommandations sur l’activité

• Il serait difficile et contraire à l’esprit de cette activité, destinée aux artisans à faibles moyens

financiers, de contraindre ces activités, quasi-exclusivement pratiquées à domicile, à une

localisation forcée. Celles-ci ne créent pas de nuisance et peuvent donc se poursuivre en plein

centre d’un quartier résidentiel. Il serait important de pour la préservation des milieux aqueux

d’exiger un stockage de déchets liquides issus de la production de savon, en particulier si ceux-ci

contiennent de la soude pour ensuite les collecter à domicile et les éliminer.

• Les fabricants de savons tenkodogolais manquent cruellement de formation et sont contraints de

se limiter à la production de savon liquide à base de tensagesee. Formés à la fabrication de savon

solide, ils pourraient rejoindre les producteurs de savon de karité si tel est leur souhait. Une

formation collective sur la fabrication de savon solide leur permettrait de diversifier leur

production, toutefois trois problèmes se posent alors :

o Les matières premières utilisées sont davantage nocives pour la santé (soude).

o Elles ne s’achètent pour la plupart qu’à Ouagadougou ce qui ne résout pas le problème de

leur approvisionnement et ne permet pas d’être concurrentiel.

o Une telle production doit, pour s’exporter, s’industrialiser pour vendre à l’étranger. Cela

est particulièrement vrai pour le très réputé savon au beurre de karité. Les fabricants

souhaitant confectionner ce produit devront alors se réunir en coopératives ou

groupements et quitter leur statut d’autonomie.

(Données recueillies auprès de M. ZABSONRÉ Joaquim et de Mme. GANGARÉ – Fabricants de savon liquide à Tenkodogo)

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1.2.5 Maroquinier Introduction

Le maroquinier confectionne tout un ensemble d’articles en cuir allant de la petite maroquinerie

(portefeuille) à de la maroquinerie d’art destinée en grande partie aux touristes (instruments de musique,

sacs à main, etc.).

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers des cuirs et de la peau (8) > Maroquinier (4)

Le maroquinier utilise comme matière première principale du cuir déjà traité, l’activité de tannage des

peaux étant réalisée par un autre artisan, malheureusement absent de Tenkodogo : le tanneur. La

maroquinerie est un artisanat associé au secteur du textile et de l’habillement mais nécessitant un savoir-

faire plus important et des années d’apprentissage. Un maroquinier doit en effet savoir réaliser un nombre

varié d’ouvrages et travailler avec plusieurs autres matières en dehors du cuir (tissu, bois). En ce sens, le

maroquinier est un artisan souvent beaucoup plus innovant que ses confrères. Enfin, celui-ci dispose de

moyens financiers un peu meilleurs que la moyenne et peut présenter son ouvrage dans une boutique lui

assurant de meilleurs revenus ; la maroquinerie ayant une valeur nettement supérieure au tissage entre

autre. L’atelier de maroquinerie rassemble plusieurs ouvriers qualifiés (maîtrise technique équivalente à

celle de l’artisan) et peu d’apprentis car ce métier est plus difficile à apprendre.

Matériel : machine à coudre, marteaux, pinces, cutter, ciseaux, équerre, poinçonneuse, couteaux, appareil

servant à fixer les boutons pression (peut servir à plusieurs maroquiniers).

Matière première : cuir (pré traité), fils (coton), bois, calebasse (pour réaliser le corps de certains

instruments), colle, fermeture éclair, clous.

Besoins et souhaits d’investissement

Le maroquinier subit l’offre du tanneur ce qui l’empêche de diversifier au maximum sa gamme de

produits notamment dans les choix de coloris. Ainsi disposer de colorants spéciaux pour le cuir semble

une demande légitime et réaliste de la part du maroquinier. La donnée la plus importante à ce sujet est

l’absence de ce type de cuir à Tenkodogo, il faut se rendre à Ouagadougou ou à Kaya pour en trouver. On

ne trouve que des peaux non tannées sur place. Non seulement cela engendre un surcoût lié au transport

mais empêche le maroquinier de travailler de concert avec les tanneurs pour formuler des demandes

spécifiques en termes de qualité et de diversité des produits (couleurs, etc.). Seuls quelques matériaux

secondaires sont disponibles au marché de Tenkodogo.

L’artisan emprunte également ses outils aux autres artisans de son secteur d’activité, à savoir ceux du

tailleur mais il aimerait posséder ceux conçus pour sa profession ; en particulier une machine à coudre

spéciale pour le cuir.

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Commercialisation

La commercialisation de cet artisanat d’art est très dépendante de la visibilité des articles réalisés. Ainsi le

maroquinier, disposant des quelques moyens financiers, va essayer de louer ou d’acheter une boutique

accolée à son atelier et située sur un lieu de passage pour faire étalage de sa production. Ces articles sont

des consommables à longue durée de vie, en conséquence ils représentent un achat réfléchi de la part du

consommateur, leur mise en valeur est donc primordiale. Comme pour l’ensemble des métiers affiliés au

secteur textile, la production maroquinière est achetée aussi bien par des particuliers que par des

revendeurs d’où l’importance d’être visible en dehors de la commune par la participation à des

manifestations commerciales. Certains maroquiniers innovent dans le domaine de la publicité en utilisant

l’outil internet.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

L’activité de maroquinerie génère très peu de nuisances sur les populations environnantes car elle

n’inclue pas l’activité de tannage, extrêmement odorante, et n’est pas bruyante en soi. Le maroquinier

utilise pour seul produit « polluant » du savon, fabriqué avec de la soude caustique et du sel solubles dans

l’eau. Cependant il est très important d’anticiper le fait que les colorants réclamés par les maroquiniers

pour le cuir sont eux très polluants ; cette demande génère un besoin en investissement sanitaire qu’il est

indispensable de prévoir.

Cette activité crée pour seuls déchets des chutes de morceaux de cuir qui sont parfois recyclés en fumier,

malheureusement étant déjà tannés et traités, ils sont peu biodégradables. De plus les intrants qui y ont été

ajoutés se retrouvent de fait, en faible quantité, dans le compost.

Financement

Développer un atelier de maroquinerie nécessite un investissement moyen d’environ 500 000 FCFA car

le matériel n’est pas excessivement cher, le savoir-faire importe davantage ; reste la matière première plus

ou moins couteuse. Si un maroquinier souhaitait se pourvoir en bon matériel, spécialisé pour sa

profession, il lui en couterait cependant 1,5 à 2 millions de Francs CFA.

Photographie 4 : Produits de la maroquinerie présentés dans un atelier. Tenkodogo, 24/06/2009.

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Recommandations sur l’activité

• Le maroquinier a intérêt à être visible et à faire connaître sa production, et même si l’internet est

un bon outil de communication pour certains, il est également très cher et il n’existe pas assez de

maroquiniers d’art à Tenkodogo pour concevoir un site internet mutualisé. La localisation du

maroquinier est donc son atout de vente principal, il doit être proche des activités de commerces

d’art ainsi que des principaux axes et points commerciaux ; comme le marché. Le maroquinier

souffre énormément du manque de reconnaissance de la commune de Tenkodogo sur le plan

touristique. L’appui à la création d’un espace dédié aux artisans d’art en amont du marché (sur

l’axe principal en venant de Ouagadougou) pourrait favoriser la visibilité de cette activité parmi

l’ensemble de l’artisanat, car si le maroquinier tire parti de la présence du marché (principalement

alimentaire) une trop grande proximité entre les deux nuit à la clarté de son activité.

• Comme un certain nombre d’artisans de la – grande – filière textile et habillement, le maroquinier

est amené à utiliser des colorants, en faible quantité, qui pourrait être facilement stockés et

collectés. Il est également envisageable de rassembler les chutes de cuir avec d’autres déchets de

l’industrie textile et de les utiliser comme combustibles ; ou du moins de les éliminer par le feu car

ils sont peu biodégradables.

(Données recueillies auprès de M. ZABSONRÉ Jean-Roger – Maroquinier à Tenkodogo)

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1.2.6 Mécanicien automobile / mécanicien 4 roues Introduction

Le garagiste est un spécialiste de la mécanique automobile au contraire de son confrère de mécanicien 2

roues spécialisé dans les véhicules légers type mobylettes et scooters. Il répare et entretient les véhicules en

panne et remplace les pièces défectueuses.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers de services, de la réparation et de la maintenance (3) > Garagistes/mécaniciens

(1)

Le réparateur automobile a besoin d’un large éventail d’outillage ainsi que de personnels nombreux et

qualifiés pour faire face à la demande. Sa principale difficulté vient de son obligation financière de

travailler en flux tendu, ne commandant que les pièces dont il a besoin dans l’immédiat pour une

réparation précise ; ces pièces étant de surcroît différentes pour chaque marque de véhicule. Il a besoin de

disposer d’un large espace de travail (partiellement couvert) ce qui le contraint à louer ou acheter un garage

en dehors de son habitation. Un garage comprend en moyenne une dizaine de personnes dont la moitié

d’apprentis.

Matériel : clefs, treuils, crics, table à outils, matériel de soudure, matériel de lavage, matériel d’équilibrage

des roues, marteau, tarauds et perceuse.

Matières premières : pièces détachées, essence, gasoil, huile et pneumatiques.

Besoins et souhaits d’investissement

Le garagiste a besoin de nombreuses pièces automobiles qu’il peut trouver occasionnellement chez

quelques marchands tenkodogolais (près du marché). Mais il est en très grande majorité contraint

d’acheter ou de commander à des revendeurs de la capitale. Il lui arrive même de se fournir dans d’autres

pays limitrophes en ce qui concerne certaines pièces spécifiques, des pièces originales, moins chères ou bas

de gamme ; certains clients n’ayant pas les moyens ou ne souhaitant pas investir dans des pièces solides

préfèrent avoir ce choix.

Les grands garages sont rares et la majorité des mécaniciens automobiles de Tenkodogo ne dispose que

d’un petit espace de travail, leur souhait premier serait de pouvoir disposer d’un emplacement fixe de taille

suffisante pour pouvoir accueillir les véhicules. Ils cherchent par là l’assurance de disposer de leur lieu de

travail sans être sous la menace d’une délocalisation forcée de leur activité.

Leurs besoins matériels sont nombreux et autant liés à l’amélioration des facteurs de production (confort

et vitesse de travail) qu’à une diversification de leurs capacités de réparation. Cela concerne en premier lieu

l’acquisition de matériel de levage pour les pièces moteurs et le châssis ainsi que l’aménagement possible

mais onéreux d’une fosse, ou dans une moindre mesure l’achat d’une planche roulante, pour réparer sous

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la voiture. Enfin, un plus large choix de pièces détachées de la part des revendeurs permettrait de couvrir

au mieux l’ensemble des marques et modèles actuellement en circulation au Burkina Faso, mais la balle est

ici dans le camp des fournisseurs pour qui il serait également judicieux de réaliser des études de marché

pour améliorer leur connaissance du parc automobile burkinabè.

Enfin, les mécaniciens manquent souvent de formation, le parc automobile du pays se renouvelant petit

à petit, de nouveaux modèles de plus en plus complexes à réparer apparaissent, sans compter la formation

initiale au maniement des outils plus sophistiqués et à la réparation des pièces fragiles.

Commercialisation

Le garagiste exerce une activité qui ne produit pas de bien mais un service, un service indispensable dont

le client lui-même ne maitrise pas la demande. Ainsi, c’est le client qui vient au garagiste et non le

contraire, celui-ci ne rend donc service qu’aux gens ayant des ennuis mécaniques à Tenkodogo ou aux

environs immédiats. Il est inutile pour un garagiste sur Tenkodogo de faire de la publicité diffusée à

l’échelle nationale. Au contraire, le bouche-à-oreille est un « média » très important pour lui car la bonne

réputation d’un garage est très importante, à l’inverse d’autres professions pour lesquelles la qualité du

travail est très semblable d’un artisan à l’autre. Cependant, certains garagistes parviennent à faire un peu de

publicité radiodiffusée pour se faire mieux connaître.

Le garagiste cherche, s’il en a les moyens, à être visible depuis les grands axes de circulation, mais cela

n’est pas indispensable car les clients connaissant leur garagiste (celui en qui ils ont confiance) ne tiendront

pas compte de ce facteur. Une bonne localisation pour un garagiste est avant tout une parcelle spacieuse et

bien aménagée qui lui permettra de mieux travailler et donc d’améliorer sa réputation. Indiquer la direction

de son garage permet à l’artisan, s’il le peut, d’attirer plus de clients occasionnels.

Les clients du garagiste automobile sont situés au-delà des frontières communales car seul un centre

urbain comme Tenkodogo dispose de garagistes 4 roues qualifiés à plusieurs communes à la ronde. Ceux-

ci se déplacent donc depuis d’autres villes du Boulgou (ex. Garango).

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

La mécanique automobile est l’une des activités les plus contraignantes pour les populations dans tous

les sens du terme. Elle est en premier lieu bruyante car un grand nombre de véhicules vont et viennent au

garage, sans compter le bruit des outils (marteaux) et les essais que le mécanicien réalise sur les moteurs en

jouant sans modération de l’accélérateur. Deuxièmement, l’utilisation de produits à base d’hydrocarbures

rend cette activité extrêmement odorante et pénible à supporter pour le voisinage.

Un garage est une source de dangers importante à deux titres. Les hydrocarbures (essence, gasoil, huile)

utilisés par le garagiste sont extrêmement nocifs pour la santé et représentent un risque potentiel de

contamination des milieux aqueux lors de fortes pluies ou tout simplement s’ils ne font pas l’objet d’un

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stockage approprié. Ces produits sont également très inflammables ce qui peut-être problématique lorsque

l’on prend en considération que le garagiste peut utiliser du matériel de soudure. Il arrive que l’huile usagée

soit récupérée et « recyclée » en entrant dans la composition d’un mélange artisanal de banco5 amélioré.

Les pièces détachées endommagées représentent également une quantité non négligeable de déchets.

Celles-ci ne font l’objet d’aucun recyclage et leur collecte pourrait être envisagée en commun avec celle

d’autres activités produisant des chutes de métal dans le but de les revendre au poids du fer.

Financement

Cette activité nécessite l’acquisition ou la location d’un garage, l’achat de matériel et de pièces détachées

couteuses ainsi que l’embauche d’un personnel qualifié le tout étant évalué au minimum à 9 à 10 millions

de Francs CFA. Un garage tout équipé peut, quant à lui, couter entre 30 et 40 millions de Francs CFA, ce

qui est inabordable pour tout artisan de la commune. Ces valeurs sont très dépendantes du niveau de

prestation proposé par le garage. Cela peut aller pour les plus modeste de 2 à 5 millions de Francs CFA

s’ils souhaitent simplement est munis des outils basiques (clefs, marteau). Cependant l’achat de matériel en

commun est envisageable (ex. poste de soudure). Seul écueil à cette coopération, la particularité du service

rendu par cette activité fait des autres garagistes des concurrents, au sens le plus strict du terme, avec

lesquels une co-localisation des activités semble difficile de l’avis des garagistes ; bien que certains se soient

déjà co-localisés près du nouveau marché.

Recommandations sur l’activité

• L’automobiliste en panne a besoin de trouver rapidement un garagiste, ce dernier doit donc être

accessible et concilier à cela son besoin d’avoir un garage suffisamment spacieux pour prendre en

charge plusieurs véhicules simultanément. Il est donc préférable que ceux-ci cherchent à se

localiser assez près du goudron sans pour autant y être accolé. Un plan de la ville pourrait

grandement aider les automobilistes en panne à trouver un bon garagiste proche du lieu où ils

stationnent. Cela est vrai pour l’ensemble des artisans mais plus encore pour les réparateurs car

leurs clients ont besoin de les contacter rapidement. Parallèlement, un panneautage des lieux

d’activités de la ville leur serait très utile.

• Les pièces défectueuses peuvent également être collectées en même temps que les déchets

métalliques des soudeurs ou menuisiers métalliques, pour être, par exemple, revendues au poids.

(Les bénéfices compenseront le service dont le but est essentiellement environnemental. Les

pièces stockées peuvent ainsi être revendus éventuellement à des artisans s’ils le désirent).

(Données recueillies auprès de M. GARANGO Paul – Garagiste à Tenkodogo et auprès de 2 garagistes du groupement des mécaniciens de l’APAGAN-B)

5 Matériau local de construction à base terre servant à la construction des habitats traditionnels.

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1.2.7 Mécanicien moto / mécanicien 2 roues Introduction

Le mécanicien moto répare et entretient les véhicules 2 roues à moteurs allant du cyclomoteur à la moto

de moyenne cylindrée.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers de services, de la réparation et de la maintenance (3) > Mécaniciens cycles et

cyclomoteurs (3)

Le mécanicien moto a la charge de réparer les mobylettes et cyclomoteurs constituant 90 % des

véhicules motorisés au Burkina. Il peut également réparer les motos de 125 à 250 cc à condition d’avoir la

formation et les outils nécessaires, et d’avoir professionnalisé son activité ce qui est financièrement hors de

la portée de la plupart d’entre eux6. Ces motos restent rares comparées à la prolifération des cyclomoteurs.

Il a besoin d’un espace de travail de moindre surface que son homologue le mécanicien auto mais ne peut

pas non plus s’installer n’importe où. Il travaille le plus souvent avec très peu de matériel pour opérer des

réparations simples, mais se retrouve démuni lorsqu’il s’agit de changer des pièces spécifiques ou de

réaliser des opérations concernant l’intérieur du bloc moteur. Un atelier peut accueillir entre 10 et 15

personnes dont 5 ouvriers qualifiés, en général, et le reste d’apprentis.

Matériel : outils (marteau, clefs), matériel de soudure.

Matières premières : pièces détachées, huile.

Besoins et souhaits d’investissement

Les mécaniciens moto opèrent avec très peu d’outils et leur souhait premier est de pouvoir disposer d’un

micro-financement nécessaire pour acheter de nouvelles clefs, principal outil dans leur profession, pour

être à même d’entretenir une gamme plus large de véhicules. Les pièces sont également couteuses et le

manque cruel de fond de roulement de ces artisans les pousse à demander un financement pour l’achat de

matières premières. En outre, il est également fait mention du souhait de pouvoir s’équiper en matériel

sophistiqué, comme un étau de biéllage, pour opérer sur des parties inaccessibles du moteur. Cet

investissement peut sembler déraisonnable pour un seul artisan, mais il n’est pas exclu qu’il soit mutualisé

entre plusieurs mécaniciens.

Les mécaniciens 2 roues de Tenkodogo n’ont pour la plupart reçu aucune formation (classique, duale ou

en alternance) et avouent en avoir besoin pour améliorer la qualité de leur travail.

6 Un seul mécanicien 2 roues

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31

Commercialisation

Les clients viennent non seulement de Tenkodogo mais également de toute la province du Boulgou et

des provinces adjacentes.

Ces mécaniciens n’ont pas les moyens de communiquer sur leur activité autrement que par le bouche-à-

oreille, les cartes de visite ou autres formes de publicités seraient trop chères. Cependant un mécanicien, le

plus professionnel de l’avis de ses confrères, a fait apposer son enseigne sur ses bleus de travail, renforçant

l’aspect professionnel de son activité.

A l’inverse du mécanicien/garagiste, le mécanicien cycle a besoin d’être parfaitement visible et d’avoir

son atelier en centre-ville, si possible prêt du marché, car les cyclomotoristes en panne s’arrêtent souvent

chez le mécanicien puis partent faire des achats chez des commerçants avant de revenir reprendre leur

véhicule.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

La législation impose aux mécaniciens de ne pas se trouver à proximité d’un lieu de stockage d’essence,

d’un restaurant ou d’un hôpital pour des raisons de sûreté. Les activités de mécanique sont dangereuses

pour les populations à deux titres : elles peuvent être la cause d’incendies et de pollutions par les

hydrocarbures. Ces prescriptions sont dans l’ensemble respectées.

La mécanique moto est globalement moins bruyante et moins odorante que la mécanique auto, mais elle

n’en reste pas moins une source importante de gêne pour le voisinage. Sa présence au sein d’une zone

d’activités commerciales peut être une nuisance importante, en particulier près des commerces

alimentaires.

Le mécanicien 2 roues utilisant et changeant moins de pièces que le mécanicien auto, il génère moins de

déchets issus de pièces usagées ; ce qui ne veut pas dire qu’ils sont inexistant. Une collecte des déchets

métalliques conjointe avec les autres activités de réparation serait un avantage pour la protection de

l’environnement et des sols.

Financement

Cette activité comme celle de mécanicien automobile est très onéreuse car elle nécessite la location d’un

terrain et l’achat d’outils manufacturés à l’étranger. Les mécaniciens affirment avoir besoin d’une somme

d’environ 5 000 000 FCFA pour démarrer une activité. Cette somme peut être portée à 10 000 000 FCFA

si l’artisan a les moyens de s’équiper avec du bon matériel et de louer un bon emplacement dans la ville.

L’investissement dans un poste de soudure est souvent trop coûteux pour un mécanicien moto, là encore

la proximité d’un soudeur peut tout à fait palier à cet écueil.

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Recommandations sur l’activité

• Comme tout autre réparateur, être visible depuis le goudron représente pour le mécanicien 2

roues un avantage important, voire indispensable pour lui. Ceci dit, il n’est nul besoin de favoriser

un regroupement des mécaniciens 2 roues, sinon de leur favoriser un accès à un axe fréquenté par

des véhicules. En effet, leur présence dispersée le long de la route permet une bonne couverture

de la voirie en services de réparation et dans le même temps la possibilité d’une collecte des pièces

usagées au même titre que pour les mécaniciens 4 roues.

(Données recueillies auprès de 4 mécaniciens 2 roues du groupement des mécaniciens de l’APAGAN-B)

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1.2.8 Mécanicien moulins et pompes Introduction

Dernier corps de métier assimilé à la mécanique, le mécanicien moulin et pompes (m&p) répare les

mécaniques à usage agricole comme les pompes à eau ou les moulins à farine.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers de services, de la réparation et de la maintenance (3) > Réparateurs de groupes

électrogènes et pompes (5)

Cette profession est atypique par son lieu de travail en milieu rural, qui demande au mécanicien de se

déplacer vers le client car celui-ci ne peut en aucun cas amener son engin défectueux à l’atelier. Ses outils

sont les mêmes que ceux des autres mécaniciens, à l’exception du fait qu’il utilise moins de pièces de

rechange et pratique davantage d’opérations de maintenance. Le mécanicien n’a que quelques (4 ou 5)

apprentis, du fait qu’il travaille à l’extérieur il lui est difficile d’accueillir plus d’aspirants au métier ou

d’ouvriers.

Matériel : clefs, marteaux.

Matières premières : pièces détachées.

Besoins et souhaits d’investissement

Le mécanicien m&p n’a pas besoin d’un atelier puisqu’il va au client, il ne cherche donc absolument pas

à investir dans la location d’un emplacement équipé ou bien situé ; son atelier est son domicile. Il a à

l’inverse besoin d’un moyen de locomotion fiable et tous terrains. L’achat d’un véhicule utilitaire (ex. pick-

up) ne serait réalisable que s’il est mutuel entre tous les mécanicien m&p de la ville et à la condition qu’il

soit justifié par le besoin de transporter de lourdes pièces. Au contraire, l’achat de mobylettes de bonne

facture, comprenons par là de marques européennes ou japonaises, serait intéressant et éviterait que le

mécanicien lui-même ne soit en panne et ne retarde de plusieurs heure le dépannage du matériel agricole.

Le problème est ici qu’il est impossible de financer un cyclomoteur par artisan, même si ceux-ci échangent

leurs anciens véhicules.

Tout comme leurs confrères, ils souhaiteraient être aidés pour l’achat de nouveaux outils (clefs, clefs-

griffe, etc.), mais cela concerne encore des acquisitions individuelles dont les réels avantages en termes de

retours sur investissement restent à démontrer. Certaines requêtes semblent financièrement inabordables

comme l’achat d’injecteurs ou de contrôleurs de pompe à moins bien sûr qu’ils soient partagés.

Commercialisation

Comme tout autre réparateur, le mécanicien m&p n’a pas un grand besoin de visibilité, bien que ceux-ci

souhaitent être localisés au cœur de la ville, ni de battage publicitaire. Il a surtout besoin de pouvoir se

rappeler au souvenir de ses clients grâce à une carte de visite ; que certains utilisent.

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Le mécanicien m&p se déplace donc sur appel jusqu’au client où qu’il soit dans la province ou les

provinces limitrophes. Il peut être amené à effectuer des réparations chez des clients jusqu’à Garango,

Koupéla ou même Fada N’Gourma dans la région de l’Est.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

L’activité en soi génère des nuisances mineures et quelques pollutions liées aux rejets de pièces hors

d’usage et à l’utilisation d’huile. Cependant, ces contraintes sont infligées sur le lieu de travail, et non au

lieu de domicile qu’est l’atelier. Par conséquent, cette activité n’occasionne dans la ville de Tenkodogo

aucune nuisance ni aucun danger pour les populations, car il n’y a pas ou peu de moulins ou de pompes en

centre-ville. Les déchets rejetés doivent être pris en charge par le mécanicien lui-même s’il le souhaite ou

par le client ou les services des ordures des communes où il travaille.

Financement

Cette activité nécessite, comme toutes celles liées à la maintenance, un capital de départ non-négligeable

d’environ 1 000 000 FCFA, mais l’absence d’atelier resserre l’écart avec la somme dite optimale de

démarrage d’une activité autour de 2 000 000 FCFA.

Recommandations sur l’activité

• Le mécanicien m&p travaille sur le terrain et stocke ce dont il a besoin à domicile, cela étant il

n’exerce aucune pression foncière sur les espaces commercialement attractifs. Lui aussi jette des

pièces hors d’usage, seulement elles restent le plus souvent sur place. Cet artisan mérite d’être pris

en compte car il joue un rôle dans l’économie locale au sens large, mais ne présente aucune source

d’opportunité ou de nuisance pour son entourage et donc ne doit donc pas être traiter selon une

approche purement urbanistique.

(Données recueillies auprès de 2 mécaniciens moulins et pompes du groupement des mécaniciens de l’APAGAN-B)

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1.2.9 Menuisier (bois) Introduction

Le menuisier (bois) réalise l’ensemble des produits manufacturés à partir du bois, tels que les meubles,

mais également les cercueils ainsi que la pose de plafonds en contreplaqué.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers du bois et de la paille (6) > Menuisier (1)

Le menuisier est l’unique artisan à travailler le bois et à réaliser des services en relation avec la pose

d’objets en bois (ex. plafonnement). Il n’est donc pas amené à travailler uniquement à son atelier, mais

également à domicile, mais il tire principalement ses revenus de la confection de mobilier de maison

(chaises, tables, armoires) et de portes. Il les réalise le plus souvent sur commande mais en crée également

des meubles qu’il stocke et expose, si possible, pour faire démonstration de son savoir-faire. Le manque

cruel de formation des menuisiers limite grandement le nombre d’artisans vraiment qualifiés dans ce

domaine. Trop d’apprentis quittent prématurément leurs maîtres d’apprentissage pour s’installer alors

qu’ils sont encore inexpérimentés, ayant pour conséquence une plutôt mauvaise qualité générale des

produits locaux si l’on regarde l’ensemble. Il n’y a pas non plus de menuiserie d’art à Tenkodogo, car

aucun menuisier n’est réellement qualifié dans ce domaine ni ne souhaite s’y risquer au regard des faibles

débouchés qu’offrent les marchés locaux. Un menuisier travaille généralement seul (en tant qu’artisan

qualifié) avec 3 à 6 apprentis, souvent de sa famille.

Matériel : établi, scies (différents modèles), rabot varlope, marteaux, tenailles, équerre, vilebrequin et

mèches, ciseaux à bois et serre-joints.

Matières premières : bois (bois blanc, bois rouge), contreplaqué, colle, clous, vis.

Besoins et souhaits d’investissement

Les menuisiers peuvent s’approvisionner en bois chez quatre revendeurs à Tenkodogo qui ne peuvent

parfois pas assurer leurs approvisionnements en cas de pénurie, occasionnant des retards sur les

commandes pouvant aller jusqu’à deux semaines. Leurs bois sont de mauvaises à moyennes qualités, car ils

se situent en bout de chaine d’approvisionnement. Les camions de bois en provenance du Ghana, du

Togo ou du Bénin et transitant par Tenkodogo ne s’y arrêtent pas et poursuivent leur route jusqu’à

Ouagadougou d’où d’autres repartent ramenant le bois – les parties souvent de moindre qualité – vers les

autres villes telles que Tenkodogo. Il est impossible de trouver localement les meilleures essences de bois :

bété, tek, magogani, sanféna. Inutile de calculer le double surcoût de transport que cela représente pour

comprendre le désavantage concurrentiel dont pâtissent les menuisiers tenkodogolais. Les revendeurs sont

eux-mêmes dispersés dans la commune et aucun ne peut fournir l’ensemble des matériaux demandés par

l’artisan ce qui le force à visiter plusieurs dépôts de bois pour réunir tout ce dont il a besoin.

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Les menuisiers, comme il a été mentionné précédemment, ont un grand besoin de formation, en

particuliers les jeunes qui souhaitent se lancer dans l’activité. Cela ne pourrait être que bénéfique à

l’ensemble du secteur car aujourd’hui des menuisiers mal formés ignorent eux-mêmes la valeur réelle de

d’une production de qualité et pratiquent des prix défiant toute concurrence pour des produits de

médiocre facture. Une hausse de la qualité générale de produits, liée à une bonne formation, aussi bien en

gestion et commercialisation qu’en techniques de menuiserie, ne pourrait qu’entrainer une hausse des prix

des produits et de la rentabilité de la profession. Les menuisiers qualifiés souhaitent également être formés

à des techniques plus poussées notamment sur la réalisation de décorations sur bois, afin d’accroître leur

gamme de produits vers un plus haut niveau de qualité.

En second lieu, les menuisiers seraient intéressés par l’acquisition de matériel électrique (scies électriques,

perceuses, ponceuses, raboteuses) afin d’améliorer la qualité des leurs produits et de gagner du temps pour

augmenter également la quantité de meubles fournie et réduire les délais auprès de leurs clients. Il a

également été fait mention de l’intérêt pour un pistolet à clous, afin de réaliser plus rapidement et plus

efficacement un plafonnement en contreplaqué.

Enfin, parallèlement à l’objectif de hausse de la qualité des meubles, les menuisiers se disent intéressés

par la possibilité de disposer à Tenkodogo d’une source d’approvisionnement en bois et en essences de

bois de qualité telle que le bété, ainsi que de quantité plus importantes de diluant, utilisé pour vernir, à des

prix raisonnables.

Commercialisation

S’ils souhaitent se fournir en essences de bois « rares », les menuisiers doivent actuellement se rendre à la

capitale. On ne trouve pas à Tenkodogo de bété, de cotibier ou d’iroka entre autres. Le diluant est

également un produit rare à Tenkodogo, et souvent la meilleure façon de s’en procurer est de monter à

Ouagadougou où il est, de plus, moins cher.

Les menuisiers vendent principalement à Tenkodogo et dans la province du Boulgou. Ils peuvent, sur

commande, réaliser des meubles pour des clients jusqu’à Fada N’Gourma ou Ouagadougou, et participent

à des foires jusqu’à Lomé (Togo), Bobo Dioulasso, au Bénin et au Mali. Cependant il n’existe pas de foire

relative à la menuiserie à Tenkodogo.

L’un des principaux handicaps au développement d’une activité de menuiserie d’art ou plus simplement

de haut niveau de qualité est la méconnaissance des clients qui, voyant le grand nombre de meubles à bas

prix, demandent des meubles de basse qualité à bas prix et participent à tirer la qualité de la production

vers le bas. La présence de nombreuses administrations sur place est pourtant une grande opportunité

pour le développement d’une production d’ameublement de qualité.

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Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

La menuiserie est une activité relativement bruyante qui peut déranger les populations et aussi certaines

activités pouvant nécessiter de la concentration. Il est donc important d’inciter les menuisiers à ne pas se

localiser en plein cœur des quartiers résidentiels ni à proximité immédiate des rares métiers d’artisanat

d’art ; ainsi qu’à coté des bâtiments administratifs.

La menuiserie ne représente pas un danger direct pour les autres activités artisanales ou les populations,

et un danger limité sur l’environnement car le menuisier utilise de faibles quantités de diluant. Le risque

vient au contraire d’autres activités comme celle de soudeur qui génèrent des étincelles. En effet, le

menuisier craint le feu car il produit non seulement du combustible sous forme de copeaux et de sciure de

bois, mais se met également en danger en utilisant fréquemment de l’essence à la place du diluant ; ce qui

rend son bois particulièrement inflammable.

Financement

Cette activité nécessite un nombre d’outils important, dont certains peuvent être onéreux. Un apprenti

désirant devenir artisan menuisier devra disposer d’au moins 1 000 000 FCFA pour démarrer son activité

avec les outils indispensables ; ceux-ci ne représentant pas la liste exhaustive des outils recommandés et

n’étant pas électriques. Chaque machine électrique (scie, raboteuse, etc.) peut coûter jusqu’à 3 000 000

FCFA l’unité, un atelier de menuiserie tout équipé peut donc nécessiter un investissement supérieur ou

égal à 10 000 000 FCFA. Il faut toutefois noter que cette activité est assez rentable, et que les bénéfices

qu’elle dégage permettent de rembourser sans trop de difficultés les emprunts contractés pour l’acquisition

des premiers outils.

Recommandations sur l’activité

• Offrir la possibilité de disposer à moindre coût d’espaces d’exposition des produits.

• Organiser une activité de commerce de gros à destination du Ghana et des autres pays frontaliers

afin de ravitailler Tenkodogo en bois rares, de qualité et moins chers.

(Données recueillies auprès de 2 menuisiers du groupement des menuisiers de l’APAGAN-B)

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1.2.10 Soudeur / Menuisier métallique Introduction

Le soudeur réalise une vaste gamme de produits à base de fer qu’il assemble grâce à la soudure. Il peut

être nommé de différentes manières suivant ses produits de prédilection : soudeur, menuisier métallique,

constructeur métallique, fabricant de matériel agricole.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers de la forge et assimilés (2) > Soudeurs (3) ; Menuisier métallique (9) ;

Construction métallique (11)

Le soudeur utilise divers plaques de tôle de fer et tubes ronds ou carrés, de différents diamètres et

épaisseurs, pour réaliser entre autres des ouvertures (portes, fenêtres), charrues et autres matériels

agricoles, charrettes, mobilier métallique, charpente métallique et carrosserie/tôlerie. Il a besoin d’être en

même temps forgeron et soudeur pour réaliser certains produits comme le matériel agricole. Sa matière

première est très couteuse, car le métal au Burkina est très cher en raison de sa rareté et des difficultés

d’approvisionnement. Le soudeur a besoin d’un ensemble d’outils onéreux ce qui constitue un frein

important à la création de ce type d’activité sans concours extérieur. L’artisan emploie entre une demi-

douzaine et une quinzaine de personnes maximum, dont deux tiers d’apprentis, mais cela dépend

fortement de la taille de son atelier.

Matériel : outils classiques (marteaux, pinces, cisaille-poinçonneuse, limes, scie à métaux), perceuse (à

main) et mèches, meuleuse (à main), perceuse fixe, scie électrique, serre-joint, poste à soudure,

compresseur et pistolet à peinture, étau, plieuse, enclume, tréteaux.

Matières premières : électricité, baguettes de soudure, tôle, fer blanc, tiges de fer (rondes et carrées),

tubes de fer (ronds et carrés), peinture.

Besoins et souhaits d’investissement

Les qualifications en forge, soudure et ferronnerie du soudeur l’amène à être sollicité pour réaliser des

produits complexes, à armatures métalliques, sur commande. Ses besoins en matériaux varient donc

suivant les commandes spéciales qui lui sont demandées. Il peut par exemple avoir besoin de se fournir en

persiennes métalliques pour la réalisation d’une porte ou d’une fenêtre, ou bien en tôles pour réaliser une

carrosserie. Le fond de roulement lui est, dans tous les cas, indispensable car sa matière première (le fer) a

un coût variable très important et la constitution d’un stock en période de baisse des cours des métaux

permet de réaliser des économies considérables.

Le soudeur réussit à se fournir sur les marchés de Tenkodogo, toutefois les vendeurs de métaux de la

ville se faisant rares et ayant une clientèle restreinte doivent eux aussi commander ce métal ; souvent pour

un seul client. De fait, les prix sont plus élevés que dans d’autres centres urbains où la demande pour le

métal est plus grande. Le soudeur tenkodogolais est par conséquent amené à se fournir suivant les

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circonstances à Ouagadougou ou à Pouytenga, si le métal lui manque ou s’il souhaite renforcer son stock

lorsque le fer est moins cher.

Les principaux besoins en investissements des soudeurs concernent l’outillage et en particulier les

machines électriques comme une perceuse (voire perceuse multibroche), une fraiseuse ou encore une

cisaille-perceuse. Une cintreuse pourrait également permettre à certains artisans d’être plus efficaces sur le

travail de la tôle, celle-ci coute entre 400 000 et 1 200 000 FCFA.

Commercialisation

Il va de soi qu’une telle activité manufacture à la demande des produits peu consommables que les

clients cherchent à renouveler le moins possible, il y a donc un marché plus ou moins restreint à

Tenkodogo. Un soudeur a ses clients dans toute la province, dans les provinces voisines (Diapega, Fada

N’Gourma, Mounga) et même à Ouagadougou lorsqu’il se déplace à des manifestations commerciales. S’il

a une activité très spécialisée (ex. fabricant de matériel agricole), il peut également viser les marchés des

pays voisins proches (dans le cas de Tenkodogo : Togo et Ghana).

Dans ce but, la réputation du soudeur est importante et celui-ci doit bien entendu faire jouer le bouche-

à-oreille, mais il peut aussi avoir recours à une carte de visite qui semble un bon moyen de promotion. Les

soudeurs utilisent tous les moyens de promotion à leur disposition (affichage, radio, crieur public) et bien

évidemment cherchent à être visibles et facilement identifiables grâce des enseignes apposées sur la

devanture de leurs ateliers.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

Les activités de forge (martelage), de soudure et de perçage du métal sont extrêmement bruyantes et

gênantes pour le confort des populations alentours, même dans un périmètre supérieur à 50m. De plus,

elles génèrent de la chaleur et des étincelles pouvant créer un incendie en cas de proximité immédiate avec

des matières très combustibles (hydrocarbures, paille sèche). Pour cela, le soudeur évite la proximité avec

les revendeurs d’essence et de mélange.

Le soudeur n’utilise qu’un seul produit réellement dangereux pour la santé : la peinture. Celle-ci est

pulvérisée sur le métal posé à même le mur ou le sol, cela peu entrainer une pollution des milieux aqueux

si une pluie venait à s’abattre peu de temps après l’opération de peinture ; avant que cette dernière ne soit

sèche.

Enfin l’artisan produit des déchets sous forme de chutes de fer qu’il tente de recycler en les réintégrant à

sa production pour confectionner des pièces de petites tailles. Cependant il reste inévitablement des débris

minimes qu’il conserve dans l’espoir de les revendre au poids tant le métal a de la valeur au Burkina.

Notons aussi la possible récupération des baguettes de soudures usagées qui constituent un déchet

métallique supplémentaire.

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Financement

Le démarrage d’une telle activité requière a minima 2 millions de Francs CFA ce qui en fait une activité

hors de la portée d’une grande majorité des gens. Un soudeur voulant s’installer en ayant tout le matériel

nécessaire aurait besoin de la somme de 5 et 10 millions de Francs CFA. Cela dépend également de ce que

le soudeur prévoit de réaliser, la fabrication de matériel agricole peut coûter jusqu’à 30 à 50 millions de

Francs CFA, pour un atelier tout équipé, ce qui est largement supérieur à toute possibilité de micro-

financement ; et l’on comprend que les établissements bancaires soient retissant à financer une telle

activité à hauteur de ce montant.

Recommandations sur l’activité

• Outre le fait de ne pas être localisé à proximité immédiate d’un cours d’eau ou d’un dépôt

d’hydrocarbures, le constructeur métallique a tout intérêt à se trouver à proximité d’un soudeur

pour tirer profit de la présence du matériel de soudure proche, d’autant que le poste de soudure et

les ouvrages métalliques sont difficilement transportables sur de longues distances. Cela étant cet

avantage n’est pas une nécessité absolue car les constructeurs possèdent souvent eux-mêmes un

poste de soudure car leur activité complexe l’exige. Les ateliers devraient cependant ne pas se

trouver dans des zones urbaines de forte densité humaine en raison des nuisances sonores qu’ils

génèrent.

• Dans un intérêt collectif, il serait bon de regrouper ces artisans avec les autres soudeurs travaillant

le fer pour mettre en place une collecte des déchets en fer à l’échelle communale ; par exemple le

long d’un axe ou d’un parcours permettant une collecte rapide et efficace.

(Données recueillies auprès de 5 soudeurs du bureau du groupement des soudeurs de l’APAGAN-B et de M. ZALLÉ Mahdi – Fabricant de matériel agricole à Tenkodogo)

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1.2.11 Tailleur / couturier Introduction

Le tailleur confectionne l’ensemble de la gamme d’habits portés au Burkina grâce à des tissus tissés

localement ou importés. Il peut réaliser aussi bien du prêt-à-porter que des commandes sur mesure.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers du textile et de l’habillement (7) > Tailleurs/couturiers (1)

Le tailleur / couturier peut réaliser des vêtements pour hommes ou dames, certains étant spécialisés dans

un seul style et d’autres ayant une production mixte. Il réalise des chemises, pantalons, boubous (simples

ou brodés), jeans, vestes, ensembles, habits traditionnels, tenues d’enfants (robes, culottes, etc.) et tenues

de travail (bleus, etc.). Il achète les tissus déjà tissés et/ou imprimés et les fils déjà colorés, il peut réaliser

très occasionnellement la teinture s’il est qualifié pour mais cela reste très marginal. Son principal outil de

travail reste sa machine à coudre (manuelle). Un atelier moyen emploie entre 10 et 15 personnes dont un

maximum de 10 apprentis à Tenkodogo, car ce chiffre peut atteindre 40 à 50 à Ouagadougou.

Matériel : Machine à coudre, aiguilles, ciseaux, fer à repasser, table à couper.

Matières premières : tissus, fils, boutons, fermeture éclair, col, doublure de veste.

Besoins et souhaits d’investissement

Les tailleurs peuvent se fournir dans la majorité des matières premières au marché de Tenkodogo

cependant celles-ci étant souvent importées ou produites à Ouagadougou, il est plus rentable d’aller se

fournir à la capitale. La qualité de ces matières premières y est également meilleure et les achats en gros y

sont très rentables. Cela étant le surcoût lié au transport est répercuté sur les prix de vente rendant la

production tenkodogolaise moins concurrentielle. Le marché de Tenkodogo fournit les couturiers en

matériaux classiques, on n’y vend pas de dentelle, de doublure de col ou de boutons originaux de qualité.

Photographie 5 : Tailleur confectionnant une chemise Tenkodogo, 09/07/2009.

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Les tailleurs voudraient s’équiper en matériel de bonne qualité pouvant coudre l’endroit et l’envers du

tissu ou réaliser des ouvrages plus complexes, ceci dit une machine à coudre performante peut coûter

jusqu’à 1 000 000 FCFA et ne sert qu’à une seule personne à temps plein. Une seule de ces machines

maximum par atelier serait déjà un investissement considérable en soi. Quelques machines, permettant des

ouvrages précis que ne peuvent pas les machines traditionnelles (ex. une boutonnière), pourraient

éventuellement être financées collectivement pour l’ensemble des tailleurs. Cela pose tout de même

quelques interrogations sur le coût d’entretien de ces machines et si elles doivent être manuelles ou

électriques ; donc plus chères.

Commercialisation

Les couturiers travaillent généralement pour des clients de Tenkodogo mais ils leur arrivent de vendre

ponctuellement à Ouagadougou lors de manifestations (prêt-à-porter). Les acheteurs de passage à

Tenkodogo achètent également leur production pour la vendre à travers le pays (mais principalement à la

capitale). Aucun habits n’est vendu dans les pays étrangers malgré à proximité relative de ceux-ci et bien

qu’une idée de diffusion des produits jusqu’en Europe soit à l’étude.

Le savoir-faire et la qualité de l’artisanat et du service en magasin sont essentiels au tailleur pour fidéliser

sa clientèle, mais il utilise également d’autres moyens de communication. Il peut apposer sa marque sur ses

vêtements, cependant cela doit rester discret car certains clients n’apprécient pas que leur entourage sache

qu’ils sont habillés par un tailleur local et préfèrent montrer qu’ils se sont déplacés loin pour acheter des

vêtements, laissant supposer qu’ils sont plus chers et de meilleure qualité bien que cela soit sans réel

fondement. L’utilisation d’une carte de visite est un moyen au contraire plus efficace et plus apprécié. Les

expositions et les foires sont des lieux privilégiés pour les couturiers désireux de faire étalage de leurs

produits et, à l’instar des tisseuses, ils cherchent dans ce but à acquérir des étagères et vitrines pour les

exposer. Enfin certains réussissent à diffuser des messages à la radio.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

L’activité de couture n’est absolument pas dérangeante pour les populations locales car le tailleur utilise

des fils et des tissus déjà teints, il ne pratique donc pas d’activité de teinture, ni n’utilise de produits

odorants ou nocifs. Elle est peu bruyante puisque le bruit des machines ne sort pas ou peu de l’atelier.

Cette activité est très peu polluante puisqu’elle ne rejette que de maigres morceaux de fils et de tissus,

que les mécaniciens récupèrent parfois en guise de torchons.

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Financement

Le financement d’une activité de couture est très dépendant du montant investi dans les machines à

coudre, car celles ci représentent près de 80 % du budget initial, sans compter la location de l’atelier. Un

atelier de couture faiblement équipé coûte aux environs de 300 000 à 400 000 FCFA. Compte tenu du prix

des machines de bonne qualité, un atelier peut coûter jusqu’à 10 000 000 FCFA. Il est évident que cet

investissement serait déraisonnable aux vues des améliorations qu’il fournirait. Une bonne stratégie de

commercialisation porterait davantage de fruits en termes de retour financier.

Recommandations sur l’activité

• Nouer des relations fortes, grâce aux groupements et associations, avec les tisseuses pour

connaître le marché et ses attentes et faire remonter l’information le long de la chaine de

production pour une meilleure réactivité.

• Valoriser les espaces de vente et faciliter l’accès à des espaces d’exposition et de vente co-localisés

en rues marchandes dans des endroits stratégiques.

(Données recueillies auprès de 4 tailleurs/couturiers du groupement des tailleurs/couturiers de l’APAGAN-B)

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1.2.12 Tapissier Introduction

Le tapissier est un professionnel qui allie activités de menuiserie et de couture spécialisée sur bois. En

effet, l’activité de tapisserie seule n’existe pas, car elle n’est pas assez rentable actuellement et ne permet

pas d’exposer sa production.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers du textile et de l’habillement (7) > Tapissiers (7)

Le tapissier, ou menuisier/tapissier, ne se positionne pas comme sous-traitant spécialisé de la menuiserie

mais comme un menuisier spécialisé élargissant sa gamme de produits vers le mobilier de salon (chaises,

fauteuils, canapés). En sa qualité de menuisier, il est également capable de réaliser tout type de

construction en bois et de plafonnage, qu’il peut enrichir par son savoir-faire en tapisserie. Le matériau

utilisé pour rembourrer les tapisseries – des éponges – ne permet pas d’obtenir une qualité et un confort

comparable à ce qui est produit en Europe, toutefois la qualité de tapisserie reste tout à fait satisfaisante à

Tenkodogo. Un atelier de menuiserie/tapisserie peut accueillir en moyenne de 1 à 3 artisans accompagnés

de 3 à 4 apprentis.

Matériel (tapisserie) : machine à coudre (spéciale tapisserie), règles et mètres ruban, aiguilles, ciseaux,

lames, formes conçues pour tendre le tissu.

Matières premières (tapisserie) : tissus spéciaux, cuir, sky cuir (simili cuir) et éponges.

Besoins et souhaits d’investissement

Les tapissiers dépendent fortement de leurs fonds de roulement. Souhaitant cumuler les activités de

menuiserie et de tapisserie, ils ont besoin de se localiser dans un endroit bien fréquenté pour exposer leurs

meubles. Cependant, il serait intéressant pour certains d’étudier la possibilité de se désengager de leur

activité de menuiserie pour ne se consacrer qu’à la tapisserie, en se localisant à proximité d’un menuisier.

Le sky cuir est une matière première absente sur le marché de Tenkodogo et devant être achetée à

Ouagadougou ou au Ghana, où il est moins cher qu’au Faso. De la même manière, le bois est beaucoup

moins cher dans ce pays ci qu’au Burkina, ce qui amène à s’interroger sur l’intérêt de développer pareille

activité pour un artisan disposant de fonds propres très limités et/ou peu formé. En termes de matériel, la

qualité de la production est dépendante du modernisme des principaux outils dont en particulier la

machine à coudre.

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Commercialisation

La tapisserie/menuiserie est une activité dépendante de sa visibilité pourtant peu de tapissiers utilisent

des enseignes, comptant sur la simple exposition de leurs produits et sur le bouche-à-oreille pour se faire

de la publicité, et n’utilisent pas non plus de cartes de visite pourtant très utiles puisqu’une grande partie

de leur production se fait sur commande. Ces commandes sont le plus souvent provinciales et régionales,

dans un premier temps, puis nationale, à destination de Ouagadougou en particulier.

La vente de meubles est difficile à Tenkodogo car un meuble fabriqué localement à partir de matériaux

achetés sur place peut couter 100 à 200 % plus cher qu’un meuble importé du Ghana, ou réalisé

localement à partir de matériaux importés, tandis que sa qualité est moindre puisqu’il est impossible de se

fournir localement dans certains bois rares.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

Cette activité (la tapisserie) est peu bruyante et non polluante, elle cohabite donc très bien avec les

populations résidentes à l’intérieur ou en bordure d’un quartier résidentiel. Cette activité cohabite

également très bien avec tout type d’artisanat et de commerces, excepté peut-être avec des activités très

salissantes. Mais gardons en mémoire que la menuiserie, quant à elle, est très bruyante par conséquent une

co-localisation entre ces deux activité ne devrait pas se faire au sein d’un espace densément habité.

Financement

L’activité même de tapisserie est actuellement indissociable de celle de menuiserie, il est donc très

difficile d’en évaluer le montant minimum pour démarrer cette activité. Toutefois, un artisan a évalué ce

montant à environ 1 250 000 FCF à 1 500 000 FCFA pour une activité plus développée, et ce

indépendamment de la menuiserie qu’il a évalué entre 700 000 et 1 000 000 FCFA ; moins coûteuse que

les chiffres annoncés par les menuisiers spécialisés.

Recommandations sur l’activité

• Il serait bon pour certains menuisiers/tapissiers de se professionnaliser en sous-traitance de

l’activité de menuiserie ; pour ceux qui ne peuvent assurer les deux. De cette façon un appui plus

précis aux activités de menuiserie seule pourra être mis en place, en même temps qu’un appui

spécialisé à la tapisserie. La qualité des produits sortira également grandie de cette spécialisation

des activités.

(Données recueillies auprès de M. YALA Mohammed et M. BALIMA Alassane – Tapissiers à Tenkodogo)

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1.2.13 Tisserand Introduction

Le tisserand – ou plus généralement la tisseuse – est l’artisan qui confectionne le tissu à partir de fils de

cotons et de laine. Ce métier est majoritairement dévolu aux femmes dont la production se limite à la

réalisation de pagnes et de nappes. En effet, les métiers à tisser manuels ne permettent pas de réaliser un

ouvrage dont la largeur dépasse les 50 cm environ.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers du textile et de l’habillement (7) > Tisserands (3) ; Teinturiers (5)

La tisseuse utilise un nombre limité de produits transformés pour la réalisation de ses ouvrages bien

qu’elle ait besoin de beaucoup de matières premières car elle doit laver et teindre elle-même les fils de

coton qu’elle achète. La matière première principale est le fils de coton blanc sale qui doit être nettoyé et

blanchi grâce à de la soude caustique avant d’être teint manuellement avec des colorants. L’opération de

teinture nécessite de chauffer la teinte dans une marmite avant d’y plonger les fils et requière donc de

disposer de combustibles pour le foyer (bois). Un atelier de tissage permet à deux ou trois tisseuses

qualifiées de travailler et à autant d’apprenti(e)s.

Matériel : métier à tisser, dévidoir (avec ou sans trépied), canettes, plats, marmites, bassines, seaux, gants,

banc et tabourets (bois ou métallique de meilleur qualité), table.

Matières premières : fils de coton blancs sales, fils de coton blancs propres, fils brillants, pelotes de laine,

teintures de couleurs, soude caustique, détergents.

Besoins et souhaits d’investissement

Plusieurs tisseuses ont évoqué le souhait de pouvoir se fournir en fil de coton bio désignant un modèle

de fils colorés grâce à des produits naturels. Cette demande émane de retour d’informations de certains

clients affirmant ne plus vouloir se vêtir qu’avec des vêtements teints grâce à des produits chimiques pour

des raisons de santé, d’éthique ou de prestige. Il faut y voir une compréhension et une volonté

Photographie 6 : Tissage des pagnes. Tenkodogo, 24/06/2009.

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encourageante d’élargir leurs marchés, cependant il est à noter que de ce point de vue les tisseuses ont un

certain retard. Le temps important dépensé dans leur activité, dû au fait qu’elles maîtrisent la chaine de

production allant de la teinture au tissage, les empêchent de réellement innover concernant les modèles de

pagnes qu’elles proposent.

Elles ont aussi évoqué la possibilité de s’équiper avec des métiers à tisser plus modernes, cependant les

moyens financiers leur font défaut. Il faut savoir que le prix d’un métier varie de 40 000 FCFA à 75 000

FCFA suivant sa qualité. A noter également qu’elles cherchent régulièrement, quand les moyens le leur

permettent, à améliorer leurs conditions de travail en investissant dans des équipements plus solides ou

plus ergonomiques (tabourets en métal, trépieds pour les dévidoirs). Toutes évoquent le besoin de

travailler sous un hangar/atelier de façon à ce que leur ouvrage ne soit pas détérioré par la pluie, il est

évident qu’aucune ne dispose des moyens de louer un tel bâtiment, cela les contraint à se protéger tant

bien que mal de la pluie et à cesser le travail dès les premières précipitations.

Les tisseuses peuvent acheter leurs métiers à tisser à un soudeur de Tenkodogo toutefois le peigne du

métier doit être acheté à Ouagadougou où l’on en trouve de diverses qualités à des prix pouvant être

élevés. Cet achat représente un coût fixe et pourrait être aisément micro-financé.

Les tisseuses se fournissent en fils de coton, fils brillants et laine sur le marché (secteur 4) de Tenkodogo,

mais elles doivent se rendre le plus souvent à Ouagadougou ou à Pouytenga pour se procurer les colorants

de teinture et les produits chimiques (soude, détergents). On ne trouve que très peu de teintes à

Tenkodogo et elles sont de moindres qualités par rapport à celles achetées à Ouagadougou, les fils eux

sont de qualité identique quelque soit le lieu d’achat ; mais il est parfois plus rentable de monter à la

capitale pour les acheter en grande quantité.

Commercialisation

Le commerce des pagnes est lié en grande partie à l’appréciation du client : s’il aime le produit et pense

qu’ils se vendront là d’où il vient, il achètera ; d’où l’importance pour la tisseuse de montrer son produit et

de pouvoir faire étalage de ses différents modèles. Certaines ont par ailleurs exprimé le souhait de pouvoir

disposer d’une armoire ou étagère dans ce but. Actuellement les tisseuses n’utilisent aucun moyen

publicitaire (carte de visite, radio, enseigne, etc) car cet investissement n’est pas à leur portée.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

Le métier de tisserand n’est pas très bruyant en soi, pas plus qu’odorant il ne représente donc pas de

nuisance particulière pour le voisinage. Cependant, les tisseuses étant également teinturières par obligation,

utilisent des produits extrêmement nocifs pour la santé et l’environnement que sont les teintes, la soude

caustique et les détergents qu’elles rejettent ensuite, dilués sous forme d’ « eau de teinture », n’importe où

sur le domaine public faute de caniveaux.

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Financement

Une activité de tissage peut se démarrer très facilement à partir de 100 000 FCFA jusqu’à 200 000 FCFA.

Cependant si la tisseuse souhaite investir dans davantage de métiers, des peignes ou des matières

premières de qualité ce coût peut s’élever entre 200 000 et 2 000 000 FCFA ; en incluant le coût d’un

hangar.

Recommandations sur l’activité

• Installer des ateliers de teinture.

• Mutualiser les achats grâce à des coopératives pour acheter les produits et les métiers (ou juste les

peignes)

• Construire un hangar collectif et sécurisé pour la production et le matériel.

• Mettre à disposition des espaces de présentation et d’exposition proches des tailleurs et des lieux

fréquentés.

(Données recueillies auprès de Mme. ZABSONRÉ WANGRÉ Simone, Mme SÉDOGO KOUASSA Rachel et Mme. MINOUNGOU Elizabeth – Tisseuses à Tenkodogo)

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1.2.14 Transformatrice Introduction

La transformatrice, car seules les femmes pratiquent ce métier, est une appellation généraliste qui désigne

un ensemble de métiers liés à la transformation de matières premières agricoles en aliments complexes.

Cet artisanat regroupe la production de condiments (soumbala, piments, …) et de beurre de karité. A

noter que ce corps de métier ne comprend pas les dolotières qui sont traditionnellement considérées

comme représentant une profession à part entière. De même les transformatrices de beurre de karité sont

traitées à part.

Détail de l’activité

Nomenclature : Métiers de l’alimentation et de l’hygiène (5) > Fabricants traditionnels de condiments (7)

Les transformatrices sont souvent indépendantes, mais il existe trois associations, ou coopératives, de

femmes effectuant de la transformation en groupe de manière à mutualiser les investissements, car cette

activité s’adresse principalement aux femmes. La transformation offre souvent une opportunité d’emploi à

des femmes disposant de peu de qualifications, bien que cela nécessite l’apprentissage d’un certain savoir-

faire. Cette activité est relativement pénible physiquement et nécessite un processus de transformation

long en plusieurs étapes qui en font une activité collective par nécessité si l’on veut en faire une réelle

activité de rente. Une seule transformatrice a bien du mal à produire suffisamment pour dégager un

bénéfice réel et nourrir sa famille par son travail, elle produit généralement de petites quantités en

complément de son activité. Le soumbala produit par les groupements de femmes est réputé d’assez

bonne qualité car produit avec soin et hygiène de manière « industrialisée ». La transformation de

l’arachide, produit réputé localement, constitue une autre source de revenus puisqu’un groupe avait même

produit du savon à l’arachide ; mais a dû arrêter sa production faute de moyens.

La transformation la plus courante est celle des graines de néré, ou plus occasionnellement de soja, en

soumbala nécessitant des opérations de décorticage, pilage, séchage, cuisson et conditionnement. Le

soumbala est un condiment complexe parfumé avec diverses épices et condiments (sel, piment, ail,

oignon, poisson). Les transformatrices produisent également des aliments à base de niébé, de soja ou

d’arachides7.

Les ateliers de transformation emploient beaucoup de femmes car leurs structures sont de formes

associatives. Ce nombre est en moyenne d’une vingtaine à une trentaine d’ouvrières qualifiées ou en voie

de qualification, et varie quotidiennement car les transformatrices se relaient dans leur travail. Un

groupement peut en compter au total près de 200 s’il est d’envergure départementale.

7 Les arachides sont transformées en pâtes et en huile, puis frites en biscuits.

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Matériel : marmites, mortiers et pilons, gros plats, bassines, barriques en plastique, passoires (en

vannerie), seaux, calebasses, paniers, louches, bâche de séchage, espace de séchage (terrasse en ciment),

sachets, sacs, étiquettes, presse et moulin (pour la transformation des arachides).

Matières premières : graines de néré, graines de soja, graines de niébé, sel, piment, ail, oignon, poisson

(carpe), arachides, bois (combustible).

Besoins et souhaits d’investissement

L’intégralité des matières premières alimentaires nécessaires à la réalisation du soumbala et des autres

condiments ou produits alimentaires à base de soja ou de haricots se trouve et s’achète à bon prix sur le

marché de Tenkodogo. Le surcoût de transport qu’engendrerait un achat hors de la commune justifie de

ne pas aller chercher ces produits à Ouagadougou ou ailleurs ; même pour des raisons de différence de

qualité.

Les transformatrices maîtrisent toutes la transformation du soumbala qui leur sert de base de revenu et

de tremplin vers une diversification de leur production vers les gâteaux d’arachide et de niébé entre autres,

voire vers la transformation du beurre de karité.

La pénibilité du travail amène l’ensemble des transformatrices à réclamer l’acquisition d’une

décortiqueuse automatique pour supprimer le travail de pilage des graines de néré particulièrement

épuisant surtout pour les femmes âgées. Ce besoin est légitime mais il est difficile à satisfaire pour

plusieurs raisons : le coût d’investissement serait astronomique comparé à leurs moyens financiers, la

machine consomme elle-même de l’énergie ce qui ne limite pas son acquisition à un coût fixe et enfin

personne à Tenkodogo ne semble à avoir les compétences nécessaires pour réparer celle-ci lorsque qu’elle

tombera en panne.

De manière plus générale, les femmes aimeraient disposer de plus de marmites, bassines, seaux et autres

ustensiles pour accroître les facteurs de production. Ces investissements sont conséquents mais pas

irréalisables si l’ensemble des groupements de transformatrices cherchaient à mutualiser leurs achats.

Photographie 7 : Graines de néré telles qu’achetées au marché. Tenkodogo, 25/06/2009.

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Enfin, la plupart sont locataires de leurs ateliers de productions et cherchent à être propriétaires pour

rentabiliser leur activité sur le long terme, ne plus être sous la menace d’une augmentation des loyers de la

part du bailleur et pouvoir réaliser des travaux d’aménagement de l’espace de travail (terrasse, hangar).

Commercialisation

Le soumbala est vendu sur le marché de Tenkodogo, en majeure partie, mais également dans d’autres

villes du pays (Ouagadougou, Koupéla, Fada N’Gourma) et même dans d’autres pays (Côte d’ivoire,

Sénégal, Bénin, Togo, Ghana, Niger) lorsque le groupement de transformatrices possède l’envergure

suffisante pour tisser des contacts commerciaux hors de la commune. L’apposition d’une étiquette avec les

coordonnées (téléphoniques et bientôt postales) de l’atelier de transformation.

Les condiments sont aisément vendus sur les marchés – lieux de toutes les transactions de denrées

alimentaires – donc il semble y avoir un lien ténu entre la localisation de l’atelier de transformation et la

vente des produits. Cependant les transformatrices font toutes savoir que certaines personnes peuvent

venir acheter le soumbala à l’atelier et cherchent par conséquent à être visibles et proche d’un lieu

fréquenté par les autres femmes8. De manière générale, une présence continue aux cérémonies et foires

commerciales locales assure la promotion de ce produit très consommé localement. Elles utilisent

généralement un panneau d’enseigne pour se signaler et parfois des cartes de visite.

Contraintes infligées et subies par rapport aux autres activités et aux populations

Hormis le bruit traditionnel du pilage du néré, la transformation ne génère aucune nuisance sonore et

peu de nuisances olfactives. Il va de soi qu’aucun produit nocif n’entre dans la composition des

condiments destinés à être consommés. Seul déchet à être rejeté, le son de néré ou de soja est recyclé en

nourriture pour porcins et/ou en fumier ; exploitant ainsi les qualités biodégradables du matériau. Il serait

également envisageable de l’utiliser en complément du bois de chauffe cependant ses qualités de

combustible doivent être inférieures à ce dernier.

8 Ce sont les femmes qui achètent principalement les denrées alimentaires sur les marchés.

Photographie 8 : Différentes formes de conditionnement du soumbala. Tenkodogo, 25/06/2009.

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Financement

Cette activité est assez chère à financer car elle requière un nombre important d’ustensiles en métal et la

location d’un terrain avec local pour entreposer les matières premières et les produits finis ; dans le cas

d’une production groupée en coopérative. Un petit atelier de transformation nécessite un investissement

minimum de 250 000 FCFA mais avoisine plutôt les 3 000 000 FCFA lorsqu’il tente de regrouper un

nombre important de transformatrices. L’achat de matériel sophistiqué et de machines ferait augmenter ce

coût à hauteur de 5 à 10 millions de Francs CFA.

Recommandations sur l’activité

• L’adressage comme pour toutes les activités permettra de mieux se rendre à l’adresse de l’atelier et

pourrait limiter la pression foncière sur les parcelles longeant les grands axes. Les ateliers plus

reculés seraient donc moins désavantagés.

• Promouvoir davantage l’activité par la diffusion de cartes de visite et de dépliants publicitaires

expliquant la qualité de la production locale.

• Initier un évènement autour du soumbala permettant de crédibiliser l’image du produit, de générer

des bénéfices par l’afflux de clients et de servir de prétexte à une foire commerciale plus vaste

regroupant diverses professions autour de la transformation agricole.

• La bonne réputation actuelle d’une partie de la production de soumbala de Tenkodogo à travers

les groupements de transformatrices permettra à terme d’inciter l’ensemble de la profession,

surtout les transformatrices indépendantes, à maintenir à la hausse la qualité de la production.

Dans le même temps, cela peut également inciter plus de femmes à se regrouper en coopératives

dans une même optique de hausse de la qualité des produits, mais également pour passer d’une

activité de subsistance à une véritable activité de rente.

• Initier la culture du nété pour être en mesure de satisfaire une demande nationale forte.

(Données recueillies auprès de la Fédération Départementale des Professionnels Agricoles, de l’association Kogl y Taaba et du groupement Kougl Saaba – Coopératives de transformatrices à Tenkodogo)

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1.3 Importance de l’activité commerciale Outre l’activité artisanale, l’activité de commerce des produits artisanaux, agricoles et pastoraux non

transformés, et la revente de produits achetés à bas prix au Togo et au Ghana (essence et mélange), il

existe à Tenkodogo des commerces plus traditionnels tels que des petits commerces alimentaires, des

échoppes de vente d’eau, des télécentres, des restaurants (ou maquis) et quelques pharmacies. Cela étant,

la majeure partie des commerces est constituée de petites échoppes longeant les routes, et plus

particulièrement le goudron, qu’il est très difficile à identifier et à localiser car elles occupent un espace

entre la chaussée et les parcelles identifiées sur le plan cadastral. On y vend des produits alimentaires

(fruits et légumes, condiments, etc.) et des produits artisanaux (activité de soudure) mais pas d’artisanat

d’art, on y répare également les vélos et les cyclomoteurs, on y vend des recharges de téléphone et surtout

on peut s’y restaurer lorsqu’elles se situent à proximité de maquis (ce qui est souvent le cas).

Ces commerces se localisent souvent à proximité des grands axes bitumés à proximité du marché et

autour de celui-ci, ainsi qu’entre le nouveau marché (secteur 6) et la voie principale à hauteur de l’hôtel

Djamou. Il existe aussi trois autres points de fixation des micro-commerces le long d’axes secondaires. Le

premier à proximité des administrations et du gouvernorat, le long de la route de Garango, le deuxième au

cœur du secteur 2 entre les écoles et le lycée Rialé, le long de la route arrivant du Sud-ouest jusqu’au

centre-ville, et enfin au cœur du secteur 6 en remontant vers le Nord en partant du quartier des

administration du secteur 2 [Localisation des activités sur le terrain et recensement parcellaire réalisés en

2009].

La présence de ces commerces donne une vision pertinente des zones d’attractivité. On y voit

notamment apparaître les véritables entrées de villes qui mériteraient une attention particulière, ainsi que

les espaces à potentialité de développement artisanal autour du nouveau marché.

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Carte 2 : Localisation préliminaire et non-exhaustive des commerces à Tenkodogo

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Il existe deux marchés principaux à Tenkodogo (voir carte 2) permettant de se fournir essentiellement en

produits alimentaires mais également en produits divers, tels que du textile ou des ustensiles. Le marché

central (secteur 4), aussi appelé « vieux marché » car il s’agit du premier marché de la ville, concentre

encore une très grande majorité des services commerciaux que l’on peut trouver en ville et reste le mieux

achalandé. Il a le grand avantage de se situer au point de convergence des différents axes principaux

bitumés de la ville et à proximité immédiate de la gare routière SOTRADYF et de la gare informelle

d’arrêt des minibus faisant le transport de personnes entre Koupéla et Bittou.

Photographie 9 : Vues internes du grand marché (secteur 4)

Photographie : Thomas Doussard, 2009.

Ce marché est désormais très critiqué, à juste titre, pour son insalubrité et sa dangerosité. Un incendie s’y

est notamment déclaré en mars 2009 à cause de la présence proche d’un revendeur d’essence. La

promiscuité entre les commerces alimentaires et les autres activités représente un risque non négligeable

pour la santé des consommateurs. Ce marché a l’inconvénient d’être complètement dépassé en termes de

capacité d’accueil des activités et de visibilité des commerces. La présence anarchique de nombreuses

échoppes crée un dédale de ruelles dans lesquelles seul un tenkodogolais saurait retrouver son chemin. Les

commerces y sont difficilement identifiables, sentiment renforcé par l’étroitesse des cheminements qui

laisse peu de place à la contemplation des produits marchands au milieu de la foule allant et venant.

A l’inverse le nouveau marché (secteur 6) est aux normes sanitaires d’aujourd’hui et est plus sûr pour les

personnes, car il se présente sous la forme d’un espace ouvert et aéré, facilement nettoyable et équipé de

caniveaux. Il est entouré de boutiques et de petits commerces sous utilisés qui créent une barrière visuelle

et physique qui rend l’emplacement même du marché peu identifiable par une personne étrangère à la

commune. Il serait pertinent de s’intéresser rapidement au devenir de ces boutiques inoccupées et en train

de se délabrer, car leur présence nuit à la bonne prospérité des activités commerciales.

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Photographie 10 : Le nouveau marché (secteur 6) vu depuis son entrée Sud-ouest

Photographie : Thomas Doussard, 2009.

On y trouve les mêmes produits que sur le vieux marché, mais en moins grande quantité et avec moins

de choix. Mais il faut noter comme opportunité de développement de ce grand marché, son accessibilité et

la présence d’un grand nombre d’artisans entre celui-ci et la route nationale, au niveau de l’hôtel

Djammou. Seule la partie Nord du marché est utilisée, et seulement 20 % des boutiques et de la surface

intérieure du marché sont utilisées. Ce marché constitue donc un semi-échec dans la politique de

désengorgement du centre-ville, mais il reste un espace à potentialité. L’ensemble de la zone (marché,

restaurants et artisans) est aujourd’hui un espace capable d’équilibrer la répartition des zones d’attractivité

commerciale dans la commune. Notons enfin, que ce marché se situe plus près des administrations, grand

pourvoyeur d’emplois et lieux de transit des personnes, que le vieux marché ce qui lui laisse augurer une

bonne fréquentation.

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Carte 3 : Localisation des marchés et des administrations à Tenkodogo

Il existe également d’autres marchés de tailles plus réduites dont un marché Yaar au centre du secteur 2

et l’autre dans le secteur 1.

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1.4 Problèmes rencontrés par les artisans et les commerçants

Les activités artisanales et commerciales sont étroitement liées car les lieux de production et de vente des

artisans sont fréquemment confondus en un seul atelier. Cet atelier est souvent différent du domicile de

l’artisan, mais pas toujours car certains par manque de moyens et/ou par absence de nécessité liée à

l’activité préfèrent travailler chez eux.

1.4.1 Les difficultés inhérentes au développement de l’artisanat Les handicaps à l’émergence d’un véritable tissu de très petites industries et à extraction des artisans de

leur situation actuelle vers le statut de micro-entrepreneurs sont :

• Une augmentation généralisée des coûts des matières premières.

• Un manque de fond de roulement les empêchant de prendre des risques et d’immobiliser une partie

de leur production pour la présenter à leurs clients.

• Une pénurie récurrente de certains produits rallongeant les délais de livraison des commandes et

augmentant les coûts de production et une incapacité à s’approvisionner localement dans certaines

matières premières indispensables.

• Un manque de formation sur des techniques de travail avancées ainsi que sur la gestion et la

commercialisation.

• Une difficulté à être visible et à faire étalage de sa production.

• Un surcoût lié au transport d’une grande partie des matières premières depuis Ouagadougou pour la

plupart.

• Une faible qualité des matières premières arrivant à Tenkodogo après avoir transité par

Ouagadougou, d’où les camionneurs repartent ayant déchargé les marchandises de meilleure qualité.

[Étude des métiers de l’artisanat, 2007 ; enquête personnelle auprès des artisans réalisée en 2009]

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Problème majeur rencontré par les artisans, le manque de fond de roulement les empêche d’agir en

micro-entrepreneurs et les confine dans une situation professionnelle d’artisanat sur commande. Le fond

de roulement a deux objectifs principaux chez les micro-entrepreneurs ruraux (MER) comme ceux de

Tenkodogo :

� Il sert à financer un stock de matières premières pour faire face à la fluctuation des prix du marché.

Ces matières peuvent coûter très cher et avoir des cours très variables (métaux communs et

précieux, fils de coton, produits chimiques, etc.). Le principal handicap des MER tenkodogolais, à

ce sujet, est d’avoir des difficultés à se renseigner au préalable sur les prix actuels et pouvoir réagir

au plus vite pour devancer une éventuelle remontée des cours.

� Il permet de se risquer à immobiliser une partie de sa production pour s’en servir de vitrine

promotionnelle. Ce risque, s’il était pris, permettrait de voir émerger un artisanat d’art ou de haute

qualité à Tenkodogo dans des secteurs aujourd’hui peu ou moyennement innovant ; comme la

menuiserie bois et le tissage.

Autre problème très important, la capacité d’approvisionnement est souvent citée comme un facteur

aggravant abaissant la qualité de la production locale. En effet, la qualité des matières premières locales

souffre du fait que Tenkodogo se trouve en bout de chaine d’approvisionnement et des coûts et des délais

de transport de ces matériaux ; quand ces matériaux sont disponibles. Ceci place l’économie locale au plus

bas sur l’échelle de la compétitivité, notamment par rapport aux produits importés ou manufacturés à la

capitale.

Cependant la clef de voute de l’artisanat reste la formation souvent défaillante pour plus de la moitié des

corps de métier. La qualité des productions et des prestations s’en fait souvent ressentir. En cause, le coût

de la formation qui oblige les apprentis à payer leur formation auprès de leur maître d’apprentissage alors

qu’ils aident à produire. De fait beaucoup préfèrent se déclarer artisan et monter leur activité sans aucune

formation, faute de pouvoir payer ; ceux qui le peuvent éprouvent des difficultés à suivre complètement

leur formation car ils doivent exercer une activité complémentaire afin de la financer. Seule la mise en

place de formations gratuites pourrait inciter les apprentis à renoncer à travailler en autodidactes.

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Tableau 1 : Synthèse des difficultés rencontrées par les artisans tenkodogolais

Artisan Problème de financement Problème d'approvisionnement Problème de formation Problème de localisation

Bijoutier Fond de roulementAbsence d'or et de pierres

précieuses---

Besoin d'un espace

d'exposition

Dolotière --- --- ---Besoin d'ouvrir le lieu de vente

sur l'extérieur

Fabricant de savon au beurre de karité Fond de roulementAbsence d'argile, de parfum et

d'huiles essentielles

Seul 1/4 des femmes sont formées à la

fabrication de savon

Besoin de renforcer la visibilité

de lieu de vente actuel

Fabricant de savon liquide --- Absence de tensageseeNon formé à la fabrication de savon

solideDifficultés à être visible

MaroquinierBesoin de machines pour

travailler spécialement le cuirAbsence de cuir traité --- ---

Mécanicien / Garagiste Besoin d'outillage lourd Besoin de pièces détachées

Besoin d'être formé à des opérations de

maintenance complexes et à l'utilisation

d'outils sophistiqués, formation sur les

nouveaux modèles

Besoin d'espace et d'un lieu

aménagé/aménageable

Mécanicien 2 roues Besoin d'outils Besoin de pièces détachées

Besoin d'être formé à des opérations de

maintenance complexes et à l'utilisation

d'outils sophistiqués

Difficulté à disposer d'un

emplacement stable et proche

d'un axe

Mécanicien pompes & moulins Besoin d'outils Besoin de pièces détachées

Besoin d'être formé à des opérations de

maintenance complexes et à l'utilisation

d'outils sophistiqués

---

Menuisier boisBesoin de fond de roulement,

besoin de machines

Absense de diverses essences de

bois, pénuries fréquentes, qualité

du bois faible

Nécessité de renforcer la formation des

apprentis, possibilité de formation à la

menuiserie d'art

Besoin d'un espace

d'exposition

Soudeur / menuisier métalliqueBesoin de fond de roulement,

besoin de machinesFaiblesse de l'offre en métaux ---

Besoin d'un espace

d'exposition

Tailleur / couturierBesoin de machines plus

performantes

Absense de quelques éléments

particuliers---

Besoin d'un espace

d'exposition

Tapissier Besoin de fond de roulementAbsence de sky-cuir, d'essences de

bois de qualité---

Besoin d'un espace

d'exposition

TisserandBesoin de métiers à tisser plus

performants

Faiblesse de l'offre en fils,

absense de fils bio

Besoin de formation à des tissages

innovants

Besoin d'un espace

d'exposition

TransformatriceBesoin de mécaniser la

production--- ---

Besoin d'un local aménagé à

loyer raisonnable

Sources : entretiens réalisés auprès des artisans et groupements d’artisans de Tenkodogo, 2009.

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1.4.2 Les difficultés pesant sur l’activité commerciale Les commerçants se plaignent, de façon générale, du manque d’attractivité de la commune de

Tenkodogo par rapport à ses concurrentes : Garango, Koupéla, Pouytenga, Bittou et Bagré. Ces

communes sont devenues des lieux de commerces reconnus pour leur attractivité qui par effet

d’entrainement poussent même les commerçants de Tenkodogo à se déplacer là bas, quand bien même la

date du marché de Tenkodogo coïnciderait avec celle d’un autre de ces marchés. La principale raison à ce

succès des autres marchés s’explique par le fait qu’ils drainent beaucoup plus de villages aux alentours,

mais également par l’affaiblissement du marché de Tenkodogo. La responsabilité du manque d’attractivité

de la ville est donc pour partie imputable aux commerçants qui désertent les marchés tenkodogolais et

entrainent le commerce local dans un cercle vicieux.

Carte 4 : Position de Tenkodogo par rapport aux autres pôles commerciaux régionaux

Les activités commerciales locales fixes ont pour principales difficultés un manque de visibilité, dont les

deux marchés de la ville sont des exemples différents mais extrêmement représentatifs.

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Le marché central (secteur 4) est particulièrement bien visible depuis la route nationale, quoique se

fondant avec les boutiques l’entourant, mais il constitue un lieu engorgé dans lequel les activités

s’entassent avec une telle promiscuité qu’il est difficile pour un étranger de trouver du premier coup d’œil

ce qu’il cherche. Dans le même temps, l’étroitesse des ruelles confine le visiteur dans un sentiment

d’insécurité, d’errance et de malaise lié à l’insalubrité relative du lieu dépourvu de caniveaux. Il y a bien des

« quartiers » regroupant les artisans par corporations à l’intérieur même du marché, mais le dédale ambiant

empêche une personne y entrant pour la première fois de se diriger d’instinct vers le commerçant qu’il

souhaite. L’avantage principal de ce lieu est d’être connu et visible à l’échelle de la ville et son défaut est, à

l’inverse, de constituer, vu de l’intérieur, un ensemble opaque n’offrant aucune visibilité aux commerçants

l’utilisant.

Son contraire est le nouveau marché (secteur 6) qui, quant à lui, est complètement invisible ou presque –

à l’exception de sa toiture – de l’extérieur, surtout considérant qu’il ne se trouve pas le long d’un axe

bitumé, mais offre à l’inverse un espace intérieur ouvert, propre et sécurisant. La présence de caniveaux et

le revêtement bétonné de sa surface, limite grandement tout risque sanitaire. La visibilité des commerces,

depuis l’intérieur, est très bonne grâce à la structure ouverte du lieu, le problème réside à l’inverse dans sa

visibilité externe. Il est ceinturé par une « barrière » d’échoppes et de boutiques inachevées, laissées en

l’état, tombant en décrépitude et donnant au lieu l’image opposée de ce que doit être un marché : un lieu

ouvert sur l’extérieur où l’on peut voir une foule de personnes commercer. L’impossibilité à réhabiliter ces

boutiques inachevées les condamnent à la destruction ; ce qui permettrait par là même de donner des

ouvertures sur l’extérieur à ce marché en direction de la route nationale.

Photographie 11 : Vues externes du nouveau marché (secteur 6) depuis le Sud

Photographie : Thomas Doussard, 2009.

Enfin, le commerce tenkodogolais s’organise autour de petits commerces réunis en rues commerçantes

dans lesquelles ils s’agrègent par effet d’entraînement. Ces rues sont invisibles pour les personnes

étrangères ne circulant que sur les grands axes lorsqu’elles sont en cœur de secteur, mais ont un rôle

structurant pour la vie de quartier à l’intérieur des sections correspondantes. A l’instar des marchés, les

petits commerces manquent souvent cruellement de visibilité. Il y a 3 raisons à cela :

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• Les commerces ne sont pas alignés le long d’un axe rectiligne, ceux qui sont le plus près de la

route masquent ceux en retrait. Cela est d’autant plus vrai que la grande proximité entre eux

empêche complètement un commerce particulier de se distinguer de l’ensemble.

• De nombreuses petites échoppes s’installent sur l’espace entre le bâti et la chaussée, cachent les

boutiques et obstruent le passage jusqu’à elles.

• Les boutiques elles-mêmes sont souvent mal présentées. Les produits ne sont pas clairement

visibles depuis l’extérieur, en particuliers pour les commerces généraux présentant des produits

divers. L’espace de vente de certains artisans se trouve également derrière l’espace de

production, l’artisan préférant travailler devant sa boutique ce qui minimise l’exposition de ses

produits vis-à-vis de la clientèle.

Photographie 12 : Exemples de commerces à Tenkodogo

Photographie : Thomas Doussard, 2009.

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2 Synthèse des projets et programmes appuyant la commune

2.1 Les acteurs locaux du développement économique à Tenkodogo

Il existe de très nombreux acteurs du développement économique à Tenkodogo : des acteurs publics,

des banques et organismes de prêt, des associations, mais également des projets de développement et de

coopération décentralisée soutenus par différents pays européens (France, Autriche, Danemark, …).

2.1.1 Acteurs institutionnels et acteurs privés (financeurs)

2.1.1.1 La municipalité La municipalité de Tenkodogo dispose de la compétence maîtresse en matière d’aménagement du

territoire et de gestion des affaires économiques, puisqu’elle a la pleine maîtrise de l’espace foncier – non

privatisé – et urbain. Elle est ainsi capable d’initier le développement d’espaces de regroupement de

commerces et d’artisans ; comme cela a été le cas avec la réalisation du nouveau marché. Ces mesures sont

donc principalement incitatives et leur efficacité tient aussi pour grande partie à la mobilisation de la

société civile en amont et en aval des projets. Pour cela, la municipalité peut s’appuyer sur la Direction des

Services Techniques Municipaux (DSTM), mais elle ne dispose pas à l’heure actuelle d’une Direction des

Services Économiques. Elle pouvait également financer certains projets d’envergure à travers le

programme FICOD (ex. réalisation du nouveau marché et des locaux de l’APAGAN/B) avant l’arrêt des

financements en 2004.

2.1.1.2 La Direction Régionale de l’Économie et de la Planification La Direction Régionale de l’Économie et de la Planification (DREP), anciennement nommée Direction

Régionale de l’Économie et du Développement (DRED), est en charge de la planification, de

l’aménagement du territoire, des statistiques économiques, de l’appui-conseil aux autorités (mairie, haut-

commissariat, gouvernorat) et du suivi annuel des projets/programmes de coopération décentralisée

(difficultés rencontrées, état d’avancement et réalisations). Il s’agit d’une autorité consultative dépendante

du ministère de l’économie et des finances, qui se trouve être également le ministère de tutelle des ONG

et associations, et à ce titre est habilitée à fournir un appui technique aux associations et autorités locales.

Elle ne peut pas financer de projets, ce type d’appui étant réservé à la commune.

La DREP a travaillé avec le PERCOMM et le PAMER, mais actuellement n’a pas eu de contact avec la

pépinière d’entreprises ni avec la plate forme d’initiatives. Par ailleurs son appui aux associations est resté,

pour l’heure, théorique car aucune association ne l’a sollicitée à ce titre. En outre, celles-ci répondent peu à

ses sollicitations concernant des enquêtes statistiques, mais cela devrait évoluer avec une nouvelle mesure

gouvernementale les y obligeant à l’avenir.

(Informations recueillies à la DREP du Centre-est à Tenkodogo auprès de M. NANA Ousmane – directeur régional,

Mme. TONI Abibatou – conseillère aux affaires économiques et M. PARÉ Ernest – service statistique)

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2.1.1.3 L’Agence Nationale Pour l’Emploi L’Agence Nationale Pour l’Emploi (ANPE), nouvellement installée à Tenkodogo depuis 2005, est un

établissement public en charge de la promotion de l’emploi et de la formation auprès des acteurs

économiques. Elle aide les demandeurs d’emplois dans leurs recherches d’activité mais également les

entreprises dans leurs relations et leurs démarches administratives. Elle participe à la formation des jeunes

par l’accès à deux centres de formation professionnelle à Tenkodogo – l’un provincial et l’autre régional –

offrant pour l’heure une seule formation en mécanique cycles et cyclomoteurs ; la formation en mécanique

automobile étant assurée à Koupéla. A terme, la construction prochaine de nouveaux locaux de formation

permettra de dispenser, à Tenkodogo, des formations en mécanique automobile, maçonnerie et bâtiment,

et électro-mécanique. Elle espère ainsi remplir les objectifs du ministère de l’emploi de former 10 000

jeunes par an pendant 5 ans dans le Centre-est. Lorsqu’un demandeur de formation ne peut se voir offrir

la formation qu’il demande, l’ANPE l’oriente fréquemment vers l’APAGAN/B quand celle-ci propose ce

type de formation. L’ANPE est trop récemment implantée à Tenkodogo pour avoir participé aux projets

d’appui PAMER et ADOP, par exemple.

(Informations recueillies auprès de M. DABIRÉ Bahiabala – directeur régional de l’ANPE du Centre-est à

Tenkodogo)

2.1.1.4 Les établissements bancaires Plusieurs banques et organismes de prêt sont présents à Tenkodogo parmi lesquelles la BCB, la BACB,

la Caisse Populaire du Burkina, la Caisse des Producteurs et la Première Agence de Micro-Finance

(PAMF). Ceux-ci sont en contact avec la plate forme Tenkodogo Initiative concernant la mise en place de

prêts d’honneur en complément de prêts bancaires pour le développement et le renforcement d’activités

économiques sur la commune. Deux sont des établissements bancaires traditionnels, tandis que les autres

se placent sur le secteur de la micro-finance.

Tableau 2 : Liste des établissements de prêt présents à Tenkodogo en 2009

Établissement Prêt bancaire Micro-finance Montant prêt (FCFA) Taux d'intérêt

BACB Oui Oui 500 000

BCB Oui Non pas de limite 13,50%

Caisse des

ProducteursNon Oui 25 000 à 10 000 000

Caisse Populaire

du BurkinaNon Oui

PAMF Non Oui 25 000 à 700 000 11 à 12,5 %

(Informations recueillies auprès de M. GÉLY Thomas – animateur de Touraine Chinonais Initiative et de M. TIÉMA Mamadou – directeur de la PAMF de Tenkodogo en 2009)

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2.1.2 Acteurs associatifs Selon l’étude des métiers de l’artisanat [2007], la moyenne nationale du nombre d’artisans affilié à une

structure associative professionnelle est de l’ordre de 41 %, il n’a malheureusement pas été possible de

confronter ce chiffre aux réalités de Tenkodogo. Un très grand nombre d’associations et de groupements

divers, d’agriculteurs et d’éleveurs notamment, sont présents localement et rendent l’échiquier des

relations associatives opaque et empêchent de toucher de manière exhaustive l’ensemble de la profession.

Il existe également nombre d’associations dans la ville même de Tenkodogo (six secteurs), dont de

nombreuses associations de femmes très spécialisées telle que l’association des restauratrices9. Ne seront

détaillées que les quatre associations majeures d’artisans et de commerçants de la commune.

2.1.2.1 L’APAGAN/B L’Association Provinciale des Artisans et Groupements d’Artisans Nong-taaba du Boulgou, ou plus

couramment appelée APAGAN/B, est la principale association d’artisans à Tenkodogo et dans l’ensemble

de la province du Boulgou puisque son champ d’action dépasse le cadre de la ville. On peut estimer que

70 % des artisans dont les corporations sont représentées à l’APAGAN/B en sont membres dans la ville

de Tenkodogo. Elle se compose de 15 groupements provinciaux d’artisans dont 6 sont basés à

Tenkodogo, il s’agit des groupements de soudeurs, de menuisiers (bois), de mécaniciens (4 roues, 2 roues

et moulins & pompes confondus), des tailleurs/couturiers, des tisseuses/maroquiniers et des

transformatrices. Initialement, cette association doit permettre l’adhésion de n’importe quel artisan,

cependant, à l’heure actuelle, seuls les artisans réunis en groupement ont pu l’intégrer.

Cette association est née en mars 2001 en continuité de l’arrêt du programme PERCOMM qui visait un

regroupement des artisans, par corporations, pour ensuite les rassembler en Organisations

Professionnelles d’Artisans (OPA). Le PERCOMM a, à ce titre, financé la création de l’APAGAN/B à

hauteur de 5 000 000 FCFA. Elle s’est fixée pour objectif de constituer une association solidaire de

défense des intérêts des artisans et de promouvoir le développement socio-économique et professionnel

de l’artisanat. Les grands axes stratégiques de sa politique d’appui sont :

• Permettre la formation, technique et de gestion, de ses membres en démarchant auprès des

formateurs et en finançant pour partie ces formations.

• Défendre les intérêts économiques des artisans.

• Faciliter leur accès au crédit grâce à un fond d’appui permettant de compléter une garantie

bancaire (50 % de la garantie pour un homme et 75 % pour une femme).

• Offrir des espaces de promotion et de publicité à la radio, locale et nationale, et par l’achat

d’affiches publicitaires.

9 Celles concernant une corporation en particulier rentrent dans le cadre des fiches métier (ex. transformatrices, fabricantes de savon de beurre de karité).

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• Organiser des foires commerciales – dont deux se sont déjà tenues en 2003 et 2006, et une

prochaine se préparant pour 2009 – lors desquelles des invitations sont envoyées à des

partenaires internationaux et se concluant par une remise de prix aux meilleurs artisans.

• Accompagner les artisans à des manifestations et évènements commerciaux extérieurs.

Cette association a coopéré avec de nombreux programmes notamment le PAMER – qui toutefois n’a

pas souhaité officialiser cette entente par un accord en raison de son principe d’indépendance – l’ADOP

et le KFP. Elle a été soutenue financièrement par le FICOD et la Collectivité territoriale de

Tenkodogo pour la construction de ses locaux et l’obtention d’un terrain. Elle travaille encore

actuellement avec les projets et programmes : FAFPA, Swisscontact et PROFITA (secteur textile), et est

en train de mettre en place, en 2009, son plan d’action quinquennal.

(Informations recueillies auprès de M. BAGAGNAN Hamidou – secrétaire de l’APAGAN/B et dans Programme

zone artisanale et pépinière d’entreprises – Compte-rendu technique intermédiaire convention 1, 2009)

Bureau :

Président : OUBDA Hermann

Trésorière : SORÉ Elizabeth

Secrétaire : BAGAGNAN Hamidou

2.1.2.2 L’ACAGAT L’Association Communale des Artisans et Groupements d’Artisans de Tenkodogo est une très jeune

association fondée officiellement en mars 2009, après que son initiative a été redynamisée par l’arrivée du

programme « zone artisanale et pépinière d’entreprises », dans le but de rassembler indistinctement de

leurs métiers l’ensemble des artisans tenkodogolais pour réfléchir à des problématiques à l’échelle de la

commune (6 secteurs et 83 villages). Au contraire de l’APAGAN/B, l’ACAGAT vise en premier lieu les

artisans indépendants et profite de la pépinière d’entreprises pour entamer un recensement de ces derniers.

Ensuite elle se consacrera à la mise en place de groupements d’artisans par corporations, tout en

permettant aux artisans indépendants de continuer à s’affilier à elle, ainsi qu’en acceptant la création de

groupements de corporations identiques. Aujourd’hui entre 80 et 100 artisans en sont membres, et ce

nombre est en constante augmentation.

A l’heure actuelle, l’ACAGAT ne possède pas les fonds nécessaires à un appui financier direct de ses

membres mais étudie la possibilité de contribuer à financer les garanties des prêts bancaires ; à l’instar de

ce que fait la APAGAN/B. Ses objectifs en termes de formation sont la participation financière à la venue

de formateurs en gestion et en techniques de travail, mais également la formation des jeunes artisans, sous-

formés ou autodidactes, gratuitement auprès de maîtres d’apprentissage membres de l’ACAGAT. Le

financement de moyens promotionnels étant couteux, l’ACAGAT se concentre davantage sur la

sensibilisation des artisans à l’importance de la communication et la formation au marketing, et compte

également mettre en place un site internet.

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Cette association dispose actuellement de deux sièges de vice-présidence à la plate forme d’initiative

(Tenkodogo Initiative) et à la pépinière d’entreprises.

(Informations recueillies auprès de M. SÉDOGO Serge – Chargé des relations extérieures à l’ACAGAT)

Bureau :

Président : BAMBARA Jérôme

Trésorier : ZABSONRÉ TARNAGDA Marie-Louise

Secrétaire : FARTA Moutala

2.1.2.3 L’ACAT Première association professionnelle visant à réunir une corporation, l’Association des Commerçants et

Assimilés de Tenkodogo (ACAT) a été fondée il y a près de 25 ans (en 1985) pour rassembler l’ensemble

des artisans tenkodogolais et les soutenir dans leur activité ; car nombre d’entre eux souffrent d’un trop

faible niveau de scolarisation. Aujourd’hui cette association compte pas moins de 800 membres répartis en

divers groupes suivants leurs types de commerces : céréales, bétail, tissus et textiles, et boutiquiers divers.

L’ACAT a pour mission de régler les litiges internes entre commerçants mais aussi de négocier en leurs

noms auprès de la mairie, notamment sur des questions de fiscalité, ainsi qu’avec les banques afin de

négocier des prêts en échange d’informations sur la solvabilité des commerçants. L’ACAT ne propose ni

financement, ni appui-conseil aux commerçants, et n’a participé qu’à deux formations sur l’achat et la

vente depuis sa création. Jusqu’à aujourd’hui, elle n’a collaboré à aucun projet, mais cherche à se

renseigner sur la future plate forme d’initiative.

(Informations recueillies auprès de 3 membres du bureau de l’ACAT)

Bureau :

Président : OUBDA Inoussa

Trésorier : OUBDA Mathias

Secrétaire : DIAO Amadou

2.1.2.4 L’UCAT L’Union des Commerçants et Assimilés de Tenkodogo (UCAT), fondée en 2003 à la suite d’une

divergence au sein du bureau de l’ACAT, se veut une association de regroupement de l’ensemble des

commerçants de la ville de Tenkodogo (les villages n’y sont pas représentés) ainsi que d’une très faible

minorité d’artisans et d’éleveurs. Elle vise à défendre les intérêts des artisans, notamment sur la fiscalité

(patente). Elle réunit environ 200 adhérents regroupés en trois groupements de commerçants : de céréales,

de bétail et de produits divers (tissus, etc.). Elle n’a participé à aucun programme ou projet d’appui à

l’heure actuelle, mais a offert des formations à ses membres sur la gestion d’activité (comptabilité) et sur

les bonnes pratiques commerciales, et cherche à se renseigner sur la plate forme d’initiative. Elle diffuse

également des messages à la radio concernant ses activités. Bien qu’elle entretienne des relations avec la

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municipalité, elle n’a jamais bénéficié de financements et se retrouve isolée, faute de projet porteur à faire

valoir.

(Informations recueillies auprès de 7 membres du bureau de l’UCAT)

Bureau :

Président : KÉRÉ Sanoussa

Trésorier : YAMÉOGO Oussani

Secrétaire : SANA Issaka

2.1.3 Les acteurs et projets de la coopération nationale et internationale

2.1.3.1 La coopération décentralisée Chinon – Étaules - Tenkodogo Cela fait bientôt 35 ans que les villes de Chinon (France, Indre-et-Loire) et Tenkodogo sont jumelées,

mais très récemment en 2006, elles ont décidé de passer à un niveau supérieur de relation et de

coopération en signant une convention de coopération décentralisée (décembre 2006) appuyée

financièrement par la région Centre (France), l’Ambassade de France au Burkina Faso et plusieurs

entreprises chinonaises. Elle a entreprit de réaliser trois programmes d’actions successifs. Le premier,

achevé, concernait la réalisation d’écoles, tandis que le second, en cours en 2009, est relatif à l’adressage de

la ville. Enfin, un programme d’appui aux problématiques d’assainissement et de gestion des eaux devrait,

sauf contraintes, voir le jour dès la conclusion du précédent programme.

Parallèlement, la commune d’Étaules (France, Charente Maritime) et le pays royannais organisent tous

les deux ans, en collaboration avec la mairie de Tenkodogo et l’appui du ministère de la culture burkinabè,

le festival Nord-Sud qui, durant une semaine à dix jours, offre à la population des animations culturelles,

expositions-ventes, excursions touristiques et projections de films. Le tout participe à l’économie locale

par l’animation de rues marchandes et la promotion de l’artisanat local : agriculture (fruits et légumes),

transformation alimentaire (beurre de karité, soumbala, etc), artisanat d’art (batik, maroquinerie, tissage) et

menuiserie bois et métal. L’un des objectifs du festival est, à ce titre, la formation des artisans au marketing

et la communication, car il faut bien avouer qu’à l’heure actuelle seuls les gens de la commune de

Tenkodogo se déplacent pour y participer et commercer.

(Informations recueillies auprès de M. KIMA Pierre – bénévole coordonnateur local des deux premières éditions du

festival et M. SORÉ Kalapé – actuel coordonnateur local du festival Nord-Sud).

2.1.3.2 PERCOMM Le projet de Perfectionnement des Entreprises Rurales de COnstruction Métallique et Menuiserie

(PERCOMM) était un projet, sous tutelle du ministère de l’industrie et de l’artisanat, visant à identifier et à

réunir les artisans en groupements, via une démarche participative. Son appui avait pour objectif de

dynamiser leurs capacités de commercialisation et d’auto-organisation, et de leur offrir diverses

formations, pour se conclure par des aides d’accès au crédit et d’ouverture aux marchés (boutique de

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71

vente). Par ce processus les artisans étaient amenés à renforcer leurs capacités organisationnelles pour

finalement devenir réellement autonomes.

Le PERCOMM a été initié en 1989 et reconduit plusieurs fois jusqu’en 1999, dans les provinces du

Boulgou et de Koulpélogo. Il fut soutenu financièrement par l’ambassade d’Autriche. Sur la fin du projet,

grâce à un suivi-évaluation par les artisans eux-mêmes et avec le concours de la structure PERCOMM,

l’APAGAN/B a pris le relais en constituant une association de groupements d’artisans. Les menuisiers

furent les premiers à en profiter et à former leur groupement pour adhérer à cette association.

(Informations recueillies auprès de la DREP du Centre-Est à Tenkodogo et du groupement des menuisiers de

l’APAGAN/B)

2.1.3.3 PAMER Le Projet d’Appui aux Micro-Entreprises Rurales (PAMER) est un projet récemment arrêté après deux

phases ayant couvert les périodes 2001-2003 et 2003-2007. Son objectif général était d’accroître et de

diversifier les revenus des populations rurales, grâce à la création, au développement et la promotion des

Micro-Entreprises Rurales (MER) non agricoles viables. Il visait plus particulièrement à aider les femmes,

les jeunes et les agriculteurs démunis en les formant et en leur permettant de se rapprocher du statut de

micro-entreprise. Sa démarche a été en premier lieu d’informer et de sensibiliser la population (porteurs

d’initiatives et micro-entrepreneurs) au projet pour les amener à s’inscrire au programme afin d’être

formés, responsabilisés dans le choix de leur activité et de développer un partenariat en vue de pérenniser

leur activité.

Ses objectifs spécifiques étaient :

• Mise en place d’un mécanisme décentralisé durable chargé de la promotion, du développement et

de la création des MER ;

• Création de nouveaux emplois non agricoles en milieu rural afin d’améliorer l’accès du groupe

cible à des sources de revenus additionnels ;

• Accroissement de l’offre des biens et services dans l’économie rurale, surtout ceux en aval et en

amont de l’activité agricole ;

• Réduction de la migration vers les zones urbaines, notamment des jeunes, grâce à la création

d’opportunités d’emplois attrayants au niveau local.

De manière plus concrète, le PAMER a laissé une trace encore visible parmi les populations locales par

son action, notamment sur les formations techniques, mais également en gestion, ainsi que par la

promotion commerciale dynamique qu’il a réalisé en organisant des journées commerciales au profit des

artisans et en leur permettant d’exposer leurs produits lors de foires.

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72

Photographie 13 : Panneau publicitaire et produit transformé et vendu localement avec l'appui du PAMER

Photographie : Thomas Doussard, 2009.

Son principal bailleur a été le Fond International pour le Développement de l’Agriculture (FIDA) qui

contribua à hauteur de 73,63 % des 7 474 379 700 FCFA totaux des investissements.

Figure 1 : Origine des financements du PAMER

(Informations recueillies auprès de la DREP du Centre-Est à Tenkodogo)

2.1.3.4 ADOP L’Appui Direct aux Opérateur Privés (ADOP) est un projet soutenu par la coopération danoise qui

finança les 90 % des 241 165 689 FCFA du projet (les 10 % restant à la charge des opérateurs privées). Ses

objectifs sont d’appuyer d'une manière durable le secteur privé du milieu rural pour générer des revenus

monétaires et de renforcer les capacités des structures d'appui privées intervenant dans le monde rural. Il

s’était fixé les objectifs suivants :

• Appréhender, analyser et capitaliser l’offre et la demande des opérateurs privés.

• Assurer et faciliter l’appui-conseil, l’accompagnement et la formation des opérateurs privés.

73,64%

9,76%

8,25%

8,35%

FIDA

État burkinabè

Population

RCP/B

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73

• Disposer d’une meilleure connaissance du secteur privé et des activités économiques porteuses

dans la zone d’affectation, et de leurs contraintes afin d’appuyer à leur développement et leur

diversification effective.

• Assurer l’opérationnalité de son système de suivi-évaluation.

S’il soutenait tout type d’activité économique, l’ADOP se focalisait prioritairement sur les activités agro-

sylvo-pastorales (22 % des activités soutenues), et leur offrait formation, appui-conseil, promotion

commerciale, facilitation à l’accès aux financements, équipements didactiques, … Ses principaux succès

furent le co-financement de promotions commerciales, de marketing, d’études de marché, de voyages

d’études et de formations pour les commerçants, et le renforcement des capacités des PMI

transformatrices de produits agricoles locaux.

(Informations recueillies auprès de la DREP du Centre-est à Tenkodogo)

2.1.3.5 FICOD Pour atteindre son objectif de donner à chaque commune une réelle autonomie, le Burkina Faso a mis

en place, en 2005, le Fond d’Investissement pour les COllectivités Décentralisées (FICOD) en fusionnant

le FICOM (fond d’investissement communal) et le projet de construction de pistes, de mesures

d’assainissement et antiérosives à haute intensité de main d'œuvre (HIMO). Avec le soutient de la banque

allemande KfW, le FICOD finance la réalisation d’infrastructures marchandes (permettant de générer des

nouvelles ressources pour le budget communal), sociales (à destination prioritairement des populations les

plus défavorisées) ou publiques (lotissements). Les communes sont les bénéficiaires directs de ce

financement, lorsque leur projet s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des conditions économiques et/ou

sociales des populations locales. Cette aide financière ne peut dépasser les 70 000 000 CFA, tenant compte

de la contribution de la commune à hauteur de 3 à 12 % du montant total. L’absence d’intégration du

nouveau marché a donné lieu à un contentieux entre la municipalité et anciennement le FICOM, qui a

décidé de tarir ses financements de projets à Tenkodogo depuis 2004.

A Tenkodogo, le FICOM/FICOD finance ou a financé la normalisation de l’école du secteur 2 (2001),

l’extension du collège Marie Reine (2002), la construction du nouveau marché (2004), la réalisation des

locaux de l’APAGAN/B (2004) et la construction de dortoirs au collège Marie Reine (prévus pour 2005).

(Informations recueillies sur L'hebdomadaire N°349 & 350 du 23 Décembre 2005 au 05 Janvier 2006 –

www.hebdo.bf)

2.1.3.6 FAFPA, CAFP, Swisscontact Le Fond d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) est une structure

publique, dont la CAFP est devenue le bras opérationnel, chargée de la mise en œuvre de la politique

gouvernementale en matière de formation professionnelle et d’apprentissage. Elle vise à aider les

promoteurs de formations dans l’analyse de leurs besoins et dans l’expression de leur demande de

formation, afin d’aider les organismes et les centres de formation à clarifier leur offre de formation. Il

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accompagne les MER, des secteurs formels et informels, les femmes, les jeunes entrepreneurs, et les actifs

ruraux (agriculteurs, éleveurs, pêcheurs).

La Cellule d’Appui à la Formation Professionnelle (CAFP), crée en 1996, a permis la mise en place d’une

méthodologie d’élaboration et de planification des formations par l’apprentissage dans les secteurs de

l’artisanat, mais également à l’accueil des apprentis pour des formations techniques et professionnelles

alternées. Elle a été fermée au 31 décembre 2007.

En partenariat avec la CAFP, le programme Swisscontact a soutenu, en 2002, l’initiative de formation à

la formation. Cette dynamique s’est estompée avec l’arrêt de la CAFP.

Ces projets ont travaillé localement en partenariat avec l’APAGAN/B.

(Informations recueillies dans la plaquette d’information du FAFPA et sur le site www.fafpa-burkina.org)

2.1.3.7 Tenkodogo Initiative Tenkodogo Initiative est une plate forme d’initiative initiée en 2008 et nouvellement créée en 2009, sur le

modèle des plateformes France Initiative, grâce à l’appui de la coopération décentralisée Tenkodogo –

Chinon. Cette relation privilégiée entre les deux communes a permis la conception de cette structure avec

l’aide et le financement de la plate-forme Touraine Chinonais Initiative. Il s’agit d’une structure

indépendante politiquement de la commune et financièrement des banques, bien qu’elle entretienne des

relations avec elles. Elle agit sur l’ensemble de la commune de Tenkodogo (6 secteurs et 83 villages). Cette

association disposera de bureaux à la maison de l’entreprise, mis à sa disposition par la mairie.

L’objectif d’une plate forme d’initiative est d’accompagner et de financer les créations, les reprises et le

développement d’entreprises. L’accompagnement, avec le soutien de la Chambre de Commerce et

d’Industrie, de la Chambre Régionale d’Agriculture et des banques permet, de faire gagner l’entrepreneur

en crédibilité et de l’aider dans le montage et l’expertise de son dossier (plan d’affaire). Les prêts bancaires

lui sont ainsi facilités par son statut d’entrepreneur sous tutelle de la plate-forme. En second lieu,

Tenkodogo Initiative facilite l’accès au prêt bancaire en octroyant des prêts d’honneur à la personne10, à

taux 0 %, d’un montant maximum de 150 000 FCFA (230 €) remboursables en 2 ans avec un différé de 3

à 6 mois et par mensualités constantes. Ces prêts sont accordés à la condition qu’un prêt ou concours

bancaire soit contracté simultanément pour le même projet et que celui-ci constitue au moins 50 % de

l’emprunt total. Il faut savoir qu’un prêt en microcrédit au Burkina n’est pas aisé à rembourser puisque les

taux d’intérêt sont de l’ordre de 14 à 18 % échelonnés sur 12 à 24 mois. Le parrainage d’une structure telle

que Tenkodogo Initiative permet régulièrement de négocier une diminution des taux des prêts bancaires

grâce à la confiance entre elle et les banques, et grâce à la crédibilité qu’elle apporte à l’entrepreneur. La

plate forme permet un suivi personnalisé des prêts et des recouvrements, permettant une réactivité face

aux retards de remboursement pouvant aller jusqu’à un rééchelonnement du prêt.

10 Seules les personnes physiques peuvent se voir octroyer un prêt, non les personnes morales, il s’agit donc d’une dette civile.

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75

L’adhésion à l’association est une condition nécessaire à la demande de prêt. Celle-ci requière une

cotisation personnelle de 2 000 FCFA annuels. L’octroi du prêt se fait après évaluation par le comité

d’engagement des critères suivants : le demandeur dispose d’un compte bancaire, son projet est viable, il

est co-financé à hauteur d’au moins la moitié du prêt et son projet sera créateur de valeur ajoutée pour la

commune de Tenkodogo. Le prêt peut être accordé à n’importe quelle personne exerçant une activité de

commerce, artisanat, élevage ou agriculture, mais en aucun cas à une activité de crédit ou d’assurance ou à

une société détenue à plus de 50 % par une personne morale. Enfin, le demandeur devra suivre en

complément une formation sur la gestion et le marketing auprès d’établissements de formation locaux

[Règlement intérieur, 2009 ; Création Reprise d’entreprises – Réussir votre projet grâce aux plateformes

France Initiative, 2007].

Bureau :

Président : M. KIMA Pierre Claver

Vice-présidents : MM. SÉDOGO Serge (ACAGAT) et KÉRÉ Boukari (Association des éleveurs)

Trésorière : Mme. SANOGO Traoré Ina

Secrétaire général : M. KÉRÉ Rasmané

Contacts à Touraine Chinonais Initiative : MM. DURAND Daniel et GÉLY Thomas.

2.1.3.8 La Zone artisanale et la pépinière d’entreprises (Ethnik.org) La commune de Tenkodogo a été retenue, au même titre que celles de Banfora et Koudougou, par le

SCAC de l’Ambassade de France pour la mise en place d’un programme « pépinière d’entreprises » sur la

base de son partenariat avec les villes de Chinon et d’Étaules dans le cadre d’une coopération décentralisée

et sur la mise en place d’une politique urbaine d’adressage. L’objectif de cette pépinière d’entreprises est, si

l’on reprend la définition de l’AFNOR, d’être : « Une structure d'accueil, d'hébergement, d'accompagnement et

d'appui aux porteurs de projet et aux créateurs d'entreprise. La pépinière est un outil de développement économique local.

Elle offre un soutien au porteur de projet et au créateur d'entreprise jusqu'au développement de l'entreprise, et son insertion

dans le tissu économique ».

Ses buts, à terme, sont de :

� Favoriser le développement d’entreprises artisanales pérennes et professionnelles en les

accompagnant dans leur processus de création et d’expansion économique afin de voir naître un

tissu économique dynamique à Tenkodogo.

� Soutenir le développement endogène en accompagnant les entreprises et les ateliers sur le long

terme grâce à la formation de formateurs locaux et par des actions de structuration et d’appui.

� Développer les opportunités en matière d’emplois et d’activités génératrices de revenus pour les

populations défavorisées.

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� Développer et insérer dans le tissu local des porteurs de projets intervenant dans différents

secteurs d’activités.

A terme, la pépinière d’entreprises sera à même de proposer un suivi et un encadrement personnalisé de

chaque artisan, d’assurer la formation de ses adhérents sur des thématiques indispensables pour accéder

véritablement au statut de micro-entrepreneur, comme le financement ou la fiscalité, et de leur proposer

tous les services qui faciliteront leur émergence et leur développement dans le tissu économique local (ex.

secrétariat, reprographie, internet haut débit, mise à disposition de salles de réunion et de conférence

équipées). Ces services mutualisés seront accessibles à tous les membres de la pépinière à des tarifs

privilégiés, mais également à tout autre entrepreneur ou artisan tenkodogolais à un prix plus élevé. Grâce à

des formations techniques et théoriques, rendues possibles par un réseau de partenaires burkinabè et

étrangers (français notamment), et à la mise à disposition de locaux de travail, la pépinière accompagne le

porteur de projet jusqu’à la maturité complète de son activité.

Un entrepreneur voulant souscrire à ce projet doit être défini au regard de la loi comme un artisan ou

entrepreneur, maîtriser le français (écrit et oral), avoir un projet participant à la dynamique économique de

la ville sur un secteur porteur, maîtriser techniquement son activité, nécessiter un investissement modéré

et être motivé et disponible pour suivre la formation [Programme zone artisanale et pépinière d’entreprises

– Compte-rendu technique intermédiaire convention 1, 2009].

Ce projet est porté par l’Association Ethnik.org, ONG française dont le coordonateur de projet M. Alain

LEJEUNE est présent à Tenkodogo depuis le 10 novembre 2008, appuyée par :

• La Collectivité Territoriale de Tenkodogo.

• L’ensemble des groupements et associations d’artisans locaux (APAGAN/B, ACAGAT, etc.).

• La Maison de l’Entreprise.

• Initiatives Conseil International (ICI) – Bureau d’étude burkinabè spécialisé sur les questions

d’initiatives privées et du renforcement de la société civile et de son dialogue avec l’État.

• La ville de Chinon.

• La ville d’Étaules.

• L’Agence de Développement et d’Urbanisme du Chinonais (ADUC).

Contacts :

Coordonateur de projet : M. LEJEUNE Alain (Ethnik.org)

Animateur gestionnaire : M. BAMA Blaise

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77

2.1.4 Synthèse des relations entre l’ensemble des acteurs du développement

Figure 2 : Synthèse graphique des différentes relations entre les principaux acteurs du développement économique à Tenkodogo en 2009

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78

Figure 3 : Chronogramme de la mise en place des projets et des structures associatives à Tenkodogo en 2009

1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

PERCOMM

FICOM/FICOD

ADOP

PAMER

ECOLOC

APAGAN/B

ACAGAT

ACAT

UCAT

Tenkodogo Initiative

Pépinière d'entreprises

Pro

gram

me

s/P

roje

tsA

sso

ciat

ion

s

Réalisation : Doussard Thomas, 2009

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79

2.2 Les politiques récentes mises en place par la commune Trois rapports ont été remis récemment à la mairie de Tenkodogo, le Plan Programme du

Développement Économique de Tenkodogo et de son Hinterland (PPDEL) et le Cadre de Référence du

Développement Économique à long terme de Tenkodogo et de son hinterland (CRDE), et le Plan

Communal de Développement (PCD), respectivement publiés en octobre 2006 et avril 2009. Ce dernier

rapport aborde tous les points liés au développement démographique, urbain, économique, culturel et

environnemental de la commune de Tenkodogo et de son aire locale d’influence à savoir son périmètre en

tant que commune élargie. Les deux précédents, le PPDEL et le CRDE, font suite au programme

ECOLOC.

Le processus ECOLOC est un outil opérationnel de la décentralisation visant à une vision complète,

instantanée et dynamique, des acteurs et leviers du développement économique et social. Il adopte une

démarche participative et de concertation avec tous les acteurs pour concevoir une vision unique du

CRDE et du PPDEL de la région de Tenkodogo [CRDE, 2006].

Ne seront traités dans cette section que les préconisations en lien, direct ou indirect, avec un

renforcement des activités économiques locales : urbanisation appuyant ou facilitant les activités

économiques, activités du secteur primaire, artisanat et commerce11, tourisme et hôtellerie, positionnement

de la ville dans le transport routier et renforcement de la gestion des affaires économiques.

2.2.1 Les préconisations en termes d’urbanisme Un plan de gestion urbaine des localisations d’activités se présente sous la forme d’un zonage à la fois

descriptif et prescriptif. Il est l’outil de base de la planification urbaine des activités économiques et de

l’aide à la décision lors de conflits sur l’implantation d’activités. En premier lieu, un tel document permet

de transcrire géographiquement les autorisations, recommandations et interdictions d’implantation de

certaines activités en raison des risques qu’elles présentent pour l’environnement ou les populations, seules

ou à proximité d’une autre activité de nature incompatible (ex. activité génératrice de feu et stockage

d’essence).

Dans un second temps, les cartes d’un plan de gestion des activités économiques peuvent se superposer

aux plans existants de planification urbaine (habitat, transport et assainissement) pour donner une vision

complète des forces et faiblesses de chaque quartier. Ceci permet de réaliser deux objectifs :

• Anticiper les besoins des activités et des populations pour les inclure aux futurs documents

d’urbanisme et localiser les futures menaces sur les populations et l’environnement.

• Confronter les stratégies envisagées pour une future action urbaine ou l’implantation d’une zone

d’activités économiques ou d’habitat, et identifier les espaces représentant des opportunités pour

ces activités.

11 Seules les préconisations des plans de développement seront énoncées et commentées. Se référer à la section 1.1 pour connaître la situation locale de l’artisanat et du commerce.

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Les prévisions démographiques anticipant un doublement de la population de Tenkodogo de 44 491

habitants (recensement de la région du Centre-est) en 2006 au environ de 70 000 habitants en 2020, ont

amené le PPDEL à formuler des recommandations concernant l’élargissement de la surface communale

lotie en direction du Nord et de l’Ouest, suivant les deux axes majeurs structurant la voirie communale –

en direction de Koupéla et de Garango – tout en insistant sur l’intérêt de la densification du bâti. Ce point

est d’autant plus important que la population communale est peu véhiculée (vélos et cyclomoteurs

uniquement), la proximité entre les espaces résidentiels et commerciaux est importante pour une meilleure

affluence vers ces derniers et une économie de temps dans le transport des biens. Il serait à ce titre

fondamental d’identifier clairement les limites de la ville, et de concevoir des entrées de ville. Ces entrées

seraient des points de fixation des commerces et des activités artisanales de base permettant de contenir

l’étalement urbain et d’éviter que la spéculation foncière ne se concentre qu’autour de l’ancien marché et le

long des grands axes proches [PPDEL, 2006].

Le PPDEL invite à la création d’un document de planification, de gestion et de zonage des espaces

urbains que ce présent rapport se permet, d’ores et déjà, d’enrichir en y apportant des données et une

méthodologie sur le recensement des activités économiques et artisanales.

2.2.1.1 Transcrire les flux de population dans la ville Il est important de connaître les déplacements de populations dans la ville afin d’être en mesure de

choisir, par exemple, le futur lieu d’implantation d’un espace commercial (marché, boutiques, etc.) comme

le justifie le CRDE afin de drainer un partie du flux de clientèle passant ici pour se rendre à Koupéla et

Pouytenga. Il est cependant très difficile de mesurer l’importance des flux de population à travers

l’ensemble du réseau de rues de la ville. Il est par contre possible d’établir facilement quels sont les

principaux axes de transit en se basant sur la localisation des commerces et les points d’entrée dans la ville.

Tenkodogo étant une ville de passage pour de nombreux voyageurs allant et venant du Togo ou d’autres

pays frontaliers, l’axe Nord-Sud sur la route nationale entre Koupéla et Bittou est le plus emprunté, de

même que le deuxième axe bitumé Est-Ouest (route de Garango). Ces deux axes se rejoignent au niveau

du marché central. Les axes secondaires de passages sont essentiellement liés à la présence de commerces,

et dans une moindre mesure d’administrations, par effet d’entrainement : les commerces attirent les

personnes qui rendent à leur tour les rues attractives. Enfin, il existe un réseau de routes que l’on peut

qualifier de tertiaires, à la fréquentation modérée, qui lient souvent entre elles les voies principales et

secondaires.

Ces axes créent des ramifications perpendiculaires aux axes principaux autour desquels s’organise

l’activité commerciale. Il est possible voir des ensembles de rues « commerçantes » ne débouchant sur

aucun axe ou lieu d’intérêt économique. Il y a donc là un enjeu important pour la ville qui est de

dynamiser l’implantation de commerces et d’artisans à ces endroits afin de créer de véritables corridors de

transit de populations ayant pour double-objectif de désengorger les axes bitumés et d’offrir une plus

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grande visibilité aux commerçants et artisans ; rééquilibrant ainsi les zones d’attractivité commerciale dans

la ville.

Le PCD conseille également la mise en place d’une politique d’adressage, celle-ci est effective sur le

terrain depuis août 2009 et toutes les maisons devraient sans nul doute être adressées provisoirement par

un numéro d’ici à fin 2009. Il conseille également la réalisation de nouvelles voies dans la ville, cela peut

passer par un bitumage des axes les plus fréquentés ou passant par une zone dont on cherche à renforcer

les potentialités.

Carte 5 : Localisation des points d'entrée dans la ville et préconisation des voies à bitumer à Tenkodogo

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82

2.2.1.2 Se prémunir contre les risques liés aux activités humaines Comme le préconise le PPDEL, il est important de veiller à l’emplacement des futures activités

industrielles. Ainsi est-il judicieux d’identifier clairement les activités polluantes et la nature de leurs rejets,

et de les bannir des espaces à risques pour les milieux humides et halieutiques (bas-fonds) et de confiner

les plus dangereuses dans des zones industrielles éloignées des populations et des cours d’eau. Ces espaces

humides et inondables pourraient, selon le PPDEL, être valorisés en tant que zones agricoles

périurbaines ; ce qu’ils sont déjà pour partie. Il est également important de noter la présence d’activités

humaines potentiellement directement dangereuses pour les populations, point que le PPDEL aborde peu,

comme les relations de proximité entre les lieux de stockage d’essence et les artisans manipulant le feu

(soudeurs). Il est très difficile d’identifier tous les petits revendeurs d’essence, ceux-ci se déplaçant souvent

– le long des grands axes – mais il est au moins indispensable d’établir géographique des périmètres de

sécurité autour des stations services pour prévenir tout accident majeur.

Carte 6 : Localisation des stations services et des espaces proches des zones humides à Tenkodogo

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2.2.1.3 Prévoir le développement d’une future zone artisanale Parallèlement à la volonté de faire de Tenkodogo une plaque tournante du transit du Sud Burkina à

destination du Ghana et du Togo12, Le CRDE et le PPDEL envisagent l’aménagement d’une rocade de

contournement de la commune afin de désengorger la route principale au niveau du carrefour, près du

marché, et d’y accoler une « zone industrielle » qui constituerait un espace de réserves foncières à

destination des futures entreprises souhaitant s’installer localement. Cette zone ne regroupant que des

acteurs économiques pourrait de fait être aménagée spécialement pour leur accueil, sans risque pour les

populations, puisqu’aucune résidence ne s’y trouverait. Cette zone se situerait au Sud-est de la ville, à

l’écart des zones habitées du secteur 3 et des bas fonds, le long de la future rocade de contournement.

Cette initiative mérite d’être remise dans le contexte tenkodogolais tant elle parait d’une ampleur

démesurée par rapport aux besoins et aux moyens dont dispose la municipalité. Sans remettre en doute les

bienfaits économiques que pourrait avoir une telle initiative pour Tenkodogo, il est important d’en

analyser les orientations urbanistiques. Dans un premier temps, l’éloignement de cette zone avec les

habitations n’est pas nécessairement un bien lorsque l’on sait que la population est faiblement véhiculée et

qu’il n’existe pas de transports en commun. De plus, le CRDE préconise de n’urbaniser qu’entre les routes

Tenkodogo-Koupéla et Tenkodogo-Garango, soit vers le Nord-ouest alors que la zone industrielle se

trouverait dans la direction opposée, au Sud-est ; au plus loin des populations. Il a été conclu, dans le

PPDEL, que cette zone devrait se trouver à l’Est des espaces habités pour limiter les retombées de fumées

transportées par les vents d’Ouest. Cependant, seules de grosses industries sont concernées par ces

problématiques et le développement de Tenkodogo à l’heure actuelle passe par un renforcement des deux

économies les plus structurantes : l’économie agro-sylvo-pastorale et l’artisanat ; qui rejettent très peu

d’émissions polluantes dans l’air. L’arrivée sur place de grosses unités industrielles à Tenkodogo ne se fera

pas avant 2025, si tenté que la ville ait atteint son objectif de devenir une plaque tournante du commerce

national et transfrontalier. Il n’existe pour l’heure presqu’aucune industrie à Tenkodogo hormis une

boulangerie moderne et une antenne du Centre National d’Équipement Agricole (CNEA) [économie du

Boulgou, 2003].

Enfin, cette proposition n’est plus d’actualité si on tient compte des ambitions de la commune de

développer à terme un nouveau quartier à l’Est de l’aérodrome, en continuité du futur lotissement Nord

du secteur 6. La déviation, si elle se crée, devra la contourner pour le bien-être des populations, mais il

n’est pas exclu que son tracé soit repris ultérieurement pour dessiner une future pénétrante dans le

quartier.

12 Les implications liées à la mise en place d’une plate forme de transit seront développées ultérieurement dans la partie 2.3.5

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Carte 7 : Localisation des possibles zones d'extensions industrielles de la ville de Tenkodogo

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Partant de ce constat d’inadéquation de la proposition faite par le PPDEL et des contraintes locales, il

est possible de proposer d’autres espaces à destiner aux fonctions de développement économique. Trois

semblent être les mieux adaptés :

• Site n°1 : Situé à la sortie Ouest de la ville, il constitue une entrée de ville ouverte en direction

de Garango et orientée vers les futurs espaces de lotissement qui feront suite à l’aménagement

du secteur 6. Il se situe le long d’un grand axe, à proximité du futur CHR dont il pourra profiter

des aménagements en termes de voirie et de réseaux divers (électricité, assainissement). Il devra

par conséquent être réservé à des activités d’artisanat ou d’industries légères, non polluantes et

non bruyantes.

• Site n°2 : Entre l’aérodrome et la route de Koupéla, il occupe un espace encore très peu loti.

Ses principaux avantages sont d’inclure dans son périmètre les futurs bâtiments de la pépinière

d’entreprises et d’être à la fois proche des zones habitées et séparé des espaces densément

peuplées par la route et par l’aérodrome, tout en faisant la jonction entre zone loties et à lotir.

• Site n°3 : Situé à l’extrémité Nord-est, il reprend la préconisation du PPDEL concernant la

position de la zone industrielle par rapport aux vents dominants. Dans le même temps, il

génèrera un flux de populations en ce lieu et le centre ville, permettant de dynamiser les activités

commerciales dans les futures extensions du secteur 6.

2.2.2 Renforcement des activités agro-pastorales Si l’on se réfère aux différents documents de planification communaux, la région de Tenkodogo est une

zone importante d’élevage et un espace « fertile » au regard des autres régions du Burkina situées plus au

Nord ; grâce à ses sols, son réseau hydrographique et à une bonne pluviométrie (600 à 1000 mm/an).

L’agriculture et l’élevage sont encore les deux principaux pourvoyeurs d’emplois dans la région [PCD,

2009].

Le nombre d’animaux abattus et les quantités de viandes produites varient selon les années tout en

s’accroissant légèrement. On notera une dominance de l’élevage de bovins, propice au développement du

commerce des peaux et cuirs. Le PCD préconise le renforcement du commerce de bétail et de viande par

la construction d’un nouvel abattoir et de chambres de stockage frigorifiques, ainsi qu’un appui aux

éleveurs par une facilitation à l’accès aux soins vétérinaires et à l’achat de nourriture pour bétail. Le

PPDEL conseille quant à lui la construction d’un marché à bétail à la sortie de ville en direction de Bittou.

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Tableau 3 : Importance de l'activité pastorale à Tenkodogo en 2007

Nombre de tête Evolution en 5 ans Nombre abattus Part abattue Production de viande

Bovins 47 255 + 10,4 % 2 370 5% 267 810 kg

Ovins 35 750 + 15,9 % 5 129 14% 46 161 kg

Caprins 27 300 + 15,9 % 22 155 81% 177 240 kg

Porcins 2 361 + 10,4 % 1 601 68% 38 424 kg

Asins 3 086 + 10,4 % --- --- ---

Equins 96 + 5,5 % --- --- ---

Avins 153 937 + 15,9 % --- --- ---Source : Plan Communal de Développement, 2009.

La production agricole est classée en deux catégories : la culture vivrière et la culture de rente. Cette

dernière est la plus intéressante car elle rassemble l’essentiel des produits transformés artisanalement et

pouvant faire l’objet d’une commercialisation et d’une valorisation par un savoir-faire local. Les principales

cultures agricoles sont les suivantes : riz (pluvial), maïs, sorgho rouge, mil, arachide, niébé (ou pois),

oignons, tomates et coton. On trouve également de manière plus rare du voandzou (ou petit pois),

sésame, soja, aubergines, bananes, mangues et sorgho blanc. Il faut noter l’absence de deux arbres fruitiers

locaux importants : le nété (arbre produisant le néré) et le karitanier (arbre produisant le karité) qui, en

raison de leur long temps de croissance avant d’atteindre la maturité nécessaire pour produire des fruits,

ne sont pas cultivés par les populations locales qui préfèrent se contenter de ce que produisent les arbres

de brousse.

Les produits de l’agriculture vivrière sont très peu valorisés dans le cadre d’une transformation

alimentaire, à l’exception d’une partie du sorgho rouge utilisée pour préparer le dolo, ce qui justifie leur

classement dans cette catégorie rappelant qu’ils sont avant tout la base de l’alimentation des populations.

Étant majoritairement des céréales, ils ne peuvent être transformés en condiments ou en huiles, mais

peuvent à terme être transformés en farine servant de base à la confection de gâteaux et de pâtisserie

diverses, se positionnant ainsi différemment des produits actuellement sur le marché qu’ils soient locaux (à

base d’arachide ou de niébé) ou importés (à base de blé).

Figure 4 : Part des cultures vivrières et de rente dans la production locale en 2008

5%

31%

28%

7%

9%

1%

14%

0% 5% 11%

33%

20%

7%

10%

1%

14%

0% 4%

Riz pluvial

Mil (ou millet)

Sorgho rouge

Sorgho blanc

Maïs

Soja

Arachide

Sésame

Coton

Données : DRAHRH, 2009. Région du Centre-est Province du Boulgou

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Les produits de rente (arachide, sésame, soja, haricot, voandzou) sont aussi destinés à la consommation

directe mais sont plus régulièrement transformés en produits destinés à la vente. On extrait l’huile de

l’arachide et du sésame pour la cuisine et le résidu est également consommé sous la forme de pâte moulée

et séchée. L’arachide seule est transformée est pâte puis frite pour être vendue sous forme de beignets ou

de biscuits. Le niébé et le voandzou sont consommés la plus souvent tels quels, mais le niébé sert

également de base à la confection de gâteaux [Konkobo, 2008]. Ces produits à base de légumineuses sont

le plus souvent préparés et vendus par de petits vendeurs individuels et fournissent un complément de

revenus. Il n’existe pas aujourd’hui d’unité de production de ces produits de manière industrialisée ou de

pratique de ces transformations à titre d’activité principale, bien qu’un groupement de transformatrices

cherche actuellement des moyens de se positionner sur ce secteur. L’arachide est un emblème de la

production agricole du Centre-est dans tout le Burkina et mériterait, à ce titre, une meilleure valorisation

de sa transformation qui exploiterait sa notoriété nationale [entretien réalisé à la DRAHRH avec M.

YAMÉOGO Jules].

Enfin il existe des produits de rente par excellence étant destinés à être exclusivement transformés que

sont le karité, le néré et le coton. Le karité sert à produire le fameux beurre de karité qui lui-même rentre

dans la composition du savon au beurre de karité dont les pays du européens raffolent. Cependant si ce

produit offre de bonnes perspectives de rentabilité dues à sa grande valeur ajoutée, il n’est pas un

emblème de la production tenkodogolaise ; où il n’est d’ailleurs produit localement que par deux petites

associations de femmes. A l’inverse le néré décortiqué, bouilli et réduit en poudre, fournit la base d’un

produit réputé de la région de Tenkodogo-Garango qu’est le soumbala. Ce condiment pouvant être à base

de néré ou plus occasionnellement de soja fait également rentrer dans sa composition d’autres

ingrédients d’origine locale : ail, oignon, poisson (carpe) et piment. Bien qu’il soit produit dans tout le

Burkina, celui de Tenkodogo est universellement reconnu comme le meilleur grâce au savoir-faire de

plusieurs groupes de transformatrices qui le produisent et le conditionnent dans de bonnes conditions

d’hygiène. Il est important de noter que le nété n’est pas cultivé car ses fruits ne se récoltent qu’après 20

ans de culture, ce qui décourage les populations de le cultiver ; mais de nouveaux plans sélectionnés

arrivent maintenant à donner du néré en seulement 7 à 8 ans [entretien réalisé à la DRAHRH avec M.

YAMÉOGO Jules]. Enfin le coton représente un faible part de la production totale mais offre de grandes

opportunités car il est de plus en plus cultivé de manière dite « bio »13 par 500 à 600 producteurs dans tout

le Centre-est actuellement. Le fil de coton bio est un produit recherché par les tisseuses car il se vend bien

auprès des burkinabè des classes sociales élevées et des étrangers. Toutefois la teinture « biologique » de

ces fils par des intrants non-chimiques (racines, minéraux) demande une formation spécifique ainsi que la

culture de ces derniers [entretien avec M. SÉDOGO Serge – technicien en agriculture et producteur de

coton bio à Tenkodogo]. L’avantage de Tenkodogo se trouve ici dans le fait qu’aucune localité du Burkina

ne s’est encore actuellement positionnée sur ce marché.

13 Sans utilisation de fertilisants ou de produits phytosanitaires industriels, mais au contraire à base de produits naturels récolté localement comme le nime.

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Enfin dernière culture valorisée localement, les cultures maraîchères sont des cultures principalement de

rente, bien que les légumes soient consommés tels quels ils ne peuvent pas constituer une base

d’alimentation, et sont donc revendus par les producteurs sur les marchés locaux. Deux légumes dominent

la production locale : l’oignon et la tomate, le premier étant connu pour être une spécialité locale [entretien

réalisé à la DRAHRH avec M. YAMÉOGO Jules]. Leur caractère périssable est à la fois un avantage parce

qu’ils doivent être vendus localement et participent donc à l’image de la production locale, et un

inconvénient car arrivant tous à maturité simultanément ils sont souvent surproduits et perdent beaucoup

de leur valeur. Leur unique moyen de transformation à l’heure actuelle est le séchage qui leur garantit une

meilleure longévité. Il est facile de voir que ces produits disposent d’un fort potentiel dans le secteur de la

transformation s’ils se placent sur des niches économiques (ex. concentré de tomate, crème et confiture

d’oignon, etc).

Figure 5 : Part des cultures maraichères dans la production de la province du Boulgou en 2008-2009

23%

18%

12%9%

7%

6%

4%

3%

3%2%

1%1%

11%

Oignon (bulbe)

Tomate

Chou

Laitue

Piment

Aubergine

Poivron

Gombo

Courgette

Persil

Oignon (feuille)

Carotte

Autres

Source : DRAHRH, 2009.

En matière d’appui aux activités agricoles, le PCD préconise nombre de renforcements des capacités de

production par l’aménagement de bas-fond pour la culture rizicole ou le ralentissement de la dégradation

des sols par la construction de fosses fumières ; par exemple. Son unique préconisation commerciale est

l’organisation d’une foire agricole. Celle-ci permettra en effet d’accroitre la visibilité de produits locaux

jouissant d’une image « de marque » : soumbala, oignon, arachide, tomate et dans une moindre mesure

sorgho rouge. Le CRDE place quant à lui le positionnement de l’hinterland de Tenkodogo en tant que

« référence en cultures de riz, oignons, niébé, tomates, bananes et piments » comme l’un de ses trois axes stratégiques

de développement, et propose à ce titre un renforcement des relations entre producteurs et

transformateurs. Le PPDEL concrétise cette volonté en préconisant une segmentation des productions en

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attribuant à chaque localité plusieurs spécialités à renforcer (ex. niébé, arachide et cultures maraichères à

Garango) et un monopole du stockage et de la transformation à Tenkodogo. Si la capitale régionale est la

plus à même d’accueillir des activités de stockage et de transformation, cela ne veut pas dire qu’il faille les

réduire dans les autres communes. Il est également peu probable que les agriculteurs se laissent dicter le

choix de leurs cultures a fortiori si certaines offrent de meilleures rentabilités que d’autres, au contraire il

faut les inciter globalement à aller vers ses productions en renforçant et en valorisant la transformation de

ces produits tout en les éduquant sur les techniques de rotation des cultures.

Tableau 4 : Récapitulatif des différentes transformations alimentaires réalisées localement

Catégorie Produits Produits trasformés Ville connue pour cette production

Riz pluvialRiz étuvé et préparé

pour la cuissonBagré et Zabré pour le riz étuvé

Millet Tô ---

Sorgho rouge Dolo, Tô Centre-est (Koupéla pour le dolo)

Soja Soumbala ---

Harachide Pate d'harachide frite Centre-est (Garango)

NiébéGâteaux de pois,

couscous---

Voandzou --- ---

Oignon Oignons sèchés Centre-est (Béguédo)

Tomate Totames sèchées ---

Piment Piments en poudre ---

Néré Soumbala Boulgou (Garango, Tenkodogo)

KaritéBeurre de karité (puis

savon)---

Mangue Mangues sèchées ---

Banane --- Bagré, Zékézo

Céréals

Légumineuses

Légumes

Fruits

Source : entretien avec M. YAMÉOGO Jules – chef du service aménagement et productions agricoles de la DRAHRH ; CRDE, 2006.

L’un des principaux freins au développement d’une activité agro-sylvo-pastorale maitrisée et maitrisant

son propre marché est la multiplicité des acteurs associatifs locaux. Il n’est pas rare de voir des dizaines

d’associations d’agriculteurs et d’éleveurs dans chaque département car chaque village possède la sienne. Il

serait bon d’étudier un moyen de regrouper ces associations entre elles pour avoir un nombre restreint

d’interlocuteurs et pouvoir toucher efficacement un plus grand nombre d’agriculteurs et d’éleveurs. Sans

forcément les fusionner, il est imaginable de les inviter à désigner un bureau central des associations

parlant au nom de toutes sur la base d’une démarche participative et consensuelle.

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2.2.3 Renforcement de l’artisanat et du commerce Le PCD apporte une description succincte de l’artisanat tenkodogolais, mais insiste sur le fait que cette

activité représente un « créneau porteur à moyen terme », sans définir d’échéance, ce qui semble contradictoire

avec le renforcement à court terme des activités agro-sylvo-pastorales. Cela est dû au fait que le PCD

sépare arbitrairement activités artisanales et de transformation. En effet, nombre de produits agricoles

tirent leur valeur ajoutée de la transformation, qui est une forme d’artisanat (ex : industrie des cuirs et

peaux, dolotière, transformatrices de soumbala et d’arachides, etc.). Ces deux secteurs doivent au contraire

être appuyés simultanément pour renforcer mutuellement les débouchés pour les agriculteurs et la qualité

de l’offre en produits agricoles par l’exigence croissante des artisans. Il identifie trois points clefs comme

étant les principales contraintes au développement de l’artisanat :

• Faiblesse de l’organisation des artisans.

• Insuffisance d’encadrement technique.

• Non-maîtrise par les artisans de leur circuit de commercialisation.

Ses préconisations à court terme sont la clôture du siège de l’APAGAN/B, la mise en place d’un

mécanisme de financement des équipements lourds auprès des artisans, le renforcement de la structuration

des artisans locaux et le renforcement des capacités de commercialisation et de marketing des artisans.

L’installation d’une clôture à l’APAGAN/B semble assez peu prioritaire, voire secondaire, l’appui aux

financements d’équipements lourds pose la question de la nécessité et de la rentabilité dégagée par les

artisans de ces équipements ; la question première étant : Qu’appelle-t-on un équipement lourd ? A partir

de quelle somme rentre-t-il dans cette catégorie ? Il est bon de se souvenir que la plate forme Tenkodogo

Initiative rentre dans ce cadre, car elle permet d’assurer un meilleur accès au crédit pour les artisans. Le

renforcement de la structuration des artisans s’opère lentement par l’émergence d’une nouvelle association

et par leur meilleure identification grâce au recensement urbain et à l’adressage. Enfin le renforcement des

capacités de commercialisation et de marketing va bientôt se mettre en place à la future maison de

l’entreprise, grâce aux formations assurées par la pépinière d’entreprises.

Le CRDE et le PPDEL insistent peu sur l’appui au secteur artisanal sauf lorsque celui-ci crée une

dynamique avec le renforcement des productions agricoles dans l’hinterland tenkodogolais (ex.

transformation agricole) ou qu’il génère un attrait pour le transit routier. Il invite tout de même les

établissements de micro-finance à élargir leur gamme de clients vers les petits épargnants et à faciliter

ceux-ci ; ce à quoi la plate forme d’initiative va bientôt s’engager avec quelques banques partenaires. Le

CRDE met en évidence la faible diversité des commerces locaux et le faible pouvoir d’achat des

consommateurs locaux, sans établir de comparaison avec les communes concurrentes commercialement

(Koupéla, Pouytenga, Garango) ni donner de préconisation.

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2.2.4 Renforcement du tourisme et de l’hôtellerie Le PCD aborde la question du tourisme et de l’hôtellerie en rappelant que la capacité hôtelière de la

commune s’est considérablement développée, passant de 20 chambres en 1998 à plus de 100 en 2008.

Cependant, toujours selon le PCD, cette offre est largement insuffisante en périodes d’affluence, comme

lors du festival Nord-Sud ou de délocalisation d’évènements d’envergure nationale ; les hôtels se

retrouvent vite saturés. Il préconise de réaliser une salle polyvalente pour accueillir les manifestations, ce

qui en soi ne résout pas le problème de la capacité d’hébergement et en pose un autre : celui de l’utilisation

régulière de cet équipement. Le CRDE à l’inverse préconise un renforcement de la capacité hôtelière, mais

cette fois ci à l’échelle de l’hinterland de Tenkodogo.

Tableau 5 : Capacité hôtelière de la ville de Tenkodogo

Hôtel Nombre de chambres Nombre de lits

Hôtel Djamou I 10 10

Hôtel Djamou II 41 41

Hôtel Laafi 27 27

Auberge Winnie Mandela 11 14

Hôtel Majestic 4 4 Source : CCIA, 2003.

Le PCD indique une absence de structure de promotion du tourisme et une faible valorisation des sites

touristiques, tel que le prouve une rapide lecture de quelques guides touristiques (voir tableau ci-dessous).

Il préconise une meilleure valorisation de ces sites. Cette valorisation passe d’abord par un meilleur

référencement de ces sites dans les guides touristiques, par leur entretien régulier, et par la formation de

guides permettant de les faire visiter car ceux-ci sont peu accessibles [CRDE, 2006]. Enfin, dernière

préconisation du PCD, la création d’un site historique, semble assez fantaisiste car nul ne peut créer de

l’histoire en bâtissant un monument qui, présenté comme une attraction touristique, serait vide de toute

authenticité.

Tableau 6 : Recensement des sites touristiques du Boulgou

Site Petit futé 2007 - 2008 Guide Olizane (2008)

Site des "trois pierres" X

Tombe de Naaba

ZoungranaX X

Mont Boulgou

Rivière Kulbalé

Colline de Gourgou Sources : Petit futé, Guide Olizane ; 2008.

Un frein supplémentaire à l’arrivée d’une clientèle touristique à Tenkodogo est la concurrence avec le

futur centre écotouristique de repos et de remise en forme de Bagré, qui devrait attirer une grande partie

de la clientèle des touristes classiques ; en particulier étrangers. Le CRDE insiste à ce titre sur la nécessité

de renforcer la capacité hôtelière « de luxe » et celle abordable pour un burkinabè moyen.

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2.2.5 Renforcement de la position nodale de Tenkodogo comme plaque tournante du transit routier.

Partant de son contexte historique et géostratégique de ville-carrefour lié à son statut de première zone

d’implantation du peuple Mossi, le CRDE préconise dans ses trois axes de développement de « faire de

Tenkodogo une plaque tournante économique sous-régionale ». Il explique que la ville devrait tirer

avantage de sa position entre Garango, Ouargaye et le Togo14 pour prolonger le bitumage des routes la

traversant dans ces directions afin de gagner en maîtrise sur son hinterland. La concurrence des marchés

des villes comme Koupéla et Pouytenga s’explique par la faiblesse des infrastructures tenkodogolaises en

matière d’accueil commercial. Cette ambition ne peut se réaliser, selon le PPDEL, que par le renforcement

de 3 axes : la valorisation de la position géostratégique de la ville, la transformation des produits locaux et

la promotion d’activités commerciales multisectorielles (PACM).

Ce document propose 3 projets à mettre en place pour réaliser ces objectifs :

• Créer une zone franche munie d’un magasin hors-douane pour les matériaux métalliques et de

construction, et d’un parking pour les véhicules. Cela a pour double objectif de décongestionner

le centre-ville et inciter plus de camionneurs à s’arrêter.

• Construire des magasins et des chambres froides pour stocker les productions alimentaires des

campagnes environnantes.

• Réaliser un marché à bétail, faisant ainsi de Tenkodogo la ville d’approvisionnement en viandes

des pays frontaliers.

La réalisation d’un marché à bétail semble intéressante compte tenu du fort rôle que tient l’élevage dans

l’économie des villages locaux15, bien que son rayonnement vers les pays limitrophes ne tienne qu’à la

position de Tenkodogo comme première grande ville du Burkina à la sortie du Togo. La présence d’un

marché à bétail à Bittou, par exemple, ruinerait donc pareil investissement, à moins que le marché de

Tenkodogo ne parvienne à valoriser son offre afin d’apparaître comme une référence par rapport à

l’ensemble des villes commerçantes du Sud-est du pays.

La présence de chambres froides de stockage des denrées périssables s’accorde avec des problématiques

à courts termes de vente directe des produits frais, de gestion de l’écoulement des stocks et de maîtrise des

variations des prix. Mais cette activité reste faiblement génératrice de ressources comparée à la

transformation. En effet, cette dernière à l’avantage de régler doublement le problème en apportant une

valeur ajoutée substantielle aux produits agricoles et en leur permettant de se conserver plus longtemps ;

limitant ainsi les pertes et les dévaluations. Cependant, certains produits seront toujours vendus frais et

doivent le rester, par conséquent un espace de stockage adapté aux quantités de produits frais peut

14 Tenkodogo est également situé à 185 km de Ouagadougou et 100 km de la frontière avec le Ghana [étude de

filières, 2009].

15 La province du Boulgou a été classée au 5ème rang des provinces où se pratiquait le plus l’élevage en 1989 [économie du Boulgou, 2002].

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constituer un avantage comparatif intéressant pour les producteurs locaux et concurrencer les marchés de

Pouytenga et Koupéla.

Le point le plus important de ce rapport, mais aussi le plus soumis à controverse, est la réalisation d’une

plate-forme de transit munie d’un espace douanier, permettant de générer d’importantes recettes

douanières et commerciales comme on peut le voir actuellement à Bittou. Une visite des installations de

Bittou accompagnée d’un entretien avec le responsable de bureau des douanes sur place a permis de

mettre en évidence une impossibilité – relative – de construire une telle structure à Tenkodogo. En effet,

cette préconisation implique le déplacement du poste de douane de Bittou à Tenkodogo. Or le poste de

douane de Bittou devrait prochainement être relocalisé à la frontière avec le Togo pour ainsi former un

seul et unique poste de douane juxtaposé avec celui de Sinkansé, offrant le double avantage de limiter le

temps d’immobilisation des transporteurs et de renforcer les capacités de lutte contre la contrebande. Les

camionneurs sont aujourd’hui obligés de s’arrêter deux fois, coté togolais et coté burkinabè, pour une

durée de 2 à 24 heures, simplement pour remplir des formalités douanières ; et s’en plaignent

énormément. La douane juxtaposée ramènera le nombre d’arrêts obligatoires à un seul. La relocalisation

de ce poste à Tenkodogo l’éloignerait au contraire des frontières et restreindrait sensiblement les moyens

des douaniers dans la lutte contre les fraudes. Enfin, il est bon de rappeler que seul l’État burkinabè

dispose de la compétence de gestion des douanes aux frontières, la commune ne peut décider seule de ce

choix de localisation.

Une étude a également été menée auprès de 41 camionneurs transitant par Tenkodogo afin de leur

demander leur opinion concernant l’installation d’une telle structure, à savoir s’ils seraient enclins à s’y

arrêter de plein gré pour y consommer (restauration, hôtellerie, essence, réparations, …). Les résultats ont

permis de mettre en évidence que peu d’entre eux s’étaient arrêtés (9 contre 32) à Tenkodogo pour se

restaurer ou effectuer une livraison programmée.

Figure 6 : Raisons invoquées par les camionneurs ne s'étant pas arrêtés à Tenkodogo

Source : enquête auprès des camionneurs, 2009.

35%

6%3%

47%

6% 3%Prèfère s'arrêter à Bittou

Prèfère s'arrêter à Sankansé

Prèfère s'arrêter à Koupéla

Gain de temps

Aucun avantage à tenkodogo

Problèmes avec la police municipale

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A la question : seraient-ils prêt à s’arrêter volontairement à Tenkodogo si la ville construisait une plate

forme de transit proposant des services aux camionneurs, comme à Bittou ? Ils ont répondu « Non » aux

deux tiers. Cette valeur est théorique, car on ne peut jamais être complètement sûr de la sincérité des

personnes sondées, qui répondent fréquemment « Oui » par sympathie ou parce qu’ils adhèrent à

l’initiative sans pour autant pouvoir confirmer qu’ils utiliseront l’infrastructure en question. Ce chiffre

confirme les doutes souvent émis quant à la réelle rentabilité d’un tel projet.

Figure 7 : Part de camionneurs prêt à s'arrêter à Tenkodogo s'il y avait une plate forme de transit

34%

56%

7%3% Oui

Non

Uniquement en cas de panne

Opinion partagée

Source : enquête auprès des camionneurs, 2009.

Cette enquête de terrain a également mis en évidence le fait que beaucoup de camions ne transportent

aucun produit qui pourrait être consommé à Tenkodogo. Beaucoup sont chargés de matériaux de

construction ou de carburant à destination du Togo. Peu transportent des denrées alimentaires, et chose

étrange deux transportaient de l’oignon qui malheureusement ne provenait pas de la région du Centre-est

mais du Niger.

Figure 8 : Chargements des différents camions transitant par Tenkodogo

24%

5%

12%

17%

5%

5%

3%

17%

12%

Matériaux de construction

Ferraille

Carburant

Alimentaire

Tissu

Véhicules

Conteneur (plein)

Autres et divers

Vide

Source : enquête auprès des camionneurs, 2009.

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95

2.2.6 Renforcement des capacités de gestion communale des problématiques économiques

Parmi les préconisations du PPDEL figure le renforcement de la structure organisationnelle de la mairie

et notamment des futurs services à créer. Le point clef de cette préconisation est l’idée de création d’un

service du développement économique. Celui-ci servirait d’interface entre la mairie et les opérateurs

économiques et les aiderait dans la rédaction des projets et la recherche de financement. Il serait géré par

un socio-économiste assisté d’un conseiller économique expérimenté.

Cette proposition est, en effet, très importante car aujourd’hui il n’existe personne faisant le lien entre la

mairie, les administrations concernées (DRED, DRAHRH, …) et les acteurs associatifs. De même ce

service servirait de mémoire des activités économiques locales et serait le mieux habilité à négocier avec les

porteurs de projets pour engager le maintien et la pérennité des actions en cours et la capitalisation des

efforts entrepris dans la continuité. Ce service doit être constitué, dans un premier temps, d’au moins une

personne locale connaissant bien le terrain et apportant ses connaissances du contexte local au chef de

service (socio-économiste) nouvellement engagé. Il doit être en lien avec la Direction des Services

Techniques Municipaux (DSTM) concernant l’ensemble des problématiques d’aménagement de l’espace à

des fins commerciales ou industrielles et avec les services de la comptabilité pour le montage de dossiers

de financement.

Ses missions seront :

• Rechercher des projets et appuyer les porteurs de projets dans leurs démarches.

• Organiser et coordonner la rencontre et la négociation entre l’ensemble des acteurs du

développement économique.

• Organiser une veille du développement économique en maintenant à jour les informations sur

l’économie locale et régionale et en les diffusant aux acteurs économiques.

• Relayer les projets achevés en maintenant leurs dynamiques en place sur le terrain par une

relation privilégiée avec les acteurs économiques, notamment les artisans et

agriculteurs/éleveurs.

• Favoriser l’émergence d’une société civile consciente des enjeux économiques et à même de

présenter ses besoins et ses projets devant la mairie et les porteurs de financements.

• Apporter ses propres conclusions sur l’état du développement local et formuler des

propositions d’aménagement et d’appui concrètes devant les pouvoirs publics.

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3 Propositions et préconisations pour un renforcement de l’économie tenkodogolaise

3.1 Généralités sur les leviers d’appui à l’artisanat L’appui à l’artisanat tenkodogolais passe par l’identification des freins au développement des activités et

des micro-entreprises, puis la mise en place d’une stratégie claire axée sur plusieurs points-clés précis et

recouvrant au mieux l’ensemble des problématiques. Ces freins sont connus et parfois évoqués par les

artisans eux-mêmes.

Le premier est l’absence d’une réelle culture professionnelle au-delà de celle d’artisan, il n’existe aucune –

ou si peu de – micro-entreprise qui puisse inspirer les artisans dans la gestion de leurs activités. Ceux-ci

sont donc mal informés sur la façon de gérer leur comptabilité, leur productivité ou leurs ventes. Eux-

mêmes se savent limités en termes de moyens d’investissement et, à juste titre, préfèrent souvent dire

qu’ils manquent de formation plus que de matériel. Cela étant leur production est limitée à ce qu’ils savent

et ont toujours su faire, sans jamais être capable d’innover. Le deuxième problème concerne l’isolement

des activités. Les associations et groupements d’artisans permettent de palier à cette difficulté mais de

manière relative et limitée, car tous les artisans n’en sont pas membres loin de là et celles-ci ne permettent

pas une communication au jour le jour sur l’état de la production et du marché. Les rapports entre artisans

se limitent à des relations de marché, qui dans un pays développé créent de la concurrence saine entre

entreprises, mais qui ici ne créent qu’un marché opaque et fragile, reposant sur des « relations de

connaissance » et dans lequel la valeur de l’information est sous-estimée.

Les artisans ont une méconnaissance généralisée de la valeur de l’information amont et avale de leur

chaine de production. Peu savent réellement quels sont les produits recherchés par leurs clients hormis

lorsque ces derniers passent commande. De même, aucun ne se renseigne vraiment sur les nouvelles

matières premières qu’il pourrait utiliser pour anticiper sur la demande et sur les tendances, ni ne formule

de souhaits à ses fournisseurs pour les pousser à diversifier leur offre. Les artisans ne maîtrisent pas le

concept de marché concurrentiel mais le subisse chaque jour où l’offre s’impose à eux au lieu du contraire.

En outre, si l’idée de se regrouper pour partager des frais et des coûts est connue, force est de constater

qu’elle n’est pas ou peu mise en pratique. Il est nécessaire pour les artisans et micro-entrepreneurs de se

pencher sur la question des économies d’échelle. Le bénéfice d’une activité peut être dégagé de deux

manières : par son accroissement direct (meilleures ventes, meilleurs prix) ou par une réduction des coûts

de production. Si le premier point est connu de tous, le deuxième mérite une formation spécifique en

gestion d’activité à lui tout seul. Après de nombreux entretiens avec des artisans des différents corps de

métiers précédemment analysés, il a été possible d’établir une synthèse – non exhaustive – des actions de

mutualisation à court terme dont pourraient bénéficier les artisans.

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98

Tableau 7 : Synthèse des possibilités de mutualisation des moyens et des investissements entre artisans

Artisans Investissements individuelsInvestissements mutualisés

avec les mêmes artisans

Investissements mutualisés

(avec un autre artisan) avec …

Bijoutier ---Regroupement d'espaces de

vente avec les artisans d'art--- ---

Dolotière --- --- --- ---

Fabricant de savon au

beurre de karité--- --- Parfums et colorants. Fabricant de savon liquide

Fabricant de savon

liquideAchat de moules

Achat de matières premières

à OuagadougouParfums et colorants.

Fabricant de savon au beurre

de karité

Maroquinier ---Création d'une activité de

tannageBoutonnière Tailleur / couturier

Mécanicien

automobile---

Achat de pièces détachées

courramment utiliséesPoste de soudure

Soudeur, meunuisier

métallique et mécanicien 2

roues

Mécanicien cyle et

cyclomoteur---

Achats de pièces détachées

courramment utiliséesPoste de soudure

Soudeur, meunuisier

métallique et mécanicien auto

Mécanicien moulins

& pompes---

Achats de pièces détachées

courramment utilisées--- ---

Menuisier --- --- --- ---

Soudeur --- --- MétalConstructeur métallique et

menuisier métallique

Tailleur / couturier ---Espaces d'exposition des

vêtementsBoutonnière Maroquinier

Tapissier --- Achat de matières premières --- ---

Ateliers couverts collectifs

Achats de peignes pour les

métiers à tisser

Création d'une activité de

teinture

Transformatrice Location d'un atelier Achat d'ustensils --- ---

Tisserand --- --- ---

Sources : entretiens réalisés auprès des artisans et groupements d’artisans de Tenkodogo, 2009.

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La stratégie d’appui aux artisans peut se résumer en trois

consécutivement : S’informer (acquérir la culture professionnelle et la volonté de se développer), Se

former (acquérir par la suite les techniques et conna

de l’isolement et faire jouer des synergies pour combler ses faiblesses avec des artisans partageant les

mêmes aspirations).

Figure

La maîtrise d’une stratégie de développement économique

client) nécessite une connaissance

des activités artisanales exploitant

tenir compte de la séparation entre le marché interne communal

extérieur national et international.

l’économie locale. Il n’existe pas de production finale

d’origine de la matière première), en

Pour exemple, le soumbala de Tenkodogo ne serait jamais reconnu si personne n’en mangeait ici.

L’image d’un produit vient de la relation entre qualité de la production et

sachant que c’est le savoir-faire de l’artisan qui va mettre en lu

vertueux. La demande est toujours exigeante mais elle ne peut précéder l’offre avant d’en connaître les

limites. Enfin l’image d’un produit acquière une notoriété nationale lorsque ce produit est consommé

nationalement alors que son image locale est déjà fortement valorisée

et peut ensuite percer sur les marchés étrangers

gigogne.

99

La stratégie d’appui aux artisans peut se résumer en trois axes-leviers imbriqués, et se développant

: S’informer (acquérir la culture professionnelle et la volonté de se développer), Se

former (acquérir par la suite les techniques et connaissances nécessaires) et Mutualiser les capacités (sortir

de l’isolement et faire jouer des synergies pour combler ses faiblesses avec des artisans partageant les

Figure 9 : Les trois leviers d'appui prioritaires à l'artisanat

La maîtrise d’une stratégie de développement économique et de gestion de son marché (fournisseur et

client) nécessite une connaissance approfondie de celui-ci. A l’échelle d’une ville, un appui à l’ensemble

itant les capacités de mutualisation des moyens des différents acteurs

tenir compte de la séparation entre le marché interne communal – voire local et provincial

extérieur national et international. Toute activité valorisée à l’échelle locale

l’économie locale. Il n’existe pas de production finale de qualité, à forte valeur ajoutée (par rapport au prix

igine de la matière première), en un lieu qui ne soit pas consommée de manière importante localement.

xemple, le soumbala de Tenkodogo ne serait jamais reconnu si personne n’en mangeait ici.

L’image d’un produit vient de la relation entre qualité de la production et exigence de la demande

faire de l’artisan qui va mettre en lumière cette production et

a demande est toujours exigeante mais elle ne peut précéder l’offre avant d’en connaître les

Enfin l’image d’un produit acquière une notoriété nationale lorsque ce produit est consommé

nalement alors que son image locale est déjà fortement valorisée. Il acquière ainsi une image nationale

et peut ensuite percer sur les marchés étrangers ; l’ensemble des marchés se superposant telle une structure

Mutualiser

Se former

S'informer

imbriqués, et se développant

: S’informer (acquérir la culture professionnelle et la volonté de se développer), Se

issances nécessaires) et Mutualiser les capacités (sortir

de l’isolement et faire jouer des synergies pour combler ses faiblesses avec des artisans partageant les

de gestion de son marché (fournisseur et

ci. A l’échelle d’une ville, un appui à l’ensemble

s moyens des différents acteurs doit

voire local et provincial – et le marché

locale l’est car elle structure

de qualité, à forte valeur ajoutée (par rapport au prix

qui ne soit pas consommée de manière importante localement.

xemple, le soumbala de Tenkodogo ne serait jamais reconnu si personne n’en mangeait ici.

exigence de la demande,

mière cette production et entrainer le cercle

a demande est toujours exigeante mais elle ne peut précéder l’offre avant d’en connaître les

Enfin l’image d’un produit acquière une notoriété nationale lorsque ce produit est consommé

. Il acquière ainsi une image nationale

; l’ensemble des marchés se superposant telle une structure

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Figure 10

Si la qualité est donc le moteur de la création d’une image artisanale, le

des artisans est un frein indéniable.

roulement : par un financement direct, qui est peu recommandé car ne permet pas un suivi transparent de

son utilisation et ne permet pas d’inciter à une amélioration par les artisans eux

professionnalisme, ou par un appui à la commercialisation des produits et services générateurs profits

comme l’avait fait en son temps le PAMER.

formation vers les éléments les plus générate

contrairement à la croyance de nombre d’artisans, commencer par la fin de la cha

la vente, et non par la production elle

production supplémentaire. Une fois l’ensemble des techniques de vente ma

et pénétrer un nouveau marché acquise, alors il est possible de se concentrer sur la formation à la

production même. Enfin, et en dernier, arrive la

matériel de production.

Figure 11 : La priorisation des appuis générateurs de revenus

Formation à la vente

Financement d'aide à la vente

100

10 : La superposition des échelles de marché

Si la qualité est donc le moteur de la création d’une image artisanale, le manque de fond de roulement

des artisans est un frein indéniable. Il y a deux façon d’aider les artisans à augmenter leur fond de

: par un financement direct, qui est peu recommandé car ne permet pas un suivi transparent de

son utilisation et ne permet pas d’inciter à une amélioration par les artisans eux

ou par un appui à la commercialisation des produits et services générateurs profits

comme l’avait fait en son temps le PAMER. Il est nécessaire de toujours commencer par appuyer la

formation vers les éléments les plus générateurs de revenus à moindre coût. Concrètement

contrairement à la croyance de nombre d’artisans, commencer par la fin de la chaîne de production, savoir

la vente, et non par la production elle-même. Produire plus ne sert à rien sans moyen d’écouler l

production supplémentaire. Une fois l’ensemble des techniques de vente maîtrisées et la capacité à cibler

et pénétrer un nouveau marché acquise, alors il est possible de se concentrer sur la formation à la

production même. Enfin, et en dernier, arrive la problématique du financement et de la modernisation du

: La priorisation des appuis générateurs de revenus

L'artisan

Les artisans et le marché tenkodogolais

Le marché artisanal national

Financement d'aide à la vente

Formation aux techniques de production

Financement à l'aquisition de

matières premières

fond de roulement

Il y a deux façon d’aider les artisans à augmenter leur fond de

: par un financement direct, qui est peu recommandé car ne permet pas un suivi transparent de

son utilisation et ne permet pas d’inciter à une amélioration par les artisans eux-mêmes de leur

ou par un appui à la commercialisation des produits et services générateurs profits ;

oujours commencer par appuyer la

Concrètement il faut,

ne de production, savoir

même. Produire plus ne sert à rien sans moyen d’écouler la

trisées et la capacité à cibler

et pénétrer un nouveau marché acquise, alors il est possible de se concentrer sur la formation à la

problématique du financement et de la modernisation du

Les artisans et le marché

Financement à l'aquisition de

matériel

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101

Une activité rentable se doit de disposer d’un marché suffisant pour écouler l’ensemble de sa production,

cela est particulièrement vrai pour les artisans burkinabè qui ne peuvent pas se permettre de réaliser

d’invendus. Il y a là la cause principale de l’obligation de gestion en flux tendu qui restreint l’innovation

des produits artisanaux, d’où une nécessité d’identifier, de connaître et de maîtriser l’écoulement de sa

production sur un, ou plusieurs, marchés capables de l’absorber intégralement.

Ainsi, une production maîtrisée peut se résumer à un marché maîtrisé puisqu’en définitive la meilleure

des productions est celle qui est vendue. La formation aux techniques de vente est aussi indispensable que

la formation à la connaissance des marchés qui feront évoluer l’artisan vers un statut de micro-

entrepreneur. Enfin une maitrise des coûts de sa production amène un artisan à dégager un fond de

roulement nécessaire à une amélioration de la qualité des produits, puis de l’exigence de la demande et

donc du marché en général ; celui-ci étant appelé à grandir avec les ambitions des artisans tenkodogolais.

3.2 Les chaines de production locales La principale faiblesse de l’artisanat burkinabè, et tenkodogolais en particulier, est, comme cela l’a été

démontré, le pouvoir de négociation à l’avantage exclusif de l’offreur qui laisse l’artisan démuni face aux

fluctuations des prix. Un tel problème a des conséquences qui se répercutent sur l’ensemble de ce que l’on

appelle la chaine de production artisanale.

Une chaine de production est l’ensemble des acteurs (ici les artisans), à la fois producteurs et/ou

consommateurs, d’un bien ou d’un service, qui ensemble permettent de réaliser un produit final à partir

d’une ou de plusieurs matières premières. Chaque acteur est fournisseur de l’acteur suivant et acheteur de

l’acteur précédent ; de celui qui produit la matière première au client sur le marché. Plus le nombre

d’acteurs, ou de maillons, d’une chaine de production se trouvent dans la même ville (ou sinon

relativement proches), plus l’économie d’une ville y gagne car les acteurs communiquent mieux entre eux,

produisent plus, à des coûts moins élevés et de meilleure qualité.

Il existe plusieurs chaines de production artisanales notables à Tenkodogo, seulement peu d’entre elles

sont réellement performantes pour diverses raisons :

� Absence de fournisseurs en matières premières (métaux et pièces métalliques).

� Chaines brisées en l’absence d’un corps de métier intermédiaire (secteur textile et habillement).

� Débouchés faibles pour les artisans en bout de chaine (artisanat d’art).

L’existence de défaillances dans les chaînes de production est révélatrice d’une absence de

communication entre les artisans, qui déplorent leurs difficultés sans que personne ne cherche à porter un

projet visant à créer de l’activité autour de ses lacunes de la production qui sont autant d’attentes et de

potentialités économiques.

On remarque à Tenkodogo la présence de tous les types d’artisans réalisant des produits dits finaux,

c’est-à-dire pouvant être directement vendus aux consommateurs, comme des habits, des condiments, du

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102

mobilier, etc. Mais bien souvent, et cela est particulièrement vrai dans le secteur textile et habillement, les

produits transformés arrivant juste avant les produits finaux ne sont pas produits sur place, et parfois ne

peuvent même pas être achetés sur place. A l ‘inverse, certaines matières premières sont présentes et non

transformées localement. Ces matériaux reviennent alors à Tenkodogo majorés de deux fois le coup de

transport entre ici et leur lieu de transformation. Seuls les produits alimentaires artisanaux transformés

permettent de créer une chaine de production continue sur place. Cela est possible car la chaine de

production est courte et car la transformation de ces produits est réalisable à Tenkodogo. Cependant

ceux-ci ne cherchent pas à diversifier leur production en ramifiant leurs chaines de production vers

d’autres activités de même nature (ex. savon au beurre de karité, transformation de produits laitiers ou de

fruits).

La commune profiterait grandement de la présence sur place d’activités de transformation de matières

premières dans le secteur textile, ce qui créerait de l’emploi mais également une baisse des coûts de

production et une plus grande proximité de chaque « maillon » de la chaine permettant une meilleure

communication entre chaque. Il manque localement :

� Une activité de teinture qui permettrait d’alimenter la demande des tisseuses et de les décharger de

cette activité. Le coût d’achat des fils teintés serait moins élevé pour les tisseuses car la présence d’un

atelier de teinture en gros permettrait de réaliser de grandes économies d’échelle. De plus, cela

amènerait une demande en produits chimiques (ex. teinture, soude caustique) qui pourrait à long

terme inciter à l’implantation d’activités de commercialisation en gros de produits chimiques

profitables aux teinturiers, fabricants de savon, et maroquiniers/tanneurs.

� Une activité de tannage qui permettrait de transformer sur place les peaux récoltées sur les animaux.

Il y a à Tenkodogo et dans la région proche une acticité d’élevage conséquente et plusieurs marchés

aux animaux16, qui pourraient alimenter cette activité en peaux. Dans ce cas, la tannerie fournirait la

matière première à l’ensemble des maroquiniers régionaux à meilleur coût que si les peaux étaient

achetées à Ouagadougou ou à Kaya. A terme, cela permettrait le développement de davantage

d’activités autour du travail du cuir.

� Une activité de grossiste qui répondrait à une demande latente des artisans en services connexes aux

activités. Il y a de grandes difficultés d’approvisionnement en matières premières localement,

particulièrement en matériaux à base métallique (fer, pièces détachées, métaux précieux) mais

également en intrants chimiques pour la teinture essentiellement. Cette activité de grossiste prendrait

la forme d’un service mutualisé entre tous les artisans de la commune, achetant et livrant deux fois

par semaine les commandes et sur lequel le grossiste dégagerait une marge inférieure à la différence

entre son coût de prestation et le coût théorique qu’il en aurait couté aux artisans ; ainsi tout le

monde serait bénéficiaire.

16 Un futur marché aux animaux doit être construit prochainement à Tenkodogo à la sortie Sud de la ville.

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103

Figure 12 : Chaines de production artisanales à Tenkodogo en 2009

NB : Dans le schéma ci-

contre, il faut tenir compte

de l’absence des tapissiers

dont les problématiques

rejoignent celles des

tailleurs et des

maroquiniers puisqu’ils

travaillent le tissu et le cuir.

Le(s) bijoutier(s) subit la

pénurie de métaux

précieux mais étant très

peu nombreux à

Tenkodogo et formant une

chaine de production

réduite avec les vendeurs

de métaux précieux, il n’a

pas été intégré au schéma.

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104

3.3 Les actions urbaines pouvant être menées

3.3.1 Stratégies économiques urbaines et concept de co-localisation La mutualisation des « forces artisanales » préconisée comme un axe important du développement

efficace de l’économie, tant au point de vue la rentabilité des investissements d’appui qu’à l’émergence de

solutions environnementales au problème des déchets industriels, ne doit pas être vue comme le simple

agrégat des compétences de chacun. Un atelier d’artisan est avant tout un espace dans la ville. Isolés les

uns des autres, ils participent à l’allongement des délais de transport des matières d’un artisan à l’autre et

ne permettent pas de créer de dynamique entre les activités. L’approche urbanistique de l’économie

artisanale offre une solution complémentaire à des problèmes liés essentiellement à la commercialisation

des produits, à l’innovation et à la sécurité des populations et des activités. Ainsi, chercher à co-localiser

(localiser ensemble, en un même lieu) les activités permet de répondre à des problèmes qu’un simple

financement ne peut. Cela permet de réaliser des économies de temps et d’argent sur la collecte de

déchets, mais permet aux artisans de travailler efficacement en communicant plus facilement sur leurs

besoins (ex. un tailleur pourra demander précisément ce qu’il souhaite à une tisseuse et connaître

l’avancement du travail à tout moment).

Dans une stratégie de décision des localisations des futures activités artisanales et des relocalisations

d’activités existantes, diverses options sont possibles parmi lesquelles trois ont été retenues comme des

visions cohérentes et réalistes, et correspondantes aux différents souhaits que peuvent avoir les acteurs

locaux ; artisans ou décisionnaires. Deux sont des scenarii de regroupement et de co-localisation des

activités complémentaires, la troisième vision est une hypothèse dite de « scenario 0 » étudiant la

possibilité d’une non-intervention des pouvoirs publics dans la mobilité des activités dans la ville.

Ces hypothèses de localisation des activités doivent être considérées comme des concepts économiques

urbains servant de base à un outil d’aide à la décision lors de futurs projets d’implantation d’activités. Une

stratégie économique ne se réalise jamais totalement et la dynamique économique d’une ville est souvent

tributaire des opportunités et du climat économique national et mondial. Cependant on ne saurait décider

de la localisation d’une future zone industrielle ou des obligations imputables à certaines activités sans une

stratégie économique claire, cohérente et partagée. Celle-ci se définit en premier lieu par l’étude du champ

des possibles, à savoir des grandes stratégies pouvant être mises en place. La stratégie définitive est une

adéquation de ces possibilités adaptée au lieu et au temps de la décision, et peut varier suivant les

évolutions de l’économie locale.

Chacun de ces scenarii a un coût financier différent et nécessite un engagement moral de tous les acteurs

qui varie suivant qui porte le projet. Lors de la création d’une zone d’entreprises de type pépinière ce sont

les initiateurs de la pépinière qui portent le projet avec les artisans, les pouvoirs publics ont un rôle

décisionnel lié essentiellement à la gestion du foncier et de l’espace alloué à la création de cette pépinière.

L’initiative et la gestion de cette zone sont quasi-exclusivement privées. A contrario, la décision

d’implanter des quartiers artisanaux est avant tout publique, de même que l’appui financier, même si elle

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105

est prise en concertation avec les partenaires privés et les artisans. Enfin lorsque la décision est laissée aux

acteurs eux-mêmes, l’engagement public se limite à la gestion urbaine du zonage suivant les risques et les

incompatibilités entre activités. Dans tous les cas, l’engagement, aussi bien moral que financier, des

artisans est toujours important, car l’artisan est toujours le premier bénéficiaire d’une telle initiative.

Tableau 8 : Degré d’engagement des partenaires suivant les stratégies d’actions urbaines sur l’économie

Stratégie Type d'engagement Engagement publicEngagement des

partenaires privés

Engagement des

artisans

Décisionnel Moyen Très élevé Elevé

Financier Moyen Elevé Moyen

Décisionnel Elevé Moyen Elevé

Financier Elevé Moyen Moyen

Décisionnel Très faible Faible Quasi total

Financier Aucun Faible Total

n°1

n°2

n°3

Les scenarii de localisation suivant n’ont pas vocation à définir un plan de localisation précis des

activités. Il appartient aux acteurs de la réaliser dans la concertation.

3.3.1.1 Stratégie n°1 : La zone « entrepreneuriale » Consécutivement à l’initiative de pépinière d’entreprises, il possible de concevoir physiquement cette

pépinière comme un espace urbain favorisant la proximité organisationnelle des micro-entreprises et les

économies d’échelle liées à la mutualisation des moyens dont vont avoir besoin ces activités en se

développant. Ces activités, bien que très diverses, ont un point commun important qui parallèlement les

éloignent des associations et groupements traditionnels d’artisans : elles deviennent des micro-entreprises.

Elles partagent des besoins, dépendant de leur nouveau statut, en termes de gestion, de fonctionnement

ou encore de commercialisation.

Il va s’en dire qu’une telle initiative ne peut se faire sans le concours de trois parties que sont en premier

lieu la ville, principal établissement financeur pour la réalisation des travaux dont elle est seule maître

d’ouvrage au titre de la gestion de l’espace urbain, puis les établissements privés de prêt (banques, …) sans

qui les fonds nécessaires ne pourraient être levés, et enfin les entrepreneurs eux-mêmes qui doivent

symboliquement contribuer à cette entreprise.

La zone entrepreneuriale constitue un groupement de micro-entrepreneurs devant se concerter afin

d’améliorer les services mutualisés qu’elle propose. Elle constitue de fait une nouvelle association

d’artisans se juxtaposant aux anciennes et pouvant à terme devenir la seule association nécessaire pour ses

membres et dépasser la notion de corporatisme. Elle permet de condenser les opinions indépendamment

des corporations de chacun et les rapporter avec efficacité jusqu’au pouvoir décisionnaire qu’est la

municipalité.

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106

Figure 13 : Canaux de diffusion de l’information dans une pépinière d'entreprises

Les avantages de cette matérialisation du concept de pépinière d’entreprises sont :

� La possibilité de concevoir physiquement un « quartier d’entreprises » nouveau et d’y construire des

ateliers dont les surfaces et les équipements favoriseront un développement rapide et prospère des

activités. Les artisans ne pourraient en aucun cas disposer seuls des moyens financiers suffisants

pour financer ces structures, ni convaincre les établissements privés de leur prêter les fonds

nécessaires, cependant cela est envisageable si trois parties investissent ensemble (pouvoirs publics,

prêteurs privés, entrepreneurs eux-mêmes). Ces ateliers pourront être loués à des tarifs d’abord

progressifs, le temps que les activités atteignent une certaine rentabilité, puis se stabiliser assurant

une sécurité aux artisans face à fluctuation des valeurs immobilières.

� Une concentration des besoins en infrastructures avancées (internet haut-débit, alimentation en

électricité de plus forte tension, voies de desserte, etc.) qui limite la surface à couvrir par les

équipements et réseaux divers ; et donc les coûts de construction et d’installation par la même. A

terme, d’autres activités utiles aux précédentes pourront se greffer et offrir des services qui

n’existaient pas car dépendantes d’une concentration suffisamment élevée d’entreprises proches (ex.

garde d’enfants, restaurants d’entreprises).

� La proximité des locaux administratifs de la pépinière d’entreprises permet de profiter d’un nombre

important de services mutualisés (ex. reprographie, assistance à la comptabilité) à bas coûts pour les

adhérents de la pépinière mais restant accessibles à tous.

� La proximité organisationnelle entre les micro-entreprises, même de natures différentes, favorise un

esprit entrepreneurial et un échange d’idées sur l’accès à certaines ressources ou les moyens de

commercer (publicité, etc.). Certains artisans pourront également s’accorder suivant les opportunités

pour mutualiser leurs achats s’ils partagent des ressources.

Les inconvénients à cette co-localisation des activités micro-entrepreneuriales sont :

� Un coût financier important pour les partenaires public et privés au bénéfice direct d’un faible

nombre d’artisans, mais répercuté dans le temps grâce à la location des ateliers et à la levée de

l’impôt sur les entreprises.

Soudeur n°1

Soudeur n°2

Tisseuse

Maroquinier

Pépinière d’entreprises

Pouvoir décisionnaire

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107

� Une obligation de concertation et des décisions nécessairement unanimes devant l’implication

financière de chacun.

� Un espace foncier disponible et adéquat. Il doit permettre l’installation de tous les équipements et

infrastructures requis.

3.3.1.2 Stratégie n°2 : Les quartiers artisanaux Nombre d’artisans ont fait savoir qu’ils souhaiteraient, si les moyens le leur permettaient, déplacer leur

activité vers un espace qui favoriserait leurs échanges commerciaux. Ils ont également manifesté le souhait,

pour certains, d’avoir l’opportunité d’être localisés à proximité d’un autre artisan pour créer une synergie

directe (échange, mutualisation, collaboration) ou indirecte (effet d’attraction de la clientèle). Il arrive

souvent que deux artisans différents expriment le souhait réciproque d’être localisés à coté l’un de l’autre.

Ainsi l’idée d’appuyer financièrement et politiquement la décision des artisans de créer des « quartiers

artisanaux » apparaît comme cohérente. Lors des entretiens menés auprès des artisans, les souhaits de

localisation de ceux-ci ont été référencés et permettent de voir apparaître des menaces de pressions

foncières sur certains lieux (marché, bordure des grands axes) mais également des opportunités de

regroupement (voir tableau 9).

En termes de relation et de communication, un quartier artisanal tend à rassembler les artisans de mêmes

corporations à l’instar de certaines associations d’artisans, mais à la différence que celui-ci leur impose

d’être situés dans la ville (voire dans le quartier). Cela ne va pas sans créer une superposition des

associations qui peut amener à une certaine confusion si le rôle de chacune n’est pas clairement délimité. Il

se produit dans un quartier artisanal une dynamique que l’on pourrait qualifier « de guilde » dans laquelle

chaque corporation est davantage capable de défendre ses intérêts de manière réactive, mais aussi

d’anticiper ses besoins. La mutualisation des moyens de production et des investissements y est alors

maximum. Contrairement à l’association classique, le quartier permet une grande efficacité en termes de

productivité et de commercialisation, mais il peut perdre en force de négociation lorsque les enjeux

dépassent sa corporation.

Figure 14 : Canaux de diffusion de l'information dans des quartiers artisanaux

Soudeur n°1

Soudeur n°2

Garagiste n°1

Garagiste n°2

Tisseuse n°1

Tisseuse n°2

Corporation des soudeurs

Corporation des garagistes

Corporation des tisseuses

Pouvoir décisionnaire

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Tableau 9 : Souhaits de localisation des artisans de Tenkodogo

Artisan Souhait de localisation Synergie positive Synergie négative

Bijoutierespace actuel (près d'un axe

fréquenté)--- toute activité bruyante

Dolotière lieu de fréquentation autres dolotièresStockage d'essence, activités de

mécanique

Fabricant de savon au beurre de

karité

espace actuel (spacieux et

hygiénique)---

stockage d'essence, manipulation

de produits nocifs (intrants

agricoles).

Fabricant de savon liquideespace visible pour présenter les

produits

tisseuse, maroquinier,

transformatrices---

Garagiste / mécanicien autoprès du goudron, carrefour, lieu

avec de l'espacesoudeur garagiste, stockage d'essence

Garagiste / mécanicien 2 rouescentre-ville, bord de la route, lieu

de fréquentationsoudeur stockage d'essence

Mécanicien moulin & pompe lieu visible et acessible soudeur stockage d'essence

Maroquinierprès du goudron, lieu de

fréquentation

maroquinier, tisseuse,

pyrograveur, bijoutier---

Menuisierprès du goudron, lieu de

fréquentation

quincailler, tapissier, vendeur de

tissu, soudeur

proximité immédiate avec un

soudeur, stockage d'essence,

inutile d'être proche du marché

Soudeur / menuisier métallique lieu de fréquentation, carrefour menuisier, mécanicienstockage d'essence, inutile d'être

proche du marché

Tailleur / couturiercentre-ville, bord de la route, lieu

de fréquentation

salon de coiffure, tisserand,

clientèle féminine si tailleur

féminin

restaurants et mécanicien

Tapissierprès du goudron, lieu de

fréquentationmenuisier, tailleur, tapissier ---

Tisserandprès du goudron, lieu de

fréquentationtailleur / couturier ---

Transformatriceprès du goudron, lieu de

fréquentation

restaurateur, boucher, tailleur et

tisseuse (clientelle féminine)mécanicien, stockage d'essence

Sources : entretiens réalisés auprès des artisans et groupements d’artisans de Tenkodogo, 2009.

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Les avantages à cette structure urbaine alliant planification et système artisanal « de guildes » sont :

� Une grande facilité à créer une mutualisation spontanée des moyens et des coûts de production. Les

artisans proches exerçant les mêmes activités, ou des activités connexes, partagent de fait un grand

nombre d’outils, qu’ils peuvent se prêter ou se louer, et de ressources, qu’ils peuvent acheter

collectivement pour réaliser des économies d’échelle.

� Une proximité culturelle importante favorisant leur regroupement en association et donnant une

réalité à la fois professionnelle et géographique à la notion d’ « esprit de guilde » ; en plus d’une

proximité organisationnelle due à leur statut commun d’artisans.

� Une « promiscuité professionnelle » qui permet la mise en place progressive des trois processus

d’évolution par rapport à la concurrence : processus d’imitation, processus de diversification et

processus de différenciation ; qui amène à plus d’innovation et de qualité.

� Une visibilité dans la ville qui crée un pôle d’attraction de la clientèle dû au grand nombre d’artisans

concentrant un large choix de produits en un point. Certaines activités peuvent également se

compléter commercialement parlant ; comme les transformatrices et les tailleurs car leurs clientèles

respectives sont majoritairement féminines.

Cependant il existe des inconvénients à cette forme de co-localisation des activités par corporations :

� Une planification urbaine d’envergure, nécessitant un foncier disponible et la possibilité de le rendre

accessible pour les artisans.

� Une capacité à convaincre et attirer les porteurs de projet au sein de ses quartiers.

� Une certaine opacité des relations entre associations globale et groupements de quartier, vis-à-vis des

autres pouvoirs.

3.3.1.3 Stratégie n°3 : stratégie 0 ou la non-intervention Enfin, il est indispensable de comparer ces deux stratégies avec une stratégie servant de point de repère à

la réflexion, à savoir une « non-stratégie » qui consisterait à laisser l’initiative entre les mains des acteurs

privés, sans intervention des pouvoirs publics dans les choix de localisation et de regroupement des

artisans. Quoiqu’il arrive, avec ou sans action urbaine, les avantages retirés par les relations/transactions

de marché restent les mêmes car ces relations se font fi des distances ; tout particulièrement à l’échelle

d’une ville.

Réunis en groupements et en associations, les artisans sont rassemblés de façon globale et des plus

exhaustive au prix d’une superposition des structures associatives (ex. APAGAN/B et ACAGAT, ACAT

et UCAT, etc). Ceci rend difficile la concertation avec les pouvoirs publics et les porteurs de projets autour

de projets/programmes voulant rassembler l’ensemble des acteurs économiques.

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Figure 15 : Canaux de diffusion de l'information à travers les structures associatives

Les avantages de cette non-intervention des pouvoirs publics dans la localisation des activités

économiques sont :

� Un financement exclusivement privé laissant intactes les finances publiques.

� Un ensemble d’associations préexistantes et regroupant une partie importante des futurs porteurs de

projets et acteurs dynamiques de l’artisanat.

Les désavantages à laisser les artisans se localiser comme ils le souhaitent sont :

� Un risque de pollution lié une collecte inefficace des déchets spécifiques à certaines professions en

raison de la trop grande distance physique entre les artisans.

� Un refoulement des activités à faible potentiel de rentabilité vers les espaces inattractifs où elles ne

pourront jamais prospérer.

� Un maillage économique inégal de la commune dans lequel la concentration des activités

marchandes risque de ne se faire qu’en un point et où le reste de la commune ne serait exploité

qu’en termes résidentiels. Les pressions foncières s’accroîtraient d’autant plus.

� Un recensement difficile des acteurs qui eux-mêmes ne se connaissent pas autant qu’ils le voudraient

et donc ont du mal à faire jouer les stratégies de sous-traitance qui leur permettrait d’améliorer la

qualité de leur production.

� Une incapacité à mutualiser les moyens et les achats. Les synergies de proximité deviennent

aléatoires et profitent inégalement aux artisans suivant les coïncidences, et les dynamiques de réseaux

spontanées sont très faibles. Seules les associations et groupements d’artisans formalisés permettent

Soudeur n°1

Soudeur n°2

Soudeur n°3

Soudeur n°4

Tisseuse n°1

Tisseuse n°2

Tisseuse n°3

Tisseuse n°4

Corporation des soudeurs n°1

Corporation des soudeurs n°2

Corporation des tisseuses n°1

Corporation des tisseuses n°2

Association d’artisans n°1

Association d’artisans n°1

Pouvoir décisionnaire

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une alternative à cette situation tout en créant une inégalité entre leurs membres et les artisans

indépendants.

� Une redondance des acteurs (associations et corporations) dans une structure de communication

pyramidale, recouvrant certes une grande majorité des artisans, mais à la complexité trop grande. Les

décisions deviennent de plus en plus difficiles à prendre à l’unanimité et les échanges d’informations

ralentissent la mise en œuvre des projets.

3.3.2 Les espaces à forte potentialité à Tenkodogo La ville de Tenkodogo dispose de nombreux espaces urbains à fort potentiel de développement

économique qu’elle a par le passé tenté de valoriser comme le nouveau marché au cœur du secteur 6.

Cependant, la maitrise de ces espaces va s’avérer déterminante dans les années à venir afin de limiter

l’étalement urbain et de créer des points de fixation des activités économiques faisant contrepoids au

grand marché et au carrefour central qui seront bientôt incapable d’absorber tout le flux de circulation de

personnes venant commercer ; si l’on s’en tient aux estimations démographiques du PCD.

Il est possible d’identifier, à partir de la localisation préliminaire des activités commerciales et du

recensement urbain incluant la localisation des activités artisanales, trois types d’espaces comme offrant

des potentialités intéressantes de développement et/ou palliant à des menaces potentielles tel un

délaissement d’un quartier ou un étalement urbain désorganisé. Ces espaces sont :

• Le petit quartier situé entre le nouveau marché et la route nationale, qui bien qu’en partie déjà

investi par un certains nombre d’artisans et de commerçants, n’est pas valorisé dans sa partie

Nord ; laquelle reste résidentielle. Il serait intéressant de faciliter l’implantation de petits

commerces et de petits artisans dans cet endroit car il ferait la jonction entre la route et le

nouveau marché depuis sa sortie Nord ; qui est la mieux mise en valeur et la plus utilisée. Dans

le même temps, une réorganisation de la structure du marché doit être opérée et les boutiques

en ruine qui l’entoure doivent être démontées afin d’ouvrir cet espace vers le Sud et les

commerces déjà existants. Cet espace sera prochainement bitumé et deviendra à terme un

quartier artisanal de premier plan à l’échelle communale à condition d’appuyer l’installation de

grandes activités artisanales et notamment de quartier thématique. Aujourd’hui il y a un certain

nombre de soudeurs, mécaniciens et menuisiers proches qui commencent à donner à ce lieu une

direction économique qu’il serait bon de poursuivre.

• Les entrées de ville sur les routes RN16 en direction de Koupéla et RN 17 en direction de

Garango constituent des points potentiels de fixation des activités commerciales et des freins à

l’étalement urbain. En effet, plutôt que de construire de manière étalée de plus en plus loin du

centre-ville les habitants préfèreront se rapprocher de ces entrées par commodité. Elles

capteront les flux de personnes cherchant à atteindre les deux grands marchés pour

s’approvisionner et réduiront ainsi la congestion du trafic en centre-ville. Elles homogénéiseront

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quelque peu la répartition des pressions foncières sur la commune en rendant plus attractif les

zones de cœur de secteur qui se situeront désormais au centre de plusieurs pôles plutôt que

distant d’un seul (le marché). L’entrée de ville Nord profite de la construction des futurs locaux

de la pépinière d’entreprises qui en feront une future zone artisanale d’envergure.

• Les rues commerçantes sont des espaces de transit au cœur des secteurs 2 et 6 qui ont

naturellement attiré des petits commerces par effet d’entrainement. Ces espaces risquent de se

développer et de s’étaler de façon disparate et désordonnée. Au contraire, s’ils sont appuyés par

la construction de boutiques permettant de les fixer et de créer des pôles d’activités

commerciales permettant également de faire contrepoids à l’attractivité du grand marché.

Cependant ils ne sont pas appelés à devenir des points de fixation des activités artisanales les

plus importantes, mais peuvent accueillir des petits artisans.

Carte 8 : espaces de potentialité pour le développement économique de la commune

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113

3.4 Plan d’action à court et moyen terme Dans une optique de mise en valeur de la ville de Tenkodogo et de sa proche région s’inscrivant dans

une dynamique d’ancrage des compétences et des savoir-faire à long terme, il est indispensable d’identifier

les forces et faiblesses de l’économie locale, aussi bien agro-pastorales qu’artisanales, pour en dégager une

connaissance de la « valeur ajoutée de Tenkodogo ». Aussi un plan d’action permet de faire apparaître les

opportunités de projets à court et moyen terme, permettant de générer des ressources pour la commune et

ses habitants.

3.4.1 La valeur de Tenkodogo sur le marché burkinabè Après plusieurs entretiens avec différents acteurs et responsables des structures décentralisées (DREP,

DRAHRH), artisans et membres d’associations professionnelles, il est apparu que la production artisanale

locale souffre cruellement d’insuffisance en termes de formation et de moyens financiers (fond de

roulement). Tout ceci concoure à rendre le tissu artisanal et micro-entrepreneurial tenkodogolais très

faible et peu concurrentiel sur le marché national, voire même parfois régional tant la ville souffre de la

concurrence de marchés comme Garango, Koupéla ou Pouytenga. L’appui cependant fourni par la

pépinière d’entreprises aux quelques micro-entreprises souhaitant élever leur niveau d’activité est un bon

moteur de dynamisme, permettant de créer un précédant et de tirer l’ensemble du secteur artisanal vers le

haut.

Cela a été démontré précédemment, contrairement aux préconisations faites, Tenkodogo ne profite

nullement de sa position géographique stratégique à équidistance entre Ouagadougou et la frontière

togolaise. La facilité d’accès des marchés bien achalandés (Ouagadougou, Koupéla) depuis Tenkodogo

pousse les artisans à s’y ravitailler régulièrement plutôt qu’ici et maintient la ville dans un état de pénurie

des matières premières, entrainant un cercle vicieux. De même, la région ne profite d’aucun attrait

touristique et ne doit pas se positionner sur ce créneau au risque d’essuyer un échec tant la faible capacité

des infrastructures d’accueil et l’inexistence de structure de promotion du tourisme la pénalise.

Néanmoins, Tenkodogo bénéficie de conditions favorables à l’agriculture, comparativement à la

moyenne des régions du Burkina, grâce à sa bonne pluviométrie et ses sols à la fertilité acceptable. Sans

toutefois rivaliser avec les régions de Bobo-Dioulasso et Banfora sur les cultures maraîchères, la région du

Centre-est est réputée nationalement pour diverses productions agricoles : sorgho rouge, oignon, tomates

et arachides. En outre, ces productions font l’objet de transformations leur procurant une forte valeur

ajoutée. Le meilleur exemple est le soumbala, produit et consommé dans tout le Burkina, qui est

particulièrement réputé autour de Tenkodogo et de Garango. La mise en valeur de ce produit tient

essentiellement au travail de qualité réalisé par les différentes associations de transformatrices implantées

localement, plus qu’à une technique particulière de transformation. Ainsi le soin apporté au travail et la

constance de la qualité de la production ont suffit à pérenniser l’image d’un produit de consommation

courante.

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114

La vraie force de Tenkodogo réside actuellement dans l’opportunité de créer de l’emploi et de tirer de

substantiels bénéfices de la transformation des produits agricoles de rente tel que l’oignon, l’arachide et le

coton ; dont la demande en coton bio ne va cesser de grandir au fil des ans. Ces produits jouissent d’une

image construite sur leur production et leur consommation massive localement, mais ne sont pas encore

reconnus à travers leurs transformations. C’est donc un enjeu majeur pour Tenkodogo, durant la

prochaine décennie, que d’être précurseur dans ce domaine et de profiter de cette image afin d’entrainer

l’ensemble de la production et de la transformation des cultures de rente vers le haut, afin d’ériger la ville

en pôle burkinabè de la transformation alimentaire ; au risque de se faire doubler sur ce marché par

d’autres villes concurrentes.

3.4.2 Synthèse des axes d’appui à l’artisanat tenkodogolais En reprenant les trois leviers d’appui énoncés précédemment (voir section 3.1), il est possible de

construire une synthèse des actions engagées et à entreprendre. Ces leviers servent de socle à la création

d’axes et d’objectifs-actions visant à appuyer et à renforcer l’artisanat par une aide extérieure et par

l’éducation à une culture professionnelle faisant passer les artisans vers un statut de micro-entrepreneur.

Les leviers d’appui « Se former » et « S’informer » se complètent sur les mêmes thématiques et sont donc

regroupés en un seul axe thématique, le second étant « Mutualiser ». Ces deux leviers se focalisent autour

de la notion de pérennisation de l’apprentissage de la culture entrepreneuriale par la formation et l’auto-

formation des artisans, qui au-delà d’appliquer les connaissances acquises en formations techniques et

managériales, gagneront beaucoup à devenir maîtres de leurs productions et de leurs marchés, jusqu’à la

complète maturité de leurs activités. De là il est possible de dégager sept axes d’appui :

� Se former et s’informer :

� Se renseigner pour mieux vendre : Connaître son marché, comprendre les besoins des

clients et les opportunités offertes par les fournisseurs, et comprendre les techniques de

promotion, de publicité et de vente. Etre capable de détecter les niches potentielles et de

se positionner dessus.

� Se former pour mieux produire : Etre formé aux techniques, nouvelles et anciennes,

pour améliorer sa production et les adapter au moindre coût suivant les possibilités. Etre

capable de capitaliser sa formation et pour en faire un savoir-faire reconnu régionalement

puis nationalement.

� Se professionnaliser pour mieux se financer : Acquérir une culture professionnelle qui

permette d’estimer avec justesse ses propres besoins, savoir gérer ses fonds et ses stocks,

et pouvoir porter un projet et/ou une demande de financement de manière convaincante.

� Se comprendre à travers son marché : Maitriser les faiblesses de sa production pour

identifier les segments de la chaine de production où l’aide d’autrui pourrait s’avérer utile

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115

et rentable (économie de temps et d’argent). Etre à même de se rassembler pour porter

un projet visant à compenser les faiblesses locales inhérentes à sa profession.

� Mutualiser :

� Se connaître et se rassembler : S’identifier comme artisan et comme appartenant à une

corporation pour constituer une association apparaissant comme un interlocuteur

crédible et capable. Ne pas s’isoler indépendamment ou en groupe fermé, au risque d’être

écarté de tout projet d’appui à l’artisanat.

� S’approvisionner collectivement : Se connaître mutuellement pour réaliser des achats

en commun grâce à son réseau de relations et aux associations d’artisans préexistantes ou

en faisant appel à un grossiste.

� Se co-localiser : Se regrouper pour amorcer une dynamique d’attractivité commerciale,

concentrer la production locale pour augmenter la renommée des produits tenkodogolais

et créer une cohérence de la production artisanale locale. Se localiser à proximité des

artisans avec lesquels les collaborations sont les plus fortes pour minimiser les coûts de

transport et maximiser l’échange d’informations.

Nombre de ces axes d’appui ont déjà été, ou sont actuellement, traités par des programmes d’aide

burkinabè ou étrangers sur Tenkodogo ; d’autres devraient bientôt se positionner sur ces problématiques

pour faire levier. Ces axes ont été repris en objectifs détaillés. De ces objectifs découlent les actions

entreprises par les porteurs de projets ainsi que celles préconisées par ce présent rapport, notamment

concernant la mise en valeur de l’activité de transformation des produits agricoles de rente dans la région

de Tenkodogo.

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116

Figure 16 : Synthèse des axes d'appui préconisés, des objectifs et des actions entreprises et à entreprendre

Besoin de fond de roulement

Besoin de formation technique

Besoin de formation en gestion

S’identifier et se connaître

Se regrouper en associations

Être informer sur les projets

locaux

Mutualiser ses achats

Se placer sur des niches

économiques

Entreprendre sur des secteurs

absents de la production locale

Se rassembler par quartier

Se localiser judicieusement

Identifier les produits jouissant

d’une image à Tenkodogo

àtravers sa production

Être informé sur son marché

Besoin de se moderniser

Se co-localiser

Se renseigner pour

mieux vendre

Se former pour mieux

produire

Se professionnaliser

pour mieux se financer

S’approvisionner

collectivement

Se comprendre à

travers son marché

Se connaître et se

rassembler PERCOMM

Recensement urbain 2009

Développer une activité de

grossiste

Faire connaître ses besoins aux

autres artisans

Valoriser des zones artisanales

Faciliter l’accès à des locaux

Lettre d’information :

Tenkodogo Développement

Tenkodogo Initiative

Développer une activité de

filage et de teinture bio

Pépinière d’entreprises

ANPE et APAGAN/B

Renforcer la production et

l’image du soumbala

Valoriser la production locale

d’oignons et d’arachides

PAMER

Disposer d’un retour

d’informations

Objectifs Axes d’appui Actions et projets

Projet achevé ou non reconduit Action ou projet actuel, en cours ou à la portée des artisans eux-mêmes

Actions à mener

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117

3.4.3 Exemples d’actions précises à court terme De ce tableau de synthèse, cinq actions préconisées ont été choisies pour être développées sous forme

de fiches-actions. Ces actions ne font pour l’instant pas l’objet d’un soutien de la part de porteurs de

projets et représentent le plus souvent des positionnements très concrets sur un marché et des débouchés

très précis. Ces actions ont également été choisies pour l’éventail qu’elles offrent en termes de moyens

d’appréhender le marché :

� Renforcer la production et l’image du soumbala de Tenkodogo.

� Valoriser la production locale d’arachides, d’oignons et de tomates par la transformation.

� Créer un atelier de filage et de teinture de coton bio.

� Faciliter l’installation d’une activité de grossiste.

� Mettre en place une direction des affaires économiques municipales (DAEM).

Il y a quatre façons d’aborder un marché si l’on regarde l’offre et la demande sur celui-ci. S’il n’y a ni

offre, ni demande, il s’agira de percer sur un marché ; c’est typiquement le cas de la production de coton

bio à Tenkodogo (sauf que l’offre locale en coton bio n’est pas inexistante mais simplement pas très

importante). A l’inverse, si la demande existe mais pas l’offre, il s’agit de combler un vide dans une chaine

de production comme lorsque l’on met en place une unité de teinture. Si celle-ci teint des fils de coton bio,

elle se positionne doublement en répondant à une demande existante et une demande latente. Lorsqu’au

contraire la production locale existe, mais pas la demande il s’agit de la créer en se positionnant sur des

niches économiques comme pour la transformation de l’oignon, de la tomate et de l’arachide. Enfin

lorsque production et demande locale sont réunies, il est possible d’exploiter l’image d’un produit pour

favoriser sa promotion à une échelle supérieure, comme pour le soumbala de Tenkodogo.

Figure 17 : Les différentes approches d'un marché

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Description du projet :

� Valoriser par la publicité l’image du soumbala de Tenkodogo nationalement et au-delà des frontières du Burkina.

� Disposer d’un retour d’information sur les ventes afin de mieux cibler les marchés les plus fortement demandeur de soumbala, afin de générer dans un premier temps un maximum de bénéfices ; avant de se développer sur d’autres marchés.

� Maintenir un haut niveau de qualité de production par la formation à l’hygiène et l’information sur les bénéfices retirés de l’image de qualité véhiculée par le produit.

� Créer, en concertation avec les transformatrices et la DRAHRH, un label de qualité du soumbala de Tenkodogo, celui-ci permettra en outre d’exercer un contrôle efficace sur la qualité des produits.

� Mettre en place une foire annuelle du soumbala à Tenkodogo, qui servirait également de tremplin aux autres produits transformés.

� Appuyer la formation des femmes désirant se lancer dans la transformation en les orientant vers les associations et groupements préexistants.

Terme et durée estimative du projet : Ce projet peut facilement être engagé à court terme (d’ici à 1 an) mais s’inscrit dans une dynamique à long terme (3 ans) de valorisation d’une image de marque d’un produit déjà réputé.

Acteur(s) soutenant le projet :

• Commune

• Projets d’appui à l’artisanat

• Associations professionnelles

Acteur(s) ciblé(s) :

• Transformatrices

Description synthétique des objectifs : Le soumbala est actuellement la seule production transformée localement et jouissant d’une réputation nationale. Cette réputation est liée à la qualité et au soin apporté aux conditions d’hygiènes de la production. Le soumbala de Tenkodogo est actuellement exporté faiblement dans les pays étrangers et à Ouagadougou. C’est donc un enjeu majeur pour le secteur de la transformation que d’en accroître la valeur ajoutée. En outre, la réputation de ce produit est à même d’entrainer les autres produits transformés dans une dynamique vertueuse.

Renforcer la production et l’image du soumbala de Tenkodogo

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Tableau de bord de suivi du projet

Préalables à la mise en place du projet :

• Identifier et réunir les associations et groupements de transformatrices de soumbala.

Actions à mener prioritairement à court terme :

• Inciter les transformatrices indépendantes souhaitant mieux maîtriser cette activité à rejoindre un groupement ou à constituer le leur après s’être formé à la transformation de qualité.

• Mettre en place un label de qualité, en partenariat avec la DRAHRH, en établissant des critères de certification et en réfléchissant à l’aspect visuel de ce label (logo) en concertation avec les transformatrices.

• Aider les groupements des transformatrices à améliorer leur visibilité dans la ville et de facilité leur accès pour les acheteurs potentiels (ex. amélioration des enseignes, fabrication de cartes de visites détaillées avec plan de la ville, ajout des adresses sur les coordonnées des étiquettes).

Actions à mener à moyen terme :

• Créer une foire au soumbala de Tenkodogo, dont l’envergure se devra d’être suffisante pour attirer des acheteurs de tout le Burkina, qui renforcera l’image de ce produit servant d’emblème à l’ensemble des produits transformés localement (arachides, oignons, tomates).

• Effectuer un suivi précis des ventes afin de cibler les marchés les plus porteurs.

Actions à mener à long terme :

• Cofinancer l’amélioration des moyens de production par la modernisation du matériel, diminuant la pénibilité du travail et dégageant du temps pour un meilleur contrôle de la qualité des produits.

• Valoriser le conditionnement des produits par des étiquettes plus élaborées permettant de lui donner un aspect plus professionnel afin de gagner en confiance auprès des clients.

• Informer localement les femmes désirant se lancer dans l’activité à travers des points d’information visibles lors des foires aux soumbala. Le renforcement du nombre de transformatrices, et donc de la quantité de soumbala produite, maintiendra en place l’image du soumbala comme un produit emblème de Tenkodogo chez les consommateurs.

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Description du projet :

� Identifier et convaincre les transformatrices du bien fondé de l’initiative.

� Relancer le processus, initié par plusieurs projets, de séchage des tomates et des oignons en vu de les rendre moins périssables et d’accroitre considérablement leur valeur ajoutée.

� Aider les transformatrices à identifier des niches économiques, dans la transformation de ces trois produits, qui soient à leur portée.

� Appuyer financièrement l’acquisition des machines et ustensiles utiles à la diversification de la transformation de ces trois produits.

� Permettre aux transformatrices d’améliorer leurs capacités de conditionnement des produits finis afin de valoriser davantage la production.

� Créer à terme une image plus évoluée de la production régionale, non plus seulement à travers les produits agricoles, mais à travers les produits transformés.

� Par la transformation et le conditionnement des tomates, oignons et arachides en produits finis peu périssables, permettre de dépasser le marché local et régional pour exporter dans tout le Burkina et dans les pays proches.

Terme et durée estimative du projet : Cette démarche s’inscrit dans le moyen à long terme (d’ici 2 à 3 ans) et doit permettre de toucher au fur et à mesure l’ensemble des transformatrices de la sous région et de les initier, les former et les appuyer dans la diversification de leurs productions.

Acteur(s) soutenant le projet :

• Commune

• DRAHRH

• Projets d’appui à l’artisanat

Acteur(s) ciblé(s) :

• Transformatrices

Description synthétique des objectifs : L’arachide, l’oignon et la tomate sont trois productions très rependues dans la région de Tenkodogo. Des tentatives ont été faites pour valoriser ces productions à travers la transformation, comme le séchage pour les tomates et les oignons, et la confection traditionnelle de gâteaux d’arachides. Cependant aucune action n’a été mise en place pour favoriser l’émergence à plus vaste échelle de ces produits à travers l’appui aux groupements de transformatrices.

Valoriser la production locale d’arachides, d’oignons et de tomates

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Tableau de bord de suivi du projet

Préalables à la mise en place du projet :

• Recenser l’ensemble des associations, coopératives et groupements de transformatrices implantés localement.

• Etablir une relation de coopération avec la DRAHRH pour connaître l’état des lieux précis des productions locales et les possibilités de transformations déjà étudiées ou à l’étude.

Actions à mener prioritairement à court terme :

• Impliquer les transformatrices dans le projet par l’information sur l’intérêt de relancer ou de poursuivre les actions de transformation sur ces produits.

• Identifier des niches économiques de départ en s’appuyant sur les connaissances des transformatrices, de la DRAHRH et en réalisant une étude de marché auprès des consommateurs.

• Former sur les techniques de transformation des produits nécessitant le moins de moyens et pouvant être mises en place rapidement (ex. séchage).

• Appuyer la commercialisation des produits issus de la transformation en facilitant les déplacements vers d’autres marchés (sans pour autant délaisser celui de Tenkodogo) et vers des foires commerciales nationales.

Actions à mener à moyen terme :

• En collaboration avec les transformatrices, développer une étude de marché plus fine et identifier d’autres niches économiques en élargissant le champ d’étude aux consommations des autres régions du Burkina et des pays proches.

• Participer au financement de matériel permettant de développer la gamme des produits transformés (ex. presse pour l’huile d’arachide, moule à gâteaux, etc).

• Participer au financement de matériel permettant l’industrialisation de la production, l’accroissement des rendements et réduisant la pénibilité du travail ; après avoir établi les capacités d’amortissement des ces investissements.

• S’associer à la tenue d’événements commerciaux à Tenkodogo pour renforcer la relation entre l’image de ces produits et celle de la ville.

Actions à mener à long terme :

• Former les transformatrices à la maîtrise de leur marché par le retour d’information et l’esprit d’innovation de leurs produits.

• Réaliser des voyages d’étude dans d’autres pays pour détecter de nouvelles niches potentielles en s’inspirant des productions étrangères, soit dans l’arachide, le tomates et l’oignon, soit dans d’autres produits et qui pourraient être applicables à ces trois derniers.

• Labéliser la production régionale de produits transformés comme gage de qualité (hygiène, savoir-faire, originalité).

• S’interroger sur la transformation d’autres denrées alimentaires (ex. mangues, bananes) actuellement moins représentative de la production locale mais représentant des sources potentielles de bénéfices.

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Description du projet :

� Identifier la position de Tenkodogo sur le marché du textile, et du coton bio en particulier, pour détecter et maîtriser un marché potentiel.

� Permettre de réaliser des économies d’échelles et de coût de transport sur la teinture des fils de coton de manière générale.

� Libérer du temps de travail pour les tisseuses, leur permettant de se consacrer pleinement à leur activité et à la qualité de leur ouvrage, et à être en pleine capacité d’innover.

� Diversifier l’offre en fils teints en proposant aussi bien des teintures classiques qui biologiques.

� Permettre un retour sur information centralisé sur la vente des produits, bio notamment, et disposer d’une meilleure réactivité face aux tendances du marché.

� Entretenir un approvisionnement continu grâce à une gestion compétente des stocks et ainsi éviter les pénuries de matières premières causant des retards sur commandes et une baisse des quantités produites.

� Maîtriser localement une chaine de production et bénéficier en totalité de la valeur ajoutée à ces produits.

� Création d’emplois à des niveaux de qualification bas à modéré afin de renforcer la lutte contre l’exclusion professionnelle, en particulier chez les femmes.

Terme et durée estimative du projet : Ce projet s’inscrit dans le moyen terme (d’ici à 3 ans) car il sera long à mettre en place et à devenir parfaitement opérationnel (2 ans), gagnera en efficacité à être appuyé par une activité de grossiste.

Acteur(s) soutenant le projet :

• Commune

• Associations d’artisans

Acteur(s) ciblé(s) :

• Tisseuses

• Groupes de femmes

Description synthétique des objectifs : Il n’existe aujourd’hui aucune activité de teinture à Tenkodogo obligeant les tisseuses à teindre elles-mêmes les fils avec les teintures qu’elles achètent à Ouagadougou. L’idée est de leur offrir un service mutualisé réduisant significativement leurs coûts de production. Dans le même temps, il s’agit de profiter de la production locale de coton bio pour placer la production locale sur un marché en devenir et d’inscrire dans la durée un savoir-faire en matière de teinture bio.

Création d’une activité de filage et de teinture du coton bio

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Tableau de bord de suivi du projet

Préalables à la mise en place du projet :

• Recensement et prise de contact avec les tisseuses, les associations de promotion du travail des femmes et les associations de producteurs de coton bio.

• Mise en place d’une activité de grossiste à Tenkodogo.

Actions à mener prioritairement à court terme :

• Regrouper des femmes souhaitant se consacrer pleinement à l’activité de filage et de teinture et de tisseuses souhaitant y participer à mi-temps.

• Former des teinturières à l’utilisation de teintes classiques et naturelles.

• Former des personnes à la gestion exclusive des stocks et de la comptabilité.

• Investir dans du matériel et proposer aux tisseuses pratiquant la teinture et souhaitant participer à l’activité de mutualiser le matériel déjà en leur possession.

Actions à mener à moyen terme :

• Bâtir un local permettant d’installer l’activité, de préférence à proximité de la future pépinière d’entreprises afin de jouir de tous les services qu’elle proposera.

• Informer le marché local sur les produits réalisés et les prix pratiqués.

• Etablir des relations solides avec les associations de tailleurs et de tisseuses afin d’avoir un retour sur information efficace.

Actions à mener à long terme :

• Valoriser la réputation du coton bio de la région de Tenkodogo à l’échelle nationale et internationale.

• Recruter davantage pour supporter la demande croissante et spécialiser au moins une personne sur la gestion de l’activité (comptabilité, stocks, administratif, publicité, etc).

• Coopérer avec la DRAHRH sur la recherche et la culture de nouveaux intrants naturels.

• Assurer une formation technique continue sur les nouvelles techniques de teintures liant aux intrants innovants et une formation en gestion d’activité toujours plus poussée, en particulier sur le marketing.

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Description du projet :

� Identifier la demande dans les principales matières premières (bois, métal, produits chimiques).

� Favoriser l’émergence d’une demande d’activité d’achat et de transport mutualisé des matières premières auprès des artisans.

� Réunir les commerçants locaux autour du projet et identifier qui est à même de se diriger vers cette activité ; qui sera à terme son activité principale. Favoriser dans cette démarche les commerçants dont les activités pourraient pâtir de cette initiative (ex. revendeurs de bois).

� Appuyer financièrement la construction de locaux de stockage des marchandises et l’achat d’un véhicule de transport léger, à l’usage exclusif du transport de marchandises.

� Etre capable de répondre à la demande des artisans, en priorité puis des commerçants, en matières premières.

� Organiser une gestion des stocks et une réactivité permanente par rapport aux cours du marché permettant de toujours fournir les artisans locaux aux meilleurs prix.

� Instaurer un système de tarification qui ne soit pas au détriment des artisans, par exemple par l’attribution de prix fixes annuels ou semestriels pour chaque produits, afin d’inciter le grossiste à dégager sa marge à partir des économies qu’il réalise sur l’achat des produits et non proportionnellement au prix d’achat, ou par l’instauration de marges fixe non proportionnelles aux prix d’achat.

Terme et durée estimative du projet : Ce projet est d’une grande nécessité pour la commune et est important pour la mise en place d’une activité de teinture, il doit donc être mise en place immédiatement et doit devenir efficace d’ici à 1 an pour ensuite perdurer indéfiniment.

Acteur(s) soutenant le projet :

• Commune

• Projets d’appui aux commerces

Acteur(s) ciblé(s) :

• Commerçants

• Associations de commerçants

Description synthétique des objectifs : La pénurie de nombreuses matières premières est un handicap considérable pour l’ensemble de l’économie artisanale locale, car elle augmente significativement les coûts de production et les délais de livraison. Ainsi, dans l’optique de mutualiser les achats des artisans afin de compenser ces surcoûts par des économies d’échelle, la possibilité de faire émerger une activité privée de grossiste permettrait de combler cette faiblesse tout en laissant la gestion de cette activité entre des mains privées.

Faciliter l’installation d’une activité de grossiste

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Tableau de bord de suivi du projet

Préalables à la mise en place du projet :

• Identifier les commerçants capables de porter ce projet et d’en devenir les acteurs.

Actions à mener prioritairement à court terme :

• Réunir les artisans autour du projet et établir une liste exhaustive des besoins en matières premières et les inciter à contacter cette activité pour leurs commandes.

• Former les futurs gérants d’activité à la gestion et la comptabilité.

• Appuyer techniquement la gestion des achats en aidant à la détermination des rythme de rotation de transit et en formant à l’activité de gestion de l’activité de transport (rentabiliser les voyages, établir des plannings de déplacement, etc).

• Mettre à disposition un local comprenant espace de stockage, espace de parking et espace de travail administratif.

• Cofinancer l’achat d’un véhicule de transport léger à l’usage exclusif du transit de marchandises et dont l’usage sera contrôlé jusqu’à la maturité du projet et sa remise entre les mains des commerçants choisis.

Actions à mener à moyen terme :

• Former les gérant d’activité à la gestion des stocks afin d’anticiper les demandes, et de passer du simple stade de réponse directe aux commandes à celui de la gestion prévisionnelle des commandes par le stockage.

• Etablir un planning évolutif des jours de transport suivant les demandes courantes et ponctuelles.

Actions à mener à long terme :

• Accroitre le nombre de voyages de transport par semaine parallèlement à l’augmentation progressive de la demande des artisans.

• Se désengager de l’initiative pour la laisser entre les mains des commerçants après confirmation de la maturité de l’activité et remboursement des investissements engagés (totale ou partielle, à déterminer).

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Description du projet :

� Rechercher des projets et appuyer ceux qui les portent dans leurs démarches.

� Organiser et coordonner la rencontre et la négociation entre l’ensemble des acteurs du développement économique.

� Organiser une veille du développement économique locale en maintenant à jour les informations sur l’économie locale et en les diffusant aux acteurs économiques.

� Relayer les projets achevés en maintenant leurs dynamiques en place sur le terrain par une relation privilégiée avec acteurs économiques, notamment les artisans et agriculteurs/éleveurs.

� Favoriser l’émergence d’une société civile consciente des enjeux économiques et à même de présenter ses besoins et ses projets devant la mairie et les porteurs de financements.

� Apporter ses propres conclusions sur l’état du développement local et formuler des propositions d’aménagement et d’appui concrètes devant les pouvoirs publics.

Terme et durée estimative du projet : Ce projet s’inscrit dans le très court terme (d’ici à 1 an) et devra être mise en place dès que possible avant l’arrivée de nouveaux projet et la conclusion de ceux en cours. Sa mise en place ne devrait pas prendre plus de quelques mois (3mois).

Acteur(s) soutenant le projet :

• DREP

• Associations professionnelles

Acteur(s) ciblé(s) :

• Commune

Description synthétique des objectifs : La non-continuité des projets reste le point noir de toute action voulant s’inscrire dans la durée, et force est de constaté qu’il n’existe aucune structure opérant un maintient des acquis. Ainsi la mise en place d’une Direction des Affaires Economiques Municipales (DAEM) permettrait à la municipalité d’être en contact avec l’ensemble des partenaires institutionnels et privés du milieu économique local et de présenter plus efficacement ses projets.

Mise en place d’une Direction des Affaires Économiques Municipales

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Tableau de bord de suivi du projet

Préalables à la mise en place du projet :

• Disposer des fonds nécessaire pour l’embauche d’une à deux personnes en charge de cette direction.

Actions à mener prioritairement à court terme :

• Annoncer la création de cette structure à l’ensemble des futurs partenaires et voir avec eux quelles seront ses attribution exact afin d’éviter tout conflit d’intérêt ultérieurement.

• Recruter une à deux personnes formées à la gestion des affaires économiques.

Actions à mener à moyen terme :

• Installer la future DAEM dans un local qui lui soit dédié et localisé au plus près de chacun des acteurs partenaire du développement économique local.

• Equiper cette direction avec du matériel informatique et une connexion téléphone et internet.

Actions à mener à long terme :

• Organiser la veille économique et se positionner comme un acteur indispensable de développement économique local.

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Annexe I : Nomenclatures des activités artisanales

Nom Corporation Code Métier Nom Métier

1 Briquetiers

2 Maçons

3 Charpentiers

4 Plombiers

5 Peintres en bâtiment

6 Vitriers, encadreurs, miroitiers

7 Puisatiers

8 Potiers

9 Carreleurs et poseurs de papier peint

10 Platriers

11 Mineurs

12 Carriers

13 Tuilliers

14 Tailleurs de pierres

15 Stucateurs

16 Maquettistes bâtiments

17 Autres métiers assimilés

1 Forgerons

2 Ferblantiers

3 Soudeurs

4 Fondeurs

5 Armuriers

6 Tôliers chaudronniers

7 Tourneurs - Fraiseurs, mécanique générale

8 Serruriers

9 Construction métallique

10 Construction de matériel à énergies renouvelables

11 Autres métiers assimilés

1 Garagistes/mécaniciens

2 Garagistes/carrossiers

3 Mécaniciens cycles et cyclomoteurs

4 Réparateurs de radio, TV et apareils électroniques

5 Réparateurs de groupes électrogènes et pompes

6 Réparateurs de pneus et chambres à air (vulcanisateur)

7 Electriciens

8 Firgoristes

9 Mécanographes

10 Horlogers

11 Photographes

12 Coiffeurs

13 Modeleurs

14 Ajusteurs

15 Relieurs

16 Autres métiers assimilés

1 Bijoutiers

2 Orfèvres

3 Joailliers

4 Bronziers

5 Ferronniers d'art

6 Autres métiers assimilés

Métiers du bâtiment et de la terre (1)

Métiers de la forge et assimilés (2)

Métiers de services, de la réparation

et de la maintenance (3)

Métiers des métaux précieux (4)

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Nom Corporation Code Métier Nom Métier

1 Bouchers

2 Charcutiers

3 Brasseurs de boisson traditionnelle

4 Boulangers traditionnels

5 Pâtissiers

6 Meuniers

7 Fabricants traditionnels de condiments

8 Fabricants de beurre de karité

9 Fabricants de savon artisanal

10 Extracteurs d'huiles diverses

11 Restaurateurs

12 Grilleurs de viande

13 Tradipraticiens

14 Pêcheurs

15 Fabricants de produits laitiers

16 Autres métiers assimilés

1 Menuisiers

2 Ebenistes

3 Sculpteurs sur bois

4 Fabricants d'objets en bois

5 Fabricants d'instruments de musique

6 Modeleurs sur bois

7 Tourneurs sur bois

8 Vanniers

9 Autres métiers assimilés

1 Tailleurs/couturiers

2 Brodeurs

3 Tisserands

4 Tricoteuses

5 Teinturiers

6 Fileuses

7 Tapissiers

8 Matelassiers

9 Blanchisseurs, repasseurs

10 Dentellières

11 Stylistes

12 Créateurs de mode

13 Autres métiers assimilés

1 Tanneurs

2 Cordonniers

3 Bourreliers/selliers

4 Maroquiniers

5 Graveurs sur cuirs

6 Autres métiers assimilés

1 Peintres dur tissus

2 Peintres décorateurs

3 Peintres sur tout support

4 Dessinateurs d'art

5 Graveurs sur tout support

6 Décorateurs sur tout support

7 Fabricants de Batik

8 Fabricants d'objets d'ornement

9 Calligraphes

10 Graphistes

11 Esthéticiennes

12 Fabricants de tampons en caoutchouc

13 Typographes

Métiers de l'alimentation et de

l'hygiène (5)

Métiers du bois et de la paille (6)

Métiers du textile et de l'habillement

(7)

Métiers des cuirs et de la peau (8)

Métiers de l'artisanat d'art (9)

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Annexe II : Données statistiques sur les productions agricoles

Importance des cultures céréalières et de rente dans la région de Tenkodogo en 2008

Dans le Centre-est

Catégorie ProduitsQuantité produite

(en tonnes)

Surface occupée

(en ha)

Part dans la production

totale

Riz pluvial 42 881 17 351 5%

Mil (ou millet) 104 017 101 787 31%

Sorgho rouge 117 501 89 967 27%

Sorgho blanc 32 224 24 022 7%

Maïs 47 871 30 658 9%

Soja 9 863 3 139 1%

Arachide 54 935 45 311 14%

Sésame 271 359 0%

Coton 17 430 15 976 5%

Cultures de

rente

Cultures

vivrières

Dans le Boulgou

Catégorie ProduitsQuantité produite

(en tonnes)

Surface occupée

(en ha)

Part dans la production

totale

Riz pluvial 32 077 12 086 11%

Mil (ou millet) 43 467 37 133 33%

Sorgho rouge 31 514 22 928 20%

Sorgho blanc 13 407 7 696 7%

Maïs 16 895 11 948 11%

Soja 6 364 1 085 1%

Arachide 18 186 16 317 14%

Sésame 27 3 0%

Coton 3 963 4 296 4%

Cultures

vivrières

Cultures de

rente

Importance des cultures maraichères dans la province du Boulgou en 2008-2009

ProduitsQuantité produite

(en tonnes)

Surface occupée

(en ha)

Part dans la production

totale

Oignon (bulbe) 5105 310 23%

Tomate 3725 232 18%

Chou 2504 162 12%

Laitue 708 116 9%

Piment 72 96 7%

Aubergine 1196 81 6%

Poivron 243 50 4%

Gombo 322 39 3%

Courgette 393 34 3%

Persil 106 26 2%

Oignon (feuille) 107 17 1%

Carotte 140 15 1%

Autres 1574 147 11%

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Annexe III : Réponses des camionneurs enquêtés transitant par Tenkodogo du 28/07 au 07/08/2009 n° camionneur date Ville de départ Destination Chargement Arrêt à Tenko Raison Est prêt à s'arrêter

1 28/07/2009 Bamako Lomé Ferraille NonPréfère s'arrêter

à BittouNon

2 28/07/2009 Ouagadougou Lomé Vide Non Gain de tempsSi impératif mécanique

uniquement

3 28/07/2009 Ouagadougou Lomé Ciment NonAucun avantage

à Tenkodogo

Si impératif mécanique

uniquement

4 28/07/2009 Ouagadougou Lomé Vide NonPréfère s'arrêter

à BittouNon

5 28/07/2009 Ouagadougou Lomé Vide NonPréfère s'arrêter

à BittouNon

6 28/07/2009 Ouagadougou Lomé Ciment NonPréfère s'arrêter

à BittouOui

7 28/07/2009 Ouagadougou Lomé Ciment Non Gain de temps Oui

8 28/07/2009 Ouagadougou Lomé Ciment NonPréfère s'arrêter

à BittouNon

9 28/07/2009 Ouagadougou Lomé Carburant Non Gain de temps Non

10 28/07/2009 Pouytenga Bittou Livraison ponctuelle Non Gain de temps Oui

11 29/07/2009 Lomé Niamey Tissu Non Gain de temps Non

12 29/07/2009 Lomé Ouagadougou Moto Non Gain de temps Non

13 29/07/2009 Accra Niamey Farine de manioc Non Gain de temps Non

14 29/07/2009 Ouagadougou Lomé Calcaire Non Gain de temps Non

15 29/07/2009 Ouagadougou Lomé Vide Non

Problèmes avec

la police

municipale

Non

16 29/07/2009 Ouagadougou Tenkodogo Engrais Oui Livraison Oui

17 29/07/2009 Lomé Ouagadougou Carburant Oui Se restaurer Oui

18 29/07/2009 Ouagadougou Lomé Carburant Non Gain de temps Non

19 29/07/2009 Ouagadougou Lomé Carburant NonPréfère s'arrêter

à BittouNon

20 29/07/2009 Ouagadougou Lomé Autres NonPréfère s'arrêter

à BittouNon

21 29/07/2009 Ouagadougou Lomé Carburant NonAucun avantage

à TenkodogoOui

22 29/07/2009 Lomé Ouagadougou Conteneur NonPréfère s'arrêter

à BittouOui

23 29/07/2009 Lomé Ouagadougou Ciment Oui Se restaurer Non

24 29/07/2009 Lomé Niamey Tissu Oui Se restaurer Oui

25 29/07/2009 Lomé Niamey Autres Oui Se restaurer Oui

26 04/08/2009 Ouagadougou Tenkodogo Moto Oui Livraison Non

27 04/08/2009 Bobo-dioulasso Lomé Divers Non Gain de temps Oui

28 04/08/2009 Bobo-dioulasso Lomé Cacao NonPréfère s'arrêter

à BittouNon

29 07/08/2009 Lomé Niamey Alimentaire Non Gain de temps Non

30 07/08/2009 Accra Niamey Ferraille Oui Se restaurer Non

31 07/08/2009 Ouagadougou LoméMatériau de

constructionNon

Préfère s'arrêter

à SankanséNon

32 07/08/2009 Ouagadougou Lomé Conteneur vide NonPréfère s'arrêter

à SankanséNon

33 07/08/2009 Accra Niamey Bois Non Gain de temps Opinion partagée

34 07/08/2009 Niamey Accra Oignons NonPréfère s'arrêter

à BittouNon

35 07/08/2009 Lomé Niamey Divers NonPréfère s'arrêter

à KoupélaNon

36 07/08/2009 Lomé Ouagadougou Ciment Non Gain de temps Oui

37 07/08/2009 Lomé Ouagadougou Ciment Non Gain de temps Oui

38 07/08/2009 Lomé Niamey Sucre Oui Acheter de l'eau Oui

39 07/08/2009 Lomé Niamey Sucre Oui Acheter de l'eauSi impératif mécanique

uniquement

40 07/08/2009 Lomé OuagadougouMatériau de

constructionNon Gain de temps Oui

41 07/08/2009 Niamey Accra Oignons NonPréfère s'arrêter

à BittouNon

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Annexe IV : Questionnaire aux artisans tenkodogolais

Définir un diagnostic du statut et de la condition d’artisan à Tenkodogo

1) Ressources existantes :

a. De quels produits avez-vous besoin ?

b. De quel matériel disposez-vous ?

c. Que produisez-vous ?

d. Quels sont les moyens financiers minima pour démarrer ce type d’activité ?

2) Ressources souhaitées :

a. De quels produits auriez-vous besoin ?

b. De quel matériel auriez-vous besoin ?

c. Que souhaiteriez-vous pouvoir produire ?

d. Quels moyens financiers représenteraient une somme optimale pour démarrer ce type d’activité ?

3) Combien de personnes êtes-vous à travailler dans votre atelier ? (artisans et apprentis)

4) Vous êtes membre d’une association d’artisans, laquelle ?

a. Qu’y recherchez-vous ?

b. Quels sont les pré-requis à l’intégration au sein du groupement ? Qu’y apportez-vous ? (argent, connaissance, …)

Etablir une vision claire de la chaine de production/valeur des activités artisanales

5) Qui sont vos clients ? (uniquement des habitués, gens de Tenkodogo de manière générale, gens de passages également, clients d’autres villes)

6) Essayez-vous de communiquer sur votre activité pour amener plus de clients ?

a. Si oui, comment ? (bouche-à-oreille, publicité audio, publicité visuelle, apposition d’une marque).

7) Où sont vos fournisseurs dans la ville de Tenkodogo ?

8) Vous arrive-t-il de vous fournir en dehors de Tenkodogo parce qu’un produit vous manque ?

9) Vous arrive-t-il de vous fournir en dehors de Tenkodogo bien qu’il existe un fournisseur sur place ? (qualité, prix, connaissance d’un fournisseur, autre activité ailleurs)

Connaître les raisons et les souhaits de localisation des artisans

10) Pourquoi êtes-vous localisé ici ? choix ou contrainte ? (lieu de travail = résidence = non-choix, contrainte foncière, choix économique).

11) Êtes-vous satisfait de la localisation de votre activité dans la ville ? Seriez-vous prêt à vous déplacer pour accroître votre activité (intérêt commercial, productivité = plus d’espace, distance avec les fournisseurs, etc.) ? Où et pourquoi ?

12) A proximité de quel autre artisan aimeriez-vous être ? Ou qui aimeriez-vous voir s’installer à proximité de vous ? Quelles synergies voyez-vous avec lui ?

13) A proximité de quel autre artisan refuseriez-vous d’être ? Quelle synergie négative redoutez-vous ?

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Annexe V : Questionnaire aux associations

1) Qui compose le bureau ?

a. Président :

b. Trésorier :

c. Secrétaire :

2) Quand s’est créée cette association ? Comment ? A l’initiative ou à la faveur de quel évènement ou programme/projet ?

3) Quel est son périmètre d’action ?

4) Qui vise-t-elle à fédérer ? Combien de personne en sont membres (en 2009) ?

5) Quelle est sa structure décisionnelle ? (groupement global, corporations, etc.)

6) Où se trouvent ses bureaux ?

7) Quelle est (était ?) son objectif premier ? Quels sont ses objectifs actuels ?

8) Qu’apporte-t-elle à ses membres en termes de …

a. Financement ?

b. Formation ?

c. Promotion de leurs activités (commerciales) ?

d. Capacités de communication ?

9) Quels projets a-t-elle déjà menée à terme par le passé ?

10) Avec qui travaille-t-elle actuellement et sur quels projets ?

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Annexe VI : Questionnaire aux camionneurs transitant par Tenkodogo

1) De quelle ville êtes-vous parti ?

2) Quelle est votre destination (finale) ?

3) Que transportez-vous ?

4) Allez-vous vous arrêtez à Tenkodogo pour faire une halte ? Pourquoi ?

5) Vous arrêteriez-vous à Tenkodogo s’il y avait plus de services pour les camionneurs ?

- Station essence. - Réparateur / mécanicien camion. - Plus de restaurant / bar.

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136

Liste des abréviations ACAGAT : Association Communale des Artisans et Groupements d’Artisans de Tenkodogo.

ACAT : Association des Commerçants et Assimilés de Tenkodogo.

ADOP : Appui Direct aux Opérateurs Privés.

ANPE : Agence Nationale Pour l’Emploi.

APAGAN/B : Association Provinciale des Artisans et Groupements d’Artisans Nong-taaba du Boulgou.

CAFP : Cellule d’Appui à la Formation Professionnelle.

CRDE : Cadre de Référence du Développement Économique.

DRAHRH : Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques.

DREP : Direction Régionale de l’Économie et de la Planification.

DSTM : Direction des Services Techniques Municipaux.

FAFPA : Fond d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage.

FICOD : Fond d’Investissement des COllectivités Décentralisées.

FICOM : Fond d’Investissement COMmunal.

MER : Micro-Entreprise Rurale.

PAMER : Projet d’Appui aux Micro-Entreprises Rurales.

PCD : Plan Communal de Développement.

PERCOMM : projet de Perfectionnement des Entreprises Rurales de COnstruction Métallique et Menuiserie.

PMI : Petites et Moyennes Industries.

PPDEL : Plan Programme du Développement Économique (Local ?).

OPA : Organisation Professionnelle d’Artisans.

RCP/B : Réseau des Caisses Populaires du Boulgou.

SCAC : Service de Coopération et d’Action Culturelle.

UCAT : Union des Commerçants et Assimilés de Tenkodogo.

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Bibliographie APREL, 2006, Cadre de référence du développement économique à long terme (CRDE) de Tenkodogo et de son hinterland, Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, 86 p.

APREL, 2006, Plan programme du développement économique (PPDEL) de Tenkodogo et de son hinterland, Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, 99 p.

CCIA, 2003, Economie de la province du Boulgou, 8 p.

COMMUNE DE TENKODOGO, 2009, Plan communal de développement (PCD) de la commune urbaine de Tenkodogo, 131 p.

DOUSSARD T., 2009, Étude des réseaux de coopération économique sur la compétitivité territoriale : Les effets-réseaux sur l’espace Val de Loire – Maine : Construction et mise en application d’un outil statistique, EPU-

DA, 97 p.

FRANCE INITIATIVE, 2007, Création reprise d’entreprises – Réussir votre projet grâce aux plateformes France Initiative, Edire, 4 p.

ICI, 2007, Étude des métiers de l’artisanat – rapport définitif, Ministère de la jeunesse et de l’emploi –

Secrétariat général – Direction générale de la formation professionnelle, 52 p.

LEJEUNE A., 2009, Programme zone artisanale et pépinière d’entreprises – Compte-rendu technique intermédiaire convention 1, ethnik.org, 30 p.

LEJEUNE A., 2009, Étude de filières – Synthèse, ethnik.org, 47 p.

KONKOBO M., 2008, Rapport de mission : Pré-évaluation de la mise en œuvre de la zone artisanale de Tenkodogo – Rapport provisoire, Service de coopération et d’action culturelle – Ambassade de France

au Burkina Faso 2008, 44 p.

TENKODOGO INITIATIVE, 2009, Règlement intérieur, 5 p.

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Table des éléments graphiques Liste des figures :

FIGURE 1 : ORIGINE DES FINANCEMENTS DU PAMER ........................................................................................................... 72 FIGURE 2 : SYNTHESE GRAPHIQUE DES DIFFERENTES RELATIONS ENTRE LES PRINCIPAUX ACTEURS DU

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE A TENKODOGO EN 2009.......................................................................................... 77 FIGURE 3 : CHRONOGRAMME DE LA MISE EN PLACE DES PROJETS ET DES STRUCTURES ASSOCIATIVES A

TENKODOGO EN 2009 ......................................................................................................................................................... 78 FIGURE 4 : PART DES CULTURES VIVRIERES ET DE RENTE DANS LA PRODUCTION LOCALE EN 2008 ............................. 86 FIGURE 5 : PART DES CULTURES MARAICHERES DANS LA PRODUCTION DE LA PROVINCE DU BOULGOU EN 2008-2009

.................................................................................................................................................................................................. 88 FIGURE 6 : RAISONS INVOQUEES PAR LES CAMIONNEURS NE S'ETANT PAS ARRETES A TENKODOGO ........................... 93 FIGURE 7 : PART DE CAMIONNEURS PRET A S'ARRETER A TENKODOGO S'IL Y AVAIT UNE PLATE FORME DE TRANSIT

.................................................................................................................................................................................................. 94 FIGURE 8 : CHARGEMENTS DES DIFFERENTS CAMIONS TRANSITANT PAR TENKODOGO ................................................. 94 FIGURE 9 : LES TROIS LEVIERS D'APPUI PRIORITAIRES A L'ARTISANAT ................................................................................. 99 FIGURE 10 : LA SUPERPOSITION DES ECHELLES DE MARCHE ............................................................................................... 100 FIGURE 11 : LA PRIORISATION DES APPUIS GENERATEURS DE REVENUS ........................................................................... 100 FIGURE 12 : CHAINES DE PRODUCTION ARTISANALES A TENKODOGO EN 2009 ............................................................. 103 FIGURE 13 : CANAUX DE DIFFUSION DE L’INFORMATION DANS UNE PEPINIERE D'ENTREPRISES ................................ 106 FIGURE 14 : CANAUX DE DIFFUSION DE L'INFORMATION DANS DES QUARTIERS ARTISANAUX .................................... 107 FIGURE 15 : CANAUX DE DIFFUSION DE L'INFORMATION A TRAVERS LES STRUCTURES ASSOCIATIVES ....................... 110 FIGURE 16 : SYNTHESE DES AXES D'APPUI PRECONISES, DES OBJECTIFS ET DES ACTIONS ENTREPRISES ET A

ENTREPRENDRE................................................................................................................................................................... 116 FIGURE 17 : LES DIFFERENTES APPROCHES D'UN MARCHE ................................................................................................... 117

Liste des Cartes :

CARTE 1 : POSITION GEOGRAPHIQUE DE TENKODOGO AU BURKINA FASO ........................................................................ 7 CARTE 2 : LOCALISATION PRELIMINAIRE ET NON-EXHAUSTIVE DES COMMERCES A TENKODOGO .............................. 54 CARTE 3 : LOCALISATION DES MARCHES ET DES ADMINISTRATIONS A TENKODOGO ...................................................... 57 CARTE 4 : POSITION DE TENKODOGO PAR RAPPORT AUX AUTRES POLES COMMERCIAUX REGIONAUX ....................... 61 CARTE 5 : LOCALISATION DES POINTS D'ENTREE DANS LA VILLE ET PRECONISATION DES VOIES A BITUMER A

TENKODOGO ......................................................................................................................................................................... 81 CARTE 6 : LOCALISATION DES STATIONS SERVICES ET DES ESPACES PROCHES DES ZONES HUMIDES A TENKODOGO

.................................................................................................................................................................................................. 82 CARTE 7 : LOCALISATION DES POSSIBLES ZONES D'EXTENSIONS INDUSTRIELLES DE LA VILLE DE TENKODOGO ..... 84 CARTE 8 : ESPACES DE POTENTIALITE POUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA COMMUNE .......................... 112

Liste des tableaux :

TABLEAU 1 : SYNTHESE DES DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES ARTISANS TENKODOGOLAIS ................................... 60 TABLEAU 2 : LISTE DES ETABLISSEMENTS DE PRET PRESENTS A TENKODOGO EN 2009 .................................................. 66 TABLEAU 3 : IMPORTANCE DE L'ACTIVITE PASTORALE A TENKODOGO .............................................................................. 86 TABLEAU 4 : RECAPITULATIF DES DIFFERENTES TRANSFORMATIONS ALIMENTAIRES REALISEES LOCALEMENT ........ 89 TABLEAU 5 : CAPACITE HOTELIERE DE LA VILLE DE TENKODOGO ..................................................................................... 91 TABLEAU 6 : RECENSEMENT DES SITES TOURISTIQUES DU BOULGOU ................................................................................. 91 TABLEAU 7 : SYNTHESE DES POSSIBILITES DE MUTUALISATION DES MOYENS ET DES INVESTISSEMENTS ENTRE

ARTISANS ................................................................................................................................................................................. 98 TABLEAU 8 : DEGRE D’ENGAGEMENT DES PARTENAIRES SUIVANT LES STRATEGIES D’ACTIONS URBAINES SUR

L’ECONOMIE ......................................................................................................................................................................... 105 TABLEAU 9 : SOUHAITS DE LOCALISATION DES ARTISANS DE TENKODOGO .................................................................... 108

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Liste des photographies :

PHOTOGRAPHIE 1 : BIJOUTIER TRAVAILLANT L’ARGENT BLANC .......................................................................................... 13 PHOTOGRAPHIE 2 : SAVONS AU BEURRE DE KARITE (A GAUCHE) ET GRAINES OLEAGINEUSES (A DROITE) ................ 19 PHOTOGRAPHIE 3 : TENSAGESEE LIQUIDE ............................................................................................................................... 21 PHOTOGRAPHIE 4 : PRODUITS DE LA MAROQUINERIE PRESENTES DANS UN ATELIER. .................................................... 25 PHOTOGRAPHIE 5 : TAILLEUR CONFECTIONNANT UNE CHEMISE ........................................................................................ 41 PHOTOGRAPHIE 6 : TISSAGE DES PAGNES. ................................................................................................................................ 46 PHOTOGRAPHIE 7 : GRAINES DE NERE TELLES QU’ACHETEES AU MARCHE. ...................................................................... 50 PHOTOGRAPHIE 8 : DIFFERENTES FORMES DE CONDITIONNEMENT DU SOUMBALA. ..................................................... 51 PHOTOGRAPHIE 9 : VUES INTERNES DU GRAND MARCHE (SECTEUR 4) ............................................................................... 55 PHOTOGRAPHIE 10 : LE NOUVEAU MARCHE (SECTEUR 6) VU DEPUIS SON ENTREE SUD-OUEST .................................... 56 PHOTOGRAPHIE 11 : VUES EXTERNES DU NOUVEAU MARCHE (SECTEUR 6) DEPUIS LE SUD ........................................... 62 PHOTOGRAPHIE 12 : EXEMPLES DE COMMERCES A TENKODOGO ....................................................................................... 63 PHOTOGRAPHIE 13 : PANNEAU PUBLICITAIRE ET PRODUIT TRANSFORME ET VENDU LOCALEMENT AVEC L'APPUI DU

PAMER .................................................................................................................................................................................. 72

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Table des matières Remerciements............................................................................................................................................................... 5

Introduction ................................................................................................................................................................... 7

1 Diagnostic de la situation économique de Tenkodogo .................................................................................. 9

1.1 Situation et poids de l’artisanat dans l’économie locale ........................................................................ 9

1.1.1 Que désigne-t-on par le terme artisanat ? ...................................................................................... 9

1.1.2 Généralités sur l’artisanat tenkodogolais ........................................................................................ 9

1.1.3 Concurrence au sein du marché burkinabè : offre et demande ................................................ 10

1.2 Photographie des professions artisanales à Tenkodogo ..................................................................... 13

1.2.1 Bijoutier ............................................................................................................................................. 13

1.2.2 Dolotière ........................................................................................................................................... 16

1.2.3 Fabricant de savon au beurre de karité ......................................................................................... 18

1.2.4 Fabricant de savon liquide .............................................................................................................. 21

1.2.5 Maroquinier....................................................................................................................................... 24

1.2.6 Mécanicien automobile / mécanicien 4 roues ............................................................................. 27

1.2.7 Mécanicien moto / mécanicien 2 roues ....................................................................................... 30

1.2.8 Mécanicien moulins et pompes ..................................................................................................... 33

1.2.9 Menuisier (bois) ................................................................................................................................ 35

1.2.10 Soudeur / Menuisier métallique .................................................................................................... 38

1.2.11 Tailleur / couturier .......................................................................................................................... 41

1.2.12 Tapissier............................................................................................................................................. 44

1.2.13 Tisserand ........................................................................................................................................... 46

1.2.14 Transformatrice ................................................................................................................................ 49

1.3 Importance de l’activité commerciale .................................................................................................... 53

1.4 Problèmes rencontrés par les artisans et les commerçants ................................................................ 58

1.4.1 Les difficultés au développement artisanal .................................................................................. 58

1.4.2 Les difficultés pesant sur l’activité commerciale ......................................................................... 61

2 Synthèse des projets et programmes appuyant la commune ....................................................................... 65

2.1 Les acteurs locaux du développement économique à Tenkodogo ................................................... 65

2.1.1 Acteurs institutionnels et acteurs privés (financeurs) ................................................................. 65

2.1.2 Acteurs associatifs ............................................................................................................................ 67

2.1.3 Les acteurs et projets de la coopération nationale et internationale ........................................ 70

2.1.4 Synthèse des relations entre l’ensemble de ces acteurs .............................................................. 77

2.2 Les politiques récentes mises en place par la commune ..................................................................... 79

2.2.1 Les préconisations en termes d’urbanisme .................................................................................. 79

2.2.2 Renforcement des activités agro-pastorales ................................................................................. 85

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2.2.3 Renforcement de l’artisanat et au commerce ............................................................................. 90

2.2.4 Renforcement du tourisme et de l’hôtellerie .............................................................................. 91

2.2.5 Renforcement de la position nodale de Tenkodogo comme plaque tournante du transit routier. 92

2.2.6 Renforcement des capacités de gestion communale des problématiques économiques ..... 95

3 Propositions et préconisations pour un renforcement de l’économie tenkodogolaise .......................... 97

3.1 Généralités sur les leviers d’appui à l’artisanat..................................................................................... 97

3.2 Les chaines de production locales ....................................................................................................... 101

3.3 Les actions urbaines pouvant être menées ......................................................................................... 104

3.3.1 Stratégies économiques urbaines et concept de co-localisation ............................................ 104

3.3.2 Les espaces à forte potentialité à Tenkodogo .......................................................................... 111

3.4 Plan d’action à court et moyen terme ................................................................................................. 113

3.4.1 La valeur de Tenkodogo sur le marché burkinabè .................................................................. 113

3.4.2 Synthèse des axes d’appui à l’artisanat tenkodogolais ............................................................. 114

3.4.3 Exemples d’actions précises à court terme ............................................................................... 117

Annexe I : Nomenclatures des activités artisanales ............................................................................................ 128

Annexe II : Données statistiques sur les productions agricoles ........................................................................ 130

Annexe III : Réponses des camionneurs enquêtés transitant par Tenkodogo du 28/07 au 07/08/2009 . 131

Annexe IV : Questionnaire aux artisans tenkodogolais ..................................................................................... 132

Annexe V : Questionnaire aux associations ......................................................................................................... 133

Annexe VI : Questionnaire aux camionneurs transitant par Tenkodogo ....................................................... 134

Liste des abréviations ............................................................................................................................................... 136

Bibliographie ............................................................................................................................................................. 137

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142

DOUSSARD Thomas

EPU – DA, ADUC.

04/09/2009

Plan de Développement Économique et Artisanal de la ville de Tenkodogo

Consécutivement au plan de développement communal et au programme ECOLOC, qui a vu l’élaboration des plans de développement de l’hinterland de Tenkodogo, la capitale du Centre-est a décidé, en partenariat avec la coopération décentralisée, de se doter d’un plan de développement économique à l’échelle urbaine.

Ce plan dresse un portrait, le plus exhaustif possible, des différentes activités artisanales présentes sur la commune ainsi qu’un état des lieux de la situation d’artisan à Tenkodogo. Dans le même temps, il synthétise les résultats des multiples projets et actions entrepris localement depuis une décennie et les ambitions des différents acteurs associatifs et institutionnels.

Enfin, est présentée une analyse des différents leviers d’appui à court et moyen termes pouvant permettre un renforcement et une redynamisation de l’économie locale à travers l’implication des artisans dans un processus de maîtrise de leurs productions et de leurs marchés.

École Polytechnique Universitaire Département Aménagement 35 allée Ferdinand de Lesseps BP 30553 37205 TOURS cedex 3, France (+33) 02 47 36 14 55 [email protected]

Agence de Développement et d’Urbanisme du Chinonais 11 avenue du Docteur Labussière BP 137 37501 CHINON cedex, France (+33) 02 47 93 83 83 [email protected]

Mairie de Tenkodogo BP 125, Tenkodogo Province du Boulgou, Burkina Faso (+226) 40 71 00 62 [email protected]