plan climat : une ville durable pour tous

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Juillet - Septembre 2007 - N°5 - 309 Plan climat : une ville durable pour tous 12 24H AVEC JEAN 06 TABLE RONDE 08 PARIS QUE J’ journal des éluEs communistes de Paris SOPHIE BINET CLÉMENTINE AUTAIN INÈS MININ 14 Penser métropole 14 Penser métropole 09 Plan climat : une ville durable pour tous 08 PARIS QUE J’ 06 TABLE RONDE 12 24H AVEC JEAN

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Juillet - Septembre 2007 - N°5 - 3€

09 Plan climat : une ville durable pour tous

12 24H AVEC JEAN

06 TABLE RONDE

08 PARIS QUE J’

journal des éluEscommunistes de Paris

SOPHIE BINETCLÉMENTINE AUTAININÈS MININ 14 Penser métropole14 Penser métropole

09 Plan climat : une ville durable pour tous

08 PARIS QUE J’

06 TABLE RONDE

12 24H AVEC JEAN♥

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SDFLes Enfants de Don Quichotte, c’était il y a près d’un an. Les pro-messes du Plan Borloo-Vautrin de janvier 2007 n’ont quasiment pasété tenues et les SDF sont toujours aussi nombreux, à Paris et dansd’autres villes. La ville de Paris a déjà fait beaucoup, mais elle nepeut agir seule. De plus en plus, la Préfecture de Police évacue lestentes, laissant les plus démunis encore plus démunis, mais moinsvisibles ! Il faut un mouvement citoyen, pour exiger du gouvernementun véritable plan d’urgence. Comment accepter de rester passifs àl’approche de l’hiver qui s’annonce avec son cortège de souffrances ?

VÉLIB’BANLIEUEL’immense succès de Vélib’montre à quel point cela correspond àun besoin fort des parisiens. De nombreux élus des collectivités voi-sines souhaitent que ce service aux habitants puisse être étendusur leur territoire. Le Maire de Paris a confié à Pierre Mansat cettemission complexe. Complexe quand aux conditions techniques, juri-diques et financières mais juste dans ses objectifs de qualité de vie,de développement durable, de coopération et d’égalité des territoi-res. Un beau chantier en perspective !

DENIERS PUBLICSEn 2004 l’Etat a vendu les anciens terrains de l’Imprimerie nationalerue de la Convention à Paris pour 85 M € au fonds d’investissementCarlyle. Après travaux, le Ministère des Affaires Étrangères les arachetés récemment 376,7 M € Nicole Borvo a le 28 juin dernieradressé une lettre au Premier Ministre sur ces transactions quimontrent une gestion bien contestable du patrimoine de l’Etat etdes deniers publics. Aucune réponse. La sénatrice a doncdemandé une commission d’enquête.www.groupe-crc.org

SQUARE MAURICE KRIEGEL-VALRIMONTLe square de Clignancourt (18e) où habi-tait Maurice Kriegel-Valrimont porte désor-mais son nom. C’était une demande desélus communistes, acceptée par leConseil de Paris. Une juste reconnais-sance de ce résistant, homme libre, fier etdroit qui a joué un rôle majeur dans la libé-ration de Paris. A cette occasion, AnneFortier Kriegel, fille de Maurice, a pro-noncé un très beau discours que vouspouvez retrouver sur : www.pierremansat.com

FOYERS : UN TRAITEMENT INDIGNELes résidents du Foyer Amandiers (20e) n’en peuvent plus de lafaçon dont les traite le gestionnaire : l’ADEF. Travaux d’urgence pasréalisés, loyers très élevés, mépris et indifférence du gérant.Délégations et manifestations se heurtent au blocage du gestion-naire. La tension monte… et la solidarité aussi. Personne ne peutaccepter de vivre dans des conditions aussi indignes.

Porte d’Aubervilliers, vers 21 heures 30, unedemi-douzaine de personnes faisaient déjà la

queue pour le lendemain matin devant l’entréedu Centre de réception. Il n’y avait parmi euxqu’une seule femme, apparemment africaine,

âgée peut-être d’une trentaine d’années, vêtueavec élégance, assise sur une couverture à

l’intérieur de cette espèce de tuyau que doiventemprunter les impétrants. Ses lunettes sur lenez, elle était plongée dans un livre et, même

en faisant la part des choses – même entenant compte de la nécessité, pour la lectrice,

de se composer une attitude susceptible detenir à distance les emmerdeurs –, on aurait

aimé savoir quel était ce livre, et ce qu’il avaitpour mériter d’être lu dans des conditions si

précaires.

Jean Rolin, La Clôture

Les EluEs communisteset apparentéEs de Paris

AdjointEs au Maire de ParisClémentine AUTAIN (app.), Jeunesse (17e)

Martine DURLACH Politique de la Ville (19e)Alain LHOSTIS Santé et APHP (10e)

Pierre MANSAT Collectivités territoriales IDF (20e)

ConseillerEs de ParisNicole BORVO (13e)

Francis COMBROUZE (13e)Jacques DAGUENET (11e)

José ESPINOSA (12e)Catherine GEGOUT (20e)

Sophie MEYNAUD (18e)Jean VUILLERMOZ , Président du groupe (19e)

ConseillerEs d’arrondissement1er Dominique D’HENRY

2e Simonne GOENVIC 3e Philippe STIERLIN

4e Evelyne ZARKA 9e Patrice COHEN-SEAT

10e Jean-Pierre LEROUX, Sylvie SCHERER (app.)11e Françoise BARAN

12e Marie-Claire CALMUS13e Nelly CHELS, Jérôme RELINGER

14e Jean CALVARY, Camille MARQUES15e Véronique SANDOVAL

17e Jean-Luc GONNEAU (app.)18e Dominique CHERIN, Bruno FIALHO, Céline GODIN

IIsabelle MAYER19e Catherine BALLESTER, Joël HOUZET

20e Jacques BAUDRIER, Catherine VIEU-CHARIER, Fernanda MARRUCCHELLI

ConseillerEs régionauxPatrice BESSAC, François LABROILLE, Véronique SANDOVAL

SénatriceNicole BORVO

Site www.elusparis.pcf.fr, Contact : [email protected] 01 42 76 57 68, Fax 01 42 76 62 39

Site du Pcf Paris : www.paris.pcf.frSite de la ville : www.paris.fr

L’Autre ParisJournal des éluEs communistes de Paris

ISSN n° 1950-4624Directrice de publication:

Catherine Gégout Association départementale des élus communistes et républicains de Paris (ADECR 75)

Groupe communiste, Hôtel de Ville, 75196 Paris RP, Tél. 01 42 76 57 68,fax 01 42 76 62 39, www.elusparis.pcf.fr, contact: [email protected]

Conception : REGARDSConception graphique : Sébastien Bergerat

Photos : Caroline Pottier/Le Bar Floréal, p.6, André Lejarre/Le Bar Floréal p.12, 13, M.Unzel p.11, Illustration p.8 Sébastien Bergerat

Commission paritaire n° 1108 G 88540 – Le n° 3 €, les 4 n° 10 € – Impression : CL2

Téléchargeable sur www.elusparis.pcf.fr

BULLETIN D’ABONNEMENT

Abonnez-vous! Abonnement annuel, 4 numéros: 10 €Nom......................................................... Prénom.........................................................

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Chèques à l’ordre de ADECR 75, à envoyer au siège du journal :Groupe communiste, Hôtel de Ville, 75196 Paris RP

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EN BREF

SI VOLTAIRE VOYAIT ÇA !Dure rentrée à Voltaire : une classe de 6e supprimée… mais davan-tage d’élèves inscrits ! Une délégation de parents et enseignants,accompagnée par Jacques Daguenet, a pu obtenir une extensiondes heures d’enseignement attribuées au collège, mais toujourspas l’indispensable réouverture de classe. On continue…

DES ACTES TERRIBLESL’indignation monte, les associations des droits de l’homme son-nent l’alarme. La dictature des quotas d’expulsions par le ministèrede l’inhumanité, conduit à des situations qu’on croyait impossiblesdans un pays civilisé : couples séparés, familles démembrées, sui-cides, parents et enfants arrêtés au petit matin, transportés sur descentaines de kilomètres pour être enfermés dans des centres derétention puis expulsés vers des pays où personne ne les attend sice n’est, pour certains, leurs bourreaux. Le Réseau Education SansFrontières n’a pas faibli dans sa mobilisation cet été, toujours rejointpar de nouveaux citoyens refusant l’inacceptable. Vous aussi, parti-cipez à cette résistance pour que la France soit à nouveau le paysdes droits de l’homme ! www.educationsansfrontières.org

POSTE DE LA TOUR EIFFELNicole Borvo est intervenue auprès du Ministre de l’Economie, desFinances et de l’Emploi pour le maintien du bureau de poste situésur la Tour Eiffel, qui a une vocation touristique certaine et un poten-tiel de développement. La direction de la Poste a, ces dernièresannées, supprimé des emplois sur ce bureau et veut le fermer en2007. Cela sans aucun dossier, aucun diagnostic et aucun bilan,aucune réunion préalable. Pas de réponse à ce jour !

MARINA NE DOIT PAS ÊTRE EXTRADÉEMarina Petrella fait partie des italiens des « années de plomb »poursuivis par la justice de leur pays et exilés en France suite à l’en-gagement du Président Mitterrand, leur offrant l’accueil de laFrance à condition qu'ils renoncent à la violence. Ainsi Marina asaisi cette 2e chance et refait sa vie en France. Elle est assistantesociale, mère de deux filles dont une de 10 ans. Aujourd’hui elle estincarcérée et menacée d’extradition pour des faits d’il y a 25 ans.En l’extradant, le gouvernement français viole le droit d’asile et sapela notion même de délit politique, reconnue par le droit internatio-nal. La France doit tenir sa parole et remettre Marina Petrella enliberté. Soutenez-la : www.paroledonnee.info

mission départementale d’équipementcommercial (CDEC). Notre position est derespecter un maintien « équitable » desparts de marchés entre le commerce et l’ar-tisanat traditionnels, d’une part et lamoyenne et grande distribution, d’autrepart.

Nous avons réalisé une étude sur les condi-tions d’implantation et d’exercice des entre-prises artisanales parisiennes. Elle permetd’identifier certaines des contraintespesant sur l’artisanat parisien et notam-ment : la prépondérance du statut de loca-taire qui induit une fragilité des entreprises,le coût de l’immobilier parisien, le manquede locaux d’activité adaptés ou les condi-tions de déplacement. Elle a fait aussiapparaître que, si le nombre d’entreprisesartisanales reste stable, il y a un recul dunombre de locaux occupés par des activi-tés artisanales à Paris. Cette étude va êtretransmise aux acteurs parisiens liés à l’im-mobilier d’entreprise (Ville de Paris, SEM,organismes d’étude, etc.) pour améliorerleur connaissance et la prise en comptedes intérêts et besoins de nos entreprisesen matière immobilière et de contribuerainsi au maintien du tissu artisanal parisien.

Ma préoccupation est de faire en sorte quel’ensemble des artisans parisiens puissenttravailler en toute sérénité, dans l’intérêt detous. A ce sujet, je suis heureux que leschefs d’entreprises artisanales de nationa-lité étrangère bénéficient désormais desmêmes droits que tous les artisans depuisque le décret du 20 février 2007 leur donnele droit de vote et l’éligibilité en Chambrede métiers et de l’artisanat. Je tiens à ceque la CMAP soit la maison où tous les arti-sans puissent être écoutés.www.cm-paris.fr

LIVRES

DANS LE BLANC

DES CARTES

Certains lieux n’exis-tent pas sur les car-tes. Pendant un an,l’auteur s’est employéà explorer méthodi-quement chacune deces taches sur une

carte de Paris et de sa proche banlieue, enpartant d’un terrain coincé entre le boulevardMac Donald, le périphérique et le canal Saint-Denis. Emergent de ces promenades des ter-rains vagues, des lieux indéfinis mais souventinvestis de vies marginales. Une invitation àregarder autrement les recoins de nos quartiers.

Philippe Vasset Un livre blanc, Fayard 2007

SÉGRÉGATIONS

SCOLAIRES

La carte scolaire cris-tallise des enjeux fon-damentaux. Elle peineà remplir son objectifde mixité, et contribueparfois à renforcer la

ségrégation. À partir d’une étude de la ban-lieue ouest de Paris, Marco Oberti proposeune analyse détaillée des contextes urbains etscolaires. L’offre et la carte scolaires concer-nent de façon profondément inégalitaire lesdifférentes classes sociales. La question n’estpas d’être pour ou contre la carte scolaire,mais d’éclairer les mécanismes en jeu.

Marco Oberti L’école dans la ville. Ségrégation- mixité - carte scolaire, Presses de Sciences Po

EMEUTES

DE 2005

La revue Espaces etSociétés apporte sacontribution au débatsur les événementsde l’automne 2005en France, avec une

approche spécifique du «malaise des ban-lieues» ou «des quartiers en difficultés». Elleprivilégie la dialectique spatial/social, réin-terroge le rapport du chercheur à son objetet élargit le champ à la Grande-Bretagne età l’Allemagne.

Espaces et Sociétés, n° 128-129 : Emeutes enbanlieues : lecture d’un événement (Eres)

Depuis que j’ai été élu à la présidence de laCMAP en avril 2005, je me suis donné plu-sieurs priorités pour que nos chefs d’entre-prise puissent travailler avec la séréniténécessaire au maintien et au développe-ment de leurs métiers. Notre activité esttoute entière tournée vers la représentationet la défense des quelque 30 000 entrepri-ses artisanales inscrites au répertoire desmétiers de la CMAP.

La formation figure en bonne place parminos priorités, une des clés de la réussite denos entreprises. Modules de formationcontinue, formations diplômantes, elles sontélaborées pour répondre aux besoins trèsspécifiques du secteur. Il est statistique-ment reconnu que les entreprises dont leresponsable a suivi une formation sont plusperformantes, plus solides, armées contre laconcurrence, efficaces dans leur gestion etaudacieuses dans leur développement.

Quant à l’apprentissage, j’y suis particulière-ment attaché tant nos activités ont besoin demain d’œuvre qualifiée pour assurer la qualitéet la pérennité de nosmétiers. L’artisanat est unsecteur d’avenir, créateurd’emplois dans lesquelsnos jeunes peuvent trouverun réel épanouissement.

La transmission-reprise

est pour nous un véritablecheval de bataille. Vous lecomprendrez aisémentquand je vous aurai dit que25 % de nos ressortis-sants ont plus de 55 ans.Nous offrons aux cédantset aux repreneurs, conseils,accompagnement et outils pour faciliter le rap-prochement de l’offre et la demande, dont lapublication gratuite des annonces sur notresite internet et dans la revue trimestrielle« Transmission-cession-reprise ».

En matière d’emploi, la CMAP est entrée auGIP « maison de l’emploi de Paris », en qualitéde membre constitutif. Cette démarcherépond à notre devoir de participer à la luttecontre le chômage et de faciliter l’embauchedans nos entreprises.

Bien entendu, nous sommes pleinementinvestis dans le suivi des dossiers parisiensd’aménagement urbain, tous ayant desconséquences directes sur l’équipementartisanal et commercial de la capitale.

Ainsi, nous travaillons avec la SEMAEST pourrevitaliser 6 quartiers de la capitale marquéspar une désertification commerciale et/ou unemono-activité excessive.

De même pour le Plan de déplacement deParis (PDP). Nous participons aux nom-breuses instances et entretenons descontacts réguliers avec les responsablesparisiens chargés du dossier. La concertationsur le transport de marchandises a conduit à lasignature d’une charte « Transport et livraisonsde marchandises » et à l’adoption d’un nou-veau règlement marchandises sur Paris pré-voyant, entre autres, l’utilisation d’un disquehoraire lors de tout arrêt sur les aires delivraison.

Concernant le stationnement des artisans laconcertation a abouti à la création d’une nou-

velle carte de stationnement« Sésame artisan-commer-çant » gratuite – au contrairede l’ex-vignette RCA – quipermet de bénéficier du sta-tionnement au tarif résiden-tiel dans les voies situées àproximité du local de l’entre-prise.

Enfin, nous avons affirmé

auprès des services de laVille notre souhait demaintenir le macaron « arti-san réparateur d’urgence »en l’état (gratuité, fonc-

tionnalités, conditions d’éligibilité). Il permetaux entreprises parisiennes de continuer àintervenir même dans des quartiers conges-tionnés et, par suite, de continuer à rendreun service urgent et nécessaire aux habi-tants.

En matière d’équipement commercial, nousapportons notre contribution effective enétudiant les projets de création ou d’exten-sion de surfaces commerciales supérieuresà 300 m2 en vue de leur passage en com-

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LA PAROLE À

Christian Le Lann,

Président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Paris

Cette démarcherépond à notre

devoir de participer à lalutte contre lechômage et de

faciliter l’embauche dansnos entreprises

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TABLE RONDE

Ces dernières années, on ne peut pasdire que les gouvernements successifsse soient engagés dans des actionsvigoureuses à l’égard de la jeunesse…Comment y remédier ?

Inès Minin : Effectivement ! Nous, à laJOC, nous avons mené pendant deux ansune enquête auprès de 30 000 jeunes, àpartir de laquelle nous avons rassembléonze propositions. Sur la question de la for-mation, nous avions proposé que dès lecollège les jeunes aient un passeport del’orientation, mesure reprise par le gouver-nement Villepin, mais aujourd’hui on n’en

voit pas l’aboutissement ! Il s’agit de per-mettre aux jeunes d’acquérir un maximumd’informations pour préparer leur avenir. Ilest également urgent de revaloriser et desimplifier le système des bourses qui nepermet pas à un jeune de milieu populairede faire de longues études, et de faire sesétudes sans travailler à côté. Sur toutes cespropositions, nous n’avons eu aucun retourdu gouvernement.

Même constat du côté de l’UNEF ?

Sophie Binet : Oui, aujourd’hui, un politi-que a électoralement intérêt à mettre en

place une politique publique en directiondes personnes âgées plutôt qu’en directionde la jeunesse. Or, la durée des étudess’est allongée, le nombre de jeunes accé-dant à l’enseignement supérieur a aug-menté, et une période de plus en pluslongue s’est créée, qu’on appelle la « jeu-nesse », de 18 à 28 ou 30 ans quasiment.Cette population n’a aucun statut dans lasociété. Aujourd’hui, quand on est jeune, onest soit dépendant des parents, soit pré-caire, soit un peu les deux. Pour les étu-diants le système d’aides sociales esttotalement inadapté. Les bourses, insuffi-santes, sont calculées en fonction durevenu des parents et pas de nos revenus.De fait, il n’y a pas de dispositifs qui per-mettent aux jeunes de prendre leur autono-mie : c’est le cas pendant les études, etc’est le cas de plus en plus après, vu lasituation de l’emploi, car même lorsque l’on

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Les gouvernements se succèdent, mais aucune politiqueambitieuse à l’égard de la jeunesse n’est engagée dansnotre pays. À l’échelle d’un territoire comme Paris, qu’est-ce qui peut être fait avec et pour les jeunes ?

Clémentine Autain, Adjointe au Maire de Paris chargée de la jeunesse, échange avec Sophie Binet, Vice-Présidente de l'UNEF (à gauche sur la photo), et Inès Minin, Présidente de la JOC (à droite sur la photo)

Quelle autonomiepour les jeunes à Paris ?

est diplômé, le temps de la précarités’étend. Nous, nous revendiquons une allo-cation d’autonomie pour les jeunes, en for-mation ou en projet d’insertion,individualisée en fonction de nos revenuspropres, à partir d’une déclaration fiscaleindépendante.

Clémentine Autain : On est dans unesociété paradoxale : jamais le fait de resterjeune n’a été autant valorisé, alors que lesjeunes, en chair et en os, sont mal traités.Entre 18 et 25 ans, c’est un véritable noman’s land : pas de réel statut étudiantpour ceux qui font des études, pas de RMIavant 25 ans. De fait, cette période de lavie, transitoire, de l’enfance à l’âge adulte,n’est pas prise en considération par lespolitiques publiques : dans beaucoup decollectivités, la jeunesse est cantonnée à ladimension des seuls loisirs et au niveaunational, il n’y a aucune réflexion sur ce quedevrait être une politique jeunesse. C’estaffligeant. Lorsque nous sommes arrivésaux commandes de la Ville, en 2001, nousavons trouvé un service « jeunesse et loi-sirs » centré quasi exclusivement sur les loi-sirs. Nous avons alors changé l’intitulé, etorienté nos actions vers la question de l’au-tonomie des jeunes dans tous les domai-nes, dans le cadre de nos compétences :l’emploi, le logement, l’orientation…L’accès à l’autonomie, c’est aussi l’aide àprojet à travers des dispositifs d’accompa-gnement, comme Paris jeunes talents.Nous avons redynamisé le secteur depuis2001, en doublant presque le budget de lajeunesse, qui est passé de 13 à 25 m2 - cequi est un effort considérable, bien qu’en-core insuffisant. Nous sommes au milieu dugué, et il faut aller plus en avant.

A l’échelle d’un territoire, commentélus et organisations étudiantes, orga-nisations de jeunesse peuvent-ils tra-vailler ensemble ?

Inès Minin : Pour nous, la première étapeest que les jeunes aillent rencontrer leursélus pour savoir ce qu’ils font concrètementpour la jeunesse, qu’ils aillent découvrir ceque font leurs villes, leurs régions.D’habitude, ils ne le savent pas, ils sontobligés d’aller chercher l’information. Unefois ce premier lien constitué, ils pourrontmonter des projets, en se disant : « desgens sont prêts à me soutenir dans mesdémarches, il existe des aides ». Un desproblèmes est que les missions locales neviennent pas forcément aux jeunes. C’estpourquoi, nous proposons que les jeunes

soient informés dans leurs établissementsscolaires de tous les dispositifs qui existent.L’idée est d’engager des partenariats avecle lycée du coin, le collège, pour que lesjeunes aient ces informations sous la main,et se disent : « j’ai envie de monter un pro-jet, il y a peut être des gens à la mairie quipourront m’aider » alors que la réactionhabituelle se résume à : « je ne sais pascomment ça marche ».

Sur Paris, justement, quelles sont lesactions mises en place pour améliorerce travail d’information vers les jeu-nes ?

Clémentine Autain : Déjà, à travers ladémocratie participative : nous avons misen place des Conseils de la jeunesse danstous les arrondissements parisiens, où vientqui veut car il n’y a pas de systèmes d’élec-tions. Mais ce n’est pas parce qu’on décided’ouvrir nos espaces, qu’on décide de co-construire une politique publique, que celafonctionne, notamment avec des jeunes quiexpriment généralement une défiance àl’égard du personnel politique, de la politi-que en général, et des institutions. Ceci dit,ces Conseils de la jeunesse mènent à biendes projets, dialoguent avec les élus. Biensûr, le nombre de jeunes concernés parrapport au nombre de jeunes parisiensn’est pas satisfaisant, mais ces nouvellesstructures ont permis de développer desliens avec des organisations. C’est compli-qué, cela demande du temps, mais jepense que nous avons ouvert la brèche.Avec les jeunes, nous avons co-élaboré unecharte, et ils disposent d’un budget relative-ment important - 280 000 euros par an -pour accompagner leurs projets. Cela per-met aux jeunes de travailler sur un tempsplus court que celui de la décision publi-que. Nous avons également mis en placeun site internet qui fonctionne bien, et ins-tallé une vingtaine d’antennes jeunes surl’ensemble des quartiers parisiens.

Avec 320 000 étudiants inscrits dansles facultés parisiennes, quelles doi-vent être les priorités ?

Sophie Binet : la préoccupationnuméro 1, c’est le logement. Alors c’est sûr,un travail important a été fourni, mais onvient de tellement loin qu’on n’a pas fini !Car à Paris, on en était à 1 % d’étudiantslogés en cité universitaire ; rappelons quela moyenne nationale est déjà très faible, del’ordre de 7 %. À Paris avec le coût du fon-cier, et les montants des loyers, il y a ungros problème d’accès des étudiants au

logement. Or, même avec une politiqueextrêmement volontariste, on arrivera jamaisà mettre tous les étudiants en cité universi-taire ; 10 % de logement étudiant à Paris,ça serait déjà énorme. Il est donc néces-saire de travailler sur l’accès au parc privé.Ce genre de choses pourrait se jouer auniveau de la mairie. En Aquitaine, la Régiona monté un dispositif complémentaire decautionnement pour les étudiants étran-gers. Les transports sont l’autre souci parti-culier des étudiants franciliens. La carteImagine R a permis de mettre en place undemi tarif dans les transports, mais les étu-diants de banlieue sont pénalisés car ilspaient leur carte beaucoup plus cher queles étudiants parisiens. Nous revendiquonsun tarif unique pour l’ensemble des étu-diants, quelle que soit leur zone d’habita-tion.

Face à tous ces enjeux pour l’autono-mie des jeunes, quels sont les outilsconcrets dont la mairie dispose ?

Clémentine Autain : En tant que munici-palité, nous n’avons pas de compétencesobligatoires, à part dans le social où il existedes dispositifs pour les jeunes en difficulté.Sur le reste, c’est à la bonne volonté desmairies qui peuvent décider ou non de poli-tiques spécifiques en direction des jeunes.Mais sur ces grandes questions, il est diffi-cile d’agir pour une mairie. Sur le logement,c’est au niveau national que le marché peutêtre régulé. Car concernant le parc privé,nous avons très peu de marges de manœu-vre. Mais, rappelons qu’avant notre arrivéeen 2001 il y avait moins de 2000 logementsétudiants à Paris, et que nous en avonsfinancé 3 500 de plus. C’est un effortconsidérable, mais pour 320 000 étu-diants, on se rend bien compte qu’on n’estpas à la hauteur. Pour ce qui concerne lesfoyers de jeunes travailleurs, il existait3 500 places, et on en aura financé 1 500de plus, alors que ce n’était pas dans lecontrat de mandature.

Jeunesse Ouvrière Chrétiennewww.joc.asso.fr

Union Nationale des Etudiants de Francewww.unef.fr

Portail jeunes de la Mairie de Pariswww.jeunes.paris.fr

Sous la droite parisienne, entre 1995et 2000, 796,1 millions d’euros avaientété consacrés à la culture et au patri-moine, hors frais de personnel. Entre2001 et 2006, 1143,2 M € ! En cette finde mandature marquée par la réalisa-tion de plusieurs chantiers culturelsimportants, les élus communistes sou-haitent réaffirmer leur attachement àla création dans la capitale d’un vérita-ble «service public culturel».

UNE POLITIQUE AMBITIEUSE…L’engagement de la majorité municipale a ététenu: en 2005, le budget pour la culture et le

patrimoine avait doublé. Cette dynamiqueimpulsée est une occasion unique de multiplierles projets innovants et soutenir ainsi la soif deculture des Parisiens. Le succès des «Nuitblanche» le prouve: la culture peut être un for-midable moyen pour favoriser un véritable«vivre ensemble». Les élus communistes gar-dent en mémoire l’esprit de Jean Vilar qui sou-haitait la création d’un «service public culturel».C’est pourquoi notre souci d’une culture pouret avec tous les Parisiens, de l’égalité de tousdevant la culture est constant. Cela nécessiteun travail en profondeur.

…MAIS POUR QUI ?

Depuis le siècle dernier notre consommation sans limite d’énergies fossiles a libéré dans l’atmosphèredes quantités phénoménales de gaz carbonique. Les climatologues sont sans appel : il faut radicale-ment changer nos modes de consommation au risque que le climatne se dérègle profondément et brutalement, avec des conséquencesirréversibles. Mais comment se passer des énergies fossiles, commele pétrole, piliers de l’économie contemporaine ? L’humanité est faceà un défi qui nécessite l’implication de tous les Etats du monde, detous les gouvernements locaux et des citoyens pour réduire lesconsommations et développer des sources d’énergie non émettricesde CO2 comme l’éolien, le solaire, la pile à combustible, mais aussile nucléaire bien que celui-ci soit sujet à controverse. Paris, commed’autres grandes villes du monde, agit depuis 2001 pour réduire sonempreinte écologique. Le Plan Climat adopté en octobre 2007 parle Conseil de Paris, après concertation et élaboration d’un LivreBlanc, engage de nouveaux dispositifs très ambitieux. La conceptionet la pratique de la ville vont profondément changer dans les annéesà venir. Pour les élus communistes ce nouveau défi peut non seule-ment améliorer l’environnement urbain et créer de nouveaux emplois,mais aussi être un facteur de progrès social à condition que les pou-voirs publics encadrent strictement les actions menées pour ne pascréer de nouvelles inégalités.

LE DOSSIER

Plan climat : une ville durable pour tous

GAZ A EFFET DE SERRE :

DIVISER PAR 4 ?

Pour enrayer le dérèglement climatique, laFrance a adopté en 2004 un Plan Climatqui vise une division par 4 de nos émissionsd’ici 2050, par rapport à 1990, avec à cejour peu d’effet. Du côté des collectivités locales, desactions se concrétisent. C’est le cas depuis2001 à Paris, avec des premiers résultatstangibles: la réduction du trafic automobileau profit des transports en commun a per-mis en 6 ans une baisse de 32% des émis-sions d’oxydes d’azotes et de 9% des Gazà Effet de Serre (GES). Mais des défis considérables restent à rele-ver : rappelons que l’usage du bâti produitautant de GES que les transports de per-sonnes ! Elaboré sur la base d’un bilan car-bone (voir encadré p. 10), le Plan Climatagit sur de multiples volets pour atteindre lefacteur 4 en 2050.

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LE DOSSIER

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des 1,11 millions de logements (aujourd’huide 230 KWh/m2/an). Un défi d’autant plus dif-ficile à relever qu’une grande part du parcancien a une valeur patrimoniale forte (tis-sus Haussmannien et faubourien), ce quilimite les interventions notamment sur lesfaçades. Avant la mise en œuvre de ce chan-tier pharaonique, pour lequel il faudra uneimplication de l’Etat et de la Région, unepremière expérience sera conduite dans lestrois ans qui viennent sur 300 immeubles.De plus 25 % des logements sociaux (soit55 000) seront réhabilités d’ici 2020.Quant aux logements neufs, ils ne devrontpas consommer plus de 50 KWh/m2/an.Il faudra aussi réduire considérablementnotre consommation de combustibles fossi-les : en agissant sur le chauffage urbain (voirencadré), en utilisant de nouvelles sourcesd’énergie : panneaux solaires, éoliennes,géothermie, ou pile à combustible commel’expérimente l’OPAC au 100 Bd Lefebvre(15e). D’ici 2050, les travaux seraient de l’ordrede 12 milliards d’euros. Dès maintenant,ces projets devraient générer de très nom-breuses créations d’emploi et de nouveauxmétiers, et un accord dans ce sens a étépassé par la Ville avec les fédérations pro-fessionnelles.

… AVEC TOUS LES PARISIENS

Attention, les actions du Plan climat ne doiventpas accentuer le mouvement inflationnistedu marché de l’immobilier ni creuser encoredavantage les inégalités sociales. Bien sûr,nous, élus communistes, voulons une villedurable, mais pour tous !

Nous avons agi pour que le Plan 100000 immeubles soit appliqué sansentraîner une hausse des loyers.Les aides municipales doivent être condi-tionnées par un engagement du propriétaire àne pas augmenter les loyers. Et nous deman-dons un plan pluriannuel d’investissementsambitieux pour la réhabilitation du parc delogements sociaux, en mettant l’Etat devantses responsabilités pour les cofinance-ments nécessaires.D’autre part, dans un contexte de libéralisationdu marché de l’énergie, la Ville doit, selonnous, conserver comme fournisseurs pourses équipements et ses logements sociauxles entreprises publiques GDF et EDF, quiagissent pour développer leurs énergiesrenouvelables.

Pour les élus communistes, maintenirl’énergie dans le service public est une

condition indispensable de la réussitede toute politique de maîtrise del’énergie et d’un réel droit à l’énergiepour tous.

Enfin, Paris ne peut pas agir seule.L’ensemble des collectivités d’Ile-de-Frances’engage dans cette voie, et un Plan Climatrégional en cours d’élaboration permettrad’harmoniser l’ensemble des actions. Qu’ensera-t-il du Grenelle de l’Environnement ?Pour les élus communistes, l’Etat doit jouerun rôle majeur, tant au plan de la réglemen-tation que par ses engagements financiers,pour que la France soit à la hauteur desdéfis de la planète, et fédère les efforts descollectivités. A suivre !

Voir www.paris.fr rubrique environnement

LES GAZ

À EFFET DE SERRE

ÉMIS PAR PARIS

La Ville de Paris a décidé en 2004 dedresser un bilan carbone pour évaluerles quantités de gaz à effet de serreémises par les différentes activités de sonterritoire. Il en ressort que le transport despersonnes, celui des marchandises, et laconsommation énergétique des bâtimentsémettent, à part égale, 80 % du bilanglobal annuel.– Bâtiments

(chauffage, éclairage, eau chaude…)1,75 millions de Tec (bâti ancien mal isolé prépondérantà Paris).

– Transports des personnes : • automobiles : 1 million Tec • déplacements aériens desParisiens : 700 000 Tec• transports en commun (taxiscompris) : 100 000 Tec seulement.

À ajouter : • déplacements aériens desvisiteurs : 4 millions Tec (véritableproblème pour la ville la plus touris-tique du monde)

– Transport de marchandises : 1,75 millions Tec (30 millions detonnes de marchandises entrent ousortent de Paris chaque année, sur-tout par camions et avions ).

– Fabrication de tous les produits consomméspar les Parisiens, et éliminationdes déchets :1,3 millions Tec

– Les autres postes(industrie, bois…) 0,035 millions Tec

UN CHANTIER PHARAONIQUE

Le Plan Climat reprend une série d’objectifsinscrits au Plan de Déplacements de Paris(réduction de 60 % des Gaz à Effet deSerre issus des transports de personnes),et au Plan Local d’Urbanisme. Il comporteaussi des innovations surtout en ce quiconcerne l’habitat.

La Ville a ainsi décidé d’engager laréhabilitation des 100 000 immeublesparisiens pour diviser par 3 d’ici 2050 laconsommation énergétique moyenne

REDÉCOUVRONS

LE RÉSEAU DE CHAUFFAGE

URBAIN !

Le réseau de chaleur de Paris a étédéveloppé dans les années 1920 pouréviter les risques d’incendie et limiter lapollution des chaudières à charbon ou àbois. Plus de 460 000 logements ysont maintenant raccordés. C’est à partirde grandes chaufferies situées à Pariset en petite couronne que laCompagnie Parisienne de ChauffageUrbain (CPCU) alimente en vapeurd’eau un réseau de canalisations sou-terraines de plus de 435 km. Ce réseau est aujourd’hui un atout et unpartenaire essentiel de la Ville dans lalutte contre le dérèglement climatique.En effet, l’énergie consommée par laCPCU provient largement de la récupé-ration de la chaleur issue de l’incinérationdes déchets ménagers non recyclables.C’est la mission d’un syndicat intercom-munal : le SYCTOM. L’incinération,comme toute combustion dans l’air,émet du CO2. Lorsqu’elle est récupé-rée pour alimenter le réseau de chaleur,cette énergie dite « fatale » est valori-sée. Elle est alors considérée commenon émettrice de gaz à effet de serre.La CPCU se modernise pour utiliserdavantage d’énergie fatale ou renouve-lable (avec le recours à la géothermiepar exemple). Encore près de 50% desa production de chaleur vient de lacombustion de charbon, fioul ou gaz.Ainsi, en partenariat avec le SYCTOM,Saint-Ouen et Paris, la CPCU conduitun grand projet de restructuration de sachaufferie des Docks de Saint-Ouenpour que celle-ci atteigne d’ici 2012 unobjectif de 60% d’énergie renouvelable.

AVIS DE SPÉCIALISTES

SUR LE BÂTI

« Jusqu’où faut-il réhabiliter l’ancien ? »Jean-Pierre Traisnel, ingénieur de recherche CNRS / Institut Français d’Urbanisme.

«Jusqu’où faut-il réhabiliter l’ancien ? Il existe un débat par rapport au facteur 4, l’objectifétant de réduire par 4 les émissions de gaz à effet de serre, mais sans nécessairementappliquer cette réduction aux consommations énergétiques de chauffage. En effet, passerd’une énergie finale de chauffage de 180 Kwh/m2, qui est le niveau moyen dans l’habitat enmétropole, à 50 Kwh/m2 est loin d’être évident. Sans toucher à l’architecture (et notammentles façades en pierre de taille) quels gestes minimum peuvent être engagés ? D’abord, isolerles toitures par l’extérieur (pour les terrasses) et à partir de laines minérales ou végétales(sous rampant) est possible presque partout. Ensuite, on peut changer aussi toutes lesmenuiseries, installer des doubles vitrages, assurer une meilleure étanchéité à l’air, et réaliserdes ravalements thermiques sur les façades arrière, avec isolation par l’extérieur et protectionpar un enduit minéral. Enfin on peut installer une nouvelle chaudière. Mais tous ces travauxdoivent de préférence être coordonnés sur l’ensemble de l’immeuble, notamment pouradapter le système de ventilation à la nouvelle configuration de l’enveloppe. Avec tout cela,on divise par trois la consommation d’énergie d’un immeuble parisien ancien (certains sontencore à des niveaux de consommations énergétiques de chauffage proches de 400kWh/m2/an), situé dans l’alignement d’une rue. Bien sûr, pour un immeuble avec un pignonapparent, on n’arriverait pas aux mêmes résultats. Il est donc nécessaire de procéder «à lacarte» (notamment en fonction de l’âge des bâtiments), d’y aller en souplesse, surtout ence qui concerne le choix d’une isolation thermique : s’il est toujours préférable d’isoler parl’extérieur, les possibilités techniques ne sont pas les mêmes entre un immeuble datant duXIXe et un autre des années 1960; l’isolation intérieure pour sa part entraîne une perte desurface habitable, dans des appartements parisiens dont la taille moyenne est déjà réduite.La capacité à répondre aux épisodes de canicule est également déterminante. Devant detels choix à faire, un débat politique devrait s’instaurer. Par exemple, quelle énergie dechauffage utiliser en priorité pour atteindre le facteur 4, au-delà d’une intervention sur lebâti? Ne faut-il pas envisager de développer les réseaux de chaleur, alimentés par des res-sources renouvelables ? Finalement, il faut regarder partout où on peut agir, et ensuite sedemander comment aider les copropriétés et les collectivités à financer ces travaux.»

« Une vraie révolutionsilencieuse en 30 ans »Thierry Salomon, responsable développementdans un bureau d’études.

« Dès la phase de conception des zonesd’aménagement concerté (ZAC), on metaujourd’hui en œuvre une approche globalesur la consommation énergétique. En ras-semblant architectes, urbanistes, maîtresd’ouvrage, experts, mais aussi politiques etriverains, on développe une vision d’ensemblepermettant d’appréhender le plus précisémentpossible quel sera l’impact environnementalde la nouvelle ZAC, c’est-à-dire prenant encompte la question de sa fourniture en énergie.Avec cette approche, on réfléchit bien sûr àune meilleure isolation des bâtiments, maiségalement à quelle énergie il faudra fournirau bout de la chaîne (pétrole, gaz…). Ils’agit de transmettre aux décideurs un bilansur ce que va émettre en CO2 la nouvelleZAC en interne, mais aussi en externe. Etaujourd’hui, en produisant de l’énergie surplace, on peut arriver à des ZAC en équilibre.En fait, en une trentaine d’années, on aassisté à une vraie révolution silencieuse :grâce à de meilleurs isolants, plus étanches,la consommation énergétique d’un bâtimenta été divisée par 20 ! Techniquement, onn’est plus très loin de la généralisation demaisons sans chauffage, notamment enAllemagne. Avec le développement de bâti-ments producteurs d’énergie (avec, parexemple, la mise en place de panneauxsolaires…), on assiste aujourd’hui à unedeuxième révolution. Et lorsqu’un bâtimentproduit globalement plus d’énergie qu’il neva en consommer, on parle désormais de“bâtiment à énergie positive”. Bien sûr, dansun milieu urbain dense comme Paris, onpeut difficilement mettre en œuvre de telsbâtiments, du fait du trop peu d’ensoleillementde nombreux emplacements ».

Réhabilitation de la halle Pajol : la Mairie de Paris et la SEMAEST vont installer sur les toits3 300 m2 de panneaux solaires photovoltaïques, qui produiront 380 MWh/an, c’est à dire laconsommation d’électricité de l’ensemble des équipements. D’autres équipements et logementsde la ZAC Pajol font aussi l’objet de projets solaires. (Bureau d’études Solareo)

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24 HEURES AVECJean VUILLERMOZ

PARIS DANS SA DIVERSITÉ

Que de changements depuis2001 et que d’actions encoreà engager pour que Parisdevienne durablement uneville à vivre pour toutes ettous! Elu du 19e arrondissement, j’aiun attachement viscéral àl’amélioration de la qualité et

des conditions de vie des Parisiens et plus particulièrement desfamilles populaires. Sans elles, dans la diversité de leurs parcours,de leurs histoires, de leurs origines, la vitalité et la richesse du nord-est parisien et de notre capitale perdraient de leur superbe. Les familles populaires ont été les premières frappées de pleinfouet par des décennies de pénurie d’équipements publics, dedégradation des conditions et des offres de logement, mais aussid’exclusion sociale, économique, culturelle. S’attaquer résolument et concrètement à ces situations fonde monengagement d’élu et motive toujours les décisions et actions quej’entreprends ; et cela qu’il s’agisse de mes responsabilités munici-pales dans le 19e, de conseiller de Paris et président du groupecommuniste à la Mairie de Paris, mais aussi dans les autres fonc-tions que je peux exercer en lien avec le mandat municipal qui m’aété confié.C’est pourquoi quand il s’est agi dès 2001 d’inscrire la solidarité, laqualité de vie des familles parisiennes au cœur des actions de lamunicipalité, il y avait urgence à procéder à un rééquilibrage avecune véritable ambition urbaine pour le nord-est notamment. Luttecontre l’insalubrité, offre de logements publics de qualité, réhabilita-tion des quartiers dégradés, crèches, écoles, équipements culturelset sportifs, relance de l’activité économique au service de l’emploi,amélioration des déplacements, espaces verts… autant d’actionsqui concernent le 19e arrondissement trop longtemps délaissé.Beaucoup de chantiers sont d’ores et déjà bien engagés et permet-tent d’apprécier concrètement les mutations à l’œuvre dans cettepartie du territoire parisien pour répondre aux besoins des habi-tants. Il ne s’agit pas ici de vous dresser une liste exhaustive, mais d’évo-quer le mouvement incontestable qui s’est opéré. Pour cela, il a fallutraduire avec conviction et exigence une motivation profonde,relayée par tous les élus communistes de Paris : tout faire pourmaintenir la population parisienne dans toute sa diversité, regagner170 000 emplois perdus depuis les années 90 et offrir à tous lesParisiens une qualité de vie digne d’une ville-capitale du XXIe siècle.Nous ne sommes qu’au début d’un processus. La tâche n’est pasachevée, loin de là. Elle ne fait que commencer !

Jean VUILLERMOZ •

Président du groupe communiste

au Conseil de Paris,Adjoint au Maire du 19e

chargé des sports

Avec les sans papiers et le Réseau Education Sans Frontières, lors durassemblement à Belleville qui se tient tous les 2e mardis du mois.

Devant l'hôpital de Maison Blanche, dont je suis Président duConseil d'administration.

Dans la salle du Conseil à l'Hôtel de ville. Dans cette salle uneplaque rappelle les 8 conseillers communistes morts pour laFrance dans la résistance au nazisme. Dans mon bureau à la mairie du 19e.

À la Mission locale Paris-Est pour l'emploi des jeunes, dont j'assurela Présidence. Une tâche qui me tient particulièrement à cœur.Implantée dans le 19e, rue d'Hautpoul, La Mission locale a été aussidotée d'une antenne dans le 20e, rue Vitruve.

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relativement à la marge. Bien sûr, pas àl’échelle d’une commune. Mais sur lamasse, cela reste minime : quelques pourcents des ressources actuelles.

À partir de la ConférenceMétropolitaine, qu’est-ce quipeut donc être fait ?

La Conférence Métropolitaine a définipour l’instant trois axes de travail : letransport, le logement et l’emploi. Face àces trois urgences étroitement liées, ilserait aujourd’hui nécessaire d’établir unplan afin de créer un dispositif de réparti-tion des richesses.Car, sur ces trois sujets, les politiquesgouvernementales tirent vers le bas. Parexemple, depuis 2002, l’État a diminué de50 % ses subventions pour les transportspublics. Dans ces conditions, commentconstruit-on un métro en rocade autour

de Paris pour répondre auxdéplacements de banlieue àbanlieue ? À Madrid, parexemple, il y a désormais plusde kilomètres de métro qu’àParis. Là-bas, les pouvoirspublics en construisent 5 kmpar an.Concrètement, dans un premiertemps, l’idée serait d’écrire unlivre blanc, qui deviendrait par

la suite le support d’un travail démocrati-que. En effet, il est nécessaire que les habi-tants soient sollicités sur ces propositionsde modifications institutionnelles. Danscette perspective, rappelons que laConférence constitue un lieu souple où iln’y a pas d’enjeux de pouvoirs. LaConférence est donc bien le lieu où peu-vent s’ébaucher ces projets, et accentuer laréflexion institutionnelle. C’est bien àl’échelle de l’agglomération qu’il faut travail-ler. Or, l’attitude politicienne de l’UMP quiinterdit à ses maires de participer à laConférence interroge sur le caractère

démocratique de l’initiative du PrésidentSarkozy. En effet, confier ces projets à unconseil interministériel serait une régressionincroyable. Avoir l’ambition d’un Haussmannest plus que souhaitable, mais dans cecadre, quel serait le rôle joué par les collec-tivités territoriales ?

Mais qu’attendre de l’État ?

Leur réponse c’est le PPP, le PartenariatPublic Privé. Or, l’aménagement du territoiredoit rester sous maîtrise publique. Le privéne doit pas s’occuper de la gestion dessols. D’autant plus que tout le monde recon-naît aujourd’hui que la richesse produite parl’Ile-de-France est essentielle pour le déve-loppement du pays. C’est pourquoi, il estnécessaire que les moyens de l’État soitmobilisés, ou que celui-ci recherche desfinancements, pourquoi pas à travers unemprunt international garanti par lui. Car il ya urgence. Pour revenir à la question destransports, d’après les études de la RATP,dans quinze ans le réseau sera totalementsaturé. Concernant le logement, devant laspéculation galopante, l’État pourrait mobili-ser gratuitement les terrains qui lui appar-tiennent. Mais, au-delà, nous avonsabsolument besoin de dispositifs qui impo-seraient des règles au marché, et qui per-mettraient une intervention publique plusefficace.

On le voit bien avec l’expérience de Vélib’, l’enjeu est également culturel,comment modifier l’étatd’esprit des Parisiens ?

Effectivement, avec la création de Vélib’, ona assisté à la prise de conscience de l’es-pace partagé. Mais cela correspond à denombreuses choses que vivent les gens. Onpeut avoir une identité forte pour sa com-mune et vivre à l’échelle de l’agglomération.Il n’y a qu’à voir la rue de Rivoli ou les Hallesun samedi après-midi ! C’est le grand ren-dez-vous de la jeunesse de Paris et de sabanlieue. En fait, Vélib’ a fait exploser média-tiquement cette réalité. Et, c’est sûr, il fautarrêter d’être chacun chez soi.

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Que vous inspirent lesdéclarations du PrésidentSarkozy ?

D’abord un étonnement !Le Président Sarkozy,lorsqu’il était président duConseil Général des Hautsde Seine, ni d’autres élusUMP comme M. Karoutchi,n’ont jamais montré leur

souci d’un partage, d’une solidarité àl’échelle de l’agglomération. Depuis desannées, la question de Paris et de ses ban-lieues n’était jamais abordée par les gouver-nements. Si l’État se dit qu’il y a aujourd’huiun enjeu national autour de Paris, je dis tantmieux. D’une certaine manière, c’est larelance d’un débat que l’équipe municipaleparisienne avait ouvert dès 2001 : nousavions eu en effet la volonté que Paris et lescollectivités territoriales d’Ile-de-France separlent enfin, posent desactes communs, afin de seretrouver, au final, autourd’une culture commune.Car, jusqu’alors, une mécon-naissance réciproque entreParis et ses banlieues était demise. Pour dépasser cettesituation, nous avons déve-loppé des partenariats, et misen place des réalisationsconcrètes. Et, surtout, un acte politiquecomme la création de la ConférenceMétropolitaine a permis, pour la premièrefois depuis mai 1968, de rassembler desdizaines d’élus du cœur de l’agglomération.62 collectivités dont 6 dirigées par l’UMPse retrouvent désormais de façon régulière.Il faut rappeler qu’il y a des banlieues quivont très bien, et d’autres non. Est-ce qu’ons’en occupe collectivement ? Car, pour allerde l’avant, ensemble, il est nécessaire demettre en place des mécanismes de répar-tition des richesses. Aujourd’hui, le fonds desolidarité de la Région Ile-de-France agit

Penser métropole

PARIS METROPOLE OUVERTE

Simon Ronai,directeur du bureau d’études Orgeco

« Il était temps que ce débat soit lancé surle plan politique à ce niveau-là. Cela fait 30ans qu’on en parle ! Et effectivement, cettequestion institutionnelle explique une partiedes difficultés de l’agglomération pari-sienne : une ville de Paris coupée de sabanlieue, qui elle-même est parcellisée. Sion laisse cette situation en l’état, on vaassister à un creusement des inégalités.Bien sûr, parler de « Grand Paris » fait peur,et il est maintenant nécessaire de discuterdu fond comme de la forme. Quelle est lameilleure réponse ? Plaquer sur Paris ce quiexiste en Province n’est peut-être pas lasolution. Mais pour l’instant, concernant lesorientations prochaines prises par l’État,c’est la grande incertitude. Il est nécessaireque la réflexion soit menée avec les élus.C’est vrai, depuis 2001, la ville de Paris a eu

l’intuition qu’il yavait un dysfonc-tionnement, et ellea engagé un travailavec les moyensqui étaient lessiens. La créationde la ConférenceMétropolitaine està saluer, même si la

réflexion menée en son sein doit être renfor-cée, sans tabous, notamment sur les inco-hérences des structures en place. Lasituation parisienne pose en effet la ques-tion des départements et des intercommu-nalités. En tout cas, la ville de Paris acompris que toutes ces réflexions étaientdans son intérêt. Il existe en effet un réeldécalage entre un système administratifd’un autre âge et le fonctionnement de lasociété d’aujourd’hui, et il est nécessaire defreiner davantage les inégalités de riches-ses sur un territoire, tout en développantune meilleure efficacité. Et évoquer unecommunauté urbaine au sujet de Paris, c’estposer le débat au niveau local, national, etmême mondial »

Daniel Breuiller,maire d’Arcueil

« En Ile-de-France, il y aeffectivement un problèmede gouvernance en parti-culier pour la zone dense.

Afin de trouver des solutions, je souscrispleinement à la Conférence Métropolitainecar cette structure permet de créer duconsensus entre les décideurs, sansrecréer une nouvelle échelle territoriale.

La ville de Paris n’avait pas attendu les déclarations présidentiellessur un « Grand Paris » pour réfléchir à ce sujet avec l’ensemble descollectivités de la région. Pierre Mansat, maire adjoint chargé desrelations avec les collectivités territoriales d’Ile-de-France, nous livreses réflexions critiques.

Pour autant, je ne suis pas forcément défa-vorable à l'idée d'une communauté urbaine.Ainsi, je regarde avec intérêt ce que réalisela communauté urbaine de Lyon. Mais, enIle-de-France, on en est très loin. C'estpourquoi, il est davantage nécessaire dansl'immédiat de consolider les espaces deconsensus comme la ConférenceMétropolitaine. Mais pour moi, avant lesquestions institutionnelles, la priorité despriorités se résume en une question : quelleest finalement notre capacité d'action ? Etnotamment quel partage des ressourcesfiscales ? J'ai en tête le Métrophérique.Comment obtenir ou générer des moyenspour sa réalisation ? Sa création améliore-rait l'attractivité économique des espacesconcernés, on pourrait donc penser à lamise en place de nouvelles participationsfinancières qui viendraient nourrir un fondsd'investissement. On pourrait ainsi imaginerun pourcentage sur toutes les ZAC crééessur le tracé ou à proximité de ce métro. Maisl'État doit aussi afficher les moyens de sonambition. Pour le Métrophérique, il faudrarassembler 6 milliards ! Aujourd'hui, ilexiste un décalage important entre l'ambi-tion affichée et la capacité d'action, notam-ment sur la question du financement et de lasolidarité entre les territoires. Que l'Étatmette cartes sur table la question desmoyens ».

il est nécessairede freiner davantage

les inégalités de richesses sur

un territoire

Le privé nedoit pas

s’occuper dela gestiondes sols.

Projet de rocade« Métrophérique »(carte RATP octobre 2005)

C’est en 1982 que leComité d’Entreprise de laCaisse d’Epargne de Parisachète La Clef, ancien cinémad’Art et Essai, pour en faireson centre culturel. Cetespace est un lieu d’exposi-

tions, de réunions et de débats, avec 2 salles de cinéma, divers ate-liers, et une grande salle de 150 m2.Le Comité d’Entreprise a opté pour une politique d’ouverture de La Clefvers d’autres publics, celui de Comités d’entreprise partenaires et denombreuses associations culturelles (cinéma, théâtre) ou sociales. Cetteouverture permet une solidarité inter Comités d’Entreprise et, au-delà,l'existence d’un lieu passionnant d’échanges et de débats entre les asso-ciations, le monde du travail et le grand public, indispensable aujourd’hui.

Le Centre Culturel a ainsi tout naturellement opéré le lien entre le CE,géré par un collectif syndical et l’environnement social et associatif. Ilaccueille de nombreuses associations et reçoit autour de films desdébats publics, rencontres expos etc. sur des thèmes portant sur lacritique sociale, le racisme, l’environnement – connecté au social –l’ouverture vers les cultures du sud, Asie, Amériques, Afrique. Et biensûr il organise des manifestations culturelles, des ateliers de musiqueet d’arts plastiques pour les salariés de la Caisse d’épargne.La Clef est devenu un espace décloisonné où s’expriment des com-munautés d’interrogations, de combat, des salariés, des créateurs etdes militants associatifs. C’est aujourd’hui comme outil social et cul-turel que La Clef affirme son identité.

21 rue de la Clef – 75005 Paris – 01 42 17 65 55 [email protected]

Centre Culturel La Clef

Vous avez sûrement déjà fréquenté le centre culturel La Clef, espaced’expression pour la culture noire à Paris, à travers le cinéma « Images d’ailleurs »,et lieu d’innombrables festivals ou projections débats co-organisés avecdes associations qu’il propose en permanence, se construisant ainsi uneidentité originale.

PARIS CRITIQUE

SAISIS DANS LES RUES DE PARIS