place et role du cpe dans l’aide aux …€¦ · l’ensemble de l’équipe pédagogique et...

IUFM DE BOURGOGNE

Concours de recrutement : Conseiller Principal d’Education

PLACE ET ROLE DU CPE DANS L’AIDE

AUX ELEVES DE 6ème

DUCAROUGE Céline Directrice de mémoire : Anne LAMBOROT-KRECINA Année 2005 N° de dossier : 04STA00014

1

REMERCIEMENTS

Je tiens tout d’abord à remercier Mme Catherine LANDI, ma tutrice, pour son accompagnement et ses conseils qui ont fait de cette année un réel temps de formation. Son professionnalisme et son enthousiasme pour son métier ont créé un climat plus que favorable à mon année de stage. Je remercie également Mme DESLOIRE, Principale du collège René Cassin et M. DIRY, Principal Adjoint, pour leur bienveillance et leur disponibilité. Ils ont participé grandement à mon intégration en m’impliquant, au quotidien, dans la vie de l’établissement. Je n’aurais pas pu réaliser ce projet sans l’investissement de M. ZUCCHIATTI, professeur principal de ma classe en responsabilité, de Mme DELAIR, professeur documentaliste, et de l’ensemble de l’équipe pédagogique et éducative du collège. J’ai, grâce à eux, connu la richesse d’un travail en partenariat. Enfin, je ne saurais oublier Mme Anne LAMBOROT-KRECINA, ma directrice de mémoire, pour son sens de l’écoute et le suivi effectué tout au long de la réalisation de ce mémoire.

2

SOMMAIRE INTRODUCTION p. 3 PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE L’ETABLISSEMENT p. 4 DEUXIEME PARTIE : MA CLASSE EN RESPONSABILITE

A. LES DOCUMENTS p. 6 1. Fiches d’orientation de CM2, dossiers scolaires et fiches de renseignements du secrétariat 2. Les évaluations de 6ème 3. Le premier relevé de notes

B. L’AVIS DES ADULTES p. 9

1. Les professeurs des écoles 2. L’équipe enseignante 3. Les parents

C. L’AVIS DES ELEVES p.12

1. Le questionnaire de la COP 2. Les dires des élèves

TROISIEME PARTIE : L’ACTION

A. L’INTEGRATION p. 15

1. L’accueil 2. Les jours suivants

B. LA COHESION DU GROUPE CLASSE p. 21

1. Le premier temps avec la classe 2. « Le débat silencieux »

C. METHODOLOGIE p. 25

1. Présentation à la classe et diagnostic 2. L’HVC suivante

D. LA MOTIVATION DES ELEVES : LE TRAVAIL SUR L’ANGOLA p.29

1. Déroulement des séances et partenariat entre adultes 2. L’impact sur les élèves

EVALUATION-CONCLUSION p. 34 BIBLIOGRAPHIE p. 35 LISTE DES ANNEXES p. 36

3

INTRODUCTION

Eduquer, comme l’écrit P. MEIRIEU, c’est « promouvoir l’humain et construire l’humanité » (Le choix d’éduquer). Selon lui, il existe un « cercle d’humains » et exclure un individu de l’accès à la connaissance, c’est l'écarter de ce cercle. Il faut travailler à la promotion de l’humain, sachant qu’il s’agit d’un idéal. Chercher « l’inaccessible étoile » chantée par J. BREL. L’Ecole se doit de permettre à tous les élèves d’avoir accès au savoir et de se construire dans un cadre scolaire favorisant leur bien-être. Force est de constater que la diversité des profils d’élèves complexifie la tâche des éducateurs en charge de leur suivi. Mais cette multiplicité donne également de l’intérêt à notre travail en le rendant riche et épanouissant. L’adaptation de chaque jeune au sein de son établissement scolaire est un facteur important pour son bien-être. Il s’agit d’une étape primordiale pour créer du lien et se connaître mutuellement. C’est un enjeu de forte ampleur car il conditionne en grande partie leur scolarité future. C’est, entre autres, pour cela que j’ai choisi de travailler plus particulièrement au soutien des plus jeunes élèves de mon établissement : les 6èmes. Quelles contributions le Conseiller Principal d’Education (CPE) peut-il apporter à l’aide à l’intégration des 6èmes et quelles initiatives, en fonction des besoins des élèves, peuvent permettre leur bien-être et donc leur réussite scolaire ? A la suite d’une présentation sommaire de l’établissement au sein duquel j’effectue mon stage et en fonction de l’analyse du contexte de ma classe en responsabilité, nous consacrerons un temps à l’intégration et à l’accueil des élèves de 6ème, puis nous verrons les différentes étapes de mon suivi de classe par diverses initiatives et interventions, au profit des élèves individuellement mais aussi du groupe-classe. En conclusion, nous évaluerons ce projet en cours, puisque l’année n’est pas achevée.

4

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE L’ETABLISSEMENT Le collège René Cassin se situe dans une ville d’environ 10 000 habitants, Paray-le-Monial (71), au sud-est de la région Bourgogne et au coeur du bocage charollais. Construit en 1958, sa capacité d’accueil est de 900 élèves et de 350 demi-pensionnaires. Tout d’abord prévu pour abriter une école primaire, il accueille finalement deux Collèges d’Enseignement Général jumeaux (l’un pour les garçons et l’autre pour les filles). Il fut ensuite transformé en Collège d’Enseignement Secondaire mixte. Bon nombre de parodiens continuent d’ailleurs de le surnommer « le C.E.S. » en référence à cette période. En 1984 commencent des travaux d’agrandissement et de rénovation qui dureront quatre ans. Il fut rebaptisé Collège René Cassin en 1987. Après une baisse constante des effectifs depuis 1994 et une amélioration de ceux-ci en 2003 (540 élèves), une nouvelle diminution fut constatée en 2004 (505 élèves). Cette évolution suit celle du district. Le recrutement des 6èmes a lieu dans différentes communes des alentours et dans Paray-le-Monial-même. Les élèves sont issus pour 46.90 % des catégories socioprofessionnelles défavorisées (contre une moyenne départementale de 48.80%). En ce qui concerne les tests d’entrée en 6ème, les résultats en français sont de 64% et de 62% en mathématiques. Les résultats au diplôme national du brevet sont très satisfaisants, dépassant très largement ceux du département (en 2004, 85.11% pour 75.24% de moyenne départementale). A la rentrée 2004, 79 adultes prennent en charge 505 élèves. L’équipe de direction se compose de la Principale, Mme Desloire, du Principal Adjoint, M. Diry et de l’intendante, Mme Véniat. 48 enseignants constituent l’équipe pédagogique. Les personnels d’entretien et de service sont au nombre de 13. L’équipe Vie Scolaire comprend une CPE, Mme Landi, une CPE stagiaire, deux surveillantes d’externat à temps plein, une assistante d’éducation à temps plein, une à mi-temps et un CES. Une emploi jeune, dont le contrat s’achève en février 2005, s’occupe du foyer socio-éducatif (FSE) et de l’aide aux devoirs. Le CDI est sous la responsabilité d’une professeur documentaliste, seule depuis le départ en février 2004 d’une emploi-jeune. Il y a également une secouriste-lingère à temps plein ainsi qu’une Conseillère d’Orientation Psychologue (COP) et une Assistante Sociale présentes toutes deux une demi-journée par semaine. René Cassin compte 22 divisions : 5 classes de 6ème, 7 de 5ème, 4 de 4ème,

5

5 de 3ème, 1 Unité Pédagogique d’Intégration (UPI). L’UPI s’est ouverte l’an dernier et comptait 7 élèves contre 10 cette année. Elle est encadrée par un professeur des écoles débutant et une auxiliaire vie scolaire (AVS). Cette classe permet un enrichissement de tous et pour tous, sur les plans relationnel et pédagogique. En ce qui concerne ses caractéristiques matérielles et techniques, René Cassin comprend une salle multimédia, une salle de loisirs, un local de santé et de soins, des aménagements pour l’accès des personnes handicapées, des équipements sportifs internes à l’établissement (le collège étant un des rares de Saône-et-Loire à posséder son propre stade). René Cassin est donc bien équipé tant sur le plan sportif qu’informatique et documentaire. Le FSE du collège, fondé en 1977, organise différentes activités, principalement entre 12h30 et 13h30 (par exemple : broderie, Italie, danse, BD, journal, jeux en réseau, jeux de société...). Il existe aussi un « espace loisir » qui comprend une salle de jeu avec des baby-foot, un laboratoire photo, une salle de détente et un coin lecture. Ce lieu est aussi utilisé pour l’aide aux devoirs. De nombreuses activités sportives sont mises en place par l’Association Sportive qui prépare les élèves volontaires à différentes compétitions, leur permettant de se perfectionner dans telle ou telle discipline sportive (basket-ball, football, hand-ball, volley-ball, escalade, athlétisme, badminton...). La participation des parents à la vie du collège est active. Deux associations sont représentées (l’Association des Parents Indépendants, API, et la Fédération des Conseils des Parents d’Elèves, FCPE). Dans l’ensemble, les élèves ne posent pas de gros problèmes de discipline ou de violence.

6

DEUXIEME PARTIE : MA CLASSE EN RESPONSABILITE

Instinctivement, je me suis toujours dirigée vers les élèves les plus en demande de temps et d’énergie. En effet, en tant que surveillante d’externat dans un collège sans CPE et avec des sections SEGPA, j’avais déjà pris conscience de ma volonté d’accompagner, de travailler pour et avec les élèves, et surtout ceux pour qui le fonctionnement et les règles collectives inhérentes au collège ne sont pas des évidences. Je me suis donc tout naturellement tournée cette année vers les 6èmes et les UPI, pour qui cet univers demande un temps d’adaptation et qui le manifestent par leur présence presque constante autour du bureau durant les récréations et la demi-pension. Le choix de ma classe en responsabilité s’est fait pour une question pratique. En effet, mon temps de présence au collège se limitant à deux jours (les lundis et mardis), ma tutrice et moi-même avons opté pour une classe de 6ème dont l’Heure Vie de Classe (HVC) se situe dans ce créneau. Une fois cette classe déterminée et l’information transmise au professeur principal, professeur d’EPS, je me suis intéressée au profil de ses élèves. Pour cela, j’ai effectué des recherches qui m’ont été très utiles pour le suivi des élèves et lors des conseils de classe. Plusieurs sources d’informations furent à ma disposition.

A. LES DOCUMENTS :

1. Fiches d’orientation de CM2, dossiers scolaires et fiches de renseignements du secrétariat :

La synthèse de ces différents documents m’a interpellée. En effet, cette classe m’est apparue très hétérogène, rassemblant des élèves requérant un soutien individualisé. A la rentrée, cette classe de 23 élèves, se compose de deux redoublants, deux orientations SEGPA préconisées par l’école primaire mais refusées pas les familles, de cinq élèves dyslexiques mais également de très bons élèves. De plus, le 15 novembre 2004 est arrivé un nouvel élève d’origine angolaise et passé, de par son âge, de la classe de CE2 à celle de 6ème. Les remarques des instituteurs au sujet de certains élèves sont parfois alarmantes (« élève moyenne qui pourrait faire mieux, mais ne semble pas toujours intéressée par l’école », « tout juste moyen », « élève distrait, dispersé, absolument pas intéressé par l’école, travail personnel inexistant »...). D’autres observations révèlent leur fragilité (« élève à encourager », « a besoin de temps pour s’exprimer », « enfant à surveiller, il peut être pris comme souffre douleur de ses camarades ») mais aussi leur motivation (« attention, motivation et régularité du travail fourni permettent d’aboutir à un ensemble de bons résultats », « un changement d’attitude positif a permis de rattraper les retards », « c’est un élève motivé pour progresser », « élève volontaire »). En ce qui concerne maintenant les dossiers scolaires et les fiches de renseignements, la pauvreté des informations parfois ou le manque de clarté m’ont amenée à me questionner sur certaines situations familiales complexes. J’ai réalisé que certains élèves, déjà dans le besoin en primaire, n’ont reçu aucun accompagnement ni proposition de bilans de leurs potentialités.

7

En fait, certains élèves ont déjà validé une étape de leur parcours scolaire mais non sans mal puisqu’ils ont accumulé des lacunes donnant lieu, dans le secondaire, à des difficultés scolaires et d’intégration, n’ayant pas été aidé à temps. Par contre, certains documents contenus dans un dossier ont attiré mon attention. En effet, comme le préconise le BO n° 6 du 7 février 2002 intitulé « Mise en œuvre d’un plan d’action pour les enfants atteints d’un trouble spécifique du langage oral ou écrit » (ANNEXE 1), il doit être permis « aux parents de ces enfants d’accéder, dans des délais raisonnables, à un diagnostic précis assorti d’une prise en charge appropriée à chaque situation ». Pour l’un des élèves dyslexiques est donc joint au dossier scolaire le bilan de son orthophoniste ainsi que des conseils pédagogiques à l’intention des enseignants. Ce document étant fort intéressant, Mme la Principale l’a remis à chaque membre de l’équipe pédagogique et éducative dans les pochettes de prérentrée. (ANNEXE 2). Le panel est donc large : de l’élève en grande difficulté scolaire qui ne donne que peu de sens à sa présence au collège, au très bon élève, en passant par d’autres plus fragiles mais pleins de bonne volonté.

2. Les évaluations de 6ème :

« Les évaluations nationales des élèves à l’entrée en CE2, 6ème et en Seconde constituent des outils indispensables au repérage des acquis de tous les élèves et des difficultés de certains d’entre eux. Elles permettent aux enseignants de prendre la mesure de l’hétérogénéité des classes qui leur sont confiées et constituent une condition pour la mise en place de réponses adaptées aux besoins de chacun », peut-on lire dans la circulaire n° 2001-143 du 18-07-2001 (ANNEXE 3). Le suivi individuel de chaque élève peut également être éclairé par la mise en relation des résultats aux évaluations 6ème et les résultats obtenus en cours d’année dans des exercices similaires. L’analyse des résultats facilite le repérage des difficultés rencontrées par les élèves, et ce tant au niveau individuel que collectif. En effet, l’analyse de ceux-ci permet de réaliser un bilan pédagogique individualisé, de connaître davantage la population accueillie en 6ème, d’identifier les élèves en difficulté pour penser à un dispositif d’aide, de visualiser la composition des classes mais aussi d’informer les familles des performances de leurs enfants. Mais il est important de rappeler que « en aucun cas, il n’est question de classer les élèves (ou de situer les classes) les uns par rapport aux autres selon leurs performances, les objectifs du dispositif d’évaluation sont conçus au bénéfice direct des élèves » (ANNEXE 3). Les résultats nationaux et de circonscription restent des repères mais ne sont pas des normes puisqu’ils n’ont de sens qu’accompagnés de leurs commentaires pédagogiques. Concrètement, chaque année, des regroupements d’items, également appelés « champs », sont définis en français et en mathématiques. Ces regroupements correspondent à un ensemble d’activités proposées dans les exercices. Cette année, trois champs principaux ont été retenus en français (compréhension ; production de texte ; maîtrise des outils de la langue) et cinq en mathématiques (rechercher l’information, l’interpréter, la reformuler ; produire une réponse, la justifier ; analyser une situation, organiser une démarche ; appliquer directement, utiliser une connaissance ; appliquer une technique). En ce qui concerne les résultats du collège, les scores réussite sont inférieurs à ceux de l’année dernière (moins 4 points en français et moins 6 points en mathématiques). De plus, l’écart s’est accru entre les très bons élèves (> 80%) et les très moyens (< 30% de score réussite).

8

Venons en maintenant à ma classe de 6ème. Les résultats aux évaluations sont inférieurs à la moyenne des 6èmes du collège, mais il n’y a pas pour autant de plus mauvais élèves ou de moins bons qu’ailleurs. Les résultats restent moyens (56,4 % en français contre 64 % pour le collège et 58,1 % en mathématiques contre 62 % pour le collège). Douze élèves sur vingt-trois sont en dessous de la moyenne du collège en français (dont cinq < à 40 % de scores réussite) et quatorze élèves sont dans ce cas en mathématiques (dont six < 40 % de scores réussite). De très bons résultats compensant de très mauvais, nous en arrivons tout de même à ces moyennes. Encore une fois, cette analyse me permet de constater les besoins des élèves de cette classe très hétérogène.

3. Le premier relevé de notes :

Pour aller plus loin dans ma réflexion, j’ai également consulté leur premier relevé de notes. J’ai ainsi remarqué des situations d’élèves dans le besoin avec, pour certains d’entre eux, des résultats catastrophiques pour un début d’année de 6ème. En évoquant le sujet avec le professeur principal, il m’a expliqué qu’il avait fait les mêmes constats et qu’il comptait prendre rendez-vous avec les familles concernées si celles-ci ne se présentaient pas lors de la réunion parents-professeurs du mardi 9 novembre 2004. Compte tenu de l’urgence de la situation, pour un des élèves en particulier, un rendez-vous a tout de même été fixé plus rapidement. En présence de Madame la Principale, de Monsieur le Principal Adjoint, du professeur principal, de ma tutrice et de moi-même, nous avons rencontré la famille. Cette prise de contact rapide fut importante puisque, au-delà d’une situation familiale complexe à éclaircir, nous nous sommes aperçus qu’aucun bilan n’avait été proposé pour cet élève durant sa scolarité en primaire. Grâce à cet entretien et avec l’accord de ses responsables, l’élève a rencontré la COP pour évaluer ses potentialités. Ceci n’est qu’un exemple, bien entendu, de l’intérêt de cette étude précise du premier relevé de notes. Sans révéler le niveau exact des élèves, puisqu’il ne comporte que peu de notes, il m’a permis de détecter certaines situations d’élèves dans le besoin et d’agir au plus vite en leur faveur. Détecter, consulter les professeurs, alerter l’équipe de direction et agir avec les familles sont des compétences professionnelles et des savoirs-faire que j’ai acquis et que je pourrai donc réemployer dans ma pratique future, et ce même dans le cas d’élèves n’ayant eu ni absences injustifiées ni punitions particulières.

9

B. L’AVIS DES ADULTES :

1. Les professeurs des écoles : Les premiers enseignants aptes à nous renseigner sur ces élèves sont, bien entendu, leurs professeurs des écoles de primaire. Outre les dossiers évoqués précédemment, qu’ils ont remplis, des réunions de secteur sont organisées pour développer les liens existants. Une collaboration renforcée entre primaire et secondaire permet de préparer la rentrée, de constituer les classes, d’établir un diagnostic précoce et de favoriser une meilleure continuité pédagogique et éducative entre les classes de CM2 et de 6ème. Un grand nombre de difficultés des élèves ont été détectées au primaire. Il faut donc anticiper, travailler en amont et créer du lien pour mieux connaître nos actuels élèves de 6èmes. Le second objectif de ces rencontres est de faire évoluer positivement les représentations réciproques, comparer les attentes de chacun, les pratiques pédagogiques et les compétences attendues. C’est dans cette optique que les instituteurs vont venir assister à une heure de cours au collège, avec une classe de 6ème. Madame la Principale a également émis le souhait que les professeurs du collège aient accès, de la même manière, à une heure de présence dans une école primaire. Le passage de CM2 en 6ème pouvant générer des difficultés pour les élèves, la continuité des méthodes et le suivi des difficultés apparaissent comme des nécessités et bénéfiques à tous : enseignants, élèves et parents. Cette réunion de secteur a eu lieu le 22 novembre 2004 au collège, en présence de l’Inspecteur primaire, du Conseiller Pédagogique de circonscription, de l’animateur nouvelles technologies, de Madame la Principale, de Monsieur le Principal Adjoint, de dix instituteurs des différentes écoles primaires du secteur, de onze professeurs de 6ème du collège et de moi-même. Entre autres objectifs, cette rencontre avait celui des cas d’élèves que nous voulions évoquer, des évaluations 6ème et de la prévision d’effectif pour la rentrée 2005. L’équipe du collège voulait donc profiter de ce moment pour avoir de plus amples informations sur les fragilités de certains élèves. En effet, les professeurs de français notent des lacunes générales dans la maîtrise des outils de la langue (orthographe, grammaire, conjugaison) et de difficultés dès qu’il s’agit de passer à l’écrit, de produire un texte. Selon eux, un 6ème sur deux rencontrerait ce type de difficultés. En revanche, la compréhension de texte ne pose, globalement, pas de problème. Les professeurs de mathématiques, quant à eux, notent un niveau satisfaisant, des techniques, de bonnes connaissances, mais les mêmes difficultés en français lorsqu’il s’agit de rédiger. Le cas de deux élèves de ma classe en responsabilité a été évoqué, dont un dyslexique. En tant que CPE, l’objectif était, pour moi, de connaître davantage le passé scolaire de ces élèves pour lesquels j’aurai à mettre en place un suivi individualisé. Hélas, aucune information complémentaire n’a pu nous être donnée à leur sujet parce que les professeurs des écoles concernées étaient nouvelles dans leur école depuis la rentrée 2004. De ce fait, elles découvraient la liste des élèves ayant fréquenté leur école durant l’année scolaire précédente… La transmission aux différentes écoles primaires des résultats aux évaluations 6ème a donc été effectuée, mais peu de nouvelles données nous ont été communiquées, ce qui est d’ailleurs tout à fait regrettable, dans l’intérêt des élèves, pour permettre un accompagnement plus efficace.

10

2. L’équipe enseignante :

Après avoir pris connaissance des conclusions du conseil d’enseignement du 4 novembre 2004, je me suis rendu compte des similitudes entre les conclusions de l’équipe et les miennes. Les professeurs soulignent, en effet, la bonne volonté et le travail fournis par ces élèves mais relèvent les difficultés qui émergent déjà et donc leur fragilité. La motivation de cette classe, présente jusqu’à présent, risque de s’effriter avec l’arrivée des premiers devoirs notés et la hausse du niveau de difficultés des travaux demandés. Leur bilan n’est pas très optimiste quant à la suite de cette année... J’ai ensuite pris contact avec les enseignants. De vive voix, ils m’ont informée de leur inquiétude et de leur désarroi parfois face à cet ensemble très hétérogène. Selon un des professeurs, la classe n’aurait pas le niveau requis pour une 6ème et un certain mal-être ressortirait dans le cadre des heures de cours. Malgré toute sa bonne volonté pour adapter le contenu de ses cours aux différents niveaux des élèves, au nombre de quatre selon elle (en listant les exercices au tableau pour que chacun avance à son rythme par exemple), une de ses inquiétudes reste l’ennui des très bons élèves tout en submergeant les plus moyens. Cette hétérogénéité de niveau accroît, en effet, la difficulté de remédiation pour les enseignants. Certains élèves s’adaptent volontiers aux professeurs ainsi qu’à leur mode de fonctionnement, mais d’autres les interrogent davantage, remettant en question leur pratique professionnelle. Ces élèves ne posant pas de problème dans le temps purement vie scolaire, il était primordial pour moi d’avoir ce point de vue interne à la classe, pour avoir une vision plus globale des choses. J’ai donc été confortée dans l’idée qu’une aide à cette classe en demande serait judicieuse. Le recoupement de ces informations devait se faire avant le conseil de classe pour que celui-ci ne soit pas un révélateur, trop tardif à mon goût, de la situation réelle et risquée de certains des élèves de cette classe. D’ailleurs, lors du conseil de classe, les enseignants ont fait ressortir clairement les problèmes posés (ANNEXE 4). Outre l’inquiétude des enseignants, le professeur principal a fait remarquer que onze élèves sont en difficultés (leur moyenne étant entre 7,1 et 11,8) mais que cinq élèves ont un niveau plus que satisfaisant (de 14,2 à 17). D’autres remarques sont à noter dans l’optique de mon travail : un certain manque de sérieux parfois et des oublis de matériel. Une pratique collective est indispensable pour améliorer la situation scolaire de ces élèves. Se rencontrer pour réfléchir ensemble, s’interroger, est fondamental et ce à deux niveaux : premièrement, pour se soutenir devant une situation de classe complexe. En effet, comment les professeurs doivent-ils appréhender cette classe pour ne pas être dépassés par son hétérogénéité ? Comment, ensemble, pouvons-nous entraîner ces élèves dans une spirale de réussite ? Deuxièmement, pour rendre la réflexion précédente productive et efficace. La cohésion de l’équipe permet de surmonter les découragements ponctuels de chacun d’entre nous. Chaque membre de l’équipe éducative souhaite la réussite et le bien-être des élèves de cette classe. Une dynamique de progrès, avec et pour eux, est tout à fait envisageable et réalisable. La bonne volonté de tous, adultes et élèves, devrait être productive à plus ou moins long terme.

11

3. Les parents : Avec l’accord du professeur principal, j’ai pu assister, à ses côtés, aux entretiens de la réunion parents professeurs. Le but de cette réunion, au milieu du premier trimestre, est de faire un point global sur l’adaptation et le travail de chaque élève de 6ème ainsi que de remettre en mains propres aux parents les résultats des évaluations 6ème de leur enfant. Il ne s’agit pas d’entretiens approfondis (le rendez-vous étant limité à cinq minutes) mais d’une première prise de contact. C’est un moment-clé de la première année de collège. Les parents sont des partenaires, membres de la communauté éducative, disposant d’un autre regard sur l’enfant qui est l’élève que nous avons avec nous chaque jour. Il est important d’inciter les parents à s’exprimer, de les écouter et de leur montrer que nous sommes partenaires dans un même objectif : la réussite scolaire et le bien-être de leur enfant. Ces rencontres m’ont permis de prendre conscience de la demande et, parfois, du désarroi exprimés par certains parents envers l’Ecole, leur enfant étant mal dans sa peau, à la limite de la phobie scolaire ou requérant des méthodes pédagogiques adaptées dans le cas des élèves dyslexiques. J’ai pu aussi remarquer l’inquiétude des parents des meilleurs élèves de la classe par rapport à l’impact que pourrait avoir l’hétérogénéité et le niveau moyen de la classe en général sur la scolarité de leur enfant. Quand on est parent, la réussite individuelle de son enfant prend rapidement le pas sur les notions d’intégration et d’acceptation de la différence prônée par l’Ecole... Quoi qu’il en soit, le contact avec les familles, lors de la rentrée, lors de cette réunion parents professeurs et au quotidien, a permis l’identification des rôles de chacun, autant en ce qui me concerne que pour le professeur principal mal identifié comme référent dans un premier temps puisque professeur d’EPS... C’est hélas une des remarques que nous nous sommes faites suite au peu de parents se présentant devant nous, par rapport à ceux allant rencontrer le professeur de français par exemple... Toujours est-il que l’adhésion des parents est nécessaire, et même indispensable, à la motivation de l’enfant. Ils sont une des clés de sa réussite et un des moteurs de son apprentissage : à la fois soutien psychologique, aide scolaire et exemple. C’est en associant les parents, en les informant et les impliquant, que l’on peut réduire les discordances et ainsi permettre la confiance envers l’équipe en charge de leur enfant ce qui ne pourra qu’optimiser l’efficacité de notre action.

12

C. L’AVIS DES ELEVES :

1. Le questionnaire de la COP : La COP ayant accepté très gentiment de me faire une synthèse de son travail avec la classe, ce fut une de mes premières sources d’informations sur le ressenti des élèves, dans ces premières semaines de scolarité au collège (ANNEXE 5). Tout en respectant la confidentialité des dires des élèves, nous avons relevé, avec la COP, un certain nombre de petites choses caractéristiques des élèves de cette classe. Etant passée dans toutes les classes de 6ème, elle a pu me signaler les particularités de ma classe en responsabilité. Par exemple, douze élèves regrettent « un peu » leur école primaire, huit ont déjà redoublé (3 CE1, 2 CM2, 2 6ème, 1 maternelle) mais 2 élèves ont sauté leur CP. La taille du collège a tendance à les effrayer, mais ce nouvel univers leur apporte aussi d’autres opportunités comme le CDI, les clubs, le sport. Le rythme soutenu qui leur est imposé semble également être pour eux un élément perturbant (« changer de salle », « changer de professeur », « se dépêcher »…). Par contre, ils sont contents de leur classe de par la présence, au sein de celle-ci, de leurs copains. En ce qui concerne leur travail à la maison, un quart des élèves travaillent hors de leur chambre (cuisine ou salle) et un tiers des élèves mettent jusqu’à 1h30 pour faire leurs devoirs. Un autre point est important puisque le temps de trajet de huit d’entre eux est entre 30 minutes et une heure pour venir au collège. Les journées sont donc longues pour ces élèves. Les circuits des cars de ramassage scolaire ne sont pas toujours adaptés à l’âge des élèves et font que les premiers récupérés le matin sont souvent les derniers déposés le soir… Lors du conseil de classe, la COP a signalé à l’équipe pédagogique un fait l’interpellant : le coucher tardif des élèves (après 22 heures), alors que l’extinction des feux devrait avoir lieu plus tôt pour des collégiens de 6ème.

Les réponses données par les élèves mettent donc généralement en avant leur manque de repères au collège et leurs conditions de vie, pas toujours adaptées au bon déroulement de leur scolarité.

2. Les dires des élèves : Deux occasions m’ont été données de faire le point directement avec les élèves sur leur ressenti : la préparation du conseil de classe et une HVC en leur compagnie. Le professeur principal ayant préparé seul avec sa classe le conseil de classe, il m’a ensuite transmis les questionnaires remplis par les élèves (ANNEXE 6). Un certain mal-être ressort au travers de leurs réponses mais celui-ci est, en général, plus lié à leur situation personnelle qu’à leur intégration ou à la classe elle-même. En effet, certains élèves doutent de leur potentiel (« je ne suis pas assez intelligent », par exemple) et s’interrogent sur leur capacité à réussir. Encore une fois, le manque de confiance en eux, devant cet inconnu qu’est le collège et ses exigences, s’est révélé. Comme le définissent J.J.DETRAUX et P. BIOT, Diversité et handicap à l’école, « le besoin peut se concevoir comme un déséquilibre entre un état ressenti et un état jugé plus satisfaisant ». C’est bien ce « déséquilibre » que relatent les élèves, un mal-être. Mais ce qui les effraie en reste à l’état de constat d’une situation ressentie. C’est aussi pour cela que les adultes de l’équipe éducative doivent les soutenir pour identifier les difficultés réelles et trouver, avec les élèves, des solutions afin que ce ressenti négatif ne

13

devienne pas un état de fait. Les inquiétudes des adultes quant à la suite de l’année ne doivent pas trop transparaître pour ne pas enfermer les élèves dans cette situation. Les élèves sont en recherche de repères, d’où leurs doutes et leurs inquiétudes. Le second temps est ma rencontre avec la classe durant une HVC. Bien entendu, je m’étais présentée à toutes les classes lors de la rentrée, mais je souhaitais revenir dans cette classe pour leur signifier mon rôle de référente CPE auprès d’eux tout au long de cette année scolaire. Je suis donc intervenue, aux côtés du professeur principal, pour leur dire que je serai là, pour les accompagner, au quotidien et lors de leurs conseils de classe. Juste avant les vacances de la Toussaint, ce temps m’a permis de faire le point avec eux sur leur intégration au collège et leur ressenti. Par oral, leurs propos ont été positifs, voire plus que lors du questionnaire précédemment évoqué. Demi-pension, transports scolaires, relations avec les « grands » du collège, ambiance de classe et travail scolaire ont été abordés, sur leur demande. La parole fut assez libre. Pour le suivi individuel des élèves que je souhaitais mettre en place, cette étape de dialogue m’est apparue indispensable. En effet, c’est ainsi que le contact est établi et que la confiance peut commencer à émerger. A la fin de la séance, je leur ai repréciser que nous étions tous là pour les soutenir et que notre souhait commun était leur bien-être et leur réussite scolaire, mon objectif étant de favoriser leur confiance en l’équipe d’adultes autour d’eux. Sécuriser les élèves et libérer la parole évitent la frustration et permettent les conditions favorables à un travail scolaire de qualité. L’expression collective est un moyen d’évacuer les problèmes qui auraient tendance à s’ancrer en devenant de réelles difficultés.

L’Ecole est confrontée à une réalité complexe, il lui faut donc proposer un éventail de réponses tout aussi complexes et adéquates. L’éducation est un droit et mon travail veut aller dans le sens de l’égalité (comme le précise la Loi d’Orientation de 1989). Pour cela, je souhaite prendre en charge, de mon mieux, chaque élève de cette classe individuellement ou en petits groupes pour lutter contre l’inégalité d’accès au savoir qui les démotiverait. En 6ème, les apprentissages sont fondamentaux dès le début d’année et les constats précédents ont pour but de parvenir à dégager une analyse opérante des difficultés des élèves, pour les aider à sortir d’une situation culpabilisante et frustrante parfois. Alors que tous sont assis devant le même tableau noir et suivent le même programme, il existe réellement une fracture entre ceux qui possèdent les « codes scolaires » et ceux qui ne les ont pas encore acquis. Mais une conviction m’anime : les choses peuvent changer. Il faut vouloir ce changement et ce autant de la part des adultes que des élèves, acteurs de leurs apprentissages. Le recoupement de l’ensemble de ces informations (documentaires, des adultes et des élèves), nécessaire au CPE pour individualiser les réponses aux besoins de chaque élève, a permis, je le crois, de créer une dynamique, une cohésion autour de ce groupe classe ainsi qu’une sensibilisation à leurs difficultés. Ma volonté de travailler avec et pour les élèves a aussi pour objectif de montrer aux enseignants qu’ils ne sont pas seuls. Certains viennent d’ailleurs me voir spontanément pour évoquer le cas de tel ou tel élève de cette classe de 6ème. De plus, un discours plus cohérent des adultes permet aux élèves de se sentir plus pris en considération et de ce fait valorisés. Mes préoccupations centrales sont la prise en compte des caractéristiques individuelles des élèves, de leurs intérêts, leurs acquis, leurs capacités et de

14

suivre régulièrement leur progrès ou, du moins, leur évolution. Mieux connaître les élèves m’a permis d’agir au plus près de leurs besoins. J’ai donc dépassé le simple constat en mettant en place des stratégies visant une meilleure réussite de ces élèves, dans une démarche positive de soutien et d’accompagnement. Des élèves en souffrance parfois, des parents demandeurs, des enseignants faisant face chacun de leur côté mais plein de bonne volonté : voici donc la conclusion de mon analyse. Cela m’a conforté dans l’idée que la diversité des profils d’élèves dans cette classe nécessite un soutien, une pédagogie adaptée et différenciée, une aide personnalisée. J’ai donc travaillé par la suite dans ce sens, pour davantage d’individualisation et de remédiation.

15

TROISIEME PARTIE : L’ACTION

A. L’INTEGRATION : Un élève entrant en 6ème est confronté au passage d’un milieu familier à un monde nouveau. Pour beaucoup, il s’agit d’une rupture. Aux changements de repères s’ajoutent des modifications en terme de travail scolaire. Pour que ces nouveaux élèves se sentent bien dans l’établissement, il est important qu’ils soient bien accueillis. En effet, leur intégration conditionne bien d’autres enjeux. La réussite scolaire tout d’abord parce qu’un élève intégré peut se placer dans les meilleures conditions pour apprendre. Facteur d’éducation à la citoyenneté ensuite puisque l’intégration permet la socialisation et donc le vivre ensemble prôné par l’Ecole. Enfin, l’intégration favorise l’épanouissement personnel de chaque élève de par leur bien-être. La circulaire de 1982 légitime tout à fait l’action du CPE en ce domaine en précisant qu’un des objectifs de ce dernier est de « placer les adolescents dans les meilleurs conditions de vie individuelle et collective ».

1. L’Accueil :

L’accompagnement des élèves débute bien avant la rentrée. En effet, pour faciliter leur intégration au collège, le travail commence dès leur année de CM2. N’ayant, par la force des choses, pas assisté à cet accueil l’an dernier, j’ai tout de même pris connaissance du canevas de cette journée à laquelle je participerai activement cette année. Au mois de mai, sur deux jours, le collège accueille environ cent élèves de CM2. Chaque CM2 à un tuteur de 6ème, choisi par les professeurs principaux. Cet accompagnement rassure les CM2, leur donne des premiers repères et responsabilise les 6ème qui guident et sont ainsi acteurs de l’intégration de ceux qui seront à leur place l’année suivante. Il permet aussi aux CM2 de « connaître » un de leurs aînés, ce qui peut être sécurisant lors de la rentrée scolaire et créer de la solidarité entre « anciens » et « nouveaux ». Une réunion, animée par les CPE, réunissant tous les tuteurs a lieu pour leur expliquer leur rôle. Les CM2 seront répartis dans les différentes classes de 6ème. Les deux jours choisis sont ceux de la profession de foi, ce qui libère des places au sein des classes et des transports scolaires. L’effectif permet ainsi de respecter nos impératifs de sécurité. Lors de l’accueil, les deux CPE expliquent aux CM2 le déroulement de la journée, leur emploi du temps de ce jour, font une présentation rapide de l’établissement, puis les CM2 sont rejoints par leurs tuteurs et regagnent ensemble les salles de classe. Le premier contact avec les enseignants a lieu et l’emploi du temps normal de 6ème débute alors avec les CM2. Le second temps fort de la journée est le temps de midi. Les surveillants et les CPE sont alors mobilisés pour que ce moment soit le plus convivial possible ainsi que pour donner les premiers repères et conseils aux CM2 (se servir, se placer au self, ramener son plateau…). Après le repas, les élèves ont accès aux différents clubs, à l’association sportive et à l’espace loisir pour avoir une idée du panel des activités proposées au collège. L’après-midi se déroule selon l’emploi du temps normal des classes. Après la récréation de 15h30, les CM2 sont à nouveau réunis par les CPE pour un bilan, répondre aux questions et remettre le livret d’accueil qui leur permettra de se familiariser davantage avec le fonctionnement de l’établissement qu’ils fréquenteront à la rentrée suivante. Ce moment privilégié permet de faire ressortir les interrogations des élèves, d’évacuer leurs peurs et donc de dédramatiser leur future entrée au collège.

16

Cette sensibilisation à l’établissement et à son fonctionnement permet à ces petits de découvrir, d’avoir une première approche du lieu où leur scolarité va se poursuivre, lieu fort différent de leur environnement du primaire. En effet, les différences sont nombreuses en terme de contenus et de fonctionnement. La proximité avec l’instituteur laisse place à l’éloignement lié à la multiplicité des enseignants. L’élève prend le pas sur l’enfant, le rythme de travail s’accélère, le travail personnel se veut plus autonome, l’écrit prend le pas sur l’oral… C’est pour cela que les adultes de l’établissement doivent être disponibles pour faciliter ce passage nécessaire mais délicat vers l’autonomie. Savoir gérer ses déplacements, ses horaires variables d’un jour à l’autre, organiser son temps libre, construire son savoir et s’adapter à d’autres exigences : autant d’étapes à franchir pour grandir. Il faut donc accompagner ce changement, donner la main si nécessaire. Pour cela, tous les adultes de l’établissement ont leur part de responsabilité : les enseignants en expliquant les nouvelles méthodes de travail, le CPE et son équipe en accompagnant durant le temps hors cours, entre autres. Comme nous l’avons déjà signalé, le jeune collégien en difficulté scolaire est un élève qui a accumulé des lacunes en primaire et que l’on n’a pas su ou pu aider suffisamment. Au premier degré, les apprentissages sont fondamentaux, c’est pourquoi un élève débutant sa scolarité au collège avec des difficultés pourrait très vite se retrouver en décalage par rapport à ses camarades. Nous devons donc tous être vigilants, sensibles au moindre signe de difficultés rencontrées par les élèves. Il s’agit, avant tout, d’un travail en commun, dans un même objectif : le bien-être, facteur de réussite scolaire, de ces « petits ».

En ce qui concerne la rentrée elle-même, la classe de 6ème étant le moment « d’apprendre le collège », l’intégration est organisée avec la découverte du fonctionnement interne de l’établissement, comme lieu de vie et de savoir, et de ses personnels. En effet, comme le précise M.A. PRETCEILLE, (Quelle école pour quelle intégration ?) « L’enjeu de l’intégration se situe tout autant au niveau de celui qui cherche à s’intégrer qu’à celui de la société qui intègre […]. L’intégration est, trop souvent, présentée sous une forme unidimensionnelle […]. Elle relève, en réalité, d’un double mouvement, d’une double responsabilité et se définit comme un processus interactif. » Il existe une réelle politique d’accueil au collège René Cassin. De l’appel dans la cour de tous les 6èmes les uns après les autres, à la présentation de l’établissement, en passant par l’accueil des parents pour lesquels deux soirées sont organisées dès la rentrée. Après la présentation de l’équipe de direction, des CPE (réunion durant laquelle ma tutrice a pris la parole pour expliquer le fonctionnement de la Vie Scolaire, du carnet de correspondance et les modalités de retour des différents billets contenus dans ce dernier) et de l’établissement, les parents peuvent poser des questions et rejoignent ensuite les professeurs principaux des classes de 6ème. Il est primordial d’ouvrir l’établissement aux parents lors de temps forts comme celui de la rentrée scolaire. Cette politique réfléchie permet ouverture, politesse, convivialité et, bien entendu, conditions favorables au travail scolaire, en donnant aux élèves les moyens de travailler dans de bonnes conditions. Comme le précise la circulaire n° 2001-105 du 08-06-2001 intitulée « Préparation de la rentrée 2001 dans les collèges » ‘ANNEXE 7):

« Le passage de l’école élémentaire au collège est un moment clé qui doit être accompagné de façon à aider chaque élève à poursuivre sa scolarité dans les meilleures conditions […].Dès la première semaine, il conviendra

17

de donner aux élèves les repères indispensables à une bonne intégration. Il s’agira de leur faire comprendre les attentes du collège en terme de savoirs, de méthodes, de comportements, et de donner confiance aux plus fragiles en s’appuyant sur les éléments de continuité qui existent d’un degré d’enseignement à l’autre. […] L’accueil engage l’ensemble de la communauté éducative, naturellement au premier chef les personnels de direction et les enseignants (notamment les professeurs principaux et l’équipe pédagogique de chaque classe de 6ème) mais aussi les Conseillers Principaux d’Education, les Conseillers d’Orientation Psychologues, les surveillants, les personnels administratifs, techniques, ouvriers et de service, les personnels sociaux et de santé. L’accueil concerne en effet, au même titre que la pédagogie, la Vie Scolaire et la compréhension des différents espaces dans lesquels l’élève aura à se déplacer et à vivre ».

Cette organisation de l’accueil permet de créer un climat favorable aux études puisque tous deviennent partenaires en s’investissant dans une visée préventive de comportements inadaptés ou de mal-être de ces nouveaux collégiens. Les professeurs principaux ont un grand rôle à jouer dès le premier jour de l’année scolaire (présentation de l’équipe pédagogique et de tous les personnels de l’établissement, emploi du temps de la classe, règlement intérieur, carnet de correspondance, semaines A et B…). L’équipe de direction et les CPE se sont également présentés dans toutes les classes de 6ème. Ce premier contact avec les plus jeunes élèves du collège m’a d’ailleurs permis de me positionner en tant que CPE. En conclusion de cette partie, nous pouvons dire que l’accueil des CM2, puis des 6èmes lors de la rentrée scolaire, permet aux élèves de dédramatiser, de dépasser leurs appréhensions en présentant les lieux et les personnels qui constituent leur nouvel environnement. Il s’agit d’une étape essentielle dans l’intégration puisque c’est une attitude de disponibilité partagée pleinement par l’ensemble des adultes formant la communauté éducative. De plus, il vise à donner aux élèves un sentiment de reconnaissance et à entrer dans une dynamique positive. « Pour un collectif d’élèves qui entrent dans un parcours scolaire, l’expérience de l’accueil est le premier message qui signifie la valeur reconnue à l’ensemble des élèves de l’établissement » (Faire de la classe un lieu de vie). Mais l’accueil se poursuit ensuite, au quotidien, car tout est loin d’être joué en deux jours, compte tenu de la quantité d’informations à retenir pour les élèves. L’accueil favorise le vivre ensemble mais il n’en n’est que le point de départ.

2. Les jours suivants :

Au quotidien, les collégiens, et les 6èmes tout particulièrement, sont demandeurs. Outre le « bonjour » et le sourire du matin, au fil des jours l’accueil se concrétise (au bureau, dans la cour, dans les couloirs, au self, au portail…). Grâce à ce suivi de classe, j’ai pris conscience du travail important que représente le suivi individualisé des élèves. Mais comment le CPE peut-il le faire convenablement pour 500 élèves ? Comment aider, soutenir, écouter et accompagner tous les élèves alors que, dans la pratique, une petite part de ceux-ci monopolise la plus grande partie de notre temps ? Ce point précis reste une de mes interrogations pour ma pratique professionnelle future. J’ai conscience des choix professionnels qu’il me faudra effectuer pour répondre à l’urgence des situations, mais, une fois ces choix réalisés, ne reste-t-il pas sur le côté des élèves moins « bruyants » mais recherchant de l’aide ? Le CPE agit-il pour répondre aux sollicitations des adultes (exclusions de cours, mal-être des enseignants, questionnement des parents...) ou pour celles des élèves ? La question reste posée pour moi, même si, bien entendu, il faudrait faire les deux. L’évidence et la théorie voudraient que les demandes, explicites ou non, des élèves soient notre priorité. Comment ne pas dériver peu à peu vers une pratique professionnelle qui chercherait davantage à répondre à ceux qui

18

formalise le mieux leurs demandes, c’est-à-dire les adultes ? Comment trouver le temps et les indices pour repérer les jeunes qui, tout en étant discrets, ressentent un certain mal-être ? Cette année m’aura permis de porter mon attention sur ces élèves-là, intimidés par cet univers nouveau qu’est le collège et ne s’affirmant pas par la révolte. J’ai eu l’occasion de prendre du temps pour eux, et j’espère me rappeler de cette expérience lorsque l’urgence prendra le pas sur le mal-être discret et non exprimé des élèves en difficulté. Je me souviendrai que le plaisir d’être avec les jeunes, de travailler avec et pour eux, est ma motivation première.

Voici donc quelques exemples concrets d’aides, de la plus anodine à la plus complexe, apportées aux élèves :

Aide à l’organisation : Dès la rentrée, une élève est apparue en demande

d’accompagnement. Ayant perdue sa clé de casier à plusieurs reprises, elle est revenue au bureau, embarrassée. Rapidement, j’ai constaté son manque d’organisation et lui ai demandé de rechercher, devant moi, dans son sac plastique, lui servant à la fois de cartable et de sac de sport. Sa clé a donc été naturellement retrouvée entre ses baskets et son agenda ! Sur mes conseils, elle a trouvé un petit porte monnaie où la ranger. Ceci n’est qu’un exemple d’accompagnement d’un élève de 6ème, mais il est révélateur des nombreuses demandes formulées au CPE, au quotidien. Toujours est-il que, grâce à cela, un contact a été établi entre nous. Toute sollicitation mérite réponse.

Aides à l’intégration : Quelques semaines après la rentrée, une maman a appelé, inquiète de

l’isolement de sa fille dans la classe qui se manifestait par un changement d’attitude à la maison. En effet, elle pleurait chaque soir en rentrant à la maison, était très fatiguée, accumulait les mauvaises notes et souffrait d’incontinence nocturne. La maman ayant téléphoné en fin de semaine, ma tutrice s’est occupée de cette affaire dans un premier temps en rapprochant la petite d’une camarade de sa classe. De retour la semaine suivante, j’ai pris le relais et fait un point avec les deux élèves pour savoir comment évoluaient les choses. J’ai également rappelé la maman pour avoir son point de vue et pour la tenir informée de notre action au sein du collège, pour sa fille. Elle semblait rassurée, apaisée même. Il faut savoir entendre le ressenti des familles par rapport aux transformations de leur enfant. Mais ses inquiétudes dépassant le cadre de la classe, je lui ai conseillée de prendre rendez-vous avec la COP, ce qu’elle souhaitait faire d’ailleurs, plus apte à aider la mère et la fille. Le relais a donc été trouvé et passé et c’était indispensable pour ne pas qu’un malaise s’installe. Le constat établi, la parole de la famille et de l’élève entendue, ma tutrice et moi-même avons, je le pense, permis la résolution de ce mal-être, en collaboration avec la COP.

L’élève ayant eu le plus besoin est C… . Etant arrivé courant novembre, il n’a pu bénéficier

de l’accueil formalisé des autres élèves. Originaire d’Angola, il a été scolarisé en 6ème en ce début d’année, dans un établissement d’une ville voisine jusqu’à son déménagement avec sa maman. Nous n’avons que peu d’informations sur sa situation personnelle, certainement très difficile à vivre, mais nous savons qu’il est passé de CE2 en 6ème de par son âge. Outre le fait de trouver des élèves pour le guider et l’accompagner les premiers jours, il a fallu lui expliquer son emploi du temps, le matériel nécessaire et cela à plusieurs reprises. Ce suivi étant quasiment quotidien, ma tutrice s’en est principalement occupée mais que de récréations passées à ses côtés pour lui redire qu’il lui fallait un cadenas pour son casier, qu’il n’avait pas à emmener toutes ses affaires de la semaine dans son cartable chaque jour et voir avec lui la salle où était montée sa classe… Profitant de la présence d’une Titulaire de Zone de Remplacement (TZR) rattachée au collège, Mme la Principale a proposé qu’elle s’occupe de C…. Mais cette

19

TZR a été appelée sur un autre établissement, et revoilà C… dans sa classe, perdu dans un savoir qui le dépasse.

Relais par rapport à l’assistante sociale : Après la sensibilisation, en HVC, aux différents

partenaires de l’établissement, des demandes des élèves ont été formulées pour la rencontrer. Je n’ai alors que permis la prise de rendez-vous, mais ce qui compte est la sollicitation des élèves, leur passage spontané au bureau et la réponse apportée.

Détection de mal-être : Le suivi des passages à l’infirmerie m’a aussi permis de déceler le

mal-être d’un des élèves. En effet, J…, dyslexique et anxieux s’est rendu environ une fois par semaine, et souvent le même jour à la même heure, à l’infirmerie (dix fois sur la période du 14 septembre au 19 novembre), se plaignant de maux de ventre subits et extrêmement douloureux. Sa maman nous a d’ailleurs confirmé lors de la réunion parents professeurs le mal-être de son fils. Mais au-delà de ça, elle nous a également exprimé son désarroi puisqu’elle avait peur d’être considérée comme une « mauvaise mère » en ne venant pas chercher J… lorsque cela se produisait et que le collège l’appelait pour venir le récupérer. Nous avons donc rassuré la maman et j’ai revu J… à plusieurs reprises. Il m’a expliqué sa peur de certains cours et de certains professeurs « parlant fort » selon lui. Sa peur de mal faire et d’être incompris le bloquait et l’appréhension était trop forte pour lui. Il se réfugiait donc à l’infirmerie. A force de revalorisations, les enseignants m’ayant informée de son attitude peureuse mais volontaire une fois le travail commencé, il a peu à peu repris confiance en lui. Le professeur principal et moi-même lui avons d’ailleurs précisé, devant la classe, lors du compte rendu du conseil de classe, sa volonté et ses efforts, ce qui l’a fait rougir et enfouir le visage entre ses mains. Toujours est-il que ses passages à l’infirmerie sont maintenant rares ou motivés. Encore une fois, un suivi de l’élève et une équipe éducative allant dans le même sens, a permis, je l’espère, de débloquer la situation de mal-être d’un élève plein de bonne volonté mais apeuré. L’avenir nous dira si mon optimisme est de rigueur. Toujours est-il que sa timidité diminue et que son sourire revient.

Voici donc quelques exemples concrets de suivi au quotidien et d’accueil au bureau d’élèves nous montrant, chacun à leur façon, leur mal-être et qui attendaient une réponse des adultes. Comme nous l’avons déjà évoqué, la circulaire de 1982 légitime mon action dans ce domaine de l’accueil et de l’intégration des élèves. J’ai ainsi pu aider les collégiens à trouver des premiers repères dans l’établissement. Ils ont besoin d’être guidés, accueillis, encadrés durant cette transition du primaire au secondaire. J’ai également pris conscience de la disponibilité nécessaire à cet accompagnement et de l’importance de la « porte ouverte » qui ne doit pas être parole vide de sens et de réalité. J’ai pu réaliser mes premiers entretiens d’aide. En étant attentive, en m’intéressant à chacun de ces élèves, j’ai développé mon sens de l’écoute et donc pris réellement cette classe en responsabilité. Il était important pour moi de montrer que le CPE n’est pas que celui qui sanctionne. J’ai compris la nécessité de détendre les élèves lorsqu’ils passent la porte du bureau, de prendre le temps du dialogue et de rompre quelques instants avec le rythme soutenu de la vie d’un CPE de collège, pour être une interlocutrice qui porte vraiment attention à eux. Je suis entrée dans une démarche d’accompagnement grâce à une écoute empathique et une attitude respectueuse de chacun. Les élèves sont en demande de disponibilité et de présence. Il faut savoir donner et redonner certaines informations, être le plus clair possible dans ses explications et mettre à l’aise ces élèves. Ce relationnel établi au fil du temps avec ma classe en responsabilité m’a apporté beaucoup : énergie, confiance en moi, sens de ma présence au collège. Etre à l’écoute, être au service des élèves ne m’est pas apparu comme une difficulté puisqu’en retour, j’ai ressenti leur confiance et leur

20

reconnaissance (et ce par des sourires, des « bonjour Madame », de la participation lors de mes interventions en HVC et des passages spontanés au bureau). Merci à eux ! J’ai donc été à l’origine d’actions quotidiennes favorisant l’intégration des élèves, en les recevant dès qu’ils en ressentaient le besoin ou bien sur mon initiative, pour que ce suivi régulier débouche sur un climat de confiance. Je crois avoir réalisé un travail de socialisation, d’écoute et de remédiation pour les élèves les plus en difficulté au sein de cette classe de 6ème. Peu à peu, la difficulté de certains élèves à s’adapter au « métier d’élève » (La Vie Scolaire) et l’aide quotidienne que le CPE leur apporte est devenue une évidence pour moi. J’ai essayé de ne négliger aucune situation où le dialogue pouvait être instauré, et ce tant avec les élèves qu’avec leur famille. Mais le CPE n’est pas seul dans ce domaine, la responsabilité collective doit être rappelée.

21

B. LA COHESION DU GROUPE CLASSE :

Hormis l’intégration des élèves à titre individuel ou des 6èmes en général, leur accompagnement passe par le suivi et la cohésion du groupe classe. C’est au sein de celui-ci que les élèves vont passer cette année scolaire. Leur bien-être dépend entre autres de l’entente au sein de la classe, de l’existence de règles de fonctionnement clairement explicitées et de partage de mêmes valeurs. Un manque de cohésion pourrait en effet se traduire par des conflits ou le rejet de l’un des élèves. Dans le groupe classe, chaque collégien se situe par rapport à l’enseignant mais aussi par rapport à ses pairs. Le besoin d’appartenir à un groupe de pairs reconnu est primordial à l’adolescence. Deux occasions principales m’ont été données de travailler sur l’ambiance de classe et la résolution de conflits.

1. Le premier temps avec la classe :

La première occasion fut le jour de ma présentation comme référente de la classe (HVC du mardi 19 octobre 2004, déjà évoquée dans la seconde partie). J’ai pu revenir avec eux sur leur sentiment d’intégration, les différentes fonctions des adultes de l’établissement, la signification des nombreux sigles utilisés couramment (CPE, COP, CDI, HVC, AS…) mais aussi deux autres points à la demande du professeur principal. Celui-ci avait sensibilisé ses élèves à la fonction de délégué de classe avant les élections de ceux-ci, mais souhaitait que je fasse un rappel car il avait le sentiment que les délégués élus se comportaient comme « chefs de classe ». Ainsi, la formation des délégués appartenant à mes missions, j’ai repris avec les élèves quelques notions-clés et le canevas des interventions que j’avais effectuées, seule ou avec ma tutrice, lorsque nous étions intervenues, sur demande des professeurs, pour sensibiliser les élèves avant les élections des délégués. J’ai donc pu faire ressortir (en abordant les notions de délégués de classe, d’élection, de conseil de classe, de bulletin secret, de vote, de suffrage, de premier et second tour, de conseil d’administration…) des représentations erronées des élèves sur le concept de représentation et de délégués. Un des deux délégués se sentait confié une mission qui lui conférait des droits ou plutôt des pouvoirs par rapport aux autres élèves. Il a donc fallu lui rappeler qu’il reste un élève, au même rang que les autres de sa classe et qu’il ne devait pas avoir un discours moralisateur et des airs supérieurs. Les délégués de classe portent la parole de leur classe, informent leurs camarades et n’imposent pas leurs opinions aux autres élèves. De plus, je leur ai rappelé qu’ils sont deux délégués et que l’un ne doit pas parler au nom de l’autre. La classe les a élus, leur a fait confiance pour les représenter et retranscrire au plus juste leurs opinions. Je leur ai également rappelé que les délégués favorisent le bien-être de tous les élèves en recueillant les attentes de leurs camarades et en participant ainsi à l’élaboration de projets de changements de leur cadre de vie commun. J’ai illustré mon propos par une action née des sollicitations des délégués de classe de l’an dernier : l’installation, dans la cour de récréation, de tables de tennis de table. La représentation par les délégués de classe est une instance intégrative qui contribue au bon fonctionnement de l’établissement et cela parce qu’ils sont des partenaires et des relais de l’ensemble des élèves du collège. Les élèves non élus sont entendus par ce biais. Bien sûr, être délégué de classe est une responsabilité mais il faut qu’ils soient formés pour être efficaces et justes dans leurs actions. L’intégration des élèves de 6ème passe par la réussite scolaire, l’épanouissement personnel, mais aussi par l’éducation à la citoyenneté qui leur permet d’être entendus et responsabilisés dans leur rôle de délégué de classe ou d’élèves non élus mais appartenant à un ensemble dont chacun est responsable. Il s’agit d’un apprentissage, d’une

22

mise en pratique de ce qu’ils seront adultes par rapport à autrui et au monde auquel ils appartiennent. Dans l’exercice de mes fonctions, j’ai donc été amenée à réaliser des rappels individuels et collectifs pour faire prendre conscience à ces élèves de la nécessité du respect d’un certain nombre de règles de vie, et ce dans l’optique de leur construction personnelle. Le délégué de classe comme relais, important certes, mais non pas supérieur, a donc été le premier sujet abordé suite à une requête judicieuse du professeur principal. Le second point fut la possibilité offerte au collège d’accompagner les élèves en difficulté scolaire par l’aide aux devoirs. Le professeur principal m’a expliqué, en effet, que des moqueries avaient lieu envers les élèves allant à ce soutien et que d’autres élèves, de ce fait, n’osaient pas en faire la demande. J’ai donc repris cela avec la classe, en les écoutant et en cadrant certaines remarques désobligeantes. Cette mise au point sur ce genre de réflexions nous a permis de continuer sereinement la discussion. Je voulais qu’ils entendent que ce soutien est quelque chose de positif puisqu’il est proposé pour que les élèves améliorent leurs résultats et, de ce fait, leur bien-être au collège. C’est une preuve de maturité que de savoir solliciter une aide des adultes, une preuve de leur volonté de réussir et de progresser. Tous, dans cette classe, ont des points forts et des points faibles et les adultes sont là pour les aider. Cette intervention en HVC m’a permis de constater des moqueries et de réexpliquer l’importance du vivre-ensemble, dans une classe où les élèves cherchent à s’affirmer les uns par rapport aux autres, à se dominer ou, au contraire, à s’effacer le plus possible. L’Ecole prend en charge les différences et nous pouvons en faire une richesse pour tous en partageant nos connaissances, nos savoirs-faire et nos savoirs-être. Comprendre la différence enrichi. Tous les élèves ont eu la parole qu’il l’ait demandée ou que je leur ai donnée, je me suis attachée à cela. Le regard protecteur de l’adulte-médiateur qui répartit le temps de parole et est garant du respect et de l’écoute leur a permis de dire leur ressenti et leur opinion. Ce temps fut donc un temps d’intégration puisque j’ai pu sensibiliser cette classe de 6ème à l’acceptation de la différence en abordant leurs difficultés. Communiquer des valeurs de respect nécessaires à la vie collective était un de mes objectifs. Les élèves doivent apprendre à se connaître, à se faire accepter, à se respecter. Ceci facilitera l’entraide, l’expression, un climat de classe plus serein et leur permettre d’avoir envie de rentrer en classe et de s’investir dans leur travail scolaire. En tant que CPE, j’ai accordé de l’importance à ce temps d’échanges, en partenariat avec le professeur principal, pour leur intégration et leur bien-être présent et futur. Il me semblait important de le faire.

2. « Le débat silencieux » :

La seconde occasion importante fut un temps, pris seule avec la classe, durant lequel j’ai voulu connaître la représentation qu’ils avaient de leur groupe-classe et des moyens envisageables d’améliorer le climat de celle-ci. « Mettre la classe en projet, c’est proposer explicitement aux élèves de construire ensemble et pour l’année, la meilleure ambiance de classe possible. C’est à travers un idéal de groupe posé d’entrée de jeu et proposé aux adolescents que se fait le passage d’un collectif d’individus juxtaposés à un groupe-classe. Ainsi [ils] commencent à s’engager dans un travail du groupe sur lui-même qui va transformer peu à peu un rassemblement en groupe humain » (Faire de la classe un lieu de vie). Pour cela, j’ai profité d’une absence prévue d’un professeur pour avoir toute la classe. Je les avais d’ailleurs prévenus quelques jours à l’avance pour que nous nous retrouvions. Je souhaitais utiliser un outil que l’on nous avait présenté en formation : « le débat silencieux » (ANNEXE 8). J’ai adapté le modèle de l’exercice au contexte de la classe (6ème et dyslexiques) c’est-à-dire que j’ai modifié certaines consignes pour faciliter leur participation. Encore une fois, je voulais

23

que les élèves prennent conscience de ma volonté de les aider à être bien, ensemble, au collège, pour leur réussite scolaire. En arrivant devant la salle de cours, les trouvant dissipés, j’ai fait une première mise au point. Deux possibilités s’offraient à eux : être placés d’office pour avoir du calme ou leur laisser le choix sachant qu’au moindre débordement, je ferais des changements. Leur ayant indiqué cet impératif de silence, pour le bon déroulement de la séance, je les ai fait entrer en leur laissant la possibilité de s’installer selon leur gré. Nous avons ensuite pris une minute de silence pour se calmer, temps durant lequel j’ai inscrit au tableau le titre de la séance et quelques mots-clés. J’en avais d’ailleurs parlé auparavant avec ma tutrice qui m’avait conseillé ce moment de calme avant le début de mon intervention. Ils ont joué le jeu et nous avons donc pu commencer, les esprits détendus et disponibles. Ce n’est pas anodin pour eux, étant donné les remarques des professeurs sur leur attitude parfois désagréable en classe. Je leur ai expliqué que, comme nous avions constaté des moqueries dans leur classe, moqueries dont nous avions déjà parlées et dont j’avais encore été témoin la veille, je souhaitais faire un exercice, avec eux, pour voir comment résoudre ce souci. Plutôt que le terme d’ « exercice », j’ai opté pour celui de « jeu », plus attractif, pour ne pas les effrayer et rester dans cette ambiance conviviale et d’écoute (ANNEXE 9). Alors que je n’étais pas certaine d’avoir été claire dans l’énoncé des consignes, ils ont rapidement compris et ont eu de nombreuses idées. Ceci est un exemple de la capacité d’adaptation de cette classe à toutes sortes d’exercices. En ce qui concerne le temps de retranscription au tableau du contenu des papiers, certains élèves m’ont surpris en allant écrire au tableau. Il s’agit d’un exercice difficile pour des 6èmes, dyslexiques de surcroît pour certains, mais ils l’ont fait. Pour ceux qui ne le souhaitaient pas, quatre élèves sur la classe entière, je l’ai fait pour eux sans leur mettre de pression supplémentaire. Tous ont respecté ce choix d’aller écrire ou non au tableau. En effet, le contenu ne pouvait pas être source de moqueries puisque les papiers avaient été redistribués au hasard. L’exercice a donc pu se dérouler dans un climat serein et très agréable. Nous avons donc abouti à un tableau nous indiquant leur vision aujourd’hui et leur vision « idéale » de leur classe (ANNEXE 10). Ensuite, j’ai consacré quelques instants à leur ressenti pendant cet exercice qu’ils ont bien vécu selon leurs dires. Enfin, nous sommes passés à l’analyse c’est-à-dire que nous avons réfléchi, ensemble, à la manière de passer de la première colonne à la seconde. Ils ont eu des réflexions très pertinentes en m’expliquant que pour passer d’un point à un autre, ils leur fallait faire des efforts pour ôter peu à peu les problèmes posés dans la première colonne. Pour les élèves, une ambiance de classe sereine c’est se sentir bien, pouvoir s’exprimer, travailler dans de bonnes conditions et s’entendre avec ses camarades. Il s’agit donc d’un point d’appui maintenant, pour les aider. Le temps manquant, hélas, vers la fin de la séance, nous n’avons pu faire une analyse globale. Par contre, les remarques des élèves en entraînant d’autres, nous avons abordé un autre sujet leur tenant à cœur ce jour-là : un accrochage entre deux élèves d’autres classes, le matin même dans la cour de récréation. J’ai pris le temps d’écouter leur ressenti et de les rassurer en leur signifiant le travail effectué par les adultes pour leur sécurité. J’ai pu constater, encore une fois, qu’en partant d’un point de départ précis et en libérant l’expression des élèves, nous en étions arrivés à un autre thème, imprévu mais tout aussi éducatif. Le suivi d’une classe concerne non seulement la sphère pédagogique mais aussi la composante éducative, d’où la légitimité de mon action. J’ai donc réalisé le travail prévu, même abrégé vers la fin, et ils se sont exprimés sur un sujet leur tenant à cœur. Et ce, sans moqueries ni ricanements, dans un esprit de respect réciproque. « Un des enjeux forts des heures vie de classe est de donner la parole aux élèves pour les inviter à débattre et à dialoguer entre eux et avec les adultes de l’établissement » (Heures de Vie de Classe, concevoir et animer). L’expression collective est fondamentale et je ne voulais

24

en aucun cas réprimer leurs dires puisque cela aurait entraîné de la frustration pour ces élèves. J’ai d’ailleurs appris à ne plus appréhender leurs questions. J’espère leur avoir fait toucher du doigt une ambiance de classe agréable qu’ils souhaiteraient reproduire par la suite. Avant de les laisser partir, j’ai d’ailleurs insisté sur leur aptitude à passer une heure calme et sur le fait que je les remerciais et les félicitais pour leur attention pendant toute cette heure passée ensemble.

Ce temps avec la classe m’a permis de développer des compétences en terme de gestion de groupe. En effet, j’ai réparti le temps de parole, fait respecter des règles de communications et pris davantage conscience de l’importance du regard de l’adulte. Celui-ci permet de vérifier si les élèves comprennent, suivent ou s’ennuient, d’être attentif aux signes non verbaux. Regarder, c’est aussi soutenir, encourager et faire taire parfois, sans pour autant placer l’élève en question, au centre de l’intérêt et des moqueries de ces camarades. Il est important d’avoir un regard à la fois englobant et individualisant pour sécuriser et montrer toute l’attention portée à chacun des élèves. La fin de séance m’a également permis d’être dans une attitude d’écoute empathique puisque j’ai entendu le ressenti des élèves et leur inquiétude. Intervenir dans une classe n’est pas évident dans un premier temps mais j’ai approfondi mes compétences d’animation de groupes. En effet, mon expérience antérieure de surveillante d’externat ne m’ayant fait connaître que la salle d’étude, la transmission de savoirs au coeur d’une classe restait pour moi une inconnue un peu effrayante, je l’avoue. Avoir tous les regards centrés sur soi, voir des élèves en attente de ce que je peux leur apporter, est une impression étrange mais formatrice. J’ai pu, ainsi, me rendre mieux compte du travail des enseignants et de ce que cela demande en terme d’énergie et de concentration. Gérer une classe est un exercice difficile. Il est important pour moi d’avoir vécu cette expérience pour travailler efficacement ensuite avec les enseignants, en comprenant davantage ce qu’est leur métier. Peut-être faudrait-il que les professeurs expérimentent la vie du CPE pour que le travail en partenariat soit le fruit d’une compréhension réciproque ? L’aide aux élèves de 6ème en difficulté passe donc à la fois par un suivi individuel et un soutien à la cohésion du groupe classe. En effet, l’intégration des élèves et leur bien-être nécessite une reconnaissance de chacun et une réflexion de toute la classe sur la notion de différence et l’acceptation de celle-ci. Ainsi, chaque élève développe son sentiment d’appartenance étant concerné par le vivre-ensemble. La socialisation est fondamentale. Elle s’inscrit dans le champ de la Vie Scolaire en aidant à l’intégration dans l’établissement et dans la société, en formant des citoyens actifs. L’intégration est un processus, un cheminement vers l’acceptation de l’autre tel qu’il est et la reconnaissance personnelle d’appartenance à un groupe. « Elle est aventure, risque, découverte » (Diversité et handicap à l’école). Le respect des différences permet d’établir une culture commune, tant au niveau des élèves que des adultes. L’intégration favorise les relations sociales et une meilleure perception de soi. Initier à la rencontre d’autrui, avec ses particularités qui le rendent unique, est indispensable pour une ambiance de classe sereine et un travail productif. Le bien-être de ces 6èmes est un de mes objectifs pour leur réussite scolaire parce que « l’intégration est un processus qui vise au développement de la personne » (Diversité et handicap à l’école).

25

C. METHODOLOGIE : Suite au conseil de classe, il est apparu clairement que les élèves manquaient de méthodologie. C’est pourquoi, en parallèle à mon action en faveur de leur intégration et de la cohésion du groupe classe, j’ai souhaité réaliser un travail plus pédagogique d’aide à l’organisation et au travail personnel des élèves, et ce toujours dans l’optique de leur accompagnement. J’ai fait le choix d’axer mon travail sur les outils de l’élève de 6ème et les moyens en leur possession pour réussir plus que sur une aide de méthode d’apprentissage, En effet, celle-ci est réalisée par les professeurs eux-mêmes dans le cadre de leur cours et je ne suis pas formée pour cela. Il s’agit d’un travail ambitieux et délicat car, comme nous le verrons, l’élève doit se savoir sujet et objet de sa formation, ce qui signifie qu’il lui faut vouloir adopter une attitude de travail pour que cette action porte ses fruits. Il s’agit donc d’un projet avec et pour la classe, pour créer une relation propice à la réussite, provoquer une motivation en aidant chaque élève à trouver les outils les plus adaptés à son fonctionnement. J’avoue avoir eu de trop grandes ambitions pour ce travail, ambitions qui se sont réduites comme peau de chagrin au fil de mes interventions. Nous y reviendrons. Toujours est-il que les premiers constats réalisés soulignaient un manque des élèves en ce domaine. « Parler d’aide au travail personnel de l’élève, c’est supposer qu’à côté du travail réalisé dans le cadre scolaire de la classe, il y aurait une activité personnelle de l’élève qui échapperait au regard spontané du maître et requerrait de sa part une autre « pédagogie », d’autres démarches » (L’aide au travail personnel de l’élève). C’est cette « autre pédagogie » que ma deuxième année d’IUFM et ma place de CPE stagiaire me permettent de mettre en place. En effet, en ayant un regard extérieur à la classe, donc sans trop d’a priori sur les élèves quant à leurs résultats scolaires, je peux aider à « l’intériorisation du « métier d’élève » par lequel l’enfant ou l’adolescent entre dans le jeu propre de l’Ecole » (L’aide au travail personnel de l’élève). C’est un autre regard, une autre approche, en parallèle et en complémentarité des disciplines traditionnelles, dans le but de prêter attention à l’élève, à son cheminement, à ses difficultés. Bien évidemment, je ne conçois pas cette aide comme une simple répétition de « recettes » toutes faites et définies a priori. Il n’y a pas de solution type à apporter, ce serait ne pas tenir compte de la singularité de chaque élève. Ce n’est pas en imposant de « bonnes méthodes », une vérité qu’on aide les élèves à résoudre leurs difficultés. C’est pour cela que j‘ai souhaité leur donner la parole dans un premier temps pour ensuite les accompagner dans l’adaptation de leurs propres méthodes de travail pour trouver celles qui leur conviendraient le mieux. L’élève doit s’engager dans cette aventure du savoir, être acteur. Cela a nécessité de l’organisation de ma part, la prise de conscience des choix qui ponctue mon action et des recherches pour nourrir et orienter ma pratique. La réalisation de cette action est très dépendante de la notion de temps : temps à trouver dans l’emploi du temps des élèves déjà chargé, temps personnel pour préparer mes interventions et temps car ses effets ne seront manifestes qu’à long terme.

1. Présentation à la classe et diagnostic : Le premier moment de ce travail fut la présentation, lors d’une HVC consacrée au compte-rendu du conseil de classe avant les vacances de Noël, de mon action. Je leur ai expliqué que, suite au conseil de classe, l’ensemble de leurs professeurs et moi-même avions décidé de les aider. Mon apport personnel, pour eux, sera une aide méthodologique débutant après

26

les vacances de Noël. J’ai aussi insister sur notre objectif commun : leur réussite et leur bien-être.

Les élèves étant principalement préoccupés par leurs résultats scolaires et leur moyenne, je ne sais pas s’ils ont attaché beaucoup d’importance à mon intervention. Le professeur principal ayant débuté la séance par le compte-rendu, les élèves semblaient, selon les cas, satisfaits ou déçus, mais leur attention s’était dispersée. Quoi qu’il en soit, mon message voulait leur confirmer ma présence à leurs côtés et je pense qu’ils ont au moins intégré cela. Il ne me restait plus qu’à confirmer mes dires par des actes. Il m’a donc fallu établir un diagnostic, point de départ de toute action, déjà étayé par les diverses informations recueillies. Quels sont les élèves à aider ? Quels objectifs se fixer ? De quelle aide ont-ils besoin ? Pour répondre à ces questions, j’ai réalisé un questionnaire (ANNEXE 11). J’ai souhaité faire quelque chose de simple et d’attrayant (avec des images et des dessins), en laissant des espaces sur les feuilles pour ne pas effrayer, par trop de densité, les élèves dyslexiques. J’ai ensuite décidé de constituer cinq rubriques : « Mon emploi du temps », « mon cahier de textes », « mon cartable », « mon organisation à la maison » et un espace pour la libre expression des élèves c’est-à-dire un carré dans lequel j’ai demandé aux élèves de se dessiner en train de travailler à la maison. L’élève C… étant doué pour le dessin, c’est en pensant à lui que m’est venue l’idée de cette dernière rubrique. Je souhaitais le valoriser ainsi et ce fut d’ailleurs le cas à la vue de son expression de satisfaction suite à l’énoncé de la consigne de cette dernière page. J’ai donc adapté le contenu et les termes utilisés à l’âge des élèves, ce qui n’est pas si évident lorsqu’on passe à la réalisation concrète de ce genre de document. J’ai rempli avec eux ce questionnaire. Le professeur principal étant d’accord pour me laisser du temps durant l’HVC suivante, nous nous sommes retrouvés à présenter ensemble le document. J’ai dû leur préciser à plusieurs reprises que cela n’était pas une évaluation notée (ce qui les a grandement rassurés !), mais qu’il s’agissait d’un outil pour que je puisse les aider au mieux. L’accueil des élèves fut bon. Ils se sont prêtés assez volontiers à cet exercice sans trop de bavardages. Je leur avais d’ailleurs demandé le silence pendant qu’ils complétaient ce document, pour que chaque questionnaire soit personnel et pour ne pas qu’ils soient influencés par leur voisin de table. J’ai lu à haute voix toutes les rubriques et tous les items, au fur et à mesure et en les répétant plusieurs fois parfois. Cela dans le but de permettre aux élèves dyslexiques de déchiffrer plus rapidement et donc de ne pas être dans une situation de décalage par rapport au reste de la classe, ce décalage ayant pu les rendre anxieux et ne pas continuer l’exercice sereinement. Quant aux dessins de la dernière rubrique, ils ont été plus ou moins bien réalisés, en fonction de leur qualité de dessinateur mais ils se sont appliqués. Contrairement au début de l’année où j’appréhendais le fait d’être dans une salle de classe, par manque d’habitude sans doute, je me suis sentie très à l’aise et cela a certainement favorisé leur participation. Le document que j’avais élaboré leur est apparu compréhensible, quoi que peut-être trop simple en y réfléchissant après coup. Il aurait, en effet, pu être plus précis. J’en arrive tout de même aux mêmes conclusions que les enseignants sur les élèves à aider. J’ai donc ensuite analysé le questionnaire rempli par les élèves. Il ressort qu’il connaissent assez bien leur emploi du temps, que leur cahier de textes, par contre, est encore un outil difficile à manier et que l’organisation du cartable n’est pas une évidence pour un élève sur

27

deux environ. Par ailleurs, ce qui a retenu mon attention est leur manque de temps pour la réalisation de leurs devoirs à la maison (signalé par huit élèves). J’ai ainsi pu constituer un groupe de neuf élèves à aider en priorité mais étant donné les besoins différents des élèves, j’ai souhaité aller en ordre croissant de difficultés en commençant par les outils de base de l’élève de 6ème c'est-à-dire l’emploi du temps, le cahier de textes, le carnet de correspondance, le cartable… Ainsi, j’ai abouti au constat d’une situation et à la constitution du groupe à aider en priorité.

2. L’HVC suivante : Afin d’organiser les séances suivantes, il m’a fallu régler quelques points plus matériels. A la suite de cette séance sur le questionnaire, nous avons discuté avec le professeur principal pour voir de quelle manière envisager la suite de cette action. Il m’a proposé de prendre mon groupe durant une HVC ce qui lui permettrait de travailler en groupe lui aussi, avec le restant de la classe. Il m’a fallu également trouver un lieu. J’ai opté, sur le conseil de ma tutrice, pour une petite salle se trouvant au CDI, celle-ci me permettant de travailler dans une autre configuration avec les élèves. Mais en en reparlant avec le professeur principal, quelques jours plus tard, il m’annonce son programme de travail en HVC et nous en sommes venus à la même conclusion : il fallait revenir sur notre accord précédent et donc modifier la constitution de mon groupe d’élèves. Voici donc une limite du travail à deux sur une même heure. Etant donné la gentillesse et la disponibilité de ce professeur, nous avons convenu d’une modification, pour lui comme pour moi, pour ne pénaliser ni son travail ni le mien : il a gardé avec lui les filles et j’ai donc pris avec moi les garçons de la classe. Mon groupe d’origine comprenant déjà beaucoup de garçons, cela ne me gênait pas à outre mesure. De plus, je me suis dit que cela ne pouvait qu’être enrichissant pour la classe car il leur faudrait faire preuve de solidarité. En effet, les recherches des filles aideraient toute la classe et le travail fait avec les garçons serait donné ensuite sous la forme d’une fiche récapitulative. Comme convenu, un peu à la dernière minute, mais il faut savoir s’adapter lorsque l’on travaille en équipe, j’ai pris avec moi les garçons de la classe dans la petite salle du CDI. Les tables étant disposées en rond, nous avons pu dialoguer librement en se voyant les uns les autres. J’ai ainsi pu constater la part non négligeable du placement des élèves pour le bon déroulement d’une activité. Cette séance ne se voulait pas magistrale. J’ai aussi souhaité que les élèves recopient, chacun à leur tour, ce que je notais au tableau. Je voulais les entendre et garder une trace écrite de la séance. Ils se sont donc responsabilisés en se passant le relais quand bon leur semblait et tout cela s’est déroulé sans interrompre la séance. J’ai été surprise et satisfaite des élèves les plus en difficulté par rapport à l’écrit qui ont pris leur tour de la manière la plus naturelle qui soit ! J’ai donc voulu cette heure comme un moment de réflexion, de partage de connaissances et de pratiques, entre les élèves garçons et pour les filles ensuite. Notre objectif était de trouver des conseils à donner aux élèves de la classe pour utiliser le plus judicieusement possible leurs outils de 6ème (ANNEXES 12, 13, 14, 15 et 16). Le plan prévu a été suivi mais j’ai juste abordé le « tableau du matériel à apporter» en leur faisant dire, par oral, le matériel nécessaire pour chaque cours. Chacun a pu évoquer sa manière de préparer son cartable. Tous les élèves, même les plus timides ont participé et leur enthousiasme me fait dire qu’ils me font de plus en

28

plus confiance. Ils ont, en général, de bonnes bases en ce qui concerne leur fonctionnement à la maison et leur organisation. Il leur reste, comme je le leur ai dit, à mettre en pratique consciencieusement ce qu’ils savent devoir faire pour ne plus oublier leurs affaires et faire preuve d’organisation.

J’ai pu développer des compétences organisationnelles avec l’élaboration de mon aide méthodologique. En effet, je ne pouvais pas décevoir les élèves ni les espoirs de progrès que je leur ai communiqués. De par la préparation personnelle des séquences, l’élaboration du questionnaire et son analyse, j’ai été amenée à prévoir des heures entières d’intervention. Je sais maintenant que la quantité peut nuire à la qualité. Vouloir trop faire avec les élèves noie l’essentiel, mais les 6èmes eux-mêmes m’ont permis, au fil de mes interventions, de recentrer sur l’important en mettant de côté d’autres sujets (comme le tableau du matériel à apporter, par exemple). J’ai eu l’occasion de réfléchir sur la distinction faite, trop souvent hélas, entre le pédagogique et l’éducatif. L’enseignant enseigne et le CPE règle les conflits : c’est un peu réducteur. Le CPE peut entrer en pédagogie, mon aide méthodologique m’a permis de le constater. Mais quelle est la reconnaissance des compétences du CPE en ce domaine (hormis sa présence au conseil de classe, son travail de gestion des absences et des retards) ? Les enseignants n’ont pas le monopole de la pédagogie, le CPE peut prendre part à la scolarité des élèves sous des formes diverses. Ayant constaté la nécessité de l’investissement personnel des élèves pour mettre à profit les conseils prodigués, j’ai davantage pris conscience de la signification de l’expression « élèves acteurs de leurs apprentissages ». J’ai donc réfléchi à ce sujet et évolué par rapport à mes objectifs de départ d’aide méthodologique comme solution. Loin d’être LA solution, cette aide m’est apparue nécessaire mais dépendante d’un autre facteur crucial : l’envie des élèves. Comment leur donner les moyens de s’investir, d’appliquer par eux-mêmes certaines méthodes ? Comment poursuivre mon accompagnement dans le but de leur permettre de développer leur autonomie et donc les responsabiliser par rapport à leur travail scolaire ? Souhaitant un impact de mon action à long terme pour ces élèves, comment créer le désir d’apprendre et peut-être une certaine étincelle dans leurs yeux? Je crois que si je leur permets de prendre goût au travail scolaire, leur présence au collège trouvera du sens et mon action leur aura réellement servie. C’est à cette étape de ma réflexion que le professeur principal m’a parlé d’un projet, en collaboration avec la documentaliste. Cette action, en cours de réalisation, trouve toute sa place au cœur de mon travail en lui donnant plus de sens et même un certain relief.

29

D. LA MOTIVATION DES ELEVES: LE TRAVAIL SUR L’ANGOLA : Suite à l’arrivée de C…, angolais d’origine, et à des réflexions entendues dans la classe à son égard, le professeur principal a souhaité réaliser un travail sur le pays natal de cet élève. Etant donné que l’emploi du temps des classes de 6ème prévoit une heure quinzaine au CDI, ce fut l’occasion de travailler en collaboration avec la documentaliste. Ayant été informée de cette initiative, j’ai souhaité prendre part à cette action. J’ai ainsi pu être force de propositions pour l’organisation et la mise en place de ce travail (pour le lieu d’exposition des panneaux ou l’aide à l’encadrement des élèves durant leurs recherches au CDI par exemple). L’objectif du professeur principal était de faire réaliser des affiches par les élèves, sur des thèmes différents concernant l’Angola, afin de mieux connaître ce pays et ouvrir des horizons aux élèves. Le travail de groupe permet aux adolescents de créer en équipe. Il éduque chacun à la vie de groupe. C’est bien dans cette optique que nous envisagions ce travail, pour l’intégration des élèves et pour développer la collaboration entre eux. Pour introduire peu à peu les enfants dans le monde qu’ils n’ont pas construit mais dont ils auront à assumer la responsabilité, comme le préconise H ARENDT, (La crise de la culture), ce genre d’initiatives y contribue pleinement. A première vue, j’avoue que cette idée ne m’est pas apparue très opportune et cela pour deux raisons. Je me demandais, tout d’abord, si cela n’allait pas accentuer encore plus le sentiment d’étrangeté de C… en illustrant sa différence. Mais, constatant l’entrain et l’intérêt des élèves, je me suis rendue compte qu’il s’agissait d’une réelle ouverture d’esprit pour eux. De plus, C…n’était pas au centre des recherches et des conversations. Certes, il était la cause première de ce travail mais, par la suite, il a travaillé au même titre que les autres, sans être sujet de curiosité ou de questionnement et en se détachant presque du sujet pourtant plein d’émotions pour lui. La seconde raison de mon hésitation était que l’Angola, terre pleine de richesses culturelles, est aussi un territoire de guerre et de souffrances. Le choix de ce sujet implique une présence forte des adultes. Les textes et les images trouvées sur Internet, par exemple, peuvent être effroyables. C’est pour cela qu’il faudra toute notre vigilance pour expliquer et permettre aux élèves d’effectuer des choix dans les documents trouvés. L’histoire de ce pays mérite d’être connue mais il ne faudra pas que leurs recherches aient un impact négatif en terme de ressenti pour toute la classe et, surtout, pour C… qui connaît les horreurs ayant lieu dans son pays d’origine. Mais, partant du principe que toute démarche de projet permet aux élèves de construire des outils pour réaliser des recherches, favorise leur habileté et leur permet de s’enrichir culturellement, j’ai souhaité participer à cette action qui m’a permis de travailler avec le professeur principal et la documentaliste. « Tout projet dans lequel l’élève se sentira impliqué à court, moyen et même à long terme pourra l’aider à se construire et à s’inscrire dans la vie collective. Surtout si des adultes l’accompagnent dans l’élaboration de ses projets en lui fournissant l’occasion de se confronter à leur solidarité, leurs repères, leurs valeurs, sans pour autant exiger de lui-même une maturité qui ne serait pas de son âge » (Construire des projets avec les élèves). Au-delà des connaissances et de l’enrichissement que ce travail apporte aux élèves, c’est la notion-même de motivation qui est en jeu. En effet, en leur redonnant l’envie de savoir, par ce travail différent, j’espère qu’un impact sur leur scolarité se fera ressentir.

30

« Tu me dis, j’oublie, Tu m’enseignes, je me souviens, Tu m’impliques, j’apprends. »

Aphorisme de B. FRANKLIN.

1. Déroulement des séances et partenariat entre adultes :

Après une HVC durant laquelle le professeur principal avec la moitié de la classe (puisque j’avais l’autre moitié pour mon aide méthodologique) a fait un premier point sur l’état des recherches des élèves, la documentaliste et moi-même nous sommes jointes au professeur principal pour les temps de recherche au CDI. Les élèves se sont répartis en groupe de trois, quatre ou cinq élèves, chaque groupe ayant choisi un thème, sur propositions de la documentaliste. Nous en sommes donc arrivés à cinq sujets : l’histoire récente des institutions, sports et culture, faune et flore, géographie physique, la capitale du pays et l’histoire de celui-ci. Ensuite, les élèves ont réalisé un travail de recherche (encyclopédies, atlas et Internet) le plus autonome possible au CDI. « Préparer les élèves à leur insertion dans le monde, c’est leur apprendre à travailler. Car travailler, c’est non seulement se livrer à une activité, mais c’est aussi établir des relations avec autrui, donc communiquer» (Construire des projets avec les élèves). L’espace documentaire est propice à la réflexion car il aide à « cerner un objet de recherche ou de débat et, par extension, à préciser sa pensée » (p.18, id). En effet, c’est un lieu d’échanges, de découvertes, un lieu vivant et serein. Il n’y a qu’à constater, pour illustrer cela, l’entrain des élèves pour se rendre au CDI. La file d’attente est souvent longue devant la salle d’étude pour y être inscrit ! C’est donc cet espace qui a été choisi pour réaliser notre travail avec la classe. De plus, les élèves ont eu accès à l’outil informatique. Bien que limité à un élève par groupe, étant donné le nombre de postes et les problèmes de connexion rencontrés, les élèves ont tout de même mis à profit ce temps de recherche documentaire en se perfectionnant dans l’utilisation de cet outil, qu’ils maîtrisent d’ailleurs, dans l’ensemble, assez bien. Cette initiative leur a permis d’obtenir des informations, de les comparer, d’aiguiser leur sens critique en optant pour telle ou telle information, d’analyser et donc de penser de façon transversale. L’élève du groupe qui effectue les recherches sur Internet note, afin d’éviter l’usage abusif des photocopies, et fait ainsi un usage collectif d’un outil essentiellement individuel. C’est un apprentissage de l’entraide et de l’effort. Bon nombre de 6èmes cherchent à éviter ce moment de recherche qui est difficile, ressenti comme une épreuve parfois, car requièrant concentration et méthode. Il ne s’agissait pas, pour nous, d’épargner aux élèves les obstacles que représente ce temps, nous avons fourni les outils et accompagné les élèves pour qu’ils s’enrichissent de méthodes et que leur envie de faire et leur plaisir d’apprendre s’accroissent. « C’est dans cet univers de sens en construction permanente qu’on peut proposer aux élèves un espace intermédiaire où la relation aux objets intellectuels peut se faire sans rivalité, sans frontière entre les disciplines.»(Construire des projets avec les élèves). Notre rôle était de donner des repères, d’aider à déchiffrer parfois sans pour autant faire à leur place. Nous avons donné aux élèves les moyens de parvenir à leurs fins. La polyvalence que requiert la recherche documentaire est nécessaire, pour les élèves, dans notre contexte actuel et c’est un des objectifs de notre travail.

31

L’espace documentaire « redonne une cohérence et une unité renforcées à l’enseignement, en créant des liens nouveaux entre les disciplines et l’expertise des uns et des autres. » (p. 19, id.). En effet, ce travail en collaboration avec le professeur principal et la documentaliste nous a permis de montrer aux élèves, une nouvelle fois, l’investissement des adultes à leurs côtés. Ils n’ont d’ailleurs pas hésité à nous solliciter tous les trois s’ils rencontraient des difficultés dans leurs recherches. De plus, cela leur a permis de concevoir le lien existant entre les adultes et, de ce fait, les différentes disciplines. Plus de cloisonnement mais un travail ensemble, en mettant à profit nos compétences respectives. J’espère que ce travail leur permettra de donner du sens à leur vision des choses et à leur savoir en créant des interactions entre le travail en classe, les champs disciplinaires et leurs propres aspirations. Le temps documentaire a permis cette ouverture d’esprit puisqu’il s’agit d’un temps différent de l’enseignement des disciplines plus traditionnelles. Il permet de rencontrer le savoir d’une manière plus ludique, plus vivante et de développer leur curiosité intellectuelle en les rendant acteurs. La finalité de ce travail n’est pas d’évaluer une fois de plus les lacunes accumulées ou de constater des situations d’échec. C’est un temps différent pour entrer dans une spirale de réussite, où les élèves échangent, travaillent ensemble dans un même objectif ce qui les valorisent et les entraînent à réaliser un travail de qualité. Ce travail est en cours mais je ne doute pas de la valeur de l’exposition finale. Ce travail m’a permis d’entrer dans une dynamique de projet avec le professeur principal et la documentaliste et donc de mieux connaître l’univers professionnel de cette dernière. « Les documentalistes sont des passeurs de savoirs, des producteurs d’informations, et notre société crée une quantité d’informations qui dépassent largement notre capacité de traitement » (Construire des projets avec les élèves). Les compétences de la documentaliste du collège René Cassin ne sont plus à démontrer et elle m’a montré qu’en expliquant la séance, un travail autonome des élèves est ensuite tout à fait possible dans le cadre riche du CDI. De plus, elle sait accompagner de manière souple et rigoureuse pour éviter toute anxiété de ces élèves au milieu de tant de sources d’informations.

2. L’impact sur les élèves :

Ce temps permet aux élèves en difficulté de trouver des domaines dans lesquels ils sont compétents et donc d’être valorisés en leur redonnant confiance en eux. J’ai ainsi pu remarquer que leur investissement dépend, entre autres, de deux facteurs : le regard du jeune sur lui-même et l’intérêt qui lui portent les adultes. « Etre accepté tel que l’on est vraiment, par delà les faux-semblants et les attitudes de façade, est ce qui permet de ne pas se crisper sur ses défenses : cela encourage à prendre le risque d’apprendre » (La motivation). En effet, apprendre est un risque pour certains élèves plus lents. Il s’agit d’un long chemin à parcourir, un chemin semé d’obstacles à franchir. La peur de l’échec est parfois si forte que l’élève n’ose plus se confronter aux apprentissages. D’où l’intérêt de ne pas dramatiser les fautes commises et de susciter des moments de réussites valorisantes. Dans tout apprentissage, les erreurs sont inévitables et formatrices mais si les réussites ne compensent pas les échecs dans les yeux de l’enfant et de son entourage, il ne prendra plus le risque d’apprendre. Deux exemples peuvent illustrer ce propos. Le cas de J…, dyslexique comme nous l’avons déjà dit. Il souhaitait être l’élève de son groupe effectuant les recherches sur Internet mais il n’osait puisqu’il « écrit mal » selon ses dires. L’ayant déjà vu écrire, je l’ai rassuré et encouragé à le faire en lui disant de prendre le temps nécessaire. En effet, J… a une écriture hésitante mais lisible lorsqu’il n’est pas précipité. Il s’est donc lancé dans ce travail en

32

s’appliquant compte tenu du fait que son groupe allait devoir le relire ensuite. Il s’est concentré et a pris de la vitesse dans son exercice de copie, exercice d’ailleurs très difficile pour lui. Il a récupéré des informations tout à fait intéressantes, a pu en faire part à son groupe et tout cela avec le sourire ! Le deuxième exemple est C… .Son professeur de français, comme nous l’avons déjà évoqué, m’avait fait savoir qu’il avait une grande aptitude pour le dessin (elle l’avait constaté lors d’un travail sur Le Petit Prince). J’ai donc souhaité mettre à profit ce talent. Son groupe travaillant sur « la faune et la flore », je lui ai proposé de dessiner, à partir de modèles trouvés sur Internet par J… et sur divers ouvrages, les animaux et les plantes. Nous avions donc alors nos deux élèves qui travaillaient ensemble et de manière complémentaire. Leur entrain et leur concentration étaient beaux à voir ! Il me semble que leur appréhension avait laissé place à leur fierté de bien faire leur travail. Il s’agit là de temps de réussite et donc de valorisation de leur image d’eux-mêmes. Transmettre la confiance que j’avais en eux, en leur trouvant des moyens de participer au travail du groupe leur a permis de s’investir et de trouver l’envie de bien faire. Dire à l’élève qu’il est capable et favoriser la réussite sont des facteurs de motivation. Mais la motivation, pour des élèves de 6ème, dépend également de la qualité des relations humaines. En effet, l’estime de l’entourage, le regard positif de l’adulte et la reconnaissance du travail effectué sont facteurs d’énergie et de disponibilité intellectuelle pour le jeune. Il est possible de générer ce désir d’apprendre en étant présent, à l’écoute, en favorisant le dialogue et en rendant, par notre dynamisme, le travail attrayant. Etre enthousiaste, laisser du temps à l’élève plus lent, prendre plaisir à expliquer et donc adhérer pleinement à ce que l’on fait sont des attitudes professionnelles indispensables à la motivation des élèves. Bien entendu, l’envie d’apprendre n’est pas une donnée immuable, elle varie en fonction de l’investissement des adultes mais aussi des aléas de la vie du jeune, il faut le savoir pour accompagner et être dans une réelle dynamique d’apprentissage. L’élève de 6ème est partagé entre l’envie de réussir et l’angoisse d’échouer. Il faut donc être vigilant, donner confiance, rassurer et reconnaître toutes les réussites, même les plus petites. C’est ce premier temps de valorisation qui va nous permettre d’élever notre niveau d’exigence en entraînant l’élève dans une spirale positive. « Les jeunes en difficulté ont donc besoin de rencontrer des adultes qui ont la capacité d’alliance, la capacité de réalisme, la capacité de confiance dans l’avenir. La fonction paternelle, qu’elle soit exercée par un homme ou par une femme, implique que l’enfant se sente accompagné de l’intérieur par une présence qui lui montre la non-peur de grandir, tout en reconnaissant qu’il est légitime d’avoir peur, d’être maladroit ou désorienté. Elle lui donne des modes d’emploi de la vie au travers de sa façon d’être, c’est l’aspect d’alliance. » (La motivation).

« Le travail autonome conduit l’élève à se situer face aux exigences de son travail et de sa formation, amené à prendre conscience de son besoin de découvertes et d’informations il doit trouver, critiquer et utiliser ; il se donne ainsi une technique d’auto-formation, facteur de son devenir »(Construire des projets avec les élèves). A ce travail individuel de remobilisation pour le travail scolaire en valorisant les atouts de chacun, s’ajoute la réalisation collective qui devrait être source de fierté pour ces élèves, un véritable aboutissement. Les élèves se sont investis, travaillent avec entrain ce qui encourage d’autant plus notre action à leurs côtés. J’espère que les deux objectifs de départ seront atteints, à savoir l’enrichissement culturel et la reconnaissance de leurs capacités individuelles. Jusqu’à présent, les élèves de cette classe ont, chacun, trouvé un moyen de s’exprimer et de montrer leurs potentialités par ce travail en collaboration.

33

« La reconnaissance adressée à l’enfant doit être inconditionnelle, non subordonnée à sa réussite » (La motivation). C’est ce que, le professeur principal, la documentaliste et moi-même, avons tâché de faire pour le bien-être présent et futur des élèves de cette classe. L’Ecole est marquée par une contradiction : inculquer à tous le même savoir tout en sélectionnant par des notes et des classements. Cette exposition permettra, je l’espère, aux élèves de sortir de cela, pour un temps, en leur procurant valorisation, motivation et meilleures chances de réussite par la suite.

34

EVALUATION – CONCLUSION

J’ai souhaité, par la mise en place de ce suivi, répondre à plusieurs objectifs. Pour les élèves tout d’abord, favoriser leur bien-être en développant l’entraide, l’écoute, la tolérance et la citoyenneté. La socialisation s’acquiert. Pour la communauté éducative ensuite, encourager le travail en équipe, en communiquant, pour une continuité et une cohérence éducative. Pour moi-même enfin, apprendre à gérer un groupe-classe, développer des compétences d’animation et de démarche de projet que je pourrai réinvestir dans d’autres contextes professionnels. Avoir un discours clair, être optimiste et dynamique sont pour moi des priorités. J’ai appris beaucoup techniquement, relationnellement et humainement. J’ai profité au maximum de cette année pour prendre le temps d’aller à la rencontre d’une classe et de ses élèves. C’est d’ailleurs grâce à ce contact que mes idées de départ ont évolué. La méthodologie a laissé la place à ce travail sur l’exposition. C’est d’abord pour les élèves que je travaille, c’est donc en fonction d’eux que j’ai adapté mes interventions et que j’ai ainsi pu m’investir dans différents champs d’action convergeant vers un même point : la motivation et l’envie comme facteurs de réussite. Apprendre vaut la peine. Les satisfactions successives des élèves génèrent du désir de savoir. Bien entendu, la motivation n’empêche pas l’existence de difficultés scolaires mais il s’agit d’un premier pallier à franchir pour construire sur des bases solides. Ces différentes techniques de remédiation m’ont permis de jouer pleinement mon rôle et d’avoir une place reconnue en matière d’intégration et de suivi de cette classe de 6ème. Redonner confiance aux élèves en eux-mêmes et en l’adulte est primordial. De part le dépistage de certaine difficultés, ma prise d’initiatives favorisant la coopération entre adultes, en utilisant les HVC comme des moments privilégiés d’écoute et de dialogue, j’ai pu prendre en charge individuellement les élèves dans l’optique d’un mieux-être et pour leur scolarité future. L’évaluation proprement dite de mes actions est difficile à établir au jour de la rédaction de ce mémoire compte tenu du temps restant dans cette année scolaire et du fait que je travaille sur des données subjectives (ambiance de classe, ressenti des élèves, communication…). Ma démarche se veut éducative c’est-à-dire que je souhaite qu’elle ait de l’impact sur le long terme, elle s’inscrit dans la durée. Le prochain conseil de classe et la préparation de celui-ci avec le groupe-classe, sera l’occasion d’un bilan avec les enseignants qui sont chargés des évaluations notées et avec les élèves qui donneront leur ressenti. L’avenir nous dira si mon optimisme présent est de rigueur. Quoi qu’il en soit, lors des premières séances de préparation à l’exposition sur l’Angola, un changement d’attitude de certains élèves est perceptible : de l’élève timide osant s’investir, prendre partie et donc qui s’insère dans le groupe, à celui, plus agité, mais utilisant son énergie pour le travail collectif, sans forcément s’en rendre compte d’ailleurs. Peu à peu, je crois que leur image d’eux-mêmes et des autres sur eux peut évoluer positivement. J’espère les avoir aidés dans leur scolarité et leur avoir donné envie de s’impliquer dans des projets en cours comme d’en d’autres, l’année scolaire n’est pas terminée et la liste des actions possibles n’est jamais exhaustive. Le CPE a sa place dans l’aide à l’intégration et le suivi quotidien des groupes-classes mais il ne doit pas être seul. C’est l’affaire de tous les membres de la communauté éducative qui doivent croire à une « miraculeuse conversion » au savoir que seul le sujet peut vouloir, comme l’a écrit P. MEIRIEU, qui aura eu, dans cet exposé, le premier et le dernier mot.

35

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX : M. ABDALLAH-PRETCEILLE, Quelle école pour quelle intégration ?, CNDP Hachette,

Paris, 1992.

B. BELMONT et A. VERILLON, Diversité et handicap à l’école, quelles pratiques

éducatives pour tous ?, INRP et CTNERHI, 2003.

C. DELANNOY, La motivation, CNDP, Hachette Education, 1997.

P. MEIRIEU, Le choix d’éduquer, ESF Editeur, Paris, 1999.

A. MOSER et D. MOISSONNIER, L’aide au travail personnel de l’élève, CNDP Hachette,

Paris, 1992.

X. PAPILLON et G. GROSSON, Heures de vie de classe, concevoir et animer, Chronique

Sociale, Lyon, 2001.

C. PHILIBERT et G. WIEL, Faire de la classe un lieu de vie, Chronique Sociale, Lyon,

2001.

C. PRADEL-PAVESI et M. REAL-DOUTE, Construire des projets avec les élèves, Hachette

Education, Paris, 1999.

C. VITALI, La Vie Scolaire, Hachette Education, Paris, 1997.

OUVRAGES PEDAGOGIQUES : Objectif collège, 6ème, Hachette Education, Paris, 1997.

Réussir ma 6ème, Nathan, Paris, 1997.

Energie 6, Editions Magnard, Paris, 1986.

TEXTES OFFICIELS : BO n° 6 du 7-02-2002, « Mise en œuvre d’un plan d’action pour les enfants atteints d’un

trouble spécifique du langage oral ou écrit ».

Loi d’orientation de 1989.

Circulaire n° 2001-143 du 18-07-2001, « Evaluations en CE2, en 6ème et en 2nde. Année 2001-

02 ».

Circulaire n° 2001-105 du 8-06-2001, « Préparation de la rentrée 2001 dans les collèges ».

36

LISTE DES ANNEXES

1. BO n°6 du 7-02-2002 : « Mise en œuvre d’un plan d’action pour les enfants atteints d’un trouble spécifique du langage oral ou écrit ».

2. Aménagements pédagogiques, dyslexie.

3. Circulaire du 18-07-2001 : « Evaluations en CE2, en sixième et en seconde.

Année 2001-2002 ».

4. Compte rendu du conseil de classe réalisé par les délégués parents.

5. Questionnaire de la COP.

6. Questionnaire des CPE pour préparer le conseil de classe.

7. Circulaire du 8-06-2001 : « Préparation de la rentrée 2001 dans les collèges ».

8. Consignes du « débat silencieux ».

9. Consignes et déroulement du « débat silencieux » adapté à cette classe de 6ème.

10. Tableau réalisé par la classe.

11. Questionnaire pour la méthodologie.

12. Plan de la séance de méthodologie.

13. Séance de méthodologie, exercice n° 1.

14. Séance de méthodologie, exercice n° 2.

15. Séance de méthodologie, « le tableau du matériel à apporter ». 16. Fiche de conseils méthodologiques réalisée avec les élèves.

37

Annexe 1

BO n° 6 du 7-02-2002

38

Annexe 2

AMENAGEMENTS PEDAGOGIQUES

DYSLEXIE Accès à la connaissance :

• Laisser plus de temps pour la lecture des consignes ou demander à un camarade de lire la consigne à haute voix.

• S’assurer que toutes les consignes écrites soient bien comprises avant la réalisation : la reformuler.

Restitution des connaissances :

• Privilégier le contrôle des connaissances à l’oral plutôt qu’à l’écrit. • Noter le fond plutôt que la forme. • Raccourcir la longueur des productions écrites (dictée, rédaction…). • Laisser plus de temps pour la transcription écrite, pour la relecture. • Favoriser les exercices à trous (grammaire, conjugaison, géographie…) pour limiter

le coût orthographique. Notation :

• Ne pas pénaliser pour l’orthographe dans un travail spécifique autre que la dictée (ex. en conjugaison ne prendre en compte que les terminaisons des verbes).

• Compter le nombre de fautes plutôt que d’enlever un point par faute, pour évaluer et encourager les progrès.

• Noter la qualité de la correction et faire une note moyenne entre la dictée et la correction.

Autres :

• Faire pratiquer le tutorat (un enfant de la classe sert de secrétaire, ou vérifie la prise de notes).

• Eviter la copie pour les dyslexiques des surface présentant un trouble visuo-attentionnel : utiliser les photocopies pour les matières d’éveil.

• Vérifier si les devoirs sont bien notés sur le cahier de textes. • Surligner les mots repère d’un texte. • Laisser exceptionnellement les tables de multiplication à disposition ou permettre

l’utilisation de la calculatrice. • Envisager l’aide de l’ordinateur (correcteur d’orthographe). • Réduire le niveau d’exigence dans l’apprentissage des langues étrangères à l’oral

(dyslexie phonologique) et à l’écrit (dyslexie phonologique et dyslexie de surface). • Possibilité d’un tiers temps pour les examens.

Conseils pédagogiques généraux :

• Encourager pour tous les efforts en lecture et en orthographe même si les progrès sont modestes pour le niveau scolaire.

• Travailler si possible en partenariat avec l’orthophoniste.

39

Annexe 3

Circulaire du 18-07-2001

40

Annexe 4

Compte rendu du conseil de classe de 6°…

Lundi 6 décembre 2004

Compte rendu réalisé par Mme… représentante des parents d’élèves. Par rapport aux résultats de l’ensemble des 6° du collège, la 6°… se situe en dessous. Il n’y a pas de mauvais élèves mais moins de très bons élèves que dans les autres classes. L’ensemble des élèves a des résultats moyens. M. …, en tant que professeur principal, nous a présenté la situation globale de la classe. Classe sympathique, travailleuse, qui fait preuve de bonne volonté. Le souci est de faire perdurer les efforts pendant les 2 trimestres à venir. Avec l’augmentation des difficultés les efforts vont-ils pouvoir continuer ? N’y aura-t-il pas des découragements ? En tant que professeur d’EPS : groupe très motivé. Tout le monde participe. Groupe un peu bruyant. Quelques uns interviennent à tord et à travers. Nette amélioration dans la qualité du travail par rapport au début d’année. Mme…, musique : Résultats convenables. Classe agréable. Tendance à la dissipation en fin de trimestre. M. …, technologie : Mise à niveau des élèves en informatique, un peu décevant. M. …, anglais, un groupe de 10 élèves : Résultats du premier trimestre inquiétants. Cinq élèves ont des difficultés de compréhension. Manque de sérieux et de rigueur pour une minorité. Manque de matériel, apprentissage moyen. Sur 10 élèves, seuls 2 réussissent vraiment. Mme …, allemand, un groupe de 14 élèves : Tous les élèves ont la moyenne. M. …, histoire-géographie : Bonne volonté, classe sympathique. 4 élèves ont des résultats solides et réguliers, 9 élèves sont en dessous de la moyenne dont 3 en grandes difficultés. Pas très optimiste : manque de méthode de travail et de rigueur. Mme …, français : Essaie d’encourager les élèves avec l’oral. 4 niveaux dans la classe. L’ambiance se dégrade. Difficultés de concentration, les élèves sont moins attentifs. Mme …, SVT : Enormes difficultés en français. L’écrit est catastrophique. Inquiète des résultats. Mme …, Arts Plastiques : Il y a quelques bavards. Mme …, mathématiques : Résultats tout à fait convenables. Leurs difficultés risquent de venir de la maîtrise du français. Il y a aussi des élèves en difficulté. Mme …, documentation : 12 élèves viennent régulièrement emprunter des livres.

41

Annexe 4 bis

Mmes DUCAROUGE et LANDI, CPE : Mme DUCAROUGE va être la référente de cette classe. Un certain nombre de passages à l’infirmerie. Aucune punition. Mme …, parent d’élève : Seuls deux questionnaires retournés, il est difficile de faire remonter les préoccupations des parents. Il est important d’informer la vie scolaire pour que toutes les difficultés soient traitées. Délégués élèves : Ambiance supportable, il y a des moqueries. Beaucoup d’élèves se sentent gênés par quelques uns.

42

Annexe 5

Questionnaire COP

43

Annexe 5 bis

Questionnaire COP (suite)

44

Annexe 6

Questionnaire CPE pour préparer le conseil de classe

45

Annexe 6 bis

Questionnaire CPE (suite)

46

Annexe 7

Circulaire du 8-06-2001

47

Annexe 8

Consignes du « débat silencieux »

48

Annexe 9

Consignes et déroulement du « débat silencieux »

adapté à cette classe de 6ème

� Distribution de deux papiers à chaque élève.

� Sur le premier, les élèves notent un ou plusieurs mots, en lettres capitales, qui leur

viennent à l’esprit quand on leur parle de leur classe. Pas de phrases ni de prénoms

d’élèves. Ces mots peuvent être des adjectifs, des noms, des verbes…

� Exercice individuel et anonyme.

� Exercice se déroulant en silence.

� Je ramasse les papiers et les mélange.

� Sur le second papier, les élèves réécrivent un ou plusieurs mots relatifs, cette fois-ci, à

leur classe « idéale ».

� Je ramasse les papiers et les mélange.

� Je redonne les deux papiers au hasard.

� Chaque élève se retrouve donc en possession de deux papiers, d’élèves différents, qu’il

prend le temps de lire.

� J’aide à la lecture si nécessaire et fait deux colonnes au tableau : l’une pour le premier

papier et l’autre pour le second.

� Les élèves se déplacent au tableau, les uns après les autres, pour réécrire le contenu des

papiers qu’ils ont reçus. Si un élève ne souhaite pas le faire, je le fais moi-même sans

ajouter de pression supplémentaire.

� On aboutit donc à la vision des élèves de leur classe aujourd’hui et de celle dans

laquelle ils aimeraient travailler.

� Expression du ressenti des élèves.

� Analyse collective du tableau et solutions concrètes à apporter pour améliorer leur

ambiance de classe.

49

Annexe 10

Tableau réalisé par la classe

NOTRE CLASSE AUJOURD’HUI NOTRE CLASSE « IDEALE »

Bruyante travail

ennuyeuse politesse

dispute calme

papiers qui circulent passage en 5ème

bruit bonnes notes

clans sympa

moqueries s’aider

méchant écouter

parle sans lever la main pas de moqueries

déconcentration pas de disputes

note moins de bavardages

bagarre rendre les devoir

sérieux

ami s’accorder

cool concentration

amitié

copains

sympa

bien

récréation

50

Annexe 11 Questionnaire pour la méthodologie

51

Annexe 11 bis

52

Annexe 11 ter

53

Annexe 12 Plan de la séance de méthodologie

« Les outils de l’élève de 6ème »

Objectifs : Réfléchir ensemble pour réaliser un document à donner à toute la classe.

1. Quels outils ? - Le carnet de correspondance - Le cahier de textes - L’emploi du temps - Le règlement intérieur du collège - Les manuels scolaires, les fournitures et le cartable.

2. Le cahier de textes : - A quoi sert le cahier de textes ? - Exercice n° 1 (on relève ensemble les erreurs et on réalise une liste de conseils).

Le carnet de correspondance : - A quoi sert-il ? - Quand vous l’a-t-on donné ? - Qui l’utilise ? - Conseils.

L’emploi du temps :

- Qu’est-ce que c’est ? - A quoi sert-il ?

Le règlement intérieur du collège :

- Qu’est-ce que c’est ? - A quoi sert-il ? - Que fait-on après l’avoir lu ?

Les manuels scolaires, les fournitures et le cartable :

- Quand vous a-t-on donné les manuels ? - Qui vous les donne ? - Exercice n° 2 et conseils.

3. Tableau du matériel à apporter : - Noter les matières à côté des horaires - Remplir ensemble « le matériel dont j’ai besoin ».

54

Annexe 13

Séance de méthodologie, exercice n° 1

55

Annexe 14

Séance de méthodologie, exercice n° 2

56

Annexe 15

Séance de méthodologie,

« Le tableau du matériel à apporter »

POUR ALLEGER LE POIDS DE MON CARTABLE,

JE FAIS LA LISTE DU MATERIEL DONT J’AI BESOIN

JOUR PAR JOUR

LUNDI MATERIEL DONT J’AI BESOIN

8h-9h

9h-10h

10h-11h

11h-12h

13h30-14h30

14h30-15h30

15h30-16h30

MARDI

8h-9h

9h-10h

10h-11h

11h-12h

13h30-14h30

14h30-15h30

15h30-16h30

MERCREDI

8h-9h

9h-10h

57

Annexe 15 bis

10h-11h

11h-12h

JEUDI MATERIEL DONT J’AI BESOIN

8h-9h

9h-10h

10h-11h

11h-12h

13h30-14h30

14h30-15h30

15h30-16h30

VENDREDI

8h-9h

9h-10h

10h-11h

11h-12h

13h30-14h30

14h30-15h30

15h30-16h30

58

Annexe 16

Fiche de conseils méthodologiques réalisée avec les élèves

Tes outils de 6ème

Le carnet de correspondance : On t’a donné un carnet de correspondance le jour de la rentrée. Tu dois toujours l’avoir avec toi parce que c’est sur ton carnet de correspondance que tes parents, tes professeurs, le CPE (...) peuvent s’écrire à propos de ton travail ou de ton comportement. Ton professeur principal peut aussi t’y faire écrire différentes informations destinées à tes parents, par exemple les sorties prévues ou les événements importants du collège. Le cahier de textes : Il te sert à organiser ton travail. Tu dois toujours l’avoir avec toi pour ne rien oublier. A la fin de chaque cours, tu y écris les leçons à apprendre et les devoirs à faire. Parfois, tu y noteras le matériel que tu devras apporter spécialement pour un cours.

� Conseils : - Ecris lisiblement, - Regarde le quand tu te mets au travail, - sépare d’un trait les devoirs de matières différentes à faire, - ne pas t’en servir comme cahier de brouillon, - surligne les devoirs une fois que tu les as faits,

- si tu as terminé tout le travail demandé par tes professeurs, tu peux t’avancer en regardant aux pages des jours suivants !

Ton emploi du temps : C’est un tableau qui t’indique les heures de cours et les numéros des salles. Il répartit les heures de cours dans la semaine. Tu dois l’utiliser pour organiser ton travail personnel. Le règlement intérieur du collège : C’est un texte qui fixe les règles à appliquer au collège. Lis-le attentivement avec tes parents et signe-le (ce qui veut dire que tu t’engages à le respecter). Tes manuels scolaires, tes fournitures et ton cartable : Le collège te prête les manuels que tu utilises cette année. Certains ont déjà été prêtés aux élèves de l’année dernière. Il faut qu’il soient couverts et que tu en prennes soin parce qu’il serviront aux sixièmes de l’an prochain. Comme tu n’as pas tous les jours les mêmes cours, tu dois réfléchir à ce qu’il faut emporter.

� Conseils : - La veille au soir, prépare tranquillement ton cartable avec ton cahier de textes et en regardant ton emploi du temps. - Attention, ne rien oublier ne veut pas dire tout emporter : cela pèserait trop lourd ! - Veille à ce que ta trousse soit toujours complète (stylos, crayons, feutres, règle, colle...) et qu’elle soit bien dans ton cartable !

59

Annexe 16 bis

- Vérifie régulièrement que tu n’as rien perdu et que ton matériel est en bon état. - Range ton matériel avec ordre chez toi !

Pourquoi est-il important d’apporter tout ton matériel ?

- pour réaliser un travail de qualité, - pour participer correctement au cours et faire le travail demandé par tes

professeurs, - pour ne pas avoir à faire du « recopiage » à la maison, - pour pouvoir faire du sport dans le cas de la tenue d’EPS.

60

PLACE ET ROLE DU CPE DANS L’AIDE

AUX ELEVES DE 6ème RESUME : Centré sur l’accompagnement individuel et le suivi collectif d’une classe de 6ème, ce mémoire aborde quelques savoirs-faire professionnels du Conseiller Principal d’Education en terme d’accueil, d’aide à l’intégration des plus « petits », de méthodologie et de projet interdisciplinaire. En fonction des besoins de chacun, un partenariat entre membres de la communauté éducative est nécessaire pour le bien-être et la réussite scolaire des élèves de 6ème. MOTS-CLES :

- Sixième - Accueil - Intégration - Méthodologie - Motivation

NOM DE L’ETABLISSEMENT : Collège René Cassin, Paray-le-Monial (71).

place et role du cpe dans l’aide aux …€¦ · l’ensemble de l’équipe pédagogique et...

Documents