philosoph l'etat

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POLITIQUE

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  • FICHE ET ASTUCES DE COURS www.succes-assure.com

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    LETAT

    1. De la socit l'tat

    - On nomme tat l'ensemble des institutions qui organisent la vie d'une socit sur un territoire donn. Ces institutions couvrent tous les domaines de la vie collective : politique, militaire, juridique, administrative, conomique. Au sens large, toute organisation politique pourrait tre nomme tat, mais on constate qu'en fait, l'tat rsulte d'une volution historique : la Cit grecque n'a pas encore les dimensions d'un tat au sens moderne, et les socits "primitives" ne connaissent pas ce type d'organisation. - On admet classiquement que l'tat procde de la nation, communaut unie par une histoire, une langue, une culture et un territoire. Mais la nation n'est pas une donne immdiate, elle se constitue partir d'un certain moment, et certains tats rcents (cas de l'Afrique post-coloniale) existent avant mme l'apparition d'un sentiment national. - Mieux vaut alors s'interroger sur les conditions de formation de l'tat en lui-mme. Il suppose que le pouvoir politique soit conu comme une institution, indpendant de celui ou de ceux qui l'exercent, et durable. Mais il faut en plus que s'impose le principe de la "rpublique" au sens propre (res publica, chose publique) : puisque le pouvoir de l'tat n'appartient pas son dtenteur momentan, c'est qu'il "appartient" tous ses membres.

    2. Lgitimit de l'tat

    - L'tat moderne est conu (ds le XVIe sicle en Europe) comme indpendant du pouvoir religieux. Les thoriciens du contrat social admettent en consquence que c'est la suite d'un accord conventionnel entre les citoyens que l'tat est dot d'autorit leur gard. En renonant (comme l'affirment, pour des raisons diffrentes, Locke, Hobbes ou Rousseau) leur indpendance initiale, les hommes choisissent un type d'organisation qui leur garantit la paix civile, la scurit et la libert dfinie par les lois. - L'tat de droit" se situe dans la continuit de telles conceptions, aboutissant comprendre l'tat comme une ralisation rationnelle, bnfique pour tous ceux qui en font partie, et soucieuse du bien gnral. Pour Hegel, l'tat est ainsi "le rationnel en soi et pour soi", parce que la libert y trouve sa valeur suprme : le "plus haut devoir" de l'individu est en consquence d'tre membre de l'tat, qui importe dans le rel l'"Ide morale objective". - L'tat suppose que chacun dpasse ses intrts personnels ncessairement divergents pour se proccuper d'un intrt gnral qui constitue au moins une esquisse d'universalit. C'est pourquoi, au-del des conflits possibles entre les tats, l'histoire serait oriente, affirme Kant, vers la constitution d'un tat cosmopolite assurant la paix universelle. De cette unification finale de l'humanit, des organismes comme la Socit des Nations, l'ONU, ou les tribunaux internationaux ne sont encore que des manifestations imparfaites, mais ils tmoignent au moins de la volont de substituer le respect du droit l'usage de la force pour rsoudre les diffrends.

    3. Contestations de l'tat

    - Cette insistance sur le caractre rationnel de l'tat n'efface pas son caractre contraignant : elle affirme plutt que la contrainte de la loi, pourvu qu'elle formule ce que Rousseau nomme la "volont gnrale", est librement accepte par un citoyen de plus en plus moral. Mais

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    d'autres thoriciens considrent au contraire que l'tat n'est qu'une machine ingalitaire, ou susceptible de broyer l'individu. - Du point de vue de Marx, l'ide mme d'universalit reflte l'idologie bourgeoise. Dans cette optique, l'tat ne reprsente que les intrts de la classe dominante, et non l'intrt de tous. C'est pourquoi ce dernier ne pourra merger qu'au terme de processus rvolutionnaires supprimant les classes sociales et entamant un dprissement de l'tat, devenant progressivement superflu, ds lors que tout homme sera capable de penser en priorit la collectivit, et non plus ses intrts gostes. L'tat "socialiste" serait ainsi le dernier, assurant la transition vers un "homme communiste" entirement nouveau. L'chec du rgime sovitique et de ses "dmocraties" satellites invite videmment temprer cet optimisme en s'interrogeant au moins sur la transformation du "socialisme" en bureaucratie totalitaire. - Pour les anarchistes (de Stirner Bakounine ou Proudhon), l'tat reprsente une structure qui opprime la libert cratrice des individus. Il n'est alors pas question de le transformer en esprant son extinction finale. Il faut lui substituer des types d'associations plus modestes, susceptibles de se fdrer, mais sans jamais atteindre les dimensions ou le pouvoir d'un "monstre froid". - En fondant des droits, l'tat impose des devoirs, que le citoyen n'accepte pas toujours avec plaisir (personne n'aime payer ses impts). Le "bon" tat est alors celui qui parvient quilibrer de faon satisfaisante avantages et contraintes. Il est surtout celui qui fait comprendre que les premiers sont l'envers des secondes.