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REPUBLIQUE TUNISIENNE MINISTERE DU COMMERCE ET DE L’ARTISANAT ÉTUDE DU SECTEUR DE LA COMMUNICATION PUBLICITAIRE : PHASE II STRATÉGIE & PLAN D’ACTION AOUT 2006 LATUNISO-EUROPEENNE DE MANAGEMENT 13, Rue Félicien Challaye 1002 Tunis - Belvédère. TUNISIE Tél. : (216) 71 844 677 / 71 796 623. Fax : (216) 71 845 583 E-mail : [email protected] www.temaconsulting.com

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  • REPUBLIQUE TUNISIENNE

    MINISTERE DU COMMERCE ET DE L’ARTISANAT

    ÉTUDE DU SECTEUR DE LA COMMUNICATION

    PUBLICITAIRE :

    PHASE II STRATÉGIE

    & PLAN D’ACTION

    AOUT 2006

    LATUNISO-EUROPEENNE DE MANAGEMENT 13, Rue Félicien Challaye 1002 Tunis - Belvédère. TUNISIE Tél. : (216) 71 844 677 / 71 796 623. Fax : (216) 71 845 583 E-mail : [email protected] www.temaconsulting.com

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    Table des matières

    INTRODUCTION--------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 5

    PREMIERE PARTIE : LE MARCHE INTERNATIONAL DE LA COMMUNICATION: TENDANCES ET

    ENJEUX-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 7

    1. L’EVOLUTION STRUCTURELLE -------------------------------------------------------------------------------------- 7

    1.1. S’OUVRIR ET S’ADAPTER AU NOUVEAU CADRE MONDIAL------------------------------- 8

    1.2. MAITRISER LA NOUVELLE NATURE DE LA COMMUNICATION--------------------------15

    1.3. DEVELOPPER SES CAPACITES A DE NOUVELLES ECHELLES-------------------------19

    2. LES GRANDS ENJEUX DU MARCHE : LE MANAGEMENT DE LA COMMUNICATION

    INTERNATIONALE-----------------------------------------------------------------------------------------------------------25

    3. L’UNION EUROPEENNE : APERÇU INSTITUTIONNEL DE L’EUROPE DE LA COMMUNICATION

    -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------37

    DEUXIEME PARTIE : STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT -----------------------------------------------------40

    1. L’ENVIRONNEMENT LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE----------------------------------------------------41

    1.1. LIBERTE ET REGULATION ---------------------------------------------------------------------------44

    1.2. AUTOREGULATION ET CO-REGULATION-------------------------------------------------------45

    1.3. VERS UNE NOUVELLE GOUVERNANCE --------------------------------------------------------46

    1.4. LE CONTEXTE TUNISIEN -----------------------------------------------------------------------------48

    1.5. LES LACUNES DU CAHIER DES CHARGES ---------------------------------------------------48

    1.6. TRANSPARENCE ET SYSTEME DE REMUNERATION --------------------------------------49

    2- L’ORGANISATION DU SECTEUR------------------------------------------------------------------------------------51

    2.1. UN RAPPEL DE L’ETAT DES LIEUX ---------------------------------------------------------------51

    2.2. LES AMELIORATION A APPORTER----------------------------------------------------------------62

    3. LA FORMATION AUX METIERS DE LA COMMUNICATION PUBLICITAIRE ----------------------------73

    4. LA MISE A NIVEAU DES ACTEURS---------------------------------------------------------------------------------77

    5. UN IMPERATIF : L’INSERTION DANS LE PAYSAGE INTERNATIONAL ---------------------------------78

    TROISIEME PARTIE : LE SCENARIO DE DEVELOPPEMENT ET LE PLAN D’ACTION-----------------80

    1. LES STRUCTURES DU SECTEUR ----------------------------------------------------------------------------------80

    1.1. CARACTERISTIQUES GENERALES DES AGENCES DE PUBLICITE -------------------80

    1.2. CONCENTRATION DES AGENCES DE PUBLICITE A L’ECHELLE INTERNATIONALE

    -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------80

    2. L’EMPLOI DANS LE SECTEUR---------------------------------------------------------------------------------------83

    TEMA CONSULTING Page 2 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    2.1. ETAT DES LIEUX-----------------------------------------------------------------------------------------83

    2.2. L’EMPLOI DANS LES AGENCES DE PUBLICITE A L’ECHELLE INTERNATIONALE :

    L’EXEMPLE FRANÇAIS --------------------------------------------------------------------------------------87

    2.3. LES PROJECTIONS DE L’EMPLOI------------------------------------------------------------------88

    3. L’ASSISE FINANCIERE DES AGENCES---------------------------------------------------------------------------89

    4. LES INVESTISSEMENTS PUBLICITAIRES DANS LES MEDIA ---------------------------------------------89

    4.1. LA LIMITE DES DONNEES SUR LE SECTEUR -------------------------------------------------89

    4.2. PROJECTION DU MARCHE---------------------------------------------------------------------------94

    5. LE CHIFFRE D’AFFAIRES DES AGENCES -----------------------------------------------------------------------94

    5.1. LE CHIFFRE D’AFFAIRES BRUT DE L’ECHANTILLON---------------------------------------94

    5.2. ESTIMATION DU CHIFFRE D’AFFAIRES TOTAL BRUT POUR 2004---------------------95

    5.3. LE CHIFFRE D’AFFAIRES NET DES AGENCES------------------------------------------------95

    5.4 PROJECTIONS DU CHIFFRE D’AFFAIRES BRUT DES AGENCES------------------------96

    6. LE PLAN D’ACTION ------------------------------------------------------------------------------------------------------96

    TEMA CONSULTING Page 3 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    REMERCIEMENTS

    Nous tenons à remercier tous ceux qui de près ou de loin ont facilité le travail de TEMA

    CONSULTING dans l’élaboration de cette étude sur le secteur de la communication

    publicitaire en Tunisie.

    Nous tenons à remercier particulièrement :

    Monsieur le Ministre du Commerce et de l’Artisanat,

    Les services spécialisés du Ministère et notamment M. Khaled BEN ABDALLAH qui a

    été désigné pour être notre interlocuteur et qui a été d’un précieux soutien dans la mise

    en œuvre des différentes étapes de ce travail

    L’ancien Bureau du SAPA, et particulièrement sa présidente Mme Cyrine Cherif et son

    Vice-Président, M. Taoufik Habaïeb, qui n’ont cessé de sensibiliser toutes les agences à

    l’importance de cette étude, et qui nous ont éclairé sur de nombreux aspects

    professionnels de leur secteur

    Le nouveau Bureau du SAPA que nous avons rencontré entre les deux phases de cette

    étude

    Les agences, les médias, les annonceurs et les sociétés de service qui ont bien voulu

    répondre à nos questionnaires quantitatifs et qualitatifs et sans la contribution desquels

    cette étude n’aurait pas pu rendre compte d’une manière fidèle du vécu du secteur.

    L’équipe de l’étude :

    EXPERTS TEMA CONSULTING:

    CHEF DE PROJET: M. Ridha NAJAR

    EXPERTS PERMANENTS : M. Abdeladhim ENNAIFER

    Mme Ikram TURKI

    EXPERTS EXTERNES: M. Jacques BILLE (France)

    M. Mohamed HAMDANE

    M. Adel MEGDICHE.

    TEMA CONSULTING Page 4 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    INTRODUCTION

    Ce rapport de la seconde phase de notre étude du secteur de la

    communication publicitaire en Tunisie vient compléter le premier rapport de la

    première phase intitulé « Étude de la Communication publicitaire : Historique,

    Situation juridique, Diagnostic et Enjeux », remis en décembre 2005 et validé par le

    Comité de Suivi en Avril 2006.

    Dans ce premier rapport, nous avions dressé un diagnostic de la situation des

    agences de communication publicitaire au travers d’une enquête empirique qui nous

    avait permis d’interroger, grâce à un questionnaire semi-quantitatif (il comprenait

    des questions fermées et des questions ouvertes), un échantillon représentatif de

    33 agences de publicité, soit 22,6% des agences en activité qui réalisent plus de

    80% du chiffre d’affaires du marché publicitaire tunisien.

    Notre premier diagnostic a essentiellement reposé, en une première étape, sur le

    dépouillement quantitatif de cette enquête. Ce premier diagnostic se limitait donc à

    la branche des agences de publicité.

    Ayant adopté une approche méthodologique systémique, nous avions placé les

    agences de communication au centre d’un système complexe, entrant en rapports

    dialectiques avec les autres acteurs de la communication publicitaire, acteurs

    incontournables que sont les annonceurs, les médias, les sociétés d’études et…les

    publics.

    Sans ces autres intervenants du secteur, l’acte de communication publicitaire ne

    peut ni exister ni avoir de sens. Sans annonceur, il ne peut être commandé et payé.

    Sans les médias, il ne peut être diffusé et parvenir au public. Sans publics

    destinataires, il ne peut être reçu. Et sans sociétés d’études, il ne peut être quantifié

    et évalué.

    La seconde phase de notre travail nous a permis de compléter notre approche

    systémique par les études qualitatives que nous avons menées auprès de ces

    autres acteurs. À la lumière de leurs résultats et des croisements que nous avons

    pu effectuer entre les différentes questions ouvertes, nous avons pu ajouter une

    dimension qualitative à notre approche de la première phase. Cette approche

    qualitative nous a permis, entre autres, de faire ressortir l’image que ces acteurs

    avaient du secteur, d’eux-mêmes, des rapports qu’ils entretiennent avec les autres

    TEMA CONSULTING Page 5 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    intervenants et de l’avenir qu’ils prédisent à leur activité à la lumière des

    bouleversements technologiques et économiques mondiaux.

    Nous sommes donc, dans ce second rapport, en mesure de présenter une

    photographie multidimensionnelle qui traite de tous les aspects et de tous les

    acteurs du marché publicitaire tunisien.

    Par ailleurs, et pour replacer le secteur tunisien dans le paysage internationalisé de

    la communication, nous avons décrit les tendances et les enjeux du marché

    international de la communication en focalisant davantage sur l’Europe, le premier

    partenaire économique de la Tunisie et le plus proche géographiquement…et

    médiatiquement.

    Enfin, à la lumière de l’état des lieux et des défis et enjeux identifiés à l’échelle

    mondiale, nous avons pu esquisser les éléments d’une stratégie de développement

    du secteur et un plan d’action détaillé.

    Ce rapport de seconde phase s’articulera donc selon trois grandes parties et des

    fiches d’actions détaillées remises séparément :

    Première Partie : Le marché publicitaire international : tendances et enjeux

    Deuxième Partie : La stratégie et le plan de développement

    Troisième Partie : Le Scénario et plan d’action.

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    PREMIERE PARTIE : LE MARCHE INTERNATIONAL DE LA

    COMMUNICATION: TENDANCES ET ENJEUX

    Au fil des dix dernières années, l’organisation mondiale du marché de la publicité a

    connu de profondes évolutions structurelles. Les récentes difficultés de l’économie

    internationale ont imposé des conditions nouvelles à ces mouvements en

    profondeur. Cependant, quelles qu’en soient les indiscutables répercussions, ces

    difficultés n’ont pas, à ce stade, modifié significativement les orientations de fond de

    la nouvelle organisation, dont les enjeux stratégiques demeurent inchangés.

    Nous aborderons, dans cette première partie, les transformations du paysage

    international de la communication publicitaire en trois chapitres :

    I- L’évolution structurelle du marché

    II- Les grands enjeux du marché

    III- Un exemple : l’Union européenne de la communication.

    1. L’EVOLUTION STRUCTURELLE

    DEUX CHANGEMENTS, TROIS IMPERATIFS

    Les deux changements les plus profonds et les plus durables concernent, l’un

    l’espace dans lequel s’inscrit la communication, l’autre le contenu lui-même de la communication. L’espace est devenu mondial. La communication a pris le pas sur la publicité, elle est devenue multidisciplinaire, interactive et utilise des

    médias en rapide évolution.

    Ces deux grandes mutations imposent trois impératifs stratégiques aux acteurs des

    marchés de la Communication :

    1.1. S’ouvrir et s’adapter au nouveau cadre mondial

    1.2. Maîtriser la nouvelle nature de la communication

    1.3. Développer ses capacités à une nouvelle échelle et mettre en place de nouvelles organisations.

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    1.1. S’OUVRIR ET S’ADAPTER AU NOUVEAU CADRE MONDIAL

    La mondialisation est aujourd’hui devenue une évidence et la publicité et la

    communication en sont à la fois l’un des vecteurs et un point d’application

    spectaculaire. De toute façon, l’espace dans lequel s’inscrit toute action de

    communication n’est plus limité par des frontières nationales.

    A- Cette modification drastique est d’abord due à l’environnement économique mondial lui-même.

    a- Nous vivons désormais dans un monde qui tend en permanence au libre-échange et à l’abaissement des frontières et barrières de toutes sortes.

    - On assiste partout à l’émergence de « grands marchés uniques » par continent :

    les ensembles économiques régionaux, Union Européenne, Alena, Mercosur ou

    Golfe arabe, font disparaître l’essentiel des frontières économiques et créent des

    entités nouvelles, dans lesquelles biens et services sont mis à disposition du

    consommateur de façon unifiée. Ces marchés continentaux unifiés deviennent, pour

    une très grande partie des actions de communication, l’espace naturel dans lequel

    elles sont conduites à s’exprimer.

    - Elles sont renforcées en cela par le développement des médias, qui, s’ils

    demeurent assez souvent nationaux, se trouvent néanmoins fréquemment

    interconnectés. Le développement de la télévision par satellite est, en lui-même, un

    facteur d’accélération. Les diverses formules et canaux (abonnement aux bouquets

    satellite, relais par des abonnements au câble..) facilitent cet accès à des médias

    qui deviennent sans réelles frontières. L’irruption d’Internet – sur laquelle on

    reviendra plus loin – amplifie aussi, à l’évidence, le mouvement général.

    b- Les modes de vie s’homogénéisent. L’explosion des voyages, le développement des facilités de transport y contribuent. De même, on l’a vu, les

    communications, sous l’effet du progrès technique, se mondialisent et leur accès

    devient à la fois plus facile et plus naturel. De ce fait, la dimension nationale des

    groupes de populations tend à s’effacer. La communication va de plus en plus

    s’adresser à des « tribus » qui regroupent, au-delà des frontières, des sous-

    TEMA CONSULTING Page 8 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    ensembles sociaux homogènes (jeunes, businessmen, communautés diverses).

    C’est une caractéristique que l’on constate dans le monde entier et qui définit, pour

    le marketing et la communication, des cibles segmentées d’un type nouveau.

    B- Face à cet immense mouvement, les marques deviennent internationales, parfois mondiales.

    Un véritable marketing international au service des marques s’est mis en place, à

    base de réalignements, de concentrations, d’économies d’échelle, mais aussi de

    cohérence et de puissance. Les grands groupes industriels révèlent cette tendance

    à une réévaluation stratégique des grands groupes sur des pôles d’activité qui

    soient mondialement compétitifs. Ils recentrent leurs stratégies de marque et

    cherchent à s’assurer, pour chacune d’entre elles, un leadership mondial. Un

    exemple spectaculaire a été donné il y a quelques années par Danone, recentré sur

    un concept majeur — nutrition/santé — ne conservant que 3 secteurs - eaux,

    produits laitiers, biscuits- et se séparant d’activités traditionnelles (bières, plats

    cuisinés et pâtes). L’idée essentielle est de se concentrer sur un « cœur de métier »

    («Core business ») et d’y développer à l’échelon national, régional et si possible

    mondial, de véritables « Megabrands», l’objectif étant le leadership mondial sur ces

    secteurs-clés.

    Le concept est donc de concentrer ses forces sur une marque mondialement

    connue qui génère un maximum de chiffre d'affaires pour éviter de disperser ses

    ressources. L'internationalisation de la consommation devient donc réalité. Dans la

    plupart des hypermarchés du monde, on trouve les mêmes chips Pringles, les

    mêmes crèmes Nivea, les mêmes dentifrices Crest et les mêmes shampoings Dove

    ou Head & Shoulders. Les marques les plus faibles sont éliminées, les zones

    géographiques délaissées sont comblées par des acquisitions - L'Oréal en Asie -, et

    la chasse aux coûts est décrétée.

    Dans le monde des produits de consommation courante, les marques n'ont d'intérêt

    que si elles génèrent plus de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires. « L'optimisation

    de notre portefeuille de produits va se poursuivre et nous permettra de concentrer

    davantage nos dépenses commerciales et de marketing au profit des catégories

    affichant les croissances les plus élevées », déclarait récemment Peter Brabeck, le

    PDG de Nestlé.

    Les industriels de la grande consommation se sont tous lancés à la recherche de

    « marques milliardaires », capables de leur faire réaliser des économies d'échelle.

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    Nielsen a développé un concept d’étude, les GMB ou « Global mega brands »

    (Marque-Ombrelles globales). Une GMB doit être présente, sous le même nom,

    dans 3 catégories distinctes, dans 3 régions. C’est devenu l’enjeu principal pour ces

    grands groupes.

    On peut, au passage relever que, dans ces stratégies, les risques sont aussi portés

    à un niveau autre. Qui dit « mega-brands » dit aussi « mega-risques » ! Coca-Cola,

    Perrier, MacDonald sont là pour montrer que, lorsqu’une marque mondiale connaît

    des déboires en un seul endroit, la répercussion gagne vite le reste de la planète.

    D’autant qu’il faut aussi conserver à l’esprit la dimension qualitative : la notoriété

    n’est pas seule en jeu, il y va aussi de la « réputation » qui est une autre mesure

    désormais essentielle et que les politiques de marketing international doivent

    désormais prendre en compte de façon prioritaire. Les difficultés de « réputation »

    que rencontrent Microsoft ou Coca-Cola dans diverses régions du monde sont des

    points négatifs majeurs que les politiques de marque doivent traiter en priorité.

    C- Enfin, on notera que le monde de la communication connaît des évolutions qui sont strictement corrélées aux évolutions économiques des différents ensembles

    de la planète. Certes, le marché de la communication américain continue d’être

    déterminant. Son poids et son influence demeurent majeurs. Il n’existe aucune

    activité liée au marketing et à la communication qui ait une chance de devenir

    réellement internationale sans qu’elle soit implantée de façon significativement sur

    le marché américain.

    Cependant, on constate l’apparition de nouveaux pôles, correspondant aux

    émergences de puissance économique. Deux exemples de ces nouvelles

    frontières :

    - a- Le marché unique européen

    Le marché unique européen est devenu, avec ses 350 millions de consommateurs

    une vraie puissance, d’autant qu’il compte déjà en son sein 3 marchés majeurs avec

    l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France. Au fil des adhésions et de l’intégration de

    nouveaux membres, issus de l’Europe centrale, le marché s’est considérablement

    étendu.

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    À l’évidence, face à de telles évolutions, les frontières politiques anciennes n’ont

    plus de réelle signification. De ce fait, les campagnes à concevoir ont eu plus

    souvent pour cadre les nouveaux ensembles économiques régionaux, comme par

    exemple le marché unique européen.

    Personne n’a véritablement, à ce jour, quantifié la proportion de campagnes à

    dimension européenne. L’observation des marchés montre néanmoins que cette

    proportion est désormais très significative (sans doute plus d’un tiers des volumes

    concernés) et qualitativement très importante. C’est sans aucun doute dans cet

    espace européen que le développement le plus sensible est à attendre, le cadre

    mondial restant l’apanage de quelques grandes marques historiques et universelles

    d’origine américaine et le cadre national restant dédié à des communications de proximité commerciale qui conservent, au demeurant, valeur et efficacité.

    La convergence des modes de vie est une évidence. Pour l’Europe, la cohérence

    géographique, la proximité, les traditions historiques, les flux migratoires ont, depuis

    des siècles, forgé des liens et des similarités, au-delà même des conflits qui ont pu

    secouer ce continent et ont, bien souvent, rapproché plus qu’on ne le croyait, les

    peuples, y compris dans leur vie quotidienne. La circulation des idées, la

    multiplication des facilités de transport, l’explosion des médias ont fait le reste.

    Ensuite est intervenu le facteur politique. Depuis 30 ans, l’Europe se construit et,

    jour après jour, les conditions de l’unité du continent se mettent en place. La libre

    circulation des biens et des services est aujourd’hui une donnée intangible. Pour

    l’essentiel, les frontières économiques ont vocation à totalement s’effacer et d’ores

    et déjà, la majeure partie du chemin en ce sens est accomplie.

    L’arrivée de l’Euro a été une véritable révolution, dont les effets sont décisifs. La

    monnaie ainsi implantée permet, psychologiquement l’émergence d’une dimension

    jusqu’ici inconnue: la possibilité d’évaluer chaque bien ou service à l’aune du même

    étalon, l’euro, monnaie commune aux pays membres de l’ensemble économique

    européen. Il n’est pas sûr que l’Allemand passera, dans sa vie quotidienne,

    beaucoup de temps à évaluer ce que vaut en France ou en Espagne la voiture, le

    pull-over ou le téléviseur qu’il achète. Mais la comparabilité existera, dès qu’elle

    sera nécessaire (voyage par exemple). Enfin, avec le temps, elle établit des

    équilibres concurrentiels au-delà des frontières. Le consommateur européen naîtra

    réellement du fait de la monnaie unique, qui constitue la référence simple,

    compréhensible et parlante. Il faudra peut-être encore du temps, mais le pas de

    principe est déjà franchi.

    TEMA CONSULTING Page 11 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    La mise sur le marché obéit tout à coup à une tout autre logique, parce que placée à

    un tout autre niveau. Si un bien peut être vendu dans des conditions similaires à des

    acheteurs de tout un continent, point n’est besoin d’être grand clerc pour flairer des

    possibilités immenses de développement. Et si la rentabilisation des

    investissements de mise sur le marché peut aller jusqu’à l’utilisation de campagnes

    de communication uniques - aux langues près -, alors la boucle sera bouclée.

    Va-t-on alors assister à l’émergence d’un euro-marketing, d’une euro-

    communication, fondée sur des euro-campagnes de publicité ?

    Les cas où marketing et communication peuvent être conçus et mis en œuvre à

    l’échelle européenne sont importants mais malgré tout limités. Ils doivent s’en tenir à

    des critères impératifs, qui ont maintes fois été définis et que chacun connaît bien.

    • Exigence de départ : la marque doit être similaire, à travers les pays

    concernés. De façon générale, une seule marque est une règle, à

    peu près généralisée.

    • Le mode de distribution doit être lui aussi commun. La

    communication d'un produit ne peut pas fonctionner s'il est distribué

    en grandes surfaces dans un marché et en distribution sélective dans

    un autre, pour prendre des exemples extrêmes. C’est une donnée

    aisée à comprendre, qui s’impose d’elle-même.

    • Le mode de consommation du produit est également déterminant : le

    fromage, par exemple, se consomme avant le dessert en France,

    après le dessert en Grande-Bretagne et au petit-déjeuner en

    Hollande ! Tous les films de publicité qui pourraient le mettre en

    scène doivent en tenir compte.

    • Enfin, les consommateurs auxquels on s’adresse doivent être de

    catégorie homogène. Ici encore, cette remarque tombe sous le sens.

    Il n’est pourtant pas rare que certains produits reçoivent des

    positionnements différents et recherchent donc des clientèles

    distinctes d’un pays à l’autre. Ainsi de certaines marques de bière, de

    vêtements ou même d’automobiles. En ce cas, il ne peut y avoir le

    même type de communication, on le comprend aisément.

    Au total, si marque, clientèle, modes de distribution et de consommation sont

    communs, alors il est possible de s’adresser par les grands moyens de

    TEMA CONSULTING Page 12 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    communication, de façon unifiée, à ces potentiels consommateurs européens. Est-

    ce suffisant ? Non, bien sûr.

    L’Europe n’est pas, pour tous les produits et services un marché uniformisé et les

    consommateurs qui la peuplent ne sont pas une troupe marchant en ordre serré.

    Un analyste britannique décrivait il y a quelques années 3 grands (stéréo) types

    d'euro-consommateurs:

    - les "euro-masses": ce sont ceux, qui, en nombre grandissant, achètent et

    consomment les mêmes produits de façon similaire. C'est à eux que l'on pense

    d'abord lorsqu'il s'agit de rechercher cette cible si convoitée qu'est le

    consommateur européen. Ils achètent massivement les grandes marques des

    produits de grande consommation (hygiène, détergents, boissons, automobiles

    etc.)

    - les "euro-niches". Ce sont des groupes de consommateurs, qui transcendent les

    frontières nationales – ces « tribus déjà évoquées- mais se retrouvent autour de

    besoins et d'attentes similaires, formant ainsi des marchés de taille significative.

    Ainsi, les jeunes, classés par âge (vêtements, disques) ou par niveau de

    revenus (bijouterie, automobile, électronique et informatique).

    - Enfin, les "locaux", tous les autres, sans doute déjà minoritaires mais en

    nombre somme toute élevé, dont les habitudes et les comportements demeurent

    marqués d'une forte identité nationale.

    Facteur retardant, l’Europe des médias n’existe pas encore vraiment. Quelques

    grands journaux, comme le Financial Times, traversent les frontières. Il existe des

    magazines à dimension internationale comme Géo, The Economist ou Elle. Les

    panneaux d’affichage, eux, peuvent exposer des campagnes communes, et

    Benetton en a été la plus spectaculaire illustration. En revanche, il n’y a pas de

    grande chaîne européenne de télévision et une campagne de publicité doit

    juxtaposer des campagnes dans les différents pays. Encore faut-il réaliser que le

    media-planning est lui-même extrêmement morcelé: le « prime time » est la chose

    la plus diverse que l’on puisse trouver: 18h en Allemagne, 18h ou 21 h en Grande-

    Bretagne, 20h30 en France, 22 heures en Espagne. Les centralisateurs en sont

    pour leurs frais! Et le coût du contact d’un cadre, d’un jeune ou d’une responsable

    d’achat de moins de 50 ans, donnée indispensable au media-planner, est loin d’être

    une donnée stable à travers l’Europe, même chiffrée en Euro!

    TEMA CONSULTING Page 13 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    Enfin, et surtout, la publicité ne peut parler de la même façon à travers les

    frontières. On ne s'adresse pas uniformément à un Italien, un Allemand ou un

    Danois en toute circonstance.

    Certes, un jeune anglais, espagnol ou suédois réagira de la même façon aux

    mêmes publicités pour les jeans Levis ou Diesel, pour Coca et Pepsi, pour Nike,

    Gap, ou Calvin Klein. Mais si ces campagnes ne sont quand même pas l’exception,

    elles ne sont pas non plus une règle systématiquement répandue. D’autant que

    nombre de ces marques sont mondiales, pas seulement européennes et, au

    surplus, d’origine américaine.

    L’Europe n’est pas encore un « village » unifié, où le marché serait le même pour

    tous. Sa structure tend certes à s’harmoniser. Mais il demeure encore bien des

    différences, au moins dans la forme, au-delà même de la langue, et les

    communicateurs doivent en tenir compte. Bien sûr, l’avenir est encore, pour

    longtemps, au développement de campagnes à vocation et à dimension

    européennes. Mais celles-ci ne seront pas toutes centralisées, bâties sur le même

    modèle à travers le continent, surtout si celui-ci s’élargit encore à d’autres nations, à

    d’autres sensibilités, à d’autres cultures.

    Le consommateur européen, même s’il existe de façon tangible, au travers des

    frontières, conserve son drapeau, sa nationalité, ses racines socioculturelles.

    - b- les BRICs

    Par ailleurs, on constate aussi l’apparition spectaculaire de « nouvelles

    puissances », celles que les consultants de Goldman-Sachs, dans une retentissante

    étude (« Dreaming with BRICs : the path to 2050 »), ont appelé « les BRICs » : le

    Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine.

    Ce cabinet d’études écrit « Over the next 40 years, Brazil, Russia, India and China-

    the BRICs economies-could become a much larger force in the world economy » et

    considère que ces économies dans les 40 ans qui viennent seront plus puissantes

    que l’actuel G6. D’ici 2025, elles représenteront déjà la moitié du G6 actuel et le G6

    lui-même changera de composition puisque seuls y figureront encore les Etats-unis

    et le Japon, les autres membres actuels étant supplantés par les BRICs.

    Ces pays, par la conjonction de leur développement démographique et économique,

    de leur très rapide progression vers des marchés de consommation immenses, et

    de leur maîtrise progressive des moyens modernes de communication, de

    TEMA CONSULTING Page 14 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    marketing et de publicité, sont, de toute évidence, d’ores et déjà appelés à jouer un

    rôle de premier plan dans ces secteurs.

    La Chine par exemple connaît des progrès –y compris qualitatifs – spectaculaires

    dans le domaine du marketing et de la publicité et a sans doute déjà rattrapé le

    peloton de tête des grandes nations publicitaires, talonnant la France et la Grande-

    Bretagne. Le centre de gravité du monde de la grande consommation, des médias

    et du marketing est, sans aucun doute, en train de bouger.

    1.2. MAITRISER LA NOUVELLE NATURE DE LA COMMUNICATION

    Dans le même temps, et au cours de la même période, la communication elle-

    même a changé de nature. Les acteurs doivent, de ce fait, la maîtriser.

    A- Initialement centrée sur la publicité, elle s’est progressivement et rapidement

    développée à de multiples autres disciplines, devenue communication

    pluridimensionnelle. On le sait, dans la plupart des pays occidentaux, les dépenses

    de publicités classiques diffusées dans les médias ont nettement cédé le pas, en

    proportion, aux dépenses dites « hors média ». C’est un mouvement suffisamment

    répandu pour qu’il soit désormais bien présent à l’esprit de tous.

    En fait, trois traits doivent être retenus :

    • Rééquilibrage Médias/Hors médias. Le marché du « hors média » est

    désormais structuré et répond à des stratégies définies.

    • Fin de la séparation des disciplines. On se trouve face à la généralisation

    d’un marketing intégré: publicité + marketing services. Ce sont de véritables

    politiques de communication, complètes et cohérentes qui sont désormais

    déterminées.

    • Interactivité et accès multiple à l’information. L’extraordinaire explosion de

    l’électronique, de l’informatique et d’Internet a totalement bouleversé la donne.

    Aujourd’hui, en particulier au travers de deux facteurs essentiels – Internet d’une

    part, les banques de données d’autre part – la communication a complètement

    changé de visage, de stratégies et de moyens.

    L’ensemble de ces disciplines est désormais mis au service des deux facteurs

    essentiels de création de valeur que doivent maintenant créer, entretenir et

    développer les entreprises :

    TEMA CONSULTING Page 15 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    • le capital-marque d’une part. Au-delà de son capital proprement dit, la

    richesse évaluée d’une entreprise, qui peut maintenant figurer dans son bilan, est sa

    marque. Cette notion de valorisation de la marque – qui concerne aussi bien le

    produit vendu que l’entreprise elle-même, en tant que marque – est maintenant une

    donnée incontestable.

    • le capital-clients d’autre part. Ce que traditionnellement, on appelait

    «clientèle» pour les professions libérales, ou « fichiers-clients » pour les entreprises,

    est, en réalité l’autre source de sa richesse. L’apparition de nouvelles techniques et

    de nouvelles approches, toutes centrées sur un interlocuteur fondamental, le client

    consommateur, a permis de passer du stade empirique de l’exploitation de ce fonds

    inestimable qu’est un fichier-clients à une véritable politique active de gestion de la

    clientèle. Et, désormais, le « capital-clients » est l’autre source de valeur de

    l’entreprise, qu’il convient de traiter exactement comme le capital financier, ou le

    capital marque.

    Les campagnes à mettre en œuvre changent donc à la fois de dimension et de

    nature. Ces campagnes ont, pour certaines, vocations mondiales, mais sont pour la

    plupart, conçues à l’échelle des marchés continentaux. Il demeure en effet

    exceptionnel de pouvoir réunir pour un produit sous une même marque les critères

    économiques, culturels et commerciaux qui permettent ou justifient les campagnes

    mondiales.

    Au service de ces marques, dans leur ensemble, la communication publicitaire n’est

    plus seule en jeu. On voit apparaître deux pôles nouveaux, celui de la relation

    directe et celui de l’interactivité.

    Le développement de la relation directe peut être constaté partout dans les

    économies occidentales. Le « one to one » n'est plus un discours uniforme diffusé à

    une multiplicité de destinataires, mais un message spécifique, adressé à un individu

    dont on connaît le profil et les attentes. De ce fait, la communication change de

    centre de gravité et un outil devient indispensable : les banques de données.

    Recueil et exploitation des données, optimisation des contacts, fidélisation et

    mesure de la satisfaction sont les éléments essentiels de ces nouvelles politiques

    que les agences doivent offrir à leur client annonceur.

    Dans le même temps, autour d’Internet émerge l’autre aspect novateur :

    l’interactivité, corollaire de la personnalisation. La communication s'établit autour

    d'un dialogue avec le consommateur et de ce dialogue interactif naît, on le sait, une

    nouvelle relation, plus riche et plus durable, entre la marque et son client.

    TEMA CONSULTING Page 16 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    B – Dans ces conditions nouvelles, la Communication change de moyens

    a- Dans une perspective à 5-10 ans, deux changements profonds, parmi tant

    d’autres, doivent retenir l’attention : l’émergence de la publicité sur Internet, la

    mutation de la Télévision. Et, donc, de la publicité télévisée.

    1- S’agissant d’Internet, beaucoup a été dit et il n’est pas utile de s’appesantir. Deux

    idées doivent cependant rester présentes.

    D’une part, la publicité sur Internet devient une vraie communication de plus en plus

    sophistiquée. Elle n’est cependant pas encore – loin de là – à son plus haut point.

    En contenu, on est frappé par l’immense diversité de son expression : sites,

    bannières, bandeaux mais aussi Buzz, forums. Tout reste encore à inventer,

    d’autant que la publicité sur Internet se complexifie : elle n’est jamais sur ce seul

    média et des stratégies complexes se mettent en place entre communication sur les

    médias classiques, communication via Internet et vente en ligne, ce qui est sans

    doute la caractéristique majeure de ces dernières années.

    D’autre part, et par voie de conséquence, le montant des investissements devient

    de plus en plus significatif : 1 milliard d’Euros en France en 2005, une part de

    marché de 7% des investissements publicitaires pour Internet dépassant la radio, au

    Royaume-Uni, 8,6 milliards de dollars, et 5,8% de part de marché aux Etats-unis.

    2- La mutation de la télévision

    Son évolution est rapide, difficile à prédire… mais elle commande l’avenir de la

    communication. Après 30 ans d’évolution sensible mais prévisible, la télévision est

    l’objet d’un bouleversement qui conduit à des réflexions sur tous les plans:

    technologique, politique, commercial. Les anticiper et les maîtriser est un impératif

    absolu pour jouer un rôle significatif sur le marché des 10 ans à venir

    Deux changements technologiques commandent l’avenir : le Numérique et la

    Compression des données, le Haut débit et la large bande (câble/ADSL). Ces deux

    innovations modifient en profondeur la transmission et le stockage des données et

    introduisent l’interactivité. Elles bouleversent les modes de distribution et donc les

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    modes d’accès à un média pourtant classique, mais qui est aujourd’hui révolutionné

    en profondeur.

    Sans entrer dans le détail, on peut retenir deux traits essentiels que la Publicité/

    Communication doit impérativement explorer :

    - Premier trait : la multiplication de l’offre et la multiplicité des accès.

    Satellite, Câble, TNT apportent désormais des offres de programmes multiples. En

    termes de marketing, les conséquences sont à la fois la fragmentation des

    audiences mais aussi leur meilleure qualification, leur meilleur ciblage. Avec 98% de

    maisons équipées d'un ensemble de TV et 78% de la population observant un jour

    moyen (94% sur une base hebdomadaire), l'Européen moyen passe 3 heures et

    demie par jour devant le petit écran. Le temps n’est plus où la famille entière se

    réunissait devant l'ensemble de TV. Un programme simple fédérant un pays entier

    est une chose du passé, une conséquence normale de la multiplication des canaux

    et de la multiplication des plateformes. À la fin 2004, l’Europe est équipée à 33.4%

    en câble et 26.6% pour la télévision par satellite. Il y avait entre 40 et 43 millions de

    maisons européennes équipées de la télévision numérique. La multiplication des

    canaux et les offres de programme, la multiplication des plateformes, la

    multiplication des récepteurs, et la multiplication des occasions de voir sont les

    nouveaux modèles pour la consommation de la télévision.

    - Second trait : l’interactivité et la personnalisation

    Le temps total d’exposition va s’accroître (alors qu’il était assez stable depuis 10

    ans) mais va changer de nature : sans doute moins de temps consacré aux

    programmes et plus de temps consacré aux services. Ces services vont à la fois

    être de nature différente (programmes TV mais aussi de multiples autres

    propositions) et d’un accès totalement nouveau parce que diversifié. Grâce à la

    compression, l’acheminement, le stockage et l’exploitation des données reçues au

    foyer prennent un autre sens. La multiplication et le développement des instruments

    à domicile : PVR ou DVR (Personal & Digital Video Recorder), changent la relation:

    indépendance par rapport aux programmes et aux horaires, lecture différée, multi

    choix, nouveaux services (VOD, vidéo à la demande) et zapping de la publicité

    classique. Aux USA : 7 millions foyers sont équipés, 10-15 dans un an (Forrester,

    NPA). 22% ne regardent plus la TV en direct. 75% des annonceurs US (source

    AAF) pensent que le DVR aura un effet significatif sur les méthodes de pub TV et

    TEMA CONSULTING Page 18 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    20% pensent que c’est la fin du spot de 30’. La perte anticipée est de 6 à 12% de

    l’impact de la publicité TV (IP 2004).

    - L’avenir de la publicité télévisée

    La publicité doit changer, en stratégies mais aussi en contenu. La publicité

    interstitielle n’est plus adéquate. Une chose est sûre : l’évolution rapide et en

    profondeur du marché publicitaire TV. De nouveaux formats sont nécessaires.

    Donc, à terme, le business model de la télévision commerciale se trouve remis en

    question.

    Aujourd'hui, un programme vaut surtout par les occasions multiples de l'observer

    sur différentes plateformes les diffusions multiples sur des canaux de câble,

    l'enregistrement visuel personnel, l’édition de DVD, l’adaptation de format pour des

    mobiles sont, en réalité, les nouvelles audiences à prendre en compte.

    Ceci change le modèle économique pour les fournisseurs de contenu de TV.

    Aujourd’hui, un programme reste vivant bien après avoir été diffusé une fois.

    Un programme devient donc une marque en soi, avec les prolongements

    nécessaires de vente et de gamme. Cela change évidemment également les règles

    de la publicité de TV. Sans être la fin du « 30 secondes » traditionnel, de nouvelles

    formes de publicité se développent naturellement, tirant parti de ces nouvelles

    audiences de natures différentes.

    De même, des activités comme le placement de produit qui intègrent le message au

    contenu du programme sont destinées à progresser fortement. C’est pourquoi

    l’Europe, dans sa nouvelle définition de la Directive Télévision Sans Frontières a

    consacré tant de temps à l’insertion de nouvelles clauses permettant cette

    technique.

    1.3. DEVELOPPER SES CAPACITES A DE NOUVELLES ECHELLES

    Comment, dès lors, doivent s’organiser les acteurs ? Comme dans le reste de

    l’économie, il restera toujours place pour de petites structures, indépendantes (PME

    «artisanales») et de qualité. Mais le mouvement général est clair : c’est à l’échelle

    des continents - et souvent du monde entier – que les acteurs doivent raisonner.

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    1.3.1- Les annonceurs

    Ils sont « mondiaux » et « globalisés » depuis longtemps. La liste des dix principaux

    annonceurs à l’échelle de la planète, varie peu d’une année à l’autre souvent d’une

    région à l’autre :

    1- Procter & Gamble (USA)

    2 - Unilever (UK/Hollande)

    3 - General Motors (USA)

    4 - Toyota Motor (Japon)

    5 - Ford Motor Co (USA)

    6 - Time Warner (USA)

    7 - DaimlerChrysler (Allemagne/USA)

    8 - L'Oreal (France)

    9 - Nestlé (Suisse)

    10- Sony (Japon).

    Les annonceurs, on l’a vu, poursuivent des politiques de marque qui dépassent les

    frontières. Leurs stratégies sont tout entières tournées vers la construction,

    l’entretien et le développement des marques qui sont devenues un atout central

    dans la création de valeur de ces entreprises.

    Une étude référence –celle que réalise annuellement Interbrand - doit être à l’esprit

    car elle couvre le monde entier et sert de point d’ancrage aux évaluations

    d’entreprises, sur la base de la valeur de leurs marques. Interbrand est ainsi devenu

    la référence dans la valorisation de ce qu’une marque représente pour une société.

    Sur la base d’une méthodologie complexe, qui n’est pas discutée : analyse

    financière, mesure des gains économiques engendrés par la marque, facteurs

    différenciateurs, forces, atouts et faiblesses des marques (marché, stabilité,

    tendance, couverture géographique, protection juridique, support et leadership),

    Interbrand établit la valeur des marques.

    Dans le monde, en 2005, la marque dont la valeur est la plus élevée est depuis de

    longues années Coca-Cola, devant Microsoft, IBM, GE, Intel, Nokia, Disney,

    MacDonald. Parmi les marques d’origine française et figurant dans le Top 100

    mondial, Louis Vuitton est la première marque devant l’Oréal, BNP, Chanel et

    Danone.

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    1.3.2- Les groupes de communication

    Pour s’adapter à ces nouvelles évolutions des marques et de leur marché, les

    agences n’avaient pas d’autre choix, elles aussi, que celui de la mondialisation ou, à

    tout le moins, d’une très forte internationalisation. Depuis 10 ans, de ce fait, l’histoire

    des agences de publicité répond à une logique de regroupement : les agences

    appartiennent à des réseaux internationaux qui sont eux-mêmes membres de

    groupes de communication. Cette course à la taille n’est pas le fruit de la recherche

    d’une vaine suprématie d’un groupe sur l’autre, mais bien une nécessité impérative

    qui découle de l’évolution objective du marché.

    Il fallait présenter l’offre la plus large possible. En contenu, d’abord. Les agences

    doivent désormais proposer aux annonceurs - cet annonceur étant le plus souvent

    la tête de pont pour le monde, décideur d’un budget aligné- une série de services à

    la fois identifiés et coordonnés. Identifiés, car chaque action exige une mécanique et

    des équipes spécifiques et spécialisées. Coordonnés, car il demeure, en matière de

    communication, une fonction de « chef d’orchestre » assurant le lien stratégique

    entre les différentes actions entreprises.

    Ensuite, pour assurer la couverture territoriale nécessaire, il convient de présenter

    un réseau à la fois homogène et géographiquement complet. On notera au passage

    l’aspect crucial d’un problème jusqu’ici classique mais souvent facilement résolu,

    celui des conflits de budgets.

    Aujourd’hui, le gigantisme des campagnes de marques et celui, parallèle, des

    réseaux d’agences qui sont proposés rend de plus en plus aigus les conflits

    potentiels entre budgets de produits concurrents, gérés par un même ensemble

    publicitaire. De nouvelles frontières déontologiques sont donc redessinées entre les

    annonceurs internationaux et les groupes de communication pour autoriser ces

    derniers, en fonction de leurs différents réseaux, à postuler à des budgets de

    communication de même secteur. C’est un des sujets prioritaires que doivent

    résoudre les responsables internationaux de part et d’autre. Ce point sera évoqué

    plus avant dans cette étude.

    a- Une même logique dans la structuration des groupes

    La plupart des groupes de communication ont adopté le même mode d’organisation:

    ils obéissent tous à une logique de holdings à vocation directement et

    essentiellement financière, qui regroupent plusieurs lignes de réseaux. Chacun de

    TEMA CONSULTING Page 21 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    ces réseaux à une forte implantation internationale et chacun propose un éventail

    de services, qui se structure, en général, autour de quatre pôles.

    - Ces services englobent d’abord tout naturellement la publicité classique dans

    les grands médias, en se décomposant, au besoin, en plusieurs enseignes

    d’agences, pour limiter les risques de conflits de budgets.

    - D’autre part, les groupes offrent des services d’achat média au travers de

    leurs agences média, regroupées en réseaux internationaux et qui, elles aussi,

    répondent à une logique nouvelle, celle de l’optimisation dans l’achat, dans la

    stratégie et dans la mise en œuvre. L’effet de masse de la centralisation des achats,

    qui était déjà sensible, selon des schémas connus sur le plan national, tend à

    devenir essentiel dans une dimension internationale.

    - Les groupes de communication doivent aussi offrir une palette désormais

    sophistiquée et complète dans le domaine des Marketing Services. Leurs réseaux

    se sont donc dotés de fortes compétences en matière de CRM (Client Relationship

    Management), de gestion de BDD, de promotion des ventes, de corporate, etc.

    - Enfin, la dimension multimédia et E-commerce est, malgré des déconvenues

    initiales, un élément désormais indispensable. La place réelle de ces entités au sein

    des groupes (autonomie experte ou intégration dans chacune des entités du

    groupe) demeure cependant encore un sujet de débat, résolu de façon très diverse

    par chacun des grands groupes.

    L’organisation d’aujourd’hui, et de demain, des groupes de communication

    dépendra de la réponse qu’ils apporteront à plusieurs questions essentielles :

    - La première concerne le défi de la taille. Cette exigence est prédominante et c’est l’enjeu prioritaire. Sur l’ensemble des marchés, les structures d’agences se

    polarisent entre très grands ensembles désormais majoritaires et petites entités

    cultivant un registre d’artisanat personnalisé. Partout disparaissent les agences

    indépendantes de taille moyenne, ce qui est un phénomène sans doute regrettable

    mais actuellement généralisé.

    - La seconde question concerne l’organisation interne des réseaux et leur capacité à répondre aux attentes des clients. La traditionnelle base géographique - une agence dans un pays donné - tend à disparaître au profit d’une

    organisation fonctionnelle transnationale fondée sur la relation avec le responsable

    international d’un budget chez un client. Le renforcement des positions de brand

    manager, interlocuteur d’un client international, dans les grands réseaux d’agences

    en est un symptôme.

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    - La troisième question concerne l’expertise média. Que celle-ci soit située dans les agences traditionnelles ou les agences média n’a qu’une importance secondaire.

    En revanche, les annonceurs attendent désormais deux choses. D’une part, ils

    souhaitent pouvoir disposer au travers de leurs agences et au-delà des frontières,

    d’un effet de puissance permettant les meilleures négociations possibles en matière

    d’achat d’espace. Les groupes d’agences doivent donc s’organiser pour pouvoir

    offrir cette puissance et la concentration est donc indispensable. Mais les

    annonceurs attendent un autre service en la matière : leur préoccupation se porte

    maintenant moins sur des conditions d’achat d’espace, même si elles conservent

    toute leur importance, que sur la conception stratégique des politiques médias, qui

    doivent être expressément remises au service de la construction et de l’entretien

    des marques. Cette approche redonne priorité aux stratégies sur les politiques d’achat et les agences doivent pouvoir y répondre. De ce fait, la reconquête d’une expertise dans cette matière est, pour les groupes de communication, une

    priorité.

    - La quatrième question concerne la capacité des réseaux de communication à répondre au défi d’Internet, et plus profondément, de l’interactivité. Au-delà des effets de mode, c’est là un élément central des années à venir et la mise en

    place d’une expertise sophistiquée, donc coûteuse, est indispensable.

    b - Les Holdings

    Aujourd’hui, on est entré dans l’ère des organisations complexes, à plusieurs

    niveaux : les « réseaux mondiaux » que l’on connaissait, il y a quelques années,

    autour des grandes enseignes historiques Young & Rubicam, Ogilvy, JWT etc. sont

    tous regroupés en entités supérieures, des holdings, qui sont désormais la première

    référence en matière de groupes de communication.

    Ces holdings sont spectaculairement connus et développés. Omnicom et WPP

    dominent le lot en 2005 avec des chiffres supérieurs à 10 milliards USD. IPG

    (interPublic) et Publicis suivent à des niveaux d’environ 6 et 5 milliards USD.

    Tous recouvrent toutes les disciplines, mais restent malgré tout souvent symbolisés

    par leurs grandes enseignes : Omnicom avec BBDO, DDB, TBWA, WPP avec JWT,

    Ogilvy, Y&R et plus récemment Grey, IPG avec McCann Erickson, LoweLintas,

    FCB, Publicis avec outre l’agence de référence, Leo Burnett et Saatchi.

    C’est maintenant au niveau des holdings mondiales que se prennent les décisions

    essentielles. Ce sont d’ailleurs ces holdings qui ont été cotées sur les bourses

    TEMA CONSULTING Page 23 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    internationales. C’est à cet échelon que les stratégies sont élaborées et mises en

    œuvre.

    c - Les agences médias

    Tous ces groupes ont aussi recentré leur économie autour de puissantes

    agences-média originellement spécialisées sur l’achat d’espace et dont l’ambition et

    la fonction se sont considérablement enrichies. Optimedia pour Omnicom,

    Mindshare pour WPP, Starcom-Optimedia pour Publicis, Universal pour IPG, MPG

    pour Havas sont les grands acteurs, dont le rang varie, de ce paysage essentiel à la

    communication d’aujourd’hui. La seule grande agence média indépendante d’un

    groupe est aujourd’hui Aegis, mais pour combien de temps puisque Vincent Bolloré,

    principal actionnaire d’Havas, est désormais, avec 29,9%, le principal actionnaire

    d’Aegis ? On reviendra plus loin dans cette étude sur les stratégies marketing des

    agences médias.

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    2. LES GRANDS ENJEUX DU MARCHE : LE MANAGEMENT DE LA COMMUNICATION INTERNATIONALE

    Deux grands sujets de préoccupation, sans solution encore définie : quel marché ? Quels modèles ?

    A - Le marché international de la Communication

    a- Un marché parvenu à maturité

    On l’a vu, le marché croît. Mais sa croissance repose sur l’essor de nouvelles

    nations qui s’ouvrent à la consommation et à l’économie de marché. Dans les

    marchés traditionnels, la publicité a cessé d’être une activité en développement

    rapide. Le marché de la communication dans les nations traditionnelles, qui en

    représentent encore la partie essentielle, est un marché arrivé à maturité. Certes, il

    conservera toujours un taux moyen de croissance raisonnable, mais les taux à deux

    chiffres sont terminés et, comme lors de la récession de 2001-2005, des chiffres

    négatifs ont pu apparaître.

    La maturité du marché signifie surtout qu’il commence à chercher ses équilibres et que la fuite vers le développement, qui permettait de ne pas traiter les questions structurelles, est finie.

    C’est pour cela qu’aujourd’hui se posent avec une acuité nouvelle deux séries de

    questions qui jusqu’ici se résolvaient toutes seules, celle de la taille et celle des prix.

    - La taille, on l’a vu, est aujourd’hui la donnée de base. Dans une économie en

    voie de globalisation, la taille industrielle est internationale, et si possible mondiale.

    Ceci vaut pour les annonceurs. De ce fait, les agences doivent se hisser aux

    mêmes niveaux et en répondant à la même problématique, et ce pour pouvoir

    accompagner leurs clients dans leur évolution. D’où, du côté agences – et média

    également - cette nécessité de la taille critique.

    TEMA CONSULTING Page 25 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    - Les prix retrouvent leur importance de facteur d’équilibre, dès lors que le

    marché trouve sa maturité. Pendant longtemps, la communication est apparue

    comme une activité où la dimension prix n’était pas déterminante, ce qui voulait dire

    que les prix étaient, en réalité, assez élevés, sans que cela crée de préoccupation

    économique particulière. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. On illustrera le propos par

    un seul exemple : l’inexorable montée des services achats dans un domaine où ils

    n’intervenaient pas jusqu’ici. Longtemps les services achats ont été cantonnés dans

    les matières premières ou les matériels sans grande valeur ajoutée. Ils sont

    aujourd’hui présents dans toutes les fournitures de services et aussi dans le

    domaine – longtemps « sanctuarisé » – de la communication. La guerre des prix fait

    rage, entre annonceurs et fournisseurs (agences, médias, prestataires..) et entre les

    fournisseurs entre eux. C’est une donnée durable.

    b- La publicité est-elle entrée sous l’influence de la loi des rendements

    décroissants?

    On peut s’interroger. L’encombrement publicitaire des grands médias est

    important, voire maximal et pour beaucoup se pose un problème d’acceptabilité par

    le consommateur, ou même par le citoyen. Les afficheurs diminuent le nombre de

    leurs panneaux, certaines télévisions acceptent moins de temps de publicité que la

    loi pourrait pourtant leur permettre, les journaux sont attentifs…Mais, dans le même

    temps, les coûts augmentent, on l’a vu. Pour aggraver le tout, on constate un peu

    partout dans le monde une évolution de la « consommation » de publicité. Le

    consommateur se fait exigeant, critique. Il ne veut plus se faire surprendre et veut

    souvent être actif dans son attitude envers la publicité (le « consomm’acteur »

    souvent décrit). Parfois même il conteste et critique. Se pose donc maintenant

    clairement un problème de Retour sur Investissement (le R.O.I des anglo-saxons)

    que chaque annonceur a maintenant en tête.

    Le mot-clé est donc devenu ces dernières années –et de façon pérenne –

    celui de l’Efficacité. La mesure de l’efficacité de la communication est désormais une discipline essentielle et l’annonceur est jugé sur ce que rapporte son dollar ou son euro investi en publicité. Cette rationalisation est sensible partout

    dans le monde et chez toutes les catégories d’annonceurs. On en veut pour preuve

    qu’aux prix et concours de créativité publicitaire, qui ont caractérisé une longue

    période de la publicité, sont venus se joindre des prix (Effie par ex.) de l’Efficacité

    publicitaire, devenue un critère central.

    TEMA CONSULTING Page 26 sur 106

  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    c- Troisième grande interrogation sur l’évolution du marché : le mythe simplificateur

    de la campagne « globale » a vécu.

    On l’a vu, pendant un temps –court, il est vrai – on a cru qu’à la mondialisation du

    marché allait correspondre une mondialisation du marketing et du message

    publicitaire. La rapide prise de conscience de la fausseté de cette idée a conduit

    l’annonceur international à une réflexion complexe sur la meilleure articulation de

    son organisation à un marketing qui, tout en étant mondial, devait aussi respecter

    un certain nombre de spécificités. On a alors privilégié des stratégies «multi-

    locales», plus en phase avec la réalité des marchés et des cultures. Il a fallu alors,

    côté annonceurs, puis côté agences, trouver les structures et les interfaces qui

    permettent la mise en œuvre de ces stratégies.

    B- Vers de nouveaux modèles ?

    a- Du côté des annonceurs

    Les services marketing évoluent et leur configuration varie selon les groupes. Ce qui

    est certain, c’est que plus aucun modèle n’est organisé sur une base nationale.

    Tous ont adopté des systèmes d’organisation dont les frontières n’épousent pas

    celles des nations. Les « centres d’excellence » d’Unilever reposent sur une

    compétence sectorielle (lessive, dentifrice, shampooing…), selon les produits

    fabriqués par l’entreprise et ont des compétences géographiques bien plus vastes

    que les pays où ils sont basés. Dans le même temps, le management obéit à des

    règles qui ont valeur mondiale. A la fois « global » et « local », le management mais

    aussi le contenu des politiques de marketing et de communication devient, selon le

    mot peu euphonique mais assez réaliste de Francis Balle, « glocal ». Cette

    «glocalisation » caractéristique des grands annonceurs doit trouver un répondant du

    côté des agences.

    Pour les y contraindre, d’ailleurs, les annonceurs mènent des politiques de

    partenariat et de choix d’agences très volontaristes. Ce sont les politiques

    d‘«alignement », souvent rencontrées. Le concept est connu : un produit doit être

    suivi, dans la plus grande partie possible du monde, par une seule agence ou par

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    un seul groupe. Ainsi seront assurées la compréhension, la cohérence, l’économie

    d’échelle et la certitude du secret des affaires. Mais, à l’évidence, la réalité des

    marchés ne permet pas toujours cette politique idéale. Une agence peut être faible

    sur une zone, peut mal s’entendre avec un responsable de zone, peut être

    déficiente dans une discipline. Toutes raisons pour, dans une zone ou l’autre, ne

    pas aligner l’agence de façon absolument systématique. Mais la cohérence y perd

    et l’annonceur, après quelque temps, réaligne à nouveau.

    Ces politiques d’agences, menées par de grands annonceurs étaient parfois

    erratiques et mal gérées. Elles sont aujourd’hui considérées comme stratégiques et

    font l’objet de choix au plus haut niveau.

    b- Le problème des conflits de budgets

    Face à cela, les agences, leurs réseaux et leurs holdings s’efforcent d’assurer l’offre

    la plus large possible: Elles vont proposer à l’annonceur des services à la fois

    identifiés et coordonnés. Elles vont aussi proposer plusieurs « lignes » d’agences

    pour surmonter les conflits de budgets inévitables dans une logique de

    développement international.

    Les annonceurs souhaitent à la fois conserver la confidentialité des informations

    fournies et l’exclusivité de leur partenariat mais jouer aussi des économies d’échelle

    que permettent les opérations à l’échelle internationale.

    Mécaniquement, on se trouve alors face à moins d’agences pour un nombre de

    marques de plus en plus liées entre elles.

    Pour apporter une réponse au problème des conflits, quelques lignes directrices ont

    été établies sur le plan international entre agences et annonceurs, au travers de

    leurs organisations représentatives – WFA et EACA -. Elles tournent autour des

    idées suivantes :

    a- Généralisation des clauses de confidentialité dans les contrats. Les étendre à

    autant de collaborateurs de l’agence que nécessaire. Durée prolongée même en

    cas de départ du collaborateur de l’agence.

    - «Murailles de Chine» au sein de l’agence. Responsabilité de l’agence de séparer

    de façon totalement étanche et cloisonnée les équipes et les informations de

    budgets potentiellement conflictuels.

    b- L’exigence de l’exclusivité devrait être restreinte à des produits précis, non à

    des secteurs.

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    - La définition des agences «exclusives» doit être limitée à la marque de l’agence et

    dans la même activité (pub p.ex). Pas extensible aux autres disciplines (MD, PR

    etc.).

    - L’exclusivité sur une base mondiale ne peut être qu’exceptionnelle (PR par ex. et à

    budget élevé >10 M $).

    - Le degré d’exclusivité exigé doit se traduire en rémunération.

    - Si le client qui travaille avec un réseau n’utilise pas l’agence de ce réseau dans un

    pays, cette agence peut travailler avec un annonceur concurrent.

    Ce système permet de réels progrès, mais ne fonctionne pas toujours. Ainsi,

    lorsque Procter & Gamble a racheté Gillette, a retiré le budget Média à Mindshare,

    qui le traitait jusque-là. Mindshare, qui trouve ses origines chez Ogilvy & Mather

    (WPP) traite historiquement les budgets Média du groupe Unilever et traitait

    également Gillette. P&G, rachetant Gillette n’a pas souhaité que ses budgets média

    soient mêlés à ceux d’Unilever, son rival de toujours. Et les « Murailles de Chine »

    présentées par WPP pour garantir un traitement étanche entre Gillette et Unilever

    chez Mindshare, n’ont pas convaincu les dirigeants de P&G.

    c- Du côté des agences

    Les grands groupes mondiaux ont développé en leur sein de nouveaux modèles

    d’agence.

    - Les agences-médias

    Le plus significatif des modèles est celui des agences-médias, puissantes entités,

    stratégiquement et économiquement placées au centre des architectures de groupe.

    Les fonctions que les agences médias peuvent offrir à leurs clients peuvent être

    définies dans une grille qui donne une référence à tous les services qui peuvent être

    fournis. Ces services peuvent être détaillés par l'agence, mais font la plupart du

    temps l’objet d’une rémunération globale. Ils peuvent également être présentés

    individuellement, selon les besoins du client et la campagne, et être facturés

    séparément, en tant que tels.

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    La liste suivante de services est inspirée de la grille générale d'analyse que l'institut

    de RECMA (Research Company Evaluating The Media Agences Industry)1 emploie

    pour donner l'information et l'expertise sur les divers réseaux d'agences de médias.

    C'est une base complète qui englobe les diverses fonctions spécifiques qui sont

    offertes sur le marché par des agences de médias à leurs clients.

    Toutes les fonctions impliquent l'expertise d'agence, couplée à l'utilisation d’outils

    spécifiques (adaptés à chaque sujet), ces outils étant propriété de l'agence, ou

    d'accès public.

    Ces fonctions sont :

    -Media planning Stratégique : Analyse de la consommation (études, focus groups),

    Analyse compétitive, Définition des objectifs stratégiques, Contrôle et mesure de

    l’efficacité publicitaire, Optimisation multimédia, Analyses media-marché.

    -Planning Télévision : Analyse de la grille tarifaire, Analyse des campagnes des

    concurrents, Prévisions d’audience des programmes, Analyse de l’audience TV,

    Test et optimisation, Programmation, Approches qualitatives

    -Planning Presse : Analyse de la grille tarifaire, Analyse des campagnes des

    concurrents, Prévisions d’audience des programmes, Analyse de l’audience TV,

    Test et optimisation, Programmation, Approches qualitatives

    -Planning radio : Analyse de la grille tarifaire, Analyse des campagnes des

    concurrents, Analyse de l’écoute radio, Analyse de l’audience commerciale et

    Programmation, Approches qualitatives

    -Web planning : Analyse des campagnes des concurrents, Etude de l’audience

    Internet, Analyse sites et planning, Propositions publicitaires

    -« Below the Line » et opérations Hors médias.

    - Planning régional.

    -Communication avec les annonceurs-clients : contribution aux études, recherches,

    analyse de conjoncture et dépenses publicitaires, Systèmes Extranet, Formation

    des clients.

    - Autres nouveaux modèles

    On l’a vu, la logique dominante de la dernière décennie est celle des grands

    groupes, voire, dans certains cas, du gigantisme. Il était donc inévitable qu’un

    1 . www.recma.com

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    mouvement complémentaire, et parfois, contraire, conduise vers des tentatives de

    nouvelles organisations.

    Elles ne représentent pas la tendance majeure, mais elles méritent d’être évoquées

    car certaines connaissent un véritable succès. Un nouveau système d’organisation

    des grands groupes apparaît, celui des « Hub agencies », calqué sur l’organisation

    de certains annonceurs regroupés aussi en Centres régionaux et inspirés des

    «plateformes » continentales qu’a organisées le transport aérien. Fallon a été

    précurseur en ce registre qui tend à gagner du terrain.

    Par ailleurs, apparaît (ou réapparaît) un nouveau « format » d’agences, celui

    d’agences plus souples, qui, tout en appartenant à un réseau, retrouvent les

    avantages de l’agence moyenne, créative, réactive. Un exemple est Marcel dans le

    groupe Publicis. On voit ici ressurgir l’agence indépendante et audacieuse qui, sans

    initialement prétendre aux grands clients internationaux, vient pourtant troubler le

    jeu (Mather ou Strawberry Frog en Grande-Bretagne, Taxi aux Etats-unis)

    C- Les relations Annonceurs-Agences en question :

    Transparence et Rémunération

    a- Transparence

    Le principe de transparence est aujourd’hui devenu central dans toutes les économies de marché.

    • La loi Sarbanes-Oxley

    La dernière – et décisive – évolution dans cette direction est la loi américaine

    Sarbanes-Oxley de 2002. Cette loi, adoptée après les grands scandales financiers

    (Enron notamment), ne s’applique pas seulement aux Etats-Unis mais à toutes les

    sociétés américaines et à celles qui sont cotées aux Etats-Unis. Elle concerne donc,

    à l’évidence, l’essentiel des grands groupes de communication.

    La loi Sarbanes-Oxley implique que les présidents des entreprises cotées aux USA

    certifient leurs comptes auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC)

    qui est l’organisme régulateur des marchés financiers américains.

    La loi est guidée par 3 grands principes :

    - L’exactitude et l’applicabilité de l’information : les entreprises doivent fournir à la

    SEC toutes informations nécessaires (principes comptables guidant la présentation

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    des comptes, transactions hors-bilan, changement dans la propriété des actifs

    détenus par les dirigeants, codes d’éthique de l’entreprise..)

    - La responsabilité personnelle des gestionnaires (CEO, CFO). Les dirigeants en

    faute encourent des sanctions pénales (jusqu’à 20 ans de prison)

    - L’indépendance des auditeurs /vérificateurs. Au surplus, ceux-ci sont habilités à

    recevoir des plaintes d’actionnaires ou d’employés concernant la comptabilité de

    l’entreprise.

    Le point essentiel est que la portée de la loi est extraterritoriale puisque toute

    société cotée aux USA – et elles sont nombreuses dans le monde notamment dans

    le domaine de la communication – doit s’y soumettre.

    Ce mouvement de transparence est renforcé par la tendance mondiale vers la

    Responsabilité Sociale des Entreprises (CSR) qui conduit les dirigeants des

    principales entreprises à renforcer les procédures et les standards de management

    vers une application généralisée des principes de transparence.

    Enfin, pour ce qui est du secteur de la publicité, cette orientation est d’autant plus

    sensible que des marchés importants ont adopté eux aussi des règles spécifiques à

    ce secteur pour parachever ce même objectif (loi Sapin en France par exemple).

    - Le cas de la France et de la loi Sapin

    Adoptée en 1993, la loi Sapin a modifié en profondeur les relations d’ensemble sur

    le marché publicitaire français. Elle a modifié aussi de façon durable les équilibres

    économiques.

    Elle comporte, dans ses grandes lignes, 3 orientations :

    -elle impose le principe général de transparence ;

    -elle établit l’égalité de traitement, en particulier de la part des médias, dans leur

    politique commerciale de vente d’espace ;

    -elle organise un nouveau système contractuel agence-annonceur, sur la base du

    principe du « mandat ».

    Ce système du mandat est une innovation majeure. L’agence désormais agit, selon ce nouveau schéma contractuel, au nom et pour le compte de l’annonceur et

    non plus pour son compte propre. Elle obéit donc au statut de mandataire, sans

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    personnalité économique propre. Le mandataire agit en totale et obligatoire

    transparence dans sa relation avec son mandant, l’annonceur, et lui rend des

    comptes, dans une totale transparence des flux financiers. De plus, il s’établit une relation comptable directe entre le média et l’annonceur : la facture des achats média est envoyée directement à l’annonceur, l’agence-mandataire n’en ayant qu’une copie. De ce fait, toutes les prestations (prix-tarif, remises, réductions,

    rabais, bonifications, avantages, etc.) sont indiquées sur les factures, et portés

    directement à la connaissance de l’annonceur au profit duquel elles sont été

    concédées. S’y ajoute enfin une caractéristique d’égalité de traitement. Les médias

    doivent publier leurs conditions générales de vente et rendre publiques l’ensemble

    de leurs propositions commerciales. Ces conditions générales de vente doivent

    couvrir toutes les situations possibles et toute transaction doit avoir été prévue et

    tarifée au préalable par une condition commerciale du média. Aucune de ces

    conditions ne peut être discriminatoire : elles doivent s’appliquer à tous.

    Lorsqu’une agence travaille pour plusieurs clients et qu’elle réalise de ce fait un

    volume plus important d’affaires, les tarifs doivent prévoir une commission de

    regroupement des ventes. Cette commission doit être portée à la connaissance des

    annonceurs concernés et son partage (entre l'agence et les annonceurs concernés)

    doit faire l’objet d’un accord particulier.

    Cette nouvelle règle législative a bouleversé l’équilibre du marché. Elle a changé les

    relations en organisant un contact direct média-annonceur.

    - Côté agences, le modèle économique a changé. L’agence traditionnelle, qui joignait l’ensemble des fonctions, percevait des rémunérations sur chacune d’elles, et était rémunérée aussi bien par l’annonceur que par les médias avec lesquels elle travaillait, a disparu. Compte tenu de la séparation stricte des fonctions, du statut de mandataire et de l’exclusivité des rapports annonceurs-

    médias, une nouvelle répartition s’est clairement opérée au sein des groupes entre

    création et achat-média, les agences-médias opérant pour le compte des

    annonceurs, les agences créatives sortant de ce circuit commercial et devant

    trouver un financement spécifique à leur apport stratégique et créatif, à l’exclusion

    de toute rémunération sur l’achat-média.

    Les agences ont subi un choc économique considérable en 1994-95 et il a fallu

    attendre 2000 pour que, une fois les reconfigurations effectuées, elles retrouvent le

    chemin de la profitabilité et de l’emploi.

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    Dans le même temps, le climat a lui aussi profondément changé. La loi Sapin a créé

    un fossé considérable entre annonceurs et agences, en installant durablement une

    relation de défiance. De plus, les agences sans leur statut de mandataire ont perdu

    pendant un temps la dimension et l’influence qu’elles pouvaient exercer. Il a fallu

    que les agences françaises – et en particulier les deux groupes leaders – se fondent

    dans le mouvement mondial de la constitution de grands groupes de communication

    pour que de nouveaux équilibres économiques mais aussi psychologiques,

    commencent à être retrouvés. Cependant sur ce dernier plan, la crise de confiance

    ouverte par la loi Sapin a ouvert une époque de suspicion et de doute qui ne s’est

    pas démentie depuis et a même eu tendance à se généraliser dans le monde entier.

    Le marché français a mis près de 10 ans avant de trouver un nouvel équilibre, car

    les conditions dans lesquelles la loi Sapin a été mise en place ont été conflictuelles

    et quelque peu dramatiques.

    Pour autant, ses principes sont aujourd’hui largement partagés par la plupart des acteurs mondiaux sur les principaux marchés. Ceux d’entre eux qui sont encore sur la voie d’une mise à jour de leurs règles tendent cependant à éviter une

    intervention législative dont les effets négatifs, tant pour la loi Sapin que pour la loi

    Sarbanes-Oxley, en s’orientant vers des accords interprofessionnels, reposant sur

    une décision volontaire et sur des principes généraux d’autorégulation.

    Ces accords ont en général 4 orientations :

    1- Affirmation et application du principe général de la transparence des affaires ;

    2- Reconnaissance mutuelle des fonctions de chacun des acteurs ;

    3- Rémunération équitable de chacun des services rendus ;

    4- Accès libre à l’information commerciale et droit au contrôle.

    L’ensemble de ces nouveaux dispositifs est, en règle générale, soumis à des

    procédures d’auto-régulation et d’autodiscipline, évitant une intervention - souvent

    rigide et inadaptée - des pouvoirs publics.

    b- Rémunération

    Partout, la rémunération « classique » (Commission de 15% sur l’achat d’espace)

    est en voie de quasi-disparition, après avoir été l’unique système pendant quarante

    ans. Les nouvelles règles législatives, type loi Sapin, ne le permettent d’ailleurs

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  • Etude du secteur de la communication publicitaire : Stratégie & Plan d’action

    plus. Aujourd’hui de nouveaux systèmes apparaissent. Mais les définir est

    complexe.

    - Faut-il mettre en place un système fondé sur les honoraires ? Ce système aurait

    en apparence l’avantage de la clarté et de la transparence. Mais à quel niveau de

    rentabilité ? Est-on sûr que les partenaires y retrouvent leur compte et que les

    agences puissent être rémunérées à due hauteur ? Sur quelles bases ces

    honoraires seraient-ils calculés? Le temps consacré ? Notion mal adaptée à la

    publicité.

    Ce système ne se prête pas particulièrement à la création publicitaire où le temps

    passé n’est pas une variable significative. De plus, il renierait une idée essentielle

    de l