pepper steak n°2

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Pepper steak / Mai 2008 / numéro 2 / 1 euro N°2 Le nouveau steven seagal Vrai drug movie ? Previews été

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Le second numéro du fanzine Pepper Steak, sorti en mai 2008. Avec une preview sur les blockbusters de 2008 et des chroniques des 4 Fantastiques et le Surfer d'Argent, The Mist, Pistol Whipped avec Steven Seagal, 99 F avec Jean Dujardin et Be Kind Rewind.

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Page 1: Pepper Steak N°2

Pepper steak / Mai 2008 / numéro 2 / 1 euro

N°2

Le nouveau steven seagal

Vrai drug movie ?

Previews été

Page 2: Pepper Steak N°2

A l’époque, ça semblait tout bonnement incroyable. Le tea-ser du Godzilla américain était passé dans les salles un an avant la sortie du film. C’était le début des nouvelles straté-gies de communication des studios envers son public, une époque où tout aller basculer, où Internet arriverait, où le DVD allait supplanter la bonne vieille cassette VHS. Le film grand public est aujourd’hui à un stade de produit intermé-diaire, qui correspondrait à son exploitation en salles. Il rat-tache avec lui un travail en amont et en aval, où le spectateur est sans cesse sollicité, préparé à donner de l’argent, puis à en donner encore si l’expérience lui a été bonne. Voilà com-ment étendre une expérience filmique au-delà de la simple projection, même au-delà des images qui peuvent nous en rester. Rumeurs, annonces officielles, Images, teasers, ban-des annonces de mauvaise puis de bonne qualité, promo télé, magazine, puis film en salle puis attente de sortie en DVD avec la bande son du film, puis sortie en DVD avec bonus DVD. Voilà la longévité d’un film, qui se traduit plus par une période pendant laquelle on le vit, même avant de l’avoir vu, à travers des spéculations sur l’histoire, les acteurs, les pro-nostics sur les scores d’audience. Le mot qui définit tout ce phénomène est un faux ami. « Anticipation »., à traduire par attente fébrile en français. Voilà comment évolue les films qui marchent, alors que sonne déjà le glas de leur fatale dématé-rialisation physique. Usine à rêves après tout.

FANTOMETTE PREND UN COUP Non ce n’est pas le nom du nouvel opus littéraire écrit par notre

Georges Chaulet national. Quoique ça aurait pu l’être, depuis que les éditions Hachette ont décidé de rééditer les aventures de la justiciè-

re de Framboisy dans une huitième édition reliftée des plus sympa-thiques. Autre temps, autre mœurs, dirons nous. Bref, tout avait l’air

réussi jusqu’à ce que l’on se rende compte à première lecture que le texte a lui aussi été remis au goût du jour, pour être intégralement conjugué au… présent ! En résultent des phrases insipides, une litté-

ralité massacrée, et des tournures de phrases trahissant des fautes de styles des plus effroyables. A se demander ce qui a du passer par

la tête des décideurs de la maison d’édition, qui semblent avoir cour-bé l’échine devant le maelstrom de la débilisation générale, de la pé-

nurie des jeunes lecteurs et du massacre décomplexé de la langue française. Ecrites comme des scénarios, les aventures de Fantômette n’ont plus aucune magie et ne peuvent plus répondre à la mission

première d’un livre pour enfant: donner envie de lire, encore et en-core. Pour savoir ce qui a fait basculer les responsables de la biblio-

thèque rose vers un ralliement aux vertus de la novlangue, nous leur avons adressé une lettre manuscrite afin qu’ils puissent nous fournir

une explication. Ayant évoqué le scandale et la honte, nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse explicative des prévarica-teurs...

Page 3: Pepper Steak N°2

Candyman pourrait reve-

nir pour un quatrième

film. Tony Todd a récem-

ment affirmé sur Internet

qu’il était très intéressé à

réendosser le costume

du fantôme damné. Clive

Barker lui-même pourrait

participer au scénario, et

le film bénéficierait peut-

être d’une exploitation au

cinéma, en raison du

nouvel essor actuel sur

les films d’horreur. Quel-

le blondinette va-t-il tor-

turer cette fois-ci ?

Warner Bros. A décidé

que l’adaptation du der-

nier roman des aventu-

res du jeune sorcier an-

glais Harry Potter ferait

l’objet de deux longs

métrages. C’est David

Yates qui a déjà réalisé

L’Ordre du Phénix qui

signera la fin de la fran-

chise; toujours avec le

même casting.

PEPPY NEWS Vous voyez cet homme ? Oui. C’est Joshua Jackson. Que fait-il dans Pepper Steak et qu’est il en train de faire ? En train de voir comment son appareil marche pour pouvoir faire une prochaine couverture. Car cet homme, Joshua Jackson, mesdames et messieurs, a de très grandes chances d’incarner Peter Parker dans Spider-Man 4. Tout droit sorti de l’école des teen movies américains des années fin 90, celui dont on se souvient surtout pour avoir incarné Pacey Witter dans Dawson n’a pas caché son enthousiasme quand la proposition de rempla-cer Tobey Maguire lui a été faite.

C’en est fini de la série

animée Legion Of Su-

per Heroes, sortie en

France sous le nom de

La Légende des Super

Héros. La première

saison qui était passée

dans F3X sur France 3

va s’arrêter après la

diffusion de la seconde

saison aux USA. Aucu-

ne info sur une sortie

en France, ou une ex-

ploitation DVD plus

honnête que les deux

DVDs de démo déjà

sortis. Warner annonce

en même temps une

nouvelle série Batman

(encore !) comme pour

s’en excuser.

Après avoir joué Pacey dans Dawson, comment pourrait il donner plus de crédibilité à Peter Parker dans une nouvelle approche de la license de l’homme araignée ? Ne serait-il pas temps de donner au photogra-phe new-yorkais une allure autre que celle de l’éternel puceau qui se transforme en super héros une fois le masque enfilé ? Espérons que les producteurs de Sony aient un sursaut de lucidité et choisissent un vrai acteur de cinéma pour remplacer Tobey Maguire. Quand on pense qu’il a failli être Batman… Pourquoi pas Lindsay Lohan en MJ ? A propos du film, des rumeurs persistantes à propos de James Vanderbilt (Zodiac) pour le scénario circulent dans les longs couloirs de Hollywood. Nouvelle plutôt rassurante de ce côté...

Ca s’annonce pas mal du tout. Et c’est un peu domma-ge. Car le prochain James Bond sera de bonne qualité, bref ça s’annonce comme un très bon film, à la hauteur de Casino Royale. N’en déplaise aux amateurs des James Bond semi parodiques avec Roger Moore com-me moi, Daniel Craig revient, bien décidé à débusquer l’organisation pour laquelle travaillait sous chantage la belle Vesper Lynd (Eva Geen). Le film commencera vingt minutes après la fin de Casino Royale, là où Bond retrouvait le commanditaire de Vesper et lui tirait une balle dans la cheville. James Bond était né. Pas une préquelle à la saga donc, mais plutôt une réécritu-re du mythe instigué par les romans de Ian Fleming il y’a plus de 50 ans. Cette nouvelle aventure de Bond mettra en avant un des aspects rares du héros: Sa désinvolture auprès de ses supérieurs pour mener une vendetta personnelle. Sa soif de vengeance et de ré-ponses le mènera en Italie, en Afrique du Sud et en Amérique latine pour faire chuter les plans de conquête de l’horrible Dominic Greene (Mathieu Amalric). Espé-rons que Bond pourra se remettre de la trahison de la bitch française avec ses deux nouvelles Bond Girls. (Olga Kurylenko et Gemma Arterton).

Côté réalisation, c’est Marc Forster (Neverland) qui prend la suite des opérations. Seul point noir de ce côté-là, au vu de la filmographie du réal qui risque de s’emmêler les pinceaux quand il s’agira de rendre hommage à la plus grande saga de cinéma d’action. Côté scénario, on retrouve Robert Wade, le même scénariste que Casino Royale, qui doit être impatient de pré-senter la suite de son histoire à tous les fans de l’agent du MI6. Notons qu’il avait aussi signé les scénarios du Monde ne suffit pas et de Meurs un autre jour. Cette fois ci, il choisit un mot latin et un mot anglais des plus élégants pour ce nouveau titre: Quantum Of Solace.

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Ce sera finalement un bel été que l’été 2008, avec pas moins de 3 longs métrages de super héros. Après la dé-ception amère de Spider-Man 3 l’année dernière où mê-me le Surfer d’Argent lui faisait de l’ombre à certains égards, cette année semble assez prometteuse avec l’ar-rivée d’un petit nouveau sur le grand écran : le mal aimé Iron Man. Pour le reste, l’Incroyable Hulk promet un film intimiste avec un casting étonnant, puis c’est Christo-pher Nolan qui va transformer l’essai de Batman Begins avec Batman : The Dark Knight. Pour l’occasion d’ailleurs, WB nous sort un DVD intitulé Batman: Gotham Knight et qui recueille six courts-métrages animés façon manga mettant en scène le chevalier noir. Puis à la rentrée, ce sera le retour du Punisher au cinéma dans un nouveau film proposant une nouvelle approche du personnage de Marvel. Un film réalisé par une femme, Lexi Alexander.

Super-héros

Les premières images disséminées par la Warner sur Batman Dark Knight n’ont pas franchement enthou-siasmé les foules. Du moins pas autant que Batman Be-gins à l’époque des premières images teaser. Première-ment parce que le costume de Batman ne ressemble plus à rien, et que cette version tuning du premier costume nous rappelle les figurines atroces que nous proposaient les constructeurs de jouets quand ils n’avaient plus le vrai Batman en stock. Ce qui déçoit beaucoup moins d’un autre côté, c’est la révélation de Heath Ledger gri-mé en l’insaisissable Joker version punk crado plutôt que dandy artiste taré auquel nous avait (trop) habitué Jack Nicholson. Outre les bande annonces peu enthousias-mantes, la communication autour du film se démarque un peu du reste avec des trouvailles inventives comme lorsque le Joker avait « hacké » le site internet de campa-gne politique du sénateur Harvey Dent. Le studio a éga-lement sorti une vidéo montrant le tournage du film en Imax dans laquelle on n’apprend pas grand-chose puis-que ce spot s’avère être une véritable pub pour le format cinéma du futur. Quand au reste, tout semble moins travaillé que dans le premier épisode, à notre plus gran-de surprise. Les premiers plans aériens montrent un Go-tham City définitivement sans âme, la batcave ressemble à un bureau de comptable, les cellules de la prison sont toutes propres… Bref on se demande comment des gens arrivent à se déguiser en chauve souris et en clown tueurs dans cette espèce de ville-témoin trop propre. Il y’a tout de même quelques bonnes décisions prises pour cette suite, comme l’éviction de Katie Holmes dans le rôle de Rachel Dawes, pour laisser la place à Maggie Gyllenhaal.

13 août 2008

18 juillet 2008

THE INCREDIBLE HULK

BATMAN dARK KNIGHT

13 juin 2008

Page 5: Pepper Steak N°2

30 avril 2008

2 MAI 2008

12 septembre 2008

BATMAN GOTHAM KNIGHT

THE INCREDIBLE HULK

The Punisher: War ZONE

IRON MAN

23 juillet 2008

Le public connaît peu Iron Man. Mais la licence Marvel inspirant un gage de divertissement assu-ré envers le spectateur, le film peut attendre un beau score, aidé par son bonne communication. D’autant plus que le héros arrive juste après Transformers, qui a commencé de sympathiser le grand public avec les robots de combat. Le film tentera sans doute de rendre Tony Stark sympathique, contrairement à celui de la BD qui reste un « homme d’affaire qui ne sourit pas » comme chantait joyeusement le générique du dessin animé des années 60. Le déroulement du film apparaît lui aussi trop évident, comme le laisse penser la bande annonce. Longue entrée en matière, romance inutile, puis premier combat avec une armure prototype, puis longue parlotte à enjeux politiques, puis deuxième scène d’ac-tion avec un Iron Man encore prototype, puis arrivée du méchant, complication de la romance puis dénouement bâclé avec le Iron Man final que l’on ne verra que deux minutes. Espérons cependant que nous ayons tort !

Rappelons que l’Incroyable HULK est réalisé par Louis Leterrier,

l’homme à l’origine du Transporteur et de Danny The Dog. Avec les

premières images d’un Hulk ressemblant à un personnage de jeu vi-

déo, on peut s’attendre à un film nerveux décomplexé et bourré d’ac-tion. Mais la présence dans le rôle de Bruce Banner d’Edward Norton

pourrait amener un peu d’intellect à la trame principale. Ce qui n’est

pas une mauvaise chose en soi, car si à l’instar du HULK d’Ang Lee,

ce film compte épancher pendant de longues minutes l’évolution du

scientifique en géant vert, autant que ça soit un acteur aussi convain-

cant qu’Edward Norton. Notons aussi la présence aux crédits de l’ul-

tra ravissante Liv Tyler dans le rôle de Betty Ross mais aussi et sur-

tout le nom de Robert Downey Jr. dans le rôle de… Tony Stark ! Quel rôle aura-t-il dans le film ? Simple consultant dans le projet de

Bruce Banner ? Ou fournisseur pour l’armée auprès du général Ross ?

Quand nous parlions des premiers cross-overs de films Marvel, nous

étions loin de nous douter qu’ils penseraient enfin à faire coïncider les

acteurs avec les rôles ! A quand la société de production de films

Marvel indépendante pour un cinéma de super-héros d’exploitation ?

Constantin Berthelier

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Comme tout bon fan de films Marvel qui s’assume et se res-

pecte, je me dirige à la Fnac le jour de la sortie en DVD et Blu-Ray du petit film de super-héros que j’avais bien aimé l’été dernier, à savoir

Les 4 Fantastiques et le Surfer d’Argent. Toute la machine promo est en route, les écrans diffusent le film en HD, et les rayons abondent pour

l’occasion de copies du film. Alors qu’hésitant encore en chemin en-tre m’offrir la version Collector 2 DVD ou la version simple, je suis confronté à ma première surprise en arrivant sur place. Cherchant

l’édition simple à 20 euros, je ne trouve que la version « Collector 2 DVD Edition spéciale Fnac » pour le prix anormal de… 20 euros. Soit,

j’embarque la marchandise à la caisse et verse mon obole à la Fox. Arrivant à la maison, tout fébrile de pouvoir ajouter cette nouvelle

pièce à ma collection de films de super héros, je découvre que l’em-ballage collector ne renferme rien d’autre que l’édition simple. Pas d’arnaque véritablement, car je me rends compte en me baladant sur

Internet que Fox France n’a pas prévu d’édition 2 DVD pour la Fran-ce. La version avec le documentaire sur le Surfer d’Argent n’est au

fait réservée qu’à nos amis de transatlantique. Le DVD regorge donc des conneries habituelles, pour la plupart de la

promo pour un film qu’on a déjà acheté. On est tenté de dire que ça aurait pu être mieux, mais ce serait déjà prendre parti sur la question de la valeur divertissante extrinsèque à un film comme celui-ci.

Les 4 Fantastiques et le Surfer d’Argent reprend donc l’histoi-re quelques temps après la fin du premier film, les producteurs étant

conscients que celui-ci avait évité le four fantastique grâce à une bon-ne communication et à la popularité sans borne de la part des améri-

cains envers les héros de Stan Lee. Il se fallait donc que le film propo-sât un élément tout à fait nouveau, un enjeu scénaristique plus grand que la romance simpliste entre Mr. Fantastic et La Femme Invisible.

Cet élément sera le Surfer d’Argent, le serviteur du terrible Galactus, un dieu mangeur de planètes. Le premier film de super-héros propo-

sant des crossovers était donc né. (En jargon marvelien, on peut aussi parler d’un « Marvel Team-Up », NDLR) Peut-être le film est-il pré-curseur d’une nouvelle vague de films proposant d’autres associa-

tions, l’avenir le dira. (On imagine déjà les Spider-Man/Daredevil ou les Supergirl contre Poison Ivy…)

Le surfer d’Argent arrive donc en super wedding crasher au milieu de la cérémonie censée unir Suzan Storm et Reed Richards,

bien déterminé à préparer le terrain pour son maître et mettre une sacrée frousse aux Super-Héros de New York. C’était d’ailleurs l’ob-jet de la super bande annonce vue quelques mois plutôt, très promet-

teuse. Ce personnage tout en 3D est joué par un comédien préposé à porter des masques (Doug Jones: Abe dans Hellboy) allait bientôt

piquer la vedette aux quatre Fantastiques. Et comme si ça ne suffisait pas, l’acteur sera ensuite doublé par Lawrence Fishburne ! Ce sont

nos quatre héros qui en prennent un coup, et qui traînent par-dessus le marché tous les problèmes de couple ridicules des deux amoureux qui n’arrivent décidemment pas à se marier. Heureusement, le Tor-

che Humaine est là pour nous faire rire avec ses blagues de jeun’s et son attitude effrontée. Mais le Surfer d’Argent ne sera pas vraiment le

vilain de l’histoire, ni Galactus d’ailleurs. Car il y’a un certain Julian Mac Mahon qui prend de l’ampleur en tant qu’acteur et que les spec-

tateurs du premier film veulent revoir. Le Dr. Fatalis revient donc, et sans son masque… (Après le temps qu’il a fallu attendre dans le pre-mier pour voir enfin le super méchant Fatalis !) D’ailleurs, celui-ce

reste très laconique quand il s’agit de résumer les relations entre les héros et leur Némésis: « Je vais être honnête: je vous déteste tous. Mais

la terre est en danger donc on va faire équipe ». Pas mal pour un dicta-teur qui aime fomenter des plans machiavéliques compliqués afin d’as-

seoir son pouvoir. On le remerciera cependant de rappeler l’intrigue du film pour le spectateur débile qui aurait déjà décroché. L’intrigue poursuit son chemin et c’est le surfer qui prendra une belle leçon

d’humanité de l’insignifiante Suzan, symbolisant ici le bon sens et la conviction populaire américaine: On a toujours le choix… A méditer.

CONTENU :

Commentaire audio du réalisateur Tim Story. Commentaire audio du producteur Avi Arad et de l’équipe du film. 5 scènes coupées avec commentaire audio

optionnel de Tim Story. 3 scènes de prévisualisation avec commen-taire audio optionnel de Tim Story. La création de la Fantasticar Doc: Les 4 éléments

Page 7: Pepper Steak N°2

Les romans et nouvelles de Stephen King ayant

toujours été source d'adaptations de qualité va-riable sur petit et grand écran, il n'est a priori pas étonnant qu'une nouvelle fois, l'un des textes du

maître de l'angoisse prenne vie sous l'objectif de la caméra. En vérité, la surprise vient du choix du texte en lui-même, puisqu'il s'agit de « The Mist », nouvelle principale du recueil éponyme

paru en 1985. Un livre mineur dans la bibliogra-

phie de l'écrivain, qui de prime abord pourrait laisser croire qu'Hollywood, en rade de scénarios

intéressants, a encore une fois pompée ses concepts les plus lucratifs jusqu'à la moelle... S'il y a sûrement une part de vérité dans ces craintes

légitimes, c'est sans compter le travail honnête fourni par le réalisateur Frank Darabont (né à Montbéliard, dans le Doubs, ça ne s'invente pas!),

déjà auteur des plutôt réussis « La Ligne Verte » et « Les Évadés ». L'histoire prend place dans une petite ville améri-

caine qui, suite à une tempête dantesque, se re-trouve noyée dans une brume opaque. Alors qu'un monstre semble rôder dans le brouillard, les habitants se retranchent à l'intérieur d'un su-

permarché et tentent tant bien que mal de survi-vre. Très vite, les théories sur le phénomène diver-

gent et commence à scinder la population en groupes distincts. Le premier est mené par Mrs. Carmody (Marcia Gay Harden), une évangéliste

intégriste expliquant les évènements par la ven-geance de Dieu depuis trop longtemps ignoré par ses « enfants ». Ensuite, il y a celui de David

Drayton (Thomas « The Punisher » Jane), père de famille qui va trouver dans la protection de son enfant un but lui permettant de fuir la ré-

flexion au profit de l'action, donc l'empêchant de

sombrer dans la folie face à l'inexplicable et la remise en question de concepts fondamentaux. Enfin, Brent Norton (Andre Braugher), un avocat

New-Yorkais en vacances, opte pour la négation du paranormal, ce qui n'est peut-être pas la meil-

leure chose à faire lorsque l'on se trouve être un

personnage créé par Stephen king... Alors que face à l'effroi grandissant, Mrs. Carmo-dy, ex- « folle du village » commence à trouver

un auditoire de plus en plus conséquent, il est difficile de ne pas y voir une critique très actuelle du fondamentalisme religieux plantant ses racines dans la terreur, terreau d’autant plus fertile en

tant de crise, agrémenté d’un parfum de post-11

Septembre face à une menace extérieure et indi-cible. Fort heureusement, ce message clairement

affiché n'élude en rien la partie fantastique du ré-cit, très efficacement menée. Les effets spéciaux sont de bonne facture (mention spéciale à l'arri-

vée de la brume) bien que parfois trop numéri-ques, et savamment distillés tout au long du récit. La tension s'en trouve renforcée, installant un

climat de suspense constant et soutenu. La réalisation, se reposant trop sur l'écriture, reste efficace sans jamais décoller. Les transitions

« fondus au noir » l'attestent, chapitrant le film comme la nouvelle, laissant au stade de transcrip-tion ce qui aurait dû être une adaptation. La seule audace du réalisateur est d’ordre scénaristique,

puisqu’il change tout bonnement la fin du récit de King. Au spectateur de juger s’il a eu raison ou non, mais sachez que l’écrivain lui-même a ap-

prouvé ce choix, ajoutant que c’est ainsi qu’il au-rait conclu son histoire s’il en avait eu l’idée. En résulte au final un bon petit film fantastique,

d’autant plus plaisant qu’à l’inverse de ses pairs actuels, il refuse de se complaire dans l’esbroufe visuelle au profit d’une atmosphère immersive.

Doublé d’une analyse sociologique pertinente du comportement humain en cas de promiscuité prolongée, le scénario évolue au sein d’une gale-

rie de personnages crédibles à défauts d’être tous

attachants, et nous emporte sans résistance tout au long des deux heures que dure le film. Sans hésiter l’un des meilleurs film de genre de ce pre-

mier trimestre de 2008. Pourquoi s’en priver ? Alexandre Coste

The Mist Actu cinéma

USA, 2007, 2h17

Réalisé par Frank Darabont Écrit par Frank Darabont, d’après une nouvelle

de Stephen King

Avec : Thomas Jane, Andre Braugher, Marcia Gay Harden

Page 8: Pepper Steak N°2

Un nouveau Steven Seagal dans les vidéoclubs, ce n’est rien de moins qu’un événement, n’en déplaisent a tous les culs‐bénis et autres bo‐bos condescendants qui se branlent la nouille sur La Mort dans la Peau en y voyant l’apo‐théose du cinéma « d’action‐mais‐pas‐que » Apres le classique instantané Urban Justice, dans lequel notre Saumon Agile croisait cette vieille tronche de Danny Trejo au détour d’une scène mémorable, le niveau d’attente était éle‐vé. D’autant plus que Jeu Fatal est tourne aux States (confirmant ainsi que la période bidon-villes roumains est bien de l’histoire ancienne) et devait initialement connaitre les honneurs d’une sortie dans les salles obscures. Mais une fois encore, merci aux costards‐cravates de chez Sony Pictures qui ont décrété que la série B d’action actuelle était plus rentable en DVD que sur grand écran. Jeu Fatal, donc, narre un Steven alcoolique qui, pour honorer ses dettes de jeu, va accepter de devenir un tueur à gage pour le compte d’une organisation sécrète menée par un mystérieux vieil homme (Lance Henriksen : Androide d’A-liens, ennemi de Van Damme dans Chasse a l’Homme et gourou sympathique d’Absolom 2022). Premier constat : l’acteur, malgré une surchar‐ge pondérale évidente, se démène comme un beau diable et lève la jambe sans être cons-tamment double pour nous offrir quelques‐unes de ses meilleures scènes de fight depuis Justice Sauvage, rien que ca !

La réalisation est bien au-delà des dernières bousasses de Bucarest, mais reste tout de mê-me médiocre, ce qui déçoit après un trailer promettant des plans léchés et un découpage lisible. Foin de tout ca, malgré quelques images honnêtes et des situa-tions scéniques un peu plus pensées que d’ha‐bitude. Le scenario, après un départ sur les chapeaux de roues, nous perd des lors qu’il ne s’intéres‐se plus au problème de bouteille de Steven et a la relation difficile qu’il entretient avec sa fille pour plonger dans les méandres habituel-les des storylines incompréhensibles mêlant malhabilement agents secrets, organisations aux buts nébuleux, figuration perdue et flics ripoux. Bref, on nous sert la tambouille habi-tuelle, et c’est bien dommage, car il y avait cet‐te fois ci matière a innover un peu. Malgré ces points négatifs et une évidente dé-ception par rapport a son prédécesseur, il se-rait impardonnable de passer a cote de Jeu Fa-tal, ne serait ce que parce qu’il permettra peut-être un jour a Steven de financer son biopic sur Genghis Kahn, ou, plus probablement, son Prince of Pistols. Ce dernier devant lui-même aider a la reconstruction de la Louisiane post‐Katrina, vous pouvez en plus flatter votre bon-ne conscience en vous disant qu’acheter votre nanar sera la base d’une action humanitaire d’envergure. Comment ca ? Ils ont déjà reçu plus d’aide que nécessaire ? Oui ben l’aide de Steven ne se refuse pas, point.

Pistol whipped

(Jeu fatal)

De: Roel Reiné Ecrit par : J.D. Zeik Avec: Steven Seagal, Lance Henriksen, Blanchard Ryan

Page 9: Pepper Steak N°2

99 F est de ce genre de film intéressant dans sa

capacité à agacer tout le monde. Tout comme l’au-

teur du livre dont le film est adapté, comme le thème abordé par l’histoire, ainsi que l’acteur qui joue le rôle

principal. Pas de vraie controverse parce qu’au fond

pas vraiment osé, le film divise cependant mais sème

surtout la confusion. Parce qu’à l’origine, il y’a Frédé-

ric Begbeider, homme dont le statut ontologique d’é-

crivain est encore débattu dans les sphères intellec-

tuelles concernées. Est il y’a le livre, 99F, best seller

littéraire français incontournable, dont la valeur litté-raire est aussi débattue que le statut de son auteur.

Car Begbeider est de ceux qui retranchent chacun

derrière leur jugement, qui font planer sans cesse la

question de savoir ou non s’il faut les considérer

comme des ringards. Il y’a donc cette géopolitique du

jugement sur Begbeider, où il sera sacré comme un

dieu par des lycéennes de province, et méprisé com-

me un opportuniste antipathique par les bourgeois bohêmes croix-roussiens de Lyon. A Paris, cela dé-

pendra du temps, de la nouveauté, et du niveau de

lynchage déjà opéré. Même si c’est Michel Houelle-

becq qui demeure le champion de ce phénomène d’in-

certitude du jugement, Begbeider semble vouloir en

faire abstraction pour seulement s’amuser avec ce

film dans lequel il fait quelques apparitions rigolotes. Moins pertinent que le détonnant Fight Club, moins

débilement naïf que l’abyssal Requiem For A Dream, 99

Francs réussit à amuser le spectateur avec son per-

sonnage principal de dandy arrogant et cynique Octa-

ve Parango. Les seconds rôles sont quant à eux enco-

re plus réussis, allant de Jeff (Patrick Mille) le com-

mercial minable à Charlie (Jocelyn Quivrin) l’hédonis-

te imbécile et heureux. Pourtant, ils sont les maîtres du monde. Ce sont eux qui contrôlent nos désirs, nos

envies et notre raison de vivre, comprenez par là d’al-

ler travailler pour gagner de l’argent et aller le dépen-

ser d’une façon qu’ils auront choisi. Tout ça chapeau-

té par une religion, au plus exactement une sorte d’al-

chimie quasi-mystique au pouvoir implacable et dont

ils sont les maîtres: la publicité. C’est d’ailleurs com-me ça que le protagoniste se définit dès les premières

minutes du film: Je suis publicitaire. Et plus tard de

constater avec affront: Jamais crétin irresponsable n’a

été aussi puissant que moi depuis 2000 ans. Dans la pre-

mière partie du film, tout réussit à Octave. Il s’enivre

de son propre talent, se conforte dans sa richesse, rit

de tout ce qui pourrait le rendre malheureux. Seule une femme le fera tomber en « gros bad » lors de

cette scène fabuleuse où il se voit danser avec son

amour lors d’un trip mis en scène au pinacle de l’es-

thétique publicitaire et où la musique infernale de Da-

vid Guetta (un autre petit conard bourré de talent)

vient poindre avec ironie la décadence sans retour

dans laquelle Octave est engagé. Outre Guetta, la

musique prend une part très importante dans le film allant du plus branché (Saint Germain, ça ne s’invente

pas…) au thèmes classiques les plus exploités par la

publicité. (Le Danube bleu de Strauss, Air de Bach…)

Avec le répertoire publicitaire et l’usage de référen-

ces aux pubs que les spectateurs connaissent, Jan

Kounen fait exploser les mirettes avec ses montages

psychédéliques, armé d’une bonne idée toutes les

trentes secondes et d’un humour noir et ouverte-ment cynique, chose mal vue dans la production fran-

çaise d’aujourd’hui. Il faut dire que le film a connu son

premier obstacle au montage financier lorsque TF1 ou

M6 ont refusé de prendre part à l’aventure. Le film

est donc produit par Arte et Pathé, des groupes plus

politiquement aptes à promouvoir le message du film.

Néanmoins, et ce le message de fin du film, 99 Francs n’est pas une œuvre militante. Begbeider étant trop

intelligent pour s’abaisser à écrire un brulot anti pub,

le film propose deux fins, deux issues concernant le

sort du méchant du film: Octave. Deux fins totale-

ment nulles, deux dénouements complètement exagé-

rés, mais qui les deux mis bout à bout créent l’intérêt

principal du film. Le choix nous est d’ailleurs donné:

mort comme une merde en se suicidant ou séduit par une vie bohème paradisiaque dans un pays du tiers

monde (pour finalement finir sur un panneau publici-

taire). Pas vraiment un aphorisme parce que n’invitant

pas à la réflexion, 99 Francs ne prend aucune part

morale dans sa finalité, et ce pour le plus grand bon-

heur du spectateur, lui même écœuré sans le savoir

par la moralisation ambiante récupérée par les publi-citaires depuis qu’ils se sont rendus compte que la

morale elle-même pouvait devenir une valeur mar-

chande.

Constantin Berthelier

Un film de Jan Kounen (Doberman, Blueberry)

Avec Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin, Patrick Mille, Vahina Giocante.

Production: Arte, Pathé, Ilan Goldman Scénario: Bruno Lavaine et Nicolas Charlet

D’après l’œuvre de Frédéric Begbeider

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Michel Gondry est un touche à

tout. Réalisateur de films, longs ou courts, réalisateur de clip, de pub et musicien. Pas trop mal pour un seul

homme. Le 5 Mars est sorti le nouveau long métrage de Gondry: Soyez sympas, rembobinez (Be Kind Rewind). L'his-

toire de deux gars, l'un tient un vidéo-club, l'autre est devenu magnétisé après une incursion dans une centrale

électrique. Evidement, bande magnétique et pote magnétisé ne font pas bon ménage...

Et toutes les VHS se retrouvent effa-cées (OUCH!!!). Histoire de pas avoir à fermer le vidéo club, les deux compères décide finalement de retourner les films. Voila donc nos deux compères entrain de se déguisé en Robocop ou en chasseur

de fantômes pour avoir quelque chose à louer, c'est le minimum dans tous vidéo-club qui se respec-te! Mike et Jerry (les deux gugusses) expliquent à leur client que les films viennent de Suède, et qu'il leur faut quelques heures pour les recevoir… Et Michel Gondry inventa ainsi les films "suédés".

Voila pour le film, qui est déjà un bon divertissement pour geek, à voir sans hésiter. Mais la force ultime du concept repose surtout dans le concours que Gondry organise sur dailymotion. On nous invites donc à "suéder" notre film préféré et les trois gagnants apparaîtront sur les bonus du DVD! Voila comment, un matin de Mars je me suis retrouvé dans une station de métro excentré de la métro-

pole lyonnaise, en train de me déguiser avec quelques autres en Foot Soldiers des Tortues Ninja pen-dant que quatre se parait de maquillage vert, de bonnet de bain vert et de chaussettes fluos trouées en guise de bandeau. Pour les carapaces, une cagette en carton, peinte en vert, et un pantalon ou un short

vert, pour terminer la transformation. L'ami Thomas, en chef geek pour la journée nous dirigeait d'une main (occupé par le script écrit sur une feuille à carreaux) et nous filmait de l'autre, avec le caméscope d'un copain?

Suédage à mort, des dialogues pas écrits, des chorégraphies "one again and bistoufly" et quelques agents de sécurité du métro qui ne voulaient pas que l'on fasse les geek chahutants sur leur terre... Autant dire que j'ai passé une journée, plus que bonne, entouré de geek, tous aussi fièrs que moi de

tourner dans les Tortues ninja suédés. Je vous en reparlerai, d'une part pour vous dire comment voir le film, et d'autre part pour vous donner

les résultats du concours.

Jérémie Dunand

Au mois prochain !

Pepper Steak est un fanzine amateur à fins non commerciales tiré en noir et blanc à 50 exemplaires. Il est aussi disponible en téléchargement gratuit sous format PDF couleur sur le site du fanzine. Rédigé à Lyon et Toronto par Constantin Berthelier, Jérémie Dunand et Alexandre Coste.

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