passion de jésus - résurrection de lazare - jacob lorber

8/14/2019 Passion de Jsus - Rsurrection de Lazare - Jacob Lorber

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l'hiver Ephram, un petit endroit trs peu frquent en

hiver, o ils restaurrent, avec l'aide des anciens, une

forteresse en ruines, pour l'habiter. Ils y demeurrent

trois mois (Grand Evangile XI, p. 146). En quittant

Ephram, Pierre mit une fois encore Jsus en garde

contre le Temple.

Il devinait que les choses s'taient aggraves au

plus haut point et, ds ce moment-l, Pierre cacha sur lui une

pe pour offrir sa vie au cas o les gardes viendraient

M'arrter (Grand Evangile XI, p. 148).

Aprs le retour d'Ephram suivirent des journes

significatives o Je dus convaincre Lazare et Mes disciples

du but final que J'avais pour l'humanit et Je leur expliquai

encore beaucoup de choses qu'il n'est pas encore temps de

rvler l'humanit. Cela viendra plus tard.

Le soir, nous tions tous assis au Mont des Oliviers,dans la grande salle d'une auberge qui appartenait galement

Lazare. La foule dfilait pour Me voir et cela tait bien car

elle devait Me voir (Grand Evangile XI, p. 154, 155).

Le premier soir, Mon arrive chez Lazare, nous

nous tions retirs loin de la foule qui n'tait pas encore trs

importante, dans la salle qui nous servait de logement tous,

lorsque Judas Iscariote ouvrit la porte et nous salua tous

(Grand vangile XI, p. 155).


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Il fit une description haute en couleurs de la

solitude qu'il avait ressentie Jricho o il s'tait arrt et de

la pauvret, de la souffrance et de l'esclavage du peuple qu'il

avait rencontr en chemin. Il termina avec ces mots : O

Seigneur, si j'avais seulement le dixime de Ta force, je

pourrais alors comme je voudrais mettre fin rapidement

toute violence, librer et rendre heureux le peuple qui estasservi et appeler au secours Jhovah pour qu'Il loue le

Seigneur et jubile devant Dieu. O Seigneur, combien de

temps pourras-Tu encore hsiter et laisser retentir ces

supplications sans les exaucer ?

Un grand silence plein d'attente succda ces

paroles qui montraient bien quel point Judas attendait que

Je sois le Messie librateur terrestre. Je lui rpliquai : "N'ai-je

pas appel Moi les pauvres de tous temps ? N'ai-Je pas

consol les affligs, guri les malades et enrichi les

malheureux autant qu'ils le mritaient ? Qui tarde donc ? Cen'est pas Moi, c'est le monde qui tarde et qui ne veut pas de

salut. Le Fils de l'homme atteindra bientt le fate de sa

puissance, afin que le monde voie qu'Il a atteint ce quoi

tous aspirent et qui leur parat si dsirable. Mais cela arrivera

pour le salut de Mon ciel et non pour le salut du monde. Et

toi, console-toi avec ce que tu as dj vu et verras encore

bientt." Judas se tut alors et fut tout heureux dans son cur

car il croyait par ses paroles M'avoir aid faire peut-tre le

pas dcisif qui allait Me dcider librer le peuple du joug


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des Romains car il savait que J'en avais la force (GrandEvangile XI, p. 156.)

Judas imaginait que Je n'tais pas capable de lire ses

penses secrtes. Avec toutes les bonnes dispositions de

l'esprit que peut avoir un homme matrialiste, il ne percevait

cependant pas trs profondment l'essence et l'intelligence de

Ma personne et ne voyait en Moi qu'un tre dou de facults

exceptionnelles (Grand Evangile XI, p. 158).

Judas s'en alla vers la foule assemble devant

l'auberge et raconta tout le monde que J'tais l et que

J'irais le lendemain la ville (Grand Evangile XI, p. 161).

Mais Je sortis de la maison et Me rendis seul au

sommet du Mont des Oliviers d'o l'on jouit d'une vue

tendue sur Jrusalem et tous les environs. Ici la Divinit se

spara en Moi du fils de l'homme Jsus et lui dit : "Vois ici

devant toi la ville de ta souffrance, qui va commencer dansles jours qui viennent, si tu veux prendre librement sur toi le

joug qui servira sauver l'humanit. Dans ton corps humain,

tu es spar de Moi, tu es un homme comme tous les autres.

En sacrifiant ta volont, tu as laiss crotre en toi la volont

du Tout-Puissant. Mais c'est de ta volont d'homme qu'ildpend maintenant que tu acceptes le dernier acte le plus

pnible. C'est pourquoi Je te demande : Veux-tu, en tant

que Mon fils, retourner au Pre et donc accomplir tout ce que

Je te demande ? Ou veux-tu, en tant que fils des hommes,


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appartenir cette humanit seulement et rester seulement de

ce monde ? Tu peux tre un conqurant et rester un librateur

du monde ; mais si tu grandis parfaitement en Moi et deviens

par-l le souverain de la vie de toute ternit, tu peux aussi

devenir un chemin qui mne Moi et qui conduit au plus

profond du cur de Dieu. Tu peux tre un intercesseur des

hommes crs par Ma puissance, sortis du cur du Pre oils doivent retourner, mais tu peux aussi tre un intercesseur

de l'amour qui commande la sagesse de changer sa justice

en compassion. Ainsi, choisis maintenant ce qui est devant

tes yeux et ce qui va arriver ton corps, si tu veux suivre le

chemin ct de Moi ou le chemin en Moi, car voici venuela dernire dcision.

(Grand Evangile XI, p. 166).

Alors parla l'me de Jsus, le Fils de l'homme :

"Pre, Ta volont est toujours la mienne et qu'il advienne

seulement ce que Tu veux." Alors la Divinit dit au cur duFils de l'homme : "Je te le demanderai encore une fois

comme aujourd'hui et il arrivera ce que tu veux, selon la

rponse que tu donneras. Mais vois ce que le monde va

t'offrir aujourd'hui." (Grand Evangile XI, p. 167).

Le lendemain matin, tous taient rveills avant le

lever du soleil. Nous sortmes immdiatement. J'appelai Mes

disciples et les douze aptres autour de Moi et leur dit : "Mes

chers, ce jour sera un jour de crmonies pour le fils de


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l'homme parce que le Pre le veut pour l'amour des

humains." Les disciples, parmi lesquels se trouvait Judas, Me

demandrent : "Seigneur, que veux-tu dire ? Et comment

pouvons-nous nous protger de l'ennemi ?" Je me tournai

alors vers Jrusalem et criai : "Mais toi, fille de Sion,

prpare-toi recevoir tonRoi" (Grand Evangile XI, p.

167). Les disciples ne disaient plus rien, s'merveillaient,

chuchotaient entre eux et se demandaient ce que Mon

trange personne avait dire. Judas, qui avait entendu ces

paroles, dit en riant Jean : "Ami, le Matre sait dj quel

chemin Il va suivre. Il prend les voies de l'oint du Seigneur,

qui mnent non en enfer mais la gloire et l'honneur de son

peuple." Il m'adressa ces mots avec enthousiasme en Me

regardant, car Mon puissant appel lui avait paru tre la

ralisation de tous ses vux ; il voyait la voie ouverte tous

les honneurs qui devraient aussi lui tre rendus, lui quiavait prpar le chemin du Messie et qui, donc, mritait toute

Ma reconnaissance !

Pierre regarda avec tonnement Judas qui montrait

une si fire assurance. Pourtant, il se tut, merveill par le

droulement de cette matine et, silencieusement, il se mit en

route avec les onze

(Grand Evangile XI, p. 168).


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Nous arrivmes la moiti du chemin qui sparait

Bthanie des portes de Jrusalem. A main gauche devant

nous, se trouvait une petite bourgade qui s'appelait Betphage

mais qui, aujourd'hui, a compltement disparu. Je demandai

que deux de Mes disciples veuillent bien Me rendre un grand

service. Tous se proposrent. Je fis le choix de Jean et Pierre

et les priai d'aller cet endroit qu'ils voyaient devant eux. Lils trouveraient la premire maison, une nesse attache

avec son non et broutant l'herbe. "Amenez-Moi cet non car

J'ai besoin de lui. Si l'on vous demande qui vous a envoy,

rpondez simplement : c'est le Seigneur et Il en a besoin, et

on vous le donnera" (Grand Evangile XI, p. 169).

Migram, le propritaire de l'non, avait entendu

parler de Moi qui l'avais initi Mon enseignement. Il tait

Romain, et se disait ouvertement Mon partisan ; il ne se

souciait pas des Juifs, n'ayant faire qu'aux envoys et aux

citoyens de Rome. Lorsque les deux disciples arrivrent samaison, ils trouvrent les deux btes, dlirent la plus jeune.

Le propritaire sortit alors en hte de sa maison, suivi de tous

ceux qui se trouvaient chez lui pour acheter des fruits. Il

demanda d'un ton rude comment il leur tait venu l'ide de

vouloir emmener cet non ? Jean rpondit selon Mes paroles

et Migram, plein de joie la nouvelle qu'il pouvait Me

rendre un service, s'empressa de dtacher aussi la vieille

nesse pour Me l'envoyer avec son non. "Mais, dirent les


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disciples, le Seigneur n'a besoin que de l'non" (GrandEvangile XI,p. 169-170).

Tandis que nous tions encore occups ces

prparatifs, une foule de gens empruntait cette route de

Jrusalem. Lorsqu'ils nous aperurent, ils se prcipitrent

vers nous et, trs rapidement, nous fmes entours de

centaines de personnes qui voulaient M'acclamer et Me

saluer comme le sauveur d'Isral. La plupart d'entre eux

taient des Juifs qui Me connaissaient dj plus ou moins et

m'avaient vu avec Mes disciples exercer Mon ministre de

gurison, au cours de Mes voyages. Ces gens Me

reconnaissaient comme leur roi, ce qui M'avait oblig

M'enfuir (Grand Evangile XI, p. 170).

Lorsqu'ils virent Lazare, que tout le monde

connaissait et dont le nom tait sur toutes les lvres depuis

qu'il tait ressuscit, leurs cris de joie ne connurent plus de

limite et ils se mirent M'acclamer en disant : "Hosanna -Flicit." Je ne refusai pas ces acclamations et, sans rien dire,

Je montai sur l'non qui se dirigea vers Jrusalem. La foule

augmenta de plus en plus, attire par le bruit ; elle se mit

brandir des rameaux verts et en couvrir le sol. Les gens

talrent aussi leurs vtements et firent un chemin pour

l'non, tout cela en signe d'hommage, comme on le faisait

pour les anciens rois. Lorsque nous approchmes du versant

du Mont des Oliviers d'o la vue s'tend sur tout Jrusalem,


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nous vmes que des milliers de personnes se tenaient aux

portes de la ville et couvraient la valle du Cdron.

Lorsque, venant du Mont des Oliviers, nous

arrivmes la porte principale de Jrusalem, la garde

romaine tenta de la fermer, craignant une insurrection. Mais

quand les Romains constatrent que le peuple m'entourait

paisiblement, des palmes et des rameaux la main, ils

renoncrent toute rsistance et regardrent plutt avec

curiosit ce cortge qui, pour eux, devait sans doute faire

partie de la fte. Nous entrmes ainsi sans entraves dans la

ville, nous dirigeant immdiatement vers le Temple. Les

pharisiens, les prtres et les serviteurs du Temple taient

dans la plus vive inquitude et se demandaient ce qu'il fallait

faire. Ils convinrent rapidement qu'il tait impossible de

barrer les chemins sans provoquer une insurrection contre les

autorits du Temple. La foule tait dans une euphorie qui ne

pouvait pas tre touffe par les armes. Ils ne purent doncfaire autrement que de laisser aller les choses et d'attendre le

moment propice pour intervenir. Un conseil fut runi en hte,

o le grand-prtre Caphe conseilla d'attendre et de voir o Je

voulais en venir.

Cependant les serviteurs du Temple furent chargs

d'aller en hte informer de Ma prsence les vendeurs qui,

nouveau, taient trs nombreux au Temple, afin de leur

viter une scne fcheuse, semblable celle que Je leur avais

dj rserve une fois ! Mais la mise en garde tait inutile !


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Les changeurs et les vendeurs de toutes sortes, attentifs aux

rumeurs de la foule qui leur parvenaient de l'extrieur des

murailles, se rappelant ce que Je leur avais dj fait, avaient

rapidement pli bagage et pris la fuite en emportant leurs

marchandises impures. Cette seconde purification du Temple

s'effectua donc sans Mon intervention directe ; elle est

l'origine de la confusion commise par ceux qui croient que lafameuse scne s'est produite ici et non au dbut de Mon

ministre, comme ce fut le cas en fait. Le peuple entra dans

le Temple en poussant des cris ; il se prcipita tout d'abord

la recherche des prtres, voulant exiger du grand-prtre

Caphe de M'oindre avec la sainte huile et de Me proclamer

roi pour pouvoir ensuite Me conduire la citadelle de Sion et

M'y rendre hommage ; mais les prtres tant introuvables, le

peuple traversa les cours et pntra jusque dans le Saint Lieu.

Les pharisiens et les chefs du Temple avaient jugavec exactitude l'excitation du peuple. Tandis que celui-ci

n'avait pas imagin qu'il ne parviendrait pas soumettre les

prtres sa volont. Le peuple tait maintenant sous l'effet

produit par ce lieu vide, d'o tous les prtres taient absents.

L'excitation gnrale fit place un silence solennel, dans

l'attente de ce que J'allais faire. J'avais donn l'ordre aux

miens de rester l'cart. J'tais donc seul face tout le

peuple. Je lui parlai haute voix, disant : "L'heure est venue

car le monde doit apprendre o conduisent les voies qu'il a


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suivies jusqu'ici et chacun doit dcider s'il veut ou non aller

au Pre ! Vous m'avez men jusqu'ici dans cette maison o

l'esprit visible de Dieu habitait autrefois. Mais il a quitt

maintenant ces murs, et ces lieux sont devenus vides. Il s'est

choisi maintenant une autre demeure, et chaque tre humain

peut se construire un temple s'il agit selon Ma parole et selon

Mon enseignement, que Je vous ai donn. Que chacun selaisse conduire par l'humilit et suive le droit chemin qui

mne la maison de Dieu, qui est devenue vide, mais qui

doit tre remplie d'une nouvelle manire par vos actes et par

votre amour. Chaque acte d'amour est une prire pour la

construction du Temple et ce Temple sera couronn par le

signe de la sagesse et de la force, et l'amour seul en sera la

pierre de fondation. C'est pour cela que Je suis venu vous

afin que vous appreniez de Moi cet amour que vous ngligez,

non l'amour de soi que vous avez dj, mais l'amour du

prochain que vous n'avez pas mais qui vous illumine en Dieu

et qui, seul, peut vous mener Dieu. Mais si vous croyez queJe suis et veux tre votre Roi, sachez alors que Mon

Royaume n'est pas de ce monde mais qu'il rside, dans toute

sa gloire, en chaque homme et reprsente l'hritage que le

Pre a donn au Fils et, par Lui, tous les hommes sur la

terre et dans tous les cieux. Ne croyez donc pas que je vais

M'tablir dans le palais de David pour fonder un royaume

terrestre. Que celui qui veut Me suivre, Me suive dans ses

actes, il sera alors bienheureux..."


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Afin que vous voyiez comment la force du Pre peut

agir dans l'homme, amenez-Moi les malades qui souffrent

dans leur corps et que Je les gurisse. Mes paroles sont la

vrit et parce qu'elles sont la vrit, elles sont galement la

vie et la force de la vie. C'est d'aprs cela que J'ai agi ici en

tant qu'homme et Je suis donc devenu un Matre de la vie.

C'est pourquoi Je vous le dis tous : allez et faites de mmemais ne pchez plus, ni dans vos paroles, ni dans vos uvres.

Ne pchez plus, c'est--dire ne faites rien qui soit contre

lamour de Dieu et du prochain, vous resterez alors en bonne

sant et deviendrez de vrais matres de la vie. Levez-vous et

mettez-vous en marche !

A ces mots, toutes les infirmits des malades

disparurent et ceux-ci se levrent guris et fortifis dans leur

corps. Mais le peuple qui tait l tout autour clata nouveau

de joie, jubilant et Me louant par-dessus tout. Beaucoup se

jetaient Mes pieds et voulaient saisir Mes mains et Mesvtements pour les embrasser. Je ne les en empchai pas et,

au contraire, les laissai tous venir Moi.

Beaucoup voulurent encore une fois tenter d'obliger

les grands-prtres raliser leur intention de Me faire oindre

et proclamer Roi. Mais les prtres s'taient si bien cachs que

ceux qui taient partis leur recherche revinrent sans en

avoir trouv aucune trace ! Ils se pressrent alors autour de

Moi et M'environnrent tumultueusement. Je leur donnai

l'ordre de faire silence, disant tous ceux qui avaient envie


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d'un Roi : "Dites-Moi, celui qui devant Dieu est le porteur de

Sa puissance, peut-il tre mis plus haut sur terre qu'il ne l'est

dj devant Dieu ?"

- Matre, rpondit, quelque peu frapp, le meneur de

la bande, videmment pas lui, mais ceux qui lui

appartiennent dsirent un signe extrieur visible de sa force

afin que le peuple soit heureux sous sa puissante poigne et nesoit plus opprim.

Et Je dis :

Qu'a donc gagn le peuple lorsque Samuel, sur les

instances du peuple, a oint Sal et l'a proclam Roi ? Certes

ni la paix, ni le calme mais le combat et l'inquitude. Et

pourquoi ? Parce que le peuple s'tait fatigu du joug facile

qu'il avait demand au Seigneur d'tablir sur lui. Depuis vous

n'avez pas manqu de rois et, actuellement, Hrode est

devenu votre roi. Croyez-vous vraiment qu'un nouveau roi,

que vous cherchez en Moi, vous apporterait la paix s'il

voulait exercer extrieurement son pouvoir ? Hrode et les

Romains chercheraient le dtruire. Il y aurait guerre,

dsolation et misre si Je devenais votre roi terrestre et cela

serait en contradiction avec Mon enseignement o Je vous

dis d'aimer votre prochain comme vous-mme. C'est

pourquoi, avec Moi, renoncez l'extrieur. Mon Royaume

n'est pas de ce monde. Erigez en vous-mme le juste


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Royaume de Paix, c'est l que Je veux tre et rester votre

Roi.

A ces mots, ceux qui jouaient les bouffons en

rclamant un roi, se dtournrent dus et pensrent que Je

n'tais pas le hros que le peuple d'Isral attendait pour son

salut extrieur. Ils se mlrent nouveau la foule et ne

cachrent pas leur dception. Mais il tait impossible deretourner le peuple contre Moi car la puissance de Mes actes

avait parl.

Les Juifs du Temple, les prtres et les pharisiens

avaient maintenant remarqu le grand calme qui rgnait sur

toute la place. Quelques-uns d'entre eux, dguiss, s'taient

cachs dans le peuple pour espionner. Rapidement ils se

joignirent ces bouffons qui rclamaient un roi et qui, trs

contraris, montraient leur mauvaise humeur et cherchaient

monter le peuple contre Moi, afin de provoquer une

atmosphre contraire. Mon me alors ressentit que Monheure tait venue et fut attriste par les souffrances

prochaines et par l'inconstance du peuple. C'est pourquoi Je

dis Mes proches qui M'entouraient : "Mon me est attriste

maintenant. Et que dois-Je dire ? Pre, aide-Moi en cette

heure. Et c'est pourtant cause de cela que Je suis venu en ce

monde. O Pre, transfigure Ton Nom!" Alors une voix

retentit du Ciel qui, en ralit, rsonna dans les curs de tous

ceux qui pouvaient encore s'veiller la vie de l'esprit : "Je

l'ai transfigur et Je vais encore le transfigurer."


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Entre temps, les prtres et les chefs du Temple

avaient donc appris que le peuple s'tait calm, que J'avais

refus d'exercer un pouvoir officiel et que Je n'avais pas

voulu Me faire proclamer Roi. En outre, ils savaient que cela

avait provoqu une dception momentane. Ils cherchrent

profiter rapidement de cet tat d'esprit. Les prtres et les

lvites reurent l'ordre de prparer en hte un grand cortge.Les trompettes ouvraient la marche et des hrauts

annoncrent au peuple que le grand-prtre avait reu l'ordre

de Dieu de faire un grand sacrifice exceptionnel pour les

pchs du peuple. Le Seigneur voulait ainsi lui manifester sa

grce et lui pardonner tous les pchs commis depuis une

demi-anne ! Le cortge se rendit en grande pompe et

magnificence jusqu'au matre-autel du Temple o Caphe,

lui-mme, fit le sacrifice. De cette manire, le Temple

atteignait son but car le peuple tait encore trs attach aux

anciennes crmonies. Ce contre-courant exceptionnel

exera ainsi une vive impression sur les esprits et dj, aumilieu du jour, il n'y avait plus trace de l'extraordinaire

excitation du peuple cause par Mon entre.

Peu de temps aprs, nous tions tous la maison de

Lazare. Chacun avait suivi le chemin en silence et les yeux

soucieux des Miens croisaient souvent Mon regard car il leur

semblait clair que J'avais essay de frapper un grand coup

mais, pour eux tous, il tait rat ! O tait Ma puissance

miraculeuse qui aurait pu si facilement consolider Ma


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Mission par un signe extrieur ! Car la gurison des malades

tait devenue quelque chose de quotidien qui russissait

mme Mes disciples ; cela n'tait donc plus quelque chose

d'exceptionnel pour le peuple. Quant cette voix du ciel, elle

tait pour eux douteuse car elle n'avait pas retenti avec

suffisamment de puissance pour pouvoir chasser toute espce

de doute. Ces questions proccupaient les Miens lorsque nous

arrivmes Bthanie et que Je Me retirai dans une chambre

solitaire pour Me fortifier, c'est--dire pour rassembler Mon

me et pour l'affermir. Parmi les Miens, Judas tait celui qui

s'excitait le plus cause de Mon chec apparent. Il en parlait

ouvertement, disant que "Ma bont et Ma douceur infinie

M'empchaient de montrer Ma puissance au peuple : le

Seigneur est, certes, un homme d'une force et d'une sagesse

exceptionnelle et je ne doute aucunement quil est le Messie

tant attendu. Mais cet esprit puissant qui habite en Lui et qui

a souvent la force extraordinaire de l'clair, est contenu dans

une enveloppe trop fragile, laquelle montre encore trop de

faiblesse au peuple. Ce ne sont pas seulement la douceur et la

bont qui rgissent le monde mais aussi le poignet qui sait

manier l'pe lorsqu'il est ncessaire d'assurer son succs par

le sang. Si le Seigneur tait oblig de se prserver, Lui et les

Siens, des bourreaux, la force divine qui L'habite se

manifesterait tout diffremment pour ne pas tomber avec eux

et pour accomplir son uvre."


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Pierre lui dit : "Judas, n'as-tu pas encore vu combien

souvent le Matre et nous-mmes avons t tourments et

que sans cette force qui L'habite, nous aurions dj sombr

depuis longtemps. Rappelle-toi comme Il a fait taire la

tempte et comme les complots que le Temple tramait contre

Lui ont souvent t djous."

Judas rpondit : "Ce n'est pas une preuve car,chaque fois, les circonstances ont t favorables et nous

aurions peut-tre pu chapper au danger par notre propre

force. Non, je veux dire que si, tout coup, un danger

physique se prsentait lui, que chacun pourrait voir et

craindre, le Seigneur n'agirait-Il pas alors avec beaucoup plus

de force ? Le peuple ne serait-il pas alors de Son ct d'une

toute autre manire, et Se laisserait-Il encore retourner par la

niaiserie de la comdie pompeuse du Temple ?"

Pierre et les autres, en hochant la tte, se

demandaient : "Comment cela pourrait-il arriver et qui endciderait ? Le Seigneur Lui-mme saura mieux ce qu'Il a

faire et ce qu'Ilfera." Judas se tut et resta tout le jour sombreet renferm. Tout tait calme dans cette maison de Lazare et

personne ne Me troublait. Je restai seul dans une petite

chambre, dialoguant en Moi avec mon Pre. Mais aucun tre

humain ne peut vraiment comprendre comment cela est

possible.


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L-dessus, Nicodme, accompagn de trois hauts

fonctionnaires de ses parents, vint de nuit me trouver en

secret pour M'informer des dangers qui Me menaaient. Jeleur rpondis : "Ne vous proccupez pas de ce qui est arriv

et de qui arrivera encore. Le Pre le veut ainsi. Encore un

peu et le Fils sera ternellement dans le Pre. Mais vous

n'avez pas vous proccuper de la manire dont cela doitarriver, et cependant cela sera pour votre bien et pour le bien

de toute l'humanit."

Nicodme rpondit : "Seigneur, nous ne

comprenons pas vraiment Tes paroles mais il nous semble en

tous les cas ncessaire que Tu penses Ta propre scurit ;

c'est pour cela que nous sommes venus ici Te proposer notre

aide selon nos forces. Ne serait-il pas prfrable que Tu

quittes ces lieux et Te caches dans la montagne ? Le fils de

mon pre, que voici, Te conduirait srement car il a de

nombreuses relations hors du pays o Tu pourrais vivre un

certain temps en parfaite scurit."

Jsus rpondit : "Ne soyez pas insenss, Je n'ai

besoin de laide de personne. Voudrais-Je anantir Mes

ennemis que ce ne serait pour Moi qu'une peccadille ! Mais

Je ne le veuxpas. Car vous aussi, vous devez prendre part ausalut et tout le peuple avec vous. Je reste. Soyez certains que

personne ne Me saisira avant que Je ne l'aie voulu Moi-

mme."


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Lorsque le jour vint, Judas chercha s'approcher de

Thomas et le prendre l'cart. Ils sortirent, Judas disant

Thomas : "Frre, peux-tu vraiment comprendre la faon

d'agir du Seigneur ? Hier nous avons tous deux t tmoins

de Son triomphe et nous avons vu comme il aurait suffi de

peu pour que le peuple, qui Lui est si attach, Le suive l o

Il aurait voulu. Et au lieu de convaincre le monde de Samission messianique, Il s'est laiss prendre des mains tous

les fruits de Son travail sans entreprendre ce que le peuple

attendait de Lui. Il a pourtant en Lui la puissance de

commander le Temple et les Romains, pour autant qu'Il

veuille bien rassembler en Lui toutes Ses forces ! A quoi Lui

sert toute la puissance de Dieu, avec laquelle Il peut

commander les temptes, les malades et tous les malheurs,

s'Il est assez faible en Lui-mme pour ne pas utiliser cette

force-l o elle est ncessaire!"

"Mon cur tressaille de joie dans mon sein lorsque

je pense ce que cela pourrait tre, mais comme cela n'est

pas ! Et pourquoi n'en est-il pas ainsi ? Parce que Lui, qui est

le seul en qui la force de Dieu vit, n'a pas le courage de

prendre rapidement une dcision pour agir... Moi aussi, je

suis persuad qu'Il est le seul pouvoir apporter le salut au

monde mais je suis galement persuad qu'il faut que

quelque chose se passe pour que ce salut se ralise. C'est

maintenant ou jamais."


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Hrode Lui est favorable, les forces romaines sont

actuellement moins importantes du fait qu'elles sont utilises

ailleurs. Tout Lui est donc propice pour qu'Il soit l'homme le

plus puissant, s'Il le veut bien. Mais comment veiller en Lui

cette volont ? Tout est l ! Nous avons vu comme Il est

hsitant et nous avons entendu ce que veut le Temple. S'Il ne

trouve pas en Lui le courage d'entreprendre ce qui estncessaire, il faudra qu'Il soit forc de le faire." Thomas,

effray, demanda : "Forcer ? Qui veut forcer Celui par qui

parle le Tout-Puissant ?"

Jsus quitta Lazare et se rendit Jricho avec ses

disciples, et passa deux jours au bord du Jourdain.

Je consacrai ce temps expliquer encore aux

aptres leur mission et Mon enseignement. L-dessus, Judas

prit cong de nous et se rendit Jrusalem. Il apprit

rapidement que Ma disparition soudaine avait surpris tout le

monde. Il ne restait plus rien de la grande euphorieprovoque par Mon entre. Le peuple croyait, en gnral,

que J'avais fui devant la puissance du Temple. Celui-ci tait

surveill par les gardes du Temple et par les soldats d'Hrode

; en plus, les soldats romains parcouraient la ville

journellement pour dissiper tout rassemblement populaire

ventuel. Le Temple avait demand l'appui et le soutien du

gouverneur romain Ponce Pilate, en cas d'un soulvement

quelconque, et M'avait dnonc comme agitateur.


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Pilate lui-mme avait ordonn des recherches qui

avaient montr que le peuple n'avait manifest aucun signe

d'hostilit mais, uniquement, un grand enthousiasme pour ce

sauveur miraculeux qui n'tait, ds lors, plus inconnu de

Pilate. Il ne prtait donc aucune importance particulire cet

vnement, tout en donnant cependant l'ordre ses troupes

de parcourir la ville. Le peuple tait impressionn par cesmesures et savait par trop que la puissance et la svrit

romaine seraient redoutables s'il faisait le moindre cart.

Le Temple en avait assez et pensait qu'il tait temps

de porter un coup dfinitif. Si seulement ils avaient pu savoir

o et comment Me saisir fortuitement. En conseil secret, ils

dlibrrent sur les moyens et les chemins prendre, sans

parvenir un accord. L-dessus, il leur fut annonc qu'un

homme voulait informer le Haut Conseil du lieu o se tenait

le Nazaren.

Tout heureux, Caphe fit venir lui Judas Ischarioteet le mena devant le Haut Conseil. Caphe lui demanda

alors : "Sais-tu o il se trouve ?" Judas rpondit : "Non, car je

ne peux pas savoir s'il a dj quitt l'endroit mais je sais que

cette anne, comme toujours, il voudra manger l'agneau

pascal en compagnie de ses partisans et que cela ne peut

avoir lieu ailleurs que dans les environs de la ville." Un des

pharisiens rpondit : "Le mieux serait de le saisir pendant la

nuit, d'une part cause du peuple qui tient lui et, d'autre

part, j'ai toujours entendu dire que la force de ce genre de


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magiciens est plus faible la nuit," Caphe ne voulut pas tenir

compte de tout cela car il tait certain que le Nazaren n'avait

pas d'autres forces que celles qu'on connaissait aux Essniens

; cependant, il tait aussi d'avis d'arrter Jsus, de nuit, pour

viter d'tre remarqu.

Il fut convenu avec Judas que celui-ci se trouverait

au Temple le soir du jour de l'agneau pascal et retrouveraitles archers pour les conduire au lieu o le Nazaren se

trouverait. Judas, qui se rjouissait intrieurement que le

Haut Conseil soit tomb dans le pige qu'il croyait avoir

tendu, fut plus heureux encore de voir que son plan qui

rapportait de l'argent, alors que cela n'avait pas t dans ses

intentions. Il exigea les trente sicles d'argent qui lui furent

promis s'il venait le soir convenu.

Judas tait certain que Je russirais sans peine

conqurir tout le peuple en un acte hroque quelconque. Le

peuple avait peut-tre bien t surpris mais il ne M'avait pascompltement laiss tomber. Cette ide le rjouissait et

l'affermissait dans son intention de Me mettre dans une

situation qui M'obligerait M'opposer Mes agresseurs, en

les dtruisant ou en ne leur faisant rien, mais o Je ferais en

sorte que chacun reconnaisse clairement que personne sur

terre ne peut Me rsister.

Puis vint le jour de l'agneau pascal. L'vangile de

Jean racont exactement tout ce qui arriva ce soir-l.


23/43

Nous reprendrons ici seulement l'enchanement des

vnements afin de mieux comprendre comment ils se

sont accomplis.

C'tait la coutume qu'aprs le repas, le matre de la

maison rompt un morceau de pain en disant un verset de

l'criture celui qui recevait le morceau. Tandis que Je

prparais ces morceaux, Mon me fut envahie d'une grandetristesse et Je prononai ces paroles : "L'un d'entre vous Me

trahira!" Horrifis par cette parole qui leur semblait obscure,

les disciples M'assaillirent de questions, demandant ce que Je

voulais dire et qui Me trahirait ? Je refusai de rpondre et Me

mis rompre les morceaux en faisant encore une exhortation

chacun, selon son caractre. Pierre, qui fut un des premiers,

tait trs impressionn par Mes paroles et fit signe Jean qui

tait ct de Moi, disant qu'il aurait bien voulu savoir qui

Je pensais.

Il faut ici expliquer l'expression "couch sur le seinde Jsus" qui souvent t mal comprise. Il s'agit en effet

d'un cas trs particulier de l'idiome de cette poque. Nous

n'tions pas couchs table la faon des Romains, comme

on le prtend parfois, car c'tait une coutume paenne que les

Juifs repoussaient comme ils vitaient tout ce qui pouvait

avoir un rapport avec les peuples paens. Nous tions assis.

Celui qu'on voulait marquer d'un signe particulier d'amiti

tait assis la droite du matre de maison et avait ainsi

l'honneur de devoir lui tendre les plats. Le matre de maison


24/43

devait donc, pour cela, souvent tourner sa poitrine de son

ct. Dans l'usage de la langue de cette poque, ce dtail

correspondait donc l'expression qui a t traduite par

"couch sur le sein".

Jean Me questionna doucement et lui, qui tait le

serviteur en qui J'avais le plus de confiance, Je rpondis :

"C'est celui auquel Je donnerai ce morceau de pain!" Judasreut alors ce morceau, avec ces mots : "Ce que tu fais, fais-

le au plus tt."

Les autres disciples, videmment, ne pouvaient pas

comprendre le sens de ces paroles. Mais Judas, qui avait t

effray par Mes premires paroles concernant la trahison

d'un disciple, prit ces derniers mots pour un encouragement

raliser ses plans, se leva rapidement et sortit

triomphalement. Tout l'orgueil du futur triomphateur qu'il

escomptait devenir grce Moi, ainsi que les plus vifs dsirs

de gloire et d'honneur, l'envahirent, de sorte que Satan et tousles dmons de la vanit s'emparrent de son me, embrase

du dsir de rgner et d'anantir tous ses adversaires.

Nous sortmes et nous nous dirigemes vers le

Mont des Oliviers, l o se trouve ce jardin qu'on appelle

encore aujourd'hui Gethsman, mais qui est indiqu un

tout autre endroit. Ce jardin faisait partie de cette auberge du

Mont des Oliviers qui appartenait Lazare et qui tait un lieu

de promenade rput. Un parc s'tendait au-dessous de


25/43

l'auberge et un chemin trs agrable conduisait au sommet de

la colline d'o l'on jouissait d'une vue agrable. Ce parc tait

Gethsman proprement parler et n'avait que son nom de

commun avec ce qu'on montre aujourd'hui un tout autre

endroit, sous prtexte que certains arbres y sont trs

anciens*.

Nous nous installmes en retrait du chemin etJ'invitai Pierre, Jacques et Jean faire quelques pas l'cart

des autres. Ils le firent et Me suivirent. C'est ici que surgit cet

instant o tout le poids du prochain malheur du Fils de

l'homme s'abattit sur lui et o l'esprit de Dieu se retira

compltement pour permettre l'homme Jsus une dcision

parfaitement libre. Il ressentit cette heure amre avec

pouvante, disant : "Mon me est accable de tristesse

jusqu' la mort !" Il dit alors aux trois autres : "Restez ici et

veillez avec Moi !" Puis, tant all un peu l'cart, Il pria

aussi en disant "Mon Pre, que cette coupe s'loigne de moi

si cela est possible ; toutefois, non pas comme je veux, maiscomme Tu veux."

Mais, ces mots, sa propre dcision n'tait pas

encore prise fermement, la divinit n'tant pas encore

revenue en lui. Jsus retourna vers les siens et les trouva

endormis.

A nouveau poursuivie par la crainte, Son me

cherchait une communication extrieure auprs des Siens. Il


26/43

les trouva encore une fois endormis, si profondment qu'ils

ne se rveillrent pas et, sous l'ivresse du sommeil,

remurent seulement Son appel.

Pour la troisime fois, Il se retira. Maintenant,

Jsus, le Fils de l'homme, avait gagn. Revenant vers les

Siens, Jsus leur jeta un regard compatissant et appela

haute voix : "Pre, Je sais qu'il est possible que cette coupes'loigne mais que Ta volont seule soit faite, Je veux la

boire."

Alors laDivinit revint en lui et le fortifia, lepntra compltement, disant : "Mon fils, pour la dernire

fois, tu avais te dcider. Maintenant le Pre et le Fils sont

unis en toi et devenus insparables jamais. Porte ce qui t'a

t donn de porter ! Amen !"

Je Me relevai encore une fois et retournai Mes

disciples qui dormaient de nouveau, et les rveillai. A ce

moment-l, une troupe arme de gardiens du Temples'approcha avec des torches, mene par Judas qui voulait la

conduire l'auberge o il pensait Me trouver. Les disciples

Me demandrent ce que cela signifiait. Je leur demandai de

rester en arrire et M'avanai sur le chemin, vers la troupe.

Lorsque Judas Me vit, il vint vers Moi et voulut M'embrasser

en signe de connivence avec les archers. Mais Je l'en

empchai, lui disant "Judas, tu trahis donc le Fils de l'homme

? Il serait prfrable que tu ne soies jamais n !" L-dessus,


27/43

Je Me tournai vers l'escorte et demandai d'une voix forte :

"Qui cherchez-vous ?" Le chef rpondit : "Jsus de

Nazareth." L-dessus, Je Me rendis eux, disant : "Je le suis"

et Je fis quelques pas pour M'approcher d'eux. Les archers

reculrent car ils avaient entendu parler de Ma puissance et

la craignaient. C'est pourquoi Caphe n'avait choisi que des

archers qui ne Me connaissaient pas encore. Quelques-uns

mme de ceux qui se trouvaient derrire, tombrent au sol

sous la pousse du recul des premiers. Comme ces hommes

arms hsitaient et restaient l, anxieux, une fois encore Je

demandai : "Qui cherchez-vous ?" Et la rponse du chef, Je

rptai encore : "Je vous l'ai dit, Je le suis. Si c'est Moi que

vous cherchez, laissez ceux-ci s'en aller." Lorsque ces

hommes arms virent qu'il ne leur arrivait rien, ils eurent

honte de leur premire pouvante, se prcipitrent sur Moi et

M'entourrent aussitt ; le chef, excutant l'ordre du grand-

prtre, ordonna qu'on ne saisisse que Moi.

Judas restait l, attendant que quelque chose sepasse qui put effrayer les archers. Et comme rien ne se

passait, il pensa avec d'autant plus d'assurance que Ma force

se manifesterait devant le Haut Conseil.

L'escorte traversa le Cdron et la porte par laquelle

J'avais fait Mon entre. Les gardiens du Temple Me

conduisirent tout d'abord chez Hanne qui tait le beau-frre

du grand-prtre Caphe et son reprsentant. C'est pourquoi on


28/43

lui porta tout d'abord la nouvelle qu'on avait russi

M'arrter.

Il n'y a pas lieu de rpter ici tout ce que dveloppe

l'Evangile de Saint-Jean car ce prsent ouvrage ne doit pas

rendre superflu l'vangile de Jean. Il s'agit uniquement de

combler certaines bvues dans le droulement des faits

historiques. On peut y lire comment Hanne Me reut etcomment Pierre se comporta. Hanne Me fit lier et M'envoya

chez Caphe.

Judas, qui constatait bien que tout se droulait

autrement qu'il ne l'avait prvu, vit comment Je fus emmen

et suivit, constern et terrifi par l'chec de son projet. Il

voulut mme entrer avec Moi chez le grand-prtre mais

l'entre lui fut refuse. Tout le Haut Conseil tait runi chez

Caphe et attendait Ma comparution avec une impatience o

couvait la vengeance. On procda l'accusation dans toutes

les formes. Des tmoins comparurent. J'tais un grand tratre.On utilisa Mon entre et le fait que J'avais os pntrer dans

le Saint Lieu, en disant que Je prenais un droit sacr que Je

ne possdais pas. En outre, il fut prouv trs subtilement que

Je voulais soulever le peuple contre l'empereur romain pour

Me faire Roi Moi-mme. Mais lorsqu'ils cherchrent des

tmoins pouvant affirmer par serment que Mes paroles

avaient manifest cette intention, ils n'en trouvrent aucun.


29/43

Finalement comparurent des tmoins qui

prtendirent que J'avais dit : "Dtruisez ce Temple et, dans

trois jours, Je le rebtirai." Caphe dit alors que c'tait un

blasphme contre le Temple lui-mme. Car, pour accomplir

cela, il faut la puissance divine que seul possdera l'Oint du

Seigneur, qui viendra un jour dans toute sa force. Je dis alors

que J'tais le Christ, l'Oint. Caphe alors Me conjura de dire

si, vritablement, J'tais le Christ, le Fils de Dieu ? Je

rpondis : "Tu le dis ; et, de plus, Je vous le dis, dsormais il

arrivera que le Fils de l'Homme sigera la droite de la

Puissance de Dieu et viendra, sur les nues du ciel, au Pre

qui habite en Lui ! Alors le grand-prtre dchira ses

vtements en disant : "Il a blasphm ! Qu'avons nous encore

besoin de tmoins ? Vous avez entendu vous-mme son

blasphme!"

Naturellement ils furent tous du mme avis car

Caphe n'avait runi dans ce conseil que ceux dont il tait sr

et qui lui avaient prouv, lors des dernires sances, qu'ilsM'taient hostiles*. C'taient ceux qui avaient appris la

trahison de Judas et qui, de ce fait, avaient eu l'intention de

Me faire arrter.

La condamnation mort fut donc rapidement

termine, et il ne s'agissait plus que d'avoir l'approbation de

Ponce Pilate. Au lever du jour, Je fus conduit chez lui et il

fut dit au gouverneur la chose suivante : J'tais un rebelle et

un blasphmateur et, en tant que tel, mritais la mort. Ponce


30/43

Pilate, qui Mon entre tait connue et qui n'y avait trouv

aucun caractre de rbellion, chercha me sauver car il tait-

enclin, en tant que Romain, voir en Moi une sorte de demi-

dieu, dou de forces particulires. Il s'entretint avec Moi

comme on peut le lire dans l'Evangile de Jean et dclara aux

gens du Temple qui attendaient devant le prtoire qu'il ne

trouvait aucune faute en Moi.

Les prtres et les autorits du Temple avaient runi

tous leurs gens devant le prtoire (25 000 personnes vivaient

grce au Temple) et ne laissaient pntrer personne du reste

du peuple, de sorte qu'il n'y avait proximit que les fidles

qu'on avait intimids. Cette clique du Temple cherchait donc

de toutes ses forces raliser son dsir de Me supprimer.

Elle M'avait fait conduire Pilate pour qu'il Me juge. S'il

acceptait, ils taient enfin tranquilles et, s'il refusait, ils le

dnonceraient l'Empereur, ce pour quoi Hrode leur

donnerait avec joie un coup de main.

Pilate n'ignorait pas ce plan mais il ne savait

comment ragir, c'est pourquoi il choisit de laisser aller les

choses. Alors qu'il s'interrogeait sur ce qu'il devait faire de ce

fameux Jsus, ils lui amenrent le prisonnier, exigeant un

jugement immdiat. Pilate savait que l'enjeu tait srieux ;

comme s'il tait descendu des nuages, il demanda d'une voix

de tonnerre : "Qua donc commis cet accus en qui je ne vois

aucune faute ?" Mais le clerg et les gens qu'il avait

soudoys crirent dix fois plus fort : "C'est un agitateur, un


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chef d'insurrection, un blasphmateur qui ne respecte pas le

sabbat et qui se fait passer pour le fils du Dieu vivant. Il est

passible de mort selon nos lois que Rome respecte, et selon

les lois de l'Empereur. C'est pourquoi juge-le et fais-le

crucifier, sans quoi tu es l'ennemi de l'Empereur!"

Cette menace fit tressaillir Pilate qui ne savait

rellement que faire ! En hte, il pensa qu'il n'y avait pasd'autres possibilits, qu'il devait faire bonne figure mauvais

jeu et, qu'au nom du fatum incomprhensible, il fallait

accorder ce clerg, qu'il dtestait par-dessus tout, ce qu'il

exigeait de lui.

Pilate tait intimid. Il connaissait le Temple et

savait de quoi celui-ci tait capable. Il tenta, par tous les

moyens, de librer Jsus mais c'tait peine perdue ; enfin,

dans la plus extrme indignation, il se lava les mains en

disant : "Je veux tre innocent du sang de ce juste. Vous avez

vos lois, prenez-le et jugez-le." Alors les grands-prtres

crirent : "Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants !

Mais nous n'avons pas le droit de souiller nos mains de sang.

Aussi donne-nous des soldats romains. Aprs la libration de

Barabas, la foule obstine rclama la crucifixion de Jsus et

ne voulut pas entendre parler d'incarcration ; elle traita

mme Pilate de lche. Celui-ci fut alors au comble de

l'indignation et dit : "Misrables, prenez votre malfaiteur, qui

est plus juste que vous tous. Voici des archers. Retirez-vous

et faites-en ce que vous voudrez. De mes propres mains, j'en


32/43

donne l'attestation : mon tmoignage sur lui et sur vous vous

suivra." Ayant dit cela, il se retira et leur remit Jsus que les

archers du Temple saisirent et firent crucifier (GrandEvangile XI, p. 170-228)

Thologiens et historiens se demandent depuis

longtemps comment, en effet, ce puissant procurateur

romain, qui agissait habituellement avec la plus extrmebrutalit l'gard des Juifs, a pu cder la pression des

grands prtres et condamner Jsus mort contre sa

propre conscience ? Existe-t-il un autre cas semblable

dans l'histoire du droit o le juge condamne une mort

atroce un accus qu'il dclare innocent de sa propre

bouche ? Certains ont tent de rsoudre le problme. Ils

estiment que les paroles de Pilate ne sont pas exactes et

qu'elles ont t ajoutes par la suite.

De telles simplifications sont toujours suspectes et

n'expliquent pas les causes profondes des faits. D'autres

auteurs, comme Rudolf Bultman, pensent que Pilate tait

extrieur l'vnement et ne pouvait comprendre le

caractre proprement apolitique de l'enseignement de

Jsus ; c'est pourquoi il aurait condamn Jsus par

erreur. Bultman contredit ainsi les propres paroles de

Pilate dont la signification est pourtant claire et plausible.

Pilate tait au courant des prdications de Jsus, dont il

connaissait exactement les intentions. Il est hors de

question que les Romains n'aient pas surveill de trs


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prs un homme qui attirait des foules de 20 30 000

hommes. Dans l'tat explosif o se trouvait la Palestine,

les Romains taient sur leurs gardes car ils n'avaient avec

eux sur le territoire que trois cohortes d'infanterie, c'est-

-dire 2 500 hommes et 500 cavaliers. Lors de

l'insurrection de 68, leurs forces armes furent

rapidement dpasses par les Juifs insurgs et ce n'est

qu'en 69 et 70 que les Romains purent reprendre en mainle pays, grce l'aide de lgions venues d'autres pays.

Certains auteurs encore pensent que Jsus fut rellement

un chef d'insurrection et qu'il fut jug simplement

temps.

La Nouvelle Rvlationjette ici une nouvelle

lumire sur les arrire-penses de Pilate et nous explique

ce qui le poussa commettre un crime contre la justice.

Pour le comprendre, jetons un regard sur les vnements

de Rome cette poque. Tibre tait sur le trne. Son

conseiller le plus intime tait Sjan, gnral de la gardeprtorienne, l'ennemi jur des Juifs. En l'an 19, il avait

chass tous les Juifs de Rome. L'historien Eusbe nous

apprend qu'il projetait d'exterminer compltement la

race juive ( universam gentem judaeorum deperdendam

exposcebat ).

En l'an 26, Sjan devient l'homme le plus puissant

aux cts de l'empereur. Tibre vieillit, n'prouve plus de

joie rgner et se retire de plus en plus dans son le de


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Capri. Mais il n'oublie pas de faire surveiller secrtement

Sjan qui incombe tout le pouvoir. Et l'empereur fait

bien car, depuis Lucifer, certaines autorits haut places

n'aiment pas que d'autres autorits plus hautes encore

rgnent au-dessus d'elles. Cette anne-l, Sjan nomme

procurateur de Jude, Pilate, qui tait chevalier de

second rang. Selon les usages de l'poque, Pilate ne

pouvait tre nomm une telle fonction. Il l'obtintuniquement grce aux faveurs de Sjan qui savait le

mpris de Pilate pour les Juifs.

En l'an 30, Sjan entreprend une action gnrale

contre les Juifs du monde entier. Les gouverneurs et les

procurateurs de toutes les provinces reurent ses ordres,

ainsi que Pilate qui n'attendait que son signal pour svir.

Au printemps de l'an 30, Pilate frappe une nouvelle

monnaie de provocation avec le lituus, emblme du

pouvoir imprial. Cette mme anne, le grand sanhdrin

de Jrusalem perd son droit de condamner mort.

En janvier 31, Sjan reoit le consulat pour cinq

ans avec l'empereur. Pilate fait nouveau frapper sa

monnaie, ce qui provoque un bain de sang parmi les

plerins de Jrusalem. Sur les instances de Sjan, le

procurateur consciencieux reoit le titre honorifique

d'Ami de Csar, honneur qui lui assure les plus hauts

privilges et une carrire clatante.


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Mais Tibre sait que son collgue veut l'vincer,

aussi le devance-t-il. Le 18 octobre, Sjan est arrt

Rome et excut. Ses amis sont dnoncs et tombent les

uns aprs les autres ou se suicident. La chasse aux

prtendants commence dans tout l'Empire. Les chefs de

toutes les provinces reoivent l'ordre de cesser

immdiatement toute mesure antismite.

Pilate, plac en Jude par les faveurs de Sjan,

craint le pire. Une lettre de Hrode Agrippa I

l'Empereur Caligula nous montre que, ds lors, Pilate

redoute que les Juifs se plaignent de lui l'empereur

(Philon, Legatio 38/299/305). Par tous les moyens, il tente

d'viter tout ce qui pourrait lui porter prjudice. Le haut

clerg juif tait conscient de cette situation. La pression

exerce par les grands prtres tait une pure tactique.

Lorsqu'ils constatrent que Pilate tardait se rendre

leur volont et leur livrer un innocent, ils utilisrent

leur arme la plus terrible, en criant : Met Jsus mort,sans quoi tu es un ennemi de l'empereur. Pilate avait

compris ! Brutal, plein de compromis, chevalier de

second rang, peu lui importait la condamnation d'un

innocent ! Mais ce crime ne le sauva pas de la chute qu'il

craignait tant ! Quelques annes plus tard, il ordonna en

Samarie une intervention brutale contre des plerins

dsarms. Dnonc l'empereur, celui-ci le destitua et

l'exila. Il ne fut pourtant pas envoy en Gaule comme le


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dit la lgende, mais dans les environs de Naples, prs de

Pompi, o il termina ses jours dans la misre (Grand

Evangile XI).

LaNouvelle Rvlation nous dit qu'il est

impossible de comprendre le martyre de Jsus parce que

ce sont des choses qu'aucune me humaine ne peut

comprendre dans son corps. Il s'agit donc ici seulement dedonner quelques claircissements afin d'avoir une image

prcise des dernires heures du Fils de l'homme, telles

qu'elles sont dcrites avec assez d'exactitude dans les

Evangiles (Grand Evangile XI).

Sur Mon passage se trouva Simon de Cyrne, qui

avait reu Mon enseignement. Il remarqua avec effroi Mon

tat pitoyable et fut mu de compassion. Un homme du

Temple l'interpella et lui cria : "Regarde, ton matre est

incapable de s'aider lui-mme. C'est toute sa fameuse force

divine!" Simon, horrifi, rpondit en prophtisant "L'heureviendra o vous maudirez ce que vous avez fait mais, moi, je

dsire pouvoir servir mon matre et l'aider dans sa peine."

"Tu n'as qu' le faire, crirent plusieurs prtres furieux, car

puisque tu oses condamner les actions du Temple, tu vas

faire pnitence. Tu dois porter la croix de ton matre !"

Lorsque Simon entendit cela, il s'approcha la joie

au cur prit la lourde croix sur ses fortes paules et Me

tendit la main pour m'aider Me relever. Je pris sa main et


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Simon fut si fortifi dans son nergie qu'il lui fut facile de

porter la lourde charge... Tous Mes amis les plus proches, qui

n'avaient pu pntrer dans le prtoire, Me suivaient

maintenant. Le peuple qui avait t tenu jusque-l l'cart

s'approcha galement. L o le passage s'largissait prs de

la porte en une vaste place, ces gens avaient l'air menaant.

Mais les pharisiens s'y attendaient et avaient fait placer une

garnison de soldats romains prs de la porte afin que l'ordreft parfaitement respect. Lorsque tous ceux qui Me

voulaient du bien virent que J'tais tout fait perdu et qu'il

tait absolument impossible de Me librer des mains des

archers du Temple, il s'leva une clameur de dsolation, au

milieu des femmes particulirement. Je Me tournai vers les

plus proches d'entre elles, en disant : "Ne pleurez pas pour

Moi mais pour vous et vos enfants car ce qui leur arrivera

sera pire que ce que vous voyez M'arriver maintenant. Je vais

vers Mon Pre mais, eux, ne sauront pas o ils vont!"

La tradition de l'Eglise raconte ici que la servanteVronique Me tendit un mouchoir pour scher Ma sueur.

Cela est vrai. Elle tait au premier rang de ces femmes en

lamentations. Mais l'impression de Mon visage dans le tissu

est une lgende ne plus tard. Il n'y a jamais eu non plus de

Juif du nom de Ahasver qui M'ait chass de sa maison. Les

lgendes sont apparues parmi les fidles qui cherchrent

entourer Ma mort de toutes sortes de miracles. Si, rellement,

il y avait eu ces tremblements de terre, cet obscurcissement


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du soleil, l'apparition des esprits, comme on le raconte,

Jrusalem, se sentant oblige de faire pnitence n'aurait pas

dout de Ma rsurrection et l'aurait acclame comme un

signe de pardon. Mais il n'y avait aucune raison qu'il se passe

quoi que ce soit d'aussi extraordinaire pendant ce moment de

la mort de Mon corps (Grand Evangile XI).

On dit que les tnbres apparurent lorsque Moncorps fut pendu sur la croix. Oui, une grande nuit intrieurepntra Jrusalem. Non pas une nuit extrieure mais une nuit

intrieure que chacun ressentit comme s'il avait perdu

quelque chose sans savoir ce que c'tait ; mme les grands-

prtres, les scribes, les pharisiens et les Juifs du Temple qui

avaient exig Ma mort, n'prouvaient aucune satisfaction et

aucune joie dans leur action. C'est d'ailleurs la raison pour

laquelle le Temple ne prit aucune mesure contre Mes

disciples et Mes proches, ni contre Nicodme, Joseph

d'Arimathe et Lazare, qui Me suivirent jusqu'au pied de la

croix o ils assistrent Mon agonie. C'est videmmentgrce Nicodme, membre du Haut Conseil, que les Miens

obtinrent l'autorisation de rester sur place, alors que les

Romains ne laissaient pntrer personne. A sa demande, on

fit exception pour lui. Mes plus proches disciples,

l'exception de Jean, taient tous absents, comme Je l'avais

souvent prdit. "Le berger tait frapp et ses brebis taient

dissmines." Aprs Mon arrestation, la plupart se

rfugirent chez Lazare. Seul Jean osait se montrer


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ouvertement et offrait son soutien et sa consolation Marie,

Ma mre selon la chair.

Pierre, pris d'un trs profond remords depuis sa

chute, suivit secrtement Mon passage travers les rues et

les places de Jrusalem, se tenant loign parce qu'il

prouvait en son me le besoin d'tre seul et commenait

comprendre enfin les intentions de Mon uvre. C'est ici quelui servirent tout particulirement les exercices qu'il avait

faits Ephram. Il comprenait l'tre et le but de Mon

incarnation terrestre et tait pntr par la ncessit de cette

incarnation. Sans mot dire, il mettait sa confiance dans Ma

rsurrection que J'avais annonce.

Lorsque Mon me se spara du corps, il y eut

effectivement un tremblement de terre. Mais cela fut peu

remarqu car, de Mon temps, les forces souterraines de la

valle du Jourdain se manifestaient beaucoup plus souvent

qu'aujourd'hui et les tremblements de terre n'taient pas

rares. Mais videmment, les Juifs endurcis ne virent pas quecela avait un lien avec Ma mort.

Il est galement vrai que le rideau du Temple se

dchira, en signe extrieur, montrant qu'il n'y avait plus de

barrire pour parvenir au cur central du Trs-Haut et que

chacun pouvait parvenir au Pre pour recevoir la vie

ternelle. Mais ce signe, quoique miraculeux, n'attira


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l'attention de personne. Les novices suspendirent nouveau

le rideau et l'incident fut clos.

On dit que le soleil s'assombrit. Comme nous

l'avons dj dit, il y eut une obscurit mais il est connu que

dans les pays chauds, les tremblements de terre provoquent

un fort obscurcissement de l'atmosphre o le soleil perd son

clat. Ce fut ici le cas. Cette perte d'clat du soleil avait enplus une autre cause.

Lorsque le corps fut inanim et que la vengeance

des ennemis se fut refroidie, le peuple se retira car cette

sensation intrieure d'horreur cause par cette fameuse

obscurit poussait chacun retrouver chez soi une scurit.

C'tait la tombe du jour, le moment o il s'agissait pour les

Juifs de prparer le sabbat selon la loi. Mes partisans s'taient

approchs de plus en plus du lieu du supplice, de sorte que le

cercle de Mes proches s'tait agrandi. Joseph d'Arimathe

tait all auparavant demander Pilate la permission de

prendre Mon corps. Cette permission n'tait pas toujoursaccorde mais Pilate la lui accorda volontiers car il voulait

ainsi aiguiser la colre des Juifs, comme il 'avait fait avec

l'criteau plac au sommet de la croix, o il tait crit en trois

langues que J'tais le Roi des Juifs.

Mes amis descendirent le corps, le lavrent,

l'oignirent et le portrent dlicatement dans un tombeau

appartenant Joseph d'Arimathe et situ sur un terrain que


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celui-ci avait achet Nicodme pour y tablir sa propre

spulture. Golgotha tait, il est vrai, sur un promontoire

rocheux, tandis que le lieu du tombeau tait situ dans un

quartier o beaucoup de Juifs et de Romains s'taient fait

construire de magnifiques villas ou maisons de campagne.

Ceci explique la proximit du jardin... Des gardes romains

furent placs prs du tombeau qu'ils devaient garder pendant

cinq jours (Grand Evangile XI).

La rsurrection de Jsus

Au matin de Pques, le troisime jour, la Divinit

revint et appela le corps du Fils de l'homme qui,

immdiatement, fut dissous et devint le vtement de l'me.

Les gardes romaines virent cet vnement s'accomplir dans

une lumire blouissante remplissant tout le tombeau. Ils

furent effrays et se sauvrent en courant annoncer que

J'tais ressuscit. Les prtres leur donnrent beaucoup

d'argent pour qu'ils s'enfuient, ce qu'ils firent aussitt. C'est

alors qu'on raconta qu'on avait vol le corps et cette croyance

demeure encore aujourd'hui (Grand Evangile XI).

L'Ascension

Les disciples s'en retournrent leurs affaires et

leurs maisons. Je leur avais demand de se retrouver une

certaine date chez l'aubergiste (du Mont des Oliviers), ce qui

advint le quarantime jour aprs Pques. Tous ceux qui


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enseignement que Je fus dans l'obligation de rfuter leurs

garements par le truchement de Jean dans ses Rvlations.

passion de jésus - résurrection de lazare - jacob lorber

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