partie 3 – la coordination par le marché chapitre 9

9
Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9 – Imperfections et limites des marchés Problématique : En quoi la théorie de la CPP n’est pas réaliste ? Comment les entreprises interviennent-elles pour fixer le prix sur le marché ? Quelles stratégies mettent-elles en place ? Indications complémentaires : On soulignera le caractère très particulier du marché concurrentiel et on introduira la notion de structures de marché. A l'aide d'exemples (monopole dans le domaine de l'électricité ou du transport, situations de concurrence monopolistique engendrées par l'innovation ou la différentiation des produits, oligopoles dans les domaines de l'automobile, des composants électroniques, etc.), on montrera que les vendeurs mettent en œuvre des stratégies susceptibles de renforcer leur pouvoir de marché (positionnement et marketing des produits, ententes entre vendeurs, guerres de prix, création de demande captive, etc.). On pourra s'interroger sur les conditions favorisant ces structures non concurrentielles et sur le rôle des pouvoirs publics dans la régulation de la concurrence. On montrera qu'en situation d'information asymétrique, on constate l'existence d'équilibres avec rationnement voire l'absence de marché (marché des voitures d'occasion, marchés des professionnels de santé et des avocats, marché de l'assurance, etc.). Les diverses manières de produire et de diffuser de l'information - labellisation, publicité, comparateurs de prix, magazines de consommateurs, etc. - pourront être évoquées, de même que la réglementation publique sur l'information. En s'appuyant sur des exemples, on montrera aussi que les marchés peuvent être défaillants dans le domaine de l'allocation des ressources en présence de biens collectifs ou d'externalités (pollution, éclairage public, pollinisation par les abeilles, etc.). Notions : Pouvoir de marché, oligopole, monopole, asymétries d'information, externalités, biens collectifs. Objectifs : ! Expliquer la singularité du marché concurrentiel et définir la notion de structure de marché ! Définir les différentes formes de concurrence imparfaite : monopole, oligopole… ! Mettre en évidence les stratégies des entreprises pour renforcer leur pouvoir de marcher et définir la notion ! Identifier le rôle et l’action des pouvoirs publics dans la régulation de la concurrence ! Identifier et expliquer chacune des défaillances du marché ! Définir les notions d’externalité, d’asymétrie d’information et de biens collectifs Plan : I. Les marchés en concurrence imparfaites ? 2 A. Les formes de concurrence imparfaite 2 B. Comment les entreprises peuvent-elles agir sur leur pouvoir de marché ? 3 1. Les stratégies de différenciation de produit 3 2. Les stratégies de différenciation de prix 3 3. Les stratégies d’entente entre les entreprises 3 C. Pourquoi faut-il réguler la concurrence ? 4 II. Les défaillances de marché 4 A. Les asymétries d’informations rendent le marché imparfait 4 B. Les externalités entraînent une mauvaise allocation des ressources 5 C. Les biens collectifs entraînent une défaillance dans l’allocation des ressources 6 sur 1 9

Upload: others

Post on 19-Jun-2022

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9

Partie 3 – La coordination par le marché

Chapitre 9 – Imperfections et limites des marchés

Problématique  : En quoi la théorie de la CPP n’est pas réaliste ? Comment les entreprises interviennent-elles pour fixer le prix sur le marché ? Quelles stratégies mettent-elles en place ?

Indications complémentaires :On soulignera le caractère très particulier du marché concurrentiel et on introduira la notion de structures de marché. A l'aide d'exemples (monopole dans le domaine de l'électricité ou du transport, situations de concurrence monopolistique engendrées par l'innovation ou la différentiation des produits, oligopoles dans les domaines de l'automobile, des composants électroniques, etc.), on montrera que les vendeurs mettent en œuvre des stratégies susceptibles de renforcer leur pouvoir de marché (positionnement et marketing des produits, ententes entre vendeurs, guerres de prix, création de demande captive, etc.). On pourra s'interroger sur les conditions favorisant ces structures non concurrentielles et sur le rôle des pouvoirs publics dans la régulation de la concurrence.On montrera qu'en situation d'information asymétrique, on constate l'existence d'équilibres avec rationnement voire l'absence de marché (marché des voitures d'occasion, marchés des professionnels de santé et des avocats, marché de l'assurance, etc.). Les diverses manières de produire et de diffuser de l'information - labellisation, publicité, comparateurs de prix, magazines de consommateurs, etc. - pourront être évoquées, de même que la réglementation publique sur l'information.En s'appuyant sur des exemples, on montrera aussi que les marchés peuvent être défaillants dans le domaine de l'allocation des ressources en présence de biens collectifs ou d'externalités (pollution, éclairage public, pollinisation par les abeilles, etc.).

Notions : Pouvoir de marché, oligopole, monopole, asymétries d'information, externalités, biens collectifs.

Objectifs :! Expliquer la singularité du marché concurrentiel

et définir la notion de structure de marché! Définir les différentes formes de concurrence

imparfaite : monopole, oligopole…! Mettre en évidence les stratégies des

entreprises pour renforcer leur pouvoir de marcher et définir la notion

! Identifier le rôle et l’action des pouvoirs publics dans la régulation de la concurrence

! Identifier et expliquer chacune des défaillances du marché

! Définir les notions d’externalité, d’asymétrie d’information et de biens collectifs

Plan :I. Les marchés en concurrence imparfaites ? 2

A. Les formes de concurrence imparfaite 2B. Comment les entreprises peuvent-elles agir sur leur pouvoir de marché ? 3

1. Les stratégies de différenciation de produit 32. Les stratégies de différenciation de prix 33. Les stratégies d’entente entre les entreprises 3

C. Pourquoi faut-il réguler la concurrence ? 4II. Les défaillances de marché 4

A. Les asymétries d’informations rendent le marché imparfait 4B. Les externalités entraînent une mauvaise allocation des ressources 5C. Les biens collectifs entraînent une défaillance dans l’allocation des ressources 6

� sur �1 9

Page 2: Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9

Sensibilisation : Des loueurs de voitures soupçonnés d’entente sur les prix http://ses.webclass.fr/jt/un-cartel-loueurs-voitures-soupconne-entente

1. De quoi / de qui est-il question dans cette vidéo ?2. Pour vous, ce marché est-il concurrentiel ? Quelle hypothèse de CPP remet-il en question  ?

(Hypothèse du marché concurrentiel remise en question  : atomicité) + engager discussion sur les autres hypothèses de la CPP qui ne peuvent pas être respectées- atomicité : un grd nb d’offreurs et d’acheteurs. Est-ce toujours le cas ? - fluidité : peut-on ouvrir une pharmacie sans conditions ?- homogénéité : pas de publicité, pas de différenciation des produits ! Sur le marché du travail : cela suppose que tous les salariés ont les mêmes compétences. Pas de distinction entre les uns et les autres. Autre ex  : pas de distinction dans les produits : pas d’ordinateurs roses !- transparence : les acheteurs doivent pouvoir connaitre l’ensemble des prix pratiqués par les entreprises.- Mobilité des facteurs  : n’importe quel acheteur ne soit gêné par la distance géographique, les frais de transports… ex du mdt : les employeurs autant d’heures qu’ils le souhaitent.Ces conditions ont été définies par F. KnightDONC : hypothèses difficilement réalisables.

3. De quoi sont accusées ces entreprises ?4. Quel est l’avantage qu’elles en tirent ?5. Que risquent-elles ?6. Les marchés concurrentiels sont-ils la règle ou l’exception ?

I. Les marchés en concurrence imparfaites ?

A. Les formes de concurrence imparfaite Activité 1 : Qu’est-ce qu’un monopole ?

Questions :1. Qu’est-ce qu’un monopole ?

Le monopole est une situation de marché dans lequel un offreur unique d’un bien est en présence d’une infinité de demandeurs.

2. Quelles conditions de la concurrence pure et parfaite ne sont pas remplies ?Atomicité il y a ici seulement un seul offreur, et non une multitude.Fluidité libre entrée/sortie remise en question.

Synthèse :

Le « monopole » est une entreprise qui se trouve seule à produire un bien ou un service et doit donc satisfaire la totalité de la demande exprimée sur le marché correspondant [...]. Pour l’essentiel, les raisons de l’existence d’un monopole entrent dans l’une des trois catégories suivantes : monopole naturel, monopole d’innovation ou monopole légal.

♦ Le monopole naturel. Les conditions techniques de production et la taille du marché font qu’à long terme, des entreprises concurrentes ne sont jamais rentables. Dans ce cas, le processus concurrentiel lui-même, par concentration progressive et élimination des producteurs les moins performants, débouche sur la constitution inéluctable d’un monopole. [...]

♦ Le monopole d’innovation. Particulièrement étudiée par Schumpeter cette catégorie rassemble les entreprises qui, à la suite d’une innovation technique, créent un nouveau produit et se trouvent momentanément seules à le distribuer sur le marché. Ce monopole a en commun avec le monopole naturel d’être le résultat du processus concurrentiel ; en revanche, il est toujours temporaire, la concurrence amenant plus ou moins rapidement d’autres entreprises à maîtriser l’innovation et à entrer à leur tour sur le marché.

♦ Le monopole légal [...] Ce monopole ne subsiste que parce qu’il existe des obstacles réglementaires ou législatifs à l’entrée de concurrents sur le marché. Le monopole fixe un prix supérieur [...] à celui qui serait fixé par un marché concurrentiel. Le prix étant plus élevé, la quantité échangée sera également moindre qu’en situation de concurrence [...] Le monopole produit donc moins de richesses et les fait payer plus cher à la collectivité. »

J. Généreux, Economie politique, tome 1, coll. « Les fondamentaux », Hachette, 2004.

� sur �2 9

Page 3: Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9

Le modèle de concurrence pure et parfaite n’est qu’une situation théorique. Bien souvent, certaines des conditions de la CPP ne sont pas respectées.Par exemple, la condition d’atomicité, c’est-à-dire d’existence d’un grand nb d’O/D n’est pas respectée pour certains marchés.Ainsi, les entreprises peuvent être en situation de monopole : situation de marché où un seul offreur vend un bien ou un service à un nombre important d’acheteurs.Il existe 3 types de monopole :- Le monopole naturel : il s’établit sur un marché quand seulement une seule entreprise peut fournir un b&s à un

coût inférieur à celui auquel plusieurs entreprises pourraient le fournir. Sur ces marchés, les coûts fixes sont très importants. Ex  : la distribution de l’eau dans une ville. Besoin de construire un réseau de canalisation et de l’entretenir. Son coût est particulièrement élevé. Un situation de monopole est ici préférable. Ex : réseau routier, EDF…. (réseaux d’infrastructures).

- Le monopole d’innovation : monopole temporaire (car les concurrents vont ensuite imiter cette innovation) qui apparait à la suite d’une innovation.

- Le monopole légal : monopole dont l’existence est permise par des réglementations qui empêchent l’entrée de nouveaux concurrents sur le marché. Exemples : La poste, la SNCF. Le dépôt d’un brevet peut justifier l’existence d’un monopole légal. ATTENTION : La poste et la SNCF ont été ouvert à la concurrence, ils ne sont donc plus en monopole

EX : Microsoft, la RATP dans la région parisienne…

Activité 2 : document 3 p 81 (questions du poly puis du livre)Doc. 3 Les oligopoles naturels + 6. Qu’est-ce qu’un oligopole ?L'oligopole est une situation de marché caractérisée par un petit nombre d'offreurs face à un grand nombre d'acheteurs.+ 7. Quelles conditions de la CPP ne sont pas respectées dans le cadre d’un oligopole Condition de libre entrée libre sortie non respectée Barrière à l’entrée (Une barrière à l’entrée est un obstacle empêchant/rendant difficile voire impossible l’entrée d’un nouvel intervenant (agent) sur un marché. De façon générale, ce sont les offreurs présents sur le marché qui génèrent ce genre d’obstacle mais il peut arriver que cette barrière soit posée par un demandeur (dans le cas d’un monopsone.)Atomicité.8. Samsung a vendu 250,3 × 0,321 = 80,3 millions de téléphones portables. 9. Les cinq premiers constructeurs représentent près de 60 % du marché des smartphones, 58,9 % (100 % – 41,1 %). Le marché des smartphones est en situation d’oligopole. 10. C’est l’existence d’économies d’échelle qui explique la nature oligopolistique de ces marchés. L’importance des coûts fixes empêche l’entrée de nouveaux concurrents. Ces coûts fixes correspondent aux dépenses de recherche de développement et de marketing (téléphonie mobile, auto- mobile), aux moyens de production nécessaires (chaînes de montage, robots : automobile) ou encore aux infrastructures de réseau (électricité). 11. Les petites entreprises ne produisent pas une quantité suffisante pour bénéficier d’économies d’échelle.

Activité 3 : document 4 p 81 Magnard 2014Doc. 4 La concurrence monopolistique 12. Le marché des fast-foods rassemble de nombreux producteurs, comme le marché du blé, mais les produits échangés ne sont pas identiques, puisqu’on trouve de nombreuses propositions de plats cuisinés. Cette différenciation de produits le rapproche d’un marché comme celui de la téléphonie mobile, mais les barrières à l’entrée y sont bien plus faibles – et de fait les producteurs bien plus nombreux. Similitude avec la concurrence parfaite : un grand nombre de producteurs ; différence : produits différenciés. condition de l’homogénéité non respectée13. Ibrahim dispose d’un pouvoir de marché : il a une certaine marge de manœuvre dans la fixation du prix. En situation de concurrence parfaite, le grand nombre de vendeurs et l’homogénéité des produits rendent les producteurs « price-takers ». Ici, pour la partie de la clientèle attachée aux sandwichs turcs, Ibrahim se retrouve en position de force. 14. Sur son produit, Ibrahim est en position de monopole. Cependant, l’existence de nombreux concurrents proposant des produits proches et substituables l’empêche de totalement imposer ses prix.

Evaluation diagnostique : Travail maisonA partir de vos connaissances, complétez le tableau suivant avec des exemples ou des définitions.

� sur �3 9

Page 4: Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9

D’après la classification de Stackelberg

B. Comment les entreprises peuvent-elles agir sur leur pouvoir de marché ?

Pouvoir de marché : une entreprise cherche à renforcer son pouvoir de marché car la concurrence ne les avantage pas : elles vont chercher à influencer les prix de manière à dégager un profit plus élevé. Pour cela, elles mettent en place différentes stratégies que nous allons voir.Ainsi, le pouvoir de marché se définit comme étant la capacité d’une entreprise à augmenter les prix au-delà de ceux qui seraient pratiqués en concurrence parfaite. Dans ce cas, les agents ne sont plus preneurs de prix (price taker) mais faiseurs de prix (price maker).

1. Les stratégies de différenciation de produit

Activité 4 : Les glaces : les secrets du businesshttp://ses.webclass.fr/jt/glaces-secrets-business-autour-gourmandise-vacances

Question : listez les stratégies mises en place par les glaciers pour renforcer leur pouvoir de marché et influencer le prix de leur glace.—> innovation dans les ingrédients, les goûts, le placement des produits, la manière de le faire

2. Les stratégies de différenciation de prix

Activité 5 : document 2 p 82 (questions du poly)1. Comment la SNCF fixe-t-elle le prix de ses billets de train ? Elle étudie la disposition à payer de chaque client pour lui proposer un prix qui atteint presque cette limite tout en optimisant le taux de remplissage du train.

2. Pourquoi la SNCF pratique-t-elle cette différenciation de prix ? Ainsi, elle peut adapter son prix à son public, qui ne sont pas tous prêt à payer la même somme (cadre pouvoir d’achat > aux jeunes, familles…). Elle capte ainsi le surplus du consommateur.

3. Quelles sont les stratégies des compagnies low cost ? Ouvrir une ligne jusqu’alors non ouverte (captation d’une clientèle qui devait autrefois prendre des moyens plus long / plus couteux => Province /UK)Se positionner sur des lignes où situation de monopole (moins de confort, mais meilleur prix)

4. Quel est l’objectif des compagnie low cost ? Le lowcost consiste à faire jouer la concurrence par les prix : le concurrent redéfinit les prestations offertes au consommateur dans le sens d’une réduction drastique des coûts pour être en mesure de proposer des prix plus faibles.

OffreDemande Un seul Quelques Infinité

Un seul

Monopole bilatéral : Areva NP et ERDF : seul producteur d’électricité par les centrales nucléaires qui ne peut être revendue qu’à ERDF

Monopsone contrarié : armement pour l’armée (un acheteur : l’armée/ quelques vendeurs d’armes : Thalès, Dassault, Matra...)

Monopsone : la distribution de tabac en France : beaucoup de producteurs et une seule entreprise qui assure la distribution, Altadis.

Quelques

Monopole contrarié : Le Concorde à l’époque (quelques acheteurs : air France, british airways et un vendeur : consortium franco anglais)

Oligopole bilatérale : la haute couture : peu de créateurs et peu d’acheteursLes producteurs d’avion et les compagnies aérienne

Oligopsone : les producteurs laitiers ne peuvent vendre leur production qu’à quelques centrales laitières.

Infinité

MonopoleAir France sur le trajet Paris-Cayenne jusqu’en 2008Air La RATP à ParisMicrosoft avec les PC

OligopoleMarché automobile à l’échelle national, marché des télécoms, les exploitants des autoroutes

Concurrence parfaiteLa bourse ; les enchères sur internet

� sur �4 9

Page 5: Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9

3. Les stratégies d’entente entre les entreprises

Activité 6 : document 4 p 8313. Un cartel est une entente entre deux entreprises sur les prix ou les quantités pour limiter la concurrence. Les entreprises restent juridiquement indépendantes. Dans une fusion, deux entreprises mettent en commun leur capital pour créer une nouvelle entreprise. On parle aussi de fusion quand une entreprise acquiert des parts du capital d’une autre entreprise qui devient une filiale de la première. 14. Les membres du cartel, en augmentant leurs prix, perdent des clients. Mais leur chi re d’a aires ne baissera que si l’e et-prix compense et au-delà l’e et-quantité.15. Ces ententes portent préjudice aux consommateurs qui payent le produit plus cher. 16. On attend de la fusion Omnicom/Publicis une rationalisation de la production (économies d’échelle en particulier). La puissance de l’entreprise dans le secteur pourrait lui permettre de peser dans les négociations avec ses fournisseurs.

Les stratégies des entreprises face à la concurrence 

C. Pourquoi faut-il réguler la concurrence ?

Activité 7 : document 2 p 84 Magnard 2014Doc. 2 pour une concurrence loyale dans l’Union européenne

4. Une concurrence loyale désigne le fait que toutes les entreprises respectent les règles du droit de la concurrence (pas d’abus de position dominante, pas d’entente, etc.).

5. La concurrence est bénéfique pour les consommateurs (baisse de prix, variété des produits). La protection des consommateurs exige donc que la concurrence soit loyale. 6. La surveillance, et dans certains cas l’interdiction, des ententes sur les prix, du partage de marchés, de l’abus de position dominante en vue d’éliminer des concurrents sont les principales règles adoptées par l’UE pour garantir les conditions d’une condition loyale.

7. Microsoft en imposant son lecteur media aux utilisateurs a abusé de sa position dominante dans le secteur des logiciels d’exploitation. Cette pratique couramment appelée « vente liée » consiste à proposer plusieurs produits dans un même lot sans les proposer séparément.

L'Autorité de la concurrence intervient au sein des pays de l'Union européenne afin de faire respecter les règles de la concurrence. Le droit de l'Union européenne interdit aux entreprises :• De s'entendre sur les prix  : c'était par exemple le cas d'un cartel de fabricants mondiaux de lessive, amendé

par l'Autorité de la concurrence pour entente sur les prix en France entre 1997 et 2004.• De se répartir le marché entre elles : c'est le cas de certains cartels, notamment celui de la téléphonie.• D'abuser de sa position dominante : les opérations de concentrations (notamment les fusions) sont soumises

à l'autorisation de l'Autorité de la concurrence, afin que les entreprises créées par fusion ne disposent pas d'un pouvoir de marché qui pourrait être défavorable aux consommateurs.

� sur �5 9

Page 6: Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9

Synthèse à trousComplétez le texte à l’aide des termes suivants : Commission, compétitivité, consommateur, dominante, ententes, monopoles, position, pouvoir de marché

L’apparition de monopoles ou d’oligopoles est le résultat d’une recherche constante pour l’entreprise de plus de pouvoir de marché. Pour maintenir des conditions de concurrence acceptables pour le consommateur, les pouvoirs publics cherchent à contrôler les opérations de concentration économique. Par exemple, en Europe, une commission autorise ou refuse certains projets. Les abus de position dominante (comme Windows), les ententes, sont sanctionnés pour éviter un pouvoir jugé excessif de certaines grandes entreprises sur le marché.

II. Les défaillances de marché

Une des conditions de la CPP renvoie à la parfaite transparence des informations entre offreurs et vendeurs. Théoriquement, dans ce modèle est parfait, cela revient à dire que l’acheteur en connaît autant sur le bien qu’il vend que le futur acheteur. En réalité, on voit bien que cette condition peine à être remplie.

A. Les asymétries d’informations rendent le marché imparfait Activité 8  : Le marché des voitures d’occasion, comment éviter les arnaques  ? http://ses.webclass.fr/jt/voitures-occasion-experts-pour-eviter-arnaques

Questions1. Pourquoi un acheteur de voiture d’occasion ne peut-il pas être assuré d’avoir fait une "bonne affaire"

au moment de l’achat ?L’acheteur n’a pas de connaissance réelle sur la qualité de la voiture qu’il achète. Il n’a aucune garantie de son bon fonctionnement. Il ne connaît pas le vendeur et ne sait donc pas s’il peut lui faire confiance. Il prend un risque au moment de l’achat.

2. Quel peut être l’intérêt pour l’acheteur d’acquérir une voiture d’occasion dans un garage plutôt qu’à un particulier ?

Le prix est fixé par le vendeur et n’est pas forcément "le bon prix" celui qui donne une information sur la qualité réelle du produit. Le garage apportera davantage d’information sur la qualité du produit, il apporte souvent une garantie sur les voitures d’occasion vendues, il n’a pas non plus intérêt à revendre des voitures en très mauvais état s’il souhaite conserver une bonne image auprès des consommateurs et gagner leur confiance.

3. Quelle condition du modèle de la concurrence pure et parfaite est mise à mal ici ? Info

4. De quoi dispose l’acheteur pour limiter les risques lors de son achat ? (Donnez un exemple de moyen mis en place par les pouvoirs publics pour tenter de résoudre ce problème dans le cas de vente de voitures d’occasion.)

L’Etat a rendu le contrôle technique obligatoire pour les voitures d’occasion au moment de la revente.5. Montrez que ce phénomène peut exister sur d’autres marchés (immobilier par ex.) 

Immobilier  : l’acheteur dispose d’une information imparfaite sur le bien qu’il souhaite acquérir. L’Etat a rendu obligatoire un ensemble de contrôles au moment de la revente (diagnostics thermiques, présence de plomb, d’amiante, performance énergétique…..) pour réduire cette incertitude.

6. Comment pourriez-vous définir la notion d’asymétrie d’information ?Les asymétries d'information sont des situations d'échange dans lesquelles une partie dispose d'informations que l'autre n'a pas.

Activité 9 : Comment produire et diffuser l’information ?

� sur �6 9

Page 7: Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9

1. Que permet un comparateur de prix ? En quoi permet-il de réduire les asymétries d’informations ?Il facilite la recherche d’informations en comparant plusieurs offres en une fois. Par ce moyen, il permet de trouver les prix le plus abordable pour le consommateur.

2. Comment l’Etat peut-il agir pour diminuer les asymétries d’informations ?L’Etat peut diminuer les asymétries d’informations en exigeant des papiers officiels (le contrôle technique de moins de 6 mois lors de la vente d’une voiture, l’obtention du diplôme pour s’installer en tant que médecin…)

3. Quel est le but des associations de consommateurs ? Les associations de consommateurs comparent et testent les offres. Ils permettent donc au consommateur de faire un choix éclairé. Ils interviennent aussi en cas de litige. Les associations de consommateurs peuvent aussi alerter l’autorité de la concurrence quand ils découvrent des pratiques anticoncurrentielles en défaveur du consommateur.

4. Que garantissent les labels qualités ? Utilisez vos propres connaissances pour répondre. Ils garantissent la qualité du produit, et donne une information éclairante au consommateur. On sait qu’en achetant un produit estampillé AOP, AOC ou PEFC qu’il respecte un cahier des charges précis et vérifiés qui justifie son prix.

Synthèse :La transparence de l’information est l’une des cinq conditions de la CPP. Elle est essentielle pour garantir la confiance entre offreur et demandeur. Pourtant, il existe des situations où l’une des parties dispose de plus d’informations que l’autre. On parle d’asymétrie d’information.Dans ce cas, on observe deux comportements :

- La sélection adverse  : d’après G. Akerlof et sa théorie sur le marché des «  lemons », sur un marché de voitures d’occasions où se côtoient des voitures de bonne et de mauvaise qualité, les vendeurs qui proposent leur bien à un prix plus élevé, car de meilleure qualité, risquent de disparaître car l’acheteur ne sait pas si ce vendeur propose effectivement un bien de meilleure qualité. On retrouve ces comportements dans l’assurance, le logement, la banque…

- L’aléa moral : dans le cadre d’une relation principal-agent, une asymétrie d’information peut apparaître car le principal n’a aucune possibilité que l’agent réalise ce pourquoi il a été employé. Par exemple, dans le cadre d’un contrat de travail, l’employeur ne peut pas s’assurer que son salarié ne « tire pas au flanc ». L’aléa moral se retrouve aussi en assurance : un agent assuré prendra souvent plus de risque en voiture car il sait qu’en cas d’accident, son assurance le couvrira. Finalement, l’aléa moral désigne le risque pour le principal que l’agent ne fasse pas suffisamment d’efforts (cas du marché du travail) ou ne respecte pas son contrat (par exemple, dans le domaine du crédit, non remboursement)

Pour réduire les asymétries d’informations et permettre au consommateur un meilleur accès à l’information, l’Etat a mis en place des certifications obligatoires (comme le contrôle technique inférieur à 6 mois à la vente d’une voiture). D’autres certifications de qualité sont aussi nées pour garantir la provenance des produits et assurer le consommateur de sa qualité. Enfin, des sites et des associations de consommateur diffusent régulièrement des informations pour aider les consommateurs à faire des choix éclairés.

B. Les externalités entrainent une mauvaise allocation des ressources Rappel  : allocation des ressources  : manière dont les biens et services sont répartis entre les différents utilisateurs. On dit qu’en CPP, le marché se charge de l’allocation optimale des ressources. Nous allons voir que dans la réalité, ce n’est pas toujours le cas.

Activité 10 : Document 1 p 88 et http://ses.webclass.fr/jt/allier-eoliennes-sement-division

Questions 1 et 2 du livre + illustrations grâce à la vidéo.

Comparateur d’hôtels Association de consommateurs

Certifications Certifications légales

� sur �7 9

Page 8: Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9

Doc. 1 Définir les externalités 1. Une externalité est la conséquence de l’action d’un agent économique sur un autre sans contrepartie monétaire. Cette conséquence peut être négative quand celui qui la subit n’obtient pas de compensation, ou bien positive si celui qui l’émet n’est pas récompensé. Par exemple, quand une commune construit une ligne de tramway, la valeur des biens immobiliers alentours augmente car ils sont mieux desservis (externalité positive). Ou encore si des éleveurs de porcs sont responsables de l’apparition d’algues vertes dans l’océan (lisier qui passe dans le sol puis dans l’eau), le nettoyage des plages n’est pas financé par eux. Et les professionnels du tourisme qui perdent leur clientèle ne sont pas dédommagés. Les externalités sont des conséquences positives ou négatives, non prises en compte par le marché, d'une action individuelle sur la collectivité.Le reportage présente une externalité négative : les habitants du village, qui n’ont pas été consulté pour l’installation des éoliennes et qui n’en récoltent aucun revenu, se retrouvent à devoir vivre avec le bruit et les désagréments engendrées par les éoliennes. Exemple typique du NIMBY.Problème de sommeil, effet sur la production laitière…2. Les conséquences des externalités ne font l’objet d’aucune transaction ni d’aucun contrat ; elles ne sont donc ne sont pas prises en compte par le marché : les droits de propriété sont défaillants.

Activité 11 : document 3 p 89 Magnard 2014Doc. 3 Le rôle de la puissance publique en présence d’externalités

6. Pour comprendre la phrase, il faut appliquer le raisonnement coût/avantage. L’entreprise qui pollue est placée devant une alternative : ou bien payer la taxe, ou bien réduire le niveau de ses émissions. Celles dont le coût de réduction est inférieur à la taxe vont améliorer leur processus de production dans le sens d’une moindre pollution. Les autres préféreront payer la taxe. On aura ainsi incité celles qui le pouvaient à minimiser leur niveau d’émissions polluantes.

7. La taxe est un coût pour l’entreprise qui est incitée à trouver d’autres manières de produire moins polluantes pour réduire ce coût.

8. Les innovations peuvent être copiées, imitées, reprises par les concurrents, au détriment de l’entreprise qui a investi en R&D pour innover. Cette retombée technologique est bien une externalité positive.

9. Grâce au brevet, l’innovateur est récompensé de ses efforts de recherche et développement car il est le seul à pouvoir en tirer les fruits. Les gains sont « internalisés » dans les comptes de l’innovateur qui peut faire valoir son droit de propriété.

Synthèse à trous

En présence d’externalité, l’allocation des ressources est défaillante  : les entreprises produisent trop, ou trop peu. Dans le cas d’une entreprise polluante (externalité négative), cette dernière ne supporte pas le coût de la dépollution ni les soins de santé engendrés par cette pollution pour les populations habitant près de ses bâtiments. Rien ne l’incite donc à envisager des moyens de production moins nuisible pour les tiers.A contrario, une entreprise n’a pas toujours intérêt à investir en recherche et développement car ses découvertes seront copiées par ses concurrents  : ses investissements peuvent donc ne pas entrainer de profit supplémentaire. Cela a pour conséquence une faible avancée technologique qui permettrait pourtant des externalités positive pour le reste de la population (par exemple, la découverte d’un nouveau vaccin, ou d’un outil technologique qui révolutionnera les déplacements en les rendant moins polluant).Pour pallier ces défaillances de marché, l’Etat intervient soit pour inciter les entreprises à changer de comportement. Ainsi, il peut contraindre par des taxes et des règlementations les entreprises à moins polluer (la taxe carbone incite les constructeurs automobiles à développer leur gamme hybride et électronique) ou bien accompagner les entreprises innovantes en protégeant leurs créations par des brevets ou en subventionnant certaines activités (comme l’agriculture biologique, la production d’électricité verte…).

C. Les biens collectifs entrainent une défaillance dans l’allocation des ressources Activité 12 : Les biens collectifs, une défaillance du marché

� sur �8 9

Page 9: Partie 3 – La coordination par le marché Chapitre 9

1. Qu’est-ce qu’un bien collectif ?Biens collectifs : biens, en fait, le plus souvent, des services, qui possèdent 2 caractéristiques :

- La non rivalité : la consommation d’un tel B&S par un consommateur n’empêche pas la consommation par un autre consommateur

- La non exclusion : impossible d’exclure un consommateurEx : défense nationale, police, éclairage des rues…

2. Qui finance les biens collectifs ?L’Etat à travers les taxes et les impôts.

3. Construisez un paragraphe mettant en avant le fait que les biens collectifs sont une défaillance de marché.

Synthèse éventuelle :Le marché peut être défaillant en termes d’allocation des ressources, c'est-à-dire perturber le fonctionnement du marché, dans le domaine des biens collectifs.Biens collectifs : biens, en fait, le plus souvent, des services, qui possèdent 2 caractéristiques :

- La non rivalité : la consommation d’un tel B&S par un consommateur n’empêche pas la consommation par un autre consommateur

- La non exclusion : impossible d’exclure un consommateurEx : défense nationale, police, éclairage des rues…Le fait qu’une multitude de personnes puissent bénéficier du bien collectif (phare, armée…) sans qu’on puisse en contrepartie en exiger un paiement n’incite pas à leur production. Par exemple, il est difficile d'estimer le coût que chacun doit payer pour bénéficier de l'éclairage public. Puisqu'il est difficile de faire payer chacun pour l'utilisation de cet éclairage, si on confie l'éclairage public au marché (c'est-à-dire si on attend que des producteurs privés fournissent l'éclairage public), l'éclairage public ne sera sans doute pas réalisé.

Personne n’acceptera de payer pour la consommation d’un bien, aussi utile soit-il, tant qu’il est possible de se comporter en «  passager clandestin  », c'est-à-dire bénéficier du service sans en supporter le coût, et aucun entrepreneur ne voudra alors se lancer dans sa production. On peut par exemple imaginer que si l'éclairage public était financé par ceux qui s'en servent, certains individus diraient qu'ils ne vont pas s'en servir, ne participeraient donc pas au financement des réverbères, mais en profiteraient tout de même ensuite. Hume écrivait ainsi, en 1898 : "Chacun cherche un prétexte pour se libérer des ennuis et de la dépense et souhaiterait faire porter le fardeau à tous les autres."Pour toutes ces raisons, ce sont les pouvoirs publics qui sont les mieux à même de financier ce type de biens, dits "biens collectifs".

4. Complétez ce tableau à trous

Rival Non rival

Exclusion

Bien privé : réservé à ceux qui sont disposé à le payer (exclusion). La consommation de ce bien par un individu empêche les autres de le consommer (rivalité).Exemples : une voiture, un légume…

Bien à péage : réservé à ceux qui sont disposé à le payer (exclusion) mais la consommation par un individu de ce bien n'empêche pas un autre de le consommer (non rivalité)Exemples : cinéma, autoroute, internet

Non exclusion

Bien collectif impur : accessible à tous (non exclusion), mais la consommation de ce bien par un individu empêche les autres de le consommer (rivalité)Exemples : l’eau, le banc public, la pêche…

Bien collectif : on ne peut pas empêcher quelqu'un de consommer ce bien et la consommation de ce bien par un individu empêche les autres de le consommer

Exemple : éclairage publique, routes, défense

� sur �9 9