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Parfums de femmes Alain Verdure

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Parfums de femmes

Alain Verdure

9.42 636477

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 106 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 9.42 ----------------------------------------------------------------------------

Parfums de femmes

Alain Verdure

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Le retour du soleil

Ce matin le soleil a décidé de fuir, D’aller un peu plus loin briller en autres cieux, Et laisser dans mon ciel comme un léger soupir, Comme des larmes de pluie dans le fond de mes yeux.

Mais je t’ai aperçu au détour d’un chemin, Et mes larmes ont séché au soleil revenu, Il était bien parti mais le voilà soudain, De retour en mon ciel, car tu m’es apparue.

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Le mur

Ils marchent dans la cour en regardant les cieux, Ils rêvent de liberté et l’on comprend pourquoi, Car derrière ce haut mur qui se dresse devant eux, Ils ont perdu l’espoir et la confiance en soi.

Ils marchent dans la cour en regardant le sol, Ils rêvent de champs de fleurs à perte d’horizon, Car derrière ce haut mur ils remontent le col, Pour se faire oublier du regard des matons.

Ils marchent dans la cour en regardant le mur, Ils rêvent d’une montagne qui caresse les nuages, Car derrière ce haut mur pas la moindre aventure, Que d’attendre la nuit pour effacer l’image.

Ils marchent dans la cour en regardant devant, Mais pas le moindre trou ni la moindre fissure, Et ils restent derrière et rêvent tout simplement, En maudissant la cour et maudissant ce mur.

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Le magicien

Il était le plus grand, du moins de son époque, Il était le plus grand, du moins c’est ce qu’on dit, Et pas le moindre doute, pas la moindre équivoque, Il était le plus grand, c’est ce qu’on dit de lui.

Il pouvait dans le ciel arrêter les planètes, Même arrêter le vent au-dessus des montagnes, Faire briller le soleil au-dessus de nos têtes, Même quand la nuit descend par delà la campagne.

Il pouvait arrêter la course des rivières, Et l’oiseau dans son vol rien qu’en levant la main, Ou faire tomber la pluie au milieu du désert, Et transformer la pierre pour en donner du pain.

Il fit tous les pays et joua devant les rois, On le prit pour un saint et on le couvrit d’or, On le prit pour un fou ou un je ne sais quoi, On le prit pour un Dieu et on le croit encore.

Le sable devint or et l’eau devint le vin, Il transforma la peine pour ne donner que rires, Se rendit invisible aux yeux des plus malins, On dit qu’il pouvait même empêcher de mourir.

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Il rencontra un jour une jolie princesse, En tomba amoureux comme un n’importe qui, Et sous ses doux baisers et ses tendres caresses, Il en perdit ses dons et toute sa magie.

Amené au château pour éblouir la cour, Il ne put ce soir-là que dire son désarroi, Et il fut enfermé dans la plus haute tour, Puis condamné à mort pour insultes à son roi.

Pour les yeux de la belle il perdit sa magie, On s’en souvient encore on s’en souvient toujours, Pour les yeux de la belle il en perdit la vie, La magie ne peut rien, quand apparaît l’amour.

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La petite chanteuse des rues

On la voyait debout, aux marches de l’église, Comme elle faisait pitié dans ses habits troués ! Elle faisait peine à voir, quoi que les gens vous disent, On voyait le malheur dans ses yeux qui pleuraient.

Pourtant elle restait là, sans moindre mouvement, Les yeux vers l’horizon et regardant la nuit, Sa pauvre main tendue tremblait com’ feuille au vent, Mais dedans point de sous, que l’ombre de l’oubli.

Mais quand les gens sortaient aux sons des hautes cloches, Qu’ils passaient devant elle en relevant les yeux, Ce qu’ils voyaient alors était loin d’être moche, On croyait voir un ange qui descendait des cieux.

Elle chantait doucement, com’ un cadeau du ciel, Sa voix était si belle, com’ la caresse du vent, Que même le pavé prenait couleur du miel, Que même le soleil brillait au firmament.

Et les gens s’arrêtaient pour écouter son chant, Son chant qui s’envolait com’ un oiseau de feux, Et les cloches se taisaient com’ par enchantement, Et en fermant les yeux on se sentait heureux.

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On se sentait si bien en écoutant son chant, Qu’on oubliait sa peine et ses habits troués, Qu’on oubliait sa main qui tremblait dans le vent, Et dedans point de sous, mais ses larmes y coulaient.

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Le vieux moulin se meurt

Le vieux moulin se meurt en regardant au loin, Au loin vers l’horizon d’où le vent ne vient plus, Ce vent qui dans un temps qu’on dira trop lointain, Le faisait respirer mais qui soudain s’est tu.

Le vieux moulin se meurt en suppliant ce vent, Ce vent qui ne vient plus et qui ne souffle pas, Et ses bras dans le ciel se dressent au néant, Mais restent immobiles en attendant trépas.

Mais soudain une bise vient caresser son corps, Il regarde le ciel où des nuages paraissent, Du fond de l’horizon et provenant du Nord, Le vent soudain se lève en divines caresses.

Et le moulin respire à s’en époumoner, Et puis voilà ses bras qui se mettent à frémir, Et puis voilà ses bras qui se mettent à tourner, À tourner à tourner pour ne plus en finir.

Mais le moulin hélas est vieux et trop usé, Usé par tant d’années à se courber au vent, Qu’à force de tourner ses bras se sont brisés, Et les voilà au sol et le moulin pleurant.

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Le vieux moulin se meurt en regardant à terre, Il voit ses bras brisés et il veut en finir, Et il supplie le vent de simplement se taire, Puis dans le grand silence, il se laisse mourir.

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Fais-moi un cygne

Au milieu de l’étang il est là, majestueux, Il flotte com’ un nuage qui se laisse bercer, On dirait que le vent d’un souffle silencieux, D’une tendre caresse le fait soudain tanguer.

Je m’approche du bord pour mieux le contempler, En se laissant glisser il se rapproche aussi, Et soudain devant moi il se met à parler, J’avoue que sur le coup je m’en trouve ébahi.

Et voilà qu’il me dit de monter sur son dos, Puis qu’au souffle du vent on va glisser alors, Je me retrouve assis avec les pieds dans l’eau, Et nous voilà partis, nous éloignant du bord.

J’avoue que la balade est des plus agréables, Et me voilà bercé par le souffle du vent, Je vous dis que l’idée est des plus formidables, Essayez vous aussi, vous en serez content.

Bercé par la caresse je ferme alors les yeux, Je sens monter en moi une douce torpeur, Je m’endors simplement comme un enfant heureux, Dans les bras de maman en écoutant son cœur.