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Le Comité des Élèves Francophones Rue de la Borne 14
1080 Bruxelles 02/414 15 11
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Pacte pour un Enseignement d’excellence
– l’avis des élèves sur les propositions du Groupe central
Un rapport du Comité des Élèves Francophones 18 juillet 2016
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Introduction
Les élèves ont des choses à dire ! Après un rapport1 construit par les élèves du secondaire de
la Fédération Wallonie-Bruxelles et remis à la Ministre de l’Education le 24 février 2016, dans
le cadre du Pacte pour un Enseignement d’excellence, la participation des élèves à la
construction de l’école de demain n’est pas terminée.
Le Groupe Central2 se basant sur les rapports des différents groupes de travail – dont celui
des élèves du secondaire - a produit une série de propositions concrètes dans le but
d’améliorer l’école en matière d’équité, de performance, de modernité et d’efficacité. Les
propositions sont le résultat de concertations, de compromis, de recherches et de réflexions
communes entre les différents acteurs du Pacte.
Vous trouverez, dans ce rapport, le résultat des consultations et du travail d’analyse de ces
résultats. L’équipe du CEF tient particulièrement à remercier Anthony, Pierre-Yves, Lionel,
Gaëlle, Mike, Elodie, Logan, Arnaud, Nicolas, Alizée, Hugo, Matthis, Joran, Ruthy, Tanguy,
Charlotte, Tanguy, Alycia, Didier, Kolya et Nathan pour leur implication tout au long du
processus.
De nombreux points restent à creuser. Nous organiserons, dès la rentrée scolaire 2016-2017,
plusieurs après-midis thématiques qui permettront d’approfondir certains thèmes et de
préciser et enrichir les positions des élèves du secondaire sur les travaux du Pacte pour un
Enseignement d’excellence.
1 http://www.lecef.org/nos-actions/pacte-pour-un-enseignement-d-excellence/
2 Le Groupe central est co-présidé par la représentante de la Ministre de l’Education et le Secrétaire général de
la Fédération Wallonie-Bruxelles et est composé d’un représentant de chaque Pouvoir Organisateur, de chaque syndicat d’enseignants, de chaque fédération d’associations de parents, de représentants de l’Administration générale de l’Enseignement, d’un représentant du Ministre de l’Enseignement Supérieur et d’un représentant de la Ministre de l’Enseignement de Promotion sociale.
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Méthodologie
Le Comité des Élèves Francophones (CEF) est une organisation de jeunesse agréée par la
Fédération Wallonie-Bruxelles. Il a été chargé de mener une vaste consultation afin de
recueillir l’avis des élèves sur les propositions du Groupe Central. Cette consultation s’est
déroulée en deux temps.
Tour en bus
Le CEF est retourné à la rencontre des élèves du secondaire dans les grandes villes de
Wallonie et Bruxelles. Nous avons pu bénéficier du soutien du Délégué Général aux Droits de
l’Enfant qui a mis une nouvelle fois son bus à notre disposition.
Nous nous sommes rendus aux lieux de passage des élèves, sur le temps de midi ou à la fin
de la journée. Les endroits ont été choisis au regard de leur proximité avec plusieurs
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établissements scolaires, de tous les réseaux et de toutes les filières. En tant qu’organisation
de jeunesse, nous tenons à ce que la participation des jeunes à nos activités se fasse de
manière volontaire.
L’équipe du CEF et les ambassadeurs et ambassadrices du premier rapport ont interrogé les
élèves du secondaire sur les propositions du groupe central concernant sept sujets : la
démocratie à l’école, la culture à l’école, les inégalités, le numérique, la gratuité, les rythmes
scolaires et le tronc commun. Les élèves interrogé.e.s ont répondu aux questions concernant
une ou plusieurs thématiques en fonction du temps qui leur était disponible.
Nous avons rencontré des élèves de la 1ère à la 7ème professionnelle, de l’enseignement
général, technique et professionnel. En tout, pour les sept thématiques, ce sont 943 séries
de réponses que nous avons obtenues et qui ont servi de base aux travaux du 28 juin.
L’analyse des résultats des consultations
Ensuite, le 28 juin, lors d’un Congrès auquel étaient invités les jeunes rencontrés lors du tour
en bus ainsi que les ambassadeurs du premier rapport, le CEF a entrepris un deuxième
travail, plus qualitatif, d’interprétation des résultats de la consultation.
Le travail a été organisé en commissions. Les propositions du groupe central ont été
confrontées aux propositions faites par les ambassadeurs dans leur premier rapport.
L’analyse des résultats des consultations s’est opérée avec la technique du DESC. Le DESC
fonctionne selon le schéma suivant :
D : Il s’agit de Décrire la situation.
E : Il faut ensuite Expliquer en quoi cette situation est problématique.
S : Nous cherchons une ou des Solutions au problème.
C : Enfin, nous expliquons les Conséquences de la solution.
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Chacun des sept sujets a été travaillé par une commission. Ce rapport est la compilation des
différentes analyses faites le 28 juin.
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L’avis des élèves sur les propositions du
Groupe central
Démocratie à l’école
Dans le premier rapport, les ambassadeurs et ambassadrices avaient fait les propositions
suivantes :
- Valoriser le rôle de délégué de classe par des missions réellement utiles pour les élèves
et expliquées lors de l’élection du délégué
- Informer les élèves des enjeux et des missions qui implique la délégation de classe. Les
délégués doivent être formés à la mise en œuvre de leurs missions
- Rendre possible le rôle de délégué par des aménagements horaires et des missions qui
n’empiéteraient pas sur les cours de l’élève
- Organiser des réunions plus fréquentes afin d’augmenter les contacts entre les élèves
et les autres acteurs de leur établissement
- Créer des espaces de médiation dans le but de faciliter le dialogue entre les différents
acteurs de l’école
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Instauration d’un conseil coopératif et citoyen de la classe hebdomadaire qui
permettrait aux élèves de pouvoir discuter de la vie et du fonctionnement de
la classe
Les élèves interrogé.e.s se montrent largement en faveur de cette proposition. Pour eux, il
n’y a pas assez de démocratie au sein-même de la classe, ni de canaux de résolution de ces
conflits.
Instaurer un Conseil hebdomadaire où chacun.e aurait la possibilité d’exprimer ce qu’il/elle
pense aurait pour conséquence de renforcer la communication entres les élèves (entre eux)
mais également avec leur professeur. Les élèves apprendront à prendre la parole, à
s’écouter, à débattre. Cela peut également désamorcer les conflits par la communication et
la médiation.
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Renforcer le système de délégation d’élèves en harmonisant la
réglementation existante afin de favoriser la participation des élèves
Une large majorité des élèves interrogé.e.s est en faveur de cette proposition. Les
dispositions du décret Missions et du décret relatif au renforcement de l'éducation à la
citoyenneté responsable et active au sein des établissements organisés ou subventionnés
par la Communauté française sont trop floues. Du coup, même si certaines écoles ont mis en
place un système de délégation d’élèves intéressant, d’autres n’assurent que le service
minimum au niveau des délégations d’élèves.
Il en résulte que dans beaucoup d’écoles, il n’y a que peu de participation des élèves à la vie
de leur établissement car rien ou presque n’est mis en place.
Il faut donc renforcer et préciser les dispositions réglementaires afin d’améliorer le statut
des délégué.e.s et la participation des élèves en général. Il faut cependant, pour les élèves,
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laisser une (petite) marge de manœuvre pour que les écoles puissent adapter le système en
fonction de leurs particularités.
Renforcer le travail collaboratif entre les équipes éducatives pour améliorer la
participation
Seule une petite moitié des élèves interrogé.e.s est en faveur de cette proposition même
s’ils ne sont que moins d’un quart à s’y opposer.
Pour les élèves, il semblerait que les équipes éducatives pourraient se concerter davantage
et travailler ensemble afin de mettre en place le cadre nécessaire aux délégations d’élèves.
Mais ils considèrent qu’il faut garder la spécificité de « médiateur » des éducateurs. Lors du
travail d’analyse en commission, les élèves ont exprimé la crainte d’une trop grande
connivence entre professeurs et éducateurs. Dans ce cas, les élèves craignent que les
éducateurs ne soient « du côté » des professeurs en cas de conflit, à leur détriment. De plus,
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beaucoup d’élèves considèrent que seuls les éducateurs doivent gérer les délégations
d’élèves afin de garantir une certaine impartialité.
Favoriser la participation des élèves, des parents, des professeurs et de la
direction à la construction du Règlement d’Ordre Intérieur
Une majorité des élèves interrogé.e.s est en faveur de cette proposition. Actuellement, il n’y
a pas ou peu de participation des élèves à la construction du règlement d’ordre intérieur. Les
élèves ont la sensation que les règles viennent toujours « d’en haut ».
Pour les élèves, c’est donc une bonne idée que tous les acteurs de l’école se rassemblent
autour d’une table pour discuter du R.O.I., tous les X temps (cela doit être régulier). Les
élèves précisent quand même qu’il faut la présence d’un médiateur indépendant, sinon cela
risque d’être un simulacre de participation avec un directeur qui n’écouterait les élèves que
lorsque cela l’arrange.
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Au-delà du seul règlement d’ordre intérieur, ce serait également un pas supplémentaire
pour considérer les élèves comme des acteurs à part entière de la vie de l’école.
Valoriser les comportements citoyens dans le cadre des apprentissages
Les élèves sont majoritairement en faveur de cette proposition. Ils estiment qu’ils ne sont
pas assez formé.e.s aux enjeux sociétaux et ne s’intéressent, tendanciellement, pas à la
politique, ni à la vie de la société. En sortant de rhéto, rares sont les élèves qui ont une
opinion politique ou qui possèdent un avis critique car, selon les élèves, l’école ne les forme
pas à ce niveau et ne les pousse pas davantage à s’intéresser au monde qui les entoure.
Il ne faut pas un cours en plus traitant de l’actualité, de la citoyenneté ou de la politique
(cela sera perçu uniquement comme un cours en plus dans la grille horaire). Il faut que cet
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apprentissage soit transversal dans tous les cours et que les méthodes des cours soient
également axées sur la participation des jeunes. Ainsi, l’actualité, les enjeux sociétaux,
économiques, la politique et la géopolitique devront être abordés à l’école.
Les élèves sont demandeurs que l’école puisse leur donner les outils de compréhension
critique du monde qui les entoure et leur permettre de devenir des citoyens responsables,
actifs, critiques et solidaires (des CRACS).
Renforcer le Conseil de Participation en le réunissant 4 fois par an
Une majorité d’élèves est en faveur de cette proposition.
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Pour eux, le Conseil de Participation ne fait pas assez participer les élèves. La plupart d’entre
eux ne savent d’ailleurs pas ce que c’est... Les élèves ne voient donc pas l’intérêt d’y
participer puisqu’ils ont l’impression qu’ils ne seront de toute manière pas entendus.
Les élèves sont généralement favorables à l’idée d’avoir davantage de conseils de
participation sur l’année mais à la condition que le rôle des élèves y soit renforcé et qu’ils n’y
fassent pas qu’une simple figuration. Il faudrait également que les élèves soient davantage
sensibilisés sur le rôle du conseil de participation et qu’ils puissent y participer dans de
bonnes conditions (par exemple en aménageant les réunions pour que les élèves puissent s’y
rendre, pas trop tard en soirée).
Reconnaitre les associations représentatives d’élèves au même titre que les
fédérations d’associations de parents
Une majorité des élèves interrogé.e.s est d’accord avec cette proposition.
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Il n’y a aujourd’hui pas d’association représentative des élèves reconnue au même titre que
les fédérations d’associations de parents. En conséquence, le ou la ministre de l’Education
n’est pas obligé de consulter les élèves lorsqu’il ou elle fait un décret concernant
l’Enseignement. Et cela, alors que l’article 12 de la Convention Internationale des Droits de
l’Enfant précise que « l Les États parties garantissent à l’enfant qui est capable de
discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les
opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré
de maturité. 2. A cette fin, on donnera notamment à l’enfant la possibilité d’être entendu
dans toute procédure judiciaire ou administrative l’intéressant, soit directement, soit par
l’intermédiaire d’un représentant ou d’un organisme approprié, de façon compatible avec
les règles de procédure de la législation nationale. ».
Reconnaître les associations représentatives des élèves assurerait une légitimité aux avis des
élèves et contraindrait les autres acteurs de l’Enseignement à les consulter.
Une pareille reconnaissance présenterait la garantie du respect de ce droit fondamental
qu’est le droit à la liberté d’opinion.
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Reproduire les mécanismes de participation des élèves dans la formation des
futurs enseignant.e.s
Les élèves sont largement en faveur de cette proposition. Ils estiment que, n’ayant pas
toujours vécu les mécanismes de participation, certain.e.s professeurs n’insistent pas assez
sur la participation et l’engagement des élèves.
Les futur.e.s professeurs doivent tester ces mécanismes et intégrer que la participation des
élèves est importante. Pour ce faire, l’idée de cette proposition est de permettre aux
professeurs en devenir d’intégrer les pratiques de participation dans la scolarité.
Cependant, les élèves qui ont travaillé la proposition en commission se posent les questions
suivantes :
- Pourquoi ne pas généraliser cette proposition à toutes les études supérieures ?
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- Est-ce que ces mécanismes ne vont pas intéresser que certains futurs professeurs
(ceux qui vont s’investir dans les délégations) ?
- Ne faut-il pas un cours sensibilisant à la question de la participation ?
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Culture et école
Dans le premier rapport, les ambassadeurs et ambassadrices avaient fait les propositions
suivantes :
- Organiser plus de sorties et visites culturelles car c’est une manière différente
d’apprendre
- Initier une profonde réflexion sur l’enseignement des langues afin de le rendre plus
ouvert sur la culture qui entoure la pratique de la langue elle-même.
Avant de nous pencher sur la proposition du groupe central, les élèves qui ont travaillé la
question en commission tiennent à souligner que la situation actuelle n’envisage que très peu
la culture à l’école et ne l’aborde que du point de vue artistique. Les élèves pointent cette
carence car ils ne considèrent pas que deux années de musique et de dessin soient suffisantes
pour se forger des connaissances culturelles.
Un parcours culturel doit être intégré durant toute la scolarité (de la
maternelle à la fin du secondaire)
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Les élèves regrettent que le groupe central n’ait pas émis plus de propositions sur la
question de la Culture puisqu’ils jugent cette question comme fondamentale. Si 70 % des
élèves consultés sont favorables à l’introduction d’un parcours culturel plus approfondi, le
reste des élèves pointent davantage les lacunes du système actuel et ne voient pas l’utilité
d’aller plus loin.
Les élèves considèrent que la Culture permet d’apprendre différemment et qu’inclure un
parcours culturel à l’école permettrait de lutter contre les inégalités sociales, en partant du
postulat que les familles présentant un indice socio-économique plus élevé ont plus de
chances d’avoir un accès au monde culturel. Les élèves proposent de faire de la
sensibilisation aux différents modes d’expression culturels et artistiques dans les premières
années, puis de laisser le choix aux élèves des cours culturels et artistiques qu’ils veulent
suivre.
De plus, les élèves se demandent comment seront évaluées les compétences ? Y aura-t-il des
interrogations ? Comment juger un parcours culturel et artistique ? Est-ce que l’école doit en
faire une matière comme les autres (dans des classes, avec des devoirs, des interrogations,
des notes) ou envisager d’autres formes d’apprentissages, plus ouverts ?
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Inégalités à l’école
Dans le premier rapport, les ambassadeurs et ambassadrices avaient fait les propositions
suivantes :
- Mettre en place un véritable service d’aide à la scolarité et faire un meilleur suivi des
élèves qui éprouveraient des difficultés
- Augmenter le montant des bourses et prévoir un moment spécifique d’information à ce
sujet dans les établissements
- Renforcer les services sociaux et d’orientation pour les rendre gratuitement accessibles
- Mettre en place un conseiller principal d’éducation, qui aurait comme mission de faire
un suivi personnalisé des élèves
- Mettre en place des cours de rattrapages gratuits pour tous dans les établissements,
avec un encadrement renforcé.
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Mieux répartir les subsides et être plus précis dans leur octroi, notamment
aux écoles défavorisées.
Seulement 40 % des élèves interrogé.e.s voudraient que les écoles reçoivent des subsides en
fonction de la situation socio-économiques des élèves inscrit.e.s dans l’école. Les refus sont
principalement justifiés par le fait de devoir communiquer à l’école la situation socio-
économique de la famille. En revanche, les élèves qui sont d’accord avec la proposition
précisent qu’il faut une garantie de non-divulgation de ces informations par l’école et le
pouvoir subsidiant.
Malgré tout, pour les élèves il est clair que les écoles ne reçoivent souvent pas les subsides
en fonction de leurs publics réels et de leurs besoins. Certaines écoles ne reçoivent donc pas
assez de subsides, et les inégalités se maintiennent. Il faudrait donc trouver une meilleure
manière de répartir les subsides, qui ne nécessite pas que les familles communiquent leur
situation socio-économique. Le fait que l’école reçoive des données privées peut gêner les
élèves et les parents. Il faudrait donc trouver une autre façon de répartir les subsides pour
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qu’ils soient plus adaptés à la réalité de l’école mais qui ne nécessite pas que les familles
communiquent des données personnelles.
Mettre en place des plateformes locales de concertation entre les différents
réseaux afin qu’ils puissent se rencontrer et échanger. La mission de ces
plateformes serait de lutter contre le décrochage scolaire.
Une majorité des élèves se prononce en faveur de cette proposition. Actuellement les écoles
des différents réseaux ne travaillent pas ensemble pour lutter contre le décrochage scolaire.
Les élèves ne bénéficient pas du même soutien en fonction du réseau qu’ils/elles
fréquentent.
Le fait que les différents établissements de tous les réseaux puissent travailler ensemble
permettra de partager les pratiques. Les actions et méthodes déjà mises en place pourront
ainsi être reproduites…
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Pour les élèves, la création de plateformes de concertation permettra donc de mieux lutter
contre le décrochage scolaire.
Changer les règles du « décret inscription » pour améliorer les conditions
d’inscription en première année secondaire
Une grande majorité des élèves interrogé.e.s trouvent que les règles d’inscription en
première secondaire empêchent de s'inscrire librement dans une école. Ils/elles pensent
qu’il faudrait effectivement changer ces règles.
Pour les élèves, les règles d’inscription en 1ère secondaire ne sont pas adaptées et sont
porteuses d’inégalités, car certaines familles sont favorisées par leur lieu de domiciliation.
Actuellement les règles d’inscription en première secondaire ne permettent pas à tou.te.s
élèves de s’inscrire dans l’école de leur choix. De plus, ces règles peuvent être contournées
par un changement de domiciliation. Certains parents changent le domicile de leur enfant
uniquement pour pouvoir l’inscrire dans une certaine école.
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Ces règles devraient donc être modifiées pour permettre aux élèves de s’inscrire dans l’école
de leur choix.
Evaluer la maîtrise de la langue française des élèves, afin de mettre en place
des aides pour ceux qui en auraient besoin.
Les élèves interrogé.e.s pensent, dans la très grande majorité, qu’il faudrait évaluer le niveau
de français d’un.e élève lorsqu’il/elle arrive dans une école. Cette évaluation permettrait de
mettre en place des mesures pour aider les élèves qui ont des difficultés.
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L’école remarque parfois trop tard qu’un.e élève ne maîtrise pas le français. Et l’élève qui a
des difficultés en français a donc également des difficultés à suivre les autres cours. Cela
entraîne une inégalité entre les élèves qui maîtrisent la langue française et ceux qui ne la
maitrisent pas ou pas bien.
Les élèves proposent d’évaluer le niveau de français d’un.e élève au moment de son
inscription. Cette évaluation devrait être discrète et non stigmatisante. L’objectif doit être
uniquement de fournir un soutien supplémentaire en français si nécessaire.
Cela permettra de réduire les échecs scolaires dus à une mauvaise maîtrise de la langue
française, et donc les inégalités.
Diagnostiquer les troubles d’apprentissage (dyslexie, dyscalculie, …) plus tôt
pour y remédier et aider les élèves
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La quasi-totalité les élèves interrogé.e.s pense qu’il faut effectivement diagnostiquer les
troubles de l’apprentissage très tôt, avant que l’élève qui en présente soit en échec scolaire.
Un diagnostic rapide des troubles de l’apprentissage permettra de réduire l’échec scolaire et
les réorientations inappropriées des élèves.
Les élèves estiment qu’aujourd’hui, les troubles de l’apprentissage sont parfois
diagnostiqués trop tard. L’élève présentant des troubles de l’apprentissage non repérés
éprouve des difficultés à apprendre et peut dès lors se retrouver en échec scolaire. De plus
l’échec scolaire peut entrainer une perte de confiance en soi et mener à une réorientation
inappropriée.
Les problèmes d’apprentissage devraient être identifiés le plus tôt possible. Les enseignants
devraient être formés ou avoir des notions pour repérer ces troubles. Mais il ne suffit pas de
diagnostiquer les troubles de l’apprentissage, des moyens doivent être mis en place pour
aider les élèves qui en ont besoin et faire un suivi au sein de l’école.
Reconnaître davantage les minorités et leur accorder une place plus grande
dans l’école (dans les régimes alimentaires, dans les cours d’histoire, …)
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Même si l’adhésion des élèves est moins massive que dans les deux précédentes
propositions, elle reste très majoritairement en faveur de ce que propose le groupe central.
Les élèves pensent qu’actuellement les minorités ne sont pas forcément reconnues par
l’école notamment à travers les cours mais aussi les repas proposés.
Ce manque de reconnaissance peut entrainer un sentiment d’exclusion des élèves issu.e.s
d’une minorité.
Il faudrait donc donner plus de place aux minorités selon une grande majorité d’élèves
interrogé.e.s, à travers les cours mais aussi les repas, les activités extrascolaires, ...
Former davantage les enseignant.e.s aux questions du genre et les sensibiliser
plus au problème du sexisme
Les élèves sont largement favorables à cette proposition et pensent qu’une formation et
sensibilisation des enseignant.e.s à la problématique des inégalités de genre permettraient
plus d’égalité.
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Ils constatent que certains enseignants se comportent différemment en fonction du genre.
Ils ont des préjugés. Les élèves qui se sentent défavorisé.e.s par les différences faites en
fonction du genre ont un sentiment d’injustice.
Il faudrait donc que les enseignant.e.s soient sensibilisé.e.s et formé.e.s pour ne plus faire de
différence de traitement en fonction du genre et pour lutter contre les inégalités de genre.
Développer des moyens pour diminuer le décrochage scolaire chez les
garçons parce que, statistiquement, les garçons sont davantage dans les
filières qualifiantes et sont plus concernés par le décrochage scolaire
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Les élèves sont en faveur de cette proposition et approuvent le fait que le décrochage
scolaire chez les garçons pourrait être réduit par les moyens spécifiques de lutte qui seront
développés.
Selon certaines études, le décrochage scolaire concernerait davantage les garçons pour
différentes raisons. Statistiquement, les garçons se trouvent également surreprésentés dans
les filières qualifiantes. Il faudrait donc développer des moyens spécifiques pour lutter
contre le décrochage scolaire chez les garçons selon une grande majorité des élèves.
Les élèves tiennent à préciser que les désaccords avec cette proposition sont dus à des
raisons d’égalité des genres. Certain.e.s élèves consulté.e.s estiment que développer les
moyens contre le décrochage doit être fait pour tous les élèves sans considération du genre.
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Regrouper les sources légales d’exclusion ou de refus d’inscription
Une majorité d’élèves est d’accord avec cette proposition. Pour eux, le regroupement des
sources légales permettrait aux élèves et aux parents de retrouver plus facilement les
informations pour introduire un recours contre une décision de l’école par exemple.
Les élèves et leurs parents ne savent pas où et comment trouver les sources légales
lorsqu’ils/elles font face à un problème à l’école. Ils ne peuvent alors pas se défendre
correctement. Il faudrait regrouper toutes les sources légales et en informer les personnes
concernées selon une grande majorité des élèves.
Les élèves qui ont travaillé la question en commission proposent également qu’au sein de
chaque école se trouve un opérateur qui pourrait jouer ce rôle de soutien dans les
démarches des élèves et des parents, à l’instar de ce que le CEF propose aujourd’hui aux
élèves et aux parents qui font appel à lui lorsqu’ils remettent en cause une décision prise par
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l’école.
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Numérique à l’école
Dans le premier rapport, les ambassadeurs et ambassadrices avaient fait les propositions
suivantes :
- Etablir des salles informatiques dans les écoles, gérées par un adulte-relais qui serait
également la personne contact avec les élèves
- Développer une utilisation responsable du smartphone en classe. Il faut travailler en
faveur d’une utilisation du GSM qui serait au service de l’apprentissage
- Installer une application numérique « journal de classe » permettant une meilleure
gestion de son agenda et une meilleure communication
- Généraliser l’utilisation des tableaux blancs interactifs (TBI) et les projecteurs dans les
classes
- Développer un accès responsable au Wi-Fi dans l’école. (Internet bloquant des sites
comme Facebook, WhatsApp, Instagram, etc.)
- Engager une réflexion approfondie de la question des tablettes numériques comme
nouveau support de cours.
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Définir ce qu’on entend par compétences spécifiques de la « société
numérique » et les compétences liées à la société numérique à intégrer aux
autres compétences
Une très grande majorité d’élèves interrogé.e.s est favorable à la proposition d’une
meilleure définition des compétences spécifiques de la société numérique et des
compétences liées à la société numériques. Les compétences telles qu’elles sont formulées
par le groupe central ne parlent pas à la majorité des jeunes interrogé.e.s. Il faudrait mieux
les détailler et expliquer ce que l’élève apprendra et sera capable de faire.
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Renforcer l’accompagnement technique et pédagogique des enseignant.e.s
dans leur apprentissage de l’utilisation du numérique
Une majorité d’élèves interrogé.e.s est en accord avec la proposition de renforcer
l’accompagnement technique et pédagogique des enseignants dans leur apprentissage de
l’utilisation du numérique.
Parmi les commentaires des jeunes favorables à cette proposition, certain.e.s ont expliqué
que des élèves doivent montrer à certains professeurs comment se connecter sur internet,
comment aller sur Youtube pour montrer une vidéo.
Cela ne concerne pas tou.te.s les enseignant.e.s, certain.e.s utilisent déjà assez bien le
matériel informatique. Mais c’est un commentaire entendu parmi les élèves qui ne sont pas
d’accord avec la proposition et également parmi les élèves qui ne sont pas tout à fait
d’accord.
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Tous les établissements et tou.te.s les enseignant.e.s doivent bénéficier d’un
équipement numérique minimal (tant en termes de programmes que de
matériel)
Une grande majorité des élèves interrogé.e.s trouve que la Fédération Wallonie-Bruxelles
doit fournir à toutes les écoles un minimum d’équipement informatique.
Certaines écoles sont déjà assez bien équipées mais beaucoup d’écoles ne peuvent pas
encore offrir aux élèves la possibilité de travailler avec des outils numériques.
Lors des consultations précédentes les élèves ont émis le souhait de pouvoir utiliser leur
téléphone, avoir la possibilité d’utiliser des tablettes numériques et avoir un accès
réglementé au Wi-fi.
Lors des différentes consultations d’élèves, il ressort qu’ils/elles sont majoritairement
favorables à l’utilisation du numérique à l’école. Il faut donc évidemment que les écoles
soient équipées pour cela.
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Renforcer le nombre de personnes qui peuvent conseiller l’école sur
l’équipement, l’installer, le maintenir, …
Les élèves interrogé.e.s sont d’accord avec le fait que les écoles bénéficient d’un soutien
pour l’équipement, l’installation, la maintenance… du matériel informatique. Cela ne doit
pas nécessairement être une personne qui ne s’occupe que de cela dans une école mais cela
peut être une personne qui est chargée en partie de le faire pour une école, un membre de
l’école qui a aussi d’autres fonctions ou une personne externe qui s’occupe de plusieurs
écoles.
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Créer des lieux physiques d’espaces numériques pour partager, co-construire,
apprendre, réfléchir et développer la créativité des élèves
La majorité des élèves interrogé.e.s trouvent que c’est une bonne idée de créer des espaces
où ils/elles peuvent utiliser du matériel numérique pour co-construire des projets, travailler
ensemble, apprendre… Certain.e.s souhaitent pouvoir y avoir accès en dehors des cours et
même pouvoir utiliser le matériel pour le loisir…
Ce qu’il ressort de cette consultation d’élèves (mais aussi des précédentes), c’est que les
élèves du secondaire veulent pouvoir utiliser du matériel numérique pour apprendre mais
aussi pour être plus en phase avec la société.
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Gratuité de l’école
Dans le premier rapport, les ambassadeurs et ambassadrices avaient fait les propositions
suivantes (bien qu’il n’y ait pas de thématique traitant spécifiquement de la gratuité à l’école):
- L’école ne doit pas tendre à la gratuité, mais réellement être gratuite.
- Les cours de rattrapage doivent être gratuits et accessibles à tous. Ils doivent être
organisés par les établissements et financés publiquement.
L’enseignement doit être gratuit
Les élèves interrogé.e.s sont largement en faveur de cette proposition qui permettrait que
l’école soit plus juste et accessible à tou.te.s.
L’enseignement devrait être gratuit, mais ne l’est pas dans les faits. Puisque l’enseignement
n’est pas réellement gratuit, une inégalité entre les élèves se creuse entre les élèves issu.e.s
de familles plus pauvres et celles plus aisées.
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L’enseignement doit donc être gratuit, et ne pas simplement tendre vers la gratuité.
Objectiver les frais scolaires (Il faut que les frais soient plus transparents). Il
faut objectiver l’utilité et le coût du matériel scolaire et des stages en
attendant la gratuité
Les élèves sont presqu’unanimement en faveur de cette proposition (en attendant la
gratuité) Cela permettrait plus de choix, que l’enseignement soit plus juste et accessible à
tou.te.s mais aussi qui donnerait le droit de se tromper de filière.
Les élèves qui ont travaillé la proposition en commission relèvent que le coût du matériel
dans le qualifiant est à la fois un frein pour entamer certaines études mais également pour
changer d’orientation si jamais cela ne convient pas, vu l’argent investi dans le matériel…
En attendant la gratuité, il faut donc objectiver les frais et les diminuer.
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Empêcher toute circulation d’argent liquide entre les élèves et les
enseignant.e.s
Les élèves appuient majoritairement cette proposition, en attendant la gratuité, et
confirment que la circulation d’argent liquide entre élèves et professeurs pose problème car
cela met la pression sur l’élève.
En cas de perte ou de vol, la faute est rejetée sur l’élève. Si l’élève n’a pas l’argent, il est
sanctionné.
La circulation d’argent liquide n’a pas lieu d’être. Pour les élèves qui ont travaillé la question
en commission, ce qui est obligatoire doit être gratuit. Et si ça n’est pas obligatoire, ça ne
doit pas passer par une circulation d’argent liquide entre professeurs et élèves (paiement
par virement des parents par exemple).
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Etablir un plafond que les écoles ne peuvent pas dépasser lorsqu’elles
demandent de l’argent pour les voyages scolaires
Les élèves se montrent en faveur de cette proposition, en attendant la gratuité, car cela
permettrait plus d’égalité et d’accès aux activités et réduirait également les discriminations.
Les voyages scolaires sont souvent trop chers, cela entraîne une sélection entre les élèves
qui peuvent se permettre de payer le voyage et ceux qui ne peuvent pas. Les élèves
constatent que certaines écoles en font même parfois un critère de sélection à l’inscription.
Au vu du prix parfois demandé, certain.e.s élèves ne peuvent pas partir et si c’est plus de
10%, c’est toute la classe qui est pénalisée.
En attendant la gratuité, il faut donc plafonner les prix mais les élèves qui ont travaillé la
question insistent sur la nécessaire qualité de ce voyage et la réduction du coût ne doit pas
se faire au détriment des lieux, du logement, …
41
Mieux informer les parents sur les possibilités des bourses scolaires
Les élèves se montrent largement en faveur de cette proposition et demandent qu’en
attendant la gratuité, les familles qui sont dans les conditions pour bénéficier de ces bourses
puissent y avoir droit.
Les élèves déplorent un clair manque d’informations concernant les bourses pour les parents
et le fait que ces aides ne sont pas octroyées de manière automatique. Ce qui entraîne que
beaucoup de familles ayant droit aux bourses n’activent pas ce droit.
Pour les élèves, il faut donner plus d’informations mais aussi réfléchir à rendre ce droit
automatique, en incluant par exemple le montant des bourses dans les allocations familiales.
42
Réduire le coût des équivalences de diplômes
A nouveau, presque la totalité des élèves interrogé.e.s est d’accord avec la proposition du
groupe central et pense qu’il faut réduire le coût des équivalences de diplôme et ainsi
réduire les freins à l’inscription des élèves qui viennent de l’étranger..
Pour les élèves, les demandes d’équivalence coûtent trop cher. Les parents doivent parfois
débourser de gros montants notamment s’ils font la demande pour plusieurs enfants.
Certains n’ont pas les moyens pour cela.
Il faudrait donc réduire voir supprimer les montants à payer pour obtenir une équivalence de
diplôme. L’enseignement gratuit est un droit…
43
Rythmes scolaires
Dans le premier rapport, les ambassadeurs et ambassadrices avaient fait les propositions
suivantes
- Un horaire type
Début du cours Fin du cours Type de cours
9h 9h40 Théorique
9h40 10h20 Théorique
10h20 11h Théorique
11h 11h15 Pause
11h15 11h55 Pratique
11h55 12h35 Pratique
12h35 13h15 Pause
13h15 13h55 Théorique ou pratique
13h55 14h35 Théorique ou pratique
- Les élèves sont demandeurs de journées d’école moins chargées et plus respectueuses
du biorythme de l’individu, mais tiennent à garder une journée particulière (le
mercredi) avec moins d’heures de cours.
- Les vacances doivent être plus réparties au cours de l’année car une semaine ne
permet pas aux élèves de réellement se déconnecter de leurs obligations scolaires.
Mais il ne faut pas toucher à la durée des grandes vacances.
44
Allonger la journée d’une heure ou une heure trente. De cette manière, il n’y
aura plus de devoirs ou leçons à faire à la maison
Les élèves sont vraiment partagé.e.s sur cette proposition.
D’un côté, pour eux, rien ne prouve la valeur pédagogique des devoirs. De plus, les devoirs
creusent les inégalités puisque les élèves provenant des familles les plus fragiles
socialement, économiquement ou culturellement sont moins aidés que ceux qui viennent de
familles plus aisées.
Les élèves sont cependant sceptiques sur l’idée de les rapatrier à l’école. L’heure en plus, ne
serait-ce qu’une heure d’étude classique avec un nouveau nom ? Certains ne savent pas
étudier à l’école parce que les conditions ne s’y prêtent pas, du coup, ils se rattraperont chez
eux et le problème reste le même.
Les élèves soulignent également que de nombreux élèves ont des activités après les cours.
Terminer plus tard rendrait difficile le fait de les continuer, d’autant plus s’il y a encore des
leçons à apprendre une fois de retour chez soi.
45
Ne pas commencer les journées de cours avant 8h30
Les élèves sont majoritairement en faveur de cette proposition.
Commencer l’école avant 8h30, c’est beaucoup trop tôt et cela ne respecte pas le biorythme
des élèves. Il faut commencer les cours après 8h30 et adapter l’horaire des cours en fonction
d’une courbe « d’éveil du cerveau ».
46
Répartition des vacances scolaires : deux semaines de congé toutes les sept
semaines (et deux mois de vacances l’été). Il s’agit de rajouter une semaine
de vacances à la Toussaint et à Carnaval
Les élèves se montrent très favorables à cette proposition. Une semaine de vacances n’est
pas une période assez longue pour réellement se reposer. Toussaint et Carnaval ne
permettent pas de réellement couper de l’école.
Il faudrait des vacances de deux semaines au minimum. Mais les élèves se posent la question
suivante : Comment rattraper les heures perdues ? Est-ce l’heure ou l’heure et demie
supplémentaire proposée dans la proposition 1 ?
47
Tronc Commun
Dans le premier rapport, les ambassadeurs et ambassadrices avaient fait les propositions
suivantes
- Allonger le tronc commun jusque 15 ans (à partir de la troisième secondaire).
L’orientation entre l’enseignement technique, général et professionnel se fera
seulement à partir de la troisième année.
- Une réflexion profonde doit être menée sur la pertinence du redoublement.
Le tronc commun actuel n’est pas vraiment commun à tous, et ne permet pas de formation
polytechnique qui donnerait aux élèves la possibilité de tester plusieurs formes
d’apprentissage et de connaissances. De plus, il est trop court et les élèves doivent choisir leur
orientation future dès la fin de la deuxième, ce qui est fort tôt
Le tronc commun commence à partir de la maternelle et se termine à la 3ème
année du secondaire incluse
Les élèves interrogé.e.s sont en faveur de la proposition du groupe central.
48
Il faudrait effectivement rajouter une année au tronc commun pour que les élèves puissent
bénéficier d’une année supplémentaire avant de choisir leur orientation. Lorsqu’un.e élève
est un peu en difficulté, il est trop vite dirigé vers la filière qualifiante. Hors les élèves ne
savent pas toujours en deuxième secondaire vers quel enseignement ils aimeraient
réellement se diriger.
Développer une formation polytechnique durant ce tronc commun
Les élèves sont massivement favorables à cette proposition. Ils considèrent qu’il faut toucher
à différentes formes d’apprentissage pour avoir une vue plus globale sur leurs possibilités
futures. Cette formation polytechnique pourrait également changer le regard parfois
stigmatisant sur les études qualifiantes. Il s’agit d’une proposition qui lutterait également
contre les inégalités puisqu’elle lutterait contre le processus d’un système en escalier
(lorsqu’une difficulté se présente pour un élève, on l’oriente vers le qualifiant).
49
Redoubler doit être quelque chose de rare, une mesure exceptionnelle qui ne
soit appliquée qu'en dernier recours. Les élèves doivent être suivis plus
régulièrement et une attention particulière sera portée sur les besoins des
élèves
Plus d’un élève sur deux aura doublé lors de son parcours scolaire. Le redoublement n’est
donc pas exceptionnel pour les élèves, mais plutôt de l’ordre de la normalité.
La proposition, même si elle est largement approuvée, suscite des interrogations parmi les
élèves. Certains sont d’accord avec la proposition, alors que d’autres la rejettent. Ceux qui
sont contre craignent un nivellement vers le bas de l’enseignement et ont peur que l’école
laisse réussir des élèves qui ont beaucoup de retard. Les autres expliquent que ce n’est pas
le but. Le redoublement ne serait pas totalement interdit, et qu’il serait d’application dans
des cas … exceptionnels. Pour les élèves en difficulté, l’école doit investir un maximum pour
ne pas les abandonner (remédiation, soutien, aide entre élèves, etc.) afin que les élèves
réussissent et qu’on n’attende pas la fin de l’année pour s’apercevoir qu’il y a un problème.
50
Mettre en place un « certificat du tronc commun », qui serait certificatif, en
fin de 3ème année secondaire.
Les élèves sont en grande majorité d’accord avec cette proposition et sont satisfaits que
dans la logique du nouveau tronc commun, les filières qualifiantes ne soient plus envisagées
comme des filières de relégation.
Si l’on propose un allongement du tronc commun, un tronc qui soit vraiment commun et
diversifié, il est logique que le certificat ne soit délivré qu’en fin de troisième année
secondaire.
Mais les élèves se posent la question de l’échec à ce certificat. Que devient l’élève qui aurait
échoué ?
51
Conclusions
Cette seconde vague de consultation des élèves du secondaire a dû se faire dans des délais
plus serrés et de manière moins approfondie que la première (les révisions et les examens
ne permettant pas d’interroger, par exemple, les élèves dans leurs écoles).
Néanmoins, le processus d’aller-retour (nous avons croisé beaucoup d’élèves que nous
avions interrogé.e.s une première fois en octobre) a été grandement apprécié. Le fait de
demander l’avis des élèves, de le prendre en considération et de revenir à nouveau vers eux
pour savoir ce qu’ils pensent des propositions a été très apprécié.
Ce qui est proposé par le Groupe central forme un tout, dont il est difficile d’extraire l’une ou
l’autre mesure sans faire de lien avec le reste. De même, ce rapport est difficilement
dissociable du premier rapport des ambassadeurs et des ambassadrices.
Nous noterons quand même que, dans les propositions soumises aux élèves, aucune ne fait
l’objet d’un rejet massif. Par contre, beaucoup de questions se posent sur les modalités
concrètes de mise en œuvre de certaines mesures (par exemple, l’allongement de la journée
de cours ou le fait de rendre plus fins les critères d’octroi de subsides aux écoles en fonction
des situations socio-économiques des parents).
A la rentrée, nous comptons donc également étoffer nos propositions en organisant des
après-midis thématiques en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Nous souhaitons notamment creuser les questions suivantes :
- La question des rythmes scolaires en s’appuyant sur les travaux qui ont été réalisés
sur le rythme biologique et en réfléchissant sur comment rattraper les deux semaines
en plus de congés
- La question de la gratuité : qu’est-ce qui est obligatoire et qui devrait être gratuit ?
- La question du tronc commun : son contenu mais aussi ce qu’il adviendrait des élèves
qui auraient échoué au certificat du tronc commun
52
- La question des remédiations : comment les organise-t-on ? Comment fait-on pour
suivre plus étroitement les élèves ?
- La question des formes alternatives d’organisation de l’école : comment faire
concrètement des élèves des acteurs de l’école ?
- La question de la formation des futur.e.s enseignant.e.s, notamment en ce qui
concerne la participation
De plus amples informations sur ces après-midis thématiques seront disponibles dès
septembre sur notre site (www.lecef.org) et sur notre page facebook
(www.facebook.com/CEFasbl).
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Table des matières Introduction ........................................................................................................................................... 2
Méthodologie .......................................................................................................................................... 3
Tour en bus .......................................................................................................................................... 3
L’analyse des résultats des consultations ............................................................................................ 4
L’avis des élèves sur les propositions du Groupe central .................................................................. 6
Démocratie à l’école ............................................................................................................................ 6
Instauration d’un conseil coopératif et citoyen de la classe hebdomadaire qui permettrait aux
élèves de pouvoir discuter de la vie et du fonctionnement de la classe ........................................ 7
Renforcer le système de délégation d’élèves en harmonisant la réglementation existante afin de
favoriser la participation des élèves ................................................................................................ 8
Renforcer le travail collaboratif entre les équipes éducatives pour améliorer la participation ..... 9
Favoriser la participation des élèves, des parents, des professeurs et de la direction à la
construction du Règlement d’Ordre Intérieur .............................................................................. 10
Valoriser les comportements citoyens dans le cadre des apprentissages .................................... 11
Renforcer le Conseil de Participation en le réunissant 4 fois par an............................................. 12
Reconnaitre les associations représentatives d’élèves au même titre que les fédérations
d’associations de parents .............................................................................................................. 13
Reproduire les mécanismes de participation des élèves dans la formation des futurs
enseignant.e.s................................................................................................................................ 15
Culture et école .................................................................................................................................. 17
Un parcours culturel doit être intégré durant toute la scolarité (de la maternelle à la fin du
secondaire) .................................................................................................................................... 17
Inégalités à l’école ............................................................................................................................. 19
Mieux répartir les subsides et être plus précis dans leur octroi, notamment aux écoles
défavorisées. ................................................................................................................................. 20
Mettre en place des plateformes locales de concertation entre les différents réseaux afin qu’ils
puissent se rencontrer et échanger. La mission de ces plateformes serait de lutter contre le
décrochage scolaire. ...................................................................................................................... 21
Changer les règles du « décret inscription » pour améliorer les conditions d’inscription en
première année secondaire .......................................................................................................... 22
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Evaluer la maîtrise de la langue française des élèves, afin de mettre en place des aides pour ceux
qui en auraient besoin. .................................................................................................................. 23
Diagnostiquer les troubles d’apprentissage (dyslexie, dyscalculie, …) plus tôt pour y remédier et
aider les élèves ............................................................................................................................. 24
Reconnaître davantage les minorités et leur accorder une place plus grande dans l’école (dans
les régimes alimentaires, dans les cours d’histoire, …) ................................................................. 25
Former davantage les enseignant.e.s aux questions du genre et les sensibiliser plus au problème
du sexisme ..................................................................................................................................... 26
Développer des moyens pour diminuer le décrochage scolaire chez les garçons parce que,
statistiquement, les garçons sont davantage dans les filières qualifiantes et sont plus concernés
par le décrochage scolaire ............................................................................................................. 27
Regrouper les sources légales d’exclusion ou de refus d’inscription ............................................ 29
Numérique à l’école .......................................................................................................................... 31
Définir ce qu’on entend par compétences spécifiques de la « société numérique » et les
compétences liées à la société numérique à intégrer aux autres compétences .......................... 32
Renforcer l’accompagnement technique et pédagogique des enseignant.e.s dans leur
apprentissage de l’utilisation du numérique................................................................................. 33
Tous les établissements et tou.te.s les enseignant.e.s doivent bénéficier d’un équipement
numérique minimal (tant en termes de programmes que de matériel) ....................................... 34
Renforcer le nombre de personnes qui peuvent conseiller l’école sur l’équipement, l’installer, le
maintenir, … .................................................................................................................................. 35
Créer des lieux physiques d’espaces numériques pour partager, co-construire, apprendre,
réfléchir et développer la créativité des élèves ............................................................................ 36
Gratuité de l’école ............................................................................................................................. 37
L’enseignement doit être gratuit .................................................................................................. 37
Objectiver les frais scolaires (Il faut que les frais soient plus transparents). Il faut objectiver
l’utilité et le coût du matériel scolaire et des stages en attendant la gratuité ............................. 38
Empêcher toute circulation d’argent liquide entre les élèves et les enseignant.e.s .................... 39
Etablir un plafond que les écoles ne peuvent pas dépasser lorsqu’elles demandent de l’argent
pour les voyages scolaires ............................................................................................................. 40
Mieux informer les parents sur les possibilités des bourses scolaires .......................................... 41
Réduire le coût des équivalences de diplômes ............................................................................. 42
Rythmes scolaires .............................................................................................................................. 43
Allonger la journée d’une heure ou une heure trente. De cette manière, il n’y aura plus de
devoirs ou leçons à faire à la maison ............................................................................................ 44
Ne pas commencer les journées de cours avant 8h30 .................................................................. 45
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Répartition des vacances scolaires : deux semaines de congé toutes les sept semaines (et deux
mois de vacances l’été). Il s’agit de rajouter une semaine de vacances à la Toussaint et à
Carnaval ......................................................................................................................................... 46
Tronc Commun.................................................................................................................................. 47
Le tronc commun commence à partir de la maternelle et se termine à la 3ème année du
secondaire incluse ......................................................................................................................... 47
Développer une formation polytechnique durant ce tronc commun ........................................... 48
Redoubler doit être quelque chose de rare, une mesure exceptionnelle qui ne soit appliquée
qu'en dernier recours. Les élèves doivent être suivis plus régulièrement et une attention
particulière sera portée sur les besoins des élèves ....................................................................... 49
Mettre en place un « certificat du tronc commun », qui serait certificatif, en fin de 3ème année
secondaire. .................................................................................................................................... 50
Conclusions .......................................................................................................................................... 51