Pourquoi? Comment?

Organiser et assurer un mode de fonctionnement du groupe favorisant l’apprentissage et la socialisation des élèves

Rendre explicites pour les élèves les objectifs visés et construire avec eux le sens des apprentissages.

Référentiel des Compétences Professionnelles des Métiers du Professorat et de l’Education (BO n°30

du 25 juillet 2012)

Parce que c’est un facteur de motivation

Ce n'est pas faire ou agir qui permet d'apprendre, mais c'est le fait de pouvoir conceptualiser ce faire ou cet agir pour construire des savoirs. L'enfant construit des connaissances en maîtrisant des situations, et pour cela, il doit, selon Piaget, prendre conscience de ces situations et les comprendre. Ainsi, il ne suffit pas de faire, il faut que la tâche ait un sens pour l'enfant, qu'il ait conscience de ce qu'il est en train de faire et des raisons pour lesquelles il le fait. Comprendre les finalités de la tâche semble être une condition essentielle pour que l'élève attribue du sens à son activité, à l'acte d'apprendre comme aux contenus de l'activité.

Si l'enseignant ne fait que fournir directement le savoir, « l'élève devient un sujet passif répétant un discours mort », ce « produit fini » n'a pas de sens pour lui, il le consomme.

L'enfant a besoin de comprendre le sens des apprentissages, de savoir où il va, et de comprendre la finalité et les enjeux de ce qu'il fait. Il est important qu'il perçoive que les compétences et les opérations mentales, au travail dans chaque activité, vont lui servir dans de multiples situations de vie. Les élèves donneront d'autant plus de sens à leurs apprentissages et auront d'autant plus le désir de savoir que ces savoirs seront des réponses à des questions qu'ils se posent.

L'enseignant ne peut transmettre son sens tel quel. Il faut que l'apprenant se le construise lui-même. L'enseignant doit alors créer des situations pédagogiques porteuses de sens. Il doit amener artificiellement l'envie de construire.

A condition que ce projet ne se résume pas à faire utiliser lexique, conjugaison et formes grammaticales. D’où la formulation proposée par C.Puren à partir de 5 paramètres dont le contexte et le but

En ne confondant pas « texte » (oral ou écrit) avec outil.

En choisissant des supports qui ont du sens et qui génèrent du sens.

En n’escamotant pas le sens de ces supports mais au contraire en l’utilisant.

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Contraster

Catégoriser

Mettre en relation

Produire du sens

CO : ON AMÈNERA LES ÉLÈVES À METTRE EN PLACE DES STRATÉGIES DE COMPRÉHENSION:

Appui sur une pluralité d’indices

Interaction indices/hypothèses

Vérification permanente Récapituler/anticiper/vérifi

er Favoriser les retours en

arrière

EO : ON AMÈNERA LES ÉLÈVES À DIRE POUR S’APPROPRIER LA LANGUE:

Repérer/sélectionner

Répéter

Reformuler

Imiter

Mémoriser

S’approprier

transférer

Si il n’y a pas d’autre objectif que repérer pour redire, on ne crée pas une situation qui donne envie à l’élève de sortir de sa passivité. On reste dans une activité mécanique dénuée de sens.

Il faut donc pour donner l’envie de faire et de dire : créer une motivation. Cette motivation peut passer par l’idée de défi.

Exemple

Vous allez écouter une CO dans laquelle 3 jeunes parlent d’un acteur célèbre et le décrivent. Retrouvez les informations suivantes:

Identité

Nationalité

Âge

Description physique

Que penser de cette proposition à la lumière de ce qui a été dit précédemment?

Vous allez écouter un enregistrement

1. écoutez et dites-moi ce que vous en pensez je n’ai rien compris, ça va trop vite, c’est trop long… Défi 2. écoutez pour expliquer de quel type de document il s’agit. Il s’agit d’une conversation entre 3 personnages Sens 3. Qui peuvent bien être ces personnages? Formulez des

hypothèses Indices/hypothèses Ce sont 2 adolescents et un adulte/2 élèves et un professeur/3

élèves/Sandra et un acteur

Pour comprendre vraiment qui parle, essayons d’abord de comprendre le sujet de conversation: retour en arrière/indices/hypothèses Ils parlent d’un casting, l’un d’entre eux décrit quelqu’un, ils parlent d’un acteur, ils parlent d’une idole. Réécoutons pour savoir si tous ces mots ont été prononcés : que gardons-nous, qu’éliminons-nous? vérification On élimine « casting » parce qu’on ne l’a pas entendu Que reste-t-il alors? Mise en relation des indices Sandra décrit un acteur Pourquoi? Mise en cohérence des indices Parce que c’est son idole Récapitulation de tout ce qu’on a compris Mémorisation partielle, stockage hors de la mémoire de travail, construction de l’expression, appropriation.

Que nous reste-t-il à comprendre? Susciter le questionnement des élèves Qui est cet acteur, comment il est, quel âge il a, comment il s’appelle. Après écoute: retour en arrière Il s’appelle, il est, ses cheveux sont…. Récapitulation de tout ce qu’on a compris Mémorisation partielle, appropriation, stockage hors de la mémoire de travail, construction de l’expression 3 amis sont en train de discuter. Ils parlent d’un acteur qui plaît beaucoup à l’une d’entre eux, Sandra; Cet acteur s’appelle, joue le rôle de … est ….. Retour sur la 1ère impression: On a tout compris, ce n’était pas difficile! Défi relevé

Exploitation immédiate de ce travail :

En binômes (5 minutes), jeu de rôles, imiter le dialogue entendu à partir de la situation suivante : un élève présente et décrit un nouvel élève à l’un de ses camarades. Interdiction de passer par l’écrit

En lançant un défi : « à la fin de ce travail, vous comprendrez ».

En leur expliquant que le but de cette activité n’est pas d’écrire des réponses justes dans leur cahier mais de réfléchir, de s’interroger, de formuler des hypothèses, de vérifier ces hypothèses en les confrontant au texte

En présentant le document comme porteur de sens et en les amenant à se questionner sur ce sens: Ce n’est pas une CO mais une conversation Cette conversation a une raison d’être, c’est ce qu’il va

falloir comprendre

Entraîner, c’est habituer l’élève à mettre en place des stratégies visant à comprendre le texte.

Evaluer, c’est vérifier que l’élève a compris le texte (ou une partie du texte)

-> il est impensable d’évaluer sans avoir entraîné au préalable

Les élèves sont donc plus capables, dans l’ensemble, de repérer et de reconnaître des informations dans un message sonore que d’en percevoir les spécificités phonologiques et a fortiori de les utiliser pour construire le sens. On peut émettre l’hypothèse que les élèves ont acquis certaines connaissances (lexique de base, expressions figées…) et qu’ils sont capables de les reconnaître dans un message oral. En revanche, peut-être ne sont-ils pas suffisamment entraînés à développer les stratégies nécessaires afin d’utiliser ces connaissances pour « construire le sens ». En effet la « construction du sens » est, pour tous les groupes hormis pour le 0 et le 5, la compétence dont le pourcentage de réussite est le plus faible. Cela peut s’expliquer par la nécessaire complexité des opérations mentales à effectuer pour y parvenir : les élèves doivent en effet mobiliser des connaissances et mettre en œuvre différentes stratégies telles que l’inférence à partir d’éléments connus ou non, l’utilisation d’éléments extralinguistiques, la reconnaissance des schémas intonatifs pour interpréter...