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DÉVELOPPEMENT LA BINEUSE EN PRESTATION BOOSTE LE MAïS ET LA CUMA PRATIQUE PROFESSIONNALISER LE SERVICE RENDU ORGANISATION DU SERVICE COMPLET QUAND IL EN FAUT Supplément au n°475 Ne peut être vendu séparément ISSN 031 197 CPPAP 0916T80761 AG DES CUMA DE BASSE-NORMANDIE le 14 février à Tinchebray (Orne) ÉDITION MANCHE OUEST FÉVRIER 2019 Chantiers complètement performants pour ma cuma

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développementla bineuse en prestation booste le maïs et la cuma

pratiqueprofessionnaliser le service rendu

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supplément au n°475 • ne peut être vendu séparément • issn 031 197 cppap 0916T80761

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février 2019

Chantiers complètement performantspour ma cuma

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02 Entraid’ 1 février 2019

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Chaque année, à pareille époque, la fédération des cuma organise son as-semblée générale.

Après avoir suivi et développé des groupes sur le tracteur en cuma et, plus récemment, travaillé sur le partage de l’emploi, le thème de notre assemblée générale de 2019 à Tinchebray est orien-té sur la prestation complète.

Cette pratique se développe de plus en plus afin de faire face au manque de main-d’oeuvre sur nos exploitations.Elle prend également de l’ampleur avec la complexité et la technicité des nouveaux matériels des cuma. Il faut parfois devenir expert pour utiliser les outils.

De plus, les cuma pratiquant déjà « le chantier complet » rencontrent des coûts d’entretien plus faibles.

La politique de tarifs attractifs combi-nant tracteur, main-d’oeuvre et outil permet aussi un accroissement des ac-tivités mais pour y arriver, nous devons organiser la prise de risque collective dans nos cuma. La fédération des cuma se mobilise au côté des responsables des cuma.

Les groupes qui entreprennent et in-novent vers les chantiers complets, confirment la nécessité de maîtriser les coûts de mécanisation. Cette maîtrise des coûts reste toujours la priorité de chacun.  n

Stephan Brehon, président de

la fédération des cuma de Basse-

Normandie

En pratique04 l  professionnaliser le service rendu

06 l  la petite cuma qui fonctionnait bien fonctionne encore mieux

Point de vue09 l  des gains en qualité et en débit

Organisation11 l  herbe : du service complet quand il en faut

15 l  à plusieurs, le chantier fumier reste simple et devient moins pénible

Vu ailleurs16 l  un service complet lisier avec salariés

Entretien19 l  une débroussailleuse à la carte

Développement21 l  la bineuse en prestation booste le maïs et la cuma

Spécialisation22 l  des tâches à haute valeur ajoutée

Les actions menées par La fédération des cuma bÉnÉficient du soutien financier de

revue éditée par la scic entraid’, sa au capital de 45 280 €. rcs : B 333 352 888. siège social 73, rue st-brieuc, cs 56 520, 35065 rennes cx. ( 02 99 54 63 12) siège administratif ( 05 62 19 18 88) pdG et directeur de la publication l. vermeulen directeur général délégué J. monteil directeur de la rédaction p. criado - [email protected] directeur commercial et marketing G. moro (07 77 66 10 50) - [email protected] responsable marketing m. fabre - [email protected] chef d’édition ronan lombard - [email protected] ont participé à la rédaction de ce numéro : matias desvernois, valérie letellier, ronan lombard, lucille sempé studio de fabrication d. bucheron, i. mayer, m.J. milan, c. tresin, m. masson (05 62 19 18 88) - [email protected] promotion-abonnement f. cescato (06 07 22 57 29), J. bramardi (05 62 19 18 88). principaux actionnaires : frcuma ouest, association des salariés, fncuma, autres frcuma et fdcuma, association des lecteurs. impression capitouls, 31130 balma - provenance papier : france - fibres recyclées : 0 % - fsc® mix - empreinte carbone : 784 kg co2/t. abonnement 1 an : 62,50 € - tarif au n° : 8 € toute reproduction interdite sans autorisation et mention d’origine. www.entraid.com

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04 Entraid’ 1 février 2019

Manche » En pratiquE

C e dont il est question der-rière le terme porté en titre de ce numéro spé-cial, ‘‘Chantier complet’’,

c’est quand l’adhérent délègue une intervention à la cuma, en utilisant un matériel de la cuma, animé par un tracteur de la cuma grâce à de la main-d’œuvre venue par le biais du groupe (des salariés de cuma dans le cas le plus général). « C’est l’étape après la simple mise à disposition du ma-tériel », confie Nathalie Pignerol. La conseillère emploi de la fédération des cuma voit derrière cette logique une opportunité de professionnali-ser le service rendu aux adhérents. A la clef : des cuma dynamiques avec de l’emploi pérennisé.De son point de vue, l’envie, pour ne pas dire le besoin, qu’ont les agriculteurs de déléguer des tâches opérationnelles va croissante. Sans compter que pour ces chefs d’entre-prise évoluant dans un monde où la flexibilité est devenue une don-née importante, « c’est tout de même séduisant de transformer des charges fixes, liées à la détention de matériel, en charges variables, correspondant à un travail réellement effectué. »

La rEChErChE du sErviCE rEndu trouvE sEs marquEsLa concurrence sur le matériel dis-ponible en termes de modernité, de capacité… est devenue moins prégnante au regard du critère qui monte : le service rendu. « Un agri-culteur qui se détournerait de la cuma aujourd’hui ne l’est plus tant par la mo-tivation d’acheter son propre matériel. Il cherche surtout une solution de service », analyse Nathalie Pignerol. Elle rap-pelle aussi que déléguer des travaux, « c’est aussi réduire drastiquement son besoin en tracteurs puissants. »

dEs signEs à saisirPour les cuma, s’emparer de cette opportunité est un enjeu. Elles s’ex-posent à un avenir incertain, « si elles ne prennent pas le pli. Même des cumistes convaincus et fidèles se détour-neront de la cuma qui ne les aidera pas à se concentrer sur leur cœur de métier : le suivi du troupeau. » La croissance vertigineuse du lait produit / ETP ne leur laisse d’autre choix. « Quand lors d’un renouvellement de tonne à lisier par exemple, ce genre d’adhérents mordus délaissent l’activité, en le justi-fiant par un manque de temps qui les pousse à déléguer, ce doit être un signal fort. Les responsables doivent l’entendre et le considérer sérieusement pour faire évoluer leur groupe. »

toutEs LEs Cuma pEuvEnt s’y mEttrEQue la dynamique réponde à un be-soin des adhérents ou que le projet de service complet soit une volonté initiale portée par les responsables de la cuma, le mener à bien passe par l’implication de ces derniers : « il

faut des responsables convaincus, mobi-lisés et moteurs. » Au-delà de quoi, la situation initiale de la cuma importe finalement assez peu, a fortiori s’il est question de dimension. « Même une cuma d’une dizaine d’adhérents peut embaucher et proposer un tel niveau de service. Il faut que les besoins soient compatibles et surtout que tout le monde tire dans le même sens. »Si elle a déjà mis un pied dans l’em-bauche de main-d’œuvre et qu’elle possède au moins un tracteur, la cuma dispose des préalables qui fa-cilitent grandement l’instauration d’une logique de service pour un chantier. A l’inverse, pour celles qui doivent aussi gravir cette marche du tracteur partagé, puis celle de l’opé-rateur payé par le groupe, existent des solutions pour limiter le risque et évaluer la pertinence de pro-

professionnaliser le service rendu

L’adhérent attend de sa cuma qu’elle mette à sa disposition du matériel performant et peu coûteux. Mais ça c’était avant. A l’avenir elle devra lui proposer de véritables services.

par ronan lombard

L’arrivée du tracteur est souvent

un tremplin

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poser ce service à la lumière de l’engouement réel des utilisateurs po-tentiels. La location pour le tracteur, faire appel à un prestataire intéressé ou s’organiser à plusieurs adhérents pour que chacun fasse quelque chose chez tout le monde… « Ce sont des moyens pour lancer la dynamique, sans exposer la cuma à un risque trop impor-tant. La fédération des cuma est là pour accompagner les cuma et les responsables. L’important est d’avancer et de regarder dans la même direction.»

gain dE profEssionnaLismE, sans pErtE dE L’Esprit« On peut nous répondre… ‘‘Oui, mais à partir dans cette voie, nous allons devenir des entrepreneurs, transformer nos adhérents en clients…’’ L’inquiétude s’entend. Le service complet génère for-cément du chiffre d’affaires, engage la cuma à gagner en professionnalisme.» L’animatrice rassure : « Il existe des clefs pour conserver la convivialité et les processus décisionnels qui soient ceux d’une cuma. » Nathalie Pignerol ob-serve surtout que le groupe perfor-mant, qui joue son rôle de maîtrise des coûts, « entretien l’adhésion. »

dE bons faCtEurs humainsAu cœur du schéma, le salarié joue beaucoup. « Les adhérents n’hésiteront

pas à solliciter un opérateur performant, avec un bon relationnel » et douée de la fibre ‘matériel’. Dans le cas général des créations de poste en cuma, « on voit que les prévisions sont largement sous-estimées. » La bonne personne, « ça fait 90 % de la réussite d’une activité en service complet. Il faut aussi que les adhérents ne soient pas trop pénibles. » Car le groupe lui-même a des cartes en main pour que tout se passe bien. « Les points importants sont de bien ac-cueillir le salarié, lui expliquer comment fonctionner… Cela repose donc aussi sur le responsable. Il doit être bienveillant, considérer que son rôle est d’aider le sa-larié. » Pour autant, un échec dû à la personne recrutée pour répondre au besoin des adhérents ne doit pas tout détruire. « Si on s’est trompé sur le casting, il faut réagir. Le groupe et ses res-ponsables doivent se remettre en cause », pour identifier ce qui n’a pas collé. Il trouvera à coup sûr des points à améliorer pour retenter le coup.

quand LE saLarié divisE par dEux LE parC dE matériELsIl est des activités pour lesquelles l’intérêt d’un chauffeur spécialiste et entièrement dédié à la fonction est évident et parlant. Nathalie Pignerol pense au bottelage : « En organisation chantier complet, l’acti-vité d’une cuma peut monter tout de

suite à 5 000 bottes par an. » Pour at-teindre ce volume en location avec conduite par tous les adhérents, « il faut deux presses. » Dès que la cuma investit dans de la grande largeur, des outils tech-niques, complexes à prendre en main et maîtriser, l’activité est plus performante. La conseillère cite l’épandage du lisier, activité pour lesquelles les fenêtres dans le calen-drier obligent à être efficace. « Avoir un salarié fait baisser le coût unitaire des matériels », parfois drastique-ment. Et c’est valable avec des inter-ventions très ponctuelles comme le débroussaillage : « On va avoir beaucoup moins de casse quand c’est un salarié qui est en charge à la fois de la conduite et de l’entretien de l’outil. »  n

Les étapes du proJetLe processus peut être très long ou mûrir très vite. Dans tous les cas, une demande structurée favorise les chances d’installer un service qui répondra à l’attente. Ecoute des attentes, évaluation de ce que le groupe aurait à gagner et identifier des personnes pour faire avancer l’idée dans la cuma.Lister les prestations envisageablesRetourner vers les adhérents avec une propositionCe temps à consacrer à un projet peut se combiner entre réflexion à l’assemblée générale, DiNA cuma, formation...

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06 Entraid’ 1 février 2019

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» en pratique Manche

à la cuma de la Vallée de la Joigne, la tentation de devenir employeur n’est pas récente. La ré-

alisation de ce désir l’est beaucoup plus. Car elle a pris son temps, la cuma, pour sauter le pas. « Ils ont mutualisé le tracteur, à une époque où nos cuma normandes ont créé beaucoup de groupes pour la traction, il y a 10 ou 20 ans, retrace l’animatrice des cuma du secteur, Nathalie Pignerol. Chez eux, ça fonctionnait plutôt bien. Nous avons parlé de main-d’œuvre, mais ça n’a pas pris. » C’était il y a une décennie. Puis, en 2016, le dé-clic ! Un jeune candidat est venu

La petite cuma qui fonctionnait bien fonctionne encore mieux

Au cœur de la Manche, une cuma a franchi le cap de l’emploi. Alors que la ques-tion était récurrente, c’est le fait qu’un candidat frappe à la porte qui a tout déclen-ché. Avec cette embauche, la cuma propose désormais des chantiers complets et change de braquet.

par ronan lombard

frapper à la porte pour travailler à la cuma, qui affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires de 120 000 €, en pleine croissance.

unE vingtainE d’adhérEnts Et pas d’automotriCECréée en 1991 par cinq adhérents pour le fumier et une casseuse à bois, la cuma de la Vallée de la Joigne se développe jusqu’à ache-ter un second tracteur en 1997. Les années suivantes, « notre groupe tournait bien, avec une dizaine d’adhé-rents », satisfaits de la disponibilité du matériel. « Nous avions refusé de

monde », avoue le président Sylvain Lebehot, jusqu’en 2015, lorsque la perspective d’avoir certains maté-riels à renouveler, d’évoluer vers les Tcs… conduit le groupe à rouvrir les portes. Entre-temps, la question d’embaucher s’était posée, sans aboutir : finalement, deux entre-prises avaient adhéré à un groupe-ment d’employeurs pour se par-tager un salarié. Ce dernier avait un projet d’installation sur une des deux fermes, « mais ça ne l’a pas fait », narre encore Sylvain. « Il se retrou-vait avec un mi-temps et c’est pour cela qu’il est venu me voir afin de proposer ses services. C’était le 10 février »,

La cuma enchaine les

projets. à peine devenue

employeur, elle construit son

futur bâtiment. Avec un atelier

et tous les matériels au

même endroit, elle se donne

les moyens de gagner

en confort de travail

et donc en performance.

La cuma’ ttention, un peu trop prudente ?Interview de monsieur Frileux, président de la cuma’ttention. Si vous vous y reconnaissez, le témoignage de la cuma de la Vallée de la Joigne (bien réelle, elle) démontrera que vous n’avez peut-être pas tout à fait raison.

Nous sommes une petite cuma, plutôt en perte d’activité, avec un noyau dur d’une dizaine de personnes et peu de jeunes. Quelques-uns se posent la question d’embaucher, mais ça ne fera jamais assez d’heures. Et déjà que nous avons des difficultés à renouveler le matériel, alors un salarié… Je veux bien que lui laisser le travail, ça nous libère du temps. Mais moi, je veux conduire le tracteur ! Autrement ce n’est plus le même métier. Et est-ce que le travail sera fait comme on veut ? Et le coût ?De plus, en tant que responsable, les démarches pour embaucher me semblent complexes. Nous n’avons pas le temps de nous en occuper. Si on rajoute à cela la difficulté pour trouver quelqu’un de compétent et de fiable, notre cuma n’est pas prête à proposer des chantiers complets.  n lucille sempé

venez voir des exemples concrets et des témoignages à l’assemblée générale de la fédération des cuma, le 14 février à tinchebray, ou comment prendre des risques collectivement.

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08 Entraid’ 1 février 2019

BON DE COMMANDE

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Nom de cuma (ou institution) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Activité principale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SAU de l’exploitation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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» en pratique Manche

Sylvain Lebehot est le président

de la cuma de la Vallée de la

Joigne. Une décennie après que la question

d’embaucher un salarié en cuma

se soit posée, c’est désormais

chose faite.

résume le président. Aussitôt, il par-tage la question à la cuma. « A la

seconde réunion, nous étions à cinq ou six exploitations, dont celle qui souhaitait fidéliser son salarié et qui s’engageait pour 600 h. »

EngagEmEnt dE 30 h à 600 h

Le 3 avril, Camille Hébert était embauché aux 35 heures hebdo-madaires. « Le principe est qu’il in-tervient en service complet, mais son intervention est facturée à part. » La conduite est facturée 18 €/h, les opé-rations d’entretien du matériel de cuma 22 €. Au bout de neuf mois, l’essai est déjà concluant. Ceux qui s’étaient engagés pour le plus grand nombre d’heures en ont fait moins. Les autres avaient plutôt sous-estimé leur besoin. La cuma s’y retrouve et le président analyse : « Pour enclencher une embauche, il faut que quelques adhérents se montrent volontaires. » De son côté, le salarié voulait faire plus d’heures. « Nous avons trouvé un adhérent supplémen-taire pour augmenter le volume d’ac-tivité. Nous avons passé le poste aux 39 heures, avec une revalorisation du salaire. »Nathalie Pignerol souligne que l’évolutivité du poste et la forma-tion font partie des facteurs de réus-site d’une embauche. « Jusqu’ici, et en plus des 300 h consacrées à l’entretien du matériel, Camille a assuré des chan-tiers de lisier, fumier, le semis de 150 ha de maïs, plus une centaine de céréales,

et fera de la pulvérisation, dans la me-sure où nous finançons sa formation certiphyto », répond le président qui est aussi le référent du salarié.En revanche, pas question qu’une automotrice de récolte arrive dans la cuma. « Nous travaillons bien avec une Eta locale, et nous serions obligés de recruter un deuxième chauffeur. » Dans l’absolu, cette possibilité de constituer une équipe ne l’effraye pas pour autant : « à l’avenir, nous pourrions embaucher une seconde per-sonne si jamais le besoin sur les activités déjà en place et la mise à disposition se développent et le justifient. » Mais pour l’instant, le groupe a d’autres projets : la construction de son bâtiment est lancée. « Il faut que nous développions le chiffre d’affaires » pour que la charge financière de cette construction reste en deçà des 5 % du chiffre d’affaires.Disposer de main-d’œuvre et propo-ser des services apporte à l’ensemble de la cuma sur le plan économique. Le président Lebehot n’a pas mis longtemps à l’observer. « Quand le salarié fait 15 hectares de semis direct dans sa journée avec le combiné, nous, nous avons autre chose à faire. Avec les débits de chantier qui augmentent, le matériel travaille plus. Même pour les

adhérents qui le prennent en location, le coût unitaire diminue. » Sans avoir encore le recul pour être plus précis, il prend l’exemple du tracteur de cuma. Auparavant, le tarif était à 17 €/h. « Là, nous devrions descendre à 15 €. »

LE profEssionnaLismE dE L’EmpLoyEurL’opportunité et la réactivité de la cuma ont fait que tout est allé très vite. Camille était connu des adhé-rents. C’est un fait « qui a facilité les choses. C’est aussi un facteur de risque, car avec de l’emploi dans la cuma, il faut d’autant plus être très pro », pèse le président. Normalement, faire avancer un projet d’embauche peut s’étaler parfois sur deux ans, constate Nathalie Pignerol, qui souligne aussi que l’engagement d’un res-ponsable a permis de faire avancer ce projet ne répondant pourtant pas à un besoin personnel. Le pré-sident de la cuma de la Vallée de la Joigne en profite pour glisser un message à tous les agriculteurs adhérents d’une cuma : « Quand vous avez un projet sur votre ferme, parlez-en à votre cuma avant tout. »  n

La volonté de la cuma à rendre service à ses adhérents

induit son dynamisme

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» pOint de vue Manche

a vec l’andaineur à tapis, le fourrage conserve ses feuilles et donc toute sa valeur nutritive, surtout

s’agissant des légumineuses. D’un autre côté, ça nous a aussi permet d’aug-menter le débit de chantier », analyse Frédéric Sablé, président de la cuma du Petit ruisseau, pour justifier les 80 000 € (HT) consacrés à l’achat du Roc RT 950 en mars 2017. La cuma s’est lancée grâce aux subventions du Conseil régional (40 %) et aux engagements de 8 adhérents. Avant cela, elle travaillait avec un double rotor. « C’était un bon système, mais pas parfait », note l’éleveur, pointant les risques butyriques et cailloux.

réfLExion sur toutE La LignEAussi, l’ancienne faucheuse, avec ses 3 m, ne correspondait plus aux attentes des adhérents vis-à-vis du débit de chantier. Ces derniers préfé-raient passer par une Eta équipée en 9 m. Toutes ces raisons ont poussé la cuma à investir, en parallèle de l’andaineur Roc, dans un groupe de fauche. Elle est ainsi passée au 9 m, mais tout ne fut pas si simple.

La rEntabiLité avant toutCe projet d’andaineur a pris 4 à 5 ans à mûrir car les adhérents voulaient être absolument sûrs de pouvoir rentabiliser l’achat du tracteur (113 000 €). « Il nous fallait 300 h au minimum. La fauche correspondait à 150 h. Il nous manquait l’autre moitié »,

des gains en qualité et en débitDepuis l’acquisition en 2017 d’un andaineur à tapis Roc RT 950, les adhérents de la cuma du Petit ruisseau, située à Carrouges dans l’Orne, vantent ses nombreux bénéfices : en particulier, l’obtention d’une herbe de plus grande qualité et de la meilleure optimisation des fenêtres météo.

par matias desvernois

développe Anthony Leduc, membre de la cuma. Finalement, il a fallu que chaque adhérent s’engage sur un certain nombre d’heures d’utili-sation du tracteur pour que la cuma passe à l’action. Actuellement, elle facture sa prestation de fauche entre 160 et 180 €/h, un coût que les deux représentants jugent compétitif par rapport aux tarifs proposés dans la région, plus souvent au-delà des 200 €/h.

débit dE ChantiEr pLus éLEvé« à 8-9 km/h, l’andaineur à tapis prend les trois andains laissés par le groupe de fauche en un passage. » Un aller, un retour, il a regroupé 18 m de fauche dans une bande d’environ 2 m de large. « Le gros avantage ensuite, par rapport à l’ancien système, c’est le dé-bit d’ensilage », explique Anthony Leduc. D’une moyenne de 6 ha/h avant, l’ensileuse avale 10 ha/h désormais. Les éleveurs se disent satisfaits de cette prestation estampillée par la cuma puisqu’il découle de cette per-

formance : un meilleur contrôle des coûts et une plus grande autono-mie d’action. De plus, « l’andaineur à tapis nous a permis de ne pas acheter de conditionneur. Nous perdions de la valeur alimentaire en faisant éclater les tiges. Maintenant, on gagne sur les deux tableaux », se réjouit l’adhérent.

unE organisation déjà huiLéEVictime de son succès, l’andaineur à tapis est très demandé aux périodes clés de l’année. Afin de garantir une organisation satisfaisante, un référent ‘‘matériel’’ a été désigné. Il se charge d’enregistrer les de-mandes en amont afin de concevoir au mieux le planning d’utilisation entre tous les membres. « Tout le monde veut l’andaineur au même mo-ment quasiment ! Surtout pour la pre-mière coupe. Or, en avril, les fenêtres météo sont encore très courtes », rap-pelle Anthony Leduc. Il juge « très important », d’avoir un adhérent en charge du matériel qui en optimise l’usage pour éviter les pertes de temps.  n

A la cuma du Petit ruisseau,

représentée ici par

Anthony Leduc (à gauche) et

Frédéric Sablé, l’activité récolte

d’herbe pèse près de 700 ha.

Elle s’appuie sur une chaîne

de récolte performante.

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12 Entraid’ 1 février 2019

BON DE COMMANDE

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Nom de cuma (ou institution) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Activité principale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SAU de l’exploitation : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tél : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Email : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .@ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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LA RÉGLEMENTATIONLE FINANCEMENT

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GUIDE PRATIQUEAchat

des matérielsagricoles

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février 2019 1 Entraid’ 13

» OrganisatiOn Manche

d ans la cour de la cuma de Landelles, quelques gros engins somnolent en attendant qu’un

chauffeur attitré vienne les animer, chauffeur qui ne sera pas forcément un salarié de la cuma. C’est le cas de la tonne avec rampe à pendil-lards. Perchée sur ses trois essieux et accrochée à son Fendt 980, elle impressionne. « Ça, c’est un ensemble que nous sommes quelques adhérents à conduire », précise Jérôme Leroy.Il en va de même à la récolte de l’herbe : la coupe se fait avec un groupe de 9 m, pas évident à manœuvrer pour tout le monde. Quelques adhérents se sont spé-cialisés dans la conduite de cet en-semble. Et cette logique de chantier complet, réalisé par les adhérents attachés à l’acte de conduite, se voit aussi en saison des moissons, lorsque l’autochargeuse sert au ramassage de paille destinée aux logettes.

fairE quE tout LE mondE soit biEn sErviLa remorque autochargeuse était arrivée dans la cuma tandis que la luzerne s’implantait dans les par-

du service complet quand il en faut

La cuma cultive l’esprit d’entraide avecsa banque de travail

Même dans une cuma où les adhérents sont attachés à l’acte de conduite du maté-riel, l’offre en service com-plet est possible et pertinent pour optimiser la valorisation du parc matériels. Exemple avec l’autochargeuse de la cuma de Landelles, dans le sud Manche.

par ronan lombard

cellaires d’une poignée d’adhérents. Quand la faucheuse sort tous les mois pour alimenter le silo, l’ensi-leuse ne suit pas. L’autochargeuse devient une alternative intéres-sante. Elle a en tout cas tenté quatre adhérents, à l’origine de l’activité il y a environ 7 ans. D’une centaine de voyages au départ, le volume dépasse désormais les 200, unique-ment grâce aux ensilages d’herbe et à la récolte de paille.

unE réponsE à dEs soLLiCitations très ponCtuELLEsCette demande augmente l’activité du matériel pour une quarantaine de voyages par an. A cette période, tout le monde est bien occupé, les salariés de la cuma sont mobilisés sur la conduite et les interven-tions mécaniques pour assurer les chantiers de récolte si importants. Jérôme est le responsable de l’ac-tivité autochargeuse à la cuma. Il peut ainsi être amené à charger de la paille hachée chez d’autres adhé-rents. « Ce ne sont pas forcément des adhérents de l’activité autochargeuse autrement », souligne-t-il. Grâce à la banque de travail, la cuma peut mettre en œuvre cette logique de chantier complet, gage d’une effica-cité appréciable à cette saison.

Pour la remorque rouge et jaune, pas d’affourragement en vert, même ponctuellement. « Elle n’est pas équi-pée pour cela. » Un tel développe-ment n’est pas non plus en projet. « Il faudrait aussi envisager d’avoir recours à plus de main d’œuvre sala-riée. » Or Jérôme rappelle que « nous sommes plutôt dans une cuma où nous voulons prendre le temps de conduire du matériel nous-même. » L’éleveur y voit un moyen de ne pas s’enfermer sur son exploitation en maintenant un lien fort entre les voisins, habi-tués à travailler ensemble(1).

quEstion dE Coût aussiBien sûr, avec un service automati-quement en prestation complète, l’activité autochargeuse répondrait surement à d’autres demandes, « mais le tarif ne serait pas le même », or ce qui fait la réussite d’une telle activité, c’est aussi le bas coût. Ici, il s’établit en 45 € et 35 € par remorque, selon le volume réalisé sur l’année. En chantier complet, en tablant sur un débit moyen de deux voyages par heure, Jérôme calcule un coût de 70 €/remorque arrivée au silo (trac-teur et main-d’œuvre compris).  n(1) Quand la cuma de Landelles est à l’œuvre aux ensilages de maïs, c’est à lire et à voir sur entraid.com : [Ensilage] Organisation et sou-plesse pour s’adapter à une maturité précoce.

L’autochargeuse fonctionne en location

pour 80 % de l’activité. Malgré

la présence de salariés, dont

Adrien Roupnel (à gauche),

l’organisation des chantiers

complets repose en

grande partie sur la

conduite par les adhérents. J’érôme Leroy intervient par exemple avec

l’autochargeuse ou la tonne à

lisier.

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14 Entraid’ 1 février 2019

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» OrganisatiOn Manche

à Condé-sur-Vire, le fu-mier, ça s’épand quasi-ment tout le temps en équipe. « Faire seul reste

possible, mais on a l’impression de perdre notre temps. » Aussi, dans la région, « la logique de chantier à plu-sieurs chauffeurs est bien répandue. » La cuma qu’Eric Guellaff préside ne déroge pas à la tendance. Il pour-suit : « Nous proposons un service à la carte. La plupart des chantiers tournent avec trois tracteurs, deux épandeurs et trois chauffeurs. »

unE aCtivité CEntraLE pour La CumaIci, l’élevage laitier domine large-ment. Le système moyen s’assoit sur une centaine d’hectares et un troupeau de 80 laitières. « Il y a désor-mais quelques élevages en logettes dont certains restent en système fumier. » Ce dernier est donc une activité cen-trale de la cuma d’une bonne qua-rantaine d’adhérents.

à plusieurs, le chantier reste simple et devient moins pénibleL’épandage de fumier fait partie des principales activités de la cuma de Condé-sur-Vire. En une heure et pour 155 €, la cuma épand jusqu’à 300 t de fumier, pendant que l’éleveur est libre de se consacrer à d’autres tâches.

par ronan lombard

iL y a toujours unE soLutionPour l’assurer, elle dispose de deux Rafal (1200 et 3300). Ce sont des mo-dèles à hérissons verticaux, « assez simples », sans pesée par exemple. « La question ne s’est pas posée », com-plète le président. Thierry Painblanc (un des 5 salariés chauffeurs - mé-caniciens de la cuma) ajoute que la technologie est fiable. « Nous ne descendons jamais du tracteur en cours de chantier. » Pour le président, les adhérents veulent surtout un coût et une qualité de la prestation. Il assure que la qualité du travail sa-tisfait, y compris les adhérents bio qui épandent sur prairie. Mais si l’activité fumier de la cuma est si dy-namique, c’est avant tout parce qu’il y a le service complet. « Certains ad-hérents enfouissent juste derrière » pen-dant que l’équipe de la cuma étale l’engrais organique. « Et les lavages sont à faire moins fréquemment » que si chacun devait nettoyer à chaque retour de matériel par les adhérents. Bref, « c’est du temps gagné pour tout le monde ».Au printemps, entre les récoltes de ray-grass, les semis… « c’est par-fois compliqué d’avoir trois chauffeurs

au fumier, mais on y arrive. Il n’y a pas d’adhérents obligés de faire eux-mêmes », explique Thierry. En tant que chef d’équipe, il gère le plan-ning. Les adhérents l’appellent directement. Avec le tracteur chargeur de 150 ch, « nous sommes capables d’épandre 1 800 t/j. Il ne faut pas que le chargeur attende. » Avec son expérience, il connaît les quelques ficelles qui garantissent l’efficacité : privilégier des tas longs plutôt que hauts, bien répartis pour limiter les temps de transport et à bonne distance des haies… Ce sont autant de conseils « que nous rap-pelons aux adhérents », sachant que « si nous perdons du temps, c’est sur eux que ça retombe, vu que la factura-tion se fait à l’heure. » L’épandage du fumier reste néanmoins « un boulot facile. Un avantage, c’est qu’on peut mettre des stagiaires dans l’équipe. C’est formateur pour eux et on tra-vaille ensemble.Pour commencer, c’est bien. C’est aussi un chantier parfai-tement adapté au service complet », estime Thierry Painblanc. Son pré-sident évalue en effet qu’il faudrait doubler le parc si les éleveurs se débrouillaient par eux-mêmes avec les épandeurs.  n

Thierry Painblanc, chef

d’équipe, et Eric Guellaff,

président de la cuma.

tarifs appliquÉs en 2018La cuma possède deux épandeurs Sodimac de 2007 et 2012 qu’elle entend faire vieillir grâce à un bon entretien. Dans l’équipe, il y a toujours au moins un salarié de la cuma, mais le plus souvent, les adhérents sollicitent trois chauffeurs.1 chauffeur, 1 tracteur, 1 épandeur 57 €/h1 chauffeur, 1 tracteur, 2 épandeurs 79 €/h2 chauffeurs, 2 tracteurs, 2 épandeurs 117 €/h2 chauffeurs, 2 tracteurs, 1 épandeur 100 €/h3 chauffeurs, 3 tracteurs, 2 épandeurs 155 €/h

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16 Entraid’ 1 février 2019

Manche » technicité

Un service complet lisier avec chauffeurs salariés

Les adhérents servis par les deux engins de l’intercuma se comptent par centaines. Le chiffre d’affaires de l’acti-vité ne cesse de croître. En se regroupant, les cuma de Haute-Vilaine ont développé un service « lisier » qui repose sur l’efficacité d’investisse-ments lourds et performants.

par ronan lombard

u n mètre cube de lisier soigneusement épandu pour 2,24 €. En Ille-et-Vilaine, les adhérents

de 25 cuma accèdent à ce service pour ce coût moyen. Depuis 2013, l’activité poursuit son essor. En 1985, c’est pour l’activité big-balers que l’intercuma de Haute-Vilaine avait été créée. Mais si la flotte des sept presses occupe toujours la plus haute marche du podium (299 k€ en 2017), le lisier est l’activité qui monte et talonne désormais le pressage avec 234 k€ de CA, pour 100 000 m3 de fertilisant épandu. Pour ce volume, l’intercuma s’est dotée de deux tonnes Mauguin de 24 m3, avec systèmes pendillards et enfouisseur. Valeur neuve d’une remorque et son tracteur adapté, plus de 350 000 €, autant dire qu’une relative efficacité lui est demandée.

100 000 m3 avEC dEux tonnEsAu printemps 2018, une seule tonne a été équipée d’enfouisseurs. La mé-téo a comprimé la période de travail et induit une situation d’urgence. Pour la même raison, les journées ont été longues. « Les tonnes tournent une vingtaine d’heures par jour en ce mo-ment », explique alors Martial Béasse, le président. « L’idéal serait qu’elles ne fassent que 16 heures car nous voulions éviter le travail de nuit. » En effet, c’est l’organisation sur laquelle les res-

ponsables du collectif souhaitent baser le service sur un rythme de 2 x 8 pour affronter un pic normal de travail. Dans ce schéma, « sur chaque ensemble, il faut avoir 2,5 à 3 chauf-feurs ». Au moment du coup d’envoi des semis de printemps 2018, deux personnes se relayaient, épaulées par un voire deux autres salariés. Pour chaque tonne, « un des chauffeurs gère aussi le planning, établi tous les vendre-dis en fonction des appels reçus ».

L’EnjEu humain« Le défi du chantier complet se si-tue sur la main-d’œuvre », insiste le président de l’intercuma qui a dû faire face au départ de deux salariés avant la saison et remis à plus tard d’éventuels projets d’un troisième attelage… pour gérer l’urgence et « stabiliser les deux ensembles ». L’importance du facteur humain se retrouve à un autre niveau, dans la réussite d’une telle entreprise : « Il faut des responsables compétents et qui s’investissent. » Martial concède qu’il y a du temps et de l’énergie à dépenser. Dans l’organigramme de l’épandage en Haute-Vilaine, plutôt que d’avoir multiplié le nombre d’interlocuteurs, « nous avons un res-ponsable pour 5 ou 6 cuma ».Vu l’engouement, l’activité lisier devrait bientôt devenir la première source de chiffre d’affaires pour l’intercuma dont le président ima-gine les prochains développements.

Un ensemble capable d’intervenir sur prairie avec des enfouisseurs à disques ? Des systèmes avec analy-seur et DPA ? Télégonflage ? Ce qui est sûr, c’est que l’intercuma a déjà réfléchi à l’idée de l’épandage sans tonne et l’a écartée. « Nous avons peu de distance à faire d’une manière générale », résume Martial Béasse. Avec un tarif dissuasif, les adhérents concernés s’organisent pour réaliser en amont le transport ou louer du matériel supplémentaire.

L’adhérEnt avant toutCe choix fait partie de ceux qui sont à faire, comme celui de se lancer : « L’avantage de ces engins est qu’ils rendent plus de surface accessible. Ils sont précis, réduisent aussi les pertes d’azote… » Bref, l’adhérent accède à un meilleur service et pour un tarif moins élevé. « Pour les cuma, il faut accepter de mettre entre parenthèses le chiffre d’affaires épandage et se rappeler que c’est l’adhérent qui doit y gagner. » Pour ce dernier, accéder à l’excel-lence n’est pas non plus sans conces-sion. Outre le tarif qui impose de mettre sa propre organisation au diapason, « nous sommes exigeants sur les accès de fosse. Ils doivent être dégagés, corrects du point de vue de la sécurité ». Il en va de même pour les accès des parcelles. « Il faut aussi que la fosse soit bien malaxée » et sans déchets plastiques, cailloux… Uniquement de l’engrais organique à l’état pur.  n

Au dernier printemps,

les tonnes de l’intercuma

n’ont eu d’autre choix que de

tourner 20 h/j. Idéalement,

elles fonctionnent

avec un rythme de 2 x 8

et une équipe de 2,5 à

3 chauffeurs par ensemble.

Le calcul utilisé pour la facturation intègre une part liée au volume (0,40 €/m3) et une part liée au temps (126 €/h). En moyenne, le lisier est ainsi épandu pour 2,24 €/m3.

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18 Entraid’ 1 février 2019

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» entretien Manche

d ésireux de renouveler leur débroussailleuse Ag r a m Mc c o n n e l l vieille de 10 ans, six

adhérents de la cuma du Plateau d’Avernes ont investit dans une Kuhn neuve (18 000 €) en 2010. Un lamier à fléaux et un lamier à scies sont venus compléter l’équipement en 2011 (pour 6 000 € environ). Une plus large gamme de maté-riels de taillage est ainsi offerte aux adhérents.

55 €/h pour LE LamiEr à sCiEs En prEstation« Certains n’ont carrément pas le temps de passer la débroussailleuse. Ils préfèrent passer par le service de la cuma », explique Pascal Duhéron, son président. Dans ce schéma, le tracteur est facturé 20 €/h, comptez 16 € de plus pour un chauffeur : « La

une débroussailleuse à la carte

Pour plus souplesse dans l’organisation, le matériel dédié au taillage des haies propose différents types de solutions aux membres de la cuma du Plateau d’Avernes.

par matias desvernois

prestation complète tracteur + chauf-feur + outil broyeur, c’est 45 €/h, 50 € avec le lamier à fléaux et 55 € avec le lamier à scies. » Dans le cas où les ad-hérents décident d’utiliser leur trac-teur personnel, la mise à disposition de l’épareuse avec broyeur uni-quement tourne autour de 20 €/h. Avant 2008, la coopérative n’avait ni tracteur, ni salarié. Elle proposait la débrousailleuse aux adhérents pour un coût proche de 40 €/h.

150 h/an dE broyEur, pLus 50 h dE LamiErDétail important : en mise à dispo-sition sans chauffeur, les adhérents n’ont accès qu’à la formule tracteur + broyeur. « Ils sont obligés de pas-ser par moi pour le lamier », précise Aurélien Paynel, le salarié de la cuma. Ensuite, les adhérents ont à ramasser le bois avec un tracteur

chargeur, ou le broyer. « Alors que le broyeur ne nécessite qu’un passage, avec le lamier, il faut revenir plusieurs fois au même endroit », fait remarquer Pascal Duhéron. Autre contrainte du lamier qui a conduit la cuma à imposer la prestation : plus délicat, il exige une utilisation plus rigou-reuse et de l’entretien. Néanmoins, « il y a quelques frais de réparation sur le lamier à scies », et chaque année, la cuma achète en moyenne deux courroies (environ 50 € l’unité) plus une centaine d’euros tous les deux ans pour les scies. Avec ça, elle peut « faire du gros. » Aurélien intervient sur de branches de plus de 10 cm de diamètre à 4 m du sol. « Quand les bouts pèsent plus de 150 kg, c’est essen-tiel d’avoir un tracteur équipé pour », poursuit le salarié agricole qui peut compter sur un solide tracteur équi-pé d’un arceau métallique.  n

Pour des travaux

d’entretien de haies classiques,

le lamier à fléaux est

choisi. Mais pour « faire du gros », la

cuma est aussi équipée d’un

lamier à scies. Le matériel

est délicat et demande de

l’entretien. La cuma a fait

le choix d’en réserver la

conduite à son salarié.

Aurélien Paynel et Pascal

Duhéron avec l’épareuse

de la cuma du Plateau d’Avernes.

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20 Entraid’ 1 février 2019

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février 2019 1 Entraid’ 21

» déveLOppement Manche

p our l’agriculteur habitué à expédier 20 ha/h par la voie chimique, l’éven-tuelle tentation de passer

au désherbage mécanique, et à sa ca-dence plutôt de l’ordre de 20 ha/j, se heurte à une sérieuse question, celle du temps. D’autant plus « qu’en juin, on a d’autres choses à faire. La pres-tation répond à cela. Sans cette orga-nisation, nous n’aurions certainement pas biné 240 ha de maïs en seconde année. » Le résumé est formulé par Olivier Foucault. Il est adhérent de la nouvelle activité de la cuma des 3M. Dans ce groupe, il est pourtant l’un des rares agriculteurs à mener lui-même la bineuse Carré Econet.

dEs outiLs assistés mais tEChniquEs« Dans nos terres séchantes, je suis convaincu qu’il y a un effet bénéfique du binage sur les épis. » Pour lui, l’ac-tivité lancée à la cuma a de l’avenir. Il y a des signes qui ne trompent pas : « Aujourd’hui, nous avons les outils adaptés qui se développent, les constructeurs s’y mettent », avec des technologies pour sécuriser l’opéra-teur. La bineuse 6 rangs de la cuma des 3M est par exemple équipée du guidage par palpeurs lorsque les plants de maïs sont bien déve-loppés et par caméras pour les in-

la bineuse en prestation booste le maïs et la cuma

Avec un chauffeur impliqué et un petit tracteur que la cuma prend en location, la cuma des 3M se lance dans le désherbage mécanique. Faire que cette activité s’installe ne dépend pas que du matériel. L’organisation du service qui l’entoure est un facteur primordial.

par ronan lombard

terventions aux stades plus précoces. « Mais il faut maî-triser l’outil et le tracteur », explique l’agriculteur qui

passe la bineuse sur plus de 45 ha. La vitesse de travail en

fonction de l’objectif ou les cré-neaux d’intervention pertinents sont autant d’enseignements que les trois principaux chauffeurs (un salarié et deux adhérents) de l’engin découvrent par la pratique.

La surfaCE En prEstation a doubLéLa prestation complète, le président James Louvet souligne que la cuma a cherché à l’imposer au maximum sur cette activité. « Les arguments sont que cela maximise la surface faite et que cela favorise le développement de l’activité par la simplicité. Autrement, il faut que l’adhérent réserve, vienne cher-

cher l’engin, l’atèle, rentre chez lui, le règle… Il ne démarre pas avant midi. » Une tentative un an, deux, voire trois « puis on se lasse. » Il en est cer-tain : en service de location exclusif, « au bout de 5 ans, la bineuse serait restée sous le hangar. » A l’inverse, il constate que cette innovation sus-cite de l’intérêt et des adhésions.

un atout CharmE dE La CumaAvec une certaine hétérogénéité des sols, l’insertion d’un ray-grass dérobé sur une partie de la sole… pour la cuma, la saison de binage s’étale sur une quarantaine de jours, avec un pic sur juin. « Il y a de la concurrence avec les ensilages d’herbe. Parfois, Samuel récolte le matin et bine l’après-midi, mais globalement, ça se passe assez bien. » Surtout, la cuma a conforté le poste grâce à cette ac-tivité dont la réussite repose aussi en grande partie sur la personne, ses compétences et son implica-tion... James Louvet observe que dans le cas de la cuma 3M, « nous avons quelqu’un d’autonome. » Avec cet outil entre les mains, Samuel Lebaudy est en outre mobilisé pour une tâche qui lui apporte de la satis-faction. « La réduction de nos IFT est un sujet auquel il est aussi sensible », relaye son président.   n

260 ha en 2017, 240 en 2018, la bineuse 6 rangs a déjà pas mal travaillé. Le fait de la proposer en service complet lui assure un bel avenir.

La surface en prestation a bondi de 82 ha en première année à 162 la seconde, à un coût de 25 €/ha (tracteur + chauffeur + bineuse).

Le déveLoppement de la Gamme et d’une cohÉsionAprès la bineuse en 2017, une herse étrille arrivera dans la cuma en 2019, plutôt pour un service en location du matériel, pour un groupe initial constitué par 5 adhérents. Une houe rotative suivra peut-être un jour, le vœu a déjà été formulé à l’oreille du président qui se réjouit de voir qu’avec ces matériels, « des agriculteurs bio et les conventionnels travaillent ensemble dans la cuma. »  n

Le temps plein du poste de

Samuel Lebaudy se trouve

conforté avec cette activité

binage.

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22 Entraid’ 1 février 2019

Manche » spéciaLisatiOn

a vec 85 000 bouteilles de cidre, 9 000 de jus de pommes, 6 000 de cal-vados et 6 000 de pom-

meau vendus chaque année, l’ex-ploitation de Stéphane Grandval n’est jamais à court d’occupations. Mais ce producteur normand peut compter sur Bertrand Fleury, le sala-rié agricole de la cuma des Vergers de Cambremer. La cuma, qui compte une quarantaine d’adhérents, l’a embauché en 1992, pour un poste qui valorise sa polyvalence. En effet, son temps de travail se répartit aujourd’hui sur trois principaux ateliers que sont : le ramassage des pommes (de mi-septembre à mi-janvier), la filtration et la pasteurisation-em-bouteillage du jus de pomme. Cette ultime étape a été internalisée de-puis 6 ans, grâce à l’acquisition par la cuma d’un pasteurisateur embou-

des tâches à haute valeur ajoutée

Spécialisé dans le ramassage des fruits, la filtration et la pasteurisation-embouteillage des jus de pommes, cidre et pommeau, l’unique salarié agricole de la cuma des Vergers de Cambremer permet à ses adhérents de réaliser des gains à plusieurs niveaux.

par matias desvernois

teilleur-capsuleur, pour un investis-sement de 100 000 € (subventionné à 30 % par le Conseil régional) porté par 10 adhérents.

La rEsponsabiLité dE matériELs préCis« Avant, nous passions par un presta-taire de services pour faire notre jus de pomme. S’il n’y avait pas eu de cuma, nous serions toujours dans ce système qui n’est pas optimal du point de vue écono-mique », explique Stéphane Granval. D’autre part, déléguer la mise en bouteille à un tiers générait un cer-tain malaise chez cet agriculteur : la valeur du mot fermier porté à ses étiquettes « était un peu biaisée » par le fait que la production impliquait un opérateur extérieur à la ferme. Un sentiment d’autant plus exacerbé que la majeure partie de son chiffre d’affaires se réalise en vente directe. D’un point de vue comptable, les marges ont simplement doublé. « Le

coût pour la bouteille de 75 cl est passé de 0,36 € avec le prestataire à 0,18 € via la cuma », détaille l’adhérent. La spécialisation de Bertrand Fleury sur la partie jus de pomme uniquement a, de plus, permis aux exploitants de se consacrer entièrement à l’éla-boration des autres crus (calvados, pommeau et cidre).

maintEnanCE Et pLanning optimisés« On n’aurait pas pu avoir tout ce ma-tériel sans Bertrand. Ça n’aurait pas pu fonctionner car chaque ferme a sa façon de travailler. On manipule des matériels spécifiques qui fabriquent des produits finis alimentaires. Il faut que le matériel soit nickel en permanence », analyse Stéphane Grandval. Des le-vures brettanomyces peuvent se dé-velopper lorsque le pH n’est pas as-sez acide. L’impact sur le goût peut s’avérer catastrophique : un arôme de cuir fort, de suint de cheval, très désagréable, apparaît. Des bactéries de type zymomonas mobilis (ma-ladie du framboisé) peuvent aussi jouer les troubles-fêtes si l’hygiène n’est pas certifiée (tuyaux, tireuse ou pressoir pas propres). « Je connais tous les adhérents, ceux qui sont équi-pés en froid et en pasteurisation, ceux qui ne le sont pas », ajoute Betrand Fleury. C’est en intégrant tous ces paramètres que ce salarié agricole conçoit son planning et valorise dans le temps les investissements de sa cuma.  n

La présence de Bertrand Fleury aux commandes

de matériels sensibles

sécurise leur bon fonctionnement.

des chefs de cuLtures en cumadans les Côtes-d'armor, jérémie rehel et olivier Loret sont salariés de la cuma l'avenir. pour six exploitations qui constituent le noyau dur du groupe, ils assurent une fonction de chef de cultures. sur les 575 ha de parcellaire que cela représente, ils ont donc en charge, en parallèle de la conduite opérationnelle du matériel, la programmation des interventions culturales. En délégant ainsi le pilotage des cultures, les adhérents, éleveurs de porcs avant tout, peuvent se concentrer sur leur atelier stratégique. ils conservent la responsabilité de définir les assolements et doivent prévoir les intrants nécessaires à leurs chefs de culture en cuma.  n vincent demazel

Extrait du dossier Gestion du mensuel Entraid’ de septembre 2018

« On n’aurait pas pu avoir

tout ce matériel sans Bertrand»,

commente Stéphane Grandval, adhérent

de la cuma.

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février 2019 1 Entraid’ 23

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ICIaussi LE CONSEIL

DÉPARTEMENTALDE LA MANCHEINVESTIT DANS L’AGRICULTURE DE DEMAIN

POUR ÊTRE UNE TERRE D’ÉLEVAGE PAR EXCELLENCE. La politique départementale, mobilise 22 M€ sur 5 ans, en faveur de la multi-performance des exploitations agricoles, répondant à des enjeux multiples, tels que la qualité sanitaire des élevages, l’amélioration des conditions de travail ou l’innovation... À ce titre, le Département propose une aide à l’investissement de petits équipements améliorant la productivité des exploitations agricoles. À ce jour, 1 069 dossiers de demande de subventions ont été instruits pour un montant global de subvention de 3.8 millions d’euros.