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Compte rendu de démonstration 13/06/17 Diffusion interne/externe 1

Binage de précision

Compte rendu démonstration

13/06/2017

La démonstration a lieu, sur une parcelle du GAEC Bovin-Porc à Lombers. Bruno Cassar, membre du GAEC présente l’exploitation : en agriculture biologique depuis 4 ans, le GAEC travaille 260 ha, dont une partie des terres sert à l’alimentation des bovins.

Historique de la parcelle La parcelle a été semée en maïs (variété Barcarol) le 07 mai 2017 sur un précédent cultural de prairie temporaire. Le semis a été suivi par un passage de herse étrille avant la levée puis un second passage le 15 mai. Aucune intervention n’a suivi. Le matériel en démonstration Une bineuse Kongskilde 7 rangs, baptisée vibro crop intelli elle réalise sa deuxième saison de travail. Châssis C’est un matériel repliable, équipé de roues porteuses ainsi que d’une paire de disques stabilisateurs. Eléments de binage Ils se composent d’une roue de jauge par éléments pour régler la profondeur de travail, d’une paire de protège plants, de trois dents vibrantes équipées de socs larges suivies d’une rangées de 5 dents étrilles.

Présents : Voir feuille de présence

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1. L’entretien mécanique des cultures

Avant, de mettre en place des moyens curatifs, il convient de mettre en œuvre des moyens préventifs, la gestion en amont du salissement a des effets positifs aussi bien pour les exploitants en agriculture biologique que pour les conventionnels. Pour les bio, l’entretien mécanique ou désherbage mécanique sont les seuls moyens de lutte curatifs contre les adventices. Pour les conventionnels, cette technique offre des opportunités pour limiter l’utilisation de produits phyto ou pour intervenir sur des adventices pour lesquelles la chimie n’offre pas de solution. Il existe des solutions mixtes qui peuvent aussi être un complément : désherbage sur le rang (herbi semis) et binage de l’inter rang, avec en simultané désherbage de rattrapage sur le rang (désherbineuse). Quand les travaux mécaniques deviennent impossibles, le dernier recourt reste le passage de l’écimeuse.

En complément des solutions mécanique, il existe des leviers agronomiques pour limiter le développement des adventices :

- allongement des rotations : allonger une rotation de 3 à 6 cultures permet de diviser le salissement par 4

- cibler les cultures nettoyantes (luzerne, sarrasin, mélange céréales-protéagineux) et les cultures salissantes (blé, féverole,…) afin d’organiser leurs enchainements les plus pertinents (éviter des successions de cultures salissantes)

- casser les cycles des adventices en intercalant les cultures de saisons différentes (cultures d’hiver, culture de printemps, cultures d’été, cultures d’automne)

- agir sur les dates de semis - gérer le travail du sol de sorte à ne pas conserver les graines d’adventices (en

laisser un maximum à la surface) et à limiter leurs levées (strip till, semis direct occasionnel)

- Limiter les périodes de « sol nu » afin de ne pas subir la végétation spontanée mais choisir ce qui pousse sur les parcelles et d’en tirer un profit agronomique (concurrence avec les adventices, fixation d’azote, augmentation de la biodiversité, etc…)

- Gérer l’azote disponible dans le sol : des ray-grass ou des morelles seront moins envahissants sur des sols sans excès d’azote

- Le choix de variétés avec une bonne vigueur au démarrage et/ou bien couvrantes

Depuis peu, le GAEC pratique le pâturage tournant dynamique, basé sur le principe de rotation très rapide du bétail sur de petites surfaces, afin de favoriser la repousse rapide de l’herbe, mais aussi limiter les refus. Le pâturage tournant est un bon levier agronomique pour une gestion préventive du salissement.

Avis Yves FERRIE Chambre

d’Agriculture du Tarn

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2. Les outils de désherbage mécanique

A. La herse étrille, la houe rotative Les premiers passages se font à l’aveugle, soit avant la levée de la culture principale, sont nécessaires au bon entretien de la culture. Si possible, prévoir un second passage avant le semis et un dernier passage sitôt le semis effectué ou les adventices au stade filament sont très vulnérables. Ces passages (2-3) s’avèrent très utiles pour maintenir une pression de destruction sur les adventices. Les premiers passages sont délicats et psychologiquement difficiles, car il semble que l’on détruit beaucoup de plants, en fait, il n’en est rien. Herse étrille et Houe rotative sont très efficaces sur les adventices au stade

filament. Ces outils travaillent sur l’ensemble de la surface au stade 3 feuilles pour éviter de détruire trop de plantes semées La houe rotative est moins agressive que la bineuse, son efficacité est bonne à une vitesse de travail élevée (15 km/h). Cet outil peut intervenir sur des sols encombrés de résidus végétaux, elle ne bourre pas.

La herse étrille, plus agressive, peut intervenir à des vitesses de travail plus réduites : 6-8 Km/h, son efficacité s’accroit avec la vitesse. Les conditions de sols et météorologiques, influent beaucoup sur la qualité du travail et l’efficacité des outils.

B. Le binage

Il permet d’intervenir plus tard à partir du stade 4 feuilles, il est efficace sur des plantules dont le stade physiologique dépasse le stade 2 feuilles ou deux dicotylédones des adventices, au-delà desquels, la houe et le herse étrille sont limitées en efficacité. Le binage coupe la capillarité, limite l’asséchement rapide du sol, crée une minéralisation de surface et a un effet de vigueur sur les plantes. La bineuse, n’est pas un outil qui travaille en plein, elle intervient que sur l’inter rangs. Par contre, il est possible d’adapter des équipements pour travailler sur le rang. Une bineuse simple a une efficacité limitée, les performances sont améliorées avec un matériel à guidage manuel, ou bien un montage en frontal.

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Avant binage Après binage

a. Le binage de précision La précision réside dans un système qui va permettre de se rapprocher des plants 1 à 2 cm. Lorsque l’on décide de faire un binage de précision il faut se préparer, préparer le semoir, bien régler les inters rangs à distance égale et précise 1/2cm d’erreur entre rang. Vérifier que le semoir n’ait pas de jeux latéraux. La précision de certains types d’équipements permet le binage des cultures semées en lignes (céréales, colza…) Il existe plusieurs systèmes plus ou moins efficaces :

- système à roue guidée par une trace faite par le semoir - système de palpeur - système de capteur - système à caméra - système par satellite, le RTK

b. Les systèmes de guidage de précision (voir fiche pool machinisme) Roue guidée : Simple, économique à l’achat, efficacité limitée, perte de trace Système de palpeur : Il faut intervenir que sur une culture suffisamment développée, les pieds doivent être suffisamment rigides pour que les palpeurs aient une bonne efficacité. Système à capteur : Il est plus précis que le palpeur. Attention, en présence d’adventices développés, le capteur peut être activé à tort. Ces systèmes sont les plus simples, peu de technologie couteuse, adaptable sur bineuse existante sur parc, il suffit de rajouter une interface entre le tracteur et la bineuse.

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Les systèmes de caméra et de RTK, Les plus précis, ils permettent le binage de cultures en lignes telle que les céréales, ou toutes autres cultures semées au semoir en ligne (« semoir à blé »). Arec la caméra, en présence abondant d’adventices développés la caméra peut perdre les rangs, si c’est le cas, les étapes préliminaires : herses étrille et houe n’ont pas été maitrisées. La caméra est plus simple, transposable sur plusieurs tracteurs, indifférente dans les pentes, n’a pas besoin de signal, d’abonnement, et plus réactives. Le RTK, plus polyvalent, peut servir à d’autres travaux, attention à l’emplacement de l’antenne, le guidage doit se faire au plus près du rang. Certaines bineuses permettent désormais d’effectuer un travail sur le rang : doigts de Kress ou herse étrille rotative permettent d’éliminer des jeunes adventices sur le rang.

c. Le choix des pièces travaillantes

Certainement le point le plus important, à ne pas négliger. Dents vibrantes-socs larges Ce montage est le plus simple et le plus économique. Il permet une agressivité importante, permet des interventions en terrain sec. Par contre, pour obtenir un bon résultat, il faut réaliser un travail en profondeur, qui provoque un sol motteux de surface et un asséchement du sol en surface. De plus, les dents vibrantes ne permettent pas un travail de précision. Pour passer au plus près des pieds, il faut des dents rigides. Dents semis rigide-socs larges Une variante au montage précédent, la dent se compose d’une partie flexible, ou vibrante et d’une partie rigide.

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Dent droite rigide et socs larges Voici le montage le plus approprié au binage de précision. La rigidité de l’ensemble permet un binage très près des plants. Le soc plat et large permet de scalper le sol en surface (travail à 1-2cm de profondeur), il limite l’évaporation du sol, il ne crée pas de motte, il ne coupe pas les racines des cultures. Par contre, se montage est plus onéreux, les dents et socs, sont souvent, indissociables. Pour les plus bricoleurs, il faut récupérer des disques de semoir acier très dur et couper des socs dans ceux-ci. Socs oreille de lièvre Une variante du soc plat est large, il permet de travailler près des plants sans projection de terre sur ceux-ci. Dents de herse étrille Elles sont à installer derrière les socs, elles permettent d’émietter la surface du sol, d’améliorer le travail des socs, et de recouvrir les graines, lorsque l’on sème en même temps que le binage (ex : un semis de trèfle sous couvert).

Etoile de binage ou Doigts de Kress C’est le seul montage possible pour une bineuse pouvant travailler sur le rang. C’est équipement est efficace à condition d’intervenir sur des plantes suffisamment enracinées et des adventices peut développer. Ces deux conditions réunies ne font que les créneaux d’intervention sont réduits.

3. Stratégie de désherbage mécanique, adaptation de l’outil en fonction de la situation

Nous sommes dans une situation où la concurrence des adventices est forte : datura, beaucoup de graminées estivales (panic sétaire) au stade tallage-montaison. Dans ce contexte, le premier passage de bineuse (il faudra prévoir au moins deux passages) doit dégrossir. L’objectif n’est pas de rechercher la précision : passer au

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plus près du maïs. Au contraire, nous devons commencer par bien nettoyer, détruire le plus gros dans l’inter rangs, et une fois ce travail fait, plusieurs jours après, nous pourrons peaufiner les réglages et chercher à nettoyer plus près du rang. Ce premier passage demande une agressivité importante, il peut être réalisé avec un montage dents vibrante plus soc large, comme c’était le cas lors de la démonstration. Le second passage, plus précis, moins agressif, doit aussi être efficace. Un montage dent rigide-soc large sera plus approprié. Ceci veut dire qu’il faut avoir plusieurs équipements de travail, adaptables sur la bineuse pour répondre aux conditions du moment

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