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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya Tierno Muhammadu Samba Mombeya Oogirde Malal — Ma'adinus Sa'aadati Le Filon du Bonheur Eternel Alfâ Ibrâhîm Sow, éditeur I. Fimnde a — La Foi 1. Fii Haylilugol b — De la Shahâda Si a hoyɗii ardin anndinagol konngol liimaanu adaade lajal. Reweteeɗo tanaa Allaahuc alaa. Ko e Makko Muhammadu nanngi Nulal. (Yo O juulu e makko O hisna mo haa abadaa ko no woodani ɗum sowagol.) Anndaa wajibiiɗe d e liddu mu'um 20 e dagiiɗe d e Laamdo Siforɗo Kamal. Anndaa yeru ɗum e Nulaaɓe me'en. (Allaahu yo hisnu ɓe rokka malal). Simtirɗo e mo anndaa ɗum o wa'ii wa mo ɗomka si wuyɓi haɗee yarugol. Warataake, jeyaaka e muumini'en; himo reenira ɗum ƴiiƴam e halal. Kala majjuɗo ɗum yo heɗom f , o nanay kala kaɓɓe sorayɗe e ngol konngol. Notes a. Fimnde, prononcé finnde au Fuuta, provient du radical verbal fiɓ-: nouer, attacher. b. Haylilugol est un synonyme savant de shimtirgol ou sintirgol dans le langage populaire. c. Allaaha (V). d. Kuuɗe est sous-entendu. e. Simtirɗo (V). f. heɗom est formé à partir de heɗo lam ; procédé poétique courant. Dès l'âge de raison, commence par apprendre la profession de foi 1 en attendant le terme. Il n'y a point d'autre à adorer qu'Allah. C'est de Lui que Muhammad a reçu le Message. (Qu'Il le bénisse et lui accorde la grâce éternellement, au point que cela se multiplie.) Apprends les devoirs, apprends leurs contraires et les actes qu'autorise le Souverain Tout-Puissant. Sache avec cela la vie de nos Prophètes. (Dieu leur accorde la grâce et les comble de Bonheur.) Celui qui récite la Shahâda sans savoir, cela est pareil à l'assoiffé qui se rince la bouche et qu'on empêche de boire. Inutile de le tuer, mais il ne compte pas parmi les croyants. Il sauve seulement son sang et ses biens légitimes 2 .

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Tierno Muhammadu Samba Mombeya

Oogirde Malal — Ma'adinus Sa'aadati Le Filon du Bonheur Eternel

Alfâ Ibrâhîm Sow, éditeur

I. Fimnde a — La Foi 1. Fii Haylilugol b — De la Shahâda

Si a hoyɗii ardin anndinagol konngol liimaanu adaade lajal.

Reweteeɗo tanaa Allaahuc alaa. Ko e Makko Muhammadu nanngi Nulal.

(Yo O juulu e makko O hisna mo haa abadaa ko no woodani ɗum sowagol.)

Anndaa wajibiiɗed e liddu mu'um 20 e dagiiɗed e Laamdo Siforɗo Kamal.

Anndaa yeru ɗum e Nulaaɓe me'en. (Allaahu yo hisnu ɓe rokka malal).

Simtirɗoe mo anndaa ɗum o wa'ii wa mo ɗomka si wuyɓi haɗee yarugol.

Warataake, jeyaaka e muumini'en; himo reenira ɗum ƴiiƴam e halal.

Kala majjuɗo ɗum yo heɗomf, o nanay kala kaɓɓe sorayɗe e ngol konngol.

Notes a. Fimnde, prononcé finnde au Fuuta, provient du radical verbal fiɓ-: nouer, attacher. b. Haylilugol est un synonyme savant de shimtirgol ou sintirgol dans le langage populaire. c. Allaaha (V). d. Kuuɗe est sous-entendu. e. Simtirɗo (V). f. heɗom est formé à partir de heɗo lam ; procédé poétique courant.

Dès l'âge de raison, commence par apprendre la profession de foi 1 en attendant le terme.

Il n'y a point d'autre à adorer qu'Allah. C'est de Lui que Muhammad a reçu le Message.

(Qu'Il le bénisse et lui accorde la grâce éternellement, au point que cela se multiplie.)

Apprends les devoirs, apprends leurs contraires et les actes qu'autorise le Souverain Tout-Puissant.

Sache avec cela la vie de nos Prophètes. (Dieu leur accorde la grâce et les comble de Bonheur.)

Celui qui récite la Shahâda sans savoir, cela est pareil à l'assoiffé qui se rince la bouche et qu'on empêche de boire.

Inutile de le tuer, mais il ne compte pas parmi les croyants. Il sauve seulement son sang et ses biens légitimes 2.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Que celui qui ignore cela m'écoute. Il comprendra tous les signes que cache cette parole.

Notes 1. La shahaada ou haylilugol, shimtirgol ou encore sintirgol dans la langue populaire est la profession de foi islamique, celle que tout le monde connaît par cœur. L'auteur en donne l'énoncé et la traduction poétiques dans les vers 17 et 18. 2. Tierno Muhammadu-Samba fait allusion, dans ce vers, à l'insurrection musulmane au Fuuta-Jaloo et aux expéditions guerrières encore fréquentes de son temps. On ne peut tuer ou piller que les non-musulmans. Tout musulman connaît la Shahâda et sait la réciter en toute occasion. Il sauve ainsi sa vie (son sang) et ses biens. Tous ceux qui ne la répètent pas convenablement ne sont pas musulmans et la loi ne les protège pas. Ils peuvent alors être pillés, mis à mort ou réduits en esclavage.

I. Fimnde — La Foi 1. Fii Haylilugol — De la Shahâda (suite)

Yo o yacco o dursa ɗe fow. Si O wii himo juutina caate, jiloo mo lajal.

Sabu Alla wi'ii kala wonkii meeɗay 25 maayde, konnona nde aray e juhal.

Kure mayre ruɗay e zamaanu kala, wano ceedu e setto e ndunngu joŋal;

kala lewru e nyalɗe e saa'a mu'um, wa nyalorma e jemma, puɗal e mutal.

Fodugol heƴataa, hoolaare alaa. Sifa sawfa e layta ko lizmondiral.

Mo fodii nimsay tuma maayde adii. Sabu nimse koɓaawo waɗirta ɗatal.

Kala maayɗo no sellini fimndeb mu'um, 30 tuma lamndal qabru danyay tabital.

Kala maayɗo mo anndaa ɗum, najoyay tuma ronki ko jaabora lamnditagol.

Mo najii e yenaande najay najudee, sumoyay ƴawataa, danyataa tefugol.

Mo daɗii nden nyannde daɗay daɗudee, kulaleeji to Moofturuc maa sumugol.

Habriino Nulaado me'en (Yo o his ko alaa haattirded alaa limugol).

Ko'hooe zikruuji ɓurayɗof ɗi fow 35 sowaneede baraaji ko haylilugol.

Miɗo lamndoo zikru wonayɗo alaama e liimaanaaku ko yawti ngo'ol!

Note a. konnon provient de kono (mais) et de non (cependant, alors) ; c'est encore un procédé poétique usuel.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

b. finnde (V). c. La racine verbale est mooɓ-: rassembler, réunir, collecter. d. La racine verbale est haaɗ-: limiter, arrêter ; haaɗiti donna haaɗti qui lui-même devint haatti. e. ko'oho'o (B). f. burayɗi (V)

Qu'il se hâte de les retenir tous. Veut-il en reporter le délai, le terme pourrait l'arracher !

En effet Dieu a dit de toute âme qu'elle appelle la mort ; celle-ci, cependant, arrive par surprise.

Sifflent ses balles par toutes les saisons : en été, en automne, pendant l'hivernage ;

En chaque jour du mois, en chacune de leurs heures comme au jour, à la nuit, au lever, au coucher 1.

Promesse est impossible, il n'y a pas certitude. Plus tard et regrets sans fin se succèdent.

Qui promet le regrette lorsque mort le précède. Le regret, en effet, c'est à rebours qu'il fait du chemin !

Tout mort dont la foi est ferme, à l'interrogatoire du tombeau, aura de l'assurance.

Tout mort qui ne connaît pas cela souffrira de tourments quand il ne saura pas répondre aux questions.

Qui souffre au tombeau souffrira toujours, brûlera sans sortir, n'aura pas de défense.

Qui échappe ce jour-là échappera toujours aux tourments du jugement, échappera aux flammes.

L'a dit notre Prophète (Qu'il ait le salut, un salut sans limite, un salut sans mesure)

La principale des litanies, la meilleure de toutes pour combler de bénédictions, c'est la Shahâda!

Quelle est, je le demande, quelle est la litanie qui soit science et foi et meilleure à celle-là !

Note 1. Le lever et le coucher du soleil.

1. Fii Haylilugol — De la Shahâda (suite)

Ko ngo'ol woni tarjama kaɓɓe mu'uma, konngol liimaanu adaade lajal.

Mo fiɓii lafzaali ngo'ol yonataa. Ko e miijo o haattib e fellitugol.

Janngoowo mo dillintaa ɗemngal, wata wii no e jannde! Ko miijitagol.

Sabu woonduɗo, janngay fow; hisataa 40 si o janngu to ɓernde e maaku Xalil.

Janabantec no jannga to ɓernde mu'um. Si woniino ko jannde haɗayno Xalil.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Feƴƴiino e ɗi'i gimi aksud ɗu'um ɗum mey wi'anooma koɗaaynitagol.

Nyoƴƴee e mu'um e duumaade e ngol! Bela Alla no hawrina ngol e lajal.

Aaden ko no wuurdi o maayrata, xaalibi oon, wata haaɓee janngude ngol.

Ngol jilla e ƴiiƴe mu'ume, 45 ko adii xirxortudef ronkita ngol.

Ko ngo'ol woni faabo me'en to genaale me'en, tuma ɗenƴere lamnditagol.

Kala lafzuɗo ngol tuma lamnditoyaa, o malaama e maaku Yeɗaaɗo ɓural.

Joomiiko yo hisnu mo ya'fora bonɗi me'en sabu makko, nyalaande kulol.

Jaaborɗo ngo'ol tun, oon daɗiray wa mo jaabori fow gootol gootolg.

Notes a. me'en (V). b. Cf. note d, p. 48. c. Janabanke (V). d. asku (V). e. mo'on (V). f. hirhortude (L). g. gootel gootel (V)

Elle est le suprême des signes, la profession de foi avant le terme !

Croire sans la prononcer ne suffit pas. C'eût été, bien sûr, se contenter de penser.

Le lecteur qui ne déplace pas la langue qu'il ne dise pas qu'il lit ! Il médite.

En effet, pour jurer, il faut tout prononcer. C'est nul, selon Khalill, lorsqu'on lit du cœur.

Le pécheur peut lire en son cœur. Se fût-il agi de lecture, l'aurait défendu Khalil 1.

Eût-on, dans ces vers, avancé le contraire là aussi, c'eût été se mentir.

Appuyez sur la Shahâda, persistez-y ! Plaise à Dieu qu'elle tombe sur le terme.

L'homme, c'est tel qu'il a vécu qu'il meurt. N'attendez donc pas, ne vous lassez pas de la lire.

Ainsi elle fera corps avec la chair et le sang et survivra à ce qui précède l'agonie.

Elle est notre secours au tombeau quand vient l'angoisse pour l'interrogatoire.

Celui qui la prononcera quand il sera interrogé est un bienheureux, selon le Gratifié d'Excellence 2.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Que le Seigneur lui accorde le salut et grâce à lui, nous pardonne nos péchés, au Jour de la crainte 3.

Celui qui par elle seule répond, celui-là échappera tel celui qui répond à tout, point par point.

Notes 1. Khalil b. Ishâq, connu sous le nom d'Ibri Al-Jundî, appelé communément Sîdi Khalil au Fuuta-Jalon, est un grand jurisconsulte mâlékite d'Égypte. Les lettrés le citent notamment pour sa vie exemplaire qu'il consacra toute entière à l'étude et aux œuvres de piété et pour le Mukhtaçar, manuel de droit très répandu dont il est l'auteur. C'est ce manuel classique que Tierno Samba Mombeya citera souvent dans le reste de cet ouvrage. 2. Prophète Muhammad. 3. Jour de la Résurrection et du Jugement Dernier.

I. Fimnde — La Foi Shahâda (fin)

Mo ngo'ol woni battane haala mu'um, 50 o daɗii sumugol, o yeɗaama malal,

henndaamaa e Saare Malal ko wanaa yaltal wonkii, tuma timmi lajal.

Lamndal alanaa mo to qabru ko non wiɗagol Hasboore e Manndikugol.

Si o tuubuno bonɗi o huurib dewal, fii Alla o maaydi e laɓɓinugol.

Ko o maaki, yo mushrifu lonngine ngol, ko si taw himo laɓɓina lafzude ngol.

Si o laɓɓintaa, yo o acce, kabii 55 luurraaka e kufrude wayluɗo ngol,

wanoɗuytudec ngol, maa ɓeyduded ngol, maa wayludee harfu to haylilugol f.

Lonnginɗo mo ngol wata wii yo o wii; lorray; yo o duumo e shimtirgol.

Si o wii yo o wii, o wi'ay « aa'aa! » Sikkon o jaɓaali ngo'ol konngol

Maayayɗo si jikke bonii e mu'um, si o winndana ɗum, wonataa juhugol.

Ko Hadiise Nulaaɗo me'en (Yo o his) 60 ɓadataako e fii ɗum sikkitagolg.

Tawa ɗum le ko fii Iblilsa wi'ii yo o murtu, ko ɗum woni ngol salagol.

Si ko annduɗo selluɗo fimnde, si taw ko o neeri, o murtira ngol hodugol.

En moolike Laamɗo Seniiɗo e ɗum, En faɓtike Ko'hoo Yimɓeh Nulal.

Yo O juulu e makko O hisna mo haa poomaa abadaa, ko waɗaaka lajal.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Joomam lonngin men lafzude ngol 65 tuma maayde amen e to lamndoyagol,

Sabu Maccuɗo Maaɗa Nulaaɗoi Ma'a. Yo o his kisyee mo alaa taƴugol.

Note a. henndaamo (B). Il s'agit manifestement d'une erreur due au copiste de ce manuscrit. b. Cette forme provient du radical verbal huuw-: agir, faire …; huuwiri, forme complète, donna huuwri qui, à son tour, devint huuri. c. ɗuytuɗo (V). d. ɓeydiiɗo (V). e. wayluɗo (V). f. shimtirgol (V). g. shikhitagol (V). h. Ko'oho'o yinɓe (B). Le rajeunissement graphique consistant à remplacer le mîm /m/ de yimɓe par un nûn /n/ surprend dans ce manuscrit ancien. i. Ma'ɗa Suɓaaɗo

Celui dont elle constitue la dernière parole, échappe aux flammes, reçoit le Bonheur,

est accueilli dans la Cité de Bonheur 1 et plus jamais n'en sortira son âme, au terme de la vie.

L'interrogatoire, pour lui, n'existe pas au tombeau, de même le décompte au Jugement ainsi que la Pesée

s'il s'était repenti des mauvaises actions, avait fait le devoir ; avec le Nom de Dieu est mort, en état de pureté.

Il a dit que dans la bouche du fidèle soit mise cette parole à condition qu'il puisse distinctement la prononcer.

S'il ne la distingue pas, qu'on le laisse [en paix] puisque ne diffère point du mécréant qui altère cette parole

comme qui la diminue ou qui l'augmente, ou transforme une lettre en la prononçant.

Qui la lui met en bouche, qu'il ne lui dise pas de dire; cela nuirait. Qu'il continue seulement de prononcer la Shahâda;

s'il lui dit de dire et qu'il dise « ah! ah! » on croirait qu'il a refusé cette parole!

Le mourant, quand il n'y a plus d'espoir, si on la lui écrit, surprise ne sera point.

C'est un Hadîth de notre Prophète (Qu'il ait le salut) Hadîth que n'approche point le doute.

S'il lui arrive de refuser, c'est parce que Iblîs 2 lui a dit de se rebeller.

S'il s'agit d'un averti de foi ferme qui est un entêté il se rebelle par cette trahison.

Nous invoquons le Souverain Très-Haut contre cela. Nous appelons le secours du Prince des Hommes du Message 3.

Qu'Il le bénisse et lui accorde le salut à jamais, pour toujours et sans fin.

Seigneur, dans notre bouche mets-la, que nous la prononcions à l'heure de notre mort et à l'interrogatoire,

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

à cause de Ton Esclave 3, Ton Envoyé 3. Que soit pour lui le salut infini.

Notes 1. Paradis. 2. Iblis ou Sheytâne est l'ange rebelle qui a refusé de se prosterner devant l'être humain, Adam, que Dieu venait de créer. Dieu le bannit pour son orgueil et cette désobéissance. Le langage populaire confond, chez nous, Ibliisa (Iblîs), Seytaane(Satan) qui sont les noms propres de jinna, c'est-à-dire « diable, démon, génie ou djinn ». 3. Le Prophète Muhammad.

Hunorde — Introduction

Juul, hooraa, zakkaa; ɓaawo ɗu'um si a waaw hajjaa; ɗalu a welsindagol.

Si mi janti no ɗi'ib nay huwwirteec, 130 juutay, heƴataa ɗo'o, ndaar to Xalil.

Ko e ɗi'i jowi tun lislaamu mahaa. Kala ɗalɗo ɗi, oon silmaa taƴoral.

Gomɗin Allaaha, Nulaaɓe Qadar e Malaa'ika, Defte, Nyalaande Kulol,

wanod Niwre yenaandee Lepte e mu'um e Maleede e mayre e Ummitagol,

Hasboore e Talki e Manndikugol, e Siraate e Yiite e Saare Malal.

Si a haɓɓii ɗum, Allaahu wi'ii ko a muumini laaɓuɗo, jokku dewal. 135

Note a. ɗal (V). b. ɗi' (V). c. huwwvortee (V). d. wata. Il s'agit manifestement d'une erreur de transcription ou d'une mélecture du modèle. e. Lemte (B).

Prie, jeûne, fais l'aumône. En outre, fais le pélerinage si tu peux ; évite la négligence.

Si je citais comment les quatre premiers se font, ce serait long, cela ne tiendrait pas ici ; vois-les dans Khalil.

C'est sur ces cinq [devoirs] que l'Islam est fondé. Quiconque les refuse n'est certes pas musulman.

Crois en Dieu, aux Prophètes du Tout-Puissant, aux Anges, aux Livres, au jour de la Crainte.

Crois aux Ténèbres, aux Châtiments, au Bonheur du Tombeau ; crois à la Résurrection,

au Jugement, aux Écrits des Anges, à la Pesée. Crois au Pont, à l'Enfer, à la Cité de Bonheur.

Si tu persistes en cela, Dieu a dit que tu es un croyant pur ! Fais le Devoir !

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

II. Fii Dewe Diina — De la Loi religieuse 1. Fii Juulde — De la Prière

Juul juulde farilla e waqtu mu'um; si nde faatike ɗon, yaccor yoɓugol.

Kono nanngu si ganto alaa, si ndiyam no heɓoo, si a taami, ko ɗaaynitagol.

Si a waasu ndiyam maa nyaw haɗu maa, si a taamike, ɗum ko wa salligagol;

sabu Alla yamirno jiyaaɓe Mu'um, yo ɓe taamo, si ganto haɗii laaɓal.

Wata neemnua nde, fanna no woodan maa 140 haqqil ki no sellina anniyagol.

Juulir berub taaqa, jiyaaɗo fawaaka tanaa ko o waawi e kuuɗe dewal.

Si a ronkir darnde e joonndec, lelor jiha Qibla, si anniyoɗaa ƴaaƴugol.

Si ko ndaɗɗudi tuunundi, comci fawee ɗi soɓaa, juuldaa ɗumd anniyagol.

Si a ronku ndiyame e ko taamortee, waɗɗaaki ma tottude maa yoɓugol.

Si a tottu yoɓaa, si a accu yoɓaa, 145 si a akkisu ɗum, a selaali ɗatal.

Aranol ko to Maaliki Ibnul-Qaasimi luunndori ɗum konngol ɗiɗabol.

Ko to Asbaxa eggana-ɗen tataɓol; ko to Ash-haba fillana-ɗen nayaɓol.

Ɗi'i nay ko sawaaba; mo ndaari taway ko ko Maalikif kon ji'naa to Xalil.

Sabu juulde no waadi e diina me'en, wano hoore e ɓanndu e piide misal.

Wano maayrata ɓanndu si hoore taƴii, 150 enog kufrira non mo salii juulgol.

Hi nde waadi e diina e fii tabital, wano dabbunde waadi e fii mahugol.

No mahalɗori diina si juulde alaa, wano maadi e ɓaawo gorol aranol.

E no maadi darorta, mi lamndike on, ko wanaa ndi yowoo e ɓalal garanalh?

Wata naflu farilla no faator maa. Gattal Reweteeɗo ko tilfitagol,

ko wanaa raxabiyyalii shaf'i e iidi 155 xusuufuj e pottal Yimɓe Ɓural.

Notes a. neemnu est une dérivation obtenue à partir du radical verbal neeɓ-: durer, passer un long temps pour faire quelque chose. Neemnu, à l'origine — et en pular populaire — se présentait

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

sous la forme neeɓinu (faire durer, prolonger, prendre du temps pour faire quelque chose). Neeɓinu donnaneeɓnu et, par substitution d'un mîm /m/ au /ɓ/, bilabiale préglottalisée,neeɓnu devint neemnu. Cette forme, à son tour, donne, dans le langage parlé, neennu ou même nennu. b. bere (V). Il s'agit d'une variante sans grande importance puisque bere ouberu, particules de même valeur, sont également employées. L'un des copistes a tout simplement écrit ce qu'il dit habituellement au lieu de reproduire le texte de l'auteur. c. juulde (V). Ici, le scribe du manuscrit (V) semble avoir commis une erreur de lecture ou de transcription. d. ɗun (B). Cette forme rajeunie surprend dans le manuscrit (B). e. ndiyan (V). f. Maali (V). Le scribe a sauté la syllabe brève ki. Deux kaaf /k/ se suivaient en effet ; il n'en a reporté qu'un, faisant ainsi un saut du même au même, erreur classique. g. ino (B). h. aranal (V). i. raxbiyya (B). j. xushuufu (V).

La prière obligatoire, fais-la à son heure. Si le moment te passe, hâte-toi de payer.

Retiens cependant, si tu n'as pas empêchement et as de l'eau disponible, à faire le tayamum 1, tu ne trompes que toi-même.

Quand l'eau te manque ou que la maladie te gêne, si tu fais le tayamum, c'est pareil aux ablutions.

Car Dieu a ordonné à ses serviteurs de faire le tayamum quand un empêchement nuit à la purification.

Ne retarde pas la prière tant qu'il te reste un sens qui rend l'intention valide.

Prie selon tes pouvoirs ; au serviteur n'est imposé que ce qu'il peut dans les œuvres du Devoir.

Si tu es incapable de te lever ou de t'asseoir, couche-toi du côté de la Qibla 2 avant de vouloir imiter [les gestes de la prière].

Si le couvre-sol est sale, qu'on pose dessus des vêtements qui ne soient pas impurs et là tu prieras en intention.

Si tu ne trouves ni de l'eau ni de quoi faire le tayamum, tu n'es obligé ni de rendre, ni de payer 3.

Si tu rends tu paieras, si tu laisses tu paieras ; si tu fais le contraire, cela ne te fait pas quitter le [bon] chemin.

La première solution, c'est le Mâlikite Ibn al-Qâsim 4 qui l'oppose à la deuxième.

C'est par Asbakh 5 que la troisième nous fut énoncée. C'est par Ach'hab 6 que la quatrième nous fut rapportée.

Ces quatre solutions sont bonnes. Celui qui regarde verra : ce sont celles de Mâlik qu'on retrouve dans Khalil.

Car la prière est, pour notre religion, ce que la tête est au corps pour ainsi dire.

Tel que mourrait le corps si l'on coupait la tête, ainsi devient païen qui refuse de prier.

Elle est en religion, à propos de fermeté, ce qu'est la crépissure pour une maçonnerie.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

La religion se dégrade en l'absence de prière, comme un mur se dégrade sans fondation première.

Comment donc tiendrait un mur, je vous le demande, qui ne soit pas posé sur fondation première?

N'escamote pas le Devoir sitôt qu'il advient. A défier l'Adorable, on ne fait tort qu'à soi-même.

C'est sans intérêt aucun, sans défense, sans appel, sans rémission, en conviennent les Élus.

Notes 1. Tayamum est l'exécution de la purification rituelle avec du sable au lieu d'eau. Le tayamum est strictement codifié et sa pratique est controversée entre quelques grandes écoles sunnites de l'Ilâm. 2. Qibla, à l'origine, désigne la direction de La Ka'aba à La Mecque, qu'il faut garder pendant la prière. Au Fuuta-Jalon, toutefois, la Qibla a fini par désigner l'est, toujours l'Orient selon la direction de La Mecque. 3. Rendre hommage à Dieu qui créa l'univers… et l'humanité est, pour le fidèle musulman, une obligation, une dette religieuse et morale. D'où l'emploi, ici, des expressions « rendre, restituer » la prière et la « payer » quand elle n'a pas été « rendue » dans les conditions requises. 4. Abd-ar-Rahmân ibn al-Qâsim al-Utaqi, disciple et compagnon de Mâlik ibn Anas, l'imâm des Mâlikites (Médine). 5. Asbakh Ibn El-Feredj b. Anas, le compagnon et disciple de Mâlik b. Anas. 6. Ach'hab b. Abd al-Azîz, autre compagnon et disciple de Mâlik b. Anas.

II. Fii Dewe Diina — De la Loi religieuse 2. Fii Koorka. — Du Jeûne.

Ramalaana si giide mu'um tabitii, si a hoorii laɓɓin anniyagol.

Wata hooru e shikke; si gooto yi'ii yonataa ma, walaw si wonii daragol.

Kono yiiɗo ndua hoyɗuɗo oon si taƴii, o waɗay kaffaara e dow yoɓugol.

Kono oon si yi'ii juuldaandu taƴii, waɗɗaaki mo njoɓdi e kaffirugol.

Ko o hoorata woo, ko to zaahiri tun. 160 No defii mo taƴirde to anniyagol.

Nden nyannde ko iidi, ko harmunde hoorude, oon le wonaab joom-shikkitagol.

No dagii ɗo'o tun fennyinde ko anniyanaaka to ɓernde e kuuɗec dewal.

Nden ɓernde limaamu to juulde ko nond almaaɗo reway mo, waɗay yoɓugol.

Wa mo annditi juulde e juulde e juulɗoe e mayre, mo yejjiti harminugol,

haa habbiri nanngiri koppi e wonɗo 165 e sub'haf o annditi witrinagol,

ɗe'e nay bonanii ɓe; ɓe doonoto haa tuma sellude timmi, ko fillitagol.

Wata hooran yarde e nyaamude tun, e jimaa'u, ko ɗum woni nyallirgol.

Hoorir tere jeeɗiɗi wonɗe e ma' si wanaa ɗum nyaamu, wonaa e desal

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Note a. Lewru est sous-entendu, ou ramalaanaaru, ou encore suumayeeru. b. wanaa (V). c. ɓernde mu'un e (V). d. nay (V). Il s'agit d'une erreur de lecture ou de transcription. e. haalɗo (V) f . subaha (V) ajouterait une syllabe brève au texte.

Le Ramadan, quand la lune en est bien établie, si tu jeûnes, fais-le avec certitude d'intention.

Ne jeûne pas dans le doute. Quand un seul voit la lune, que cela ne te suffise pas, même si elle s'est levée.

Mais celui qui l'a vue, quand il a rêvé 1, s'il rompt le jeûne, il devra une aumône et puis un jour de jeûne.

Mais voyant la lune du mois de fête, s'il rompait le jeûne, il ne lui serait imposé ni jour de jeûne en plus, ni pénitence.

Il ne jeûnera que pour l'apparence extérieure. C'est un devoir pour lui de rompre en intention le jeûne.

En un tel jour de fête, il est défendu de jeûner, il n'y a pas un doute.

En cette occasion seulement, il est licite de manifester ce qu'on ne pense pas en cœur, dans les œuvres du Devoir.

Quand tel est le cas pour l'imâm en prières, le fidèle l'imitera, il faudra donc payer.

De même celui qui s'en souvient en prière de fête, celui qui prie ce jour, oubliant l'interdit;

jusqu'à ce qu'il s'incline en disant « Dieu le plus Grand », de même celui qui à l'aube se souvient de cette prière;

ces quatre [cas] pour eux sont mauvais; ils attendront le temps où tout sera normal pour reprendre leur prière.

Ne jeûne pas que pour le boire, le manger et les gens, car cela, c'est faire un jour sans manger.

jeûne de tous les sept sens 2 qui en toi se trouvent ; sinon mange et mène ta vie conjugale.

Notes 1. Quand il est pubère; allusion aux rêves érotiques qui confirment la puberté. 2. L'ouïe, la vue, le croire, le goût, l'odorat, le sexe et le toucher.

Fii Dewe Diina — La Loi. 3. Fii Ufnagol. — De la Retraite rituelle.

Si a ufnoto, naatu misiide to nder. Si a jooɗi to yaasi, ko lorritagol.

Ufniiɗo no resna, no resnee ɗon. 170 Ɗum fow alanaa joom-harminugol.

Si a lamndi ko senndi ɓe, jento nanaa ko wanaa buhtaanu, wanaa juhugol.

Ufniiɗo, misiide no hulɓina ɗum. Alanaa harminɗo sabaabe kulol.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Ufniiɗo ko lunƴitaniiɗo dewal. Hajjooɓe no yaada e jillondiral.

Ufniiɗo, no lutta e lasli desal. Yaltii harminɗo e ngol dagagol.

Wa mo juulde si tuƴƴu, no jokkori yalti 175 e lasli soɓeeji e fil taƴugol.

Sabu ɓalli wa'ii wa sasaaji ndiyam, weeɓaa reenaade e ɗum si'ugol.

Ya'faama e huunde ko sattania en reenaade e muuɗum fow, to Xalil.

Notes a. shattani (V).

Si tu te retires, rentre au sein du village. T'installer en dehors, c'est te faire souffrir.

Un reclus peut marier, il peut se faire marier. Tel n'est point le cas de celui qui renonce.

Si tu demandes quelle en est la différence, écoute et tu sauras qui n'est ni badinage, ni surprise aucune.

Pour le reclus, le village est effrayant pour lui. Pour le renonciateur, la crainte n'est pas un motif

Le reclus se retire pour accomplir des œuvres. Les pélerins peuvent aussi avec leurs femmes aller.

Le reclus peut rester dans l'union véritable. Le renonciateur en est sorti en Loi.

Le priant quand il saigne du nez, quand le fluide paraît, ou l'immondice véritable, la prière s'interrompt.

Le corps, en effet, semblable à l'outre d'eau, n'est pas simple à dompter, il lui faut couler.

Est toléré tout ce qui est difficile à maîtriser selon le dire de Xalil.

II. Fii Dewe Diina — La Loi. 4. Fii Muudo. — De l'Aumône

Si ndu timmii, yaltina muddo, kabii farlaama e juulɗo jogiiɗo halal,

luttaano nafaqqa koreeji ma'ai nden nyannde walaw si ko nyamloyagol

e ko jaalli nguure, walaw si wonii 180 ɗaɗi leɗɗe e haako e maaku Xalil.

Suddiiɗo resaaɗo walaw si woniii joom-jawdi, ko zawju fawaa etugol.

Ko wa non kala juulɗo mo needi mu'um lizmii joom-taaqa e wellitugol.

Kala waawɗo salii, anndeea o wa'ii wa taƴirɗo e mayru ndu fow tewagol.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

O yoɓay to farilla mo fukkortaa ga beɗaade zamaanu mu'um to Xalil.

Sabu koorka me'en ko e muddo yowii; 185 jaɓiree etugol, bugoree salagol.

Wata gattir koorka si koorka farilla no ewnora maa, ardin yoɓugol.

Note a. annday (V).

Quand le Ramadan s'achève, il faut soustraire l'aumône. C'est un devoir du fidèle pourvu de biens légitimes,

lorsque c'est l'excès sur la nourriture des tiens, même en empruntant, prélève-la ce jour

en nourriture d'usage, en viande et en lait, même en tubercules, en feuillage des plantes selon le dire de Khalil.

La femme mariée, quand elle possède des biens, c'est à son mari qu'est imposée l'aumône.

Tel est le cas des fidèles dont l'éducation dépend d'un autre aux possibilités certaines.

Tout riche qui refuse, sachez qu'il est pareil à qui couperait le jeûne exprès pendant tout le mois.

Il paiera, c'est une obligation inéluctable, à la fin de sa vie, selon le dire de Khalil.

Notre jeûne, en effet, repose sur l'aumône ; accepté grâce à elle, sans elle est rejeté.

N'escamote pas le jeûne; si du jeûne obligatoire tu es redevable, hâte-toi de le payer.

II. Fii Dewe Diina — La Loi. 5. Fii Layya. — Du Sacrifice rituel

Dimo juulɗo lahiyya ko sunna mu'um, si ko iidi tafaski wanaa taƴugol,

si no woodi ko lorra alaa e mu'um to nafaqqa e koltu e yontitugol.

Almaami to hirsi, jogin ɗon hir- sude haaa tataɓeere mu'um to mutal.

Aditiiɗo mo fow yonataa, yo o fillito 190 ɗum ko wanaa joom-eɓɓindagol.

Suddiiɗo e gorko yo hirsir junngo mu'um, koɗum ɓuri lomtinugol.

Nde ɓe hirsa nyalorma ko sharti mu'um. Si ko jemma ko teewu wonaa lahugol.

Oon jemma ko iwde e waqtu mutal haa fajri to seekori ƴellitagol.

Hoorayɗo si lahiyib to nyaamdu dagii, yonataa wa aqiiqa e had'yoyagol.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Joom-koorka to nyaamata, Alla wi'ii 195 ko ko ardii fajri e ɓaawo mutal.

Ko e hakkunde ɗin ɗiɗi Maaliki maaki yo ɗin tati hirse, yonay taƴoral.

Kala heɓɗo yo lahiyano hoore mu'um. Wata rentinc goɗɗo ɓe hawta jeyal,

yonataa ko wonaa si wonii to baraaji walaw sid ko sappo wonay dagagol.

Mo o hoddi o jeydi, mo needi mu'um no defii mo ko shartie rentinugol.

Kono haqqee woo alanaa mo to teewu, 200 baraaji yonay mo nyalaande kulol.

Suddiiɗo si lahiyike rentini hen genndum, yonataa mo e maaku Xalil.

Solukol baalii, kono luttuɗi fow si wanaa solu, fotta ko tilfitagol.

Dammol ko hitaande, to nagge ko nay, jeego'o to gelooɗi yonay taƴoral !

hisukole aybaaji; mo limti ɗi fow juutay, yo ɗi ndaare to Shayxu Xalil.

Faynen ɗi, koɗin woni mbaɗɗu me'en 205 to Siraate, ɗi yawtina en jaayngol.

Ko lahorde wa kol ɓurnaa sadaq. To baraaji koɗum ɓuri rimɗinugol.

Mo yi'ii ƴiiƴam lahiyaajif e ɗam shahodinɓe no fonndiroyee etugol.

Si og ronku lahiyya junngo mu'um, tuma lutti toraare e nyamloyagol,

ko piyiiko o soodata sunna walaw si ko bajjo, o lahiyora junngo geɗal.

Ko Buxaari e Muslimi eggi ɗu'um e Hadiise Muhammadu joom-hisugol. 210

Yaka seede mo Joomam yannyanih ɗum e salorɗoi ɗu'um mawnintinagol.

Notes a. faa (V). b. lahiyyi (V), ce qui romprait le rythme du vers. c. rentinu (V), soit une syllabe brève de plus. d. shi (V). e. hisungol (V), leçon manifestement rajeunie avec le passage de la classe nominale hol du modèle à la classe ngol en usage, pour désigner cet animal, au moment de la reproduction du manuscrit (V). f. lahyaaji (V). Une telle leçon retirerait une syllabe au vers et romprait son équilibre rythmique. g. a (V) h. La racine verbale est yaaj-: être large, et la forme complète yaajinanidonna yaajnani, qui devint yaanynani, forme qui, finalement, se transforma en yannyani. i. salorde (V).

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Pour tout fidèle libre, le sacrifice rituel est Sunna qu'à la fête de la Tabaski, il ne faut interrompre,

si les moyens existent, s'il n'y a pas indigence pour manger, se vêtir, satisfaire ses besoins.

Quand l'almâmi égorge, prends sur lui l'exemple, pour égorger dans les trois jours, jusqu'au coucher du soleil.

Tous ceux qui le précèdent, qu'ils recommencent afin que le sacrifice ne soit pas un défi contre lui.

La femme ainsi que l'homme, qu'ils égorgent de leur main et ne se fassent pas remplacer.

S'ils égorgent de jour, c'est légitime. De nuit c'est de la viande, ce n'est pas un sacrifice !

La nuit commence au temps où le soleil se couche et finit à l'aube que le soleil déchire de son ascension.

Manger ce qu'il a sacrifié est licite au jeûneur à moins que ce soit pour un baptême ou pour un cadeau.

Le jeûneur ne peut manger — Dieu l'a dit — qu'avant l'aurore et après le crépuscule.

Entre ces deux périodes, dit Mâlik, sont les trois moments où l'on peut égorger ; c'est certain.

Ceux qui le peuvent, qu'ils égorgent pour eux-mêmes. Qu'ils ne s'adjoignent personne, ne s'associent personne,

excepté pour la récompense divine. Et alors fût-on dix, cela serait licite.

S'il habite avec lui, est son proche parent, si son éducation lui incombem c'est légitime de l'associer à lui.

Il devra cependant renoncer à la viande. Les récompenses lui suffisent au jour de la Crainte.

Quand une femme sacrifiante y associe l'époux, c'est insuffisant pour lui, dit Khalil.

Il faudra un mouton pourvu de dents car pour tous les moutons qui ne sont pas d'un an, on est d'accord, c'est du gaspillage.

Le caprin doit avoir un an, le bovin quatre, le camelin six, c'est incontestable !

Exempt de tous défauts. Ce serait trop long ici de citer ces défauts ; qu'on les voie chez Khalil.

Pour victimes, choisissons de bien grasses; elles seront nos montures sur le Pont 1 et nous feront passer les flammes.

Sacrifier un tel caprin, c'est le meilleur des sacrifices. En récompenses divines, il surpasse l'affranchissement.

Verser le sang des victimes rituelles et verser le sang dans les guerres saintes est égal en bienfaits.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Qui ne peut faire le sacrifice par soi-même quand il ne lui reste plus qu'à quémander ou à s'endetter,

qu'il achète même une bête malade. Toutefois, quand il est seul, il sacrifiera par la main du fils.

Bukhâri 2 et Muslim 3 ont extrait cela des Hadîths de Muhammad le digne de salut.

Que prenne garde celui que le Seigneur a comblé et qui refuse ce sacrifice par forfanterie.

Notes 1. Il s'agit du Pont Sirâte que les hommes franchiront d'après le poids de leurs bonnes œuvres religieuses; les élus s'y gagnant de vitesse pour échapper à l'enfer et d'autres y étant attirés par leurs péchés. 2. al-Bukhâri Muhammad, écrivain arabe bien connu qui fonda sa renommée sural-Jâmi'al-Sahîh, son recueil de traditions du Prophète. 3. Muslim b. al-Hudjaj, auteur de nombreux ouvrages de fiqh et surtout du célèbre Sahîh, qui jouit de la plus grande célébrité parmi les collections de Hadîths. A cet effet, les noms

de Bukhâri et de Muslim sont inséparables.

II. Fii Dewe Diina — De la Loi religieuse 6. Fii Kirse. — De l'Égorgement.

Kala huunde ko hirsaa, jeyde alaa e nde hikkori huunde e foofirugol

jiha hoore walaw si ko daa'irawel; si waɗaali ko jiibe waraa taƴoral;

ko wa non waɗajuuji si heddike, huu- nde e majji taƴaali ko jiibinugol.

Sartaama e kirse me'en taƴugol 215 bul'uuma, ko ngol woni ɓennirgol.

Hayawaanu ko ngol ɓennirta njaram e ko nyaamata fow, laatoo ne'agol.

Si rewii hulquuma no lorra, wonay farkaare e sonndere maa saragola.

Si ngo'ol saragol a ko e nder hoƴugol waɗi, xaalibi oon hawray e lajal.

Hirsoowo si ɓantii junngo mu'um haab ɓooyi, dagortaa timminugol

si tawii ko o hirsi arannde waray; 220 si wanaa ɗum ƴamrete fuɗɗitagol.

Dagagol no e sarti to fuɗɗitagol, yo o bismo o ardina anniyagol.

Laɓi kirse si ɓowru mo sorni ki ley ɗaɗi ɓanti, no harmira fuɗɗitagol.

Yo o welnu ki nokku to kol yi'ataa; kol leptotoc yurma si won ɓadagold

Si ko leeɓi o weenya o hentina ɗum. Si sokaama o hirsira yaccinagole.

Guri jiibe si hoppa, yo warref ndiyam. 225 E ko yoori e nyamrig, wanaa juulgol.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Guri takke si hirsa yo juulire haa si wonaa hoppaaɗi e soodidugol.

Suddiiɗo e gorko yo hirsu si ɓen resindirte no wondi e faltinugol.

Wata faasiqi hirsu si qubbo dagii; hayliiɗo no hirsa, e joom-lonngal.

Si ko maccuɗo annduɗo hirsi, yo nyaame, waɗaama to Suudaaniyyu Xalil.

Si ko gujjo e jattuɗoh hirsi, si taw 230 ko ɓe annduɓe, ɗum dagorii wa halal

si ko joomum hewraai maa ɓe yoɓii. Si wa'aali wa non, wonataa dagagol.

Yo o faandor Qibla to ɓannge nano si ko nannano, ɗum ko wa lahdinagol.

Wano lizmori innude Alla si hirsa, mo annditi waawi e anniyagol.

Si o accir gejji, o ronkiri ɗum, no dagii, si o faandi, ko jiibinugol.

Nami woo no o inniri Alla yonay. 235 No suɓaa bismaade e habbirugol.

Kono janngirtaake no worrij ek hoore Simoore to Deftere Joom-Senagol.

Yurmeende e lepte ɗe hawtitidaa. Hirsoowo no leptira barminugol

si no dilla no foofude haa si lo'ii, si warirɗe si'aa, haɗataa dagagol.

Wa si lunka si talli si ɗeɗɗa si duɗɗi, si takke ŋatii, taƴanaa daɗugol.

Si a lamndi warirɗe, ko kulle jowi, 240 gootel si'ungel, hawray e lajal.

Ma mi limtana on ɗe si Alla yiɗii, to ɓadii tuma haalu-mi fii lohagol.

Yaka-seede mo majji ɗu'um nde o hirsa o nyaamina juulɓe haram, yo o hul

Si'inirɗo warirɗe mbaroodi fetel, wata hirsu, ko jiibe, wanaa lohagol

Wa si lancike ngaandi e cewɗi taƴii, wadajuuji e lenko, yulii tetekol,

ko ko maayi o hettata daande mu'um 245 Wata nyaamir ngol hirsinkinagol.

Sabu kirse ko nguurndam shar'inanaa. Si warirɗe si'ii, feƴƴii nafugol.

Aaden mo warirɗe mu'um si'inaa warataake! mo renndiri oon tewagol

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

o waraali mo nguurndam nyiiɓani ɗum. Yo o lepte o yannginiree yoɓugol.

Karambol ɓantaama wa jooni e oom, si o zunpii maa si o huwwu dewal.

Sabu kellefuyee ɓooraama e makko 250 e nguurndam, ɓaawo ngo'ol si'ugol.

Si o war, si o barmin juulɗo, wonay Hadarun, woni kawral maa tewagol.

Si a taski ɗu'uml e ko jantino-ɗen to mbaroodi fetel, a taway ko dalil.

Sabu njamndi ko welndi lahortee, maaya dagoo; e rawaandu, kural kenƴal

mo no annditam innude Alla si wurta no waawi, yo waddua e anniyagol.

Ko e ɗi' gimi yimɗo ɗi mooɓtani ono nyaawooje ko hirsaa maa lohagol. 255

Toranee mo e fii ko o danndiri on daktindep ko harmi, to Alla malal.

Dagtinɗo ko harmi, sumay ƴawataa, ko o fennuɗo Deftere Joom-Senagol!

e Hadiise Nulaaɗo me'en ! (Yo o his) ko wanaa si o tuubu adaade lajal.

Kala jaɓɗo ɗu'um o daɗii, mo salii ko o selɗo ɗatal, alanaa mo dalil.

Kala ndaarɗo fawaakihu annday ɗum 260 ɓattaakiq fenaande e shikkitagol.

Kala yedduɗo goonga darorɗo dalil, nimsay tuma nimse alaa nafugol.

Note a. sharagol (V). b. faa (V). c. leppoto (V). d. ɗum ɓadi kol (V). e. yaccinugol (V). f. waɗire, waɗre, warre. g. nyaɓiri, nyaɓri, nyamri. h. jaɓitudo, jaɓtudo, jattudo. i. hewraa devient heɓraa dans le manuscrit (B). j. woniri, wonri, worri. k. to (V). l. taskodu ɗun (V). m. annditi (V). n. waɗidu, waɗdu, waddu. o. Ko e nder ɗi'i gimi yimɗo ɗi mooɓtani en (V). p. dagtinde (V). q. ɓaditaaki, ɓadtaahi, ɓattaaki.

Tout ce qu'on égorge, on ne peut en disposer qui n'appartienne encore aux êtres qui respirent

par la tête, à moins que ce soit pour cause de maladie. Si tel n'est pas le cas, ce qu'on tue est charogne, c'est sûr.

De même quand subsistent les artères cervicales, quand rien en elles n'est coupé, c'est de la charogne.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Ce n'est pas un devoir, dans notre égorgement, de couper l'œsophage qui conduit les aliments.

Les animaux, c'est par lui qu'ils avalent les boissons et tout ce qu'ils mangent afin de se nourrir.

Si le passage se fait par la trachée artère, on en souffre. Il y aura entrave, toussotement, étouffement.

Si l'étouffement, quand on vous fait boire arrive, la respiration alors, coïncide avec le terme.

Lorsque celui qui égorge relève la main pour longtemps, continuer n'est pas licite

si ce qu'il a déjà égorgé peut tuer. Si tel n'est pas, recommencer s'impose.

C'est licite en droit, quand il recommence, de dire « Au Nom d'Allah » après l'intention.

Le couteau qui égorge, s'il glisse quand on l'engage sous les vaisseaux cervicaux et relève, recommencer est illicite.

Qu'il l'aiguise en un lieu où l'animal ne voit pas. Il en souffrirait piteusement si c'était près de lui.

S'il y a des poils, il faut les écarter pour dégager. Avant qu'ils se referment, avec hâte égorger.

Les peaux de charogne, qu'on les tanne à l'eau. La peau tannée à sec ou la peau d'un lion, on ne prie pas sur elles.

La peau d'un félidé égorgé, on priera toujours sur elle à moins qu'elle soit tannée ou qu'elle soit achetée.

La femme ou l'homme peut égorger. Quand ils sont mariés, c'est indifférent.

Que n'égorge pas l'hypocrite, quand le véridique le peut; l'étranger égorgera de même que l'impur.

Quand un serviteur instruit égorge, c'est mangeable. Cela se trouve dans le Soûdâni de Khalil.

Quand un voleur et un brigand égorgent, s'ils sont instruits, cela est licite comme du légitime

si on l'acquiert avec le propriétaire ou s'ils ont payé. S'il n'en est pas ainsi, cela n'est point licite.

Qu'on envisage la Qibla vers sa gauche quand on est gaucher, c'est pareil pour la mise en tombeau.

De même, c'est l'habitude d'invoquer Dieu avant d'égorger, quand on se rappelle et le peut d'intention.

Quand on l'omet par oubli et ne peut faire cela, c'est licite; quand on le fait exprès, c'est de la charogne.

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De quelque façon qu'on invoque Dieu, cela suffit. On a choisi de dire « Au Nom de Dieu » ou « Dieu le plus Grand ».

Mais on ne doit pas lire comme c'est écrit en tête des chapitres du Livre du Très-Haut.

Pitié et tortures sont incompatibles. Celui qui égorge, torture par blessures

quand l'animal se déplace et s'épuise avant que suintent ceux qui tuent; cela n'empêche pas d'être licite.

De même quand on l'assomme, qu'il roule sur le sol, qu'on l'étrangle, qu'il se heurte, qu'il est griffé et ne peut en survivre.

Si tu interroges au sujet de ceux qui tuent, ce sont cinq organes dont un seul qui suinte entraîne le trépas.

Il faudra que je les énumère pour vous, si Dieu le veut, lorsque je parlerai au sujet de la chasse 1.

Que prenne garde qui ignore cela! d'égorger l'illicite et d'en nourrir les fidèles, qu'il craigne!

Celui qui d'un fusil fait suinter ceux qui tuent un gibier, qu'il n'égorge pas 1 c'est de la charogne! ce n'est pas une chasse.

Quand le cerveau s'éparpille, que les intestins se coupent, que les artères cervicales, la moëlle épinière et le gros intestin s'écoulent,

C'est d'un animal mort qu'il tranche ainsi le cou ! Ne te nourris pas de ce semblant d'égorgement !

L'égorgement, en effet, est l'attribut d'une vie. Quand ceux qui tuent ont suinté, cela n'est plus utile.

Bien sûr l'être humain dont ces organes ont suinté ne se tue pas ! Mais celui qui délibérément l'achèverait

n'eût point tué quelqu'un dont la vie était stable. Qu'on le fasse souffrir et le fatigue d'amendes.

La plume des Anges est dès lors relevée sur cet homme même quand il pèche ou accomplit le devoir.

La responsabilité, en effet, lui est retirée en même temps que la vie après ce suintement.

S'il tue ou blesse un fidèle, ce sera par Décision divine, que cet acte soit involontaire ou même délibéré.

Si avec cela, tu compares ce que nous avons cité sur le gibier et le fusil, tu verras que c'est juste.

En effet, c'est avec le fer tranchant qu'on égorge pour tuer licitement. Pour le chien de chasse et la balle sèche,

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

celui qui se rappelle, qu'il invoque Dieu avant de les lâcher. Et lorsque c'est possible, qu'il le fasse avec intention.

C'est dans ces vers que pour vous l'auteur a réuni les lois sur l'égorgement et les lois sur la chasse.

Pour lui qui vous préserve ainsi de rendre licite ce qui est illicite, demandez le Bonheur à Dieu.

Celui qui rend licite ce qui est illicite, brûle et n'en sort pas. Il a démenti en effet le Livre du Très-Haut

et les hadîths du Prophète (Qu'il ait le salut) à moins qu'il se repente avant le terme.

Quiconque accepte cela est sauvé. Qui refuse a quitté le chemin, est dépourvu de loi.

Qui examine les devoirs verra que cela ne voisine pas l'erreur, ne voisine pas le doute.

Qui contredit la vérité reposant sur la loi, regrettera quand les regrets ne serviront plus à rien.

Notes 1. Cf. vers 244 selon lequel les cinq organes de la mort représentent le cerveau, les intestins, les artères cervicales, la moëlle épinière et le gros intestin.

II. Fii Dewe Diina — La Loi. 7. Fii Femmbungal. — De l'Imposition du nom.

Si a femmbii boobo, aqiiqa yonii. Wata mooɓu e ɗum wa jamaa resugol.

Mo defii nyi'e senndani yimɓe, waɗii ko anyaa to Limaamua e Shayxu Xalil,

ko wanaa si ko leydi ndi yimɓe mu'um ino aadini; ɗum wontay dagagol.

Yonukol lahiyorde yonay laɓugol 265 to sifaaji e duuɓi e wellitugol.

Wata nanngu lijaara e coggu e ɗi' ha e hirsinagol maa huttinagol.

Si ɗu'um huwwaama, yo firte, bonii, si no heddii haab tuma ƴellitagol.

Si tawii faatiima lwal, sakkee ko wanaa sakkaaɗo e wellitugol.

Kono wonde ko'ol mannduubu, wonaa kol sunna, no nyoƴƴi to nassi, Xalil.

Kala konnguɗi wonɗi e fii makkol 270 ko wanaa ɗum, anndu ko selɗi ɗatal.

Si a hirsii joŋde to fajri yonay. E wi'ande, ko jeeɗiɗi haab to mutal.

Si o maay ko adii, maa tulti e nden, wata hirsu e wonde ko bid'inagol.

Wata hirsan gooto aqiiqa ɗiɗi. Gootol yonataa ɗiɗo femmbirgol.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Mo waɗii ɗum, tilfii jawdi mu'um. Woɗa nadbuc e bid'a ko hawtitugol.

Bid'anke si ɗaayniti huwwi dewal, 275 jaɓataake si jillu e bid'inagol.

Ko Muhammadu habri ɗu'um, yo o his kisyee duumiiɗo e dow sowagol.

Note a. Almaami Maaliki mo Anas ma Maaliki. b. faa (V). c. sunna (V).

Si tu nommes un bébé, un animal suffit. Ne réunis pas alors, telle qu'une foule de mariage.

Préparer des aliments et les partager aux gens, c'est faire ce que déconseille Mâlik et déconseille Khalil,

excepté s'il s'agit d'un pays dont les gens en ont fait coutume. Cela devient alors licite.

Un animal convenable au sacrifice rituel conviendra dans ce cas pour les qualités et pour l'âge qui alors en dépendent.

Que ne prenne pas le boucher un salaire pour cela, tant pour l'égorgement que pour le dépeçage.

Si cela s'est fait, il faut défaire, c'est une faute. Si tout n'est pas fini, il faut tout refaire.

Quand le début est passé, continuez, excepté pour le bénéficiaire qui s'y rattache.

Mais cela est recommandé, ce n'est pas un devoir. Dans le texte, y insiste Khalil.

Tous les propos qui existent sur ce sujet et ne sont pas cela, sache qu'ils sont hors de la voie.

De l'aube au crépuscule, tu pourras égorger. Quant au nom, il se proclame sept fois.

Quand le bébé meurt avant le jour ou qu'il y a contre-temps, n'égorge point car c'est hérétique.

N'égorge pas deux animaux pour un bébé. Un seul ne suffit pas pour en baptiser deux.

Celui qui fait cela a gaspillé ses biens. Le contraire des lois, à l'hérésie s'associe.

L'hérétique, quand il se trompe pour faire le devoir, ce n'est pas accepté; c'est mêlé d'hérésie.

C'est Muhammad qui l'a annoncé ; qu'il ait le salut, un salut qui persiste et qui se multiplie.

II. Fii Dewe Diina — La Loi. 8. Fii Zakka. — De l'Aumône coranique

Asakal farlaama e dow dimo fow. Waɗɗaaki jiyaaɗo e wellitugol,

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

ginnuujo mo dabbaru ummu-walad, lajinaahu yogaajo mo wattitugol.

Si a zakkii, laɓɓin firlitugol, si wanaa ɗum fennyin ƴettitugol.

Si a lamndi mo jonnaa, ndaar to Baraa, 280 Allaahu no limti ɓe ɗon e ƴi'al.

Miskinɓe e baayɓe ƴamalɓe jihaadi, to'anɓe ndi daaɗe e ɓii laawol,

heeferɓeɓe woownoto-ɗen, bela jo' hiɓe silma, ko ɓe' danyeteea asakal.

Ɓe'e fow si tawaama, ɓe sennditanee. Kono burɗo ɓe lorra, yo ɓurb ɓe geɓal.

Si ko woɓɓe tawaa, yo ɓe jonne ndi fow; sabu laamu to Aaya, wanaa mo jeyal.

Oon laamu ko ardi, ko bannginugol 285 kala nokku to firlitetenc asakal.

Si woniino jeyal, yoga nanngi ndi fow, yonataano, ɓe firtay firlitugol;

sabu hawtuɓe huunde fotayɓe geɓal, yoga hertortaa nde e wajhu jeyal.

Almaami yo jonne ndid senndana ɓe', maa naa'ibi annduɗo joom-nunɗale

Nde ɓe silmi ɓe rimɗi ko sharti mu'um; lidduuji ɗu'um, danyataa asakal.

Sadaqaaji e zakka no harmi e Ɓurɗo 290 tageefo e Haashimiyanke gorol;

sabu zakka ko tuundi, ko junngo ngo dow ɓuri wonngo to ley tuma rokkondiral.

O wanaa ƴide junngo tanaa ɓurataa barkinngo Nulaaɗo e juuɗe lenyol.

Wajibiima e askude anniyagol nde no luncita yaltingol asakal.

Yaltinɗo ɗi nunɗi e firlitugol, yonataa si o accuno anniyagol.

Yaltinɗo ɗi humtiri haaju mu'um, 295 ko wa oon mo limaali e fellitugol.

Si ko anwa, ko bayti, wanaa ɓe'f jey, sabu ɗum ko xaraaju wanaa asakal.

Kono ɗum haɗataa asakal wajiboo, wano Maaliki maakiri ɗum e ƴi'al.

Notes a. yeɗetee (V). Cette leçon paraît plus conforme au sens exprimé par l'auteur; danyetee, forme passive de dany- : avoir, acquérir, engendrer, devait, pour signifier “attribué à”, contenir, après le radical verbal dany-, l'élément thématique -in- et devenir danyinetee ou danynetee par élision de la voyelle de liaison i du factitif -in. b. ɓuray (V). c. firlitetee (V). d. jonnitu (V).

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e. naa'ibu nunɗuɗo joom-anndal. Cette leçon est, du point de vue du rythme du vers, tout à fait conforme à celle de l'archétype. Toutefois,annduɗo du manuscrit (DL) de Daara-Labé, signifiant “connaisseur, lettré” a été remplacé, ici, par nunɗuɗo “véridique, droit” et joom-nunɗal de l'archétype “véridique, droit” (la particule joom- étant un moyen de former des épithètes; ce moyen est surtout employé par les écrivains, (notamment poètes) est devenu joom-anndal dans (V), ce qui signifie « connaisseur, lettré, instruit ». C'est donc un transfert de termes. f. ɓe'e (V).

L'aumône 1 est un devoir pour tout homme libre. Elle ne s'impose pas au sujet dépendant,

au futur affranchi, serviteur d'un père de famille, à maint étranger en instance de déplacement.

En payant l'aumône, rends claires les désignations; sinon, reprends manifestement ce que tu donnes.

Si tu demandes à qui remettre, regarde dans Barâ 2. Dieu les a énumérés dans l'Original 3.

Les pauvres, les démunis, les combattants, les porteurs qui les suivent, l'enfant de la route,

les païens que nous fréquentons (peut-être se convertiront-ils) voilà qui reçoit l'aumône.

S'ils sont tous présents, il faut répartir entre eux. Mais le plus indigent de tous recevra davantage.

Quand certains sont présents, il faut tout leur remettre. En effet le pouvoir, dans le Verset, ne s'en approprie point.

Le pouvoir n'intervient que pour insister sur les lieux où l'on répartit l'aumône.

S'il y avait appropriation, beaucoup auraient tout pris. Cela ne suffirait plus; on renoncerait à répartir !

En effet, quand on a également droit à un bien commun, beaucoup n'en disposent pas en propriété personnelle.

Qu'on remette à l'almâmi qui la leur répartisse, ou à un lieutenant du pouvoir, instruit et droit.

Quand ils seront convertis, ils seront affranchis, tel en est le droit; les contraires en cela ne reçoivent pas l'aumône.

L'aumône et la dîme sont illicites au Meilleur de la création, illicites à la lignée de Hâchim.

Car la dîme est souillure. C'est la main supérieure qui surpasse l'inférieure dans l'échange des dons 4.

Il n'est pas main d'ordures qui soit meilleure à la main bénie du Prophète et aux mains de sa race.

C'est un devoir pour toi de faire la dîme avec intention. Alors il faut l'éloigner, la sortir du foyer.

La sortir sincèrement du foyer et puis la distribuer, ne suffit point si on en avait omis l'intention.

Celui qui la sort pour régler ses affaires est pareil à celui qui ne l'a point payée ; c'est sûr !

Dans ce cas, c'est pareil à l'impôt qui ne leur revient pas. C'est une dépense quelconque, ce n'est pas une dîme !

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Mais cela n'empêche pas que la dîme soit exigible. C'est ainsi que Mâlik, dans l'Original le dit.

Notes 1. Zakka ou asakal désigne, à proprement parler, “l' aumône coranique” encore appelée “aumône légale”. Il a été traduit ici, tantôt par “aumône”, tantôt par “dîme”. 2. Qur'an, IX, 60, p. 206. 3. Original désigne ici le Qur'an. 4. Allusion au hadîth: « La main la plus haute vaut mieux que la main la plus basse. La main la plus haute est celle qui donne, la main la plus basse, celle qui reçoit. »

II. Fii Dewe Diina — La Loi. 9. Fii Hajju. — Du pélerinage.

Si a hajjii, woɗɗito-ɗaa ko haɗaa, si wanaa ɗum, rutto, ko toownitagol!

Si a faandike ɗaaynude Annduɗo nder miizoojia, a faandike sumnitagol!b

Notes a. miijooji (B) et (V). b. Les manuscrits reproduisent plutôt sunnitagol, forme orale obtenue par assimilation du mîm /m/ de la racine verbale par le nûn /n/ de l'élément thématique factitif -in réduit lui-même à -n après la chute du -i ;suminitagol, sumnitagol, sunnitagol.

Si tu fais le pélerinage, éloigne-toi des interdits. Sinon reviens, ce n'est que vantardise.

Si tu envisages de tromper l'Instruit du secret des pensées, tu envisages de te faire brûler !

III. Fii ƊƊƊƊatal Diina. — La Voie Religieuse

Janngaa Tawhiidi, Nahaw e Bayan, 300 Luxa, Fiqha, Hadiise e Suufi-Lusul;

janngaa Tafsiiru e ɓaawo ɗu'um; huuraa naɓidaa ganndal e dewal.

Wata waddu nyo'aa, wata jamfo fenaa, wata seedoa fenaande e fii nafawel.

Si a woondu fenaande, taƴor a sumay; si ko goonga, wonay baasal ɓalewal.

Wata dullan Alla, O leptire dum; wata anniyo yiingo e kuuɗe dewal.

Si a jamfike Jooma, O jamfito maa. 305 Tuma Mooɓturu janngo, O ɓoore dewal.

Wata jokku beleeɗe, koɗum ɓuri maw- nude shirku jiyaaɓe, e wellitugol.

Wata jokku beleeɗe, ɗe majjin maab gay goonga, ɗe woɗɗine handitagolc

Si a jokku ɗe seeda, ɗe selne jurol Sunnaaji, ɗe nawred to bid'inagol.

Wonkii e beleeɗe ko ayɓee me'en. Salo-ɗen hodo majji, daɗen sumugol.

Kala wiiɗo no gomdini Alla, si taw 310 himo jokki beleeɗe, ko nodditagol.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Liimaanu e shirku ɗi liddondirii. Nde ɗi renti e ɓernde ko mushtahiyalf

Wata saaku xabaare mo wunndora-ɗaa, wata jentor suudu xaral heɗagol;

sabu Alla wi'il en, arden cuuɗi to dammbuɗe majji daɗen juhugol.

Kala nyamluɗo Alla ko jey O soway. Mooɓande ronooɓe wonaa ƴoƴugol.

Wata waddu taƴaa enɗam, anyanaa. 315 Wata haawto, ko Alla bagorta ɓural;

sabu Alla no woondiri Manngu Mu'um, kala wonɗo e bernde mu'um e misal,

yeru abbere baggir toownitagol, o sumay nge o yaltaataag taƴoral.

Maakiino Nulaaɗo me'en (Yo o his), tuma feenyani en joom-toownitagol,

« Mawnintinanee mo o wonta rawaandu e hoyre, o sittina yankinagol »;

sabu Alla yamirno mo yankinagol 320 o salii ! Wano jooni wonii yanugol.

Mooɓten e ngo'ol mawnintinagol wa baraaji wonayɗi e toƴƴinagol.

Kaawes O'o Laamɗo e Qudra Mu'um! Kala huunde to Makko ko joom-newagolh

Ɗiɗo huwwuɓe gootum, gooto e ɓen malnee, oya warjitoree sumugol.

Wata laato munaafiqi, anndu ko oon saasoyta to ley kala joom-sumugol.

Si a anndaa oon, ko wujorɗo dewal 325 tere feenyuɗe anniye hollitagol.

No o teldi o murta, o shikka ɓuraa Joomiiko wa reedu e makko ɓadali.

Himo anndi ko wonkii sownditotoo joomum! Wata woppan Alla dewal.

No to al-Qur'aana daliili ɗu'um. Wata shikku e Daalol Joom-Senagol.

Kala meemɗo janannde e jawdi ribaa, ndi yatiima xuluulu, tamii dunyutal.

Maa suhtu mo annduɗo nyaawiri ɗum, 330 kala nyaamuɗo ɗi'ij, o sumay taƴoral.

Kala ɓanndu ndu suhtu no faytina ɗum, ko jahannama nyaamata ngal ɓellal

Ko Hadiise e Aaya wi'ir-mi ɗu'um. Mo no anndi ko riiwira ɗum, yo o haal!

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Note a. seedo (B) et (V). b. La forme grammaticale attendue est majjine. c. hedditagol (V). Il s'agit en réalité de hamditagol obtenu à partir de l'arabe hamdu. d. naɓire, naɓre, nawre. e. ayyibe (B). Cette leçon ajoute une syllabe brève au vers dont elle rompt ainsi l'équilibre rythmique. f. mushtahi'al (V). Cette leçon, par contre, mutile la syllabe longue finale du vers. g. yaltirtaa (B) ; yaltataa (V). Alors que la variante du manuscrit (B) est rythmiquement acceptable, celle de (V) ne l'est pas. h. baawgal (V). i. Joomiiko e maako wa reedu ɓadal (V). Cette leçon est stricterrient la même, du point de vue rythmique, que celle qui a été retenue. Par ailleurs, cette variante représente, du point de vue syntaxique, un bouleversement moins important de la structure normale. j. ɗi'i (V). L'erreur du scribe de (V), qui tient compte de la nianière dont le vers est effectivement lu, transforme une syllabe longue en 2 syllabes brèves ce qui, compte tenu du mètre adopté, est régulier. Toutefois, 6 syllabes brèves se suivent ainsi, ce qui hache trop le vers.

Etudie la théologie, la grammaire, le commentaire du Coran, la littérature, le droit, les hadîths, étudie la mystique.

Étudie avec cela l'exégèse du Coran. Pratique-les et mène de pair théorie et pratique.

Ne brouille pas les gens, ne médis pas, ne trahis pas, ne mens pas. Ne témoigne point mensonge en échange de cadeau.

Si tu jures mensonge, sois certain de brûler. Si c'est vrai, noire en sera ta misère.

Ne sois pas ingrat vis-à-vis d'Allah ; Il t'en châtierait. Ne te fais pas dévot par imitation d'autrui.

Si tu trompes le Seigneur, Il te rend ta tromperie. Demain, à l'Assemblée, Il te dévêtirait des œuvres.

Ne suis pas les plaisirs, c'est la plus grande des infidélités d'un sujet; sois-en certain.

Ne suis pas les plaisirs, ils t'égareraient du vrai et t'éloigneraient de la reconnaissance pour Allah.

Si tu les suis quelque peu, ils t'éloignent du chemin des traditions, te conduisent à l'hérésie.

Plaisirs et souffle vital, voilà nos ennemis. Refusons leur trahison, nous éviterons les flammes.

Tous ceux qui disent qu'ils croient en Allah, s'ils suivent les plaisirs, ce n'est que vantardise.

La foi et l'infidélité sont choses contraires. Leur réunion en un cœur est chose impossible.

Ne répands pas la nouvelle qu'on te confie en secret. Ne cherche pas à écouter aux portes d'une maison.

Allah nous dit en effet de venir aux maisons par leurs portes, d'éviter de surprendre.

À ceux qui Lui prêtent leurs biens, Allah les multiplie. Amasser pour ses héritiers n'est pas avisé.

Ne brouille pas les gens, ne désunis pas les familles, ne sois pas égoïste. Ne sois pas orgueilleux, la supériorité est un don d'Allah.

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Allah, en effet, de Sa Grandeur l'a juré ; ceux qui, par exemple, ont au fond du cœur

comme un grain de mil d'orgueil, ceux-là brûleront à n'en point sortir ; c'est irrévocable.

L'a dit notre Prophète (Qu'il ait le salut) quand se révèlera à nous un orgueilleux,

« Prenez-le de haut, qu'il devienne un chien dans l'insulte et préfère l'humilité. »

Allah, en effet, lui avait ordonné l'humilité qu'il a refusée. Dès lors, c'est la chute.

Amassons contre l'orgueil les récompenses de la soumission.

Gloire au Seigneur dans Sa Toute-Puissance ! Toute chose, pour Lui, revient au plus humble.

De deux êtres qui ont agi de même, l'un est bienheureux, l'autre voué aux flammes.

Ne sois pas hypocrite. Sache que celui-là se perdra dans le feu sous tous ceux qui brûlent.

Si tu ne le connais pas, c'est lui qui de bonnes œuvres enduit ses sens visibles en vue de faire parade.

Dès lors qu'il est seul, il se rebelle et ne voit pas que le Seigneur est plus près de lui que son ventre 1.

Le Seigneur sait ce que son âme chuchote à l'homme. Ne délaisse pas le devoir dû à Allah.

Il y a dans le Coran, une preuve de cela. Ne doute pas de la Parole du Très-Haut.

Tous ceux qui touchent au bien d'autrui, à l'intérêt d'un prêt, au bien d'un orphelin dupé, détiennent l'illicite.

De même la corruption pour laquelle on rend justice. Tous ceux qui mangent cela brûleront; c'est irrévocable.

Tout corps que l'injustice engraisse c'est la géhenne qui mangera sa graisse.

C'est d'après les hadîths du Prophète et les versets du Coran que je le dis. Celui qui sait comment esquiver cela, qu'il parle !

Notes 1. Allusion au Qur'an, L, 16, p. 590… « Nous sommes cependant plus près de lui que sa veine jugulaire. »

III. Fii ƊƊƊƊatal Diina. — La Voie Religieuse 1. Fii Sadaaqu e Dokke. — Des Dots et Donations

Wata jattu sadaaqu mo gennda teŋaa. Kala huwwuɗo ɗum o taƴii dewgal.

Nyamliiɗo sadaaqu mo rokkitataa, ko fasaadu o innata ɗum dewgal.

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Masmuunu mo rentini ɗum e saman, 335 ko o firtuɗo coggu, ko mi dewgal.

Si ko yeeyuɗo maa si ko soottuɗoa oon, to desal e to coggu, no sella misal.

Ƴameteeɗo no yeeya, ko resɗo mo oon woni soottuɗoa; fahmu ɗu'um to desal.

Sabu bul'u ko sil'a, to debbo saman; ko sadaaqu to zawju e wustondiralb;

Ko wanaa ko o ƴetti o sakkor maa fii Alla, yo ɓuuɓane ngal dokkal.

Sadaqaaji e dokke, ko fanndinugol 340 timmirta walaw shic ko jaggitugol.

Si a fanndinu hooti to rokkuɗo ton, aditaade hitaande bonii tamugol.

Si o maay, si o fallisa, maa si o nyaw, nyaw maayde, tamaaka, haɗii wulagol;

ko wanaa si ko nyawɗo, si'ay to sulus; si wanaa rokkaaɗo, ko joom-ronugol

ko wanaa genndiiko e ummu-walad; aldaa mo e ɓen ɗiɗo fanndinugol.

Ko wa non fawtiiɗo sadaaqu ɓiyum, 345 bonataa si o maay ko adii tamugol.

No to Tuhfa, ko nihla ɗu'um wi'etee; hatojintaa faade e fanndinugol.

Rokkaaɗo si maay heɓtaali, tamay ndono makko to rokkuɗo, joom-cellal.

Kono baaba si rokkii biɗɗo tokooso, yo faandin haa tuma hellifegol.

Si ko bonnata dokke yanii, bonataa sabu fanndugo makko wonii tamugol.

Si ko yumma bonay si ko bonna yanii, 350 wano maayde e jawdi e fallisugol.

Ngal dokkal, baaba no ƴettita ɗum si nyamaande waɗaali, e resrude ngal,

maa maayude maa nyaw maayde ; ɗu'um si waɗii, daganaaki mo ƴettitugol.

Wano yumma e ɓiɗɗo tokooso si baaba no wuuri si yutmii hertora ngal.

Note a. soodituɗo, soodtuɗo, soottuɗo qui se dit sottuɗo dans le langage parlé et que, d'ailleurs, les copistes et scribes avaient reproduit sous cette forme orale. b. wushtondiral (V) c. si (V).

Ne reprends pas la dot dont l'épouse est pourvue. Celui qui fait cela a rompu le mariage.

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Celui qui dote à crédit et ne paie pas cette dette, c'est un rien qu'il nomme ainsi mariage.

L'acheteur, à prendre cela comme prix, a rompu le marché ; c'est pareil en mariage.

A propos du vendeur, à propos de l'acheteur, mariage et marché peuvent se comparer.

La demandée est vendeuse, l'épouseur est acheteur ; sache cela du mariage.

Car le sexe pour la femme est marchandise et prix. C'est la dot pour l'époux, c'est le prix pour l'échange.

Excepté ce qu'elle prend et t'attribue pour l'amour de Dieu, que te laisse froid la dot.

Dots et donations sont consacrées par livraison de fait sauf en cas de violence.

Si le don livré retourne au donateur avant que passe un an, c'est mauvais de reprendre.

Si le donataire se ruine, tombe malade ou meurt de maladie sans qu'il y ait retrait, cela n'est plus possible.

Cependant, quand il est malade, le tiers lui revient. A défaut du donataire, c'est pour ses héritiers

qui ne soient ni l'époux ni la ummu-walad 1. Entre ceux-là et lui, le don n'est pas livrable.

De même, celui qui doit doter un fils, cela reste valable s'il meurt avant de remettre cette dot.

C'est dans la Tuhfat 2, cela s'appelle nihla. La livraison peut se faire, elle n'est pas nécessaire.

Quand meurt le donataire sans recevoir le don, son héritier le prendra auprès du donateur encore en bonne santé.

Mais quand le père donne à son enfant mineur, qu'il le lui livre jusqu'au temps de sa majorité.

Si une raison d'annuler survient entre-temps, elle n'annule pas ce don puisqu'au donataire la livraison est faite.

Si c'est pour sa mère, le don s'annule quand survient une raison annulante comme la mort par exemple ou la ruine matérielle.

Une telle donation, le père peut la reprendre s'il n'y a pas eu endettement ou usage pour dot,

s'il n'y a pas eu décès ou maladie redoutable. Si tout cela s'est fait, reprendre n'est plus licite.

De même, à la mère de l'enfant mort ou malade incurable, doit revenir le don quand le père vit encore.

Notes 1. Ummu-walad désigne, en droit musulman, « la femme-servante qui a engendré un enfant pour son maître ». 2. La Tuhfat ou « cadeau offert aux magistrats sur les

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difficultés des actes et des jugements » est l'œuvre du docte Abû Bekr ibn Âcim, cadi de l'Andalousie et de Grenade.

III. Fii ƊƊƊƊatal Diina. — La Voie Religieuse 2. Fii Gondigal e desal. — De la Vie conjugale.

Wata toonyu haɓaa mo, piyaa, yennaa, hoynaa esiraaɓe; no bonna desal.

Kono ɓen le yo refto, kabii mo wonaa 355 yarlaaɗo to zawju, ko malkisugol.

Yarlaaɗo to zawju, Nulaaɗo meen maakii (Yo o his) ko fodaaɗo malal.

Jarboowo si zawju haɗii ronkii, yo o pii o taƴoo mo e fii lelugola

Yo o salto nafaqqa e koltu, kabii ɗum fow alanaa joom-toƴƴinagolb.

Ɗum fow si nafaali, si zawju yiɗii seeray ; si yahii naɓataa meselal.

Ɓooriiɗo tabintini lorra mu'um, 360 yo o ruttano jawdi, wuloo ceergal.

Mo nyawii wata ɓooru; wanaa ko dagii; si waɗii yo o yaadu e ƴettitugol.

Kala maayɗo e dewgal nyaw huletee ngu, si tawno ko nyawɗo adaade desal,

si ko nyawɗo adii, si ko selluɗo oon, joom-sakkitagol ronataa meselal.

Kono ɗum ko to nder nyaw makko wi'aa. Si o sellii, sellay rontindiralc.

Si a anndaa nyaw huleteengu, ko ngun 365 ngu no heeda e firtlitagol e jeyal.

Oon debbo yo nanngu sadaaqu si zawju daɗaali ko nyawnoo saa'a desal.

Si ɓe naadduno maa ko adaade mu'um, hiɓe luttida timmina zawju lajal.

Si ko nyawɗo resaa gennduko adii, o danyay terje tun, o haɗee ronugol.

Si ko kanko adii, ndono makko ronay teŋe oon, sartaama e naatidugol.

Seedaaɗo e nder nyaw zawju hulaangu, 370 ronay si o maay ko adii cellal.

Si o sellu ko ɓanngani yimɓe nazar, si o nyaw si o maayi, taƴii ronugol.

Si o maay tun, seerɗo mo oon ronataa si o daktiked, maa si ko baa'iniwal.

Ammaa si o seeru mo rij'a e nyaw, kala maayɗo to edda, ko rontindiral.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Kala ƴamɗo e edda boniie, ko wa non mo o habbini yaltiri fii resugol,

mo o teldi e edda e lafsindagol, 375 yo ɓe sennde ɓe wontidataa e desal.

Daktinɗof ko harmi, o yartodinii wano wiiɗo zinaa yo wonan mo desal.

Si ɓe tuubu ko laaɓi, zamaanu wuloo, haɗataake e hakkunde maɓɓe desal.

Fodondirɗo e makko to edda e oon jantiiɗo sadaaqu, ko bonnude ngal.

Ɗum fow ko to Deftere Alla haɗaa. Kala jarbuɗo, faandike halkitagol.

Teldaaɗo e maɓɓe si ƴelliti ɗum, 380 rokkee mo sadaaqu, helon dewgal.

Mo wi'ii teŋe maɓɓe ko bayti, o woopu; ko haalɗo ɗu'um tuugii e ƴi'al.

Bonungal firtaa, ngal xalwa waɗaa, yo o yaa g alanaa mog e futte geɓal.

Si wanaa bonungal, si o seer mo adaade ɓe teldude, laatoto feccondiral,

ko wanaa si o ya'fih o fukkini ɗum, maa baaba si taw o wonii sukaleli

Si ko korɗo, ko sayyidi hertori ɗum, 385 sabu korɗo jeyaa ngol fukkinagol.

Ɓe'e eddintaako, yo ɗum kala ndaare to Deftere Laamɗo Siforɗo Kamal.

Si a arnayj, arno e dow seedee maayraaɗo e batta e baa'iniwal.

Wata arno e edda mo Alla duŋii rutteede, kabii ko wa nder dewgal,

e nafaqqa e suudu e seerde mo, maa liilaa'u, zihaaru e rontindiralk.

Dagotooɗi e dewgal fow no dagii, 390 ko wanaa teldayndul e dakmitagol.

Kala majjuɗo ɗaayɗo, mo faltindiraa arnaade e yamde, ko woɗɗitagol.

Seeraaɗo to genndum batta, yo yaa! himo harmana oon haa ɓaawo desal.

Si ko hoyɗuɗo yetti mo wirni kamar, si ɓe seedu, no resta mo joom-ceergal,

ko wanaa si o faandi o resram mo fii yo o dagtano oon, wonataa dagagol.

Mo resii nayo, seerii rij'a resii, 395 oya yaltaa edda, resii jowaɓal

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Yo o yaadu e futte si xalwa waɗii, sellay si ko batta e baa'iniwal.

Rokkaaɗo si seerun, yo anndu walaw si ko batta e ɓoorgu, wonil jowaɓal

Sabu wiiɗo « mi resnii Maani mo am Maaniijo », o laatike haɓɓuɗo ngal,

teŋeƴamtaao maa ƴamtaaka nga'al sellii, yo ɓe ƴamtu to naatidugol.

Kono wiiɗop « mi rokkii » tun, yonataa 400 si wanaa teŋe ƴamta, wonaa resugol.

Yaka-seede mo faltindiraali ɗu'um nde o wayla fasaadu o watta desal

Sartaaka e haɓɓuɗo ngal, yo o won dimo, juulɗo e gorko e joom-koyɗol.

Lidduujo ɗu'um, wata haɓɓu, bonay! Yo o wakkilo nyoƴƴuɗo haɓɓude ngal.

Kala annduɗo fiqha, no anndi ɗu'um. to Risaala e Tuhfa e Shayxu Xalil.

Ɓura jeyɗo e ɓiɗɗo e ɓiɗɗo-ɓiyum, 405 ben makko, musiɗɗo, abii musidal,

taaniiko to baaba yo hikko e ɓe', bappaajo e ɓiɗɗo mu'um to gorol.

Rokkaama shaqiiqi yo ardu e ɓe', kala nokku noq weeɓata seekondiral.

Notes a. lelagol (V). b. tooƴinagol (B). c. rontondiral. d. dagtike (V). e. bonay (V). f. dagtinɗo (V). g. alanaa oon debbo. Cette leçon rend peut-être le passage plus clair; mais elle ajoute deux syllabes (i longue et i brève) au vers. h. yaafi (V). i. sukayel (V). j. arnoto (B) et (V). k. rontondiral l. teldeede (V). m. e resde (V). n. seera (V). o. ƴamitaa (radical verbal ƴam-) devient ƴamtaa qui se dit ƴantaa forme qui, malgré son caractère essentiellement oral, a été préférée par l'ensemble des scribes ou copistes des manuscrits examinés ici. p. wi'uɗo (V). q. to (V), ce qui est nettement mieux, du point de vue grammatical, que leno de l'archétype.

N'accuse, ne provoque pas l'épouse, ne la frappe, ne l'insulte pas ; tu manquerais tes beaux-parents : cela annule l'union.

Cependant l'épouse se soumettra; car pour celle que l'époux n'accepte pas, c'est la damnation !

Quand lui pardonne l'époux, notre Prophète l'a dit (Qu'il ait le salut), elle est vouée au Bonheur.

L'insoumise que l'époux met en garde en vain, qu'il la frappe et la boude au coucher.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Qu'il lui refuse nourriture et lui refuse habits. Rien de cela, en effet, pour la soumise n'existe.

Quand tout cela est vain, si l'époux le veut, il pourra la répudier ; en s'en allant, elle n'emportera pas une aiguille.

Ainsi dépouillée, si sa souffrance persiste, elle reviendra pour les biens et la séparation finira.

L'épouse malade, ne la dépouille point ; ce n'est pas licite. Si la séparation survient, qu'elle parte avec ses biens.

Toute épouse qui dans l'union s'éteint de maladie redoutable, si elle était malade avant mariage,

qu'elle meurt avant l'époux ou que lui la précède, le survivant n'héritera pas une aiguille.

Mais cela, c'est pendant sa maladie qu'on dit. Si elle guérit, s'hériter redevient légitime.

Si tu ne connais pas la maladie redoutable, c'est celle qui entrave l'entretien des rapports conjugaux.

L'épouse, qu'elle prenne la dot si l'époux n'a pu survivre à la maladie qu'il avait au temps du mariage

ou s'ils s'étaient retrouvés avant cela. Ils peuvent rester ensemble, le temps que l'époux en arrive au terme.

Si la conjointe mariée malade survit à son époux, elle n'aura que la dot et pas de droit à l'héritage.

Si elle précède le conjoint, son héritier prend la dot qui ne dépend pas de la cohabitation 1.

La divorcée pendant la maladie redoutable de l'époux, en héritera s'il meurt avant guérison.

S'il guérit clairement au vu des observateurs, redevient malade et meurt, elle ne peut plus hériter.

Si la femme meurt, le divorcé n'héritera pas d'elle, qu'elle lui redevienne licite ou lui reste interdite,

parce qu'il l'avait répudiée pour cause de maladie. Quand un conjoint meurt dans l'union, l'autre en hérite.

Celui qui se fiance dans l'attente 2, c'est mauvais.C'est pareil pour celui qu'on fait attendre 3 ou qui sort en quête de mariage.

Celui qui, pendant l'attente, s'isole 4 ou parle avec elle 5 qu'ils soient séparés ! ils ne peuvent rester unis.

Celui qui légitime l'interdit s'exclut de la religion tel celui qui de l'adultère veut faire son union.

Quand ils se repentent sincèrement, que des années s'écoulent, l'union entre eux n'est plus défendue.

Celui qui se fiance avec elle pendant l'attente et celui qui ne paie pas la dot pèchent contre l'union.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Tout cela, dans le Livre d'Allah, est défendu. Quiconque le contredit recherche sa damnation.

Si un tiers révèle leur complicité, donnez-lui la dot et brisez cette union.

Celui qui raconte que leur dot sera impôt d'État se trompe. Seul qui dit ceci s'appuie sur les textes.

Pour la mauvaise union défaite dont la retraite 6 s'est faite, que la femme s'en aille ! Elle n'a pas droit à la dot.

Quand l'union n'est pas mauvaise et que le mari répudie avant qu'ils s'isolent 6 ensemble, alors il y a partage

à moins qu'elle y renonce et laisse cela tomber ou que son père y renonce s'il s'agit d'une mineure.

Si c'est une captive, c'est à son maître que revient la décision. A la captive, en effet, n'appartient pas cette renonciation.

Point d'attente pour elles ! Qu'on regarde tout cela dans le Livre du Seigneur de Perfection Qualifié.

Si tu veux te fiancer, fiance-toi devant témoins quand il s'agit de veuve, de répudiée temporaire ou de divorcée.

Ne te fiance pas dans l'attente qu'Allah a prescrit d'instituer car la femme est encore dans l'union.

Pour sa nourriture, sa maison, sa répudiation par anathème et continence 7, pour l'héritage réciproque,

tous les actes conjugaux entre eux étant licites excepté la jouissance, excepté l'agrément.

Tout ignorant, tout mineur qui ne discerne pas les choses, de démarches conjugales et de fiançailles doit être écarté.

La répudiée d'un deuxième mari, qu'elle s'en aille ! Elle lui est illicite jusqu'après le mariage.

Quand un majeur l'épouse et se retire une nuit avec elle, s'ils se séparent alors, le divorcé peut la reprendre

excepté quand il l'épouse avec l'intention de la rendre encore licite pour lui. Cela n'est pas licite.

Qui s'unit à quatre épouses, se sépare de l'une d'elles et se remarie, alors que la répudiée n'est pas sortie de l'attente, s'est uni à cinq femmes !

Qu'elle parte avec sa dot, s'il y a eu retraite. C'est valable quand le renvoi est acquis et quand il y a divorce.

Quand une femme est accordée, à divorcer sachez que, s'il y a eu renvoi avec retrait des biens, c'est une cinquième union.

A dire, en effet, « je marie mon Untel à Unetelle », on noue cette union;

que la dot soit réclamée ou pas, l'union est acquise ; la dot est réclamée à la consommation.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Mais à dire simplement qu'on donne ne suffit pas. Excepté quand la dot est réclamée, il n'y a pas union.

Prenez garde! À ne pas distinguer cela, on transformerait un rien en union conjugale.

Il est obligatoire, au tiers qui noue l'union, d'être libre, fidèle, homme et majeur.

Qui n'est pas cela, qu'il ne noue point, ce n'est pas valable. Qu'il délègue le tout-indiqué pour nouer cette union.

Qui connaît le droit sait cela par la Risâla 8, la Tuhfat et par Sheikh Khalil.

Viennent avant tout le maître, le fils, le fils du fils, un parent du père du côté paternel,

le petit-fils du père. Viennent après ceux-là le frère du père et son fils, du côté paternel.

Il est donné aux frères germains de venir avec eux en tout lieu où partage se fait.

Notes 1. Cohabitation: consommation de l'union conjugale. 2. « Dès que la formule de la répudiation est prononcée, la femme entre dans la période de la retraite légale » ou « attente légale » appelée edda selon la Tuhfat. Cf. lexique infra. 3. Attendre la fin de la retraite légale en lui promettant de l'épouser. 4. S'isoler avec une femme : formule polie, selon le langage des

convenances, pour dire « faire l'amour, coucher avec ». 5. Parler ou s'exprimer avec une femme : formule du langage des convenances pour dire « faire la cour à une femme » ou mieux « la baratiner » (familier). 6. Retraite ou isolement appartiennent au vocabulaire des convenances et désignent tous deux la « jouissance conjugale ». 7. Cf. li'aanu/liilaa'u du lexique infra, ainsi que Qur'an, II, 226, p. 42. 8. La Risâla, ouvrage de droit mâlékite dont l'auteur est le docte Abû Muhammad Abdallâh, plus connu sous le nom d'Ibn Abû Zeyd Qayrawânî.

III. Fii ƊƊƊƊatal Diina. — La Voie Religieuse 3. Fii Dewgal. — De l'Union conjugale.

Si yatiimatu waawna, yo firte, ko non ceemeedo, si laatike joom-peewal.

Haɗataa ɗum njoɓdi zamaanu mu'um, maa jibnude ɓiɓɓe e maaku Xalil.

Mo resii ɗaɓɓaaɗo, tawii ko o ɓii 410 zina maa ko o korɗo, ko jonnitugol.

Teŋe oon wonanii mo si xalwa waɗii. Kono zawju yo rutto e joom-hodugol

Alanaa oon debbo tanaa rubu'u, si o weddi o jamfori dammbitugol.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Si ko debbo hodaa, tuma anndi yo yaa naɓa futte si meema e naatidugol.

Resondirɓe no anndi ɗu'um si ɓe haal, alanaa mo ɗatal ko wanaa ceergal.

Kala resɗo mo muyni e ɓiɗɗo mu'um, 415 maa ɓii genndum, o resii soɓungal.

Musidal mo o muyni e zawju mu'um, si ko rewɓe, ko yaaye e kaawu deyel.

Wellet no ɓe waadi e ɓattondiral, si ɓe seekodu maa jiha gooto ɓadal.

Sooɓannde si hewtii reedu walaw si nde toɓɓa to hunnduko, maa to kinal,

musnayɗo o musni e duuɓi ɗiɗi, si o feƴƴii, luttaa harminugol.

Wellet suddiiɗo ko sharti nde muy- 420 nina ngel sukalela, wano harminugol.

Si ko gorko o muyni, ko meere, kabii ko kosam suddiido wi'aa to Xalil.

Oon kam ko si meem genndum muynaaɗo si laatoo baaba nge'el sukalela.

Kala oon mo no harma to dammbe, ko non wano makko no harma to muyninugol;

wano jeeɗiɗo rewɓe ɓe limtana-ɗen to Nisaa'i e Daalol Joom-Senagol;

wano yumma e ɓiɗɗo e kaawu deyel 425 e musiɗɗo e yaaye e ɓii musidal,

suddiiɗo e gorko mo seekodu-ɗon e mo hawtidu-ɗon jiha gooto danyal.

Wata hawtindiree suddiiɗo e yaaye mu'um e musiɗɗo e kaawu deyelb.

Ɗiɗo rewɓe si hoddira goɗɗo ko gorko, be harmida, ɓen wata hawtu desal.

Kala ɓen ɓe ɓadaaki nde hawtindiree yottorde jeyal ɓurdaa e desal.

Suddiiɗo e korɗo mu'um e esum, 430 maa ɓii genndum, eno hawta desal.

Mo jeyii ronndiiɗo si meem, ko haram. Mo resii ronndiiɗo, resii soɓungal.

Si o teldu e makko si ngal firtaa, ko wi'aa tele fow wonanii mo halal;

ko wanaa hodunooɗo resaa naaddaa, yo o yaadu e rub'u, to Shayxu Xalil.

Reeduujo mo edda e lafsindagol, no o lelniri reedu dagoo resugol;

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ko wanaa seedaaɗo sowiiɗo, si taw 435 ko ndu bonndu, o daktortaa heɓugol;

ko wanaa qar'uuji tatiiji wuloo, kala resɗo mo anndu wanaa dewgal.

Si o maayra ko haa tuma ɓurngal woɗɗude nden laje timmi, dagoo resugol.

Kala beyɗo si seeda o dagtortaa ko wanaa qar'uuji to Shayxu Xalil.

Woopii kala wiiɗo ko lebbi tati. Si o faayu ɗatal, yo o nanngu nga'al.

Sabu seeruɗo beyɗo no ƴettita oon 440 muynayɗo si neeɓii gantinugol.

Si a faandike resde musiɗɗo o'o, maa oon musi taw mo wonay jowaɓal!

Ko wa non si o hul wata oon ronu mo, si o maay tawa oon no e eddinagol;

sabu oon no wi'oo genndiiko fahin ko wanaa si ko batta e baa'iniwal;

sabu aada ko dogiric ko gantinugol; yaaway si o accii muyninugol;

Ko wanaa wona ngel ɓinngel 445 si wonay harmii nde o ƴettita ngel;

sabu haa e ɓiraaɗam ɓeynge dagaa ki ɓireede ko lorrata kol nyalahol.

Suddiiɗo si fellitanaama zinaa, maa waawnaa, maa faydaa e halal,

ko o harmuɗo haa yeru edda wuloo; wata ɓatto mo zawju e joom-ƴamugol.

Maayraaɗo tokooso e mawɗo, yo won naaddaa naaddaaka e eddinagol.

Dimo maɓɓe e korɗo, yo fonne e fii 450 haɗeteeɗi e keyngu e bontinagol.

Yo o wodɗito tiiri, walaw si wonii waɗugol ndi e maayɗo wa harminugol.

Kala ɓanndu ndud maayɗo yo tiirne kabii yaltii e ko waɗɗini woɗɗitagol.

Heyniiɗo yo accu cuɗaari, ko non sooɓooji ɗi ɓawlaa maa finagol

Himo mooroo, femmba laɓordi wujoo, hernyoo, ɓora nawki, dagoo gosagol.

O haɗaaka ko heddii fow ko wonaa 455 bid'aaji ɗi jantorten hadugol.

Heyniiɗo ko wuppata, ganto alaa nde no yalta e keyngu, ko bid'inagol;

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

maa wuppude aljuma fow e tenen, maa haɓɓude hoore to eddinagol.

Kala maayɗo e keyngu no wondi e ɗum, ko e shirku o maaydi, ko joom-sumugol.

Sho kae debbo mo tiggu fawaaka e mum, wata tiggo, yo heynor bontinagol.

Taaraajo si maayra e umma-walad, 460 wata ɓen ɗiɗo ɓooro, ko lafsindagol;

sabu resɗo ɓe woo maayaali! ko maayi ko dakmitorayɗo e maɓɓe jeyal.

Kala wooduɗo haylu, ko harmuɗo haa tuma wooturu feƴƴi, dagoo resugol;

si wanaa joom-haylu, ko lebbi tati, wano oon mo joŋaali e Joom-taƴugol.

Si a jeytii gennda o wonti halal, si a taaroto taaro, bonii dewgal.

Si tawii ko sowiiɗo, ko umma-walad, 465 wata daaƴir ɓe' ɗiɗo lafsindagol;

sabu Alla fawaali ma lafsindagol si ndiyam kiɗɗam e kesam ko halal !

Anndaa si ko kanko le jeytuno maa, himo harma e maaɗa e wellitugol,

ko wanaa si o rimɗin, ɗum no dagoo; si o yarlike haɓɓan ɗum dewgal.

Si a seerno mo batta adaade jeyal, wata taaro mo haa o resee aranal.

Joom-batta si meemta adaade desal, 470 dagoraa resugol maa nyaa mo jeyal.

Si ko gennda jibinɓe ma jeytuno-ɗaa, dagataako e hakkunde maɓɓe desal.

Sabu kaaɗoy ɓiɗɗo, ko jibnuɓe jey, harmii rentinde jeyal e desal.

Note a. sukayel (V). b. Kala haaluɗo majjere yeddi ɗu'um, ho o yeddi, ho Tuhfa e Shayxu Xalil (V). Celui qui, par ignorance, contredit cela, ce qu'il a contredit, c'est la Tuhfat et Sheikh Khalil. c. dogini (V). d. ɓen ɗiɗo e. Ce vers ne figure pas dans le manuscrit (V). f. si ko (B) et (V).

Si l'orpheline est forcée, il faut défaire l'union; c'est pareil pour la remariée de force, s'il s'agit d'une femme de bien.

N'entravent point cela l'expérience des ans et même la descendance, dans le dire de Khalil.

Celui qui épouse sa promise et trouve qu'elle est fille d'adultère ou qu'elle est captive, qu'il la rende.

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La dot à elle revient s'il y a eu retraite. Mais le conjoint, qu'il s'en prenne au trompeur.

Ne revient à cette femme que le quart de la dot, quand elle est seule à tromper, se disant de bonne race.

Quand c'est la femme qu'on trompe, si elle découvre, qu'elle parte en emportant la dot s'il y a eu cohabitation.

Quand on se marie conscient de cela, quand les gens en parlent, il n'est point de voie pour soi excepté le divorce.

Quiconque épouse la personne qui reçut le sein de sa fille ou épouse le fils de son mari, a commis une souillure.

En parenté, celle qui lui donna le sein ou son conjoint à elle, s'il s'agit d'une femme, c'est la tante, ou l'oncle maternel.

Assurément, c'est ainsi qu'ils sont liés l'un à l'autre, comme s'ils ont la même mère ou sont proches d'un côté.

[Est cause de prohibition] tout lait qui parvient à l'estomac en pénétrant par le nez ou entrant par la bouche

du nourrisson qu'on allaite au cours des deux années. S'il en a davantage, il n'y a plus défense.

Assurément la femme, c'est son droit de faire téter ce nourrisson comme de ne pas le faire.

Si c'est un homme qui tète, c'est rien puisque c'est de lait féminin qu'il s'agit dans Khalil.

Quant à celui-là, c'est lorsqu'il a touché 1 la conjointe tétée qu'il est père du nourrisson.

A celle ou celui dont la nature est interdite, il est interdit aussi de lui donner le sein.

Ainsi les sept femmes qui nous sont énumérées dans la Parole du Très-Haut, sourate sur les Femmes 2.

Telles la mère, la fille, la sœur de la mère, la sœur, la sœur du père et leurs filles;

votre sœur, votre frère utérins, ou qui avec vous ont un père commun.

Ne mariez pas au même, une fille et sa tante ou sa sœur ou la sœur de sa mère.

Deux de ces femmes, si l'une avait été homme, seraient illicites ensemble, qu'elles ne se partagent donc pas un mari.

Toutes celles qui ne sont pas proches, quand on les met ensemble, pour être d'appartenance commune 3, sont égales dans l'union.

L'épouse, sa servante, sa belle-mère ou la fille du conjoint, peuvent avoir même mari.

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A posséder une femme en grossesse 4 si on la touche, c'est illicite. A épouser une femme en grossesse, on fait une union de souillure.

Si l'on se retire avec elle avant de défaire cette union, tout ce qu'on appelle dot lui devient légitime,

excepté quand elle l'avait caché avant mariage et cohabitation. Qu'elle en emporte le quart, a dit le cheik Khalil.

Pour une femme en grossesse, en veuvage, si c'est confirmé, dès qu'elle accouche, l'union est licite.

Mais la divorcée en grossesse, dont la grossesse est mauvaise, l'accouchement ne la rend pas licite,

excepté lorsque trois menstrues s'écoulent ; quiconque l'épouse, sache que ce n'est pas une union.

Quand meurt son époux, ce n'est qu'au plus lointain du décès accompli, qu'il est licite de l'épouser.

Toute nourrice divorcée ne redevient pas licite excepté par menstrues d'après le sheik Khalil.

Se trompe quiconque avance que c'est trois mois. S'il ignorait la voie, qu'il suive alors celle-ci.

Celui qui répudie une nourrice, en effet, peut reprendre le nourrisson si les règles se font attendre.

S'il veut épouser la sœur de celle-là ou si cette sœur veut cela, ce serait une cinquième union.

Il en est de même s'il craint que celle-là hérite de lui s'il meurt pendant qu'elle est encore en grossesse.

On peut encore l'appeler sa conjointe en effet excepté en cas de divorce suivi de remariage.

La coutume, en effet, fuit avec les règles qui se hâtent de venir quand l'allaitement s'arrête,

excepté si l'on fait tort au nourrisson. Dans ce cas, il est illicite de le retirer à sa mère.

En effet, même le lait d'une vache, il n'est pas licite de le traire quand on fait tort au veau.

La femme, quand on est sûr qu'elle commet l'adultère, soit par viol soit par consentement illégal,

est illicite jusqu'à ce que les menstrues s'achèvent. Que ne l'approche pas le mari et pas le prétendant.

jeune ou vieille, celle dont le conjoint est mort doit porter le deuil, qu'il y ait eu ou non jouissance conjugale.

L'épouse libre, la servante, qu'elles soient égales devant les interdits du veuvage et la sobre élégance.

Que la veuve s'éloigne de l'encens; excepté pour en mettre sur un mort, l'encens est illicite.

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On peut, sur un mort, mettre de l'encens : il est sorti de ce qui imposait l'éloignement!

La veuve, qu'elle renonce à la parure, aux sourcils noircis, au maquillage.

Elle peut se coiffer 5, se raser les poils de l'aine, se lisser la peau, se tailler les ongles, se couper le poil des aisselles, se curer les dents.

Tout le reste ne lui est pas interdit excepté les hérésies que nous citons comme interdits.

Il n'y a point entrave à ce que les veuves lavent des habits 5. Attendre la fin du deuil, c'est de l'hérésie !

De même, ne faire la lessive que les vendredis et lundis 5 ou s'attacher la tête tout le temps du veuvage est hérétique !

Quiconque, dans son deuil, meurt avec cela, dans l'hérésie est morte et connaîtra les flammes !

S'il s'agit d'une femme qui n'a pas reçu de voile, qu'elle prenne le deuil sans voile, sobrement vêtue.

La femme-servante et la ummu-walad qui perdent leur époux ne retirent pas leurs vêtements habituels ; c'est inutile.

Leur époux, en effet, n'est pas mort ! N'est mort que celui qui les possède en joie.

Quiconque a ses règles est illicite, jusqu'au temps où passe une menstrue; alors elle devient licite pour l'union.

Quand elle n'a pas ses règles, alors il faut trois mois comme pour celle qui n'en a pas encore et pour qui n'en a plus.

Si tu reprends possession de la conjointe redevenue légitime, si tu veux, fais-en une femme-servante, l'union n'est pas possible.

Quand elle est en grossesse ou qu'elle est ummu-walad, ces deux-là, ne les quitte pas ouvertement.

Allah, en effet, ne t'a pas imposé de déterminer que l'eau ancienne et l'eau nouvelle sont des eaux légitimes.

Sache que, si c'est elle qui reprenait possession de toi, elle serait pour toi illicite, c'est absolu

excepté quand elle t'affranchit; alors c'est licite, si elle accepte cela, que tu l'épouses.

Si tu la répudiais une seconde fois avant la possession, n'en fais pas une femme-servante avant sa première union.

Deux fois divorcée et reprise avant l'union, n'est pas licite en union, pas licite pour le maître.

Si d'une conjointe du père tu reprends possession, l'union entre vous n'est point licite.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Les fils d'une servante, en effet, appartiennent aux parents. Il est illicite de réunir possession et union.

Notes 1. Lorsqu'il a entretenu avec elle des rapports conjugaux. 2. Cf « Les Femmes », Qur'an, IV, 23, p. 88. 3. Pour être co-épouses d'un ménage polygame. 4. C'est ce qui se passe lorsqu'on est, par exemple, maître d'une captive, ancienne « femme-servante » d'un conjoint décédé qui l'a laissée en état de grossesse. 5. Ces vers font allusion à une coutume encore tenace au Fuuta-Jalon et qui maintient la veuve dans une situation cruelle, lui interdisant la moindre toilette pendant le temps de son veuvage sous prétexte que cela pourrait réveiller ses instincts de femme, attirer d'autres hommes et trahir le souvenir de son époux défunt.

III. Fii ƊƊƊƊatal Diina. — La Voie Religieuse 4. Fii Ndurndagol. — De la Superstition.

Wata ndurndo honaa, wata dawru waraa; wata mbilɗo, ɗu'um roninay sumugol.

Wata nyawndora coora, ko jarrabuyee. Wata faggor korte, ko nanndo keɓal.

Wata tuugo e coora, fiɓaa tuttaa; 475 nafa woo alanaa ma e ngol fijugol.

Sabu wiiɗob nafii ma e kodduruyee, ko e shirku yowii, wona jarribagol.

Wata nyaamu, ko jiibe, ko hirsantee korteeji e koyɗi e ndurndanagol.

Wata meemu ko jilɓi, no pooɗa haram. ƀadotookec himaa, naatay taƴoral.

Note a. nyawndir (B). b. wonɗo (B). On voit mal, dans ce cas, la signification du passage. Le scribe du manuscrit (B) a certainement lu won- (être, exister) pour wii- (dire) ce qui n'a aucune importance pour le rythme du vers, won- et wii- ayant la même valeur syllabique. c. ɓadotoonge (V); cette variante est plus conforme à l'usage actuel; ici,nagge (vache), de la classe nominale nge, est sous-entendu.

Ne fais pas le magicien qui trompe, le sorcier qui tue. Ne fais pas le charlatan, on n'en reçoit que flammes.

Ne te soigne pas par des formules magiques, c'est une épreuve. Ne te nourris pas de sortilèges, c'est une acquisition illusoire !

Ne t'appuie pas sur des formules sous plis arrosés de salive. Tu ne tires nul profit de ce jeu enfantin.

En effet, celui qui dit t'aider dans les décrets divins, sur l'hérésie repose et s'impose une épreuve.

Ne mange point, c'est impur, ce qu'on égorge pour les sortilèges, les rêves, le service des magiciens.

Ne touche pas ce qui est douteux, cela attire l'illicite. La vache qui s'approche de l'enclos y entre, c'est certain.

III. Fii ƊƊƊƊatal Diina. — La Voie Religieuse 5. Fii jaahu e Arsike. — Des Gloire et Fortune.

Kala sooduɗo jaahu mu'um morawol, ko wa nannguɗo coggu gimol e gamol;

wano nanngude jawdi e ɗowtitugol 480 mo kulol heɓi arduɗo faɓtinagol.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Si o haalu ko fannda, yo annde wonaa. Ko saman ko o hoolori ngol tefugol.

Ko wa non kala huunde ko nanndi e ɗum e ko huuraa jaahu e wellitugol.

Toro Jooma O rokke, ko Kanko jogii. Wata daɓɓir arsike bay danyugol;

sabu arsike hertortaa dagagol; eno hen ko anyaa e haram e halal.

Kala huunde nde wuuruɗoa naftora ɗum, 485 ko nde arsike makko e wellitugol.

Wata rew ɗate Mu'tazilaabe e fii koɓe innata arsike woo ko halal.

Ɓe wi'ay kala nyaamuɗob jawdi tanaa, ko o nyaami ko arsike makko jeyal.

Si ko neeɓbude arsike ma' hodu maa, ko maran maa Jooma daɗii bonugol.

Himo hertori anndudec maslaha ma'. Kala ɗum hi Mo hasbi e firlitugold

Himo wakkili Miikaa'iilu e ɗum, 490 yo o si'nu o senndira fow etugol.

Wata tuhmir Jeyɗo ma ruttanagol ko O rokkiri fadlu e yonndinagol.

Sabu haa e tagaaɗo si rutti, wa'ii wa rawaandu nde tuuti e dekkitugol.

Ko O winndani bonɗo e moƴƴo s'iay. Kono janngo, ko lepte e warjoyagol.

Ko ko arsike ɗaɓɓata neɗɗo mu'um ɓuri sattude ɗaɓɓitugol mo lajal.

Ko lajal yaccii kala arsike fow 495 hewtay joomum si jilooe mo lajal.

Aditaade e woodude Alla wi'ii Hi Mo hoddiri arsike ma' e lajal.

Giɗo waawaa ɓeydude arsike ma, ganyo waawaa ɗuytude ɗum, taƴoral.

A adortaa saa'a, a yawtirtaa yeru leppitagol si arii ma lajal.

Mo no woodine wuurne o maayne alaa, mo no duncane lorra o pooɗa danyal,

mo no malnoye malkise janngo alaa, 500 ko wanaa Heerorɗo Sifaaji Kamal,

Geno Waawɗo Mo Ronkitataa Re'ataa, Senayee wonanii Mo azal e ajal.

Wata dammbe e koogu e jawdi hode! Kala huunde ko fuɗɗi, ko joom-re'ugol.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

To Nulaaɗo e laamɓe adiɓe woni, heeferɓe e juulɓe, nabii ɓe lajal.

Wata heewde dewal maa ganndiɗugol hode! anndu ko Alla bagorta malal.

En moolike Alla e jarrabuyee, 505 bonugol timmoode e wattitugol.

Anndaa Barasiisa e Bal'ama maa Ibliisa, no fellitanaa sumugol;

haɗanaaliɓe ɗum laataade no fooli zamaanu mu'um ganndal e dewal.

Joomam mehiran men goopi amen yurmeende e fadlu e heewde munyal,

e tefoore Nulaaɗo Suɓaaɗo; ko ɗum. men jortori daɗdef e heddeg malal.

Men sokminorii Siiwaaɗo, kabii 510 ardinɗo Yiɗaaɗo, ko joom-daɗugol.

Sow juulde e makko, sowaa kisyee ko alaa hasboore alaa re'ugol.

Notes a. ko wuurɗo no (V). b. laamɗo (V). c. addude (V). d. firlitagol V). e. lojoo (B) ! Le radical loj- signifie “avoir une poussière dans l'œil”. Le scribe du manuscrit (B) a commis une faute de sens en remplaçant jil- (empoigner) par loj-. Mais les deux mots jiloo et lojoo ont une même valeur poétique.

f. daɗude, daɗde, dadde. g. heɓude, heɓde, hedde.

Quiconque achète sa gloire d'un seul bout de fil est pareil à celui qui se fait payer pour le chant et la danse,

ou qui accepte des biens pour raccompagner celui que la crainte inspire et vient chercher secours.

S'il dit que c'est un cadeau, qu'on sache que ce n'est point cela. C'est le prix du courage que lui vaut cette défense.

C'est pareil pour toute chose qui ressemble à cela, pour tout ce qu'on fait par désir de gloire; c'est certain.

Demande à Allah, Il t'en donnera, c'est Lui qui possède. Ne recherche pas la fortune pour en avoir à tout prix.

La fortune, en effet, n'est pas que licite. On y trouve du détestable, de l'illicite, du légitime.

Tout ce qui est utile à l'être vivant, est sa chance à lui, c'est certain.

Ne suis pas la voie des Mu'tazilites 1 qui prétendent que toute chance est légitime;

qui disent que quiconque mange le bien d'autrui mange ainsi sa chance, sa propriété à lui.

Si le retard de ta chance te surprend, ce qu'Allah t'a gardé reste hors de l'outrage.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Il est seul à connaître la part qui est tienne. Tout ce qui t'appartient, Il t'a prescrit de l'avoir.

Il a confié à Michel la charge de l'attribuer, le partager sur mesure.

Ne soupçonne pas ton Maître de reprendre ce qu'Il accorde par générosité et consentement.

Même le mortel, en effet, s'il reprend ce qu'il accorde, est pareil à un chien, qui rend et qui ravale.

Ce qu'Il a écrit pour le bon et le méchant s'accomplit. Mais demain, il y aura châtiments, il y aura récompenses.

La chance recherchant son homme le retrouve plus difficilement que le trépas qui le cherche.

La mort a beau se presser, toute chance à son homme parvient, avant que le trépas l'enlève.

Avant que tu existes, Allah a dit qu'Il t'a décrété la chance, t'a décrété la mort.

L'ami est incapable d'augmenter ta chance. L'ennemi est incapable de la diminuer pour toi, c'est sûr.

Tu ne précèdes pas d'un instant et ne survis pas le temps d'un coup d'œil à la venue du terme.

Qui te fait être, vivre et mourir n'est point ; qui te soulage des souffrances et accroît tes avoirs;

qui te fera bienheureux, te damnera demain n'est point excepté l'Unique, Qualifié par les Attributs de la Perfection.

III. Fii ƊƊƊƊatal Diina. — La Voie Religieuse 6. Fii Zunuubi e Nimse e Yawtanegol. — Des Péchés,

Repentir et Rémission.

Si a zunpiia, nimsitu imsino-ɗaa, tuubaa; wata neemnu ko jaasi cuɓal.

Ko to anniye imsinagol fiɓetee, tuubee, ko e ɗum jortaa nafugol.

Si a haal fiɓaali, a naafoqinii! henyo tuubaa ngol imsinkinagol.

Sellii e Hadlise Nulaaɗo me'en 515 si (Yo o his) joottiiɗob e goopi, yo hul!

Si a anndaa oon, ko teworɗo zunuubuc salli walkirde mo imsinagol

haa huwwi zunuubu mo anniymoo, ko wa nii, ko wa nii, haa hewta lajal;

maa wiiɗo no sabbii haa tuma nawyi si tuuba! koɓed joottii, tayoral.

Si a tuubii woɗɗito waylitagol, ruttaa kala huunde ko yawti halal;

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

wa si hanki no arta, no naattae kosam, 520 wa ngelooba e nder buddel meselal

Ko ko Ahmadu maakani en (Yo o his) fii tuubuɗo saa'a ɓadii mo lajal.

Kala tuubuɗo laɓɓini haa si nyawii, si o xirxortaalif danyii mo malal.

Hag nde naange fuɗaali e nokku mutal, himo ɓoorora bonɗi wa nyannde danyal;

maa maayɓo nde yalti e suudu mu'um, maa mboddi nde yalti e nder forowol;

sabu Alla no udditi naatirgal; 525 to mutirde no naatira imsinagol.

Yeru yaadu kitaale cappanɗe naye Hadiise, Moh riiwani ɗen fenugol;

Reweteeɗo me'en Geno, innira ngal Mashriiqa, nyalaande O udditi ngal.

Hai nde naange fuɗaynge rewaali e ngal, Himo yawtana tuubuɗo fow taƴoral.

No nge rewri e maggal, ngal udday; kala tuubuɗo ɗon, daɗataa sumugol.

Allaahu no weƴƴiti newre Mu'um, 530 kala bimmbi e zunpuɓe faa to mutal,

maa aksu Mu'um yo ɓe tuubu zunuubu, ɓe huwwi e ɗum, O mehay, taƴoral.

Nden Newre jeyaaka e ɓanndu, kabii ɓanndinɗo Mo fow, yo taƴor sumugol.

Kala tuubuɗo laɓɓini, oon e misal, ko wa oon mo rewaali e goopi, cuɓal!

Si o huwwii moƴƴuɗi, Alla wi'ii waylay ko o yeddi Mo, kuuɗe dewal.

Si o woɗɗike shirku e haqqitanaa, 535 o daɗii sumugol, o yeɗaama malal;

sabu Alla no kammbi O yawtantaa joom-shirku e toonyuɗo joom-lo'ugol.

Ko wanaa ɗum, Laamɗo Seniiɗo wi'ii mo O haajani woo O yeɗay mo malal.

Kala tuubuɗo ruttii, oon si wanaa fiɓinooɗoj to anniye waylitagol,

ko o tuubi o laɓɓini kon bonataa; ko e maaku Nulaaɗo nanaa, taƴoral.

Si o ruttike laabi limiiɗi e nder 540 nyallal, Siiwaaɗo haɗii taƴugol.

Si o tuubu ko arti e makko kisank, Allaahu jaɓay, ko O yacco munyal.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Ko e Daalol Alla o tuttinil ɗum. Senayee wonanii Mo puɗal e mutal.

Himo anndi no selli ko haalu-mi ko'o, O defaalimm haalude haala jadal.

Heewii ngaru manngu kon hawtindiraa hikmaaji ɗi Alla duŋii yo mi haal.

Ko to Deftere Makko e maaku Nulaaɗo 545 waɗan-mi ko heewi e majji dalil.

Kala wi'nuɗo Alla ko Alla wiaa, duppirte to Haawiya heddoyagol.

Maakinɗo Nulaaɗo xabaare mo oon maakaali, yo heblano fii sumugol.

Kala mooɓte Nulaaɗo mo janngi ɗu'um, jaɓi huurio, no jortii janngo malal.

Kala yiiɗo salii, tuma lamnditoyaa hasbaa, yo o wullir welsindagol.

E ko honmbop mo Joomamq acciti wop- 550 pata ɗi' pularuuji toroo Mo malal?

Himo jalnora Alla e hakkunde yimɓe! wi'ee yo o tuubu, ko halkitagol

Notes a. zunubii (waɗii zunuubu), zunbii., zunpii. b. jooditiiɗo, jooɗtiiɗo, joottiiɗo, prononcé oralement et transcrit ici jottiiɗo.

c. junuubu (V). d. ɓe'e e. naatita, naatta (radical naat-). f. hirhortaali (V), forme moins pédante que celle de l'archétype, qui, avec les deux axiin /x/, donne l'impression d'un parler pointu, d'un jargon de lettré. g. La particule autonome haa a été raccourcie pour des besoins rythmiques. C'est une licence poétique courante. h. Normalement, on devrait avoir mo O ou moo et c'est ce qu'il faut lire. i. La particule autonome haa a été raccourcie pour des besoins rythmiques. C'est une licence poétique courante. j. fiɓunooɗo (V), la leçon de l'archétype donne plus de détermination à l'acte que celle du manuscrit 2. k. kesum (V) donne une autre nuance au passage (kesum : à nouveau); tandis que kisan : (vite, aussitôt, rapidement). l. tutitini, tut(i)tini, tuttini. La racine verbale est tut- (planter) que le -it, réduit à -t (fonction inversive), transforme en “déplanter, arracher, dériver”. La racine n'est pas tutt- (cracher). m. defaali lam. n. ngu (V). o. La racine verbale est huww- (faire, agir, accomplir…) et la forme complète huwwiri. Cette forme donna huww(i)ri, qui devint huwwri après la chute de la voyelle i de l'élément thématique -ir-. Cette forme inarticulable donna huuri, la chute des waaw /w/ ayant entraîné un allongement ou redoublement de la voyelle u du radical verbal. On rencontre également huww- sous la forme huuw- dans le langage ordinaire ou littéraire. Dans ce cas, huuwiri, devint huuwri et la chute du waaws'opéra sans contrepartie. p. Cette orthographe a été préférée à sa rivale hommbo, effectivement entendue dans la lecture, parce qu'elle est, d'une part celle des manuscrits, et d'autre part conforme à la morphologie. La particule hon- sert à former des monèmes interrogatifs hon-mbo : qui ? ; hon-to : où ? ; hon-nde : quand ? ; hon-ɗum : quoi? … q. Joomum (B).

Si tu commets un péché, regrette-le, repens-toi; dis pardon sans retard, ne traîne pas d'un instant.

C'est dans l'intention que le repentir s'affermit. Demandez pardon, c'est cela que les bienfaits récompensent.

Si tu dis sans ferveur, tu as été hypocrite. Hâte-toi de regretter ce semblant de repentir.

C'est formel dans les paroles de notre Prophète; (Qu'il ait le salut) celui qui s'installe dans les fautes, qu'il craigne!

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Si tu ne le connais pas, c'est celui qui exprès commet un péché et refuse de le rapiécer au moyen du repentir;

c'est celui qui commet un péché prémédité et ainsi de suite, ainsi de suite jusqu'à la venue du terme;

ou qui dit attendre le temps de sa vieillesse pour se repentir. Assurément voilà ceux qui s'installent sur les fautes.

Si tu te repens, évite de recommencer. Restitue tout ce qui passe outre le légitime.

Car hier ne revient pas, le lait ne rentre pas, pas plus qu'un chameau dans le chas d'une aiguille.

C'est cela que nous a dit Ahmed (Qu'il ait le salut) sur celui qui se repent quand le terme s'en approche.

Quiconque se repent sincèrement avant de tomber malade, s'il n'agonise pas encore, acquiert le Bonheur.

Tant que le soleil ne se lèvera pas au lieu où il se couche, il sera purifié de péchés, comme au jour de sa naissance;

pas plus qu'en sa maison le mort sorti ne rentre ; pas plus qu'en sa peau le serpent sorti ne rentre ;

car Allah tient ouverte la porte d'entrée, comme le soleil se couche, ainsi rentre la rémission.

Comme un trajet de quarante années selon un hadîth du Prophète qu'Il préserva de mensonges.

Notre Adorable l'Éternel l'appellera Orient au jour où Il l'ouvrira.

Tant que le soleil qui se lève ne passera pas par là, Il pardonnera aux repentants, c'est certain !

Dès que le soleil la traversera, se fermera la porte. Qui se repent alors n'échappe pas aux flammes.

Allah tend la main ouverte chaque matin aux pécheurs jusqu'au temps du coucher,

pour qu'ils aient la chance de se repentir des péchés. Et s'ils le font, Il efface leurs péchés, c'est sûr.

Cette main ne tient pas d'un corps puisque qui donne un corps à Allah, qu'il soit sûr de brûler.

Quiconque se repent sincèrement alors, pour ainsi dire est pareil à celui qui n'a pas une seule fois péché.

S'il accomplit de bonnes actions, Allah a dit qu'Il convertira en bonnes œuvres ses désobéissances passées.

S'il s'écarte de l'hérésie, s'écarte de l'injustice, il échappe aux flammes, acquiert le Bonheur.

Car Allah a menacé qu'Il ne pardonnera jamais à l'hérétique et jamais à celui qui fait tort aux faibles.

En dehors de cela, le Souverain Très-Haut a dit qu'Il accordera le Bonheur à celui qu'Il veut combler.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Tout repentant qui recommence, s'il n'a pas voulu retomber dans le mal,

son repentir sincère ne se perdrai jamais, selon du Prophète le dire incontestable.

S'il recommence en fois énumérables dans la même journée, par la grâce du Filtré, il n'y a pas révocation 1.

Qu'il se repente sur-le-champ dès qu'il en aura conscience. Allah lui pardonnera, Sa clémence est empressée.

C'est d'un propos divin qu'il dériva cela. La miséricorde est pour Lui, au lever, au coucher 2.

Il sait que c'est solide ce que j'ai dit ici. Il ne m'a pas imposé de dispenser de la dialectique.

La longue expérience de l'âge s'ajoute aux vertus qu'Allah me fait dire.

C'est de Son Livre et du dire du Prophète que me vient le fondement pour l'essentiel des propos.

Quiconque fait dire à Allah ce qu'Allah n'a pas dit, sera brûlé dans Hâwia 3, ne pourra en sortir.

Celui qui fait dire au Prophète la parole qu'il n'a pas dite, qu'il s'apprête à brûler.

Tout membre de notre Communauté qui apprend cela, l'accepte et l'applique, demain qu'il espère le Bonheur.

Celui qui le voit, le refuse, quand il sera interrogé et rendra compte, qu'il pleure cette négligence.

Quel est donc l'abandonné du Maître qui rejettera ces vers et Lui demandera le Bonheur?

Se moquer d'Allah au milieu des hommes ! Dites-lui de se repentir, il ne fait que se perdre.

Notes 1. Révocation de la clémence divine. 2. Au lever et au coucher du soleil; au matin et au soir. 3. Hâwia est le septième Enfer après Jahannama, Lazee, Saqara, Hutama, Sa'iiri, Jahiimi.

Timminugol. — Conclusion.

Famɗii mo no haalana on waɗu'um e nge'el zamanel, ko wanaa wasagol.

Sabu haaltude ne'ma, ko shukru wi'aa; wata majjuɓe sikku ko maabitagol.

Reweteeɗo Seniiɗo ko dannduɗo lam nde mi bonnira kuugal am konngol.

Ko wasor-mi ko Kanko, wanaa sifa am; 555 e ɗu'um miɗo farnora laɓɓinugol.

Miɗo gantinanoo seerenɓe e ɗi'; kala yiiɗo ko aybia e majji yo haal;

sabu wirtere hannde ɓuray newagol gay wirtere janngo to huncondiral.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Yo o tiimo o taskora fahminagol. Ko e dow ɗum weeɓata sellinugol.

Heewii aybinɗo ko selli, tawee si nyawii, ko to fahmu, wanaa to ɗerol.

Miɗo jortii daɓɓuɗo ɗum e ɗu'um 560 yi'ataa; miɗo shukrani ngal dokkal.

Alanaa lam feere e semmbe ɗu'um, ko wonaa iwanammib to Joom-Senagol.

Yaa Joomam, yawtan maccuɗo Ma' ko o tahtori konngol maa kuugal;

kinngal e kesal, tokosal e njanalc, wano gejji e majjere, maa tewagol;

kene gunndoo; rokkaa jannguɗo ɗum ko o ɗaɓɓir Maa daɗugol, danyugol;

bone hannde e janngo, e moƴƴi mu'um, 565 sabu Tedduɗo, Timminiraaɗo Nulal.

Juul juunndid zamaanu e makko, cowanɗe cowanɗe tagaaɗe e wellitugol.

Ko kulol wata juutu si haattu-mi ɗoo, haɗa on shoxlirde sabaabe malal.

Kala annduɗo maayay yiiɗo ɗu'um, o danyii ko o doomira Alla malal.

Wonanii Geno hamdu e shukru me'en to arannde ɗu'um e to timminugole.

Miɗo nyaagoo jannguɗo Ma'dinif fow, 570 nde du'oo toranoo mi to Alla, malal.

Bela Alla no jaabora, barki Nulaaɗo e denndaangal joom-horminugolg

Yaa joomam juul e Tefoowo amen, jaɓanaa mo tefoore to satti kulol.

Timmiih.

Notes a. ayyiibe (B). b. iwana mi ; le poète a compté avec l'assimilation qui, dans ce cas, est automatique. c. Kinkol e hesol, tokosol e njanol (V). d. juutundi (radical verbal juut- : être long), juut(u)ndi, juutndi, juunndi. e. timmingol (B). f. Ma'dina (V). g. hormingol (B). h. Tammat (B).

Peu de gens vous en diront autant en cette triste époque 1 qui ne veuillent s'en flatter.

Répandre ses bienfaits, dit-on, c'est s'en féliciter en effet. Que les ignorants ne croient pas que c'est s'en vanter.

L'Adorable, le Très-Haut, m'a préservé de compromettre mon acte par de pareils propos.

Ce dont je me vante, c'est de Lui, ce n'est pas de mes qualités. Cela, je suis fier de le préciser ici.

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Oogirde Malal de Thierno Samba Mombeya

Avec supplication, aux lettrés je recommande ces vers. Que celui qui y voit erreurs en parle.

La honte d'aujourd'hui s'accepte mieux que celle infligée demain aux dénonciations réciproques.

Qu'on regarde et analyse en vue de comprendre. En cela, redresser ces vers deviendra plus facile.

Beaucoup contestent ce qui est juste et l'on découvre alors que si erreur il y a, c'est dans l'entendement, non pas dans le texte.

J'espère que celui qui cherche cela ici n'en trouvera pas et me félicite pour ce don.

Il n'y a point de moyen et point de force en ceci qui ne me soit venu du Maître, le Très-Haut.

O Seigneur, pardonne à Ton esclave ses erreurs en parler, ses erreurs en agir,

anciennes et nouvelles, petites et grandes, par oubli et ignorance, de propos délibéré;

ouvertement et en secret; accorde à qui lit ces vers, ce que, auprès de Toi, il cherche à éviter, ainsi qu'à acquérir:

les méfaits, les bienfaits des temps présents et des temps à venir, par la grâce de Ton Envoyé en qui finit le Message.

Bénis-le le long des temps, par multiples de multiples de toutes les créatures et de tous leurs contraires.

C'est par peur d'allonger que je m'arrête ici pour vous éviter soucis pour cause du Bonheur.

Tous ceux qui savent qu'ils mourront et qui voient ces vers, y trouvent de quoi mendier le Bonheur auprès d'Allah.

À l'Éternel, notre reconnaissance et nos louanges au commencement de ces vers ainsi qu'à leur fin.

Je supplie tout lecteur du Filon, à la doxologie finale, de demander le Bonheur auprès d'Allah pour moi.

Peut-être sera-ce exaucé par la grâce du Prophète et de tous les vénérables.

Ô Seigneur, bénis notre Défenseur, accepte sa défense quand pénible est la crainte.

Explicit.

Note 1. Allusion au hadîth célèbre : « Les meilleurs d'entre vous sont mes contemporains, puis ceux qui les avoisinent, ensuite ceux qui les avoisinent. »