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Académie de Nancy-Metz

Usages TICE et corps d’inspection -

Février 2006

Observations des usages des TICE par les corps d’inspection

dans l’académie de Nancy-Metz au cours des années scolaires 2003/04 et 2004/05 Ces dernières années, les collectivités ont équipé les collèges et les lycées de réseaux numériques et de matériels informatiques de façon significative. Le parc estimé dans notre Académie est de plus de 30 000 machines qui ont été financées soit directement par les collectivités, soit indirectement sur les budgets des établissements. Nous nous devons donc de savoir le plus précisément possible comment sont utilisés ces matériels dans l’enseignement. C’est pourquoi j’ai demandé aux corps d’inspection de rédiger un texte permettant de regrouper les observations faites lors de leurs inspections dans les collèges et les lycées au sujet de l’intégration des TIC dans l’enseignement. C’est l’ensemble de ces remarques qui sont rassemblées dans ce document. Un inspecteur ne va pas inspecter pour voir des usages informatiques, il va évaluer et conseiller un professeur. Cependant, le développement des usages des TICE est tel aujourd’hui qu’il peut les observer en situation de classe. Il va aussi analyser les pratiques de l’enseignant sur l’année scolaire en cours, et au-delà, et avoir ainsi une idée de l’intégration de ces outils dans la pratique du professeur. Ces observations sont consignées ici. C’est un document qui montre l’hétérogénéité du développement des usages des TIC en fonction des disciplines mais aussi des professeurs. Certaines disciplines utilisent l’ordinateur comme objet d’apprentissage et donc pratiquement tous les jours. D’autres ont intégré ces outils depuis longtemps et ont acquis une certaine maturité. Enfin, certaines en sont encore à des prémices prometteuses. Je souhaite que les rapports d’inspection, dont quelques-uns sont mentionnés ici, puissent faire état de manière courante des usages des technologies numériques. Ce premier document offre une vision des usages en 2005. Il nous faudra le mettre à jour régulièrement pour noter les évolutions quantitatives mais aussi qualitatives de l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. Je souhaite qu’il soit, pour les enseignants, un encouragement à mettre en œuvre ces technologies, et, pour les collectivités, à les soutenir par des financements adaptés. Je remercie tous les corps d’inspection qui ont participé à sa rédaction.

Michel Leroy

Recteur de l’Académie de Nancy-Metz



Dans les centres de formation d’apprentis (CFA) en EPLE Les TICE sont couramment utilisées par la totalité des acteurs de l’apprentissage de Lorraine, à savoir :

les services administratifs des organismes gestionnaires des centres : Lycées et Lycées Professionnels qui gèrent les CFA en EPLE ,

les apprentis ; les maîtres d’apprentissage ; les équipes pédagogiques des CFA.

Les échanges d'informations entre les organismes gestionnaires des centres de formation d'apprentis et la mission apprentissage du conseil régional s'effectuent par internet (mise à jour des effectifs d'apprentis, remontées d'enquêtes diverses, prévisions budgétaires, données comptables et comptes financiers). Les apprentis ont tous accès aux salles « E.Lorraine » pendant leurs heures de permanence, en dehors des créneaux de cours et en début de soirée pour les internes. Les champs d’utilisation couvrent la totalité des besoins et des aspirations des divers opérateurs : besoins strictement administratifs, besoins strictement pédagogiques, utilisations personnelles qui recouvrent les recherches documentaires, les échanges de fichiers de travail, les forums de discussion et les échanges de courriels. Parmi les utilisations pédagogiques, il convient de relever notamment une utilisation systématique des possibilités de transferts des fichiers numériques :

la conception et la réalisation par les étudiants - des niveaux BTS et au delà - d’un projet qui constitue en règle générale le principal support de communication destiné à la commission d’interrogation pendant l’examen terminal ;

dès le stade de l’avant projet, l’étudiant soumet son travail à l’équipe pédagogique de suivi ainsi qu’à l’entreprise et au maître d’apprentissage ;

pendant les périodes hors CFA, les étudiants gardent le « contact » avec les membres de l’équipe pédagogique du centre qui peuvent ainsi apporter leur aide en temps réel et suivre l’évolution du dossier des étudiants ;

pendant les périodes en centre, les étudiants peuvent continuer à dialoguer avec l’équipe d’encadrement de l’entreprise « support » du projet ;

en permanence, les équipes d’encadrement du centre et des entreprises peuvent communiquer en vue de suivre l’évolution des apprentis et l’état d’avancement de leurs projets ;

dans certains cas, le transfert, en temps réel de quelques images numériques, voire d’une courte séquence vidéo est plus explicite qu’un long entretien téléphonique.

Enfin, il semble que de nouveaux opérateurs, spécialisés dans la mise au point de réseaux d’enseignement à distance, proposent des solutions de plus en plus attractives et opérationnelles pour favoriser les apprentissages en autonomie, notamment dans les matières générales, mais également dans les champs professionnels.

Armand TAECH – IEN apprentissage



L’allemand Les attentes de l’institution et du corps social dans le domaine de l’enseignement des Langues Vivantes rendent indispensables l’utilisation de tous les outils qui peuvent en améliorer l’efficacité. Les TICE en font partie. Il y a une dizaine d’années, l’utilisation des TIC dans l’enseignement de l’allemand était encore le fait de quelques enseignants souvent plus intéressés par les nouvelles technologies que par la didactique de leur discipline. Nous avons constaté à l’époque certaines dérives liées à une mauvaise intégration de l’outil à la démarche pédagogique, l’utilisation de l’ordinateur devenant une fin plutôt qu’un moyen. Les efforts consentis en formation initiale et continue nous aident à nous rapprocher des objectifs que nous nous fixons dans ce domaine. Il nous est difficile de nous appuyer sur nos observations en inspection pour apprécier la pertinence des démarches qui intègrent les TICE, car nous assistons trop rarement à de tels cours. Voici toutefois ce que nous considérons comme un exemple d’intégration réussie des TIC dans une séance d’allemand observée en 2005 dans une classe de 5e : [La séquence est consacrée] à une découverte progressive de la ville, de l’école et de la classe [allemandes] partenaires. Attiré par les TICE, le professeur a conçu intégralement son unité pédagogique à partir de supports numériques. Le cours a donc lieu dans la salle multimédia ; l’agencement est pratique et l’équipement opérationnel. Le professeur maîtrise l’outil informatique et l’utilise au service de son enseignement. La plupart des élèves sont déjà de bons utilisateurs, mais les activités prévues renforcent leurs compétences dans ce domaine. Tous ont appris en début d’année les consignes techniques en allemand ; leurs réactions démontrent qu’ils comprennent le professeur. [Le professeur] peut donc conduire la séance dans la langue cible. La démarche associe plusieurs supports qui se complètent très bien : un site internet, une série de photos numérisées, un plan de la ville et une vidéo. La recherche prévue doit amener les élèves à faire successivement connaissance avec le maire, l’agglomération, puis la topographie de la ville. L’activité s’inscrit dans une pédagogie de projet, car elle doit préparer les élèves à une visite réelle des lieux durant laquelle ils joueront le rôle de guides. La recherche est très bien balisée, ils peuvent travailler en semi-autonomie. La classe s’implique, la plupart des élèves mènent à bien les tâches de repérage demandées. [Grâce au travail réalisé en amont et prévu en aval, l’activité contribuera à la réalisation du projet linguistique de l’unité.]

Robert VALENTIN et Christine MOULIN – IA-IPR d’allemand L’anglais Le recours aux TICE est fréquent pour ce qui relève de la conception de supports de travail en classe ou de la présentation de documents aux élèves. Il l’est également pour ce qui relève de la recherche documentaire effectuée par le professeur et/ou par les élèves. En revanche, le recours pertinent à l’outil informatique lors de la mise en œuvre ou du déroulement des cours est très rarement observé.

Patrice PAUL et Michel DUMONG– IA-IPR d’anglais Les arts plastiques

Le bilan effectué dans l’Académie de l’enseignement des arts plastiques résulte des séances d’enseignement observées en inspection durant les deux dernières années, de la lecture des cahiers de textes, de la visite des salles et du constat des équipements mis à disposition. Les



retours des participations aux stages de formations destinés à l’utilisation des outils numériques et informatiques ont également été pris en compte.

Utilisation des TIC en salle d’arts plastiques

Toutes les salles d’arts plastiques ne bénéficient pas d’un équipement informatique. Celles équipées et reliées au réseau permettent aux enseignants : - de présenter à l’ensemble de la classe les travaux réalisés en salle informatique ; - d’effectuer leur évaluation et de les noter ; - de constituer une banque d’images importantes présentées dans le cadre des cours et

diffusées par le biais du moniteur. Auparavant, le nombre de reproductions d’œuvres montrées était limité. Le professeur projetait des diapositives (dispositif coûteux et restrictif). La numérisation des reproductions d’œuvres permet d’une part de multiplier les œuvres présentées aux élèves, et d’autre part d’actualiser régulièrement le fond, et ainsi de s’adapter plus rapidement à la question traitée en cours.

Certains enseignants utilisent la caméra numérique et filment en continu des images se trouvant dans des ouvrages qu’ils diffusent sur le moniteur ou sur un grand écran si ceux-ci ont à disposition un vidéoprojecteur. Certains établissements en ayant acquis un transportable les laissent à disposition des enseignants de toutes les disciplines. Lorsque les élèves travaillent en autonomie, certains diffusent un diaporama que les élèves regardent pendant la séance.

La mise en réseau du poste de la salle d’arts plastique permet de visiter des sites

d’institutions culturelles (musées et centres d’arts) et de présenter leurs collections. Cette visite virtuelle permet notamment d’illustrer les séquences consacrées à l’enseignement du fait architectural. Elle rend compte de façon efficace de la conception de certains édifices exemplaires ou singuliers.

Dans le cadre de l’initiation à la photographie, l’appareil photo numérique offre des

opportunités de manipulation par tous les élèves de toutes les classes. Ceci n’était pas le cas avec l’utilisation de l’argentique qui avait un coût élevé de par l’achat de la pellicule, la nécessité du traitement chimique, les paramètres techniques que l’élève ne maîtrisait pas et le temps d’attente du développement. Les professeurs peuvent enfin aborder les questions propres à la photographie par la manipulation : la composition, le cadrage, la prise de vue et les effets de lumière. Ces images sont immédiatement transférables sur le réseau (sans frais de développement et de tirage, sans délai d’attente), si la salle est équipée d’un poste. De plus, cet outil permet également de garder une trace des réalisations éphémères et de faciliter ainsi l’évaluation.

Enfin les professeurs les mieux formés projettent des analyses d’œuvres. A partir d’une reproduction en couleurs, l’outil informatique permet de tracer les grandes lignes, de cerner les masses colorées et d’isoler un élément. Cette méthode permet aux enseignants de familiariser les élèves aux méthodes de lecture et d’analyse d’images.

En salle informatique

Les élèves apprennent à utiliser les outils de base des logiciels de traitement d’images (fabrication d’images fixes ou animées, manipulation d’images pré-fabriquées) et appréhendent les spécificités plastiques du travail d’infographie. Confrontés au nombre limité d’ordinateurs, les professeurs d’arts plastiques ont expérimenté des dispositifs de travail innovants. Pendant que certains groupes d’élèves produisent une réponse à un sujet par l’outil informatique, d’autres proposent des réalisations à l’aide d’outils plus traditionnels (crayon, ciseau, colle,…) qu’ils effectuent sur les tables libres. Les séances suivantes, leurs rôles sont alternés. Les logiciels de



traitement d’images utilisés par les élèves sont libres et gratuits. Ils ont été diffusés sur un support CD-rom aux professeurs d’arts plastiques de l’ensemble de l’académie.

Certains enseignants veillent à proposer des exercices permettant de familiariser les élèves

avec le scanner et la retouche des images produites à l’aide de l’appareil photo. numérique. Enfin, certaines séances en salle informatique sont consacrées à la recherche d’artistes ou d’œuvres sur le réseau Internet. L’ensemble de ces expériences et de ces acquis permet aux professeurs d’arts plastiques de participer à l’évaluation des items du B2i niveau collège.

Quelques professeurs ont constitué sur le site d’établissement des galeries virtuelles

permettant de valoriser les travaux des élèves et de présenter les expériences menées dans le cadre des enseignements artistiques complémentaires (classe à PAC, atelier de pratique artistique et classe culturelle).

Enfin les rencontres lors des réunions disciplinaires de bassin ainsi que leurs demandes

d’inscriptions aux formations dénotent la volonté des professeurs d’arts plastiques d’intégrer les outils numériques et informatiques à l’enseignement de la discipline. Ils ont perçu, non seulement l’intérêt, mais encore la nécessité de prendre part à la formation de leurs élèves autant en collège qu’en lycée.

Sandra GOLDSTEIN – IA-IPR d’arts plastiques La biochimie-biologie Le bilan réalisé porte sur l’intégration des TICE aux enseignements de biochimie-biologie dans l’Académie de Nancy-Metz et les académies en extension, pour une meilleure représentativité des usages observés.

L’utilisation de cet outil par les élèves fait partie intégrante des travaux pratiques de biochimie, notamment en classe de BTS. En effet, l’exploitation des résultats expérimentaux fait appel à des modélisations mathématiques de type régressions linéaires ou autres fonctions plus complexes et l’emploi de logiciels de type Excel ou Winregressi remplace avantageusement une exploitation sur papier millimétré ou à la calculatrice.

Quelques séances de travaux dirigés, réalisées en salle informatique, font l’objet de recherches sur un thème donné, à titre d’illustration ou d’introduction du cours.

Enfin, il arrive que le professeur emploie cet outil comme support illustratif du cours mais le recours à cet auxiliaire pédagogique est encore peu répandu dans la discipline.

Jean-Pascal DUMON et Isabelle FALLER – IA-IPR de STL Biochimie-Biologie La documentation Au cours des inspections, nous avons constaté, dans les quatre départements en collège, LEGT et LP un usage constant des TIC. La quasi-totalité des inspections permet d’observer des groupes d’élèves utilisant l’informatique sous la direction du documentaliste ou d’un professeur d’une autre discipline. L’usage autonome (élèves venus au CDI sur leur temps libre) est très fréquent en lycée, un peu plus limité en collège. Les CDI où nous n’avons pas observé d’usage de l’informatique sont ceux où le réseau était en panne ou ceux où les logiciels utiles (BCDI en particulier) n’étaient pas fonctionnels pour des raisons matérielles.



Les catalogues sont complètement informatisés partout sauf de très rares cas (quelques unités) où un documentaliste défaillant n’a pas réussi à terminer le travail (la saisie incomplète permet cependant aux élèves de travailler sur les périodiques et les ouvrages les plus utilisés). Le logiciel BCDI, utilisé partout, permet d’initier les élèves à un travail de recherche réfléchi, très formateur ; la dernière version est d’un usage facile même pour les collégiens. L’abonnement aux « mémonotices » évite au documentaliste le dépouillement fastidieux des périodiques et permet aux élèves d’accéder facilement aux articles des revues archivées au CDI. Seules des revues très spécialisées lues dans les lycées technologiques et professionnels ne figurent pas dans les mémonotices et exigent un dépouillement par le documentaliste. Le logiciel permet une gestion rapide et fiable du prêt, un suivi des commandes. On peut obtenir rapidement des données telles que le nombre d’emprunteurs, le nombre de prêts, leur fréquence, etc. Les usages pédagogiques observés le plus souvent le sont dans le cadre de TPE, PPCP, ECJS en lycées, d’itinéraires de découvertes en collège, ou de séances « d’initiation » en sixième et seconde à l’initiative du documentaliste ou encore dans le « club journal », souvent animé par le documentaliste. Ce sont :

une recherche au moyen de BCDI pour repérer les ressources utiles dans le fonds du CDI ;

une recherche dans des encyclopédies ou dictionnaires numériques (CDRom ou en ligne), par exemple Encarta, Littré, Robert. Les encyclopédies et dictionnaires papier sont utilisés en parallèle, leurs usages sont complémentaires.

une recherche sur la presse en ligne (par abonnement en général) ou sur les ressources des « kiosques » ;

une recherche sur le web avec ou sans présélection des sites par le documentaliste ou le professeur de la discipline concernée ;

la réalisation de dossiers, journaux, affiches, présentations PowerPoint, etc… au moyen de traitements de textes et de logiciels de PAO ;

dans les établissements où le réseau interne fonctionne bien, les élèves utilisent des espaces de travail personnels pour stocker et organiser leurs données au fur et à mesure de l’avancement de leur recherche. Cet usage est en train de s’établir progressivement.

Le documentaliste est en général impliqué dans la validation du Brevet Informatique et Internet, les activités qu’il mène permettant de valider de nombreux items.

Isabelle GRÉGOIRE - IA-IPR établissements et vie scolaire L’économie et gestion en lycée technologique L’économie et gestion dans la voie technologique (classe de seconde, première STG et terminale STT, en sections de techniciens supérieurs) :

Extrait du document intitulé « Solutions TIC pour la série Sciences et Technologies de la Gestion » réalisé en partenariat entre l'Inspection générale de l'Éducation nationale, l'Inspection pédagogique régionale et la SDTICE de la direction de la technologie. Ce document est destiné à fournir les références nécessaires en matière de TIC à la mise en œuvre des programmes de la série STG. Il prend appui sur un inventaire des besoins dans les différents contextes d'enseignement, illustrés par une présentation de types d'usages ainsi que des éléments de spécification des solutions attendues. « Les programmes d'Économie-gestion de la série Sciences et technologies de la gestion (STG) consacrent l'intégration des technologies de l'information et de la communication (TIC) comme



objets d'études, pour leurs caractéristiques, leurs usages et leur impact sur la structuration et le fonctionnement des organisations et, plus généralement, de la société, dans ses dimensions économiques, juridiques et sociales. Il s'agit d'appréhender les modalités et les conditions de leur mise en œuvre, sur les plans technologique, organisationnel et humain, mais aussi d'examiner les changements qu'entraîne leur diffusion dans les organisations. De nombreux aspects des questions posées par le développement de la société de l'information sont ainsi concrètement abordés dans les enseignements de la série STG. Des environnements de travail adaptés Comme pour les autres disciplines, les apprentissages sollicitent naturellement le recours aux ressources numériques, qu'il s'agisse de contenus, de logiciels, d'outils de recherche et d'archivage ou d'espaces documentaires individuels et collectifs. Les solutions apportées par l'espace numérique de travail (ENT) sont donc particulièrement adaptées aux usages pédagogiques de ces enseignements. Les objectifs d'acquisition de connaissances fondamentales propres aux systèmes d'information, à leur exploitation et à leur adaptation : modèle relationnel, bases de l'algorithmique, architectures et réseaux, supposent également la mise à disposition d'environnements numériques offrant des fonctionnalités à forte valeur didactique (respect des références théoriques et simplicité de mise en œuvre). Des modalités d'utilisation spécifiques Dans le cadre des démarches d'apprentissage, en fonction des spécialités, l'élève n'est pas seulement observateur ou utilisateur de solutions technologiques ; il doit aussi être placé en situation de participer à l'évaluation de la pertinence de certaines de ces solutions, voire à leur adaptation. Le caractère résolument technologique de l'enseignement implique l'intervention de l'élève sur le paramétrage des configurations de travail, leur adaptation aux hypothèses d'évolution des organisations simulées, utilisées comme contexte d'études. »

De l’observation des professeurs dans leurs pratiques quotidiennes

Des inspections des professeurs d’économie et gestion, il ressort que l’utilisation des salles informatiques spécialisées est conforme aux exigences des programmes (enseignement de détermination en classe de seconde : Informatique de Gestion et de Communication (IGC), classes de premières STG, de terminales STT ou sections de techniciens supérieurs).

Dans les enseignements d’économie et gestion, il est largement fait appel aux ressources des réseaux informatiques à de très rares exceptions près (un seul petit établissement privé sous contrat) et l’accès à l’Internet est pratiqué chaque fois que nécessaire.

Les progiciels de bureautique tels que Word, Excel, PowerPoint ou Access sont étudiés et mis en œuvre avec pertinence. Il en est de même des progiciels professionnels spécifiques aux spécialités de terminale ou de sections de techniciens supérieurs (progiciel de comptabilité, suites commerciales, logiciels de création de site Web et autres progiciels).

Les fonctionnalités des réseaux et des matériels informatiques utilisés en classe (partage de connexions à l’Internet, partage d’imprimantes, sauvegarde de données personnelles sur le réseau



ou sur Cédérom, utilisation des scanners, partage d’un espace de stockage de données…) notamment dans les lycées qui disposent d’un poste de chef de travaux ou d’un administrateur réseau sont mises en œuvre conformément aux recommandations pédagogiques et bien en rapport avec ce qui est attendu.

Les enseignants d’économie et gestion sont souvent impliqués également dans la création d’un intranet d’établissement ou du site web du lycée. Certains établissements ont également mis en œuvre certaines fonctionnalités comme le cahier de textes électronique ou un Intranet permettant aux élèves de disposer de documents de référence ou d’exercices d’application supplémentaires à ceux faits en classe.

Alain RENARD et Pierre VILLEMAIN - IA-IPR d’économie et gestion L’économie et gestion en lycée professionnel La confiance accordée aux élèves par l'usage des TIC, les méthodes de travail induites par ces technologies sont un levier pour tendre vers des attitudes et des comportements professionnels mieux compris et admis par les jeunes. L'acquisition de compétences et de connaissances en est facilitée. Apports aux élèves : motivation et valorisation Les PPCP sont des modalités fédératrices de l'usage des TIC : - développement du travail en équipe, du travail en autonomie, du travail personnel sans

rébellion de la part des élèves ; - recherches documentaires sur internet ; - utilisation réfléchie des logiciels courants ; - pratique des logiciels d'écriture de page web et réalisation de pages HTML pour créer le site

de la classe ou de l'établissement… ; - création de CD Rom pour présenter leur filière, leurs travaux… ; - échanges professeur/élève par courrier électronique : travaux, exercices… ; - contacts avec l'extérieur, les entreprises, les administrations (sous contrôle de

l'enseignant)… ; Apports aux enseignants : nouvelle pédagogie Le B2i contraint à des approches différentes des contenus de formation. Les TIC se mettent peu à peu au service des activités disciplinaires et pluridisciplinaires : - nouvelle gestion de la classe ; - nouvelle organisation des enseignements ; - nouvelle préparation des cours (séquences…) avec utilisation du vidéo projecteur ; - nouvel apprentissage ou remédiation des savoir-êtres par l’utilisation du caméscope ou des

appareils photo numériques ; - nouvelles relations entre les élèves et le professeur qui devient une personne ressource - échanges entre les enseignants d'une même discipline (d'un même établissement,

d'établissements différents, d'académies différentes…) soit en direct, soit par l'intermédiaire d'un site académique disciplinaire

Remarques : De nombreux professeurs restent cependant hermétiques à l'usage des TIC car ils considèrent encore l’informatique comme un enseignement et non comme un outil. Cette attitude est surtout liée au manque de maîtrise, non pas de l'outil informatique, mais plutôt de son intégration



rationnelle et efficace dans la pédagogie. Un travail de fond est à faire dans ce domaine afin d’apporter des formations à ces enseignants.

Marie José BECKER, Kamel HADDAD, Danièle PHILIPPE et Eliane VIGNAL IEN d’Économie-Gestion

L’éducation musicale Extraits de quelques rapports « Comme ses propres exemples, les réalisations de ses élèves sont empreintes d’une grande musicalité. Ceci est le juste fruit d’une grande maîtrise des outils (accompagnement à la guitare et au clavier, informatique au service de la pratique polyphonique et de l’écoute,… » « De plus l’enseignante apporte son propre ordinateur et en fait un usage fort pédagogique ; il apparaît donc nécessaire d’équiper la salle d’une station d’informatique musicale,… L’écoute initiale qui suscite des remarques pertinentes d’ordre général sous forme d’images formulées par les élèves est complétée par des écoutes fractionnées qui témoignent du bon usage de l’informatique musicale par Mme. … » « Le travail d’audition d’une œuvre du répertoire vocal a cappella est mené avec cohérence, bien construit, et aboutit malgré quelques maladresses à une écoute structurée et compétente de la classe. Retour fréquent à l’écoute de brefs extraits pour illustrer des points particuliers, manipulation d’objets vocaux visant leur appropriation par les élèves, étude de l’organisation musicale par un usage approprié de représentations graphiques ou de la partition originale projetée au tableau, et l’utilisation d’un pilote multimédia préalablement programmé pour la lecture précise du CD audio apportent une diversité et une interactivité bienvenues au service d’un objectif bien compris. » « Le moment d'audition est représentatif de la cohérence des activités au service d'un objectif clairement perceptible : les élèves identifient aisément les composantes musicales et formelles de la fugue grâce aux pratiques musicales intégrées (chant du sujet de la fugue), grâce à un usage particulièrement bien maîtrisé de l'outil informatique (pour la gestion fine des multiples écoutes et pour la représentation graphique qui y est associée – schéma complété progressivement au tableau, représentation animée ensuite suivie sur l'écran de télévision)… » « Il s'agit de l'observation et de la maîtrise instrumentale et vocale de la superposition d'éléments musicaux, mis en œuvre grâce à un appareillage conséquent – outil informatique pour la gestion de l'écoute et l'accompagnement, document de travail sous forme de tableau à renseigner par les élèves… » « L’audition est conduite avec compétence, mais perfectible. L’outil informatique permet à Mme. Xxxxxx de piloter les diverses écoutes : l’écoute initiale suscite des observations pertinentes sur le caractère ; les écoutes fractionnées et la juxtaposition d’épisodes non consécutifs, autorisées par le logiciel de pilotage de CD, permettent ensuite d’affiner l’analyse. » « Grâce à un pilote multimédia [il faut préciser que le professeur use de son propre ordinateur] qui facilite la gestion des écoutes fractionnées, grâce aux pratiques musicales intégrées [jeu du thème au piano par le professeur, frapper de pulsations par les élèves], grâce à un



questionnement ciblé, les élèves déterminent eux-mêmes les divers plans sonores et la structure du thème. » Typologie d’usages Usage en classe par le professeur Pilotage de CD, gestion de l’écoute et des écoutes fractionnées (super-télécommande)

Usage le plus fréquent, pas toujours discernable, faisant appel ou non à un complément visuel sous forme de schéma. Une dérive apparaît, heureusement rarement : la micro écoute qu’on oublie de resituer dans l’écoute globale.

Usage de séquences informatiques d’accompagnement pour le chant ou l’instrument

Fréquent mais non noté la plupart du temps dans les rapports parce que non visible, pas toujours facile à distinguer d’un play-back sur CD

Edition de partitions et autres documents sur papier pour la classe

La plupart des documents de la classe (partitions et textes de chansons, morceaux instrumentaux, tableaux divers et textes à trous pour l’analyse d’écoute pour ceux qui sont équipés), sont faits sur traitements de textes et séquenceurs-éditeurs de partitions, font appel à des sources informatiques (CD rom, internet)

Analyse physique du son ou représentation d’un élément musical (rythme, courbe mélodique)

rare

Documentation audiovisuelle en direct concernant essentiellement l’organologie (usage de CD rom ou de documentss trouvés sur le net)

Usage en atelier par les élèves Salle en réseau Montage sonore en relation avec l’image animée d’extrait de film

Observé une fois

Exercices d’application d’un travail d’écoute, où les élèves sont appelés à fractionner l’œuvre en fonction de sa structure, les différentes parties repérées auditivement

Observé une fois Une partie de la classe dans la salle en réseau tandis que les autres poursuivent le cours traditionnel

Pratiques de création sonore et de manipulation sonore

Rapportée, non observée

Quantifier ces usages ne serait que de peu d’intérêt et ne serait pas fiable. On ne peut les classer quantitativement que les uns par rapport aux autres. Quelques observations cependant : � l’usage bureautique est le plus fréquent alors que les usages pédagogiques et artistiques

restent rares ; � les professeurs sont soupçonnés de ne pas utiliser les TICE en classe ; � l’usage observé en classe lors d’une inspection est sans doute moins important que l’usage que

l’on pourrait qualifier d’ordinaire dans la pratique non observée (ce qui pourrait laisser penser que les professeurs manquent d’assurance dans l’usage pédagogique de l’outil informatique) ;il



semble que l’effort d’équipement des établissement ne débouche fréquemment sur aucun développement des usages, au grand regret des chefs d’établissement ;

� dans l’Académie de Nancy-Metz, la formation continue a privilégié ces dernières années le développement des pratiques en ce domaine au point que certains enseignants en arrivaient à considérer que la formation continue lui était totalement réservée ;

� les rapports n’ont la plupart du temps pas fait mention de l’usage des TICE pour l’accompagnement des productions vocales et instrumentales sous forme de séquence MIDI, celle-ci pouvant être confondue avec l’usage d’une bande orchestre enregistrée sur CD. Mais cela reste un usage assez courant quoique le CD (bande orchestre) le remplace avantageusement dans la mesure où certains professeurs ne profitaient pas de la souplesse d’une séquence midi (changement de tempo, dissociation des plans sonores, diversification de l’instrumentation et des textures…) ;

� l’usage pédagogique de l’informatique demande un investissement énorme : la qualité artistique demande du temps, la réflexion pédagogique doit être particulièrement poussée. Certains professeurs doivent ajouter à la spécificité musicale l’appropriation de l’outil informatique ;

� les jeunes professeurs maîtrisent l’outil a priori, sont formés spécifiquement pour l’une des épreuves du CAPES. Une pratique en conséquence peut suivre sans que l’on en soit certain.

Jacques FERCHAUD et François VIROT - IA-IPR d’éducation musicale L’éducation physique et sportive (EPS) Au cours de ces neuf dernières années, je n’ai pas rencontré un seul collègue qui utilisait les TICE durant une inspection. L’usage pédagogique d’ordinateurs de poche reste actuellement extrêmement confidentiel (si toutefois il existe). Les collègues enseignants dans des classes d’examen utilisent l’outil informatique pour collecter les propositions de notes qu’ils attribuent à leurs élèves dans le cadre du contrôle en cours de formation. Par ailleurs, le site académique est consulté de manière assez fréquente. La discipline se prête naturellement peu à l’usage de ces outils.

Maurice MARTIN - IA-IPR d’éducation physique et sportive L’espagnol Il m'est arrivé de voir travailler des élèves hispanisants en salle informatique pour effectuer des exercices de remédiation ou de type syntaxique. Si l'autonomie des élèves est apparente, la présence du professeur allant de l'un à l'autre est indispensable pour l'efficacité de l'activité basée sur la compréhension et l'expression écrites. Un professeur d'espagnol (Mme PIC au collège Barbot) a pensé une pédagogie des TICE au service de la réussite dans l'apprentissage de l'espagnol ; elle a conduit sa réflexion en équipe, au sein du collège et en collaboration avec un professeur de technologie d'un collège voisin. Ainsi des travaux interdisciplinaires, avec des élèves de la section européenne espagnol en particulier, ont abouti à d'appréciables résultats. Le label européen pour les initiatives innovantes dans l'apprentissage des langues vient de leur accorder une reconnaissance autorisée, comme le constatait déjà M. l'Inspecteur Général SEPTOURS lors d'une de ses visites d'inspection.

Gisèle ESSE - IA-IPR d’espagnol



L’histoire géographie 1-Depuis une quinzaine d’années, la recherche documentaire dans le cadre de l’enseignement de l’histoire géographie a été littéralement révolutionnée par l’utilisation des hypermédias (encyclopédie, atlas, bases statistiques électroniques et Internet). Grâce à ces ressources nouvelles, le travail de groupe et le travail autonome des élèves a pu porter sur des sujets jusque là difficilement abordables, particulièrement en géographie, dans le cadre des IDD, des TPE et de l’ECJS. Les ressources documentaires TICE sont utilisées, en tant que de besoin, conjointement avec des ressources imprimées. La plus-value des TICE, en matière de recherche documentaire en classe d’histoire et de géographie, est indéniable et considérable. Plusieurs situations pédagogiques sont possibles :

� soit un travail de recherche en CDI, mettant à profit le cas échéant la recherche sur ordinateur, en autonomie complète pour les lycéens et le plus souvent sous la tutelle d’un adulte en collège ;

� soit un travail de groupe en classe : un ordinateur monté sur roulette étant à la disposition des groupes conjointement avec toute une documentation-papier ;

� soit un travail de recherche personnel de l’élève à l’aide des postes informatiques disponibles dans son établissement.

Une telle utilisation des TICE favorise l’autonomie des élèves. Elle modifie en profondeur leur relation au savoir et la relation maître-élève : désormais l’élève peut facilement découvrir des connaissances inconnues du professeur. Il s’agit alors pour ce dernier d’apprendre à ses élèves à en évaluer la pertinence et la fiabilité. La difficulté réside en effet dans l’éducation des élèves à l’esprit critique quant à la fiabilité des sources de leurs informations. Il y a là une exigence pédagogique nouvelle très formatrice. En effet, il ne s’agit plus d’une critique formelle des sources telle qu’elle se pratique dans une étude classique de document d’histoire ou de géographie (document sélectionné par un pédagogue), mais bien d’un préalable absolument indispensable pour que l’élève puisse valider le résultat de ses recherches dans un corpus documentaire quasiment illimité et non présélectionné en vue d’un objectif pédagogique. 2- Dans la suite logique de cette évolution, une deuxième utilisation des TICE en histoire géographie a introduit un grand changement : l’utilisation quasi systématique, en tout cas en lycée, des applications bureautiques professionnelles pour réaliser les dossiers de compte rendu de travail de groupe ou de travail en autonomie. La qualité et la rigueur de présentation n’ont plus rien de comparable avec une présentation manuscrite. L’intérêt pédagogique principal est d’exiger de l’élève une grande rigueur de conception et de réalisation car de tels outils mettent en lumière de façon impitoyable les imperfections formelles. Dans ce domaine, le grand défi pédagogique est à la fois d’ordre intellectuel et éthique : apprendre aux élèves les limites de l’utilisation du « copier-coller ». Cet outil de mise en forme peut en effet dériver vers le non-respect de la propriété intellectuelle, voire aller jusqu’à la tricherie pure et simple. 3-Dans le cadre de la classe, en situation pédagogique « frontale », l’utilisation des TICE est plus une évolution qu’une révolution. L’ordinateur et le vidéoprojecteur permettent des séances de géographie, d’histoire ou d’histoire de l’art qui, quand elles sont réussies, apparaissent comme



très innovantes et efficaces : cartographie animée, petite séquence vidéo, analyse d’un tableau élément par élément… Les professeurs conçoivent généralement eux-mêmes ces séquences TICE (ce qui leur demande beaucoup de travail). Elles constituent une démarche pédagogique parmi d’autres, ne remplaçant ni la parole du professeur, ni le document imprimé. Environ 10% des séances observées en inspection utilisent ces outils (mais il faut considérer le fait que les professeurs n’osent pas toujours prendre ce « risque » dans ces circonstances). Cette proportion est en constante augmentation, en particulier grâce aux initiatives prises par l’équipe TICE académique d’histoire géographie, aux actions de formation continue et au rajeunissement du corps professoral. Sur les séances observées en inspection, si un petit nombre sont des échecs (l’utilisation des TICE ayant entraîné une moins value pédagogique par rapport à l’utilisation du tableau noir, du document papier ou du rétroprojecteur), en revanche la majorité d’entre elles sont de bonne ou de très bonne qualité. 4-Le tableau blanc inter actif commence à être utilisé et semble pour nos disciplines un outil très prometteur. 5-Nous espérons voir se développer les Systèmes d’Information Géographique à utilisation pédagogique. Mais il ne semble pas qu’il existe encore de produit pédagogiquement vraiment performant et apportant une réelle plus-value pour l’enseignement de la géographie tel qu’il est envisagé actuellement dans les programmes. D’une façon générale, les tuteurs intelligents, les micro-mondes et les systèmes experts ne semblent pas avoir été développés de façon probante pour l’enseignement de l’histoire et de la géographie. Dans un passé déjà lointain, des essais faits dans ce sens ont été autant d’échecs : ce qui ne préjuge pas de l’avenir.

Vincent BORELLA et Hélène POMME - IA-IPR d’histoire géographie Les Lettres et l’Histoire-Géographie en Lycée Professionnel En ce qui concerne l'usage en classe, on peut noter le faible recours aux TICE en Lettres-Histoire-Géographie. En effet, les supports utilisés en classe de façon prédominante restent les documents photocopiés, à défaut de l'utilisation de manuels. Ainsi, si de rares séances ont pu être observées, il s'agit essentiellement de technologies anciennes (visionnement avec téléviseur et magnétoscope, voire lecteur DVD, de documentaires en histoire-géographie, d'extraits d'œuvres filmiques en français) même si leur intérêt pédagogique ne doit pas pour autant être sous-estimées, surtout avec le public hétérogène du lycée professionnel souvent en difficulté. Deux difficultés sont rencontrées : toutes les salles ne sont pas équipées et les vidéos de géographie sont rapidement obsolètes. On note aussi une difficulté des enseignants pour exploiter ce type de support qui peut phagocyter la totalité d'un cours faute de méthode appropriée. L'informatique en français, lorsqu'elle est utilisée, l'est le plus souvent comme outil de remédiation (elmo, lirebel, par exemple) parfois pour des pratiques de réécriture comme cela est conseillé dans le nouveau programme de CAP. En histoire-géographie, l'informatique (ordinateur et connexion internet) est principalement utilisée comme outil de recherche en « back office » pour les enseignants, le plus souvent pour trouver des séquences « clés en main » qui ne sont pas toujours adaptées au projet de la classe. Il s'agit d'une dérive de la mutualisation que l'on peut regretter. Elle est constatée également en français.



Pour les élèves, c'est l'activité de recherche documentaire qui est la plus demandée par les enseignants, en autonomie, parfois encadrée par l'enseignant lui-même, souvent par le professeur de documentation. L'inflation de cette pratique est constatée depuis la mise en œuvre de dispositifs interdisciplinaires (PPCP, ECJS), et renforcée depuis l'application du nouveau programme de CAP et de la nouvelle épreuve orale d'histoire-géographie qui repose sur la constitution d'un dossier documentaire. Une doléance récurrente concerne la sous-utilisation des salles e-lorraine lorsqu'elles sont réservées à une utilisation en autonomie par les élèves sans le professeur. Une pratique apparaît en LP même si elle est néanmoins rare : le soutien du discours du professeur par la projection d'un diaporama au moyen d'un vidéo projecteur. Si cette pratique n'est en rien novatrice, elle pourrait cependant permettre de renouveler efficacement l'intervention magistrale du professeur, en particulier en histoire-géographie. Les PLP Lettres-Histoire-Géographie de l'Académie ont à leur disposition deux sites académiques qui les concernent plus directement : « Lettres-Histoire-Géographie en Lycée professionnel » et « ECJS en Lycée professionnel ». Ce sont les pages « ressources » qui sont les plus fréquentées. Une liste de diffusion et d'échange a été mise en place ainsi qu'une liste pour le groupe des formateurs ainsi qu'une liste spécifique pour le groupe de travail « Bac Professionnel en trois ans). D'une façon générale, la pratique des TICE, lorsqu'elle existe, reste traditionnelle : les professeurs utilisent les possibilités d'internet comme on entre dans une documentation papier. La notion d'interactivité est quasiment ignorée. Il faut aussi souligner les écarts entre les enseignants : des professeurs sont totalement ignorants des pratiques liées aux TICE (beaucoup ne connaissent pas l'existence de leur boite académique ou ne savent pas l’utiliser), d'autres les utilisent volontiers (ils sont rares et il faut rappeler ici l’ancienneté du corps des PLP Lettres-Histoire-Géographie de l'Académie).

Marie-Anne KARM et Patrick PIQUE, IEN-EG Lettres-Histoire-Géographie Les lettres Le français et les lettres semblent être encore très éloignés d’un usage courant des TICE : ainsi, sur une soixantaine d’inspections en lettres classiques et modernes, de janvier à décembre 2005, Monsieur Massé a observé une dizaine de séances pendant lesquelles le professeur a recouru aux nouvelles technologies. Sur un nombre équivalent d’inspections en Lettres modernes, j’ai observé cinq séances durant lesquelles le professeur y a eu recours. La lecture des cahiers de textes et la prise d’informations lors des réunions des équipes pédagogiques à l’issue des inspections permettent d’avoir une vision plus nuancée. Les différentes nouvelles technologies seront traitées séparément. Le rétroprojecteur, le téléviseur sont d’un usage assez courant. Le rétroprojecteur est parfois intégré à la réalisation du cours, par exemple, un texte est projeté ; à l’aide de couleurs, on y effectue des repérages qui sont ensuite analysés. Lorsque le professeur a bien intégré cet outil, la gestion de classe est considérablement améliorée. Surtout, l’étude de l’image fixe et mobile, explicitement prévue dans le programme de chaque niveau, induit le recours à ces deux outils :



lecture d’images fixes, publicités ou œuvres picturales, lecture de séquences filmiques, comparaisons d’œuvres littéraires et cinématographiques ou encore étude comparée de mises en scènes et d’œuvres théâtrales, dans le cadre de l’objet d’étude « texte et représentation ». L’outil informatique est d’un usage moins fréquent. Les raisons avancées le plus fréquemment sont : le manque de formation, l’équipement en postes de travail insuffisant eu égard à la taille des groupes (près de trente élèves en collège, plus de trente élèves en lycée), les horaires restreints, en collège (quatre heures en classe de Cinquième, par exemple) sont ressentis comme des obstacles par les professeurs. Toutefois certaines pratiques, certains dispositifs pédagogiques induisent un usage de l’informatique.

�La recherche documentaire, pratiquée au CDI, le plus souvent en collaboration avec le ou la documentaliste, s’effectue tantôt durant les heures de cours, tantôt en dehors des heures de cours. Les sujets sont divers : biographie de l’auteur, civilisation, mouvements littéraires, œuvres artistiques… Les recherches sont effectuées aussi bien sur CD-ROM que sur des sites sélectionnés, sites des musées nationaux, notamment. C’est dans ce cadre surtout que l’on peut constater que les Langues anciennes usent de l’outil informatique davantage que le français et les Lettres.

� Les Itinéraires de Découvertes, comme les Travaux Personnels Encadrés, ont largement contribué à développer non seulement la recherche d’informations sur Internet, mais aussi la réalisation de productions sur des supports « nouveaux » : diaporamas, CD-ROM.

�Les dispositifs de remédiation, au collège surtout et particulièrement en classe de Sixième, conduisent à utiliser l’informatique : logiciels de lecture ou d’écriture (Elsa…) pour une remise à niveau différenciée.

Le traitement de textes est pourtant très peu intégré au travail ordinaire de la classe ; il apparaît plus fréquemment dans le cas où une correspondance scolaire est organisée. S’ajoute alors, souvent mais non toujours, l’utilisation de la messagerie électronique.

Pour conclure cette partie consacrée à l’usage des TICE avec les élèves, on peut remarquer que l’environnement pédagogique et didactique conduit – ou non – les professeurs à utiliser les TICE. Comme, en retour, celles-ci contribuent à modifier les pratiques de classe par une plus grande différenciation et ouverture, il peut être intéressant d’agir en amont de l’introduction des TICE dans l’enseignement du français et des Lettres. En ce qui concerne les observations relatives aux préparations de cours par les professeurs, la vision est nettement plus optimiste : le traitement de textes est très largement utilisé, quel que soit l’âge des professeurs. Par ailleurs, nombre d’entre eux, les plus jeunes notamment, et parfois sans discernementsuffisant, recherchent des informations, voire des séquences ou des cours tout prêts, sur Internet : weblettres, sites académiques, sites personnels sont fréquentés ; les listes de diffusion sont pratiquées. Dans ce cadre, notre site académique « Français et Lettres » qui est en cours de reconstruction (le site « Langues anciennes » et « La page de l’Inspection » fonctionnent fort bien) revêt quelque importance, puisqu’il peut participer, grâce à un relais convenable lors des réunions pédagogiques organisées par les Inspecteurs, à une diffusion des pratiques pédagogiques souhaitées et, a minima, à une information sur ces pratiques.

Anne-Marie Achard, IA-IPR Lettres



Les mathématiques Séances concernées

La fréquence de l’utilisation de l’outil informatique lors des inspections est relativement faible, légèrement en baisse par rapport aux observations faites au cours de l’année scolaire 2002-2003. Au cours des séances observées, l'outil informatique a souvent été exploité avec beaucoup de pertinence. L’examen des cahiers de textes et les entretiens après les inspections montrent cependant un usage habituel plus fréquent, notamment dans le cadre des heures d’aide individualisée ou de soutien (logiciel SMAO et site Mathenpoche). Les enseignants hésitent à aller en salle informatique lors de notre visite. L’explication souvent donnée est la crainte de se voir en difficulté à cause d’un matériel déficient ou d’une situation dans laquelle l’activité des élèves est plus difficile à contrôler.

L’absence d’heures en demi-groupe dans les horaires de mathématiques, en collège et dans la série STG, est un frein à une fréquentation plus régulière de la salle informatique, malgré la place plus importante des TIC dans les nouveaux programmes.

Usages observés des TIC en mathématiques (sur 320 inspections) Utilisation possible Nombre

d’utilisations par le professeur

Nombre d’utilisations par les élèves

Vidéoprojecteur ou écran de télévision 6 1 Caméra 0 0 Calculatrice comme support d’activités pédagogiques. 8 11 Logiciel de géométrie dynamique pour des activités de construction géométriques.

3 6

Logiciel de géométrie dynamique pour des activités de conjecture 4 5 Logiciel de géométrie dynamique pour illustrer le cours ou un exercice. 1 0 Tableur grapheur en statistiques. 1 1 Tableur grapheur pour des activités sur les nombres. 0 2 Tableur grapheur pour des activités sur les notions de variables, d’inconnues, de fonctions.

1 0

Cédérom Rom livré avec le manuel. 0 0 Autre cédérom 0 0 Internet 1 2 Quelques extraits de rapports d’inspection

Inspections Pourcentage En collège 6,1% En lycée 8,9% Total 7,2%



Utilisation d’un vidéoprojecteur ou d’un écran de télévision. « Le programme étant achevé, monsieur … consacre cette séance, basée sur la résolution d'un problème de probabilités, à l'objectif suivant : arriver à déterminer un critère permettant de discriminer s'il y a adéquation à la loi uniforme. Le recours à l'ordinateur, relié à un vidéoprojecteur, permet au professeur de visualiser les différentes simulations, puis d'étudier la manière dont se répartissent les valeurs dans un grand nombre de séries de 120 lancers d'un dé…» « On résout ensuite un problème conduisant à une inéquation. Le questionnement, soutenu par une présentation dynamique à l’aide d’un diaporama, est adapté et suscite la réflexion des élèves. » Logiciel de géométrie dynamique pour des activités de construction géométriques. « Un vidéo projecteur permet de montrer l’effet d’une rotation sur un quadrilatère et de sensibiliser à cette nouvelle notion. Une feuille contenant une activité de découverte à trous à deux parties, « observation » et « construction », est distribuée. La première partie est complétée par les élèves qui se sont regroupés par deux devant des ordinateurs pour se familiariser avec une rotation en exploitant les possibilités offertes par un logiciel. Après sa restitution, le professeur met en évidence, grâce au logiciel utilisé auparavant, les deux façons de tourner autour d’un point. La seconde partie de l’activité est ensuite abordée, les élèves ayant regagné leur place initiale, face au tableau. » Logiciel de géométrie dynamique pour des activités de conjecture. « Après s’être assuré de l’existence du barycentre, une première phase, collective, conduit à conjecturer la nature du lieu du barycentre grâce à un logiciel de géométrie et à un vidéo projecteur, un élève faisant, primo, varier les valeurs du paramètre lorsque les quatre points sont fixés, secundo, changer les positions de ceux-ci. » « L’objectif est de conjecturer à l’aide d’un logiciel de géométrie dynamique la nature d’un triangle inscrit dans un cercle dont un diamètre est un côté du triangle. Studieux, les élèves utilisent correctement le logiciel et notent leurs observations, le professeur circulant parmi eux pour vérifier la progression et apporter une aide. » « La séance se déroule en trois parties distinctes. La première est consacrée aux consignes, claires et précises, sur le travail à réaliser avec l’ordinateur, à l’aide du logiciel Cabri-Géomètre, à partir d’une fiche d’activités bien construite […]. Les élèves, manifestement habitués à ce type de travail méthodique et réfléchi, s’activent avec intérêt, construisent rapidement la figure demandée et interrogent l’ordinateur pour finalement conjecturer que la droite passant par le point d’intersection de deux médianes et le troisième sommet du triangle coupe le côté opposé en son milieu, puis que le point d’intersection des trois médianes occupe une position particulière sur chacune d’elles. » Tableur grapheur en statistiques. « La fin de la séance se déroule dans une salle informatique où le élèves, regroupés par deux devant des ordinateurs, par le biais d’un tableur, refont deux diagrammes et un histogramme qu’ils ont trouvés précédemment. » Internet. « La séance a lieu en salle informatique où les élèves, à deux par poste, disposent d’une feuille sur laquelle deux activités sont décrites : pour chacune, consignes de construction de la figure avec le logiciel Cabri et démonstration à trous à compléter.… Dans la première activité, les élèves



constatent puis démontrent que le point d’intersection des trois médiatrices du triangle est le centre du cercle circonscrit à ce triangle… Les élèves complètent ensuite la démonstration à trous proposée sur un site internet. » « La séance s'intègre dans le chapitre consacré aux fonctions linéaires et affines. Les élèves ont déjà abordé, en séance informatique, avec Mathenpoche, la lecture graphique, la notion de "en fonction de…" à partir de représentations graphiques données, l'introduction de la fonction linéaire en partant d'une situation de proportionnalité, celle des notations ( ) axxf = et

axxf a: , la détermination de fonctions linéaires correspondant à des situations de proportionnalité, le calcul d'images de nombres et du nombre dont on connaît l'image par une fonction linéaire donnée. »

Philippe ALESSANDRONI, Alain BLANGY, Philippe FEVOTTE, Michel THIRY - IA-IPR de mathématiques

Les TICE en Mathématique-Sciences-Physiques dans les Lycées Professionnels Nous voyons régulièrement en inspection et lors des rencontres d’équipes pédagogiques des enseignants qui utilisent avec profit les TICE en classe. Chaque visite, chaque inspection est l’occasion de faire le point et d’impulser des pistes de travail. Les salles informatiques auxquelles nous avons systématiquement accès lors de nos visites dans les établissements montrent beaucoup de travail de la part des enseignants, Les enseignants étant bivalents, les Sciences Physiques se prêtent particulièrement aux expérimentations par EXAO, et une poignée de LP équipés utilisent avec efficacité ces équipements en classe. Depuis deux ans, nous constatons que de plus en plus d’établissements s’équipent en calculatrices graphiques programmables mises à disposition des élèves pendant les cours. Ce choix est une étape dans l’attente d’ordinateurs portables permettant une utilisation plus nomade des outils informatiques. Quelques enseignants exploitent aussi en classe des extraits d’émissions TV scientifiques, extraits repris sur ordinateur avec des montages permettant de les intégrer ponctuellement dans une séquence pédagogique. Plusieurs LP de l’Académie ont des enseignants impliqués dans l’utilisation des TICE depuis plus de 20 ans et continuant à innover tout en accompagnant les évolutions technologiques. Nous comptons aussi dans l’Académie des enseignants chevronnés qui ont construit des logiciels largement diffusés et pour certains, reconnus d’intérêt pédagogique. L’utilisation du vidéo projecteur en classe est de plus en plus fréquente pour travailler sur des outils construits par l’enseignant ou mutualisés, voire pour travailler devant une classe avec des outils de simulation javascripts extraits des travaux de J.-J. Rousseau (université du Mans) ou de Walter Fendt. Des enseignants s’appuient sur les IREM, APMEP, UDP, EPI et associations de spécialistes et il est fréquent de voir en classe l’exploitation de ces recherches pédagogiques.



Lors de l’une de nos visites, toute l’équipe Maths-Sciences d’un LP avait préparé collectivement une séquence remarquable au niveau de l’utilisation des TICE en classe. La prestation de l’enseignant lors de cette leçon de Sciences Physiques en BacPro a été d’une telle qualité pédagogique qu’elle aurait mérité d’être présentée aux collectivités qui ont accompagné financièrement le projet. Et il nous appartient aussi de signaler que des enseignants de deux LP ont dernièrement été impliqués dans le travail d’un doctorand au sein du LORIA sur le sujet suivant : Prise en compte de l’usager enseignant dans la conception des EIAO. La philosophie L'usage des TICE en classe de philosophie est infime, et correspond à deux cas sur 600 cours observés, au moins et en réalité un peu plus, en 7ans : soit 0,3%. Aucun de ces deux cas n'est d'ailleurs qualitativement probant, l'un s'asservissant à un contenu dont la fixation produit des effets de rail qui ont pour défaut de nuire à l'improvisation, à la reformulation spontanée, l'autre croyant pallier une incapacité de relation avec le groupe par un détour par l'écran. Bref, rien de significatif ni de probant. Il faut mettre de côté un travail de création important à Bruyères, qui concerne les arts. Il est plus fréquent, mais rare, de trouver des textes pris sur le net, soit que le professeur les ait distribués, soit que les élèves aient cru utile de les imprimer pour pallier ce qu'ils pensent être la carence du cours et du professeur. Mais là encore rien de très signifiant. En règle générale, la part très faible prise par la recherche en classe ou par la recherche de groupe, et le fait simple que je n'ai jamais vu un cours se faire dans une salle équipée d'ordinateurs, explique aussi ce non-usage, en cours, de l'outil informatique. Il faut cependant ajouter la plainte souvent entendue que les élèves utilisent les TICE pour faire leurs devoirs, au sens où ils font, avec cet outil, des compilations encore plus rapides, plus serviles et encore moins pertinentes que ce qu'ils pouvaient faire avec des livres. On copie de façon plus inintelligente depuis le recul de Gutenberg. On peut s'étonner qu'un outil si extraordinaire d'informations se transforme en instrument de paresse et de truquage. Mais aussi, la rencontre d'un tel instrument avec des exigences pédagogiques adaptées à d'autres comportements explique cela. L'usage des TICE est manifeste ailleurs : la messagerie électronique et le site philosophie. Les professeurs n'hésitent pas à adresser des courriels à l'inspecteur et ce dernier à communiquer individuellement avec eux, en répondant à leurs questions. Les trois sujets principaux de courriel sont : les mutations, les relations avec le proviseur, surtout relativement aux horaires et aux dédoublements de classe, les demandes de formation continue. Le site a un succès qui dépasse l'Académie car il est un des plus, sinon le plus, complets de France. Son succès dépasse même nos frontières. La raison : le nombre d'heures affectées au site est tel que son renouvellement et son développement est constant. Outre les informations institutionnelles et culturelles, il offre un nombre extraordinaire de textes philosophiques mis en ligne, qui donnent aux professeurs des instruments de travail et de perfectionnement.

André CONRAD - IA-IPR de philosophie Les sciences physiques et chimiques fondamentales et appliquées Les constats effectués reposent sur environ 200 inspections, soit environ 15 % des enseignants en activité.



Utilisation des outils informatiques dans les domaines de la communication. Nous récoltons aujourd’hui les fruits de la démocratisation des équipements et de la politique d’incitation qui a été menée depuis bientôt 20 ans par l’inspection pédagogique de sciences physiques, puis par l’IUFM et l’université :

• Diffusion de documents par le biais de stages de formation et du site académique ; • À l’IUFM, présentation obligatoire des mémoires ou des travaux expérimentaux à l’aide

des outils modernes de communication. Communication à destination des élèves :

La totalité des enseignants (une seule exception sur l’ensemble des enseignants inspectés) utilisent un traitement de texte pour produire des documents pédagogiques dont la majorité est d’une grande qualité formelle. Dans plus de 20 % des classes, nous avons observé l’utilisation de présentations assistées par ordinateur. Même si toutes les séquences pédagogiques ne se prêtent pas à l’utilisation de cet outil, c’est un domaine dans lequel des progrès doivent être obtenus. Mais l’acquisition ou le renouvellement du matériel nécessaire par l’établissement est souvent un préalable. Quelques enseignants ont créé des sites à destination de leurs élèves. Certains de ces sites sont hébergés par le site du lycée. Les autres utilisent les espaces proposés par les fournisseurs d’accès privés.

Communication inter-enseignante :

On remarque une utilisation de plus en plus fréquente : - Des listes de diffusion mises en place au niveau national ou académique (telles que la

liste de diffusion des responsables de laboratoire et la liste nationale) ; - De la messagerie pour la communication des enseignants entre eux ou entre les

enseignants et le corps d’inspection. Le site disciplinaire consacré aux sciences physiques de notre Académie est très riche et très consulté, ce qui en fait un outil de communication et d’échange de plus en plus efficace.

Réalisation d’activités pédagogiques utilisant l’outil informatique Dans ce domaine également, les nombreuses actions menées depuis 20 ans par l’inspection pédagogique ont porté leurs fruits.

• Dès les années 1980 l’inspection pédagogique s’est attachée à faire la promotion de l’outil informatique, à identifier les personnes ressources et à organiser massivement la formation des enseignants.

• La mise en place d’enseignement de détermination tel que informatique et électronique en sciences physiques (IESP) et l’introduction dans les nouveaux programmes de 2nde de 1ère L et S, et de Tale S de l’utilisation de l’outil informatique, en a rendu systématique son utilisation en lycée.

En lycée général. Que ce soit en seconde ou en section S, les mises en place des nouveaux programmes et de l'évaluation des capacités expérimentales ont entraîné une utilisation systématique des systèmes d'acquisition et des tableurs. Nous devons ajouter que l’enseignement de détermination Mesures Physiques et Informatique (MPI), enseignement très demandé et très prisé, impose une



utilisation de l'ordinateur sous tous ses aspects : acquisition, simulation, traitement de texte, tableur, ... Dans les filières technologiques. A chaque fois que les programmes l'exigent, l'outil informatique est utilisé par les enseignants sans difficulté particulière. Ces derniers ont un bagage parfois très conséquent dans les domaines de l’informatique. En collège. Actuellement, les TIC sont utilisées par le professeur dans la classe pour présenter des activités, des documents… L'utilisation dans la classe par les élèves reste limitée (un seul poste). Les salles informatiques éloignées des salles de sciences ne permettent pas de combiner l'activité expérimentale et l'utilisation de l'outil informatique. Les progrès attendus C’est principalement au niveau du collège que les progrès doivent être obtenus. Les retards constatés dans certains établissements sont principalement liés :

- à l'isolement des enseignants (dans 63 % des collèges il n'y a qu'un ou deux professeurs de sciences physiques, sans tenir compte du fait que certains professeurs d’enseignement général de collège (PEGC) enseignent en réalité uniquement les mathématiques) ;

- à des équipements parfois insuffisants ou des salles informatiques éloignées des salles de sciences ne permettant pas l'utilisation ponctuelle de l'informatique pendant une séance ;

- à l'impossibilité de se connecter au réseau de l'établissement depuis la salle de sciences physiques afin par exemple d'effectuer des recherches soit sur le fond documentaire du CDI soit sur le Web.

Au niveau du lycée, quelques établissements nécessiteraient une remise à niveau des équipements afin de pouvoir utiliser les outils actuellement diffusés (logiciels, DVD, documents vidéo, matériels utilisant les ports USB…). Dans le cadre de la formation continue, les actions proposées intègrent chaque fois que cela se justifie les apports des nouvelles technologies. La mise en place de nouveaux programmes en collège à la rentrée 2006 constituera un levier pour promouvoir et renforcer l'usage des TIC dans l'enseignement.

Marguerite OUVRARD, Michel LAMBEY et Pascal LOOS - IA-IPR de physique chimie Les sciences médico-sociales L’usage de l’informatique dans les cours de sciences médico-sociales relève de 3 axes :

- pour la création de supports de communication ( comptes rendus, synthèse, fiches, tableaux etc…), la communication en santé et action sociale étant un domaine important de cette discipline ;

- dans l’utilisation de logiciels de nature professionnelle : logiciel de gestion de dossiers (médicaux par exemple, de base de données épidémiologiques ; on constate aujourd’hui que l’outil informatique s’est fortement répandu dans le secteur sanitaire et social, d’où l’émergence de problématiques liées à l’utilisation des fichiers nominatifs et à la déontologie ;



- pour la recherche documentaires sur des thèmes sanitaires ou sociaux par le biais de l’outil Internet. Le secteur sanitaire et social est toujours en mouvement (évolutions législatives, problèmes de société, crises sanitaires…) d’où la nécessité d’être toujours attentif à l’actualité

Si l’usage des TICE fait partie des référentiels, la réalité dans les classes de SMS est très diverse et fortement lié à l’implication des enseignants. On peut cependant observer une mobilisation importante des professeurs, les plus jeunes ayant été formés à cet usage et la plupart des plus anciens faisant l’effort permanent de rester performants. On voit en particulier se développer les TICE au service de la pédagogie soit par le biais de sites Internet de sections SMS (plusieurs formations ayant été organisées pour les enseignants volontaires) ou par le biais de la PréAO quand la section dispose d’un vidéo projecteur.

Christiane PALLEZ – IA-IPR de SMS Les sciences biologiques et sciences sociales appliquées en lycée professionnel Les enseignants du secteur des sciences biologiques et sciences sociales appliquées, P.L.P. B.S.E. (biotechnologies santé environnement), PLP S.T.M.S. (sciences et techniques médico-sociales) et PLP Coiffure, utilisent majoritairement l’outil informatique, logiciels de bureautique, pour l’élaboration des séquences pédagogiques, des supports d’activités à destination des élèves et pour la construction des traces écrites. En ce qui concerne l’utilisation des techniques informatiques lors des séances d’apprentissage et à l’observation des classeurs élèves, cette pratique commence à se développer. Cependant les PLP sont encore timides quant à leur utilisation en visite d’inspection. Les professeurs exigent fréquemment des travaux de recherche de la part des élèves qui utilisent alors le matériel informatique et plus particulièrement les moteurs de recherche sur internet. L’utilisation du vidéoprojecteur avec logiciel de présentation en microbiologie et en biologie est expérimentée par certains enseignants. Les documents animés permettent de comprendre plus aisément les mécanismes physiologiques en biologie. L’utilisation du caméscope pour visualiser la réalisation de techniques professionnelles et travailler l’autoévaluation est en progression. Certains l’utilisent pour travailler le savoir-être et les techniques de communication. Dans la filière coiffure, les TIC permettent de mettre en œuvre des supports de cours plus intéressants, notamment en technologie (travail de visagisme) et lors des travaux de pratique professionnelle. Des initiatives d’utilisation du vidéoprojecteur se développent notamment pour l’enseignement de la prévention des risques professionnels avec la diffusion de supports par des organismes tels que l’INRS. Les nouvelles modalités d’évaluation de la vie sociale et professionnelle en CAP exigent que chaque élève rédige un dossier. La majorité des élèves de CAP sont alors amenés à utiliser les logiciels de bureautique. De même en section de baccalauréat professionnel industriel pour l’épreuve facultative d’hygiène prévention secourisme. Les TIC permettent de diversifier les supports pédagogiques, de maintenir ainsi l’attention des publics de niveau V. D’une manière générale elles sont mises en œuvre avec l’objectif principal de rendre l’élève acteur de sa formation.



Un certain nombre d’enseignants dont les pratiques pédagogiques évoluent peu, ne considèrent pas l’utilisation des TIC comme un outil de développement des apprentissages principalement par méconnaissance des techniques. Une formation technique serait alors indispensable pour les faire progresser. L’obstacle à la généralisation de la pratique est souvent le nombre de poste disponible dans un même espace. Les enseignants débutant dans la carrière sont davantage à l’aise dans cette utilisation, la formation IUFM des PLP B.S.E. et S.T.M.S. leur permet d’acquérir le C2i. Les TIC sont également utilisées pour : - assurer le suivi des élèves en périodes de formation en entreprise ; - la mise en œuvre des P.P.C.P. : production de livrets de recettes de cuisine par les élèves,

création de blog permettant de présenter le travail des élèves ; - le module de découverte professionnelles 6H : recherche sur des sites spécifiques tels que

l’ONISEP pour se documenter et s’informer sur les métiers ; - les échanges de pratiques entre les enseignants (d'un même établissement, d'établissements

différents,…) ; - la mise à jour des documents supports d’évaluation dans les enseignements et filières

spécifiques. Le site disciplinaire académique est le seul moyen pour se tenir régulièrement à jour des modifications des documents relatifs à la certification. Le site permet également les échanges de pratiques ;

- créer des outils de communication et d’information, supports attractifs pour valoriser une filière lors des journées portes ouvertes ou des séances relatives à l’orientation. Dans la filière Bioservices notamment, plusieurs équipes pédagogiques se sont mobilisées pour élaborer des Cdrom, supports de présentation de filières de formation ou de métiers. Les élèves ont été largement impliqués dans ces projets ;

- la rédaction des sujets d’examen de manière individuelle ou en équipe pédagogique ainsi qu’au moment des commissions de choix des sujets académiques et inter académiques qui se déroulent dans les établissements scolaires.

Expérimentation d’un manuel électronique Cinq lycées professionnels ont été ciblés pour travailler sur l’expérimentation d’un manuel électronique de V.S.P. en BEP. Pour des raisons techniques de mise en œuvre matérielle, il a fallu beaucoup de temps pour démarrer cet essai. Cette expérimentation a permis aux enseignantes de se rendre compte que le manuel électronique n’a pas de réel intérêt pédagogique car même s’il est présenté sur support numérique et utilisé avec un ordinateur, il conserve la présentation d’un livre scolaire et ne permet pas de réelle interactivité. Son utilisation régulière réduit la relation professeur-élève et limite les échanges oraux. Seuls les documents animés sont exploités efficacement et stimulent l’intérêt des élèves. Ils font le constat que les élèves de niveau V s’ennuient très vite avec ce type d’outil et que la gestion matérielle (enregistrement et impression des travaux,…) peut être une lourde contrainte. Cependant cette expérimentation à été l’occasion de lancer la réflexion sur l’utilisation des TIC en classe et de donner envie aux professeurs de travailler sur leur utilisation en classe, plus particulièrement avec un public difficile ou en difficulté. Une partie de ce groupe travaille maintenant à la construction d’outils pédagogiques à utiliser avec vidéoprojecteur pour l’enseignement de VSP au CAP et au BEP.

Fabienne MERRIAUX et Anne-Marie MESSE - IEN SBSSA



Les sciences économiques et sociales Observations dans les classes : Sur 67 séances observées dans l’Académie au cours des deux dernières années, une seule intégrait l’utilisation des TICE. Cette séance, observée en classe de terminale au lycée Jacques Callot de Vandoeuvre, portait sur le thème du développement durable et se déroulait dans une salle de classe équipée d’un vidéo-projecteur et reliée à l’internet. Extrait du rapport : « Outre les documents du manuel (Bréal 2003) et les documents distribués, la réflexion prend appui sur la consultation « en direct » de sites internet fournissant des informations pertinentes. Dans cette salle reliée à l’internet, et grâce aux compétences du professeur, l’outil informatique et le vidéo-projecteur sont mis au service des apprentissages et de la pédagogie. » Une autre séance a pu être observée au cours du 1er trimestre de cette année scolaire au lycée Cormontaigne de Metz : une heure de travaux dirigés (classe dédoublée) portant sur l’étude des relations entre croissance, progrès technique et emploi. Extrait du rapport : « Après que le professeur a annoncé la problématique de l’étude et présenté le travail à effectuer, les élèves se dirigent vers les ordinateurs, à raison de deux par poste. Ils ont alors pour consigne de suivre la fiche de travail et de répondre aux questions en recherchant l’information sur le site http://www.educnet.education.fr/insee/. […]. Durant toute cette phase de travail, les élèves sont actifs et studieux. […] Pour la synthèse des travaux, les élèves quittent les ordinateurs et reviennent dans l’espace central.». L’observation de cette séance témoigne de l’intérêt que présente le recours à l’outil informatique pour la recherche et le traitement d’informations statistiques pertinentes, du caractère stimulant que présente l’outil pour les adolescents, de la qualité de la relation pédagogique qu’il peut contribuer à établir lorsque son utilisation est maîtrisée et réfléchie. Aux dires des élèves eux-mêmes, ce type de travail est « motivant » et leur permet d’être « réellement actifs en classe ». Il faut souligner ici le rôle fondamental du professeur : il reste celui qui dirige la séance, apporte son aide en tant que de besoin, guide la réflexion individuelle et collective. Examen des cahiers de textes et cahiers d’élèves :

� Cours et travaux dirigés de sciences économiques et sociales Lorsqu’ils prennent appui sur les TICE, les professeurs intègrent généralement leur utilisation dans les séances en classes dédoublées (dites séances de travaux dirigés). Plus des deux tiers des professeurs y ont recours, le nombre de séances concernées étant de l’ordre de 3 à 4 séances par année en moyenne et le niveau de classe le plus concerné étant celui de première. Il s’agit, dans la plupart des cas, pour les élèves :

− de réaliser des recherches documentaires ou de rechercher des informations permettant de répondre à des questions posées par le professeur ;

− de consulter des sites d’entreprises et d’organismes divers pour illustrer le cours ; − de réaliser des activités de type « travaux dirigés » à partir de documents statistiques

proposés sur Educnet. � Travaux personnels encadrés et E.C.J.S.

Au cours des séances consacrées aux travaux personnels encadrés, le recours aux TICE est tout à fait généralisé et considéré comme absolument indispensable. Il en est de même pour la préparation des débats en E.C.J.S. Dans les deux cas, il s’agit surtout, pour les élèves, de rechercher des informations. Bilan des entretiens avec les professeurs : Les TICE sont considérées comme des outils et supports qui permettent, sur certains thèmes et pour certains apprentissages, une meilleure appropriation par les élèves. Leur utilisation ne



constitue pas une fin en soi, ce qui est sans doute une bonne chose mais, revers de la médaille, peut également être considéré comme un frein à leur développement. De nombreux enseignants se déclarent d’ailleurs sceptiques quant à leur efficacité et à leur utilité pédagogiques et/ou soulignent les problèmes matériels auxquels ils sont confrontés : salles e.lorraine insuffisamment équipées en logiciels, disponibilité insuffisante des salles pour les disciplines non prioritaires, nécessité de réserver une salle à l’avance, ce qui apparaît en contradiction avec la généralisation en tant qu’outil parmi d’autres... Ces difficultés de fonctionnement ont pu conduire certains professeurs à renoncer, selon leurs dires, à poursuivre leurs efforts en vue d’une intégration des TICE à leur enseignement. Utilisation en dehors de la classe Même s’ils sont encore minoritaires, de plus en plus de professeurs de sciences économiques et sociales cherchent à utiliser l’intranet de leur établissement afin de mettre leurs cours, corrections de devoirs, documents divers à la disposition des élèves. La réflexion collective, en équipes disciplinaires au sein des établissements, est encore embryonnaire mais se développe. Certains professeurs de S.E.S. semblent jouer un rôle moteur dans l’expérimentation PRISME (lycée Pierre et Marie Curie de Neufchâteau par exemple).

Anne-Marie DREISZKER - IA-IPR de SES Les sciences et techniques industrielles (STI) en lycée technologique Les sciences et techniques industrielles couvrent un champ disciplinaire très large. Les professeurs intervenant dans les secteurs de la mécanique, de l’électricité et de la construction civile n’envisagent plus, aujourd’hui, de travailler sans outils numériques. Cependant, les utilisations repérées sont variables d’un domaine à l’autre en fonction :

- des outils mis à disposition ; - des pratiques professionnelles propres à chaque filière ; - de la forme (écrites, pratiques) des épreuves d’examen.

Toutefois, il est intéressant d’établir une typologie des usages repérés au cours des inspections dans les classes de l’Académie : La visualisation La mise en œuvre des logiciels - modeleurs volumiques - permet d’illustrer la structure et la composition de systèmes industriels simples et complexes, et/ou d’expliquer le fonctionnement d’éléments inaccessibles par démontage. L’analyse et la recherche de solutions techniques L’utilisation de modeleurs volumiques permet aux élèves et étudiants d’être confrontés réellement à des problématiques techniques de conception en s’affranchissant (dans un premier temps) des contraintes normatives de la représentation technique. On trouve ces pratiques essentiellement dans le secteur de la construction mécanique. L’acquisition et le traitement de données Les outils logiciels présents sur des systèmes industriels ou sur des machines de mesure en laboratoire permettent de mettre en évidence des comportements mécaniques, thermiques, électriques ou acoustiques réels. Les informations relevées sous forme numérique peuvent être utilisées pour modéliser ce comportement réel ou au contraire pour valider une hypothèse retenue lors de l’étude d’un objet technique ou d’un système.



La simulation De nombreux produits permettent d’opérer des simulations sur des fonctions parfois complexes. Ainsi, si l’on prend l’exemple de l’électronique, les classes de l’Académie ont pu mettre en évidence le fonctionnement de parties d’un satellite de communication par étude et décomposition en fonctions élémentaires puis par simulation du comportement des circuits étudiés. Il en va de même pour l’étude de parties mécaniques où les déformations et les contraintes sont obtenues à l’aide de logiciels spécialisés permettant d’appliquer sur le modèle géométrique défini (sur modeleur) les actions mécaniques sollicitant le système étudié. Les bases documentaires Sous forme de produits ou de contenus multimédia elles permettent :

- d’illustrer le contexte de réalisation ou de production d’un bien ou d’un ouvrage (vidéo d’entreprises, visites virtuelles…) ;

- d’accéder à des bases de données de connaissances (encyclopédies générales ou spécialisées) ;

- de choisir des composants techniques (catalogues constructeurs sur CD ou en ligne) ; - d’accéder à des bases de données réglementaires ou normatives.

Outils de communication En dehors des usages classiques d’utilisation de la bureautique, on peut noter une utilisation spécifique des outils numériques de communication techniques dans les domaines suivants :

- recherche de stage ; - présentation de rapport d’activités en milieu professionnel ; - développement des minis projets en classe de 2nde ou de projets pluritechniques en

Sciences de l’Ingénieur ; - mise en œuvre de thèmes d’étude industriels lors de l’épreuve professionnelle de

synthèse de tous les BTS. Laurent BRAULT, Fernand KREMER et Robert KOQUELY - IA-IPR de STI

Les sciences et techniques industrielles (STI) en lycée professionnel Durant les 20 dernières années, la pratique professionnelle dans les métiers du bâtiment, des travaux publics et du secteur industriel a beaucoup évolué. L’utilisation de l’outil informatique dans les domaines de la conception, du dimensionnement, de la représentation et de la prescription technique a fortement modifié la communication technique. L’exploitation des banques de données, internes ou externes à l’entreprise, a considérablement enrichi les modalités d’exploitation de l’outil informatique. Dans ce contexte fortement évolutif, la formation professionnelle a pris en compte l’extrême nécessité de développer chez l’élève des compétences liées à l’utilisation des outils de communication technique modernes. Les professeurs des filières relevant des sciences et techniques industrielles (génie civil, productique, électrotechnique, structure métallique, chimie plasturgie, métiers de la mode,..) n’envisagent plus, aujourd’hui, de travailler sans outils d’information performants. Typologie d’usages

Représentation, analyse de fonctionnement et étude de comportement d’un système ou d’un ouvrage

Représentation



Associés au langage écrit et oral, les logiciels de représentation permettent de traduire un réel par l’image. Qu’il s’agisse de schémas, de perspectives, d’éclatés de modèle 3D, de mises en plans, ils sont un vecteur indispensable en étude comme en fabrication. Analyse de fonctionnement Les logiciels d’analyse d’un fonctionnement permettent de construire des représentations mentales conduisant à la compréhension de l’agencement des fonctions techniques et des solutions constructives. Etude de comportement Les modèles d’étude des comportements mobilisent la science des lois de l’équilibre et parfois du mouvement. L’utilisation de logiciels d’étude de comportement permet de faciliter la compréhension de tout ou partie de systèmes ou d’ouvrages complexes. Modélisation et pilotage de systèmes automatisés La mise en place d’une chaîne numérique (de la conception à la réalisation et au contrôle des produits) dans les filières de production implique la présence d’ordinateur dans l’ensemble des ateliers des lycées professionnels concernés. La complexité des modèles mathématiques utilisés impose une capacité de mémoire importante et un calculateur rapide sur les systèmes informatiques.

Consultation de bases documentaires Elles permettent d’accéder à des informations d’ordre : - réglementaires ou normatives ; - techniques et technologiques (catalogues constructeurs, site des distributeurs…).

Outil de communication Concernant la préparation de cours, les professeurs utilisent de manière classique les logiciels de bureautique. De plus en plus et de manière significative le vidéoprojecteur est utilisé par les professeurs en face à face pédagogique. L’utilisation, par les élèves, des outils de communication modernes est remarquée dans les cas suivants : - présentation de rapport d’activités en milieu professionnel ; - élaboration de document lors des recherches de stage ; - construction de dossiers techniques. Quelques extraits de rapports d’inspection Lors des inspections, nous constatons que l'utilisation des TICE est variable en fonction des métiers préparés par les élèves, du niveau de formation et des moyens mis à disposition dans les établissements. Toutefois, les professeurs de construction, présents dans la grande majorité des formations, utilisent systématiquement les TICE. « Monsieur…… présente l’objectif de la séance : apprendre à réaliser un diaporama visuel à l’aide du logiciel ….. de la suite bureautique…….. dans le cadre du projet pluridisciplinaire à caractère professionnel. Les pré-requis imposés requièrent une bonne connaissance des bases d’utilisation d’un traitement de texte. Le professeur présente le cadre du projet pluridisciplinaire à caractère professionnel et les quatre axes de travail :

- rédaction des activités de stage, - montage du DVD sur la section aménagement finitions, - préparation du dossier oral du rapport d’activités, - utilisation d’un logiciel de diaporama pour l’oral du rapport d’activités.



Le travail demandé aux élèves consiste à créer un diaporama de neuf diapositives sur le montage d’une cloison à ossature métallique. Ils doivent pour cela :

- utiliser une mise en page de type : titre, dessin, texte, police, animations…au choix. - rechercher les dessins sur le serveur et les classer dans l’ordre chronologique du diaporama. - rédiger les titres et explications qui conviennent à chaque opération de montage. »

Classe BEP finition « Madame….. reçoit ce jour la classe de terminale Bac Pro Artisanat et Métiers d’Art option vêtement et accessoire de mode. Le thème bordé est le placement de patron et plus particulièrement le placement automatique à l’aide d’un logiciel industriel de conception assistée par ordinateur. Les élèves ont à leur disposition l’ensemble des éléments descriptifs du produit à réaliser. Chacune d’elle a procédé, à l’aide du logiciel Modaris à la réalisation de la digitalisation, à la construction de la nomenclature et du cartouche. Le professeur présente à l’ensemble de la classe à l’aide du vidéo projecteur les fonctions essentielles à utiliser pour réaliser le placement de patron à l’aide du logiciel Diamino. Il procède à une démonstration de placement en conservant une efficience de 70%. Puis les élèves réalisent individuellement les diverses opérations de placement automatique. Elles ont à leur disposition 4 postes informatiques équipés des logiciels de placement automatique, un traceur de technologie jet d’encre. » Classe Bac Pro AMA filière métiers de la mode « La séance d’aujourd’hui s’adresse à un groupe d’élèves de la classe terminale bac pro EDPI. Le centre d’intérêt visé lors de cette séance est la flexion plane. Le support d’étude choisi est un pont roulant la problématique est liée à son dimensionnement. Les élèves disposent de leur cours de flexion en document ressource et sont invités à réaliser successivement par rotation 3 TP de flexion qui sont disposés sur le serveur de la salle. Ces travaux mettent en œuvre des logiciels appropriés dont les bases sont expliquées aux élèves par l’enseignant à l’aide d’un vidéo projecteur. Les TP sont ensuite suffisamment guidés pour que les élèves puissent les réussir en toute autonomie. La réalisation de ces derniers leur permet, dans un premier temps de découvrir et d’assimiler les logiciels, de se sensibiliser aux effets de la flexion en visualisant les contraintes, de dimensionner des éléments. La démarche pédagogique adoptée correspond aux méthodes préconisées actuellement pour ce niveau de classe. »

Classe de Bac Pro EDPI étude des constructions « La séance présentée aujourd’hui a pour centre d’intérêt la chaîne cinématique. L’étude est introduite par une problématique visant à modifier le mécanisme afin d’optimiser le mouvement de coupe. Pour arriver à cette finalité, les élèves doivent faire l’étude cinématique et modéliser les liaisons. Le professeur explique le travail à réaliser à l’aide d’un vidéoprojecteur, Chaque élève a à sa disposition une station de travail équipé d’un modeleur volumique et d’un logiciel de mécanique volumique interfacé à ce modeleur. Il modélise l’ensemble à l’aide de ce logiciel de mécanique. Ils constatent que ce système est hyperstatique et résolvent le problème en supprimant une liaison glissière. »

Classe de Bac Pro enseignement de la construction

P. ALBERT, M. BONTE, D. BOULEGUE, D. ESSELIN, A. GUERY, JP. POUILLON, C.ROYER, E. SEUILLOT, R. TOMASINI - IEN de STI



Les sciences de la vie et de la Terre (SVT) Les séances concernées Il s’agit de séances d’enseignement au cours desquelles l’outil informatique a été utilisé par le professeur ou les élèves en présence d’un inspecteur.

Pourcentage de séance avec usages des TIC inspections 02/03 03/04 04/05

collège 9 % 11 % 22 % lycée 28 % 44 % 64 % Totaux 16 % 22 % 33 %

Il faut préciser que ces visites d’inspection n’étaient pas programmées en fonction des outils TICE utilisés par les professeurs. Leur observation en classe est fortuite, fonction des outils prévus ce jour par le professeur. Ce type de données peut donc permettre de se rendre compte des usages effectifs dans les classes. C’est donc un indicateur de diffusion de ces technologies dans l’enseignement des SVT. On constate :

- l’importance des usages dans les lycées où les équipements sont les plus anciens et les plus développés ;

- l’accroissement régulier des situations où les technologies numériques sont employées sur 3 années, aussi bien au lycée qu’au collège.

Nous devons ajouter que l’importance portée à l’usage de ces technologies par les 2 IA-IPR est connue par les professeurs. C’est sans doute aussi un facteur facilitant les usages. Exemples de la diversité des usages observés sur l’année 2004/05 Typologie En collège En lycée Expérimentation assistée par ordinateur

- pas d’usage - 2 séances

Internet - 2 séances - 3 séances Logiciels et cédéroms spécifiques

- 1 séance - 5 séances

Suite bureautique dans le cadre du réseau de l’établissement

- 1 séance - 2 séances

Présentation assistée par ordinateur avec vidéoprojecteur

- 12 séances - 8 séances

Les rapports d’inspection associés Avec ExAO « Deux élèves vont alors passer sur un poste d'Ex.A.O. pour l'enregistrement de leur consommation de dioxygène au repos puis en faisant des flexions. La courbe est projetée par un vidéoprojecteur à l'écran… L'utilisation du poste d'Ex.A.O. est maîtrisée par le professeur. Cependant, la gestion d'un seul poste apparaît comme une certaine difficulté. » (Collège – 2002/03) « Le matériel informatique est utilisé de façon tout à fait justifiée pour cette séance. L'évaluation est en accord avec l'esprit de ce que sera l'évaluation des capacités pratiques au



BAC et représente donc un début de préparation très utile. Il reste que les élèves n'ont pas eu suffisamment de précisions sur ce que mesure la sonde et ce qu'affiche l'ordinateur pour comprendre tout l'intérêt de l'ExAO. » (Lycée – 2003/04) Avec les fonctionnalités du réseau de l’établissement « Le réseau du collège est utilisé pour le partage des ressources d'un cédérom. Un vidéoprojecteur facilite les mises en commun avec des élèves envoyés régulièrement au tableau… Le plus impressionnant est de voir la facilité d'utilisation de l'ordinateur par les élèves, ce qui ne peut qu'encourager l'institution dans la banalisation de ces outils et à porter ses efforts dans la mise à disposition d'outils plus faciles d'accès et un accompagnement important des professeurs. » (2002/03) « Le professeur propose des activités motivantes pour les élèves et contribue à leur faire acquérir des compétences attendues dans le cadre du B2i. Pour l'instant, une grille d'évaluation des compétences en informatique en SVT est complétée par les élèves. Mais elle peut encore aller plus loin dans l'utilisation des nouvelles technologies, par exemple en utilisant le réseau pour récupérer les différents travaux des élèves et les utiliser lors de la mise en commun. Certes un vidéoprojecteur lui aurait facilité la tâche mais elle pouvait aussi bâtir elle-même, au tableau, une synthèse des propositions des élèves. » (Collège – 2003/04) Avec un site web « Le professeur présente alors les consignes pour une première activité permettant de réaliser une préparation microscopique de grains de pollen, les observer au microscope et les déterminer avec une clé de détermination sur un site web. Certains élèves sont évalués au niveau de leurs capacités expérimentales. Une deuxième activité utilisant un cédérom sur l'étude et la comparaison des pollens de deux sites alpins est ensuite proposée. » (Lycée - 2002/03) Avec une présentation assistée par ordinateur via un vidéoprojecteur « Le professeur utilise à très bon escient les outils à sa disposition, une présentation assistée par ordinateur d'une part, la caméra sur table d'autre part. » (Collège - 2002/03) Avec l’usage d’une suite bureautique « L'utilisation des technologies numériques avec le traitement des données GPS par un tableur est judicieuse et doit être encouragée. Je demande toutefois au professeur d'approfondir sa réflexion sur la place de l'ordinateur entre le professeur et les élèves, et surtout de mesurer le degré d'autonomie intellectuelle réelle entre la fiche technique, la présentation du professeur et le travail sur l'ordinateur. » (Lycée – 2003/04) Avec un logiciel spécialisé « Le support informatique est utilisé de façon judicieuse permettant une visualisation de la molécule en complément d'autres observations. « (Lycée – 2003/04) Bilan qualitatif Il est évident que l’intégration des TIC dans l’enseignement des SVT est en plein développement. Les professeurs, quelque soit leur niveau de formation et quelque soit la génération, cherchent à intégrer les technologies numériques dans leur enseignement. Il convient d’en souligner les points faibles d’aujourd’hui :

- la difficulté pour des élèves de faire le lien entre les mesures réalisées en ExAO par les capteurs et l’affichage sur l’écran, les professeurs doivent porter leurs efforts sur les explications levant cette difficulté ;



- le rapport complexe entre professeur/élèves/ordinateur qu’il faut travailler, on constate parfois que le professeur « entre » dans la machine via des pages Web ou des documents de consignes, ce peut être une dérive équivalente, voire plus sournoise, que l’usage d’une fiche de TP ; le professeur a tendance à utiliser l’ordinateur pour prendre sa place. Globalement, le problème maintenant, c’est de rendre les élèves autonomes, et de faciliter l’interactivité.

- le manque de réflexion sur la prise en compte des fonctionnalités apportées par les réseaux numériques en terme d’échanges et de communication entre élèves et professeurs… ; mais l’expérimentation PRISME lorraine va permettre des avancées importantes sur le sujet ;

- un obstacle actuel c’est le manque d’appui sur les TIC pour communiquer, qui est lié à l’absence de disponibilité suffisante des ordinateurs dans chaque salle. Cet appui sur les TIC pour rédiger se limite actuellement aux TPE ou aux IDD alors que dans ce type de communication la spécificité des SVT comme la numérisation des images, la réalisation de dessins, les annotations… est forte, et cela ne se limite pas seulement à rédiger un compte-rendu. PRISME lorraine devrait là aussi permettre des améliorations notables.

Notons qu’il y a de réels progrès pour utiliser les TIC comme support dans une séance, avec l’aide d’une PAO et d’un vidéoprojecteur, les professeurs veillant à ce que ce ne soit pas pour simplement illustrer un cours ou « faire joli » mais au contraire à ce que cela facilite leur travail et développe l’implication des élèves. L’augmentation de la présence des vidéoprojecteurs dans les collèges est souvent mise à profit par les professeurs de SVT. Il reste que leur implication dans le B2i est encore insuffisante. Il conviendra dans l’avenir de se pencher sur les apports de ces outils dans le cadre de l’évaluation des élèves…

Brigitte HAZARD et Pascal FAURE – IA-IPR de SVT La technologie L’enseignement de la technologie, composante de la formation générale, est dispensé de la sixième à la troisième. L’utilisation de l’outil informatique est désormais répandue dans les enseignements de technologie. Les inspections dans les classes permettent de constater quatre usages principaux :

- le traitement de l’information textuelle et numérique (utilisation raisonnée de logiciels de traitement de textes ou du tableur) ;

- la conception et fabrication assistée par ordinateur (mini centre d’usinage et tour à commande numérique) ;

- le pilotage de systèmes maquettisés par ordinateur (feux de carrefour, éclairage automatique,…) permet de mettre en évidence les relations entre la partie contrôle-commande et la partie opérative d’un système simple ;

- la consultation et la transmission de l’information. Ainsi, on peut constater que dans la majorité des collèges le professeur de technologie assure une grande partie de la préparation et de la validation des compétences du brevet informatique et internet. Depuis la rentrée 2005, le nouveau programme de 6ème vient modifier les attentes liées aux technologies de l’information et de la communication. L’ensemble des compétences associées à l’utilisation d’outils numériques est abordé de façon transversale au travers des activités d’étude et de réalisation d’objets techniques. Aucun module spécifique de formation n’est prévu dans ce



nouveau programme car les principaux prérequis doivent provenir de la formation reçue dans les écoles élémentaires. Pour l’instant ce n’est pas encore tout à fait le cas, ce qui oblige les professeurs de technologie à mettre en place des activités spécifiques permettant la mise à niveau d’élèves qui n’ont pas été suffisamment initiés à l’utilisation des outils informatiques.

Laurent BRAULT, Fernand KREMER et Robert KOQUELY - IA-IPR de STI

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