objet d’étude l'argumentation du moyen-âge à nos...

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Objet d’étude La question de l'homme dans les genres de l'argumentation du moyen-âge à nos jours (œuvre intégrale) Problématique retenue Le recours à la fction est-il un moyen effcace pour diffuser ses idées ? Lectures analytiques Etude du Dernier jour d'un condamné (1829) de Victor Hugo - Texte 13 : la préface de 1832, extrait, de « Qu'avez-vous à alléguer pour la peine de mort ? ... » à « le Mardi gras vous rit au nez » ; - Texte 14 : l'incipit (chapitre I) ; - Texte 15 : la description de la cellule, de « Voici ce que c'est que mon cachot... » à « on suppose qu'il y a de l'air et du jour dans cette boîte de pierre. » (chapitre X) ; - Texte 16 : le ferrement des forçats, de « On ft asseoir les galériens dans la boue... » à « … leurs rires me faisaient pleurer. » (chapitre XIII). Etudes d'ensemble Victor Hugo : biographie et bibliographie ; la notion d'engagement La question de la peine de mort, de Voltaire à Badinter : les grandes étapes du combat, les arguments La construction du roman ; le traitement du temps et des lieux dans le roman Roman, monologue intérieur ou journal ? La question du genre Les personnages : le condamné à mort, les représentants de la société (gens de justice, gens d'église, foule) Documents complémentaires Groupement de textes : la peine de mort : - Voltaire, Traité sur la tolérance, 1763 ; - Victor Hugo, Discours à l'Assemblée constituante (15 septembre 1848) ; - Albert Camus, L'Etranger, 1942 ; - Albert CAMUS, Réflexions sur la guillotine, 1957 ; - Robert Badinter, ministre de la Justice (garde des Sceaux), discours à l'Assemblée nationale, le 17 septembre 1981 Histoire des arts : L’Homme au gibet de Victor Hugo et la bande-dessinée de Stanislas Gros, Le Dernier jour d'un condamné (2007) Activité proposée à la classe Débat en classe : pour ou contre la peine de mort ? Objet d'étude : la question de l'homme dans les genres de l'argumentation du moyen-âge à nos jours

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Objet d’étudeLa question de l'homme dans les genres del'argumentation du moyen-âge à nos jours

(œuvre intégrale)

Problématique retenueLe recours à la fction est-il un moyen effcace pourdiffuser ses idées ?

Lecturesanalytiques

Etude du Dernier jour d'un condamné (1829) de Victor Hugo

- Texte 13 : la préface de 1832, extrait, de « Qu'avez-vous à alléguer pour la peine de mort ? ... » à « le Mardi gras vous rit au nez » ; - Texte 14 : l'incipit (chapitre I) ;- Texte 15 : la description de la cellule, de « Voici ce que c'est que moncachot... » à « … on suppose qu'il y a de l'air et du jour dans cette boîte depierre. » (chapitre X) ;

- Texte 16 : le ferrement des forçats, de « On ft asseoir les galériens dans laboue... » à « … leurs rires me faisaient pleurer. » (chapitre XIII).

Etudes d'ensemble

▪ Victor Hugo : biographie et bibliographie ; la notiond'engagement▪ La question de la peine de mort, de Voltaire à Badinter : lesgrandes étapes du combat, les arguments▪ La construction du roman ; le traitement du temps et deslieux dans le roman▪ Roman, monologue intérieur ou journal ? La question dugenre▪ Les personnages : le condamné à mort, les représentants de lasociété (gens de justice, gens d'église, foule)

Documents complémentaires

▪ Groupement de textes : la peine de mort :- Voltaire, Traité sur la tolérance, 1763 ; - Victor Hugo, Discours à l'Assemblée constituante (15 septembre 1848) ; - Albert Camus, L'Etranger, 1942 ;- Albert CAMUS, Réflexions sur la guillotine, 1957 ; - Robert Badinter, ministre de la Justice (garde des Sceaux), discours à l'Assemblée nationale, le 17 septembre 1981▪ Histoire des arts : L’Homme au gibet de Victor Hugo et labande-dessinée de Stanislas Gros, Le Dernier jour d'un condamné(2007)

Activité proposée à laclasse

▪ Débat en classe : pour ou contre la peine de mort ?

Objet d'étude : la question de l'homme dans les genres de l'argumentation du moyen-âge à nos jours

Victor Hugo 1802-1885

1822 1829 1830 1831 1851-1870 1853 1856 1859 1862 1870 1885

À quatorze ans, le futur poète écrivit sur un cahier d'écolier : «».

À vingt ans, il publie un recueil d' (1822), encore classique par sa forme mais pleind'audace, qui lui vaut une pension royale. Il le remaniera plus tard, sous le titre Odes et Ballades(1828).

Hugo est un farouche abolitionniste de la peine de mort.Dans son enfance, il a assisté à des exécutions capitales ettoute sa vie, il luttera contre :

Le 25 février 1830, le triomphe de la pièce voit s'afronter les défenseurs de la tradition etles tenants des nouvelles doctrines au cours d'une soiréerestée dans l'histoire sous le nom de

En 1831 parait , qui met en scène un couple devenu mythique, Quasimodo etEsmeralda. Hugo va devenir le romancier du petit peuple évoluant du catholicisme et dumonarchisme vers une pensée libérale et sociale, vers la compassion pour le petit peuple.

Elu à l' en 1841, Victor Hugo est afecté, en 1843, par la mort tragique desa fille , noyée dans la Seine avec son mari.

Libéral et progressiste, Hugo n'accepte pas l'avènement de parle coup d'État du 2 décembre 1851 et il s'exile. D'abord à Jersey, puis à . Il continue,pendant ses dix-neuf ans d'exil, d'attaquer Napoléon III tout en se consacrant à la littérature.

Objet d'étude : la question de l'homme dans les genres de l'argumentation du moyen-âge à nos jours

Poèmes de l'exil, (1853), qu'il consacre à « », circulent d'abord encontrebande en France.

Dans les Contemplations (1856) il se lance, à l'assaut de tous les domaines de laconnaissance, la nature, le moi, l'univers. L'oeuvre s'articule autour de la terrible épreuve que fut lamort de sa fille, les poèmes «Autrefois» et «Aujourd'hui» y évoquent Léopoldine.

La (1859) est le projet d'une épopée qui embrasse la totalité del'histoire et dont les poèmes illustrent la suite des âges.

Hugo publie ensuite les en 1862 accueilli avec enthousiasme par le public,tant en Europe qu'aux États-Unis. Le titre désigne toutes les victimes d'unordre social dont Hugo dénonce les rigueurs et les injustice à travers les personnages principaux,Fantine, Jean Valjean, Cosette, Marius, Gavroche.

Tant qu'il existera, par le fait des lois et des moeurs, unedamnation sociale créant artifciellement, en pleinecivilisation, des enfers, et compliquant d'une fatalitéhumaine la destinée qui est divine ; tant que les troisproblèmes du siècle, la dégradation de l'homme par leprolétariat, la déchéance de la femme par la faim,l'atrophie de l'enfant par la nuit, ne seront pas résolus ;tant que, dans de certaines régions, l'asphyxie socialesera possible ; en d'autres termes, et à un point de vueplus étendu encore, tant qu'il y aura sur la terreignorance et misère, des livres de la nature de celui-cipourront ne pas être inutiles. Hauteville-House, 1erjanvier 1862. Victor Hugo .

Hugo revient triomphalement en France en février 1870, il est élu .Il a de vastes projets, abolition de la peine de mort, réforme de la magistrature, défense des droits dela femme, instruction obligatoire et gratuite, création des États-Unis d'Europe. Au bout d'un mois,désillusionné, il démissionne.

Hugo devient alors une sorte de patriarchenational des lettres. Il décède, le 22 mai 1885. Un cortègede plusieurs centaines de milliers de personnes suivra,depuis l'Étoile jusqu'au Panthéon, le «corbillard despauvres» qu'il avait réclamé. «Je donne cinquante millefrancs aux pauvres et je désire être porté au cimetière dansleur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les Églises. Jedemande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu» :ce furent là ses dernières volontés.

Le Dernier Jour d’un condamné

Genèse : Victor Hugo rencontre plusieurs fois le spectacle de la guillotine et s’indigne de ce que lasociété se permet de faire de sang-froid ce qu’elle reproche à l’accusé d’avoir fait. C’est au lendemaind’une traversée de la place de l’Hôtel-de-Ville où le bourreau graissait la guillotine en prévision del’exécution prévue le soir même que Victor Hugo se lance dans l’écriture du Dernier Jour d’uncondamné qu’il achève très rapidement. Le livre est édité en février 1829 par l’éditeur Charles

Objet d'étude : la question de l'homme dans les genres de l'argumentation du moyen-âge à nos jours

Gosselin mais sans nom d’auteur. Ce n’est que 3 ans plus tard (15 mars 1832) que Victor Hugocomplète sa nouvelle par une longue préface qu’il signe de son nom.Préfaces : On dénombre trois préfaces de Victor Hugo pour ce livre.

Dans la première édition, Victor Hugo présente l’œuvre comme, au choix, un journal écrit par un condamné ou bien l’œuvre d’un philosophe ou un poète. Victor Hugo laisse ainsi le lecteur décider. Le livre est alors publié sans nom d’auteur.

Très vite cependant, le nom de l’auteur se répand et, à la suite des critiques dont le livre fait l’objet, Victor Hugo rédige une autre préface pour la troisième édition du Dernier Jour d’un condamné (24 février 1829). Il s’agit d’une saynète parodique où il met dans la bouche de bourgeois et bourgeoises caricaturés les reproches faits au livre : « un plaidoyer nécessite une argumentation pas des sensations… le criminel ? On ne le connait pas… ce livre raconte des horreurs… le chapitre XXX est une critique de l’Église et le chapitre XL celle de la Royauté…. » On y perçoit l’amertume de l’auteur incompris mais aussi la provocation pour susciter la curiosité du lecteur.

Mais la préface la plus aboutie est celle de 1832. Dans celle-ci, Victor Hugo prend le temps de développer son argumentation. Il précise ses motivations : le livre est bien un plaidoyer contre la peine de mort. Pour que ce plaidoyer soit efficace, qu’il ait valeur de généralité, il fallait que le personnage principal soit le plus quelconque possible, exécuté un jour quelconque, pour un crime quelconque. Il présente des descriptions très réalistes d’exécutions pour souligner la cruauté de celles-ci, explique comment en 1830 l’abolition de la peine de mort a failli être votée par l’assemblée mais pour de mauvaises raisons. Il interpelle les magistrats, traite le bourreau de « chien du juge » et propose, non pas brutalement une abolition de la peine de mort, mais une refonte complète du système pénal. Ainsi trois ans après avoir suscité l’émotion par la présentation de ce long monologue d’un condamné à la veille de sa mort, Victor Hugo présente une défense raisonnée de sa thèse.

Composition de l’œuvre : Le livre est découpé en 49 chapitres de longueurs très variables allantd’un paragraphe à plusieurs pages. Victor Hugo rythme ainsi la respiration du lecteur et lui faitpartager les états d’âme du condamné, ses éclairs de panique et ses longues soufrances. Ondistingue trois lieux de rédaction :Bicêtre où le prisonnier évoque son procès, le ferrage des forçats et la chanson en argot. C’est là qu’il

apprend qu’il vit sa dernière journée.La Conciergerie qui constitue plus de la moitié du livre. Le condamné y décrit son transfert vers

Paris, ses rencontres avec le friauche, l’architecte, le gardien demandeur de numéros de loterie, le prêtre, sa fille. On partage ses soufrances, son angoisse devant la mort, sa repentance, sa rage et son amertume.

Une chambre de l’Hôtel de Ville où sont écrits les deux derniers chapitres, l'un très long relatant sa préparation et le voyage dans Paris jusqu’à la guillotine, l’autre très court concernant les quelques minutes qui lui sont octroyées avant l’exécution.

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Le Dernier jour d'un condamné (1829) : la construction du livreChap Nombre

de pagesEvénements rapportés Lieux où se trouve

le condamné

I 1 ½ Bicêtre

II 6 Bicêtre

III 1 Bicêtre

IV ½ Voiture

V 2 Bicêtre

VI 2 Bicêtre

VII ½ Bicêtre

VIII 1 Bicêtre

IX 1 Bicêtre

X 2 Bicêtre

XI 2 Bicêtre

XII 2 Bicêtre

XIII 9 Bicêtre

XIV 2½ Bicêtre

XV 1 Bicêtre

XVI 5 Bicêtre

XVII 1 Bicêtre

XVIII ½ Bicêtre

XIX ½ Bicêtre

XX 1 Bicêtre

XXI 3 Bicêtre

XXII 8 Voiture

XXIII 7 Un petit cabinet à

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la conciergerie

XXIV ½ Un petit cabinet à la conciergerie

XXV ½ Cellule à la conciergerie

XXVI 2 Cellule à la conciergerie

XXVII ½ Cellule à la conciergerie

XXVIII ½ Cellule à la conciergerie

XXIX ½ Cellule à la conciergerie

XXX 4 Cellule à la conciergerie

XXXI 1 Cellule à la conciergerie

XXXII 3 Cellule à la conciergerie

XXXIII 3 Cellule à la conciergerie

XXXIV 2 Cellule à la conciergerie

XXXV ½ Cellule à la conciergerie

XXXVI 1½ Cellule à la conciergerie

XXXVII ½ Cellule à la conciergerie

XXXVIII

½ Cellule à la conciergerie

XXXIX 1 Cellule à la conciergerie

XL 1 Cellule à la conciergerie

XLI 2 Cellule à la conciergerie

XLII 3 Cellule à la conciergerie

XLIII 3 Cellule à la conciergerie

XLIV ½ Cellule à la conciergerie

XLV ½ Cellule à la conciergerie

Objet d'étude : la question de l'homme dans les genres de l'argumentation du moyen-âge à nos jours

XLVI ½ Cellule à la conciergerie

XLVII ½ Cellule à la conciergerie

XLVIII 8 Transfert dans une chambre de l'Hôtel de Ville

XLIX 1 Chambre de l'Hôtel de Ville

Objet d'étude : la question de l'homme dans les genres de l'argumentation du moyen-âge à nos jours

Lecture analytique n° 13 : la préface de 1832

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Qu'avez-vous à alléguer pour la peine de mort ?

Nous faisons cette question sérieusement : nous la faisons pour qu'on y réponde ; nous la faisons auxcriminalistes, et non aux lettrés bavards. Nous savons qu'il y a des gens qui prennent l'excellence de la peinede mort pour texte à paradoxe comme tout autre thème. Il y en d'autres qui n'aiment la peine de mort queparce qu'ils haïssent tel ou tel qui l'attaque. C'est pour eux une question quasi littéraire, une question depersonnes, une question de noms propres. Ceux-là sont les envieux, qui ne font pas plus faute aux bonsjurisconsultes qu'aux grands artistes. Les Joseph Grippa ne manquent pas plus aux Filangieri que lesTorregiani aux Michel-Ange et les Scudéry aux Corneille.

Ce n'est pas à eux que nous nous adressons, mais aux hommes de loi proprement dits, auxdialecticiens, aux raisonneurs, à ceux qui aiment la peine de mort pour la peine de mort, pour sa beauté,pour sa bonté, pour sa grâce.

Voyons, qu'ils donnent leurs raisons.

Ceux qui jugent et qui condamnent disent la peine de mort nécessaire. D’abord, – parce qu’il importede retrancher de la communauté sociale un membre qui lui a déjà nui et qui pourrait lui nuire encore. – S’ilne s’agissait que de cela, la prison perpétuelle suffrait. À quoi bon la mort ? Vous objectez qu’on peuts’échapper d’une prison ? faites mieux votre ronde. Si vous ne croyez pas à la solidité des barreaux de fer,comment osez-vous avoir des ménageries ?Pas de bourreau où le geôlier sufft.

Mais, reprend-on, – il faut que la société se venge, que la société punisse. – Ni l’un, ni l’autre. Sevenger est de l’individu, punir est de Dieu.

La société est entre deux. Le châtiment est au-dessus d’elle, la vengeance au-dessous. Rien de si grandet de si petit ne lui sied. Elle ne doit pas “punir pour se venger” ; elle doit corriger pour améliorer.Transformez de cette façon la formule des criminalistes, nous la comprenons et nous adhérons.

Reste la troisième et dernière raison, la théorie de l’exemple. – Il faut faire des exemples ! il faut épouvanter par le spectacle du sort réservé aux criminels ceux qui seraient tentés de les imiter !

Voilà bien à peu près textuellement la phrase éternelle dont tous les réquisitoires des cinq centsparquets de France ne sont que des variations plus ou moins sonores. Eh bien ! nous nions d’abord qu’il y aitexemple. Nous nions que le spectacle des supplices produise l’effet qu’on en attend. Loin d’édifer le peuple,il le démoralise, et ruine en lui toute sensibilité, partant toute vertu. Les preuves abondent, etencombreraient notre raisonnement si nous voulions en citer. Nous signalerons pourtant un fait entre mille,parce qu’il est le plus récent. Au moment où nous écrivons, il n’a que dix jours de date. Il est du 5 mars,dernier jour du carnaval. À Saint-Pol, immédiatement après l’exécution d’un incendiaire nommé LouisCamus, une troupe de masques est venue danser autour de l’échafaud encore fumant. Faites donc desexemples ! le mardi gras vous rit au nez.

Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné, extrait de la préface de 1832.

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Lecture analytique n° 14 : l'incipit

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Bicêtre1.

Condamné à mort !

Voilà cinq semaines que j’habite avec cette pensée, toujours seul avec elle, toujours glacé desa présence, toujours courbé sous son poids ! Autrefois, car il me semble qu’il y a plutôt des annéesque des semaines, j’étais un homme comme un autre homme. Chaque jour, chaque heure, chaqueminute avait son idée. Mon esprit, jeune et riche, était plein de fantaisies. Il s’amusait à me lesdérouler les unes après les autres, sans ordre et sans fn, brodant d’inépuisables arabesques cetterude et mince étoffe de la vie. C’étaient des jeunes flles, de splendides chapes22 d’évêque, desbatailles gagnées, des théâtres pleins de bruit et de lumière, et puis encore des jeunes flles et desombres promenades la nuit sous les larges bras des marronniers. C’était toujours fête dans monimagination. Je pouvais penser à ce que je voulais, j’étais libre.

Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prisondans une idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n’ai plus qu’une pensée,qu’une conviction, qu’une certitude : condamné à mort !

Quoi que je fasse, elle est toujours là, cette pensée infernale, comme un spectre de plomb àmes côtés, seule et jalouse, chassant toute distraction, face à face avec moi misérable et me secouantde ses deux mains de glace quand je veux détourner la tète ou fermer les yeux.

Elle se glisse sous toutes les formes où mon esprit voudrait la fuir, se mêle comme un refrainhorrible à toutes les paroles qu’on m’adresse, se colle avec moi aux grilles hideuses de mon cachot ;m’obsède éveillé, épie mon sommeil convulsif, et reparaît dans mes rêves sous la forme d’uncouteau.

Je viens de m’éveiller en sursaut, poursuivi par elle et me disant : – Ah ! ce n’est qu’un rêve !– Hé bien ! avant même que mes yeux lourds aient eu le temps de s’entr’ouvrir assez pour voircette fatale pensée écrite dans l’horrible réalité qui m’entoure, sur la dalle mouillée et suante de macellule, dans les rayons pâles de ma lampe de nuit, dans la trame grossière de la toile de mesvêtements, sur la sombre fgure du soldat de garde dont la giberne3 reluit à travers la grille ducachot, il me semble que déjà une voix a murmuré à mon oreille : – Condamné à mort !

Victor Hugo, , Le Dernier jour d’un condamné, chapitre I, 1829.

1 Prison de Paris.

2 Longs manteaux.

3 Boîte recouverte de cuir portée à la ceinture et où les soldats mettaient leurs cartouches.

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Lecture analytique n° 15 : la description de la cellule

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Voici ce que c’est que mon cachot :

Huit pieds carrés. Quatre murailles de pierre de taille qui s’appuient à angle droit sur un pavé de dalles exhaussé d’un degré au-dessus du corridor extérieur.

À droite de la porte, en entrant, une espèce d’enfoncement qui fait la dérision d’une alcôve. On y jette une botte de paille où le prisonnier est censé reposer et dormir, vêtu d’un pantalon de toile et d’une veste de coutil, hiver comme été.

Au-dessus de ma tête, en guise de ciel, une noire voûte en ogive – c’est ainsi que cela s’appelle – à laquelle d’épaisses toiles d’araignée pendent comme des haillons.

Du reste, pas de fenêtres, pas même de soupirail. Une porte où le fer cache le bois.

Je me trompe ; au centre de la porte, vers le haut, une ouverture de neuf pouces carrés, coupée d’une grille en croix, et que le guichetier peut fermer la nuit.

Au dehors, un assez long corridor, éclairé, aéré au moyen de soupiraux étroits au haut du mur, et divisé en compartiments de maçonnerie qui communiquent entre eux par une série de portes cintrées et basses ; chacun de ces compartiments sert en quelque sorte d’antichambre à un cachot pareil au mien. C’est dans ces cachots que l’on met les forçats condamnés par le directeur de la prison à des peines de discipline. Les trois premiers cabanons sont réservés aux condamnés à mort, parce qu’étant plus voisins de la geôle ; ils sont plus commodes pour le geôlier.

Ces cachots sont tout ce qui reste de l’ancien château de Bicêtre tel qu’il fut bâti dans le quinzième siècle par le cardinal de Winchester, le même qui ft brûler Jeanne d’Arc. J’ai entendu dire cela à des curieux qui sont venus me voir l’autre jour dans ma loge, et qui me regardaient à distance comme une bête de la ménagerie. Le guichetier a eu cent sous.

J’oubliais de dire qu’il y a nuit et jour un factionnaire de garde à la porte de mon cachot, et que mes yeux ne peuvent se lever vers la lucarne carrée sans rencontrer ses deux yeux fxes toujours ouverts.

Du reste, on suppose qu’il y a de l’air et du jour dans cette boîte de pierre.

Victor HUGO, Le dernier jour d’un condamné, Chapitre X, Éditions Hatier, 1829.

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Lecture analytique n° 16 : le ferrement des forçats

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On ft asseoir les galériens dans la boue, sur les pavés inondés ; on leur essaya les colliers ; puisdeux forgerons de la chiourme, armés d'enclumes portatives, les leur rivèrent à froid à grandscoups de masses de fer. C'est un moment affreux, où les plus hardis pâlissent. Chaque coup demarteau, assené sur l'enclume appuyée à leur dos, fait rebondir le menton du patient ; le moindremouvement d'avant en arrière lui ferait sauter le crâne comme une coquille de noix.

Après cette opération, ils devinrent sombres. On n'entendait plus que le grelottement deschaînes, et par intervalles un cri et le bruit sourd du bâton des gardes-chiourme sur les membresdes récalcitrants. Il y en eut qui pleurèrent ; les vieux frissonnaient et se mordaient les lèvres. Jeregardai avec terreur tous ces profls sinistres dans leurs cadres de fer.

Ainsi, après la visite des médecins, la visite des geôliers ; après la visite des geôliers, le ferrage.Trois actes à ce spectacle.

Un rayon de soleil reparut. On eût dit qu'il mettait le feu à tous ces cerveaux. Les forçats selevèrent à la fois, comme par un mouvement convulsif. Les cinq cordons se rattachèrent par lesmains, et tout à coup se formèrent en ronde immense autour de la branche de la lanterne. Ilstournaient à fatiguer les yeux. Ils chantaient une chanson du bagne, une romance d'argot, sur unair tantôt plaintif, tantôt furieux et gai ; on entendait par intervalles des cris grêles, des éclats de riredéchirés et haletants se mêler aux mystérieuses paroles puis des acclamations furibondes ; et leschaînes qui s'entre-choquaient en cadence servaient d'orchestre à ce chant plus rauque que leurbruit. Si je cherchais une image du sabbat, je ne la voudrais ni meilleure ni pire.

On apporta dans le préau un large baquet. Les gardes-chiourme rompirent la danse desforçats à coups de bâton, et les conduisirent à ce baquet dans lequel on voyait nager je ne saisquelles herbes dans je ne sais quel liquide fumant et sale. Ils mangèrent.

Puis, ayant mangé, ils jetèrent sur le pavé ce qui restait de leur soupe et de leur pain bis, et seremirent à danser et à chanter. Il paraît qu'on leur laisse cette liberté le jour du ferrage et la nuitqui le suit. J'observais ce spectacle étrange avec une curiosité si avide, si palpitante, si attentive, queje m'étais oublié moi-même. Un profond sentiment de pitié me remuait jusqu'aux entrailles, et leursrires me faisaient pleurer.

Victor HUGO, Le dernier jour d’un condamné, Chapitre XIII, Éditions Hatier, 1829.

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Groupement de textes : la peine de mort

Textes :- texte 1 : VOLTAIRE, Traité sur la tolérance, 1763- texte 2 : Victor Hugo, Discours à l’Assemblée constituante (15 septembre 1848)- texte 3 : Albert Camus, L’Etranger, 1942- texte 4 : Albert CAMUS, Réflexions sur la guillotine, 1957

Texte A : VOLTAIRE, Traité sur la tolérance, 1763.

[Le 12 octobre 1761, on découvre Marc-Antoine Calas pendu dans le magasin de son père Jean Calas, unnégociant protestant. Ce dernier est accusé d'avoir tué son fils pour l'empêcher de se convertir au catholicisme, seulereligion autorisée alors. Jean Calas est condamné à mort et roué. Voltaire entreprend de réhabiliter sa mémoire.]

Il paraissait impossible que Jean Calas, vieillard de soixante-huit ans, qui avait depuislongtemps les jambes enflées et faibles, eût seul étranglé et pendu un fils âgé de vingt-huit ans, quiétait d’une force au-dessus de l’ordinaire ; il fallait absolument qu’il eût été assisté dans cetteexécution par sa femme, par son fils Pierre Calas, par Lavaisse1 et par la servante. Ils ne s’étaientpas quittés un seul moment le soir de cette fatale aventure. Mais cette supposition était encore aussiabsurde que l’autre : car comment une servante zélée catholique aurait-elle pu souffrir que deshuguenots assassinassent un jeune homme élevé par elle pour le punir d’aimer la religion de cetteservante ? Comment Lavaisse serait-il venu exprès de Bordeaux pour étrangler son ami dont ilignorait la conversion prétendue ? Comment une mère tendre aurait-elle mis les mains sur son fils ?Comment tous ensemble auraient-ils pu étrangler un jeune homme aussi robuste qu’eux tous, sansun combat long et violent, sans des cris affreux qui auraient appelé tout le voisinage, sans des coupsréitérés, sans des meurtrissures, sans des habits déchirés ?

Il était évident que, si le parricide avait pu être commis, tous les accusés étaient égalementcoupables, parce qu’ils ne s’étaient pas quittés d’un moment ; il était évident qu’ils ne l’étaient pas ;il était évident que le père seul ne pouvait l’être ; et cependant l’arrêt condamna ce père seul àexpirer sur la roue.

Le motif de l’arrêt était aussi inconcevable que tout le reste. Les juges qui étaient décidés pourle supplice de Jean Calas persuadèrent aux autres que ce vieillard faible ne pourrait résister auxtourments, et qu’il avouerait sous les coups des bourreaux son crime et celui de ses complices. Ilsfurent confondus, quand ce vieillard, en mourant sur la roue, prit Dieu à témoin de son innocence, etle conjura de pardonner à ses juges.

Ils furent obligés de rendre un second arrêt contradictoire avec le premier, d’élargir2 la mère,son fils Pierre, le jeune Lavaisse, et la servante ; mais un des conseillers leur ayant fait sentir que cetarrêt démentait l’autre, qu’ils se condamnaient eux-mêmes, que tous les accusés ayant toujours étéensemble dans le temps qu’on supposait le parricide, l’élargissement de tous les survivants prouvaitinvinciblement l’innocence du père de famille exécuté, ils prirent alors le parti de bannir PierreCalas, son fils. Ce bannissement semblait aussi inconséquent, aussi absurde que tout le reste : carPierre Calas était coupable ou innocent du parricide ; s’il était coupable, il fallait le rouer commeson père ; s’il était innocent, il ne fallait pas le bannir. Mais les juges, effrayés du supplice du père etde la piété attendrissante avec laquelle il était mort, imaginèrent de sauver leur honneur en laissant

Objet d'étude : la question de l'homme dans les genres de l'argumentation du moyen-âge à nos jours

croire qu’ils faisaient grâce au fils, comme si ce n’eût pas été une prévarication3 nouvelle de fairegrâce ; et ils crurent que le bannissement de ce jeune homme pauvre et sans appui, étant sansconséquence, n’était pas une grande injustice, après celle qu’ils avaient eu le malheur de commettre.

1. Lavaisse : ami du fils.2. élargir : libérer, relaxer ; élargissement = mise en liberté.3. prévarication : acte de mauvaise foi, manquement aux devoirs d’une charge.

Texte B : Victor Hugo, Discours à l’Assemblée constituante (15 septembre 1848).

Je regrette que cette question, la première de toutes peut-être, arrive au milieu de vos délibérations presque àl’improviste, et surprenne les orateurs non préparés.

Quant à moi, je dirai peu de mots, mais ils partiront du sentiment d’une conviction profonde et ancienne.

Vous venez de consacrer l’inviolabilité du domicile, nous vous demandons de consacrer une inviolabilité plushaute et plus sainte encore , l’inviolabilité de la vie humaine.Messieurs, une constitution, et surtout une constitution faite par la France et pour la France, est nécessairement un pasdans la civilisation. Si elle n’est point un pas dans la civilisation, elle n’est rien. (Très bien ! très bien !)

Eh bien, songez-y, qu’est-ce que la peine de mort ? La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie.(Mouvement.) Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, lacivilisation règne. (Sensation.)

Messieurs, ce sont là des faits incontestables. L’adoucissement de la pénalité est un grand et sérieux progrès. Ledix-huitième siècle, c’est là une partie de sa gloire, a aboli la torture ; le dix-neuvième siècle abolira la peine de mort.(Vive adhésion. Oui ! Oui !)

Vous ne l’abolirez pas peut-être aujourd’hui ; mais, n’en doutez pas, demain vous l’abolirez, ou vos successeursl’aboliront. (Nous l’abolirons ! Agitation.)

Vous écrivez en tête du préambule de votre constitution « En présence de Dieu », et vous commenceriez par luidérober, à ce Dieu, ce droit qui n’appartient qu’à lui, le droit de vie et de mort. (Très-bien ! Très-bien !)

Messieurs, il y a trois choses qui sont à Dieu et qui n’appartiennent pas à l’homme l’irrévocable, l’irréparable,l’indissoluble. Malheur à l’homme s’il les introduit dans ses lois ! (Mouvement.) Tôt ou tard elles font plier la sociétésous leur poids, elles dérangent l’équilibre nécessaire des lois et des moeurs, elles ôtent à la justice humaine sesproportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, que la loi épouvante la conscience. (Sensation.)

Je suis monté à cette tribune pour vous dire un seul mot, un mot décisif, selon moi ; ce mot, le voici. (Écoutez !Écoutez !)

Après février, le peuple eut une grande pensée, le lendemain du jour où il avait brûlé le trône, il voulut brûlerl’échafaud. (Très bien ! — D’autres voix : Très mal !)

Ceux qui agissaient sur son esprit alors ne furent pas, je le regrette profondément, à la hauteur de son grandcoeur. (À gauche : Très bien !) On l’empêcha d’exécuter cette idée sublime.Eh bien, dans le premier article de la constitution que vous votez, vous venez de consacrer la première pensée dupeuple, vous avez renversé le trône. Maintenant consacrez l’autre, renversez l’échafaud. (Applaudissements à gauche.Protestations à droite. )

Texte C : Albert CAMUS, L’Étranger, 1942.

[Sur une plage écrasée de soleil, Meursault a tué un homme ; acte nullement prémédité,conséquence d'une succession de hasards. Le personnage de ce roman va se trouver pris dansl'engrenage judiciaire.]

Et j’ai essayé d’écouter encore parce que le procureur1 s’est mis à parler de mon âme.

Il disait qu’il s’était penché sur elle et qu’il n’avait rien trouvé, messieurs les jurés2. Il disait

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qu’à la vérité, je n’en avais point, d’âme, et que rien d’humain, et pas un des principes moraux quigardent le cœur des hommes ne m’était accessible. « Sans doute, ajoutait-il, nous ne saurions le luireprocher. Ce qu’il ne saurait acquérir, nous ne pouvons nous plaindre qu’il en manque. Mais quandil s’agit de cette cour, la vertu toute négative de la tolérance doit se muer en celle, moins facile, maisplus élevée, de la justice. Surtout lorsque le vide du cœur tel qu’on le découvre chez cet hommedevient un gouffre où la société peut succomber. » C’est alors qu’il a parlé de mon attitude enversMaman3. Il a répété ce qu’il avait dit pendant les débats. Mais il a été beaucoup plus long quelorsqu’il parlait de mon crime, si long même que, finalement, je n’ai plu senti que la chaleur de cettematinée. Jusqu’au moment, du moins, où l’avocat général4 s’est arrêté et, après un moment desilence, a repris d’une voix très basse et très pénétrée : « Cette même cour, messieurs, va jugerdemain le plus abominable des forfaits : le meurtre d’un père. » Selon lui, l’imagination reculaitdevant cet atroce attentat. Il osait espérer que la justice des hommes punirait sans faiblesse. Mais ilne craignait pas de le dire, l’horreur que lui inspirait ce crime le cédait presque à celle qu’ilressentait devant mon insensibilité. Toujours selon lui, un homme qui tuait moralement sa mère seretranchait de la société des hommes au même titre que celui qui portait une main meurtrière surl’auteur de ses jours. Dans tous les cas, le premier préparait les actes du second, il les annonçait enquelque sorte et il les légitimait. « J’en suis persuadé, messieurs, a-t-il ajouté en élevant la voix,vous ne trouverez pas ma pensée trop audacieuse, si je dis que l’homme qui est assis sur ce banc estcoupable aussi du meurtre que cette cour devra juger demain. Il doit être puni en conséquence. »

1. procureur : représentant du Ministère public, chargé de l’accusation.2. jurés : citoyens faisant partie du jury.3. Meursault a beaucoup choqué parce qu’il a fumé et bu du café au lait pendant la veillée funèbre de sa mère, et parce qu’il a commencé une liaison amoureuse le lendemain.4. avocat général : synonyme de procureur.

Texte D : Albert CAMUS, Réflexions sur la guillotine, 1957. Nous définissons encore la justice selon les règles d’une arithmétique grossière. Peut-on dire

du moins que cette arithmétique est exacte et que la justice, même élémentaire, même limitée à lavengeance légale, est sauvegardée par la peine de mort ? Il faut répondre que non.

Laissons de côté le fait que la loi du talion est inapplicable et qu’il paraîtrait aussi excessif depunir l’incendiaire en mettant le feu à sa maison qu’insuffisant de châtier le voleur en prélevant surson compte en banque une somme équivalente à son vol. Admettons qu’il soit juste et nécessaire decompenser le meurtre de la victime par la mort du meurtrier. Mais l’exécution capitale n’est passimplement la mort. Elle est aussi différente, en son essence, de la privation de vie, que le camp deconcentration l’est de la prison. Elle est un meurtre, sans doute, et qui paye arithmétiquement lemeurtre commis. Mais elle ajoute à la mort un règlement, une préméditation publique et connue dela future victime, une organisation, enfin, qui est par elle-même une source de souffrances moralesplus terribles que la mort. Il n’y a donc pas équivalence. Beaucoup de législations considèrentcomme plus grave le crime prémédité que le crime de pure violence. Mais qu’est-ce donc quel’exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait de criminel, sicalculé soit-il, ne peut être comparé ? Pour qu’il y ait équivalence, il faudrait que la peine de mortchâtiât un criminel qui aurait averti sa victime de l’époque où il lui donnerait une mort horrible etqui, à partir de cet instant, l’aurait séquestrée à merci pendant des mois. Un tel monstre ne serencontre pas dans le privé.

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Histoire des arts : L’Homme au gibet de Victor Hugo et la bande-dessinée de StanislasGros

Victor Hugo, Le pendu, 1854

Estampe de Victor Hugo intitulée JohnBrown (1860).

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Têtes empalées, Plume et pinceau, encre brune et lavis, sur un feuillet d'album. 1864-1865.

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