objectif lorraine 01

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LORRAINE 11, avenue Robert Schuman 57000 METZ Tél. 03 87 74 10 15 Fax 03 87 74 43 05 [email protected] Supplément régional de l’ami hebdo Dimanche 5 février 2012 N°1 Personne n'en doute. Quelles que soient les résultats des pro- chaines élections présidentielles, la réforme des collectivités terri- toriales reviendra rapidement au coeur des débats politiques. L'institution régionale et son adaptation aux réalités écono- miques et financières est d'ail- leurs inscrite dans les gènes de notre société. Une décentralisa- tion réussie et enracinée serait le meilleur antidote aux soubre- sauts d'une mondialisation ano- nyme et débridée. Plus que jamais la Lorraine doit se prépa- rer à jouer le rôle moteur que le pays réclamera demain à ses Régions. Objectif Lorraine sera au côté de ceux qui préparent cet avenir. Dans un style qui pri- vilégie l'alternance de sujets magazines documentés avec des rubriques brèves d'informations essentielles, ce supplément mensuel à L'Ami hebdo posera un regard neuf sur les hommes, les institutions, les réalités cultu- relles et historiques, la vie sociale et économique, la dimension européenne… et tout ce qui fait la diversité et la richesse de la Lorraine. En com- plément à l'Ami hebdo Lorraine dont nos lecteurs apprécient chaque semaine, depuis 1883, l'analyse engagée de l'actualité, le Groupe L'Ami hebdo propose ce nouveau supplément à tous ceux qui veulent - au coeur de l'Europe - partager sa passion pour la lorraine dont nous atten- dons et voulons encourager un sursaut d'audace et d'imagina- tion pour mieux servir l'ensem- ble de la population. B.D. Une certaine idée de notre futur EOLIENNES Une région dans le vent édito Principal symbole de développement des énergies renouvelables, l’éolienne a fait de la Lorraine un de ses nids de prédilection en France. Quatrième région du pays en nombre de parcs éolien, la Lorraine compte près de 300 éoliennes. Objectif Lorraine s’est penché sur un phénomène qui a semble-t-il, le vent en poupe. Quelles sont encore les perspectives de développement ? Comment sont réparties ces éoliennes en Lorraine ? Quid de la biomasse, de la méthanisation et du photovoltaïque… Notre dossier en p. 4 et 5 DR Un supplément de L’ami hebdo Directeur de publication : Bernard Deck Imprimé par : Roto Offset Rixheim Dépôt légal à date de parution Objectif Lorraine est publié par le Groupe L’Ami hebdo. 30, rue Thomann 67082 Strasbourg Cedex RCS 588 500 421 B Votre nouveau rendez-vous mensuel avec ceux qui font la beauté et la richesse de la Lorraine à retrouver chaque jour sur www.ami-hebdo.com/moselle p. 2 Prospective Ça va plutôt bien p. 3 Démographie p. 8 Sports p. 7 Carnaval p. 6 Jeanne d’Arc En avant-première des grandes célébrations qui au- ront lieu au printemps prochain, le Département de la Meuse, en partenariat avec celui des Vosges, or- ganise, dès le mois de février, deux journées festives. Février, le mois des Carnavals en Lorraine. Une tra- dition qui se perpétue depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours avec, pour chacun, sa spécificité. La ligue Lorraine de voile s’apprête à décerner le prix du «marin lorrain de l’année 2011». Focus sur une discipline peu développée dans les territoires non littoraux mais dont le nombre de licenciés aug- mente dans notre région. La Lorraine au vent

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Votre nouveau rendez-vous mensuelavec ceux qui font la beauté et la richesse de la Lorraine

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Page 1: Objectif Lorraine 01

LORRAINE11, avenue Robert Schuman 57000 METZTél. 03 87 74 10 15Fax 03 87 74 43 05

[email protected]

Supplément régionalde l’ami hebdo

Dimanche 5 février 2012

N°1

Personne n'en doute. Quellesque soient les résultats des pro-chaines élections présidentielles,la réforme des collectivités terri-toriales reviendra rapidement aucoeur des débats politiques.L'institution régionale et sonadaptation aux réalités écono-miques et financières est d'ail-leurs inscrite dans les gènes denotre société. Une décentralisa-tion réussie et enracinée serait lemeilleur antidote aux soubre-sauts d'une mondialisation ano-nyme et débridée. Plus quejamais la Lorraine doit se prépa-rer à jouer le rôle moteur que lepays réclamera demain à sesRégions. Objectif Lorraine seraau côté de ceux qui préparentcet avenir. Dans un style qui pri-vilégie l'alternance de sujetsmagazines documentés avec desrubriques brèves d'informationsessentielles, ce supplémentmensuel à L'Ami hebdo poseraun regard neuf sur les hommes,les institutions, les réalités cultu-relles et historiques, la viesociale et économique, ladimension européenne… et toutce qui fait la diversité et larichesse de la Lorraine. En com-plément à l'Ami hebdo Lorrainedont nos lecteurs apprécientchaque semaine, depuis 1883,l'analyse engagée de l'actualité,le Groupe L'Ami hebdo proposece nouveau supplément à tousceux qui veulent - au coeur del'Europe - partager sa passionpour la lorraine dont nous atten-dons et voulons encourager unsursaut d'audace et d'imagina-tion pour mieux servir l'ensem-ble de la population.

B.D.

Une certaine idéede notre futurEOLIENNES

Une région dans le vent

édito

Principal symbole de développement des énergies renouvelables, l’éolienne a fait de la Lorraine un deses nids de prédilectionen France. Quatrième région du pays en nombre de parcs éolien, la Lorraine compteprès de 300 éoliennes. Objectif Lorraine s’est penché sur un phénomène qui a semble-t-il, le vent en poupe.! Quelles sont encore les perspectives de développement ?! Comment sontréparties ces éoliennes en Lorraine ?! Quid de la biomasse, de la méthanisation et du photovoltaïque…

Notre dossier en p. 4 et 5

DR

Un supplément de L’ami hebdo

Directeur de publication :Bernard DeckImprimé par :Roto Offset RixheimDépôt légal à date de parutionObjectif Lorraine est publiépar le Groupe L’Ami hebdo.30, rue Thomann 67082 Strasbourg CedexRCS 588 500 421 B

Votre nouveau rendez-vous mensuel avec ceux qui font la beauté et la richesse de la Lorraine

à retrouver chaque jour sur www.ami-hebdo.com/moselle

p. 2 Prospective

Ça va plutôt bienp. 3 Démographie

p. 8 Sports

p. 7 Carnaval

p. 6 Jeanne d’Arc

En avant-première des grandes célébrations qui au-ront lieu au printemps prochain, le Départementde la Meuse, en partenariat avec celui des Vosges, or-ganise, dès le mois de février, deux journées festives.

Février, le mois des Carnavals en Lorraine. Une tra-dition qui se perpétue depuis l’Antiquité jusqu’à nosjours avec, pour chacun, sa spécificité.

La ligue Lorraine de voile s’apprête à décerner leprix du «marin lorrain de l’année 2011». Focus surune discipline peu développée dans les territoiresnon littoraux mais dont le nombre de licenciés aug-mente dans notre région.

La Lorraine au vent

Page 2: Objectif Lorraine 01

2 - Objectif Lorraine L’ami hebdo du 5 février 2012

PROSPECTIVE

Le diagnostic économique etsocial proposé est très clair : lasituation est difficile dans denombreux domaines. Le décro-chage de la Lorraine avec l’éco-nomie française s’est claire-ment accéléré après 2002, aumoment où la région est entréedans ce que tous les expertss’accordent désormais pourqualifier de «second chocindustriel». Entre 1997 et2011, la France a créé plus de20% d’emplois salariés supplé-mentaires dans le secteurconcurrentiel, alors que la Lor-raine est revenue à son niveaude 1999. La désindustrialisations’est accélérée à partir de 2002et la crise de 2008 a touché laLorraine plus fortement que lesautres régions.L’origine de ces difficultés setrouve en partie dans l’après-choc de la crise des industriesde base (textile, mines et sidé-rurgie) et le positionnementactuel de l’industrie lorrainedans des domaines fortementexposés à la concurrence inter-nationale (biens intermé-diaires, automobile, …). Les évolutions de la populationlorraine sont loin de la ten-dance nationale. La démogra-phie lorraine pèse toujoursmoins dans la population fran-çaise (4,43 % en 75, 3,95 % en99, 3,67 % en 2008, 3,63 % en2010).

Cela peut sembler paradoxalmais l’ouverture internationalede la Lorraine constitue sonprincipal atout. La région resteune terre d’accueil pour lesinvestissements étrangers,notamment dans les domainesindustriels. C’est un potentield’emplois importants et unepreuve d’attractivité internatio-nale. Un autre élément majeurest le travail frontalier, dont labarre symbolique des 100.000a été dépassée en 2011,notamment grâce aux créationsd’emploi au Grand-Duché deLuxembourg. Cela concerne

plus d’un actif lorrain occupésur dix ! Du côté des échanges,le solde commercial, même s’ila tendance à régresser, restepositif en Lorraine alors qu’ilaffiche un déficit proche de 70milliards d’euros en France.Autre point fort, le secteur derecherches et développementpublic, très présent et perfor-mant sur le territoire, mais lafaible présence de centres dedécisions entraîne une insuffi-sance de recherche et dévelop-pement privé qui retarde lesprocessus d’innovation.

Des mouvements à l’œuvre depuisplusieurs annéesDepuis plusieurs années, desnouvelles lignes de forcesapparaissent. La constructionmétropolitaine avec la créationdu Sillon lorrain, la création del’université de Lorraine, les pro-jets décrochés dans le cadredes investissements d’avenir(Institut de recherche technolo-gique, laboratoires d’excel-lence, labellisation Écocités),

une série d’investissementsindustriels significatifs (PSA,Sovab, Smart, ThyssenKrupp,Viessmann, Skylander, …), lesavancées et les projets dans lestransports (LGV, Métrolor, Van-dières,…), un nouveau regardsur la culture et le tourisme, etla montée en lisibilité des pôlesruraux. Ces dynamiques doi-vent être amplifiées pourredonner à la Lorraine uneattractivité et des conditions dedéveloppement optimales.Mais pour l’heure l’essai reste àtransformer.Un effort sur les politiquespubliques prioritaires, inno-vantes et durables doit êtreconsenti pour entamer leredressement de la région. Enmatière économique, l’avenirde la Lorraine ne se fera passans un double mouvement,d’une part de renforcement dutriptyque enseignement supé-rieur - recherche - innovation,et, d’autre part, d’une politiquede filières industrielles mettantdavantage l’accent sur lesatouts industriels de la région.

Des leviers à activer pour avancerNous devons par exemple avoircomme objectif de faire de laLorraine le leader européen

dans le domaine des maté-riaux. Cette différenciation thé-matique est l’une des clés de laréussite pour sortir de la crise.Il faut développer les clustersrégionaux et transfrontaliers.Dans ces grappes, les PME sontplus fortes pour innover, expor-ter et grandir.Le contexte transfrontalier de larégion est sans doute l’un deséléments de différenciation leplus visible pour la Lorraine.C’est aujourd’hui une chanceinouïe qu’il faut saisir. Nous dis-posons avec nos voisins demarges de progrès considéra-bles dans tous les domaines decoopération (langues, univer-sité, industrie, technologie, cul-ture, santé, mobilité,…).D’autres défis majeurs seposent à la région, commel’élévation du niveau des quali-fications, le développementd’un modèle d’optimodalitédans les transports de voya-geurs et marchandises, l’inven-tion d’une autre vision du déve-loppement urbain. Dans lesprochaines années, les choixdes acteurs doivent aller dansce sens, car pour l’heure tousles scénarios restent possiblespour l’avenir de la Lorraine.

Gilbert Krausner

Le Conseil économique, social et environnemental de Lorraine a présenté le 18 novembre dernier son rapport annuel sur la situation écono-mique, sociale et environnementale de la région. Le document livré par les socioprofessionnels, intitulé «Face à la crise, de nouvelles ambi-tions pour la Lorraine», est l’occasion de réfléchir dans cette période de grave crise économique et de difficultés sociales sur les évolutionscourt et long terme des grands indicateurs socio-économiques de la Lorraine mais aussi d’identifier les pistes d’actions prioritaires à mettreen œuvre.

Lorraine: futur ou 'no future'?

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Nous avons demandé à des acteurs de notre région et de la Grande Région SaarLorLux de nous donner les perspectives dans lesquellesils imaginent que notre région s'engage. Cette fois, c'est Emmanuel Lebeau, homme politique local considéré par certains comme uncontestataire chronique et par d'autres plus simplement comme appartenant à cette génération nouvelle d'hommes politiques qui envisa-gent la politique non comme une fin mais plutôt comme un moyen de changer les choses pour les adapter à notre vie contemporaine. Lemois prochain, nous interviewerons Gilbert Krausner, du Conseil économique et social de Lorraine. Dans ce numéro, nous leur avonsdemandé de nous donner les pistes de notre futur.

Une certaine idée de notre futur (1)

Peut-on espérer beaucoup dechoses de la grande région encette nouvelle année ?La crise est dans toutes lestêtes, même au Luxembourgdont le taux de chômage aug-mente fortement. Depuis queje suis né dans cette GrandeRégion, j’entends que celle-ciest en crise… Mes parentsm’ont parlé du temps chérid’une région en pleine expan-sion, riche, terre d'accueil demigrants venus de divers hori-zons pour chercher fortune…on parlait alors de la Lorrainecomme du Texas français. Aujourd’hui, il nous manqueun élan, une vision et une per-sonne pour les porter. Il nousfaut trouver le Robert Schumandu XXIème siècle, un homme fort

d’un courage et d’une ambi-tion exceptionnels pour notreGrande Région qui fera jaillirl’espérance et saura transcen-der les individualismes.

Des pistes à suivreCet espace partagé entre laSarre, la Lorraine, le Luxem-bourg, la Rhénanie - Palatinatet la Wallonie compte 11,2 mil-lions d’habitants et offre despossibilités de croissance forte.Au-delà des 196.000 travail-leurs frontaliers (les plus nom-breux d’Europe) qui vivent auquotidien cet espace, il restebeaucoup de choses à faire.Mais, avant tout, cet espace esttrop vaste ; qui connait la capi-tale de la Rhénanie - Palatinat,

la capitale de la Wallonie? Pourma part, je suis pour une coo-pération renforcée sur un es-pace plus restreint : la Moselle(en y incluant les aggloméra-tions de Meurthe-et-Mosellede Longwy et de Briey), laSarre, le Luxembourg et la Pro-vince du Luxembourg belge.Nous avons des atouts consi-dérables pour faire de cet es-pace une région européenneprospère :! de l’Université de Lorrainevers l’Université de la GrandeRégion : développer les échan-ges franco-belge-allemand-luxembourgeois entre les étudiants et les enseignants-chercheurs ; ! renforcer l’apprentissage deslangues française et alle-

mande, mettre en place desbourses d’étude, l’e-learning,les stages scolaires d’immer-sion au sein de la Grande Ré-gion ; ! mettre en place des jume-lages communaux au sein dela Grande Région ;! être le fer de lance del’agenda «franco-allemand2020» ;! concentrer les énergies surla préservation et le dévelop-pement des industries de fa-brication et de transformationet développer un réseau d’en-trepreneurs de la Grande Ré-gion ;! mettre en place danschaque collectivité un vice-pré-sident ou un adjoint en chargede la Grande Région

! développer les synergies enmatière culturelle et touris-tique, offrir un pack Grande Ré-gion ; faire des Vosges unedestination de vacances pourla Grande Région ;! améliorer les grandes infra-structures de transports : " créer des liaisons ferroviairesdirectes entre les capitales desdifférentes régions (au-jourd’hui, il faut 3h33 pour al-ler de Metz à Mayence avecdeux changements de train)," déserte TGV Bruxelles –Luxembourg – Lorraine TGV-Strasbourg.

Chercher l'hommeLe balancier de l’économie aété trop loin dans la mondiali-

sation, emportant avec lui laplupart de nos industries etl’extraction des matières pre-mières. Il faut anticiper le bou-leversement de l’après-mon-dialisation. Pour ce faire, laGrande Région doit être aupremier rang de la relocalisa-tion des activités de produc-tion et d’extraction de matièrespremières au sein de cet es-pace. Ainsi, la Grande Région em-portée par un homme et baséesur une coopération renforcéesur un territoire moins vastedoit s’affirmer comme un pôlemoteur de développementéconomique axé sur deséchanges transfrontaliers àéchelle humaine.

Emmanuel Lebeau

Page 3: Objectif Lorraine 01

L’ami hebdo du 5 février 2012 Objectif Lorraine - 3

DR

Comme d'habitude, c'est le dé-partement de la Moselle quidans le domaine de la démo-graphie tire son épingle du jeu.Avec 2.354.875 habitants au 1er

janvier 2011, la Lorraine afficheune croissance mo-deste maisconstante. La région connaît eneffet une progression démo-graphique annuelle de 0,1%.Ce qui n'est tout de même pasmirobolant puisque c'est quatrefois moins que la moyenne na-tionale. De fait, rien de ridiculetout de même là-dedanspuisque les départements lesplus dynamiques, comme lesBouches-du-Rhône ou l’Hé-rault, ne sont qu’à 1 %. Selonl'INSEE, ce qui maintient la Lor-raine à ce niveau de progres-sion stable de 2.700 habitantspar an est que son solde mi-gratoire est négatif. On se rendcompte ici, alors, de l'impor-tance de stabiliser l'emploi etde le rendre non délocalisable.Par ailleurs, nous bénéficionsaussi d'un plus grand nombrede naissances que de décès(272.000 naissances contre209.000 décès de 1999 à2009). Toujours selon l'INSEE,si l'on se projette à l'horizon2040, nous devrions, mécani-quement, approcher les 2,4millions d'habitants même si le

nombre de personnes âgéesaugmente très sensiblement.Aujourd’hui, on compte envi-ron 100.000 personnes de 80ans et plus en Lorraine, en2040, il y en aura autour de237.000. Une donnée sociolo-

gique que les décideurs poli-tiques et économiques devrontprendre en compte et cela sur-tout dans le domaine de l'aideà la personne et dans le do-maine de la santé. En balanceface à cela, les jeunes sont plus

mobiles et le risque est de lesformer… et de les voir partirailleurs sous des cieux plus clé-ments ou plus lucratifs. Concer-nant les grandes villes, leschoses se confirmentpuisqu'elles continuent à per-dre doucement leurs habitantsau bénéfice de leur grande pé-riphérie. La «rurbanité» nousguette ! Jean-Pierre Cour

M. C

OU

R

EN PASSANT PAR LA LORRAINE

La Lorraine compte 2.354.875 habitants et bénéficie d'une légère progression démogra-phique positive de 0,1 %. La Meurthe-et-Moselle progresse aussi très légèrement, ainsique la Meuse, mais les Vosges perdent 1.200 habitants.

Démographie: ça va plutôt bien! L’auto en libre service se met en place en

Lorraine. Posséder une voiture en villeest devenu source de désagréments :difficultés pour se garer, PV à répétition,sans compter le prix du carburant et del’entretien.

La Lorrainepasse à l'Autolib

Avec le système Autolib’ vousdisposez d’une voiture quandvous le souhaitez pour 1 heureou 2 jusqu'à quelques jours,sans autre souci que de laconduire. Il est possible deréserver le véhicule de sonchoix 24h/24, 7j/7 par inter-net ou par téléphone. A Metz,mi-janvier, les premières voi-tures de l'Autolib lorrainétaient en place et à disposi-tion avec huit Fiat 500, deuxmonospaces Scenic et un Kan-goo pour une plus grandemobilité urbaine.La coopérative AutopartageIntelligent (Autopi) ouvre dixstations à Metz, quatorze àNancy, trois à Vandoeuvre etune à Laxou en avril. Thion-ville, qui a voté en conseilmunicipal le 17 décembrel'adhésion à ce projet, rejoin-dra le mouvement dans la fou-lée avec cinq stations. Il s'agità la fois de permettre la mobi-lité aux ménages les plus fra-giles, qui ont vu leur budgetvoiture devenir plus importantque le budget alimentaire, etde s'adapter à cette réalité quiveut que les gens roulent demoins en moins.Les tarifs veulent être les plusproches de l'utilisation des voi-tures. Quatre formules d'abon-nement seront proposées, de0 à 20 euros, avec des réduc-tions de 50 % pour les jeunesde moins de 26 ans, les étu-

diants, les chômeurs, les per-sonnes qui sont abonnées auxtransports publics ou les socié-taires de la coopérative. Unefois l'abonnement payé, il fau-dra s'acquitter de 1,5! del'heure plus 30 cents du kilo-mètre. Des offres seront faitesaux professionnels.Après la première heure, ledécompte se fait au quartd'heure d'utilisation et l'usagedes voitures est gratuit entre23h et 7h du matin. Les voi-tures sont dotées d'une carteà puce qui permet de tracer levéhicule en permanence. Pour le 3e adjoint au maire deMetz, René Darbois, écolo-giste et en charge de l'écolo-gie urbaine, du développe-ment durable et solidaire, leprojet devrait atteindre 67véhicules d'ici quatre ans.Selon lui, il y a aujourd'hui54.000 voitures privées àMetz. Comme dans les vingt-deux autres villes en Francequi ont mis en place de l'auto-partage. L'élu espère toucher1 % du parc prévoyant unevoiture en autopartage pourhuit de ces voitures ; d'où cechiffre de 67 voitures d'ici qua-tre ans.Pour que le projet émerge,Metz et Nancy ont chacunemis 35.800 euros dans la cor-beille de la mariée, plus 5.000chacune pour acheter desparts dans la société coopéra-tive. Pour l'élu Vert, le montantest assez faible puisqu'un par-king classique de 400 placescoûte 7 millions d'euros eninfrastructures et permettraitainsi de supprimer cetteconstruction tout autant ines-thétique que coûteuse.

J-P.C

André Rossinot, premier président du Pôle métropolitain

- Moselle(1.046.000 habitants) avec + 22.000 habitants- Meurthe-et-Moselle (732.000 habitants) avec + 17.900 habitants - Meuse+1.600 habitants- Vosges-1.200 habitants

DR

Sa salle à lui, elle est «polyva-lente» à souhait. Clés en main,Jean-Marc Weiten déambuledans son Amphy en insistantsur la diversité des spectaclesqui peuvent s’y tenir. Pièces dethéâtre, spectacles d’humour(Smaïn, Tex…), concerts (Pa-trick Fiori, Axelle Red, BernardLavilliers…), l’espace culturelde la salle yussoise «peut toutaccueillir». Le directeur de lasalle le prouve. Il ouvre lesportes, déplace les modules,avance et recule les gradins, rè-glesles projecteurs, inspecte lesbranchements son… Le frèredu patron du Département mo-sellan tient certainement l’unedes salles incontournables duNord de la Lorraine. Inaugurée à l’aube du troisièmemillénaire, en septembre 2000,l’Amphy de Yutz peut accueillirjusqu’à 699 personnes assises.«Nous n’avons pas la préten-tion de rivaliser avec le Ga-laxie d’Amnéville, mais noussommes capables d’offrir auxspectateurs tous types despectacles». Des spectacles

mais aussi des congrès, des sa-lons ou des grands repas car lelieu culturel apparaît ultra-fonc-tionnel. Avec une cuisine équi-pée de matériel professionnelet une configuration de la sallequi permet l’accueil de 250 à450 couverts, l’Amphy se dis-tingue par sa simplicité.

Yannick Noah et Linda Lemay En outre, l’espace se distinguecette saison par une program-

mation hors normes. Il faut direque Jean-Marc Weiten et sonéquipe ont flairé le bon coup :celui d’un nouveau théâtrethionvillois qui n’ouvrira pas àl’heure à cause de la liquidationd’une entreprise de gros œu-vres l’été dernier. L’Amphy verradonc Yannick Noah (12 mai)ou Linda Lemay (23 mars),deux artistes à dimension na-tionale prévus à la base pourl’inauguration du nouveauthéâtre municipal de Thionville.Ils se produiront à Yutz.Comme Zazie, Chimène Badi

ou Chantal Goya en décem-bre dernier. Comme MickaëlMiro (15 mars) ou Chantal La-desou (19 mars) dans les se-maines à venir. Seulement,l’Amphy n’abrite pas seulementles spectacles des têtes d’af-fiche, il propose une program-mation très éclectique avec no-tamment très bientôt duthéâtre pour les jeunes avec«Retour à la terre» ou de ladanse avec le ballet nationalde Sibérie. Rémi Alezine

Chaque mois, Objectif Lorraine compte s’installer dans une salle despectacles de la Grande Région. Première escale à l’Amphy de Yutz,un espace polyvalent dédié à tous types de représentations.

Un Amphy à tout faire

A venir à l’Amphy Février9 : Olivier Lejeune 14 : Retour à la terre (théâtre jeune public)28 : La tournée romantique Mars1 : Croque monsieur (théâtre)13 : Ballet national de Sibérie 15 : Mickaël Miro 19 : Chantal Ladesou 23 : Lynda Lemay 30 : Celtic Dances

DétailsLes petites communes lorraines enregistrent une forte pro-gression de leur population. Celles situées aux périphéries desgrands centres urbains croissent notamment près de cinq foisplus vite que le restant de la région. Les communes de moinsde 500 habitants représentent en Lorraine 68% de l’ensem-ble des communes (contre seulement 55% au niveau natio-nal) et hébergent 13% de la population (contre 7% au niveaunational). À l’inverse, la région compte proportionnellementdeux fois moins de villes de plus de 10 000 habitants que l’en-semble de la France. En Lorraine, 30% seulement de la po-pulation réside dans ces grandes communes, contre 49 %pour l’ensemble du pays. (sources : INSEE Lorraine)

Réunis dans les Grands salons de la Préfecture de Meurthe etMoselle le 23 janvier dernier, les adhérents du Sillon ont élu àl’unanimité le maire de Nancy, André Rossinot, comme premierprésident de ce nouveau Pôle métropolitain. Une candidature,et c’est là tout un symbole de l’entente cordiale retrouvée, quia été proposée par le maire socialiste de Metz, DominiqueGros : «André Rossinot est le plus ancien dans l’aventure suSillon et un de ses plus efficaces artisans» a-t-il souligné. Auxcôtés du président, trois vice-présidents qui représentent lesintercommunalités : Jean-Luc Bohl pour Metz Métropol, MichelHeinrich pour Epinal-Golbey et Patrick Weiten pour ThionvillePortes de France. Quant à D. Gros, il siégera au bureau toutcomme son homologue de Thionville, Bertrand Mertz. «Onapporte un plus à l’unité lorraine, explique André Rossinot.Et cela va en surprendre plus d’un. Mais, maintenant, il vafalloir aller plus vite encore pour répondre aux défis que letemps nous impose». Une urgence qui va s’orienter vers le rap-prochement des grands équipements culturels (musique etdanse), vers la fusion des écoles d’art et surtout vers la liaisonfluviale Saône-Moselle, si chère au cœur du maire de Nancy.

Page 4: Objectif Lorraine 01

4 - Objectif Lorraine L’ami hebdo du 5 février 2012

DOSSIER DU MOIS…

Elles poussent presque partout. Elles se dres-sent comme les championnes des théories éco-los. Quand elles s’affichent, alignées pardizaines en pleine mer au large du Danemark,on met encore en avant le sacro-saint exemplescandinave. Pourtant, les éoliennes ne peuventencore germer à tout va et c’est quasiment«paradoxal» selon Henri Boguet, maire deFontoy et vice-président délégué à l’environne-ment à la communauté d’agglomération Portesde France – Thionville. «Placez-vous au châ-teau de Malbrouck sur les hauteurs de Man-deren. D’un côté, vous apercevez leséoliennes luxembourgeoises et allemandes.De l’autre, vous voyez les cheminées de lacentrale nucléaire de Cattenom». A cause dela protection des paysages notamment, il n’esten effet pas possible en France d’élever cesgrands mâts surmontés de grandes ailes àn’importe quel endroit. Du coup, certainescommunes ne peuvent répondre à des sollici-tations parfois agressives des promoteurs, alle-mands pour la plupart. Pour autant, de nom-breux projets sont à l’étude dans le Nord dudépartement mosellan et un parc pourrait bien-tôt se dresser du côté de Rochonviller/Esche-range. «L’agglo a mis en place un espace info-énergie afin d’apporter au public des infor-mations sur les énergies nouvelles» déclareHenri Boguet, «désormais, ce projet est sou-mis à enquête public et il devra obtenir l’avaldu préfet».

Aucune éolienne dans les Vosges En Lorraine, on évoque aussi de probablesdéveloppements de ce type d’énergies sur Fil-lières (54), Anoux (54) ou encore Louper-shouse (57). Il faut dire que notre région faitpartie des très bon élèves en matière de déve-loppement des parcs éoliens. Avec une produc-tion de 629,5 mégawatt (MW) par an, la Lor-raine figure au quatrième rang français derrièrela Champagne-Ardenne (926 MW), la Picardieet la Bretagne. Et encore, la Lorraine doit faireavec un département «fantôme», les Vosges,qui ne compte que cinq éoliennes (contre 168pour la Meuse, 76 pour la Moselle et 30 pourla Meurthe-et-Moselle). «Le département desVosges ne peut se développer car il s’agitd’un territoire extrêmement forestier. Outreles incidences paysagères, les éoliennes doi-vent respecter l’intégrité de la biodiversité etde la faune» explique François Marzorati,sous-préfet de l’arrondissement de Thionvilleet coordinateur de la politique des énergiesrenouvelables. Classée «énergie renouvela-ble», l’énergie éolienne ne nécessite aucun car-burant et ne crée pas de gaz à effet de serre.Autant dire que dans le monde où l’énergienucléaire est devenue diabolique, notammentà cause des malheureux évènements japonaisl’année passée, le développement des parcséoliens est clairement à la mode.

Nouvelles vedettes des discours politiques et écologiques, les éner-gies renouvelables apparaissent diablement tendances. Le déve-loppement de l’énergie du vent semble l’alternative la plus déve-loppée pour atténuer la dépendance à une énergie nucléaire deplus en plus décriée. En Lorraine, les éoliennes ont le vent enpoupe. La région figure parmi les premiers territoires français àétendre ses parcs éoliens.

Une région dans le vent

EOLIENNES

Le photovoltaïque: une forte valeur ajoutéePartie intégrante des énergiesrenouvelables, le photovol-taïque est une énergie élec-trique produite à partir durayonnement solaire. Compo-sant électronique, la cellulephotovoltaïque qui constituela base des installations pro-duisant cette énergie, fonc-tionne sur le principe de l'effetphotoélectrique. Plusieurs cel-lules étant reliées entre elleset plusieurs modules étantpour former une installationsolaire. Cette installation pro-duit de l'électricité qui peutsoit être consommée surplace, soit alimenter un réseaude distribution. Appelée àconnaître un grand essor, cettenouvelle source d’énergie, très

utilisée en Allemagne, a connuun brusque coup de freinlorsque l’Etat a diminué sensi-blement ses aides. Economieverte encore lilliputienne – lesquelque dizaines entreprises

spécialisées dans la fabricationde panneaux et créées depuis2009 en France n’emploientguère que 2 ou 3 salariés demoyenne –, le photovoltaïquereste toutefois un secteur qui

engage l’avenir avec, à la clé,une forte valeur ajoutée. Bienque son ensoleillement soit demoitié inférieur à celui, parexemple, de la région PACA, laLorraine adopte petit à petit cemode novateur d’énergie. Undes exemples les plus signifi-catifs étant le projet, sur l’ex-base aérienne 136 de Toul-Rosières, d’une gigantesquecentrale photovoltaïque. Eta-lée sur plus de 400 hectares,elle aura une puissance de143 mégawatts, soit l'électri-cité nécessaire pour une villede 62.000 habitants.

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L’ami hebdo du 5 février 2012 Objectif Lorraine - 5

ÉNERGIES RENOUVELABLES

La biomasse: encoreen première place

Dans le vaste domaine des dif-férentes énergies renouvela-bles, la biomasse se situeaujourd’hui, et de loin, à lapremière place en France.Selon des statistiques sourceINSEE remontant à moins d’unan, notre pays a produit sur 12mois quelque 12.000 ktep(kilo-tonnes équivalentpétrole) à partir de biomassecontre seulement 670 ktepéoliens et 70 ktep solaires.Une différence certes énormemais qu’il convient de pondé-rer du fait de la multiplicité desmatières utilisées. En effet, leterme biomasse désigne l'en-semble des matières orga-niques d'origine végétale(algues incluses), animale oufongique pouvant devenirsource d'énergie par combus-tion (le bois en étant le meil-leur exemple), après méthani-sation (biogaz) ou après denouvelles transformations chi-miques (agro-carburant), demême enfin par la réutilisationdes déchets, tel le Syndicatmixte de transport et de traite-ment des déchets ménagers

de Moselle-Est (SYDEME) deForbach.Reste toutefois un inconvé-nient de taille : celui de voirs’accentuer la déforestation oula surexploitation des forêts ouencore l’accaparement de

terres arables pour y délocali-ser une production de biocar-burant à destination des paysriches. Ce qui est déjà le casnotamment en Afrique. A noter que la Région Lorrainevient d’attribuer une aide de3,4 M! pour financer un pro-gramme de recherche en vued’une production de biomassepar valorisation des ressourcesdélaissées (friches indus-trielles). Et que l’Usine d’élec-tricité de Metz (UEM) est entrain de construire une cen-trale biomasse par utilisationde bois qui devrait être ache-vée à la fin de cette année.

Petits vents particuliers…En France, il existe quelque 500 éoliennes domestiques. Si, si ! Dans ce domaine aussi, la démo-cratisation est en marche ! Mais sachez que pour vous équiper d’une telle installation, il vousfaudra solliciter un permis de construire, fournir des plans à la direction de l’Equipement, sou-mettre le dossier à l’agrément de la direction de l’aviation civile et le déposer au service archéo-logique, pour vérifier si votre projet ne défigure pas un site classé ou historique. Il ne faudraitpas que votre éventail géant entre en concurrence visuelle avec un…moulin à vent voisin ! Undétail encore : assurez-vous que votre tirelire est garnie d’environ 20 000!, le coût moyen del’opération… Et pensez à alerter votre entourage proche, pour ne pas vous heurter à d'éven-tuels soucis relationnels. Sinon le vent risque de tourner à la tempête !

Jean-Paul Berlocher

Se diversifier tout en occupant une place primordiale dans le développement des énergies renouvelables, tel est le challenge entrepris parles Chambres d’agriculture. Par le biais, notamment, de la méthanisation.

La méthanisation: ça devrait gazer!Le principe général de la mé-thanisation agricole est trèssimple : il s’agit de la reproduc-tion physico-chimique de la di-gestion des aliments dans lapanse d’une vache ainsi quede la récupération des déchetsorganiques de fermes (paille,fumier, herbes coupées, etc).Tous ces éléments – appeléseffluents d’élevage et matièresfermentescibles – sont injectésdans un méthaniseur, c'est-à-dire une fosse avec une bâchesituée à son sommet, dans le-quel, après y avoir été stockésun certain temps, ils se trans-formeront en biogaz. De façon

plus prosaïque, disons que lesbactéries digèrent le substraten libérant du gaz comme unevache émettant des rots. Com-posé de CO2 et de méthaneCH4, ce biogaz pourra être uti-lisé ensuite pour générer de lachaleur – pour la maison parexemple – et/ou produire del’électricité avec une turbine ouun co-générateur. Comme ledémontre le schéma d’une ins-tallation (ci-contre), la métha-nisation fournit du biogaz quel’agriculteur peut valoriser. Maiselle produit aussi un nouveaufumier qui a méthanisé avecune teneur en azote plus éle-

vée, ce qui lui confère de meil-leures vertus fertilisantes. Ainsisera-t-il en mesure de rempla-cer les engrais minéraux, très

gourmands en énergie pourleur fabrication. Cette pratiquede méthanisation est donc unexcellent moyen pour les agri-

culteurs de valoriser les déchetsqui pourrait se développer da-vantage si, toutefois, les régle-mentations sur les produits pé-

troliers en France évoluaient.En effet, pour l’instant, on nepeut utiliser le biogaz pour lesvéhicules car il faut payer lataxe intérieure sur les produitspétroliers (TIPP). Il va sans direqu’un changement à ce niveaupermettrait de développer defaçon exponentielle l’utilisationde cette technique de valorisa-tion. Laquelle entraine de nom-breuses conséquences posi-tives comme la quasi-sup-pression des nuisances olfac-tives et la réduction sensibledes émissions de gaz à effet deserre.

Pour preuve, Nicolas Sarkozy a lancé l’éolienmarin en France début 2011. Moyennant uninvestissement de dix milliards d’euros pour lesindustriels, cet appel d’offre prévoit tout demême l’installation de six cents éoliennes entreSaint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Le Tréport(Seine-Maritime). De quoi rattraper un retardplutôt conséquent puisque, malgré sonimmense façade maritime de 3500 kilomètres,la France ne possède pour le moment aucunéquipement marin éolien d’envergure.

Sur le terrain politique De plus, les éoliennes et leurs ailes ont investile terrain politique, et donc électoral, en cetteannée d’élection. Membre du pôle écologiquedu Parti Socialiste, la députée mosellane Auré-lie Filippetti a rédigé, avec d’autres parlemen-taires, une tribune dans le journal «Le Monde»en octobre dernier. «Notre productionéolienne par habitant nous place treizièmeen Europe. Il n’y a aucune production dansl’éolien offshore, à la différence de laGrande-Bretagne (1340 MW installés) ou duDanemark (870 MW), les appels d’offre ayantété publiés avec des années de retard». Lagauche clame qu’elle veut plus d’éoliennes etAurélie Filipetti écrit clairement : «La gauches’attaquera à la précarité énergétique etsociale, car les questions environnementalessont des urgences sociales».En moyenne, une éolienne produit 4,4 millionsde kWh et alimente 1400 foyers. Seulementvoilà, un territoire peut arriver à saturation.«Avec tous les projets en cours cela peut arri-ver à la Lorraine» précise le sous-préfet Fran-çois Marzorati. «Il s’agirait alors de concen-trations sur les fermes éoliennes existantes

ou de développer le photovoltaïque». Pour lemoment non pourvue de grand équipementphotovoltaïque, la Lorraine pourrait en voirémerger dans un avenir proche car neuf permissont en cours d’instruction et une grosse cen-trale de ce type devrait se construire sur Koe-nigsmacker. Les énergies renouvelables ontdonc le vent dans le dos, en France comme enLorraine. Toutefois, l’électricité issue de cen-trales thermiques (charbon, fuel, gaz, ounucléaire) reste indispensable. En effet, l’éner-gie éolienne est variable dans le temps et nepeut être qu’une énergie d’appoint. Pas devent, pas d’ailes qui tournent. Pas d’ailes quitournent, pas de courant. En outre, reste le pro-blème du stockage de l’électricité. La techniquedu «château d’eau», utilisée pour le stockagede la surproduction d’électricité nucléaire,occupé la quasi-totalité des bassins qui permet-tent cette régulation. Cette technique nécessitedeux lacs mitoyens, de niveaux différents.

L’Alsace en retard Côté éolien, la Lorraine est donc en avance surdes territoires comme l’Alsace, l’île de Franceou l’Aquitaine qui n’ont pas amorcé l’ombred’un programme de développement deséoliennes. Avec un département meusien trèspourvu en éolienne et certaines zones, commele secteur de Boulay qui compte près de vingt-cinq éoliennes dans un rayon de cinq kilomè-tres, la Lorraine a fait le pari de ces imposantsmâts blancs. Entre les cols vosgiens et le châ-teau de Malbrouck. Entre le Lunévillois et qua-tre curieuses cheminées, la centrale nucléairede Cattenom. Essentielle car pour le momentirremplaçable par sa production.

Rémi Alezine

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6 - Objectif Lorraine L’ami hebdo du 5 février 2012

GRANDE RÉGION

«Alerte à l’envahisseur !» Unpeu dépassée de nos joursdans nos territoires du grandEst, la formule synonyme detentative d’invasion devaitrésonner presque quotidien-nement dans l’univers féodalde la Grande-Région d’autre-fois. Celle des ducs, des sei-gneurs, des princes et desmonarques. Celle de ces petitsconquérants toujours à l’as-saut de la colline voisine, duchâteau d’à côté. A l’avène-ment de la féodalité, la Lor-raine, la Sarre, la Wallonie et leGrand Duché du Luxembourgétaient morcelés de ces petitsterritoires, dont l’apparte-nance variait au rythme desrivalités et des sièges. Voilàpourquoi chaque contrée sedevait de posséder sa placeforte, ses fortifications. Lemusée de la Tour aux Puces deThionville propose jusqu’audimanche 1er avril prochainune exposition sur le réseaudes villes fortifiées de laGrande Région. De Rodemack

(photo) à Bitche, en passantpar Homburg, Longwy, Sierck-les-Bains ou encore Toul,Luxembourg, Montmédy ouSaarlouis, le visiteur est amenéà découvrir «une expositionitinérante présentant toutesces cités, mettant en exergueleur richesse culturelle et

leur patrimoine militaire,tout en explorant un passécommun». Et quoi de mieuxque l’ancien donjon descomtes de Luxembourg àThionville pour abriter uneexposition sur les villes forti-fiées de la Grande Région.

R.A

La Grande Région et ses fortifications

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Le pôle messin d’Orange, quiemploie une cinquantaine decollaborateurs, est chargé deconcevoir les architecturesréseaux, de coordonner lesactivités d’études et de miseen œuvre des chantiers danssept régions du nord et de l’estde la France : Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Cham-pagne Ardenne, Alsace,Franche-Comté, Bourgogne.

Au pied des immeublesLe choix de Metz n’est pasanodin à en croire Pierre-Antoine Badoz, le directeurd’Orange-Est. «Metz, oùOrange compte 2400 clients, aété l’une des premièresgrandes villes équipées enfibre optique (en 2008)», a-t-ilsouligné lors du lancement dupôle, mi-janvier. Les servicestechniques lorrains y ont doncacquis une expertise reconnuedans le déploiement deréseaux. La ville anticipe d’ail-leurs en la matière de nou-veaux besoins. «Nous profi-tons des travaux liés au Met-tis (réseau de transport deMetz Métropole) pour placerdes tuyaux dans le sol etavoir des réserves de circula-tion, notamment pour lafibre», a précisé le maire deMetz Dominique Gros, pré-sent lors de l’inauguration.Dans la région, Nancy est déjàéquipée en fibre optique, mais

depuis quelques semainesseulement. Des études dedéploiement sont en cours,sur Montigny-lès-Metz ouThionville entre autres. Pourl’heure, 67.000 logements lor-rains sont dits «adressables»,c'est-à-dire que la fibre arrivejusqu’au pied des immeubles.Et parmi ces logements20.000 sont immédiatement«raccordables» : la fibre estdéjà déployée dans l’immeu-ble et il suffit dès lors de rac-corder les appartements à unboîtier. En souscrivant uneoffre Orange ou Free, SFR,

Bouygues-Télécom, puisquedes accords ont été passésentre les opérateurs afin demutualiser les infrastructures.Quant à ce qu’apporte cettefibre optique, elle offre undébit de 100 mégabits /seconde, soit dix fois plusrapide que l’ADSL. Concrète-ment elle permet de téléchar-ger très rapidement, maisaussi de jouer en réseau surinternet tout en regardant latélévision en 3D par exemple.

A.P.

Metz au cœur de la stratégie d’Orange

AP

En avant-première des grandes célébrations qui auront lieu auprintemps prochain, le Département de la Meuse, en partena-riat avec celui des Vosges, organise, dès le mois de février, deuxjournées festives en l’honneur du 600ème anniversaire de la nais-sance de Jeanne la Lorraine.

C’est à Metz que l’opérateur de téléphonie Orange a choisi d’ins-taller l’un de ses pôles de compétence dédiés au déploiement dela fibre optique dans 3600 communes françaises d’ici 2015.

La Meuse inaugure les fêtes Johanniques

! Le 11 février 2012 : de Domrémy à Vaucouleurs Sur les pas de Jehanne, unemarche est organisée sur unparcours balisé de 12 ou 24

km. Cette manifestation com-prendra un accueil sur les lieuxhistoriques à Vaucouleurs(avec boissons chaudes etfeuille de route), des navettes

de bus pour rejoindre lesdéparts, des points de ravitail-lement tout au long de laroute, un repas tiré du sac àTaillancourt (salle chauffée). De 13h30 à 17h : visites gui-dées possibles sur les lieuxhistoriques. A 17h : cérémonied'attribution du label «arbreremarquable» au tilleul deslieux historiques.Renseignements : Office de tourisme du cantonde VaucouleursTél. 03.29.89.51.82 ou 06.75.89.81.99 [email protected]

! Le 26 février 2012 à VaucouleursComme tous les trois ans d’ail-leurs, la ville fêtera le départde Jeanne d'Arc pour Chinon.Dès 10h, dans le cœur de lacité, se dérouleront les céré-monies religieuse et républi-caine. Toute la journée aurontlieu un marché médiéval, desspectacles de rue et des ani-mations à l'hôtel de ville et aumusée. L'après-midi, à la Portede France, la reconstitution dudépart de Jeanne sera faiteavec une centaine de béné-voles costumés ; la mise enscène sera signée par HocineChabira et la compagnie «Lachose publique».Renseignements :Ville de Vaucouleurs Tél. 03 29 89 43 [email protected]

Clichés romarimontains

Pierre-Antoine Badoz, le directeur d’Orange-Est (à dr.), iciaux côtés de Dominique Gros, le maire de Metz (à gauche)a indiqué que l’opérateur va investir deux milliards d’eurosdans le projet «fibre».

Clic-clac, la photo prend sesmarques à Remiremontjusqu’au 12 février. Clic-clac,l’office municipal des sports,des loisirs et de la cultureorganise la seizième semainede la photographie à l’EspaceLe Volontaire. Au programmede cette traditionnelle mani-festation, un concours sur le

thème du sport mais aussi desexpositions et des séances dedédicaces. Le natif de la villeGhislain Simard proposerades clichés insolites sur leslibellules (photo) alors queClaudine Madieu-Aumee-ruddy embarquera les visi-teurs vers l’île Maurice ou queFrancis Bourguer les emmè-

nera en Irlande grâce à des cli-chés en noir et blanc. Les pas-sionnés de photo, mais aussiles plus novices sont conviés àRemiremont pour l’une desplus belles fêtes de la photoen Lorraine. Clic-Clac.

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L’ami hebdo du 5 février 2012 Objectif Lorraine - 7

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Pourquoi le mot carnaval? Bien que certains fassentremonter ce terme à «carrusnavalis» (chariot naval) quiprenait part à la fête de ladéesse égyptienne Isis,qu’adoptèrent par la suite lesromains et les grecs, la vérita-ble étymologie du mot carna-val fait assurément référenceau mot latin «carnelevare»,composé de «carne» (viande)et de «levare» (laisser, lever),ce qui signifie s'abstenir deviande. A noter qu’au XIIIe siè-cle, on connaissait déjà le motitalien «carnevalo» d'où pro-vient le mot actuel carnaval.

Les origines Le carnaval est une survivancedes bacchanales grecquescélébrées en l’honneur de Dio-nysos et des Saturnalesromaines commémorées enhommage à Bacchus. Se ratta-chant aux traditions religieusesde la plus haute Antiquité, cesfêtes célébraient le commen-cement de l’an nouveau et leréveil de la nature. Pendantquelques jours, les esclaves

devenaient les maîtres, lesmaîtres prenaient la place desesclaves, par exemple en lesservant à table. En fait, durantcette période, tout ce qui étaithabituellement interdit sevoyait permis. Grâce auxdéguisements, aux masques,chacun peut oublier pour untemps la misère, la maladie, lasouffrance. Chacun peut chan-ger de condition. Ainsi leshommes se déguisent-ils enfemmes et les enfants s’oc-troient-ils des droits d’adultes.La réserve qui régit habituelle-ment les rapports sociaux dis-paraît et le masque de l’hypo-crisie tombe…

Pourquoi à Sarreguemines? Longtemps partagée entreFrance et Allemagne, Sarregue-mines célèbre son carnaval à«l'alémanique». L'histoire veutqu’à la fin du XVIIIe siècle lepeuple du Saint-Empire sin-

geait les troupes françaisestoutes proches en jonglantavec les initiales L.E.F (cellesde «liberté, égalité, frater-nité»…) pour former «elf», soit«11» en allemand. Un chiffredevenu plus qu'une plaisante-rie car, dans les pays rhénans,on fait toujours débuter carna-val le onzième jour duonzième mois (soit novembre)à 11h11. En 1870, avec l’an-nexion de la Moselle, la cou-tume s’implante à Sarregue-mines. Une fois la Moselleretournée dans le giron de laFrance, la coutume a vouluque les festivités carnava-lesques se déroulent en deuxsemaines et demi et s’achè-vent par une grande fête lejour de mardi-gras, dernièreoccasion de faire «bonnechère» avant les quarante joursdu Carême qui commence lelendemain, le mercredi desCendres, et s’achève à Pâques.Durant cette période, diversesmanifestations se succèdentsur un même thème, lequeldiffère chaque année, et sedéclinent en défilés, bals cos-tumés (les balla-balla), et réu-nions où l’on chante et l’ondanse (les Kappensitzungen)

avant que les réjouissances nese terminent par la mise àmort du «Prince»…Carnaval de Sarreguemines :du dimanche 5 février aumercredi 22 février.

LORRAINE EN FÊTE

Quand, en Lorraine, on parle carnaval, la première ville qui vient de suite à l’esprit estsans conteste Sarreguemines. A juste titre d’ailleurs, compte tenu de la fréquentation sanscesse grandissante de cette manifestation dans la plus grande cité de Moselle-Est. Pourquoicarnaval, à quand remonte-t-il et d’où vient cette notoriété ? Eléments de réponse…

Février, c’est carnaval!

Carnaval de Venise au départ de Nancy

Né à la Renaissance, le carnaval de Venise a connu son heurede gloire au XVIIIe siècle. Oublié après la chute de la République,il renait de ses cendres à partir des années 1970, pour redeve-nir un des plus beaux carnavals du monde. Pour y participer, la ville de Nancy organise plusieurs voyages enbus en direction de la capitale vénitienne avec diverses propo-sitions de séjour 4 jours / 3 nuits. Rendez-vous incontournable : gare SNCF de Nancy, 3 placeThiers, le vendredi 17 février à partir de 19h. Pour se renseigneret réserver les billets, de nombreuses solutions en ligne (SNCF,Carnaval de Venise 4 jours/3nuits, bus départ Nancy etc.)

Autres carnavalsen Lorraine

Parmi la centaine de carna-vals se déroulant en Lorraine,on peut citer : * en février- du samedi 18 au dimanche26 février à Hombourg-haut- le mercredi 22 février à Sarrebourg * en mars - le dimanche 25 mars à Creutzwald- les lundi 12 et mardi 13 mars

à Vittel * et courant mars et avril : - Carnaval de Raon-l'Etape - Carnaval Saint-Avold- Carnaval vénitien Remiremont - Carnaval vénitien de Longwy - Carnaval d'Hagondange - Carnaval vénitien de Verdun

La Meurthe-et-Moselle fête aussi sa majesté Carnaval

Baccarat «Masques et costumes de Carnaval»En préambule aux festivités du carnaval bachamois des 25 et26 février, le service culturel de Meurthe-et-Moselle Tourisme,en collaboration avec le comité des fêtes de Baccarat, prend unpeu d’avance en présentant une exposition de costumes dedivers carnavals à travers le monde et à diverses époques. Descollections qui ont été aimablement prêtées par la Fédérationrégionale des carnavals de Lorraine et le carnaval de Gernsbach. ! Jusqu’au 26.02 à l’hôtel de ville de Baccarat – www.ville-bac-carat.fr - 03.83.76.35.37.

Opéra de Nancy«L’Italienne à Alger»Dans «L’Italienne à Alger», qui demeure l’un des chefs-d’œu-vre bouffes de Gioacchino Rossini, c’est surtout Venise qui pré-domine. Sans afficher l’imbroglio habituel des comédies ita-liennes, cette fable montre des allées et venues constantes, avectransformations des personnages. Toute l’œuvre est une grandefête, en particulier pour l’ouïe, dans laquelle personne n’est aufinal ce qu’il paraissait ou était au début. A noter qu’il s’agit làd’une nouvelle production réalisée en étroit partenariat avecl’Opéra-théâtre de Metz Métropole, le Slovak national theatrede Bratislava et l’Opéra national de Lorraine.! Le 17 février 2012 à 20h, le 19 février 2012 à 15h, les 21, 23et 25 février 2012 à 20h Renseignements billetterie 03.83.85.33.11 (du mardi au samedide 13h à 19h)

Anecdotes! Au Moyen-âge, l'Eglise christianisa le calendrier. On récu-péra les fêtes païennes et on les rebaptisa. Le désormais«Carne Levare» représentait, en février, la période où l'onmangeait pour la dernière fois de la cuisine grasse – jusqu'auMardi Gras –, avant d'entrer en quarantaine, la «quadrage-sima», le mot qui a donné «quaresimo» puis «carême», c'est-à-dire les quarante jours où l'on mangeait maigre jusqu'àPâques. ! A Carnaval, rien ne se fait sans raison : rites et masquesse chargent d’une signification dont les symboles sont trèsdivers. Par exemple, les traditionnelles batailles de confettisne sont que la survivance de l’antique usage de répandre desgraines de céréales et de riz, rites de fécondité qui subsistentdans les cérémonies de mariage des pays latins. ! Fête urbaine par excellence, puisque les défilés se fontdans les rues et sur les places publiques, Carnaval a toujoursété interprété comme une forme de contestation, même siles acteurs manifestent de la dérision. Expression du désor-dre, il se déroule dans la ville qui est un lieu d’ordre. A cetitre, les sociologues et historiens s’accordent à dire que l’or-dre et le désordre sont à cet instant perçus comme indisso-ciables : les autorités laissant pour un temps le désordre s’ins-taller, ce qui est un excellent moyen de mieux le limiter et lemaîtriser par après.

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8 - Objectif Lorraine L’ami hebdo du 5 février 2012

SPORTS

CORINNE ET PATRICK ANTOINE XAVIER COLLIN

EQUIPAGE OPEN 5,70

Pour un Breton, pratiquer lavoile sur les bassins lorrainséquivaut certainement à jouerau beach-volley dans un bac àsable. Du lac de Gérardmer aubassin de Cattenom cepen-dant, en passant par Gué-nange ou Olgy, quelques cen-taines de passionnés secontentent bien largementd'un terrain de jeu évidem-ment dérisoire à côté desrégions littorales. Et alors ?Certains Brésiliens deviennentdes dieux du foot en frappantdans des poubelles et deuxfrères luxembourgeois para-dent régulièrement sur lesroutes du Tour de France ens'entraînant depuis leurs pre-miers pas dans les environs deRémich. Non, ce ne sont pasles pentes du Galibier, mais lesfrères Schleck font partie desmeilleurs cyclistes du monde.En voile aussi on peut partir derien et titiller les podiums desplus grands championnats. Néquelque part à Epinal puisrévélé sur les berges de «laperle des Vosges» Gérardmer,le véliplanchiste Julien Bon-temps a récolté une bellemédaille d'argent aux JeuxOlympiques de Pékin en 2008.Oui, le Vosgien, loin devant lesBretons, Normands ou autres«grands» navigateurs. MichelDesjoyeaux, Loïc Perron, Ker-sauson ou Riguidel ne sontpeut être pas du Grand Est del'Hexagone, mais la Ligue deLorraine entend mettre enavant ses têtes d'affiche.Mieux, elle espère se montreret peser avec ses 1400 licen-ciés. Il faut dire que, depuisquelques années, les ligues«de bassins intérieurs» ontgagné un combat important :celui de voir leurs voix au

niveau de la Fédération comp-ter autant que celles desgrands pôles de l’Atlantique etde la Méditerranée, là où lenombre de pratiquants secompte par dizaines de mil-liers.

19 clubs en Lorraine«Nous ne possédons peut-être pas de licenciés de hautniveau mais nos Lorrains ontdes résultats largementhonorables dans les compé-titions nationales», expliquele président de la Ligue de Lor-raine Jean-François Cour.Licencié à Nantes, Julien Bon-temps ne figure plus dans lesannuaires de sa Ligue de nais-sance, même s'il s'entraîne detemps à autre dans son jardinde Gérardmer. «Les dix-neuf

clubs de la région sont trèsactifs», ajoute Jean-FrançoisCour, «on compte tout demême entre soixante etsoixante-dix compétitionspar an en Lorraine et notrerégion est la seule à voir sonnombre de licenciés aug-menter depuis huit ans». Ilfaut dire que la voile englobebon nombre de disciplines, ensolitaire ou en équipage. Déri-veur, voilier planche à voile,chacun peut trouver chaus-sure, ou plutôt embarcation, àson pied ou à sa pratique.

Trois marins pour un trophéePour populariser et diffuser unpeu ses activités, la Ligue deLorraine organise depuis deuxans l'élection du «marin del'année». Il s'agit de récom-

penser celui, celle, ou ceux quiont su, par leurs résultats ouleurs actions, exporter un peula voile lorraine à travers laFrance. L'année passée, unjury composé du public surInternet et de professionnelsde la discipline a consacréSébastien Meignan, cham-pion de France de windsurf.«Nous n’organisons cetteélection que si nous possé-dons des candidats de qua-lité» concède Jean-FrançoisCour. Cette année, ils sonttrois en course et le vainqueursera désigné le 4 février. Voustrouverez leur parcours et leurhistoire sur cette page. Et n'endéplaise aux Bretons, ce nesont pas que des stars de bacà sable. Ce sont les ambassa-deurs d'une belle voile lor-raine.

Rémi Alezine

La Ligue de Lorraine de voile organise pour la seconde année consécutive l'élection dumarin lorrain de l'année. Très modestement, l'institution entend exister dans un milieu lar-gement dominé par les régions littorales.

Mettre Lorraine au vent

Jumeaux, c’est mieux

A voir les caméras embar-quées sur les bateaux de com-pétition lors des régates, on serend vite compte de l’impor-

tance de la coordination entreles membres de l’équipage.Corinne et Patrick Antoinel’ont sans doute compris et les

jumeaux, figures de la voilelorraine, ont disputé leur pre-mière régate en double en2011 au national 470 du lac deMadine. Ils auront tout mêmeattendu leurs 31 ans et ils fini-ront 24èmes sur 57, soit troi-sième équipage lorrain. LesMessins figurent tous deux endeuxième division nationale etun seul point les sépare alorsqu’ils naviguent dans deuxéquipages différents. Vousavez dit coordonnés ? Licen-ciés au club de Gérardmerdont Corinne est la présidente,les jumeaux sont largementengagés dans le développe-ment de la voile en Lorraine. Atel point que Patrick a entraînéun temps les membres del’équipage Open 5,70. Lesélèves dépasseront-ils le maî-tre ?

R.A

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Régularité quand tu nous tiens

«Chaque année je parcoursentre dix et vingt mille kilo-mètres de déplacements afinde disputer mes compéti-tions». Originaire de Cham-pagne-Ardenne puis licencié enMoselle, à Cattenom, Xavier

Collin semble être un authen-tique passionné. Son truc à lui,depuis près de vingt ans, c’estla planche à voile. Cette disci-pline, il en est tombé amou-reux «vers 12-13 ans». Depuis,en plus d’être l’un des meil-

leurs spécialistes français, Xa-vier Collin donne beaucoup detemps pour le développementde son sport et de son club.«Je ne veux pas n’être qu’unconsommateur de compéti-tions, j’aime m’investir»,clame le champion. Depuis2006, Xavier Collin figure dansle top 20 français des prati-quants de planche à voile.Mieux, le Mosellan a terminéseptième en 2010 puis en2011. Pour l’ensemble de sonœuvre, Xavier Collin est donc letroisième nominé. Verdict le 4février durant l’assemblée gé-nérale de la Ligue de Lorraine.Le marin lorrain de l’annéevous sera communiqué dansL’Ami hebdo Lorraine.

R.A.

Open 5,70, le bébé de la Ligue lorraine de voile. «Nous avonseu cette idée en voyant deux bateaux de la région Bourgognelors d’un championnat de France à Brest», explique le prési-dent Jean-François Cour. L’idée ? Acheter un bateau et créer unéquipage de jeunes Lorrains sensés rivaliser avec les meilleursFrançais. La Ligue, en partenariat avec la Banque Populaire deLorraine Champagne, le Conseil général de la Moselle et laRégion lorraine, s’équipe donc d’un «Open 5,70» et lance qua-tre jeunes marins, Juliette Osswald, Esther Foulon, QuentinWallerich et Amaury Pagnon, sur les stages et les compétitions.Les résultats se révèlent largement à la hauteur avec notam-ment une deuxième place lors de l’Open de France de Quibe-ron. Boostée par la réussite de son projet, la Ligue de Lorrainea décidé en décembre dernier d’acheter un nouveau bateau afinde créer un second équipage. Juliette, Esther, Quentin et Amaurysont les starting-blocks : «Ne reste plus qu’à s’entraîner pourne pas se faire battre par le prochain équipage…».

R.A

Voguez jeunesse!

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Un périple en photosUn grand voyage sur un voilier ne se raconte sûrement pas. Ils'offre au jeu de la contemplation et du rêve. Guy Godart etBernard Lepley l'ont semble-t-il parfaitement compris. Cesdeux retraités ont pris la belle habitude de voyager sur leurvoilier, le Mercator IV, à travers toute la mer Méditerranée. Ilsnarrent leur dernier périple grâce à une exposition photosdans les locaux de la Banque Populaire Lorraine Champagne,rue François de Curel à Metz, durant tout le mois de février. Adécouvrir, un parcours effectué en 2010 en Grèce ionienne etsur les côtes italiennes de l'Adriatique Sud. R.A

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