où en sont les plans climat-énergie territoriaux · 2018. 7. 14. · 1er avril 2013 - n°503 3 h...

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ISSN 0292-1731 Bimensuel d’actualité sur l’énergie et l’environnement MAÎTRISER L’ÉNERGIE DURABLEMENT 29 D TRANSPORT Véhicule hybride hydraulique : de l’air ! Énergie Plus est une revue éditée par 26 D TERTIAIRE Les Archives du Nord en mode énergie positive 14 D ÉNERGIE & CLIMAT Le dessous des cartes de la géothermie Où en sont les Plans climat-énergie territoriaux ? 1 ER AVRIL 2013 503

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ISSN

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2-17

31

Bimensuel d’actualité sur l’énergie et l’environnement

M A Î T R I S E R L ’ É N E R G I E D U R A B L E M E N T

29 D TRANSPORTVéhicule hybride hydraulique : de l’air !

Énergie Plus est une revue éditée par

26 D TERTIAIRELes Archives du Nord en mode énergie positive

14 D ÉNERGIE & CLIMATLe dessous des cartes de la géothermie

Où en sont les Plans climat-énergie territoriaux ?

1 E R AV R I L 2 0 1 3

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Conception-réalisation : Olivier Guin

Imprimerie CHIRAT744 route de Ste-Colombe 42540 St-Just-la-PendueTél : 01 44 32 05 53 www.imp-chirat.fr

Dépot légal à parution. Commission paritaire n°0516 G 83107

Stéphane Signoret, rédacteur en chef

Ingénions-nous à faire connaître les ingénieursS

Ic

L e 18 mars dernier se tenait la première journée nationale de l’ingé-nieur, lancée par Ingénieurs et scientifi ques de France (IESF) et ses 180 associations fédérées. Selon le président d’IESF, Julien Roitman, son objectif est «de souligner aux yeux des décideurs et du grand public l’importance pour notre pays d’une profession moteur de l’innovation, de l’industrie et de la compétitivité.» Une douzaine

de manifestations dans toute la France ont ponctué cette journée qui a voca-tion à se répéter chaque année. Sous le patronage du ministre du Redresse-ment productif, il s’agissait de montrer combien l’ingénieur est une force vive du monde économique pour créer ou reprendre des entreprises, pour faire de l’innovation une source d’activité. À l’image par exemple du témoignage de Francis Bernard qui avait créé en 1977 un système de conception informatique 3D pour sa maison-mère, Dassault. Une nouveauté à l’époque ! Mais qu’il réus-sit à lancer sur le marché mondial avec IBM : ce partenariat de 30 ans permit à l’entreprise de se diversifi er avec la création de Dassault Systèmes.L’énergie tient une part non négligeable dans ces métiers de l’ingénierie. L’uni-versité de technologie de Compiègne, à l’occasion de ses 40 ans, a imaginé les ingénieurs en 2050* : sur les 28 métiers du futur, une bonne dizaine concerne l’énergie ou l’environnement, avec par exemple l’ingénieur en sobriété, l’ingé-nieur en biomasse, l’ingénieur en modifi cation du climat, etc. Le côté carica-tural de cet exercice ne doit pas faire oublier la réelle complexité du monde dans lequel les ingénieurs du futur devront évoluer, avec des systèmes tech-nologiques omniprésents, interconnectés par les moyens de communication, toujours en recherche de miniaturisation… Le nombre d’informations et de connaissances à gérer sera de plus en plus important, sans compter les risques associés. Les questions environnementales seront au cœur des processus de décision (durabilité des matières premières, climat, cycle de l’eau, qualité de l’air, etc.). Et l’interaction avec la société sera cruciale, notamment pour capter les tendances et jauger l’acceptabilité des innovations. À la base de tout ça, il y a la nécessité de générer dès aujourd’hui des vocations scientifi ques et techniques, en ouvrant les portes des entreprises, comme cela a été fait lors de la Semaine de l’industrie, à travers plus de 2 700 événements du 18 au 24 mars derniers.

* disponible sur http://interactions.utc.fr/Cap-vers-2050-les-metiers-d

Revue de l’Association technique énergie environnement

47 avenue Laplace 94117 Arcueil Cedex

Rédaction• Tél : 01 46 56 35 44• Fax : 01 49 85 06 27• E-mail : [email protected]

• Directeur de la publication : Marc Hiégel

• Rédacteur en chef :Stéphane Signoret (35 42)

• Rédactrices : Christelle Deschaseaux (35 43)Pauline Petitot (35 44)

• Ont participé à ce numéro :Caroline KimIdir ZebboudjEsther LeburgueAlexandre Sredojevic

• Secrétaire de rédaction : Pauline Petitot (35 44)

• Diffusion-abonnements :Jacqueline Préville (35 40)

• Photo en couverture : La politique de transports est un des points forts de La Rochelle et de son PCET. © Chauvet

Publicité Eureka Industries• Chef de publicité :

Olivier TaulierTél : 01 43 97 48 71Fax : 01 42 83 94 [email protected]

Abonnement20 numéros par an • Tél : 01 46 56 35 40 • France : 140 €• Étranger : 159 €

© ATEE 2013Membre du Centre français d’exploitation du droit de copiewww.cfcopies.com

Tous droits de reproduction réservés. Les opinions exprimées par les auteurs dans les articles n’engagent pas la responsabilité de la revue.

(Association régie par la loi 1901)Représentant légal : Marc Hiégel

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1ER AVRIL 2013 - N°503 3

H SOMMAIRE

Enquête 20

Plan climat-énergie territorial : des outils et des exemples

Tertiaire24 En bref25 Réhabiliter un bâtiment tertiaire : la

multiplication des solutions26 Les Archives du Nord en mode énergie positive

Transport28 En bref29 Véhicule hybride hydraulique : de l’air !

Répertoire des fournisseurs 30

Infos pros4 Rendez-vous ATEE. Les nominations. Le site. À lire5 Il l’a dit : Pierre Radanne, président

de l’association 4D. Agenda

Actualités6 En bref9 Les insolites du 1er avril10 Les prix des énergies

12 Des fonds européens investis sans souci de rentabilité

Énergie & Climat13 En bref14 Le dessous des cartes de la géothermie16 Bâtiment : la performance énergétique change

selon le contrat d’exploitation

Collectivités17 En bref18 Réseau de chaleur : à Fontaine, la gestion en régie

1ER AVRIL 2013 - N°503 3

ENTREPRISES ET ACTEURS PUBLICS CITÉS DANS CE NUMÉRO

ADEME _____ 4, 5, 13, 17, 20, 21, 22, 23AÉROPORTS DE PARIS ___________ 4AFASE ________________________ 8AFNOR _______________________ 8AGENCE PARISIENNE DU CLIMAT 23ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU NORD ____________________ 26ASHOKA ______________________ 6ASSOCIATION 4D _______________5ASSOCIATION BILAN CARBONE__ 20ASSOCIATION DES MAIRES DE FRANCE ___________________ 20BEAUGRENELLE PARIS __________ 24BOSCH ______________________ 29BOUYGUES CONSTRUCTION ____ 26BRGM __________________ 14, 15, 23CAISSE DES DÉPÔTS ____________ 4CARENE _____________________ 23CEMAFROID ____________________5CETIM ________________________ 4CHAIRE ÉCONOMIE DU CLIMAT __ 13CIRED _______________________ 22CITÉ LIB _______________________ 17CLIMESPACE __________________ 24

COGENGREEN ________________ 26COMMISSION EUROPÉENNE _________7, 8, 12, 13, 28COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE LA ROCHELLE _______________ 21COMMUNAUTÉ URBAINE DE DUNKERQUE _________________ 22COMMUNAUTÉ URBAINE DE STRASBOURG _________________ 15CONSEIL GÉNÉRAL DES YVELINES _ 13CONSEIL GÉNÉRAL DU NORD ___ 26CONSEIL RÉGIONAL D’IDF _______ 13CONSEIL RÉGIONAL DE LA GUADELOUPE ____________ 13CONSEIL RÉGIONAL NORD-PAS-DE-CALAIS _________ 22COUR DES COMPTES EUROPÉENNE 12CPCU ________________________ 24CRE __________________________ 4DEGÉMONT ____________________5ÉCOLE POLYTECHNIQUE __________5 ECOMOUV’ __________________ 28EDF EN _______________________ 6EDF OPTIMAL SOLUTIONS _______25

EDF __________________ 5, 17, 24, 25ÉLECTRICITÉ DE STRASBOURG-GÉOTHERMIE _____ 15EMC2 ________________________ 9EMERSON NETWORK POWER ___ 24ENDURA ______________________ 15ENERGY CITIES ______________ 12, 17EU PROSUN ___________________ 8EXPLICIT _____________________ 22FEDENE _______________________16FIM __________________________ 4FONROCHE ___________________ 15GDF SUEZ _____________________ 6GEO PLC ______________________ 4GEPS TECHNO _________________ 9GRDF ________________________ 22GRENOBLE-ALPES MÉTROPOLE ___ 17ICAM _________________________ 9ICEB ___________________________7ICF HABITAT ATLANTIQUE _______ 17IFP EN ________________________ 4INRA _________________________ 4JOHNSON CONTROLS __________ 24KYOCERA _____________________ 9

LE GRAND DOUAISIS ___________ 22LGRB _________________________14MCDERMOTT __________________ 4MÉCASOUD ___________________ 9MÉTÉO-FRANCE ______________ 23MÉTROPOLE NICE CÔTE-D’AZUR __ 21MINISTÈRE DE L’ÉCOLOGIE ______ 44MUNTERS ____________________ 26NORPAC _____________________ 26OACI __________________________7OIN __________________________ 13OMNES CAPITAL _______________ 4ONERC ______________________ 23OSÉO _________________________ 9PAYS DE MONTBÉLIARD AGGLOMÉRATION _____________ 22PETWALK _____________________ 9PEUGEOT ____________________ 28PHILIPS/STEP __________________ 17PROGNOS8PSA PEUGEOT CITROËN ________ 29RATP _________________________ 17RÉGION CENTRE _______________ 17RÉGION PAYS DE LOIRE __________ 9

REXEL ________________________ 6RIVP __________________________ 17RTE ___________________________5SCHEIDER ELECTRIC ___________ 24SEE___________________________ 4SER __________________________ 13SNEC _________________________16SOFILO _______________________25SOITEC _______________________ 17STX SOLUTIONS________________ 9TOTAL _______________________ 28TOTO _________________________ 9TOYOTA ______________________ 17UFE __________________________ 4UNICLIMA ____________________ 6UNIVERSITÉ DE BÂLE____________14VALEURS VERTES ________________5VILLE DE CASTELNAU-LE-LEZ ____ 22VILLE DE FONTAINE __________ 18, 19VILLE DE GRENOBLE ____________ 17VILLE DE PARIS ______________22, 23VILLE ET AMÉNAGEMENT DURABLE 7VOLTALIS _____________________ 6

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Rendez-vous ATEERetrouvez les programmes de ces manifestations sur www.atee.fr

ATEE GRAND OUEST9 avril, Nantes (44)Conférence débat “Power to gas” en partenariat avec l’AFG Ouest.

D Contact : [email protected]

ATEE PACA11 avril, Toulon (83)Les petits-déjeuners débats des professionnels : Transition énergétique en PACA, quelles solutions de stockage d’énergie pour faire face aux problèmes d’intermittence sur les réseaux électriques ?

D Contact : [email protected]

ATEE – MANIFESTATION NATIONALE16 avril, Paris (75)1re étape du Tour de France organisé par l’Afnor et l’ATEE, avec un colloque portant sur la performance énergétique et la norme ISO 50001.

D Inscription en ligne sur le site www.atee.fr

ATEE AQUITAINE NORD24 avril, Bruges (80)Réunion technique sur les mesures de comptage de l’énergie et des utilités dans l’industrie, avec l’AICVF.

D Inscription en ligne sur le site www.atee.fr

Nominations 3 François Gerin a été élu président de la Société de l’électricité, de l’électronique et des technologies de l’information et de la communication (SEE).

3 Claire Gagnaire rejoint Geo PLC au poste de directrice des opérations.

3 Monique Liebert-Champagne a été nommée présidente du Comité de règlement des différends et des sanctions de la CRE.

3 Jean-Claude Petilon rejoint le cabinet McDermott en qualité de Senior Counsel au sein de l’équipe Énergie.

TELEX/// Afi n de défi nir les enjeux et élaborer une stratégie commune de recherche et d’innovation, IFP ENERGIES NOUVELLES et l’INRA ont signé un accord de collaboration l’UFE mettent à disposition des professionnels les données de la production française d’électricité. Désormais, la fréquence d’actualisation de ces données est plus grande : 3 ans). /// OMNES CAPITAL (ex Credit Agricole Private Equity) a décidé d’investir 4 millions d’euros dans la société milanaise Futuris qui a l’objectif de développer 54 MWe site dédié à ses solutions d’effi cacité énergétique des procédés de traitement d’eau. À voir sur www.degremont.com/effi cacite-energetique. /// Créée en 2003, la Chaire Chaire soutient plusieurs activités de recherche et participe à l’offre pédagogique de l’Ecole, notamment avec le Master “Économie du développement durable, de l’énergie thermomètres (métrologie légale) utilisés pour mesurer la température des denrées périssables. /// AÉROPORTS DE PARIS a reçu le prix du meilleur rapport de développement catégorie des entreprises n’appartenant pas au CAC 40.

ACTUALITÉS F

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www.bienplusqu1industrie.comLancé à l’automne 2012 par la Fédération des industries mécaniques (FIM) et le Cetim, ce site internet ambitionne de faire découvrir les métiers et les atouts du monde de la mécanique. Assez résistant à la crise, ce secteur milite pour qu’on continue de concevoir et de produire en France. Compétitivité, innovation, développement territorial, stratégie à l’international : autant de sujets abordés avec des témoignages, des vidéos, des descriptions de solutions et des données chiffrées. Une partie est également dédiée à l’effi cacité énergétique. Le site reprend aussi les vidéos des principaux moments des Assises “So mécanique” qui ont eu lieu le 6 février dernier à Paris.

Le site

À lireLe maire et son écoquartierPar Dominique Bidou et Gwenaëlle Carfantan, Victoires Editions, 135 pages, 30 euros

La pédagogie est affaire de répétition. En matière d’écoquar-tier, les collectivités le savent : mieux vaut aller sur le terrain et voir ce qui a déjà été fait ailleurs pour ensuite bâtir au mieux son projet. Multiplier les exemples, voici donc la vertu de cet ouvrage qui donne 66 retours d’expériences d’écoquartiers, ainsi que les témoignages de 21 maires. Trois grands chapitres structurent l’approche : les attentes des élus, la recherche de solutions – bien sûr à propos des besoins énergétiques et du respect du climat mais aussi sur la qualité des constructions, la gestion de l’eau, la culture, la santé publique, etc. – et les appuis techniques et méthodologiques. Sur ce dernier point,

les auteurs expliquent tant le cadre de référence européen que la démarche HQE Aménage-ment, ainsi que les appuis possibles de l’Ademe, du ministère de l’Écologie et de la Caisse des dépôts.

LePaV

Ltvso

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1ER AVRIL 2013 - N°503 551ER AVRIL 2013 - N°503

sur la bioéconomie. Cela inclut toutes les fi lières de production et de transformation de la biomasse. /// RTE et tous les jours pour le moyen terme (2 à 13 semaines) et toutes les semaines pour le long terme (14 semaines à de cogénération biomasse d’ici 2016. /// La filiale de Suez Environnement, DEGRÉMONT, a mis en ligne un Développement durable a vu le partenariat entre EDF et l’ÉCOLE POLYTECHNIQUE renouvelé pour 5 ans. La et de l’environnement”. /// Le CEMAFROID a été accrédité par le Cofrac pour la vérification périodique des durable et responsabilité sociétale, remis par le Conseil supérieur de l’ordre des experts-comptables, dans la

Agenda

9 AVRIL – PARIS D 2e édition Energy Class Factory : rendez-vous des directions industrielles en charge d’identifi er fournisseurs et pres-tataires pour l’optimisation énergétique des process.Contact : [email protected]

9/10 AVRIL – LE HAVRE D Congrès China Europa : après une tournée en Chine en 2011, le congrès et convention d’affaires sino-euro-péen revient dans sa ville natale pour une édition dédiée à la thématique de l’énergie durable. www.china-europa.org

12 AVRIL – LYON D Colloque Amorce “Transition énergé-tique ; retours d’expériences pour une nouvelle gouvernance de l’énergie”, une journée nationale organisée dans le cadre du débat sur la transition énergétique.Contact : Audrey Bernardi, [email protected]

16/17 AVRIL – ROUEN D Colloque “Technologie pour des véhi-cules propres et plus économes”, dans le cadre des colloques pour reformuler le dispositif Predit.www.tempsdubilan-predit4.org

16/18 AVRIL – PARIS D 2e salon eCarTec Paris, salon de la mobilité électrique, avec notamment la 4e Conférence internationale sur la mobilité électrique et hybride les 16 et 17 avril.www.ecartec.fr

24/26 AVRIL – VÄXJÖ D Rendez-vous annuel Energy Cities, dans une ville suédoise dont le conseil muni-cipal décida de faire une ville “100 % sans énergies fossiles” il y a 20 ans.www.energy-cities.eu

13/15 MAI – CHICAGO D 7e Forum annuel ACEEE “Energy effi -ciency fi nance”http://aceee.org/conferences/2013/eeff

4/6 JUIN – PARIS D 3e édition du Congrès SG Paris, évène-ment dédié aux réseaux énergétiques intelligents. Cette édition placera l’effi -cacité énergétique au cœur des enjeux pour concrétiser la transition énergé-tique. Organisé par Corp Events. www.sgparis.fr

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Pierre Radanne, président de l’association 4D

(Dossiers et débats pour le développement durable)

«Le débat sur la transition est mal parti»

Il l’a dit

«Ce débat sur la transition énergétique est mal parti. Il y a une très forte perte de culture éner-gétique en France. Nous allons “fêter” cette année les 40 ans du choc pétrolier de 1973 et nous

amorçons un troisième cycle de rénovation de notre système énergétique. L’essentiel des investisse-ments de l’après 73 se sont arrêtés autour de 90, et ces derniers arrivent en fi n de vie. Le débat sur la transition n’est pas un débat politique d’opportunité. Nous sommes à chaud, dans la situation de concevoir le système énergétique pour les 50 ans à venir ! Donc, il y a un premier quiproquo : les gens ont le sentiment qu’on organise un débat sur l’énergie mais qu’il n’y a pas grand chose à décider. On voit bien que cette composante de la nécessité d’un nouveau cycle énergétique durable n’est pas perçue. Ensuite, parler de transition énergétique nécessite un imaginaire individuel et collectif à par-tager. Il ne faut pas seulement parler de la transition, il faut parler de notre destination : où va-t-on ? Aujourd’hui le débat sur la nature de la société qui est devant nous est un impensé monumental. Nous sommes obsédés par les diffi cultés du présent, mais nous ne parlons pas du futur ! La question du climat et des limites des ressources n’est globalement appréhendée que comme une contrainte lointaine dans le futur. Enfi n, nous sommes dans une crise fi nancière, économique et sociale, et les questions d’écologie sont évidemment rétrogradées en termes de priorités. Mais plus grave, le pays a davantage tendance à aller au confl it, notamment politique, et en même temps il est pris par une sorte de stupeur : la crise est en train de fi ger le pays. On oublie un facteur déterminant de ce que l’on vit en ce moment, avec le débat sur la compétitivité du pays : on balance 70 Md€ par la fenêtre pour acheter du pétrole, du gaz, de l’uranium et du charbon, et cette masse est croissante ! Dans le débat économique, notamment dans le débat énergétique sur le coût des fi lières, on mélange la rentabilité économique pour les acteurs fi naux et le débat national sur le pays : de l’argent pour faire des travaux en France, qui font de l’emploi, qui font des recettes fi scales, ce n’est pas la même chose que de l’argent qui quitte le pays pour acheter du pétrole et du gaz naturel ! L’absence de démarrage du débat sur la transition énergétique est réellement problématique car la question de l’énergie est l’une des solutions majeures de la crise actuelle.»

Les 29e Entretiens écologiques Valeurs vertes se tenaient le 13 mars à Paris. La transition énergétique était à l’ordre du jour, et Pierre Radanne, ex-président de l’Ademe, a conclu la matinée d’échanges sur l’analyse d’un débat qui ne semble prendre ni dans les médias, ni dans l’opinion publique.

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ACTUALITÉS F

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Une vision des solutions technologiques en 2020Depuis 2009, GDF Suez et Uniclima, syndicat d’industriels notamment des fabricants de matériels de chauffage, de climatisation et de ventilation, travaillent ensemble pour identifi er les perspectives d’évolutions technologiques des systèmes énergétiques dans les bâtiments. La “roadmap” technologique a pour ambition d’une part d’apporter un appui pour guider l’innovation chez les fabricants tout en favorisant

l’adaptation aux évolutions du marché, d’autre part d’identifi er les technologies à soutenir par les pouvoirs publics. L’étude des différentes technologies a permis d’identifi er des tendances technologiques fortes à l’horizon 2020. Les plus prévisibles sont l’amélioration du rendement des appareils et le développement de l’utilisation des énergies renouvelables dans les systèmes, en particulier dans le secteur résidentiel. Les trois autres sont plus innovantes : le couplage de deux énergies afi n d’obtenir un appareil qui utilise le meilleur atout de chacune d’entre elles grâce à une régulation performante (par exemple la solution couplée chaudière gaz et pompe à chaleur), le développement de la production électrique décentralisée (micro et mini-cogénération) en matière de chauffage, le changement progressif des fl uides frigorigènes équipant les pompes à chaleur d’ici 2015 pour répondre à une directive européenne et qui aboutira à une évolution des gammes de pompes à chaleur. La roadmap technologique apporte également sa contribution à la réfl exion en faveur de l’harmonisation du rythme de la réglementation avec le calendrier de mise sur le marché de ces nouveaux produits. 3 Pour en savoir plus, www.uniclima.fr rubrique “actualités”.

Impact, 5e éditionAshoka et Rexel vont récompenser 10 à 15 initiatives d’entreprenariat social dans le domaine de l’effi cacité énergétique à l’occasion de la 5e édition du programme Impact. L’appel à projets, ouvert jusqu’au 21 avril, s’adresse à toutes les organisations à voca-tion sociale basées en France, en Suisse et en Belgique francophone, agissant dans le domaine de l’effi cacité énergétique avec des initiatives en faveur de l’environnement, du social ou de l’économie locale. Les projets seront évalués sur la base de quatre critères : leur impact social ou environnemental, la faisabilité de la stratégie de déve-loppement, la créativité dans la mobilisation des ressources humaines et fi nancières et la motivation de l’organisation pour participer. Les organisations sélectionnées bénéfi cieront d’une formation et d’un accompagnement personnalisé par des profes-sionnels, et les deux meilleurs projets recevront des prix d’une valeur respective de 7 000 euros et 3 000 euros.

3 Pour déposer un projet : www.ashoka-effi cacite-energetique.fr

Voltalis change de mainSelon Les Échos, Pâris Moratoglou et David Corchia sont devenus respectivement président et directeur général de Voltalis. Pierre Bivas, fondateur et ex-PDG de Voltalis devient leur conseiller. En montant au capital de la société spé-

cialiste de l’effacement diffus, les ex-dirigeants d’EDF Énergies Nouvelles veulent-ils la dévelop-per comme ils ont fait avec EDF EN ? En tout cas, le projet de loi sur le bonus-malus de l’énergie devrait les y aider puisqu’il comporte un nouveau cadre de rémunération pour l’effacement : les opérateurs qui le proposent pourront vendre ces capacités, en s’appuyant sur la CSPE.

3 Le chiffre

3,9 %

C’est la hausse de consommation d’élec-tricité en décembre 2012 et janvier 2013 par rapport à celle de l’année dernière à la même période. Il n’y a pas eu de pic de consommation mais la persistance des températures froides a conduit à un niveau de consommation cumulé plus élevé par rapport à l’année passée.

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1ER AVRIL 2013 - N°503 7

La RT 2012 ne suffi t pasAlors que la RT 2012 est entrée en vigueur depuis seulement quelques mois, les premiers résultats ne sont pas aussi concluants qu’annoncés. L’institut pour la

conception éco-responsable du bâti (Iceb) et VAD (Ville et aménagement durable), association regroupant et animant en région Rhône-Alpes un réseau de pro-

fessionnels de la construction, viennent de publier un communiqué de presse commun pour dénoncer l’insuffi sance de la RT 2012. En effet, sur leurs opérations,

le constat est sans appel. Pour les bâtiments tertiaires, par exemple, les niveaux de gains sur les consommations

sont aux alentours de 35 % alors que 50 % étaient attendus. «On a enfin

dépassé cette fiction selon laquelle les consommations se résumaient aux 5 usages couverts par la réglemen-

tation, jugent les deux organismes. L’échelle du logement n’est pas la

bonne pour atteindre l’énergie posi-tive en 2020 alors n’appelons plus ces

bâtiments “à énergie positive” mais plutôt “dopés au photovoltaïque”.» La solution préconisée est d’inciter

les professionnels à ne pas se limiter à la RT 2012 mais à prolonger leurs

efforts sur la performance du bâti et la recherche du passif.

1ER DÉCEMBRE 2011 - N°476 7

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Tout abonné dispose du droit d’accès et de rectifi cation des informationsle concernant et peut s’opposer à ce que ses nom et adresse soient

communiqués à d’autres personnes morales en téléphonant au 01 46 56 35 40.

La revue m’offre3 les actualités essentielles

du secteur de l’énergie3 des enquêtes spécialisées

et des dossiers d’analyse (Biogaz, Effi cacité énergétique, Biomasse, Cogénération, etc.)

3 des retours d’expérience chiffrés et illustrés (collectivité, industrie, tertiaire, transport, etc.)

3 une veille réglementaire3 les prix des énergies, du CO2 et des certifi cats

d’économies d’énergie 3 des informations professionnelles pratiques

(produits nouveaux, nominations, agenda, etc.)

Tous les 15 jours

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Recul de l’UE sur les quotas de CO2 pour l’aviation

Soumis à un intense lobby des Américains et des Chinois, l’Union européenne a accepté de suspendre l’appli-cation du système européen d’échange de quotas d’émission (ETS) aux vols intercon-tinentaux au départ de et vers l’UE. Les dépu-

tés de la commission de l’Environnement du Parlement européen ont voté pour cette dérogation à la directive 2003/87/CE. Mais la suspension est temporaire : elle donne un an à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour trouver un accord international sur la réduction des émissions des avions. Recu-ler pour mieux sauter ? En tout cas les parlementaires ont bien précisé qu’au-delà de cette année supplémentaire, l’ETS sera appliqué, quels que soient les résultats de l’OACI. Le rapporteur Peter Liese (PPE, Allemagne) en a notamment appelé au président Barack Obama et à son secrétaire d’État John Kerry, afi n qu’ils ne perdent pas «toute crédibilité s’ils continuent à s’opposer à une solution dans ce domaine».

Erratum 3 Dans l’article “Un second départ pour la géothermie profonde” (Énergie Plus n°501) une erreur de chiffre s’est glissée page 16 : la pro-duction annuelle par installation peut aller jusqu’à 60 GWh et non pas 60 000 GWh !

3 Dans le n°502 d’Energie Plus (p.4) Total Energie Gaz est le fournis-seur qui revend le biogaz et non pas le gestionnaire du réseau de distribution, qui est GrDF.©

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Valorisation des travaux d’économies d’énergie réalisés par l’État en Midi-Pyrénées

3 Appel à candidatures pour la sélection d’un partenaire

Des travaux sont effectués chaque année sur le patrimoine immobilier de l’État en Midi-Pyrénées. Une partie de ces travaux contribue à des économies d’énergie. Une action régionale est mise en œuvre, via le dispositif des certifi cats d’économies d’énergie, pour que ces travaux soient fi nancièrement valorisés dans le cadre d’un partenariat et dans le respect des règles relatives aux certifi cats d’économies d’énergie.Un appel à candidatures auprès des obligés du dispositif des certifi cats d’économies d’énergie est lancé sur la base d’un cahier des charges.

Le cahier des charges de l’appel à candidatures est disponible sur le site internet de la DREAL Midi-Pyrénées :www.midi-pyrenees.developpement-durable.gouv.fr/La date limite de réception du dossier de candidature est fi xée au 30 avril 2013 à 14h00.

3 Pour tout renseignement : [email protected] ou [email protected]

Empoignade sur le solaire PV

La bataille des mots fait rage entre défenseurs et détracteurs des panneaux solaires photovoltaïques importés de Chine. Du côté des défenseurs, l’Afase (Alliance pour une énergie solaire abordable) se réfère à une étude de l’institut économique Prognos selon laquelle la mise en place d’une taxe douanière de 20 % se traduirait par plus de 115 000 pertes d’emplois dans l’Union européenne dès la première année et jusqu’à 175 500 au bout de trois ans, avec une perte de valeur ajoutée de 4,74 Md€ (puis 18,4 Md€). L’association EU ProSun, qui regroupe les indus-triels européens du solaire, conteste complètement cette étude, entachée, selon elle, d’erreurs, et fi nancée par les industriels chinois. EU ProSun rappelle que les tarifs douaniers sur les pro-duits chinois imposés aux USA n’ont pas eu ce genre d’effet. Bien au contraire, EU ProSun estime que c’est en mettant un frein au dumping chinois de ses produits photovoltaïques que l’industrie européenne retrouvera du dynamisme. Un message entendu par Bruxelles puisque la Commission européenne a lancé le 5 mars une procédure d’enregistrement sur les importations de produits solaires en provenance de la Chine. Elle pourrait ensuite ouvrir la voie à la demande de droits compensateurs. Une déci-sion tout de suite décriée par l’Afase…

3 Plus d’informations sur www.afase.org et www.prosun.org

Surcapacité des modules solaires chinois en 2011

Production modules PV Chinois

Consommation PV mondiale

Consommation PV UE

Consommation PV Chine

3 Le Chiffre

52,24 GWC’est la capacité de production d’électricité “propre” supplé-

mentaire que la Chine veut installer en 2013, dont 21 GW d’hy-draulique, 18 GW d’éolien, 10 GW de solaire photovoltaïque et

3,24 GW de nucléaire.

Éco-conception : nouvelle norme et nouveau livre

Près de 30 % des entreprises en France sont intéressées par la démarche d’éco-conception, mais ne savent pas comment

s’engager dans cette démarche. L’Afnor publie la norme Afnor NF X30-264 “Management environnemental – Aide à la mise

en place d’une démarche d’éco-conception”, un mode d’emploi élaboré par et pour les professionnels. Plus spécialement conçue

pour les TPE et les PME, la norme peut s’adresser aux experts de l’environnement comme aux concepteurs, développeurs,

designers, en leur fournissant des outils adaptés à leurs besoins. Elle met à disposition des entreprises des listes de contrôles, des outils organisationnels, des outils de communication, etc., pour les accompagner dans un engagement durable et avec le souci

d’une amélioration continue. Un soutien à une appropriation rapide de l’éco-conception pour aider à la compétitivité des

entreprises françaises.

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1ER AVRIL 2013 - N°503 9

Du sang contre de la lumièreComment sensibiliser le grand public à la surconsommation d’énergie ? Un designer

américain, Mike Thompson, a mis au point la “blood lamp”, un luminaire à usage unique. Il suffi t de casser le goulot de la lampe puis d’ajouter quelques gouttes de sang aux réactifs. Ce mélange produit alors une lumière intense de couleur bleue.

«Tout comme une grosse perte de sang peut mettre notre vie en danger, une trop grosse consommation d’énergie engendre des risques pour l’environnement», estime le

designer qui n’en est pas à son coup d’essai (voir son site internet www.miket.co.uk).

Navire multi-énergies renouvelablesGEPS Techno, une start-up située à Saint Nazaire, travaille sur le projet MLiner. Il s’agit d’une structure fl ottante nomade servant à produire de l’énergie électrique à partir de plusieurs sources d’énergies renouvelables (éolienne, hydrolienne, houlomotrice et solaire) et à la rétrocéder à un réseau électrique terrestre. Les moyens de production ne sont pas juxtaposés mais intégrés les uns aux autres,

chaque système contribue à l’amélioration du rendement d’un ou plusieurs autres systèmes. Une idée ingénieuse permettant d’éviter de lourds travaux d’infrastructures et pas si farfelue puisque STX Solutions, fi liale du chantier naval, soutient le projet ainsi que Mécasoud, l’école d’ingénieurs Icam, le pôle de compétitivité EMC2, Oséo et la région Pays de Loire.

3 Pour en savoir plus, http://geps-techno.com.

Insolites du 1er avril

Une chatière pour Passivhaus

Comme le dit l’adage populaire, “le diable est dans les détails”. Réjouissez-vous, vous n’aurez

plus à choisir entre une maison bien isolée et votre animal de

compagnie. En effet, la société autrichienne Petwalk propose une chatière étanche à l’air et thermiquement isolée. Grâce

à une puce RFID implantée sur l’animal, la porte s’ouvre sur son

passage et se referme ensuite, préservant ainsi l’étanchéité de

la maison. La chatière est disponible en deux tailles et coûte aux alentours de 1 500 euros hors options.

3 Pour en savoir plus, www.petwalk-solutions.com.

La “popocyclette”Un constructeur de toilettes japonais, Toto, a créé le buzz l’année dernière avec son prototype de moto surprenant fonctionnant grâce au biogaz issu de la fermentation de déjections animales et de boues d’épuration. Surnommée “popocyclette”, cet engin est équipé d’un véritable siège de toilette en guise de selle et à l’arrière se trouve un grand réservoir surmonté, pour la décoration, d’un rouleau de papier toilette grand format. Un bon moyen de se faire de la publicité avec un véhicule qui ne sera jamais commercialisé.

Des fauteuils roulants alimentés

par le soleilLe prix solaire suisse 2012 a récompensé, en février dernier, le projet énergétique

“Quimby Huus”. Grâce à une installa-tion solaire de 3 kWc (modules Kyocera)

située sur le toit de l’établissement Quimby Huus Saint-Gall en Suisse, les

fauteuils roulants de 10 résidents handi-capés sont alimentés exclusivement en énergie solaire. Sandro Buff, le concep-

teur du projet, est lui-même en fauteuil roulant depuis 16 ans. Le projet a été

entièrement fi nancé par des sponsors et un compteur énergétique permet

aux résidents de voir à tout moment la quantité de courant déjà consommée.

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La pollution cache l’incendieEn janvier dernier, tous les quotidiens français se sont fait l’écho d’un fait divers édifi ant. En effet, dans la pro-vince du Zhejiang en Chine, un incendie s’est déclaré dans une fabrique de meubles. Jusqu’ici rien de vraiment extraordinaire, mais la pollution était tellement épaisse que les habitants ne se sont pas rendus compte de la fumée ni des fl ammes pendant trois heures avant de donner l’alerte. Un incident qui montre bien l’intensité du problème de pollution atmosphérique que les autorités chinoises doivent gérer en urgence.

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Source : UFIP / DGEC – Thomson Reuters

Prix moyen mensuel de cession sur le registre national EMMY.

k Prix des Certifi cats d’économies d’énergie (février 2013)

3,74 €/MWh cumac

k Parité euro/dollar (février 2013)

1 € = 1,33 $

k Marché “spot” du CO2 - EEXÉvolution des prix des EUA* (Euros/t CO2)

k Cours du pétrole BrentMoyenne des prix mensuels (Euros/Baril)

* Moyenne simple des cours de compensation quotidiens du contrat “Front Month” / prochain mois de livraison

k Marché “futures” du gaz - PowernextIndice mensuel* (Euros/MWh)

k Marché “spot” du gaz - PowernextMoyenne journalière des prix (Euros/MWh)

k Marché “spot” de l’électricité - EPEXPrix Base et prix Pointe sur le mois écoulé (Euros/MWh)

* EUA : European Union Allocations / quotas de CO2 du système européenSuite à la fermeture de Bluenext le 5 décembre 2012, nous indiquons les prix des EUA* délivrés sur la place de marché allemande EEX

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1ER AVRIL 2013 - N°503 11

Avis d’appel public à la concurrence

H ANNONCES LÉGALES

SECTION I: POUVOIR ADJUDICATEURI.1) Nom, adresses et point(s) de contact

Ville de Montbrison, place de l’hôtel de Ville, BP 179, à l’attention de Mme le Maire, F-42605 Montbrison Cedex.

I.2) Type de pouvoir adjudicateurAutre : Collectivité territoriale

I.3) Activité principaleService généraux des administrations publiques

I.4) Attribution de marché pour le compte d’autres pouvoirs adjudicateursLe pouvoir adjudicateur agit pour le compte d’autres pouvoirs adjudicateurs: non

SECTION II: OBJET DU MARCHÉII.1) DescriptionII.1.1) Intitulé attribué au marchéDélégation de service public en vue de la création et de l’exploitation du réseau de chauffage urbain du quar-tier de Beauregard à Montbrison.

II.1.2) Type de marché et lieu d’exécution, de livraison ou de prestationTravaux Conception et exécution

Lieu principal d’exécution des travaux, de livraison des fournitures ou de prestation des services : Quartier de Beauregard à Montbrison (localisation de la future chaufferie : rue desPrés Lacroix à Montbrison).

Code NUTS FR715

II.1.4) Description succincte du marché ou de l’acquisition/des acquisitions:Délégation de service public concessive régie par les articles L. 1411-1 et suivants du Code général des collecti-vités territoriales. Le délégataire sera rémunéré substantiellement par les ressources tirées de l’exploitation du service public du réseau de chauffage urbain. Le délégataire assurera à ses risques et périls notamment :

3 les études, la conception et le fi nancement de l’ensemble des travaux (y compris la recherche et le montage des dossiers de subventions publiques Ademe, Feder, Conseil Régional, conseil général, etc.) ;

3 la réalisation des travaux de construction d’une chaufferie biomasse avec appoint/secours par du gaz naturel, d’une puissance totale de l’ordre de 16,5 MW (dont 4,5 MW de puissance bois) ;

3 la réalisation d’un réseau de distribution d’une longueur indicative d’environ 4310 mètres linéaires ; 3 l’aménagement des postes de livraison de chaleur (environ 18 sous-stations) ; 3 l’exploitation et la gestion de la chaufferie, du réseau primaire et des sous-stations, incluant la facturation et

le recouvrement des sommes dues par les abonnés, les achats de combustibles, d’eau et d’électricité, ainsi que tous produits et charges afférentes à la gestion du service public ;

3 la conclusion des polices d’abonnements avec les abonnés ; 3 la fourniture et la distribution de chaleur ; 3 l’entretien courant et le renouvellement des installations sur la durée du contrat ; 3 l’ensemble des contrôles techniques réglementaires nécessaires.

La durée de la convention de délégation de service public sera de 24 ans.

II.1.5) Classifi cation CPV (vocabulaire commun pour les marchés publics) 09323000, 09 20 00 42 15000 45 32 40 45232220

II.1.6) Information concernant l’accord sur les marchés publics (AMP)Marché couvert par l’accord sur les marchés publics (AMP): x oui

II.2) Valeur totale fi nale du ou des marché(s)Montant prévisionnel total de l’ensemble des sommes à percevoir par le Délégataire sur toute la durée du marché (qu’elles soient liées ou non au résultat de l’exploitation du service, et quelle que soit leur origine):Montant HT : 34 220 672 €

SECTION IV: PROCÉDUREIV.1) Type de procédureIV.1.1) Type de procédureRestreint

IV.2) Critères d’attributionCritère 1 : Valeur technique de l’offre sous les aspects suivants :

3 solutions techniques proposées pour la production d’énergie et sa distribution, les performances en termes d’énergies et d’environnement et la sécurisation de l’approvisionnement en chaleur sur le long terme ;

3 qualité et intégration architecturales des bâtiments, prise en compte des nuisances sonores et visuelles ;

3 qualité et pérennité de l’approvisionnement en biomasse. Respect des prescriptions de l’ademe concernant le plan d’approvisionnement (bois issu de forêts gérées durablement, réduction de la distance de transport, modes de transport,…) ;

3 planning et phasage de réalisation des travaux ; 3 qualité de l’organisation et adéquation des moyens humains et des moyens matériels affectés à la délégation

de service public et de ceux affectés à l’exécution du service délégué ; 3 modalités d’entretien, de maintenance et de renouvellement des ouvrages, équipements, installations et maté-

riels intégrés dans le périmètre de la délégation ; 3 politique commerciale de développement du réseau, les relations avec les abonnés et la Ville de Montbrison.

Critère 2 : Conditions économiques et fi nancières sous les aspects suivants : 3 niveau des tarifs proposés (coût fi nal à l’abonné et coûts de raccordement) et leur pérennisation, le caractère

équilibré et sincère des formules de révision de prix ; 3 évaluation des travaux et de leur fi nancement ; 3 équilibre et cohérence des comptes d’exploitation prévisionnels sur la durée du contrat.

Critère 3 : Niveau des engagements juridiques à savoir, le degré d’acceptation et d’amélioration par le candi-dat, dans le sens des intérêts de la Ville, du projet de contrat et de ses annexes.

IV.3) Renseignements d’ordre administratifIV.3.1) Numéro de référence attribué au dossier par le pouvoir adjudicateur: 01dsp2011_np

IV.3.2) Publication(s) antérieure(s) concernant le même marché :oui - Numéro de l’avis au JOUE: 2012/S 54-087977

SECTION V: ATTRIBUTION DU MARCHÉV.1) Date d’attribution du marché: 22 février 2013

V.2) Informations sur les offresNombre d’offres reçues: 1

V.3) Nom et adresse de l’opérateur économique auquel le marché a été attribué

CORIANCE SASImmeuble Horizon 1 – 10 allée Bienvenue — 93885 Noisy-le-Grand CEDEX

SECTION VI: RENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES

VI.2) Informations complémentaires:

Complément aux rubriques II et V.4 : Le montant correspond au montant prévisionnel de l’ensemble des sommes à percevoir par le délégataire, qu’elles soient liées ou non au résultat de l’exploitation du service, et quelle que soit leur origine.

Renseignements complémentaires: durée du contrat: 24 ans à compter de la date de sa notifi cation. Le contrat est consultable conformément au droit d’accès aux documents administratifs (loi n°78-753 du 17 juil-let 1978) sur demande écrite adressée à Mme le Maire.

Date de la séance du Conseil municipal sur l’approbation du choix du délégataire et le projet de contrat de délégation de service public : 16 janvier 2013.

Date de signature du contrat : 22 février 2013

Complément à la rubrique IV.3.2 annonce publiée le 17 mars 2012 sous la référence 12-53618 et dans la revue Énergie Plus n°483 du 1/04/2012.

VI.3) Procédures de recoursVI.3.1) Instance chargée des procédures de recours

Tribunal administratif de LyonPalais des Juridictions administratives 184, rue Duguesclin

69433 - Lyon Cedex 03E-mail: [email protected] • Téléphone: 04 78 14 10 10 • Fax: 04 78 14 10 65

http://lyon.tribunal-administratif.fr/

VI.3.3) Service auprès duquel des renseignements peuvent être obtenus sur l’introduction des recours

Mairie de Montbrison - Services Techniques - Carole Jacquin, place de l’hôtel de Ville - B.P. 179, F-42605 Montbrison Cedex.

Email : [email protected]. Tél. : (+33) 4 77 96 39 00 • Fax : (+33) 4 77 96 39 50http://ville-montbrison.fr.

VI.4) Date d’envoi du présent avis: 15 mars 2013

AVIS D’ATTRIBUTION DE MARCHÉDIRECTIVE 2004/18/CE

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* disponible sur http://eca.europa.eu/portal/pls/portal/docs/1/20592745.PDF

Des fonds européens investis sans souci de rentabilité

La rentabilité des projets est trop souvent oubliée : c’est le reproche fait par la Cour des comptes européenne

dans un récent rapport sur l’utilisation de fonds de la politique

de cohésion pour améliorer l’effi cacité énergétique des bâtiments publics.

L a Cour des Comptes européenne s’est intéressée à trois pays concernant l’effi -cacité énergétique : République tchèque,

Italie et Lituanie, pays qui ont bénéfi cié des contributions les plus importantes tant du Fonds de cohésion que du Fonds européen de développement régional (Feder) en la matière pendant la période de programmation 2007-2013. En tout, quatre programmes opération-nels et vingt-quatre projets d’investissement dans des bâtiments publics ont été examinés.Dans son rapport*, la principale critique de la Cour concerne les critères de choix des pro-jets, qui n’incluaient pas la rentabilité. Un exemple : dans le programme italien Éner-gie, le choix s’est porté avant tout sur des projets exemplaires, prêts à être réalisés et innovants – mais pas forcément rentables. D’une manière générale, dans les trois pays, «les projets sélectionnés visaient à limiter la consommation énergétique et à améliorer le confort, mais la raison de leur sélection ne résidait pas dans le fait que, grâce aux éco-nomies d’énergie, ils puissent procurer des avantages financiers qui compenseraient le coût supporté.» Résultat, le délai de récu-pération de l’investissement, c’est-à-dire la durée entre la date d’un investissement et le moment où les économies cumulées le compensent, s’est avéré beaucoup trop long : entre 21 ans et 146 ans selon les projets.

Hiérarchisation des bâtimentsLa Cour explique cela par plusieurs facteurs. En premier lieu, un manque de vision glo-bale et cohérente des sources potentielles d’économies d’énergie. «Les municipalités et les régions devraient disposer de plans fon-

dés sur des évaluations des besoins, compre-nant un inventaire de tous leurs bâtiments, avec le coût énergétique de chacun et une hiérarchisation des bâtiments en fonction de leur potentiel d’économies d’énergie», estime-t-elle. Deuxième explication : il n’y a pas recours systématique, avant la décision d’in-vestir, à un audit énergétique du bâtiment et des solutions techniques retenues incluant la notion de rentabilité. Sur ces deux points, quelle est la situation en France ? D’après Gérard Magnin, délé-gué général du réseau de villes européennes Energy Cities, «la France ne possède pas d’in-ventaire tel qu’il est préconisé par la Cour ; et il n’y a pas d’audit énergétique obligatoire des bâtiments avant financement.» Ce qui ne signifi e pas forcément que les projets fran-çais ont les mêmes travers que ceux audi-tés par la Cour ; mais il y a certainement des marges de progrès.Energy Cities avait déjà fait en 2012 des recommandations pour une meilleure uti-lisation des fonds européens. Parmi elles :

favoriser les parties prenantes à la Conven-tion des Maires, associant des élus locaux européens engagés pour l’effi cacité énergé-tique, qui font notamment un bilan de leurs émissions et élaborent un plan d’action cohé-rent. 118 villes françaises en sont membres, soit 2,7 % du total des 4 342 signataires européens.À noter aussi que la vision très fi nancière de la Cour est nuancée par la Commission euro-péenne dans sa réponse. Elle note en effet que «l’efficacité énergétique est un des mul-tiples objectifs des programmes de la poli-tique de cohésion.» On ne peut donc selon elle se contenter d’étudier la rentabilité des inves-tissements : «ils devraient plutôt être consi-dérés comme faisant partie d’une rénovation générale participant à l’amélioration générale d’un bâtiment donné.» m

Caroline Kim

H La rentabilité de l’effi cacité énergétique prend-elle l’eau ?

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1ER AVRIL 2013 - N°503 13

H ÉNERGIE & CLIMATEn bref

1ER AVRIL 2013 - N°503 13

H ÉNERGIE & CLIMATEn brefLaboratoire énergétique

pour la ville de demain

Fin février, une plate-forme de formation, de recherche et d’information sur l’effi cacité énergétique et l’électromobilité dans la ville du futur a été lancée aux Mureaux (Yvelines). Baptisée “laboratoire énergétique pour la ville de demain”, elle est soutenue par l’Union européenne (fonds Feder), le conseil régional d’Île de France, l’Opération d’intérêt national (OIN), le conseil général des Yvelines et l’Ademe. Tous les acteurs impliqués dans le projet (industriels, institutionnels, établissements d’enseignement et de recherche, architectes) vont mettre en commun leurs connaissances et leurs moyens afi n de produire des solutions innovantes dans le domaine de l’énergie. Le projet de plate-forme constitue le volet phare aux Mureaux du programme Cash (Cities Action for Sustainable Housing) regroupant 11 villes de 10 pays d’Europe. La partie formation concernera dès 2014 environ 700 élèves par an allant du CAP au bac+8 et permettra le brassage des niveaux afi n de placer les étudiants en situation professionnelle.

Éolien en GuadeloupeLa délibération du 8 octobre 2012 du conseil régional de la Guadeloupe concernant l’implantation des éoliennes en zone littorale vient d’être publiée au Journal offi ciel le 5 mars 2013. Il s’agit d’une déro-gation à la loi Littoral qui permettra de débloquer des projets en attente, ce dont se félicite le Syndicat des énergies renouvelables. Jusqu’à présent, le déve-loppement de l’éolien en Guadeloupe se trouvait confronté à deux obstacles : la loi Littoral interdisant l’extension de l’urbanisation en dehors des agglo-mérations existantes et la loi Grenelle 2 interdisant l’implantation d’éoliennes à moins de 500 mètres des habitations existantes.

Avis de la Chaire Économie du Climat sur le marché du carbone

Du 7 décembre 2012 au 28 février 2013, la Commis-sion européenne a lancé une consultation publique sur les options structurelles permettant de renfor-cer le système européen d’échanges de quotas d’émission. Les contribu-

tions viennent d’être rendues publiques* et notamment celle de la Chaire Économie du Climat. Devant un marché en plein délitement, la Chaire a évalué l’impact des différentes mesures proposées par la Commission européenne à l’aide de son modèle de simulation (Zephyr-Flex). Le “back loading” qui consiste à retarder dans le temps une partie des enchères de quotas ne peut aider à redresser la situa-tion que s’il accompagne de réformes structurelles fortes. Parmi les réformes envisagées par la Commission européenne, seules celles donnant un signal crédible sur la baisse du plafond des quotas sont de nature à redynamiser le marché. La Chaire estime que le prix pourrait même atteindre 27 euros par tonne de CO2 en 2020 dans l’hypothèse d’un renforcement de l’objectif de réduction des émis-sions du périmètre concerné à -34 % en 2020 par rapport à 2005 contre -21 % aujourd’hui. Enfi n, elle suggère la création d’une auto-rité indépendante du marché du carbone.

* http://ec.europa.eu/clima/consultations/0017/index_en.htm

La France bientôt leader des

énergies marinesFin février, la ministre de l’Écologie, Delphine Batho, a profi té d’une visite dans la région de

Cherbourg pour présenter le programme de travail du gouvernement pour accélérer l’émergence

des énergies marines. Un appel à manifestations d’intérêt “énergies marines” sera lancé très

prochainement afi n de développer les briques technologiques et les démonstrateurs de recherche

d’énergie hydrolienne, houlomotrice, éolienne fl ottante et thermique des mers. Un large travail de planifi cation et de concertation sera lancé par

les préfets afi n d’identifi er les zones propices pour le développement de moyens de production

hydrolien pilotes. Enfi n, un autre travail sera mené pour préparer la future exploitation commerciale

de fermes hydroliennes. © D

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Le dessous des cartes de la géothermie

C omme pour les énergies fossiles, la validation d’un gisement en énergie géo-thermique passe par la réalisation d’un forage.

Soit, en moyenne, un investissement nécessaire de l’ordre de 10 millions d’euros. Diffi cile de consentir un tel budget sans être bardé de quelques certitudes quant à la disponibilité de la ressource. Mais, bonne nouvelle pour les maîtres d’ouvrage intéressés par la géothermie, un nouvel outil d’aide à la décision devrait prochai-nement les aider à réduire le risque sur ce type d’investissement. Cet outil est un logiciel informatique nommé Georg (pour potentiel géo-logique du fossé rhénan supérieur), développé dans le cadre d’Interreg IV, programme européen de soutien à la coopération transfrontalière. Le fossé rhénan supérieur – formé il y a 45 millions d’années – sur lequel porte le projet, concerne trois pays

frontaliers : l’Allemagne, la France et la Suisse. Ce nouveau logiciel a pour objectif d’aider les porteurs de pro-jet de la région à mieux cibler leurs recherches, en se basant sur la carto-graphie du sous-sol qu’il permet d’ob-tenir. «Aujourd’hui, nous souffrons d’un déficit en termes de connais-sance quant au potentiel énergétique du sous-sol, indique Ralph Watzel, directeur du service géologique du Bade-Wurtemberg et de la Rhénanie-Palatinat (LGRB, Allemagne). Avec le logiciel Georg, les maîtres d’ouvrage auront à disposition une information synthétique, qui pourra être complétée par des études géophysiques.» Lancé en 2008, le projet Georg a ainsi réuni les compétences des services géolo-giques du LGRB, de l’Université de Bâle (Suisse) et du Bureau de ressources géologiques et minières (BRGM, France). Les données sismiques, géo-logiques, ainsi que les gradients de températures rendus disponibles par

RepèresL’ensemble des résultats du projet Georg sont désormais en ligne sur le site internet www.geopotenziale.eu. Y sont disponibles plusieurs types de cartes : isothermes, coupes de formations géologiques, etc. Ces données, qui pourront être actualisées, peuvent être extraites pour être ensuite intégrées dans d’autres applications.

ces trois organismes ont été harmoni-sés – la saisie des données sismiques fait par exemple l’objet de disparités réglementaires en France et en Alle-magne – afi n d’être concordantes et ainsi utilisables indifféremment dans chacun des pays. «Harmoniser plus de deux mille forages et plus de cinq mille kilomètres de données sismiques repré-sente un travail colossal», se félicite Didier Bonijoly, directeur adjoint de la direction Géoressources du BRGM.

Le territoire français intégralement modéliséNumérisées, ces données ont per-mis de réaliser, par extrapolation, un modèle en trois dimensions du sous-sol du fossé rhénan. Un outil qui permet notamment de rensei-gner ses utilisateurs sur les gradients de température disponibles en vue d’estimer le potentiel géothermique et de produire de la chaleur et/ou de

Un projet européen visant à étudier le potentiel géologique du fossé rhénan, au carrefour de l’Allemagne, la France et la Suisse,

vient de s’achever. En résulte un outil d’aide à la décision à l’intention des maîtres d’ouvrage.

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1ER AVRIL 2013 - N°503 15

Entretien avec Serge Foresti, directeur de l’environnement et des services à la Communauté urbaine de Strasbourg

«Nous voulions avoir un avis objectif sur le potentiel géothermique»

Comment la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) a-t-elle eu connaissance de l’outil Georg ?

Serge Foresti : Nous cher-chons à développer les énergies renouvelables sur notre territoire, dans le cadre de notre Plan climat, qui pré-voit un taux de couverture de la production d’énergie par les EnR de 20 à 30 % d’ici

à 2020. À ce titre nous disposons de différentes potentialités : les énergies fatales des industries, le biogaz issu des stations d’épuration ou de la fraction fermentescible des ordures ménagères, la biomasse issue de la Forêt Noire… et la géo-thermie, puisque le fossé rhénan dispose d’un fort potentiel. Nous voulions avoir un avis objectif sur ce potentiel géothermique et nous nous sommes naturellement tournés vers le BRGM, qui nous a proposé de nous rallier au projet Georg.

Dans quelle mesure cet outil contribue-t-il à la politique énergétique de la CUS ? S. F. : Il nous rassure quant au potentiel dont nous disposons et nous permet de ne pas nous en remettre qu’aux seuls opérateurs [qui prospectent en vue de demander un permis de recherche – ndA]. Georg nous donne un autre son de cloche, celui du BRGM, un organisme scientifi que et public. En s’appuyant sur les connaissances obtenues grâce à cet outil, on est en mesure d’avoir un dia-logue constructif avec les opérateurs et de mieux identifi er les projets susceptibles de servir notre politique énergétique.

Quels sont les projets à l’étude à la CUS ?S. F. : Pour l’heure, trois opérateurs prospectent sur notre territoire, dont un, Endura, qui a obtenu un permis de recherche en basse température (moins de 150°C, pour des applications destinées à la production de chaleur). Mais ce permis n’a pas encore débouché sur un forage. Deux autres opérateurs, Électricité de Strasbourg - Géothermie et Fonroche, ont déposé chacun une demande de permis de recherche en haute température (supé-rieure à 150°C, pour des applications en production de chaleur et/ou d’électricité).

l’électricité. Mais pas seulement : l’ou-til pourra également servir pour de l’exploration pétrolière et gazière, ou encore à localiser des sites potentiel-lement propices au stockage de CO2 (possible sous des couches de roches étanches). Mais les créateurs de l’outil ont à plusieurs reprises attiré l’atten-tion sur un point : Georg n’est qu’un outil d’aide à la décision et ne peut, à lui seul, garantir une absence de risque, sans études complémentaires. Car au cours de la journée de resti-tution, le 7 févier dernier à Fribourg (Allemagne), une inquiétude est régu-lièrement revenue sur la table : celle relative aux risques de “microsismi-cité” engendrés par des opérations de forage. Plusieurs fois évoqué, un précé-dent serait en effet survenu à Staufen-en-Brisgau dans l’arrondissement de Bade-Wurtemberg (Allemagne). «Des fissures sur des habitations sont à déplorer, reconnaît Helmfried Meinel,

représentant du ministère de l’envi-ronnement pour l’arrondissement de Baden-Württenberg. Mais ces inci-dents nous permettront d’améliorer les conditions de mise en œuvre des forages ainsi que les problèmes d’assu-rance (liés à ces dommages).»Ralph Watzel insiste : «Georg permet de minimiser certains risques micro-sismiques et financiers, mais doit dans certains cas être assorti d’études complémentaires.» En France, le pro-jet Georg, déjà utilisé par la Commu-nauté urbaine de Strasbourg qui a pris part au projet (voir ci-contre), servira de base à de nouveaux travaux. «Le BRGM souhaite abandonner la carto-graphie 2D éditée sur format papier, annonce Didier Bonijoly, afin de la remplacer par une représentation en 3D du sous-sol sur l’ensemble du ter-ritoire.» Déjà à l’œuvre pour mettre au point ce nouveau référentiel géo-logique français, le BRGM s’appuie, outre le fossé Rhénan, sur la région des Vosges comme autre zone de test. Ce futur outil aura la même voca-tion que Georg et servira d’aide à la décision dans le cadre de projets en géothermie. m

Idir Zebboudj

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ÉNERGIE & CLIMAT F

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Bâtiment

La performance énergétique change selon le contrat d’exploitation

Pour valoriser le travail des professionnels et notamment de ses adhérents, la Fédération des services énergie environnement (Fedene) a mené une enquête

pour connaitre la performance énergétique des bâtiments en fonction du contrat signé. Plus l’exigence de résultats est forte dans le contrat, plus les économies d’énergie sont élevées. Ce n’est pas une surprise mais ça vaut la

peine de le démontrer.

D ébut février, la Fedene a publié une enquête sur la performance énergé-tique des bâtiments. Une analyse a

tout d’abord été réalisée auprès des entre-prises du Snec, syndicat national de l’exploi-tation climatique et de la maintenance, adhérent à la Fedene. Elles représentent 63 % du parc de logements collectifs (sociaux et privés) équipés en chauffage collectif soit 3,1 millions de logements en résidence prin-cipale sur un parc de 4,9 millions. Deux types de contrats sont proposés aux clients : des contrats de résultats et des contrats de moyens. Les premiers, choisis par 60 % des clients des entreprises du Snec, consistent à optimiser en permanence le fonctionne-ment de l’installation avec une obligation de résultats tandis que les seconds doivent uni-quement conserver, sur la durée, les équipe-ments dans un état de fonctionnement nor-mal en toute sécurité.

Ensuite, un échantillon de 3 millions de m2 soit environ 50 000 logements sous contrats de résultats a été plus spécifi quement étu-dié et des mesures de consommations réelles ont été pratiquées entre juin 2011 et juin 2012. La consommation moyenne réelle des bâtiments faisant l’objet d’un contrat de résultats est donc de 162 kWh/m2 et par an soit 21 % de moins que la consommation des bâtiments sous contrat de moyens (chiffre Ceren). «Ces résultats ne nous surprennent pas car le contrat de résultats est une mis-

sion d’exploitation plus exi-geante mais il est toujours intéressant de le démontrer par des chiffres, se réjouit Jean-Claude Boncorps, pré-sident de la Fedene. Notre

rôle est aujourd’hui de mieux valoriser notre expertise auprès des clients sous contrats de moyens afin d’élargir notre action sur le parc

3 Pour consulter l’étude, aller sur www.fedene.fr/doc/enquete-fedene-publication-des-chiffres-cles -de-la-performance-energetique-des-bati-ments.

existant.» Cette partie devrait être actua-lisée régulièrement mais le périmètre de l’échantillonnage est amené à évoluer.

Évaluation des économies attendues avec un CPEPour compléter cette enquête, la Fedene a examiné 38 contrats de performance énergé-tique (CPE) signés par ses entreprises adhé-rentes depuis 2008. Ils représentent plus de 10 000 logements et un million de m2

en tertiaire. Le CPE est plus exigeant que le contrat de résultats car il garantit une amé-lioration de l’effi cacité énergétique d’un bâti-ment, mesurée et vérifi ée, dans la durée et si l’amélioration de la performance énergé-tique n’est pas atteinte, l’opérateur doit ver-ser une indemnité. L’objectif de cette étude complémentaire était de défi nir une four-chette d’économies d’énergie réalisables et garanties, grâce au CPE, selon trois grandes familles de CPE (voir tableau). Ainsi, si le contrat porte sur l’exploitation et le mana-gement de l’énergie, les économies d’énergie peuvent aller jusqu’à 20 %. Si, à cette action, s’ajoute le changement d’équipements, le gain peut atteindre 30 % et si on ajoute encore à tout cela des actions sur le bâti, la réduction peut monter jusqu’à 50 % de la consommation énergétique. «Nous actualise-rons le document sur les CPE tous les six mois afin d’intégrer les données sur les résultats au fur et à mesure de leur arrivée et d’ajou-ter les nouveaux CPE», ajoute Jean-Claude Boncorps. Les trois volets de cette enquête montrent le rôle central des opérateurs de l’effi cacité énergétique dans la mutation du bâtiment qui doit accompagner la transition énergétique. m

Christelle Deschaseaux

Répartition par secteur de 38 CPE signés par des entreprises membres de la Fedene représentant 10 000 logements et 1 million de m2 en tertiaire

Exploitation et management de

l’énergie+ Changement d’équipements + Action sur le bâti

Nombre d’exemples 10 19 9

Durée des CPE 4 à 8 ans 8 à 12 ans 15 à 20 ans

Engagement de réduction des consommations énergétiques

5 à 20 % 15 à 30 % 25 à 50 %

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1ER AVRIL 2013 - N°503 17

H COLLECTIVITÉS

1ER AVRIL 2013 - N°503 17

H COLLECTIVITÉSEn bref

H COLLECTIVITÉS

Autopartage de véhicules à Grenoble

Un système d’autopartage de véhicules électriques urbains devrait être mis en démonstration fi n 2014 sur le territoire de l’agglomération grenobloise, selon le protocole d’accord signé

entre la Ville de Grenoble, Grenoble-Alpes Métropole, Cité lib, EDF et

Toyota. Près de 70 petits véhicules électriques urbains seront proposés

à la location en libre-service pendant trois ans. Les véhicules sont dévelop-

pés par Toyota et le réseau de stations de charge déployées sur l’aggloméra-tion sera supervisé par EDF. Ce projet

a reçu le soutien du Fonds Ville de demain, dans le cadre du développe-

ment de l’Écocité grenobloise.

HLM à énergie positive en plein ParisLa Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP) a inauguré le 25 février un HLM à énergie positive dans le 11e arrondisse-ment. Il s’agit d’une première nationale : des logements sociaux Bepos en milieu urbain. Le bâtiment de 17 loge-ments produit plus d’énergie qu’il n’en consomme, bien qu’il soit cerné d’immeubles et en partie ombragé : forte isolation, toiture avec pan-neaux photovoltaïques de 120 m2, et innovations telle que la récupération de la chaleur des eaux usées. Le bailleur social a investi dans ce projet 3,1 millions d’euros, et souhaite grâce à cette construction faire progresser la fi lière vers la généralisation des bâtiments très performants.

Premiers logements Bepos dans le Centre

La résidence du Quai Fleuri, soit 11 logements sociaux BBC et 9 autres labellisés Bepos, vient d’être livrée à La Riche, aux portes de Tours, par ICF Habitat Atlantique, lauréat de l’appel à projets de l’Ademe et de la Région Centre en 2009 en faveur de l’effi cacité énergétique. Les 11 maisons BBC ne consomment que 22 à 31 kWh/m2.an, et les 9 maisons

Bepos sont pour leur part équipées de panneaux photovoltaïques qui produisent de l’électricité revendue à EDF. L’architecture des logements a été imaginée par les architectes Franck Sémard et Éric Leconte, et obéit aux principes bioclimatiques : mise à profi t de l’énergie solaire grâce à des capteurs pour l’ECS, panneaux photovoltaïques et orientation des pièces. Chaque logement possède une pompe à chaleur air-eau pour la production de chauffage, ainsi qu’une ventilation double fl ux. La bonne utilisation des équipements est également un gage de performance énergétique, aussi ICF Habitat Atlantique distribue des DVD à chaque locataire afi n de présenter le fonctionnement des équipements de manière ludique. Une future évaluation énergétique portant sur les consommations théoriques et réelles des maisons est prévue sur une période de trois ans, et sera fi nancée par la Région, l’Ademe, la communauté d’agglomération de Tours et ICF Habitat Atlantique.

3 Le chiffre

40 000 tonnesCe sont les émissions de CO2 évitées de 2010 à 2012 par les participants des 12 villes européennes impliquées dans la campagne de communication participative

Engage (coordonnée par Energy Cities) pour contribuer à l’atteinte des objectifs énergie-climat locaux.©

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La RATP passe aux Leds

L’entreprise Soitec et le groupe Philips/Step ont remporté l’ap-pel d’offres européen lancé en juin 2012 par la RATP pour remplacer les 250 000 points lumineux de ses 302 stations de métro et de ses 66 gares de RER. D’un montant de 11 mil-lions d’euros sur 48 mois, le marché d’éclairage Led porte sur l’ensemble des lampes et des tubes des espaces du métro et du RER. Un marché divisé en six lots, dont cinq ont été remportés par Philips associé à Step et un par Soitec. Le remplacement des points lumineux s’étalera sur quatre ans : une centaine de gares seront traitées chaque année de 2013 à 2017, en commen-çant mi-avril prochain par la station de métro Franklin D.Roosevelt. Le projet est inté-gralement fi nancé par la RATP.

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COLLECTIVITÉS F

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En 2012, la régie municipale de chauffage de Fontaine (38) a mis en marche la chaufferie bois du quartier Bastille, actuellement en

plein renouvellement urbain. D’une puissance de 1,7 MW (700 kW pour la chaudière bois, 1 MW pour la chau-dière gaz en appoint), elle desservira à terme les 11 bâtiments du futur éco-quartier Bastille, soit 220 logements, et très certainement 140 supplémen-taires dans un quartier à proximité. La réalisation de la chaudière et de son réseau de chaleur n’ont pas coulé de source. En effet, suite à un appel à candidatures infructueux pour une délégation de service public, Fontaine a dû trouver une alternative pour mener à bien le projet de la chaufferie, en partie impliqué dans les travaux de rénovation du quartier Bastille : «Nous étions en difficulté après l’échec

Réseau de chaleur

À Fontaine, la gestion en régie

Faute d’avoir trouvé un délégataire pour la concession de service public de sa

chaufferie au bois, la Ville de Fontaine a mené à terme son projet en créant une

régie municipale de chauffage.

de l’appel à candidatures pour une DSP car nous nous étions engagés auprès des constructeurs à leur fournir la chaleur par réseau», témoigne Chris-tophe Maréchal, directeur des services techniques de la commune. Avant même que ce type de démarche ne soit formalisé par la RT 2012, la Ville de Fontaine a passé un partenariat avec un certain nombre de construc-teurs dans le quartier Bastille. Ces der-niers avaient la possibilité d’obtenir des subventions pour leurs travaux auprès de l’agglomération de Grenoble en contrepartie du raccordement au réseau des bâtiments qu’ils réno-vaient. Pour que la chaufferie bois voie fi nalement le jour, la commune a créé en 2010 une régie municipale de chauffage urbain, et a fait faire les travaux dans le cadre des marchés publics. Adossée aux services tech-niques, la régie est pour l’instant stric-tement administrative : «Il n’y a pas encore d’agent d’exploitation attaché à la régie, car compte tenu de la taille de la chaufferie cela ne serait pas perti-nent. Notre rôle à ce jour est de réaliser un cahier des charges pour le contrat d’exploitation, faire les factures et encaisser les recettes au niveau de la chaleur», explique Christophe Maré-chal, également directeur de cette régie à 20 % de son temps. Il est accom-pagné d’un technicien de la commune (à 10 %). «En revanche, d’ici deux ou trois ans, nous comptons créer un ser-vice chauffage de la commune, avec

des agents qui s’occuperont également de la chaufferie bois.»Le choix de la régie de chauffage ne s’imposait pas aux élus comme la solution assurant le moins de prise de risque, «mais dans un contexte incertain, comme celui dans lequel on se trouve, avec une exploitation qui démarre, des bâtiments qui se construisent, éventuellement des retards, nous sommes beaucoup plus souples dans ce cadre-là», relève Chris-tophe Maréchal.

Souplesse et économiesEn 2008, la DSP n’a pas trouvé pre-neur car aucun candidat ne satis-faisait aux conditions recherchées, mais aussi car la position du réseau n’était pas optimale. Placée dans une zone industrielle à environ 0,5 km des points de livraison, ce qui cau-sait une importante perte en ligne et une faible densité réseau, la chauf-ferie a été repositionnée dans l’éco-quartier. Grâce à une aide du Fonds chaleur (500 000 euros sur la totalité du budget de 1,4 M€), Fontaine a pu doter l’installation de fi ltres à parti-cules avec un reste d’émission de 20 à 30 mg/m3 afi n de limiter les nuisances pour les riverains. Par ailleurs, la régie est parvenue à réduire globalement de 30 % le coût de la chaleur pour les habitants des logements raccordés. «Le prix de la chaleur délivrée par la chaufferie est de 120 €/MWh, ce qui est assez cher,

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convient Christophe Maréchal. Mais il faut s’intéresser au coût de la cha-leur dans le cadre du partenariat que nous avons passé avec les construc-teurs et non au prix du MWh sorti du contexte : grâce aux bonifications accordées pour le raccordement au réseau, les bâtiments rénovés sont très bien isolés et ont une haute, voire très haute performance énergétique. En conséquent, l’habitant consomme beaucoup moins de chauffage et sa facture finale en est réduite.» De plus, la régie municipale n’a pas vocation à faire du bénéfi ce. Dès l’instant qu’elle fera des profi ts hors provisions pour amortissements ou risques éven-tuels, par exemple, elle reversera les bénéfi ces aux usagers, ce qui baissera d’autant plus le prix de leur chauffage. «C’est la situation vers laquelle nous nous acheminons pour 2016», confi e Christophe Maréchal.

Rentabilité accélérée En effet, pour atteindre le seuil de rentabilité économique de l’installa-tion de chauffage, Fontaine a bénéfi -cié d’un petit “coup de pouce”. Près du quartier Bastille, un groupe de loge-ments va être totalement rénové et souhaite être raccordé à la chaufferie bois. «Environ 600 kW supplémen-taires vont être reliés à la chaufferie, détaille le directeur des services tech-niques. Nous produisons actuellement 1 400 MWh/an, pour une puissance totale de 1,7 MW, et d’ici 2016-2018, nous allons passer au maximum de la puissance de l’installation avec 2 000 MWh/an. Tout cela se fera bien plus rapidement que ce que nous avi-

ons prévu, c’est-à-dire l’atteinte du seuil de rentabilité sur 25 ans !» Si cela ne se produit pas, Fontaine a trouvé un moyen de “forcer” un peu la chance : la commune a voté en conseil municipal, par sécurité, une délibéra-tion afi n de classer le réseau de chauf-fage, et le périmètre du classement est étendu autours du quartier Bastille. Ce classement est un pouvoir octroyé par l’État au réseau de chaleur bio-masse (alimenté au moins à 50 % par des EnR) pour forcer sur un périmètre déterminé les bâtiments en rénova-tion à s’y raccorder. Cette mesure favo-rise les économies d’énergie et l’éner-gie propre, en offrant au réseau de chaleur la capacité d’avoir des clients plus facilement.

Labellisée Cap’Citergie®, Fontaine avait fi xé dans son plan climat trois grands objectifs pour 2014, concernant sa part de production biomasse, celle de la production photovoltaïque, et la réduc-tion des consommations globales d’énergie des bâtiments de la Ville. À un an de l’échéance donnée, les deux premiers points sont réalisés : pour la biomasse grâce à la chaufferie, pour le photovoltaïque grâce à la construction actuelle d’un centre social BBC avec panneaux en toiture. Fontaine ne s’en-dort pas sur ses lauriers. «Nous allons maintenant concentrer les efforts sur une accélération des réductions de consommation de nos bâtiments», conclut Christophe Maréchal. m

Pauline Petitot

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ENQUÊTE F

F in février, l’association Bilan Carbone annonçait que seul 1/3 des collectivités de plus de 50 000 habitants devant réaliser un bilan de leurs

émissions de gaz à effet de serre (GES) l’avait fait. Pourtant, selon l’article 75 de la loi Grenelle 2, celles-ci devaient toutes avoir effectué ce bilan avant le début de 2013, en comptabilisant les émissions relatives à leur patrimoine et à leurs services. D’autant plus que le bilan GES est un des piliers permet-tant de construire un Plan climat-énergie territorial (PCET), lui aussi obligatoire à fi n 2012. Ce plan permet aux collectivités de bâtir leur straté-

Plan climat-énergie territorial

Des outils et des exemplesBien que l’échéance réglementaire soit dépassée,

beaucoup de collectivités doivent encore formaliser leur Plan climat-énergie territorial.

Elles peuvent pour cela s’appuyer sur les outils existants et sur l’exemple des collectivités

les plus avancées.

gie d’atténuation des émissions de GES et d’adaptation aux évolutions du climat et ainsi d’avoir une gestion à long terme du territoire intégrant toujours le paramètre “changement climatique”, avec une forte compo-sante sur la réduction des consom-mations d’énergie et le développe-ment des énergies renouvelables et de récupération.De la théorie à la pratique, bien sûr, il y a un pas… Plusieurs collectivités déjà très volontaristes (voir Énergie Plus n°476), souvent signataires de la Convention des Maires, ont ouvert la voie rapidement. Cependant, la mise en place d’un PCET n’a pas trouvé d’écho chez tous les élus et, comme elle prend du temps, le délai légal de fi n 2012 est loin d’avoir été respecté. Le risque d’un tassement du nombre de démarches lancées existe car l’échéance réglementaire est passée et aucune sanction n’est prévue. «On estime que sur les presque 500 collecti-vités obligées de réaliser un PCET, plus

de 300 ont lancé la démarche mais n’ont pas forcément encore déposé leur

plan auprès du préfet, précise Philippe Bajeat, ingénieur de l’Ademe au service animation terri-toriale. Le niveau d’im-

plication est très variable d’une collec-tivité à l’autre. On voit tout de même que le principal moteur n’est pas dans l’obligation réglementaire mais dans le souhait des collectivités d’avan-cer dans ce domaine.» Pour l’Ademe, un des signes de cette tendance a été visible lors du colloque organisé à Nantes en octobre 2012 : contraire-ment au colloque qui avait eu lieu deux ans auparavant, les participants cherchaient surtout des retours d’ex-périences. Les collectivités qui veulent rattraper leur retard échangent beau-coup avec d’autres afi n d’apprendre d’exemples concrets.

Des outils à dispositionUne dynamique est donc en cours,

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certainement plus lente que les objec-tifs du Grenelle Environnement, mais avec des outils existants. Les collec-tivités peuvent déjà s’appuyer sur le Bilan Carbone® version territoire pour avoir de la visibilité sur leurs émissions de GES et en faire l’ana-lyse. Néanmoins, consciente que l’ap-proche comptable des émissions peut s’avérer diffi cile pour les collectivités, l’association Bilan Carbone, en parte-nariat avec l’Ademe et l’Association des maires de France, a réalisé une enquête pour savoir comment rendre cet outil plus opérationnel. L’enquête, adressée aux collectivités et à leurs prestataires pour les diagnostics “car-bone”, s’est terminée mi-mars.L’Ademe met aussi à disposition des collectivités, via un centre de res-sources et l’observatoire des PCET, l’en-semble des connaissances préalables à avoir pour se lancer dans l’aventure, ainsi qu’un descriptif des démarches d’autres collectivités. Une série de for-mations est aussi disponible tant à destination des élus que des bureaux d’études accompagnant les collecti-vités et bien sûr des chargés de mis-sions PCET. Elles ont rencontré un bon succès et l’Ademe les fait évoluer en fonction de la demande, spécialement pour entrer dans le détail d’un Plan. L’Agence lance par ailleurs en régions des appels à projets pour des PCET exemplaires, avec subventions à la clé pour les construire. D’autres outils existent, comme ClimaPratic pour aider les plus petites collectivités à piloter leurs PCET, ou encore ClimAgri pour les aspects liés au secteur agricole. Le label Cit’ergie®, appellation française du label “European energy award®”, est aussi une approche gagnante d’amé-lioration continue pour les plus grosses collectivités désireuses de bâtir un PCET solide (voir encadré).«Le cadre des PCET structure les actions de l’Ademe vers les collecti-vités, explique Philippe Bajeat. Il y a une complémentarité des outils que nous proposons afin que les territoires

deviennent réellement des acteurs de la transition énergétique. Mais l’exer-cice ne fonctionne vraiment que s’il y a un réel intérêt des élus à lancer et pérenniser la démarche.»En effet, la réussite d’un PCET – et surtout de sa mise en œuvre réelle – passe par une volonté politique affi -chée et constante des élus (au moins un !). Ce positionnement politique doit d’ailleurs être transversal, tout comme celui de l’équipe projet, afi n de pouvoir toucher tous les services de la collectivité et mobiliser toutes les équipes. Avoir une approche trans-verse est d’autant plus nécessaire que les PCET doivent être compatibles avec les orientations des schémas régio-naux climat-air-énergie (SRCAE), les autres documents d’urbanisme, d’autres démarches similaires comme les plans régionaux de l’agriculture durable.

Importance de l’état des lieuxÀ La Rochelle par exemple, la ville (80 000 habitants) et la communauté d’agglomération (18 communes – 145 000 habitants) ont saisi ensemble la question du PCET en 2012. De son côté la communauté avait déjà un Agenda 21, tandis que la ville de La Rochelle s’est lancée dans l’obtention du label Cit’ergie®. En peu de temps, les deux collectivités ont donc terminé leur diagnostic, en s’appuyant notam-ment sur le SRCAE. Cet état des lieux permet de connaître les points forts et les points faibles et de chercher main-tenant à défi nir un plan d’actions le plus ambitieux possible, avec une phase de concertation, pour la fi n 2013. «Il est nécessaire de revenir régulière-ment vers les élus pour leur expliquer

la démarche et son bien-fondé, indique Patrice Joubert, vice-président climat et effi cacité éner-gétique de la Commu-

nauté d’agglomération de La Rochelle. Mais personne ne se braque et nous avons trouvé un écho favorable en

Démarche Cit’ergie à Nice Côte d’AzurComme d’autres (Quimper par exemple), la métropole Nice Côte d’Azur a utilisé la démarche Cit’ergie® pour bâtir son PCET. Elle a obtenu la reconnaissance Cap Cit’ergie en 2011 et l’a complétée par un bilan carbone “patrimoine et ser-vices” et “territoire”, et par une étude des vulnérabilités du territoire au chan-gement climatique. Cinq réunions de concertation sur le territoire ont été orga-nisées, ainsi qu’une tribune ouverte sur

internet. Selon Marie Tatibouët, responsable du service énergie de la métropole, «sur la partie “mobilité”,

la particularité a été d’organiser des ateliers communs entre le PCET et le plan de déplacements urbains, pour mettre de la cohérence entre les deux démarches.» Le plan d’actions construit sur la démarche Cit’ergie® a été enrichi par d’autres actions «qui ont émergé lors des ateliers et qui ont été retenues comme prioritaires au cours du proces-sus d’élaboration». L’analyse sera faite via un logiciel de suivi des démarches d’animation territoriale (VIAMP), com-mun aux démarches PCET et Agenda 21. Parmi quelques actions il y a : résorber l’éclairage public énergivore des petites communes, viser l’autonomie éner-gétique de la station d’épuration de Cagnes-sur-Mer, réaliser une mini-cen-trale hydroélectrique sur le réseau d’eau brute ou encore proposer des pré-dia-gnostics énergie aux entreprises.

H Dans le cadre de son PCET, le Pays de la Baie du Mont St-Michel a embauché un conseiller tourisme avec la CCI de Granville. Objectif : concilier tourisme et réduction des émissions de GES (menus sobres en carbone, thermographie des hébergements, etc.).

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q interne : nos équipes se sont fortement mobilisées pour l’audit réalisé pour Cit’ergie® par exemple. La Rochelle a une certaine image d’écologie urbaine, ce qui explique en partie leur motiva-tion. Mais le PCET nous conduit à voir tous les aspects. Nous savons que notre politique sur les transports est un de nos points forts car elle existe depuis longtemps ; par contre nous devons faire attention à d’autres aspects comme la politique énergétique des équipements, moins lisible.»Dans le cas de La Rochelle, l’état des lieux n’a été fait que sur le périmètre des compétences de la collectivité (le scope 1), ce qui est plus simple mais ne ressort pas tous les enjeux des dif-férents acteurs du territoire. Celui de la communauté d’agglomération concerne l’ensemble du territoire (scope 3) incluant toutes les émissions indirectes de GES, de manière à avoir une bonne complémentarité entre les deux approches. «C’est alors un exer-cice plus compliqué pour avoir toutes les données, car cela inclut tous les achats de produits. Mais cela permet d’orienter la réflexion vers les pistes de progrès à l’avenir», détaille Philippe Bajeat.D’ailleurs, rien n’est fi gé. Une collecti-vité peut très bien affi ner la connais-sance de son territoire au fur et à mesure pour une meilleure déclinai-son locale des actions du PCET : Au sein même d’une seule collectivité – spécialement pour les aggloméra-tions et communautés de communes

– les différences entre quartiers, zones d’activités, etc. vont faire appa-raître des potentiels différents. En ce sens, la communauté urbaine de Dunkerque(CUD) a adopté une approche originale. Elle a participé au projet de recherche RéGES déve-loppé par le bureau d’études Explicit et le Cired (CNRS) avec le soutien de l’Ademe et du conseil régional Nord-Pas-de-Calais : il s’agit de réaliser une analyse spatialisée et technico-éco-nomique pour défi nir des zones d’in-tervention prioritaire énergie-climat (Zipec). La cartographie permet d’iden-tifi er les sous-territoires dont les émis-sions moyennes de GES sont les plus importantes. Puis, par exemple, de faire une analyse plus fi ne des sous-territoires les plus pertinents pour une opération d’isolation murale des logements des propriétaires occupants alimentés en gaz naturel : c’est ainsi que la CUD a vu que 17 sous-territoires (sur 90) concentraient 50 % du poten-tiel de gain de GES dans ce domaine. Deux zones pilotes (Fort-Mardyck et Bourbourg) font l’objet d’un soutien de GrDF pour travailler sur ce sujet.

Des collectivités de toutes taillesDes collectivités n’ont bien sûr pas attendu de devoir réfl échir à un PCET pour engager des actions spécifi ques sur l’énergie et le climat. Pour celles déjà engagées dans un Plan climat, c’est l’occasion d’affi ner certains objectifs. C’est le cas par exemple de la Ville de Paris (voir encadré), qui a

réalisé l’actualisation de son Plan, obligatoire tous les cinq ans. Le Grand Douaisis (65 communes, 250 000 habi-tants) a quant à lui mis en place dès 2007 un Plan climat territorial puis une stratégie patrimoine avec un Conseil en énergie partagé (CEP) pour aider 14 communes à faire le suivi de leur consommation énergétique et concevoir leurs projets de rénova-tion. Une solution également retenue par le Pays de Montbéliard Agglomé-ration (121 000 habitants) qui grâce à son CEP a pu analyser 282 bâti-ments et 450 postes d’éclairages sur 27 communes.La taille de la collectivité n’a pas for-cément une grande infl uence sur la réalisation ou non d’un PCET. C’est la logique du territoire qui prédomine. D’ailleurs, près de 150 collectivités non obligées de réaliser un PCET le font. Castelnau-le-Lez, dans l’Hérault, fait partie de celles-ci. Elle a mis sur pied son Plan depuis 2009, avec des phases de concertation et d’informa-tion, comme une balade thermogra-phique avec une caméra infrarouge pour se rendre compte du niveau de déperdition des bâtiments. Au fi nal, son Plan pointe 13 priorités et identi-fi e d’ores et déjà les aspects du chan-gement climatique auquel il faudra s’adapter : être capable de contenir des crues importantes mais aussi gérer des sécheresses et des risques d’incen-dies plus grands, ou encore assurer le confort thermique lors d’épisodes caniculaires.

K La politique des transports est un axe fort du PCET de La Rochelle.

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[ Des outils et des exemples ]

La Ville de Paris renouvelle son PlanVoté en 2007, le Plan climat de la capitale a été actualisé en 2012. Cinq ans après sa première mouture, le plan rentre ainsi dans le cadre des PCET qu’il avait précédés. Première étape de cette réac-tualisation : le bilan des actions qui, sous différentes formes (bilan carbone réalisé en 2009, indicateurs mensuels ou semestriels selon les domaines, etc.), est encourageant avec une réduction de 2 % des émissions de GES et de 4,8 % de la consommation d’énergie par rapport à 2004, et une part de 12 % des EnR, soit 2 points de plus qu’en 2004. Mais on est encore loin des objectifs fi xés par Paris de 3x25 % sur son territoire pour 2020 et même un 3x30 % pour ce qui relève purement des activités de l’Admi-nistration. Pour accélérer le rythme, le pôle énergie de la Ville a reformulé les grandes orientations, afi n qu’elles soient plus accessibles à tous les acteurs, en éditant par exemple des carnets opéra-tionnels par type d’actions et des carnets plus stratégiques sur l’adaptation et l’énergie. Tous les élus de la municipalité ont été rencontrés pour revoir avec eux les enjeux, spécialement sur les sec-teurs où il reste des progrès à faire, avec notamment des tendances à suivre d’ici 2020, à défaut de donner des objectifs intermédiaires. Ensuite une large étape de concertation a été menée, d’abord en interne à l’Administration (séminaire, ateliers thématiques), puis avec tous les acteurs du terri-toire (professionnels et grand public) lors des Journées parisiennes du climat et d’une consultation internet. L’Agence parisienne du climat est un relais important de la mise en œuvre du Plan climat.

3 Pour en savoir plus : www.paris.fr/pratique/environnement/energie-plan-climat/p8411www.apc-paris.com

F Pour en savoir plus : www.pcet-ademe.frwww.bilans-ges.ademe.fr www.climat-pratic.frwww.citergie.ademe.frwww.associationbilancarbone.frwww.drias-climat.frwww.onerc.gouv.frwww.atee.fr, rubrique “Association / Quoi de neuf”

Car, bien souvent focalisé sur les actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre, un PCET compte également un volet “adaptation” au changement climatique. La Commu-nauté d’agglomération de la région nazairienne et de l’estuaire (Carene) est par exemple partenaire du BRGM sur le projet Domino consistant à étu-dier les conséquences possibles des modifi cations du climat sur le milieu estuarien : hausse du niveau de la mer, modifi cation des vents et de la houle, etc.Pour y voir plus clair, dans le cadre du Plan national d’adaptation au change-ment climatique, le ministère de l’Éco-logie, du Développement durable et de l’Énergie a mis en ligne les scénarios climatiques régionalisés en collabo-ration avec les laboratoires de modéli-sation français et Météo-France, et en relation avec l’Observatoire national sur les effets du réchauffement cli-matique (Onerc). Cette plate-forme, nommée Drias, permet d’avoir des données numériques ou bien des cartes présentant des indices (tempé-ratures, précipitations, vent, etc.) en regard d’informations géographiques (bassins versants, relief, etc.). Ces don-nées, utiles pour défi nir le volet adap-tation de leur PCET, sont notamment prises en compte dans la démarche de prédiagnostic de vulnérabilité que l’Ademe met à disposition des collecti-vités avec l’outil Impact’Climat.Sans aucun doute, les collectivités disposent d’un vivier de démarches

exemplaires dans lequel piocher de bonnes idées, avec différents types d’outils, qui vont permettre à la majo-rité de créer et mettre en œuvre un PCET. Pour la mobilisation du public, par exemple avec le Coach Carbone, ou pour celle des entreprises, si impor-tantes pour capter tout le potentiel d’action d’un bassin économique, chaque territoire invente de nouvelles solutions. L’imagination est au pou-voir, laissons-la s’exprimer. m

Stéphane Signoret

S Douai et Dunkerque, deux collectivités déjà bien engagées dans la démarche de leurs Plans.

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En bref

L’effet cascade selon EmersonRevenant sur les résultats du Livre blanc Energy Logic 2.0, Emerson Network Power analyse à l’échelle d’un datacenter la consommation des systèmes supports et démontre que les économies réalisées au niveau du processeur pourraient être multipliées au moins par deux à capacité de traitement équivalente. La fi liale d’Emerson propose d’appliquer l’outil de calculs d’économies en cascade, qui permet de diminuer jusqu’à 74 % la consommation d’énergie des datacenters : l’effet cascade met en avant l’impact successif des systèmes supports dans la consommation énergétique selon l’indicateur d’effi cacité énergétique (PUE). Ce calcul en cascade permet de comprendre l’impact systémique au niveau de chaque com-posant, alors que le niveau de charge des serveurs était jusqu’alors la mesure la plus répandue.

Beaugrenelle Paris s’engage pour l’environnement

Courant 2013, le nouveau centre commercial Beau-grenelle Paris doit ouvrir ses portes dans le 15e arron-dissement. Le projet vise notamment à proposer un centre vert nouvelle géné-

ration : les certifi cations HQE et Breeam sont en cours d’obtention, et Beaugrenelle Paris répondrait déjà positivement aux principaux critères de qualité environnementale du bâtiment portant sur l’éco-construction, l’éco-gestion, le confort et la santé. Le centre commercial a adopté plusieurs mesures en faveur de l’effi cacité énergétique : pour assurer le refroidissement des espaces commer-ciaux, la SCI Beaugrenelle (Gecina, Groupe Apsys, Foncière Euris, Paris Orléans) a fait appel aux infrastructures des réseaux urbains de chaleur et de froid CPCU et Climespace auxquelles il sera raccordé. Ce choix a permis d’écarter la mise en œuvre des tours aéroréfrigé-rantes initialement prévues. Deux millions d’euros ont été investis pour prolonger le réseau existant de 2 km.

Partenariat pour promouvoir les CEELe groupe Johnson Controls, spécialisé dans les services énergétiques aux

entreprises (gestion et installation de matériels de chauffage, de climatisa-tion, de pompes à chaleur, etc.), a signé un partenariat avec EDF Entreprises pour promouvoir et mettre en œuvre les certifi cats d’économies d’énergie

(CEE) à travers des solutions de maîtrise de l’énergie auprès de ses clients tertiaires. Ce partenariat entre les deux groupes est le deuxième, un premier ayant été engagé en 2011 auprès des clients industriels. Les clients intéressés

par l’installation de matériels de climatisation, de production de froid, ou par des systèmes de gestion et de pilotage de l’énergie bénéfi cieront d’un

accompagnement commercial par EDF Entreprises et de conseils pour écono-miser l’énergie et utiliser au mieux les appareils.

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Conclusions du programme

HomesLe programme de recherche Homes (voir Énergie

Plus n°479), qui a pris fi n en février dernier,a rendu ses conclusions. Piloté par Schneider Electric, Homes a regroupé 13 partenaires industriels

et acteurs de la recherche afi n de proposer des solutions opérationnelles à une large échelle pour permettre aux bâtiments d’atteindre la meilleure performance énergétique, sur l’ensemble du parc

immobilier européen, neuf ou existant, résidentiel ou professionnel. Ses résultats soulignent que les

solutions d’effi cacité énergétique active permettent d’économiser entre 20 et 60 % de la facture globale d’un site, ont un retour sur investissement entre 3 et 7 ans dans le tertiaire et entre 5 et 15 ans dans le

résidentiel, sont complémentaires de l’enveloppe et des équipements du bâtiment. Les conclusions estiment par ailleurs que la création d’une fi lière

économique de l’effi cacité énergétique active contribuerait à apporter des solutions pour

quatre enjeux majeurs européens : la réduction des émissions de CO2, la création d’emplois non

délocalisables, la contribution à l’indépendance énergétique de l’Europe, sans augmenter la dette

souveraine des États membres.

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Le Godinot en détail 3 Chauffage réversible par pompes à chaleur sur nappe phréatique, (deux pompes de 190 kW pour le chauffage et la climatisation, et deux de 50 kW pour le rafraîchissement du local informatique sachant que l’une de ces deux dernières ne fonctionne qu’en cas de panne).

3 Isolation par l’extérieur à l’aide d’une couverture de laine minérale de 28 cm et de 30 cm sous la toiture ainsi que d’un vitrage haute performance (triple vitrage au nord).

3 Récupération double fl ux pour optimiser le transfert de chaleur. 3 Production photovoltaïque en toiture (puissance crête de 11 kW). 3 Éclairage par mâts à gradation automatique et détection. 3 Éclairage de mise en valeur de la façade par Led associé à une gestion horaire. 3 Système de gestion technique du bâtiment (GTB) optimisant les consommations énergétiques. 3 Récupération des eaux de pluie à destination des sanitaires et espaces verts.

La multiplication des solutionsCet immeuble “doudoune” attire le regard des voyageurs en provenance ou en direction de la gare lyonnaise de la Part-Dieu. C’est en partie du fait de son potentiel de vitrine qu’EDF a choisi de faire de sa réhabilitation, achevée en 2012 au terme de 18 mois de travaux, une démonstration de ses savoir-faire.

L e site du Godinot, immeuble de six étages des années 1960, se prêtait à une opération de réhabilitation. Il accueillait

auparavant 240 agents d’EDF et ses consom-mations énergétiques pouvaient être grande-ment améliorées (876 MWh pour l’électricité et 438 pour le gaz). «Le bâtiment était obsolète, vieillissant, confi rme Charles-Henri Billot, asset manager chez Sofi lo, foncière du groupe, propriétaire du bâtiment et maître d’ouvrage de l’opération. Il avait besoin d’une rénovation au regard de ses consommations énergétiques et des surfaces mal exploitées à l’époque.» Ancien garage, le rez-de-chaussée n’était en effet pas aménagé jusque là.Les agents ont donc déménagé et EDF Opti-mal Solutions a proposé des solutions tech-niques, dans le respect des critères HQE et de la norme BBC. «Chaque bâtiment est un système énergétique à part entière, explique Claude Vota, directeur de l’agence Rhône-Alpes Auvergne d’EDF Optimal Solutions. Nous tenons compte de son origine, de sa finalité, des besoins des occupants et de la cible de performance attendue pour proposer un éventail de solutions.»

Cibler l’énergie et l’environnementParmi ces dernières, certaines retiennent davantage l’attention. «L’immeuble est doté d’un chauffage réversible par pompe à cha-leur sur nappe phréatique associé à des pla-fonds actifs», précise Claude Vota. «Cela nous

a particulièrement séduit, ajoute Charles-Henri Billot, car le système permet aussi de réduire la consommation d’eau.» Claude Vota attire aussi l’attention sur la production d’électricité photovoltaïque auto-consom-mée grâce aux 90 m2 de panneaux situés sur le toit de l’immeuble. L’opération se devait également de prendre en compte le bilan environnemental du site. La récupération des eaux de pluie, pour l’alimentation des sani-taires et l’entretien des espaces verts, illustre cet aspect.Avec le réaménagement du rez-de-chaussée, le bâtiment met à disposition 8 000 m2 de bureaux, contre 6 880 m2 auparavant, pour 400 agents de la direction de l’ingénierie nucléaire du groupe. Dans le hall d’entrée, ils

Réhabiliter un bâtiment tertiaire

peuvent consulter à tout moment l’horloge énergétique. «Ce système affiche en temps réel les consommations du bâtiment par rap-port à la consommation théorique qui devrait être observée», indique Claude Vota. Tous ces outils ont nécessité une formation des usa-gers à l’aide d’un livret d’accueil, d’une notice explicative des équipements et de séances d’information.Les premiers retours sur expérience font état d’une consommation d’énergie diminuée de moitié et d’un bilan carbone allégé de 30 %. Enfi n, l’opération a été plus intéressante pour le propriétaire qu’une démolition assortie d’un nouvel édifi ce, avec un coût oscillant entre 1 600 et 1 900 €/m2 de SHON. m

Esther Leburgue

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Comment conserver la mémoire du passé en pré-servant l’avenir ? À Lille, le nouveau bâtiment chargé de conserver les

archives départementales du Nord répond à ce double défi . D’abord, la structure s’inscrit dans la durabi-lité puisqu’elle produira plus d’éner-gie qu’elle n’en aura besoin. Sur une année de fonctionnement, selon les estimations, le bâtiment consommera 167 522 kWhep (énergie primaire) et produira 174 584 kWhep, soit une “posi-tivité” d’un peu plus de 7 MWh/an. Ce qui n’est pas une mince affaire car le bâtiment comprend 49 magasins de stockage répartis sur 7 niveaux

Les Archives du Nord en mode énergie positive

représentant une surface totale de 9 600 m2 auxquels il convient d’ajou-ter les ateliers (500 m2) et les pièces informatiques (100 m2). Ensuite, parce que la construction tient compte des impératifs drastiques de conser-vation. La fonction centrale du lieu réside dans le stockage des quelques 80 kilomètres linéaires de documents papiers qui pourront y être entreposés et qui exigent des conditions clima-tiques bien précises. La température doit être comprise entre 16 et 24°C en s’autorisant une variation de 1°C maxi-mum dans la journée et 5°C sur une semaine. Le taux d’humidité doit res-ter dans une fourchette de 40 % à 60 % sans “bouger” de plus de 1 % dans la journée. Avec un objectif de consom-mation de 12 kW/m2.an, l’aspect éner-gétique du cahier des charges a poussé le maître d’œuvre et Norpac, du groupe Bouygues Construction, mandataire en charge de la conception-réalisa-tion, vers des solutions technologiques

adaptées, que ce soit en termes d’iso-lation ou d’étanchéité à l’air. «L’inno-vation est un gage de compétitivité de nos entreprises qu’il faut pousser vers le haut», affi rme Jérôme Dezobry, chargé de l’aménagement durable au conseil général du Nord.

Haute qualité de conservationComment contrôler l’hygrométrie de l’air ainsi que la température des 49 magasins des Archives ? Com-ment gérer la consommation d’éner-gie des éclairages, des équipements de contrôle, du chauffage des ateliers et des bureaux ? La réponse à cette question se trouve dans le local tech-nique du sous-sol où la machine à dessiccation élaborée sur mesure par les suédois de Munters régule les données énergétiques. L’hygromé-trie quasi constante de l’air ? C’est elle. Une température régulée ? C’est encore elle, grâce à une roue à dessic-cation au silicagel couplée à une roue

Produire plus que l’on ne consomme, ceci pourrait être la devise des Archives

départementales du Nord qui se sont dotées d’un tout nouveau bâtiment à énergie positive.

Quelles technologies abrite donc ce “coffre-fort” dédié à la conservation des biens publics ?

Visite guidée.

H La machine à dessiccation est une pièce essentielle du fonctionnement énergétique du bâtiment.

D Une cogénération à huile végétale alimente les locaux en chaleur et électricité.

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d’échange thermique. Cette machine à ventilation double-fl ux, aux fonc-tionnements été (air déshumidifi é et refroidi avec un rendement de 75 %) et hiver (air réchauffé et humidifi é avec un rendement de 90 %) envoie l’air traité dans les gaines de ventilation qui le répartiront dans les différents niveaux. Enfi n, une cogénération à huile de colza (Cogengreen) d’une puissance thermique de 18 kW et une puissance électrique de 8 kW apporte l’énergie nécessaire à la machine à dessiccation, alimente le chauffage des bureaux et complète une pro-duction d’électricité assurée par les 300 m2 de panneaux photovoltaïques en toiture du bâtiment (44,1 kWc). L’inertie du bâtiment, mais aussi celle des archives, participe à la stabilité thermique.

Une inertie thermique étudiéeUne première simulation thermique dynamique du bâtiment a été néces-saire pour identifi er et traiter tous les

points de rupture thermique. Conçue en poutres préfabriquées, la struc- ture, dite “sèche”, permet de limiter la quantité d’eau restituée par le béton et d’assurer une mise en condition climatique rapide des magasins. L’iso-lation a fait l’objet d’études suivies (18 simulations au total tout au long du chantier) avec une attention parti-culière portée aux ponts thermiques dont le traitement (isolation renfor-cée) a conduit à une amélioration de 33 %. Mais pas seulement : isolation de l’infrastructure (fi brastyrène, 25 à 30 cm d’épaisseur), isolation des façades (laine minérale, 22 cm), isola-tion de la toiture (XPS+ technotextile, 32 cm). La façade en Siporex est habil-lée d’un bardage technique que vient recouvrir, en suspension, une maille inox jouant le rôle de fi ltre solaire. Et en ce qui concerne l’étanchéité à l’air et à la poussière ? L’application d’un pare-vapeur augmente la résistance à la condensation et des menuiseries triple vitrages classe A4 complètent

le dispositif. Des tests “blower door” par mise en pression du bâtiment et mesure des échappements d’air ont été réalisés ainsi que des tests d’enduits sur la maçonnerie afi n de réduire les infi ltrations. Les résultats obtenus ont indiqués que le débit d’air parasite par m2.h mesuré est jusqu’à 20 fois inférieur à la norme RT 2012. Le “brassage” de l’air dans les magasins, estimé à 0,1 volume d’air déplacé par heure, soit 40 m3/h (contre 1 200 m3 pour une climatisation classique) est entretenu par des appareils “bras-seurs” d’air équipant chaque pièce de conservation. Études techniques, matériaux per-formants, budget conséquent… la construction d’un bâtiment à éner-gie positive exige beaucoup : le coût total culmine à 33 millions d’euros pour une surface utile de 10 200 m2 (13 225 m2 SHON), soit 3 235 euros le mètre carré. L’énergie positive a un prix. Le prix de l’avenir ? m

Alexandre Sredojevic

S D’allure moderne, le bâtiment est recouvert d’une maille inox jouant le rôle de fi ltre solaire.

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Écotaxe poids lourdsL’écotaxe poids lourds n’entrera fi nalement en vigueur que le 1er octobre 2013. Le rapport rendu au gouvernement le 18 février par Ecomouv’ estime que le dispositif n’est pas assez abouti. L’écotaxe vise à instaurer un cercle vertueux en faisant payer l’usage des routes et autoroutes non concédés par l’utilisateur, en dégageant des recettes pour fi nancer les infrastructures de transport, et à terme en incitant à modifi er les comportements. En faisant payer les kilomètres parcourus sur les 15 000 km de réseau concernés par tous

les poids lourds, elle s’applique équitablement aux véhicules français comme étrangers. Ecomouv’ souhaite réaliser des travaux complémentaires avant de passer à la phase de test du dispositif dans son ensemble. Pour cette raison, l’entrée en vigueur de l’écotaxe poids lourds nationale prévue le 20 juillet 2013 est repoussée au 1er octobre. L’entrée en vigueur de l’écotaxe “alsacienne” (prévue à l’origine le 20 avril 2013) est également décalée et le Gouvernement a décidé de remplacer l’expérimentation du dispositif en Alsace par une phase d’essai du dispositif à l’échelle nationale, sur la base du volontariat et sans perception de l’écotaxe, à compter du mois de juillet.

Peugeot et Total sur un nouveau démonstrateurPeugeot et Total travaillent main dans la main pour développer la 208 Hybrid FE : le démonstrateur technologique d’un véhicule associant plaisir de la conduite (0 à 100 km/h en 8 secondes) et faibles émissions de CO2 (49 g/km). Le démons-trateur bénéfi ciera des dernières inno-vations de Peugeot et Total en matière d’aérodynamisme, d’allègement de

la chaîne de traction, de carburants et lubrifi ants. Ces performances sont atteintes sans recours à une énergie d’appoint (technologie essence non plug-in) en se basant sur un véhi-cule de série déjà très effi cient, la 208 1.0 VTi 68 ch, qui sera profondément remanié. 3 Pour suivre les étapes du projet : www.mission49-8.com

Lignes directrices des incitations fi nancièresLa Commission européenne a publié le 28 février les nouvelles lignes directrices sur la manière dont les États membres devraient utiliser les incitations fi nancières pour maximiser la demande de véhicules à faibles émissions de CO2. Ces règles diffèrent actuel-lement selon les pays, mais un cadre commun pourrait contribuer à faciliter le montage de quantités plus importantes de ces véhicules et donc à faire baisser leur prix pour les consommateurs. Les lignes directrices concerneront les voitures, les véhicules utilitaires légers, les bus, les poids lourds, les véhicules à deux et trois roues et les quadricycles. Elles s’appliqueront aux subven-tions directes, aux prêts, aux déductions fi scales, aux autres types d’incitations fi scales ou aux incitations sous une autre forme monétaire. Les lignes directrices comprennent des principes contraignants – non-discrimination quant à l’origine du véhicule concerné, compatibilité avec la législation européenne sur la réception par type de véhicules, application des dispositions régis-sant les marchés publics, etc. – et des principes recommandés, similaires à des bonnes pratiques – la neutralité technologique, la référence à un critère de performance commun, l’adéquation de l’incitation, etc.

3 Pour en savoir plus : http//ec.europa.eu/enterprise/sectors/automotive/environment/fi nancial/index_en.htm

Norme européenne contre les émissions de GES

La nouvelle norme NF EN 16258 établit une méthode européenne pour calculer la consommation énergétique et les émissions de gaz

à effet de serre (GES) émises par tous les acteurs qui transportent des particuliers comme des marchandises. Élaborée par et pour les

professionnels, cette norme “Méthodologie pour le calcul et la décla-ration de la consommation d’énergie et des gaz à effet de serre (GES) et des prestations de transport (passagers et fret)” demeure d’appli-

cation volontaire et vient en appui de la réglementation nationale qui entrera en vigueur le 1er octobre 2013. Cette réglementation

obligera les transporteurs à informer leurs clients sur la quantité de dioxyde de carbone (CO2) émise à l’occasion d’une prestation de

transport de personnes, de marchandises ou de déménagement.

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S Ce système permettrait selon Peugeot de diminuer de 30% les rejets de CO2 sur un nouveau cycle européen, soit une émission de 69 gCO2/km.

Véhicule hybride hydraulique : de l’air !

Bosch et PSA Peugeot Citroën projettent de mettre sur le marché

en 2016 une chaine de traction hybride hydraulique, dans laquelle

l’air comprimé vient aider le moteur classique.

L ’innovation en matière de véhicule ne s’essouffl e pas. Bosch et PSA Peu-geot Citroën travaillent actuellement

sur un système hybride hydraulique inno-vant. À la différence de l’hybride électrique mieux connu aujourd’hui, l’énergie récupé-rée et stockée à la décélération du véhicule ne prend pas la forme d’électrons mais celle d’air comprimé. Le concept repose sur un moteur classique trois cylindres, similaire à celui de la 208 de PSA présentée à Genève, auquel s’ajoute un groupe moteur pompe hydraulique et un accumulateur haute pres-sion contenant de l’azote comprimé. À la détente, l’air comprimé pousse un fl uide hors de l’accumulateur, le fl uide est récupéré via une pompe hydraulique, et l’énergie est transmise aux roues grâce à une transmis-sion. Un système simple donc, avec des com-posants classiques, et dont le point fort est une vitesse de charge de batterie très rapide : «Dans un système hybride électrique, charger

la batterie prends du temps car au moment de la décélération, on récupère très peu d’énergie, détaille Christian Mecker, vice président vente et application en France pour la division Die-

sel Systems du groupe Bosch et interlocuteur principal en France de PSA pour ce projet. Mais l’hydraulique permet de récupérer près de 90 % de l’énergie cinétique, ce qui permet de comprimer le gaz en moins de 10 secondes, et d’avoir des cycles très courts.»Ainsi, l’hybride hydraulique est l’allié des tra-jets en ville, ponctués de ralentissements et d’accélération. PSA Peugeot Citroën estime aujourd’hui que les gains de consommation

de carburant seraient de l’ordre de 45 % dans un cycle urbain, grâce à cette vitesse de récu-pération d’énergie. En revanche, lors d’un trajet longue distance à vitesse stabilisée, sur une autoroute par exemple, le système hydraulique ne rentrera pas en jeu : «Dans ce cas de figure, il existe également une fonction “boost”, qui permet de bénéficier d’une éner-gie supplémentaire au moteur thermique sur un certain temps, par exemple pour dépasser un autre véhicule, précise Christian Mecker. C’est un petit coup de pouce pour permettre une accélération plus rapide.» La balance de l’usage des moteurs s’effectue grâce à un train épicycloïdal élaboré par PSA, une boite de vitesse intelligente qui permet de combi-ner deux entrées, celle du moteur thermique d’une part, et celle de la pompe hydraulique d’autre part, afi n de trouver en sortie le point de fonctionnement optimum.

PerspectivesÀ terme, les deux partenaires industriels, qui ont déjà collaboré sur le développement d’in-novations technologiques (comme sur l’hy-

bride Peugeot 3008 HY4), souhaitent naturel-lement implanter cette nouvelle technologie sur le marché européen, mais décèlent éga-lement du potentiel en Inde, au Brésil, ou encore en Chine. «Nous utilisons pour ce sys-tème des composants et des technologies clas-siques, explique Christian Mecker. L’hybride hydraulique rencontrera moins de difficultés sur ces marchés que l’hybride électrique : le moteur thermique et l’hydraulique en font un concept beaucoup plus abordable.» Par ail-leurs, le coût du système dans son ensemble serait à ce jour, selon PSA, d’environ 50 % inférieur à celui d’un système hybride élec-trique. La cible la plus pertinente pour rece-voir cette technologie est celle des véhicules de segment B, mais Bosch et PSA souhaitent toucher différentes classes de véhicules et mènent des études afi n d’étendre le système à des segments C, voire même à des petits utilitaires avec arrêts très fréquents. Si le développement de l’hybride hydraulique suit son chemin, la nouvelle technologie pourrait être mise sur le marché en 2016. m

Pauline Petitot

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Débat national sur la transition énergétique :

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L’ATEE, association professionnelle spécialiste de ce sujet depuis plus de 30 ans, entre dans le débat national lancé par le gouvernement en détaillant 18 propositions réalistes.

Elles concernent cinq domaines particuliers : • l’optimisation du dispositif des certifi cats d’économies d’énergie pour en multiplier

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l’énergie dans les entreprises ;• la mise en place d’une politique ambitieuse pour que la cogénération soutienne les

territoires dans leur transition énergétique ;• la poursuite du développement de la fi lière biogaz par un soutien public adapté à ses

différents modes de valorisation ;• la défi nition des conditions de déploiement des solutions de stockage d’énergies.

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