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  • A M. J.-K. Polk,prsident des tats-

    Unis. L'Amrique, parBarthlemy

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

  • Barthlemy, Auguste (1796-1867). A M. J.-K. Polk, prsident des tats-Unis. L'Amrique, par Barthlemy. 1848.

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    11 Pi 11 K

    PRSIDENT DES TATS-UNIS.

    L'AMRIQUE.

    PAR BARTHLMY,

    IMPRIMERIE LANGE LVY.ET COMPAGNIE,1G, RUE DU CROISSANT.

    1848

  • 4 l/I 1 -i/ S II 11 1/

    PRSIDENT DES TATS-UNIS.

    L'AMRIQUE.

    Dans cinquante ans, l'Europe seracosaque ou rpublicaine.

    (Paroles de Napolon.)

    Rienne prsente l'oeil une image plus tristeQu'un vieillard machinaldont la matire existe,Mme aprs qu'infidle d'intimes accords,La vie intelligente a dsert le corps.

  • .4

    Sa forme est tour tour veille ou dormante ;Il sort de son fauteuil, il parle, il s'alimente ;Mais, toujours, digne objet d'une trange piti,De l'tre primitif il n'est que la moiti;L'instinct seul fait mouvoir ses terrestresatomes.Tels s'offrent nos yeux ces peuples, ces royaumesQui tranent de la vie un simulacre vain,Quand de leur corps vieilli sort le souffle divin.Europe d'aujourd'hui ! telle est ta destine :Le sang arrive encore ta face incline ;On voit mme, parfois, le colosse vivantSe dresser sur ses pieds, faire un pas en avant,Et, dans le cercle troit o sa massepitine,Accomplir ttons une oeuvre de routine ;Puis, tout coup, sentant tes muscles sans ressorts,Tu retombes terre puise, et tu dors,Et tu rves : tantt ta poitrine oppresseMurmure un souvenir de sa force passe,Parle d'un autre sicle o domine un grand nom,Charlemagne, Cromwell, Csar, Napolon ;Tantt un doux sourire claire ton visage,On dirait que tu vois rayonner un prsage ;Et ton sommeil fivreux jette, sans les. finir,Des mots de libert, de peuple, d'avenir ;Et tes immenses bras s'allongent dans le vide ;Enfin, ton front s'empreint d'une terreur livide,

  • Ton sourcil se hrisse, et, les poings sur les dents,Tu regardes le Nord avec des yeux ardents.

    Ne serait-ce point l cette fatale criseQue l'Empereur prophte avait si bien comprise,Quand, de son lit de mort dress sur un cueil,Embrassantl'univers dans un dernier coup d'oeil,Il entrevit la nuit ou l'aurore prochaineDe l'Europe cosaque ou bien rpublicaine?Cosaque! Quoi! l'Europe, avec la corde au cou,S'inclinerait devant le bton de Moscou !Quoi ! cette Grce, antique et lumineux lyce,Par qui la terre fut instruite et police ;Rome, qui la conquit et lui donna des lois;L'Espagne, qui doubla le monde d'autrefois ;Le Portugal, si grand, alors que ses conqutesPoursuivaient le soleil sous le cap des Temptes ;La France, empire vieux de quatorzecents ans ;Quoi! tous ces peuples, fiers de leurs noms imposants,Comme un btail passif que le boucher immole,Pourraient tomber un jour sous la lance mogole !Pourquoi non? Pensent-ils vivre une ternit?Les petits coins de terre o leur rgne est plantDe la part du destin sont des prts transitoires ;Les envahissements finissent les histoires.

  • 6Bien des peuples anciens, de l'un l'autre boutrOnt inond l'Europe; un seul reste debout,Un seul, celui qui dort sous la zone polaire,L'ennemi de tous ceux que le soleil claire.Quel vivace instrument d'exterminations!Aprs avoir broy toutes les nations,Comme des grains que Dieu rejette de son crible,Le marteau destructeurest seul indestructible.Tels parurent les Huns, les Cimbres, les Teutons,Tels paratraient encor leurs dignes rejetons ;Le dmon qu'Attila portait dans sa poitrine,Le mme qui troublait l'me de Catherine,Remplit galement l'me de tous les Czars ;Ils ont beau composer leurs sinistres regards,Leur pense incessante en secret nous dvore;Comme centre d'empire ils rvent le Bosphore,Et, prta l'craser d'un choc inattendu,Toujours sur le Midi le ple est suspendu.Voil ce qu' l'Europe annonce la Russie.

    Faut-il qu'elle consente cette prophtie ?Doit-elle, sans murmure, attendre avec terreurLe jour fatal marqu par le grandEmpereur?Non, celui qui jeta cet oracle l'EuropePlaa son avenir sous un double horoscope,

  • 7Lui montra le salut ct du danger;Lui dit que, si d'avance elle veut y songer,A ses fils menacs par un nouveau dlugeL'arche dmocratiqueouvrira son r-toge.Elle y songe ; elle sent que ce dernier abriNe doit pas se construire avec un bois pourri ;Elle a mme pos sa nouvelle carne.Mais que son oeuvre est molle ! avec combien de peine,Pice pice elle assemble, en pliant sous le poids,Les chnes qu'elle enduit de bitume et de poix !Encor, toujours trouble au milieu de sa tche,Faut-il qu'elle consulte, chaque coup de hache,Des matres malveillants qu'alarment ses efforts,Des rois goutteux d'esprit encor plus que de corps.

    PauvreEurope ! elle est vieille, elle est lente l'ouvrage ;Hlas ! elle a tant fait lors de son premier ge,Que les bras musculeux qui furent son appui,Mme pour la sauver, languissentaujourd'hui.Pourtant, n'en doutons pas, l'arche sera btie ;Les peuples fonderont leur grande dynastie,Et les rois absolus, du Tibre la Neva,Tomberont dans la nuit du sicle qui s'en va.

    Ces jours arriveront, oui ; mais nourrir l'ide,Mais croire que l'Europe ainsi consolide

  • 8Conservera son-rang,' retiendra dans sa mainLa balance o flotta le sort du genre: humain,Que seule, intelligente, intrpide, fconde,Elle sera toujours le point central du monde,C'est juger l'avenir ayec l'oeil du pass,C'est un espoir perdu, ce centre est dplac ;Il nous quitte ; sachons le voir sans jalousie ;Avantd'tre pour nous, il taitpour l'Asie ;

    .

    D'un continent l'autre il erre tour tour ;Qui sait sur quelle terre il doit passer, un jour ?Chaque fois que le globe agrandit sa, surface,A chacun de ses points il donne une autre place ;L'quilibre ternel change tous ses ressorts ;Ce qui fut au,milieu se trouve sur les bords.

    .

    Or, maintenantque, grce aux canons d'Angleterre,Le tnbreux Cathay, l'Empire du mystre,La Chine nous promet qu'un prochain avenirAu pacteuniversel viendra la runir,Et que l'Oeanie, empruntantune robe,Veut figurer aussi sur la scne du globe,Cet ensemble nouveau rvle le besoinD'un pivot social qui se porte plus loin ;Il ne peut plus rester sur notre terre antique.

    Il va sous d'autres cieux, par del l'Atlantique,

  • 9Chez cette nation qui monte l'Occident,Et qui, de jour eh jour, accrot son ascendantPar les deux-grands pouvoirs qui l'ont mancipe,Franklin et Washington, la justice et Pp ;Chez ces hommes guerriers, agriculteurs, marins,Constructeursde canaux, dfricheurs de terrains,Forts par le gouvernail et forts par la charrue,Fondant une cit comme nous une rue,Poursuivant,pour l'instruireauxarts, auxmoeurs,auxlois,La nature sauvage errante dans les bois,Arrosant les dserts de leur sueur fconde,Dignes d'tre nomms les pionniers du monde ;Chez un peuple o l'tat c'est la force en commun,O chacun fait la loi qui commande chacun,Peuple adoptant pour fils tous ceux qui veulent l'tre,Et qui, lorsqu'il lui plat de se donner un matre,Regarde dans la foule, amas de tous les rangs,Prend un homme et lui dit : Tu rgneras quatre ans.C'est l tout l'appareil de la crmonie;A la simplicitque de grandeur unie ! 'Et l'homme qu'il rige ce point de hauteur,Tel que vous, monsieur Polk !.un marchand ou planteur.,.Cet homme sent en lui la royaut plus forteQue si vingt rgiments paradaient sa porte ;Il concentre en lui seul toutes les volonts,Fait la paix ou la guerre, affermit les traits, '

  • 10

    Soutientpar sa sagesse, et mme dveloppeUn tat aussi grand que nul Etat d'Europe,Rgne enfin par les lois mieux qu'un prince absolu ;Puis, le jour o le peupl appelle un autre lu,IlvientauCapitole, avec un front austre,Rsigner le pouvoir dont il fut mandataire,Et rentre dans la foule en simple citoyen,Entour de respects, s'il fut homme de bien.

    Ce n'est donc point un soDge, une chimre vaineQu'un peuple se donnant la Libert pour reine,Tirant d'elle sa force et sa vitalit ;Nous voyons, nous touchons cette idalit.A ces hommes caducs, dont la vue obscurcieNiait l'avnement de la dmocratie,Prtendaitqu' ce but, si loin de leur compas,Nul peuple ne viendrait parce qu'il n'y vint pas,Ou du moins la cerclait entre d'troits domaines,Comme aux ges passs, dans Sparte et dans Athnes,Il ne fallait rien moins qu'un pareil argument;Le peuple amricain est l qui les dment.

    Mais aussi, pour donner cette clatante preuve,Il fallaitun sol vierge, une nature neuve,Une scne jouer un drame crateur,Et dont ce peuple seul pouvait tre l'acteur.

  • 11

    L les esprits sont purs de toute vieille haine;Mme quand leurs dbats fermentent dans l'arne,La voix de la patrie veille un mme choDans les fibres du whig et d loco-foco.Le principe qui rgne est le seul lgitime :Nul espoir de retour vers un autre rgime,Nul regret du pass, nul souvenir cuisant,N'y rendent l'homme hostile aux choses du prsent.L point d'inimitis entre diverses castes ;Les montagnes, les bois, les plaines les plus vastesN'offrent aucun dbris de donjons ni de tours,Cadavres fodaux dont l'me vit toujours ;Vous pouvez parcourir Albany, Baltimore,Boston, Philadelphie, et vingt cits encore,Sans jamais dcouvrir, dans tout votre chemin,Le permanent complot d'un faubourg Saint-Germain.L nulle volont ne doute, ne chancelle ;Tous les bras sont roidis vers l'oeuvre universelle ;Loin de paralyserce tourbillon vivant,Le pouvoir l'applaudit et lui crie : En avant !Aussi, livrant, sans crainte, leur vitesse entireLa Presse et la Vapeur, l'esprit et la matire,Les plans les plus hardis, les plus aventureux,Les dangers les plus grands ont des charmes pour eux;Prodigues de leur vie et de celle des autres,Ils marchent au Progrs, ainfi-qiie des aptres;

  • 12

    Et quand, sur tous ces lacs, tous ces fleuves gantsQui joignent New-York la Nouvelle-Orlans,Un des mille steem-boats, voyageurs de ces ondes,S'engloutit, par un choc, entre leurs eaux profondes,Les autres qui l'ont vu disparatre leurs yeux,Sur l'abme ferm passent insoucieux.Ah ! s'il existe au monde un sublime spectacle,C'est cette libert qui marche sans obstacle,Cet aigle amricain qui remplit l'horizonSans que jamais son aile effleure une prison.

    Nul peuple jusqu'ici ne fut grand dans l'histoire,Sans passer par l'enfance, ge prparatoire ;Hollandais, Espagnols, Anglais, Franais, Germains,Tous, avant de marcher, ramprentsur leurs mains ;Celui-ci fut cr dans sa taille complte.Trois quarts de sicle peine ont assis sa conqute,Son sang est encor tide aux champs de Bunkers-Hill,Et le voil dj dans son ge viril,Et voil que son front s'est constell de gloire,Que, prompt ddaigner son premier territoire,Du rocheux Orgon il a soumis le sol,Qu'il a pris la Floride au royaume espagnol,A nous la Louisiane, blouissant domaine ;Que son pied conqurant aujourd'hui se promne

  • 13

    Sur la terre de l'or o tant de sang fumaAu sicle des Cortez et des Montzuma;Qu' son immensit chaque anne il ajoute.

    Que lui faut-il de plus ? La Havane sans doute ?La perle du Mexique? Oui, ce joyau marinEst bien digne d'avoir place dans son crin,Et, dans le golfe heureux qui la tient enchsse,L'espoir de la saisir occupe sa pense ;Le trsor est si prs, le matre si lointain !Qu'il attende en repos : qui sait si le destinNe doit pas en ces voeux encor le satisfaire ?

    .

    Si les toiles d'or de tout cet hmisphreNe viendront pas se joindre, en traant un sillon,A celles qui dj couvrent son pavillon?S'il n'est pas dcid qu'aprs un tel augure,L'aighVde l'Union, dans sa pleine envergure,Montrera tout coup son vol persvrantPar del l'autre bord du fleuve Saint-Laurent,Et qu'alors, repliant la course de son aile,Et tournant vers le Sud son ardente prunelle,Aprs avoir jet sur le ChimboraoUn cri dont les deux mers reproduiront l'cho,Aprs avoir dtruit, entre les deux tropiques,Un dbile rseau d'informes rpubliques,

  • 14

    Il viendra se poser, dans son dernier lan,Sur l'orageux dtroit que pera Magellan?

    Merveilleux avenir qu'un voile encor drobe !C'est par l que tout marche l'unit du globe.Ce grand travail commence, il se fait sous nos yeux ;L'axe continental glisse vers d'autres lieux;Chaque jour nous en montre un vident prsage :Quand les hommes, pareils aux oiseaux de passage,Quittent le ciel natal pour des cieux inconnus,C'est un signe certain que les temps sontvenus,Que l'invisible main qu'on nomme ProvidenceElve une grandeur sur une dcadence.O vont ces longs troupeaux d'Allemands soucieux,D'Irlandais demi-nus qui, sur de longs essieuxChargs d'aeux, d'enfans, de frles ustensiles,Cheminentpour trouver de nouveaux domiciles,Etqui semblent guids par le mme conseil ?O vont-ils? au Couchant, ils suivent le soleil.Pourquoi dsertent-ils la terre maternelle ?Parce qu'ils ont perdu leur confiance en elle,Qu'ils ne trouvent plus d'air sous les vieux horizons.Pareils aux animaux,htes de nos maisons,Qu'un pressentiment sr avertit, avant l'heure,Qu'il est temps de quitter leur croulante demeure,

  • 15

    Un infaillible instinct rvle ces colonsQu'il est urgent de fuir, qu'avantdes jours bien longs,Leur antique difice, us dans sa charpente,Tombera; que ses murs flchissent sur leur pente,Et que ses fondements ont perdu le niveau.Le vieux Monde s'en va vers le Monde nouveau.