Samedi 27 décembre 20H Dimanche 28 décembre 2014 -16H Arsenal Grande Salle Metz

Direction Jean-François Verdier Franz von Suppé Die schöne Galathée, Ouverture Piotr Il itch Tchaïkovski Le Lac des Cygnes - Scène. Danse des cygnes. Czardas. Valse. Danse espagnole Johann Strauss II Schneeglöcken, valse Unter Donner und Blitz, Polka Giuseppe Verdi Les Saisons (Ballet) - L’Hiver Gueorgui Sviridov Tempête de neige, valse Johann Strauss II Durch’s Telefon, Polka (op.439) Franz von Suppé Ein Morgen, Mittag und Abend in Wien Johann Strauss II An der schönen blauen Donau

Franz von Suppé (1819 - 1895) Die schöne Galathée, Ouverture Créée au Meysels Theater de Berlin, le 30 juin 1865. Héritier autrichien de Jacques Offenbach et de Rossini, Franz von Suppé fut le véritable père de l’opérette viennoise. Sa Vienne à lui étant davantage celle de la crème fouettée et de la sentimentalité que celle de la symphonie classique. Dans son opéra-comique en un acte d'inspiration « mythologique », Die schöne Galathée (La belle Galathée), il poursuit une longue tradition d’œuvres basée sur une légende de la mythologie grecque. Ici, celle de la divinité marine aimée de l'infortuné berger Acis. L'Ouverture présente le brio caractéristique de Suppé, faisant jaillir des solos de cor poignants et des épisodes de valses d'un effet hypnotisant. 1865 Événements contemporains Fin de la guerre de sécession aux États-Unis. Assassinat d’Abraham Lincoln. Abolition de l’esclavage. Utilisation des premiers chèques. Publication d’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll et de Crime et châtiment de Fiodor Dostoïevski. Le premier câble télégraphique transatlantique est mis en place entre L'Europe et l'Amérique. Œuvres contemporaines Schubert Symphonie n°8 « Inachevée » Première audition 37 ans après la mort du compositeur. Wagner création de Tristan et Isolde à Munich. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840 - 1893) Le Lac des cygnes Scène, Danse des cygnes, Csardas, Valse, Danse espagnole Après la déconvenue d’un premier ballet commandé en 1870 par le Théâtre impérial de Moscou, et jamais représenté, Tchaïkovski répondit favorablement à une nouvelle offre en 1875. Il tenait alors un bon sujet : l'histoire d'un amour tragique entre une créature animale et un homme. C’est dans le conte Ondine de La Motte-Fouqué qu'il puisa son inspiration. Dès 1867, Tchaïkovski avait composé un ballet intitulé Lac de cygnes pour les enfants de sa sœur Alexandra. Une petite œuvre qui recélait déjà le principal thème musical du futur grand ballet et qui témoignait de l'intérêt que le compositeur vouait à une figure poétique précise : celle de la jeune fille-cygne. Autrement dit, un être capable de changer de forme. Ces êtres élémentaires : sirènes, ondines, roussalkas ou filles-cygnes peuplent la poésie populaire de nombreuses nations et firent à l'ère de la littérature romantique, leur entrée dans le conte savant. C’est le cas de Ondine dont Tchaïkovski avait déjà tiré un opéra en 1869. L’une et l’autre de ces deux œuvres - Ondine et Le Lac des cygnes racontent l'amour entre un jeune homme et un être imaginaire. La fille-cygne du Lac des cygnes répond au prénom d'Odette et se révèle être une fille d'Ondine. Ondine, qui avait espéré obtenir une âme immortelle grâce à l'amour d'un humain, et y avait perdu la vie. Un sort identique menace sa fille, pourtant satisfaite de son existence de « bonne fée » (dixit le livret original). Persécutée par sa méchante belle-mère, elle vit cachée par son grand-père, au bord d'un lac né des larmes qu'il a versées sur le sort d'Ondine. 1876 Événements contemporains Formation du gouvernement Jules Simon. Début de la crise du phylloxéra dans les vignobles français. Début de la construction du Sacré Cœur à Paris. Pierre-Auguste Renoir peint « Le bal du Moulin de la Galette ». Décès de George Sand. Inauguration du Festspielhaus de Bayreuth. Œuvres contemporaines Brahms Troisième quatuor à cordes Fauré Première sonate pour violon et piano.

Johann Strauss II (1825 - 1899) Unter Donner und Blitz, schnell Polka (op.324) C’est dans les années 1850 que l’art de la polka rapide se développe. Elle tiendra une place importante dans les bals de la bourgeoisie, aux côtés de la valse. C’est souvent une pièce descriptive, et ici, le compositeur illustre très clairement les coups de tonnerre et les éclairs. Commencée en novembre 1867, Unter Donner und Blitz (Sous le tonnerre et les éclairs) fut créée en février 1868 dans le cadre du bal annuel donné par l’association d’artistes viennois Hesperus. L’auteur pensait l’intituler Sternschnuppe (Étoile filante), en hommage à l’honorable société Hesperus (nom allemand d’Hespéros) qui désignait dans la Grèce antique, le premier astre apparaissant le soir (la planète Vénus, l’étoile du Berger). Le titre définitif correspond bien mieux au caractère de cette polka virevoltante, ponctuée de coups évocateurs de la grosse-caisse et des cymbales. 1868 Événements contemporains Ulysse Grant remporte les élections présidentielles américaines. Naissance de l’Empire du Japon. En France, loi autorisant les réunions publiques. Œuvres contemporaines Brahms Un Requiem allemand Offenbach La Périchole Saint-Saëns Concerto pour piano n°2 Rimski-Korsakov Antar Wagner Les Maîtres chanteurs de Nuremberg. Schneeglöckchen, Walzer (op.143) Il y a beaucoup de délicatesse dans la valse Schneeglöckchen (Perce-neige) nommée ainsi d'après la fleur. C'est particulièrement évident avec l'intervention du violoncelle dans l'introduction, puis dans le déferlement de la valse lente d'ouverture. Der Wanderer considérait que cette valse « pouvait être comparée aux meilleures des dernières grandes valses de Johann Strauss Père ». Durch’s Telephon, Polka (op.439) Durch’s Telephon, Polka a été composée pour le bal du « Concordia » organisé par l'Association des auteurs de Vienne et des journalistes qui s’est tenu dans la Sofienbad Saal le 10 Février 1890. Parmi les autres danses composées pour l'occasion, il y avait Phonograph Polka, Fliegende Federn, Polka (Plumes volantes) de Carl Zeller et Sensationsnachricht, Polka (Nouvelles Sensationnelles) de Carl Maria Ziehrer. Tous les titres de ces œuvres ont été choisis de manière appropriée mais Durch’s Telephon, Polka était particulièrement indiquée - se référant au fait que, dans une ère technologique en constante et rapide évolution, les journalistes pouvaient désormais transmettre leurs « scoops » jusqu'à la rédaction grâce au téléphone, plutôt que de recourir au télégraphe ou à la machine à écrire. An der schönen blauen Donau (op.314) Strauss aspirait à quitter la salle de bal pour la salle de concert. À cet effet, il modifia encore un peu la forme du genre qu’il maîtrisait depuis si longtemps. Les valses furent de plus en plus étroitement liées entre elles. Strauss modela l’introduction sur le modèle du poème symphonique : elle devint ainsi un poème en miniature, tissé d’allusions et d’invitations à la danse, à la causerie et au vague à l’âme. Sa plus parfaite réussite dans ce domaine fut probablement An der schönen blauen Donau » (Le beau Danube bleu) composé en 1867 pour une soirée Orphéon de l'influente Association Chorale masculine de Vienne. La valse fut pourvue d'un texte de Josef Weyl qui se référait ironiquement à la défaite autrichienne de 1866 : « Wiener seid froh ! Oho, wieso ? » (« Viennois, soyez joyeux ! Et pourquoi donc ? ») La valse ne devint véritablement populaire que plus tard, et sur d'autres paroles, mais quelques contemporains en firent aussitôt grand cas. Sur l'éventail d’Alice, la belle-fille de Strauss, qui le priait de lui accorder une dédicace, Brahms inscrivit le thème sur lequel s'ouvre la valse du Beau Danube bleu accompagné des mots : « malheureusement pas de Johannes Brahms ». Comme le redouté critique Hanslick le constata lui aussi, dans son article nécrologique consacré à Strauss, cette valse était un véritable hymne national.

Giuseppe Verdi (1813 - 1901) Les Saisons L’Hiver Le ballet « Les Saisons » est tiré de l’opéra de Verdi Les Vêpres siciliennes. Grand opéra en 5 actes, il a été écrit sur un livret d’Eugène Scribe et de Charles Duveyrier pour la scène de l’Académie impériale de musique. Il fut créé le 13 juin 1855 à Paris en présence de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie. Fruit d’une commande de l’Opéra de Paris, pour célébrer l’Exposition Universelle de 1855, l’opéra raconte l’histoire d’une insurrection populaire au XVIIIe siècle conduite par Giovanni da Procida contre les troupes françaises de Charles d’Anjou. Pour jouer avec adresse le jeu plus conventionnel du genre français, Verdi revient parfois aux formes qu’il avait abandonnées ou modifiées en Italie. Il doit ainsi écrire un ballet, obligatoire dans tout opéra français depuis les tragédies lyriques de Lully. Ce ballet titré « Les quatre Saisons » qui fait intervenir des dieux grecs, des zéphyrs et des naïades, constitue le 2e tableau de l’Acte III ; il devait être dansé et mimé. Verdi, présente d’abord « l’Hiver » avec l’entrée de Janus qui ouvre la Terre, et donne naissance aux saisons. Il pense ce premier volet comme une mosaïque de mouvements excluant toute possibilité de développement. Chaque mouvement est comme une peinture d’atmosphère ou de caractère mais aussi une danse (valse, polka, mazurka) dont il exploite les traits spécifiques. 1855 Événement contemporain Exposition Universelle à Paris. Œuvres contemporaines Verdi Les Vêpres siciliennes Gounod La None sanglante Liszt Création du Concerto pour piano et orchestre no1 Berlioz Te Deum. Gueorgui Sviridov (1915 - 1998) Tempête de Neige Cette pièce orchestrale, Tempête de neige, est selon les dires du compositeur une « illustration musicale » pour l’histoire d'Alexandre Pouchkine. Écrite en 1830, la nouvelle de l’écrivain russe reprend le thème des amours contrariées. Deux jeunes amoureux doivent se marier en cachette de leurs parents. Malheureusement pour eux, une tempête de neige se déchaîne le soir de leur rencontre et bouleverse leurs vies. En 1964, Vladimir Bastov réalisa un film à partir de cette nouvelle et Sviridov en composa la musique : une suite de pièces (dont une valse devenue célèbre) s’enchaînant dans un tourbillon romantique et divertissant. Le recours systématique aux textes d'inspiration populaire, les mandats officiels et les déclarations idéologiques font de Sviridov, le musicien soviétique parfait, récompensé par une douzaine de prix officiels. Devenue objet de propagande elle fut diffusée à outrance à la radio soviétique. 1964 Événements contemporains La France reconnaît la Chine populaire. À Chypre, début de la guerre civile. Décès à New Delhi de Jawaharlal Nehru, Premier ministre de l'Inde depuis son indépendance. Création au Caire de l'Organisation de la Libération de la Palestine (OLP). En Afrique du Sud, Nelson Mandela et huit autres membres de l'ANC sont condamnés à la prison à perpétuité. Un accord permet aux Berlinois de se rendre en R.D.A. 4 fois par an. Martin Luther King reçoit le prix Nobel de la paix. En URSS, chute de Khrouchtchev, remplacé par le couple Brejnev /Kossyguine. Œuvres contemporaines Chostakovitch Quatuors n° 9 et n°10 Maderna Hyperion Stockhausen Mixtur.

Franz von Suppé (1819 - 1895) Ein Morgen, ein Mittag und ein Abend in Wien Dans les années 1840, Suppé fut chef de la musique dans des théâtres viennois et dût, dans l'exercice de ses fonctions, composer beaucoup de musique pour des pièces de théâtre. Parmi celles-ci Ein Morgen, ein Mittag und ein Abend in Wien (Matin, Midi et Soir à Vienne) pour laquelle Suppé écrivit, en 1844, la première de ses célèbres ouvertures et qui devait servir de modèle à toutes les autres. Ce n'était nullement une opérette mais une « fresque locale ». Cette œuvre (assez ennuyeuse) ne fut donnée que trois fois en tout, seule l'Ouverture musicale de Suppé a survécu. Un début fortissimo qui accapare l’attention mène à une première mélodie à la clarinette et au violoncelle solo sur des cordes en pizzicato. C’est le début d’un défilé d’airs mémorables, comprenant une délicieuse valse, entrecoupée de réminiscences du début comme une sorte de ritournelle. Le tout présenté dans une orchestration brillante et haute en couleur, menant à une conclusion éclair très agréable, à la meilleure manière de Rossini. 1844 Événements contemporains Régime politique en France : Monarchie de Juillet, règne de Louis-Philippe, gouvernement de Guizot. Naissance de Nicolaï Rimski-Korsakov. Œuvres contemporaines Mendelssohn Concerto pour violon Schumann Quatuor pour piano et cordes (op.47) Berlioz Ouverture du Carnaval Romain et publication la même année de son Grand Traité d’Instrumentation et d’Orchestration moderne.

Olivier Legéret

Jean-François Verdier Chef d’orchestre Jean-François Verdier mène une double carrière de chef d’orchestre et de soliste. Considéré tout d'abord comme l’un des meilleurs clarinettistes européens, super-soliste de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris depuis 1996, il est lauréat des concours internationaux de Tokyo, Wien, Colmar, et Anvers. Il est également invité à jouer avec le Royal Concertgebouw d’Amsterdam. Jean-François Verdier joue notamment sous la direction des plus grands chefs : Léonard Bernstein, Seiji Ozawa, Pierre Boulez, Valery Gergiev, Esa-Pekka Salonen, Riccardo Muti... .Ses partenaires sont Barbara Bonney, Pierre

Laurent Aimard, Emmanuel Pahud, le Quatuor Debussy, Paul Meyer, les solistes des Philharmonies de Berlin et de Vienne… . Il est aussi un chef d’orchestre à la carrière déjà brillante. Prix Bruno Walter du Concours international de direction d’orchestre de Lugano en 2001, c’est avec les précieux conseils de chefs comme Armin Jordan et Kent Nagano - dont il a été l’assistant - qu’il débute ce nouveau parcours. Chef résident, de l’Orchestre national de Lyon (2008-2010), il est le nouveau directeur artistique de l’Orchestre Victor Hugo Franche-Comté depuis 2010. Jean-François Verdier est désormais sollicité par les grandes scènes lyriques et symphoniques internationales : Opéra Bastille à Paris (grand succès avec Werther de Massenet), Teatro Real de Madrid, Munich, Montréal, Luxembourg, Berne, Bruxelles, Tokyo, Nagoya… . Il est aussi l’invité régulier des orchestres nationaux français: Orchestre national de Lyon, Orchestre de Chambre Paris, Orchestre national du Capitole de Toulouse, Orchestre national de Bordeaux, Orchestre national de Montpellier, Orchestre national d’Île-de-France… Il a dirigé « les enfants du paradis » à l’Opéra de Paris, spectacle retransmis en direct dans des centaines de cinémas dans le monde. En octobre 2013, il a fait ses débuts au théâtre Bolchoï. Il collabore ainsi avec de grands artistes : Susan Graham, Rolando Villazon, Inva Mula, Ludovic Tézier, Beatrice Uria-Monzon, Isabelle Faust, Olivier Charlier, Jean-François Heisser, Laurent Korcia, Nemanja Radulovic… Jean-François Verdier mène aussi une carrière de pédagogue et enseigne au Conservatoire national supérieur de musique et danse de Paris depuis 2001. Très impliqué dans l’enseignement, il donne des master-classes au Japon, en Chine et dans toute l’Europe. Il a écrit ou fait publier près de cent ouvrages pédagogiques, édités dans la collection qui porte son nom (Éditions Billaudot). Il a récemment composé plusieurs musiques destinées aux enfants, notamment Danses de Pintch primé aux États-Unis, Tango para ti pour le Concours international Debussy de Paris, et le conte musical Anna, Léo et le gros ours de l'armoire (Actes sud).