nostalgie d'annie albespy
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Haïbun "Nostalgie" d'Annie AlbespyTRANSCRIPT
Nostalgie Jalal, joue-nous du santour
trois petites notes de santour à Ispahan – ciel étoilé
Ses yeux regardent loin, bien au-delà de nos visages. Le vieux musicien repose les petits marteaux à côté de son instrument.
Un sourire malicieux vient éclairer son visage émacié : « tu sais, me dit-il, mes amis de la fac d’économie adoraient me rendre visite sur le campus de la fac de lettres. C’est là, alors, qu’étaient rassemblées toutes les étudiantes. »
robes mini trois trous zippées down par surprise Téhéran 70
Que sont-elles devenues ? Noires silhouettes méconnaissables de son pays qui n’est plus le sien. Que sont les images de ces jeunes filles, ces femmes si belles, que lui apporte la boîte télé ?
la tête et les cheveux bien sanglés dans le foulard Téhéran 2010
Son pays ? il est en lui. Il possède le chant du vent dans les vastes étendues ocre ou grises du plateau, le sable tourbillonnant entre ciel et terre, les peupliers droits et fiers, qui bordent de petits champs, le bleu du ciel, unique, et quelque part une maison.
Enfance la maison de l’enfance le jardin de la maison d’enfance
Il possède aussi la musique qui remonte plus loin que le temps de ses grands-parents, les grands-parents de ses grands-parents.
Reviens, musicien, reviens avec nous.
trois petites notes pour le chant du vent Ami – joue-nous du santour !
Annie Albespy