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NEXUS 67 mars-avril 2010 80 Dossier Pasteur,  L es louanges de Pasteur s’entendent partout dans le monde et il est considéré comme l’un des plus prestigieux héros du genre humain, une référence incontournable. Bien que l’aventure de la vaccination ait com- mencé à la n du XVIII e siècle avec le médecin anglais Edward Jenner, c’est Pasteur (1822-1895) qui reste le père de la vaccination et c’est avec lui qu’a débuté un long cortège de mensonges. Cet homme brillant, intelligent et gros travailleur, était un expert en communication et se tenait au courant des travaux eectués par ses pairs. Sa tactique a toujours été la même : il savait reconnaître les bonnes idées mais commençait par les critiquer ouvertement, puis il se les ap- propriait sans vergogne en prétendant les avoir découvertes. C’est ainsi qu’il est devenu un bienfaiteur de l’humanité et, surtout, un mythe in- touchable. « Vu à la télé » En avril 2005, au cours d’une émission de télévision qui illustrait bien la déchéance de l’information et du niveau culturel, il a été élu le deuxième « Plus grand Français de tous les temps », après Charles de Gaulle. Ajoutant un nouveau mensonge à ceux qui entourent Pasteur, le Pr Axel Kahn, membre du Comité consultatif national d’éthique français, directeur de recherche à l’Inserm, et l’un des plus dèles supporters de Pasteur, n’a pas hésité à armer que c’était grâce à lui que les femmes ne mour- raient plus en couches de la èvre puerpérale. Cette découverte est en vérité celle du médecin hongrois Ignace Sem- melweis qui avait observé que les femmes ne mouraient plus lorsque les accoucheurs prenaient des précautions d’hygiène, à commencer par se laver les mains. Il faut savoir qu’il déclencha alors les ricanements de ses confrères et ne parvint pas à les convaincre malgré des résultats évidents. On prétendit que les statistiques qu’il avait publiées étaient erronées, mensongères, et on le révoqua. Il semblerait même que des accouchées aient pu être infectées an de discréditer la véracité de ses observations. Il nit par se suicider de désespoir. Ses travaux, publiés Par Sylvie Simon Mensonge, mystifcation, pillage… Au regard des aits rapportés par les historiens, le mythe du « plus grand Français de tous les temps » s’avère être la plus grande imposture. Louis Pasteur, Vanity Fair (1887), National Library o Medicine, Bethesda, Maryland.

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Pasteur, Les louanges de Pasteur s’entendent partout dans le monde et il estconsidéré comme l’un des plus prestigieux héros du genre humain, uneréférence incontournable. Bien que l’aventure de la vaccination ait com-mencé à la n du XVIIIe siècle avec le médecin anglais Edward Jenner,c’est Pasteur (1822-1895) qui reste le père de la vaccination et c’est avec

lui qu’a débuté un long cortège de mensonges.Cet homme brillant, intelligent et gros travailleur, était un expert encommunication et se tenait au courant des travaux eectués par sespairs. Sa tactique a toujours été la même : il savait reconnaître les bonnesidées mais commençait par les critiquer ouvertement, puis il se les ap-propriait sans vergogne en prétendant les avoir découvertes. C’est ainsiqu’il est devenu un bienfaiteur de l’humanité et, surtout, un mythe in-touchable.

« Vu à la télé »En avril 2005, au cours d’une émission de télévision qui illustrait bien ladéchéance de l’information et du niveau culturel, il a été élu le deuxième« Plus grand Français de tous les temps », après Charles de Gaulle. Ajoutant

un nouveau mensonge à ceux qui entourent Pasteur, le Pr Axel Kahn,membre du Comité consultatif national d’éthique français, directeur derecherche à l’Inserm, et l’un des plus dèles supporters de Pasteur, n’apas hésité à armer que c’était grâce à lui que les femmes ne mour-raient plus en couches de la èvre puerpérale.Cette découverte est en vérité celle du médecin hongrois Ignace Sem-melweis qui avait observé que les femmes ne mouraient plus lorsqueles accoucheurs prenaient des précautions d’hygiène, à commencer parse laver les mains. Il faut savoir qu’il déclencha alors les ricanementsde ses confrères et ne parvint pas à les convaincre malgré des résultatsévidents. On prétendit que les statistiques qu’il avait publiées étaienterronées, mensongères, et on le révoqua. Il semblerait même que des

accouchées aient pu être infectées an de discréditer la véracité de sesobservations. Il nit par se suicider de désespoir. Ses travaux, publiés

Par Sylvie Simon

Mensonge,mystifcation,pillage… Auregard des aitsrapportés parles historiens,le mythe du

« plus grandFrançais de tousles temps »s’avère êtrela plus grandeimposture.

Louis Pasteur, Vanity Fair (1887),National Library o Medicine, Bethesda, Maryland.

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en 1861, ne furent reconnus qu’en 1890 et ce retard coûtades vies. Révolté par ce comportement, un autre médecin,mais celui-là écrivain, Louis-Ferdinand Céline, le défenditavec virulence en publiant sa biographie en 1937. Sansdoute Axel Kahn ne l’a-t-il pas lue. Nous pouvons ainsi

constater que ce mythe de Pasteur perdure sur des basestotalement erronées, mais que le grand public croie aveu-glément parce que « la télévision en a parlé ».

Idolâtrie nationaleCependant, de nombreux faits rapportés dans des écritsparfaitement authentiés, venant de proches ou d’histo-riens comme le Dr Lutaud, le Dr Philippe Decourt, le DrXavier Raspail, Adrien Loir, Ethyl Douglas Hume, EmileDuclaux, Gerald Geison, et d’autres, devraient sure à lefaire tomber de son piédestal. Mais le dogme pasteurienest tellement ancré dans les esprits que rien n’a pu encorel’ébranler et les Français idolâtrent encore un imposteur.

Il est interdit sous peine d’anathème de toucher au vain-queur de la rage ! Et à présent que Pasteur n’est plus làpour piller les résultats de ses pairs, ce sont les autres quiles pillent en son nom.Pasteur a maquillé les résultats d’expériences qui ne luiétaient pas favorables, comme l’aurait fait un vrai faus-saire avec l’aide de complices. Il s’est approprié certainstravaux d’autres chercheurs, dont Antoine Béchamp (1816-1908), l’un des plus grands savants du XIXe siècle, médecin,biologiste, naturaliste, professeur de chimie médicale etpharmaceutique à la Faculté de Montpellier et professeurde chimie biologique et de physique à l’Université de Paris,

puis doyen de la faculté libre de Lille. Béchamp a démon-tré la véracité des vues de Claude Bernard sur la valeur

Pasteur amaquilléles résultatsd’expériencesqui ne lui étaientpas favorables,comme l’auraitfait un vraifaussaire avecl’aide de

complices.

sauveur ou imposteur ?

Antoine Béchamp :Pasteur s’est approprié ses travaux.

vaccination

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du terrain propre à chaque individu et fut le premier àcomprendre la cause microbienne des pathologies infec-

tieuses. Cependant, son œuvre est à peu près inconnue denos jours, parce qu’elle a été systématiquement discrédi-tée et falsiée au prot des intérêts personnels de Pasteur.

Béchamp avait raisonEn juin 1865, Pasteur fut nommé par le gouvernement pourétudier les maladies des vers à soie, alors que Béchamp avaitdéjà déterminé et publié l’origine parasitaire de la pébrine.Pasteur critiqua les travaux de Béchamp, armant qu’ils’agissait d’une maladie constitutionnelle, que les « petitscorps » (c’est ainsi qu’on appelait alors les microbes) que Bé-champ considérait comme des parasites exogènes, c’est-à-dire qu’ils viennent de l’extérieur, étaient seulement des cel-

lules malades du ver lui-même.En 1868, Pasteur comprit que Béchamp avait raison – depuis,la théorie « parasitaire » est reconnue par tous– et déclara à l’Académie des sciences et au mi-nistre de l’Agriculture qu’il avait été le premierà démontrer l’origine parasitaire de la pébrine, « entièrement ignorée avant mes recherches ». En faitd’impudence, il est dicile de faire mieux ! En1870, il publia un ouvrage sur les maladies desvers à soie qu’il dédia à l’Impératrice car, depuislongtemps, il cultivait ses relations avec la courimpériale, ce qui lui permit de se lier d’amitié

avec des ministres et des représentants ocielsde pays étrangers, relations toujours utiles.

Rente annuelleÀ cette époque, Pasteur se déclarait très « napoléonien »,

mais après la chute de l’Empire et l’avènement de la Répu-blique, il changea complètement de bord, comme le signa-lait le journal Impact Médecin du 19 février 1983. Il obtintdu physiologiste républicain Paul Bert, membre de la com-mission du budget, un rapport à l’Assemblée nationalepour se faire attribuer une « récompense nationale » sousforme d’une rente annuelle de 12 000 francs portée plustard à 25 000 francs pour avoir sauvé la sériciculture.En eet, Paul Bert, alors tout-puissant auprès du gou-vernement, désirait ardemment entrer à l’Institut qui nevoulait pas dans ses rangs un homme achant si ouver-tement ses idées révolutionnaires et athées. D’après PaulBert, Pasteur serait allé le trouver et lui aurait mis le mar-

ché en main : il protait de son inuence à l’Académie dessciences pour faire nommer Paul Bert, et en échange celui-

ci lui garantissait l’attribution de sa rente. Cequi fut fait au détriment de Davaine, pressentipour ce fauteuil à l’Académie, et qui en mourutde chagrin. Davaine, ami et protecteur de Pas-teur, avait lui aussi vu Pasteur s’attribuer unepartie de ses travaux.Pasteur fut récompensé de la sorte pour sonmensonge sur la théorie « parasitaire », dé-pouillant ainsi Béchamp d’une part de sonœuvre. Il intrigua ensuite pour faire perdre à

son adversaire son poste universitaire.L’aaire des « ferments solubles », qui donna

À la fn de l’année 1886, Pasteur tente d’écarter la responsabilité de son vaccin dans la mort d’un enant.L’expérience, menée sur des lapins, prouvant au contraire sa responsabilité, Pasteur n’hésitera pas à aire un aux témoignage devant la justice.

Pasteur futrécompensé pourson mensongesur la théorie« parasitaire »,dépouillant ainsiBéchamp d’une

part de sonœuvre.

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lieu à une controverse pendant plus dedix-huit mois entre Pasteur et le chimisteBerthellot en 1878, relève de la même im-posture, car Pasteur refusait de reconnaîtrel’évidence et maintenait sa croyance en lathéorie de la génération spontanée.

L’affaire de la rageDès l’école, nous apprenons que Pasteur « asauvé le petit Joseph Meister, mordu à la mainpar un chien enragé ». À vrai dire, il n’existaitaucune certitude que le chien fut enragé car on ne signalaaucune autre morsure ; de plus, quand bien même il l’au-rait été, le risque pour le jeune Meister était inme, car unanimal réellement enragé ce qui est extrêmement rare ne transmet la maladie que dans 5 à 15 % des cas.L’aaire de la rage est l’exemple même des mensonges de

Pasteur qui ont été répétés et introduits par ses admira-teurs dans la mémoire collective, au point d’être devenusdes vérités pour le commun des mortels. Contrairement àce que l’on nous enseigne, le vaccin antirabique ne fut pascréé par Pasteur, mais par Henri Toussaint, professeur àl’École vétérinaire de Toulouse, dont le nom n’a pas mar-qué l’histoire. Celui-ci avait réussi à bien atténuer la viru-lence du virus en chauant la préparation et en y ajoutantun antiseptique. Le vaccin de Pasteur, à base de moelledesséchée, était très dangereux et fut bien vite abandon-né, et le jeune Meister a eu beaucoup de chance d’en ré-chapper ! D’ailleurs, Émile Roux, collaborateur de Pasteur,

avait estimé que l’application du vaccin Pasteur était trophasardeuse et avait refusé de s’associer aux premiers es-sais dits de « traitement intensif », c’est-à-dire plusieursinjections pendant douze jours.L’élément le plus caractéristique de la malhonnêteté dePasteur et de ses collaborateurs fut le drame d’un enfantde douze ans, mort des suites de la vaccination pratiquéepar Pasteur. Le jeune Édouard Rouyer fut mordu le 8 oc-tobre 1886 par un chien inconnu. Pasteur lui inocula sonvaccin par la méthode intensive et le 26 octobre l’enfantmourut. Une enquête judiciaire fut alors ouvertepour déterminer la cause de sa mort et le profes-seur Brouardel en fut chargé. Ce dernier, haut

personnage couvert de titres, était un amide Pasteur.

Faux témoignageDans le laboratoire d’Émile Roux, oninocula une partie du bulbe cervicalde l’enfant à des cerveaux de lapinset, quelques jours plus tard, les la-pins moururent de la rage. MaisBrouardel, en accord avec Roux, dé-cida de porter un faux témoignagedevant la justice pour dissimuler

la vérité. Il s’agissait d’éviter la re-connaissance ocielle d’un échec

qui entraînerait, selon les termes de Brouar-del, « un recul immédiat de cinquante ans dansl’évolution de la science », ainsi que le déshon-neur pour Pasteur, comme le rapporte Phi-lippe Decourt dans Les Vérités Indésirables, lecas Pasteur . Le rapport fourni au procureurcontenait un mensonge monumental : « Lesdeux lapins sont en bonne santé aujourd’hui,9 janvier 1887, c’est-à-dire quarante-deux joursaprès les inoculations. Les résultats négatifs desinoculations pratiquées sur le bulbe de cet en-

fant permettent d’écarter l’hypothèse que le jeune Rouyer ait succombé à la rage ». Pasteur déclara que l’enfant était mortd’urémie.Non contents de falsier les faits, Pasteur et ses deuxcomplices, Roux et Brouardel, s’employèrent à faire taireles opposants qui connaissaient la vérité. Brouardel alla

même jusqu’à armer que sur cinquante personnes trai-tées par les inoculations intensives, il n’y avait eu aucundécès.En 1886, tant en France qu’à l’étranger, les morts à mettreociellement au passif de la méthode Pasteur s’élevaientdéjà à soixante-quatorze : quarante étrangers et trente-quatre Français. Certains étaient morts en présentantles symptômes de la rage ordinaire, d’autres avaient suc-combé à une aection nouvelle qui fut appelée la « ragedes laboratoires ». Selon le Dr Xavier Raspail, ces derniersprésentaient les symptômes de paraplégie rabiforme ob-servés chez les lapins servant à la culture du virus pasteu-

rien. D’ailleurs, Pasteur a lui-même signalé que pendantla période du 9 novembre 1885 au 30 décembre 1886, surdix-huit malades vaccinés, neuf moururent dans les troissemaines suivant la morsure.

Mensonge scientifiqueAu mois de mars 1886, Pasteur déclarait au Dr Navarre :« Je n’admets pas qu’on discute désormais mes théories et maméthode ; je ne sourirai pas qu’on vienne contrôler mes ex-

périences. » ! Pasteur inaugurait ainsi une pratique dé-sormais institutionnalisée, celle du mensonge

scientique, proféré avec impudence par deshommes de science auréolés d’un prestige

usurpé.L’histoire n’a retenu que le succès de

ce vaccin, mais a oublié de dire qu’ilavait multiplié les décès par la rage.En fait de triomphe, ce fut un échec,car jamais personne n’a pu prouverson ecacité. Tout d’abord parcequ’il était pratiquement impos-sible d’apporter la preuve queles chiens incriminés étaient at-teints de la rage et ensuite parceque le nombre de vaccinés qui

mouraient était trop élevé pourqu’on souhaitât en tenir compte.

Contrairement àce que l’on nousenseigne, le vaccin

antirabique nefut pas créé parPasteur, mais parHenri Toussaint.

Henri Toussaint était alors proesseur à l ’École vétérinairede Toulouse.

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Dans son ouvrage Souvenirs des milieux litté-raires, politiques, artistiques et médicaux de 1880à 1905, Léon Daudet a raconté l’horrible mortde six paysans russes mordus par un loup etvaccinés par Pasteur. À ce propos, l’écrivains’éleva à l’époque contre ce qu’il appela « lanouvelle morticoli » et publia une série d’ar-ticles sur le sujet.

Jouer sur la peurQuant au Pr Michel Peter, de l’Académie demédecine, il a violemment critiqué les mé-thodes de Pasteur et a écrit au Dr Lutaud, ré-dacteur en chef du Journal de médecine de Pa-ris : « Je suis d’accord avec vous sur tous les points : la médicationde M. Pasteur, soi-disant préservatrice de la rage, est à la fois uneerreur et un danger. » Pour ce membre éminent de l’Acadé-

mie de médecine, c’est pour des raisons « peu scientiques » que Pasteur s’est eorcé de faire croire à la fréquence de larage. En eet, Pasteur évoquait alors des centaines de casde rage qui mettaient des vies en danger de mort.« Or, la rage chez l’homme, est une maladie rare, très rare ; j’en aivu deux cas, en trente-cinq ans de pratique hospitalière et civile,et tous mes collègues des hôpitaux,de la ville, comme dela campagne, comp-tent par unités et non par dizaines (en-core moins par cen-

taines), les cas de ragehumaine qu’ils ont observés. Pour ampli-er les bienfaits de saméthode et en masquer les insuccès, M. Pasteur a intérêt à faire croireplus forte la mortalité annuelle par la rage enFrance. Mais ce ne sont point là les intérêts dela vérité. » Ce procédébasé sur la peur sera

repris plus tard par leslaboratoires qui fabri-quent les vaccins et parleurs complices.Devant ses pairs de l’Aca-démie, le Pr Peter a ac-cusé Pasteur, non seule-ment d’avoir augmentél’incidence de la rage,mais d’avoir « provoqué descas de rage paralytique et même convulsive », au lieu

de l’avoir fait disparaîtrecomplètement, comme il

l’avait pompeusement annoncé. « La méthode deM. Pasteur n’est pas moins jugée au point de vue del’analyse des cas de mort, l’analyse clinique démon-trant qu’un certain nombre de ces cas mortels sont dus aux inoculations pastoriennes, ce qui expliquel’augmentation de la mortalité par la rage chezl’homme. » Le Pr Peter concluait : « Monsieur Pas-teur ne guérit pas la rage, il la donne » !

Le vaccin contre le charbonC’est ainsi, grâce à de multiples mensonges,que la rage fut le premier grand triomphe dePasteur, mais auparavant il y avait eu le vaccincontre le charbon, ou anthrax, maladie qui sé-

vissait parmi le bétail. À cette époque, Pasteur opposait vi-goureusement ses théories à celles d’Henri Toussaint, quiavait découvert la nature inoculable du charbon et la pos-

sibilité de vacciner contre cette maladie avec des culturesatténuées. Pasteur prétendait que le procédé de Toussaintétait inecace et dangereux, et que son vaccin était lemeilleur. Pour le prouver, il signa le protocole d’une expé-rience qui se réalisa le 28 août 1881 à Pouilly-le-Fort, près

de Melun.On avait sélectionné cinquante mou-tons dont vingt-cinq seulement fu-rent vaccinés. Le charbon virulentfut inoculé quinze jours plus tardaux cinquante bêtes. Pasteur ar-ma alors que les moutons non vac-

cinés mourraient et que les autresrésisteraient.Le jour de l’expérience, Pasteurcona à ses collaborateurs qu’ilallait utiliser non pas son vac-cin, mais celui de Toussaint quicontenait un antiseptique capabled’atténuer la virulence de la bac-térie charbonneuse. Depuis long-temps, Pasteur essayait en vaind’obtenir cette atténuation parl’oxygène de l’air. Les moutonsreçurent eectivement le vac-

cin mis au point par Toussaintauquel fut ajouté du bichromatede potassium, puissant poisonqui tue les microbes, mais in-duit des cancers. Il était évi-dent que personne plus tardne se soucierait des cancersdes moutons. Comme prévu,les vingt-cinq moutons quiavaient reçu le vaccin atté-nué par le bichromate de po-tassium survécurent. Ce fut

un triomphe pour Pasteur ettout le monde croit encore

« Je n’admetspas qu’ondiscutedésormais mesthéories et maméthode ; je nesouffrirai pasqu’on viennecontrôler mesexpériences. »

La mort du héros national en 1895 ait la Une du Petit Journal .

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que c’est « son vaccin » et non l’antiseptique de

Toussaint qui a sauvé les moutons.Le propre neveu de Pasteur, Adrien Loir, a rap-porté ces faits en détail dans un ouvrage inti-tulé À l’ombre de Pasteur , mais peu de gens l’ontlu et plus personne ne sait aujourd’hui quel’expérience de Pouilly-le-Fort ne fut qu’unelamentable tromperie.

Hécatombe de bétailLe Pr Peter a jugé tout aussi sévèrement le vac-cin contre le charbon que celui contre la rageet il a rapporté au Dr Lutaud les résultats de lavaccination pratiquée à partir du 10 août 1888 à l’institut

bactériologique d’Odessa, où, « à l’instar de celui de Paris, onfabrique le vaccin, d’après les recettes de M. Pasteur ». En eet,un vaccin anticharbonneux, fabriqué à Odessa et envoyé àKachowka, dans la Russie méridionale, a alors occasionnénon moins de 3 696 décès. Sur 1 582 brebis vaccinées, 1 075ont succombé à l’inoculation, soit 61 %.Le Pr Peter commente également une autre inoculationsur des troupeaux à la ferme Spendrianow : « Le premier troupeau était composé de moutons castrés âgés de 1, 2 et 3 ans,en tout de 1 478 têtes et l’autre de 1 058, plus jeunes et plus âgés.[…] Sur 4 564 bêtes vaccinées, 868 seulement ont survécu à l’ino-culation, soit 19 %. C’est ce qu’on appelle “des inoculations pré-

ventives” ! »On pourrait multiplier les exemples de supercheries dont

Pasteur était coutumier. Son procédé était tou-

jours le même. Tout en décriant les méthodesdes autres, il nissait par se les approprier etréussissait à se faire couronner de lauriers.Dans une thèse de deux cent cinquante pagessur Antoine Béchamp, Marie Nonclercq, doc-teur en pharmacie, explique bien l’avantage dePasteur sur Béchamp : « C’était un falsicateur des expériences et des résultats, qu’il voulait favo-rables à ses idées premières. Les falsications com-mises par Pasteur nous paraissent actuellement in-croyables. À l’examen approfondi pourtant, les faitsétaient opposés aux idées développées par Pasteur 

dans le domaine de la bactériologie. [...] Pasteur a volontairement 

ignoré les travaux de Béchamp, un des grands savants françaisdu XIX e siècle, dont l’œuvre considérable dans le domaine de lachimie de synthèse, de la biochimie et de la pathologie infectieuseest presque totalement méconnue aujourd’hui, parce qu’elle a été systématiquement falsiée, dénigrée, pour les intérêts person-nels d’un personnage illustre (Pasteur) qui avait, contrairement à Béchamp, le génie de la publicité et de ce que l’on appelle au-jourd’hui “les relations publiques...” » .

Conséquences historiquesUn historien des sciences américain, Gerald Geison, del’université de Princeton, a étudié pendant vingt ans

les notes de laboratoire de Pasteur, jusqu’alors restéessecrètes, sur l’ordre de Pasteur lui-même. Enn, il a

28 août 1881 à Pouilly-le-Fort, près de Melun. Pasteur inocule secrètement aux moutons non pas son vaccin, mais celui de Toussaint dont il connaît la supériorité.

Le propre neveu

de Pasteurrapporte dansson livreÀ l’ombre de Pasteur la lamentabletromperie dePouilly-le-Fort.

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communiqué le résultat de ses recherches auCongrès annuel de l’AAAS (American Asso-ciation for the Advancement of Science), et lejournal anglais The Observer l’a publié le 14 fé-vrier 1993. À son tour, la semaine suivante, lemagazine médical Science dénonçait « l’impos-ture pasteurienne ».Si ces querelles entre scientiques étaientsans conséquence, on pourrait ne leur attri-buer qu’une importance relative, mais, à cetteépoque, les choses étaient plus graves, car larévolution industrielle était en marche et lais-sait deviner un enjeu économique considé-rable : l’industrie des vaccins.Entre 1869 et 1872, Pasteur a énoncé troispostulats de base erronés qui servent encoreaujourd’hui de fondement à la vaccination. Le

premier estimait que l’asepsie règne dans noscellules : la cellule est propre, tous les microbessont exogènes (c’est-à-dire qu’ils viennent del’extérieur) et l’attaquent, et ces germes ontune existence indépendante des organismesvivants. Le second est que chaque maladiecorrespond à un agent spécique, microbeou virus, contre lequel on peut se prémunirgrâce à un vaccin : la maladie n’a qu’une seulecause, donc un seul remède. Enn, l’immuni-té s’obtient par la production d’anticorps enréaction à l’introduction d’antigènes conte-

nus dans le vaccin et ces anticorps confèrentune protection.

Les microzymas occultésNous savons depuis longtemps que ces pos-tulats sont faux, les dernières découvertes enimmunologie les contredisent totalement,mais les vaccinalistes font mine d’ignorerces travaux. Si chaque germe provoquait une

maladie, il y a longtemps qu’il n’y auraitplus de vie sur Terre. Pasteur s’est trom-pé, mais dans ce cas il est excusable, carl’erreur est humaine.Cependant, il est moins pardonnable pourson animosité envers Béchamp, fonda-teur de l’enzymologie, qui a identié deminuscules corpuscules, plus petits quela cellule, les microzymas. Ces dernierssont les véritables éléments responsablesde la vie, qu’elle soit humaine, animaleou végétale. Les microzymas peuvent tra-verser les siècles, mais ils sont aussi sus-ceptibles d’évoluer avec le temps. Chezl’humain, leur forme varie suivant l’étatgénéral du terrain dans lequel ils viventet dont ils se nourrissent. Ce sont des

éléments aussi bien constructeurs quedestructeurs, capables de se transformer,de muter, d’évoluer. Si cette théorie dupolymorphisme avait été reconnue, elleaurait bouleversé notre façon d’envisagerla santé et la maladie. Quand un déséqui-libre perturbe le fonctionnement normaldes microzymas malnutrition, intoxi-cation, stress physique ou psychique le microzyma se transforme en germepathogène, c’est-à-dire en microbe, et lamaladie survient. Dans cette optique, il

sut de renforcer la santé de la personnepour que les germes pathogènes internesretrouvent leur forme originelle et leurfonction protectrice.

L’héritage de BéchampGrâce à sa théorie, Béchamp a pu recenserdes bactéries vieilles de plusieurs millionsd’années. Le polymorphisme des micro-zymas peut ainsi les transformer en virus,bactéries, mycéliums, prions, ou autresorganismes encore inconnus. Mais ilspeuvent aussi entamer le processus in-

verse et se retransformer en microzymasbasiques.Ces recherches ont permis à Béchampde juger la vaccination scandaleuse, car :« Elle néglige la vitalité propre, indépendantedes microzymas de l’organisme. » En résumé, pour Pasteur le microbe està l’origine de la maladie, pour Béchamp,c’est la maladie qui permet au microbe des’exprimer. Cette dualité de position dureociellement depuis plus de cent ans.Sur son lit de mort, Pasteur aurait armé

que c’était Claude Bernard qui avait rai-son, que le microbe n’était rien, que le

Les dernièresdécouvertes enimmunologie

contredisenttotalement lespostulats dePasteur, mais lesvaccinalistes fontmine d’ignorerces travaux.

Couverture et illustrations du livre d’Antoine Béchamp sur sa découverte majeure : les microzymas.

Louis Pasteur et Antoine Béchampen 1886.

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terrain était tout. En eet, sile microbe était le seul res-ponsable, comment pouvait-on expliquer le fait que lesinrmières qui soignaientles tuberculeux n’étaientpas contaminées, alors qued’autres personnes, bienmoins exposées au bacille,tombaient rapidement ma-lades ? Se posant la ques-tion, Claude Bernard en vintà développer la notion deréceptivité à la maladie, ad-mettant qu’il devait existerune tendance innée ou ac-quise à développer certaines

pathologies.Et le Pr Jean Bernard n’est pasloin d’adhérer à cette théorielorsqu’il pose la question :« Si dans la lutte contre le can-cer, on n’a pas avancé aussi vite

que dans d’autres domaines, c’est probablement parce qu’on s’est trop attaché aux théories de Pasteur. [...] Ces virus sont-ils bienen dehors de nous ? Ne viendraient-ils pas de nos organismestraumatisés ? ».Dans son ouvrage La Fêlure du monde, André Glucksmanna essayé d’expliquer les mirages pastoriens : « La vanité dupastorisme dévoile, plus qu’une science certaine et moins qu’unart ecace, une religion. Pasteur a traduit en terme de biopou -voir l’équation constitutive des nations modernes, cujus regio,ejus religio [de tel pays, de telle religion] ». ●

Sylvie Simon

« Si dans lalutte contre lecancer, on n’a

pas avancéaussi vite quedans d’autresdomaines, c’estprobablementparce qu’ons’est trop attachéaux théories dePasteur»,Pr Jean Bernard.

Pour aller plus loinG. Geison, The private science o Louis Pasteur, éd. Princeton UniversityPress, 1995.Dr Éric Ancelet, Pour en fnir avec Pasteur , éd. Marco Pietteur, collection

Résurgence, 2005.Antoine Béchamp, Les Microzymas, réédité en 1990 par le Centred’Inormation A. BéchampAdrien Loir, À l’ombre de Pasteur, éd. Le mouvement sanitaire, 1938.Béchamp ou Pasteur ? , Douglas Hume, 1948, disponible en rançais sousorme de CD à : l’Académie pour la Déense des Êtres Humains, 37, ruede la Pépinière, 17000 La Rochelle.

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