n°49

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SOMMAIRE : Comptes semestriels, Téléphonie mobile, Cour des comptes. Trop vite, trop loin, trop fort, telle est la leçon induite par les comptes semestriels de La Poste. L’entreprise retrouve ses résultats économiques et financiers d’avant la crise. Mais à quel prix ? Oui, le développement est nécessaire. Le choix de la téléphonie mobile comme nouvelle activité dans les bureaux de poste en est un exemple éclairant et bienvenu. Oui, bien sûr, il faut des moyens pour financer le développement, la modernisation, les investissements. Tous ou presque tous les postiers le savent et le comprennent. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est le toujours plus de suppressions d’emplois qui pèsent sur leurs conditions et leur charge de travail. Ce qu’ils ne supportent pas, c’est le toujours plus de pression, de reporting et des objectifs sans cesse augmentés. Ce qu’ils contestent, c’est le rythme permanent des changements, comme si le changement pour le changement devenait la règle. Combien de changements d’organisation ou de process sont insuffisam- ment pensés, préparés, accompagnés et maîtrisés ? Au secours, tout va trop vite ! C’est l’analyse du sociologue Hartmut Rosa qui souligne, dans une interview au Monde Magazine du 28 août, le stress lié à l’accélération du rythme de vie : « Et comme la plupart du temps, ces changements ne débouchent sur aucune amélioration réelle, ils accroissent le sentiment de dévalorisation et d’anxiété chez les travailleurs concernés ». Il ajoute « Ce qui fait aller vraiment mal, c’est le sentiment de courir de plus en vite sans jamais aller nulle part et que la valeur de leur travail se déprécie rapidement ». C’est pourquoi il est important que les organisations du travail donnent aux salariés les moyens de faire un travail de qualité dans lequel ils se reconnaissent. Cette nécessité fait loi à La Poste aussi, confirmée par des signes inquiétants dont un absentéisme en hausse et une qualité de service en baisse. Si le toujours plus de moyens ne garantit pas le résultat, le toujours moins finit par peser sur la qualité. Des exemples ? La baisse du J+1 lettre pour la 1 ère fois depuis 2003 et du J+2 colis. Même l’express vacille. Les raisons ne se trouvent pas seulement dans les intempéries. De plus, les délais de traitement de certains dossiers clients s’allongent dans les centres financiers et les fermetures de bureaux sont de plus en plus fréquentes pour pallier le manque de moyens de remplacement. Rien d’étonnant, alors, que le futur inquiète les hommes et les femmes de La Poste au lieu de les rassembler. L’absence de perspectives d’avenir et de sécurité dans les parcours professionnels, l’intensification du travail, le manque de reconnaissance, le sentiment que tout se décide là-haut sans pouvoir dire son mot nourrissent cette inquiétude. Il y a urgence à bâtir un vrai pacte social et un pacte pour l’emploi à La Poste. Au sein du Conseil, je porte cette exigence sociale sans relâche face aux dirigeants de la Poste, face aux représentants de l’Etat et bientôt face à ceux de la Caisse des Dépôts. Avec toujours le même impératif : remettre la finance à sa place, c’est à dire au service du développement des activités du groupe, respectueux des missions de service public, et des conditions de vie et de travail des postiers. Un avenir pour tous Lettre d’information de l’administrateur CFDT au Conseil d’administration du groupe La Poste n°49 Nous écrire : Administrateur CFDT : [email protected] Fédération CFDT : [email protected] Conseil d’administration du Groupe La Poste

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Un avenir pour tous

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SOMMAIRE : Comptes semestriels, Téléphonie mobile, Cour des comptes.

Trop vite, trop loin, trop fort, telle est la leçon induite par les comptes semestriels de La Poste. L’entreprise retrouve ses résultats économiques et financiers d’avant la crise. Mais à quel prix ? Oui, le développement est nécessaire. Le choix de la téléphonie mobile comme nouvelle activité dans les bureaux de poste en est un exemple éclairant et bienvenu. Oui, bien sûr, il faut des moyens pour financer le développement, la modernisation, les investissements. Tous ou presque tous les postiers le savent et le comprennent.

Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est le toujours plus de suppressions d’emplois qui pèsent sur leurs conditions et leur charge de travail. Ce qu’ils ne supportent pas, c’est le toujours plus de pression, de reporting et des objectifs sans cesse augmentés. Ce qu’ils contestent, c’est le rythme permanent des changements, comme si le changement pour le changement devenait la règle. Combien de changements d’organisation ou de process sont insuffisam-ment pensés, préparés, accompagnés et maîtrisés ?

Au secours, tout va trop vite ! C’est l’analyse du sociologue Hartmut Rosa qui souligne, dans une interview au Monde Magazine du 28 août, le stress lié à l’accélération du rythme de vie : « Et comme la plupart du temps, ces changements ne débouchent sur aucune amélioration réelle, ils accroissent le sentiment de dévalorisation et d’anxiété chez les travailleurs concernés ». Il ajoute « Ce qui fait aller vraiment mal, c’est le sentiment de courir de plus en vite sans jamais aller nulle part et que la valeur de leur travail se déprécie rapidement ». C’est pourquoi il est important que les organisations du travail donnent aux salariés les moyens de faire un travail de qualité dans lequel ils se reconnaissent.

Cette nécessité fait loi à La Poste aussi, confirmée par des signes inquiétants dont un absentéisme en hausse et une qualité de service en baisse. Si le toujours plus de moyens ne garantit pas le résultat, le toujours moins finit par peser sur la qualité. Des exemples ? La baisse du J+1 lettre pour la 1ère fois depuis 2003 et du J+2 colis. Même l’express vacille. Les raisons ne se trouvent pas seulement dans les intempéries. De plus, les délais de traitement de certains dossiers clients s’allongent dans les centres financiers et les fermetures de bureaux sont de plus en plus fréquentes pour pallier le manque de moyens de remplacement.

Rien d’étonnant, alors, que le futur inquiète les hommes et les femmes de La Poste au lieu de les rassembler. L’absence de perspectives d’avenir et de sécurité dans les parcours professionnels, l’intensification du travail, le manque de reconnaissance, le sentiment que tout se décide là-haut sans pouvoir dire son mot nourrissent cette inquiétude. Il y a urgence à bâtir un vrai pacte social et un pacte pour l’emploi à La Poste. Au sein du Conseil, je porte cette exigence sociale sans relâche face aux dirigeants de la Poste, face aux représentants de l’Etat et bientôt face à ceux de la Caisse des Dépôts. Avec toujours le même impératif : remettre la finance à sa place, c’est à dire au service du développement des activités du groupe, respectueux des missions de service public, et des conditions de vie et de travail des postiers.

Un avenir pour tous Lettre d’information de l’administrateur CFDT au Conseil d’administration du groupe La Poste n°49

Nous écrire :

Administrateur CFDT : [email protected]

Fédération CFDT : [email protected]

Conseil d’administration du

Groupe La Poste

COMPTES SEMESTRIELS 2010 : LES CHIFFRES CLES

► Charges d’exploitation

En millions € 2010.06 2010.06 / 2009.06

A évolution comparable

Achats et autres charges externes

2 947 + 2,1% + 1,0%

Impôts et taxes 158 -5,4%

Charges de personnel 6 389 - 0,6% - 0,8%

Amortissements et provisions dont coût du risque bancaire

467

29

+ 34,7%

+ 32%

+ 34,1%

Autres 49 + 14,0%

Résultats des cessions d’actifs

0 - 92,8% - 89%

Total 9 912 + 0,9% + 0,4%

► Autres chiffres clés

En millions € 2010.06 2009.06

Capitaux propres 4 364 4 051

Dette nette 5 177 5 517 Dette nette/ capitaux propres 1

1.28 1.51

1 Données corrigées des résultats latents sur instruments financiers

► Chiffre d’affaires

En millions € 2010.06 2010.06/ 2009.06

2010.06 / 2009.06

A évolution comparable

Courrier 5 943 - 45 - 0,8% - 0,9%

Colis 697 + 23 + 3,4% + 3,4%

Express 1 633 + 150 + 10,1% + 7,4%

La Banque Postale 2 640 + 181 + 7,4% + 7,6%

Eliminations CA intra groupe 1

- 323 + 7

Total 10 590 + 316 + 3,1% + 2,7%

1 Le CA lié à des prestations intra groupe (ex : co urrier de La Banque Postale pour le Courrier) est é liminé au final dans les

comptes consolidés du groupe.

���� Ratios financiers

En millions € 2010.06 2010.06 / 2009.06

Résultat d’exploitation (REX)

678 + 50%

Marge (REX / CA) 6,4% + 2 points

Résultat net 478 + 23%

Résultat net / CA 4,5% + 2 points

Les résultats du 1er semestre sont en hausse par rapport au 1er semestre 2009 et en avance sur les objectifs. Ils sont dus à :

► la progression du chiffre d’affaires alors qu’au 1er semestre 2009, le CA était en recul de2,3%. Le Courrier contient bien la baisse attendue de son CA, le Colis/Express bénéficie de la reprise économique et La Banque Postale réalise sa meilleure progression. ► la maîtrise accrue des charges, marquée par la baisse des charges de personnel et une très forte hausse des amortissements et provisions.

LE COURRIER

L’évolution du chiffre d’affaires Courrier à - 45 M€ résulte notamment de:

� La baisse des volumes pour 175 M€. Le trafic est en

recul de 3,7% d’un semestre sur l’autre soit moins 326 millions d’objets distribués. Et moins 4,4% sur 12 mois glissants.

☺ L’effet Jours ouvrables favorable à hauteur de 55 M€

� Le courrier international est stable à +0,1% pour 5 M€.

☺ L’effet prix pour 35 M€ lié aux évolutions tarifaires de

mars 2009 et aux augmentations de début 2010 sur la presse.

☺ La hausse du chiffre d’affaires des filiales pour 7 M€,

liée en partie au transfert de transport de La Poste vers Neolog. Sans cela, le CA de Sofipost reculerait.

� Qualité de service Lettre : 83,4% en J+1 soit -1,2%.

Le résultat d’exploitation Courrier Il est positif à 240 M€, en progression de 28M€ malgré la baisse du CA. Les charges de personnel baissent de 1,2% et les autres charges de 1,7%. La marge opérationnelle du Courrier est de 4% mais il faut rappeler que cette marge intègre le coût supporté par le Courrier au titre de l’acces-sibilité postale (coût repris par la tête de Groupe enfin au

1/1/2011) et le déficit du transport de presse.

L’EXPRESS

La progression de 150 M€ provient principalement de :

☺ La hausse des volumes pour 133 M€.

☺ L’effet Jours ouvrables favorable à hauteur de 18

M€.

� Un effet prix imposé par une très forte concurrence, à hauteur de 70 M€.

☺ Un effet change de 17 M€ lié à la dépréciation de l’euro par rapport à la livre sterling et au zloty.

☺ La reprise économique concerne tous les pays et en

particulier la France (+11%), le Royaume-Uni (+10%), et l’Allemagne (+8%). Exapaq continue à croître.

LE COLIS Avec + 23 M€, le 1er semestre 2010 est marqué par :

☺ La hausse des volumes pour 6 M€.

☺ Une hausse tarifaire pour 9 M€.

� La fin de la montée en gamme : moins 3 M€.

☺ L’effet Jours ouvrables avec + 11 M€.

☺ Le développement du e-commerce à hauteur de 12%

.

� Qualité de service Colis : 92,2% en J+2 soit -2,1%

transitoirement un montant décroissant de 70 M€ en 2009 à 25 M€ en 2013.

LA BANQUE POSTALE

Hors la variation de la reprise de provision sur l’Epargne logement défavorable cette fois-ci, la plus-value sur la cession de titres Visa et l’effet périmètre, le produit net bancaire progresse de 7,6%. Explications.

☺ Progression des commissions clientèles de près

de 43 M€ liée principalement au développement des packages et aux commissions sur crédits immobiliers.

☺ Hausse des commissions assurance vie pour 34 M€ et assurance sur prêts immobiliers pour 15 M€.

☺ Baisse des intérêts versés aux déposants (+123

M€) en raison de la baisse des taux d’épargne et autres taux.

☺ Crédit immobilier : + 84M€ d’intérêts provenant d’une hausse des encours de 4,8 milliards d’euros.

� Baisse de la rémunération du Livret A (-19M€) en raison d’une diminution des encours.

� Baisse du taux de rendement du portefeuille

financier de La Banque Postale en raison de la baisse des taux (-102M€).

� Crédit conso : 3 M€ depuis le lancement de

l’offre en mars dans un marché où la demande a chuté.

☺ Le nombre de clients actifs atteint 10 millions.

Le résultat d’exploitation Colis Express

Il s’établit à 171 M€ soit + 5%. La marge

opérationnelle du Colis Express est de

7,3% en légère progression.

Le résultat d’exploitation LBP

Il est de 427 M€ en hausse de 127 M€ soit + 39%.

Le coefficient d’exploitation (charges d’exploitation /

produit net bancaire) est de 82,8% en baisse de 3,9%.

Il résulte de la progression du produit net bancaire pour 181€ et d’une baisse des charges d’exploitation de

54M€.

CA en M€ 06 2010 06.2009 Part des ventes métiers

Courrier

1 030

1 037 18%

Colis 232

230

28%

Chronopost 12,5%

Produits tiers 1

15

13

Total 1 280 1 277

1 Commissions perçues

L’ENSEIGNE

TELEPHONIE MOBILE

Le Conseil d’administration a donné le feu vert à La Poste pour engager des négociations exclusives avec SFR à l’issue d’un appel d’offres où 18 candidats ont retiré le dossier, 11 ont déposé une offre et 3 ont été retenus en short list : Orange, Bouygues, SFR.

La vente d’abonnements est une activité plus complexe que la vente de cartes prépayées, nécessitant une alliance avec un opérateur de téléphonie mobile. Ce partenariat permet d’allier la puissance de la marque La Poste, du réseau et de la compétence de ses guichetiers avec un opérateur qui maitrise la technique, la logistique et le domaine commercial.

SFR a été retenu comme partenaire en raison d’une meilleure proposition sur la rémunération du réseau, le déploiement de comptoirs de vente dans un plus grand nombre de bureaux de poste, une plus grande contribution au financement de la co entreprise qui sera détenue majoritairement par La Poste. Le nom de la marque sous laquelle La Poste vendra ses abonnements n’est pas déterminé.

COMMENT L’OFFRE A-T-ELLE ÉTÉ ÉVALUÉE ?

- Qualité du positionnement :

cibles adressées cohérentes avec la

clientèle de l’Enseigne ? offres

pertinentes avec valeurs du Groupe ?

- Tarifs de gros :

tarification compétitive, garantie sur

l’application des tarifs dans le temps,

plein bénéfice de la baisse de

terminaison d’appels

- Financement de la co entreprise :

engagement du partenaire

- Rémunération de La Poste

le niveau et la montée en charge

sont-ils suffisants?

- Robustesse du plan d’affaires

- Maîtrise des risques opérationnels

- Autonomie technique :

opérateur virtuel possible ?

- Gouvernance de la société

« J’ai voté pour la résolution permettant d’engager les discussions avec l’opérateur

choisi parce que ce partenariat dans la téléphonie mobile donnera de l’activité aux

guichets et contribuera à l’emploi. En effet, face à la baisse tendancielle de la

fréquentation des bureaux de poste, j’ai défendu, dès 2007, la nécessité d’une stratégie

alternative de développement : « s’acheter un métier pour s’acheter un avenir », « être le réseau de ceux qui n’en ont pas » ou « être le réseau de proximité de l’Etat ». Ce

futur partenariat s’accompagne de la fin programmée au 1er janvier de la vente de tous

les produits tiers hors cartes téléphoniques. C’est une bonne chose, La Poste était allé

trop loin dans la vente de produits hors de son cœur de métier.

Vous pouvez placer la zone de texte n'importe où dans le

COMPTES SEMESTRIELS 2010 : LES CHIFFRES CLES

p

Coûts en millions €

Commentaires

Aménagement du territoire 351 Compensée partiellement par le montant de l’abattement de 136M€en 2009. Cette charge imputée à l’Enseigne a été transférée au Groupe en 2008

Accessibilité au service universel du courrier

500 Cette charge supportée par le Courrier est transférée au Groupe au 1/1/2011

Accessibilité bancaire 550 selon La Poste, 430 selon

l’UE

LBP reçoit 210M€ auquel vient s’ajouter transitoirement un montant décroissant de 70 M€ en 2009 à 25 M€ en 2013.

Presse 417 Tout repose sur les accords presse, qui se succèdent …sans jamais régler le problème.

Taxe sur les salaires, acquittée par la seule Poste française

549 Ce handicap concurrentiel concerne le Courrier et Coliposte. Toutes les banques sont déjà assujetties à cette taxe.

A PROPOS DU RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES

www. cfdtlaposte.org

FINANCEMENT DES MISSIONS DE SERVICE PUBLIC

La Poste semble considérer que la question du financement du coût net du service universel, assuré jusqu’en 2011 par le monopole sur la lettre de moins de 50 grammes, sera résolue par la baisse des coûts et la revalorisation tarifaire.

Cependant, pour alléger les charges de la direction courrier, elle impute désormais dans les comptes de la tête de groupe le coût de l’accessibilité au titre du service universel (de l’ordre de 500 M€).

La question de la compensation du coût net des obligations du service universel ne saurait donc être complètement éludée. La mise en place éventuelle du fonds de compensation apparaît soit comme une hypothèse d’école, soit comme une solution délicate quant à la détermination de la « charge inéquitable » de l’opérateur.

Dans ces conditions, la compensation appropriée des missions de service public est une question essentielle. Or, ces missions sont aujourd’hui inégalement compensées par l’Etat.

L’accessibilité bancaire est couverte par une compensation à caractère dégressif.

L’aide de l’Etat au transport de presse est également dégressive et l’équilibre financier du transport de presse dépendra du respect de l’accord tripartite de juillet 2008.

Le coût de la mission d’aménagement du territoire ne sera qu’en partie couvert par l’abattement maximal de 95 % sur la nouvelle contribution économique territoriale.

Sur ces sujets, l’occasion du rendez-vous prévu par la loi du 9 février 2010 devrait être utilisée pour faire le point, au vu de l’évolution de la rentabilité du groupe et des besoins des usagers, sur le financement de l’ensemble des missions de service public. Rapport de la Cour des comptes 2010. Extraits

Le rapport de la Cour des Comptes 2010 met l’accent sur la profonde transformation de La Poste

mais, comme à son habitude, trouve que La Poste n’en fait pas assez... Pas assez sur la réduction

des coûts. Pas assez sur la transformation du réseau. Pas assez sur la réduction du coefficient

d’exploitation bancaire. Pas assez sur la réorganisation de La Poste et la flexibilité des

organisations. Etc. Elle reprend à nouveau ses critiques sur le produit net bancaire géré par

agent, plus faible que dans les autres banques de détail. Elle met l’accent sur les effectifs

supports et encadrement trop élevés à L’Enseigne. La Cour pointe le retard du Colis dans la

diversification des modes de livraison du colis et le développement du commerce électronique.

Elle appelle à compléter Facteurs d’Avenir « par un nouveau projet visant à adapter l’organisation de

la distribution aux évolutions structurelles du plan de charge des facteurs » et à la fin du J+1.

J+1 OR NOT J+1?

Pour l’élue CFDT, La Poste n’est pas légitime à poser la question du J+2 tant que le J+1 intra régional

n’est pas à 98% minimum. De plus, la fin du J+1 national porte un risque : dégrader l’égalité entre

territoires, qui n’est certes pas parfaite aujourd’hui, et affaiblir l’attractivité des territoires

notamment en matière de choix d’implantations d’entreprises. Cela mérite un vrai débat, d’autant

qu’une telle orientation aurait des conséquences importantes sur les conditions et régimes de travail

de nombreux postiers.

Elue CFDT Conseil d’administration 29 juin 2009

CE QUI SE COMPTE OU BIEN CE QUI COMPTE ?

Notre époque privilégie ce qui se compte au détriment de ce qui compte, c’est à dire les hommes et les

femmes. L’intensification du travail pour ceux qui restent ainsi que l’absence de perspectives d’avenir et

de sécurité dans les parcours professionnels pour tous n’est pas acceptable. La panne sociale est claire :

les négociations sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, la santé au travail et le

dialogue social décentralisé sont au point mort. C’est une triple faute à mettre au débit des dirigeants.

Une triple faute au regard de l’histoire de La Poste, de l’urgence sociale que l’inquiétude croissante des

postiers légitime, et de la situation vécue par les salariés des entreprises qui se sont profondément

transformées, ces dernières années, sous la pression de la concurrence et des nouvelles technologies.

Elue CFDT Conseil d’administration 11 mars 2010

La Cour des Comptes ne fera jamais de rapport sur les conditions de vie et de travail des personnels des entreprises qu’elle contrôle. Ce n’est pas son rôle, diront certains. Faire l’impasse sur les conditions de la transformation de la Poste est une erreur et même une faute, c’est l’avis de l’administrateur CFDT. Penser en même temps la performance économique et la performance sociale est une impérieuse nécessité. Mais on le sait bien et c’est dommage, les conseilleurs ne sont jamais les payeurs…

Quand la Cour des Comptes parle « financement des missions de service public et handicaps structurels », elle fait œuvre utile. Rappel de la situation.

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