LES TUBES DE L’ÉTÉ

Chaque été, on aime écouter en boucle la même chanson, la chanter à tue-tête, danser dessus… Et quand on retourne à l’école, on la réécoute en repensant aux vacances. C’est ça, la magie des tubes de l’été, ces chansons qui connaissent un grand succès. Quel sera le morceau des grandes vacances cette année ? D’où viennent les tubes de l’été ? Comment fait-on un album et comment se fabrique un tube aujourd’hui ? Le P’tit Libé t’emmène en musique sur la route des vacances.

N°23 – juillet 2017

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ERZA, 11 ANS, CHANTEUSE DES KIDS UNITED

Erza a 11 ans et elle est déjà une star ! Elle fait partie des Kids United, avec quatre autres enfants âgés de 10 à 17 ans. Depuis son premier album sorti il y a deux ans, le groupe a beaucoup de succès et a déjà vendu plus de 1,5 million de disques. En juin, les Kids United ont sorti une chanson, Mama Africa, qui pourrait bien devenir un tube cet été. «Je l’aime beaucoup parce qu’elle apporte de la joie et donne envie de danser, explique Erza.

En plus, on a tourné le clip au Sénégal pendant quatre jours et on s’est vraiment amusés.»

La jeune chanteuse habite à Sarreguemines, une ville située dans le nord-est de la France. Elle termine son année de sixième avec des félicitations. Elle va à l’école la semaine comme tous les autres enfants. Mais le soir, après avoir mangé et fait ses devoirs, elle répète souvent de nouveaux morceaux. Ça ne la dérange pas parce qu’elle«chante tout le temps», partout où elle va et ça depuis l’âge de 2 ans !

Chaque week-end et parfois le mercredi, elle retrouve les Kids United pour chanter dans des concerts, poser pour des séances photo, répondre à des interviews…

«Je ne pensais avoir ce succès au début. On me demandait des photos, des autographes, on me reconnaissait dans la rue... Maintenant je me suis habituée et ça me fait toujours plaisir.»

Tout le mois de juillet, Erza se produit devant des milliers de spectateurs lors d’une dizaine de concerts en France, en Belgique et en Suisse. En août, elle pourra enfin se reposer et partira en vacances au Kosovo, le pays d’origine de sa famille, où habitent ses grands-parents et ses cousins. Plus tard, Erza souhaite «toujours chanter tout en faisant des études pour devenir dentiste parce que j’aime bien ce métier».

Sarreguemines, la vil le où habite Erza

ClipLa vidéo d’une chanson.

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QUEL EST LE TUBE DE CET ÉTÉ ?

Tout au long de l’année, des chansons connaissent un très grand succès et sont diffusées en boucle, un peu partout. On appelle ça des tubes. L’été, c’est un peu particulier : ces morceaux

accompagnent nos vacances, nos soirées au camping, nos barbecues, nos séjours en colonie… Ils sont associés à la détente et aux loisirs donc, souvent, on en garde un souvenir plaisant. Cet été, on devrait beaucoup entendre Despacito, qui est ou a été numéro 1 des ventes dans près de 80 pays. Au mois de juin, le clip a dépassé les 2 milliards de vues sur YouTube. C’est très rare, car seules une douzaine de chansons ont atteint un tel score. Ce titre est chanté par Luis Fonsi et Daddy Yankee, qui viennent tous les deux de Porto Rico, une île au sud des Etats-Unis. Mais c’est Justin Bieber qui l’a rendu très célèbre car il en a fait une reprise. Le groupe Kids United espère que sa chanson Mama Africa sera un tube de l’été. «On y trouve tout ce qui rappelle le soleil, la plage, avec des rythmes africains très dansants, plusieurs moments marquants comme un refrain qu’on n’oublie pas. La chanson doit mettre tout le monde de bonne humeur», explique Jérémy Chapron, le directeur artistique et coach vocal du groupe. Une chorégraphie très simple accompagne aussi le morceau dans le clip «comme ça tout le monde peut la reprendre facilement», ajoute Jérémy Chapron. Cette chanson est d’ailleurs sortie au mois de juin alors qu’elle fait partie de l’album Forever United qui sort en août. «Ça permet au public de l’entendre avant pour bien la connaître et danser dessus cet été.» Et pour que le plus de monde possible la connaisse, la chanson est diffusée plusieurs fois par jour sur la chaîne M6, qui est partenaire des Kids United.

D’autres chansons vont peut-être devenir des tubes de l’été, mais ce n’est pas toujours simple de le savoir à l’avance. On peut imaginer qu’il y aura Shape of you d’Ed Sheeran, Chocolat de Lartiste ou I’m the One de DJ Khaled. Au mois de juin, une chanson française a fait parler d’elle : Claquettes chaussettes, du rappeur Alrima. Tout à coup, à

cause de cette chanson, des adolescents se sont mis à aller en cours en portant des claquettes et des chaussettes, un style vestimentaire qui était jusqu’alors souvent jugé ridicule.

Avec ses paroles très simples, qui parlent de barbecue, de transats, de piscine, et qui restent dans la tête, ce titre a de quoi être un tube de l’été. Mais pas sûr que tout le monde ait très envie de chanter à la gloire des claquettes-chaussettes !

Reprise Un morceau existant chanté par quelqu’un d’autre que le chanteur d’origine.

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A l’origine, le mot «tube» désignait l’objet sur lequel on enregistrait les chansons, qui avait la forme d’un cylindre. C’était l’ancêtre des CD et des disques. Dans les années 1950, l’écrivain Boris Vian a décidé d’utiliser le mot «tube» pour parler des chansons à succès parce qu’il trouvait qu’elles étaient creuses comme des tubes en plastique.

Cet objet est un phonographe, il permettait d’écouter de la musique. Pour ça, il fallait mettre les tubes, qu’on voit sur les côtés, dans l’appareil. Photo Mary. Evans Picture Library. Photononstop

Pour reconnaître un tube, c’est assez simple : on l’entend beaucoup à la radio, mais aussi au supermarché, dans les cafés, à la kermesse de l’école… Bref, un peu partout. Il s’agit d’une chanson avec une mélodie facile à retenir, qu’on aime bien fredonner. Elle plaît à des gens très différents, des petits comme des grands, des riches comme des pauvres, etc.

Selon les époques, les tubes de l’été sont différents. Dans les années 1960, c’étaient surtout des slows, c’est-à-dire des musiques lentes et romantiques. Dans les années 1970, les gens aimaient beaucoup le disco, une musique sur laquelle on pouvait danser de manière énergique. A partir des années 1980, les chansons très festives, avec des chorégraphies et des filles dénudées, ont pris le dessus.

D’OÙ VIENNENT LES TUBES DE L’ÉTÉ ?

CreuseSans intérêt.

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Plusieurs chansons sont devenues des tubes de l’été grâce à des chaînes de télévision, et en particulier TF1. A une époque, la chaîne choisissait la chanson qu’elle voulait transformer en tube de l’été et en diffusait le clip à longueur de journée. Le meilleur exemple est la Lambada, sortie en 1989.

Extrait du clip de la Lambada. Capture d’écran YouTube

Cet été-là, le clip était diffusé au moins une fois par heure sur TF1. En plus, la pub pour Orangina utilisait la musique de la Lambada. La marque de soda avait en effet passé un accord avec TF1. C’est pour ça qu’on voit les enfants boire de l’Orangina dans le clip. Résultat, entre le clip et les pubs pour la boisson, les téléspectateurs de TF1 n’avaient aucune chance d’échapper à cette chanson ! Plus récemment, en 2011, TF1 a mis en avant la chanson A nos actes manqués, de M. Pokora, qui a été très diffusée sur la chaîne.

Extrait du clip de A nos actes manqués. Capture d’écran YouTube

A l ’étranger, des tubes à d’autres moments de l ’annéeAux Etats-Unis, les succès musicaux liés à la détente et aux loisirs sortent au printemps. C’est en effet à ce moment qu’a lieu le «spring break», une période de vacances pendant laquelle les étudiants font beaucoup la fête. Au Brésil, c’est en février, au moment du carnaval, car c’est une fête très importante dans ce pays.

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QUELS SONT LES 10 PLUS GRANDS TUBES DE L’ÉTÉ ?

Les tubes de l’été se suivent mais ne se ressemblent pas forcément. Entre les années 1960 et les années 2010, les styles de musique qui plaisent au public ont évolué. Voici une sélection de dix tubes de l’été qui ont marqué l’histoire.

1965 : «Aline», de ChristopheChristophe a écrit cette chanson en quelques minutes, chez sa grand-mère, alors qu’elle l’appelait pour qu’il vienne déjeuner. Au départ, la fille dont il parle dans sa chanson n’avait pas de prénom, puis il a opté pour Aline, car c’était le nom d’une petite amie qu’il a eue à l’époque.

1970 : « In the Summertime», de Mungo Jerry30 millions d’exemplaires de ce morceau ont été vendus dans le monde, ce qui en fait l’un des singles les plus vendus de l’histoire. Venu du Royaume-Uni, il a connu un énorme succès en France, aux Pays-Bas, en Norvège, aux Etats-Unis, en Australie… Ses paroles évoquent la joie d’être en été, le plaisir de boire un verre, de rencontrer des filles, de se baigner… Une légèreté qui plaît au public.

1974 : «Waterloo», d’AbbaAvec cette chanson, le groupe suédois Abba a remporté l’Eurovision, un grand concours européen de chansons. Waterloo est le nom d’une ville belge où a eu lieu une célèbre bataille, au cours de laquelle l’armée française de Napoléon Ier fut battue. Mais le morceau parle d’amour, pas de guerre : c’est l’histoire d’une femme qui s’engage à aimer un homme toute sa vie.

Le groupe Abba lors du concours de l’Eurovision, en 1974. Photo Olle Lindeborg. AFP/Scanpix Sweden

SingleUn disque qui ne contient qu’une ou deux chansons.

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1979 : «Born to Be Alive», de Patrick HernandezAu début, personne en France ne voulait de cette chanson disco. Alors elle est sortie en Italie, et ça a été un succès immédiat. Très vite, les radios d’autres pays, dont la France, se sont mises à la passer en boucle. Aujourd’hui encore, Born to Be Alive rapporte 1 000 à 1 500 euros par jour à Patrick Hernandez, car elle est toujours très diffusée.

1989 : «Lambada», de KaomaQuand on parle de tubes de l’été, on pense immédiatement à la Lambada. Le problème, c’est que la chanson a été copiée : à l’origine, elle a été créée par des musiciens boliviens, et un Français a décidé de la récupérer et de la changer un peu, sans demander l’autorisation. Il a gagné beaucoup d’argent alors que ce n’était pas son idée. Plus tard, les auteurs ont porté plainte et récupéré l’argent.

1996 : «Macarena», de Los del RioUne des raisons du succès de ce morceau est sa chorégraphie : grâce à ses gestes très simples, imaginés par une chorégraphe française, petits et grands l’ont apprise très vite et se sont mis à la danser partout, tout le temps. Cette année-là, l’ancien président américain Bill Clinton a même fait de la Macarena la musique de sa campagne électorale !

Les chanteurs du groupe Los del Río reçoivent des récompenses pour leur tube la Macarena, en 1997. Photo Patrick Hertzog. AFP

1998 : « I Wil l Survive», de Hermes House BandCe titre est d’abord sorti en 1979, chanté par Gloria Gaynor. Vingt ans plus tard, le groupe Hermes House Band l’a repris, et l’équipe de France de foot en a fait sa chanson officielle pour la Coupe du monde, organisée à Paris. Les Bleus ont gagné et I Will Survive a eu un énorme succès, qui reste associé à cet événement.

2002 : «Asereje», de Las KetchupLe refrain de ce morceau… ne veut rien dire ! Les chanteuses ont en effet repris «en yaourt» et avec leur accent espagnol une célèbre chanson de rap américaine. «I said a hip hop» est ainsi devenu «Asereje». Avec sa chorégraphie facile à apprendre, les gens ont dansé sur cette chanson tout l’été.

Campagne électoraleLa période qui précède une élection, durant laquelle les candidats font tout pour donner aux gens envie de voter pour eux.

«En yaourt»En faisant des sons qui ressemblent à des mots, mais qui ne veulent rien dire

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2012 : «Gangnam Style», de PsyLe clip de cette chanson est la vidéo la plus regardée sur YouTube, avec près de 3 milliards de vues. Dans le monde entier, on refait la célèbre danse du cheval de ce chanteur sud-coréen, et tant pis si on n’arrive pas à chanter les paroles !

Le chanteur Psy chante Gangnam Style lors d’un concert en Turquie, en 2013. Photo Ozan Kose. AFP

2013 : Papaoutai - Stromae

Avec près de 450 millions de vues sur YouTube, le clip de Papaoutai est la vidéo francophone la plus regardée au monde. Contrairement à d’autres tubes de l’été aux paroles légères, cette chanson parle de la tristesse du chanteur d’avoir grandi sans son papa.

Francophone En langue française.

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COMMENT FAIT-ON UN ALBUM ?

Un album, c’est un disque (qu’on peut aussi écouter sur Internet) sur lequel il y a en moyenne dix chansons et qui dure entre 40 et 45 minutes. Mais il n’y a pas de règles, certains ont moins de chansons, d’autres en ont plus de vingt. On peut en faire un chez soi ou avec une entreprise qui s’occupe de tout. Ça s’appelle une maison de disques (les trois plus importantes dans le monde sont Universal Music, Sony Music et Warner) ou un label indépendant.

L’écritureIl existe des chansons sans textes, avec seulement de la musique. La personne qui crée une musique est un compositeur. Il existe aussi des chansons avec des paroles, qui sont écrites par des auteurs.

Certains artistes composent et écrivent des chansons. On dit qu’ils sont auteurs-compositeurs. D’autres chantent des paroles écrites par d’autres personnes, on dit alors qu’ils sont interprètes. C’est par exemple le cas de la chanteuse Louane.

L’enregistrementIl peut se faire chez soi. Pour ça, il faut des micros pour enregistrer sa voix et des instruments. On peut aussi faire un album sans instruments, avec un ordinateur, grâce auquel on peut créer des sons de batterie, de guitare ou encore de violon. Ça se fait notamment beaucoup dans la musique électronique. Un jeune de 16 ans, Petit Biscuit, a par exemple enregistré toutes ses chansons seul dans sa chambre et il joue mainte-nant devant des milliers de personnes !

Enregistrer des chansons peut aussi se faire dans des studios d’enregistrement. Ça coûte cher, donc certains artistes qui n’ont pas beaucoup d’argent enregistrent leurs chansons en quelques jours ou même en une journée.

Parfois, les groupes enregistrent en live pour que les gens entendent ensuite toute l’énergie qu’il y a eue à ce moment-là, et tant pis si ce n’est pas parfait. D’autres fois, ils enregistrent chacun de leur côté : la guitare, la voix, la flûte, etc.

Dans le studio d’enregistrement, les artistes se placent derrière une vitre. De l’autre côté, un ingénieur du son augmente ou diminue les volumes des instruments et de la voix. Il fait aussi du montage quand les artistes enregistrent chacun leur tour.

LiveEn direct, comme si c’était un concert.

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Le chanteur Bénabar (derrière la vitre) enregistre son disque dans un studio, en 2011. Photo Levillain-Kovalsky. Signatures

Le masteringC’est un peu comme du repassage : comme si les chansons étaient froissées et qu’il fallait enlever les gros plis. Il faut égaliser les sons, s’il y a trop d’aigus ou de graves, si la voix est trop haute par rapport à la musique, par exemple. Une fois que c’est fait, si on est tout seul, on grave soi-même ses CD, sinon ils sont faits dans des usines.

La promotionFaire de la promotion, c’est faire parler de quelque chose. Quand un artiste est seul, il peut parler de ses morceaux sur les réseaux sociaux, envoyer ses chansons à des journalistes spécialistes de la musique ou vendre ses CD après ses concerts. S’il a signé un contrat avec une maison de disques ou un label, ce sont eux qui font la promo. Ils contactent les journalistes, payent pour la création du single et du clip…

Les concertsC’est la plupart du temps un tourneur qui s’en occupe : il s’agit d’une entreprise chargée de réserver des dates dans des salles de concert pour les artistes. Quand il y a plusieurs dates de concert, en France et/ou à l’étranger, on parle de tournée.

Les artistes ont aussi un manager : ça peut être un professionnel, un ami ou quelqu’un de leur famille. Cette personne se charge de faire le lien avec le tourneur, la maison de disques, s’occupe des papiers, des repas et boissons pendant la tournée, des transports…

GraverOn «imprime» ses chansons sur des CD.

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QUELLES SONT LES RECETTES POUR FAIRE UN TUBE ?

Ce qui est étrange avec les tubes, c’est qu’on ne les aime pas forcément dès la première écoute. Ils devraient donc nous agacer sérieusement quand on les entend à la radio pour la dixième fois dès qu’on allume le poste. Eh bien, c’est souvent l’inverse : on se met à les aimer et à les fredonner. En fait, ce n’est pas un hasard. Aujourd’hui, de très nombreux tubes sont fabriqués par quelques producteurs très doués qui veulent vendre un produit : la chanson. Pour la créer, ces producteurs font appel à des personnes qui vont inventer l’introduction et le refrain, par exemple. Tout ça se fait par ordinateur, avec des logiciels de montage. Ensuite, des artistes sont chargés d’écrire des mélodies et doivent surtout inventer des petits bouts de mélodies qu’on va tout de suite garder en tête. C’est par exemple le cas quand la star Rihanna chante «ella ella ella eh eh» dans son tube Umbrella, sorti en 2007. C’est comme quand on mange des chips : quand on commence, on a du mal à s’arrêter. Là, nos oreilles s’habituent à ces courtes mélodies et en redemandent. Du coup, il y en a de plus en plus dans les tubes. Résultat : les paroles n’ont pas beaucoup d’importance et ne sont souvent pas de grands poèmes.

Pour faire un tube, il faut aussi un chanteur ou une chanteuse qui a beaucoup de charisme. Sa voix n’a pas besoin d’être exceptionnelle parce qu’elle peut être modifiée sur ordinateur. Rihanna a justement été choisie parce qu’elle avait beaucoup de personnalité.

Evidemment, il n’y a pas de formule magique. Certaines chansons avaient tout pour être des tubes et n’ont pas du tout eu de succès et d’autres sont

devenues des tubes «par accident», c’est-à-dire que rien n’avait été prévu !

Mais un seul tube, ça ne suffit pas. Il faut en créer toujours plus parce qu’on ne consomme plus la musique comme avant. On peut écouter une chanson en streaming, sans même la télécharger. Comme les albums, qu’ils soient sur CD ou sur Internet, se vendent de moins en moins, les producteurs veulent toujours trouver une nouvelle chanson. Rihanna en sort très souvent. Ceux qui travaillent avec elle organisent souvent des grandes réunions avec des auteurs et des compositeurs du monde entier qui se creusent la tête pendant une semaine pour lui trouver un tube, comme ça se fait aussi avec d’autres artistes.

ProducteurC’est un peu comme le réalisateur d’un film. Il a un œil sur tout et veille à ce que toutes les chansons soient cohérentes avec le style musical de l’artiste.

Charisme La qualité d’une personne qui séduit ou fascine les autres par sa façon d’être.

Streaming Le fait d’écouter de la musique sur son ordinateur ou son téléphone alors qu’on ne l’a pas téléchargée.

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Ce dossier a été réalisé avec l’aide du journaliste Bertrand Dicale et des livres Grande histoire et petits secrets des tubes de l’été, de Jean-Marie Potiez et Alain Pozzuoli, et Hits, enquête sur la fabrique des tubes planétaires, de John Seabrook.

Ensuite, la chanson ne peut devenir un tube que si on l’entend partout. La maison de disques chargée de s’occuper de Rihanna a donc tout fait pour qu’Umbrella soit diffusée le plus possible sur les plus grosses stations de radio américaines. Voilà comment la chanson est devenue numéro 1 pendant sept semaines aux Etats-Unis.

Aujourd’hui, il n’y a plus de grands médias écoutés par tout le monde. Mais, même si chacun peut choisir et écouter la musique qu’il souhaite sur son téléphone portable, il y a encore des tubes que (presque) tout le monde connaît.

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Réponses 1 C | 2 B | 3 B | 4 C | 5 A | 6 A | 7 B | 8 A | 9 A | 10 C

QUIZ

Concept : Cécile Bourgneuf, Emilie Coquard, Sophie Gindensperger et Elsa MaudetRédaction : Cécile Bourgneuf, Elsa Maudet et Juliette SausseGraphisme et illustrations : Coline Bouvet et Emilie CoquardEdition : Noémie DestelleIconographie : Emilie RouyDéveloppement : Tom Courant et Paul Joannon

1. A l ’origine, que désignait le mot «tube» ?

a. Les choix de musique faits par les radiosb. Le studio d’enregistrementc. L’ancêtre des disques

2, Comment s’appelle le tube rendu célèbre par TF1 sorti en 1989 ?

a. La «Macarena»b. La «Lambada»c. L’«Alhambra»

3, Comment s’appelle le groupe qui a chanté «Waterloo» à l ’Eurovision ?

a. Mappab. Abbac. Babba

4. Quel est le clip le plus regardé sur YouTube ?

a. Despacito, de Luis Fonsi et Daddy Yankeeb. Une souris verte, de Rihannac. Gangnam Style, de Psy

5. Comment s’appelle une entreprise qui s’occupe de la création d’un album ?

a. Une maison de disquesb. Un clipc. Un tourneur

6, En musique, qu’est-ce qu’un interprète ?a. Un artiste qui chante des morceaux écrits

par d’autres personnesb. Un artiste qui compose des morceauxc. Un artiste généreux

7, Quelle est la différence entre un album et un single ?

a. Un album s’écoute plus vite qu’un singleb. Un album contient en moyenne dix chansons et un single seulement une ou deuxc. Un album ne peut sortir que l’été

8, Qu’est-ce que le mastering ?a. Le moment où on égalise tous les sons et les

voix d’une chanson b. Le moment où on enregistre une chansonc. Le moment où l’artiste obtient son diplôme

9, Que fait un manager ?a. Il aide l’artiste au quotidien pour gérer les

papiers, les repas pendant la tournée…b. Il s’occupe de la maison du chanteur quand il

est en tournéec. Il réserve des dates dans les salles de concert

pour l’artiste

10, Qu’est-ce que le streaming musical ?a. Le fait d’écouter de la musique pendant

un concert b. Un style de musiquec. Le fait d’écouter de la musique sur Internet

sans la télécharger

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LE COIN LECTURE

Mr Gershwin, les gratte-ciels de la musiquede Susie Morgenstern, illustré par Sébastien Mourrain (Didier Jeunesse, 2015, 23,80 €). Dès 6 ans. A New York, en plein cœur du quartier de Manhattan, un piano s’ennuie. Caché sous un drap, il en a marre de prendre la poussière. Mais très vite, un petit garçon va à nouveau lui donner envie de faire danser les gens. Et ce petit garçon n’est pas n’importe qui : c’est George Gershwin, devenu plus tard un célèbre pianiste américain, mort en 1937.

On peut aussi écouter l’histoire en musique puisqu’un CD, avec les plus célèbres morceaux de George Gershwin, est glissé à l’intérieur du livre.

Ninad’Alice Brière-Haquet, illustrations de Bruno Liance (Gallimard Jeunesse, 2015, 14,90 €). Dès 6 ans.

Tout en noir et blanc, ce livre raconte l’histoire de Nina Simone, qui était l’une des plus grandes chanteuses de jazz au monde. Avant de devenir célèbre, elle a dû se battre contre le racisme. L’artiste a par exemple refusé que ses parents soient assis au der-nier rang lors de son premier concert sous prétexte qu’ils étaient noirs.

On peut lire l’histoire en écoutant quelques très belles chansons de Nina Simone grâce à une liste de morceaux disponible sur Internet.

Rock pop40 artistes et groupes de légende, de Hervé Guilleminot, illustré par Jérôme Massi (Gallimard Jeunesse, 2017, 9,90 €). Dès 10 ans.

D’Elvis Presley à Jimi Hendrix en passant par les Beatles, Beyoncé ou Arcade Fire, le livre Rock pop dresse le portrait de 40 artistes et groupes de musique célèbres. L’occasion de découvrir des musiciens qui ont marqué leur époque (et, pour certains, la jeunesse de tes parents) et qui continuent d’ins-pirer les artistes d’aujourd’hui. Le livre raconte aussi plusieurs anecdotes : sais-tu par exemple que Beyoncé a des origines françaises ? Ou que l’une des plus grandes stars américaines, Michael Jackson, est devenu chanteur professionnel à l’âge de 11 ans ?

Il y a tellement de choses à dire sur la musique ! Si tu veux en savoir plus, voici une sélection de livres sur le sujet.

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Pour les petites sœurs et les petits frères Pour les grandes sœurs et les grands frères

Little Lou à Paris de Jean Claverie (Gallimard Jeunesse, 2014, 14 €). Le P’tit Libé conseille ce livre à partir de 13 ans.

Little Lou, un jeune pianiste américain, revient dans une nouvelle BD. Cette fois-ci, le garçon, originaire du Sud des Etats-Unis, arrive en France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en 1945. Sa mission : jouer du jazz pour divertir les soldats français. Mais, comme d’habitude, rien ne se passe comme prévu ! Lors d’une balade dans les rues de Paris, Little Lou repère des voyous et va mener l’enquête avec l’aide de policiers… sur des airs de jazz endiablés !

Mes musiques pour danser de Paule du Bouchet, illustrations de Marion Billet (Gallimard Jeunesse Musique, 2016, 10 €). Dès 1 an.

Ce petit livre sonore fera danser les plus petits comme les plus grands. Grâce à lui, les plus jeunes pourront aussi découvrir en chansons et en dessins les différents styles de musique qui existent : d’abord la valse, puis le tango et, pour finir, du hip-hop !

Berceuses et comptines berbèresde Nathalie Soussana et Jean-Christophe Hoarau, illustrations de Virginie Bergeret (Didier jeunesse, 2016, 23,80 €). Dès 1 an.

Ce livre musical reprend plusieurs berceuses et comp-tines d’origines marocaine et algérienne. Joliment illustré, il raconte en chansons l’histoire d’une belle mariée, d’un bébé qui vient de naître ou encore d’une souris qui s’est enfuie. On peut même les chanter puisque chaque comptine est traduite en français. A la fin du livre, l’auteur explique l’origine et l’histoire de ces berceuses.

Vive la musiquede Béatrice Fontanel, illustré par Cynthia Thiéry (Gallimard Jeunesse, 2016, 9,90 €). Dès 8 ans.

Pour découvrir les origines de la musique partout dans le monde et connaître les grands

compositeurs qui ont marqué l’histoire, ce livre d’activités pro-pose plusieurs petits jeux pour apprendre en s’amusant. Il y a par exemple des sudokus pour différencier les instruments de musique, des quiz ou des mots mêlés pour deviner les noms des compositeurs célèbres.