n°174 - décembre 1991 - insee · 2020. 8. 12. · films christian fechner (compagnie générale...

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LECINÉMA DANSLES ANNÉES QUATRE-VINGT PaulFranceschi DépartementEdition, Promotion,Insee InstitutNationaldelaStatistique etdesÉtudesÉconomiques DirectionGénérale : 18,boulevardAdolphePinard 75675PARISCEDEX14 Directeurdelapublication Jean-ClaudeMilleron Rédacteurenchef : CatherineBlum Rédacteurs : P .Franceschi,G.Gautier, E .Naulleau, J .-M . Renaux Maquette : B .Daguet,L.Luong Lesentréesdanslessallesdecinémaontchutéde30%surla dernièredécennie,principalementautourde1987 .Ladiffusion massivedefilmsparlatélévisionestfréquemmentévoquéepour expliquercettedésaffection .Cephénomènead'ailleurscontraint lesproducteursdecinémaàdiversifierleursressources .Les annéesquatre-vingtsontégalementmarquéesparuneformidable pousséesurnosécransducinémaaméricainetuneffondrement ducinémaeuropéen .L'offrecinématographiquevoitcoexisterdes grandsgroupesetdesproducteursindépendants . Les336sallesparisiennesontaccueillil'année dernière27,3millionsdespectateurs,quandles 4561sallesdel'hexagoneenrecevaient122 millions,soit12,7entréesparanetparhabitant àParis,et2,2seulementpourlaFranceentière . Cetindicateurdefréquentationdoitcependant êtrenuancé :Paris,pôleculturelattiredesfran- ciliens,desprovinciauxetmêmedesétrangers . Etl'enquêtesurlespratiquesdecommunica- tionen1988 (Cf Pourensavoirplus), montre quel'écartestmoinsmarqué :45%desFran- çaisdéclarentserendreplusd'unefoisparan aucinéma,pour79%deparisiens .Lesprati- quesculturellesdecesderniersseretrouvent dansunemoindremesuredanslacouronne parisienneetdanslesgrandesagglomérations lapartdeceuxquifréquententplusd'unefois parmoislessallesyestrespectivementde 46%,28%et21% . Lecinéma : unepratique urbaine Plusonhabiteunegrandeville,plusonserend aucinéma .Acelaplusieurscauses .Tout d'abord,laproximitégéographiquedansles zonestrèspeupléesentresallesetspectateurs, favoriselafréquentation .Desurcroîtles grandesvilles,etParisenparticulier, connaissentdefortesreprésentationsde catégoriesconnuespourêtretrèscinéphiles lesjeunes,lescélibataires,lesdiplômésd'au moinslebacetlesménagesàrevenusélevés . Chezlesmoinsjeunes,26%despersonnes âgéesdeplusde70ansdéclarentnejamaisêtre alléesaucinémaet46%yêtrealléesmaisne pluss'yrendredésormais,soitautotal72%de leurclassed'âge .Onpeutégalementpenser quelesgrandesagglomérationsattirentdes individusenquêted'unevieculturelleplus intense,souventaudétrimentd'uncadredevie plusagréable. ©Insee1991 N°174 - Décembre1991 Cettesurfréquentationdanslesgrandesagglo- mérationsvadepairavecladiffusiondefilms àpublicsplusrestreints .En1990,selonles donnéesduCentreNationaldelaCinématogra- phie(CNC),24%desrecettesglobalesprove- naientdeParis,maiscepourcentageatteignait 40%pourlesfilmsallemandsetentre40%et 50%pourlesfilmsnon-européens . L'offrereprésentéeparlenombredefauteuils n'aqu'unefaibleincidencesurlafréquenta- tion .AinsilaCorseavecunfauteuilpour24 habitants,etlarégionCentreavecunfauteuil pour57habitants,ont-ellesdesindicesdefré- quentationprochesde1,3 .Cemêmeniveaude l'indiceseretrouveenNord-PasdeCalais, régionplusurbanisée .Enrevancheceuxdes régionsRhône-AlpesetProvence-Alpes-Côte d'Azuratteignentledouble : 2,6 . Unedésaffectionmarquéeen 10ans EnFrancelenombred'entrées,stabledurant lesannéessoixante-dix,aconnuuneéphémère embellieen1982,puisunelenteérosion jusqu'en1987,annéemarquéeparunechutede 20%,enfinunestabilisationdepuis (graphique 1) . Cettedésaffectionpourles sallesobscuresestmoindrequecheznos partenaireseuropéens : en1989l'indicede fréquentationestde1,7enAllemagneeten Italie,1,5auRoyaume-Uniet1,2auJapon .En revancheauxEtats-Unislesentréessesituent durantles30dernièresannéesauxalentours d'unmilliard,cequicorrespondàunevaleur del'indicede4,6 (tableau1). En1980,lesménagesconsacraient0,18%de leurbudgetaucinéma,contreseulement 0,10%aujourd'hui .Eneffet,lesannéesqua- tre-vingtontvulenombred'entréeschuterde 30%tandisquedanslemêmetempsla consommationdesménagesaugmentaitde Prix=11F

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Page 1: N°174 - Décembre 1991 - INSEE · 2020. 8. 12. · Films Christian Fechner (Compagnie Générale des Eaux) Gaumont Mod films Pathé cinéma (Chargeurs) Renn productions (Claude Berri

LE CINÉMADANS LESANNÉESQUATRE-VINGT

Paul FranceschiDépartement Edition,Promotion, Insee

Institut National de la Statistiqueet des Études Économiques

Direction Générale :18, boulevard Adolphe Pinard75675 PARIS CEDEX 14Directeur de la publicationJean-Claude MilleronRédacteur en chef : Catherine BlumRédacteurs : P . Franceschi, G. Gautier,E . Naulleau, J .-M . RenauxMaquette : B . Daguet, L. Luong

Les entrées dans les salles de cinéma ont chuté de 30 % sur ladernière décennie, principalement autour de 1987 . La diffusionmassive de films par la télévision est fréquemment évoquée pourexpliquer cette désaffection. Ce phénomène a d'ailleurs contraintles producteurs de cinéma à diversifier leurs ressources . Lesannées quatre-vingt sont également marquées par une formidablepoussée sur nos écrans du cinéma américain et un effondrementdu cinéma européen . L'offre cinématographique voit coexister desgrands groupes et des producteurs indépendants .

Les 336 salles parisiennes ont accueilli l'annéedernière 27,3 millions de spectateurs, quand les4561 salles de l'hexagone en recevaient 122millions, soit 12,7 entrées par an et par habitantà Paris, et 2,2 seulement pour la France entière .Cet indicateur de fréquentation doit cependantêtre nuancé : Paris, pôle culturel attire des fran-ciliens, des provinciaux et même des étrangers .Et l'enquête sur les pratiques de communica-tion en 1988 (CfPour en savoir plus), montreque l'écart est moins marqué : 45 % des Fran-çais déclarent se rendre plus d'une fois par anau cinéma, pour 79 % de parisiens . Les prati-ques culturelles de ces derniers se retrouventdans une moindre mesure dans la couronneparisienne et dans les grandes agglomérationsla part de ceux qui fréquentent plus d'une foispar mois les salles y est respectivement de46%,28%et21 % .

Le cinéma : une pratiqueurbaine

Plus on habite une grande ville, plus on se rendau cinéma. A cela plusieurs causes . Toutd'abord, la proximité géographique dans leszones très peuplées entre salles et spectateurs,favorise la fréquentation . De surcroît lesgrandes villes, et Paris en particulier,connaissent de fortes représentations decatégories connues pour être très cinéphilesles jeunes, les célibataires, les diplômés d'aumoins le bac et les ménages à revenus élevés .Chez les moins jeunes, 26 % des personnesâgées de plus de 70 ans déclarent ne jamais êtreallées au cinéma et 46 % y être allées mais neplus s'y rendre désormais, soit au total 72 % deleur classe d'âge . On peut également penserque les grandes agglomérations attirent desindividus en quête d'une vie culturelle plusintense, souvent au détriment d'un cadre de vieplus agréable.

© Insee 1991

N°174 - Décembre 1991

Cette surfréquentation dans les grandes agglo-mérations va de pair avec la diffusion de filmsà publics plus restreints . En 1990, selon lesdonnées du Centre National de la Cinématogra-phie (CNC), 24 % des recettes globales prove-naient de Paris, mais ce pourcentage atteignait40 % pour les films allemands et entre 40 % et50 % pour les films non-européens .L'offre représentée par le nombre de fauteuilsn'a qu'une faible incidence sur la fréquenta-tion. Ainsi la Corse avec un fauteuil pour 24habitants, et la région Centre avec un fauteuilpour 57 habitants, ont-elles des indices de fré-quentation proches de 1,3 . Ce même niveau del'indice se retrouve en Nord-Pas de Calais,région plus urbanisée. En revanche ceux desrégions Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côted'Azur atteignent le double : 2,6 .

Une désaffection marquée en10 ans

En France le nombre d'entrées, stable durantles années soixante-dix, a connu une éphémèreembellie en 1982, puis une lente érosionjusqu'en 1987, année marquée par une chute de20 %, enfin une stabilisation depuis(graphique 1) . Cette désaffection pour lessalles obscures est moindre que chez nospartenaires européens : en 1989 l'indice defréquentation est de 1,7 en Allemagne et enItalie, 1,5 au Royaume-Uni et 1,2 au Japon . Enrevanche aux Etats-Unis les entrées se situentdurant les 30 dernières années aux alentoursd'un milliard, ce qui correspond à une valeurde l'indice de 4,6 (tableau 1).En 1980, les ménages consacraient 0,18 % deleur budget au cinéma, contre seulement0,10 % aujourd'hui. En effet, les années qua-tre-vingt ont vu le nombre d'entrées chuter de30 % tandis que dans le même temps laconsommation des ménages augmentait de

Prix = 11 F

Page 2: N°174 - Décembre 1991 - INSEE · 2020. 8. 12. · Films Christian Fechner (Compagnie Générale des Eaux) Gaumont Mod films Pathé cinéma (Chargeurs) Renn productions (Claude Berri

© Les principaux intervenantsen 1989 et 1990

Nota : les principaux gérants de sallesdépendent des 3 grands groupes(Gaumont, Pathé, UGC) .Source : Enquête annuelle d'entreprise(EAE) 1989 et 1990 (provisoire), lnsee

© Films ayant dépassé2 millions d'entréesen France en 1990

Source : CNC

Source : CNC

37 % en francs constants. La hausse duprix du billet a été entre 1980 et 1990 de112 % contre 82 % pour le niveau géné-ral des prix. Mais ce renchérissementrelatif du cinéma ne peut expliquer à luiseul la baisse des entrées . En effet lerenchérissement des prix des spectaclesa été plus prononcé encore que celui ducinéma, et il s'accompagne pourtantd'une hausse de leur fréquentation . Lecinéma conserve néanmoins son carac-tère populaire, puisqu'il s'agit de l'acti-vité culturelle la plus pratiquée .La désaffection pour les salles ne pro-vient pas d'une perte d'intérêt pour lesfilms. En effet les ménages, pratique-ment tous équipés d'un téléviseur, béné-ficient d'une offre télévisuelle nationaletrès variée et dont le nombre d'heuresdiffusées n'a cessé de croître. De plus ilspeuvent avoir accès aux chaînes étran-gères par le câble, les satellites, et lesréseaux hertziens dans les zones fronta-lières. Parmi la vingtaine d'heures parsemaine que passe en moyenne un télé-spectateur devant son récepteur, les filmsen constituent une part significative . In-terrogés sur leurs émissions préférées, lesFrançais désignent les films cinémato-graphiques récents à 27 % comme pre-mier choix, à 16 % comme deuxième et10 % comme troisième, légèrement audessus des feuilletons, séries et téléfilmsavec respectivement 12 %, 13 % et 8 % .La désertion des salles obscures provient,dans une moindre mesure, de la détério-ration de l'accueil dans les salles . Ainsicertains spectateurs se sentent-ils rebutéspar l'attente excessive devant les gui-chets, l'absence de possibilité de réserva-tion, et le manque d'attrait des lieux deprojections. Les gérants de salles ont per-çu ce malaise, et ont réagi par des opéra-tions de rénovation des salles, des procé-dures de réservation et des cartes de

0 Panorama du cinéma mondial en 1989

IEENSPfidélité ouvrant le droit à un certain nom-bre de privilèges. Cette réaction apparaîtcependant tardive et n'a pas encore étéperçue clairement par une large part dupublic .Ainsi la désertion relative des écrans decinéma ne traduit-elle pas une perte d'in-térêt pour cette forme d'expression, maisune préférence pour une diffusion desoeuvres cinématographiques au traversd'un média véritablement intégré dans lefoyer, aux moments jugés les plus pro-pices. Au mois de janvier, 38 % des mé-nages possédaient un magnétoscope, soitdeux fois plus qu'il y a cinq ans . Parmieux 60 % des ménages d'indépendantsou de cadres supérieurs, ou bien compre-nant 4 ou 5 personnes, en sont équipés .Cet instrument est souvent utilisé pouréliminer les contraintes liées à des pro-grammations de films tardives ouconcurrencées par d'autres émissions .Mais des informations disponibles mon-trent que la fonction d'enregistrement estplus fréquemment utilisée que celle delecture et qu'ainsi un certain nombre decassettes ne sont jamais visionnées .

Cinéma et télévisionles frères ennemis ?

Confrontés à la baisse des entrées dansles salles, les producteurs ont diversifiéleurs ressources avec la cession de droitsaux chaînes et aux producteurs devidéocassettes (graphique 2) . Ainsi lesentrées dans les salles nereprésentent-elles, en 1989, que 27 % desrecettes, contre 58 % de droits pour latélévision . Par ailleurs le marché desoeuvres télévisuelles et des filmspublicitaires s'est ouvert plus largementaux maisons de production de films quiétaient traditionnellement centrées sur le

France Italie ex RFA Royaume-uni CEE Etats-

Unis Japon

Longs-métrages produits 136 117 68 38 400 345 255Films distribués 366 524 350 356 3000 446 775Salles de cinéma (milliers) 4,7 3,5 3,2 1,4 16,8 23,1 1,9Spectateurs (millions) 122 95 102 88 565 1132 144Indice de fréquentation (nombre annuel d'entrées par habitant) 2 2 1,7 1,7 1,5 1,7 4,6 1,2Part des films nationaux dans les recettes (%) 33 20 17 15 20 97 47Part des films américains dans les recettes (%) 57 70 66 80 67 97 51Taux de détention de magnétoscopes par foyer (%) 36 20 43 73 43 68 79

millions d'entrées

Le cercle des poètes disparus (Am) 6,5La gloire de mon père (F) 5,8Chérie j'ai rétréci les gosses (Am) 4,2Allo maman ici bébé (Am) 4,0Cyrano de Bergerac (F) 3,9Le chateau de ma mère (F) 3,4Nikita (F) 3,2Ripoux contre ripoux (F) 2,9Gremlins 2 (Am) 2,3Total recall (Am) 2,1Tatie Danielle (F) 2,1Pretty Woman (Am) 2,1

Production de films

Films 7Films Christian Fechner (CompagnieGénérale des Eaux)GaumontMod filmsPathé cinéma (Chargeurs)Renn productions (Claude Berri -Chargeurs)Société de sonorisation de filmsUGC

Distribution de films

AMLF (Renn productions)Columbia Tri star films FranceMK2 diffusion (Marin Karmitz)Parafrance communication (L'Oréal)Paravision international (L'Oréal)Twentieth Century FoxUGC distributionWGC droits audiovisuelslfnited international pictures

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EMIEREcinéma. La similitude de productionentre films et téléfilms se conjuguent

30 ans de fréquentation cinématographiqueavec le fait qu'un certain nombre de

Millions de spectateurs

téléspectateurs n'observent pas de

2000différence entre ces oeuvres .En ce qui concerne le financement desfilms, les chaînes de télévision sont deplus en plus présentes dans les tours detables : leur intervention a été ainsi mul-tipliée par 3 entre 1985 et 1990. Les

1000

sommes versées au titre des coproduc-tions ont progressé de 97 à 162 millionsde francs tandis que les préachats desdroits d'antenne s'envolaient de 105 à465 millions (dont 288 millions pour le

500seul Canal Plus) .L'importance des ressources liées à latélévision ne doit pas conduire à sous-estimer le rôle de l'exploitation en salles,qui demeure le révélateur majeur de l'in-térêt porté par le public, et donc du mon-tant des royalties liées à une exploitation

200ultérieure .

L' "ami américain"

La part des films américains dans le mar-

100ché français a pratiquement doublé en 10ans, de 31 % à 57 % , alors que celle desfilms français diminue de 50 % à 37 % etque celle des autres films, principalementeuropéens, régressait de 19 % à 6 % . Cegain de parts de marché est le résultat

50d'un maintien du nombre de spectateursde films américains entre 60 et 70 mil-lions, tandis que les films français n'atti-

O Structure des recettes de productionrent qu'une cinquantaine de millions de

et distribution de films cinématographiquesspectateurs, contre une centaine il y a 10ans, et que la fréquentation du cinéma

Recettes en provenance . . . (en io)

européen s'effondre (graphique 3) .

100 -

En Europe, c'est en France que la pro-

90duction cinématographique nationaleconserve le plus de parts de marché na-

80

tional (tableau 1) . Elle représente 33 %des recettes contre 20 % en Italie, 17 %

70

en Allemagne et 7 % en Espagne . Signa-

60Ions que les Etats-Unis demeurent trèsfermés à l'extérieur avec un cinéma amé-

50ricain détenant 97 % des parts de sonmarché intérieur, et que le Japon résiste

40

mieux que les européens avec 47 % .

30La moins mauvaise santé du cinéma enFrance qu'ailleurs en Europe provient en

20

partie du soutien apporté par l'État à cetteactivité au travers de trois types d'ac-

10

tions . Tout d'abord les aides publiques, 0et en particulier le mécanisme d'avancessur recettes institué dès 1960. Ce derniera porté l'année dernière sur 48 films,

60

65Source : CNC

82

Source : enquête annuelle d'entreprises, Insee

83

70 75

84 85

86

80

87

85

88

90Années

89Années

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0 Les meilleurs entrées à Paris en 1991

Nota : classement au 3 Décembre 1991 des films exploités depuis le 2janvier 1991 . L'astérisque désigne les films encore en salles,pour lesquels la durée d'exploitation influe sur le classement .Ainsi, Terminator 2 peut-il spérer atteindre la première place .Source : Le film français n' 2379

ISSN 1170-4060

BON DE COMMANDE,

pour une production totale de 136 longs Une offre concentréemétrages, de 98 millions de francs, soit4 fois plus en valeur qu'en 1980 . L'en-semble des aides au cinéma a représenté,dans son ensemble, 832 millions defrancs en 1990 . En second lieu, les me-sures fiscales concernant les sociétés definancement du cinéma et de l'audiovi-suel (SOFICA) ont permis le drainage defonds importants vers le secteur . Enfin laréglementation portant sur la diffusion defilms par les chaînes de télévision (quotade diffusion d'oeuvres françaises ou eu-ropéennes, jour et horaire de diffusion,délai minimal après la date de sortie ensalle), a un impact certain sur la fréquen-tation des salles . Ainsi le samedi, jour oùles films sont interdits de diffusion sur leschaînes non cryptées, représente 25 %des recettes des salles, ce qui ne peuts'expliquer parle seul effet du week-end .L'année 1990 témoigne d'une certainerésurgence du cinéma français : les en-trées ont progressé de 10 % par rapport à1989, et 6 films français se classent aupalmarès des 10 meilleurs en terme d'en-trées (tableau 3) . Néanmoins il est troptôt pour se prononcer sur le caractèredurable de cette reprise, à partir des chif-fies. .de,199.1 .(tableau 4) .

La filière cinématographique distinguetrois types de métiers : la production, ladistribution et la gestion de salles . Ladistribution est très concentrée puisqu'en1989 les 6 premiers distributeurs rassem-blent plus de 50 % du chiffre d'affaire dusecteur (tableau 2) . La production et lagestion de salles sont moins concentréesmême si elles sont dominées par la pré-sence de 3 groupes puissants : Gaumont,UGC et Pathé . Des producteurs commeClaude Berri ou Marin Karmitz ont ce-pendant réussi à se hisser à des positionssignificatives .Le secteur de la production est marquéces dernières années par l'arrivée denouveaux acteurs provenant du paysageaudiovisuel, qui investissent désormaisnon seulement sur le marché françaismais de plus en plus sur les marchésétrangers et principalement auxEtats-Unis . Par ailleurs les groupesindustriels ou bancaires français commeBouyghes ou la Générale des Eaux,s'intéressent de plus en plus à l'activitécinématographique menée en Francecomme à l'étranger .

BULLETIN D'ABONNEMENT à retourner à : INSEE-CNGP, B .P . 2718, 80027 AMIENS CEDEX

(1) essentiellement italiens et allemandsSource : CNC

INSEE PREMIERE

03 Les entrées selon la nationalité des filmsMillions d'entrées

Pour en savoir plus

- Le CNC propose une revue trimes-trielle "CNC Infos" ainsi que des statis-tiques annuelles qui constituent dessources très riches .- L'Insee publie chaque année deux vo-lumes dans la collection Insee Résultats"Les entreprises des services" série sys-tème productif n°39-40, et "Les comptesdes services" série économie généralen°32-34, qui offrent un cadrage précispour aborder ce secteur .- L'Insee a mené une étude originale surles pratiques culturelles en 1987-1988,qui a conduit à la publication dans lacollection Insee résultats d'un numéro"Equipements et pratiques de communi-cation" dans la série consommation-mode de vie n°23-24, et au numéro 137d'Insee Première (mai 1991) .- L' Insee décrit dans "La consommationdes ménages en 1990", Insee résultatssérie consommation-mode de vie, n °27-28 les évolutions de la consommation àun niveau fin, en valeur volume et prix .- Le journal "Le film français" fournitquotidiennement des renseignementsdétaillés sur les entrées dans les salles .

POUR VOUS ABONNER A INSEE PREMIÈRE

OUI, je souhaite m'abonner à INSEE PREMIÈRE (1 an, 60 numéros : 425 F (France), 532 FF (Étranger), 682 FF (Étranger parNom ou raison sociale

Adresse : Tél . :Ci-joint mon règlement par chèque à l'ordre de l'INSEE :F

Date :

Signature :

avion)

Activité :

axc% 33

milliersd'entrées

au3/1211991

Nombre desemainesd'exploita-

lion

Danse avec les loups (Am) 1404 41 'Terminator 2 (Am) 1113 7 -Robin des bois (Am - Britannique) 913 17*Le silence des agneaux (Am) 657 34'Alice (Am) 565 43 `Croc-Blanc (Am) 519 7 -Une époque formidable (F) 455 24'Green card (F - Australien) 409 37Opération corned beef (F) 406 16Thelma et Louise (Am) 406 27"Hot shots (Am) 379 5 *L'expérience interdite (Am) 361 15Delicatessen (F) 360 33'Higlander le retour (Am) 345 12'Mon père ce héros 336 6Merci la vie (F) 327 27Un flic à la maternelle 326 11Madame Bovary (F) 312 33'Allo maman c'est encore moi 311 33'

20

Films d'autres nationalités (1)

Films anglais

/ `

1081 82 83 84 85 86 87 88 89 90

Années