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Moins de désherbantsdans les vignes
recherches agronomiques depratiques plus respectueuses del'environnement se sont focali-sées sur les désherbants chimi-ques, qui sont les pesticides lesplus souvent retrouvés dans leseaux de surface et souterraines.Travailler mécaniquement le solet/ou laisser pousser l'herbedans la vigne se sont ainsi pro-gressivement imposés dans lepaysage viticole.
Des sols plus travaillésEn 2010, 19 % des surfaces viti-coles contre 10 % en 2006,n'ont fait l'objet d'aucun désher-bage chimique. Pour ne pasavoir à détruire chimiquementles adventices de leurs vignes,ces viticulteurs ont opté pour undésherbage mécanique du solassocié ou non à des tontes.Cette évolution des pratiques sedécline différemment selon lesrégions. En Bourgogne commeen Provence, plus de 30 % desvignes ne reçoivent plus d'herbi-cides. Pour chacun des bassinsviticoles, ce type de désherbageprogresse entre 2006 et 2010au détriment des deux autresmodes opératoires : un désher-bage « mixte » associant travaildu sol et herbicide, un désher-bage exclusivement chimique.Retenue pour les deux tiers dessur faces, la solut ion mixtedemeure la plus répandue. Elles'applique sur les trois quarts
Pour protéger la santé de savigne et assurer sa futurevendange, le viticulteur doit
lutter contre différents bio agres-seurs (maladies, ravageurs) etla concurrence d'autres plantes.Pour contrôler ces trois typesd'organismes, les viticulteursa p p l i q u e n t e n 2010 , e nmoyenne seize traitements phy-tosanitaires. La seule lutte contreles maladies fongiques mobilise80 % des traitements contre10 % pour combattre les insec-tes et autant contre les adventi-ces. En l'absence de véritablesalternatives aux fongicides, les
>
Languedoc-Roussillon
Provence
Beaujolais
Bourgogne
Alsace
Champagne
Val de Loire
Charentes
Aquitaine
Midi-Pyrénées
Part des surfaces sans désherbantsen %
25 et plus
de 15 à moins de 25
de 10 à moins de 15
moins de 10
Source : SSP – Agreste – Enquête sur les pratiques phytosanitaires en viticulture 2010
Plus du quart des vignobles d'Alsace, de Bourgogne et de Provencesans désherbants
En 2010, un cinquième des surfaces
viticoles ne reçoit aucun herbicide.
Le résultat est obtenu par des passages
mécaniques plus fréquents dans les
vignes. Ce mode de désherbage plus
coûteux est en général associé à des vins
mieux valorisés. Autre alternative aux
désherbants, l'enherbement concerne
désormais la moitié des surfaces viticoles.
288
Agr
este
Pri
meu
r
Pratiques phytosanitairesdans la viticulture en 2010Numéro 288 - octobre 2012
désherbant soit au total un pas-sage de plus que le mode pure-ment mécanique. La solution duchimique exclusif est la plus éco-nome en nombre de passages :deux suffisent pour l'applicationdes désherbants. Les pratiquesde désherbage uniquementmécanique laissent plus de131 000 hectares indemnesd'herbicides. Ce progrès sur leplan environnemental permetégalement de réduire les dépen-ses d'intrants, mais a cependantun coût. Limiter le recours auxherbicides mobilise davantagede temps de travail et entraînedes coûts supplémentaires tanténergétiques que d'utilisation etd'usure du matériel.
… mais des vins mieuxvalorisésEn raison de ce coût, le désher-bage non chimique est réservéaux vignobles dont le vin est lemieux valorisé. Les vins issus devignes préservées d’herbicide,ont une meilleure valorisationque ceux i s sus de v i gnes
conduites en mode convention-nel. L'écart de prix s'élève à prèsde deux euros pour les vins enAppellation d'origine protégée(AOP) et à près d'un euro pourles autres vins. Le prix et le nom-bre de passages effectués appa-raissent également liés. Pour unprix au litre de vin inférieur à3 euros, le nombre de passagespour un désherbage mécaniquene dépasse pas cinq. Si le vinest rémunéré entre 3 et 5 eurosle litre, le nombre de passagesvarie entre six et neuf. Cettemeilleure rémunération permetde compenser des rendementsplus faibles. Le prix n’est qu’undes éléments explicatifs, larégion influe également sur lechoix de se passer d’herbicide(voir encadré). Parmi les viticul-teurs ayant opté pour un dés-herbage non chimique, un tiersne peut recourir aux herbicidesen raison de leur adhésion à unedémarche biologique. Le choixde se passer d'herbicide n'impli-que pas pour autant un compor-tement général de limitation des
des surfaces des vignobles duSud-Ouest (Aquitaine, Charen-tes et Midi-Pyrénées). Avec14 % des surfaces, le désher-bage exclusivement chimiqueest l'option la moins fréquentemais constitue en Champagneet Beaujolais la pratique domi-nante. Signe positif néanmoins,ce sont dans ces deux mêmesrégions viticoles que cette prati-que s ' e s t l e p l u s r édu i t eentre 2006 et 2010.
Davantage de passagesdans les vignes…Faire le choix d'un désherbagenon chimique ou mixte, conduitnécessairement le viticulteur àpasser plusieurs fois dans sesvignes pour travailler le sol outondre. En moyenne, désherberuniquement mécaniquementoblige à réaliser trois passagesentre les rangs, un sur le rang etu n p o u r t o n d r e s o i t u n emoyenne de cinq passages. Ledésherbage mixte requiert troispassages mécaniques, deuxtontes et un passage pour le
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Pour en savoirplus…
n « Bilan sanitaire vigne2010 » Jacques Grosman,expert référent vigne –DGAL
n « De la place pourl'herbe dans les vignes »Agreste Primeur n° 211février 2009
n « À chaque vignoble sestraitements »Agreste Primeur n° 230septembre 2009
n « Raisonnement despratiques et des change-ments de pratiques enmatière de désherbage :regards agronomique etsociologique à partir d'en-quêtes chez des agricul-teurs » InnovationsAgronomiques (2008) -Claude Compagnone
Consultez le site Internetdu SSP :www.agreste.agriculture.gouv.fr
et l’Écophyto 2018 :www.agriculture.gouv.fr/ecophyto
0 20 40 60 80 100
chimique exclusifmixte (travail du sol et chimique)mécanique non chimique
Beaujolais
Charentes
Val de Loire
Champagne
Aquitaine
Languedoc-Roussillon
Midi-Pyrénées
Alsace
Bourgogne
Provence
Ensemble 2010
Ensemble 2006
Répartition des surfaces selon le mode de désherbage (en %)
71
67
62
50
72
76
69
78
38
46
81
39
19
14
2
19
2
2
12
6
51
44
12
54
10
19
36
31
26
22
19
16
11
10
7
7
Source : SSP – Agreste – Enquêtes sur les pratiques phytosanitaires en viticulture
Moins de chimie pour désherber les vignobles
>
traitements. Face aux maladiesfongiques et aux insectes, lenombre moyen de traitementsest identique quelle que soitl'option retenue pour désherber.
Enherbement, nombreusesqualités mais implanta-tion parfois difficileEn 2010, l'enherbement s'estimposé sur la moitié des surfa-ces viticoles. Cette large diffu-sion trouve son origine dans sesmultiples intérêts. En exerçantune concurrence hydrique etazotée sur la vigne, l'enherbe-ment en réduit sa vigueur ce quilimite son rendement et favorisela qualité. La présence d'herbeaméliore également la portancedes sols, limite les risques d'éro-sion et favorise la diversité bio-logique. Son implantation variesensiblement selon les régionsviticoles. L'Alsace obtient la pre-mière place avec la quasi-tota-lité de son vignoble enherbé. Àl'autre extrémité du territoire, leSud-Ouest dépasse les 85 % desurfaces viticoles enherbées enAquitaine et Midi-Pyrénées. À
> l’opposé, moins d'un tiers dessurfaces sont enherbées tantdans les vignobles septentrio-naux de Champagne et de Bour-gogne que dans ceux du Sud-E s t . P o u r l e s p r e m i e r s ,l'écartement entre les rangs infé-rieurs à 1,20 mètre ne facilitepas l'implantation d'un couvertvégétal tandis que les secondsredoutent la concurrence hydri-que avec la vigne au momentdes fortes chaleurs.
Priorité à l'enherbementpermanentL'implantation de cet enherbe-ment prend différentes formes.Il peut être qualifié de perma-nent s'il est conservé d'uneannée sur l'autre ou temporaireen cas de renouvel lementannuel. Dans 80 % des vigno-bles enherbés, c'est la perma-nence de l'herbe qui est privilé-giée. L'enherbement temporairese rencontre plus fréquemmentdans les vignobles où l'enher-bement est le moins répandu.En Champagne et en Provence,un tiers de l'enherbement est
réalisé de manière temporaireet en Languedoc-Roussillon l'en-herbement se partage pourmoitié entre permanent et tem-poraire. L'implantation d'un cou-vert végétal s'effectue le plussouvent de manière spontanée,et une fois sur cinq par semis.Enfin, l'enherbement prendplace le plus souvent entre tousles rangs ou un rang sur deux.Cette configuration caractérise85 % des vignobles enherbés.Moins fréquemment (12 %), lecouvert végétal occupe la tota-lité de la surface de la parcelle,y compris sous le rang. Cetenherbement dit total relève leplus souvent d'un enherbementtemporaire. En Languedoc-Roussillon, l'herbe couvre l'inté-gralité du sol dans près de40 % des vignobles enherbés.
Des surfaces traitéesmoins importantesL’enherbement contribue égale-ment à une moindre utilisationdes herbicides en limitant l'éten-due des surfaces traitées. Pourles parcelles enherbées, plus de80 % des traitements herbicidess'effectuent sous le rang laissantl'inter-rang quasi exempt de dés-herbant. Lorsque le sol est nu, lamoitié des surfaces concernéesest traitée chimiquement entotalité, l'autre moitié l'est uni-quement sous le rang. Ainsi lapart moyenne de la surface trai-tée est de 60 % pour une par-celle sans couvert végétal contre40 % pour une parcelle enher-bée. Sur l'ensemble des bassinsviticoles enquêtés, 600000 hec-tares de surfaces développéesont été désherbés chimique-ment. L'enherbement permetd'économiser 110000 hectaresde traitements herbicides.
Lutter préventivementcontre les maladiesL'enherbement s'intègre dansl'éventail des mesures prophy-lactiques visant à prévenir l'ap-parition des maladies et limiterleur développement. Ces prati-ques ont pour objectif de maîtri-ser la vigueur de la vigne ou de
Champ : valorisation du vin en bouteille, en cubitainer ou en vrac. Non pris en compte les eaux-de-vie, les valorisations basées sur le prix du raisin ou le degré d'alcool.
Lecture : un quart des vins produits sur des surfaces désherbées sans herbicides sont valorisés à moins d'un euro cinquante, la moitié à moins de 3,50 euros et un quart à plus de 8 euros le litre.
Distribution du prix au litre selon le type de désherbage
Type de désherbants
Sans déherbage chimique Désherbage mixte Désherbage chimiqueexclusif
12
10
8
6
4
2
0
Prix
par l
itre
minimum
médiane
maximum
25 %
75 %
Source : SSP – Agreste – Enquête sur les pratiques phytosanitaires en viticulture 2010
Les vins produits sans désherbants mieux valorisés
déployées sur plus de 95 % dessurfaces pour le premier et prèsde 85 % pour le second. Vientensuite l'ébourgeonnage dont lamise en œuvre influence forte-ment le rendement et donc laqualité finale de la vendange. Samise en pratique présente defortes disparités selon le type devin produit : majoritaire pour lesvins en AOP, il n'est pratiqué quedans le quart des vignobles avecou sans IGP et peu mis enœuvre dans les vignobles pro-duisant des eaux-de-vie aux ren-dements élevés. L'effeuillage, en
supprimant les feuilles prochesdes grappes, améliore leur étatsanitaire et permet une meil-leure exposition au soleil. Enmoyenne, il se pratique sur uncinquième des surfaces maisdépasse le tiers des surfacesdans les vignobles septentrio-naux d'Alsace et de Champagne.Plus rare, l'éclaircissage ou ven-dange en vert, élimine les grap-pes lorsque le raisin est abon-dant. Il ne concerne que 6 %des surfaces. Les viticulteurs quiont enherbé leurs vignes épam-prent et effeuillent davantage.Au total, toutes ces opérationsen vert nécessitent plus de cinqpassages quand la vigne estenherbée contre quatre pourune vigne qui ne l'est pas. Cesopérations s'effectuent le plussouvent mécaniquement oumanuellement, parfois en recou-rant aux produits chimiques, trèsrarement par destruction ther-mique.
Une pratique à maturitéSi l'enherbement permanent estune pratique largement répan-due, cette dernière semble mar-quer le pas. La part des surfa-c e s c o u v e r t e s p a r u nenherbement permanent en2010 est identique à cel leobservée en 2006. Durant cettepériode, seul le Beaujolais pro-gresse nettement en passantd'un quart de son vignoble
favoriser l'aération des grappes.Elles contribuent ainsi à diminuerla réceptivité de la plante auxparasites et à limiter l’importancede la contamination. Enherber eteffeuiller contribuent en particu-lier à limiter le risque de pourri-ture grise (botrytis) qui altère for-tement la qualité des raisins.Plusieurs opérations en vertrépondent à ces objectifs pro-phylactiques. Les plus répan-dues, le rognage (suppressionde la par t ie terminale desrameaux) et l'épamprage (sup-pression des gourmands) sont
>
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Lecture : 13 % des surfaces non enherbées pratiquent au moins une opération d'effeuillage contre 28 % pour les surfaces enherbées.
20
40
60
80
100
Enherbement
Pas d'enherbement
Épamprage
Éffeuillage
Éclaircissage
Ébourgeonnage
Rognage
en % des surfaces
Source : SSP – Agreste – Enquête sur les pratiques phytosanitaires en viticulture 2010
Enherber va de pair avec épamprer et effeuiller
Un enherbement localisé principalement entre tous les rangs ou tous les deux rangsType d’enherbement (pour parcelles enherbées)
Unité : % des surfaces
enherbement entre un rang un rang un rang un rang plus d'un rangRégion viticole
total tous les rangs sur deux sur trois sur quatre sur cinq sur cinq
Alsace 2 33 63 1 0 0 0Aquitaine 2 48 48 1 0 0 0Beaujolais 4 75 3 3 1 2 12Bourgogne 19 68 10 1 2 1 1Champagne 7 70 15 1 1 2 3Charentes 2 29 66 2 0 0 0Languedoc-Roussillon 39 32 20 2 5 0 1Midi-Pyrénées 1 35 63 1 0 0 0Provence 12 44 35 3 6 0 0Val de Loire 13 63 24 0 0 0 0
Ensemble 11 43 41 2 2 0 1
Source : SSP – Agreste – Enquêtes sur les pratiques phytosanitaires en viticulture
>
enherbé de manière perma-nente à 40 % quatre ans plustard. Les autres régions n'enre-gistrent qu'une faible progres-sion ou une stabilité de ce typede surface. À l’inverse, les vigno-bles charentais et ceux du Lan-guedoc-Roussillon diminuentlégèrement leurs sur facesconstamment enherbées. Cerecul peut trouver une explica-tion dans les critiques faitesenvers l'enherbement. Alors quela maîtrise des rendements per-mis par l'enherbement devaitaméliorer la qual i té, aprèsretours d'expérience, il lui estreproché d'entraîner une baissetrop importante de la vigueur dela vigne. Cet affaiblissement de lavigueur se trouve renforcé pard'autres facteurs comme leréchauffement climatique et ladégradation de l'état sanitaire de lavigne. Il conduit à un déficit desucre des moûts et au final à ungain qualitatif des vins, jugé déce-vant. En terme de quantité, enréduisant le rendement, l'enher-bement se heurte aux objectifs deproduction rendus nécessaires
> pour rentabiliser les investisse-ments réalisés dans le matérielde vinification. À rebours despratiques les plus répandues, ladiffusion dans le paysage viticolede l'enherbement ou des tra-vaux du sol n'allaient pas de soi.La pratique du désherbage
mécanique n'est pas une inno-vation technique mais le retourd 'une anc ienne p ra t ique .Comme le souligne le sociolo-gue, Claude Compagnone ,« abandonnée avec l’arrivée desdésherbants il y a une trentained’années, et considérée, il y a
Moins de surfaces traitées au glyphosateMatières actives utilisées en 2010 et 2006
pour le désherbage des vignes à raisin de cuve
Part des surfaces traitées (%)Substance active herbicide
2010 2006
Glyphosate (sel d’isopropylamine) 57 70Flazasulfuron 28 19Aminotriazole 13 20Carfentrazone éthyl 9 3Oxyfluorfène 8 1Flumioxazine 11 13Glufosinate ammonium 9 10Propyzamide 7 1Glyphosate (sel d’ammonium) 6 5thiocyanate d’ammonium 5 19Oryzalin 4 8Diuron 1 0 21
1. Autorisation de mise sur le marché retirée en 2007.Lecture : parmi les surfaces traitées avec un herbicide, 57 % ont été désherbées avec du
glyphosate.
Source : SSP – Agreste – Enquêtes sur les pratiques phytosanitaires en viticulture
Enherbement
0 20 40 60 80 100
temporaire
permanent
aucun
Provence
Champagne
Languedoc-Roussillon
Bourgogne
Beaujolais
Ensemble
Val de Loire
Charentes
Aquitaine
Midi-Pyrénées
Alsace
Nature de l'enherbementen %
Enherbement
Source : SSP – Agreste – Enquête sur les pratiques phytosanitaires en viticulture 2010
Près de la moitié des surfaces enherbées
Une vigne bien entretenue,jugée « propre » était auparavantune vigne sans herbe.
Éric Ambiaud
SSP - Bureau des statistiquesvégétales et animales
avec la contribution deJacques Grosman, expert,référent filière vigne
Maaf
encore peu de temps, commeun indicateur de manque detechnicité des viticulteurs quicontinuaient à l’utiliser, elle setrouve aujourd’hui « réhabilitée »et remise au goût du jour parcette même culture technique ».Quant à l'enherbement naturelmaîtrisé, s'il requiert une cer-taine technicité, il a changé lamanière de voir des viticulteurs.
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n Dans le but d’améliorer le suivi des usages de produitsphytopharmaceutiques, une première enquête pratiquesculturales sur la vigne a été réalisée en 2006. Le plan Éco-phyto 2018, pour réduire le recours aux pesticides en dixans, si possible, a confirmé et accentué le besoin d'infor-mations nécessaires au suivi de l’utilisation des pesticidessur le terrain, notamment par le calcul régulier d'indica-teurs de pression phytosanitaire. Pour atteindre cet objec-tif, ce plan prévoit la réalisation plus fréquente d’enquê-tes sur les pratiques phytosanitaires. L’enquête intermé-diaire sur les pratiques phytosanitaires 2011 s’inscrit dansce cadre.
n En sus du relevé des traitements phytosanitairesappliqués, les viticulteurs ont été interrogés sur les pra-tiques pouvant avoir une incidence sur le rendement :fertilisation, mise en place d'un couvert végétal, gestiondu sol, mise en œuvre de techniques de prophylaxie(épamprage, rognage, vendange en vert) ainsi que surdes éléments permettant de préciser le contexte propreà chaque viticulteur : perception de la pression parasi-taire exercée sur la parcelle, rendement et valorisation.
n L'enquête s'est déroulée du 15 mai au 15 juillet 2011 etportait sur la campagne 2009-2010 débutant après la ven-dange 2009 et se déroulant jusqu'à la vendange 2010incluse. L'échantillon comprenait 6 264 parcelles devignes à raisins de cuve réparties sur dix régions viticoleset vingt-six départements. Les surfaces extrapolées repré-sentent 91 % des surfaces en vigne à raisin de cuve enFrance.
n Le questionnaire 2011 distingue l’enherbement perma-nent de l’enherbement temporaire. En 2006, le question-naire ne portait que sur l’enherbement permanent.L’évolution de l’enherbement entre ces deux enquêtes nepeut donc être mesurée que sur le seul enherbement per-manent.
n Le nombre moyen de traitements représentés dans legraphique ne doit pas être assimilé à l'indice de fré-quence de traitement (IFT) calculé par le SSP. L'IFT est unnombre moyen de doses homologuées appliquées parhectare. Les doses sont comptabilisées au prorata dessurfaces concernées.
Méthodologie
Entre 2006 et 2010 forte progression du désherbage non chimiqueUnité : % des surfaces
2010 2006 2010 2006 2010 2006
non chimique mixte (travail du sol et chimique) chimique exclusif
Alsace 26 13 72 78 2 9Aquitaine 1 16 11 78 82 6 7Beaujolais 7 4 39 26 54 70Bourgogne 31 21 50 57 19 22Champagne 11 3 38 31 51 66Charentes 7 3 81 83 12 14Languedoc-Roussillon 19 8 69 77 12 15Midi-Pyrénées 2 22 nd 76 nd 2 ndProvence 3 36 21 62 76 2 3Val de Loire 10 9 46 37 44 54
Ensemble 2010 19 10 67 71 14 19
1. Aquitaine (vignoble du Bordelais et du Bergeracois) en 2010, Bordelais seul en 2006.2. Données non disponibles en 2006.3. Provence (Var, Vaucluse et Bouches-du-Rhône) en 2010, Provence (Var, Vaucluse) en 2006.
Source : SSP – Agreste – Enquêtes sur les pratiques phytosanitaires en viticulture
>
n La région d'appartenance et le prix de vente du vin influent la proba-bilité de ne pas utiliser de désherbants. Les surfaces viticoles en Alsaceet en Provence ont une probabilité plus élevée de ne pas être désherbéechimiquement qu'une surface viticole du Languedoc à caractéristiquesidentiques. Une parcelle viticole du Languedoc-Roussillon dont le vin estrémunéré 5 euros ou plus au litre contre moins d'un euro cinquante
pour une parcelle de cette même région voit sa probabilité de ne pasêtre désherbée chimiquement progresser de près de 25 points. Limiterles apports de fumure constitue un facteur positif pour ne pas utiliserd'herbicides. La mise en place d'un enherbement n'exerce pas d'in-fluence sur la probabilité de ne pas utiliser d'herbicide.
La région et le prix : deux déterminants pour un désherbage non chimique
Probabilités « toutes choses égales par ailleurs » de ne pas employer de désherbants pour une surface viticole de vigne à raisin de cuvedurant la campagne 2009-2010.
- 25 - 20 - 15 - 10 - 5 0 5 10 15 20 25
5 euros et plus par litre
De 1,5 euro à moins de 5 euros par litre
2 épamprages ou plus
2 rognages ou plus
2 ébourgeonnages ou plus
Plus de 12 apports de fumure en 5 ans
De 5 à 12 apports de fumure en 5 ans
Plus de 80 hl/ha
Moins de 40 hl/ha
Enherbement de la parcelle
Val de Loire
Provence
Midi-Pyrénées
Charentes
Champagne
Bourgogne
Beaujolais
Aquitaine
Alsace 13,9
8,8
5,9
17,0
7,4
0,2
9,3
3,2
9,3
24,8
— 1,8
— 9,7
— 11,4
— 6,7
— 8,2
— 20,2
— 10,9
— 15,6
— 2,9
Lecture : Le modèle utilisé est un modèle de régression logistique. L'unité de référence est une surface de la région Languedoc-Roussillon (voir caractéristiques). Elle a une probabilité de 22 % de ne pas être désherbée chimiquement. Les barres du graphique indiquent l'écart de probabilité de ne pas désherber chimiquement par rapport à cette probabilité de référence quand on modifie, une par une, les modalités des variables retenues. Pour une surface de Bourgogne, de mêmes caractéristiques l'écart est positif et vaut 8,8 %. Ainsi une surface de vigne en Bourgogne qui ne diffère de celle de référence que par la région aura une probabilité de 22 + 8,8 = 30,8 % de ne pas utiliser de désherbants.
Caractéristiques de la surface de référence :région : Languedoc-Roussillonenherbement : nonrendement : entre 40 et 80 hl/hanombre d'apports de fumureentre 2006 et 2010 : moins de 5 apportsnombre d'opérations en vert effectuéesdurant la campagne 2009-2010 :ébourgeonnage : moins de 2rognage : moins de 2épamprage : moins de 2nombre de passages effectués durant la campagne 2009-2010pour travailler le sol : moins de 2prix au litre : moins d'1,50 euroLa région viticole Languedoc-Roussillon a été retenue commerégion de référence en raison de sa grande diversité des pratiqueset des vins produits.
Source : SSP – Agreste – Enquête sur les pratiques phytosanitaires en viticulture 2010
Secrétariat général. SERVICE DE LA STATISTIQUE ET DE LA PROSPECTIVE12, rue Henri Rol-Tanguy, TSA 70007 - 93555 Montreuil-sous-bois Cedex. Tél. : 0149558585 — Fax : 0149 558503n Directrice de la publication : Fabienne Rosenwald n Conception : Yann Le Chevaliern Composition : SSP n Impression: SSP Toulouse n Dépôt légal : à parution n ISSN: 1760-7132 n Prix : 2,50 €n © Agreste 2012
n Adventice : plante poussant spontanément dans uneculture et jugée indésirable dans celle-ci (désignée dansle langage courant par l'expression mauvaise herbe).
n Surfaces développées : somme des surfaces traitées àchaque passage. Une surface traitée deux fois sera comp-tée deux fois.
n Type de désherbage• mécanique sans désherbage chimique : les parcel-
les ne font l'objet d'aucun désherbant. Le désher-bage associe ou non des travaux mécaniques du solet des tontes si la parcelle est enherbée.
• mixte: le désherbage combine l'usage de désher-bants chimiques avec des travaux du sol ou des tontes.
• chimique exclusif : le désherbage n'est réalisé quepar l'emploi de désherbants. Il n'y a ni travaux du solni tontes.
n Travaux du sol : Ces travaux visent à entretenir le soldans l'inter-rang et l'inter-cep par le passage d'appareils(à disques, à dents, de type rotavator, thermique ouautre). Ces travaux sont assimilés à un désherbage méca-nique.
n Opérations en vert : Elles permettent de contrôler ledéveloppement de la vigne et d'améliorer les conditionssanitaires et la qualité du raisin. Elles sont pratiquées
entre le débourrement et la récolte. Les principales opé-rations en vert sont :
• ébourgeonnage : consiste à supprimer une partiedes bourgeons laissés à la taille ou des jeunes pous-ses qui en sont issues. On le pratique au stade phé-nologique du débourrement afin de déterminer lacharge de raisin à conserver et de mieux la répartir.
• épamprage (appelé également évasivage, éjeton-nage) : supprime les rameaux non fructifères du piedet du tronc et les repousses issues du porte-greffe.Cette pratique permet de simplifier la taille et de limi-ter les plaies de taille, de supprimer les poussesconcurrentes des grappes et d’aérer la souche.
• rognage : supprime la partie terminale des rameauxpour limiter le développement de la vigne et permet-tre le passage des engins. Le rognage influe surl’équilibre entre les grappes et le feuillage (limite lasurface foliaire). Le rognage est mécanique et s’effec-tue le plus tardivement possible (à partir de la florai-son). On pratique généralement quatre rognages paran. Il peut être manuel, mécanique.
• effeuillage : enlève les feuilles situées à proximitédes grappes afin d’améliorer leur état sanitaire etleur exposition au soleil.
• vendange en vert (appelé également éclaircis-sage) : en cas de récolte potentiellement élevée,cette technique consiste à éliminer les grappes excé-dentaires pendant l'été.
Définitions