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« Le modèle IS/LM : aperçu théorique » 1

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Le modèle IS-LM est certainement le plus célèbre des modèles économiques. Il a connu un formidable succès dans les 30 années qui ont suivi la seconde guerre mondiale. Tous les économistes, mais aussi les gouvernements ou les gouverneurs des banques centrales, se servaient alors de ce modèle où de modèles qui en dérivaient. Seuls quelques économistes, comme Friedman, rejetaient ce modèle. Le modèle IS-LM est LE modèle keynésien.Mais, pourquoi dit-on que ce modèle est keynésien ?  Parce qu'il explique que l'Etat peut par une politique de relance faire baisser le chômage, ce que disait justement Keynes.  Parce qu'il admet l'existence d'un chômage involontaire, comme le pensait Keynes. Car rappelez-vous qu'avant Keynes, avant les années 30 et la crise de 29, la quasi-totalité des économistes étaient persuadés que le chômage involontaire ça n'existait pas ! Les chômeurs étaient forcément tous des chômeurs volontaires. Parce qu'il explique le chômage non par le niveau trop élevé des salaires, à cause des syndicats et du SMIC etc., mais par l'insuffisance de la demande.

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Page 1: Modèle IS-LM

 

« Le modèle IS/LM : aperçu

théorique »

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Page 2: Modèle IS-LM

PLAN   :

1.Introduction

2. Le modèle IS/LM, un modèle agrégé

2.1. La relation d’équilibre pour le marché

des Biens et Services- la courbe IS -

2.1.1.Les déplacements de la courbe IS

2.2. La relation d’équilibre pour le marché

monétaire

2.2.1.Les déplacements de la courbe LM

2.3. Présentation du modèle IS-LM

3.Applications du modèle IS-LM

3.1. Effet d’une politique budgétaire

3.2. Effet d’une politique monétaire

4.Limites du modèle IS /LM

Conclusion

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1.Introduction

Le modèle IS-LM est certainement le plus célèbre des modèles économiques. Il a connu un formidable succès dans les 30 années qui ont suivi la seconde guerre mondiale. Tous les économistes, mais aussi les gouvernements ou les gouverneurs des banques centrales, se servaient alors de ce modèle où de modèles qui en dérivaient. Seuls quelques économistes, comme Friedman, rejetaient ce modèle. Le modèle IS-LM est LE modèle keynésien.Mais, pourquoi dit-on que ce modèle est keynésien ? 

Parce qu'il explique que l'Etat peut par une politique de relance faire baisser le chômage, ce que disait justement Keynes.

  Parce qu'il admet l'existence d'un chômage involontaire, comme le pensait

Keynes. Car rappelez-vous qu'avant Keynes, avant les années 30 et la crise de 29, la quasi-totalité des économistes étaient persuadés que le chômage involontaire ça n'existait pas ! Les chômeurs étaient forcément tous des chômeurs volontaires.

Parce qu'il explique le chômage non par le niveau trop élevé des salaires, à cause des syndicats et du SMIC etc., mais par l'insuffisance de la demande.

   

2-Le modèle IS/LM, un modèle agrégé 

Qu’est-ce que le modèle IS-LM ?

Tout simplement deux courbes, appelées IS et LM, qui se croisent dans un graphique ayant pour abscisse le niveau de production (Y) et pour ordonnée le taux d'intérêt sur la monnaie (i), c'est-à-dire le taux d'intérêt dont vous devrez vous acquitter si vous empruntez de l'argent. L'équilibre de l'économie se situe au point de rencontre des deux courbes. Ce point donne le niveau de production à l'équilibre (Yéq) et le taux d'intérêt à l'équilibre (iéq).

 

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2-1.La relation d’équilibre pour le marché des Biens et Services- la courbe IS –

Comment se construit la courbe IS   ?  

La courbe IS est la courbe keynésienne par excellence. Elle vous dit que si la demande augmente, la production augmentera d’autant. Autrement dit, si on consomme d’avantage, les entreprises produiront plus pour pouvoir répondre à cette consommation.

Cette courbe IS nous dit donc qu’à court terme la demande détermine la production. Quelles sont les trois grandes composantes de la demande ? 

La consommation des ménages ©. L’investissement des entreprises (I).  Les dépenses publiques (G). Supposons que C = 100, I = 30, et G = 50. Que nous dira la courbe IS ? Que la demande (globale) est de : 100 + 30 + 50 = 180, et donc que les entreprises, qui produisent en fonction de la demande, produiront pour 180 de biens. Et si la consommation passe à 110 par exemple, la demande globale sera de 190 et donc la production (Y) passera à 190. 

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 2e point : la courbe IS est placée dans un graphique ayant pour ordonnée le taux d’intérêt (i). Quel est l’influence du taux d’intérêt sur la demande, et donc sur la production ? Il est supposé que le taux d’intérêt n’a pas d’influence sur la consommation. De même pour les dépenses publiques. En revanche, il est supposé qu’il en a une sur l’investissement. En effet, si le taux d’intérêt est faible, il est moins coûteux d’emprunter, donc moins coûteux d’investir (car il est supposé qu’une bonne partie des entreprises qui investissent recourent à l’emprunt), et donc les entreprises vont investir d’avantage. Or si les entreprises investissent d’avantage, la demande globale augmente, donc la production augmente. 

Taux d’intérêt faible (i faible)   il est moins coûteux d’emprunter   il est moins coûteux d’investir   les entreprises investissent d’avantage (I augmente)   la demande globale (C + I + G) augmente   la production (Y = C + I + G) augmente.  Et inversement si le taux d’intérêt est fort. Donc, plus i est fort plus Y est petit, et plus i est faible plus Y est grand. Ce qui donne à la courbe IS l’allure suivante : 

 

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2.1.1-Les déplacements de la courbe IS

Et que se passe-t-il si la dépense publique augmente, par exemple ? Eh bien pour un même taux d’intérêt, la demande globale, donc la production, sera plus forte. Ce qui équivaut, graphiquement, à un déplacement de la courbe IS vers la droite. 

 

Et si la consommation des ménages augmente ? Même chose. Et inversement.

2.2. La relation d’équilibre pour le marché monétaire

Comment se construit la courbe LM   ?  

La courbe LM est très représentatif de la théorie de la monnaie exogène, et plus largement de la théorie monétaire keynésienne telle qu'elle a existé jusque dans les années 70. Elle dépend, comme dans toutes bonnes théories monétaires exogènes, d’une offre et d’une demande de monnaie.

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 L’offre de monnaie correspond à la quantité de monnaie que la banque centrale décide d’injecter dans l’économie. La demande de monnaie est déterminée quant à elle par les trois motifs (de transaction, de précaution et de spéculation). Cette demande de monnaie va donc notamment dépendre du motif de transaction. Or, d'après ce motif, la demande de monnaie dépend du niveau de production de l’économie. En effet, si le niveau de production (ou quantité de richesses produites) est plus grand, les ménages vont avoir besoin de d’avantage de monnaie pour assurer leurs transactions. Ceci dit, imaginons que la banque centrale ait déterminé qu’il y aurait un certain montant de monnaie dans l’économie, pas plus pas moins. Et imaginons que le niveau de production augmente. Que va-t-il se passer ? Plus la production sera forte, plus les ménages auront besoin d’argent pour consommer biens et services (motif de transaction), donc plus la demande de monnaie sera importante. Or que se passe-t-il quand l’offre d’une marchandise reste constante et que la demande de cette marchandise augmente ? Son prix s’élève. Eh bien c’est la même chose pour la monnaie, si son offre reste constante et que sa demande augmente, comme c’est le cas dans notre exemple, son prix, c’est-à-dire le taux d’intérêt, s’élève. Par conséquent, pour une même offre de monnaie, si le niveau de production s’élève alors la demande de monnaie, et donc le taux d’intérêt, augmente. Et inversement si le niveau de production diminue. Par conséquent, pour une même offre de monnaie :

si Y augmente   i augmente et si Y diminue   i diminue. 

Ce qui donne la courbe LM : 

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2.2.1. Les déplacements de la courbe LM

Et si l’offre de monnaie augmente, parce que la banque centrale mène une politique monétaire expansionniste, alors pour un même niveau de production, le taux d’intérêt diminue (car il y aura plus de monnaie offerte par la banque centrale, mais toujours autant de monnaie demandée vu que le niveau de production n'a pas varié). Et inversement si la banque centrale mène une politique monétaire restrictive. Donc :

Si Y est constant et que l’offre de monnaie augmente   i diminue. La courbe LM s'est déplacé vers la droite.

Si Y est constant et que l’offre de monnaie diminue   i augmente. La courbe LM s'est déplacé vers la gauche.

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2.3. Présentation du modèle IS-LM 

En plaçant les courbes IS et LM dans un même plan. Ce graphique nous donne, au point de rencontre des deux courbes, le niveau de production d'équilibre et le taux d'intérêt d'équilibre. 

 

3. Applications du modèle IS-LM 3.1. Effet d’une politique budgétaire

Ce modèle vous dit que si le gouvernement mène une politique de relance budgétaire, en augmentant ses dépenses, cela va déplacer la courbe IS vers la droite. Ce qui entraîne une augmentation de Y (Y’éq), donc du niveau de production, de même que des taux d'intérêts (i’éq) 

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A l'inverse, il nous dit que si le gouvernement mène une politique de rigueur budgétaire, la courbe IS se déplace vers la gauche, ce qui entraîne une diminution de la production (Y’’éq), ainsi que des taux d'intérêts (i’’éq).

  

3.2. Effet d’une politique budgétaire

Les choses se passent de la même manière pour la courbe LM. Si la banque centrale mène une politique expansionniste, la courbe LM se déplacera vers la droite, ce qui provoquera une augmentation de la production Y ainsi que contrairement à une baisse des taux d’intérêt. 

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Et si c’est une politique monétaire restrictive qui est menée, la courbe LM se déplacera vers la gauche. La production diminuera et les taux d’intérêts augmenteront.

Or il semble que c’est bien ce qui se passe, lorsque l’Etat mène un politique de relance la production augmente (et inversement pour une politique restrictive) et quand la banque centrale conduit une politique monétaire expansionniste la production augmente (et inversement en cas de politique monétaire restrictive). On voit alors toute la puissance du modèle, qui permet avec simplement deux courbes dans un graphique d'expliquer les effets des politiques budgétaires et monétaires.On a vu que si l'Etat menait une politique de relance budgétaire, la courbe IS se déplaçait vers le droite, ce qui induisait une augmentation de la production et une élévation des taux d'intérêts. 

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4. Limites du modèle IS /LM Le modèle IS/LM souffre principalement des conséquences de sa grande simplicité. Toutefois, si sa relative simplicité a pu rendre ce modèle attirant, de nombreux aspects semblent avoir été omis.

Dans le modèle simplifié ci-dessus, les effets d'éviction des politiques monétaires et budgétaires n'ont pas été présentés. Le principe de ces effets est le suivant : l'augmentation des dépenses publiques et l'accroissement de l'offre de monnaie entraînant la baisse du chômage (donc une hausse du nombre de consommateur), entraînent proportionnellement à cette baisse, de l'inflation due à l'augmentation de la consommation, qui érode le pouvoir d'achat des ménages ou une hausse des taux d'intérêt qui limite l'investissement. Néanmoins, si ces effets tendent à réduire la valeur du multiplicateur, ils ne l'annulent pas. De plus la dévalorisation de la monnaie induite par l'inflation enéconomie ouverte peut accroître la compétitivité du pays par deux mécanismes : le renchérissement des importations et la réduction du coût des produits exportés, ce qui peut compenser ces effets d'éviction. Par ailleurs, les salariés, en partie victimes de l'illusion monétaire, vont dans un premier temps consommer plus. Pour autant, dans certains cas où le taux d'utilisation des capacités de production est supérieur à 80 %, les tensions inflationnistes risquent d'être trop fortes par rapport à la croissance que l'on peut en espérer. Dans ce cas, il importe avant tout d'accroître ces capacités de production, et donc d'orienter les dépenses publiques vers l'investissement des entreprises (subventions).

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Certains auteurs remettent en cause certains postulats du modèle, comme celui de demande de monnaie despéculation, à partir duquel est construit la courbe LM.

Enfin, le modèle IS-LM n'est pas un modèle représentatif de la pensée Keynésienne orthodoxe. Cette dernière voulait expliquer les situations de chômage où l'équilibre parfait entre l'offre et la demande n'existe pas. Or, le modèle IS-LM repose sur des postulats d'équilibre entre les marchés (  ), cette simplification de la pensée keynésienne par le modèle IS-LM a été un moyen pour Hicks, son créateur, de faire rentrer Keynes dans la théorie classique des années 1930. Dans un article écrit en 19802, bien après la mort de Keynes, Hicks avoua avoir omis et mal compris certains des arguments de la pensée keynésienne, notamment celui de l'incertitude.

Néanmoins, IS-LM reste un modèle de référence pour les étudiants en économie car il permet de mettre en avant la distinction entre les keynésiens et les néo-classiques, bien qu'il ne soit pas pleinement représentatif de la pensée keynésienne, ni néoclassique.

Conclusion   :

Voilà ce que nous dit IS-LM : Si l'Etat augmente ses dépenses (en passant d'avantage des commandes et/ou en versant d'avantage de prestations sociales) → les gens vont avoir un revenu plus élevé → ils vont donc consommer d'avantage → ils vont donc avoir besoin de plus de monnaie pour réaliser leurs transactions → ils vont donc demander d'avantage de monnaie → ce qui, à offre de monnaie constante, va faire augmenter les taux d'intérêts. 

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Bibliographie :

BENTAHAR, introduction à la macroéconomie, édition 2015. Olivier Blanchard, Daniel Cohen, Macroéconomie, Pearson éducation, 2001, ISBN 2-

84211-121-4, chapitre 7 The Hicks-Hansen IS-LM Model, History of Economic Thought [1], consulté le 9

avril 2006 Colin Danby, ISLM Tutorial, consulté le 26 octobre 2007 Nouriel Roubini et David Backus, MBA Lectures in Macroeconomics, Stern School of

Business, New York University, 1998 lire en ligne Étienne LEHMANN et Sébastien LOTZ, Macroéconomie, Notes de cours de

l'Université Panthéon-Assas Paris 2, Licence AES, 1re année lire en ligne pdf Brian Snowdon et Howard R. Vane, Modern Macroeconomics: Its Origins,

Development and Current State, Edward Elgar, 2005, ISBN 1-84376-394-X

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