mémoire - univ-oran1.dz · département de physique mémoire présentée en vue de l‟obtention...

134
1 République Algérienne démocratique et populaire Ministère de l‟Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université d‟Oran Faculté des Siences Département de Physique Mémoire Présentée en vue de l‟obtention du diplôme de Magister Spécialité : Physique Option : Spectroscopie des Matériaux Solides Présentée par SARDI FATIHA Intitulée EFFETS DISSIPATIFS DANS LES SUPRACONDUCTEURS A HAUTE TEMPERATURE CRITIQUE Membres du jury : HAMOU AHMED Président Professeur à l‟Université d‟Oran. TAIBI HAMED Examinateur Professeur à l‟Université d‟Oran. BELHADJI MAAMAR Examinateur Professeur à l‟Université d‟Oran. ZANOUN YAHIA Rapporteur M.C.A à l‟Université d‟Oran. 2011/2012

Upload: others

Post on 15-Aug-2020

10 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 1

    République Algérienne démocratique et populaire

    Ministère de l‟Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

    Université d‟Oran

    Faculté des Siences

    Département de Physique

    Mémoire

    Présentée en vue de l‟obtention du diplôme de Magister

    Spécialité : Physique

    Option : Spectroscopie des Matériaux Solides

    Présentée par

    SARDI FATIHA

    Intitulée

    EFFETS DISSIPATIFS DANS LES SUPRACONDUCTEURS A HAUTE

    TEMPERATURE CRITIQUE

    Membres du jury :

    HAMOU AHMED Président Professeur à l‟Université d‟Oran.

    TAIBI HAMED Examinateur Professeur à l‟Université d‟Oran.

    BELHADJI MAAMAR Examinateur Professeur à l‟Université d‟Oran.

    ZANOUN YAHIA Rapporteur M.C.A à l‟Université d‟Oran.

    2011/2012

  • 2

    Remerciements

  • 3

    REMERCIEMENTS

    Tout d‟abord, mes remerciements les plus vifs sont adressés à Mr. Ghamnia

    Professeur à l‟université d‟Oran et responsable de la post de graduation spectroscopie des

    matériaux solides et son assistance tout au long de la préparation de ce travail.

    Je tiens à exprimer ma vive reconnaissance à mon professeur et encadreur

    Mr.Y.Zanoun pour la proposition de ce thème et qui ma guidé et conseillé et qui n‟a pas cessé

    de me soutenir et de m‟encourager tout au long de l‟élaboration de ce mémoire.

    Mes remerciements les plus chaleureux vont à tous mes professeurs du département de

    physique (Spectroscopie des matériaux solides) et tous ceux qui, de loi ou de prés, m‟ont

    soutenu et encouragé dans l‟accomplissement et la réalisation de ce travail.

    J‟exprime ma plus grande satisfaction aux honorables membres de jury pour l‟intérêt

    qu‟ils ont bien porté à la soutenance de cette étude :

    Mr. Hamou Ahmed, professeur à l‟université d‟Oran………………….Président

    Mr. Zanoun Yahia, Maitre de Conférence à l‟université d‟Oran.….Rapporteur

    Mr. Belhadji Maamar, professeur à l‟université d‟Oran……………….Examinateur

    Mr. Taibi Hamed, professeur à l‟université d‟Oran…………..………….Examinateur

  • 4

    Dédicaces

  • 5

    A la mémoire de mon grand père Mohamed Sardi

    tombé au champ d’honneur le 18/09/1958 à Bou-Tlelis Wilaya

    d’Oran ;

    A mon père Miloud qui m’a encouragé et soutenu tout au long

    de l’élaboration de ce travail

    et à ma mère Farida qui m’a soutenu ainsi moralement par

    ses prières ;

    A mes frères Sid–Ahmed, youcef le benjamin

    et à mes soeurs Ouarda, Saliha et Aicha

    et mes beaux frères Mohamed et Ghali qui m’ont egalement

    encouragé pour l’accomplissent de ce travail dans les

    meilleures conditions ;

    A mon neveu Abdelkader et mes nièces Imene(Mokhtaria),

    Amel et Fatima Zahra

    A mes amies Hchlaf Nadjah et Ben-Allou Yamina

    Et à tous ce qui me sont chers.

  • 6

    Sommaire

  • 7

    Aspects historiques

    Introduction

    Chapitre I

    Generalites sur les supraconducteurs

    Introduction

    I-1-Proprietes magnetiques

    I-1-1-Le moment magnétique dipolaire(𝑚 )

    I-1-2-Le vecteur aimantation (𝑀 )

    I-1-3-La susceptibilité magnétique

    I-1-4- differentes types magnétiques

    I-1-4-1-Le diamagnetisme

    I-1-4-2-Le paramagnetisme

    I-1-4-3-Le ferromagnetisme

    I-1-4-4-L‟antiferromagnetisme

    I-1-4-5-Le ferrimagnétisme

    I-2-Supracondudctivité

    I-2-1- signatures d‟un supraconducteur

    I-2-1-1- résistivité nulle

    I-2-1-2- comportement diamagnétique ( effet Meissner-Ochsenfeld)

    I-2-2- Grandeurs critiques

    I-2-2-1-Température critique 𝑇𝑐

    I-2-2-2-champ critique

    I-2-2-3- Densité critique

    I-2-2-4- Surface critique

    I-2-3- Types de supraconducteurs

    I-2-3-1- Supraconducteurs de type I

    I-2-3-2- Supraconducteurs de type ΙΙ

    I-3-Théories phénoménologiques

    I-3-1-Paires de Cooper

    I-3-2-Equations de London

  • 8

    I-3-3- Théorie de Ginzburg-Landau

    I-3-4- Théorie BCS

    Bibliographie

    Chapitre II

    Supraconducteurs à haute température critique

    Introduction

    II-1- Déscription des supraconducteurs à haute 𝑇𝑐

    II-2- Structure des oxydes supraconducteurs

    II-2-1- Microstructure

    II-2-2- Longueurs caractéristiques

    II-2-3- Macrostructure, jonctions faibles

    II-3- Influence du champ magnétique, ligne d'irréversibilité

    II-4- Paramètres critiques

    II-5-Quelques structures

    Bibliographie

    Chapitre III : Etudes des effets dissipatifs dans les supraconducteurs à haute température

    critique (Gd Ba CuO3)

    III-1-Effet des vortex

    III-1-1-Flux creep

    III-1-2- Flux flow

    III-1-3-Ancrage et courant critique

    III-2- Etude de la susceptibilité magnétiques alternative en fonctin de la température

    Introduction

    III-2-1-Mesures de susceptibilité magnétiques

    III-2-1-1-Principe

    III-2-1-2-Montage

    III-2-2-Etude du système 𝐺𝑑1+𝑥𝐵𝑎2−𝑥𝐶𝑢3𝑂7−𝑦

    III-2-2-1- Variation de 𝑇𝑐

    III-2-2-2- Etude de et en champ alternatif 𝒳 ′ et 𝒳 ′′ sans champ statique

  • 9

    III-2-2-3- Effets du champ statique H (avec ℎ𝑎𝑐 =0.018mT)

    III-2-3-Etude du systéme 𝐺𝑑 𝐵𝑎2−𝑥 𝐿𝑎𝑥𝐶𝑢3 𝑂7+𝛿

    III-2-3-1- Variation de Tc

    III-2-3-2-Résultats de mesure de la susceptibilité magnétique

    III-2-4-Etude du système 𝐺𝑑1.45−𝑥𝐶𝑎𝑥+𝑦𝐵𝑎1.55−𝑦 𝐶𝑢3 𝑂7±𝛿

    III-2-4-1-Introduction

    III-2-4-2-Mesure de la suscptibilité alternative

    III-3-Par Micro-Ondes

    Introduction

    III-3-1-Technique expérimentale

    III-3-2-Résultats et discussions

    III-3-2-1- Système 𝐺𝑑1+𝑥 𝐵𝑎2−𝑥 𝐶𝑢3 𝑂7±𝛿

    III-3-2-2-Système 𝐺𝑑 𝐵𝑎2−𝑥 𝐿𝑎𝑥𝐶𝑢3 𝑂7+𝛿

    III-3-2-3-Système 𝐺𝑑1.45−𝑥𝐶𝑎𝑥+𝑦 𝐵𝑎1.55−𝑦 𝐶𝑢3 𝑂7

    III-4- Différentes applications

    III-4-1- Les applications industrielles

    III-4-1-1- Stockage d‟électricité

    III-4-1-2- Transport de puissance électrique

    III-4-1-3- Générateurs et moteurs électriques

    III-4-2- Les applications civiles

    III-4-2-1- Les trains à lévitation magnétique

    III-4-2-2- La magnétohydrodynamique

    III-4-2-3- Les applications médicales

    Bibliographie

    Conclusion

  • 10

    Aspects Historiques

  • 11

    1908: Liquéfaction de l'Hélium (4.2 K) obtenue par Kammerling Onnes [1] dans

    un laboratoire de Leiden (Pays Bas). Durant les années qui suivent, K. Onnes cherche à

    caractériser le comportement de la résistivité des métaux aux plus basses températures jamais

    atteintes jusque là. A haute température, la résistivité des métaux est dominée par les

    interactions électrons-phonons. Si T est nettement supérieur à la température de Debye θD, le

    nombre de phonons est d'après la statistique de Bose [2] n(q) = 1= (exp (ћw(q)/kBT) - 1)≈

    kBT/ ћw(q) et la résistivité est linéaire en T. Par contre, aux températures très inferieures à

    θD, la résistivité est dominée par les collisions avec les impuretés et défauts du réseau et tend

    vers une constante résiduelle proportionnelle au nombre de défauts.

    K. Onnes cherche à tester des métaux de plus en plus purs et finit par choisir le

    mercure, qui à cette époque peut être mieux purifié que le cuivre, l'or ou le platine...

    1911: Kammerling Onnes découvre la supraconductivité en proposant à G.Holst[3]

    de mesurer la résistivité du mercure dans l'Hélium liquide. [Prix Nobel]

    Fig.A. Découverte de la supraconductivité dans le mercure à la température de l‟hélium

    liquide. La résistance électrique R(T), représentée, décroît brutalement à T = 4.2 K .[3]

    K. Onnes réalise l'expérience schématisée ci-dessous. Pendant les quelques heures

    dont il disposait avant l'évaporation totale de l'Hélium, il ne constate aucun amortissement du

    courant.

    Une expérience plus précise réalisée en 1963 par J. File et R.G Mills [4] placera un borne

    inferieure de cent mille ans pour la décroissance du courant supraconducteur. Le principe est

    similaire. Le courant est détermine par le champ magnétique qu'il produit au voisinage de la

  • 12

    boucle, ce champ étant mesuré de manière très précise par Résonance Magnétique

    Nucléaire. Le dispositif a été maintenu pendant un an et demi à l'état supraconducteur.

    Fig. B. Mesure schématique de la décroissance du courant supraconducteur

    1923: La liquéfaction de l'Hélium est obtenue dans deux autres laboratoires, à Berlin et

    Toronto.

    1933: Meissner et Ochsenfeld[5] mettent en évidence le „‟diamagnétisme‟‟ des

    supraconducteurs (expulsion du flux magnétique).

    1954: Premier électroaimant supraconducteur (Nb): 0.7 Tesla à 4.2 K.

    1957: Théorie microscopique de la supraconductivité des métaux par Bardeen, Cooper

    et Schrieffer[6] [Prix Nobel]

    1962: B. Josephson[7] prédit des effets quantiques qui sont utilisés en détection ultra-

    sensible du champ magnétique (Jonction Josephson, SQUID ...) [Prix Nobel]

    1970: Lancement d'un projet de train à sustentation magnétique au Japon. Le premier

    prototype atteindra la vitesse de 400 km/h en 1987.

    1982: Premiers images IRM. Les champs magnétiques nécessaires à l'imagerie médicale

    par Résonance Magnétique Nucléaire sont produits par des aimants supraconducteurs.

    1986: Berdnoz et Muller[8] découvrent la supraconductivité dans de nouvelles

    céramiques à base de cuprates: La2-xBaxCuO4. [Prix Nobel]

    1987: Premier supraconducteur (90 K) au dessus de la température de l'azote liquide (77

    K): YBa2Cu3O7-δ

    1995: Record reproductible à 164 K: Hg-Ba-Ca-Cu-O

    2003: Aucun nouveau record reproductible depuis 10 ans. Plusieurs dizaines de milliers de

    publications sur les nouveaux supraconducteurs. Aucune interprétation théorique définitive...

  • 13

    Applications maintenant opérationnelles: fabrication de SQUIDs, fonctionnant à la

    température de l'azote liquide.

  • 14

    Fig. C. L‟âge des matériaux [9,10]

  • 15

    INTRODUCTION

  • 16

    La découverte de la supraconductivité à haute température critique a fait reculer une limite qui

    était jugée insurmontable dans le cadre de la théorie BCS : La température de transition de

    l‟état supraconducteur à l‟état normal.

    L‟hypothèse de l‟interaction électron-phonon dans le cadre de cette théorie avait conduit

    à prédire une limite de 30K pour Tc. La découverte des composés au lanthane en 1986 avait

    fait monter la température critique à 35K, puis avec les composés à base de terres rares

    dépasser 90K et finalement atteindre puis dépasser 100K avec les composés au bismuth et

    ceux au thallium. Ces découvertes qui se sont succédées dans un laps de temps relativement

    court ont fait naître beaucoup d‟espoirs pour leurs applications pratiques et ont suscité de très

    nombreux travaux théoriques et expérimentaux.

    La possibilité d‟avoir des matériaux supraconducteurs à une température supérieure à

    celle d‟ébullition de l‟azote liquide (77K) ouvre donc des perspectives d‟applications dont les

    implications technologiques et économiques seraient importantes. Ces applications touchent

    des domaines très variés comme ceux des bobines produisant des champs magnétiques

    intenses, les télécommunications, l‟informatique, l‟électronique et la médecine (imagerie

    médicale). L‟azote liquide est beaucoup plus disponible et plus maniable que l‟hélium liquide.

    Le gain économique concerne aussi bien la disponibilité du gaz, l‟énergie utilisée pour le

    liquéfier que les installations pour le stocker.

    Depuis la découverte de ces nouveaux matériaux que nous citerons désormais par leur

    initiales SHTC, un nombre important de travaux a été consacré à l‟étude de leur densité de

  • 17

    courant critique et au problème plus général de l‟interaction entre le réseau de vortex et les

    défauts de structure dans le matériau. Un grand progrès a été accompli pour la compréhension

    de ces problèmes mais beaucoup de points fondamentaux n‟ont pas encore été éclaircis et sont

    encore l‟objet de recherches poussées.

    Le plan de ce mémoire de thèse est le suivant :

    Dans le premier chapitre, je décris quelques généralités sur les supraconducteurs.

    Le deuxième chapitre concerne les supraconducteurs à haute température critique.

    Le troisième chapitre, Etudes des effets dissipatifs dans les supraconducteurs à haute

    température critique (Gd Ba CuO3), avec les applications des matériaux

    supraconducteurs.

  • 18

    Chapitre I

    Generalites sur les supraconducteurs

  • 19

  • 20

    Introduction

    La Supraconductivité est un phénomène observé sur certains métaux, alliages ou

    céramiques, qui n'opposent pratiquement aucune résistance au passage d'un courant

    électrique au dessous d'une certaine température critique.

    Fig. I.1. Un petit aimant est placé au-dessus d‟un supraconducteur

    On distingue notamment deux types de supraconducteurs : les supraconducteurs de

    première espèce se caractérisent par le fait que, tant que l‟induction magnétique extérieure est

    inférieure à une certaine valeur critique, le champ intérieur est nul à l intérieur du matériau ;

    les supraconducteurs de deuxième espèce se caractérisent par l existence de deux champs

    critiques ou le matériau se comporte soit comme un conducteur normal, soit le champ pénètre

    partiellement dans le volume du matériau soit le champ interne est nul ; il existe ainsi un

    domaine de champs extérieurs autorisant la présence d‟effets dissipatifs associés au courant

    électrique. On appelle transition le passage du conducteur de l état supraconducteur à l‟état

    normal, ou résistif.

    L'apparition de l'état supraconducteur dans un matériau en dessous de sa température

    critique se manifeste par deux effets spectaculaires: l'annulation de la résistance électrique (le

    matériau conduit l'électricité sans perte) et l'expulsion des lignes de champ magnétique (effet

    Meissner). L'effet Meissner permet À un supraconducteur de léviter. D'autre part,

    les aimants supraconducteurs peuvent produire des champs magnétiques très intenses

    puisqu'ils ne sont pas affectés par leur propre champ.

    La supraconductivité à haute température critique est l‟un des domaines qui a le plus

    ébranlé le monde de physique et de la chimie du solide. Portée par l‟espoir d‟applications

    spectaculaires, elle a aussi, et peut-être surtout, suscité des remises en cause fondamentales de

    théories sur lesquelles repose une partie de la Physique du Solide du 20ème siècle.

  • 21

    En 1986, G. Bednorz et K.A. Müller [1] découvrent la supraconductivité d‟un composé

    de formule chimique compliquée, Bax La2−xCuO4 à une température critique Tc

    inconcevable à l‟époque : 30 K. Les recherches sur la supraconductivité connaissent un essor

    fulgurant. Les températures critiques montent très vite : dès 1987, le composé Y Ba2Cu3O7

    est supraconducteur à 92 K. On se prend à rêver immédiatement aux applications : stockage

    illimité de l‟énergie, train à lévitation magnétique, électronique supraconductrice supplantant

    l‟électronique semiconductrice. Les nouveaux composés sont baptisés cuprates, car tous

    contiennent du cuivre et de l‟oxygène ; ils détiennent aujourd‟hui le record de la température

    critique, 136 K (HgBa2Ca2Cu3O10).

    Afin de mieux comprendre la supraconductivité ;il faut bien maitriser le magnétisme

    qui a des effets très marquants sur ce phénomène.

    I-1-Proprietes magnetiques

    Un milieu magnétique est caractérisé par l‟existence d‟un moment magnétique

    macroscopique ( 𝑀 ), qui est la résultante de tous les moments magnétiques microscopiques

    (𝑚 ).

    I-1-1-Le moment magnétique dipolaire(𝒎 )

    Le moment magnétique microscopique dans un matériel provient essentiellement du

    moment de spin (𝑆 ), du moment orbital atomique (

    𝐿 ) et de la variation de ce moment orbital

    créé par l‟application d‟un champ magnétique extérieur.

    On définit le moment dipolaire magnétique d‟une spire comme :

    𝑚 =iS

    𝑛

    Où i est le courant qui parcourt cette spire et 𝑆 =S

    𝑛 .

    Le moment magnétique dipolaire se mesure en (A.𝑚2).

  • 22

    Fig. I.2. Le moment magnetique d‟une spire

    I-1-2-Le vecteur aimantation (𝑴 )

    Soit Δτ un élément de volume d‟un milieu matériel où existe des moments magnétiques

    dipolaires 𝑚𝑖 , le vecteur aimantation est la résultante de tous les moments 𝑚 𝑖 dans le volume

    ∆τ.

    𝑀 = (∑

    𝑚 𝑖 )/ ∆τ

    L‟aimantation se mesure en (A/M), quand 𝑀 ≠

    0 le milieu est aimanté.

    I-1-3-La susceptibilité magnétique

    De l‟action de 𝐻 , il en résulte une aimantation

    𝑀 parallèle qui vérifie, dans le cas d'un

    milieu matériel isotrope:

    𝑀 = 𝜒𝑚

    𝐻

    Où : 𝜒𝑚 la susceptibilité magnétique du milieu.

    𝐻 est appelé vecteur excitation magnétique , il s‟exprime en (A/m).

    On sait que : 𝐵 = 𝜇0(

    𝐻 +

    𝑀 ) = 𝜇0(1 + 𝜇𝑚 )

    𝐻

    𝐵 = 𝜇0𝜇𝑟

    𝐻 = 𝜇

    𝐻

  • 23

    Où : 𝐵 est le champ magnétique total (champ éxterieur

    𝐵0 + le champ magnétiqeue à

    l’interieur du matériau 𝐵𝑚 ).

    𝜇=𝜇0𝜇𝑟 : la perméabilité magnétique du milieu.

    𝜇𝑟 : perméabilité relative du milieu.

    Remarque:

    - Pour 𝜒𝑚 < 0 et 𝜒𝑚 ≪ 1 : le milieu est dit diamagnétique.

    - Pour 𝜒𝑚 > 0 et 𝜒𝑚 ≪ 1 : le milieu est dit paramagnétique.

    I-1-4- Differentes types magnétiques

    I-1-4-1-Le diamagnetisme

    Ces matériaux sont par exemple des plantes, l'eau, le sol, le bois, la peau ... .

    substances diamagnétiques ne montrent aucune réaction visible de la présence d'un champ

    magnétique, parce que les électrons dans les atomes tournent en nombre égal dans des

    directions opposées. Ces matériaux sont magnétiquement neutre.

    La plupart des corps sont diamagnétiques. Ils sont repoussés par les aimants.

    C‟est en général un effet très faible.

    Fig . I.3. Le diamagnetisme

    Cependant, les molécules de ces substances ne sont un petit polarité même, parce qu'ils

    ne sont généralement pas symétriques: l'un fin mai ont plus d'électrons en mouvement autour

    de lui qu'un autre. Quand ils sont exposés à un champ magnétique fort, ils sont repoussés une

    petite quantité (plutôt que

    attirées). Cela a des conséquences utiles. Lorsque les tissus humains, par exemple, est

    exposé à un champ magnétique fort, quelques-uns des atomes de s'éloigner, l'analyse du

  • 24

    mouvement est appelée imagerie par résonance magnétique , ou IRM, et est un outil de

    diagnostic utile en médecine.

    La susceptibilité magnétique des matériaux diamagnétiques est négative et plutôt faible

    ( χm < 0 ),

    http://translate.googleusercontent.com/translate_c?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.worsleyschool.net/science/files/magnet/mri/imaging.html&rurl=translate.google.fr&usg=ALkJrhgnR_WBaj5l5VVnEpG4uA2i9HCw7ghttp://fr.wikipedia.org/wiki/Susceptibilit%C3%A9_magn%C3%A9tique

  • 25

    Matériaux diamagnétiques typiques (20°C) [2]

    Materiau χm x 10-5

    Bismuth -16.6

    Carbone (diamant) -2.1

    Carbone (graphite) -1.6

    Cuivre -1.0

    Plomb -1.8

    Mercure -2.9

    Argent -2.6

    Eau -0.91

    Supraconducteur -105

    Tab.I.1. La susceptibilité magnétique 𝝌𝒎 de quelques materiaux diamatiques.

    I-1-4-2-Le paramagnetisme

    Ce sont les métaux qui sont faiblement attirés par un aimant. Ils sont l'aluminium,

    l'or et de cuivre. Les atomes de ces substances contiennent des électrons dont la plupart de

    spin dans la même direction ... mais pas tous. Cela donne une certaine polarité des atomes. Ils

    ne sont que faiblement influencées par un champ magnétique, (vous ne pouvez pas ramasser

    même un petit morceau d'or avec un aimant) et que certains des atomes peut être activée au

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bismuthhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Supraconductivit%C3%A9

  • 26

    point leurs pôles dans la même direction, ces métaux peuvent devenir très aimants faibles.

    Leur force d'attraction ne peut être mesurée avec des instruments sensibles.

    Certains corps contenant des métaux comme: Fe, Ni, Co … de façon diluée sont

    paramagnétiques. Ils sont attirés par les aimants.

    Fig . I.4. Le paramagnetisme

    Fig . I.5. Illustrations d'un échantillon paramagnétique en l'absence de champ magnétique,...

    Fig . I.6....en présence d'un champ magnétique faible,

    Fig . I.7....en présence d'un champ magnétique fort.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Paramagnetic_probe_without_magnetic_field.shttp://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Paramagnetic_probe_with_weak_magnetic_field.shttp://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Paramagnetic_probe_with_strong_magnetic_field.s

  • 27

    I-1-4-3-Le ferromagnetisme

    Ce sont les métaux qui sont fortement attirés par un aimant.

    Ils comprennent le fer, le nickel, le cobalt, et de l'acier. Les atomes de ces substances

    contiennent des électrons qui sont tous de filature dans la même direction. Cela donne les

    atomes forte polarité, comme s'ils étaient eux-mêmes de petits aimants. Elles sont fortement

    influencées par un champ magnétique, et les atomes peuvent se transformer au point de leurs

    poteaux dans la même direction. Ces métaux peuvent devenir de puissants aimants eux-

    mêmes.

    Certains métaux (Fe, Ni, Co, terres rares…et leurs alliages) sont très fortement attirés par

    les aimants (clous en Fe, épingles, …). Ils restent aimantés en l‟absence de champ extérieur.

    Ce sont des aimants permanents.

    I-1-4-4-L‟antiferromagnetisme

    L'antiferromagnétisme se distingue par une variation de la susceptibilité en fonction de

    la température d'une allure très particulière(Fig. I.8).

    Fig. I.8

    Comme dans les matériaux paramagnétiques, les atomes portent un moment magnétique

    permanent, toutefois ces moments ne sont plus indépendants les uns des autres mais au

    contraire fortement liés. De cette interaction, qui porte le nom de couplage

    antiferromagnétique, résulte un arrangement antiparallèle des moments (Fig. I.9).

  • 28

    Fig. I.9

    Lorsque la température augmente, cet arrangement se dégrade. La diminution

    concomitante de l'effet de forces d'alignement rend plus sensible l'action d'un champ

    extérieur. Cela explique la décroissance de 1/χr en fonction de la température, jusqu'à une

    température θN appelée température de Neel, à laquelle le couplage antiferromagnétique

    disparaît. Au-delà de θN, le comportement des matériaux antiferromagnétiques devient

    comparable à celui des matériaux paramagnétiques, mais en général l'extrapolation de 1/χ(T)

    ne passe pas par l'origine. Un assez grand nombre d'oxydes, de chlorures et autres composés

    des métaux de transition sont antiferromagnétiques.

    Exemple : Mn O

    Possède la symétrie du Cl Na ; seuls les Mn possèdent un moment magnétique.

    Fig. I.10

    A basse température le diffractogramme possède alors des raies supplémentaires en

    effet, la maille de la phase antiferromagnétique a un paramètre " a‟ "= 2 a. On peut donc

    considérer que le diagramme est la superposition de 2 phases : une phase nucléaire et une

    phase magnétique. Il en est ainsi pour de nombreux composés dont le diffractogramme

    change en fonction de la température c‟est à dire en fonction de l‟ordre magnétique établi.

  • 29

    I-1-4-5-Le ferrimagnétisme

    Le principal matériau ferrimagnétique est la magnétite, un cristal qui se produit

    naturellement dans les roches appelée pierre de magnétite, qui sont les matériaux

    magnétiques d'abord découvert par l'homme. La structure cristalline du minéral ne permet que

    quelques-uns des atomes à la ligne quand un champ magnétique est présent, il n'est que

    faiblement attiré par un aimant. Le cristal lui-même est seulement un aimant faible. Toutefois,

    si la magnétite est broyé en une poudre, ses propriétés magnétiques, bien que faible, sont très

    utiles. poudre de magnétite est ce manteaux la bande dans une cassette, vous permettant

    d'enregistrer les sons et la musique. en poudre mélangé avec de magnétite en plastique et

    pressé en rectangles rend le bâton sur les aimants utilisés pour aimants pour réfrigérateur.

    Ferromagnétique Antiferromagnétique Ferrimagnétique

    Pour les ferrimagnétiques les moments sont parallèles, de sens inverse et d‟intensité

    différente ; pour les antiferromagnétique, les vecteurs sont de même longueur.

    On appelle susceptibilité magnétique = où l‟aimantation M est le moment

    magnétique par unité de volume ; est sans dimension.

  • 30

    Fig. I.11

    Différentes réponses de la susceptibilité magnétique

    Ces propriétés disparaissent lorsqu‟on élève la température ; cette température,

    caractéristique du composé, est appelée Température de Curie, Tc, pour les composés Ferro et

    ferrimagnétiques, Température de Neel, TN, pour les composés antiferromagnétiques. [3],[4]

    I-2-Supracondudctivité

    I-2-1- signatures d‟un supraconducteur

    I-2-1-1- résistivité nulle

    C‟est l‟une des propriétés les plus spectaculaires de l‟état supraconducteur : en dessous

    d‟une certaine température, la résistivité disparait (figure I.12). S‟il est imposible d‟affirmer

    que la résistivité est strictement nulle, elle néanmois extremement faible. Expérimentalement,

    la borne supérieure est [1] [5]: 𝜌 < 10−25Ω𝑚

  • 31

    Fig.I.12. Résistivité en fonction de la température

    (le mercure)

    I-2-1-2- Comportement diamagnétique ( effet Meissner-Ochsenfeld)

    La seconde propriété remarquable des supraconducteurs est l‟effet

    Meissner [6]. Il correspond à l‟expulsion totale du flux magnétique hors du volume de

    l‟échantillon supraconducteur auquel on applique un champ magnétique (figure. I.13). Les

    supraconducteurs présentent donc un diamagnétisme parfait. Cet effet ne se manifeste

    cependant que pour des champs H inférieurs à un champ limite, le champ critique

    thermodynamique Hc. Pour des valeurs supérieures à Hc, la supraconductivité est détruite.

  • 32

    b)

    Fig. I.13. a) Illustration de l„effet Meissner. Un échantillon supraconducteur, soumis à

    un champ magnétique H

  • 33

    Considérons un „‟grand‟‟ solénoide parcouru par une distribution de courant i0 telle

    qu‟apparaisse en sen sein un champ magnétique B0 uniforme. Dans le vide (fig.I.12.a)

    l‟excitation magnétique H=H0 est liée au champ magnétique B0 par : B0 =𝝁0 H0

    Fig.I.14. Champ et excitation magnetiques

    (a). dans un solénoide vide. (b). dans l‟ensemble solénoide, barreau supraconducteur

    infini

    Plaçons dans ce solénoide un barreau supraconducteur infini (fig.I.14.b). Par effet

    Meissner, le champ magnétique B devient nul à l‟intérieur de l‟échantillon (avec adaptation

    sur l‟épaisseur de London).

    En raison de la forme (infiniment allongée) de l‟échantillon qui présente un champ

    démagnétisant nul :

    - le champ magnétique B reste égal à B0 en dehors du barreau supraconducteur.

    - l‟éxcitation magnétique H reste égal à H0 partout : à l‟extérieur et à l‟intérieure de

    l‟échantillon.

    Contrairement à B, H n‟est pas nul à l‟intérieur de l‟échantillon.

    Résultat expérimental élémentaire du champ critique :

    Lorsque le champ magnétique B0 extérieur à l‟échantillon cylindrique atteint une valeur

    critique Bc, le matériau quitte l‟état supraconducteur et passe à l‟état normal.

    Cela correspond aussi au moment où l‟excitation magnétique intérieur à l‟échantillon H

    atteint l‟excitation critique : Hc=Bc/ µ0.

  • 34

    Lorsque la forme de l‟échantillon est complexe, les distributions de B et H sont loin d‟etre

    aussi simple. B reste nul à l‟intérieur de l‟échantillon, mais les valeurs de B à l‟éxtérieur de

    l‟échantillon, et de H à l‟intérieur et l‟extérieur, sont compliquées et difficilement calcucables.

    Diagramme (H,T)

    Nous savions déjà qu‟il existait une température Tc au-delà de laquelle le matériau

    perdait ses propriétés supraconductrices. Il existe maintenent une excitation magnétique

    Hc au-delà de laquelle la phase supraconductrice disparait.

    L‟excitation magnétique critique Hc est en fait une fonction de la température :

    Hc(T).

    Hc est maximum à T=0K et chute très naturellement à 0 lorsque T atteint Tc.

    La stabilité des phases s‟exprime dans un diagramme de phase (H,T) tel que celui

    de la fig.I.15. Ce diagramme est de meme nature que le diagramme (P,T) qui donne la

    stabilité des phases solides, liquide ou gazeuse d‟un corps.

  • 35

    Fig.I.15. Diagramme de phase (H, T) schématique pour des supraconducteurs

    homogènes de type I (a) et de type II (b).

    La ligne critique qui sépare la phase supraconductrice de la phase normale est Hc(T).

    Expérimentalement elle se décrit en première approximation par :

    𝐻𝑐 = 𝐻𝑐0(1 −𝑇2

    𝑇𝑐2

    )

    Quelques valeurs de Hc sont rapportées dans le tableau I.2.

    Elément Al Cd Ga La Nb II Pb Sn Ti Zn

    Tc(k) 1.2 0.56 1.10 4.8 8.9 7.22 3.74 0.39 0.93

    Hc(0)(Oe) 106 28.8 50.3 1030 1960 812 307 100 52.5

    Tab.I.2. Excitations critiques à température nulle de quelques corps purs

    I-2-2-3- Densité critique

  • 36

    C‟est la troisième grandeur qui limite l‟état supraconducteur. La densité de courant

    critique correspond à la valeur maximale au-delà de laquelle une résistivité apparait.

    La densité de courant critique, Jc, est par définition la densité de courant pour la quelle

    on commence à voir expérimentalement une dissipation d‟énergie.

    Elle correspond expérimentalement à la densité pour laquelle un champ

    électrique seuil, arbitraire, est mesurable aux bords de l‟échantillon.

    Ce seuil est, bien sur, le plus petit champ E que la résolution permet de détecter.

    Jc n‟est pas, par conséquent, la densité de courant qui détruit la supraconductivité, mais celle

    qui commence à générer une dissipation mesurable, en maintenant l‟échantillon dans l‟état

    mixte.

    Dans les supraconducteurs de type II, lorsqu‟on augmente le courant électrique au

    dessus de Jc, différents types de mouvement des vortex sont détectées, toujours à l‟intérieur

    de l‟état mixte. Le type du mouvement de vortex le plus élémentaire est, le flux flow [8], dans

    lequel leur vitesse v est proportionnelle au courant appliqué J, et donc aussi au champ

    électrique,

    E = v.B,

    mesuré lorsqu‟un champ magnétique B est appliqué. E a une valeur nulle jusqu‟à Jc et devient

    linéaire pour des valeurs supérieures à Jc.[9]

    L‟allure des caractéristiques E(J) peut être plus compliquée. Ceci est dû à différents

    mécanismes. Par exemple, dans les supraconducteurs à haute température critique, cela peut

    être dû aux effets thermiques qui entraînent l‟apparition de la dissipation même avant que les

    forces de Lorentz fassent déplacer tous les vortex de leurs centres d‟ancrage. L‟énergie

    thermique créant des fluctuations locales qui font déplacer un ou plusieurs vortex de leur

    position, dépendamment des interactions entre les vortex, donnent naissance à divers types de

    signaux [10]. C‟est ce qui se passe par exemple dans le deuxième type de mouvement de

    vortex à savoir flux creep, où la variation de E avec J n‟est plus linéaire. Mais dans l‟un ou

    l‟autre de ces mécanismes l‟échantillon toujours reste dans l‟état mixte.

    I-2-2-4- Surface critique

    Les grandeurs critiques 𝑻𝒄, 𝑯𝒄, et 𝑱𝒄 sont reliées et elles définissent une surface

    critique dans l‟éspace 𝑻, 𝑩, 𝑱 (figure). Le tableau donne quelques valeurs de températures et

    de champs critiques. Il est rappelé que 𝑻𝒄 et 𝑯𝒄 (𝑯𝒄𝟏, 𝑯𝒄𝟐) sont des grandeurs intrinsèques au

    matériau. Par contre 𝑱𝒄 dépend pour un type 𝚰𝚰 des imperfections et des impuretés induites

    lors de son élaboration et elle peut varier sur pratiquement cinq ordres de grandeur.

  • 37

    Type Matériau 𝑇𝑐 (K) 𝜇0𝐻𝑐(𝜇0𝐻𝑐1) (T) 𝜇0𝐻𝑐2 (T)

    Ι

    Al

    Sn

    Pb

    Hg

    1.2

    3.7

    7.2

    4.1

    0.01

    0.03 4.2K

    0.08

    0.04

    ΙΙ

    Nb

    NbTi

    Nb3Sn

    Nb3Al A=15

    Nb3Ge

    PbMo6S8 Phase de Chevrel

    YBa2Cu3O7

    Bi2Sr2Ca2Cu3O10 „‟Hauts Tc‟‟

    Tl2Ba2Ca2Cu3O10

    HgBa2Ca2Cu3O8

    9.2

    9.5

    18

    19

    23

    15

    93

    110

    125

    133.5

    0.125

    0.01

    0.017

    0.26

    11

    23 4.2k

    30

    35

    60

    15

    15 77K

    15

    15

    Tab.I.3. caractéristiques intrinsèques 𝑻𝒄 et 𝑯𝒄 de quelques supraconducteurs

    Fig.I.16. Surface critique de quelques supraconducteurs dans l‟éspace (𝑻, 𝑩, 𝑱).

    I-2-3- Types de supraconducteurs

    I-2-3-1- Supraconducteurs de type I

    La catégorie des supraconducteurs de type I est principalement constituée de métaux

    et de métalloïdes qui présentent une certaine conductivité à température ambiante. Ils

  • 38

    requièrent une très basse température pour ralentir assez les vibrations moléculaires et faciliter

    ainsi le flux d‟électron sans frottement en accord avec la théorie BCS. La théorie BCS

    suggère que les électrons se couplent en “paires de Cooper” de façon à s‟aider les uns les

    autres à passer les obstacles moléculaires (un peu comme dans une course de voitures sur

    circuit où les pilotes se suivent de très prés pour aller plus vite).

    Les supraconducteurs de type I (nommes “soft superconductors” en anglais) ont été

    découvert en premier et requièrent une très basse température pour obtenir de la

    supraconductivité. Ce type est caractérisé par une transition brutale vers un état de

    supraconductivité et un parfait diamagnétisme (capacité de repousser un champ magnétique).

    Ci-dessous une liste de matériaux supraconducteurs de type I et la température de transition

    critique en dessous de laquelle le matériau est supraconducteur.

    Elément Température critique

    Carbone © 15K

    Lead (Pb) 7.2K

    Lanthanum (La) 4.9K

    Tantalum (Ta) 4.47K

    Mercury (Hg) 4.15K

    Tin (Sn) 3.72K

    Indium (In) 3.40K

    Thallium (Tl) 1.70K

    Rhenium (Re) 1.697K

    Protactinium (Pa) 1.40K

    Thorium (Th) 1.38K

    Aluminum (Al) 1.175K

    Gallium (Ga) 1.10K

    Gadolinium (Gd) 1.083K

    Molybdenum (Mo) 0.915K

    Zinc (Zn) 0.85K

    Osmium (Os) 0.66K

    Zirconium (Zr) 0.61K

    Americium (Am) 0.60K

    Cadmium (Cd) 0.517K

    Ruthenium (Ru) 0.49K

    Titanium (Ti) 0.40K

    Uranium (U) 0.20K

    Hafnium (Hf) 0.128K

    Iridium (Ir) 0.1125K

    Lutetium (Lu) 0.100k

  • 39

    Beryllium (Be) 0.026K

    Tungsten (W) 0.0154K

    Platinum (Pt) 0.0019K

    Rhodium (Rh) 0.000325K

    Tab.I.4. Liste de matériaux supraconducteurs de type I et la température de transition

    critique en dessous de laquelle le matériau est supraconducteur.

    Ils sont caractérisés par un seul champ critique 𝐻𝑐 et leur diamagnétisme est parfait. En

    réalité l‟induction magnétique pénètre sur une épaisseur 𝜆𝐿, appelée longueur de London, sur

    laquelle se développent des « supra-courants » d‟écharge. 𝜆𝐿 est de l‟ordre de quelques

    dizaines à centaines de nanomètres dans les supraconducteurs classiques.

    Fig. I.17. Diagramme de phase d‟un supraconducteur de type I

    La phénoménologie de ces supraconducteurs peut être décrite par l‟équation locale de

    London qui remplace la loi d‟Ohm ( 𝑗 = 𝜍

    𝐸 ) :

    𝐴 : Potentiel vecteur (

    𝐵 =

    𝑟𝑜𝑡

    𝐴 ).

    Les equation de Maxwell resfent valables :

    𝑟𝑜𝑡

    𝐵 = 𝜇0

    𝑗 ; 𝑑𝑖𝑣

    𝐵 = 0

    D‟où :

    𝑗 = −

    1

    𝜇0𝜆𝐿2 𝐴

  • 40

    𝑟𝑜𝑡

    𝑗 = −

    1

    𝜇0𝜆𝐿2 𝑟𝑜𝑡

    𝐴

    = −1

    𝜇0𝜆𝐿2 𝐵

    =1

    𝜇0 𝑟𝑜𝑡

    𝑟𝑜𝑡

    𝐵

    =1

    𝜇0 𝑔𝑟𝑎𝑑 (𝑑𝑖𝑣

    𝐵 ) −

    1

    𝜇0 𝛥

    𝐵

    Et finalement : 𝛥

    𝐵 =

    1

    𝜆𝐿2

    𝐵

    Cette équation implique l‟effet Meissner : si l‟induction est uniforme (𝛥

    𝐵 = 0), elle doit

    etre nulle (𝐵 = 0) d‟où son expulsion lors d‟un refroidissement sous champ alors qu‟un

    conducteur parfait se comporte comme un « aimant » (Tab.I.4)

    La figure I.18. montre le prifil de l‟induction magnétique dans un supraconducteur.

    Fig.I.18. Induction dans un supraconducteur

    𝛥

    𝐵 =

    1

    𝜆𝐿2 𝐵

    ⟹ 𝑑2𝐵

    𝑑2𝑥=

    1

    𝜆𝐿2 𝐵

    ⟹ 𝐵 = 𝐵0𝑒−𝑥 𝜆𝐿

    𝐵0 : induction à la surface extèrieure.

  • 41

    Dans les supraconducteur de typeI la densité de courant critique moyenne est donnée

    par la règle de Silsbee : le courant critique est celui qui, avec le champ exterieur, crée le

    champ critique 𝐻𝑐 en un point du supraconducteur. Comme exemple, pour un cylindre de

    diamètre 𝜙 sans induction extérieure, la densité moyenne et le courant critiques s‟élèvent à :

    𝐽𝑐𝑚𝑜𝑦 =

    4𝐻𝑐𝜙

    𝐼𝑐

    = π𝐻𝑐𝜙 𝜇0𝐻𝑐 = 50𝑚𝑇 𝐽𝑐

    𝑚𝑜𝑦 = 160 𝐴 𝑚𝑚2 𝜙 = 1𝑚𝑚 𝐼𝑐 = 125𝐴

    Dans ces matériaux la répartition du courant n‟est pas homogène. Le courant de

    transport circule uniquement à la surface, dans l‟épaisseur de London.

    I-2-3-2- Supraconducteurs de type 𝚰𝚰

    La catégorie des supraconducteurs de Type 𝚰𝚰 est faite de composés métalliques et

    d‟alliages. La découverte récente de composés superconducteurs “pérovskites” (les

    céramiques métal-oxyde, qui ont normalement un ratio de 2 atomes de métal pour 3 atomes

    d‟oxygène) appartient au groupe des Types𝚰𝚰. Ils ont une température critique plus élevée que

    le Type 𝚰 par un mécanisme non encore entièrement compris. La sagesse conventionnelle

    maintient que cela est dû aux couches planaires à l‟intérieur de la structure cristalline. Bien

    que des recherches récentes suggère que cela est du à des trous d‟atomes d‟oxygène sous-

    chargé dans les réservoirs de charge.

    Le premier composé supraconducteur de type 𝚰𝚰 , un alliage de plomb et de bismuth, a été

    fabriqué en 1930 par W. de Hass et J. Voogd. Mais, il n‟a été reconnu comme

    supraconducteur que longtemps plus tard, après que l‟effet

    Meissner n‟ai été découvert. Le premier des oxydes supraconducteur a été crée en 1973 par

    DuPont, (Art Sleight) avec le Ba (Pb, Bi)𝑂3 qui à une température critique de 13K. Les

    superconducteurs oxocuprates ont suivit en 1986.

    Les supraconducteur de Type 𝚰𝚰 (aussi nommés en anglais : “hard superconductors”)

    différents du Type 𝚰 dans le fait que leur transition d‟un état normal à un état supraconducteur

    est graduel dans des régions d‟´etat mixte. Un supraconducteur de Type 𝚰𝚰 autorisera aussi de

    légères pénétrations par un champ magnétique extérieur dans sa surface. Ce qui générera

    quelques nouveaux phénomènes macroscopique comme les “lignes” supraconductrices et le

    “vortex de flux fenêtrée”.

  • 42

    Il existe beaucoup trop de supraconducteurs pour les lister en totalité. Voici certains des

    plus intéressants, listé par similarité et températures critiques descendantes :

    Hg0.8Tl0.2Ba2Ca2Cu3O8.33 138 K

    HgBa2Ca2Cu3O8 133-135K

    HgBa2Ca3Cu4O10+ 125-126K

    HgBa2Ca1−xSrxCu2O6+ 123-125K

    HgBa2CuO4+ 94-98K

    Tl2Ba2Ca2Cu3O10 127K

    Tl1.6Hg0.4Ba2Ca2Cu3O10+ 126K

    TlBa2Ca2Cu3O9+ 123K

    Tl0.5Pb0.5Sr2Ca2Cu3O9 120K

    TlBa2Ca3Cu4O11 112K

    Tl2Ba2Ca3Cu4O12 112k

    Tab.I.4. Liste des matériaux supraconducteurs de type II et leur température de critique

    Ils sont caractérisés par deux champ critiques 𝐻𝑐1 et 𝐻𝑐2. 𝐻𝑐2 est nettement plus élevé

    que 𝐻𝑐1, il est en général de plusieurs teslas et il peut meme atteindre 60T pour les phases de

    Chevrel et plus encore pour les oxydes supraconducteurs.

    Fig. I.19. Diagramme de phase d‟un supraconducteur de type 𝚰𝚰

  • 43

    En dessous de 𝐻𝑐1 leur comportement est analogue à celui des supraconducteurs de type𝚰,

    mais pour des champs compris entre les deux valeurs critiques, le diamagnétisme n‟est pas

    parfait, l‟écrantage est partiel, le supraconducteur est alors dit dans l‟état mixte. Le

    diamagnétisme des supraconducteurs idéaux de type 𝚰𝚰 est très faible dans cet état dés que le

    champ extérieur dépasse nettement𝐻𝑐1. Par exemple pour le Plombe Indium 20.4% à 4.2K

    (𝜇0𝐻𝑐1=0.015T ; 𝜇0𝐻𝑐2=0.37T), la susceptibilité magnétique à 0.15T est seulement de -0.02.

    Donc on peut caractériser les supraconducteurs de type 𝚰𝚰 par trois régions:

    0< 𝐻𝑎 < 𝐻𝑐1 : Le matériau présente un comportement supraconducteur pur.

    𝐻𝑐1 < 𝐻𝑎 < 𝐻𝑐2 : On a coexistence de régions normales supraconductrices, c‟est la

    phase mixte.

    𝐻𝑎 > 𝐻𝑐2 : Le matériau retourne à son état normal.

    Approfondissement de l'étude des supraconducteurs de type II :

    Nous avons vu précédemment que les supraconducteurs de type II étaient caractérisés par

    deux champs critiques Hc1 et Hc2. La présence de ces deux valeurs critiques rendent l'étude

    du matériau plus complexe. Aux deux zones "classiques" d'un supraconducteur de type I (la

    zone supraconductrice et celle normale), vient s'ajouter une troisième zone : celle de l'état

    mixte.

    Cet état mixte est difficile de décrire. En dépit de 50 ans de recherches, les scientifiques

    commencent seulement à cerner dans son ensemble les propriétés de cet état. Un certain

    nombre de points importants sont d'ores et déjà précisés.

    La plus importante caractéristique de l'état mixte est que le diamagnétisme n'y est pas

    parfait : bien qu'étant supraconducteur, le matériau est pénétré par un champ magnétique

    externe ; l'effet Meissner est détruit. Cette induction peut être facilement observée avec de la

    poudre de fer (ou toute substance magnétique). De même que l'on observe dans le cas d'un

    aimant les lignes de champs magnétiques, on observe ici les points de passage de l'induction.

    Ce sont bien de points de passage car la répartition n'est pas homogène. L'induction pénètre

    ponctuellement par un ensemble de "tubes" appelés vortex.

    Ces vortex sont la clef de l'état mixte : le vortex est le centre de dissipation d'énergie.

    http://www.lema.phys.univ-tours.fr/Materiaux/Supra/Types/Typesup.htm#Type1

  • 44

    Grandeurs caractéristiques d'un vortex :

    Fig. I.20.Vortex

    Un vortex est un petit cylindre parallèle au champ magnétique extérieur (ceci est

    d'autant plus valable que la température est proche du zéro absolu, sinon le parallélisme est de

    moins en moins évident). Chaque vortex porte le même quantum de flux magnétique

    dont la valeur est :

    Un vortex est caractérisé par deux autres grandeurs : la longueur de London et la

    longueur de cohérence . Ces deux grandeurs sont les grandeurs caractéristiques du vortex.

    Comme on le voit sur la figure I.18, le vortex est constitué de deux cylindres coaxiaux, de

    rayons respectifs et . Le cœur de chaque vortex est normal. Dans la zone qui l'entoure

    (bleue), circulent sans perte des courants qui écrantent l'induction. Ces courants, également

    appelés supercourants, se développent sur une épaisseur de l'ordre de la longueur de London

    . Ces courants tourbillonnaires sont à l'origine du nom "vortex". 22,24[11] [12]

    Le type du supraconducteur est déterminé par ces paramètres :

    Pour un matériau de type I : > 21/2

    *

    Pour un matériau de type II :

  • 45

    Contrairement aux supraconducteurs de type I, qui ne présentent aucune résistance au

    passage d'un courant (inférieur à Ic ), les supraconducteurs de type II peuvent en posséder

    une. En effet, le cœur des vortex est normal. Il contient des électrons normaux, qui

    interagissent avec le milieu. En présence d'un champ magnétique extérieur, ceux-ci sont

    soumis à la force de Lorentz.

    Les électrons en mouvement entraînent les vortex. Cette force dissipe de l‟énergie

    dans le matériau, et par conséquent participe au réchauffement du matériau. A titre

    d‟exemple, une énergie de 0,1 J/cm3 conduit à une élévation de température de 20 K ! Dans

    certains cas, celle-ci est suffisante pour entraîner la disparition de la supraconductivité. Ceci

    met en évidence le troisième facteur limitant de la supraconductivité : le courant critique Ic.

    Fig. I.21.Vortex dans un supraconducteur, interaction avec le courant de transport

    Par définition, Ic est le courant qui crée une force de Lorentz supérieure aux forces

    d'ancrage des vortex, qui alors se déplacent. [13]

  • 46

    De même qu'il faut une certaine énergie pour pousser une voiture, si la force de Lorentz

    l'emporte sur l'inertie des vortex, ceux-ci se mettent en mouvement avec pour conséquence la

    dégradation de la supraconduction.

    Pour éviter cet effet pervers, il faut piéger les vortex, les ancrer. Comme les vortex sont

    "chargés", il suffit de minimiser cette charge. Or aucun matériau n'est parfait ; il existe des

    imperfections (impuretés, inhomogénéités, défauts...). Ces défauts peuvent posséder une

    charge pouvant servir à ancrer les vortex. Les centres de piégeage dépendent de la nature des

    défauts du matériau. Leur efficacité est maximale lorsque leur taille est comparable à celle des

    vortex, soit . Les vortex qui, à l'origine, sont des cylindres parallèles au champ magnétique,

    passent par les impuretés qui minimisent leur énergie. De plus il n'est pas nécessaire que tous

    les vortex soient piégés. Comme ils forment un réseau triangulaire, il suffit de bloquer

    quelques vortex pour les bloquer tous. On a alors un régime dans lequel ils forment un cristal.

    Lorsque le courant dépasse la valeur critique Ic, les vortex sont arrachés de la position

    primitivement stable. On passe alors à un régime d'écoulement : il existe un mouvement

    global du réseau. Libérés, les vortex se déplacent. Ils sont freinés par des forces de type

    visqueux, comme dans un fluide (un liquide). Une certaine résistivité apparaît, , appelée

    résistivité de "flux flow".

    Remarque : Un supraconducteur de type II idéal (sans défauts), ne peut ancrer ses vortex

    et se trouve toujours en régime de "flux flow"[8] dans l'état mixte.

    Il existe un troisième champ critique 𝐻𝑐3 (𝐻𝑐3 = 1.69 𝐻𝑐2). Pour un champ compris entre

    𝐻𝑐2 et 𝐻𝑐3 et parallèle à la surface du matériau, la supraconductivité peut exister dans une fine

    couche à la surface du matériau.

  • 47

    Fig. I.22. Diagramme des phases magnétiques d‟un supraconducteur de type II

    Les applications supraconductrices utilisent en très grande majorité des supraconducteurs

    de type 𝚰𝚰. Ceux-ci présentent les valeurs les plus élevées de température, de champ et de

    densité de courant critiques.

    Fig. I.23. Eléments supraconducteurs connus

  • 48

    Fig. I.24. (TMTSF) 2PF6 Le premier supraconducteur organique découvert

    I-3-Théories phénoménologiques

    I-3-1-Paires de Cooper

    Si dans un matériau normal, les électrons circulent en rencontrant dans leur mouvement

    une résistance due aux impuretés et aux vibrations des atomes du réseau, dans un matériau

    supraconducteur, certains électrons proches du niveau de Fermi se regroupent en paires

    appelées paires de Cooper, la formation de ces paires est due à une interaction attractive.

    Ces paires se comportent comme des particules de spin entier appelées bosons.

    Elles n‟obéissent pas comme les électrons à la statistique de Fermi-Dirac mais à la

    statistique de Bose-Einstein. Il en résulte qu‟en dessous d‟une température critique Tc, elles

    peuvent occuper un même état d‟énergie plus basse que celui des électrons individuels.

    Fig. I.25. La formation des paires de Cooper et apparition d‟une bande interdite

  • 49

    L‟existence des paires de Cooper provoque l‟apparition d‟une bande interdite au voisinage

    du niveau de Fermi EF :

    Les électrons appariés se regroupent sur un même état, l‟énergie de chacun d‟eux étant

    abaissée d‟une quantité Δ. L‟énergie nécessaire pour casser une paire et amener les électrons

    dans leur état normal est : Eg=2Δ : c‟est le gap du supraconducteur qui est une caractéristique

    du matériau. Cette énergie peut être fournie par le réseau d‟ions sous forme d‟agitation

    thermique, celle-ci est de l‟ordre de: 𝐾𝐵𝑇, donc la condition pour que le matériau reste à

    l‟état supraconducteur est :

    𝐾𝐵𝑇 < 2Δ soit T <2Δ

    𝐾𝐵= 𝑇𝑐

    Ainsi on explique l‟existence d‟une température critique caractérisant un supraconducteur.

    I-3-2-Equations de London

    Le modèle bifluide de Gorter et Casimir exprime la densité totale électronique n comme

    la somme de deux contributions constantes et uniformes dans l‟espace, celle provenant des

    électrons normaux, de densité nn, et celle provenant des électrons supraconducteurs, de

    densité ns .[14]

    n = nn + ns

    Utilisant ce modèle, les frères London ont proposé la relation entre la densité de courant

    superfluide 𝑗𝑠 portée par les électrons supraconducteurs, et le potentiel vecteur

    𝐴 (La jauge

    de Coulomb div𝐴 = 0), pour rendre compte des propriétés observées sur les supraconducteurs.

    𝑗𝑠 = − 𝐴

    μ0λL

    2

    Dans cette relation apparaît le paramètre phénoménologique important qu‟est la longueur de

    London [15]

    𝜆𝐿(𝑇) = (𝑚

    𝜇0𝑒2𝑛𝑠(𝑇)

    )1/2

    Où m et e sont respectivement la masse et la charge des porteurs. Obtenues à partir de la

    relation𝑗𝑠 , les deux équations de London relient les champs électrique microscopique

    𝐸 et

    magnétique microscopique 𝐻 à

    𝑗𝑠 et s‟écrivent :

    𝐸 = 𝜇0λL

    2∂

    𝑗𝑠

    ∂t

  • 50

    𝐻 = −λL

    2

    𝑟𝑜𝑡

    𝑗𝑠

    A l‟aide de l‟équation de Maxwell-Ampère, la relation de 𝐻 conduit à la relation (courant

    de déplacement étant négliger) :

    𝛥𝑟𝐻 −

    1𝐻

    λL2 = 0

    La solution de cette équation différentielle montre que le champ magnétique, dans un

    supraconducteur soumis à un champ magnétique appliqué, décroît comme exp (-r/𝜆𝐿) où r est

    la distance par rapport à la surface du supraconducteur. La signification physique de 𝜆𝐿

    apparaît alors comme la longueur de pénétration du champ magnétique dans un échantillon

    supraconducteur dans l‟état Meissner fig. I.26.

    Fig. I.26. Signification physique de λL longueur de pénétration de London

    Les courants d‟écrantage supraconducteurs circulent donc à la surface de l‟échantillon dans

    une fine couche d‟épaisseur caractéristique λL, distance sur laquelle le champ magnétique

    décroît très sensiblement. Dans les supraconducteurs conventionnels, λL (T = 0K) = 0.01 -

    0.1μm.

    I-3-3- Théorie de Ginzburg-Landau

    La théorie de Ginzburg-Landau (GL), initialement introduite pour décrire les transitions de

    phase thermodynamiques du second ordre, postule l‟existence d‟un paramètre d‟ordre

    supraconducteur représenté par une fonction d‟onde complexe ψ(r) dépendant de l‟espace

    [16]. Son module est directement relié à la densité de porteurs appariés (les paires de Cooper),

    |𝜓(𝑟) |2 = ns*. Cette théorie est une généralisation de la théorie de London au cas où la

    densité de porteurs ns* peut varier dans l‟espace.

  • 51

    L‟énergie libre de GL dans l‟état supraconducteur, Fs, en l‟absence de champ magnétique

    appliqué, s‟écrit :

    𝐹𝑠 = 𝐹𝑛 + 𝛼 𝑇 𝜓 2 +

    𝛽(𝑇)

    2 𝜓 4 +

    1

    2𝑚∗ (

    ћ𝛻

    𝑖−

    𝑒∗𝐴

    𝑐)𝜓

    2

    +(𝑟𝑜𝑡

    𝐴 )2

    8𝜋

    𝑣

    𝑑𝑣

    Dans cette expression, Fn, est l‟énergie libre du matériau dans l‟état normal, V son

    volume, m* et e* respectivement la masse et la charge des porteurs élémentaires (ici, les

    paires de Cooper, de charge e* = 2e < 0), 𝐴 le potentiel vecteur,

    𝐵 le champ magnétique

    local dans le matériau (𝑟𝑜𝑡

    𝐴 =

    𝐵 ), et α(T) et β(T) deux constantes phénoménologiques, a

    priori dépendantes de la température.

    En première approximation, α(T) = α‟. (T—Tc) avec α‟ > 0 et β(T) = β (β > 0). La

    minimisation de l‟énergie libre Fs par rapport au paramètre d‟ordre ψ et au potentiel vecteur

    𝐴 conduit aux deux équations de Ginzburg-Landau, (*) et (**) équations différentielles

    couplées décrivant le paramètre d‟ordre et la densité de supercourant 𝑗𝑠 [17] [18]:

    1

    2𝑚∗(ћ

    𝛻

    𝑖−

    𝑒∗𝐴

    𝑐)2𝜓 + 𝛼𝜓 + 𝛽 𝜓 2𝜓 = 0 (∗)

    𝑟𝑜𝑡

    4𝜋𝐻

    𝜇0=

    𝒋

    𝒄= −

    𝑒∗

    2𝑖𝑚∗ 𝜓∗𝛻𝜓 − 𝜓𝛻𝜓∗ −

    (𝑒∗)2

    𝑚∗𝑐 𝜓 2

    𝐴 (∗∗)

    De ces équations, on déduit deux longueurs caractéristiques:

    La longueur de cohérence de Ginzburg-Landau 𝜀𝐺𝐿(T) est l‟échelle de longueur des variations

    spatiales du paramètre d‟ordre. C‟est la plus courte distance sur laquelle ψ peut s‟annuler; elle

    s‟écrit :

    𝜀𝐺𝐿 = (ћ

    2

    2m∗ α′(T − Tc) )1/2

    La longueur de pénétration de GL 𝜆𝐺𝐿(T) donne l‟échelle de distance des variations

    spatiales du potentiel vecteur𝐴 , et donc du champ magnétique

    𝐻 ;

    elle est donnée par :

    𝜆𝐺𝐿 𝑇 = (𝑚∗

    (𝑒∗)2𝜇0𝑛𝑠∗)1/2 = (

    𝑚∗𝛽

    (𝑒∗)2𝜇0 𝛼′(𝑇 − 𝑇𝑐)

    )1/2

    On a la relation: 𝜆𝐿 = 1.35 𝜆𝐺𝐿 [17]. Prés de la température critique, 𝜀𝐺𝐿(𝑇) et 𝜆𝐺𝐿(𝑇)

    divergent comme (𝑇 − 𝑇𝑐)−1/2 . Bien que la théorie de GL ne soit a priori valable que près

    de Tc, il se trouve qu‟elle donne des résultats raisonnables dans l‟ensemble du domaine de

  • 52

    température d‟existence de la supraconductivité. 𝜀𝐺𝐿(𝑇) et 𝜆𝐺𝐿(𝑇) ont la même dépendance

    en température près de Tc. Le rapport de Ginzburg-Landau :

    𝐾 =𝜆𝐺𝐿(𝑇)

    𝜀𝐺𝐿(𝑇)

    est donc constant près de Tc, et permet de classifier les supraconducteurs en deux grandes

    catégories :

    *Si 𝐾 <1

    2, (𝜀𝐺𝐿> 2𝜆𝐺𝐿), la perte d‟énergie de condensation dans l‟état supraconducteur

    dan une couche d‟épaisseur 𝜆𝐺𝐿 (interface normal -supraconducteur) est supérieure au gain

    énergétique résultant de la pénétration du champ magnétique dans ce même volume.

    L‟énergie d‟une interface normal - supraconducteur est positive, et le matériau cherchera à

    limiter au maximum la formation de cette interface. Ce matériau présentera l‟effet Meissner

    jusqu‟au champ critique thermodynamique Hc où l‟énergie de condensation est exactement

    compensée par l‟énergie diamagnétique.

    Pour H > Hc, le matériau revient dans l‟état normal. Ce comportement est caractéristique d‟un

    supraconducteur de type I (figure. I.27.a).

    * Si 𝐾 >1

    2, (𝜀𝐺𝐿< 2𝜆𝐺𝐿), la perte d‟énergie de condensation dans l‟état

    supraconducteur dan une couche d‟épaisseur 𝜆𝐺𝐿 (interface normal -supraconducteur) est

    inferieure au gain énergétique résultant de la pénétration du champ magnétique dans ce même

    volume. L‟énergie d‟une interface normal - supraconducteur est négative, et le matériau dans

    l‟état supraconducteur est stable vis-à-vis de la formation de plus en plus d‟interfaces normal-

    supraconducteur. Ce matériau présentera l‟effet Meissner jusqu‟au premier champ

    critique𝐻𝑐1. Pour 𝐻𝑐1 < 𝐻 < 𝐻𝑐2 où 𝐻𝑐2 est le deuxième champ critique, le flux magnétique

    pénètre dans l‟échantillon sous la forme de lignes de flux quantifiées, les vortex [19]. Au delà

    de Hc2, le matériau revient dans l‟état normal. Ce comportement est caractéristique d‟un

    supraconducteur de type II (figure. I.27.b)

  • 53

    Fig. I.27. Échelles de longueur des variations spatiales du champ magnétique B(x) et du

    paramètre d‟ordre ψ (x) dans les deux types de supraconducteurs :(a) type I et (b) type

    II.

    Dans la théorie de GL, le champ critique thermodynamique s‟écrit :

    𝐻𝑐 =𝛷0

    8𝜋𝜇0𝜀𝐺𝐿𝜆𝐺𝐿

    Tandis que les champs critiques Hc1 et Hc2 s‟écrivent [10] [20]:

    𝐻𝑐1 =𝛷0

    4𝜋𝜇0𝜆𝐺𝐿2 ln(𝐾)

    𝐻𝑐 =𝛷0

    2𝜋𝜀2

    Le tableau I.5 indique les valeurs typiques de : 𝜆𝐺𝐿 , 𝜀𝐺𝐿 , Hc et Hc2, à température nulle, pour

    des supraconducteurs conventionnels de type I et de type II.

    𝜆𝐺𝐿 𝜀𝐺𝐿 Hc Hc2

    type I 40-70 90-1600 10-80

    type II 60-300 2-5 13-38

    Tab. I.5 : Valeurs typiques de 𝜆𝐺𝐿 , 𝜀𝐺𝐿 , Hc et Hc2 à température nulle, pour des

    supraconducteurs conventionnels de type I et de type II[21]

    I-3-4- Théorie BCS

    En 1956, Cooper considère le problème de deux électrons entre lesquels existe une

    interaction attractive, en présence de la mer de Fermi de tous les autres électrons. Il montre

    qu‟il se forme un état lié entre ces deux électrons, la paire de Cooper, et ce aussi faible que

    soit le potentiel attractif.

    A partir de ce résultat, Bardeen, Cooper et Schrieffer écrivent la théorie BCS de la

    supraconductivité en 1957 [22], pour laquelle ils recevront le prix Nobel de physique en 1972.

    Dans cette théorie, les électrons dans l‟état supraconducteur sont appariés entre eux.

  • 54

    L‟interaction attractive qui conduit à la formation de ces paires est faible et provient de

    l‟interaction électron phonon (figure I.28).

    Fig. I.28. Schéma illustrant la formation des paires de Cooper selon la théorie BCS.

    L‟extension spatiale d‟une paire de Cooper est de l‟ordre de la longueur de cohérence

    𝜀. Seule une faible proportion des électrons du matériau se condense dans l‟état

    supraconducteur, à savoir les électrons ayant une énergie E telle que : 𝐸 − 𝐸𝐹 < ћ𝜔𝑃, où 𝐸𝐹

    est l‟énergie de fermi et 𝜔𝑃 la pulsation de Debye. L‟énergie de condensation vaut Δ, qui

    correspond au gap supraconducteur. L‟accord entre les prévisions de la théorie BCS et les

    observations expérimentales est remarquable. L‟état supraconducteur est donc un état

    quantique macroscopique.

  • 55

    Bibliographie

    [1] H. Kamerlingh Onnes, Leiden Gomra., 120 b, 122 b, 124 c (1911).

    [2] Ph. PEREZ-R.CARLES-FLECKINGER

    Electromagnétisme, vide et milieux matériels

    [3] Lev Landau et Evguéni Lifchitz, Physique théorique, tome 8 : Électrodynamique des

    milieux

    [4] L. P. Lévy, Magnétisme et Supraconductivité (EDP Sciences)

    [5] H. Kamerlingh Onnes, Nobel lecture, (11 décembre 1913).

    [6] W. Meissner et R. Ochsenfeld, Naturwissenschaflen 21, 787 (1933).

    [7] John Gallop. “Microwave applications of high-temperature superconductors”.

    Supercond. Sci. Technol., 10, p. A120–A141, (1997).

    [8] M. N. Kunchur y D. K. Christen. Phys. Rev. Lett. 70, 998 (1993).

    [9] A.C. Rose-Innes y E. H. Rhoderick. Introduction to Superconductivity (Pergamon

    Press, Oxford, 1978), 2a ed.

    [10] M. Tinkham. Introduction to Superconductivity (McGraw-Hill,New York, 1996), 2a

    ed.

    [11] K. Takenaka, K. Mizuhashi, H. Takag, and S. Uchida. “Interplane charge transport

    in YBa2Cu3O7−δ: Spin-gap effect on in-plane and out-of-plane resistivity”. Phys. Rev.

    B, 50 (9), p. 6534–6537, (1994).

    [12] J. R. Clem, Two-dimensional vortices in a stade of thin superconducting films: a

    model for high-temperature superconducting multilayers, Phys. Rev. B 43, 7837 (1991).

    [13] G. Blatter, M. V. Feigelman, V. B. Geshkenbein, A. I. Larkin, V. M. Vinokur,

    Vortices in high-temperature superconductors, Rev. Mod. Phys. 66, 1125 (1994).

    [14] C. J. Gorter et H. B. G. Casimir, Phys. Z. 35, 963 (1934); Z. Techn. Phys. 15, 539

    (1934).

    [15] F. et H. London, Proc. Roy. Soc. (London) A149, 71 (1935).

    [16] V. L. Ginzburg et L. D. Landau, Zh. Eksperim. i Teor. Fiz. 20, 1064 (1950).

    [17] M. Tinkham, Introduction to superconductivity, 2 éd., McGraw-Hill (1996).

    [18] M. Héritier, Transitions de phase électroniques - Magnétisme itinérant -

    Supraconductivité, Cours du DEA de Physique des Solides de la région parisienne,

    (1999-2000).

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Lev_Landauhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Evgu%C3%A9ni_Lifchitz

  • 56

    [19] A. A. Abrikosov, Zh. Eksperim. i Teor. Fiz. 32, 1442 (1957) [Sou. Phys. - JETF

    5,1174, (1957)].

    [20] E. H. Brandt, Vortices in superconductors, Physica C 369, 10 (2002).

    [21] N. Mros, Intrinsic Josephson effects in Bi2Sr2 CaCu2 single crystals: effects of

    Josephson vortices on critical current fluctuations and rf induced resonances, Thèse,

    Université de Gôteborg, Suède, éd. Par Chalmers (1999).

    [22] J. Bardeen, L. N. Cooper et J. R. Schrieffer, Phys. Rev. 108, 1175 (1957).

  • 57

    Chapitre II

    Supraconducteurs à haute température

    critique

  • 58

  • 59

    Introduction :

    La supraconductivité à haute température critique est l‟un des domaines qui a le plus

    ébranlé le monde de physique et de la chimie du solide. Portée par l‟espoir d‟applications

    spectaculaires, elle a aussi, et peut-être surtout, suscité des remises en cause fondamentales de

    théories sur lesquelles repose une partie de la Physique du Solide du 20ème siècle.

    En 1986, G. Bednorz et K.A. Müller [1] découvrent la supraconductivité d‟un composé de

    formule chimique compliquée, Bax La2−xCuO4 à une température critique Tc inconcevable à

    l‟époque : 30 K. Les recherches sur la supraconductivité connaissent un essor fulgurant. Les

    températures critiques montent très vite : dès 1987, le composé Y Ba2Cu3O7 [2] est

    supraconducteur à 92 K. On se prend à rêver immédiatement aux applications : stockage

    illimité de l‟énergie, train à lévitation magnétique, électronique supraconductrice supplantant

    l‟électronique semiconductrice. Les nouveaux composés sont baptisés cuprates, car tous

    contiennent du cuivre et de l‟oxygène ; ils détiennent aujourd‟hui le record de la température

    critique, 136 K (HgBa2Ca2Cu3O10)[3].

    II-1- Déscription des supraconducteurs à haute 𝑻𝒄

    Le développement des recherches de la physique du solide et de la technologie a rendu

    facile les recherches dans ce domaine (supraconductivité).

    Notant l‟élaboration d‟un oxyde de supraconducteur avec une température critique

    Tc = 30°K par G. Bednorz et K.A. Müller qui leur a valu un prix Nobel, plusieurs matériaux

    succédèrent cette découverte, ces matériaux peuvent être classés en quatre grandes familles :

    𝑳𝒂𝟐−𝒙𝑺𝒓𝒙𝑪𝒖𝑶𝟒 𝑻𝒄 < 39°𝐾 𝑒𝑡 𝑵𝒃𝟐−𝒙𝑮𝒆𝒙𝑪𝒖𝑶𝟒 𝑻𝒄 < 24°𝐾 .

    Pour x=0 c‟est un isolant avec une transition antiferromagnétique (AF). Cet AF disparait pour

    x>0.03, quant à la supraconductivité, elle apparait pour x≥0.07, 𝑇𝑐(x) croit au dessus de

    x≈0.15 et décroit vers 0 pour x=0.25.

    Les 123 composés : 𝒀𝑩𝒂𝟐𝑪𝒖𝟑𝑶𝟔+𝒙 𝐓𝐜 < 39°𝐾

    Qui sont isolants et antiferromagnétiques pour x=0. 𝑇𝑐(x) croit au-delà de x=0.4 et x=0.6

    avec une seconde croissance pour x≈0.9.

    Les 2212 et 2223 composés de Bismuth ; 𝑩𝒊𝟐𝑺𝒓𝟐𝑪𝒂𝑪𝒖𝟐𝑶𝒚

    (𝑻𝒄 ≈ 𝟖𝟓°𝑲 Pour y≈8) et 𝑩𝒊𝟐𝑺𝒓𝟐𝑪𝒂𝟐𝑪𝒖𝟑𝑶𝒚 (𝑻𝒄 ≈ 𝟏𝟏𝟎°𝑲 Pour y≈10)

    𝑇𝑐 Tend vers un maximum comme une fonction 𝑇𝑐(y).

  • 60

    Les 2223 composés de Tl ; et 𝑻𝒍𝟐𝑩𝒂𝟐𝑪𝒂𝟐𝑪𝒖𝟐𝑶𝒚 (𝑻𝒄 ≈ 𝟏𝟐𝟓°𝑲 Pour y≈10).[4] [5]

    II-2- Structure des oxydes supraconducteurs

    Comme tout solide, un supraconducteur à haute température critique est formé d‟un grand

    nombre de constituants élémentaires de taille, de forme et d‟orientations différentes. Ceux-ci

    sont des cristaux formés par un motif d‟atomes, appelé maille, qui se répète de façon

    rigoureuse.

    II-2-1- Microstructure

    Les SHTC sont des oxydes intermétalliques. Leur structure est fortement anisotrope :

    leurs propriétés ne sont pas les mêmes dans toutes les directions. Deux directions principales

    se dégagent, l'une constituée d'empilements de plans CuO2 (appelés plans ab), l'autre lui étant

    perpendiculaire (notée c).

    Fig. II.1. Schéma très simplifié d‟un oxyde supraconducteur

    La maille élémentaire comporte n couches de plans CuO2, chacun séparé par des atomes

    de calcium (Ca) ou d'yttrium (Y). Ces n plans sont encadrés par deux blocs contenant des

    métaux, des terres rares et de l'oxygène, qui constituent des réservoirs de charges positives.

    On admet actuellement que la supraconductivité apparaît au niveau des plans CuO2. Les blocs

    "réservoirs" jouent le rôle d'isolants, canalisant le courant suivant une direction précise, les

    plans ab. La densité de courant critique est beaucoup plus grande suivant la direction ab que

    suivant c.

  • 61

    La figure I.30 donne deux exemples de maille élémentaires. Il s‟agit de l‟YBaCuO et

    du composé au mercure qui a la température critique maximale (n=3).

    Fig. II.2. Structures des oxydes supraconducteurs YBaCuO et Hg

    (C. Chaillout, GNRS-Cristallographie)

    La nature des atomes utilisés dans les blocs isolants définit les différentes familles de

    SHTC. Les principales sont celles à base de bismuth (Bi), du thallium (Tl) et du mercure

    (Hg), ainsi que "YBaCuO". Chaque famille contient un grand nombre d'oxydes

    supraconducteurs puisque le nombre de plans CuO2 joue un rôle fondamental, de même que la

    stoechiométrie du composé (le dopage)[5].

    II-2-2- Longueurs caractéristiques

    L'état supraconducteur est caractérisé par deux longueurs caractéristiques, la longueur de

    pénétration de London et la longueur de cohérence . Compte tenu de l'anisotropie des

    SHTC, ces paramètres dépendent des axes cristallographiques a, b et c. Leurs longueurs

    caractéristiques sont différentes de celles des supraconducteurs conventionnels. En particulier

    les longueurs de cohérence relatives à l'axe c sont extrêmement faibles.

  • 62

    Composé Tc(K) ab

    c ab

    c

    YBa2Cu3O7 92 3 0.4 30 200

    Bi2Sr2CaCu2O8 85 4 0.2 25 500

    Bi2Sr2Ca2Cu3O10 110 1.4 0.2 160 1000

    Tl2Ca2Ba2Cu3O10 121 1.4 163 490

    NbTi 9.5 5 5 300 300

    Tab.II.1. Longueurs caractéristiques (T=0) de supraconducteurs.

    Compte tenu du rapport / , les oxydes supraconducteurs sont tous de type 𝚰𝚰 . En

    découle l'existence de deux champs magnétiques critiques Hc1 et Hc2. Comme les longueurs

    de cohérence sont faibles, les deuxièmes champs critiques doivent être élevés (

    ). C'est bien le cas. Ils sont de l'ordre de 100 T.

    II-2-3- Macrostructure, jonctions faibles

    Alors que pour un supraconducteur conventionnel les propriétés sont assez semblables

    pour un monocristal ou un polycristal, ce n'est jamais le cas pour les SHTC. Ceci est dû à

    l'anisotropie de la structure de ces composés qui, dans l'état polycristallin, présentent des

    grains orientés aléatoirement et donc des plans (a,b) non parallèles. Une dégradation des

    performances s'ensuit. Par ailleurs, ces matériaux polycristallins sont composés de grains

    accolés entre eux par des joints de grains, qui constituent à leur interface une barrière au

    passage du courant et se comportent comme des jonctions Josephson[6].

    L'épaisseur de la barrière doit être comparée à celle de la longueur de cohérence qui

    détermine la variation spatiale de l'état supraconducteur. Si le joint de grain est plus petit que

    , il n'aura qu'une influence limitée, et le courant sera peu affecté par cette barrière. C'est le

    cas des supraconducteurs conventionnels. Par contre les SHTC étant fortement anisotropes,

    les longueurs de cohérence sont différentes suivant la direction cristallographique choisie,

    et le rapport ab

    /c n'est plus négligeable. Les joints de grains peuvent alors constituer des

    obstacles non négligeables au passage du courant, en particulier le long de la direction c. Pour

    cette raison ils sont appelés jonctions faibles.

    Pour minimiser ce problème on peut "texturer" ou "tisser" la céramique, c'est-à-dire

    orienter les plans (a,b) parallèlement, tout en éliminant les défauts qui peuvent jouer le rôle de

    jonctions Josephson. Pas trop tout-de-même, car ils servent à ancrer les vortex...

    http://www.lema.phys.univ-tours.fr/Materiaux/Supra/Types/TypesII.htmhttp://www.lema.phys.univ-tours.fr/Materiaux/Supra/Glossaire/glossair.htm#monocristalhttp://www.lema.phys.univ-tours.fr/Materiaux/Supra/Enjeux/Applications.htm#Jonction%20Josephson

  • 63

    II-3- Influence du champ magnétique, ligne d'irréversibilité

    Alors que le champ magnétique ne modifie pas l'allure de la courbe résistivité-

    température d'un supraconducteur conventionnel (elle est simplement décalée avec une

    nouvelle valeur de la Tc), il en va différemment pour les SHTC : la résistivité disparaît plus

    progressivement lorsque le champ magnétique extérieur augmente.

    Fig. II.3. Résistivité sous champ en fonction de la température

    (J. M. Barbut[7], CNRS-EPM/Matfomrmag)

    La courbe M(H) est également différente. Alors qu'en champ croissant l'aimantation est

    réversible, en champ décroissant elle devient irréversible en dessous d'une certaine valeur,

    notée H* et appelée champ d'irréversibilité. Au-dessus de H*, la densité de courant critique

    est nulle puisque l'aimantation est parfaitement réversible. La valeur la plus intéressante n'est

    donc pas Hc2, mais H*, qui est très inférieure. Ce champ est aussi anisotrope (beaucoup plus

    fort suivant les plans ab).

    L'aimantation possède le même comportement avec la température. On définit donc une

    température d'irréversibilité T*[8].

    La courbe H*(T) donne la ligne d'irréversibilité du matériau. Celle-ci délimite la zone de

    "vortex glass" (résistivité nulle) de la zone "liquid vortex" (résistivité non nulle).

  • 64

    Entre H* et Hc2 les vortex ne sont pas ancrés. Ils forment un liquide, d'où le nom de

    "liquide de vortex". Par contre en dessous de la ligne d'irréversibilité, les vortex forment un

    verre amorphe, et non un réseau d'Abrikosov.

    Fig. II.4. Courbe d‟aimantation d‟un composé au bismuth (T=77K)

    (A. Sulpice, CNRS-CRTBT)

    II-4- Paramètres critiques

    En plus des quatre paramètres critiques classiques relatifs aux supraconducteurs de type 𝚰𝚰

    (Tc, Hc1, Hc2 et Ic), on en définit de nouveaux :

    La température d'irréversibilité T* : c'est la valeur de la température en dessous de laquelle

    l'aimantation devient irréversible.

    Le champ d'irréversibilité H* : c'est la valeur du champ magnétique externe en dessous de

    laquelle l'aimantation devient irréversible.

    La température de gel Tg : c'est la température qui délimite les deux comportements du

    caractéristique champ électrique - courant E(J).

    Si T > Tg, le système se trouve dans une phase explicable par le flux creep (TAFF), et E =

    0 J = 0.

    Si T < Tg, le système n'est plus explicable à l'aide du flux creep, et on peut trouver des

    valeurs finies de la densité de courant pour lesquelles le champ électrique s'annule ; on peut

    donc trouver une résistivité nulle à une température non nulle !

  • 65

    Fig. II.5. Allures de E(J) en fonction de la température

    Ce sont les paramètres Tg et H* qui sont les plus importants pour un oxyde

    supraconducteur.

    La ligne du second champ critique est assez mal définie, sauf si elle est déduite d'une

    mesure de saut de chaleur spécifique.

    Pratiquement il y a quatre courants critiques, dépendant de la direction de propagation du

    courant et de celle du champ magnétique. Même si les valeurs de ceux-ci sont faibles par

    rapport au courant critique des supraconducteurs conventionnels pour des matériaux massifs,

    on peut obtenir des valeurs très importantes dans des couches minces.

  • 66

    Quelques structures

    Supraconducteur Isolant

    Fig.II.6. Structure of (a) (c) YBa2CuO7 and (b) (d) YBa2CuO6

  • 67

    Figure .II.7. L‟unité structurale de base des pérovskites est un cube (a). Un atome métallique(A) se

    trouve au centre du cube, 8 atomes métalliques plus petits (B) occupent les sommets et 12 atomes non

    métalliques (X) sont situés au milieu des arêtes. La structure pérovskite est formée d‟octaèdre

    (b).Ceux-ci sont formés par 6 anions X entourant un cation B. Dans cette description du cristal, l‟unité

    structurale est

    constituée de 8 octaèdres joints par leurs sommets, autour d‟un cation A (c). Les

    cristaux résultent de la répétition de tels groupements dans les trois dimensions (d).

  • 68

    Fig.II.8. maille élémentaire de YBaCuO

    Figure.II.9 : Maille élémentaire et structure du composé YBa2Cu3O7- δ pour δ =1 (a) et δ = 0 (b),

  • 69

    Bibliographie

    [1] J. G. Bednorz et K. A. Muller, Possible high-Tc superconductivity in the Ba-La-Cu-

    O system, Z. Phys. 64, 189 (1986).

    [2] H. Maeda, Y. Tanaka, M. Fukutomi et T. Asano, A new high- Tc oxide

    superconductor without a rare earth element, Jpn. J. Appl. Phys. Lett. 27, 209 (1988).

    [3] S.N Putilin et Al, Nature,326,226 (1993).

    [4]Laboratoire de la physique des Solides D‟ORSAY.

    Connaissance de base sur les matériaux supraconducteurs à haute Tc.

    [5]Michel Rateau

    Emaboration à l‟étude des matériaux supraconducteurs à haute Tc.

    [6]R.L.Peterson et al. Physical C, 157,325(1989)

    [7]J.M.Barut, thèse de l‟Université J. Fourier, Grenoble. Avril 1994.

    [8]K.A.Muller et al, Physical Review Letter, 58, 1143 (1987).

  • 70

    Chapitre III : Etudes des effet dissipatifs

    dans les supraconducteurs à haute

    température critique (Gd Ba CuO3)

  • 71

  • 72

    III-1-Effet des vortex

    L‟etat mixte des supraconducteur de type II s‟accompagne d‟une pénétration

    partielle du champ et de la création de vortex au sein du matériau.

    Le vortex possède un cœur (comme la ligne de dislocation) d‟extention 2 et une

    région extérieur de largeur 2λL , la présence des paires de Cooper n‟est maximale que hors du

    cœur de point de vue probabilistique. Les supraconducteurs n‟y circulent donc pas. Le champ

    magnétique est maximal au centre du cœur : le flux y est donc piège et l‟effet Meissner est

    hncomplet.

    En pratique les matériaux présente des imperfections microstructurales qui diminuent

    l‟énergie des vortex, tendent à séoppose à leur déplassement (on dit qu‟ils sont soumis à une

    force d‟ancrage). Cet ancrage crée un déséquilibre de ligne de flux d‟où l‟explication du

    l‟irréversibilité observée la courbe d‟aimantation.

    Pour les supraconducteurs à haute température critique qui sont de type II, c‟est le

    mouvement des vortex qui limite le courant critique, dans ce cas, la valeur critique est celle

    pour laquelle la force exercée par le courant sur le vortex est égal à la force qui retient le

    vortex fixé au réseau cristallin, appelé force de piégeage.

    Le concept de force de piégeage à été introduit pour la première foi par Kim[1].

    L‟origine de cette force est attribuée aux interaction entre les vortex et des défauts du

    matériau qui peuvent etre de nature différente : macle, joints de grains.

    Au voisinage des défauts, l‟énergie libre du vortex présente un minumum dans

    lequel, le cœur de vortex peut etre piégé.

    L‟éxistance de l‟ensemble de ces défauts conduit à définir une valeur minimale de

    courant à injecter pour povoir déplacer les vortex. Cette dynamique des vortex se fait sous

    l‟éffet de la force de Laplace, les vortex peuvent aussi se mouvoire sous l‟éffet d‟un champ

    électrique, d‟un champ magnétique ou de la température.

    On définit la densité de force piégeage le produit JCB, où B est le champ magnétique

    local ; c‟est le travail d‟une telle force agissant sur les cœurs des vortex qui leur permet de

    vaincre la barrière d‟énergie que consistue le défaut , on peut écrire la relation entre l‟énergie

    de piégeage et le courant critique sous la forme suivante :

  • 73

    U0=JCBIV

    Où V : le volume du vortex ou du paquet de vortex piégés par le défaut.

    I : représente l‟éxetence du défaut dans la direction de la force exercée, c‟est aussi

    la distance sur laquelle la force de Laplace doit travailler pour que le vortex échappe au puits

    de potentiel.

    Dans le cas des nouveaux supraconducteurs on constate que le courant critique

    s‟annule pour un champ H*(T) bien inférieur à Hc2(T) est appelé champ d‟irréversibilité,

    c‟est K.A.Muller qui a le premier mis en évidence cet effet dans les céramiques La-Ba-Cu-O.

    Muller et Al[2], ont suggéré l‟existance d‟une transition vitreuse d‟un verre de vortex.

    Yeshurin et Al[3] ont émis l‟hypothèse que l‟annulation du courant critique provenait d‟un

    dépiégeage du aux fluctuations thermiques géantes reliées à la fable valeur du rapport énergie

    de piégeage sur KBT.

    Fig.III.1.Schéma d‟un vortex dans un supraconducteur isotrope. L „axe de symétrie du vortex

    est parallèle au champ H. A l‟intérieur du cœur dans l‟état normal de rayon ξ ,. Le champ

    magnétique pénètre complètement dans ce cœur cylindrique, et décroît exponentiellem