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Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remam- brance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire, Souvenir. Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation. Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remambrance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. patrimoine livre échange / Vie littéraire et actualité du livre en Basse-Normandie n.2 / janv. 97 Journal trimestriel édité par le Centre régional des Lettres de Basse-Normandie Mémoire, mnème, souvenance, souvenir. Mémoire active ou volontaire (opposé à mémoire passive ou involontaire)Mémoire différée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoire sensorielle. - Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. - Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collec- tive, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remambrance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotech nie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire, graver, inscrire, prendre note de , bacho- ter, repasser, répéter, revoir. Chercher dans ses souvenirs, fouiller dans sa mémoire, reconnaître, évoquer. Rafraichir la mémoire, se rappeler au souvenir de qqn. Chérir la mémoire de, conserver ou perpétuer le souvenir de. Mémorable, marquant, historique inoubliable, indélébile, inéffaçable. Ecrit en lettres de feu ou d’or. De bonne mémoire. Par coeur. Pour mémoire. A la mémoire de, en mémoire de, in mémoriam. Mémoire affective; Mémoire sensorielle. - Mémoire associati- ve, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. - volontaire (opposé à mémoire passive ou involontaire)Mémoire différée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoire sensorielle. - Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. - Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collec- tive, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remambrance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotech nie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire, graver, inscrire, prendre note de , bacho- ter, repasser, répéter, revoir. Chercher dans ses souvenirs, fouiller dans sa mémoire, reconnaître, évoquer. Rafraichir la mémoire, se rappeler au souvenir de qqn. Chérir la mémoire de, conserver ou perpétuer le souvenir de. Mémorable, marquant, historique inoubliable, indélébile, inéffaçable. Ecrit en lettres de feu ou d’or. De bonne mémoire. Par coeur. Pour mémoire. A la mémoire de, en mémoire de, in mémoriam. Mémoire, mnème, souvenance, souvenir. Mémoire active ou volontaire (opposé à mémoire passive ou involontaire)Mémoire différée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoire sen- sorielle. - Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. - Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engram- mation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remambrance, remémoration, souvenance,anamnèse.Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotech nie.Aidemémoire,pense-bête;mémento,mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire, graver, inscrire, prendre note de , bachoter, repasser, répéter, revoir. Chercher dans ses souvenirs, fouiller dans sa mémoire, reconnaître, évoquer. Rafraichir la mémoire, se rappeler au souvenir de qqn. Chérir la mémoire de, conserver ou perpétuer le souvenir de. Mémorable, marquant, historique inoubliable, indé- lébile, inéffaçable. Ecrit en lettres de feu ou d’or. De bonne mémoi- re. Par coeur. Pour mémoire. A la mémoire de, en mémoire de, in mémoriam. Mémoire, mnème, souvenance, souvenir. Mémoire active ou volontaire (opposé à mémoire passive ou involontaire)Mémoire différée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoire sensorielle. - Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. - Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rap- pel, remambrance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense- bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire, graver, inscrire, prendre note de , bachoter, repasser, répéter, revoir. Chercher dans ses souve- nirs, fouiller dans sa mémoire, reconnaître, évoquer. Rafraichir la mémoire, se rappeler au souvenir de qqn. Chérir la mémoire de, conserver ou perpétuer le souvenir de. Mémorable, marquant, historique inou- bliable, indélébile, inéffaçable. Ecrit en lettres de feu ou d’or. De bonne mémoire. Par coeur. Pour mémoi- re. A la mémoire de, en mémoire de, in mémoriam. Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient col- lectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engram- mation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remam- brance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire, Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remam- brance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire, Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remambrance, remémoration, Mémoire mnème, souvenance, souvenir. venir Mémoire active ou volontaire (opposé à mémoi- re passive ou involontaire)Mémoire différée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoire sensorielle. - Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. Mémoire, mnème, souvenance, souvenir. Mémoire active ou volontaire (opposé à mémoire passive ou involontaire)Mémoire différée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoire sensorielle. - Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. - Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, arche- type. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engrammation, fixa- tion, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remambrance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire. conservation

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Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ;engramme. Mémorisation.- Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remam-brance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique.Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire,

Souvenir. Empreinte, image, trace ; engramme.Mémorisation. Conservation, engrammation,fixation, rétention, hyermnésie. Persistance,rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel,remambrance, remémoration, souvenance,anamnèse. Réminiscence, ressouvenance.

patrimoine

l i vre échange/Vie l i t téraire et actual i té du l ivre en Basse-Normandie

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Mémoire, mnème, souvenance, souvenir. Mémoire active ouvolontaire (opposé à mémoire passive ou involontaire)Mémoiredifférée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoiresensorielle. - Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour.mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. -Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collec-tive, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype.Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.-Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie.Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel,remambrance, remémoration, souvenance, anamnèse.Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance.Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandumMémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir,confier à la mémoire, graver, inscrire, prendre note de , bacho-ter, repasser, répéter, revoir. Chercher dans ses souvenirs,fouiller dans sa mémoire, reconnaître, évoquer. Rafraichir lamémoire, se rappeler au souvenir de qqn. Chérir la mémoire de,conserver ou perpétuer le souvenir de. Mémorable, marquant,historique inoubliable, indélébile, inéffaçable. Ecrit en lettres defeu ou d’or. De bonne mémoire. Par cœur. Pour mémoire. A lamémoire de, en mémoire de, in mémoriam.

Mémoire affective; Mémoire sensorielle. - Mémoire associati-ve, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des

visages. - Mémoire d’éléphant. -

volontaire (opposé à mémoire passive ou involontaire)Mémoiredifférée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoiresensorielle. - Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour.mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. -Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collec-tive, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype.Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.-Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie.Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel,remambrance, remémoration, souvenance, anamnèse.Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance.Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandumMémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir,confier à la mémoire, graver, inscrire, prendre note de , bacho-ter, repasser, répéter, revoir. Chercher dans ses souvenirs,fouiller dans sa mémoire, reconnaître, évoquer. Rafraichir lamémoire, se rappeler au souvenir de qqn. Chérir la mémoire de,conserver ou perpétuer le souvenir de. Mémorable, marquant,historique inoubliable, indélébile, inéffaçable. Ecrit en lettres defeu ou d’or. De bonne mémoire. Par cœur. Pour mémoire. A lamémoire de, en mémoire de, in mémoriam.

Mémoire, mnème, souvenance, souvenir. Mémoire active ouvolontaire (opposé à mémoire passive ou involontaire)Mémoiredifférée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoire sen-sorielle. - Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour.mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. - Mémoireinformatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoirede l’espèce. Inconscient collectif, archetype. Souvenir.- Empreinte,image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engram-mation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence.Acquisition, mémorisation, rappel, remambrance, remémoration,souvenance,anamnèse.Réminiscence, ressouvenance. Récognition,reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique.Mnémotechn ie .A idemémoi re ,pense -bê t e ;mémen to ,mémorandumMémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier àla mémoire, graver, inscrire, prendre note de , bachoter, repasser,répéter, revoir. Chercher dans ses souvenirs, fouiller dans samémoire, reconnaître, évoquer. Rafraichir la mémoire, se rappelerau souvenir de qqn. Chérir la mémoire de, conserver ou perpétuerle souvenir de. Mémorable, marquant, historique inoubliable, indé-lébile, inéffaçable. Ecrit en lettres de feu ou d’or. De bonne mémoi-re. Par cœur. Pour mémoire. A la mémoire de, en mémoire de, inmémoriam.

Mémoire, mnème, souvenance, souvenir. Mémoire active ou volontaire (opposé à mémoire passive ouinvolontaire)Mémoire différée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoire sensorielle. -Mémoire associative, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant.- Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscientcollectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation,engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rap-pel, remambrance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition,reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à lamémoire, graver, inscrire, prendre note de , bachoter, repasser, répéter, revoir. Chercher dans ses souve-nirs, fouiller dans sa mémoire, reconnaître, évoquer. Rafraichir la mémoire, se rappeler au souvenir deqqn. Chérir la mémoire de, conserver ou perpétuer le souvenir de. Mémorable, marquant, historique inou-bliable, indélébile, inéffaçable. Ecrit en lettres de feu ou d’or. De bonne mémoire. Par cœur. Pour mémoi-re. A la mémoire de, en mémoire de, in mémoriam.

Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient col-lectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engram-mation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remam-brance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance.Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento,mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire,

Mémoire informatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, archetype. Souvenir.- Empreinte, image, trace ;engramme. Mémorisation.- Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remam-brance, remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance. Commémoration, commémoraison. Mnémonique.Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento, mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire,

Conservation, engrammation, fixation, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remambrance, remémoration,

Mémoire mnème, souvenance, souvenir. venirMémoire active ou volontaire (opposé à mémoi-re passive ou involontaire)Mémoire différée(opposé à immédiate).- Mémoire affective;Mémoire sensorielle. - Mémoire associative,évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms,des visages. - Mémoire d’éléphant.

Mémoire, mnème, souvenance, souvenir. Mémoire active ou volontaire (opposé à mémoire passive ouinvolontaire)Mémoire différée (opposé à immédiate).- Mémoire affective; Mémoire sensorielle. - Mémoireassociative, évocative, réflexive. - Cour. mémoire des noms, des visages. - Mémoire d’éléphant. - Mémoireinformatique, mémoire magnétique. Mémoire collective, mémoire de l’espèce. Inconscient collectif, arche-type. Souvenir.- Empreinte, image, trace ; engramme. Mémorisation.- Conservation, engrammation, fixa-tion, rétention, hyermnésie. Persistance, rémanence. Acquisition, mémorisation, rappel, remambrance,remémoration, souvenance, anamnèse. Réminiscence, ressouvenance. Récognition, reconnaissance.Commémoration, commémoraison. Mnémonique. Mnémotechnie. Aide mémoire, pense-bête; mémento,mémorandum Mémorabilité. Mémoriser, engranger, enregistrer, retenir, confier à la mémoire.

conservation

l/é n°2 16/06/04 17.55 Page 1

deuxième éditorial - sommaire

troisième portrait

“Les hommes sont aussi séparés par lesformes de leur souvenir que par celles

de leur caractère”, écrit André Malrauxdans ses Antimémoires. C'est souvent parla mémoire que nous envisageons l'avenir.Ainsi, les formes du futur sont multiples.En ce début d'année, nous sommes tousemplis de souvenirs et de projets. Je sou-haite à tous nos lecteurs de trouver lesmots pour les écrire, le souffle pour lesdire, la force de les entreprendre et leuradresse tous mes meilleurs voeux.La littérature s'inscrit dans une histoire quine cesse de s'écrire et dans laquelle nouspuisons rêves, images, rythmes et peut-être “une certaine idée” de la vie.Préserver le patrimoine littéraire, c'estconserver cette mémoire qui est un peu lanôtre. Faciliter la recherche d'un livre, c'estaussi favoriser notre accès à une forme deconnaissance. Les bibliothèques sont deslieux privilégiés de mémoire et de ren-contres. Avec le développement des nou-veaux médias, elles vont augmenter à l'in-fini nos possibilités de recherche et d'infor-mation.La sortie du catalogue collectif desouvrages normands sur CD-Rom, réalisé etédité par le Centre régional des Lettres,répond à l'une de ces préoccupations enfavorisant l'accès à des ouvrages de docu-mentation régionale. C'est le fruit d'unlong travail qui a débuté en 1993 avec lacollaboration scientifique et technique denombreux bibliothécaires de la région.L'un d'entre eux, Alain Girard, Conservateurà la Bibliothèque municipale de Caen, bru-talement décédé l'été dernier, fut unacteur déterminant dans la réalisation dece projet. Ses travaux sur les livres anciens,sa vaste connaissance du patrimoine écritrégional, son pragmatisme et sa convictionà défendre un travail de coopération ontassuré force et cohérence à cette réalisa-tion.Je remercie vivement tous nos lecteursqui ont accueilli très favorablementLivre/échange et souhaite à chacun detrouver intérêt et plaisir à la lecture de cedeuxième numéro.

Jean-Yves CendreyEn résidence au quartier de la Grâce deDieu (Caen)

Patrimoine et bibliothèquesNouveaux horizonsL’Espace Senghor de VersonCultures et francophonieMédiateurs du livreSur le terrainOpérations sauvegarde du patrimoineCoutances et Bayeux montrent l’exemple

Les Visiteurs du NoirFestival du roman policier à GranvilleLe Parlement international des écrivainsAmine Zaoui témoigneLa Clef, un roman de Frank Lanot Toile de fond normandeRencontre pour LireRedécouvrir André Dhôtel

Festivals de contes en Basse-NormandieGarder la traceGigi BigotUne parole qui fait échoCarnet de BordLe Festival des écritures continueCentenaire d’Ubu roiTous les chemins ramènent à CherbourgImaginaire irlandaisLes écrits témoignent

Salon du livre de cinéma de ParisLe cinéma à la pageEditions Jean-Michel PlacePositif convaincuJean-Luc GodardPris aux mots

NouveautésLe Point du Jour éditeurL’identité photo

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quatrième lieux

sixième actualité littéraire

huitième compte-rendu

dixième hors région

onzième publications régionales

douzième agenda

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Henri-Louis VédiePrésident du Centre régional des Lettresde Basse-Normandie.

Journal trimestriel publié par le Centre régional des Lettres de Basse-Normandie 14 rue des Croisiers, 14000 Caen (Tel. 02 31 15 36 36 Fax 02 31 15 36 37) association loi 1901, soutenue par le Conseil régionalde Basse-Normandie et le Ministère de la Culture -Direction Régionale des Affaires Culturelles de Basse-Normandie et Centre national du Livre - avec leconcours des Conseils généraux du Calvados, de laManche et de l’Orne.Directeur de la publication : Henri-Louis VÉDIE.Rédacteur en chef : Sylvie BÉNARD.Textes et reportages : Olivier HACQUIN.Conception graphique et Réalisation : APRIM14 rue de Courtonne, Caen (02 31 93 72 00)Impression : Imprimerie Presse CalvadosOnt participé à ce numéro :Annie Berthomieu, Serge Desgranges, Françoise Doloy,Jacqueline Genet, Patrick Remaux,Amine Zaoui.

ISSN : 1274-3712 Dépôt légal à parution.

Pour recevoir gratuitement Livre / échange chez vous tous les trimestres, écrivez au Centre régional des Lettres, 14 rue des Croisiers, 14000 Caen, en indiquant votrenom, votre adresse, (éventuellement votre âge et votre activité).

Abonnement

l i vre échange 2j anv ie r 1997

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Vie littéraire et actualité du livre,

en Basse - Normandie.

Livreéchange

l/é n°2 16/06/04 17.55 Page 2

Jean-Yves Cendrey aura dû franchirquelques barrages avant d’arriver uncertain lundi de novembre à Caen,

dans ce quartier poétiquement dénommé“Grâce de Dieu”. Ici, des enfants l’atten-dent. Il ne cache pas son enthousiasme deles rejoindre dans leur quotidien, dans leurenvie de s’exprimer. Ils sont déjà nombreuxà lui avoir écrit, engageant un dialogueavec celui qui va devenir “ l’écrivain en rési-dence ” pour quatre mois.

Difficile d’oublier la première rencontreavec Jean-Yves Cendrey. Lucide, sans com-plaisance, il sait raconter sans décrire, sansvoyeurisme. Il empile mots, sonorités,scènes de la vie quotidienne, virgules, noms,morts, hurle la vie parfois avec humour, sou-vent avec ironie parce qu’il a appris à laconnaître, à la disséquer méticuleusementdans son travail d’écriture. Il ne prend pas lavie de plein fouet comme une grandeclaque mais juste en biais, le temps de laprévenir, de l’analyser, de la décomposer“pour que les choses soient moins pénibles”,dit-il.

Son écriture prend naissance dans la vul-garité de la vie et dans sa volonté d’y échap-per, de s’en extraire ; d’où la violence de sesrécits. Il provoque plus qu’il ne s’engage,fait réagir sans demander d’adhérer. Riend’étonnant lorsque Jean-Yves Cendreyavoue qu’il aime Artaud pour “son outran-ce permanente, sa vigueur”. Il ne suivra paspour autant l’auteur des Messages révolu-tionnaires jusque dans sa déstructurationfinale, appelée folie. Car il a bien ses deuxpieds sur terre, un peu dans “la boue”comme il aime à le répéter, comme tout lemonde, sauf que lui, son ambition, c’est lebonheur.

Etre heureux et apprendre à partagercette émotion, là est sa révolte. C’est biend’un combat quotidien dont il s’agit car,pour lui, nul n’est touché par la “grâce deDieu” en ce bas monde. Vous ne trouverezni bons ni méchants dans les livres deCendrey, seulement des êtres propulsésdans des vies qu’ils subissent un peu trop.Pas de morale non plus. Il ne s'agit pas d'éri-ger la vie en quelques principes. Jean-YvesCendrey ne donne aucune leçon, laissant à

chacun la liberté et l'art de cultiver son jar-din. Pour autant, il n’aime pas être qualifiéde cynique car il tient trop à la vie, au pointde prendre plaisir à s'y installer confortable-ment. “Aujourd’hui, cynique, c’est pas loinde désabusé ; ça me fatigue un peu”, dit-il.

Jean-Yves Cendrey ne supporte pas l'im-mobilisme, la passivité qui prend parfois laforme de complaintes, d'épanchement surson propre sort ou celui des uns et desautres. Il ne s'agit pas d'avoir de la compas-sion mais d'agir, le plus souvent en se révol-tant et en donnant à chacun les moyensd'exprimer sa révolte, dans le respect desautres. C'est bien ainsi qu'entend travaillerJean-Yves Cendrey durant sa résidence à laGrâce de Dieu. Il ne veut pas dire à la placedes autres mais faciliter la parole en aidantà trouver la force du verbe dans le quoti-dien. “La banalité est propice à l'imagina-tion” confie-t-il.

C'est aussi dans les fêlures de la vie ques’immiscent les tiges des fleurs pour peuque nous les aidions à pousser. Pour Jean-Yves Cendrey, les ateliers d'écriture qu'ilconduira devront favoriser ce cheminementen puisant dans les richesses intérieures desuns et des autres. Dans “un journal extime”chacun témoignera de son quotidien, enfera le récit, pour apprendre progressive-ment à dépasser l'histoire du quartiercomme sa propre histoire.

Cette démarche devrait permettre auxadolescents du collège Marcel Pagnol deparvenir à une possibilité d'expression indis-pensable “pour faire le chemin”, confieJean-Yves Cendrey.

L’art de cultiver des fleurs, du Beau à par-tir de la boue, est une force essentielle quetransmet, par ses mots, l'auteur desPrincipes du cochon. Plus qu'un ensembled'idées, il sait donner une énergie vitale àceux qui veulent bien l'écouter, rire de seslivres qui ont, comme lui, quelque chose dejoyeux. Pour cet écrivain, la lucidité n'est

pas nécessairement tragique, bien aucontraire. Elle est l'un des moyens d'accèsau bonheur pour celui qui apprend à nejamais se soumettre, à changer la haine dela vie en énergie. Comme pour Artaud, l'artet la vie ne sont pas séparés dans l'écriturede Cendrey.

Il profitera également de sa résidence à laGrâce de Dieu pour travailler un autreroman, inspiré là encore de son quotidien etsûrement de sa rencontre avec la popula-tion du quartier. Nul ne connaît la capacitéde Jean-Yves Cendrey à provoquer l'énergiede ceux qui auront le bonheur de croiserson chemin et à garder la distance nécessai-re à son écriture. Remercions tous ceux quiont eu cette heureuse initiative d'accueilliren résidence une personnalité aussi forteque généreuse qui, à défaut de faire pous-ser des fleurs, laissera quelques grainesemplies d'avenir...

S y l v i e B é n a r d

L'art de faire pousser les fleurs

Apprendre à faire le cheminJean-Yves Cendrey

troisième portrait/Pe n d a n t 4 m o i s à l a G r â c e d e D i e u

En rés idence

De Bruant il possède le long chapeau à bords plats,la houppelande sombre. Du rappeur le cheveu dru et court.Jean-Yves Cendrey serait-il ce fruit du télescopage entreun écrivain gouailleur et un gosse des cités ? Un fruit bien grandi, généreux, décidé à mordre la vie plutôt que d’être croqué. Rencontre.

Tous les romans de Jean-Yves Cendrey

sont publiés chez P.O.L.Principes du cochon (1988)

Atlas menteur (1989)Les morts vont vite (1991)

Oublier Berlin (1994)Trou Madame sortira en février.

l ivre échange 3j anv ie r 1997

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Fond

s C

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Le patrimoine des bibliothèques à l’heure de l’informatique

quatrième lieux/

Le Catalogue collectif desouvrages normands sur cd-rom,(sortie en janvier 1997)réalisé et édité par le Centrerégional des Lettres de Basse-Normandie, s’est donné pourobjectif de répertorier l’ensemble des richesses patrimoniales conservées dansles bibliothèques de la région.Une initiative qui marque l’en-trée des fonds patrimoniauxdans l’ère des nouveauxmédias et leur ouvre de nou-velles possibilités de mise envaleur. Enquête.

Avranches, qui conserve les deux centsmanuscrits enluminés du Mont Saint-Michel, fait figure de référence

lorsque l’on considère la situation patrimo-niale des bibliothèques bas-normandes.Environ 7000 visiteurs se déplacent chaqueannée du monde entier pour les admirer.Avranches fait également référence pourson travail de mise en valeur des collections.Jean-Luc Leservoisier, conservateur de labibliothèque, souhaite en proposer “uneouverture à la fois pédagogique avec l’ac-cueil des classes du patrimoine, scientifiqueet touristique”. Ce travail en profondeurn’est cependant pas encore relayé par lesnouveaux outils qu’offre l’informatique.“Cela permettrait pourtant d’affiner letravail scientifique”, note Jean-LucLeservoisier, “notamment pour la localisa-tion des exemplaires”.Faciliter la localisation des exemplaires, c’estprécisément l’objectif que se sont donnésles initiateurs du catalogue collectif desouvrages normands sur cd-rom. SergeDesgranges, responsable du projet auCentre régional des Lettres, explique que“la plus grosse masse des documents patri-moniaux, quand ils sont signalés, le sontdans des catalogues souvent dispersés etincomplets. Il y a à la base une demande desbibliothécaires, un besoin des profession-nels, de posséder des outils modernes derecensement de leurs collections”.Les ouvrages des fonds patrimoniaux, pré-

cieux et fragiles, ne sont pas uniquementvoués à être conservés au fond d’un maga-sin. Un bon nombre d’entre eux, avec toutesles précautions nécessaires, peuvent égale-ment être consultés par le public. C’estpourquoi le cd-rom ne s’adresse pas qu’auxbibliophiles avertis. “Pour cette premièreédition, nous avons voulu privilégier lesfonds locaux afin de prendre en compte unplus large public : étudiants, chercheurs,curieux de l’histoire locale et régionale,tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de laNormandie”, explique Serge Desgranges.“Le principe de ce catalogue collectif estsimple et pratique. Il permet de rechercherles ouvrages par leur titre, leur auteur, leurépoque, leur éditeur... et surtout de les loca-liser dans une vingtaine de bibliothèquesbas-normandes. Plus de 55 000 ouvragessont ainsi répertoriés dans la première ver-sion du cd-rom que nous sortons cetteannée”.

La bibliothèque d’Alençon qui a prêté sesfichiers pour la constitution de ce premiercd-rom sera informatisée en 1997. “Même sil’on en parle beaucoup, le cd-rom est enco-re bien peu présent dans les bibliothèques.La sortie du Catalogue collectif est une inci-tation à ce qu’elles s’équipent de lecteurspour le public”, précise Serge Desgranges.“L’accès à l’ensemble de notre cataloguesera effectif d’ici l’an 2000”, prévoitNathalie Couvrat, directrice de la biblio-thèque d’Alençon. “A l’heure actuelle notrefonds ancien est difficilement accessible.L’informatisation permettra de mieux lefaire connaître et donc d’optimiser la circu-lation des documents. D’une façon généra-le, nous pourrons mieux cerner, mieuxsuivre les demandes des lecteurs”.Consciente des richesses de son fonds,Nathalie Couvrat aimerait que la diffusionde son catalogue soit nationale et rêve d’unaccès sur Internet. “Plus adapté que le mini-tel” précise-t-elle.Consulter le réseau Internet est une chose,mais posséder son propre site et l’alimenteren est une autre. Dans ce domaine, la

bibliothèque de Lisieux fait figure de pion-nière, bien au-delà de la région. Un posteinformatique lui est entièrement réservé.Petit à petit Lisieux constitue sa biblio-thèque électronique sur son site. Des béné-voles saisissent en moyenne un texte parmois choisi dans le fonds normand de labibliothèque pour sa rareté ; l’idée étant dele conserver et de le diffuser sur un autresupport que le papier. Gautier, Lorrain,Nodier, Maupassant, Allais, Mirbeau, deGourmont, Flaubert et d’autres, sont désor-mais accessibles en littérature électronique.Depuis juillet la bibliothèque de Lisieux pro-pose également de découvrir son fondsd’affiches locales, plus une photothèque de1000 cartes postales numérisées et une cin-quantaine de cd-rom tous publics sur uneborne de consultation informatique. “Nousavons considéré qu’un ordinateur ne sertpas qu’à gérer des stocks : l’entrée et la sor-tie des livres”, poursuit Olivier Bogros,directeur de la bibliothèque. “Il y a en plusde cela tout un aspect images et créativitétrès intéressant”.Olivier Bogros tire aujourd’hui le premierbilan du travail entrepris à Lisieux. “Un, cen’est pas si compliqué. Deux, pas forcémenttrès cher. Trois, il suffit de se dire que ce quivaut pour un particulier peut tout aussi bienvaloir pour une bibliothèque, sauf installa-tion en réseau évidemment.” Serge Desgranges poursuit cette défense etillustration des nouveaux médias à l’inten-tion des bibliothèques : “Bien sûr le cd-romdémultiplie à l’infini les possibilités derecherches par rapport aux catalogues clas-siques. Mais là n’est pas son seul intérêt.Pour cette première édition nous avonsjoint une centaine d’images illustrant lesnotices bibliographiques. Cela participe unefois de plus à la mise en valeur des fondspatrimoniaux des bibliothèques bas-nor-mandes... Il existe par ailleurs des milliers dedocuments iconographiques précieux quigagneraient à être sauvegardés par numéri-sation”. A quand l’intégralité des manus-crits du Mont Saint-Michel sur cd-rom ? Unaméricain a bien rentré la Tapisserie deBayeux sur Internet !

l i vre échange 4j anv ie r 1997

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Avranches, Alençon, Lis ieux

Rêves de livres et d’internet

Umberto Eco devant les joyaux

bibliophiliquesd’Avranches.

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Des médiateurs du livre en Basse-Normandie

cinquième lieux/

En quelques années, les termes“médiation et médiateur” ontfait irruption dans le langagecourant, notamment dans le vocabulaire culturel. Un domaine encore flou cependant, car toujours en évolution. Annie Berthomieu, conseiller au livre à la Direction régionale des affaires culturelles, revientsur les actions de médiationmenées dans le domaine dulivre et de la lecture en Basse-Normandie. Bilan et perspectives. Quand fleurissent

les feuilles mortesOn les avait enterrés : oubliés au fond d’une piècehumide ou tassés dans des cartons. Grâce au travail de passionnés et aux pouvoirspublics, en particulier la DRAC,des milliers d’ouvrages de hautebibliophilie viennent d’être, ouvont être, sauvegardés.

Dans une société de plus en plus complexe,la montée en puissance des actions de

médiation témoigne d’un désir de partage etd’échanges. Dans le domaine du livre et del’écrit, c’est l’urgence des problèmes posés parla progression de l’illettrisme et des situationsd’exclusion, ainsi que les difficultés rencon-trées par les bibliothèques pour toucher lespublics défavorisés, qui ont amené de mul-tiples partenaires - bibliothécaires, élus, asso-ciations, Etat, etc... - à promouvoir la fonctionde médiation. Cette réflexion bénéficie denombreuses expériences et tout d’abord decelle d’ATD Quart-Monde, les premiers à avoirconduit des bibliothèques de rue pour amenerle livre au plus près des populations démunies.A l’initiative de ce mouvement, financé par leMinistère de la Culture et relayé par les biblio-thèques municipales, un dispositif de forma-tion qualifiante en alternance pour une quin-zaine de médiateurs a été mis en place auniveau national en 1992 et 1993.Depuis lors, la bibliothèque de Caen compteparmi ses membres un médiateur du livre àtemps-plein. Céline Clotteriou, en postedepuis 3 ans, travaille sur plusieurs quartiers,dont la Folie-Couvrechef. Elle lit des histoiresdehors, dans les cages d’escaliers, accompagneles adultes et les enfants au bibliobus et faitdu prêt à domicile pour une vingtaine defamilles.Parallèlement, de nombreuses villes en Franceexpérimentaient d’autres modalités de recru-tement, de formation, de statut. En Basse-Normandie, Flers et Hérouville Saint-Clair sesont lancés en 1993. A Flers une équipe d’ani-mateurs travaille auprès des enfants les mer-credis après-midi et durant les vacances sco-laires. Recrutée depuis peu, Neemiye Fraslan,qui fait aussi du soutien scolaire, a recréé l’in-dispensable lien social avec les familles d’origi-ne turque du quartier du Pont Féron.A Hérouville Saint-Clair, Geneviève Maury etHélène Bougault travaillent sur les quartiersdes Belles Portes et du Grand Parc. Pour elles,tout passe par la rencontre avec les enfants,directement sur le terrain.Une formation de six jours, menée ennovembre et décembre 1996 a enfin permis àtous ces acteurs de se connaître et de confron-ter leur acquis, sous l’égide des CEMEA(Centres d’Entraînement aux Méthodesd’Education Active). L’un des premiers orga-nismes de formation en France à proposer en

1992 et 1993 dans le cadre de la filière d’ani-mation, un “BEATEP livre”.Au regard de telles expériences la fonction demédiation en faveur du livre et de la lectures’est affinée. Elle a acquis une double fonc-tion. D’abord culturelle, elle vise à favoriserl’accès de nouveaux publics à la lecture et auxoeuvres, en allant à la rencontre des habitantsdans les lieux où ils vivent. A cela s’ajoute unefonction sociale qui contribue à l’intégrationdes jeunes en difficulté et de leurs famillesdans la vie de la cité. On comprend que cettedualité peut “tirer” le métier de médiateurdans deux directions, l’animation et le cultu-rel. Ce sont tous ces questionnements quifurent au coeur des débats des journées desensibilisation à la médiation menées finnovembre 1996 au Centre régional de forma-tion aux carrières des bibliothèques.En tout état de cause, on n’a certes pas fini deparler de médiation en faveur du livre tantcette question est aujourd’hui présente, se vitdans l’urgence, bouscule les habitudes, est à lafois une conviction mais aussi un métier endevenir, bref une matière bien vivante et pas-sionnante.

dont les vestiges architecturaux et mobiliersprésentent une très grande valeur. Un tra-vail de longue haleine confié à MadameBarré, également bibliothécaire et spécialis-te des fonds anciens.De Coutances à Bayeux, c’est tout le paysa-ge patrimonial bas-normand qui se trouve-ra enrichi suite à ces deux opérations desauvegarde.

Dorothée Le Monnier, bibliothécaire res-ponsable de l’Espace, explique avec

enthousiasme la volonté de la municipalitéde créer là un lieu de rencontres etd'échanges mais aussi un point d'ancragede la francophonie. La présence à Verson duPrésident Senghor a sans aucun douteinfluencé la philosophie développée dans celieu ouvert depuis octobre 1994, où conver-gent de nombreuses associations en parfai-te harmonie. Le rôle principal de la bibliothèque munici-pale est bien sûr de favoriser l'accès au livrepour tous. Cependant, son implantation aucoeur de l'Espace Senghor favoriseéchanges et rencontres au-delà du livre. Laconvivialité de ce lieu renforce la qualitéd'accueil. Pour Dorothée Le Monnier, “cetteconvivialité passe avant le stockage du livre.La bibliothèque est au coeur de l'animationculturelle, sportive et de loisirs de la com-mune de Verson.”(...) “Cette façon d'appré-hender le livre comme un moyen pourdécouvrir le monde a une autre visée quelorsque le livre est considéré comme une finen soi”, poursuit-elle.Le fonds de livres tous publics, (12 000ouvrages à terme) est enrichi d'un fonds delittératures francophones et d'une docu-mentation sur la francophonie complétéepar les dons du Président Senghor. Au prin-temps dernier, la bibliothèque a organiséune manifestation sur la littérature desCaraïbes et souhaite poursuivre, sous formede rendez-vous annuel, ces rencontresautour de la francophonie. Rappelant laprésence du Président à Verson, Jean-Claude Raoult, maire de cette commune,souligne “sa volonté de faire de l'EspaceSenghor un centre de l'univers francophonequi, grand ouvert sur l'extérieur, doit inciterà la découverte de l'autre et provoquer deséchanges qui démontrent la richesse d'uneculture universelle et plurielle.”Véritable carrefour associatif et culturel,l'Espace Senghor trouvera l'une de ses spé-cificités autour de la construction d'un pôlede la francophonie en Basse-Normandie,voire au-delà.

Il aura fallu attendre vingt ans pour que lesvingt mille volumes de la bibliothèque dio-

césaine de Coutances retrouvent leur placesur les rayons. Depuis le départ du séminai-re pour Caen en 1972, les livres som-meillaient dans des cartons. Des ouvragesd’une grande rareté, tels les Décrétales deGrégoire IX (1507), cette bible éditée àVenise en 1483, ou celle imprimée àNuremberg par Koberger en 1487 !René Le Texier, bibliothécaire à la retraite, adonc réparé ce péché par omission.Professionnel et passionné, il a repris tout lefonds, l’a nettoyé, classé et répertorié,avant de pouvoir rouvrir la bibliothèquediocésaine.La bibliothèque du chapitre de la cathédra-le de Bayeux, après plusieurs siècles d’aban-don, n’en est, elle, qu’aux prémices de sarestauration. Le lieu, un petit bâtiment colléau pied de la cathédrale, renferme unebibliothèque capitulaire datant du XVème

siècle. Il n’y subsiste malheureusement quepeu de manuscrits du fonds originel, la plu-part ayant été brûlés ou dispersés. Les col-lections actuelles, estimées à environ 2000volumes, sont pour l’essentiel des éditionsallant du XVIème au XVIIIème siècle.La Direction régionale des affaires cultu-relles, en collaboration avec la ville deBayeux et l’association des Amis de laCathédrale, a donc décidé de restaurer, tantles ouvrages eux-mêmes, que le bâtiment,

A n n i e B e r t h o m i e u

l i vre échange 5j anv ie r 1997

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Caen, Flers , Hérouvi l le St-Clair

Coutances, Bayeux

L’Espace Senghor :culture au plurielSitué à Verson, près de Caen,l'Espace Senghor est assurémentà l'image de celui qui a bienvoulu confier son nom à ce lieuempli de vie et d'humanité dontla bibliothèque municipaleconstitue le noyau vital.

Verson

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sixième actualité littéraire/

L’histoire commence en avril 1994 avecl’arrivée à Granville d’un type louche,l’oeil torve et le cheveu teigneux, accro

au polar. Il vient de faire main basse sur letabac-journaux de la haute ville. Le rayonsouvenirs-mercerie nettoyé, le type retapis-se ses murs d’une enfilade de jaquettesjaunes et noires : la Vache Noire est née,première librairie bas-normande spécialiséedans le roman policier.

Pour fêter l’événement, le néoburaliste,réunit quelques amis. Jean Bernard Pouy,Maurice G. Dantec, Olivier Thiébaut - francstireurs du genre noir - débarquent doncpour la première fois en juillet 1994. La ren-contre bouscule l’image traditionnelle duroman policier et fait aussitôt mouche chezles lecteurs granvillais.L’association des Visiteurs du Noir se créedonc et redonne rendez-vous aux trois plu-mitifs pour le mois de janvier suivant. Cettefois une dizaine d’autres auteurs les accom-pagne. Pendant quarante-huit heures toutela ville est placée sous le signe du romanpolicier. Des artistes plasticiens s’associent àla manifestation, des compagnies dethéâtres adaptent des textes noirs, desmusiciens rythment l’ensemble : un vrai fes-tival !Puis, c’est la récidive, chaque année. L’espritne varie pas. Les rencontres avec les auteurscommencent, le samedi, dans les bars. Toutle monde est dispersé à travers la ville et faitconnaissance autour d’un verre. Une formu-le pour le moins originale, à l’image dumonde du roman policier tel qu’il se vit chezses amateurs : chaleureux et sans manière.“Nous voulons que la littérature sorte descartons, qu’elle s’ouvre”, explique Isabelle

Bordes, secrétaire des Visiteurs. Cette année le thème du “départ” a étéretenu pour le festival. La cinquantained’artistes invités décline le sujet sous toutesses formes, de la fuite à la quête chère auroman policier, de l’immigration à la dépor-tation. Les lieux se prêtent également authème avec la gare maritime qui accueille lecabaret littéraire du samedi soir, les wagonsSNCF transformés en salle d’exposition et dethéâtre, la vedette Granville-Chausey réqui-sitionnée en espace poésie-noire par l’écri-vain Michel Besnier. Sylvie Rouch, présiden-te des Visiteurs souhaite ainsi “donner uneambiance à la ville, que le festival dépasse lecadre stricto-littéraire pour qu’existe unevraie connivence, une symbiose entre lesgens pendant les trois jours”.Le samedi soir, un apéro-débat consacré à“la nouvelle” invite à découvrir le parcoursdes différents auteurs. La plupart d’entreeux sont passés par une reconnaissance deleur écriture à travers la nouvelle, avant depouvoir publier un roman. Des parcourssouvent difficiles, sans concession dans lemonde des lettres, qui ,une fois de plus, ontbousculé l’ordre établi et prouvé qu’en lit-térature le pire est toujours avenir.

Dans les années 80, après la publicationd’un article sur la star du Raï, Cheikha

Remiti (à l’époque la chanson Raï étaitinterdite par le pouvoir), j’ai reçu une lettrede menaces et de condamnation à mort dugroupe islamiste “Exil et Expiation”. Peuaprès j’étais agressé par les fous de dieu.En 1985, mon roman, Le hennissement ducorps, a fait l’objet d’une interdiction dediffusion. La maison d’édition a été ferméeet l’éditeur mis en prison. Les intégristesalgériens ont fait pression sur la maisond’édition algérienne (ENAL), pour annulerla publication de mon second romanAttaras et l’ont arrêté dans l’imprimerie.Mon troisième roman Le Huitième ciel a étébrûlé et interdit par les intégristes dans plu-sieurs villes algériennes.Lorsque j’ai senti le ciel algérien déserté parles dieux, j’ai relu les derniers mots desVersets Sataniques de Rushdie : “Partonsd’ici”. Je pense qu’il existe une chose enco-re plus dangereuse que l’intégrisme islamis-te : notre peur. Si nous cédons, les islamistesgagneront. L’écrivain vaincra la peur parl’écriture. Il doit dénoncer l’oppression, larépression, la persécution, et la censure quifrappent les libertés, les démocraties, lesbeautés et les rêves.Le 31 juillet 1993, un texte d’appel à la créa-tion d’un Parlement international des écri-vains a été adressé à près de deux cents écri-

vains du monde entier. Parmi les signatairesse trouvaient, Susan Sontag, Mohamed Dib,Patrick Chamoiseau, Edouard Glissant,Jacques Derrida, Toni Morisson, Adonis,Pierre Bourdieu, Octavio Paz, JuanGoytisolo, George Amado, Abdellatif Laabi,José Samarango, Christian Salmon, AssiaDjebar, Salman Rushdie.... Tous réclamaientla liberté de penser et de créer.Le Parlement international des écrivains estune communauté de résistance contre l’in-tégrisme dans les pays où nous sommes lacible de persécutions, un lieu de parole, oùle combat est mené pour la défense de la lit-térature et des démocraties. L’écrivain ymilite contre l’angoissante montée desforces des ténèbres, contre les interdits etles censures prononcés par le totalitarismeet l’intégrisme.

Les premières assises du Parlement(Lisbonne, septembre 1994), ont défini lesprincipes, les formes d’action et d’organisa-tion, pour accueillir les écrivains menacés.Une “convention des villes refuges” a étéadoptée et soumise à la signature des prési-dents des Conseils régionaux, des mairesdes villes désireuses de s’associer à ce projet.Le 13 juillet 1995, René Garrec, président duConseil régional de Basse-Normandie etChristian Salmon, secrétaire général duParlement international des écrivains, ontsigné à Caen la convention des villesrefuges. Caen figure parmi les premièresvilles européennes à l’avoir signée. Il existeactuellement une trentaine de villes refugesoù l’écrivain peut réaliser son combat :“écrire, résister”.Caen sera prochainement capitale et chef-lieu de “l’observation internationale de laliberté de l’expression”, créé par leParlement. Une discussion est actuellementen cours avec le Conseil régional de Basse-Normandie pour sa mise en place.

* Amine Zaoui - écrivain, romancier, professeur à l’université d’Oran (Algérie), ex-directeur général duPalais des arts et de la culture d’Oran - vit actuellement à Caen comme réfugié politique. Menacédans son pays, miraculeusement sorti indemne d’un attentat à la voiture piégée, il a étéaccueilli avec sa famille à Caen avec le soutien des collectivités locales et du Parlement international des écrivains.

Détail des manifestations et liste des invités à la Vache Noire,2 place Cambernon, 50400 Granville (02 33 50 67 33)

Cadavres exquis à Granville

Pourquoi un Parlement international

des écrivains ?

Avec le cinquantième anniversaire de la Série Noire etles dix ans de Rivages Noir, 1996aura été l’année de toutes lescélébrations du roman policier.Granville n’a pas attendu leretour en force de ce genre littéraire, jusque là moribond,pour fêter le polar. Pour la troisième année consécutive, les Visiteurs du Noir investissentla ville au plus froid de l’annéeet font la preuve qu’il existe une vie après le roman.

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2 4 , 2 5 , 2 6 j a n v i e r 9 7 à G r a nv i l l e

S t r a s b o u r g d u 2 6 a u 3 0 m a r s 1 9 9 7

Les Vis iteurs du Noir, fest ival du roman pol ic ier

Parlement international des écrivains

O . H a c q u i n

p a r A m i n e Z a o u i *

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Patrick Dessaint-Denis qui tient laVache Noire, avec

Sylvie Rouch,présidente des

Visiteurs du Noir.

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septième actualité littéraire

r o m a n

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La Clef est à n’en pas douter un romande la trace, dans la quête des person-nages, comme dans l’attachement que

ceux-ci portent à l’écrit. Cependant, la traceessentielle reste celle que le lecteur conserveau fond de lui, une fois le roman refermé :un parfum de femme, de rêve étrange, undésert de l’amour où les empreintes semêlent et se révèlent.Antoine, le personnage principal, n’est mûque par le désir obsédant de retrouver sonex-femme, Béatrice. Perversion romanesqueoblige, la recherche de l’autre ne se déclinepas, comme c’est habituellement le cas,dans le déchirement ou le heurt physique.Passivement, Antoine se contente d’occuperla maison de Béatrice lorsque, au momentdes vacances, celle ci se trouve vide, déser-tée. “Il vit là le grand fantasme de la réclu-sion ; emmaisonné, comme d’autres se sontcloîtrés ou emprisonnés” souligne l’auteur.Corollaire de sa passivité, Antoine glisse enune lente dérive, de ses sentiments commede son identité sociale. Personnage moder-ne s’il en est, ce sont ses propres traces quis’effacent derrière lui tout au long duroman. Entre son ami mort au début duroman, sa femme absente, Antoine dispa-raît lui aussi peu à peu, se vide de touteprise, de toute résonance sociale. Rien dedidactique dans tout cela. “Ce roman n’estpas fondé sur une thèse” insiste FrankLanot. “Ce qui m’intéresse et que je reven-dique avant tout c’est la littérature psycho-logique, faite avec du moi, de la vie... cellequi suscite et créé les images.”Par ailleurs professeur de lettres à Caen, ilcite volontiers Rousseau : “je sentis avantque de penser”. C’est de cette prégnance dela sensation qu’Antoine se nourrit tout aulong du roman ; du contact des livres chersà Béatrice, du parfum d’un oreiller, oud’une flambée dans la cheminée. Chaquejour passé “chez elle”, ivre de ces nourri-tures, Antoine s’endort dans un “sommeilprofond, protecteur, lisse comme un ventrede femme”.La Clef pourra se prêter à toutes les lecturespsychanalysantes voulues. Ce serait cepen-dant dommage. Il importe que le corps decette femme, comme “un continuel sourireronronnant et gourmand”, demeure emplide ce pur plaisir immédiat. Outre sa capaci-té à rendre notre univers quotidien si sen-sible, l’autre séduction du roman résidepour une très grande part dans son phrasésavoureux. De la langueur amoureuse, aux

Quel a été le parcours littéraire d’AndréDhôtel ?

En 1930 paraît le premier roman d’AndréDhôtel Campements, publié aux éditionsGallimard. Ensuite, pendant dix ans, tousles éditeurs lui refusent ses textes. Il fautattendre 1942 pour que paraisse, toujourschez Gallimard, Le Village pathétique. Au fil des années, s’échelonnent alorsromans, récits et nouvelles. David reçoit leprix Sainte-Beuve, Le Pays où l’on n’arrivejamais le prix Fémina. Les Disparus sontcouronnés par l’Académie française et l’ensemble de l’oeuvre par le prix nationaldes Lettres. Voilà pour le parcours officiel,semé de lauriers qui sont autant d’obstacles et de malentendus, barrières deronces à la lecture d’une oeuvre singulièreen ses chemins de traverse, tours, détours,postures et impostures.

Où se situe la saveur des textes d’AndréDhôtel ? Pour quelles raisons pensez vousqu’on continue encore à le lire aujourd’hui ?

La question n’a guère de sens. Au cours du colloque sur Dhôtel qui vient de sedérouler à l’université d’Angers (les 6 et 7décembre 1996), je me suis gratté la têteen me demandant ce que pouvait être, auniveau de l’analyse, “le fond d’un poème”.Je connais le fond de l’oeil, les fonds detiroir, mais le fond d’un poème, ça me laisse songeur. Aussi songeur que “la clairepoésie” ou “la beauté nue de chaquechose”. Y a-t-il un rapport entre la beauténue et une femme déshabillée ? A la question, pourquoi continue-t-on aujourd’hui de lire André Dhôtel, je répon-drai : parce que l’on a toujours deux yeux.

Comment se situe la nouvelle PierreMarceau dans l’oeuvre de Dhôtel ?

Cette nouvelle, que Jean Paulhan prisaitbeaucoup, appartient à ce que l’on pour-rait appeler la première manière deDhôtel, avec, par exemple, pour lesromans, Bernard le paresseux et Ce lieudéshérité. Ces textes sont un peu lesContes cruels de Dhôtel, sans les fioritures,les cocottes et les tentures de Villiers. Ilsouvrent des chemins où se dégage ce que,sans doute, cherchait Rimbaud : une véritétranchante et inattendue.

traits d’esprit perfides, la langue balanceentre les différents états d’Antoine, qu’ilsoit confiné “chez elle”, ou assailli par l’ex-térieur.

Nombreux seront les lecteurs curieux de lavie qui grouille autour d’Antoine. EntreCaen, Saint-Hilaire, Cabourg, Coutainville,Frank Lanot se plaît à sillonner laNormandie de part en part, balançant sanscesse entre la vague sentimentale et l’esto-cade ajustée. Ici, on reconnaît dans unelibrairie caennaise “une jeune femmehabillée de noir et qui fumait des gitanes”,là, dans un café, “on parlait des progrès deMalherbe. Pas le poète, le stade”. Ailleursce petit paragraphe :“Le train arriva. A Caen, il n’arrive jamaisrien, sinon un train pour Paris toutes lesdeux ou trois heures.”Le propos est évidemment plus amusé quesévère, surtout si l’on songe qu’il est aumoins arrivé une chose précieuse à Caen cethiver : un court roman, sensible et finementécrit. Dès son premier opus, Frank Lanotmarque le paysage romanesque de sonempreinte. Tel son personnage, il s’y love,touchant le monde et les êtres qui l’habi-tent au plus près.

Les pas perdus d’Antoine D. Parce que l’on a

toujours deux yeuxAvec La Clef, Frank Lanotpénètre en douceur, sans effraction, dans le roman. Du côté de l’intime, du côté de chez soi.Une aventure des tempsmodernes, habitée par le fantasme et le souvenir.

Cet hiver les Rencontres pour Lire célèbrent l’oeuvre de l’écrivain AndréDhôtel et remettent à l’honneur sanouvelle Pierre Marceau. PatrickReumaux, lui aussi écrivain et passion-né d’André Dhôtel, revient sur uneoeuvre que tout invite à découvrir ouà redécouvrir. Entretien.

l i vre échange 7j anv ie r 1997

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La Clef est publié aux éditions Stock.Sortie en librairie mi-janvier

O . H a c q u i n

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Frank Lanot.Professeur aulycée Victor Hugo,à l’université de Caen, et aujourd’huiromancier

André Dhôtel à la pêche.

La Clef , de Frank Lanot

Chez elle, à Caen

1 9 a u 2 6 n o v. 9 6 e n B a s s e - N o r m a n d i e

André Dhôtel

Rencontres pour l ire

l/é n°2 16/06/04 17.55 Page 7

Renseignements au 02 31 15 36 36

F e s t i v a l s d e c o n t e s E n t r e t i e n

E v é n e m e n t

Le temps délivreEqueurdreville, Caen, Argentan,Picauville, Isigny-le-Buat, Agneaux,les contes ont fleuri un peu partoutcet automne en Basse-Normandie.Chaque fois les salles étaientcombles, le public enthousiaste.

C o n t e e t m é m o i r e

Gigi Bigot. Une image d’éternitéAu Théâtre du Foz (Caen), aux

Passeurs de mots d’Equeurdreville,comme à la Médiathèque de Saint-

Lô, la conteuse Gigi Bigot a conquisle public. Le spectacle terminé, laparole s’est prolongée, non plus

par le conte, mais autour du conte.

huitième compte rendu/

D’où viennent les histoires que vous racontez ?

Je pars toujours d’un ou plusieurs contestraditionnels que je remets à ma sauce.

Pour choisir les textes, il faut d’abord que jesois personnellement embarquée. Le contedoit être nourrissant pour moi, avant del’être pour les autres. Toute la subtilitéconsiste ensuite à trouver le moyen artis-tique de refaire passer l’émotion aussi fortqu’on l’a reçue.Je trouve les contes dans les livres. Le patri-moine pour moi est large : c’est le mondeentier. A partir d’un thème, je fais desrecherches dans toutes les cultures pour envoir les différentes approches. Après il nereste plus qu’à trouver un cadre pour don-ner une unité au spectacle et ne pas relâ-cher l’attention du public.

On parle souvent de “magie du conte”. Dequoi s’agit-il selon vous ?

La magie du conte c’est de pouvoir taper uncoup de talon par terre, de décoller dans

l’imaginaire, et de se retrouver propulsé àl’autre bout du monde. Sa magie se trouveaussi dans la matière universelle qu’ilcontient. Le conte existe depuis la nuit destemps. Il n’a été écrit qu’au XVIIème.Pendant des siècles, les contes ont ainsi étépatinés par le temps. Luda Schnitzer (Ce quedisent les contes) avait cette belle formule :“le conte répond en images à des questionssans réponses”. Toutes ces questions aux-quelles les scientifiques ne répondrontjamais - qu’est-ce que l’éternité ? qu’est-ceque faire l’amour ? - le conte, lui, y réponden images. Il offre des fantasmes poétiques,là où la science est impuissante, et dit toutde même la vérité à l’enfant. Il pose le mys-tère de la vie, toute la condition humaine :la vie, la mort, la souffrance...

Que transmettez vous aux enfants ?Je leur transmets d’abord un univers. Je leurnourris la tête d’images et de sentiments.Ensuite il y a dans mon goût et mes enviesde dire, la volonté de leur apporter desréponses : un “grandir”. Toutes mes his-toires - comme tous les autres contesd’ailleurs - racontent des parcours de petitsbonshommes qui passent des épreuves etgrandissent. Je transmets également auxenfants le plaisir des mots et fais en sorteque l’oralité soit musicale. Tout ceci estrésumé par une phrase de l’un de mes spec-tacles : “Marche aujourd’hui, marchedemain. Avec les oreilles on fait beaucoupde chemin !”

An'en pas douter, les soirées contéessuscitent l'engouement du public,des grands comme des petits. Peu

importe le lieu, bibliothèque ou théâtre, lamagie de la parole agit. A Argentan, lesconteurs sont même allés se promener dansles endroits les plus insolites : une brasserie,une entreprise, un appartement, ou encoreun bus !“Je reconnais un bon conteur lorsqu’humai-nement quelque chose se passe”. C’est àpartir de cette intuition que Rowland Buys -directeur artistique du Théâtre du Foz(Caen) avec Monique Calzas - a organisé laprogrammation du festival Têtes en l’air.Lorsqu’il s’agit de conte, tout part et toutrevient toujours à l’humain. Rowland Buyspoursuit : “la qualité du conte dépend de sacapacité à émouvoir, à toucher, tous lespublics, enfants, adultes, et à offrir diffé-rents niveaux de lecture.”A Argentan, on s’étonne presque de l’af-fluence du public adulte pendant le festival.A l’heure du bilan, Nadine Pierre, de laMédiathèque, se réjouit d’avoir réussi lepari initial. “En promenant le conte à tra-vers la ville, nous voulions aller au devantd’autres publics, l’amener ailleurs que dansles lieux traditionnels. Nous avons réussi àconjuguer convivialité et plaisir”.C'est aussi cette convivialité et ce plaisir quimotivent la Bibliothèque départementalede prêt de la Manche dans l'organisationdes soirées contées. De plus, “faire la pro-motion du conte, c'est aussi promouvoir lelivre car il existe un va-et-vient incessantentre les dits, l'entendu, l'écrit et le lu”,ajoutent les responsables.Si les contes ont traversé les siècles et su tra-cer leurs voies (voix) à travers les cultures lesplus diverses, ils n’en reste pas moins despetits morceaux de vies précieux et vulné-rables. “Un spectacle de conte c’est unechose fragile, c’est un navire qui quitte leport”, prévient Rowland Buys, “et il fauttoujours veiller à respecter le public, cejeune public, pour que le navire ne coulepas”. Devant le succès des différents festi-vals, on espère bien revoir d’autres de cesnavires fabuleux à bon port l’année pro-chaine.

L’aventure continueLe festival des écritures organisé par le Centrerégional des lettres de Basse-Normandiecontinue de battre son plein. Dix-sept artistesvenus de France, de Belgique et d’Italie ontdéjà remis leur carnet. Dix mille autres carnetsont été mis à la disposition du public pourqu’à son tour il compose son voyage dans la vingt-cinquième heure.

Quelques carnets sont encore disponiblesdans les bibliothèques, musées, librai-

ries, artothèque de la région, pour ceux quisouhaitent rejoindre cette première éditiondu festival des écritures. L’idée reste simple :sur un carnet de 25 pages, chacun rêve etcompose son voyage à l’intérieur d’uneheure inventée, une plage de liberté échap-pée au temps institutionnel. Tous les car-nets, une fois réunis, composeront unegigantesque fresque de l’imaginaire. Cettefresque fera l’objet d’une exposition à Caenet dans la région, puis d’une publication.L’aventure devait se terminer au solsticed’hiver, le 21 décembre. Mais 25 pagesappliquées, cela peut prendre l’allure d’untravail de longue haleine. Un travail sur le

temps ! Le Centre régional des Lettres adonc décidé de prolonger la durée du festi-val jusqu’à la fin janvier. Un mois supplé-mentaire avant de déposer votre carnetdans une bibliothèque, une librairie parte-naire du festival, ou directement au Centrerégional des Lettres, 14 rue des Croisiers àCaen. D’ici là, bon voyage !

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Carnet de Bord

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Des graines de conteurs au Théâtre du Foz

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neuvième compte rendu/1 1 d é c e m b re 1 9 9 6B i b l i o t h è q u e J a c q u e s P r é ve r t d e C h e r b o u r g

S a l o n

E d i t i o n

Les élèves de l’option facultative dethéâtre du Lycée Jean-François Milletn’ont pas eu de mal à intégrer la prose

des parfaits potaches. Dans la langue et l’es-prit d’Alfred Jarry, ils ont animé et mis enscène la soirée hommage au Père Ubu.M. Bordillon, préfacier des OeuvresComplètes de Jarry dans la collection de laPléiade, et par ailleurs proviseur adjoint dulycée Victor Grignard de Cherbourg, est, lui,revenu plus posément sur les origines dupersonnage mythique. Les conclusions deses recherches bousculent autant l’histoirelittéraire que l’histoire locale. Il est en effetdésormais établi qu’Ubu eut, sinon un père,tout du moins un modèle évident en la per-sonne de Félix Frédéric Hébert, natif deCherbourg (rue de l’Union) en 1832.Pendant ses années étudiantes, Jarry croisala route de ce père Hébert au lycée deRennes. “Un personnage haut en couleursd’après les rapports d’inspection que l’on apu retrouver. Professeur agrégé de phy-sique, spécialiste du tonnerre en boule, ilenseignait dans un désastre absolu !”raconte M. Bordillon. “Jarry a cherché à enfaire un personnage de théâtre symbolique :le type du monstre de la bêtise”.Les jeunes comédiens ont très bien illustrécette intention de Jarry par une présenta-tion de textes antérieurs à Ubu. “Dans cestextes des écrivains crachent déjà leurmépris du bourgeois positif”, explique M.Bonnard, professeur de français du lycéeMillet. Monsieur Prudhomme de Verlaine etle Grand Pontife que l’on trouve dans LeChâteau des coeurs de Flaubert, sont, à cetitre, particulièrement éloquents.Autre coup de théâtre de la soirée ! Aprèsavoir révélé qu’Ubu n’est pas une pure créa-

tion de l’imaginaire de Jarry, M. Bordillonraconte que la transformation d’Hébert enarchétype n’est pas non plus uniquementl’oeuvre de Jarry. “Le personnage d’Hébertavait inspiré tous les potaches de Rennes.Tous ont produit des textes le concernant.Jarry, lui, a remis en forme cette sommed’écrits. On sait par exemple que le fameux“merdre” a été retrouvé dans le texte d’uncertain Morin. Mais tout le génie de Jarryest d’avoir eu l’idée de commencer sa piècepar ce “merdre” !“Le terme de pataphysique date lui aussi deces années étudiantes rennaises où unebande de copains avait inventé sa proprelangue. Ubu, et c’est là un atout supplé-mentaire pour son universalité, serait doncune oeuvre collective. Les comédiens,cagoulés tels des terroristes, ont ajouté leurpropre clin d’oeil à l’éternelle actualitéd’Ubu.Après toutes ces “révélations”, le mot de lafin est tout de même revenu à Jarry : “Nousespérons vous avoir permis de progressersur le chemin de la vérité, dont il y a plu-sieurs.”

poète ; les articles s’appliquent à décrire la“transition du monde des données auxmots de l’invention”, explorent son atta-chement à la terre d’Irlande, son mythe dela tourbière ; la fidélité aux traditionslocales ouvre sur l'universalité.La nouvelle édition de Poètes d’Irlande duNord, anthologie bilingue, reflète l’évolu-tion thématique et stylistique de septpoètes de l’Ulster. Tous, sur des modes dif-férents, sont les chroniqueurs de l’histoirede leur pays et de ses divisions sanglantes.Trois d’origine protestante, quatre d’originecatholique incarnent autant de réponses del’imaginaire à l’angoisse d’une sociétédéchirée, témoignent de ses malheurs maismontrent aussi, avec quelques réserves, leurespoir en un avenir meilleur.Les Presses universitaires de Caen ont publiéProphète et Autres Nouvelles de MichaelMcLaverty (1904-1992). Du comté deMonaghan à l’île de Rathlin, il a ensuiterésidé à Belfast comme enseignant avant demourir dans le comté de Down. Cette topo-graphie coïncide avec celle de ses nouvelles :il y évoque les paysages de l’Ulster - unenature souvent transformée en un paysageintérieur - et surtout les petites gens quivivent selon le temps cyclique des saisons.Sans être un écrivain engagé, il ne nous lais-se rien ignorer des maux dont souffrel’Irlande pendant la première moitié de cesiècle : chômage et émigration. A son réalis-me se mêle une sorte de rêverie poétique,capable d’émerveillement, pleine d’amour,parfois cocasse ou teintée d’humour, aucaractère souvent doux-amer. Il privilégie lavision du coeur et fait appel à notre affecti-vité, à notre intuition.Colin Smythe, éditeur spécialisé en littératu-re irlandaise, a également publié enGrande-Bretagne deux ouvrages critiques.Rural Ireland, Real Ireland ? s’insère dans ledébat actuel sur l’identité irlandaise :l’Irlande rurale est-elle l’Irlande réelle? IrishWriters and their creative process, paruaussi en français, étudie les mécanismes dela création chez les plus éminents auteursde la littérature contemporaine : SeamusHeaney, John Montague, Tom Kilroy, TomMurphy, John McGahern et John Banville.La Nouvelle irlandaise de langue anglaise(Presses du Septentrion), issue du contefolklorique gaélique, est l’une des formeslittéraires les plus populaires en Irlande.Quelle que soit l’époque, tous les auteursregroupés dans cet ouvrage expriment, cha-cun à leur manière, leur vision du monde etde l’homme.L’histoire n’a pas été oubliée puisque lesPresses universitaires de Caen ont égale-ment sorti une traduction de WilliamMolyneux : Discours sur la sujétion del’Irlande aux lois du Parlementd’Angleterre, célèbre pamphlet du physi-cien et philosophe (1656-1698), ainsi qu’unlivre d’Agnès Maillot L'IRA qui, à partir detémoignages des divers acteurs, se veutaussi objectif que possible. Selon les termesde Nicole Zand : “Les Irlandais sont convain-cus, nous ont convaincus, que leur pays estle plus intéressant de la terre”.

L’Imaginaire irlandais s’ouvre par la consé-cration de Seamus Heaney qui reçoit le

prix Nobel le 5 octobre 1995, après WilliamButler Yeats, George Bernard Shaw etSamuel Beckett. Dans Seamus Heaney et laCréation poétique, sorti peu après l’attribu-tion du Nobel, l’auteur se penche sur le pro-cessus de sa création poétique. Son oeuvren’est pas seulement poésie mais aussi pen-sée sur la poésie et tentative pour définir le

Du père Hebert au père Ubu

Une floraison de publications

“Bon bourgeois, soit. Mais cher-bourgeois ! Qui l’eut cru du PèreUbu !”. Une vraie pataphysiqueque ce retour aux sources d’Ubuproposé à la bibliothèque deCherbourg à l’occasion du centenaire de la première représentation d’Ubu Roi, le 10décembre 1896 au Théâtre del’Oeuvre.

Au printemps dernier, l’Imaginaireirlandais était à l’honneur.

Grâce aux nombreux ouvrages édités à cette occasion, une tracedemeure aujourd’hui. Jacqueline

Genet,professeur émérite à l’univer-sité de Caen, revient sur ces auteurs

et ces livres formant la mémoireécrite de l’Irlande.

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Centenaire d’Ubu Roi

L’ Imaginaire ir landais

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Les classes théâtre et cinéma du lycée Millet de Cherbourg,acteurs de l’hommage à Ubu.(En bas à gauche M. Bordillon,spécialiste de Jarry)

J a c q u e l i n e G e n e t .

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“En s’associant au Temps des Livres, nous cher-chons à attirer un public aussi vaste que possible”,annonce Alain Kantorowicz, organisateur de lamanifestation. Ce désir d’ouvrir le salon à unpublic allant bien au-delà des traditionnels ciné-philes correspond à l’évolution de l’édition dulivre de cinéma.

Longtemps cantonné dans une forme d’élitisme -ne serait-ce que par le prix élevé des ouvrages - cesecteur éditorial a connu un long passage à vide.Puis est arrivée la vague des novellisations. C’estRamsay, qui en 1982 a permis à l’édition du livrede cinéma de renaître, notamment avec la réédi-tion du Truffaut-Hitchcock (vendu à plus de120 000 exemplaires) et la sortie de la collection“Poche-Cinéma”. D’autres maisons d’édition ontaussitôt suivi cette voie, tels “Rivages-Cinéma”, ouplus récemment la collection de poche des Cahiersdu Cinéma. Comme le constate Alain Kantorowicz,“on assiste aujourd’hui à un retour d’une éditiondu livre de cinéma, de qualité, et beaucoup plusabordable qu’avant. La difficulté est à présent deparvenir à séduire le grand public”.

Pour Dominique Païni, directeur de laCinémathèque, tout au long de leur histoire, lelivre et le cinéma ont entretenu des rapports trèsétroits. Leur faire tenir salon commun relève à lafois de la gageure et de l’évidence. Si les premiersgrands films sont issus d’oeuvres littéraires, “dansle siècle, beaucoup de grands textes écrits sur lasociété, l’art... tels ceux de Sartre ou de Deleuze,ont été motivés par le cinéma. La littératuremoderne, d’Apollinaire au nouveau roman, a étémarquée par le montage cinématographique, parsa brutalité, le passage d’un espace à un autre,d’un temps à un autre... C’est la pensée modernedans son ensemble qui a été remodelée par lemontage cinématographique”.

Le débat est ouvert. Avec le salon, DominiquePaïni souhaite trouver une continuité à la grandetradition des ciné-clubs, disparus depuis les années80. “La cinémathèque est avant tout un lieu

dixième Hors région/De l’écran à l’écrit

Le cinéma passé en revues

qui, avant d’êtrecinéaste rêvaitde devenir “un romancierGallimard”, arencontré lepublic du Cafédes Imagesd’Hérouvillepour la sortie deson dernier filmFor ever Mozart.Clins d’oeil choi-sis du côté desLettres.

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Dominique Païni et FabriceLuchini sur le salon

Jean-Luc Godard

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J.M. Place est égalementl’organisateur du"marché de lapoésie" depuis 15 ans.

(...) On aurait pu montrer l’ensemble des réalités dechaque personnage. Tolstoï a fait ça une fois dans La Guerre et la Paix. Ça lui apris douze ans, et encore...Souvent, comme il le disait,ses personnages disparais-saient. Alors l’éditeur s’affolait et Tolstoi répondait :“Bah, ils ont disparu. Quandils reviendront je vous ledirais...“ (...)

(...) J’étais parti sur un filmparce que je lisais Pessoa,qui s’appelait L’Intranquilité.Mais ce film ne faisait qu’unedemi heure. Juste à cemoment là je suis tombé surun article de Sollers dans LeMonde (...) qui disait, “c’estpas du tout du Beckett qu’ilfaut monter à Sarajevo, danscette horreur : c’est Marivaux.“Ça m’a donné l’idée dejeunes gens qui partent pourmonter Marivaux à Sarajevo.Je suis allé à la petite librai-rie de l’endroit où j’habite enSuisse romande. J’ai demandéce qu’ils avaient commeMarivaux. Ils n’avaient rien.Par contre ils avaient ce quej’ai mis dans le film, unMusset, On ne badine pasavec l’amour. Je me suis dit,“on ne badine pas avecl’amour, à Sarajevo” : exactement ! (...)

(...) Depuis très jeune j’ai toujours commencé les livrespar la fin, pour voir commentça se terminait. Je lis le dernier chapitre et puis je medemande ce qu’il s’est passépour en arriver là. On comprend au bout d’unmoment - comme le médecin,l’analyste, comprennent aubout d’un moment - commentla maladie ou la vie ont pu naître. (...)

Le Trocadéro déversait ses touristespar cars entiers et les 20 kilomètresde Paris prenaient leurs premièresfoulées au pied de la Tour Eiffel.C’est dans cette ambiance grouillante que badauds, curieux et cinéphiles, se sont retrouvés les19 et 20 octobre dernier au Palais de Chaillot pour le 5ème Salon duLivre de Cinéma, organisé par laCinémathèque française.

d’enseignement par la rencontre”, précise-t-il.“Mon ambition aujourd’hui est que ce salon soitéclaté, repris dans d’autres régions, au moins dansson esprit” : un scénario à étudier de près.

La rumeur va bon train dans le mondedu cinéma depuis que les éditions Jean-Michel Place ont repris la publication dumensuel Positif. Déjà éditeurs d’uneautre revue de cinéma, Vertigo, et deL’Anthologie du cinéma invisible deChristian Janicot (plus de 5000 exem-plaires vendus), les observateurs sedemandent s’il ne s’agit pas d’uneO.P.A. menée sur l’édition de cinéma.Réponse du principal intéressé.

“Il y a comme ça des livres qui bouleversent,qu’on sent, qu’on découvre”. Depuis 25 ans qu’ilest éditeur, Jean-Michel Place n’en finit pas des’étonner des aventures qu’il entreprend.

Financièrement, L’Anthologie du cinéma invi-sible a bouleversé la maison d’édition, nécessitantà elle seule plus de 250 contrats d’auteurs, derédacteurs de notices, de traducteurs... Une véri-table industrie, juste pour la gestion d’un titre. Cetype de projet hors normes, sans aucune garantiede succès, seul un véritable passionné d’éditionpouvait s’y atteler.

“Ensuite le livre a marché et creusé son propresillon dans la maison. Juste après L’Anthologie, onm’a proposé de reprendre Positif. Du jour au len-demain. J’ai dit “banco“ ! Ce développement estdavantage empirique que prévu. Il n’y a pas destratégie derrière tout cela, juste une disponibili-té. Pour mener une stratégie il faudrait déjà dis-poser d’un capital. Or la maison n’a jamais eu uncentime d’avance”, confie tranquillement l’édi-teur. Les 20 000 francs de capital initial ont étéavancés par un découvert de la banque. “J’ai cou-tume de dire que, depuis 25 ans, nous avons uneespérance de vie de 48 heures. Au moins, celanous oblige à toujours regarder vers l’avant”.

En somme, Positif et Vertigo ne sont que deuxpavés supplémentaires ajoutés à l’édifice humanis-te de la maison d’édition. Une cohérence d’en-semble du catalogue qui révèle les seules ambi-tions véritables de Jean-Michel Place. “Toutes lesrevues que nous publions se complètent dans lechamp des sciences humaines. Elles s’interpénè-trent, offrent un regard qui permet de tout envi-sager, deviennent une revue globale, générale,humaniste”.

Ce que Jean-Michel Place et sa dizaine de colla-borateurs bâtissent depuis vingt-cinq ans, perchésen haut de la montagne Sainte-Geneviève, comp-te parmi les plus belles pages de l’histoire de l’édi-tion. Sous les fantasmes OPéAtoires se cache doncune réalité à figure humaine, rappelant que lecinéma ne saurait être une fin en soi pour quipoursuit le vieux rêve encyclopédiste d’embrasserl’ensemble de la connaissance.

L e s é d i t i o n s J e a n - M i c h e l P l a c e

Salon du Livre de Cinéma

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onzième Publicationsrégionales/

Les Annales de Normandie conjointement avecles Sociétés historiques et archéologiques deNormandie, publient les actes de ses congrésannuels.Premier volume : “Le cheval en Normandie“,depuis les temps préhistoriques jusqu’à ses diversemplois aujourd’hui.Annales de Normandie, Logis des Gouverneurs,Le château, 14000 Caen.

Une nouvelle maison d’édition a trouvé sa placedans le paysage éditorial bas normand. Le Point duJour a élu domicile au Bec d’Oisel, près deCherbourg. “Nous ne voulions pas être un petitéditeur parisien de plus”, précisent les fondateurs.

Né de la rencontre de trois compétences - l’unphotographe, le second lecteur dans une grandemaison d’édition, la troisième bercée dans les arts duspectacle - le Point du Jour a, jusqu’à présent, consa-cré ses pages à la rencontre d’un photographe etd’un écrivain. Une identité photo revendiquée quisuppose qu’au Point du Jour on cherche à échapper“au ghetto des toutes petites maisons d’éditiond’art, trop chères et trop confidentielles”.

La qualité des ouvrages n’en est pas pour autantreléguée au second plan. Les trois Carnets deVoyages publiés jusqu’à présent, se distinguent touspar le soin apporté à la reproduction des photos.C’est d’ailleurs au vue de ce travail que le photo-graphe new-yorkais Danny Lyon a accepté, pour lapremière fois, que ses photos soient éditées enEurope. A cette occasion, le Point du Jour lance unenouvelle collection offrant cette fois au photo-graphe l’entière maîtrise du projet éditorial, de lamaquette jusqu’au texte. Plus proche d’un formatpoche que d’un livre d’art, cette nouvelle collectioncontinue de se distinguer par son prix réduit (85F).

Hasard ou non, le livre de Danny Lyon, Bushwick,traite lui aussi de ghetto. Il ne s’agit plus cette foisde métaphore, mais bien d’un témoignage, celui dela rencontre de l’auteur avec des adolescents d’unquartier de Brooklyn. Vingt-trois photos, toutes noiret blanc, pour dire l’autre Amérique, sans sensationnelni discours anesthésiants : décidément du très beautravail. O . H a c q u i n

Le Point du jour : 02 33 52 39 91

Sortir du ghetto

La vie, chienne,de Jean-Louis Lebrun. La quête métaphysiqued’un chien qui voulaitvoir Dieu. Court, direct et plein debavures : l’humourcynique par le dessin en dit aussi long que bien des traités.

Edité par Gravos Press.

“L’Auteur” Actes du colloque de Cerisy-la-Salle.La problématique de la notion “d’auteur” detextes littéraires soumise aux points de vue d’his-toriens de la littérature, de critiques littéraires, dejuristes, d’une bibliothécaire, d’un éditeur et d’unpsychanalyste. Publié aux Presses Universitaires de Caen.

Le Théâtre de Yeats, de Jacqueline Genet. Unouvrage de spécialiste qui replace Yeats dans sonépoque et propose une lecture très méticuleusedes oeuvres du dramaturge. “Le plus grand méritedu livre est sans doute de donner l’envie de relireles oeuvres dramatiques de Yeats” (ThierryDubost). Publié aux Presses Universitaires du Septentrion.

Lectures et pratiques des Fables de La Fontaine.Actes du colloque La Fontaine qui s’est tenu àCaen en novembre 1995. De multiples éclairagesapportés à l’étude de La Fontaine. Une cassettevidéo, La Fontaine en débat, est égalementdisponible. Elle reprend des extraits d’interven-tions ayant eu lieu pendant le colloque. Publié par le CRDP de Basse-Normandie.

Edit ions MINARD :Suarès, Malraux, Sartre : antécédants littérairesde l’existentialisme, d’Elizabeth Rechniewski.Cette étude démontre que les origines de l’exis-tentialisme français se trouvent aussi bien dans lechamp littéraire français que dans l’implantationen France de courants philosophiques étrangers.

Albert Camus voyageur et conférencier : le voya-ge en Amérique du Sud,de Fernande Bartfeld.Retrace les interrogations que Camus eut tout aulong de sa vie sur ce plaisir très particulier éprou-vé dans le voyage : “le goût du difficile et l’amourde l’inconnu”.

André Gide, Pierre Herbart : Le Scénariod’Isabelle. Texte établi, présenté et annoté parC.D.E. Tolton. Pourquoi, vers le fin de sa vie, Gidea-t-il choisi de passer des mois à adapter, pourl’écran, un ouvrage de fiction publié en 1911 ?

E d i t i o n s d u C H A R D O N B L E U :L’expédition Gosainthan. Récits tirés des messagesenvoyés par sept alpinistes pendant leur expédi-tion sur les traces de Tintin au Tibet. LeGosainthan fait partie des quatorze sommets deplus de 8000 mètres de la planète. Le livre regrou-pe les chroniques des alpinistes, de nombreusesillustrations, des photos de l’ascension et desdocuments sur l’Himalaya, l’alpinisme, le Tibet...

Mona et le bateau-livre,de Catherine Louis etAzouz Begag. Une petitefille entraîne son chien dansson bonheur de lecture. Lesillustrations de cet album,libres et colorées, ajoutentau pétillant de l’histoire.

Petit poisson noir de Samad Behrangui etPolisson d’Archibald de Jack Chaboud, deuxcourts romans de la collection “Bleu cerise”, deuxaventures de petits débrouillards.

Errances,de Alfrun Gunnlaugsdottir.Traduit de l’islandaispar Régis Boyer.

Au soir de sa vie, une femme qui a connu biendes traverses s’efforce dedécouvrir quel sens peut bienavoir eu son existence. Dans la droite ligne desgrands chefs d’oeuvres médiévaux que furent lessagas islandaises.

Je m’appelle Isbjörg ; je suis lion, de VigdisGrimsdottir. Traduit de l’islandais par FrançoisEmion. L’histoire d’une jeune femme qui, dans lehuis clos d’une cellule de prison, se raconte à sonavocat. Une véritable descente aux enfers, où secôtoient la folie, la mort et la sexualité.

E d i t i o n s C o r l e tDu sang sur le Nil, d’Emmanuel et Pascale Louvet.Une enquête policière au temps de l’Egypte desPharaons. Pour le plaisir de replonger au coeur decette civilisation disparue, dans son décor et sesmoeurs.

L’Enfant de choeur, d’Hippolyte Gancel. Préfacépar Gilles Perrault. Raconte dans quel univers desainteté et de croyance les enfants des cam-pagnes normandes étaient autrefois éduqués.Une écriture simple, joyeuse et perspicace.

Genèse et caractéristiques de la pédagogielasallienne, de Y. Poutet. Collection “Sciences del’éducation”. Publié aux éditions Don Bosco,4 Impasse clair soleil, Caen

La récré a sonné,rédigé par les élèves deCE2/CM1/CM2 de l’Ecolepublique de Saint-Denis de Méré(Condé sur Noireau). Le résultatd’une expérience originale oùdes enfants de 8 à 11 ans sontdevenus les éditeurs scientifiquesd’un livre. Un recueil de souvenirset de jeux qui témoigne deséternelles récrés.

Publié par les éditions Charles Corlet.

Clés pour l’utilisation de l’informatique en histoire-géographie,de Gilles Badufle. Après avoir réponduaux questions les plus courantes sur l’usage del’informatique, l’auteur dévoile les possiblitésd’utilisation issues de son expérience et offretoutes les indications pratiques voulues. Publié par le CRDP de Basse-Normandie.

A n n a l e s

H i s t o i r e

N o u v e a u x m é d i a s

L i v r e s J e u n e s s eL e t t r e s m o d e r n e s

La collection “patrimoine”, éditée par “LesCahiers Culturels de la Manche”, fera découvrirles aspects méconnus du patrimoine de ce dépar-tement, à travers les actions menées par laConservation des Antiquités et Objets d’Art.Premier titre consacré aux “Vêtements liturgiquesdu XVII au XXème siècle”.Promenades littéraires en Normandie de GillesHenry. L’ouvrage de référence sur le patrimoinelittéraire normand. L’auteur a également écrit denombreuses biographies sur Alexandre Dumas,Flaubert, Malherbe... Publié par les éditionsCharles Corlet.Robes de mariées et haute couture. Cataloguepublié par le Musée des Beaux-Arts et de laDentelle d’Alençon.Promenades ornaises avec quinze écrivains.Sortie en février 1997. Publié par l’OfficeDépartemental de la Culture de l’Orne.

P r o m e n a d e N o r m a n d e

L e P o i n t d u J o u ré d i t e u r

P é d a g o g i e

Le Catalogue collectif des ouvrages normands surcd-rom (voir article page 4). Première version, àsortir fin janvier. Recense et localise 55000ouvrages des fonds normands conservés dans lesbibliothèques de Basse-Normandie. Edité par leCentre régional des Lettres (14 rue des Croisiers,Caen).

La Cible - The Target, de Florence Ormezzano.Cinq nouvelles écrites et illustrées par l’auteur. http://www.info.unicaen.fr/test/CACTUSweb/ORMEZZANO/cible

“Du fond de l’abri”, de Thierry Weyd. Poème élec-tronique en mutation.http://www.info.unicaen.fr/test/CACTUSweb/WEYD/dfda

Le Calvados au temps du Front populaire, de Jean Quellien. Un retour en arrière de soixanteans, dans le Calvados des années 30, aux prisesavec la crise économique, le chômage, la misèredes campagnes, la montée de l’extrême droite. Publié par les éditions du Lys, 38, rue de la Fresnaye,14123 Cormelles-le-Royal.

Heloa : la passagère clandestine, de Yves Jacob. Un roman historique et exotique àbord de l’Astrolabe de Dumont d’Urville lors deses voyages de découvertes au XIXème siècle (sortie fin janvier). Publié chez Glénat.

E d i t i o n s H E I M D A L :Les bombardiers lourds français 1943-1945, de Louis Bourgain. “Dans cet ouvrage, le PiloteOfficier Jules raconte sa vie de tous les jours et detoutes les nuits (...). Pour lui, l’exceptionnel, l’exa-géré, l’inattendu, l’étonnant, le péril à hauteintensité devient le pain quotidien. Héros sans lesavoir, il est autant héros sans le vouloir”, écritJules Roy dans la préface du livre.

K.L. Mauthasen : les cicatrices de la mémoire,de Etienne et Paul Le Caër. L’histoire d’un jeunecollégien de Bayeux déporté dans les camps ettémoin de l’horreur. L’auteur a choisi un person-nage inventé pour témoigner de sa propre histoire.On est pourtant loin de la fiction.

Poupée couteau. Poèmes d’André Malartre etpeintures d’Erik Bersou. Collection poétique “iô”.Publié par Gravos Press.

L a F e u g r a i e é d i t e u r :

Nombres et poussière, de Louis Simpson. Edition bilingue. Un choix de poèmes couvrant toutel’oeuvre de l’écrivain new-yorkais qui, en 1964,reçut le prix Pulitzer.

Noon Province et autres poèmes, de Peter Riley.“Les poèmes de Noon Province se tiennent dansce milieu de RIEN qui, à la manière de la danse,est son propre accomplissement. (...) Rien de plusdéconcertant que cette quiétude vigilante,aiguisée, tendue. Elle vibre dans le poème commeune flèche” (Hughes Labrusse).

P o é s i e

B a n d e d e s s i n é e

l i vre échange 11Janv ie r 1997/

R o m a n sP r e s s e s U n i v e r s i t a i r e s d e C a e n

l/é n°2 16/06/04 17.55 Page 11

douzième Agenda/Salon du livre

Le prochain Salon dulivre de Paris se tiendra àla porte de Versailles du 12au 17 mars 1997. Le Japonen sera l’invité d’honneur.Rassemblés sur le stand duCentre régional desLettres, les éditeurs deBasse-Normandie organi-seront des signatures avecleurs auteurs.

Eric HolderThury-Harcourt (Salle des fêtes), 9 janv., 20h30Lisieux (Théâtre), 10 janv., 20h30Ste Honorine la Chardonne (près Athis de l’Orne), 11 janv., après midi (ss réserve)Saint-Lô (Médiathèque), 15 janv., 20h30Coutances (Théâtre), 16 janv., 20h30Granville (Théâtre de la Presqu’île),7 janv., 20h30Argentan (Médiathèque), 24 janv., 20h30

André DhôtelEvrecy (Salle des fêtes), 7 fev.Caen (Musée des Beaux-Arts), les 13, 14 et 15 fev.Valognes (Salle André Dhôtel), 20 mars.

Carnet de BordLe festival des écritures se poursuitjusqu’au 31 janvier ! Un mois supplé-mentaire vous est offert pour écrire,dessiner, composer votre Carnet deBord (Voir article page 8).

Cafés philosophiques

Tous les premiers lundi du mois, leMémorial de Caen invite le public àprendre part aux Cafés de philoso-phie. De 18 h. à 20 h. Le Mémorialdevient un lieu d’échange, deréflexion et de discussion. Le publicdécide lui-même des thèmes et dessujets sur lesquels il souhaitedébattre. De mois en mois, CharlesEdouard Leroux, philosophe et ensei-gnant à Caen, orchestre les discus-sions. Renseignements au 02 31 06 06 44.

Une cyber-librairie à CaenIl y avait les cyber-cafés, voici

venues les cyber-librairies. Ouvertedepuis l’été, Le Domaine (rue SaintPierre) est la première librairie caen-naise à proposer à ses clients de sur-fer sur Internet. Deux postes connec-tés sur le réseau sont à la dispositiondes initiés ou des curieux. MadamePessey, qui dirige la librairie, se pro-pose de guider les premiers pas desinternautes en herbe. Pas de panique :sous ce vocabulaire aux accents futu-ristes, la consultation d’Internet restetrès simple et même ludique.

Pierre Lartigue, poésie et danseDurant ses quatre mois de résiden-

ce au quartier de la Grâce de Dieu(voir article page 3), l’écrivain Jean-Yves Cendrey proposera plusieursrencontres avec d’autres artistes.L’écrivain journaliste Pierre Lartiguesera le premier invité de ces “Soiréescarte blanche”. Jean-Yves Cendreysouhaite placer cette soirée sous lesigne de la poésie et de la danse. Lelundi 27 janvier à 20h30 au Centre derencontre de la Grâce de Dieu.

Coopérer avec les bibliothèques

Tout savoir sur la scène culturelle

HiatusLes Cafés littéraires de Joël Hubaut,accompagné de ses trois artistes invi-tés, ont, dès les premières soirées,trouvé leur identité. Ils font désor-mais partie des rendez-vous à ne pasmanquer. Au FRAC de Basse-Normandie, à 20 h., les jeudi 23 jan-vier, 20 février et 20 mars.Renseignements au 02 31 93 09 00

“Drôles d’oiseaux”Un spectacle de marionnettes à filsproposé par le Théâtre de laMarguerite d’après le livre Disputeset chapeaux d’Yvan Pommeauxpour les enfants de 3 à 7 ansle samedi 15 février à 15h30Médiathèque d’Argentan

Croqu’en bouilleUn spectacle pour les 4 à 8 ans deGigi Bigot (voir entretien page 8).samedi 11 janvier à 15h.Médiathèque d’Argentan

Le premier mercredi de chaque mois, les conteurs de l’Espace XavierRousseau racontent des histoires auxpetites, moyennes et grandesoreilles.les 8 janv., 5 fev. et 5 mars de 15h. à 16h.Médiathèque d’Argentan

Le Guide de la coopérationBibliothèque-Ecolerassemble les outils nécessaires àcette coopération : informations surchacun des partenaires, textes officiels de référence, typologie desprojets et formations possibles...Coédité avec le CRDP de l’Académie de Créteil.

Bibliothèques publiques et personnes handicapéesest la remise à jour d’un ancienouvrage sur le sujet datant de 1985.Depuis de nombreux progrès ont étéréalisés. Ce livre en apporte la preu-ve. Coédité avec le Ministère de laculture, Direction du livre et de lalecture.Pour les bibliothèques, commandes à adresser àla FFCB (54 bd Richard-Lenoir, 75011 Paris.Fax : 01 43 57 84 17), ou en librairie.

Le Centre de formation aux carrièresdes bibliothèques de l’Université deCaen vient de publier son cataloguede formations continues pour 1997.Au programme du 1er trimestre :

Accueillir des publics scolaires enbibliothèque (4 jours) : 9, 10, 16, 17 janvierPetites réparations et entretien descollections (3 jours) : 5, 6, 7 février ou 12, 13 ,14 févrierConnaissance et exploitation de l’al-bum de jeunesse (3 jours) : 26, 27, 28 mars

Ces stages sont réservés en prioritéaux personnels des bibliothèques,mais ils peuvent accueillir d’autresprofessionnels du livre dans la limitedes places disponibles.

CFCB - Université de Caen - avenue deLausanne - 14032 Caen cedex.Tel. 02 3156 56 04 Fax 02 31 56 58 18

NouvelleGrand prix universitaire de laNouvelle sur le thème “Rumeurs”.Ce concours est ouvert à tous, étu-diants ou non. La date limite est le28 février 1997. Renseignements à la Maison de l’Etudiant del’université de Caen, avenue de Lausanne, BP5153, 14040 Caen Cédex (02 31 56 60 96).

Mail-ArtOpération “Mail Art” à Granville surle thème du départ (voir article sur lefestival du roman policier, page 6). Le prin-cipe du Mail Art vient des Etats-Unis. Il s’agit de créer une envelop-pe (format 23X32 obligatoire) sur lethème indiqué. L’enveloppe est vide,elle porte le message directementsur sa surface. A envoyer à La Vache Noire, 2 placeCambernon, 50400 Granville, avant le 11janvier.Toutes les enveloppes seront exposées.

Atout-Lire 96Le prix Atout-Lire 96 de Cherbourg,sur le thème “enfance et adolescen-ce” a été attribué à AmélieNothomb pour son roman Le Sabotage amoureux(Albin Michel,1992).

Arts et Belles Lettres deCaenLe prix de l’Académie Nationale desSciences, Arts et Belles Lettres deCaen a été attribué à Dominique-Marie Dauzet pour son livre SaintMartin de Tours (Fayard, 1996).

Afrique NoireAbdourahman A. Waberi, auteurdjiboutien vivant à Hérouville SaintClair, a reçu le prix Afrique Noiredécerné par l’Adelf (Association desécrivains de langue française) pourson second recueil de nouvelles,Cahier Nomade. Ce prix de renomméeinternationale lui ouvre les portesdu continent africain.

Ville de CaenLe prix littéraire de la ville de Caena été décerné à Alain Leblanc pourson roman Un pont entre DeuxRives (éditions Anne Carrière).

Lectures en couleursUne exposition réalisée par l’associa-tion des Bibliothécaires de l’Orne.Du 21 février au 8 mars. Médiathèqued’Argentan

CarnavalDans le cadre du carnaval d’Hérouville,Exposition sur l’histoire du carnaval.Du 1er au 24 mars.Bibliothèque d’Hérouville

Le carnaval de VeniseDu 17 janvier au 15 février.Médiathèque d’Argentan

Le Corps exposéLe corps au cinéma à travers plu-sieurs films emblématiques. Stageanimé par les membres de la revue Vertigo (voir article sur les éditions Jean-Michel Place,page 10) 11 et 12 janvier.Cinéma Lux (Caen)

Récit fantastiqueDans le cadre des 9è “Rencontres decinéma espagnol et latino-américain”organisées par le Café des Images(du 22/01 au 11/02), Noémi Ulla ani-mera une conférence sur le“récitfantastique Rioplatense”.Noémi Ulla est argentine, écrivain etprofesseur à l’université de BuenosAires.Le 28 janvier à 15h. Université de Caen

René LalouxRencontre avec le réalisateur RenéLaloux à l’occasion de la sortie deson livre Ces dessins qui bougent(éd. chez Dreamland). Une soirée ani-mée par la revue Eclipses. On y verranotamment un court métrage d’ani-mation inspiré d’une nouvelle deMarguerite Yourcenar.Le 6 février. Cinéma Lux (Caen)

Cultures du MaghrebTroisième Acte des dix jours de ren-contres et d’ouvertures sur les cul-tures du Maghreb. Journées ani-mées en collaboration avec l’associa-tion Trait d’Union et la bibliothèquemunicipale d’Hérouville où sedérouleront les rencontres litté-raires. Du 19 mars au 1er avril.Café des Images (Hérouville)

“L’Ile de la tortue” ou le journal de bord du chirurgien Oexmelinun spectacle interactif proposé parAction Théâtre mercredi 12 mars à 15h.Médiathèque d’Argentan

Molière et Boulgakovpar les élèves de l’option théâtre dulycée Jean-François Millet deCherbourg le 8 mars à 17h.Bibliothèque Jacques Prévert de Cherbourg

Roman policierlectures/rencontres autour du romanpolicier le 9 avril à 17h.Bibliothèque Jacques Prévert deCherbourg

L e c t u re / s p e c t a c l e s

S t a g e s / Fo r m a t i o n

P r i x l i t t é r a i re s

E x p o s i t i o n s

R e n c o n t re s

C o n c o u r s

C i n é / L e t t re s

R e n c o n t r e s p o u r L i r e

E n s c è n e

M a r i o n n e t t e s

C o n t e s

Annie ErnauxLa romancière Annie Ernaux seraprésente à l’université de Caen lesamedi 25 janvier (à partir de 14 heures) àl’occasion du colloque sur l’autobio-graphie dirigé par Alain Goulet. Elle s’entretiendra avec Frank Lanot.Cette rencontre portera plus parti-culièrement sur ses deux romans, LaPlace et Une Femme.Renseignements au département Lettres del’université de Caen.

Tierno MonénemboL’écrivain guinéen TiernoMonénembo (voir article page 10,livre/échange n°1) rencontrera les lecteurs à la bibliothèque municipalede Caen, le samedi 18 janvier à 15 h.Rencontre animée parAbdourahman Waberi et GérardPoulouin. Organisé par l’association desAmis de la bibliothèque de Caen.

l i vre échange 12j anv ie r 1997/

La Fédération Française deCoopération entre Bibliothèques(F.F.C.B) édite deux ouvrages destinés aux bibliothécaires, enseignants et travailleurs sociaux.

Les Editions Millénaire, basées àCaen, publient La Scène, un magazi-ne trimestriel destiné aux profession-nels du spectacle. Cent vingt pagesd’informations concrètes pour com-prendre les rouages du monde de laculture. Le numéro 3 de la Scène,sorti en décembre, propose notam-ment un long entretien avec Jean-Pierre Tiphaigne, directeur del’Office Départemental d’ActionCulturelle du Calvados.Disponible uniquement sur abonnement.La Scène, 11 rue Jean Romain, BP 102,14008 Caen Cedex. Fax : 02 31 86 88 90.

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