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Mémoire familiale et mémoire collective dans la Rome républicaine 1 Statue Barberini Relief funéraire avec des portraits de famille (…) il en va de même pour les « rappels » (monimenta) placés dans les tombeaux et qui bordent les routes, afin de rappeler aux passants qu’ils ont eux-mêmes été des mortels et que ceux-là le sont aussi. Pour cette raison on a appelé monuments (monimenta) tout ce que l’on a écrit et fait à titre commémoratif (memoriae causa). Varron, La langue latine, VI, 49.

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  • Mémoire familiale et mémoire collective dans la Rome républicaine

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    Statue Barberini

    Relief funéraire avec des portraits de famille

    (…) il en va de même pour les « rappels » (monimenta) placés dans les tombeaux et qui bordent les routes, afin de rappeler aux passants qu’ils ont eux-mêmes été des mortels et que ceux-là le sont aussi. Pour cette raison on a appelé monuments (monimenta) tout ce que l’on a écrit et fait à titre commémoratif (memoriae causa).

    Varron, La langue latine, VI, 49.

  • Mémoire familiale et mémoire collective dans la Rome républicaine

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    La pompa funebris

    Chez eux [= les Romains], quand une de leurs personnalités illustres [τις τῶν ἐπιφανῶν ἀνδρῶν] vient à mourir et qu’on célèbre ses funérailles, la dépouille est portée en grande pompe [µετὰ τοῦ λοιποῦ κόσµου : « en grande tenue »] au Forum, près de ce qu’on appelle les Rostres ; on l’expose généralement aux regards du public dans une position verticale [= peut s’appliquer à un personnage debout ou assis], plus rarement couchée. (…) Lorsqu’un personnage important de la famille vient à mourir, on fait porter les images dans le cortège funèbre par des hommes ayant une stature et une corpulence comparables à celles des disparus qu’elles représentent. Ces figurants revêtent en outre une toge bordée de pourpre s’ils représentent un consul ou un préteur, une toge pourpre s’il s’agit d’un censeur, une toge brodée d’or s’il s’agit d’un homme qui avait obtenu le triomphe ou accomplit quelque exploit comparable. Les figurants s’avancent majestueusement sur des chars ; ils sont précédés par les faisceaux, les haches et les autres insignes habituels des magistrats, selon l’importance des honneurs que chacun avait eus de son vivant dans la cité. Une fois arrivés aux Rostres, ils s’asseyent tous à la file sur des chaises d’ivoire. Il n’y a guère de plus beau spectacle à contempler pour un jeune homme épris de gloire et de vertu : qui ne serait stimulé en voyant réunies les images, pour ainsi dire vivantes et animées, de ces grands hommes honorés pour leur mérite ? Quel plus beau spectacle que celui-là pourrait-on montrer ?

    Polybe, Histoires, VI, 53, 1 ; 6-10.

    Ses funérailles se firent avec une pompe admirable et un empressement qui entoura la vertu de ce grand homme des hommages les plus beaux et les plus glorieux : ce n’était ni l’or, ni l’ivoire, ni tout l’appareil somptueux des honneurs et du luxe, mais l’affection, le respect et la reconnaissance, non seulement des citoyens, mais encore des ennemis. Tous ceux des Ibères, des Ligures et des Macédoniens qui par hasard se trouvaient à Rome assistèrent à ses obsèques ; ceux qui étaient jeunes et vigoureux se chargèrent à tour de rôle du lit funèbre et le transportèrent ; les plus vieux les suivaient, appelant Paul-Émile le bienfaiteur et le sauveur de leur patrie. Car ce n’est pas seulement au temps de la conquête qu’il les traita tous avec douceur et humanité, c’est aussi pendant tout le reste de sa vie qu’il continua toujours à leur faire du bien et à prendre soin d’eux, comme s’ils eussent été des amis et des parents.

    Plutarque, Paul-Émile, 39, 6-9.

    Une fois fixée la date des funérailles, un bûcher fut dressé sur le Champ de Mars, près du tombeau de Julie, et devant les Rostres fut érigée une chapelle dorée, à l’imitation du temple de Vénus Genitrix : à l’intérieur se trouvaient un lit d’ivoire tendu d’or et de pourpre et, à la tête de ce lit, un trophée avec la tenue dans laquelle il avait été tué. (…) Au milieu des jeux funèbres, on chanta des morceaux destinés à susciter de la pitié et de la haine devant le meutre de César, notamment ce vers, extrait du Jugement des armes de Pacuvius :

    « Les ai-je donc sauvés pour qu’ils soient les auteurs de ma perte ? » et d’autres de la même eau empruntés à l’Électre d’Atilius. En guise d’éloge funèbre, le consul Antoine fit proclamer par un crieur (praeco) le sénatus-consulte qui avait accordé à César simultanément tous les honneurs divins et humains, ainsi que le serment par lequel tous les sénateurs s’étaient engagés à veiller à son salut personnel ; à ces déclarations officielles, il n’ajouta que très peu de mots de son cru. Des magistrats en exercice ou sortis de charge portèrent le lit funèbre au Forum, devant les Rostres. (…) Soudain deux hommes, le glaive au côté et brandissant chacun deux javelots, embrasèrent le lit avec des bougies qui se consumaient là. Le foule des spectateurs entassa aussitôt du petit bois sec, les tribunaux des juges ainsi que les bancs, enfin tout ce qui à proximité pouvait tenir lieu de présents. Ensuite, des joueurs de flûte (tibicines) et des acteurs de théâtre (scaenici artifices), se dépouillant des habits empruntés à l’appareil de ses triomphes, qu’ils avaient revêtus pour la circonstance, les déchirèrent et les jetèrent au feu.

    Suétone, Vie du divin Jules, 84, 1-4.

    À la mémoire de Drusus, on décerne les mêmes honneurs que pour Germanicus, puis on en ajoute beaucoup d’autres, selon la tendance à la surenchère propre à l’adulation. Les funérailles (funus) brillèrent surtout par la procession des images (imaginum pompa), où Énée, souche de la gens Iulia, tous 1es rois d’Albe, Romulus, fondateur de la Ville, puis la noblesse sabine, Attus Clausus et les autres effigies des Claudii, défilèrent en un long cortège sous les regards de tous.

    Tacite, Annales, IV, 9, 2.

  • Mémoire familiale et mémoire collective dans la Rome républicaine

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    Relief d’Amiterne

    L’éloge funèbre (laudatio funebris)

    C’est une très ancienne coutume des Romains de célébrer les vertus des grands hommes au cours de leurs funérailles, et les Grecs n’ont pas été les premiers à instituer cela (…).

    Denys d’Halicarnasse, Antiquités romaines, V, 17, 3.

    On approuva aussi les honneurs que Valerius rendit à son collègue [L. Junius Brutus] en rehaussant l’éclat de son convoi et de son enterrement. Il prononça son oraison funèbre, et celle-ci fut tellement goûtée des Romains et fit tant de plaisir que, depuis ce temps-là, tous les grands hommes furent loués après leur mort par les meilleurs citoyens. On dit que cette oraison funèbre est plus ancienne que celles qui ont été faites en Grèce, si toutefois l’usage n’en remonte pas à Solon, comme le rapporte Anaximène le rhéteur.

    Plutarque, Vie de Publicola, 9, 10-11.

    Quand le peuple entier s’est rassemblé tout autour, un fils du défunt (s’il en laisse un qui soit adulte et présent à Rome), ou à défaut un autre de ses parents, monte sur les Rostres et prononce un discours dans lequel il évoque les mérites du disparu et les succès qu’il a remportés au cours de sa vie. Le résultat est que, ces faits étant ainsi rappelés à la mémoire du peuple et mis sous ses yeux (non de ceux-là seuls qui y ont participé effectivement, mais aussi de ceux qui n’y ont pas été associés), tous éprouvent une émotion telle, que le deuil cesse de paraître limité à la famille et devient celui du peuple tout entier. (…) De plus, l’orateur qui parle du mort que l’on va enterrer, une fois ce sujet traité, évoque successivement les succès et les exploits de tous ceux dont les images sont là, en commençant par les plus anciens. Ainsi, la réputation qui s’attache à la valeur de ces héros se renouvelant constamment, la gloire des hauts faits reçoit l’immortalité, en même temps que la renommée des bienfaiteurs de la patrie devient familière à la masse du peuple et passe à la postérité. Mais surtout, les jeunes gens sont incités à tout endurer au service de l’État, pour obtenir la gloire qui accompagne la valeur des héros.

    Polybe, Histoires, VI, 53, 2-3 ; 54, 1-3.

    Éloge funèbre de Lucius Caecilius Metellus par son fils Quintus en 221 av. J.-C.

    Quintus Metellus, dans 1’éloge funèbre qu’il prononça en l’honneur de son père L. Metellus, qui fut pontife, deux fois consul [en 251 et 247], dictateur, maître de cavalerie, quindécemvir pour la distribution des terres, et qui le premier mena en triomphe des é1éphants pris dans la première guerre punique ; Q. Metellus, dis-je, a écrit que son père avait possédé à la perfection les dix biens les plus importants que les sages passaient leur vie à chercher : qu’il avait voulu être un militaire de premier ordre, un orateur excellent, un général très courageux, être chargé d’affaires très importantes, être revêtu de la magistrature suprême, posséder une très haute sagesse, passer pour un sénateur éminent, acquérir une grande fortune par des voies honorables, laisser beaucoup d’enfants, et jouir de beaucoup de considération parmi ses concitoyens ; qu’il avait obtenu tous ces avantages, lui et personne d’autre depuis la fondation de Rome.

    Quintus Caecilius Metellus, fr. 2 Malcovati (n° 6) (ap. Plin., N.H., VII, 139-140)

  • Mémoire familiale et mémoire collective dans la Rome républicaine

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    Les « éloges des Scipions » (elogia Scipionum)

    Je portai au plus haut, par ma conduite, les vertus (virtutes) de mon lignage ; J’engendrai une lignée ; de mon père j’imitai les hauts faits. Je reçus de mes ancêtres des louanges : de m’avoir donné la vie Ils se réjouissent ; mes honneurs illustrèrent notre famille.

    Elogium de Cnaeus Cornelius Scipio Hispanus (CIL I2, 15 = CIL, VI, 1293 = ILLRP, 316)

    Toi qui portas l’apex, insigne du flamine de Jupiter, La mort abrégea tout ce qui t’appartenait : Honneur, réputation (fama), valeur (virtus), gloire et talent. Si tu avais pu tirer parti de ces qualités en une longue vie, Tu aurais, par tes exploits, aisément surpassé la gloire de tes ancêtres.

    Elogium de Publius Cornelius Scipio (fils de l’Africain) (CIL I2, 10 = CIL, VI, 1288 = ILLRP, 311)

    Lucius Cornelius, fils de Cnaeus, petit-fils de Cnaeus, Scipion. Une grande sagesse, de nombreuses vertus (virtutes) Et une brève existence sont enfermées en cette pierre. Il manqua la vie, non l’honneur nécessaire aux honneurs, À celui qui est ici placé : nul ne l’emporta sur lui par sa valeur (virtus). Il fut, à vingt ans, confié à ces lieux. Ne cherchez pas ses honneurs : il était trop jeune pour s’en voir confier.

    Elogium de Lucius Cornelius Scipio (fils de Scipion Hispallus) (CIL I2, 11 = CIL, VI, 1289 = ILLRP, 312)

    Lucius Cornelius Scipio, fils de Lucius, petit-fils de Publius, questeur, tribun militaire, mort à trente-trois ans. Son père soumit le roi Antiochus.

    Elogium de Lucius Cornelius Scipio (fils de l’Asiatique) (CIL I2, 12 = CIL, VI, 1290 = ILLRP, 313)

    Façade du tombeau des Scipions sur la via Appia

    Les ancêtres à la maison : imagines et stemmata

    Ensuite, après l’enterrement et la célébration des rites, on place l’image du défunt à l’endroit le plus en vue de sa maison, dans une petite niche en bois. Cette image (εἰκών) est un masque (πρόσωπον) d’une extrême ressemblance, tant pour le modelé que pour les couleurs. À l’occasion des sacrifices publics, on ouvre ces niches à images [ταύτας δὴ τὰς εἰκόνας ... ἀνοίγοντες, littéralement : « on ouvre ces images », en latin : imagines aperire] et on pare les masques avec le plus grand soin.

    Polybe, Histoires, VI, 53, 4-6.

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    Dans les atriums on exposait un genre d’effigies, destinées à être contemplées : non pas des statues dues à des artistes étrangers ni des bronzes ou des marbres, mais des masques moulés en cire (expressi cera vultus), qui étaient rangés chacun dans une niche (armariis) : on avait ainsi des portraits (imagines) pour faire cortège aux convois de famille (gentilicia funera) et toujours, quand il mourait quelqu’un, était présente la foule entière de ses parents disparus ; et les branches de tableaux généalogiques (stemmata) couraient en tous sens, avec leurs ramifications linéaires, jusqu’à ces portraits, qui étaient peints (imagines pictas).

    Pline l’Ancien, Histoire naturelle, XXXV, 6.

    Que signifient les tableaux généalogiques (stemmata) ? À quoi te sert, Ponticus, d’avoir le rang que te donne une race ancienne (longo sanguine), de montrer en peinture le visage de tes ancêtres, et les Émilien debout sur leur char, et les Curius aujourd’hui tronqués, et Corvinus, qui a perdu ses épaules, et Galba qui n’a plus ni oreille ni nez ; quel avantage as-tu à indiquer fièrement ce Corvinus sur ce vaste tableau de ta race (generis tabula), puis à y atteindre, avec une baguette rallongée plusieurs fois, des maîtres de cavalerie et un dictateur enfumés, si tu vis mal à la face des Lepidus ?

    Juvénal, Satire, VIII, 1-9.

    À quoi bon les images (imagines) de tant d’hommes de guerre si tu joues aux dés toute la nuit devant les vainqueurs de Numance, si tu commences à dormir quand se lève l’étoile du matin, à l’heure où ces généraux faisaient avancer les enseignes et levaient le camp ? Pourquoi les vainqueurs des Allobroges et l’Ara Maxima feraient-ils l’orgueil d’un Fabius, né près d’un foyer que fonda Hercule, s’il est avide, s’il est menteur et incomparablement plus mou qu’une agnelle d’Euganée ? Si faisant épiler et polir à la pierre ponce de Catane le bas de son dos, il expose au mépris ses aïeux tout hérissés, et, acheteur de poison, souille, de son image qui sera brisée, sa race infortunée ? C’est en vain que, de toute part, de vieilles figures de cire (cerae) ornent ton atrium entier : la seule et unique noblesse, c’est la vertu.

    Juvénal, Satire, VIII, 9-20.

    Ceux qui étalent des portraits dans leur atrium et placent dans la première partie de la maison (pars prima aedium) les noms de leur famille disposés en enfilade et reliés par les multiples ramifications du tableau généalogique (stemma), n’ont-ils pas plus de notoriété que de noblesse ?

    Sénèque, Des bienfaits, III, 28, 2.

    Les inscriptions (tituli) sous les imagines

    [Extrait du discours de P. Decius Mus (300 av. J.-C.) :] « L’homme au bas du portrait (imago) duquel on lira sans émoi l’inscription (titulus) d’un consulat, d’une censure, d’un triomphe, si on y ajoute celle de l’augurat ou du pontificat, les yeux des gens qui le liront ne pourront le souffrir ? »

    Tite-Live, Histoire romaine, X, 7, 6-11.

    Et par Hercule ! Des éloges funèbres (mortuorum laudationes), il en subsiste ! Les familles les conservaient comme des titres honorifiques (ornamenta) et des documents (monumenta), soit pour en faire usage lorsqu’un de leurs membres venait à mourir, soit pour perpétuer le souvenir de la gloire domestique (memoria laudum domesticarum), soit pour illustrer sa propre noblesse (nobilitas). Ces éloges funèbres ont d’ailleurs altéré notre histoire. On y trouve consignées beaucoup de choses qui n’ont pas eu lieu, de faux triomphe (falsi triumphi), des consulats dont le nombre est grossi (plures consulatus), de fausses généalogies (genera falsa) et de passages de patriciens à la plèbe (ad plebem transitiones), quand des gens de basse origine se coulaient dans une famille aristocratique (genus) portant le même nom : comme si moi, par exemple, je me disais issu de Manius Tullius, qui était patricien et qui fut consul avec Servius Sulpicius dix ans après l’expulsion des rois.

    Cicéron, Brutus, 62.

    Il n’est pas facile de préférer un fait à un autre, un auteur à un autre. On a altéré, je crois, le souvenir du passé (memoria) par les éloges funèbres (funebres laudes) et par les fausses inscriptions des imagines (falsi imaginum tituli), chaque famille tirant à elle la gloire des exploits et des magistratures par la tromperie et le mensonge. De là, assurément, cette confusion dans les actes des individus et les monuments publics des choses passées.

    Tite-Live, Histoire romaine, VIII, 40, 3-4.

  • Mémoire familiale et mémoire collective dans la Rome républicaine

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    Restitution des Rostres du Forum (E. Gjerstad)

    Plan de la maison de Salluste (Pompéi)

    Fresques murales « premier style » de la maison de Salluste (Pompéi)

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    Galerie des summi viri du Forum d’Auguste (d’après A. Degrassi) :

    statue d’un « grand homme » en toge (togatus) avec titulus et elogium

    En mémoire des chefs de guerre (honorem memoriae ducum) qui avaient rendu très grand l’empire du peuple romain parti de rien, il [sc. Auguste] institua une série d’honneurs tout proches de ceux qu’on rendait aux dieux immortels. Aussi restaura-t-il, en conservant les inscriptions primitives (manentibus titulis), les monuments construits par chacun d’eux, et consacra-t-il, sous les deux portiques de son forum, des statues de tous ces hommes, en tenue de triomphateurs ; s’il avait imaginé cela, proclama-t-il même dans un édit, c’était pour que lui-même, tant qu’il vivrait, ainsi que les princes (principes) des générations suivantes se voient réclamer par leurs concitoyens de se conformer à leur image comme à un modèle (velut ad exemplar).

    Suétone, Vie du divin Auguste, 31, 5.

    Titulus et elogium d’Appius Claudius Caecus au Forum d’Auguste (d’après A. Degrassi)

    Appius Claudius Caecus, fils de Caius, censeur, deux fois consul, dictateur, trois fois interroi, deux fois préteur, deux fois édile curule, questeur, trois fois tribun militaire.

    Il prit bon nombre de forteresses aux Samnites et mit en déroute l’armée des Sabins et des Étrusques ; il empêcha qu’on fît la paix avec le roi Pyrrhus ; au cours de sa censure, il construisit la via Appia et réalisa l’adduction d’eau vers Rome ; il fit édifier le temple de Bellone.

    CIL I2, p. 192, n° X (d’après la copie du Forum d’Arezzo).

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    Bibliographie

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