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Mémoire de stage de Master deuxième année Année universitaire 2017-2018 Le contexte paysager influence l’efficacité de la pollinisation entomophile du colza en fonction des conditions locales. Par : Maxime Ragué Master 2 Biologie, Écologie, Évolution Parcours Dynamique et Conservation de la Biodiversité Sous la direction de : Sabrina Gaba, Directrice de recherche Centre d'Études Biologiques de Chizé Février Juin 2018

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Mémoire de stage de Master deuxième année

Année universitaire 2017-2018

Le contexte paysager influence l’efficacité de la pollinisation entomophile

du colza en fonction des conditions locales.

Par :

Maxime Ragué

Master 2 Biologie, Écologie, Évolution

Parcours Dynamique et Conservation de la Biodiversité

Sous la direction de :

Sabrina Gaba, Directrice de recherche

Centre d'Études Biologiques de Chizé

Février – Juin 2018

Remerciements :

Ce travail de Master a été conduit dans le cadre du projet BIOSERV, financé par le

méta programme EcoServ (INRA).

Sabrina Gaba, merci de m’avoir permis de travailler sur cette thématique que j’ai

particulièrement apprécié. Merci pour votre confiance, j’ai rapidement pu m’approprier le

sujet et conduire ces travaux de recherche de façon autonome. Je tiens également à vous

remercier pour votre disponibilité durant ce stage, vous avez pris le temps de suivre l’avancée

de mes travaux, de m’aider dans mes réflexions autour des analyses statistiques et dans la

compréhension des dynamiques communautaires et de la fonction de pollinisation dans les

paysages agricoles. Enfin, merci pour tous vos conseils concernant la rédaction de ce rapport

de stage.

Vincent Bretagnolle, merci d’avoir rendu possible mon travail sur les données de la

Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre et ainsi de m’inscrire dans le projet global de recherche

de cette zone. Merci également pour vos commentaires sur mon rapport.

Thomas Perrot, merci pour tes remarques et conseils concernant le protocole

expérimental auquel tu as participé, les analyses statistiques et mon rapport.

Olivier Martin, merci d’avoir pris le temps de m’expliquer et de m’aider à appliquer

sur mes données la méthode d’analyse spatiale Siland que tu as développé avec Florence

Carpentier.

Je tiens également à remercier l’ensemble des personnes qui ont participé à la récolte

des données. Je suis conscient de la quantité de travail qu’il y a derrière les tableaux de

données que j’ai eu à analyser. Je remercie particulièrement Jean-Luc Gautier pour la récolte

mais aussi pour la saisie des données.

Merci à mes collègues de bureau Béranger, Coline et Lucie de m’avoir permis de

travailler dans une ambiance sympathique et agréable.

Sommaire

A. INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 1

B. MATÉRIEL ET MÉTHODES ................................................................................................................... 5

1. Zone d’étude ............................................................................................................................................ 5

2. Échantillonnage ....................................................................................................................................... 6

a. Choix des paysages .............................................................................................................................................. 6

b. Mesure de la fonction de pollinisation ............................................................................................................... 6

3. Mesure des traits impliqués dans le rendement du colza .................................................................... 8

4. Calcul des contributions absolues et relatives des processus de pollinisation ................................... 8

5. Variables locales et paysagères .............................................................................................................. 8

6. Analyses statistiques ............................................................................................................................... 9

a. Comment le trait impliqué dans le rendement est-t-il sélectionné ?................................................................ 9

b. Étude de l’influence des biais expérimentaux ................................................................................................. 10

c. Le succès de fructification et le rendement dépendent-ils des conditions locales ? ...................................... 10

d. Étude de l’influence du contexte paysager sur la production de grains........................................................ 11

C. RÉSULTATS ............................................................................................................................................. 12

1. Recherche du trait impliqué dans le rendement ................................................................................ 12

a. Contribution des processus de pollinisation aux traits liés au rendement .................................................... 12

b. Compromis entre traits impliqués dans le rendement ................................................................................... 12

2. Influence du protocole expérimental sur les résultats ....................................................................... 13

3. Le succès de fructification et le rendement dépendent-ils des conditions locales ? ......................... 14

4. Le succès de fructification et le rendement dépendent-ils du contexte paysager ? ......................... 15

D. DISCUSSION ............................................................................................................................................ 20

1. Les insectes pollinisateurs contribuent au rendement du colza ........................................................ 20

2. La culture testée n’influence pas la pollinisation entomophile du colza .......................................... 21

3. Le contexte paysager influence la pollinisation entomophile du colza ............................................. 22

E. CONCLUSION & PERSPECTIVES ..................................................................................................... 24

F. RÉFÉRENCES ......................................................................................................................................... 26

G. ANNEXES ................................................................................................................................................. 32

1. Différences interannuelles des protocoles ........................................................................................... 32

2. Sélection des covariables ...................................................................................................................... 33

3. Compromis entre traits (fleurs ouvertes en serres vs sur le terrain) ................................................ 33

4. Contribution des processus de pollinisation (fleurs ouvertes en serres vs sur le terrain) ............... 34

5. Etudes résiduelles .................................................................................................................................. 35

6. Corrélations entre variables paysagères ............................................................................................. 36

1

A. INTRODUCTION

Le concept de services écosystémiques, les bénéfices directs et indirects que les

humains tirent des écosystèmes, introduit l’interdépendance entre la conservation de la

biodiversité et le bien être humain (Millennium Ecosystem Assessment 2005). L’un de ces

services, central dans les agroécosystèmes, est la pollinisation, indispensable à la reproduction

sexuée des angiospermes et donc, entre autres, à la production agricole. Les rendements

mondiaux sont ainsi dépendants du transfert de pollen, soit au sein d’une même fleur

(autogamie), au sein d’une même plante (géitonomogamie) ou entre plantes par des vecteurs,

le vent (anémogamie) ou les animaux (zoogamie ; Gallai et al. 2009). Plus de 70% des

principales cultures mondiales destinées à l’alimentation humaine (Klein et al. 2007), soit

30% de la surface totale cultivée des pays développés (Aizen et al. 2008), sont dépendantes

dans différentes mesures de la zoogamie, et plus particulièrement de l’entomogamie

(pollinisation par les insectes). Une culture est dite dépendante de la pollinisation entomophile

si elle bénéficie de l’entomogamie en termes de rendement et/ou de valeur marchande (qualité

de la production ; Klein et al. 2007). Le service de pollinisation a ainsi été évalué à 153

milliards de dollars, soit 9,5% de la valeur de l’ensemble des cultures produites à des fins de

consommations humaines (Gallai et al. 2009). Malgré son importance économique, le service

de pollinisation des cultures est menacé. Ainsi, en Europe, 9% des hyménoptères sont

catégorisés comme menacés d’extinction selon les critères UICN (IUCN 2012 ; Potts et al.

2016) et la biomasse d’insectes volants a diminué de 82% en 27 ans en Allemagne (Hallmann

et al. 2017). Le déclin des pollinisateurs sauvages dans les paysages agricoles est en partie

attribuable à l’agriculture conventionnelle, via l’utilisation d’intrants chimiques, la diminution

de la surface d’habitats dits semi-naturels (HSN), constitués de communautés végétales

permanentes contrairement aux cultures (Wezel et al. 2014), et l’homogénéisation des

paysages agricoles (Tscharntke et al. 2005 ; Potts et al. 2010b). En parallèle, les pollinisateurs

domestiques (abeilles et certains bourdons) sont incapables d’assurer le service de

pollinisation seuls et durablement. En effet, il a été reporté des déclins d’abeilles domestiques

en Europe (baisse de 16% du nombre de colonies entre 1985 et 2005 ; Potts et al. 2010a) et

aux États-Unis (deux fois moins de colonies en 2008 qu’en 1935 ; Ellis et al. 2010). De plus,

l’augmentation du « stock » d’abeilles domestiques au niveau mondial (+40% entre 1961 et

2007 ; Aizen & Harder 2009) est insuffisante relativement à l’augmentation des surfaces

mondiales occupées par les cultures dépendantes de la pollinisation entomophile (+ 70 %

entre 1961 et 2006 ; Aizen et al. 2008 ; Aizen & Harder 2009 ; Breeze et al. 2014).

Le colza (Brassica napus L) participe à la croissance générale des surfaces cultivées

2

dépendantes de la pollinisation entomophile (de 22,7 à 33,7 millions d’hectares en colza entre

1994 et 2016 ; FAO 2018). Cette culture, majoritairement autogame (Becker et al. 1992), est

également dépendante de la pollinisation par le vent et les insectes (diptères, hyménoptères

sauvages et domestiques). Les insectes pollinisateurs contribuent à la valeur marchande des

grains de colza (d’environ 20% relativement à quand les insectes ne pollinisent pas le colza ;

Bommarco et al. 2012 ; Bartomeus et al. 2014 ; Marini et al. 2015) mais également au

nombre de siliques (+24% ; Kamler & Jas 2003), au succès de fructification (+ 30% environ ;

Perrot et al. en révision), au nombre de grains par silique (+ 20% et + 10% ; Kamler & Jas

2003 ; Stanley et al. 2013) et à la masse des grains (+ 18% et 8% ; Bommarco et al. 2012 ;

Stanley et al. 2013). La contribution de la pollinisation entomophile au rendement du colza

est finalement comprise entre 12% (Zou et al. 2017) et 51% (Kamler & Jas 2003). Il y a une

variabilité importante dans cette contribution et dans les composantes du rendement

influencées. Cela peut être expliqué par la variété de colza (Steffan-Dewenter 2003 ;

Hudewenz et al. 2014 ; Marini et al. 2015 ; Lindström et al. 2016), les pratiques agricoles

(Marini et al. 2015 ; Lindström et al. 2018) et le profil des communautés de pollinisateurs

(Rader et al. 2012). Le rendement du colza est positivement lié à l’abondance en diptères

(Jauker & Wolters 2008 ; Jauker et al. 2012 ; Perrot et al. en révision), en hyménoptères

sauvages (Lerin & Rivault 1982 ; Steffan-Dewenter 2003 ; Jauker et al. 2012 ; Zou et al.

2017 ; Perrot et al. 2018), en hyménoptères domestiques (Lindström et al. 2016) et à la

richesse spécifique en hyménoptères sauvages (Zou et al. 2017 ; Perrot et al. en révision). Des

absences de relations entre le rendement et la richesse en diptères (Perrot et al. en révision),

l’abondance en hyménoptères domestiques (Zou et al. 2017) ou la diversité en hyménoptères

(Bommarco et al. 2012) sont également mises en évidence. Cela pourrait traduire une forme

de redondance fonctionnelle des pollinisateurs. Par exemple dans des paysages abritant une

diversité de pollinisateurs sauvages importante, l’augmentation de l’abondance en

pollinisateurs domestiques n’influence pas significativement les rendements du colza (Zou et

al. 2017).

L’assemblage des communautés de pollinisateurs dépend de facteurs locaux, c’est-à-

dire de la qualité de l’habitat, caractérisable et quantifiable à l’échelle de la parcelle agricole.

La probabilité de présence des pollinisateurs dans un habitat est positivement liée à la richesse

spécifique en adventices (ou espèces florales) dans cet habitat (Sydenham et al. 2017). Donc,

la diversité en ressources florales gouverne la diversité en insectes pollinisateurs (Potts et al.

2003 ; Bretagnolle & Gaba 2015 ; Rollin et al. 2015 ; Cole et al. 2017). La diversité en

ressources florales est dépendante du type de culture et de l’emplacement dans la parcelle. Les

3

prairies abritent une diversité en espèces florales importante (Cole et al. 2017) et le colza

fournit une abondance en fleurs importante (Westcott & Nelson 2001). La diversité en

adventices est plus importante dans les bordures que dans les pleins champs (Henckel et al.

2015). En relation avec leurs capacités de dispersion, la diversité de pollinisateurs dépend du

contexte paysager en termes de composition et de configuration. La composition rend compte

des différents types d’habitats présents dans un paysage et la configuration considère la

complexité de l’agencement spatial des habitats (Fahrig et al. 2011 ; Pufal et al. 2017).

Différents habitats dans les paysages agricoles influencent la diversité locale de pollinisateurs

(Encadré 1). Les mécanismes proximaux et l’échelle d’influence, c’est-à-dire l’échelle

spatiale à laquelle les pollinisateurs dépendent le plus d’une variables paysagère considérée

(Holland et al. 2004), diffèrent entre variables paysagères. De plus l’influence d’une variable

dépend du contexte local (influence du colza dans le paysage ; Encadré 1), de la guilde de

pollinisateurs étudiée (influence des HSN ; Encadré 1), et des traits des pollinisateurs. Par

exemple les gros pollinisateurs et les pollinisateurs généralistes sont affectés de manière plus

importante et à plus large échelle spatiale que les petits pollinisateurs ou les pollinisateurs

spécialistes d’un habitat (Benjamin et al. 2014 ; Hopfenmuller et al. 2014).

Encadré 1 : Impact du contexte paysager sur la diversité de pollinisateurs :

Des études ont quantifié l’effet des HSN, de l’agriculture biologique (AB), du colza,

et de la configuration dans le paysage en quantifiant l’abondance ou la richesse spécifique

des pollinisateurs le long de gradients de ces variables paysagères. Les tendances globales de

leur influence sur la diversité de pollinisateurs sont présentées en Figure 1.

Figure 1 : Influence des densités A. d’HSN (Steffan-Dewenter et al. 2002 ; Westphal et al.2003 ; Holzschuh

et al. 2010 ; Bommarco et al. 2012 ; Bartomeus et al. 2014 ; Diekötter et al. 2014 ; Hopfenmuller et al. 2014 ;

Nicholson et al. 2017) B. d’AB (Holzschuh et al. 2008 ; Gabriel et al. 2010) C. de colza (Westphal et al. 2003 ;

Holzschuh et al. 2011 ; Diekötter et al. 2014 ; Holzschuh et al. 2016) et D. de la longueur des bordures entre

les habitats (Holzschuh et al. 2010 ; Hass et al. 2018) sur la diversité de pollinisateurs. Les traits pleins

représentent les tendances prédites dans la littérature (aucune taille de l’effet n’est indiquée, ici seul le sens

global de la relation est présenté sans considération de la guilde de pollinisateurs ou de l’habitat local) tandis

que les traits pointillés sont des inférences. L’échelle d’influence (EI) présentée est la moyenne des échelles

d’influence des études mettant en évidence une relation significative entre la diversité de pollinisateurs et une

variable paysagère.

4

A. HSN Il y a une relation positive entre la proportion d’HSN et la diversité de

pollinisateurs (Figure 1A). Cela a été mis en évidence par la majorité des études (2/3 des

études environ) et le long du gradient de proportion d’HSN. Ces habitats fournissent des

ressources florales diverses et continues ainsi que des sites de nidification (Bukovinszky et

al. 2017). Les bénéfices associés débordent dans les habitats voisins (Tscharntke et al. 2012).

Certains pollinisateurs moins dépendants des fleurs à toutes les étapes de leur cycle de vie

sont néanmoins moins dépendants des HSN (les diptères pollinisateurs par exemple ;

Steffan-Dewenter et al. 2002).

B. AB Holzschuh et al. (2008) mettent en évidence une relation positive entre la

diversité de pollinisateurs et le pourcentage d’AB (0-35%) dans un rayon de 500m. Ce

système de production agricole induit un plus faible taux de mortalité des pollinisateurs

(Hole et al. 2004) et une augmentation de la diversité d’adventices relativement à

l’agriculture conventionnelle (Henckel et al. 2015). Néanmoins, Gabriel et al. (2010) ne

mettent pas en évidence ce lien dans un rayon de 1750m pour une plus faible gamme d’AB

(2-17% ; Figure 1B).

C. Colza L’augmentation de la proportion de colza (entre 4 et 15% dans un rayon de

1750m) dans le paysage influence positivement la diversité de pollinisateurs dans les HSN

(Diekötter et al. 2014). Cela traduit l’effet de facilitation par effet de débordement, la

diversité de pollinisateurs présente dans les champs de colza déborde sur les habitats voisins

(Blitzer et al. 2012). La relation inverse (entre 0 et 30% de colza dans un rayon de 1000m)

est présentée dans les parcelles en colza (Holzschuh et al. 2011). Cela rend compte de la

compétition à travers l’effet de dilution, où le colza attire les pollinisateurs présents dans les

habitats adjacents (Holzschuh et al. 2011).

D. Longueur des bordures La configuration peut être quantifiée par la somme de la

longueur des bordures entre les habitats des paysages. Il y a une relation de type monod entre

cette variable et la diversité de pollinisateurs (Figure 1D), la configuration étant liée à une

interspersion plus importante, c’est-à-dire à une diminution de la distance entre habitats

complémentaires (Fahrig et al. 2011), et à une augmentation de la connectivité permettant les

mouvements des individus entre habitats (Tscharntke et al. 2012).

La compréhension des liens entre l’organisation des paysages agricoles et la diversité

de pollinisateurs associée à la fonction de pollinisation est une étape clé vers une optimisation

durable de la fonction de pollinisation. Dans ce contexte, notre étude a pour objectif de mettre

en évidence l’influence des facteurs locaux, paysagers, et leur interaction sur l’efficacité de la

pollinisation entomophile du colza. Une approche semi-expérimentale a été mise en place via

la pose de pieds de colza dans différentes localités le long de gradients paysagers dans un

territoire agricole. Nous avons deux objectifs : 1/ Quantifier l’influence de la pollinisation

entomophile sur le rendement du colza ; 2/ Étudier l’influence de facteurs locaux et paysagers

ainsi que leur interaction sur le succès de pollinisation entomophile du colza.

Il est attendu que la contribution des insectes au rendement du colza soit inférieure à

celle de l’autogamie mais supérieure à celle de l’anémogamie et que le succès de

fructification soit le trait impliqué dans le rendement le plus dépendant de ce processus

comme cela a été montré sur des plantes de colza en plein champ (Perrot et al. en révision). Il

est également attendu que le succès de pollinisation entomophile dépende des facteurs locaux,

5

paysagers et de leur interaction, en relation avec la taille des pollinisateurs (Benjamin et al.

2014). Ainsi, le succès de pollinisation entomophile du colza devrait être plus important dans

les bordures de parcelles, les prairies et les cultures de colza car ces habitats fournissent

respectivement une diversité en plantes adventices plus importante que le plein champ

(Henckel et al. 2015), des ressources florales diverses, et un pulse de ressources florales

(Westcott & Nelson 2001) qui attire massivement les insectes pollinisateurs (Riedinger et al.

2015). Les proportions d’HSN, d’AB, de colza et la longueur des bordures dans les paysages

devraient influencer l’efficacité de la pollinisation entomophile en relation avec leur effet sur

la diversité de pollinisateurs suivant les relations décrites dans la Figure 1. Étant donné que

l’assemblage des communautés de pollinisateurs dépend de l’interaction entre les facteurs

locaux et paysagers (Kennedy et al. 2013), on s’attend également à ce que les facteurs

paysagers, dans leur échelle d’influence et dans leur capacité à diluer ou concentrer la

fonction de pollinisation entomophile du colza, dépendent de l’attractivité des localités

(Riedinger et al. 2015).

B. MATÉRIEL ET MÉTHODES

1. Zone d’étude

La Zone Atelier

Plaine & Val de Sèvre (ZA

PVS ; Figure 2) couvre une

surface de 435 kms² dans le

département des Deux-

Sèvres. Ce territoire peut

être divisé en trois

catégories couvrant des

densités différentes : 1/ Le

système productif

regroupe les parcelles agricoles destinées à la production de denrées et couvre 76,9% du

territoire. Les cultures céréalières (45,6%) couvrent la majorité de ce système, les cultures de

colza (7,5%) et l’AB (13,7%) représentent une surface non négligeable de ce système. 2/

10,4% de la ZA PVS correspondent au système urbain (bâtiments, routes) ; 3/ Les HSN

(bois, haies, prairies permanentes et temporaires) couvrent 12,7% du territoire. Un suivi

annuel des variables paysagères et des pratiques agricoles depuis 1994 et 2006 respectivement

y est effectué. Les recherches de la ZA PVS visent à trouver des solutions afin de concilier

Figure 2 : Assolement de la Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre en 2017.

6

une production agricole suffisante ainsi que la conservation de la biodiversité et des services

écosystémiques associés dans les paysages agricoles. Les approches mobilisées pour étudier

l’influence des pratiques agricoles et des caractéristiques des paysages sur la biodiversité,

certaines fonctions écologiques et certains services écosystémiques sont à la fois des analyses

empiriques et des études expérimentales in situ dans des parcelles des agriculteurs

(Bretagnolle et al. 2018). Le suivi de la fonction de pollinisation du colza a débuté en 2013

en parcelle et en 2014 avec des plantes phytomètres (voir section B.2.a), dans le but de mettre

en évidence l’importance des insectes pollinisateurs sur la production agricole et de

comprendre comment les pratiques et les paysages agricoles affectent à la fois les

pollinisateurs et la pollinisation des cultures.

2. Échantillonnage

a. Choix des paysages

L’étude des effets du contexte paysager sur la pollinisation du colza est réalisée à

l’aide de phytomètres de colza : 832 plantes ont été posées depuis 2014. Les phytomètres sont

placés dans des parcelles agricoles de 6,09 ha de moyenne se situant dans des micro-paysages

d’un km² répartis le long de gradients de proportions d’AB et d’HSN connues pour influencer

les communautés de pollinisateurs (Figure 1A et 1B). La sélection des fenêtres paysagères

d’un km² est réalisée de manière à minimiser la corrélation entre les deux gradients et ainsi

pouvoir étudier leurs effets sur la fonction de pollinisation indépendamment l’un de l’autre.

Pour cela, de nombreux micro-paysages sont représentés graphiquement le long des gradients

de densités d’AB et d’HSN. Puis les paysages sont sélectionnés de manière à minimiser la

corrélation entre les deux variables paysagères (Fahrig et al. 2011).

b. Mesure de la fonction de pollinisation

Les phytomètres sont des plants de colza (variété DK EKSTROM) récupérés dans des

parcelles de la ZA PVS à la fin de l’hiver et rempotés dans des pots de trois litres de terre.

Ceux-ci sont placés dans des abris « insect-proof » empêchant l’accès aux insectes. Ensuite,

entre avril et juin (période de floraison du colza), les phytomètres sont placés pendant quatre

jours dans les paysages sélectionnés de la ZA PVS et dans différentes cultures (prairie, colza

ou céréale) à deux emplacements (en bordure ou en plein champ), avant d’être replacés sous

abris jusqu’à leur maturité (moment où le colza aurait été récolté par un agriculteur). Ce

protocole a connu des modifications entre années, celles-ci sont présentées en Annexe 1A.

L’expérimentation consiste en la pose sur trois hampes choisies aléatoirement de

sachets permettant la pollinisation autogame (traitement « osmolux »), la pollinisation

autogame et anémogame (traitement « petite maille »), la pollinisation autogame,

7

anémogame et par les petits pollinisateurs (abdomen inférieur à trois mm ; traitement

« grande maille »). Une hampe sans sachet est également sélectionnée et considérée comme

Figure 2 : Représentation des quatre hampes de phytomètre et des processus de pollinisation en jeu avant

et après la pose des phytomètres dans les paysages. Les différents processus de pollinisation pouvant avoir

lieu à chaque endroit de la hampe sont représentés au-dessus de chaque branche. Les marquages sont représentés

par des segments de couleurs (rouge : placé au niveau de la dernière fleur fanée en serre ; bleu : placé au niveau

de la dernière fleur ouverte en serre ; jaune : au niveau de la dernière fleur formée sur le terrain). C : traitement «

contrôle » ; PM : traitement « petite maille » ; GM : traitement « grande maille » ; OS : traitement « osmolux ».

traitement « contrôle » et permet de quantifier le rôle de la pollinisation autogame,

anémogame, et entomophile par les petits et les gros pollinisateurs (abdomen supérieur à trois

mm ; Figure 2). Le traitement « osmolux » permet les échanges gazeux dans le volume

compris entre le sac et la hampe, les traitements « petite maille » et « grande maille » sont des

hampes recouvertes de sacs en tulle avec des maillages de 0,6mm et de 3mm respectivement.

Le fleurissement d’une hampe commence à la base puis s’étend à son extrémité (Wang

et al. 2011). Par le protocole mis en place, différents processus de pollinisation sont possibles

en fonction de la position des fleurs le long de la hampe et du traitement (Figure 2). Pour en

tenir compte, un marquage rouge est placé au niveau de la dernière fleur fanée sous l’abri

« insect-proof », un marquage bleu au niveau de la dernière fleur ouverte dans l’abri

« insect-proof » et un marquage jaune indique la dernière fleur formée sur le terrain (Figure

2). Les fleurs avant le marquage rouge et après le marquage jaune sont soumises au processus

d’autogamie et d’anémogamie car elles sont sous serre « insect proof » au moment de leur

floraison. Les fleurs entre les marques rouge et bleue et bleue et jaune sont soumises à

l’ensemble des processus en fonction du traitement de la hampe, ainsi qu’au processus

d’autogamie et d’anémogamie respectivement avant et après la pose dans les paysages (Figure

8

2).

3. Mesure des traits impliqués dans le rendement du colza

Les phytomètres arrivés à maturité, les hampes sous traitement sont coupées, placées

individuellement dans des sachets puis dans une étuve à 70°C pendant 48h. Différents traits

impliqués dans le rendement sont concernés à l’échelle de la branche et quantifiés entre

chaque marque (Diepenbrock 2000) : le nombre de fleurs, le nombre de siliques, le succès

de fructification qui est le ratio entre le nombre de siliques et le nombre de fleurs formées, le

nombre moyen de grains par silique qui est le rapport entre le nombre total de grains et le

nombre de siliques et la masse moyenne des grains estimée par la masse totale des grains

divisée par le nombre total de grains. Le rendement est la masse moyenne de grains produite

sur une branche, c’est le produit du nombre de siliques, du nombre moyen de grains par

silique et de la masse moyenne des grains. Les traits liés au rendement ont été quantifiés

différemment entre années et entre positions le long des hampes (Annexe 1B).

4. Calcul des contributions absolues et relatives des processus de pollinisation

A partir des traitements sur un même phytomètre, les contributions absolues et

relatives des processus de pollinisation aux traits impliqués dans le rendement sont calculées.

Si la valeur d’un trait associée à un processus de pollinisation est calculée indépendamment

des autres processus, la contribution du processus de pollinisation au trait est dite absolue

sinon elle est relative (Tableau 1).

Tableau 1 : Calcul des contributions absolue et relative de l’autogamie (AU), de l’anémogamie (AN), des

petits pollinisateurs (ENp) et des gros pollinisateurs (ENg) à un trait impliqué dans le rendement.

Processus Contribution absolue Contribution relative

Autogamie Osmolux

AU AU% =

AU

𝐴𝑈+𝐴𝑁+ 𝐸𝑁𝑃+𝐸𝑁𝑔

Anémogamie Petite maille – Osmolux

AN = (AU + AN) – AU AN% =

AN

𝐴𝑈+𝐴𝑁+ 𝐸𝑁𝑃+𝐸𝑁𝑔

Petits pollinisateurs Grande maille – Petite maille

ENp = (AU + AN + ENp) – (AU + AN) ENp% =

𝐸𝑁𝑝

𝐴𝑈+𝐴𝑁+ 𝐸𝑁𝑃+𝐸𝑁𝑔

Gros pollinisateurs Contrôle – Grande maille

ENg = AU + AN + ENp + ENg – (AU + AN + ENp) ENg% =

𝐸𝑁𝑔

𝐴𝑈+𝐴𝑁+ 𝐸𝑁𝑃+𝐸𝑁𝑔

5. Variables locales et paysagères

Les variables locales sont déterminées à l’échelle de la parcelle agricole.

L’emplacement dans la parcelle (en bordure ou en plein champ) et la culture testée (colza,

céréale, prairie) sont considérés car ces variables locales sont suspectées d’influencer les

communautés de pollinisateurs locales.

Les variables paysagères sont les proportions d’AB, de colza, d’HSN ainsi que la

longueur des bordures entre les éléments du paysage, connues pour influencer la structure

9

des communautés de pollinisateurs dans les paysages agricoles (Figure 1). La proportion

d’HSN est décomposée en proportions de haie, de prairie et de forêt afin de prendre en

compte la variabilité dans la diversité de ressources florales entre les HSN. Ces variables sont

quantifiées dans des rayons d’étude de 500m, 750m, 1000m, 1250m, 1500m, 1750m et

2000m autour des centroïdes des parcelles d’étude car les insectes pollinisateurs couvrent des

distances entre quelques centaines de mètres et quelques kilomètres (Pufal et al. 2017) et qu’à

partir d’un rayon de 500m, les variables paysagères en dehors des parcelles dans lesquelles les

phytomètres sont placés sont caractérisables.

6. Analyses statistiques

L’ensemble des analyses a été effectué avec le logiciel R (version 3.3.2 ; R Core Team

2016). Les packages « car » (Fox & Weisberg 2011), « ggplot2 » (Wickham 2009), « Hmisc »

(Harrell 2017), « lme4 » (Bates et al. 2015), « lmerTest » (Kuznetsova et al. 2017),

« maptools » (Bivand & Lewin-Koh 2017), « nlme » (Pinheiro et al. 2016), « raster »

(Hijmans 2017), « rgeos » (Bivand & Rundel 2017) et « rgdal » (Bivand et al. 2018) ont été

utilisés pour les analyses. L’ensemble des données de l’année 2014 a été retiré car seuls deux

traitements ont été appliqués aux phytomètres (contre quatre les autres années ; annexe 1A).

a. Comment le trait impliqué dans le rendement est-t-il sélectionné ?

Les intervalles de confiance à 95% des contributions relatives des gros, des petits

pollinisateurs, de l’anémogamie et de l’autogamie à l’ensemble des traits impliqués dans le

rendement sont calculés par une méthode de bootstrapping (1000 tirages avec remises ; Efron

1979). Cette méthode donne lieu à des valeurs de contributions relatives négatives (par

exemple quand le nombre de siliques est plus important sur la hampe soumise au traitement

« grande maille » que sur la hampe « contrôle »). Des valeurs nulles sont assignées pour les

contributions relatives dont la valeur calculée est négative, et cela, pour l’ensemble des traits

liés au rendement du colza. Cela concerne respectivement de 29% à 44%, de 31% à 54%, et

de 45% à 54% des contributions relatives des gros, des petits pollinisateurs et du vent en

fonction des traits impliqués dans le rendement étudié. Pour étudier la similarité des

contributions relatives des gros (n = 337) et des petits pollinisateurs (n = 337) entre les traits

impliqués dans le rendement, des χ² de contingence sont appliqués. Le trait lié au rendement

du colza qui dépend le plus des insectes pollinisateurs est sélect000ionné par la comparaison

des moyennes et des intervalles de confiance à 95% à l’œil (Cumming & Fich 2005) des

contributions relatives des petits et des gros pollinisateurs. Les relations entre traits impliqués

dans le rendement du colza sont étudiées par des corrélations de Spearman (normalité des

10

données non respectée). L’intervalle de confiance à 95% du coefficient de corrélation ρ est

obtenu par une méthode de bootstrapping (1000 tirages avec remises ; Efron 1979). Les traits

associés à ces tests sont calculés entre les marques rouge et jaune étant donné que les liens

entre traits (Annexes 3) et les contributions relatives des différents processus de pollinisation

(Annexes 4) sont similaires qu’ils soient étudiés entre les marques rouge et bleue ou bleue et

jaune. Étant donné le nombre important de valeurs de contributions relatives transformées, la

suite des analyses s’intéresse aux traitements et non pas aux contributions relatives des

processus de pollinisation.

b. Étude de l’influence des biais expérimentaux

Afin de vérifier que les hampes sont similaires morphologiquement entre les

différentes localités dans lesquelles les phytomètres sont placés et les traitements, le nombre

de fleurs entre les marques rouge et bleue est étudié en fonction du traitement, de la culture

testée et de l’emplacement dans la parcelle par un modèle linéaire généralisé (n = 1909 ;

distribution de type « poisson » ; étude résiduelle en annexes 5Aa et 5Ba). Les hampes ne sont

pas morphologiquement similaires selon les cultures qui ont été expérimentées (voir section

C.2). L’allocation de l’énergie à la production de fleurs dépend de la hampe (Dienpenbrock

2000 ; Wang et al. 2011) mais également de la position le long de la hampe (Wang et al.

2011). L’influence de la position verticale de la hampe (numéro de hampe) sur le nombre de

fleurs entre les marques rouge et bleue est étudiée par un modèle linéaire généralisé (n =

1838 ; distribution de type « poisson » ; étude résiduelle en annexes 5Ab et 5Bb). Un χ² de

contingence permet d’étudier la dissimilarité des numéros de hampes entre les trois cultures

locales (n = 1830). L’effet de la position de la première marque (nombre de fleurs avant la

marque rouge) sur le nombre de fleurs entre les marques rouge et jaune est étudié. Pour cela,

un modèle mixte généralisé (n = 1919 ; distribution de type « poisson » ; analyse résiduelle en

annexes 5Ac et 5Bc) avec le traitement, la culture testée et l’année comme effets fixes et le

phytomètre comme effet aléatoire expliquant le nombre de fleurs avant la marque rouge a été

construit. Puis l’influence de la position de la première marque sur le nombre de fleurs entre

les marques rouge et jaune a été étudiée par une corrélation de Spearman entre ces deux

variables (l’intervalle de confiance à 95% du coefficient de corrélation ρ est donnée suite à

1000 tirages avec remise ; Efron 1979). L’ensemble des modèles a été analysé avec des

Anova de type II.

c. Le succès de fructification et le rendement dépendent-ils des conditions locales ?

L’analyse des facteurs locaux et paysagers s’applique sur le succès de fructification

(section C. 1) et sur le rendement. Le rendement a subi une transformation logarithmique

11

afin de respecter les conditions de normalité et d’homoscédasticité des modèles linéaires.

L’influence des facteurs locaux (n = 1722) sur le succès de fructification et sur le rendement

(n = 1010) est étudiée par des modèles linéaires mixtes avec le phytomètre comme effet

aléatoire (analyse résiduelle en annexes 5Ad et 5Bd pour le succès de fructification et en

annexes 5Ae et 5Be pour le rendement) puis des Anova de type II sont appliquées sur les

modèles sélectionnés. Les variables explicatives sont la culture testée, l’emplacement dans la

parcelle, le traitement et les interactions entre ces variables. L’année d’étude et la date de

pose des phytomètres (nombre de jours depuis la floraison du colza niché dans la variable

culture car la date de pose des phytomètres est plus précoce dans les cultures de colza ;

données sur la commune de Saint-Pierre-D’Amilly proche de la ZA PVS extraites de

http://apibotanica.inra.fr/) sont incluses dans le modèle afin de prendre en compte les

dynamiques temporelles intra et interannuelles des communautés de pollinisateurs (Petanidou

et al. 2008 ; Rollin et al. 2014) et des paysages (Annexe 2). La position de la première

marque sur la hampe est incluse comme covariable afin de prendre en compte la variabilité du

nombre de fleurs entre les marques rouge et jaune. Une procédure de sélection de modèle

basée sur le critère d'information d'Akaike (AIC ; Aho et al. 2014) est effectuée.

d. Étude de l’influence du contexte paysager sur la production de grains

L’effet du contexte paysager sur le succès de fructification et sur le rendement est

étudié indépendamment pour les trois cultures locales. Dans les cultures de colza (n = 697 et n

= 439 respectivement pour le succès de fructification et le rendement), les cultures de céréales

(n = 740 et n = 405) et les prairies (n = 285 et n = 160), un modèle linéaire mixte avec le

phytomètre en effet aléatoire est construit pour chaque variable dépendante (analyses

résiduelles en annexes 5A et B f à k). Les variables explicatives sont le traitement, les

variables paysagères et les interactions deux à deux entre ces variables. Les variables

paysagères, correspondant à des proportions, subissent une transformation de type arcsin car

de nombreux paysages ont une proportion de variable paysagère proche de zéro. L’année

d’étude, la date de pose du phytomètre et la position de la première marque sont incluses dans

les modèles car elles influencent le succès de fructification et le rendement (voir analyse ci-

dessous). La surface de la parcelle est également ajoutée comme covariable car plusieurs

phytomètres sont posés dans une même parcelle d’étude. Pour chaque culture testée et chaque

variable dépendante, 4096 combinaisons de modèles sont testées. Celles-ci correspondent aux

variations des rayons d’études des six variables paysagères. Les échelles d’influence des

variables paysagères sont déterminées par l’AIC. La part de variance expliquée par chacune

des variables explicatives est analysée par des Anova de type II. L’indice de sensibilité de

12

chaque variable explicative est calculé en fonction de la culture testée et de la variable

dépendante en divisant la somme des carrés d’une variable par la somme totale des carrés de

l’ensemble des variables (Ginot et al. 2006).

C. RÉSULTATS

1. Recherche du trait impliqué dans le rendement

a. Contribution des processus de pollinisation aux traits liés au rendement

L’autogamie contribue significativement plus aux traits impliqués dans le rendement

que les autres processus de pollinisation (Tableau 2). La contribution de l’entomogamie n’est

pas similaire suivant le trait lié au rendement étudié, que ce soit pour les gros (χ² = 1523,53 ;

ddl = 1245 ; p = 8,67.10-8) ou les petits pollinisateurs (χ² = 1354,73 ; ddl = 1119 ; p = 1,40.10-

6). D’après le Tableau 2, les contributions relatives des gros et des petits pollinisateurs sont

plus importantes pour le succès de fructification et le nombre de siliques.

Tableau 2 : Contributions relatives des processus de pollinisation aux traits impliqués dans le rendement

du colza. La moyenne ainsi que l’intervalle de confiance à 95% de ces contributions sont calculés à partir d’une

méthode de bootstrapping (1000 tirages avec remise).

Succès de

fructification Nombre de

siliques Nombre moyen de

grains par silique Masse moyenne

des grains

Entomogamie

(> 3mm) 0,246

[0,210 ; 0,280] 0,250

[0,220 ; 0,278] 0,187

[0,154 ; 0,216] 0,080

[0,063 ; 0,098]

Entomogamie

(< 3mm) 0,170

[0,147 ; 0,194] 0,183

[0,156 ; 0,208] 0,137

[0,107 ; 0,159] 0,092

[0,072 ; 0,116]

Anémogamie 0,123

[0,090 ; 0,149] 0,130

[0,105 ; 0,161] 0,121

[0,088; 0,154] 0,102

[0,075 ; 0,123]

Autogamie 0,456

[0,423 ; 0,488] 0,434

[0,402 ; 0,464] 0,557

[0,520 ; 0,587] 0,720

[0,688 ; 0,752]

b. Compromis entre traits impliqués dans le rendement

Le succès de fructification, le nombre de siliques et le nombre moyen de grains par

silique sont corrélés positivement (Figure 3). L’augmentation d’un de ces traits associés au

Figure 3 : Représentation des relations entre les traits impliqués dans le rendement. ρ correspond à

l’intervalle de confiance à 95% du coefficient de corrélation de Spearman. * : p-value < 0,05 ; ** : p-value <

0,01 ; *** : p-value < 0,001.

13

rendement peut directement être traduite en gain de rendement car il n’a pas été mis en

évidence de corrélation négative avec d’autres traits associés au rendement (Figure 3).

Le succès de fructification est sélectionné pour la suite des analyses étant donné qu’il

dépend de 40% de l’entomogamie (Tableau 2) et que le rendement répond de manière

similaire aux fluctuations du succès de fructification.

2. Influence du protocole expérimental sur les résultats

Le succès de fructification est lié positivement au nombre de fleurs (Figure 3). Ainsi, il

est nécessaire, a priori, de vérifier que le nombre de fleurs est similaire entre les différents

paysages dans lesquels les phytomètres sont placés et entre les différents traitements.

Tableau 3 : Résultat de l’Anova expliquant le nombre de fleurs entre les marques rouge et bleue en fonction

du traitement, de la culture testée, de l’emplacement dans la culture et des interactions entre le traitement et

l’emplacement ainsi qu’entre le traitement et la culture testée.

Facteurs ddl F p

Emplacement 1 1,66 0,20

Culture 2 52,73 < 2,2.10-16

Traitement 3 0,99 0,99

Traitement × emplacement 3 0,32 0,87

Traitement × culture 6 0,42 0,82

Le nombre de fleurs dépend significativement de la culture testée (Tableau 3). Le

nombre de fleurs entre les marques rouges est le plus important dans les cultures de colza et le

moins important dans les prairies (Figure 4). Aucun effet de l’emplacement dans la culture et

du traitement expérimental n’est observé (Tableau 3 ; Figure 4).

Figure 4 : Nombre de fleurs entre les marques rouge et bleue en fonction du traitement assigné à la hampe

(C : contrôle ; GM : grande maille ; PM : petite maille ; OS : osmolux), de la culture testée (colza, prairie ou

céréale) et de l’emplacement dans la culture (Bordure ; P-C : plein champ). Les moyennes ainsi que les

intervalles de confiance à 95% du nombre de fleurs entre les marques rouge et bleue sont calculées par une

méthode de bootstrapping.

Le nombre de fleurs entre les marques rouge et bleue augmente avec la position

apicale de la hampe (le numéro de la hampe ; d = 7 ; F = 5,37 ; p = 4,20.10-6 ; Figure non

présentée). La distribution des numéros de hampe est dissimilaire entre les cultures testées (χ²

= 47,36 ; ddl = 14 ; p = 1,66.10-5). Or, ce n’est pas ce qui explique la variabilité dans le

14

nombre de fleurs entre les cultures locales car plus de hampes en position apicale sont

sélectionnées dans les prairies. Respectivement 7,3%, 11,5% et 13,3% des numéros de

hampes sélectionnés dans les cultures de colza, les cultures céréalières et les prairies sont

supérieurs à cinq.

La position de la première marque varie significativement avec la culture testée et le

traitement assigné à la hampe (Tableau 4). Ainsi, le nombre de fleurs avant la marque rouge

est plus faible quand le traitement « osmolux » est assigné à la hampe et quand les

phytomètres sont placés dans les cultures de colza (Figure non présentée).

Tableau 4 : Résultat de l’Anova expliquant le nombre de fleurs avant la première marque en fonction de

la culture testée et du traitement, de leur interaction et du phytomètre (en effet aléatoire).

Facteurs ddl F p

Culture 2 13,03 3,10.10-6

Traitement 3 6,86 1,37.10-4

Traitement × culture 6 0,45 0,84

La position de la première marque est plus proche de la position basale de la hampe

dans les cultures de colza car les phytomètres sont placés plus tôt dans celles-ci. Ainsi, les

phytomètres sont respectivement posés 30, 40, et 44 jours après la floraison du colza dans les

cultures de colza, dans les parcelles en céréales et dans les prairies. Il y a une corrélation

négative entre le nombre de fleurs avant la marque rouge et le nombre de fleurs entre les

marques rouge et jaune (ρ = [-0,59 ; - 0,25] ; ddl = 1933 ; p <2,2.10-16).

Afin de prendre en compte la variabilité du nombre de fleurs entre cultures locales et

la corrélation positive entre le nombre de fleurs et le succès de fructification, la position de la

première marque est incluse comme covariable pour la suite des analyses.

3. Le succès de fructification et le rendement dépendent-ils des conditions locales ?

Par des procédures de sélection de modèles basées sur l’AIC, des modèles similaires

ont été sélectionnés afin d’expliquer l’influence des facteurs locaux sur le succès de

fructification et le rendement (Tableau 5).

Tableau 5 : Résultat de l’Anova expliquant le succès de fructification et le rendement en fonction du

traitement, de la culture, de l’année, de la date de pose, de la position de la première marque, de

l’interaction entre l’année et le traitement et du phytomètre en effet aléatoire. Les deux modèles ont été

sélectionnés suite à des procédures de sélection de modèle basées sur l’AIC.

Traits Succès de fructification Rendement

Facteurs ddl F p ddl F P

Culture 2 14,71 6,40.10-7 2 11,16 2,00.10-5

Traitement 3 30,95 < 2,2.10-16 3 11,52 2,18.10-7

Année 2 108,25 < 2,2.10-16 2 33,01 6,56.10-14

Date de pose 3 43,21 < 2,2.10-16 3 12,27 1,12.10-7

Position de la première marque 1 26,33 3,33.10-7 1 28,39 1,29.10-7

Traitement × année 6 46,21 7,65.10-11 6 3,47 2,20.10-3

15

L’emplacement dans la culture et ses interactions avec l’année, le traitement et la

culture testée, l’interaction entre l’année et la culture testée, ainsi que l’interaction entre la

culture testée et le traitement n’ont pas été retenus après sélection de modèles. Ces variables

n’affectent donc pas le succès de fructification et le rendement du colza (Tableau 5).

Figure 5 : Influence de la culture testée et du traitement (C : « contrôle » ; GM : « grande maille » ; PM : «

petite maille » ; OS : « osmolux ») A. sur le succès de fructification et B. le rendement des hampes du colza.

Le succès de fructification et le rendement sont fortement influencés par les variables

temporelles : l’année d’étude, la date de pose, et l’interaction entre les traitements et l’année

d’étude (Tableau 5). La variable locale retenue : la culture testée influence également

significativement le succès de fructification et le rendement. En effet le succès de

fructification et le rendement sont plus importants dans les cultures de colza que dans les

prairies ou les cultures céréalières quel que soit le traitement (Figure 5A et 5B). Ainsi, les

augmentations du succès de fructification et du rendement dans les cultures de colza sont

expliquées par une augmentation de la contribution absolue de l’autogamie.

4. Le succès de fructification et le rendement dépendent-ils du contexte paysager ?

L’influence du contexte paysager est analysée indépendamment dans les trois cultures

testées afin d’étudier l’échelle d’influence, l’importance et le sens de l’effet des variables

paysagères en interaction avec la variable locale ainsi que les processus de pollinisation

engagés.

Environ 30% de la variance du succès de fructification et du rendement sont expliqués

par nos modèles (Figure 6). Les variables étudiées peuvent être regroupées en variables dîtes

temporelles (l’année d’étude et la date de pose) et en variables spatiales (les proportions

d’AB, de haie, de forêt, de prairie, de colza et la longueur des bordures entre les habitats). Les

variables temporelles et spatiales expliquent en moyenne 43% [7%-74%] et 41% [22%-67%]

de la variation du succès de fructification et du rendement (Figure 6A). L’importance de ces

variables varie avec le trait étudié et la culture dans laquelle est placé le phytomètre. Ainsi les

variables temporelles expliquent une variance importante du succès de fructification, alors

que les variables spatiales influencent généralement plus fortement le rendement (Figure 6A).

16

L’importance des variables temporelles sur le succès de fructification est plus importante dans

le colza et les céréales qu’en prairie (Figure 6A).

Figure 6 : Indices de sensibilité A. des variables temporelles (année d’étude, date de pose du phytomètre), des

variables spatiales et des autres variables (position de la première marque, traitement, aire de la parcelle

d’étude) puis uniquement B. les variables spatiales (proportions d’AB, de haie, de forêt, de prairie, de colza,

longueur des bordures ainsi que leurs interactions avec le traitement) dans les cultures de colza, les cultures

céréalières et les prairies lorsque le succès de fructification (SF) et le rendement (R) sont étudiés.

Les variables paysagères n’ont pas la même importance dans les explications du

succès de fructification et du rendement. Globalement, les proportions de prairies et de colza

influencent le succès de fructification et le rendement. Alors que la longueur des bordures

entre les habitats et la proportion de haie dans le paysage influencent peu le succès de

fructification et le rendement (Figure 6B). Les effets des variables paysagères dépendent

néanmoins de la culture testée et du trait étudié. Par exemple, l’importance de la proportion de

haie est la plus importante dans les prairies et quand le succès de fructification est étudié

(Figure 6B). Globalement les échelles d’influence des variables paysagères sont similaires en

fonction des cultures locales et des traits étudiés (Tableau 6). Néanmoins, dans certains cas,

celles-ci diffèrent entre traits étudiés et entre cultures locales. Par exemple, les échelles

d’influence de la proportion de forêt dans les cultures de céréales sont de 500m et 1250m

respectivement quand le succès de fructification et le rendement sont étudiés (Tableau 6). De

même l’échelle d’influence de la proportion de prairie est de 1250m dans les cultures de

céréales et de 500m dans les prairies quand le succès de fructification est étudié (Tableau 6).

17

Tableau 6 : Résultats des Anova expliquant le succès de fructification et le rendement dans les cultures de colza, les cultures de céréales et dans les prairies en

fonction du contexte paysager. Les variables dépendantes sont étudiées en fonction des variables paysagères (proportions d’AB, de haie, de forêt, de prairie, de colza, et la

longueur des bordures), du traitement et leur interaction, de l’année d’étude, de la date de pose, de l’aire de la parcelle, de la position de la première marque et du phytomètre

en effet aléatoire. Les échelles d’influence (EI) et les gammes d’études des variables paysagères sont également indiquées pour chaque modèle.

Colza Céréales Prairie

Facteurs ddl EI Gamme F p EI Gamme F p EI Gamme F p

Su

ccès

de

fru

ctif

icati

on

% AB 1 1250m 0,0-30,1% 2,05 0,15 500m 0,0-89,1% 9,48 2,40.10-3 750m 0-32,6% 0,28 0,60

% haie 1 750m 0,0-0,84% 0,37 0,55 1000m 0,03-1,00% 0,40 0,53 1000m 0,08-0,79% 0,21 0,65

% forêt 1 500m 0,0-29,3% 1,70 0,19 500m 0,0-29,2% 4,23 4,10.10-2 750m 0,0-34,8% 0,22 0,64

% prairie 1 1250m 0,0-21,4% 8,54 3,95.10-3 1250m 0,2-25,4% 5,12 2,48.10-2 500m 0,4-63,1% 0,31 0,58

% colza 1 100m 0,4-25,7% 1,41 0,24 500m 0,0-46,7% 0,20 0,65 1250m 0,0-18,9% 6,29 1,44.10-2

Bordures 1 500m 12-31kms 0,02 0,89 500m 13-34kms 2,21 0,14 500m 16-32kms 2,34 0,13

Traitement × % AB 3 / / 1,28 0,28 / / 0,93 0,37 / / 0,50 0,68

Traitement × % haie 3 / / 0,47 0,28 / / 1,06 0,37 / / 4,38 5,23.10-3

Traitement × % foret 3 / / 1,94 0,12 / / 3,39 1,79.10-2 / / 2,67 4,88.10-2

Traitement × % prairie 3 / / 4,09 6,90.10-3 / / 0,92 0,43 / / 4,13 7,29.10-3

Traitement × % colza 3 / / 2,05 0,11 / / 3,06 2,76.10-2 / / 0,93 0,43

Traitement × bordures 3 / / 1,13 0,34 / / 0,24 0,87 / / 1,69 0,17

Colza Céréales Prairie

Facteurs ddl EI Gamme F p EI Gamme F p EI Gamme F p

Ren

dem

ent

% AB 1 1250m 0,0-30,1% 3,81 5,30.10-2 1250m 0,0-65,8% 1,32 0,25 750m 0-32,6% 0,03 0,86

% haie 1 1250m 0,05-0,92% 1,01 0,32 1000m 0,03-1,00% 0,00 0,99 1250m 0,08-0,79% 1,63 0,21

% forêt 1 750m 0-40,9% 0,09 0,77 1250m 0,0-32,4% 0,26 0,61 500m 0-41,4% 1,97 0,17

% prairie 1 1250m 0,0-21,4% 3,84 5,23.10-2 1250m 0,2-25,4% 3,19 7,65.10-2 1250m 1,4-35,1% 0,41 0,53

% colza 1 1250m 1,0-23,4% 0,99 0,32 1250m 0,0-23,1% 0,82 0,37 1250m 0-18,9% 7,27 9,28.10-3

Bordures 1 500m 12-31kms 1,07 0,30 500m 13-34kms 0,27 0,61 500m 16-32kms 0,23 0,63

Traitement × % AB 3 / / 1,21 0,30 / / 3,08 2,78.10-2 / / 1,55 0,21

Traitement × % haie 3 / / 0,33 0,80 / / 2,21 8,67.10-2 / / 1,10 0,35

Traitement × % foret 3 / / 2,39 6,90.10-2 / / 3,83 1,02.10-2 / / 0,49 0,69

Traitement × % prairie 3 / / 2,22 8,57.10-2 / / 1,16 0,33 / / 2,11 0,10

Traitement × % colza 3 / / 2,87 3,65.10-2 / / 1,28 0,28 / / 0,21 0,89

Traitement × bordures 3 / / 0,15 0,93 / / 0,24 0,87 / / 1,15 0,33

18

Dans les cultures de colza,

le succès de fructification et le

rendement augmentent

significativement avec la

proportion de prairie dans un

rayon de 1250m (Tableau 6). Il y

a une interaction entre la

proportion de prairie dans le

paysage et le traitement (Tableau

6) : le succès de fructification et

le rendement augmentent

seulement pour les traitements

« contrôle » et « grande maille »

avec l’augmentation de la

proportion de prairie dans un

rayon de 1250m (Figure 7A). Ce

résultat suggère que la

contribution des petits

pollinisateurs au succès de

fructification et au rendement

augmente avec la proportion de

prairie dans le paysage quand les

phytomètres sont posés dans les

cultures de colza.

Dans les cultures de

céréales, il y a une interaction

entre la proportion d’AB dans un

rayon de 1250m et le traitement

quand le rendement est considéré (Tableau 6). Cette interaction est liée à l’augmentation de la

contribution absolue de l’anémogamie couplée à une diminution de la contribution absolue

des petits pollinisateurs avec la proportion d’AB dans le paysage (Figure 8A).

L’augmentation de la proportion de colza dans un rayon de 1250m influence le

rendement des phytomètres placés dans le colza en interagissant avec le traitement (Tableau

Figure 7 : A. Succès de fructification en fonction du pourcentage

de prairie dans un rayon de 1250m. Rendement en fonction des

pourcentages B. de colza dans un rayon de 1250m et C. de forêt

dans un rayon de 750, et cela dans les cultures de colza. Les

proportions ont subi une transformation arcsin. Les points représentent

les données brutes tandis que les intervalles de prédiction du succès de

fructification et du rendement sont représentés. Les traitements sont

également indiqués : C (contrôle), GM (Grande maille), PM (Petite

maille), OS (osmolux).

19

6). Le rendement des branches

en traitement « petite maille »

augmente avec la proportion de

colza dans le paysage ; aucun

effet n’est observé sur le

rendement des branches soumis

aux trois autres traitements

(Figure 7B). Ceci suggère que la

contribution absolue de

l’anémogamie augmente tandis

que celle des petits pollinisateurs

diminue lorsque la proportion de

colza autour des parcelles de

colza augmente. Dans les

cultures de céréales, le succès de

fructification dépend également

de l’interaction entre le

traitement et la proportion de

colza à une petite échelle

spatiale (Tableau 6). La

contribution absolue des gros

pollinisateurs augmente avec la

proportion de colza car seul le

succès de fructification du

traitement « contrôle » augmente

avec la proportion de colza

(Figure 8B).

La proportion de forêt

autour des parcelles influence le rendement dans les cultures de colza en interagissant avec le

traitement (Tableau 6). La contribution absolue de l’anémogamie au rendement augmente

tandis que celles de l’autogamie et des petits insectes diminuent avec la proportion de forêt

dans le paysage (Figure 7C). Dans les cultures de céréales, le succès de fructification dépend

significativement de la proportion de forêt dans un rayon de 500m et de l’interaction avec le

traitement tandis que seule l’interaction entre le traitement et la proportion de foret dans un

Figure 8 : Dans les cultures de céréales, A. Rendement en fonction

du pourcentage d’AB dans un rayon de 1250m, succès de

fructification en fonction des proportions B. de colza dans un

rayon de 500m et C. de forêt dans un rayon de 500m. Une

transformation arcsin est appliquée aux proportions. Les points

représentés sont issus des données brutes alors que les intervalles de

prédiction du succès de fructification et du rendement sont représentés.

Les traitements sont également indiqués : C (contrôle), GM (Grande

maille), PM (Petite maille), OS (osmolux).

20

rayon de 1250m influence le rendement (Tableau 6). Que le succès de fructification ou le

rendement soient étudié, la contribution absolue des petits insectes diminue avec la proportion

de forêt autour des cultures de céréales (Figure 8C).

D. DISCUSSION

1. Les insectes pollinisateurs contribuent au rendement du colza

L’autogamie est le principal processus de pollinisation du colza, suivi de

l’entomogamie et de l’anémogamie (Tableau 2). Le colza est une plante cultivée

majoritairement autogame (Becker et al. 1992) et plus adaptée à la dispersion du pollen par

les insectes que par le vent (Cresswell et al. 2014). La contribution des insectes pollinisateurs

est dépendante de leur taille et du trait impliqué dans le rendement du colza (Tableau 2). Les

pollinisateurs dont l’abdomen mesure plus de trois mm (par exemple les bourdons, les abeilles

domestiques) contribuent plus au rendement que les pollinisateurs dont l’abdomen mesure

moins de trois mm (les diptères pollinisateurs par exemple ; Tableau 2) car ce sont des

pollinisateurs du colza globalement plus efficaces (notamment l’abeille domestique Apis

mellifera) en termes de charge pollinique déposée sur le stigmate, de temps passé au contact

du stigmate et du nombre de fleurs visitées par unité de temps (Rader et al. 2009). C’est sur

le succès de fructification (fortement corrélé au nombre de siliques) que la contribution des

insectes est la plus importante (Tableau 2). Cela est cohérent avec une étude faite en plein

champ dans la ZA PVS (Perrot et al. en révision). Dans certaines études, le succès de

fructification est corrélé négativement avec le nombre de grains par silique (Perrot et al. en

révision) ou la masse des grains (Marini et al. 2015 ; Zou et al. 2017) par des compromis dans

l’allocation des ressources (Diepenbrock 2000). Ce n’est pas le cas dans notre étude (Figure

3). Ainsi l’augmentation du succès de fructification est directement liée à un gain de

rendement. In fine, les rendements du colza mesurés à l’échelle de la branche dépendent de

l’importance de l’entomogamie entre 28 et 35%. La transformation des valeurs de

contributions relatives (les valeurs négatives remises à zéro) n’induit pas une surestimation de

la contribution des insectes pollinisateurs au rendement du colza. Par exemple, sans

transformation, le succès de fructification dépend de [23 ; 36%] des gros pollinisateurs et de

[12-36%] des petits. Ce n’est pas significativement différent de ce qui est obtenu à la suite de

la transformation des données (Tableau 2). Mais, la contribution des insectes pollinisateurs au

rendement du colza est sous-estimée car les phytomètres sont placés dans les paysages

seulement quatre jours. Dans les études utilisant un protocole expérimental similaire

(Bommarco et al. 2012 ; Stanley et al. 2013 ; Bartomeus et al. 2014), les phytomètres sont

laissés dans les paysages de la floraison de la première fleur à la fane de la dernière fleur. La

21

durée de floraison d’une fleur de colza est comprise entre trois et cinq jours (Mesquida &

Renard 1981) mais, dans notre étude, certaines fleurs sont présentes un temps dans les

paysages et un autre temps dans les abris où seuls les processus d’autogamie et d’anémogamie

peuvent contribuer au rendement. Malgré cela, notre quantification est cohérente avec les

résultats de nombreuses autres études (par exemple Bommarco et al. 2012 ; Bartomeus et al.

2014 ; Perrot et al. en révision) où la contribution des insectes pollinisateurs au rendement du

colza est estimée entre 12% (Zou et al. 2017) et 51% (Kamler & Jas 2003).

2. La culture testée n’influence pas la pollinisation entomophile du colza

Le succès de fructification et le rendement sont plus importants dans les cultures de

colza que dans les cultures de céréales ou les prairies (Tableau 5 ; Figure 5) car la contribution

absolue de l’autogamie y est plus importante. Mais, contrairement à nos hypothèses, la

pollinisation entomophile est indépendante des variables locales, soit la culture testée et

l’emplacement dans les cultures (Tableau 5 ; Figure 5). La diversité de pollinisateurs dépend

de la qualité de l’habitat, et plus particulièrement de la densité et de la richesse en ressources

florales (Albrecht et al. 2007 ; Cole et al. 2017 ; Sydenham et al. 2017). Malgré les

différences d’attractivités entre les prairies, les cultures de colza et les cultures céréalières, la

pollinisation du colza par les insectes est similaire entre ces trois cultures locales (Tableau 5).

A notre connaissance aucune étude n’a quantifié le lien entre la culture testée et le succès de

pollinisation entomophile du colza. Seules certaines mettent en évidence que la culture testée

influence la diversité de pollinisateurs. Ainsi, la richesse spécifique (Gabriel et al. 2010 ;

Kennedy et al. 2013) et l’abondance (Concepción et al. 2012 ; Kennedy et al. 2013) en

hyménoptères sont plus importantes dans les parcelles en AB qui abritent une diversité en

adventices plus importante (Henckel et al. 2015) que dans celles en agriculture

conventionnelle. De plus, en dépit du gain d’adventices dans les bordures par rapport au plein

champ (Henckel et al. 2015) et d’une abondance en pollinisateurs décroissante en allant vers

le centre des cultures (Ricketts et al. 2008), la pollinisation du colza est similaire entre la

bordure et le plein champ (Tableau 5). C’est contraire à ce qui a été mis en évidence par

Stanley et al. (2013), la contribution des insectes pollinisateurs au rendement du colza à

l’échelle de la branche étant plus importante dans les bordures que dans les pleins champs.

Néanmoins dans leur étude, une population importante de phytomètres (85 en moyenne contre

quatre maximum dans notre étude) est placée dans les parcelles d’études. Dans notre cas, une

relation positive entre la qualité de l’habitat et l’importance de la compétition entre les

phytomètres et les autres ressources florales pour la pollinisation expliquerait l’absence

22

d’effet des facteurs locaux sur la pollinisation du colza.

3. Le contexte paysager influence la pollinisation entomophile du colza

Les variables paysagères étudiées n’expliquent pas de façon similaire les variations du

succès de fructification et du rendement. Par exemple, le colza explique en moyenne 10,1%

de la variance expliquée par le modèle alors que la longueur des bordures en explique en

moyenne 3,5% (Figure 6B). La longueur des bordures entre les habitats n’influence pas la

pollinisation des cultures de colza (Tableau 6), cela est cohérent avec d’autres études. La

configuration du paysage n’influence ni la diversité d’abeilles nicheuses (Holzschuh et al.

2010), ni la diversité de pollinisateurs, ni le taux de visites des myrtilliers (Nicholson et al.

2017). Récemment, Hass et al. (2018) ont montré que malgré l’influence positive de

l’augmentation de la longueur des bordures dans le paysage sur l’abondance en abeilles

sauvages, la pollinisation des radis noirs en est indépendante. Par l’augmentation de

l’interspersion (Fahrig et al. 2011) et de la connectivité des paysages (Lindenmayer et al.

2008 ; Tscharntke et al. 2012), la configuration influence positivement la diversité de

pollinisateurs. Ce n’est pas le cas de la fonction de pollinisation associée dans notre étude

parce que cette variable configurationnelle est fortement corrélée à d’autres variables

paysagères (Annexe 6 A, B, C).

Les HSN dans le paysage influencent globalement le succès de fructification et le

rendement du colza (Figure 6B). Peu d’études ont quantifié l’importance des HSN dans le

paysage sur la pollinisation des cultures. Ricketts et al. (2008) mettent en évidence dans une

méta-analyse que la pollinisation des cultures est indépendante de la distance aux HSN. Plus

récemment, deux études montrent que la proportion d’HSN dans les paysages favorise la

pollinisation des cultures. L’efficacité de la pollinisation des fraisiers suit une relation de type

monod entre 0 et 16% d’HSN dans un rayon de 5000m (Bukovinszky et al. 2017) et

l’efficacité de la pollinisation du radis noir augmente linéairement entre 1,5 et 10% d’HSN

dans un rayon de 1000m (Hass et al. 2018). Les HSN fournissent des ressources florales

diversifiées et des sites de nidification nécessaires à la survie et à la reproduction des

pollinisateurs (Bukovinszky et al. 2017). Les HSN sont constitués de différents habitats qui

diffèrent dans le type et la quantité de ressources florales disponible (Cole et al. 2017). Notre

étude a permis de mettre en évidence que dans les cultures de colza, augmenter la proportion

de prairie de 10% dans le paysage augmente le succès de fructification des traitements

contrôle de colza de 10% grâce aux petits pollinisateurs (Figure 7A). Au contraire, à une

échelle d’étude similaire (rayon de 1000m) mais en considérant une gamme de proportion de

23

prairie moins importante (0,6 – 12,9%), Lindström et al. (2016) montrent que les rendements

du colza sont indépendants de la proportion de prairie dans le paysage. Les prairies sont des

habitats avec une ressource en fleurs importante en termes de richesse ou d’abondance (Cole

et al. 2017). Il en découle une diversité en pollinisateurs importante dans ces milieux qui

déborde (Tscharntke et al. 2012) dans les cultures de colza. A l’inverse, les forêts sont des

milieux ombragés avec de faibles diversités de ressources florales et de pollinisateurs (Cole et

al. 2017). Nous avons ainsi montré un effet négatif de la proportion de forêt environnant les

parcelles en colza et en céréales dans un rayon de 750m environ sur la pollinisation des

phytomètres par les petits insectes (Tableau 6 ; Figure 7C ; Figure 8C). Les forêts n’agissent

donc pas comme source de pollinisateurs pour les cultures de colza et de céréale (Figure 9A).

Les haies abritent des diversités de ressources florales et de pollinisateurs importantes

relativement aux autres habitats de la matrice agricole (Cole et al. 2017). Dans notre étude, la

proportion de haie dans le paysage n’influence pas la pollinisation entomophile du colza

(Tableau 6). Étant donné la corrélation entre les proportions de prairie et de haie dans les

paysages (Annexes 7A) et la similarité des échelles d’influences, ces deux habitats peuvent

expliquer de façon synergique l’influence positive de la proportion de prairie dans le paysage

sur la pollinisation du colza dans les cultures de colza.

L’importance des variables paysagères dépend aussi de la culture testée. Le

pourcentage de variance expliquée par la proportion de prairie dans les modèles varie entre

3,5% et 12,5% quand le succès de fructification est considéré (Figure 6B). L’impact positif

des prairies sur la pollinisation entomophile n’est vrai que dans les cultures de colza. Cela

signifie qu’il y a une interaction entre la capacité de débordement (Tscharntke et al. 2012) de

la fonction de pollinisation des prairies vers les habitats voisins et la culture testée (Figure

9B). La culture de colza par le pulse de ressources florales que cet habitat fournit attire

massivement les insectes des prairies, contrairement aux cultures de céréales ou les prairies

qui attirent moins les insectes (Holzschuh et al. 2011 ; Riedinger et al. 2015).

Globalement, l’AB influence peu la pollinisation du colza (Figure 6B). La proportion

d’AB dans le paysage autour des cultures de céréales influence négativement la contribution

absolue des petits pollinisateurs au rendement du colza (Figure 8A). Ce n’est pas le cas dans

les autres cultures locales (Tableau 6). Ce résultat est surprenant étant donné que l’AB est

connue pour influencer positivement la diversité locale en hyménoptères (Gabriel et al. 2010 ;

Concepción et al. 2012 ; Kennedy et al. 2013 ; Tuck et al. 2014 ; Lichtenberg et al. 2017). Ce

système de production agricole s’affranchit de l’utilisation de pesticides (Norton et al. 2009)

et abrite une diversité de ressources florales relativement plus importante que l’agriculture

24

conventionnelle (Henckel et al. 2015) par la non utilisation d’herbicides. Les effets positifs de

l’AB au niveau local en termes d’abondance et de richesse débordent dans les habitats voisins

(Gabriel et al. 2010 ; Tuck et al. 2014 ; Lichtenberg et al. 2017).

Le sens de l’effet de la proportion de colza sur la pollinisation des phytomètres diffère

en fonction de la culture testée. Avec l’augmentation de la proportion de colza dans le

paysage, la contribution des petits pollinisateurs au rendement dans les cultures de colza

diminue (Figure 7B), tandis que la contribution des gros pollinisateurs au succès de

fructification des phytomètres augmente dans les cultures céréalières (Figure 8B). Les

cultures de colza sont en compétition pour les pollinisateurs et la fonction de pollinisation

associée. Cela rend compte d’un effet de dilution de la diversité de pollinisateurs associée à la

fonction de pollinisation dans les cultures de colza (Holzschuh et al. 2011). Un effet de

facilitation par effet de débordement (Blitzer et al. 2012) est également mis en évidence car la

fonction de pollinisation dans les cultures de colza déborde dans les cultures de céréales

(Figure 9C).

Différents points liés à l’approche utilisée consistant à quantifier chaque variable dans

des buffers de rayons différents (Holland et al. 2004) sont critiquables. 1/ La quantification de

nombreuses variables paysagères conduit à des corrélations entre certaines de ces variables

(Annexe 6) ; 2/ Les échelles d’influence des variables paysagères n’étant pas testées

statistiquement, elles ne peuvent pas être comparées entre cultures locales ; 3/ L’effet d’une

variable paysagère sur la pollinisation du colza est supposé constant dans l’espace, alors qu’il

est attendu que cet effet décroisse avec la distance (Chandler & Hepinstall-Cymerman 2016).

Afin de soustraire des corrélations entre variables paysagères, la méthode de sélection des

paysages décrite par Fahrig et al. (2011 ; section B.2.a) doit être appliquée en prenant en

compte l’ensemble des variables paysagères. Pour pallier aux deux autres contraintes, une

méthode récemment développée par Carpentier et Martin (2017) permet de quantifier la force

et la distance d’influence des variables paysagères sur une variable dépendante en s’abstenant

de l’approche buffer.

E. Conclusion & Perspectives

Notre étude est la première à mettre en évidence le lien direct entre contexte paysager

et pollinisation entomophile du colza par une approche expérimentale. Différents habitats

dans le paysage agricole gouvernent la dynamique spatiale de la fonction de pollinisation

entomophile dépendamment de l’attractivité des cultures testées : les prairies, les forêts, les

cultures de colza et l’AB (Figure 9). Nos travaux s’ancrent dans l’intensification écologique

25

des systèmes agricoles, c’est-à-

dire la valorisation et

l’optimisation des services

écosystémiques dans les systèmes

de production agricole, afin de

réduire la dépendance aux intrants

chimiques par le rétablissement de

la biodiversité et de ses fonctions

(Bommarco et al. 2013 ; Tittonell

2014). En effet, nos travaux sont

nécessaires à l’élaboration de

schémas d’aménagements des

territoires agricoles dans lesquels

les habitats constituants la matrice

agricole sont agencés de manière à

abriter une diversité de

pollinisateurs importante, résiliente, qui disperse vers les cultures dépendantes de la

pollinisation. Ces schémas d’aménagement doivent tenir compte du fait que la fonction de

pollinisation est majoritairement gouvernée par la dispersion aléatoire des pollinisateurs dans

la matrice agricole, avec un rôle important des processus stochastiques (Figure 6A ;

Sydenham et al. 2017). La dynamique temporelle des pollinisateurs dans les paysages

agricoles est également à considérer, néanmoins, rares sont les études à la prendre à compte

(Senapathi et al. 2017). Différents habitats interviennent dans la dynamique temporelle des

pollinisateurs associée à la fonction de pollinisation. Les HSN favorisent les mouvements des

pollinisateurs et réduisent la dissimilarité temporelle des communautés de pollinisateurs dans

la matrice agricole (Beduschi et al. 2018). La diversité de pollinisateurs présente dans les

cultures de colza déborde dans les habitats voisins après la période de floraison de cette

culture (Diekötter et al. 2014). Ces effets positifs sont également visibles d’une année à

l’autre : la diversité de pollinisateurs l’année n étant positivement liée à la proportion de colza

de l’année n-1 (Riedinger et al. 2015). La compréhension de la dynamique temporelle

associée à la dynamique spatiale des pollinisateurs permettrait d’assurer les mesures de

conservation des pollinisateurs tout en optimisant les rendements des cultures dépendantes de

la pollinisation dans les paysages agricoles.

Figure 9 : Dynamique spatiale de la fonction de pollinisation

dans les territoires agricoles. Différentes paires de paysages sont

schématisées en fonction de la proportion de A. forêt B. prairie et

C. colza dans les paysages. Plus le nombre de points est important

dans un habitat, plus la fonction de pollinisation y est importante.

26

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32

G. ANNEXES

1. Différences interannuelles des protocoles

Le plan d’échantillonnage a évolué au cours du temps (Annexe 1A). Ainsi la façon

dont les traits impliqués dans le rendement sont calculés diffère entre années d’étude. C’est le

cas concernant le nombre moyen de grains par silique et la masse moyenne des grains

(Annexe 1B).

Annexe 1A : Résumé des différences protocolaires entre années d’étude.

2014 2015 2016 2017

Variété du colza

phytomètre

DK Ekstrom

Nombre de

traitements

2 (« contrôle » et

« petite maille »)

4 (« contrôle », « grande maille », « petite maille » et

« osmolux »

Nombre de jours

sur le terrain

4 4 (blé prairie) ; 4

ou 8 (colza)

4

Marquage rouge - bleu - gris

- blanc

rouge - bleu - jaune

Emplacement dans

blé et prairie

2 pots en

bordure

1 pot bordure ; 1 pot en plein champ

Emplacement dans

colza

2 pots en bordure ; 2 pots en plein champ

Pot 3L

Culture testée Prairie - céréale - colza Céréale – colza

Nombre de fleurs Nombre de fleurs présentes (c’est-à-dire les fleurs qui ont donné des siliques

avec des grains ou vide), mais également les fleurs mortes (après qu’elles soient

tombées, leur présence passée est attestée par la présence d’un pédoncule)

Nombre de siliques Nombre de siliques présentes, c’est-à-dire le nombre le nombre de silique qui

contiennent des grains ou non.

Masse totale des

grains

Masse de l’ensemble des grains dont les siliques ont été considérées

Nombre de silique

dont les grains sont

comptés

Avant la marque

rouge

na 3 siliques 3 siliques 4 siliques

Entre les marques

rouge et bleue

= nombre de siliques avec des grains 4 siliques

Entre les marques

bleue et jaune

= nombre de siliques avec des grains 4 siliques

Après la marque

jaune

= nombre de

siliques

3 siliques 4 siliques

33

Annexe 1B : Equations permettant le calcul du nombre moyen de grains par silique et de la masse

moyenne des grains pour les différentes années d’étude.

Année Nombre moyen de grains par silique Masse moyenne des grains

2014 = Nombre total de grains

Nombre de silique avec des grains =

Masse totale des grains

Nombre total de grains

2015 = Nombre total de grains

Nombre de silique avec des grains =

Masse totale des grains

Nombre total de grains

2016 = Nombre de grains

n avec n le nombre

de siliques considérés (1 ≤ n ≤ 4)

= Masse totale des grains

n

avec n le nombre de siliques considérés (1 ≤ n

≤ 4)

2017 = Nombre de grains

n avec n le nombre

de siliques considérés (1 ≤ n ≤ 4)

= Masse totale des grains

n

avec n le nombre de siliques considérés (1 ≤ n

≤ 4)

2. Sélection des covariables

L’année d’étude et la date de pose du phytomètre sont incluses comme covariables lors

de l’étude des effets des facteurs locaux et paysagers sur le succès de pollinisation du colza.

En effet, par la construction d’un modèle linéaire expliquant le succès de fructification par le

traitement, de l’année et du nombre de jours depuis la floraison du colza, il a été mis en

évidence que ces deux variables influencent le succès de fructification (Annexe 2).

Annexe 2 : Résultat de l’Anova du modèle expliquant le succès de fructification entre les marques rouge et

jaune en fonction du traitement, de l’année d’étude et du nombre de jours depuis la floraison du colza.

Facteurs d F p

Traitement 3 20,17 7,56.10-13

Année 2 242,81 <2,2.10-16

Date de pose 1 450,23 <2,2.10-16

Traitement × année 6 7,10 1,75.10-7

Traitement × date de pose 3 0,98 0,40

Année × date de pose 2 3,93 1,97.10-2

Ainsi, le succès de fructification est de 0,23, 0,38, 0,54 respectivement pour les années

2015, 2016 et 2017, tandis que des phytomètres placés sur le terrain 30 jours plus tard que

d’autres ont un succès de fructification 26 à 35% plus faible. Cet effet année peut être

expliqué par des dynamiques interannuelles des communautés de pollinisateurs, par des effets

du paysages ou des effets locaux (les phytomètres ont été placés dans différentes cultures ou

différents paysages en fonction des années) mais également par des effets du paysage (par

exemple moins de colza cultivé en 2015 et 2016 et donc moins de pollen disponible). L’effet

temps depuis la floraison du colza peut s’apparenter à des dynamiques intra annuelles des

pollinisateurs (pic d’émergence des pollinisateurs au début de la floraison du colza par

exemple).

3. Compromis entre traits (fleurs ouvertes en serres vs sur le terrain)

Les liens entre les traits impliqués dans le rendement du colza sont similaires en

fonction de la position le long de la hampe étudiée (les intervalles de confiance à 95% des

34

tailles de l’effet se recoupent ; Annexe 3A ; Annexe 3B). Etant donné que les relations entre

traits ne s’opposent pas en fonction de la position le long de la hampe étudiée, l’étude des

relations entre traits impliqués dans le rendement est faite entre les marques rouge et jaune.

Annexe 3A : Représentation graphique des relations entre les traits impliqués dans le rendement entre les

marques rouge et bleue. ρ correspond à l’intervalle de confiance à 95% du coefficient de corrélation de

Spearman. * : p-value < 0,05 ; ** : p-value < 0,01 ; *** : p-value < 0,001 ; sinon p > 0,05.

Annexe 3B : Corrélations entre les traits impliqués dans le rendement entre les marques bleue et jaune. ρ

correspond à l’intervalle de confiance à 95% du coefficient de corrélation de Spearman. * : p-value < 0,05 ; ** :

p-value < 0,01 ; *** : p-value < 0,001 ; sinon p > 0,05.

4. Contribution des processus de pollinisation (fleurs ouvertes en serres vs sur le terrain)

La contribution des différents processus de pollinisation aux traits impliqués dans le

rendement diffère en fonction de la position de la hampe étudiée. En effet, la contribution de

l’autogamie est moins importante et celle de l’entomogamie plus importante entre les marques

bleue et jaune qu’entre les marques rouge et bleue (Annexe 4A ; Annexe 4B). Les

pollinisateurs ont ainsi accès moins longtemps aux fleurs entre les marques rouge et bleue

qu’entre les marques bleue et jaune étant donné que ces premières se trouvent dans un premier

temps dans la serre « insect proof » où elles ne peuvent être pollinisées que par autogamie et

anémogamie. Ce patron est néanmoins similaire quel que soit le trait lié au rendement étudié,

l’étude du différentiel de contribution des insectes pollinisateurs en fonction du trait étudié est

donc faite entre les marques rouge et jaune.

35

Annexe 4A : Contribution des processus de pollinisation pour les traits impliqués dans le rendement du

colza seulement entre les marques rouge et bleue. La moyenne ainsi que l’intervalle de confiance à 95% de

ces contributions sont calculés à partir d’une méthode de bootstrapping (100 tirages avec remises).

Succès de

fructification

Nombre de

silique

Nombre moyen

de grains par

silique

Masse moyenne

des grains

Entomogamie

(>6mm)

0,224

[0,192 ; 0,257]

0,236

[0,211 ; 0,267]

0,161

[0,133 ; 0,189]

0,085

[0,064 ; 0,106]

Entomogamie

(<6mm)

0,170

[0,144 ; 0,199]

0,185

[0,155 ; 0,217]

0,144

[0,113 ; 0,173]

0,095

[0,074 ; 0,120]

Anémogamie 0,133

[0,106 ; 0,131]

0,135

[0,108 ; 0,168]

0,153

[0,115 ; 0,195]

0,110

[0,082 ; 0,138]

Autogamie 0,473

[0,436 ; 0,508]

0,446

[0,412 ; 0,482]

0,543

[0,497 ; 0,584]

0,710

[0,679 ; 0,746]

Annexe 4B : Contribution des processus de pollinisation pour les traits impliqués dans le rendement du

colza uniquement entre les marques bleue et jaune. La moyenne ainsi que l’intervalle de confiance à 95% de

ces contributions sont calculés à partir d’une méthode de bootstrapping (100 tirages avec remises)

Succès de

fructification

Nombre de

silique

Nombre moyen

de grains par

silique

Masse moyenne

des grains

Entomogamie

(>6mm)

0,290

[0,242 ; 0,331]

0,294

[0,250 ; 0,330]

0,189

[0,139 ; 0,233]

0,097

[0,068 ; 0,131]

Entomogamie

(<6mm)

0,189

[0,163 ; 0,223]

0,199

[0,167 ; 0,232]

0,136

[0,099 ; 0,176]

0,094

[0,058 ; 0,143]

Anémogamie 0,144

[0,110 ; 0,177]

0,161

[0,122 ; 0,199]

0,181

[0,121 ; 0,242]

0,089

[0,056 ; 0,128]

Autogamie 0,377

[0,335 ; 0,410]

0,353

[0,310 ; 0,386]

0,500

[0,441 ; 0,557]

0,721

[0,673 ; 0,763]

5. Etudes résiduelles

Globalement, les modèles utilisés respectent les conditions de normalité (Annexe 5A)

et d’homoscédasticité (Annexe 5B) requis pour l’application des modèles linéaires, les

modèles linéaires généralisés ainsi que les modèles linéaires à effet mixtes.

36

Annexe 5A : Résidus standardisés en fonction des quantiles théoriques de l’ensemble des modèles utilisés

dans cette étude.

Annexe 5B : Résidus en fonction des valeurs ajustées de l’ensemble des modèles linéaires appliqués dans

l’étude.

6. Corrélations entre variables paysagères

Dans le but de vérifier que les variables paysagères sont indépendantes les unes des

37

autres, des corrélations de Spearman ont été appliquées entre chaque variable paysagère, et

cela pour les trois cultures locales dans un rayon de 1000m. Une méthode de bootstrapping

(1000 tirages avec remises ; Efron 1979) permet de calculer l’intervalle à 95% du coefficient

de corrélation de corrélation ρ. Les résultats sont présentés en Annexe 6A, 6B et 6C.

Annexe 6A : Corrélations de Spearman entre les variables paysagères quantifiées dans un rayon de 1000m

autour des centroïdes des cultures de colza. L’intervalle de confiance à 95% du coefficient de corrélation ρ est

renseigné ainsi que la p-value (* : p-value < 0,05 ; ** : p-value < 0,01 ; *** : p-value < 0,001 ; sinon p > 0,05).

AB Haie Forêt Prairie Colza

Haie [-0,19 ; -0,05]

***

Forêt [-0,08 ; 0,04]

[-0,06 ; 0,06]

Prairie [-0,07 ; 0,06]

[0,46 ; 0,56]

***

[-0,04 ; 0,09]

Colza [-0,02 ; 0,09]

[-0,21 ; -0,08]

***

[-0,12 ; 0,01]

*

[-0,22 ; -0,08]

***

Bordures [-0,13 ; -0,01]

*

[0,39 ; 0,49]

***

[0,04 ; 0,17] [0,53 ; 0,60]

***

[-0,12 ; 0,00]

Annexe 6B : Corrélations entre les variables paysagères décrites autour du centroïdes des cultures de

céréales dans un rayon dans de 1000m. Les intervalles de confiance des coefficients de corrélations de

Spearman sont représentés entre crochets, l’ordre de grandeur de la p-value est représenté sous forme d’étoile

(* : p-value < 0,05 ; ** : p-value < 0,01 ; *** : p-value < 0,001 ; sinon p > 0,05).

AB Haie Forêt Prairie Colza

Haie [-0,06 ; 0,05]

Forêt [0,11 ; 0,22]

***

[-0,01 ; 0,11]

Prairie [0,06 ; 0,21]

***

[0,54 ; 0,63]

***

[-0,04 ; 0,08]

Colza [-0,27 ; -0,16]

***

[-0,36 ; -0,28]

***

[-0,06 ; 0,06] [-0,32 ; -0,22]

***

Bordures [-0,15 ; -0,02]

*

[0,49 ; 0,60]

***

[0,09 ; 0,23] [0,30 ; 0,42]

***

[-0,13-0,06]

**

Annexe 6C : Corrélation des Spearman entre les variables paysagères quantifiées dans un rayon de 1000m

autour du centroïdes des parcelles d’études en prairie. Les intervalles de confiance des coefficients de

corrélations de Spearman sont représentés entre crochets, l’ordre de grandeur de la p-value est représenté sous

forme d’étoile (* : p-value < 0,05 ; ** : p-value < 0,01 ; *** : p-value < 0,001).

AB Haie Forêt Prairie Colza

Haie [0,19 ; 0,29]

***

Forêt [0,20 ; 0,29]

***

[0,02 ; 0,13]

Prairie [0,04 ; 0,15]

*

[0,52 ; 0,63]

***

[0,01 ; 0,15]

Colza [-0,07 ; 0,05]

[-0,43 ; -0,28]

***

[0,03 ; 0,15]

*

[-0,32 ; -0,20]

***

Bordures [-0,00 ; 0,13]

[0,43 ; 0,54]

***

[0,14 ; 0,25]

***

[0,30 ; 0,41]

***

[-0,12 ; 0,00]

38

Résumé

Le service de pollinisation est menacé alors que plus de 70% des cultures mondiales

sont dépendantes de la pollinisation entomophile et que la surface mondiale de ces cultures

augmente. Le service de pollinisation est dépendant des communautés de pollinisateurs qui

s’assemblent en fonction des facteurs locaux (niche écologique) et du contexte paysager

(dispersion). Notre objectif est de comprendre comment les facteurs locaux et paysagers

interagissent pour influencer l’efficacité de la pollinisation entomophile du colza (Brassica

napus L).

Pour cela, des phytomètres de colza (539 depuis 2015) ont été disposés dans la “Zone

Atelier Plaine & Val de Sèvre” dans différents types de cultures abritant des ressources

florales différentes. Les parcelles sont localisées dans des paysages le long des gradients de

longueur des bordures entre les habitats et de proportions d’agriculture biologique, de prairies,

de haie, de forêt et de colza. Ces variables paysagères, connues pour influencer la diversité de

pollinisateurs dans les paysages agricoles, sont quantifiées dans des rayons allant de 500m à

2000m.

Notre expérimentation a mis en évidence que le contexte paysager influence la

pollinisation entomophile du colza en fonction de la localité. Ainsi, la fonction de

pollinisation associée à une diversité de pollinisateurs présente dans les prairies déborde vers

les cultures de colza, tandis que cette fonction est diluée entre les cultures de colza et qu’elle

déborde des cultures de colza vers les cultures de céréales. Notre étude est la première à

mettre en évidence l’importance du contexte paysager sur la pollinisation entomophile du

colza. Les schémas d’aménagement du paysage peuvent s’en inspirer afin d’optimiser la

dispersion des insectes pollinisateurs associée à la fonction de pollinisation vers les cultures

dépendantes de la pollinisation.

Mots clés :

Pollinisation | Colza | Phytomètre | Contexte paysager | Facteurs locaux