mémoire de fin détude en vue de lobtention de maitrise
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UNIVERSITE D'ANTANANARIVO
FACULTE de Droit d'Economie de Gestion et Sociologie
Département ECONOMIE
Présenté par
RAKOTOMANGA Towi Marina Christelle
Encadré par
Mr LAZAMANANA André Pierre
Année Universitaire: 2006-2007
Date de soutenance : 04 Nov 2007
Mémoire de Fin d'étude en vue de l'obtention de MAITRISE
2è Cycle, 4è Année, Promotion Entrante
REMERCIEMENT
Nous tenons à remercier tous ceux qui ont bien voulu nous aider dans l’élaboration de ce
mémoire.
Nos remerciements s’adresse en premier lieu à :
Monsieur RANOVONA, Doyen de la Faculté de Droit, d’Economie de Gestion et
Sociologie
Monsieur RAVELOMANANA Mamy, Chef de Département Economie
Tous les professeurs, et responsables du département Economie
Nous tenons aussi à remercier particulièrement, Monsieur LAZAMANANA André Pierre, qui
nous a apporté une forte contribution en tant qu’encadreur.
Enfin, nous tenons à témoigner notre gratitude à :
Toute notre famille
Et toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont voulu apporter leur concours dans la
réalisation de ce travail.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution des taux de rendement de l'enseignement primaire observés…………18
Tableau 2: Evolution des établissements fonctionnels……………………………………….23
Tableau 3 : Répartition des effectifs des élèves dans les établissements publics et privés…..26
Tableau 4 : Ratio élève/salle dans les écoles primaires publiques entre 2002 et 2005……….28
Tableau 5 : Evolution du taux d’activité de 2002 à 2005 selon le milieu…………………….33
Tableau 6 : Taux d’activité dans les secteurs………………………………………………..34
Tableau 7 : Taux net de scolarisation (TNS) dans les écoles primaires entre 2002/2005……34
Tableau 8: Evolution des taux d’activités, de chômage et du sous emploi de 2002-2006…..34
Tableau 9: Evolution des résultats du CEPE………………………………………………..36
Tableau 10 : Evolution des résultats du BEPC……………………………………………….36
Tableau 11 : Evolution des résultats du Baccalauréat………………………………………..37
Tableau 12 : Structure des emplois selon le milieu de résidence………………………….....39
Tableau 13 : Répartition du secteur d’activité à Madagascar…………………………… …40
SOMMAIRE
INTRODUCTION…………………………………………………………………………….1
Partie I : Le système éducatif
Chapitre 1 : présentation du système éducatif …………………………………….3
Section 1 : Définitions.………………………………………………………...….3
Section 2: Les grands domaines éducatifs ……………………………………….5
Section 3 : Type d’Éducation……………………………………………………..6
Section 4 : La structure du cursus scolaire………………………………………..7
Chapitre 2 : Relation entre Economie et Education………………………………10
Section 1: Définition……………………………………………………………...10
Section 2 : Le Capital humain ……………………………………………………12
Section 3 : Rôle du capital humain dans le développement économique………...13
Section 4 : Relation entre éducation et revenu……………………………………15
Partie II : Cas de Madagascar
Chapitre 3 : Le système éducatif malgache……………………………………….17
Section 1 : La structure du système éducatif malgache…………………………..17
Section 2 : Enseignement publique et privé à Madagascar……………………….23
Section 3 : Enseignement dans le milieu rural et dans le milieu urbain………….25
Section 4 : Les ressources au niveau du système…………………………………27
Section 5 : Le système éducatif malgache par rapport au système éducatif
de l’Asie………………………………………… ………………..29
Chapitre 4 : L’éducation et l’économie malgache………………………………..30
Section 1 : Situation de l’économie ……………………………………………..30
Section 2 : Rôle du système éducatif……………………………………………31
Section 3: Relation entre éducation et diplômes ………………………………..35
Section 4 : Les problèmes du système éducatif malgache ……………………..37
Section 5 : Les solutions aux problèmes du système éducatif malgache ………41
CONCLUSION………………………………………………………………………………44
BIBLIOGRAPHIE
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
1
Introduction
Actuellement, la vie devient plus facile grâce au progrès de la science. Chaque jour,
des nouvelles inventions apparaissent, des découvertes transforment nos habitudes : le
téléphone, l’ordinateur, l’internet, l’ascenseur, les médicaments, les appareils photo, …
Ces inventions de plus en plus complexes sont les fruits de différentes connaissances
humaines. Ils fournissent une certaine commodité à ses usagers mais présentent aussi des
contraintes dans la mesure où la personne n’est à même de se servir de la chose.
Ainsi, l’évocation de l’explosion de la science et de la technologie d’aujourd’hui relève du
savoir-faire de l’homme, dont l’origine est l’éducation.
Cependant, transmettre des connaissances et savoirs n’est pas la seule objectif de
l’éducation, il y a aussi, et surtout, le développement de la personnalité, l’enseignement du
savoir vivre en société ; et l’instruction, l’enseignement sont les moyens dans
l’accomplissement de l’éducation.
En effet, l’éducation est inséparable de l’évolution sociale ; elle constitue une des forces
qui détermine la qualité et la performance de celle-ci et du système éducatif en question.
Au niveau économique, l’éducation intervient dans le processus de formation de la
croissance économique à travers la productivité de la main d’œuvre dans le pays.
Comme tout autres pays, Madagascar doit être disposé à faire face à la
mondialisation. Le système éducatif occupe une place importante dans cette situation car
l’éducation est un ensemble des moyens permettant le développement des facultés
physiques, morales et intellectuelles d'un être humain qui lui permettent de faire face à la
vie.
Sur le plan économique, le système éducatif est rattaché au développement d’un pays ; plus
le système est performant et productif plus développé est le pays. Cependant, du point de
vue productivité et /ou qualité d’enseignement, Madagascar ne présente pas encore un
système éducatif performant.
Dans ce mémoire portant sur le système éducatif malgache, nous allons tenter de
répondre explicitement à la question suivante : « Le système éducatif a-t-il vraiment sa
place dans le développement de Madagascar ? ». Ainsi, nous allons voir, si l’éducation
contribue effectivement au développement tant économique que social de Madagascar.
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Pour cela, nous proposons dans la première partie le système éducatif dont le
premier chapitre présente le système éducatif en général, et le second présente la relation
entre Economie et Education.
La deuxième partie de ce mémoire exposera le cas de Madagascar. Le premier chapitre de
celle-ci évoque le système éducatif malgache et le second l’économie malgache et
l’éducation.
Suite aux analyses qui découleront de ce devoir, nous pouvons ainsi, en déduire si
l’éducation contribue réellement au développement de notre pays.
Partie I :
« Le système éducatif »
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Chapitre 1
« Présentation du système éducatif »
En pratique, tout le monde est d'accord pour considérer que certains savoirs
essentiels font partie du bagage minimum du citoyen, et qu'inversement il n'est pas
d'enseignement possible sans un minimum de pures conventions (comme l'alphabet par
exemple) et de capacités relationnelles, donc d'éducation.
Pour mieux cerner la notion de «éducation et système éducatif » il est nécessaire de
proposer en premier lieu leur définition, ainsi que les autres notions s’y rattachant.
Section 1 : Définitions
1. L’éducation :
L'éducation est l'ensemble des moyens permettant le développement des facultés
physiques, morales et intellectuelles d'un être humain. Par extension, l'éducation désigne
également les moyens mis en place pour permettre ces apprentissages.
Elle vise également à assurer à chaque individu le développement de toutes ses
capacités (physiques, intellectuelles et morales). Ainsi, cette éducation lui permettra
d'affronter sa vie personnelle, de la gérer en étant un citoyen responsable dans la société
dans laquelle il évolue, capable de réfléchir pour pouvoir éventuellement construire une
nouvelle société.
Selon la convention des droits de l'enfant, l'éducation est un droit garanti par l’Etat,
et doit avoir les objectifs suivants :
• Favoriser l'épanouissement de la personnalité de l'enfant et le développement de ses
dons et des ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de leurs
potentialités ;
• Inculquer à l'enfant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales,
et des principes consacrés dans la Charte des Nations Unies ;
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• Inculquer à l'enfant le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses
valeurs culturelles, ainsi que le respect des valeurs nationales du pays dans lequel il
vit, du pays duquel il peut être originaire et des civilisations différentes de la
sienne ;
• Préparer l'enfant à assumer les responsabilités de la vie dans une société libre, dans
un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d'égalité entre les sexes et
d'amitié entre tous les peuples et groupes ethniques, nationaux et religieux, et avec
les personnes d'origine autochtone ;
• Inculquer à l'enfant le respect du milieu naturel.
2. Le système éducatif :
Le système éducatif est alors l’ensemble de tous les éléments jouant un rôle dans
l’accomplissement l’éducation.
Les systèmes éducatifs sont très variables dans l'espace et dans le temps. L'éducation
d’une personne étant parfois plus adaptée aux exigences socio-économiques des adultes
(besoin de la main d'œuvre enfantine, travail des adultes et tout particulièrement des
femmes, etc.) qu'aux besoins de l’enfant. Cependant, on distingue des formules à peu près
généralisées :
• l'éducation se concentre sur les enfants et ne concerne que marginalement les
adultes.
• pendant la petite enfance, l'éducation est prise en charge par la famille, où se fait
l'apprentissage de la langue orale et des rudiments du savoir-vivre nécessaire à la
vie sociale.
• pendant l'enfance (à partir d'environ 7 ans jusqu'à la puberté), prise en charge
collective (au moins partiellement), pour l'apprentissage de rudiments légaux,
religieux et culturels (dont, éventuellement, la langue écrite).
• pendant l'adolescence, spécialisation, par l'apprentissage chez un maître ou
collectivement.
Cependant, il ne faut pas confondre « éducation » et « enseignement ».
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3. Enseigner :
C'est transmettre à la future génération un corpus de connaissances (savoirs et
savoir-faire) et de valeurs considérées comme faisant partie d'une culture commune.
En effet, l’éducation, beaucoup plus général, correspond à la formation globale d'un
individu, à divers niveaux (au niveau religieux, moral, social, technique, scientifique,
médical, etc.).
Le terme enseignement, de son côté, se réfère plutôt à un mode d'éducation bien précis.
Enseigner est donc éduquer, mais éduquer n'est pas forcément enseigner.
Ainsi, l’éducation nécessite une connaissance de base dont : le savoir savoir, l’être,
le savoir être, le savoir faire, pour pouvoir transmettre une bonne éducation aux
générations. Ceux-ci ne sont autres que les grands domaines éducatifs.
Section 2: Les grands domaines éducatifs :
On peut distinguer quatre grands domaines éducatifs : le savoir, le savoir-faire, l'être et le
savoir être.
1. Le savoir :
Le savoir correspond aux connaissances intellectuelles. Les recherches en éducation
relatives au savoir ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques permettant
aux apprenants d'acquérir au mieux des connaissances : lecture, écriture, mathématiques,
connaissances sur l'Homme et sur l'environnement écologique, méta connaissances, ...
2. Le savoir-faire
Le savoir-faire correspond à des compétences pratiques, de l'expérience dans l'exercice
d'une activité artisanale, artistique ou intellectuelle. Ces capacités s'acquièrent par la
pratique régulière d'une activité et en partie par l'apprentissage d'automatismes moteurs.
Les recherches en éducation relatives au savoir-faire ont pour objectif de trouver tous les
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moyens pédagogiques permettant aux apprenants d'acquérir au mieux des compétences et
des habiletés pratiques.
3. L'être
L'être correspond à l'état physique et psychique du sujet. Les recherches en éducation
relatives à l'être ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques permettant,
dans les situations éducatives, de favoriser voire d'atteindre l'état physique et psychique
optimal : état de santé, de bien-être, de motivation, de confiance et de satisfaction des
besoins psychiques primordiaux (plaisir, "liberté", reconnaissance, sécurité, justice,
authenticité, intimité, diversité, confort, créativité, affection, ...).
4. Le savoir être
Le savoir être correspond à la capacité de produire des actions et des réactions adaptées
à l'environnement humain et écologique. Cette capacité s'acquiert en partie par la
connaissance de savoirs spécifiques. Les recherches en éducation relatives au savoir être
ont pour objectif de trouver tous les moyens pédagogiques permettant aux apprenants
d'acquérir au mieux la maîtrise d'actions et de réactions adaptées à leur organisme et à leur
environnement : préservation de l'environnement, hygiène, empathie, contrôle émotionnel,
contrôle comportemental, responsabilisation, actions pro sociales, coopération, discours
autocentré (langage "je"), gestion des conflits ...
Section 3 : Type d’Éducation
1. Education formelle et éducation non formelle :
Vivant en société, l’Homme est confronté à deux types d’éducation. Il y a
l’éducation formelle et l’éducation non formelle.
Ceux–ci sont assez difficile à définir ; néanmoins le concept d’éducation non formelle est
né du constat que l’école n’était, et loin s’en faut, pas l’unique lieu d’éducation. C’est ainsi
que la première source d’éducation reste la famille et l’entourage, avec tous les enjeux de
« reproduction sociale » que cela implique. Le système scolaire reproduit le système social
grâce à une culture scolaire insuffisante et à une culture libre. Pour toutes ces raisons,
l’éducation ne se réduit au cadre scolaire.
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Ainsi, l’éducation non formelle, est l’éducation qui apporte des compétences
spécifiques à l’individu et que celui-ci ne peut acquérir dans le cadre de l’éducation
formelle.
Dans le processus de l’éducation, notamment de l’éducation formelle, il y a
différents stades qu’une personne doit passer de sa petite enfance jusqu’à un certain âge,
qui est le cursus scolaire.
Section 4 : La structure du cursus scolaire :
Normalement, le cursus scolaire commence en classe maternelle et se termine au
niveau d’étude universitaire. Ce cursus est structuré de la façon suivante :
1. le pré primaire
2. le primaire
3. la secondaire
4. et le niveau supérieur
Dans ce chapitre, nous allons voir successivement ces différentes étapes et leur rôle au
niveau de l’éducation.
1. Structure du pré primaire :
L’éducation préscolaire se présente sous forme de crèches, de garderies, de jardins
d’enfants, d’écoles maternelles et de classes d’initiation. En général, l’enfant est admis en
maternelle à partir de l’âge de 2 ans, car d’après les chercheurs, c’est à partir de cet âge que
l’enfant a la capacité de bien comprendre ce qu’on lui transmet, et ainsi se former lui-
même.
Le pré primaire a pour objectif général de développer toutes les possibilités de l’enfant,
afin de lui permettre de former sa personnalité et de lui donner les meilleures chances
d’arriver au bout de ses ambitions.
Toutefois, le pré primaire n’est pas obligatoire, car on peut aussi commencer l’école en
primaire.
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2. Structure du primaire :
La durée d’études dure 5 ans ; et à terme, un Certificat d’Etudes Primaires
Elémentaires (CEPE) est délivré.
L’enseignement primaire est très important du fait que à ce stade de l’enseignement, on
procure à l’enfant les connaissances de base qu’il devrait savoir (lecture et écriture). Or, la
performance du système éducatif, notamment dans les pays en développement, est
particulièrement faible à ce niveau d’études. Les taux de survie sont peu élevés, et les
niveaux d’apprentissage restent encore faibles, à cause de la pauvreté.
Ceci est évidemment très dommageable, car on estime qu’au moins quatre années d’un
enseignement de qualité sont indispensable pour acquérir de façon durable les notions de
lecture, d’écriture et de calcul qui permettront aux individus, une fois adultes, d’augmenter
leur productivité économique et leur chances d’échapper à la pauvreté.
Ainsi, afin de poursuivre l’étude en secondaire, l’obtention du CEPE est de rigueur.
3. Structure du secondaire :
On considère de façon séparée l’enseignement secondaire de premier cycle et
l’enseignement secondaire de second cycle. Dans l’enseignement secondaire de premier
cycle, qu’on appelle généralement, « le Collège », on enseigne les connaissances de base
nécessaire afin de pouvoir parcourir le second cycle. L’étude dure quatre ans, et est
sanctionné par le Brevet d’Etude de premier Cycle ou le BEPC à la fin de l’année.
Ensuite, après avoir passé ce stade, on est admise au « Lycée », où l’étude dure trois ans, et
à la fin de l’année, le baccalauréat est le diplôme à décrocher. Ce diplôme est nécessaire
pour entrer à l’université ou dans les écoles supérieures, car l’obtenir signifie en quelque
sorte avoir assez de compétence pour apprendre et entrer dans le monde des affaires.
Dans la plupart des pays en développement, l’enseignement secondaire de premier cycle a
désormais tendance à être considéré comme la suite naturelle de l’enseignement primaire,
et à être intégré à l’enseignement de base qui permet aux enfants d’acquérir les
compétences nécessaire à la vie adulte. Au contraire l’enseignement secondaire du
deuxième cycle est davantage perçu comme une préparation à l’enseignement supérieur; à
l’instar de ce dernier, son développement doit donc être, lui aussi, à la mesure de la
capacité d’absorption du marché du travail.
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4. Structure du supérieure :
A ce stade de l’enseignement, l’apprenti se spécialise dans une branche. Il choisi un
domaine dans lequel il y travaillera pour gagner sa vie. Cela influencera, alors le choix de
l’établissement. En effet, les établissements supérieurs sont nombreux : il y a l’Université,
les Instituts de formation, les écoles supérieures,...
A ce niveau, l’apprenti effectue des études spécifiques, des recherches, des
spécialisations,… Les diplômes issus de ces études sont, ainsi différents, selon la durée et
la spécialisation, dont : le DEUG, le BTS, le DTS, la licence, la maitrise, le DEA, le DESS,
le Doctorat, l’Ingéniorat.
Après avoir parcouru les différents stades du cursus scolaire, l’Homme est sensé
être doté d’une personnalité, de connaissances. Il est passé de l’étape « apprentissage » à
l’étape « pratique ». En effet, au niveau personnel, il est indépendant, il a une personnalité,
et capable d’affronter la vie ; et au niveau professionnel, il est apte à tenir une
responsabilité, et par conséquent, contribue indirectement au développement de son pays.
D’où la relation entre l’éducation et le développement du pays.
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Chapitre 2
« Relation entre Economie et Education »
Comme on a énoncé auparavant l’éducation se rattache à l’évolution sociale ; il en est
de même avec le développement économique. Dans un pays où le système éducatif est
performant et productif, la situation économique est parfois favorable du fait que le pays
dispose d’une ressource humaine qualifié. Dans les sections qui suivent nous allons tenter
de confirmer cette affirmation en énonçant l’économie de l’éducation et le capital humain
ainsi que son rôle.
Section 1: Définition
1. Économie de l'éducation :
Par définition, l’économie de l'éducation est une branche de l'économie qui traite
l'influence de l'éducation sur le développement économique du pays.
a. Mais, qu’est ce que le Développement économique ?
Le terme de « Développement économique » désigne l’ensemble des transformations dans
la structure technique, environnementale et institutionnelle, qui permettent l’apparition ou
le prolongement de la croissance.
Le développement a deux significations :
• On l’utilise pour désigner la croissance économique à laquelle s’ajoute
l’amélioration de la répartition du bien-être à l’intérieure du pays, par exemple,
l’amélioration de l’alimentation, de l’éducation, du service de santé des familles
dont les revenus sont les plus bas.
• On l’utilise également pour désigner tous les effets complexes de la croissance, tels
que les transformations dans le taux de croissance démographique, le commerce
extérieur, l’urbanisation,…
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
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Le développement économique n’est pas essentiellement un phénomène économique
mais également politique et social.
Le phénomène de développement est assimilé à un processus d’accumulation régulière
de richesse et d’augmentation lente mais progressive des revenus et de l’emploi. Ce type
de développement strictement économique requiert au préalable l’existence d’une société
dans laquelle la richesse peut être accumulée et le revenu et l’emploi sont à mesure de
croître progressivement. Pourtant ce sont ces types de société qui manque dans les pays en
développement.
En effet, ces derniers ne possèdent pas encore ni les instituions, ni les habitudes, ni les
compétences et les ressources financières fondamentales indispensable à une ascension
longue et soutenue.
b. L’indicateur du développement humain ou IDH
L’indicateur de développement humain (IDH) est un indice qui mesure le bien-être
de la population dans un pays.
L’IDH est composé de trois indicateurs :
• la longévité mesurée par l’espérance de vie à la naissance,
• le niveau d’instruction mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes
• et le niveau de vie mesuré par le PIB par habitant
Dans ce mémoire, c’est le niveau d’instruction qui nous intéresse.
Le taux d’alphabétisation des adultes exprime le pourcentage de la population
adulte sachant lire et écrire. Il exprime globalement le niveau d’instruction atteint dans le
passé par la population adulte.
Le taux brut de scolarisation exprime le niveau d’instruction futur dans le pays.
Ceci est donné par la formule suivante :
Nombre des élèves inscrits pour chaque niveau (primaire secondaire, supérieur) Taux brut de scolarisation = Population totale du groupe d’âge correspondant
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L’Indice de Développement Humain est interprété selon une grille de lecture qui
attribue aux résultats supérieurs à 0,8 la mention « élevée », les résultats « moyens » étant
ceux situés entre 0,799 et 0,5 tandis que les résultats dits « faibles » sont inférieurs à 0,5.
L’Indice de Développement Humain de Madagascar sera évoqué dans la deuxième
partie de ce mémoire.
En somme, les personnes aussi bien que les pays tirent avantage de l'instruction. Pour
les personnes, les avantages potentiels résident dans la qualité de vie en général et dans la
rentabilité économique d'un emploi durable et satisfaisant. Pour les pays, l'avantage
potentiel est lié à la croissance économique et à l'instauration de valeurs communes qui
cimentent la cohésion sociale.
Section 2 : Relation entre Capital humain, Education et Economie :
Tout comme le capital physique, le capital humain s'acquiert par le biais de l’éducation, se
préserve et donne des dividendes, sous la forme d'une augmentation de la productivité et
sans doute du bien-être de son détenteur.
Définition : Le capital humain est un concept économique visant à rendre
compte des conséquences économiques de l'accumulation de connaissances et d'aptitudes
par un individu ou une société.
Il comprend donc :
• le savoir, l'expérience et les talents (capital savoir),
• mais aussi sa santé physique ou sa résistance aux maladies.
Il a par ailleurs une fonction de production particulière et d'importantes externalités sur le
reste de l'économie. De ce fait, il s'agit d'un concept central de l'économie du
développement, de l'économie de l'éducation et plus largement de l'Économie du savoir
(capital savoir).
Cependant, selon la théorie de Malthus, il y a une distorsion entre le pouvoir de
reproduction dans l’espèce humaine qui est considérable et la capacité de produire des
moyens de subsistance qui est beaucoup plus limité.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
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En d’autre terme, la croissance plus rapide de la population par rapport à
l’économie dans la plupart des pays en développement font que ces pays ont des taux de
croissance, PIB par tête peu élevé voire négatif. Par conséquent, ces pays s’enfoncent de
plus en plus dans la pauvreté. Les problèmes suscités par l’explosion démographique du
tiers-monde dans les années 50-80 vérifient cette théorie.
Ainsi, le capital humain, devrait être productif, et de qualité pour pouvoir
contribuer directement au développement économique, politique et social d’un pays. Dans
ce cas, l’abondance en capital humain ne serait pas une charge mais un facteur favorable
pour le pays. Or cette qualité et productivité du capital humain s’acquièrent à travers
l’éducation dans le système éducatif.
En effet, l’éducation est un facteur capital au développement de toute personne et
d’une société.
Section 3 : Rôle du capital humain dans le développement économique :
L’importance du capital est l’un des plus grands traits distinctifs du niveau de
développement d’un pays.
Plus récemment, la notion de capital a été étendue à des éléments immatériels qui, jusque-
là, n’entraient pas dans sa composition. L’économiste américain Gary Becker a ainsi
développé, dans les années soixante, la théorie dite du « capital humain ».
Elle désigne l’ensemble des facultés qu’un individu peut mobiliser pour s’assurer des
revenus monétaires futurs (ses connaissances et ses aptitudes professionnelles, par
exemple). La valorisation de ce savoir peut s’analyser de la même manière que l’évolution
d’un élément de capital physique ou financier.
Dans une optique identique, le capital s’apparente également à un bien qui a pour
qualité de pouvoir engendrer un revenu. On peut en dégager deux caractéristiques : le
capital est susceptible d’accumulation, celle-ci permettant son accroissement. Ces deux
dernières notions sont utilisées afin d’expliquer la croissance de l’entreprise, et plus
généralement celle d’une nation.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
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Les économistes établissent une relation de causalité entre capital humain et
croissance. Les facteurs qui déterminent le niveau de la croissance économique d’un pays
sont : le capital (capital technique, biens de production,…), le travail, et autres. Le capital
humain se manifeste concrètement par la main d’œuvre dans le travail.
Cette fonction se présente comme suit :
Y = (K, L, β)
• Y représente le niveau de la croissance
• K représente le capital,
• L le travail
• et β les autres facteurs (progrès techniques,…)
La qualité du travail mesurée par la qualification de la main d’œuvre, l’amélioration de
l’éducation, des conditions sanitaires accroît la productivité et par conséquent agit
favorablement sur la croissance économique.
Tandis que, la quantité est mesurée par le taux de croissance démographique.
C’est l’accumulation de ces facteurs qui permet la production, et l’augmentation de
celle-ci qui engendre la croissance. C’est la progression de cette valorisation qui permet
d’apprécier la croissance.
Le capital humain tient un rôle essentiel dans le développement économique d’un
pays. D’une part, il est un accumulateur de revenu par le biais de son savoir et assure ainsi
la croissance, et d’autre part il est une source de richesse intellectuelle qui contribue
directement aux recherches scientifiques, techniques, et cela aboutissant au développement
de la nation.
Ainsi, le développement commencera si la main d’œuvre du pays est mobilisée et en même
temps doté d’une compétence suffisamment qualifié pour effectuer des tâches spécifiques
au développement.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
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Section 4 : Relation entre éducation et revenu :
Avant d’établir la relation existante entre l’éducation et le revenu, nous allons voir à
priori le salaire, car c’est un facteur qui tient une place importante dans cette relation.
a. Le salaire :
Par définition, « le salaire » est une somme versée régulièrement à la personne qui
travaille pour un employeur en échange d’un travail ou d’un service.
Différents facteurs déterminent le niveau de salaire dans un pays à un moment donné.
Certains sont objectifs et quantifiables, comme le coût de la vie, le niveau d’instruction,
l’expérience acquise, la pénurie d'offre de travail, la productivité qui tendent à renchérir le
travail salarié, d'autres plus spécifiques, comme le niveau de vie recherché par les
travailleurs et qui peut varier d'un pays à l'autre, ou encore le pouvoir de négociation des
travailleurs organisés en syndicats ou en associations.
En effet, l’éducation (dont le niveau d’instruction et les expériences acquises) et le niveau
de salaire sont liés étroitement au niveau du travail car, en général, c’est l’éducation qui
détermine le niveau de salaire.
Ce qui explique que, la plupart des études économiques montrent l’influence positive
du niveau d'éducation sur le revenu :
• au niveau individuel : plus un individu a un diplôme reconnu, c'est-à-dire a un
niveau d’étude élevé, plus la probabilité qu'il soit au chômage diminue, et plus le
revenu moyen qu'il gagnera sera élevé.
• au niveau collectif, des études ont montré que l'efficacité du système éducatif
(adéquation des formations aux besoins économiques, par exemple) avait un effet
positif sur le revenu par habitant. Le nombre d'années d'éducation a également un
effet positif.
Ces effets se vérifient à la fois dans les pays en voie de développement et dans les pays
développés, où les rendements de l'éducation sont encore plus importants.
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Voici une présentation schématique de cette interdépendance entre niveau d’éducation
et revenu dans un pays :
Dans les pays en développement, le niveau d’éducation est assez faible, une raison
qui explique la faible productivité du travail dans ces pays. D’autant plus que l’activité
agricole y est dominante.
Selon le modèle de Lewis, les pays en développement sont caractérisés par un dualisme
sectorielle, c'est-à-dire la coexistence d’une large agriculture de subsistance traditionnelle
et à faible productivité d’une part, et d’autre part, les secteurs industriels qui est moderne et
a forte productivité mais de petite taille.
En effet, pour arriver au développement du pays il faudrait améliorer le niveau du salaire,
et pour y parvenir efficacement, il faut maintenir cette situation à long terme, il est alors
indispensable d’intervenir et améliorer le système éducatif.
A ce stade, l’éducation est un facteur qui participe directement au niveau de revenu
d’un individu lui procurant, ainsi, le bien-être, la sécurité et le confort de son quotidien et
par la suite exercera une influence sur l’économie.
La première partie de ce mémoire se termine sur ces analyses. La partie suivante
explicitera le cas Madagascar au niveau du système éducatif.
Population à niveau d’éducation Productivité de travail Salaire Croissance Pays développé
Partie II :
« Cas de Madagascar »
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Chapitre 3
« Le système éducatif malgache »
L'éducation est universellement considérée comme un enjeu essentiel, en tant que
véhicule de transmission de savoir aux générations ultérieures et en tant que moyen de
développement.
A Madagascar, les conditions dans lesquelles se trouve le système éducatif sont assez
néfastes. Sur les dix huit millions d’habitants, 55% a moins de 19 ans, 1 enfant sur 3 ne va
pas à l’école, et 44% des malgaches n’arrivent pas au terme de leurs études en primaire.
Toutefois le taux de scolarisation est en progression car il est de 67,6%.
Globalement, le rendement du système n’est pas de qualité et insuffisante. On observe une
grande défaillance au niveau de la productivité du système surtout dans le milieu rural.
Pour mieux apprécier la situation actuelle du système éducatif, nous allons voir
successivement dans les sections qui suivent :
- La structure du système éducatif malgache
- Enseignement publique et privé à Madagascar
- Enseignement dans le milieu rural et dans le milieu urbain
- Les ressources au niveau du système
- Le système éducatif malgache par rapport au système éducatif de l’Asie
Section 1 : La structure du système éducatif malgache :
A Madagascar le système scolaire fonctionne selon les normes de l’école française.
Il y a aussi les établissements publics qui sont pris en charges par l’Etat et les
établissements privés. Dans les établissements privés les élèves ne travaillent qu’une seule
partie de la journée, soit la matinée, soit l’après-midi ; contrairement chez les
établissements privés qui travaillent toute une journée.
L’école commence le Lundi et termine le vendredi. Le mercredi après- midi est un jour de
congé et il est spécialement réservé aux activités sportives et culturelles.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
18
1. Le primaire :
Le primaire dure 5 ans et est sanctionné par le diplôme de Certificat d’Etudes
Primaires Elémentaires (CEPE).
Dans la situation actuelle moins de 50% des élèves ne terminent pas le cycle primaire.
Concrètement, sur les 100 élèves entrants à l’école primaire, moins de 50 seulement
arrivent à la fin des études primaires, en classe de CM2 (Cours moyen niveau 2). Le reste
abandonne à mi-parcours pour une raison ou une autre. Pourtant, Madagascar, depuis
quelques années, a enregistré un taux de scolarisation assez encourageant. Celui-ci est
passé de 78 à 98% en l’espace de 3 ou 4 ans. Le tableau suivant montre le taux de
rendement de l’enseignement primaire.
Tableau 1 : Evolution des taux de rendement de l'enseignement primaire observés
1 ère année 2e année 3e année 4e année 5e année
Taux de promotion 60,60% 64,60% 60,40% 73,20%
Taux de
redoublement 12,30% 27,80% 29,70% 9,40% 26,10%
Taux d'abandon 27,10% 7,60% 9,90% 17,40%
Taux de survie 100% 69% 59,80% 48% 38%
Source : Rapport mondial sur le développement humain 2005, PNUD
Au niveau de l’Etat, d’une manière spéculative, l’enseignement primaire reste la
priorité parce que la performance du système éducatif est particulièrement faible à ce
niveau d’études. Les taux de survie sont peu élevés, principalement parmi les enfants issus
de familles pauvres; les redoublements sont bien trop fréquents et les niveaux
d’apprentissage restent encore faibles.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
19
2. Le collège :
A ce niveau, les élèves se préparent pour entrer au lycée. La plupart des écoles
confessionnelles sont des collèges et lycées. L’étude dure quatre ans et est sanctionné, à la
fin par le diplôme de BEPC.
Le taux de réussite ou de poursuite des études est encore pire pour le niveau supérieur
car selon les informations de l’Unicef, Madagascar est encore en dessous de la moyenne
africaine en termes de pourcentage des enfants achevant le cycle secondaire qui est de
30%.
3. Le lycée :
La fin d’étude au lycée est sanctionnée par le diplôme du baccalauréat. Ceci est la clé
pour pouvoir continuer des études supérieures et entrer à l’université. Le lycée est divisé en
deux branches, il y a :
• le lycée en enseignement général composé par les séries scientifiques et les séries
littéraires
• et le lycée en enseignement technique composé de différents options, il y a entre
autres, les séries comptabilité (G 2), secrétariat (G 1), le commerce international (G
3), la fabrication mécanique (FM),…
La nature du baccalauréat se caractérise selon la branche et la série auquel appartienne
l’élève.
Cependant la situation actuelle de Madagascar est pénible voire même lamentable car le
pourcentage des enfants atteignant ce niveau est trop petit par rapport au taux de
scolarisation en début du cursus scolaire.
4. Le niveau d’étude supérieure :
A Madagascar, les écoles supérieures sont nombreuses. D’abord il y a les
universités dans chaque province et par ailleurs, il y a les différents instituts privés.
L’enseignement supérieur occupe une place importante au niveau du système éducatif du
fait qu’il est assez proche de l’environnement du travail.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
20
Sur les quelques 30000 étudiants que compte le secteur, 58% est inscrit dans des facultés,
11% dans des établissements à finalité directement professionnelle et sous tutelle des
universités, 24% suivent un enseignement à distance et 7% fréquentent un établissement
privé. Les procédures de présélection mises en place au début des années 90 dans ces
différents sous-secteurs ont contribué à modifier très profondément les conditions de
production du système public d’enseignement supérieur. Mais en dépits de cela, les taux de
redoublements et les déperditions restent encore importants dans certains établissements.
Dans les secteurs des facultés, plus du tiers des étudiants redoublent, et en moyenne, à
peine de 30% des étudiants parviennent en dernière année du second cycle (tableau 5).
L’enseignement à distance a pour sa part un rendement interne particulièrement faible :
près de 80% des inscrits abandonnent à l’issue de la première année, moins de 5%
obtiennent leur diplôme.
D’autre part, avec une capacité d’accueil très limitée, les universités sont devenues
élitistes en instaurant le concours d’entrée comme épreuve systématique. Ainsi, de
nombreux étudiants passent le test avec succès et s’inscrivent dans une filière. Or, ils sont
ou seront en réalité inscrits dans un établissement privé. L’inscription à l’université leur
permet de gagner un peu d’argent grâce à l’indemnité d’équipement et aux premières
mensualités de la bourse d’études. L’argent, voilà un des paramètres qui déterminent la
mauvaise qualité de l’enseignement supérieur public. D’une part, des étudiants qui sont
payés pour étudier ne sont pas écoutés quand ils revendiquent de meilleures conditions
d’études. D’autre part, des enseignants qui s’estiment sous-payés passent la moitié de
l’année universitaire en grève.
Le manque d’enseignant et l’absence de relève laissent planer des doutes sur l’avenir des
universités.
En somme, l’enseignement supérieur dans le système éducatif malgache est loin
d’être rentable tant en qualité qu’en quantité.
A Antanarivo, il y a les facultés :
� Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie
Chaque fin d’étude est sanctionné par un diplôme dont :
Les diplôme de Fin d’Etudes du premier cycle (le DEUG) en deuxième année, le licence en
troisième année, le maîtrise, diplôme d’Etudes approfondies (DEA), diplôme de l’Institut
d’Etudes Judiciaires, doctorat de 3e cycle, doctorat d’Etat
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
21
� Faculté des sciences
Cette faculté délivre les diplôme universitaire d’Etudes Scientifiques, licence, maîtrise,
attestation d’Etudes Approfondies (AEA), diplôme d’Etudes approfondies (DEA),
Doctorat d’Etat
� Faculté des lettres et Sciences Humaines
Cette faculté délivre diplôme universitaire d’études littéraires, Licences en lettres, Maîtrise
en lettres, diplôme d’Etudes approfondies (DEA), doctorat de 3e cycle
� Faculté de médecine
Elle délivre le doctorat d’Etat en médecine
� Ecole supérieure des sciences agronomiques
Ceci délivre le diplôme d’ingénieur en sciences agronomiques avec mention de la
spécialité, Diplôme d’Etudes approfondies (DEA)- Option Eaux et Forêts, Diplôme de
Docteur Ingénieur
� Ecole supérieure polytechnique
Il délivre le diplôme d’Ingénieur de l’ES Polytechnique avec mention de la spécialité,
Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) avec mention de la spécialité, Diplôme de Docteur
de 3e cycle, Diplôme de Docteur Ingénieur avec mention de la spécialité, Diplôme de
Docteur d’Etat des Sciences
� Ecole normale supérieure
Il délivre le certificat d’Aptitude pédagogique de l’Ecole Normale (CAPEN), Certificat
d’Aptitude aux Fonctions de Conseiller pédagogique de l’enseignement secondaire
Les différents établissements dans les autres provinces délivrent le même diplôme
que ce qui est délivré à Antananarivo.
A Antsiranana :
� Ecole supérieure polytechnique
� Ecole normale supérieure pour l’enseignement technique
� Faculté des sciences
� Faculté des lettres et des sciences humaines
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
22
Fianarantsoa :
� Faculté des sciences
� Faculté de droit
� Ecole normale supérieure (ENS)
� Ecole nationale d’information (ENI)
� Institut des sciences et techniques de l’environnement (ISTE)
� Centre de formation continue (CFC)
Mahajanga :
� Faculté de médecine
� Faculté des sciences
� Institut d’Odontostomatologie Tropicale de Madagascar (IOSTM)
� Centre d’Appui technologique et d’informatique (CATI)
� English Language Institute (ELI)
Toamasina :
� Faculté des sciences é économiques et de gestion
� Faculté des lettres et sciences humaines
� Educapôle (université virtuelle francophone)
� École nationale supérieure de douanes (ENSD)
Toliara :
� Faculté de science
� Faculté des Lettres
� Ecole Nationale Supérieur
Actuellement, les établissements publics produisent environ 3700 diplômés chaque
année. Or globalement, le volume de ces sorties est sensiblement supérieur aux capacités
d’absorption du marché du travail qui crée annuellement entre 2000 et 2500 emplois très
qualifiés. L’offre publique d’enseignement supérieur, et notamment celle du secteur des
facultés, sont très déséquilibrées. Avec près de 12000 étudiants, l’université
d’Antananarivo accueille à elle seule près de 70 % des effectifs d’étudiants inscrits dans les
facultés, celle d’Antsiranana ne compte que 400 étudiants, et les autres, bien qu’accueillant
plus d’étudiants, n’ont pas véritablement une taille qui leur permettent de produire leurs
services à des coûts avantageux.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
23
Section 2 : Enseignement publique et privé à Madagascar :
Actuellement, l’éducation est essentiellement dépendante de l’enseignement privé
et confessionnel, tant en qualité qu’en matière de rendement. Cette situation est
parfaitement compréhensible si l’on observe les priorités en matière de développement
émises par le gouvernement. La diversité et l’ampleur des problèmes à surmonter dans les
établissements publics sont trop important qu’il ne soit pas envisageable, aujourd’hui de se
passer d’un enseignement privé, et cela surtout le territoire malgache.
Le tableau suivant montre l’évolution des établissements fonctionnels durant les
cinq dernières années :
Tableau 2: Evolution des établissements fonctionnels :
Type d'établissement 2002/03 2003/04 2004/05
Primaire 18977 20160 20636
Public 14637 15420 15690
Privé 4340 4740 4946
Collège 1596 1679 1855
Public 801 817 875
Privé 795 862 980
Lycée 336 368 415
Public 108 112 114
Privée 228 256 301
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
De ces tableaux, on en déduit que le nombre d’école primaire public est beaucoup
plus nombreux par rapport au privé. Tandis que pour le collège, ils ont à peu près le même
effectif. Mais au lycée, la situation est inversée car il y a beaucoup plus d’établissement
privé que public.
Ce déséquilibre s’explique du fait que les établissements privés sont concentrés
dans le milieu urbain. Dans les zones éloignées, il n’y a de collège et de lycées que dans les
communes, alors après avoir achevé le primaire, les enfants doivent parcourir des longs
kilomètres pour continuer leurs études au collège, sinon les parents se chargent des frais de
déplacement qui leur coûtent une fortune par rapport à leur revenu.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
24
Ainsi, la majorité des enfants de la campagne ne fréquentent pas l’école mais travaillent
avec leurs parents.
D’un autre côté, les frais et les fournitures utilisés dans les écoles privés ont un coût
beaucoup plus élevé que ceux dans les établissements publics.
En conclusion, du point de vue social, l’école privée ne profite pas aux enfants issus des
classes sociales défavorisées.
1. Effets comparés de l’éducation publique et privée sur le processus
d’insertion professionnelle, à Madagascar :
Pour comparer les effets de l’éducation publique et de l’éducation privée, l’importante
étape de l’insertion professionnelle doit être analysée. En effet, le premier emploi exercé
est sensé offrir à l’individu l’expérience professionnelle minimale qui, combinée à la
formation initiale reçue, lui permettra d’occuper efficacement un poste dans le système
productif.
Dans le cas de Madagascar, les élèves issus de l’enseignement public sont
désormais condamnés à rester au chômage plus longtemps que les autres avant d’obtenir
leur premier emploi. Une fois entrés sur le marché du travail, il apparaît qu’à même niveau
d’études, les anciens élèves du public perçoivent un revenu significativement plus faible
que celui de leurs homologues du privé.
La notion d’insertion professionnelle est née dans les pays industrialisés où son
étude s’est initialement développée pour juger de l’efficacité des diverses formations
scolaires dans la préparation à la vie active.
Comparativement au parcours professionnel à venir, le premier emploi, en raison de
ses spécificités semble important car il est censé permettre à l’individu concerné d’acquérir
une expérience professionnelle minimale. Combinée à la formation initiale reçue, celle-ci
lui permettra d’occuper efficacement un poste dans le système productif. Ce premier
emploi s’avérait souvent déterminant pour la suite de la carrière.
Par conséquent, la dégradation de l’éducation publique qu’a connue Madagascar depuis le
début des années 80 a eu d’importantes conséquences sur les conditions de l’insertion
professionnelle des jeunes générations.
En se référant aux revenus d’embauche et autres caractéristiques du premier emploi, on en
déduit que le salaire est dérisoire et le revenu est estimé distinctement pour le secteur
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
25
formel et pour le secteur informel. En nous préoccupant du temps de chômage qui est en
moyenne de 23 mois, avant l’obtention du premier emploi, on en conclut qu’il y a une
grande difficulté à s’insérer sur le marché du travail.
Le concept de stabilisation est préféré à celui de stabilité car, dans un pays en
développement, disposer d’un emploi stable c’est-à-dire d’un emploi dont l’horizon
économique de pérennité est élevé (au moins plusieurs années) n’est le cas que d’une faible
part de la population active. Or, un individu peut très bien occuper durablement des
positions instables telles que l’exercice d’activités informelles tout en ayant acquis une
expérience suffisante pour assurer son insertion professionnelle.
Section 3 : Enseignement dans le milieu rural et dans le milieu urbain :
En plus des différences existant entre les établissements publics et privés,
l’enseignement dans le milieu rural et le milieu urbain ne sont aussi sur le même pied
d’égalité.
A Madagascar, ce sont surtout entre les zones rurales et les zones urbaines, de
même qu’entre les groupes de population, que les différences sont importantes. Alors que
60% des enfants de milieu urbain ont une scolarité primaire complète, cette proportion
n’est que de 12 % pour ceux qui résident en zone rurale. Les écarts par groupe de revenues
sont encore bien plus importants : 70% des enfants issus des 20% de familles les plus
riches parviennent à une scolarité primaire complète, contre 6% seulement pour les enfants
qui appartiennent aux 40% de ménages les plus pauvres.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
26
Cette disproportion de catégorie sociale explique entre autre, le déséquilibre au
niveau de l’effectif des élèves dans les établissements publics par rapport aux
établissements privé que montre le tableau suivant :
Tableau 3 : répartition des effectifs des élèves dans les établissements publics et
privés:
Effectifs élèves 2002/03 2003/04 2004/05
Primaire 2856480 3366600 3597800
Public 2274443 2715600 2915100
Privé 582037 651000 681700
Collège 356973 420700 486300
Public 201357 241300 281300
Privé 155616 179400 204900
Lycée 79238 89400 106600
Public 42386 47200 54000
Privée 36852 42200 52600
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
Quant aux effectifs exigus des élèves admises au niveau secondaire par rapport au
primaire, cela est dû par le fait que, bon nombre d’élève ne parvienne à continuer leur
étude au delà de l’école primaire, voire même à terminer les cinq premières années à cause
de la pauvreté.
En ce qui concerne le milieu urbain, le lien négatif entre pauvreté et éducation est
fort : la problématique de la scolarisation se pose aux familles principalement en termes
d’accès et la pauvreté est l’obstacle le plus direct à la scolarisation.
En effet, la demande des familles des milieux urbains, au-delà de la nécessité d'être
alphabète due au contexte de la ville, vise directement l’acquisition pour leurs enfants d’un
métier et la possibilité d’en « vivre mieux que les parents ». La mise à l’école des enfants
apparaît ici comme vitale, est à ce titre pleinement intégrée à leur éducation. La
scolarisation des enfants participe à la fois de la nécessité et d’une stratégie d’ascension
sociale.
En ce qui concerne le milieu rural, la problématique se pose aux familles plutôt en
terme d’équilibre entre coûts et bénéfices de l’école. Le passage par l’école n’apparaît
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
27
pas intégré pleinement à ce que l’on entend par éducation de l’enfant, mais demeure un
outil complémentaire à son épanouissement. Toutefois, la demande des familles n’en est
pas pour autant réduite : la dynamique actuelle d’évolution des rapports de pouvoir en
milieu rural se joue chaque jour davantage autour de l’acquisition de la lecture et de
l’écriture.
L’école apparaît positivement comme un lieu où il est possible d’acquérir cette compétence
et comme un moyen d’ascension sociale. Néanmoins elle n’apparaît pas comme «obligée»
tant elle est perçue par les parents comme d’une faible efficacité dans cette course à
l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Section 4 : Les ressources au niveau du système :
Les ressources au niveau du système éducatif sont les moyens de production dans
l’éducation, à savoir : les enseignants, le facteur temps, les matériels (cahiers, livre,…)
1. Les enseignants
Les enseignants constituent, principalement au niveau du système éducatif,
l’essentiel des ressources dont disposent les écoles pour organiser la production des
services éducatifs. La répartition des enseignants entre les différents établissements mérite
donc une attention particulière, car elle constitue un élément clé dans la gestion du
système. Toutefois, à Madagascar, l’allocation des enseignants aux écoles est loin de
respecter les standards. Un examen plus minutieux du problème montre que les
incohérences dans l’allocation des enseignants affectent davantage les écoles rurales que
les écoles urbaines.
2. L’utilisation du temps et de l’enseignement multigrade ;
La faible densité de population fait qu’à Madagascar de nombreuses écoles
publiques sont de très petite taille ; en effet, près de la moitié d’entre elle scolarise moins
de 100 élèves chacune dans ces écoles, le recours à l’enseignement multigrade dans lequel
un enseignant prend en charge des élèves de différents niveaux- est un moyen de minimiser
les coûts tout en assurant un enseignement effectif.
Toutefois, la plupart des écoles organisent un enseignement multigrade dans des
formes tout à fait inadaptées. Au lieu de réunir des enfants de plusieurs niveaux dans une
même classe et d’alterner, au cours d’une journée complète, enseignement et travaux
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
28
personnels, comme c’est le cas dans la plupart des pays, les enseignants malgaches ont
plutôt la tendance à enseigner les différents groupes d’élèves qui leur donné de façon
échelonnée. Plus de la moitié des élèves des écoles publiques reçoivent moins d’une
journée complète d’instruction.
Voici un tableau qui montre cette inégalité au niveau du ratio élève/salle dans les
écoles primaires publiques.
Tableau 4 : Ratio élève/salle dans les écoles primaires publiques entre 2002 et 2005
Province 2002/03 2003/04 2004/05
Antananarivo 54 61 60
Antsiranana 71 73 74
Fianarantsoa 48 54 58
Mahajanga 59 67 70
Toamasina 63 68 68
Toliara 61 68 74
Ensemble 64 63 65
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
De ce tableau, on en déduit que l’effectif d’élève sous la responsabilité d’un
enseignant est trop important, et entraîne une mauvaise qualité du système.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
29
Section 5 : Le système éducatif malgache par rapport au système éducatif de l’Asie:
En Asie, notamment au Japon, le système éducatif est très proche du modèle anglo-saxon.
Contrairement à l'Allemagne et dans une moindre mesure à la France, il n'y a pas
d'orientation avant l'entrée en université. Le système universitaire étant très élitiste, les
écoliers travaillent dur depuis l'école maternelle jusqu'à l'entrée en université. Beaucoup
d'écoles maternelles recrutent même sur concours, les questions étant bien sûr adaptées à
l'âge des enfants (concernant les formes, les couleurs et des connaissances simples sur la
nature). De plus, les cours du soir sont presque une règle pour les lycéens. Le lycée ne se
termine non pas par un examen mais par les concours d'entrée en université.
Autrefois, dans la République populaire de Chine, l'éducation n'était disponible que
pour les riches. Cependant, l'accession au pouvoir du Parti communiste chinois en 1949
apporta des décennies de révolution dans le système scolaire. Aujourd'hui, le
gouvernement s'oriente vers une éducation primaire universelle et vers la formation de la
main d'œuvre.
Par rapport à ces pays, Madagascar est encore loin de réussir au niveau éducation.
Ces pays sont connus pour leur haute qualification de leur main d’œuvre, et leur système
éducatif en est à l’origine. Cependant, Les perspectives de développement de l’éducation à
Madagascar sont aujourd’hui assez bonnes, compte tenu des intentions politiques
favorables dans lequel s’est engagé le gouvernement. Cependant, il faudrait éviter de se
faire des illusions par rapport à ces engagements, car apparemment, ce sont des propos
spéculatifs.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
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Chapitre 4
« L’éducation et l’économie malgache »
La définition d’une politique nouvelle en matière d’éducation de base pour tous les
enfants malgaches est une nécessité si le développement économique est un des principaux
objectifs. Il s’ensuit que la capacité et la qualité des ressources humaines à tous les niveaux
méritent d’être repensées sérieusement car celles-ci constituent le fer de lance de toute
transformation.
Afin d’aboutir aux solutions proposées pour résoudre les problèmes du système
éducatif malgache, nous allons d’abord passer par la définition de la situation économique
de Madagascar, ensuite on présentera la relation entre le revenu et diplôme, et enfin on
évoquera les problèmes liés au système éducatif.
Section 1 : Situation de l’économie :
Avec dix huit millions d’habitants, dont plus de trois quarts de cette population
issus du milieu rural, Madagascar affiche un taux de pauvreté extrêmement élevé.
L’évolution de l’incidence de la pauvreté est le reflet de l’évolution de la situation
économique à Madagascar. Après le passage au taux de change flottant en 1994, le taux de
pauvreté s’est aggravé depuis cette date.
Entre 1999 et 2001, avec un taux de croissance annuel de plus de 5%, le taux de pauvreté
est passé en dessous de 70%. Mais, on a pu constater qu’entre ces deux années le décalage
entre riches et pauvres s’est aggravé.
En fait, la croissance profitait surtout aux riches. En 2002, la crise politique que le
pays a subie a bouleversé l’économie et fortement affecté le quotidien des citoyens
malgaches car le ratio de pauvreté a augmenté jusqu’à 80,7%. La relance de l’économie en
2003 a fait fléchir ce ratio de pauvreté à 73,6%. Les individus vivant en milieu urbain ont
profité de cette croissance. En effet, l’amélioration constatée est plus substantielle en
milieu urbain qu’en milieu rural. Entre 2003 et 2004, la situation économique a été
marquée par la dépréciation de la monnaie locale en début d’année, la hausse du prix du riz
qui a généré une situation de hausse généralisé des prix. Il est constaté une hausse de la
pauvreté car l’inflation détériore le pouvoir d’achat des salariés. Ainsi entre, 2003 et 2004,
le ratio de pauvreté a augmenté de 73,6% à 74,1%. Cette hausse du ratio de pauvreté est
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
31
plus remarquable en milieu urbain car ce sont surtout les salariés (individus à revenus
fixes) qui subissent les effets néfastes de l’inflation contrairement aux indépendants
(individus à revenus variables) qui peuvent en profiter.
Au niveau social, l’indicateur de développement humain de Madagascar est de
0,468 inférieur à 0,5 donc IDH révèle un résultat faible. Le PIB par tête est seulement de
4,6$. En effet, encore plus nombreux qu’auparavant sont les familles qui n’arrivent pas à
envoyer leurs enfants à l’école mais préfèrent les envoyer à travailler.
Section 2 : Rôle du système éducatif :
Globalement, le système éducatif en tant que tel, devrait être un tout permettant le
développement de tout et chacun et par la suite le développement d’un pays par le biais de
divers interventions économiques effectuées par les citoyens.
Au niveau de l’emploi, actuellement, le chômage, la prédominance du sous emploi,
et le faible niveau de salaire caractérisent la pauvreté du pays.
La qualité du système éducatif se répercute aux défaillances rencontrées au niveau du
marché du travail, entre autres : la mise au travail précoce des enfants, désajustements
entre les attentes des jeunes et les perspectives réelles d’embauche, discrimination à
l’encontre des femmes, inefficacité des services de placement des chômeurs, généralisation
du sous-emploi, place du secteur informel, etc.…
Du côté du salaire, 13,4% seulement des emplois sont salariés en 2005, et le salaire
mensuel moyen est de 82.600 Ariary, soit 33 euros.
Au niveau de l’éducation, le surnombre de diplômés sortant des établissements
supérieurs accentue le chômage faute d’emploi disponible. Cette situation dévalorise
parfois les diplômes acquis ou le niveau d’éducation dans le pays car malgré les efforts
effectués pour terminer ses études, l’opportunité de trouver du travail correspondant au
profil de l’étude est infime, même quasiment nul.
Le taux d’alphabétisation des adultes est de 71%, le taux d’alphabétisation global est de
67%, le taux net de scolarisation est de 68% en primaire, et celui du secondaire est
seulement de 11%. Les dépenses publiques affectées à l’éducation en pourcentage du PIB
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
32
sont de 3,2. Les 20% des enfants âgés de 6 à 14 ans exercent déjà un travail, alors qu’ils
sont censés être à l’école.
En 2005, Le taux d’activité moyen à Madagascar de 64,5%, passe à 88% si l’on prend en
compte la tranche d’âge des 15 à 64 ans.
En somme, l’économie malgache est au plus mal, d’un côté le coût de la vie a
fortement augmenté que la majorité des ménages malgaches souffrent en tout point ; et
d’un autre côté, l’instabilité politique pèse sur l’économie.
Si le pays continue dans cette voie, plus tard, l’éducation n’aura plus sa valeur effective.
Par ailleurs, deux problèmes liés étroitement au système éducatif méritent d'être soulevés,
d'un côté, la situation de l’emploi, et de l'autre côté, le niveau de revenu.
a. Situation de l’emploi
L’emploi est à la base du développement car l’accès à l’emploi est une des
principales conditions permettant la réduction de la pauvreté. Mais l’emploi ne peut
s’accomplir sans un minimum d’éducation indispensable, à priori.
A Madagascar, l'insertion des individus dans le marché du travail est plus
importante en milieu rural qu'en milieu urbain, et cela s’amplifie d’année en année. Cela
reflète l'importance de la disponibilité de main d'œuvre dans un milieu rural très peu
encadré et insuffisamment structuré, donc de faible productivité, et à faible revenu.
Graphiquement, cette évolution se présente comme suit :
0
10
20
30
40
50
60
70
80
2002 2004 2005
Taux d’activité en milieuurbain (%)
Taux d’activité en milieurural (%)
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
33
Quant au secteur d’activité, le secteur informel est prépondérant car plus de trois
quarts des activités s’y exercent. Malheureusement, cette situation ne s’améliore. Depuis
l’année 2002, il est passé de 72,9% à 89,7% en 2006. Par conséquent, le secteur formel
n’occupe qu’une infime partie du secteur d’activité.
Voici une présentation graphique montrant cette tendance :
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
2002 2004 2005 2006
Secteur informel
Secteur formel
Voici des tableaux montrons l’évolution des indicateurs de la situation de l’emploi
pendant les cinq dernières années ; vérifiant que malgré les faits accablantes que présente
le secteur de l’emploi le taux de scolarisation s’est amélioré.
Tableau 5 : Evolution du taux d’activité de 2002 à 2005 selon le milieu :
Année 2002 2004 2005
Taux d’activité en milieu urbain (%) 51,2 51,4 57,6
Taux d’activité en milieu rural (%) 67,8 71 66,7
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
D’après ce tableau, on constate que le taux d’activité en milieu rural est plus élevé
qu’en milieu urbain, mais contrairement au milieu rural, les activités dans le milieu urbain
ont tendances à augmenter en 2005.
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Tableau 6 : Taux d’activité dans les secteurs :
ANNÉE 2002 2004 2005 2006
Secteur informel 72,9 73 77,9 89,7
Secteur formel 27,1 27 22,1 10,3
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
Ici, on déduit que le secteur informel ne cesse de se développer depuis l’année de crise
2002. Et la part du secteur formel a diminué considérablement pendant l’année 2006.
Tableau 7 : Taux net de scolarisation (TNS) dans les écoles primaires entre 2002/2005 :
Taux 2002/03 2003/04 2004/05
TNS 82,20% 96,80% 98,20%
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
Malgré ces anomalies, le taux net de scolarisation dans les écoles primaires s’est
favorablement amélioré ces dernières années, en tenant compte de l’intensification de
l’exploitation des enfants et de l’amplification du secteur informel.
Par rapport au taux d’activité, le taux de chômage est assez infime, cependant, au
quotidien, ce phénomène est assez pesant. Quant au sous emploi, ceci s’aggrave d’année en
année depuis 2004. Après la crise de 2002, il est passé de 58% en 2004 à 86% en 2006.
Tableau 8: Evolution des taux d’activites, de chômage et du sous emploi de 2002-
2006
ANNÉE 2002 2004 2005 2006
Taux d’activité (%) 63,9 67,7 64,6 54,2
Taux de chômage (%) 4,5 2,7 2,8 3,2
Taux de sous-emploi global 62,70% 58,00% 68% 86,00%
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
Malgré un faible taux de chômage par rapport à l’abondance de main d’œuvre, cette
dernière ne se présente comme un atout majeur au développement économique dans une
telle situation car le secteur de l’emploi ne révèle pas des conditions favorables dans son
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milieu: le taux de sous emploi élevé, le secteur informel prégnant, et une main d’œuvre
faiblement qualifiée.
En nous préoccupant du temps de chômage avant l’obtention du premier emploi,
nous mesurons la difficulté à s’insérer sur le marché du travail.
b. Le revenu :
Le niveau du revenu ou salaire à Madagascar est très bas par rapport à l’inflation,
au pouvoir d’achat, et concrètement au coût de la vie. Le SMIG actuellement s’élève à
56.000 Ariary. Pour assimiler la valeur de ce SMIG, prenons le cas d’une famille peu
nombreux vivant au strict minimum dont : nourritures, loyer, vêtements,… qui, en somme,
ne sont pas moins de 50.000 Ariary; d’où une extrême insuffisance de revenu.
En reliant, le niveau de revenu au niveau d’éducation, ceux-ci s’influencent
mutuellement car, en général, le niveau de revenu est fonction du niveau d’étude effectué ;
et d’un autre côté, la famille qui perçoit un revenu assez faible ne peut se permettre d’offrir
à leurs enfants l’opportunité d’arriver jusqu’à l’étude supérieure, voire même, l’école une
impossibilité.
En tout cas, à Madagascar, le travail est la source quasi-exclusive de revenu des
pauvres, et pourtant tout travail ne mérite pas salaire.
Section 3: Relation entre éducation et diplômes :
Actuellement, face aux problèmes du sous-emploi, du chômage, de la
prédominance du secteur informel, et surtout du coût de la vie, être diplômé des grandes
écoles n’est plus un souci pour un certain nombre de personne. Du moment où on parvient
à assouvir nos besoins essentiels (manger, avoir un toit où dormir la nuit, et être vêtu) par
n’importe quel travail, c’est déjà mieux car trouver du travail, à présent, c’est comme
chercher de l’or, malgré les diplômes. C’est une des raisons qui explique l’abandon
précoce de l’école des enfants malgaches et la dévalorisation des diplômes.
Au niveau les plus hauts du système éducatif malgache, le système produit en effet
trop de diplômés : à titre d’exemple 3700 diplômés sortent actuellement chaque années de
l’enseignement supérieur, alors qu’environ 2500 nouveaux emplois très qualifiés sont crées
annuellement.
Dans le même temps, le secteur produit trop peu de diplômés aux niveaux les plus
bas du système éducatif : environ les deux tiers des jeunes d’une même classe d’âge
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entrent sur le marché du travail sans aucune instruction ou avec moins de cinq années
d’études primaires.
Voici des tableaux qui montrent l’évolution des résultats des examens sur les trois
niveaux de l’enseignement : le CEPE, le BEPC, le Baccalauréat.
Au niveau primaire les résultats sont assez propices, car ils sont passés de 62,2% en
2003, l’année suivante, ils ont un peu diminués mais un effort considérable s’est produit en
2005 car les résultats ont atteints 72,7%.
Tableau 9: Evolution des résultats du CEPE
2003 2004 2005
Elèves inscrits 243475 271029 314021
Elèves admis 148769 163608 207191
%admis/présents 62,20% 59,70% 72,70%
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
Au premier cycle du niveau secondaire, les résultats de réussites à ce niveau ne sont
pas assez bien, car depuis 2003, durant les trois années successives seulement en 2004 que
la réussite a atteint les 50%.
Tableau 10 : Evolution des résultats du BEPC
2003 2004 2005
Elèves inscrits 87260 97524 107306
Elèves admis 35236 46570 41064
%admis/présents 40,40% 50,00% 39,20%
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
En second cycle du niveau secondaire, c'est-à-dire dans les lycées, les résultats de
réussites sont faibles, car ceux-ci tournent autour des 30% à 40%. Cependant, une légère
hausse a été constatée en 2005 car la réussite a atteint 43,90% après une chute remarquable
en 2004.
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Tableau 11 : Evolution des résultats du Baccalauréat
2003 2004 2005
Elèves inscrits 46962 50934 56951
Elèves admis 19090 16971 25001
%admis/présents 40,60% 33,30% 43,90%
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
D’après ces résultats, on en déduit que l’efficience du système éducatif malgache
est faible, d’autant plus que l’effectif des apprenants diminue au fur et à mesure que le
niveau s’élève.
Ce faible résultat accentue le sous emploi et le secteur informel au niveau du
marché de travail car les enfants qui abandonne l’école avec un minimum de formation
vont inévitablement chercher du travail.
Dans le milieu urbain, ce faible résultat se rattache avec le fait de la prédominance du
secteur informel et de l’exploitation des enfants, car la plupart sont contraints d’aller
travailler face à la pauvreté.
D’un autre côté, la part du secteur formel au niveau du marché de travail est trop
infime et n’arrive pas à absorber la demande d’emploi par ceux qui ont faits des études
supérieures. Cela implique la dévalorisation des diplômes et démotive, par la suite, ceux
qui n’ont pas encore fini leurs études.
Ainsi, la main d’œuvre malgache est faiblement qualifiée.
De ce fait, une stratégie de développement du secteur éducatif doit nécessairement tenir
compte de tels déséquilibres et accorder la priorité à l’enseignement de base.
Section 4 : Les problèmes du système éducatif malgache :
Malgré les efforts effectués par le gouvernement en matière d’éducation, à savoir, la
politique de l’Education Pour Tous, élaboré spécifiquement pour dresser de manière aussi
exhaustive que possible les réalisations faites par Madagascar en matière d'éducation.
L’Education Pour Tous intervient dans le renforcement des compétences techniques de nos
ressources humaines et par la suite, les rendre plus sensibles à la manière de répondre
efficacement aux besoins éducatifs exprimés par les différentes couches de la population.
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En effet, ce programme agit surtout au niveau bas du système éducatif (primaire) et
l’alphabétisation et intervient moins au niveau supérieur. Cependant, les problèmes du
système éducatifs sont multiples et assez important tant au bas niveau qu’au niveau
supérieur.
Les problèmes du système éducatif malgache sont d’ordre divers. Il y a les problèmes
propres au système, et ceux liés au système. Entre autres :
- une gestion administrative inadéquate des personnels (comme le montrent les
incohérences observées dans l’allocation des enseignants aux écoles) ;
- une mauvaise gestion du temps des enseignants et des élèves provenant d’un mauvais
usage de l’enseignement multigrade dans les écoles primaires et d’un recours
insuffisant à la polyvalence des enseignants dans le secondaire ;
- une mauvaise gestion du processus pédagogique aux niveaux primaire et secondaire,
comme l’atteste le faible lien qu’il y a entre les moyens qui sont consacrés aux écoles
et les résultats obtenus par les élèves ;
- une organisation inefficace des systèmes d’enseignement technique et professionnel
et d’enseignement supérieur liée à la duplication des offres de formation entre
établissements, alors qu’un regroupement des structures d’offre et une plus grande
spécialisation de celles-ci permettraient de réduire les coûts unitaires et d’accroître le
degré de diversité des enseignements ;
- Très fortes disparités régionales et mauvaise répartition des enseignants: pléthore en
ville et pénurie dans certaines zones rurales ;
- Concernant l’abandon de l’école, la politique de formation des jeunes non scolarisés
ou ayant abandonné l'école reste à inventer ;
- On constate aussi, un impact négatif d'un environnement scolaire défavorable sur la
qualité des apprentissages. Par exemple, un bâtiment en mauvais état provoque un
désagrément aux personnels de l’éducation ainsi qu’aux élèves, et par la suite,
engendre une démotivation à fréquenter l’endroit. Aux élèves cela conduit à
l’abandon de l’école, quant aux enseignants, l’irresponsabilité s’instaure facilement
(l’absentéisme) ;
- La formation aux nouveaux programmes ne touche qu'une proportion réduite
d'enseignants ;
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
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En fait, le système d’éducation souffre à tous les niveaux d’une insuffisance de
matériels, d’équipement et d’infrastructures. En effet, les conséquences sont multiples, au
niveau du système éducatif même, il y a une mauvaise qualité du système scolaire et donc
du rendement.
Au niveau économique et social, cela entraîne un déséquilibre dans la répartition de
main d’œuvre au niveau du secteur d’activité, qui est très visible à Madagascar. Plus
explicitement, voici un tableau chiffré rapportant la répartition des activités selon le milieu
de résidence.
Tableau 12 : Structure des emplois selon le milieu de résidence :
Branche d'activité Urbain Rural Madagascar
Agriculture 44,3 85,3 78
Industrie alimentaire 2,9 0,8 1,2
Industrie textile 4,2 1,7 2,2
BTP 2,1 0,5 0,8
Autres industries 5,1 2 2,6
Commerce 12,8 3,6 5,2
Transport 4,1 0,7 1,3
Santé privée 0,5 0,1 0,2
Education privée 2,4 0,5 0,8
Administration publique 7,9 1,4 2,5
Autres services 13,7 3,4 5,3
Total 100 100 100
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
De ce tableau, on conclut que seule l’activité d’agriculture est importante dans le
milieu rural et dans le pays, les restes n’occupent qu’une petite partie du secteur d’activité.
L’éducation présente seulement 0.5% dans le milieu rural.
Concernant les activités propres aux secteurs, le secteur secondaire et le secteur
tertiaire nécessitent un capital humain beaucoup plus qualifié que le secteur primaire. D’où
la convergence d’un important effectif de population active vers le secteur primaire. Ce qui
explique, en quelque sorte, la prédominance de ce dernier dans notre économie.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
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Voici un tableau qui exprime la répartition du secteur d’activité à Madagascar :
Tableau 13 : répartition du secteur d’activité à Madagascar
secteur d'activité taux
Secteur primaire 75%
Secteur secondaire 10%
Secteur tertiaire 15%
Source : Rapport économique et financier du Ministère de l’économie 2005-2006
Au cours de la dernière décennie, l'évolution de la structure de l'emploi montre que
le secteur primaire (agriculture, sylviculture, élevage, pêche, chasse et autres) continue de
pourvoir la grande majorité d'occupation aux actifs. Toutefois, il faut signaler que le taux
d'occupation dans le secteur primaire tend à régresser, et ce en faveur du secteur des
services.
Graphiquement, cette évolution se présente comme suit :
Evolution de l'emploi dans les secteurs d'activité
0,0
20,0
40,0
60,0
80,0
100,0
2002 2004 2005 2006
année
taux
0,02,04,06,08,010,012,014,016,0
Secteur primaire (%)
Secteur secondaire (%)
Commerce (%)
Malgré les anomalies que présente le système éducatif, ceci produit, chaque année,
un certain nombre de diplômés (ingénieurs, gestionnaires, économistes, sociologue,
médecins,…) issus des établissements supérieurs qui vont, effectivement, contribuer au
développement de notre pays, comme par exemple, la création des instituts
pharmaceutique par les scientifiques malgaches (Homéopharma, RIRA).
Sur ceux, passons à la section suivante qui propose quelques solutions pour résoudre ces
problèmes.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
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Section 4 : Les solutions aux problèmes du système éducatif malgache :
Pour y remédier à ces difficultés, et compte tenu des sommes qui devraient être
investies, d’aucuns s’attendent à ce que le secteur de l’éducation contribue de façon
importante au programme de réduction de la pauvreté dans lequel s’est engagé le
gouvernement. Pour les responsables et les gestionnaires de ce secteur, il est important
donc d’identifier les voies qui permettraient à moyen et à long terme de développer le
système éducatif, et de définir des priorités pertinentes de ce financement.
Pour cela, une stratégie de développement à moyen terme du secteur éducatif peut
être articulée autour des objectifs d’efficacité (renvoie à la cohérence entre d’une part les
priorités qui sont accordées aux différents sous-secteurs et d’autre part les conditions
économiques actuelles et futures du pays) et d’équité (se réfère aux disparités qui existent
en matière d’accès aux services éducatifs entre des groupes de population, et à la
répartition des ressources publiques entre ces mêmes groupes.). Les analyses menées dans
le cadre de l’étude de la Banque Mondiale montrent que l’efficacité et l’équité du système
malgache pourraient être améliorée à moyen terme au travers d’une stratégie visant
notamment à :
- universaliser un enseignement de base de qualité raisonnable, et développer les autres
types de formation en fonction des besoins du marc hé du travail.
Améliorer la gestion du système.
Toutes les observations s’accordent pour souligner que l’enseignement de base est
l’investissement en capital humain le plus effectif.
Les principaux défis qui devraient relever le secteur sont les suivants :
- rationaliser la structure du système pour améliorer la qualité et répondre
aux besoins du marché du travail
- améliorer la gestion du personnel, en particulier celle des heures
complémentaires et des Personnels Administratifs et Techniques (PAT)
Actuellement, l’exploitation productive de la main d’œuvre à Madagascar est encore
insuffisante pour aboutir à un développement. Malgré les efforts effectués par l’Etat pour
renforcer l’efficacité de l’éducation tant en quantité qu’en qualité par l’instauration de la
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
42
politique de l’éducation pour tous, la distribution des kits scolaires, la facilitation de
l’accès à l’école encore nombreux sont les familles qui ont des difficultés pour ce faire à
cause de la pauvreté.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
43
Conclusion
Pour qu’il y ait, en effet, une réponse effective aux besoins éducatifs fondamentaux
de tous, enfants, jeunes, adultes, il faut former les ressources humaines pouvant prendre en
charge cette tâche, et pour qu’elles soient effectivement capables d’accomplir ce qui est
attendu d’elles, leur formation elle-même doit être à la hauteur de cette attente.
Le besoin de préparer et de perfectionner les hommes dans leur travail est donc à l’origine
de développement d’un pays.
D’après ces analyses, on en déduit que, en matière d’éducation, les enseignants
tiennent une place non moins importante dans le processus de développement. Cela
commence depuis la petite enfance de l’individu jusqu’au stade de son indépendance, ainsi
que depuis son entourage (famille, ami, voisin) qu’à l’école. A l’instant où l’individu
devient responsable, et a l’aptitude de vivre indépendamment, il est de son devoir de
transmettre, à son tour, aux générations futures une bonne éducation.
Cela implique à priori, le développement de l’individu lui-même, ensuite, le
développement de son entourage qui inévitablement amène au développement du pays.
La valorisation des ressources (les enseignants) devrait donc reposer sur un concept
commun visant la valorisation de tout un chacun et le développement de la nation dans
l’utilisation rationnelle des potentiels économiques et surtout humains et mettant à l’écart
tout facteur pouvant être source de disparité ou de différence ; car en effet, il n’y a de
développement qu’à partir de la valorisation des ressources humaines. En outre, ceux-ci
sont en quelque sorte la source du capital humain par le fait qu’ils transmettent des savoirs.
A Madagascar, malgré le fait que l’éducation soit, pour le pouvoir actuel une priorité,
avec les efforts menés concernant la mise en œuvre des réformes de l’éducation nationale,
notamment la politique de l’éducation pour tous, est insuffisante. L’évolution des résultats
de réussite à chaque niveau d’étude en est la preuve, car on constate qu’à chaque niveau
supérieur le résultat devient faible ; en primaire ceci atteint 72,7% et en terminale la
réussite n’est plus que de 43,90%. Au niveau des effectifs, c’est encore plus marquant car
en commençant l’école, l’effectif des élèves inscrits a atteints 314021 et au niveau second
cycle du secondaire les élèves inscrits ne sont plus que 56951.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
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Dans les pays en développement, l’éducation de base est de loin l’investissement le
plus rentable tant d’un point de vue économique que social.
Après analyse de la situation du système éducatif malgache et du contexte économique
et sociale actuel, entre autre le chômage, le sous emploi, la dominance du secteur informel,
le niveau de salaire qui est dérisoire, l’écart important des classes sociales qui caractérise la
pauvreté ; on en déduit la réponse à notre question que malgré une disposition de main
d’œuvre qualifiée issu des grands écoles supérieures (ingénieurs, médecins, économistes,
magistrats,…), et des efforts effectués par le gouvernement (Education pour tous) la
contribution du système éducatif au développement économique et social de notre pays est
encore insuffisant.
Cependant, il est évident que le développement durable de l’île passera par un
développement important de l’enseignement public qui réponde mieux aux principes et
valeurs défendus par l’Etat. Pour ce faire, une réflexion en profondeur du système
malgache paraît indispensable. En effet, il semble essentiel que l’Etat, par son ministère de
l’éducation nationale repense un enseignement malgache équilibré qui fasse, durant toute
la scolarité obligatoire une place importante à la langue et à la culture malgache.
Mémoire de Maîtrise / Filière Economie / Option : Développement
45
Bibliographie
Ouvrages :
• C. Vimont, Le diplôme et l’emploi, Hachette
Éducation, 1998
• P. Livenais, J. Vaugelade, Education, changement démographique et
développement, Hachette
Éducation, 1996
• J.M. ASTOLFI L’école pour apprendre, édition ESF, 1992
• CATTANG, Tous les enfants peuvent réussir, Edition le Centurion, 1988
• M GIRY. Apprendre à raisonner, apprendre à penser, Hachette Éducation, 1994
• A.M PERRETCLERMONT, La construction de l'intelligence dans l'interaction
sociale, Edition LANG
• Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, CLAPAREDE, L'éducation fonctionnelle
Edition INF, 1973
• B Scheuwly, J.P Bronckar, Vygotsky, Neuchâtel, Delachaux et Niestlé, Le
problème de l'enseignement et du développement mental, Edition ESF, 1991
Revues et Rapports :
• Rapport économique et Financier 2005-2006 du Ministère de l’économie
• Cours de développement et croissance en troisième année de l’économie
Site internet :
• www.madagascar.gov.mg
• www.madanews.com
• www.madanight.com
• www.ibe.unesco.org/International/Databanks/Dossiers/rmadagas.htm
• www.ift.mg/ecolea/presen/adminis.htm
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• www.worldbank.org/afr/hd/wps/E&T_Mada_Fr.pdf
• 123madagascar.com/hitparadeup.cfm ?Id=2848&urlsite