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FORMES DE LUXE - NOVEMBRE - NOVEMBER 2014

CARNETS DE VACANCES EN PROVENCE… HOLIDAY NOTES FROM PROVENCE...

• En marge des images d’Épinal de la Provence,quelques audacieux redessinent les contours du luxe de cette région du sud de la France.

• S’ils s’émancipent des codes traditionnels, leurdétermination reste à la mesure du respect qu’ilsvouent à cet héritage provençal qui est le leur.

• Alongside more conventional images of the South,some are daring to reshape the forms of Provencalluxury.

• While they eschew traditional codes, their determinationis tempered by the respect they have for their ownProvence heritage.

> Retrouver la saveurauthentique de laplante fraîche : telleétait l’idée de départdes Sirops d’Éloïde. Une idée qui a fait son chemin jusque sur la table des grandschefs. Voire jusque sur leur comptoir, où ils ont su séduire Thierry Hernandez, chef barman du Plaza Athénée.

> Rediscovering theauthentic flavour of the fresh plant: this was the original idea for Sirops d’Éloïde. It isan idea that has foundits way onto the tablesof the great chefs, andeven onto their bars,where they haveattracted ThierryHernandez, headbartender of at Plaza Athénée.

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font partie intégrante de l’image demarque de cette Provence d’Épinaldont est si friand le visiteur. Poncifsmarketing ou symboles incontour-nables, ils demeurent les indétrôna-bles étendards d’une Provence quis’exporte. Et qui s’exporte bien.Fondée en 1976 par Olivier Baussan,L’Occitane – rebaptisée L’Occitane enProvence par le très avisé Reinold Geiger – en apporte chaque jour la preuve dans les 2 570 points devente dont l’enseigne dispose à tra-vers plus de 90 pays. Mieux: en Asieoù L’Occitane réalise environ 40 %de ses ventes – et, dit-on, un chiffred’affaires supérieur à plusieurs grandsnoms du luxe français –, l’enseigneest devenue l’emblème même d’unart de vivre à la française.

where L’Occitane makes nearly 40% of its sales – with a turn overgreater than several big names inFrench luxury – the brand hasbecome the very emblem of Frenchart de vivre.

Provence touch

“Shop fronts in yellow wood, red terra-cotta tiles, wicker baskets... in all of ourstores, everything is designed to repro-duce the timeless atmosphere of a farm-house in the South of France,” explainsAndré Hoffmann, director for AsiaPacific at L’Occitane. Shops which arean invitation to travel to a Provenceof yesteryear, designed from the floorright up to the product on the samemodel, regardless of the country; andfor good reason: “The success of L’Occitane is closely related to theauthenticity of our products, which areprimarily products attached to a region,and it is this authenticity which ourcustomers expect to find in our stores.”As in the packaging of their cosme-tics with their retro-marketing, havea great story to tell. The latest evi-dence of the company’s success is inChina, where the brand’s codes havebeen pillaged by local retailers, asembodied by Occitown, a chain whichhas shamelessly plagiarised a concept

he leading destination forFrench tourists and thesecond for international tou-

rism, just after Paris, the PACA regionattracts over 30 million visitors peryear (1). Between the Alps and the Côted’Azur, Provence occupies a positionof choice, both in tourism as well asin the popular imagination. Overlaidon the Provence of Cezanne, VanGogh and Giono, is the Provence of Pagnol, Raimu and Fernandel. Between traditional Lubéron housesand plaster crickets, beautiful imagesrub shoulders with the picture.And so it goes, a sprig of lavenderhere, and a printed olive branch there;certain motifs which are an integralpart of the stereotypical branding ofProvence of which visitors are sofond. Essential symbols or unavoi-dable pictures, they remain the unas-sailable flag-bearers of a Provencewhich is exported; and it travels well.Founded in 1976 by Olivier Baussan,L’Occitane, renamed L’Occitane enProvence by the very astute ReinoldGeiger, demonstrates this every day in some 2,570 shops in over 90 countries. Even better, in Asia,

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remière région d’accueildes touristes français etseconde région d’accueilen matière de tourismeinternational – directement

après Paris – la région PACA attireplus de 30 millions de visiteurs paran (1). Entre Alpes et Côte d’Azur, laProvence y occupe une place de choixdans les statistiques touristiquescomme dans l’imaginaire collectif. À la Provence de Cézanne, Van Goghet Giono vient se superposer la Provence de Pagnol, de Raimu et cellede Fernandel. Entre bastides en Lubé-ron et cigales de plâtre, les bellesimages y flirtent avec le cliché.Ainsi en va-t-il du brin de lavandeapposé ici et de la branche d’olivierimprimée là. Des motifs choisis qui

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Provence touch

Devantures de bois jaune, tomettesrouges de terre cuite, ocres des murs,paniers d’osier…: dans les boutiquesL’Occitane, tout est pensé pour resti tuer l’ambiance intemporelled’un mas du sud de la France. Des bouti ques comme autant d’invi-tations au voyage vers une Provence d’antan, designées du sol au produitsur le même modèle, quel que soit le pays. Et pour cause : c’est précisément à l’authenticité de ses produits qu’est lié le succès de la marque. Des cosmétiques, crèmes,sérums, savons et parfums, indisso-ciables du terroir dont ils sont issusqui, sur fond de rétro-marketing, ont une belle histoi re à raconter. Dernière preuve en date du succès de l’enseigne: en Chine – qui compteavec la Russie et le Brésil depuis l’ouverture de L’Occitane au Brésilparmi les marchés affichant la plus forte croissance –, les codes de la marque sont pillés par lesenseignes locales. C’est le cas d’Occitown qui a plagié sans vergogneun concept qui, chez L’Occitane, estaussi et d’abord une philosophie :celle d’une entreprise engagée dans le sens du vrai, très attachée àla qualité et à la traçabilité desmatières premières naturelles qu’elleutilise, ce qui permet à L’Occitane de certifier à ses clients une AOC Provence.Appellation d’origine contrôlée (AOC)commuée en AOP (appellation d’ori-

gine protégée) Vallée des Baux-de-Provence en ce qui concerne leChâteau d’Estoublon, à Fontvieille,où, pourfendant les codes tradition-nels, Valérie Reboul révolutionne ladonne en réinventant la bouteilled’huile d’olive. Délicate entreprisesur un segment peu enclin auxgrands bouleversements : “Quandnous avons repris le domaine en 1999 et que j’ai décidé de lancer mes bouteilles- par fums, personne n’ycroyait”, se souvient la châtelaine.Bilan des courses: “Mise en rayon auxGaleries Lafayette Gourmet à Paris,notre première bouteille – couture – aété épuisée en 15 jours seulement…”

Bijoux de table vs terroir

Une bouteille initialement dévelop-pée par Saverglass en 75 ml pour lesspiritueux et en 100 et 50 ml pour la parfumerie, tout en lignes tendueset en angles vifs, rehaussée d’uneépaisse semelle de verre dont le largefacing carré accueille une étiquettenoire sérigraphiée, dessinée par Valérie Reboul en personne: “L’huiled’olive est un produit noble, reprend-elle. Et chaque année, nous nousemployons à en revisiter les saveurs viades assemblages imaginés comme desvariations autour de nos huiles mono-variétales extra-vierges. Notre objec-tif : créer des millésimes d’exception

which at L’Occitane, is also, and pri-marily, a philosophy: “Our companyis engaged in a philosophy of authen-ticity, and we are very committed to thetraceability of the products we use, allo-wing us to guarantee our customers aProvence AOC”.This AOC has been commuted toAOP (appellation d’origine protégée)Vallée des Baux-de-Provence, asapplies to Château d’Estoublon, inFontvieille, where, eschewing tradi-tional codes, Valérie Reboul is sha-king things up by reinventing the oliveoil bottle. It is a delicate undertakingin a segment not much given toupheaval: “When we took over theestate in 1999, and I decided to launchmy perfume style bottles, nobody couldbelieve it,” she recalls. And the result:“When it arrived on the shelves of Gale-ries Lafayette Gourmet in Paris, ourfirst –couture– bottle sold out in just15 days...”

Table jewels versus terroir

A bottle originally developed by Saver-glass in 75 ml for spirits in 100 and50 ml sizes for perfumery, while tautlines and sharp angles, with a thickglass base and whose wide squarefacing hosts a black screen printedlabel designed by Valérie Reboul her-self: “Olive oil is a noble product,” sheadds. “And every year, we strive to over-haul flavours via assemblies designedas variations around our single varietyextra virgin oils. Our goal is to createexceptional vintages, and it was fromthis exceptional concept that was bornthe Château d’Estoublon collection. Thedelicious meeting the beautiful: I desi-gned each bottle like a jewel, a gem forthe table.”Couture bottles or art deco flasks,bright silver caps and solid glass stoppers, round or square, as well asspray bottles, table services and

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et c’est de cette notion d’exceptionqu’est née la collection du Châteaud’Estoublon. Le bon se devait de rejoindre le beau: j’ai imaginé chaquebouteille à la manière d’un écrin, d’un bijou de table”.Bouteille couture ou flacon art déco, bouchons argent brillants etbouchons de verre plein, ronds oucarrés, mais aussi flacons spray, servi -teurs de table et éditions limitées sérigraphiées: rien ne semble devoirarrêter Valérie Reboul dont les huilesd’olive émancipées des rayons épicerie fine colonisent désormais lesboutiques de déco. Un axe de déve-loppement packaging qui demeurenéanmoins atypique dans une régionoù la sobriété semble l’emporter dèslors que l’on aborde le chapitre duluxe. Notamment en matière de gastronomie : “Safran de Salon-de-Provence, truffes du Tricastin, fruitsconfits de Saint-Rémy…: en Provence,

les artisans renommés qui travaillentdes produits haut de gamme s’attachentplus au contenu qu’au contenant”, noteCécile Bertin, directrice du servicecommunication de la Chambre decommerce et d’industrie du Paysd’Arles qui, depuis 20 ans, travailledans les coulisses de Provence Prestige à rassembler dans les alléesdu salon tout ce que la Provence offrede plus qualitatif. “J’irais même plusloin: nous sommes dans une tradition deterroir où un packaging trop élaboré peuts’avérer suspect. Au design, nous préfé -rons la preuve par la dégustation…”

Le goût des choses

Terroir. Le mot revient. Incontour-nable. Témoignant d’un attachementà une Provence immémoriale,souvent décliné ici en forme de lienintime: “Les plantes aromatiques sontemblématiques des terres provençales.

silkscreened limited edition:nothing seems to hold back ValérieReboul, whose olive oils have nowescaped the deli shelves to colonisethe interior design boutiques. It is adevelopment strategy for packagingwhich is nonetheless unusual in aregion where sobriety seems to prevail when we look at the luxurysegment. And particularly in termsof gastronomy, “Salon-de-Provencesaffron, Tricastin truffles, Saint Remycandied fruit... in Provence, the renow-ned artisans who work on high-end pro-ducts are more attached to the contentthan the container,” says Cécile Bertin,director of the communication depart-ment of the CCI du Pays d’Arles, whofor 20 years has worked behind thescenes at Provence Prestige to gatherin the aisles of the trade show everyhigh quality offering from Provence.“I would go further: we are in a tradi-tional region where over-elaboratepackaging might be seen as suspicious.People prefer proof via the tasting...”

The taste of things

Terroir. The word keeps coming up;it’s unavoidable. It demonstrates acommitment to a timeless Provence,

often shown in the form of an inti-mate link: “Aromatic plants are emble-matic of the land of Provence. For methey primarily symbolise the Provenceof my grandmother,” says Jean-MarcTimon-David, founder of Siropsd’Éloïde. And what exactly are Siropsd’Éloïde? It is a range of aromatic cordials, concocted exclusively from fresh plants – basil, sarriette,mint, tarragon, marjoram and lemon thyme– launched in 2012 in Marseille, in the manner of a concept,that of niche cordial.“Developed by a genuine Vaucluse siro-tier from local species, our cordials are100% Provencal,” says Jean-MarcTimon-David. “However, and evenwhile I wanted my bottles tell a story,I do not want to fall into typical Provence codes. That’s why I chose around model, evocative of the qualita-tive world of perfume, with a mechani-cal stopper recalling lemonades ofyesteryear. The label which is slightlyflower power uses colours directly rela-ted to the feeling of the plants in one’smouth.” The bottles, in thick glass– “Our cordials are pasteurised andbottled hot, so it needed to be an ultra-tough glass” – developed in Germany,and adorned with hand knotted jute

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> Entre flûtes à corset et bouteilles en habit de diamants, les rosésfont le grand écart. Au Château Miraval, le rosé Jolie-Pitt & Perrinse décline tout enrondeurs gourmandes,tandis que le Château de Saint-Hilaire et le Château Pigoudetjouent la carte d’une base joliment évasée.

> Between corset flutesand bottles decoratedwith diamonds, rosés are the exception. At Château Miraval, Jolie-Pitt & Perrin roséfeatures luscious curves,while Château de Saint-Hilaire and the ChâteauPigoudet boast a nicelyflared base.

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twine, are now embellished with amini leaflet with recipe ideas, eachmore delicious than the last.

Precious bottles

But let’s return to that idea of the inti-mate relationship with Provence,because while we take a change ofscene with Molinard, we are still talking about a family business; ormore precisely in this case, a familysaga. On the occasion of 165 yearanniversary of the prestigious house,it was to the five generations of menwho preceded her at the head of thisGrasse institution that Célia Lerouge-Benard wanted to pay tribute to withLa Collection Privée. Five aestheticfragrances for connoisseurs, dedica-ted to emotion and imagination, she explains, like a symphony based around leather, “La Collection Privée marks a return to our roots. Why

leather? Because it’s the missing link:one which tells the story of a city of tan-ners which would become the worldcapital of perfume.” It is a mixed rangewhich revives the great tradition oflegendary Molinard bottles designedby Viard, Lalique and Baccarat, revisi-ting the bell model, specifically desi-gned by Baccarat in 1948: “The bottlehas a copper cap, is heavy in the hand,with the stills from my childhood, pre-sented in green textured paper with abeautiful deep matt purple,” says thenew General Director of Molinard.It is a lauded collection for CeliaLerouge-Benard, who, a few yearsago, revisited the iconic Habanita,launched in 1921, “Habanita is totallypart of my personal history,” she says.“With the perfume Habanita, thenHabanita L’Esprit, I wanted to revisitthe story and reclaim it, just as its femi-ninity has been reclaimed. The bottleis a reinterpretation of the originalR

En ce qui me concerne, elles symboli-sent d’abord la Provence de ma grand-mère”, explique Jean-MarcTimon-David, fondateur des Siropsd’Éloïde. Les Sirops d’Éloïde ? Uneligne d’élixirs aromatiques concoc-tés exclusivement à base de plantesfraîches – basilic, sarriette, menthe,estragon, marjolaine et thym citron –,lancée en 2012, à Marseille, à lamanière d’un concept: celui du siropde niche.“Élaborés par un authentique sirotierdu Vaucluse à partir d’essences locales,nos sirops sont 100 % Provence, com-mente Jean-Marc Timon-David. Cela étant, et même si je désirais quemes bouteilles racontent une histoire,je ne voulais pas verser dans les codesprovençalo-provençaux. C’est pourquoi,j’ai choisi un modèle rond, évocateurde l’univers qualitatif du parfum, dotéd’un bouchon mécanique rappelant la limonade d’antan. L’étiquette, unbrin flower power, est déclinée selon des codes couleurs en lien direct

avec le ressen ti de la plante en bouche”. Une bouteille en verre épais – “les sirops sont pasteurisés et embou-teillés à chaud, il me fallait donc un verre ultra-résistant” – développéeen Allemagne et par ailleurs ornéed’une ficelle de jute nouée mainmaintenant un mini leaflet agrémentéd’idées recettes, toutes plus gour-mandes les unes que les autres.

Flacons précieux

Mais revenons à cette idée de lienintime avec la Provence. Car si nouschangeons de décor avec Molinard,c’est bien encore d’une histoire defamille dont il est question. Ou plusexactement ici, d’une épopée fami-liale. À l’occasion des 165 ans de laprestigieuse maison, c’est justementaux cinq générations d’hommes quil’ont précédée à la tête de cette insti -tu tion grassoise que Célia Lerouge-Benard a voulu rendre hommage avec La Collection Privée. Cinq jus d’esthète pour connaisseurs, dédiésà l’émotion et imaginés, explique-t-elle, comme une symphonie autourdu cuir: “La Collection Privée marqueun retour aux origines. Pourquoi lecuir? Parce que c’est le maillon man-quant: celui qui raconte l’histoire d’uneville de tanneurs devenue capitale mon-diale du parfum”. Une ligne mixte quirenoue avec la grande tradition desmythiques flacons Molinard signésViard, Lalique et Baccarat, en revi-sitant le modèle cloche, précisémentcréé par Baccarat en 1948 : “Labouteille est dotée d’un capot cuivre,lourd en main, aux armes des alambicsde mon enfance et présentée dans unécrin en papier texturé d’un beau violet mat profond”, commente la

> Designée par PatriceBoulat et réalisée parSaverglass, la bouteillede la nouvellecollection Molinardaffiche la couleur: la signature apparaîtimprimée en cuivre à chaud sur uneétiquette gaufrée,ornée d’un fin rubanverni sur fond de ce violet profond,évocateur des fleurs de Provence.

> Designed by PatriceBulat and produced bySaverglass, the bottlefor the new Molinardcollection shows itscolours: the signatureappears printed inheat embossed copperon a label adornedwith a fine coatedribbon on a back-ground of deep purple,evocative of theflowers of Provence.

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bottle, available in matt black or lacquered white, lightly powdered. Like the fragrance, the bottles have adialogue: angel and devil, yin and yang,strength and fragility... The two facesof today’s woman.” The two bottles

nouvelle directrice générale deMolinard.La collection de la consécration pour Célia Lerouge-Benard, qui, il y a quelques années, avait revisitél’iconique Habanita, lancé en 1921:“Habanita fait totalement partie demon histoire intime, raconte-t-elle.Avec l’eau de parfum Habanita puis avec Habanita L’Esprit, j’ai voulu revisiter cette histoire et me la réapproprier, comme on se réappro-prie sa féminité. Le flacon est une réinterprétation du flacon d’originedécliné en noir mat et en blanc laqué,légèrement poudré. À l’instar des fragrances, les flacons se répondent :ange et démon, yin et yang, force et fragilité… Les deux visages de la femmed’aujourd’hui”. Deux flacons quiconservent la frise originelle dessi-née par René Lalique tout en affichantdes arêtes saillantes pour un profiltout à la fois plus contemporain et plus radical.

Comme un voyagedans le temps…

Non loin de là, à Carry-Le-Rouet, c’estd’une autre histoire de famille dontil s’agit avec la jeune marque Rose et Marius, créée l’année dernière par Magali Fleurquin-Bonnard :“J’aime les objets raffinés qui ont cettecapacité intrinsèque de sublimer lequoti dien et j’aime que ces objets aienten outre du sens et une histoire, raconteMagali. Après avoir longtemps travailléchez Piaget, je suis partie faire un tour

du monde et je me suis aperçue que quel que soit le continent, on évoquaitsouvent la Provence de manière réduc-trice, voire caricaturale. Or cette imagen’avait rien de commun avec la Provence qui est la mienne”.

retain the original frieze designed by René Lalique, while featuringsharp edges for a profile which is atthe same time more modern andmore radical.

A voyage back in time...

Not far away, in Carry-Le-Rouet, another family story is being playedout with the young brand Rose etMarius, created last year by MagaliFleurquin-Bonnard: “I love refinedobjects that have that intrinsic abilityto sublimate the everyday and I loveobjects which also have meaning and astory,” says Magali. “After workingextensively at Piaget, I went on a worldtour and I realised that whatever thecontinent, Provence was represented ina simplistic or caricatured manner. Butthis picture has nothing in commonwith the Provence I know.”And so what is the Provence ofMagali Fleurquin-Bonnard? The

DIADEMA: UN ROSÉ EN HABIT DE DIAMANTS – DIADEMA: A ROSÉ DRESSED IN DIAMONDSIssu d’une dynastie de vignerons varois à la tête de 550 hectares produisant notamment deux crusclassés, Henri Fabre aurait voulu être joaillier. Et comme on ne tord pas si facilement le cou à ses rêvesd’enfant, il se fera un plaisir de dessiner pour vous le bijou qui permettra de recycler les diamants… de sa bouteille : “Le rosé est notre cœur de métier et j’ai toujours voulu mettre des diamants sur mesbouteilles. Avec la cuvée Diadema, qui a précisément le caractère du diamant, la boucle est bouclée”,explique-t-il. Diadema est un élixir né de la rencontre entre la famille italienne Giannotti et la familleFabre, produit et mis en bouteille en Provence mais habillé de diamants en Toscane par l’un des plusanciens maîtres joailliers au monde, à savoir la maison Torrini. “Bien évidemment avec ses 123 pierresserties dans de l’or blanc – soit 4 carats au total –, cette version diamant, présentée dans un coffret en bois et cuir entièrement fait main et incrusté d’argent, s’adresse a des collectionneurs, précise Henri Fabre. Mais nous avons également conçu une version en véritables cristaux Swarovski qui est quant à elle parfaitement accessible. Parce que le luxe doit aussi pouvoir se partager…“

The product of a dynasty of winemakers from the Var, with 550 hectares notably including two classifiedcrus, Henri Fabre always dreamt of being a jeweller. And since childhood dreams are not easily crushed,he has had the pleasure of designing a jewel for us which allows its diamonds to be recycled …from itsbottle: “Rosé is heart of our business and I’ve always wanted to put diamonds on my bottles. With theDiadema vintage which has exactly the character of a diamond, the circle is complete,” he says. Diadema,an elixir born of the encounter between the Italian family Giannotti and the Fabre family, produced andbottled in Provence, but decorated with diamonds in Tuscany by one of the oldest master jewellers inthe world, namely the house of Torrini: “Obviously with 123 stones set in white gold – or 4 carats in total– this diamond version, presented in a totally handmade wood and leather case, inlaid with silver, isaimed at collectors,” he says. “But we have also designed a version with genuine Swarovski crystals,which for its part is perfectly accessible. Because luxury must also be something that can be shared…”

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> Coulées à la mainpar un maître cirier, les bougies parfuméesdes collections Rose et Marius recèlent deseffluves aux couleursdu Sud: plancher ciréd’un mas en Provence,navettes de Marseille à la fleur d’oranger,calisson, tilleul… Desfragrances travailléestout en notes subtilespar des maîtresparfumeurs de Grasse.

> Cast by hand by amaster wax-maker, the scented candles in the Rose and Mariuscollections contain thescents and colours ofthe South: the waxedfloors of a Provencalfarmhouse, theMarseille orangeblossom navettes,marzipan, lime...fragrances carefullyworked with subtlenotes by the masterperfumers of Grasse.

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La Provence de Magali Fleurquin-Bonnard ? Celle de la bastide fami-liale où, enfant, elle passait ses étés.Une bastide aux carreaux de cimentmulticolores, enveloppée de senteursde fenouil et d’immortelle: “C’est danscet esprit que j’ai façonné chacun desobjets qui constituent mes collections:comme autant de passeurs d’émotions”.Parfums rares dans des flacons decristal dotés de poires à l’ancienneou sertis d’étuis en cuir d’agneau,savons gravés, colorés aux ocres du Roussillon, mais aussi et surtoutbougies précieuses. Des bougies présentées dans des écrins-timbalesnon moins précieux. “Portant lesemblématiques motifs des carreaux deciment, nos timbales renouent avec lesfondamentaux du luxe, commenteMagali Fleurquin-Bonnard. Objets àgarder, à collectionner, à recharger ouà détourner : contre les produits de

family country house where as achild she spent her summers: a coun-try house with multicoloured cementtiles, surrounded by the scents of fen-nel and the immortal, “It was in thisspirit that I created each of the objectswhich make up my collections: likesmugglers of emotions.” Rare perfumesin crystal bottles with old fashionedpear bulbs or cases in lambskin lea-ther; engraved soaps, coloured withthe ochre of Roussillon, but first andforemost precious candles; candlespresented in no less precious tim-bales. “Bearing the iconic motifs ofcement tiles, our timbales reconnectwith the fundamentals of luxury,” saysMagali Fleurquin- Bonnard. “Theyare objects to keep, collectibles, to refillor reuse: in contrast to mass marketproducts, they are long term objects,and are available in different collec-tions, with limited editions with gilded

R R> C’est une très élégante carafe à semelleépaisse et capot de bois sombre de Saverglassque l’avignonnaise distillerie Manguin a choisipour son N° 47. Un flacon d’exception pour un produit d’exception : le très prisé cœur de chauffe poire williams Manguin. Une poirequi fait référence sur le segment et qui seconfond avec l’histoire de cette distillerieartisanale créée il y a plus de 50 ans sur l’Île de la Barthelasse. À tester également: le Caraxès alias la dernière création de la maison, une poireambrée associant poires williams et rhum desCaraïbes, également présentée dans un modèleSaverglass – l’incontournable et très viril Qbic.

> It was a very elegant carafe with a thick soleand a dark wood cap from Saverglass thatManguin chose for its No.47. An exceptionalbottle for the popular cœur de chauffe poirewilliams Manguin. A pear which refers to thesegment and which blends into the history ofthis artisanal distillery, established over 50 yearsago on the island of Barthelasse. Also one to test: Caraxès, alais the latest creation of the house, an amber pear blend combingWilliams pears and Caribbean rum, also presented in a Saverglass model – the classic and virile Qbic model.

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SO I R É E DE R EM I SE DES P R I X

consommation de masse, elles s’inscri-vent dans la durée et se déclinent endifférentes collections et en éditionslimitées dorées à l’or fin, mat ou brillant. La porcelaine, façonnée parl’une des manufactures les plus répu-tées de Limoges est d’une incroyablefinesse et les décors sont entièrementposés main. Parce que c’est aussi celaRose et Marius: un attachement indé-fectible au travail à l’ancienne et à unsavoir-faire français qui a su se perpé-tuer de génération en génération”.

Le Sud à boire

Un savoir-faire qui s’illustre égale-ment dans cet incontournable de la Provence qu’est le pastis. Mais pasn’importe lequel : le pastis gastro-nomique. Un grand cru élaboré

depuis 1898 par Les Distilleries etDomaines de Provence à Forcalquier,nous avons nommé le très cultepastis Henri Bardouin : 65 plantes et pas une once de colorant. “Le pastis constitue aujourd’hui un micro-marché”, explique Didier Morel, direc-teur technique des Distilleries. “Avantla Première guerre mondiale, il y avaitplus d’une vingtaine de distil le ries tradi -tion nel les dans la région. À ce jour, noussommes les seuls rescapés”. Un pro-duit de niche, le pastis ? Peut-êtrebien puisqu’à mille lieues des pastisde comptoir, le HB reste en tout pointfidèle à la grande tradition. Designcompris: “Notre bouteille est commele veut l’usage en verre teinté, reprendDidier Morel. Une bouteille initiale-ment confectionnée par un verrier italien, dotée du macaron HB en relief, que nous avons fait recréer parSaverglass dans un verre plus qualita-tif à l’occasion du passage en 70 cl. En2012, nous avons redesigné l’étiquetteet le logo pour les moderniser et mettre en avant le nom de la marque qui appa-raît désormais en noir”. De nouveaux étuis noir et argent (cylindriques pourles magnums), des éditions éphémè-res dotées de sleeves pour les fêtes defin d’année et des éditions sérigra-phiées pour les cavistes : s’il y a euévolution, il n’y a pas eu révolution.Conseil marketing à la tête de l’agenceMonogramme et fondateur deBrumes Gourmandes, Jean-DavidCamus – accessoirement créateurd’un pastis en spray -, précise que :“Le pastis est l’une des rares catégoriesà ne pas avoir encore fait sa révolutionde la premiumisation. Ici, la

with fine gold, matt or glossy. The por-celain, crafted by one of the most repu-table manufacturers in Limoges, hasincredible finesse and the decorationsare entirely hand placed. Because that’salso what Rose and Marius stands for:a steadfast commitment to work in theold style and with French expertisewhich has been passed down from gene-ration to generation.”

Drinking in the South

It is expertise which is also illustra-ted in that essential Provencal drink,pastis. But not just any: gourmet pas-tis. A grand cru made since 1898 byLes Distilleries et Domaines de Provence in Forcalquier, the cultHenri Bardouin pastis, made from65 plants and not a single ounce ofcolouring. “Pastis is now a micro-market,” says Didier Morel, tech-

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> Pastis, mais aussi cognac, rhum ambré de Martinique, poire williams ou encore Marc de Bourgogne: avec les BrumesGourmandes, Jean-David Camus et PhilippeVançon signent une collection résolumentcréative de spiritueux et eaux-de-vie AOC en sprays culinaires.

> Pastis, cognac, dark rum from Martinique,Williams pears, as well as Marc deBourgogne: with Brumes Gourmandes, Jean-David Camus and Philippe Vançon havedesigned a decidedly creative collection ofAOC spirits and eaux-de-vie in culinary sprays.

> Un flagshiphistorique à Aix-en-Provence et des corners shops à Londres, Séoul etTokyo… À la tête del’enseigne aixoiseAix&Terra depuisquatre ans, RichardAlibert ne fait pasmystère de son objectif :ériger ladite épiceriefine au rang demarque à part entière.

> A historic flagshipstore in Aix-en-Provence, along with corner shops in London, Seoul andTokyo... At the head of the brand Aix basedbrand Aix&Terra for 4 years, Richard Alibertmakes no secret of hisgoal: building thesefine food products to be a brand in itself.

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Derrière une façade quelque peu touristique, Grasse continue de receler sonquota de talents. À l’écart de la foule, fidèles au savoir-faire des origines, il estde jeunes artistes-artisans qui façonnent dans le secret de leurs laboratoiresolfactifs des jus cousus sur mesure. C’est le cas de Didier Gaglewski qui, il y aune dizaine d’années, s’est installé dans la capitale du parfum pour y créerCambouis. “Cambouis n’est pas aussi brut qu’on pourrait le croire, commente le créateur. S’il s’agit effectivement d’un parfum masculin sans concession,imaginé en réaction face à la féminisation des fragrances pour homme, jereste quelqu’un qui aime travailler en douceur”. Et de préciser dans un sourire:“En d’autres termes, Cambouis n’est pas un pur concept : il est fait pour êtreporté. Le nom comme le packaging relèvent du clin d’œil”. Un clin d’œil àl’univers du sport automobile façon Steve McQueen, décliné dans un écrin de métal on ne peut plus convaincant : “J’ai d’abord cherché un flacon quiréponde à cet univers des sports de course dans les collections des verriers,mais je n’ai rien trouvé, se souvient Didier Gaglewski. C’est pourquoi j’ai décidéde jouer le tout pour le tout en optant pour une véritable… burette d’huile”.Une burette 100 % vintage dont l’aspect brut a été contrebalancé par desnotes d’or et qui est aussi un objet appeler à durer, puisque sa version luxe,

agrémentée d’une belle poire à l’ancienne et habillée d’aluminium, intègre un flacon de verre rechargeable.

In Grasse, young artist-artisans are creating made to measure fragrances. Thisis the case of Didier Gaglewski, who for ten years, settled in the perfume capitalin order to create Cambouis. “Cambouis is not as rough and ready as it sounds,”he says. “While it is indeed an uncompromising masculine scent, designed inreaction to the feminisation of men’s fragrances, I am someone who likes towork subtly.” And to clarify, with a smile: “In other words, Cambouis is not apure concept: it is made to be worn. The name as well as the packaging are asomething of a nod.” That is, a nod to the world of motorsport Steve McQueenstyle, available in a green metal container which could not be more appropriate:“I first looked for a bottle evoking the world of racing sports in glassmakers’collections, but I couldn’t find anything,” says Didier Gaglewski. “That’s why I decided to take a gamble on opting for the real thing... an oil can.” It is a100% vintage oil can whose raw appearance is was offset by gold details andis also an object built to last, with its luxury version featuring a beautiful antiquepear bulb and covered with aluminium, incorporating a refillable glass bottle.

DIDIER GAGLEWSKI OU L’ART DU DÉTOURNEMENTDIDIER GAGLEWSKI OR THE ART OF DIVERSION

distinction s’opère non en termes depremium ou de non-premium maisen termes d’artisanal et d’industriel”.Soit, mais pourrait-on imaginer unetelle révolution? “Je n’en suis pas sûr”,répond-il. “Le pastis est un produittypiquement franco-français : il n’ya pas d’acteurs extérieurs pour faire bouger les lignes. D’autre part, c’est unmarché ultra-concentré aux mains demarques très puissantes qui n’ont passelon moi d’inté rêt stratégique à tenter une premiumisation qui coûtecher alors même que le produit standard offre déjà des marges élevées.De fait, il y a peu d’attentes au niveaudes consommateurs comme des pres-cripteurs (barmen, mixologistes…) et les pistes d’évolution se situent moinsdans une montée en gamme que dansun élargissement horizontal pour recru-ter de nouveaux consommateurs. Et de nouvelles consommatrices”.

Redorer le blason des rosés

Des consommateurs plus jeunes quel’on va chercher sur le territoire ducocktail ainsi qu’en témoignent lesderniers lancements en date griffésPernod : des pastis aromatisés en version 51 Glacial ou 51 Rosé. Mais

à propos, qu’en est-il précisément durosé, cette autre valeur sûre du sudde la France ? Produit recruteur etvaleur montante s’il en est (2), le roséa, selon Thomas de Lagarde, direc-teur vins au Château de Berne, beau-coup changé ces dernières années :“La maîtrise du froid dans les techni-ques de vinification a permis à ce vintrès fragile de développer toute la com-plexité de sa palette aromatique et lerosé est passé du statut de vin festifpopulaire à celui de vin festif tout court.Aujourd’hui, les amateurs, qui sontaussi prescripteurs, reconnaissent sesqualités et une consommation haut degamme s’est développée tirant le mar-ché vers le haut. Ce qui a accessoire-ment permis aux producteurs de vinsrosés d’investir dans le packaging…”C’est le cas du Château de Berne et de sa fameuse bouteille carrée : “Le vin est un segment très morcelé”,explique Thomas de Lagarde. “Surles seules terres de Provence, on dénom-bre plus de 500 domaines et le roséreprésente plus de 80 % des Côtes deProvence. Dans ces conditions, il esttrès compliqué de se différencier. Voired’être simplement identifié. Or lorsqu’onproduit un vin dont on a toutes les rai-sons d’être fier, c’est très ennuyeux…

nical director of the Distilleries.“Before the war of 1914, there wereover twenty traditional distilleries inthe area. Now, we are the only survi-vors.” So is pastis a niche product?Maybe, because even thought thereare many over the counter pastisbrands, HB is still absolutely faithfulto the great tradition; including itsdesign: “Our bottle is reminiscent of stained glass,” says Didier Morel.“It’s a bottle originally crafted by anItalian glassmaker, with the HB logoin relief, which was recreated for usby Saverglass in a higher quality glasswhen we went to the 70 cl size. In 2012,we redesigned the label and logo tomodernise them and showcase the nameof the brand which now appears in black.”With new black and silver cases(cylindrical for magnums), epheme-ral editions featuring sleeves for theholiday season, and screen printededitions for wine merchants: whilethere has been definite evolution, therehas been no revolution.The marketing advisor at the head ofthe agency Monogramme and thefounder of Brumes Gourmandes,Jean-David Camus, and also inciden-tally the creator of a pastis spray,comments: “Pastis is one of the few

> Lancée en 2009, la très atypique bouteille de vin rosé duChâteau de Berne, à Lorgues, se reconnaît d’emblée. Déclinée en verre teinté façon “antique”, elle se pare, à l’occasion, d’un glaçage faussement mat, délicieusement virginal.

> Launched in 2009, this highly unusual bottle for the rosé winefrom Château de Berne in Lorgues is immediately recognisable.Available in an "antique" stained glass style version, it is adornedfor the occasion with a delightfully virginal false matt glaze.

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categories which has not yet seen itspremiumisation revolution. Here, thedistinction is not in terms of premiumor non-premium but artisanal andindustrial”. That may well be true, butcould one imagine such a revolution?“I’m not sure,” says Jean-DavidCamus. “Pastis is a typical Franco-French product: there are no externalactors to promote them. On the otherhand, it’s an ultra-concentrated mar-ket in the hands of powerful brandswhich have no strategic interest inattempting premiumisation which isexpensive, while the standard productalready gives them high margins.Indeed, there is little expectation. At the consumer level, as well as forprescribers (bartenders, mixologists...),possible developments are less in a moveupmarket, than in a horizontal expan-sion to attract new consumers, bothfemale as well as male.”

A rosé future?

These are younger consumers whowill be sought out, in the territory of

Faire le choix d’une bouteille carrée,c’était pour nous faire le choix d’unebouteille distinctive. Un choix qui n’apas été facile à imposer: si les consom-mateurs ont d’emblée apprécié, les pro-fessionnels de la profes sion y ont quantà eux d’abord vu un subterfuge. Notonsque ce choix n’aurait d’ailleurs sansdoute pas été possible en Bourgogne,par exemple. En Provence, nous béné-ficions tout de même de plus de liberté,eu égard sans doute à cette étiquettefestive qui colle au rosé…”. Et peut-êtreégalement à la région… p

Christel Trinquier

(1) Source: Direction générale de la compétiti-vité, de l’industrie et des services (DGCIS).(2) Au sein du Conseil interprofessionnel des Vins de Provence, l’Observatoire économiquemondial du vin rosé fait état de chiffres confir-mant la montée en puissance des vins rosés qui se positionnent comme la couleur connais-sant actuellement le plus fort développement.La France reste le premier producteur mondial,tandis que la Provence constitue la seule régionviticole à consacrer plus de 87 % de sa produc-tion à cette couleur.

cocktails, as is evidenced by therecent launches from Pernod: pastis in 51 Glacial or 51 Rosé versions. But, speaking of which,what about rosés, that other essen-tial fixture in the South of France? Arecruiter product on the rise if everthere was one (2), rosé has, accordingto Thomas de Lagarde, wine direc-tor at Château de Berne, has muchchanged in recent years: “The mas-tery of cold in winemaking techniqueshas allowed this very fragile wine todevelop the complexity of its aromasand rosé has moved from being a popu-lar festive wine to a full-blown festivewine in itself. Today, fans, who are alsoprescribers, recognise its virtues andhigh-end consuming has developed,pulling the market upwards. Which,incidentally, has allowed producers ofrosé wines to invest in packaging...”This is the case for Château de Berneand its famous square bottle: “Wineis a highly fragmented segment,”explains Thomas de Lagarde. “In Provence alone there are over 500estates, and rosé accounts for over 80%of Côtes de Provence. In these condi-tions it is very difficult to differentiateoneself, or even simply be identified.And when you are producing a winewhich you have every reason to be proudof, this can be very annoying... For us,choosing a square bottle was aboutmaking the choice of a distinctive bottle. This choice was not easy to popu-larise; while consumers readily appre-ciated it, professional professionals fortheir part saw it as something of a subterfuge. Remember that this choicewould also probably not have been possible in Burgundy, for example. InProvence, we have more freedom, nodoubt because of the festive aspect whichis associated with rosé.” And perhapsalso with the region... p

Christel Trinquier(1) Source: Direction générale de la compétiti-vité, de l’industrie et des services (DGCIS).(2) The Conseil interprofessionnel des Vins de Provence, the worldwide economic Observatoryfor rosé wine reported figures confirming therise of rosé wines which are positioned as the colour which is currently experiencing thestrongest growth. France is the leading produ-cer in the world, while Provence is the only wineregion which dedicates over 87% of its produc-tion to this variety.

R > Griffe emblématiques’il en est d’un certainProvence way of life etauthentique monumentdu patrimoine textilefrançais avec près de 50000 planchesd’impression conservéesà Tarascon, dans son musée, Souleiado est ici plus qu’unemarque: une véritableinstitution dontl’histoire – celle des fameuxindienneurs – se confond avec celle du pays…

> An iconic brand of acertain Provence wayof life if ever there wasone, and an authenticmonument to Frenchtextile heritage withnearly 50,000 printingplates conserved atTarascon in its museum,Souleiado is more thanjust a brand here: it isa veritable institutionwhose history – that ofthe famous Indienneurs– merges with that ofthe country...

> Élégance épurée d’un flacon italien à semelle épaissepour le Diamant Provençal d’Aix&Terra, une huile d’olive àla truffe noire; semelle et colonnes designées dans l’épaisseurd’un modèle de Saverglass pour le cru extra-vierge duChâteau Les Gardis ou encore modernité sans concessiondes flacons de Bois Gentil dans leurs étuis cylindriquesd’un beau noir glacé rehaussé d’une note vert tendre.

> The refined elegance of an Italian bottle with a thicksole for Diamant Provençal d’Aix&Terra, an olive oil withblack truffles; the thick base and uprights of a model from Saverglass for an extra virgin vintage of Château duGardis, or the uncompromising modernity of the bottles fir Bois Gentil with their cylindrical cases in a beautifulcoated black enhanced with a tender note of green.

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