mise en page 1 - espace des sciences...brest-iroise. elle est opérée depuis 2013 par l’isen...

24
L’actualité scientifique en Bretagne n° 346 - Novembre 2016 - 3 www.sciences-ouest.org Un outil puissant pour les recherches en santé Production, clientèle : des gains pour les entreprises Hackathon : un nouvel accès aux données Transfert de technologies Dessine-moi la carte des brevets bretons ! Cybersécurité Le pôle Cyber accélère DOSSIER BIG DATA La métamorphose des données Biotechnologies 30 ans de beaux projets Océanographie Le petit navire qui a tout d’un grand

Upload: others

Post on 04-Sep-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

L’actualité scientifique en Bretagne n° 346 - Novembre 2016 - 3 € www.sciences-ouest.org

Un outil puissant pour lesrecherches en santé

Production, clientèle : desgains pour les entreprises

Hackathon : un nouvelaccès aux données

Transfert de technologies Dessine-moi la carte des brevets bretons !

Cybersécurité Le pôle Cyber accélère

DOSSIER

BIG DATALa métamorphose des données

Biotechnologies 30 ans de beaux projets

Océanographie Le petit navirequi a tout d’un grand

Page 2: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique
Page 3: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 3

COUVE

RTU

RE : F

OTOLIA/ICONIM

AGE - INSE

RM/PAT

RICK DEL

APIERRE - FO

TOLIA/ANYABER

KUT - JU

LIET

TE RIM

ETZ/TEC

HNOPÔ

LE BRES

T-IROISE

À L’ESPACEDES SCIENCES 19

L’AGENDA DE LA RÉDACTION 20

L’ÉPREUVE PAR 7JEAN-MARC JÉZÉQUEL, directeur del’Irisa et professeur en informatique à l’Université de Rennes 1Une interview non scientifique 22

DÉJÀ DEMAIN LES BRÈVES

CE QUE JE CHERCHEPar JEAN-CLAUDE COULET, chercheur en psychologie du développement « J’étudie la genèse des compétences. » 4

LE PETIT NAVIRE QUI A TOUT D’UN GRAND 4UNE BOURSE POUR SOUTENIR L’INNOVATION 5RÉVOLUTION NUMÉRIQUE À L’UNIVERSITÉ 6L’OCÉAN PLUS VRAI QUE NATURE 7

DÉJÀ DEMAIN LES ACTUS

DESSINE-MOI LA CARTE DES BREVETS BRETONS! 8

LE PÔLE CYBER ACCÉLÈRE 9

n° 346 NOVEMBRE 2016

DR

Suivez-nous sur www.sciences-ouest.org, sur Twitter @sciences_ouest et sur Facebook

Big Data par-ci, Big Data par-là... Quel concept se cache derrière ces mots utilisés à tout bout dechamp ? La traduction française - donnéesmassives - n’est guère plus claire. De quellesdonnées s’agit-il ? Et bien justement : de tout typede données. Des chiffres les plus simples (1 pourouvert, 0 pour fermé), aux plus complexes(tableau de bord d’une entreprise ou mesuresrelatives au développement de cellulescancéreuses), ou bien encore des mots pour

définir des goûts ou des associations d’idées... Le Big Data s’applique à tout ! Mais pour cela, il fautdes mathématiciens et des statisticiens capables decomprendre et de traduire chaque problématiqueen algorithmes, programmes ou logiciels pourtraiter, croiser, comparer automatiquement cesgrands volumes de données brutes. L’objectif ? En extraire de la connaissance et des informationsjusque-là inexploitées. Lisez la suite !

NATHALIE BLANCRÉDACTRICE EN CHEF

Du Big Data partout

POINTE SÈCHE PAR WILLIAM AUGEL

LE DOSSIER

FOTO

LIA/ICONIM

AGE2

2

CÉL

INE DUGUEY

/ ES

PACE DES

SCIENCES

LE BIG DATA CHANGELA DONNE 10 à 18L’HUÎTRE PRODUCTRICE DE DONNÉES12/13

LE BIG DATA S’ATTAQUE AU CANCER 14

UNE ENTREPRISE EN MATURATION 15

DES UTILISATEURS ENCORE TIMIDES 16

LE POUVOIR DES MATHÉMATIQUES 17

DES TWEETS ALLÉCHANTS 17

À LA PÊCHE AUX INFORMATIONS ! 18

Page 4: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

D ’un côté, de grands navires derecherche coûteux en entretien et enfonctionnement ; de l’autre des

bateaux de taille plus réduite et plus facilesà manœuvrer, mais inadaptés pour accueillirles systèmes informatiques, robots et autresmatériels nécessaires à l’exploration marine.La Sea Test Base, située à l’École navale deLanvéoc-Poulmic, sur la presqu’île de Cro-zon, n’arrivait pas à trouver le bateau idéal.Depuis 2011, cette plate-forme d’essais enmer, qui associe des entreprises et organismesde recherche du Pôle Mer Bretagne(1), met àdisposition de ses membres des moyens tech-niques pour faire des recherches et tester denouvelles technologies marines(2). Elle étaitjusqu’à présent équipée d’une base à terre,d’un ponton instrumenté et de petites embar-cations, mais il lui manquait un bateaucapable d’immerger des robots d’explorationsous-marine. « Nous voulions être autonomespour la plupart de nos missions », expliqueYves Auffret, enseignant-chercheur à l’Isen(3)

Brest et responsable de la recherche et dudéveloppement de la plate-forme. Devantl’absence de navire adapté, les responsa-bles de la base en ont fait construire un sur mesure. « La place à bord a été optimisée,en intégrant tout le matériel et les équipe-ments nécessaires dès la conceptiondu bateau », ajoute lechercheur. Long de 12 m, le

nouveau navire possède une cabine assezgrande pour diriger les robots et permettre àune équipe de travailler à l’abri comme dansun laboratoire. Un robot de type Rov(4), télé-guidé depuis la surface via un câble, équipeégalement le bateau. Il est issu d’un parte-nariat avec l’école Télécom Bretagne. C’estun cube d’un mètre de côté, muni de bras etde caméras, qui pourra explorer les futurssites d’installation d’hydroliennes, faire desprélèvements, installer et récupérer du maté-riel, ou inspecter les épaves de bateaux. Lenavire a été également conçu pour mettre àl’eau et opérer d’autres robots autonomesappartenant aux membres de Sea Test Base,comme Thales et ECA-Robotics. Le bateaupourra œuvrer le long de toutes les côtes bre-tonnes et être utilisé aussi bien par des orga-nismes publics, civils ou militaires, que pardes groupes privés. De quoi se faire une placedans la cour des grands !

(1)Sea Test Base est portée depuis sa création en 2008 par le TechnopôleBrest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir SciencesOuest n° 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique et dunumérique. (4)Remotely operated vehicle.

Rens. : Yves Auffret, tél. 02 57 52 10 03,[email protected]

La plate-forme d’essais en mer Sea Test Base s’estdotée d’un nouveau bateau adapté à ses besoins.

Le petit navire qui a tout d’un grand

H. K

RISP

CE QUE JE CHERCHEDR

CE QUE JE CHERCHE

4 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

Déjà demain

« J’étudie la genèse des compétences.»

«Ce qui m’a le plus frappé lorsque j’aicommencé à m’intéresser à lanotion de compétence, est qu’elleétait abordée selon des modèles du

traitement de l’information. Ceux-ci ne ren-dent pas compte de l’humain et sont calquéssur le fonctionnement de la machine. Sou-vent, rien n’est dit sur les processus en jeulors de la mobilisation ou de la constructionde compétences. Or, on est en permanenceen train d’apprendre, en ajustant notre acti-vité. J’ai donc produit un modèle, fondé sur lathéorie de l’activité, en utilisant mes acquisde psychologue du développement. Cemodèle, Maddec(1), a la particularité de rendrecompte à la fois des compétences indivi-duelles et collectives, alors qu’elles sontgénéralement abordées séparément. Il décritles différentes manières dont on peut orga-niser son activité pour produire un résultat.On peut revenir sur ses manières d’agir, parexemple, en développant de nouvellesconnaissances, normes, valeurs ou croyances.De même, il est possible de réorganiser l’or-dre dans lequel sont exécutées les différentesopérations permettant de réaliser une acti-vité, et d’explorer ainsi de nouvelles façons defaire. Dans cette logique, je m’intéresse auxsciences de l’éducation. En 2006, la mise enplace du Socle commun de connaissances etde compétences par l’Éducation nationale, apromu l’approche de l’enseignement parcompétences. Mais, sans référence aux pro-cessus de mobilisation et de construction decelles-ci, les enseignants sont très démunispour aider leurs élèves à les développer et lesévaluer. Le modèle intéresse aussi beaucouples entreprises, en particulier pour mettre enplace des formations. »(1)Modèle d’analyse dynamique pour décrire et évaluer lescompétences.

PROPOS RECUEILLIS PAR MARYSE CHABALIER

Rens. : Jean-Claude Coulet,[email protected]

PHYSIQUE

UN PRIX SUR LE VERRE...� Jean-Pierre Guin, chargé de recherche à l’Institut de physique de Rennes, a reçu leprix Otto Schott, pour ses travaux sur larésistance du verre à l’échelle nanométrique.Il s’agit de la récompense internationale laplus prestigieuse dans le domaine de larecherche sur le verre.

Rens. : www.schott.com/english/company/engagement/science/researchaward.html

... ET UN AUTRE EN OPTIQUE� Le prix Spie Stokes 2017 a été attribué à Christian Brosseau, professeur de physiqueà l’UBO(1), pour ses travaux sur la lumièrepolarisée en milieu hétérogène. Ce prix,décerné par la société internationale Spie,récompense les contributions exceptionnellesau domaine de la polarisation optique. (1)Université de Bretagne Occidentale.

Rens. : Christian Brosseau, [email protected]

JEAN-CLAUDE COULETCHERCHEUR EN PSYCHOLOGIE DU DÉVELOPPEMENT

ISEN

LES ÉCHOS DE L’OUESTJean-Claude Coulet estmembre du Centre derecherches en psychologie,cognition et communicationde l’Université Rennes 2.Il donnera une conférence lorsde l’événement 360 possibles,organisé à Saint-Malo les 17et 18 novembre. Cette actionrégionale soutient lesdynamiques d’innovation des PME.

Page 5: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

DES ROBOTS DANS UN LAC� Du 17 au 21 octobre, le lacde Guerlédan (Morbihan),s’est transformé en terraind’expérimentation de robotsautonomes sous-marins. Les étudiants en robotique eten hydrographie de l’Ensta(1)

Bretagne ont pour lapremière fois allié leurscompétences pourcartographier le fond du lac.(1)École nationale supérieure de techniquesavancées.

Rens. : www.ensta-bretagne.fr

DES OISEAUX EN OMBRE CHINOISE� L’association BretagneVivante a utilisé une méthodeoriginale pour observer lesoiseaux migrateurs dans leMorbihan. Comme deux tiersdes migrations se font denuit, elle a profité de la pleinelune d’octobre pourcomptabiliser les oiseauxpassant devant le disquelunaire.

Rens. : www.bretagne-vivante.org/Actualites

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 5

ÉCLOSION D’UNE CHAIRE � Une chaire partenariale Génomique etsélection en aviculture a été signée le 7 septembre dernier entre AgrocampusOuest(1) et le groupe Grimaud, spécialisé dansla sélection animale. Elle renforcera les liensentre ces deux partenaires, qui collaborentdepuis plusieurs années pour la recherche etl’enseignement. Deux projets continuerontd’être développés. Le premier a montrél’intérêt de la sélection des poules pondeusesen analysant leur génome. L’autre vise àcomprendre leurs mécanismes d’adaptation àdes stress abiotiques, notamment la chaleur et une alimentation suboptimale, problématiquesen lien avec les enjeux du réchauffement climatique et de l’exportation des poules vers desrégions du monde aux conditions d’élevage différentes. La participation de Grimaud à laformation des étudiants d’Agrocampus Ouest sera également renforcée.(1)Unité mixte de recherche Agrocampus Ouest-Inra Pegase

Rens. : Sandrine Lagarrigue, tél. 02 23 48 59 59, [email protected]

ATLAS FLORAL� Le conservatoire botaniquenational de Brest a contribuéà la mise à jour de l’Atlas webde la flore de France. Cetteplate-forme recense larépartition géographique desespèces végétales enmétropole et sur l’île de LaRéunion. Elle a pour vocationd’aider à la préservation de la flore.

Rens. : http://siflore.fcbn.fr

70 ANS ET EN PLEINE FORME !� Le P-dg de l’Inra, Philippe Mauguin, avait fait le déplacement jusqu’à Rennes,le 5 octobre dernier, pour célébrer les soixante-dix ans de l’institut. Cettematinée a réuni les chercheurs et les partenaires des deux centres du grandOuest : Rennes (Bretagne-Normandie) et Angers-Nantes (Pays de la Loire).Accueilli par leur directeur respectif, Patrick Herpin et Henri Seegers, PhilippeMauguin a souligné l’élargissement des thèmes de recherche de l’institut : laformule “De la fourche à la fourchette”, qui illustrait l’orientation des travauxaprès-guerre, s’est mutée en : “Du sol à l’intestin”. Il a cité l’innovation enagriculture, la prise en compte de l’économie circulaire, le développement d’unealimentation saine et durable au niveau mondial comme les sujets prioritairesd’ici à 2025. Une quinzaine de chercheurs se sont ensuite exprimés au cours detrois tables rondes pour débattre sur la compétitivité du secteur agroalimentaire,les aliments sains et fonctionnels, l’agriculture et l’environnement.Rens. : www.rennes.inra.fr et www.angers-nantes.inra.fr

INRA REN

NES

L’HYDROLIENNE BRETONNERÉCOMPENSÉE� Sabella a reçu le prix Coupde cœur du trophée radio RMC“PME, bougeons-nous !”pourson hydrolienne testée pendantun an en condition réelle aularge de l’île d’Ouessant(1).(1)Voir Sciences Ouest n° 331-mai 2015.

Rens. : www.sabella.fr

DE L’ÉLECTRICITÉ D’ORIGINE SALÉE � L’entreprise Sweetch Energy, à Lorient, a reçu le premier prix du Cleantech OpenFrance. Celui-ci récompense les entrepriseséco-innovantes. La société a conçu unetechnologie pour produire de l’énergie à partir d’un gradient de salinité.

Rens. : www.ctofrance.com

ÉNERGIE

UNE ALGUE MÉDICINALE� Un brevet déposé par Olmix Group(1),société morbihannaise spécialisée dansl’exploitation des algues, vient d’être validépar l’Institut national des propriétésindustrielles. Il porte sur les propriétés d’unextrait d’algue verte, capable de renforcer les défenses immunitaires. (1)Voir Sciences Ouest n° 313-octobre 2013.

Rens. : www.olmix.com/fr/olmix-group

INNOVATION

Une bourse pour soutenirl’innovation

L e 12 octobre dernier, quatorze projetsde recherche bretons ont reçu unebourse de la fondation Banque Popu-

laire de l’Ouest. Parmi eux, quatre sont enphase de création d’entreprise. On retrouveMarnaa, une aide à la navigation grâce à laréalité augmentée(1). Selenoptics, cofondéepar Johann Trolès, chercheur à l’Universitéde Rennes 1, développe des fibres optiquescapables de transporter la lumière infra-rouge. Cette dernière est utilisée pour recon-naître les composants chimiques, parexemple dans un explosif ou un produit pol-luant. Surfact’green(2), issue de l’ENSCR(3),produit des tensioactifs écologiques, notam-ment utilisables dans les détergents et les cosmétiques. Elle a augmenté son échelle deproduction à plusieurs tonnes par an. Enfin,Patrick Legembre va prochainement créer sasociété, Aponostics. Le chercheur du CentreEugène-Marquis, à Rennes, y testera unemolécule capable de bloquer le facteur FasL,qui favorise des inflammations à l’origine ducancer du sein et du lupus(4). (1)Voir Sciences Ouest n° 343-juin 2016. (2)Voir Sciences Ouest n° 289-juillet 2011. (3)École nationale supérieure de chimie de Rennes. (4)VoirSciences Ouest n° 319-avril 2014.

Rens. : www.ouest.banquepopulaire.fr/portailinternet/Editorial/VotreBanque/Pages/votrebanque_nousconnaitre_mecenat_culturel.as

SANDER

VAN

DER

WEL

Page 6: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

30 ans debiotechnologies

Une bière à l’eau de mer, un gobelet enplastique biosourcé, une crème correc-trice pour le visage, un sérum hydra-

tant à base d’algues, une marinade sansadditif : voici des produits ayant fait l’objetd’un projet soutenu par CBB Capbiotek(1).Longtemps utilisées de façon empirique, lesbiotechnologies actuelles reposent sur unsocle de connaissances scientifiques que CBBCapbiotek a pour mission de diffuser. La cen-taine d’acteurs, industriels et chercheurs réu-nis à l’occasion des 30 ans de l’association,le 27 septembre dernier à Saint-Malo au seindu nouveau Centre mondial de l’innovationdu groupe Roullier, en a témoigné. Rappe-lant que la Bretagne est devenue la troisième“biorégion” française.

La société HTL (Fougères, 40 salariés) estnée il y a 25 ans d’un transfert de techno-logies concernant la mise au point d’un pro-cédé de production par fermentation d’acidehyaluronique (polymère incorporé dans des biomatériaux résorbables). BCF LifeSciences (Pleucadeuc, Morbihan, 131 sala-riés) reçoit depuis 30 ans un soutien tech-nique de CBB Capbiotek pour valoriser lesacides aminés contenus dans les plumes devolailles. Pour la société malouine Codif(160 salariés), CBB est intervenu dans lacréation du projet Poly-Mer en 2012. Ter-miné en avril dernier, il a débouché sur lelancement de six polymères actifs d’originemarine pour des applications cosmétiquesou phytosanitaires. Enfin, dans le domainede la santé animale, la société BioArmor(Plaintel, Côtes-d’Armor) a bénéficié d’unappui pour le montage d’un dossier derecherche collaborative en 2015, financépar la Région.

(1)CBB Capbiotek (Centre d’innovation technologique dans les domainesdes biotechnologies et de la chimie) comptait en 2015 : 73 adhérents, 38 projets suivis et 16 contrats industriels.

Rens. : www.cbb-capbiotek.com

Révolution numérique à l’université

L es cours en amphi appartiennent-ilsau passé ? Le 11 octobre dernier sedéroulait à Rennes, et en visioconfé-

rence, la première après-midi sur les Edtech.Comprenez les technologies appliquées àl’éducation. La rencontre était organisée àl’initiative de la nouvelle Université desTice(1), qui a ouvert ses portes en avril dernieret dépend de l’Université Bretagne Loire.Avec l’introduction du numérique dansl’éducation, c’est toute la pédagogie qui estremise en question. L’Utice propose unespace de formation et d’expérimentation,

où les enseignants peuvent tester de nou-veaux outils. Les entreprises du domaine desEdtech sont également invitées à y expéri-menter leurs technologies en conditionsréelles. Six d’entre elles ont présenté leurs projets au cours de l’après-midi. Les spécia-listes envisagent l’avenir de l’enseignementfait de réalité virtuelle, d’autoformation etsurtout d’interactions entre étudiants, le toutencouragé par de nouveaux supports numé-riques.(1)Technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement.

Rens. : [email protected]

Universités, écoles et entreprises se penchent sur denouvelles façons d’enseigner, grâce au numérique.

LIVRES Les coups de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

Retrouvez ces ouvrages en prêt au 3e étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole, Les Champs Libres - pôle Sciences et vie pratique.www.bibliotheque-rennesmetropole.fr

SEUIL - LA DÉC

OUVE

RTE

- DEL

COURT

LA FEMME QUI PRENAIT SON MARI POUR UN CHAPEAU Voyage au pays du cerveau� En se basant sur lestravaux du neurologue OliverSacks et conseillée parLionel Naccache, de l’Institutdu cerveau et de la moelleépinière, la dessinatriceFiamma Luzzati enquête surle cerveau et sesdysfonctionnements, dumystère d’Ondine à labipolarité, en passant par lafemme qui prenait son maripour un chapeau. Fiamma Luzzati, Delcourt, 2016.

L’ANNÉE SANS ÉTÉTambora 1816 : le volcan qui a changé lecours de l’histoire � L’éruption du volcanTambora, en Indonésie,provoqua, entre 1815 et 1818,un refroidissement de deuxdegrés, des chutes de neigeen été, des tempêtes, desfamines et des épidémies decholéra. Ce livre sonnecomme une mise en garde :peut-on imaginer lesconséquences d’unchangement climatique surplusieurs décennies ?Gillen D’Arcy Wood, La Découverte, 2016.

MALSCIENCE De la fraude dans les labos � Modifications ou plagiatsde données, retouchesd’images... certainschercheurs maquillent leursrésultats de recherche.Docteur en biologie, historienet journaliste, l’auteur amené une enquête sur lesfraudes en science. Ildénonce un système où leslaboratoires doivent publiertoujours plus pour obtenirdes financements.

Nicolas Chevassus-au-Louis, Seuil, 2016.

Les biotechnologiesbretonnes sont soutenuespar l’association Capbiotek.

6 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

Déjà demain

LES ÉCHOS DE L’OUEST

BURKHAR

D PLA

CHEX

RENDEZ-VOUS RÉFRIGÉRANT� Le 18 octobre, se déroulait le 9e rendez-vousdu Pôle Cristal, à Dinan. Organisé par le pôledu même nom, il a réuni les experts de laproduction de froid. L’Ademe(1) a notammentprésenté le projet européen PROCold, qui viseà améliorer la performance énergétique etenvironnementale des réfrigérateurs. (1)Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Rens. : www.pole-cristal.fr/nos-actualites/colloque

TECHNOLOGIES DU FROID ENTREPRISE

PARTENARIAT SOUS-MARIN� L’entreprise morbihannaise RTsys(1),spécialisée dans l’acoustique et les dronesmarins, a signé un partenariat avecl’industriel naval DCNS. Objectif : ledéveloppement d’un dispositif de lancementet de guidage de drones sous-marins à l’aidede signaux acoustiques. (1)Voir Sciences Ouest n° 340-mars 2016.

Rens. : [email protected]

UNE COOPÉRATION MÉDICALE� Le CHU de Brest, l’UBO(1) et le Service desanté des armées ont signé un accord le 3 octobre dernier, afin de créer l’Ensemblehospitalier civil et militaire brestois. Lesétablissements coopéreront à la fois pour lessoins et pour la recherche. (1)Université de Bretagne Occidentale.

Rens. : www.chu-brest.fr/fr/decouvrir-chru/actualites-dossiers-speciaux/mariage-celebre

SANTÉ

Page 7: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 7

GÉOLOGIE

R eproduire l’état de l’océan en réalitévirtuelle pour soigner ou faire rêver.Deux cas de figure présentés lors de

la Sea Tech Week en octobre dernier à Brest. L’hôpital des armées de Brest, en collabo-

ration avec le Centre européen de réalité virtuelle (Cerv), l’École navale de Brest etl’entreprise Actris (Brest), s’appuie sur la réa-lité virtuelle pour aider les marins à surmon-ter le mal de mer. Pour trouver des stratégiespersonnelles efficaces contre les désagré-ments des roulis et tangages, les marins sontinstallés sur des sièges équipés de vérinsreproduisant les mouvements du bateau etdotés de casques 3D pour visualiser l’océan.À partir des modèles de calcul de l’état de la mer fournis par l’École navale, le Cervsimule un rendu en images, visualisablegrâce à un casque et en sensations, avec unfauteuil. Le dispositif complet devrait êtrefinalisé en fin d’année.

Autre approche, plus ludique, celle dedeux artistes rennais, Flavien Théry et FredMurie, qui proposent de modifier l’état del’océan, projeté sur grand écran, selon sesémotions (photo). Les ondes cérébrales, cap-tées par un casque, sont transmises en directà l’algorithme de modélisation de la mer, aumême titre que les paramètres physiques tels

que le vent. L’activité inconsciente est tra-duite par une houle, tandis que l’activitéconsciente se manifeste par des vaguesrapides, de faible amplitude... Ainsi lesartistes, qui travaillent encore sur le projet,souhaitent inviter les visiteurs à projeter leurétat d’esprit dans un océan virtuel...

Rens. : Ronan Querrec, [email protected],Flavien Théry, [email protected], Fred Murie, [email protected]

Chercheurs et artistes s’emparent de la réalité virtuellepour des expériences en lien avec la mer.

L’océan plus vrai que nature

BACTÉRIES ANCESTRALES� Stefan Lalonde, chercheur au Laboratoiredomaines océaniques (CNRS, UBO), a reçuune bourse du Conseil européen de larecherche(1). Celle-ci permettra de financerune équipe de recherche pendant 5 ans, pourétudier les traces des premières bactériesphotosynthétiques. (1)ERC Starting Grant.

Rens. : Tél. 02 98 49 86 97, [email protected]

L’HORIZON DU “SANS GLUTEN”� Il alimente les débats mais disparaît des assiettes. Le gluten serait banni dela consommation de plus de 5 millions de personnes en France. Or, le glutenne concerne pas que les pains, pâtes ou biscuits. Il entre également dans lacomposition de sauces, charcuteries et divers produits industriels commecomposant d’arômes, d’additifs, de conservateurs ou autres antiagglomérants.70 % des produits alimentaires contiendraient du gluten. Ensuite reste à savoirpar quoi il peut être remplacé ?Côté industriel, le challenge n’est pas simple. Le sans gluten offre desopportunités de marché (3 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2020),mais pose bien sûr des contraintes logistiques (éviter la contamination...) et deschallenges technologiques (nouvelles formulations...).Contexte sociétal, précisions médicales, analyses de marchés, témoignagesd’industriels : ces thèmes ont été débattus le 6 octobre dernier, lors d’unejournée proposée par la Technopole Quimper-Cornouaille et le cluster Ialys.Rens. : www.tech-quimper.fr/Archives-Evenements

DISCRIMINATION EN VOITURE � La discrimination touche aussi lecovoiturage ! D’après une étude faite par deschercheurs de l’Université de Rennes 1 et del’École de commerce de Rennes, avoir unprénom à sonorité arabe ou musulmanediminue de 20 % le taux de remplissage duvéhicule, par rapport à un conducteur avec unprénom à consonance française et présentantpar ailleurs les mêmes caractéristiques. Pour arriver à cette conclusion, leschercheurs ont étudié 948789 offres detrajets, postées sur le site de covoiturageBlablacar par 297582 conducteurs. Rens. : Thierry Pénard, [email protected]

LE FOND MARIN AU MICROSCOPE� Les animaux microscopiques du fondmarin sont méconnus. Pourtant, l’étude desinteractions entre les nématodes, deminuscules vers marins, et les bactériessemble prometteuse pour découvrir denouvelles molécules thérapeutiques. Un projet de recherche sur ce sujet, nomméPioneer(1), a été officiellement lancé le 22 septembre dernier. Il est dirigé par DanielaZeppilli, chercheuse à l’Ifremer de Brest(2).Financé par la fondation Total, il implique deslaboratoires en France, en Belgique, en Italieet au Canada.

(1)Prokaryote-nematode interaction in marine extreme environments: a unique source for exploration of innovative biomedical applications.(2)Voir Sciences Ouest n° 329-mars 2015.

Rens. : Daniela Zeppilli, [email protected]

FLAV

IEN THÉR

Y ET

FRED

MURIE (S

PÉCULA

IRE)

Page 8: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

8 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

Un petit dessin vautmieux qu’un longdiscours ! Cet adagebien connu s’ap-

plique parfaitement au travaild’Arnaud Trochet, ingénieurcartographe et responsableveille depuis un an à la SattOuest Valorisation(1). Son rôleau sein de la structure de trans-fert de technologies consiste àcréer des outils de visualisationd’un ensemble de donnéesconcernant une nouvelle tech-nologie, un brevet... issus deslaboratoires du grand Ouest.Quels sont leurs concurrentsou partenaires potentiels ?Dans quel pays la découverteou la technologie a-t-elle leplus de chance de se dévelop-per ? « Nous avons décidé depérenniser ce poste car la carto-graphie est un outil de position-nement et d’aide à la décisionqui permet de traiter et décrypterde gros flux d’informations, pré-cise Béatrice Viale, secrétairegénérale de la Satt. Nous l’uti-

lisons aussi bien en interne avecnos chargés d’affaires, qu’enexterne pour les besoins des cher-cheurs avec lesquels nous tra-vaillons. »

Le corpus de brevets

Prenons l’exemple d’unchercheur qui souhaite proté-ger une molécule anticancé-reuse. La première phase detravail du cartographe consisteà identifier des mots clés pourfaire des recherches dans la base de données brevetsinternationale (Orbit). « Cettepremière recherche est trèsimportante car elle conditionnetoute la suite, explique-t-il. Ilfaut éviter au maximum toutbruit parasite, c’est-à-dire lesinformations qui, au final, ne serapportent pas à la molécule enquestion. » Ensuite, ArnaudTrochet extrait des informa-tions de la liste de brevets. Lesdeux indicateurs de base sont :la zone géographique des cen-tres de recherche ayant déposé

les brevets déjà sur le marché,ainsi que leur date de dépôt.Ces données pourraient trèsbien être présentées sous laforme d’une liste, mais si ellecontient quatre cents brevets,la lecture peut vite devenir fas-tidieuse... Utiliser une cartepour figurer la répartition géo-graphique, ou un histo-gramme pour les dates depublication est beaucoup plusefficace. Et les croisements dedonnées sont plus faciles àvisualiser. « Sur l’histogrammede temporalité, on identifie toutde suite les phases d’accélérationou de ralentissement de l’acti-vité. Si l’on couple cette informa-tion avec le nom et/ou lanationalité du déposant, on meten évidence les acteurs histo-riques ou émergents. »Une troi-sième information, le nombrede brevets, peut même êtreajoutée facilement sous laforme de points plus ou moinsgros. Arnaud Trochet utilise unlogiciel de cartographie (Intel-

lixir) qui propose des modestrès variés de représentation.

Il continue ensuite à fouiller,à rechercher les indicateurs,moins explicites, qui peuventintéresser le chercheur et luiapporter des informations intéressantes. Le nombre dedéposants académiques etindustriels, par exemple ; lesdifférentes familles de brevetsou les types de maladies déjàciblées par la molécule.

Les zones blanches

L’idée ici est de faire appa-raître les zones blanches, c’est-à-dire les maladies non encoreciblées ou étudiées. « On peutalors dire au chercheur : cettepiste n’a pas encore été explorée,poursuit-il. Le brevet est uneinformation économique et juri-dique qui permet de monétiserl’invention ou la découverte et deles revendiquer. »

Arnaud Trochet met entrequatre et cinq jours à produirel’ensemble d’une cartographie.

TRANSFERT DE TECHNOLOGIES Dans la course au brevet, l’analyse de la concurrenceest indispensable. Les outils de cartographie révèlent alors leur puissance.

Dessine-moi la carte des brevets

Déjà demain

11 1 3 2 1 2 1 1 2 1 1 4 3 3 6

9 2 2 2 1 2 2 2 1 3 3 3 4

9 1 4 3 3 6

10 1 1 3 3 1 2 3 3 3

7 2 2 2 2 1 2 3 2 3 3 3

10 1 1 3 3 3 4

10 1 2 2 2 3 3 1 4 3 3 6Pathologiestype 7

Pathologiestype 6

Pathologiestype 5

Pathologiestype 4

Pathologiestype 3

Pathologies type 2

Pathologiestype 1

2

3 3

1 02

0 1

3

11

8 8

6

12

12

10

6

9

0

2

4

6

8

10

12

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 200

steverb ed sellimaf ed erb

moN

Année de priorité

Molécule 1 Molécule 2MOLÉCULE 1

60 familles de brevets iden fiées

2

2

3

ORGANISME ACADÉMIQUE D

OR ACADÉMIQUE 2

ORGANISME ACADÉMIQUE G

2

1SOCIÉTÉ I

11SOCIÉTÉ A

1

2 brevets ont été co-dtrois organismes aca

Nombre de familles de brevets rela fs à la Molécule 1 déposés,par la société A

Nom du déposant

4SOCIÉTÉ C

SOCIÉTÉ B6

3

2

3SOCIÉTÉ F

3SOCIÉTÉ D

3

3SOCIÉTÉ H

3

ORGANISME ACADÉMIQUE B

3

1

Page 9: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

bretons !

« À chaque fois, c’est du sur-mesure, ajoute Béatrice Viale.C’est un travail qui nécessite descompétences en traitement, ana-lyse statistique et cartographie etqui demande aussi une grandecuriosité pour aller échangeravec les chercheurs dans tous lesdomaines. » Le cartographedoit en effet s’immerger danschaque domaine à analyser :de la concentration de pesti-cide à utiliser pour rester éco-respectueux, à l’impression 3D,en passant par le maillage descompétences mondiales dansle secteur des énergies marinesrenouvelables (EMR). « Danscette étude sur les EMR, il y avaitplus de vingt compétences àprendre en compte : génie civil,génie électrique... Les croise-ments de données et les modesde représentation n’en sont queplus nombreux ! » Pas la peinede vous faire un dessin.

NATHALIE BLANC

(1) Société d’accélération du transfert detechnologies du grand Ouest.

CONTACTArnaud Trochet, tél. 02 99 87 56 01,[email protected]

V ingt-deux nouvellesformations (ou ayantintégré un volet cyber

significatif)(1), quatre nouvelleschaires de recherche, un équi-pement commun(2), le Labora-toire de haute sécurité (LHS)...,les premières actions menéesau sein du jeune Pôle d’excel-lence cyber (PEC) ont été pré-sentées le 13 octobre dernier, àl’occasion du lancement de lasemaine européenne de laCyber (European Cyber Week),dont la première édition sedéroulera à Rennes du 21 au 25 novembre prochain(3).Ancré en Bretagne depuis2014(4), le PEC est soutenu parla Région Bretagne qui aprévu d’investir plus de vingtmillions d’euros sur les troisaxes de développement quesont la formation, la rechercheet le développement écono-mique, pour la période 2014-2020. Mais il porte l’ambitioncollective de rayonner àl’échelle nationale, euro-péenne et internationale.

Demandes de rançon

Sur le campus rennais d’Inria(5), le LHS combat denouvelles formes d’attaques :Les “ransomwares”, des logi-ciels qui rendent illisibles lesdocuments d’un ordinateur etexigent une rançon pour lesrécupérer ! Ou les

attaques qui visent les pucesélectroniques et permettent devoler des informations en ana-lysant les ondes électromagné-tiques qu’elles émettent. Deschercheurs d’autres équipes (Inria, CNRS(6)) trempent aussidans la cyber : ils s’intéressentaux empreintes et cookies quipermettent de nous suivre sur Internet, ou encore à unnouveau type de monnaienumérique, socialement res-ponsable. Un peu plus loin surle campus, au sein de la chaireCybersécurité des infrastruc-tures critiques, hébergée àl’école Télécom Bretagne, cesont les systèmes industriels etleurs chaînes de productionqui sont étudiés. Désormaisreliées à Internet, ces dernièressont devenues vulnérables.Une simple pièce jointe infec-tée peut enrayer la production.

L’identité sous le scan

La sécurité passe aussi parla vérification de l’identité.C’est la spécialité de la start-up Ariadnext, basée à Rennes,qui a conçu une applicationpour smartphone (Idcheck),capable de scanner, enquelques dizaines de secondes,les documents d’identité pourles authentifier automatique-ment. Elle est en particulier

destinée aux banques ou auxagences immobilières. Uneautre technique, Smartstamp,sécurise les documents, encryptant les principales infor-mations dans un QR Code.Elle est déjà utilisée par cer-tains organismes. Il est alorsbeaucoup plus difficile demodifier une facture !

La cybersécurité couvre tousles domaines. Le marché esténorme et la demande d’ex-perts est supérieure à l’offre. Ilfaut le faire connaître et inciterles jeunes. C’est dans cet espritqu’un challenge d’étudiants,parrainé par Airbus et Thales,est programmé durant laCyber Week. Seize équipes detrois étudiants s’affronterontpendant la finale où l’exerciceconsistera, non pas à hacker,mais à trouver une solutioncontre une attaque ayant desrépercussions environnemen-tales. Et à révéler le côté vertde la cyber... !

NATHALIE BLANC/MARYSE CHABALIER

(1)Voir le catalogue Offre de formation cyber, duPôle d’excellence cyber, publié en 2015. (2)Entrela Région Bretagne, la Direction générale del’armement (DGA), Inria et CentraleSupélec.(3)www.european-cyber-week.eu. (4)Par leministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian (lire Sciences Ouest n° 317-février 2014).L’association Pôle d’excellence cyber a été crééeà la fin de 2015 et a tenu sa première assembléegénérale en juin dernier. (5)Institut national derecherche en informatique et en automatiqueRennes -Bretagne Atlantique. (6)Quatre unitésCNRS : Irisa Lab-Sticc, IETR, Irmar.

CYBERSÉCURITÉ Après plusieurs mois d’activité, le Pôled’excellence cyber présente ses activités et forces en présence.

Le pôle Cyber accélère

CONTACTFrédéric Rode, directeur général deBretagne Développement Innovation,

tél. 02 99 67 42 01

L’application Idcheckde la sociétéAriadnext permetd’authentifier undocument d’identitéen quelquessecondes.ARIADNEXT

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 9

6

12

4

3

4

9

21 1

0

9 2010 2011 2012 2013 2014 2015

MOLÉCULE 2

35 familles de brevets iden fiées

2

RGANISME ADÉMIQUE H

o-déposés par adémiques

1

ORGANISME ACADÉMIQUE I

1

3

ORGANISME ACADÉMIQUE C

Sur les 3 familles de brevetsdéposés par l’organismeacadémique D :• 2 brevets ont été co-déposés avec l’organisme académique Het l’organisme académique G• 1 brevet déposé en son seulnom propre

La dynamique del’innovationIllustration de l’évolution desdemandes de dépôt debrevets au cours du tempspour deux molécules.

Taille du portefeuille et positionnement desdéposantsChaque bulle correspond iciau nombre de familles debrevets comptabilisées pardes déposants pour lesdifférentes pathologiesciblées par une molécule. On identifie ainsi laspécialisation des acteurs.

Les réseaux decollaborations

OUEST VALORISATION

1

2

3

Page 10: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

10 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

Les chaînes que nous regar-dons à la télévision, lamusique que nous écou-tons, l’endroit où nousnous trouvons, la vitesse àlaquelle nous nous dépla-çons... toutes ces informa-tions sont en théorie

accessibles grâce à deux objets ultrarépan-dus et qui ne nous quittent plus : la “box”posée dans un coin de notre logement etnotre smartphone toujours à portée demain. Nous sommes tous des pourvoyeursde données, en continu. Volume, variété etvitesse, sont les “trois V” qui ont défini audépart le phénomène Big Data (donnéesmassives en français). La gestion et le croi-

sement de grands volumes d’informations,ou datamining, existe depuis plus de vingtans, mais depuis une dizaine d’années lacadence de la production des données s’estconsidérablement accélérée, avec le déve-loppement des objets connectés, des réseauxsociaux, le fleurissement des capteurs...

On met des capteurs partout

« On peut mettre des capteurs partout, mêmesur les brins d’herbe », plaisante ValentinPatilea, enseignant-chercheur en mathéma-tiques appliquées et statistique à l’Écolenationale de la statistique et de l’analyse del’information (Ensai, basée à Bruz). Toutpeut se mesurer grâce à toutes sortes de cap-teurs disponibles aujourd’hui à des prix très

abordables. Collecter des informations n’estplus un problème, les traiter et les analyseren revanche est plus compliqué. Et cela a uncoût. Beaucoup d’entreprises ont cédé auxsirènes du Big Data et investi dans la collectede données sans toujours savoir commentles exploiter de manière vraiment utile.

Les premières à investir dans le traitementsont celles qui peuvent en retirer un bénéficecommercial, par exemple pour analyser lecomportement des consommateurs. Quandnotre marque de chaussures préférée nous

LE BIG DATA CHA DEUX SPÉCIALISTES EXPLIQUENT COMMENT ILS S’EMPARENT DESDONNÉES QUI NOUS INONDENT ET POUR QUOI FAIRE.

LE DOSSIER DE

Collecter des informations n’estplus un problème, les traiter et les analyser en revanche estplus compliqué.

Page 11: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 11

envoie un coupon de réduction au momentoù nous passons devant le magasin, il nes’agit pas de hasard ni d’une heureuse coïn-cidence... Nos goûts, habitudes d’achat,notre budget... ont été passés au crible duBig Data ! De même, certaines banques oucompagnies d’assurances y ont recours pours’adapter aux attentes de leurs clients.

Pas d’heureuse coïncidence...

D’autres domaines comme la gestion decrise ou la météorologie pratiquent l’ana-lyse et le traitement de données depuis long-temps. L’essor du Big Data et des puissancesde calcul ne fait que renforcer et préciserleurs résultats. Et puis il y a le monde de larecherche, autre gros producteur de donnéeset aussi celui qui a le plus les moyens de lestraiter. Un chercheur en génomique (secteurtrès concerné depuis l’arrivée des machinesde séquençage de l’ADN haut débit) ou en

Pour s’installerdéfinitivement dans le

paysage, toute nouvellediscipline se doit d’êtreassociée à des formationspour assurer sa pérennité etêtre en adéquation avec lesnouveaux métiers associés.En voici deux nouvellesaxées sur le Big Data.

À l’École nationale de lastatistique et de l’analyse de l’information (Ensai, à Bruz près de Rennes), à l’occasion durenouvellement de sonaccréditation, le master

international en Big Datas’est mué en master enStatistique pour le SmartData (lire article ci-contre).Son enseignement sera plusorienté vers les données dela société intelligente : villeintelligente, internet desobjets, capteurs pour lamédecine personnalisée...(responsable : ValentinPatilea).

L’Université Bretagne Sud(Vannes) propose unnouveau master Datascience et modélisationstatistique, une nouvelle

formation sélective etrenforcée sur cinq ans : leCursus master en ingénierie(CMI) dans le domaine desData sciences (responsable :Gilles Durrieu) et, avecl’école d’ingénieur TélécomBretagne (Brest), unnouveau master réservé auxétudiants étrangers intituléData sciences. Ce derniersera opérationnel à larentrée de 2017. NB

Rens. : Valentin Patilea,[email protected], Gilles Durrieu,[email protected]

Des formations à la hauteur

ANGE LA DONNE

P.12/13L’huîtreproductrice dedonnéesDR

P.14Le Big Datas’attaque aucancerINSERM/PATRICK DELAPIERRE

P.16Des utilisateursencore timidesFOTOLIA/ANYABERKUT

FOTO

LIA/ICONIM

AGE

Page 12: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

Àpart les déguster, que peut bien faire un mathématicien avec deshuîtres ? L’expérience que nousraconte Gilles Durrieu, professeur

en mathématiques appliquées et statistiqueà l’Université Bretagne Sud(1), commencequand il est contacté par des collègues cher-cheurs de la Station biologique d’Arcachon(2).Ceux-ci souhaitent utiliser les huîtres commebio-indicateurs de perturbations de l’environ-nement. Ces mollusques bivalves (dotésd’une coquille en deux parties) s’ouvrent etse ferment toute la journée pour filtrer l’eau,

et les biologistes ont émis l’hypothèse que cemécanisme pouvait être perturbé par unepollution, un changement de température...Bref, ils veulent quantifier le phénomène et,pour cela, ils ont besoin de chiffres ! Maiscomment un mollusque peut-il produire desdonnées ?

Des électroaimants sur les huîtres

Les chercheurs ont collé des électro-aimants sur les huîtres. Rien de dangereuxpour elles : il s’agit juste de capteurs de val-vométrie, capables de différencier les états

d’ouverture et de fermeture. Des lots de seizeanimaux ont été équipés dans dix-sept sitesrépartis en France, Espagne, Nouvelle-Calé-donie et Russie, selon différents niveaux depollution environnementale. Chaque lotd’huîtres est connecté à deux cartes électro-niques à faible consommation d’énergie(elles peuvent être installées partout et ontune année d’autonomie) qui stockent lesdonnées. Celles-ci sont ensuite envoyéeschaque jour vers une station de travail grâceà une carte Sim ! Et c’est là que l’histoire secomplique.

12 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

biologie pourra assez facilement aller taperà la porte d’un collègue informaticien oustatisticien (lire p. 12-13). Aujourd’hui, onassiste à la naissance d’entreprises qui arrivent à vivre de l’exploitation de cesméthodes et algorithmes issus des labora-toires (lire p. 15 et 17). Mais cela ne se faitpas en un clic !

Du big au Smart Data

« Travailler sur le Big Data c’est avoir uneapproche pluridisciplinaire, commente GillesDurrieu, professeur en mathématiquesappliquées et statistique à l’Université Bre-tagne Sud(1). Cela nécessite de mixer les com-pétences en informatique, mathématiques etstatistique, auxquelles il faut ajouter des com-pétences complémentaires en biologie, astro-physique, par exemple... », explique lechercheur qui a notamment travaillé sur lecomportement des huîtres (lire p. 12-13). Sil’analyse des données concerne les consom-mateurs, il s’agira plutôt d’économie et depsychologie... Ensuite, « il faut savoir ce quel’on veut faire des données, ce que l’onrecherche, bref, définir des objectifs, préciseValentin Patilea. Il est important de compren-dre la donnée, de savoir d’où elle vient et com-ment elle a été générée pour modéliserl’incertitude, la part d’aléatoire, et ainsi séparerles signaux que l’on cherche. Il faut être conscientque beaucoup de données sont inutiles pour lesobjectifs définis, elles ne contiennent que du“bruit”. D’ailleurs, aujourd’hui, on ne parle plusde Big Data, mais de Smart Data ! » Et pourrendre le Big Data intelligent, il faut ajouterdeux “V” supplémentaires à la définition,qui correspondent à valeur et véracité desdonnées.« En statistique, il existe deux mesures impor-

tantes de la qualité des indicateurs, comme, par

exemple, une moyenne que l’on peut calculer àpartir des données : la variance et le biais, com-plète Valentin Patilea. La variance mesure laprécision de l’indicateur autour de la valeurcible. Or, aujourd’hui, comme le nombre dedonnées est quasiment illimité, la variance seranécessairement très faible et l’indicateur trèsproche de la valeur cible. Le biais, lui, corres-pond à une erreur de ciblage, qui peut facile-ment survenir quand on ne comprend pascomment la donnée est générée, quand onregarde du mauvais côté. »

Qu’elles soient “big” ou “smart”, les don-nées, ou du moins leur traitement, vontchanger notre façon de vivre. Et aussi cellede faire du sport ! Si l’on en croit le cher-cheur, la réussite des All Blacks au rugbytiendrait aussi au fait qu’ils captent et ana-lysent depuis longtemps les attitudes etgestes de leurs joueurs : mouvements de leurcorps, déplacements sur le terrain, à l’en-traînement, mais aussi leur activité quoti-dienne, leur alimentation... Les data sontpartout, elles soulèvent des défis scienti-fiques passionnants et le vivier d’emploispour les utiliser est énorme. De quoi susciteret satisfaire pleinement la curiosité desjeunes intéressés par les mathématiques etl’informatique.

NATHALIE BLANC

(1)Au laboratoire de mathématiques de Bretagne Atlantique (CNRS, UBS).

LE DOSSIER DE

EN TRAITANT UN MILLION DE DONNÉES PAR JOUR, DES MATHÉMATICIENSPROUVENTQUE LES HUÎTRES SONT DES BONS BIO-INDICATEURS.

L’HUÎTRE PRODUCTRICE

CONTACTSValentin Patilea, [email protected] Durrieu, [email protected], tél. 02 97 01 71 78

Page 13: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

« Nous avons choisi des capteurs à haute fré-quence, c’est-à-dire qui effectuent dix mesurespar seconde, explique Gilles Durrieu. Chaquelot envoie ainsi un million de données par jour ! »Quinze jours de données représentent1,54 Go de fichier texte ! De quoi occuperSami Capderou, en deuxième année de thèseentre les laboratoires de mathématiques deVannes et de Bordeaux(3).

Dix mesures par seconde

Les chercheurs ont en effet développé lesmodèles capables de traiter les données tousles jours. « Nous avons commencé par établirune estimation de la vitesse de chaque animalpour avoir une idée de la “normale”, poursuitGilles Durrieu. Puis nous comparons ces

vitesses entre elles, pour mettre en évidence desdifférences, nous les compilons avec d’autresdonnées de terrain comme la température, lasalinité, le pH, le balancement des marées.Nous échangeons avec le Service hydrogra-phique de la marine, des biologistes, des astro-physiciens... » Des mesures de l’activitéenzymatique ont aussi été faites par des bio-logistes sur d’autres huîtres placées sur lesmêmes sites pour faire d’autres corrélations.Et il y en a. Au bout de deux ans, les cher-cheurs peuvent dire que les variations devitesses d’ouverture et de fermeture des huî-tres sont liées aux marées. « C’est la premièrefois que ce phénomène est clairement mis enévidence chez les huîtres », ajoute le mathé-maticien. Les recoupements se font aussi

avec des événements polluants ou des chan-gements de température.

Des publications sont encore en cours et ilreste une année de thèse. Mais cette expé-rience a d’ores et déjà prouvé que le traitementde données massives peut permettre de sur-veiller des bio-indicateurs. Et que la méthodepourrait très bien être adaptée à d’autresbivalves, d’eau douce, par exemple. Lesmoules des rivières n’ont qu’à bien se tenir !

NB

(1)Au Laboratoire de mathématiques de Bretagne Atlantique (CNRS,UBS). (2)De l’équipe de Jean-Charles Massabuau, directeur de rechercheau CNRS. (3)Encadré par le professeur Bernard Bercu.

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 13

DE DONNÉES

CONTACTGilles Durrieu, tél. 02 97 01 71 78,[email protected]

Cette image n’est pascelle d’un tapis persan !

Elle représente l’évolutiondes estimations des vitessesd’ouverture et de fermetured’un lot de seize huîtres àLocmariaquer (Morbihan),mesurées de début mars àla fin d’août 2011.

Le rouge figure les vitessesélevées, le gris-vert lesvitesses plus lentes et lejaune-blanc les vitesses trèslentes.

On remarque tout de suite lemotif cyclique, de vague, quicorrespond au rythme debalancement des marées.

Par ailleurs, la zone plusrouge, en haut de l’image,met en évidence uneaccélération associée à uneperturbationenvironnementale.

Le bas de l’image, plus clair,au mois de juillet-août,correspond à la période deponte.

DR

Page 14: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

Avec l’avènement du numérique, deplus en plus de données cliniques,génomiques, phénotypiques, envi-ronnementales et sociales sont

récoltées, sur chaque patient. « Si une partiede ces données nous permet déjà d’améliorer lapersonnalisation et l’efficacité des traitements,elles restent cependant largement sous-exploi-tées, dit Alain Morel, professeur à l’Universitéd’Angers, chercheur à l’Institut de cancéro-

logie de l’Ouest (ICO) d’Angers(1). Nous pour-rions aller beaucoup plus loin si nous savionsoptimiser leur exploration et leur analyse. »Quels types de modèles mathématiques etd’outils informatiques sont les mieux adap-tés pour l’analyse des données de patientsatteints de cancer ? Où et comment peut-onrassembler et sécuriser ces données ? Cesquestions animent les équipes du Cancéro-pôle Grand Ouest (CGO) qui, depuis le prin-

temps, travaillent au développement d’unnouveau réseau de recherche baptisé Onco-logie 4.0. « À travers ce réseau, le CGO veutfédérer des spécialistes en mathématiques, bio-informatique, biologie, oncologie, éthique, éco-nomie, philosophie du grand Ouest afin derépondre aux nouveaux questionnementsqu’impose, en médecine, la génération de don-nées massives (ou Big Data) et leur exploitationau profit des patients », explique Alain Morel,responsable de ce nouveau réseau.

Vers une cancérologie ultraconnectée

« Notre territoire possède déjà les ressourceshumaines scientifiques et les infrastructurespour aborder cette révolution médicale, assureMario Campone, directeur scientifique duCGO et de l’ICO. Tout l’enjeu est désormaisd’accompagner et d’encadrer au mieux la tran-sition de la médecine vers l’ère du 4.0. » D’icià quelques années, des systèmes d’intelli-gence artificielle permettront en effet à desmachines de toute nature (cardiofréquence-

14 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

LE DOSSIER DE

LE BIG DATA S’ATTAQUE AU CANCER

Si l’exploitation optimisée des données en cancérologie constitue un outil formidablepour l’avenir de l’oncologie et de la médecine, elle peut néanmoins devenir pernicieuse

si les informations ne sont pas sécurisées et centralisées en lieu sûr. C’est pourquoi leréseau Oncologie 4.0 du Cancéropôle Grand Ouest (lire ci-dessus) mettra les questionsde gouvernance et de protection de la vie privée des patients au cœur de ses projets futurs.Cette thématique fera d’ailleurs l’objet d’une présentation lors de la 1re Journée du RéseauOncologie 4.0 qui se tiendra le 23 janvier prochain à l’ICO d’Angers. JDRens. : www.canceropole-grandouest.com

Sécuriser les données de santé : une priorité

RÉCOLTÉES DE LA CELLULE AU PATIENT, LES DONNÉES DU CANCERPROLIFÈRENT. UNE NOUVELLE PISTE DE LUTTE CONTRE LA MALADIE.

Le secteur de la santé est un gros producteur de données très variées. INSERM/PATRICK DELAPIERRE

Page 15: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 15

L’entreprise, dont la création est pré-vue au début de 2017(1), ne disposeencore que d’un petit bureau dansles locaux du centre Inria Rennes -

Bretagne Atlantique, mais les idées sontposées. Le projet EnginesOn s’est fixé commeobjectif premier de traiter les données biolo-giques à haut débit et en particulier ceux quidébordent des séquenceurs d’ADN nouvellegénération. Comptant parmi les cofonda-teurs, Jennifer Del Giudice(2) est ingénieur ettitulaire d’un master en génétique. Elle saitde quoi elle parle : « Dans cette discipline, levolume des données a été multiplié par 10000en cinq ans. Quand vous travaillez sur un projetcomportant des données génétiques, vous pouvez avoir à traiter l’équivalent d’un livre de50 millions de pages... avec les phrases dans ledésordre ! Il faut vraiment aider les chercheursà gérer leurs données ; il faut les former et leurdonner des outils spécifiques et adaptés : untableur Excel ne suffit pas. »

Analyses personnalisées

Le concept d’EnginesOn est un laboratoirevirtuel, qui sera accessible de partout viaInternet. Dans ce laboratoire, il sera possibled’analyser, de structurer, de traiter, mais ausside stocker des données massives et leursmétadonnées (informations sur les données),de manière sécurisée et personnalisée. « Nousmettons à disposition des fonctionnalités spé-cifiques à chaque client, poursuit-elle. Chacunreste maître de ses données. Si un client sou-haite les garder sur son propre serveur, c’est pos-

sible. » Pour la partie traitement, EnginesOnne proposera pas de solutions toutes faitesmais des briques de logiciel à assembler selonles besoins. Il sera ainsi possible de mélangerdes solutions standardisées avec des pro-grammes réalisés en Open Source(3) ouencore avec des développements propres,issus de la recherche d’Inria. D’où la présencedes deux autres cofondateurs de l’entrepriseYvan Le Bras, docteur en biologie et analysede données, et François Moreews, docteur eninformatique. « Nos clients bénéficieront ainsides outils d’analyse de données les plus perti-nents constamment mis à jour sans se préoccu-per de la complexité de leur mise en œuvre. »

En choisissant de traiter des données géno-miques, EnginesOn peut s’attaquer à tout cequi est vivant. Mais c’est la santé, et plus par-ticulièrement la cancérologie, qui est d’abordvisée. « Nous nous adressons en priorité aux

hôpitaux et aux entreprises de santé. Nousvoyons que beaucoup de demandes émergentdans ce domaine, or la France est en retard parrapport à d’autres pays européens comme laGrande-Bretagne. » Le ministère de la Santévient, par exemple, d’initier le Plan FranceMédecine Génomique pour structurer lescompétences et la recherche dans cedomaine, d’ici à 2025. Et le marché progressevite. Mais EnginesOn est dans les starting-blocks.

NB

(1)Avec le soutien d’Inria Rennes -Bretagne Atlantique, de l’incubateurbreton Emergys, de Biogenouest et du Centre d’innovation technologiqueID2Santé. (2)Embauchée par Inria Rennes-Bretagne Atlantique pour sixmois en tant qu’ingénieur transfert et innovation dans le cadre de lamaturation d’EnginesOn. (3)De manière ouverte et collaborative.

FONDÉE PAR DES CHERCHEURS, CETTE ENTREPRISE SERA DÉDIÉE AUTRAITEMENT DE DONNÉES GÉNÉTIQUES, D’ABORD POUR LA SANTÉ.

UNE ENTREPRISE EN MATURATION

CONTACTJennifer Del Giudice, tél. 07 83 51 52 91,[email protected]

mètres, glycomètres, IRM, scanners et autresdispositifs médicaux connectés) de se com-prendre et de dialoguer entre elles à la vitessede leurs processeurs. Ils pourront corréler desdonnées multiples et contribuer à l’aide audiagnostic, au choix et au suivi de l’efficacitédes traitements personnalisés, à la pharma-covigilance et à l’épidémiologie.

Étudier les cancers cellule par cellule

L’analyse massive de données peut aussipermettre d’étudier les cancers cellule par cel-lule. C’est l’idée de la chaire Cancer et Inno-vation, nouvellement créée par la Fondationde l’Université de Rennes 1(2). L’objectif decette chaire est de réaliser une analyse géné-tique à l’échelle de la cellule unique. « Jusqu’àprésent l’analyse de l’expression des gènes estmesurée de façon globale au niveau d’un pré-lèvement tumoral. On obtient alors unemoyenne, explique Marie-Dominique Gali-

bert, professeur à l’Institut de génétique etdéveloppement de Rennes(2). Mais on saitqu’une tumeur est très hétérogène, deux cellulesavec des expressions très différentes peuvent secomporter de façon très distincte, notammentface à un traitement. » En effet, même si ellesdérivent d’une cellule unique, chacune évo-lue différemment. Grâce à la méthode utili-sée, les cellules sont séparées, pour mesurerl’expression génétique de chacune. Les infor-mations ainsi collectées sur des milliers decellules seront ensuite analysées par ordina-teur. Il sera alors possible d’identifier quelstypes de cellules sont éliminés par un traite-ment donné et lesquels sont résistants. Lesscientifiques espèrent ainsi pouvoir établirune séquence de médicaments à administrerafin d’éradiquer la tumeur. D’autresrecherches viseront à comprendre quels sontles gènes impliqués dans chaque étape dudéveloppement normal ou pathologique des

lymphocytes B, un type de cellule immuni-taire, pour savoir comment est favorisée l’ap-parition d’un lymphome. Enfin, des étudess’intéresseront aux cellules environnantes, quiinfluencent le développement de tumeurs.Ou quand la prolifération des données seveut plus forte que celle des tumeurs !

JULIE DANET/MARYSE CHABALIER

(1)Centre de recherche en cancérologie Nantes-Angers (CNRS, Inserm,Universités d’Angers et Nantes). (2)La chaire s’appuie sur la Fédérationhospitalo-universitaire Cancer microenvironnement et innovation,coordonnée par les professeurs Thierry Lamy et Marie-DominiqueGalibert-Anne. (3)Unité mixte de recherche CNRS/Université de Rennes 1.

François Moreews etJennifer Del Giudice, deuxdes trois cofondateursd’EnginesOn. DR

CONTACTSAlain Morel, tél. 02 41 35 27 00,[email protected] Campone, [email protected] Marie-Dominique Galibert-Anne, tél. 02 23 23 47 05,[email protected] Thierry Lamy de la Chapelle,[email protected]

Page 16: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

16 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

LE DOSSIER DE

Pour mieux répondre aux attentesdes clients ou gérer plus efficace-ment les stocks, le Big Data peutêtre utile aux entreprises. Mais les

petites et moyennes entreprises bretonnesont-elles franchi le pas ? C’est la questionque s’est posée le Groupement d’intérêt scientifique Marsouin(1), qui s’intéresse auxusages du numérique dans la société. « Nousn’avons pas directement posé la question, maisnous avons cherché les signes avant-coureursd’une utilisation des données, comme leur col-lecte et le fait qu’elles soient traitées ou non »,explique Éric Darmon, maître de conférencesen économie à l’Université de Rennes 1, quia dirigé le projet Data et PME. Dans le cadrede leur étude, effectuée en 2015, 1551 repré-sentants de PME bretonnes ont été interrogés.

Un manque de moyens

Il en est ressorti que l’utilisation des don-nées est très hétérogène et encore assez peurépandue : 30 % n’utilisent pas du tout lesdonnées et ils ne sont que 4 % à les avoirpleinement incluses dans leurs stratégies.

La raison principale n’est pas forcémentun manque d’intérêt, puisque seuls 15 % des

entreprises ne voient absolument pas ce queleur apporteraient le Big Data. Il s’agit plutôtd’un manque de moyens. Car utiliser lesdonnées coûte cher, entre l’achat d’un logi-ciel dédié, la formation du personnel, letemps consacré... et requiert des compétencesparticulières. Les PME de plus de cinquantepersonnes et avec un service informatiquesont d’ailleurs relativement plus nombreusesà s’y intéresser. Au niveau des activités, leschercheurs ont eu des surprises : « On s’at-tendait à ce que les secteurs en contact directavec le client, comme les commerces, les utili-sent plus, qu’ils aient plus la culture des don-nées, mais ce n’est pas le cas. » Les domainesdes BTP et du transport sont plus en retrait,tandis que ceux de la finance, des assu-rances, de l’immobilier et de la restaurationsont davantage à la pointe en matière d’in-terprétation de données. Les réponses descommerces sont plus contrastées. Cepen-dant, « il n’y a pas de secteur totalement her-métique au Big Data », relativise Thomas LeTexier, lui aussi maître de conférences àRennes 1 et coauteur de l’étude.

Le dénominateur commun des PME utili-satrices de données est plutôt l’innovation :

elles ont généralement sorti un nouveauconcept ou utilisé un nouveau procédé dansles deux dernières années. Par ailleurs, alorsque le Big Data repose sur le croisement dedonnées, les sources externes sont encoresous-utilisées : les principaux pourvoyeursd’information pris en compte sont internes,comme les ventes, le profil des consomma-teurs ou encore les consultations du site Inter-net de l’entreprise. Mais globalement, quelsque soient la taille et le niveau de compé-tences des PME, beaucoup voient dans le BigData un moyen d’améliorer leurs décisions,d’être plus réactives et de mieux adapterleurs produits aux clients. Reste à les accom-pagner, pour combler le décalage entre lespratiques et les perceptions.

MC

(1)Le Môle armoricain de recherche sur la société de l’information et lesusages d’Internet regroupe des équipes des Universités de Rennes 1,Rennes 2, Bretagne Occidentale et Bretagne Sud, ainsi que de TélécomBretagne, Sciences Po Rennes et l’École nationale de la statistique et del’analyse de l’information (Ensai).

L’UTILISATION DES DONNÉES DANS LES PME BRETONNES COMMENCE À FAIRE SON CHEMIN, MÊME SI DES PROGRÈS RESTENT À FAIRE.

DES UTILISATEURS ENCORE TIMIDES

CONTACTSÉric Darmon, tél. 02 23 23 33 34,[email protected] Le Texier, tél. 02 23 23 30 06,[email protected]

Seuls 4 % des PMEinterrogées ont inclul’utilisation des donnéesdans leur stratégie.FOTOLIA/ANYABERKUT

Page 17: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

Vous partagez vos recettes favoritessur les réseaux sociaux ? Les indus-triels de l’agroalimentaire pour-raient bien être encore plus

intéressés que vos amis ! « Un projet derecherche mené en 2015-2016 par nos étu-diants visait à mettre en relation les habitudesalimentaires et le profil des personnes »,

explique David Causeur, professeur de sta-tistiques à Agrocampus Ouest(1). L’étudeavait été commandée par un industriel, quisouhaitait savoir à quoi était associé un deses produits. Pour cela, pas de question-naires classiques, mais l’analyse de mes-sages Twitter ! Et c’est là que le Big Dataintervient.

Même si les tweets avaient d’abord été fil-trés, pour ne garder que ceux faisant réfé-rence à l’aliment étudié, il restait desmilliers de messages à analyser automati-quement.

Étude lexicale

Derrière, un gros travail d’analyse detexte, pour regrouper les mots se rapportantà une même chose. Il a aussi fallu catégo-riser les auteurs des messages, d’après lescentres d’intérêt exprimés dans d’autrestweets. C’est ainsi qu’il a été possible desavoir que, chez les jeunes, l’aliment enquestion est surtout associé à des recettesexotiques. L’entreprise peut ainsi faire despublicités plus ciblées. Cette analyse desréseaux sociaux pour comprendre les habi-tudes des consommateurs n’est pas un casisolé. « Nous voyons apparaître des offres destages et d’emplois de ce type depuis 4-5 ans »,note le statisticien. Si cette méthode ne per-met pas de couvrir toutes les catégories dela population, le grand nombre d’utilisa-teurs analysés et la spontanéité des donnéesrecueillies compensent.

MC (1)Institut de recherche mathématique de Rennes, Unité mixte de recherche6625 (CNRS, Universités de Rennes 1 et Rennes 2, École normalesupérieure de Rennes, Institut national des sciences appliquées de Rennes).

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 17

CONTACTDavid Causeur, tél. 02 23 48 58 84,[email protected]

Éditeur de logiciels, société de trans-port frigorifique ou spécialisée dansl’alimentation animale, EmmanuelFrénod touche à tout : « J’ai toujours

été intéressé par le contact avec les entreprises,car je suis persuadé que les mathématiques dehaut niveau peuvent les aider », explique leprofesseur des universités en mathématiquesappliquées à l’Université Bretagne Sud (baséeà Vannes).

Analyser deux à trois ans de factures

Pour preuve, la société See-d, qu’il a crééeil y a deux ans, compte aujourd’hui unedizaine de collaborateurs. See-d ne vend pasde logiciels commerciaux. Elle propose auxentreprises des outils sur mesure, issus de la

recherche, pour traiter des données indus-trielles ou commerciales. « Prenons le casd’une base de clients. En construisant unmodèle mathématique adapté à la probléma-tique, ici en analysant deux à trois ans de fac-tures et en faisant des regroupementshomogènes de clients ou de produits, nous arri-vons à extraire des connaissances, comme, parexemple, leur manière de consommer. L’idée estensuite de nourrir le modèle avec des donnéesrécurrentes », explique le chercheur. Selon lescas, ce traitement mathématique peut per-mettre aux entreprises de prévoir leur activitéet donc d’organiser leur production, degagner du temps, d’augmenter leur marge...

Aujourd’hui, See-d cherche à optimiserses propositions en créant dans ses modèles

des parties génériques (briques de logiciel) àassembler ensuite à façon, en fonction desbesoins de chaque client. L’entreprise a pourcela réalisé un plan d’investissement(1).« C’est un projet ambitieux mais le besoin esténorme, affirme Emmanuel Frénod. Les datasont en train d’exploser, il faut vraiment aiderles entreprises à s’en emparer et à exprimer leursbesoins. »

NB

(1)Sous forme d’avance non remboursable auprès de la Région Bretagneet aussi des financements européens.

LES RÉSEAUX SOCIAUX SONT UNE MANNE DE DONNÉES POUR LESINDUSTRIELS QUI VEULENT CONNAÎTRE LES GOÛTS DES CONSOMMATEURS.

DES TWEETS ALLÉCHANTS

Les industriels del’agroalimentaire utilisentles préférencesalimentaires expriméessur les réseaux sociaux. FOTOLIA/PHOTO-MAXX

À VANNES, UN MATHÉMATICIEN VA AU-DEVANT DES ENTREPRISES POURLEUR MONTRER LA PUISSANCE DU TRAITEMENT DE DONNÉES.

LE POUVOIR DES MATHÉMATIQUES

CONTACTÉmmanuel Frénod, tél. 02 97 01 71 28, [email protected]

Page 18: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

«Quand je me balade au bord del’océan, je me demande parfoiscomment s’appelle tel phare quej’aperçois ou encore je m’inter-

roge sur les variétés de poissons présentes dansl’eau. » Yann Rabuteau, gérant d’un bureaud’études juridiques spécialisé en environne-ment marin et littoral, a imaginé une appli-cation pour satisfaire sa curiosité a prioripartagée, sans avoir toutes les compétenceset les informations pour la réaliser.

Le premier Hackathon de la mer qui s’estdéroulé le week-end des 8 et 9 octobre der-niers à Brest lui en a donné l’opportunité. Àl’initiative du Technopôle de Brest-Iroise enpréambule de la Sea Tech Week, il a réunides profils variés (codeurs, développeurs, gra-phistes, rédacteurs, étudiants en marke-ting...) autour de données liées à la mer et desix projets, dont celui du juriste. Les partici-pants avaient quarante-huit heures pourréaliser un “démonstrateur” de leur projet àpartir des donnés mises à disposition et en seréunissant par équipes pluridisciplinaires.

Tester la faisabilité

« Cela faisait un an, que j’avais cette idée entête », confie Yann Rabuteau. Le hackathonlui a permis de tester la faisabilité techniquede son projet devenu, en le croisant avec lesidées et les compétences des autres partici-pants de son équipe, une application qui per-met de visualiser in situ des informations enréalité augmentée sur l’écran de son smart-phone et d’accéder à des données depuis sonordinateur. Outre la concrétisation tech-nique, Yann Rabuteau se réjouit de l’enthou-siasme partagé et de cette expérience. « Jecrois beaucoup au partage de connaissances etde compétences qui sous-tend le hackathon,d’autant plus pour les questions littorales etmaritimes qui sont tellement transverses. »

Le succès du hackathon tient à trois rai-sons : les projets, qui doivent être intéressants

et réalisables ; les compétences réunies enéquipes pluridisciplinaires et les données, enl’occurrence sur le milieu marin et le patri-moine naturel pour le projet lauréat. Sanselles, il n’y aurait que des coquilles vides. Unequinzaine d’établissements dont l’Ifremer, leShom(2), l’Agence des aires marines proté-gées, l’UBO(3), l’Isen(4), Télécom Bretagne...(5)

ont joué le jeu avec plaisir, en fournissant desdonnées. « On nous avait communiqué les pro-jets en amont pour que nous puissions préparerles informations les plus pertinentes », expliqueThomas Loubrieu de l’unité Informatique etdonnées marines à l’Ifremer. Collectées dansun contexte de recherche assez éloigné deleurs applications pour les projets du hacka-thon, les observations ont dû être synthéti-sées et expliquées.

Données en libre accès

Ces informations sont accessibles, y com-pris en dehors du hackathon. « L’Ifremer estun organisme public. À ce titre, les données quenous contribuons à obtenir sont publiques »,rappelle Thomas Loubrieu. Il y a quelquesexceptions, par exemple le suivi des pêcheseffectué pour le compte de ministères. Pourle reste, le centre des données de l’Ifremer se

charge de gérer les informations collectées etde les rendre disponibles sur un portail Web(6).

Bien sûr, les scientifiques, qui ont pro-grammé des campagnes pour collecter desdonnées en rapport avec leurs travaux, pren-nent le temps de les analyser pour leursétudes, avant de les rendre publiques. Pourautant, le libre accès des données scienti-fiques est une tendance générale. Le pro-gramme européen Copernicus met ainsi àdisposition des observations brutes surl’océan. L’objectif est que des sociétés s’en sai-sissent pour, par exemple, développer desinfrastructures littorales, pour la naviga-tion... À Brest, les membres de l’équipe lau-réate du Hackathon de la mer devaient seréunir pour évoquer la suite : il n’est pasimpossible qu’une start-up soit créée pourfinaliser les applications.

MICHÈLE LE GOFF(1)Rassemblement de personnes autour d’un projet informatiquecollaboratif. (2)Service hydrographique et océanographique de la marine.(3)Université de Bretagne Occidentale. (4)Institut supérieur de l’électroniqueet du numérique. (5)Autres partenaires : CLS (Collecte localisationsatellites), Cityzen Data, Ensta Bretagne, Gis Bretel, IUEM, pôle Images& Réseaux, Pôle Mer Bretagne Atlantique, Satt Ouest Valorisation, ENSM.(6)data.ifremer.fr.

18 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

LE DOSSIER DE

PROCHAIN DOSSIER : CHIMIE ET SANTÉ

DEUX CONFÉRENCES SUR LE BIG DATA � Claude Gissot, directeur de la stratégie, des études et desstatistiques à la Cnamts(1), et Emmanuel Bacry, directeur derecherche CNRS, parleront de l’utilisation du Big Data ensanté, le 6 décembre à l’Espace des sciences. La conférencesera retransmise à Lorient. Vous pouvez aussi (re)voir l’intervention du mathématicienStéphane Tufféry, sur notre site Internet. (1)Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés.

Mardi 6 décembre, 20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres à Rennes et amphithéâtre Paul-Ricœur, lycée Dupuy-de-Lôme à Lorient

Rens. : www.espace-sciences.org/conferences/mardis-de-l-espace-des-sciences/les-big-data-une-revolution-numerique

À VOIR ET À ÉCOUTER

[email protected]@[email protected]

LES DONNÉES DE LA MER NE SONT PAS RÉSERVÉES AUX CHERCHEURS.TOUT LE MONDE A PU S’EN EMPARER LORS D’UN HACKATHON(1).

À LA PÊCHE AUX INFORMATIONS!

L’équipe de YannRabuteau (absent surla photo) comprenaitdes codeurs, des développeurs, des géomaticiens, des étudiantes enmarketing, un datajournaliste, un juristespécialiste del’environnementmarin, des étudiantesen sciences naturelleset d’autres ensciences del’ingénieur.JULIETTE RIMETZ/TECHNOPÔLE BREST-IROISE

SITE INTERNET

DES DONNÉES EN LIBRE ACCÈS � Quel est le point commun entre un jeu surla quantité de sucre dans les aliments et unecarte des bornes de recharge pour voituresélectriques ? Ce sont deux exemplesd’utilisation des données massives mises enligne sur le site data.gouv. Les données etleurs réutilisations y sont en libre accès.Rens. : www.data.gouv.fr/fr

POUR EN SAVOIR PLUS

ESPA

CE DES

SCIENCES

Page 19: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

CONFÉRENCES15 NOVEMBRE La face cachée de Darwin

� Pierre Jouventin, directeurde recherche au CNRS, lèvele voile sur la face cachée deDarwin. Loin du purscientifique décrit par sesbiographes, les écrits intimeset les actes du père del’évolution révèlent son côtéphilosophe et moraliste.Conférence suivie d’une séance de dédicaces.

22 NOVEMBRE Quand les coquillagesparlent à l’oreille del’archéologue

� Dès la préhistoire, lescoquillages ont servi d’outils,de parures, de colorants, dedécors muraux... CatherineDupont, chargée derecherche au Centre derecherche en archéologie,archéosciences, histoire(CNRS-Université de Rennes 1), étudie leursnombreuses utilisations.

29 NOVEMBRE Ondes gravitationnelles et trous noirs

� Thibault Damour,professeur de physique àl’Institut des hautes étudesscientifiques et membre del’Académie des sciences,expliquera commentl’existence des ondesgravitationnelles et des trousnoirs a été prouvée.Conférence suivie d’une séance de dédicaces.

6 DÉCEMBRE Big Data en santé : quelsusages ? Quels bénéfices ?

� Voir la rubrique Pour ensavoir plus du dossier BigData (ci-contre).En partenariat avec la Caisse primaired’assurance maladie d’Ille-et-Vilaine.

13 DÉCEMBRE Où va nous menerl’intelligence artificielle ?

� Jeux vidéo, robots,recherches sur Internet,GPS... Diverses formesd’intelligence artificielle sedéveloppent. Selon denombreux scientifiques, elles vont progressivementatteindre puis dépasser leniveau du cerveau humain.Avec quelles conséquences ?C’est ce que développeraGeorges Mitaut, ingénieur entélécommunications.

20h30, salle Hubert-Curien, Les Champs Libres, RennesRéservation possible au 02 23 40 66 00, 100 placesdisponibles sans réservation le soirmême à partir de 20h - Entrée libre.

CAFÉ DESSCIENCES1ER DÉCEMBRELa chirurgie et le numérique � Posez vos questions auxchercheurs rencontrés pourle dossier “Chirurgie : lenumérique à bloc”. AvecPascal Haigron, responsablede l’équipe Impact (Images etmodèles pour la planificationet l’assistance chirurgicale etthérapeutique) à l’Universitéde Rennes 1, et AntoineLucas, chirurgien au CHU deRennes et membre de cetteéquipe. 18 h30, café des Champs Libres,Rennes - Entrée libre

Pour en savoir plus et s’abonner à nos lettres d’information :www.sciences-ouest.org, Twitter @sciences_ouest et Facebook

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 19

À L’ESPACE DES SCIENCES

ESPA

CE DES

SCIENCES

DANS LES CLASSES

UN ATELIER ÉLECTRIQUE

Pas si simple de gérer un réseau électrique ! C’est ce dont pourrontse rendre compte les collégiens et lycéens bretons à traversl’animation “Watt is smart”, conçue par l’Espace des sciences, enpartenariat avec l’entreprise Enedis (anciennement ERDF). D’une

durée d’une heure et demie, l’atelier se présente sous la forme d’un seriousgame. Un territoire fictif s’affiche au sol.

Les participants sont responsables d’une commune ou d’un quartier d’unemétropole, qu’ils équipent de toutes les infrastructures nécessaires. L’enjeuest d’équilibrer la puissance disponible et celle demandée. Les élèvesindiquent leurs choix, à travers des boîtiers de vote et des écrans tactiles, enalternant les décisions collectives et individuelles. Alors, plutôt énergiesrenouvelables ou énergies fossiles ? Quels sont les avantages et inconvénientsde chaque source d’énergie ? Attention à ne pas être trop gourmand enélectricité, sinon il ne sera plus possible d’installer un cinéma ou un nouvelhôpital ! D’autant que les caprices de la météo, déterminés par l’animateur,pourraient bien s’en mêler. L’occasion de découvrir des solutions pouréconomiser l’électricité, comme les capteurs intelligents, l’écrêtement desconsommations ou les alertes par SMS.

L’animation sera officiellement inaugurée le 14 novembre, mais a étéutilisée pour la première fois au Village des sciences, le 14 octobre dernier.L’intervention dans les établissements scolaires bretons, animée par unmédiateur scientifique, est gratuite. Le contenu est adapté aux programmesde physique ou de technologie de chaque niveau scolaire.

Rens. : Christophe Le Roy, tél. 02 23 40 60 59, [email protected],www.espace-sciences.org/enseignants/interventions/ateliers-scientifiques-mobiles-reseaux-electriques

DR

DR

NUMER

ICAL

-REL

ATIVISTIC

FOTO

LIA/AGSA

NDREW

FOTO

LIA/C

HGPG

ENED

IS

Page 20: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

L’agenda de la rédaction

ET AUSSI... SORTIES ET EXPOSITIONS

DR

3 RAISONS D’ALLER VOIR

BRETAGNEEXPRESSPAR LAURENCE PROD’HOMME CONSERVATRICE AU MUSÉE DE BRETAGNE,RESPONSABLE CELLULE RECHERCHE

RENNES (35)JUSQU’AU 19NOVEMBRE À la découvertedeslégumineuses � En cette Annéeinternationale deslégumineuses,venez découvrirlivres anciens et postersscientifiques ouencore herbierset gousse géante. De 9h à 19hBU Sciences etPhilosophie,Université de Rennes 1 Gratuit Tél. 02 23 23 34 31https://bibliotheques.univ-rennes1.fr

CHÂTELAUDREN(22)PARENTS DEGEEKS ?16 NOVEMBRE

Apprivoiser les écrans et grandir � Pour tous ceux quis’inquiètent parfois de voir les enfants scotchés devantl’écran, c’est le moment devenir s’informer... et de sefaire sa propre opinion ! Uneconférence par Olivier Duris,psychologue clinicien àpropos de la méthode3-6-9-12 de Serge Tisseron,psychiatre, destinée auxparents.

20h30Le Petit Écho de la Mode Tél. 02 96 79 26 40http://petit-echo-mode.fr

LORIENT (56)PRÉCURSEURJUSQU’AU 31 DÉCEMBRE

Tabarly, marin visionnaire � Découvrez des photos etdes archives inédites quimettent en lumière la facultéhors norme du marin àinnover, à inventer desbateaux ou des équipementsqui ont déterminé etpréfiguré la voiled’aujourd’hui.

Cité de la voile Éric-Tabarly Tél. 02 97 65 56 56www.citevoile-tabarly.com

PRESQU’ÎLE DE RHUYS (56)JUSQU’AU 30NOVEMBRE Oiseaux,sentinellesfragiles del’environnement � Parcoursphotographiqueen plein air, sur les sentiersde la presqu’îlede Rhuys(communesd’Arzon, Sarzeau,Saint-Gildas,Saint-Armel... via le GR34). Communauté decommunes de lapresqu’île de RhuysGratuitTél. 02 97 53 69 69www.rhuys.com

20 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

DAOULAS (29)JUSQU’AU 31DÉCEMBRE Jardin d’arbresmédicinaux � Découvrez une sélectiond’essencesvenues de toutela planète, unediversité quiillustre celle despharmacopéesdes sociétéshumaines. De 13h30 à 18hAbbaye de Daoulas Tél. 02 98 25 84 39www.cdp29.fr

PLEUMEUR-BODOU (22)JUSQU’AU 31DÉCEMBRE Les illusionsd’optique � Quand notrecerveau nousjoue des tours...Plus de 50expériences àpartager enfamille, dans ununivers remplid’astucesvisuelles.Cité des télécomsTél. 02 96 46 63 80www.cite-telecoms.com

1. Un événement fondamental du 19e

siècle. L’histoire des chemins de fer ne serésume pas à une histoire politique, techniqueou économique. Elle est le fruit d’une alchimiequi associe l’histoire sociale, celle desmentalités et le poids non négligeable del’imaginaire.

2.Une modification du rapport au tempset à la distance. L’exposition fait éprouver phy-siquement cette évolution et montre que, pro-gressivement, toutes les classes sociales sontirriguées, pour tous les types de déplacements,y compris religieux - les locomotives étaientalors bénies-...

3. Une aventure avant tout humaine. Lascénographie permet d’appréhender lefoisonnement de métiers liés au chemin de feret ses implications variées : inventivité déployéedans l’organisation du travail qui inspirera lemonde industriel, importance de la vie socialedes cheminots et sentiment d’appartenance...

RENNES (35)JUSQU’AU 27 AOÛT 2017

Musée de BretagneTél. 02 23 40 66 00www.musee-bretagne.fr

APPEL À PROJETS�Agriculture numérique et urbaine : Vegepolys, pôle de compétitivité favorisant la production de végétaux spécialisés respectueuxde l’environnement et de la santé, lance un concours pour les start-up du végétal, au croisement de la production végétale et de l’agriculture numérique et/ou de l’agriculture urbaine. Candidature jusqu’au 24 novembre dans la catégorie “création d’entreprise innovante” ou “projet d’innovation de jeune entreprise”. Rens. : Claire Delaunay, tél. 02 98 29 08 67, www.vegepolys.eu.

BREC’H (56)JUSQU’AU 30NOVEMBRE“Cultiver,manger, vivre”Réalité d’hier,questionsd’aujourd’hui � L’expositionproposed’interroger lafaçon dont on senourrissait, dansles fermes duPays d’Auray, au tournant du20e siècle. Écomusée de Saint-DéganVisite sur demandeTél. 02 97 57 66 00 www.ecomusee-st-degan.fr

BREST (29)SUIVEZ LECOPÉPODE JUSQU’AU 31 DÉCEMBRE Cyclops, explorateur de l’océan � Observer et comprendre le fonctionnementd’écosystèmes marinsinsoupçonnés, tel est le voyage sensoriel inoubliableproposé aux enfants de 6 à 10 ans avec l’aide précieusede Cyclops le copépode -crustacé planctonique le plusabondant de notre planète -.

OcéanopolisTél. 02 98 34 40 40www.oceanopolis.com

PLOUEZOC’H(29)19 NOVEMBRE Coquillages et crustacés,les secrets dela marée basse � Sortie naturedans les rochers,les flaques et lesable. Commentfont les animauxpour survivre ?Comment sedéplacent-ils, senourrissent-ils ? 14hRdv à l’entrée dusentier côtier, prèsdu cairn à Barnenez(prévoir des bottes) Tél. 02 98 67 51 54www.ulamir.com

CC BY- JON ZAN

DER

Page 21: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

ET AUSSI... COLLOQUES ET CONFÉRENCESEXPOSITIONS... MUSÉES... CONFÉRENCES... COLLOQUES...L’ÉVÉNEMENT DU MOIS

SEMAINEEUROPÉENNE DE LA RÉDUCTION DES DÉCHETS

Cette semaine est une nouvelle occasion de remplir l’undes objectifs fixés par la loi de transition énergétique :lutter contre le gaspillage alimentaire, le suremballage,mais aussi développer l’écoconception. L’événement

permet ainsi d’impliquer les citoyens dans la réduction desdéchets et de montrer qu’avec des gestes simples, il est possiblede réduire les quantités produites. En Bretagne, les territoiresse sont engagés dès 2009 avec le soutien de l’Ademe dans desprogrammes locaux de prévention, et dans quatre plansdépartementaux de prévention. Depuis 2014, quinze territoires“zéro déchet zéro gaspillage” ont décidé de mettre en œuvre unprojet concernant la prévention et la gestion des déchets dansune dynamique d’économie circulaire. Les déchets ménagerset assimilés représentaient 694 kg par habitant en Bretagne en 2014, dont 25 % de déchets verts. La part de ces derniers aaugmenté de 12 % depuis 2012.

EUROPEDU 19 AU 27 NOVEMBRE

Tél. 02 99 85 87 00Retrouvez toutes les initiatives en Bretagne sur : www.serd.ademe.fr

CONCARNEAU (29)PROFESSION MARIN PÊCHEURJUSQU’AU 31 DÉCEMBRE Nuit de pêche � Venez vivre une nuit de pêche à traversl’œil acéré de Dominique Leroux,photographe brestois et auteur de nombreuxreportages. Il nous embarque ici pour unenuit à bord du sardinier Stereden ar moor duGuilvinec.

Musée de la Pêche de ConcarneauTél. 02 98 97 10 20www.musee-peche.fr

LES ACTUS DE BRETAGNE ENVIRONNEMENT � www.c-monspot.fr fait rimer passion sportive et protection de la nature� Ils ont imaginé le littoral breton de demain sur www.bretagne-environnement.org

AFFICHES

DR

CESSON-SÉVIGNÉ(35)MUSIQUE !JUSQU’AU 26 JUILLET 2017Tambours, clairons,trompettes� Cette exposition vousdévoile la céleustique... qui n’est autre que l’art detransmettre des ordresmilitaires au moyend’instruments de musique.Le lever, le coucher, le repas,la charge ou l’appel se font auson des tambours, clairons etautres trompettes.

Espace Ferrié Musée des TransmissionsOuvert sur réservationTél. 02 99 84 32 87 www.espaceferrie.fr

PLOUZANÉ (29)16 NOVEMBRE Minilabos in situ pourveiller surl’océan � Par AgatheLaes-Huon,chimiste àl’Ifremer, quitravaille sur ledéveloppementd’instrumentationminiaturiséepour l’analyse in situ desparamètreschimiques etphysiques. 15h30IfremerSalle de conférencesLucien-Laubier GratuitTél. 02 98 22 40 07www.ifremer.fr/brest

RENNES (35)23 NOVEMBRE La chambre à brouillard � Gabriel Gorreprésente cetinstrument quipermet dedétecterl’émission desourcesradioactives.20h30Université de Rennes 1AmphithéâtreDonzelot GratuitTél. 07 68 33 53 75www.rennesensciences.fr

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 21

VANNES (56)26 NOVEMBRE Les légumesanciens etoubliés � Une contribution à la biodiversité des espècespotagères. ParJean-Yves Péron,d’AgrocampusOuest/Institutnationald’horticultured’Angers. 14h30Palais des ArtsGratuitwww.vannes-horticulture.asso.fr

PONTIVY (56)22 NOVEMBRE Rencontresbretonnes duBois Énergie � Vous avez un projet dechaufferie bois ?Vous souhaitezvous informersur la ressourceen bois énergieen Bretagne ?Différentesconférences etvisites sont auprogramme. De 13h30 à 18h IUT de Pontivy Gratuit, sur inscriptionTél. 02 99 27 77 99www.planboisenergiebretagne.fr

RENNES (35)24 NOVEMBRE Deslégumineusespour l’élevage � Chercheurs et acteurs desfilières desproductionsanimales etvégétaless’interrogent surles défis et lesenjeux pour legrand Ouest. De 9h à 17h Agrocampus OuestPayant, sur inscriptionTél. 01 47 05 10 37www.academie-agriculture.fr

CC BY- PÈR

E IGOR

Page 22: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

« Au départ, je voulais juste fairede l’informatique. »

22 SCIENCES OUESTN°346NOVEMBRE 2016

Président de l’Espace des sciences : Jacques Lucas. Directeur de la publication :Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Journalistes :Maryse Chabalier. Pigistes : Julie Danet, Michèle Le Goff, ClaireVuillermoz. Comité de lecture :Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), DanielBoujard (génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Leszek Brogowski (sciences humaines et sociales), Valérie Deborde (délégation CNRS Bretagne-Pays de la Loire), Alain Hillion(télécommunications), Christian Le Bart (sciences humaines et sociales), Boris Le Guennic (chimie), Gérard Maisse (agronomie), Dominique Petit (directrice de l’Espace des sciences/Maison de la mer Lorient),Nicolas Thély (sciences humaines et sociales), Paul Trehen (biologie-environnement), Béatrice Viale (transfert de technologies), Christian Willaime(physique-chimie-matériaux).Abonnements : Loren Costiou, tél. 02 23 40 66 59, [email protected]. Publicité :Ouest Expansion - Vincent Denis, tél. 06 08 73 66 15. sciences ouest est publié grâce au soutien de la Région Bretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine. Édition : Espace dessciences. Réalisation :Pierrick Bertôt création graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°346 : 4000 ex. Dépôt légaln°650. ISSN1623-7110.

Toute la science en Bretagne. sciences ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences,Centre de culture scientifique technique et industrielle (association)Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41

3€

1Qu’auriez-vous fait si vousn’aviez pas été chercheur ?Au départ, je voulais juste faire

de l’informatique. Je ne connaissaispas le monde de la recherche. Aprèsun cursus d’ingénieur à l’écoleTélécom Bretagne, j’ai fait un stageen entreprise et cela ne m’a pasconvaincu. Un de mes anciensprofesseurs m’a alors proposé unethèse, que j’ai menée à bien avecenthousiasme, mais qui m’a laissé unpetit goût d’inachevé. Je suis doncreparti dans l’industrie pour mettreen pratique ces résultats, mais je mesuis rendu compte que les solutionsenvisagées, bien que techniquementvalables, ne résolvaient qu’une partiedes problèmes. J’ai finalementdécidé de passer le concours CNRSet d’entrer dans la recherche pourchanger cela.

2Aujourd’hui, qu’avez-voustrouvé?Ce n’est jamais complètement

terminé, mais j’ai contribué àdévelopper une science du logicielqui, bien que s’appuyant sur desfondements mathématiques, estdotée d’une forte composanteexpérimentale. Un logiciel aussiparfait soit-il doit fonctionner dans lemonde réel, c’est-à-dire imparfait.L’idée qu’on se fait du fonctionnementde ce logiciel est forcément faussée,car on ne sait pas précisément ce quipeut arriver. Mais on doit s’enapprocher. On fait donc des

hypothèses explicites et testables pour minimiser les incertitudes afin de limiter les bugs et les crashs.

3Le hasard vous a-t-ildéjà aidé ?Oui, celui des rencontres.

Car on ne travaille pas tout seul, et lehasard m’a fait rencontrer des tas degens formidables avec lesquels j’aimené à bien des projets passionnants.

4Qu’avez-vous perdu?Un tiers de mon salaired’ingénieur en entrant au CNRS

en tant que chercheur débutant.Largement rattrapé depuis !

5Que vaudrait-il mieuxne pas trouver?42. Pour les non-initiés, il s’agit

du titre d’un recueil de science-fiction :42 - Guide du routard galactique(3),dans lequel 42 est la réponse à toutesles questions.

6Quelle est la découverte quichangerait votre vie ?La découverte de l’immortalité ?

7Qu’est-ce qui vous feraitdouter de la rationalité?Rien. Tout. Le doute étant le

propre de la démarche scientifique. (1)Institut de recherche en informatique et systèmesaléatoires (Université de Rennes 1, Insa Rennes, Inria,Télécom Bretagne, UBS, CNRS, ENS Rennes).(2)La Médaille d’argent du CNRS distingue un chercheurpour l’originalité, la qualité et l’importance de ses travaux,reconnus sur le plan national et international.(3)Écrit par Douglas Adams.

L’épreuve par 7

DR

JEAN-MARC JÉZÉQUEL, 52ANSDIRECTEUR DE L’IRISA(1) ET PROFESSEUR ENINFORMATIQUE À L’UNIVERSITÉ DE RENNES 1 Lauréat 2016 de la Médaille d’argent du CNRS(2) qui lui a été remise le 10 novembre,il a été interviewé par Nathalie Blanc.

Page 23: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique

NOVEMBRE 2016 N°346 SCIENCES OUEST 23

Pour ne rien manquer de l’actualité scientifique bretonne!

Abonnez-vous en ligne sur www.espace-sciences.org rubrique SCIENCES OUEST� Tarif normal : 2 ANS (22 numéros)54€ / 1 AN (11numéros)30€ � Tarif étudiant : 2 ANS 27€ / 1 AN 15€

� Tarif étranger ou abonnement de soutien : 2 ANS 76€ / 1 AN 50€ � Achat au numéro : 3€

Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - Tél. 02 23 40 66 40

Achat au numéro

FOTOLIA/ICONIMAGE22

Pour vos communications dans

contactez : Vincent Denis06 08 73 6615

[email protected]

Le prochain dossier :Chimie et santé

10, rue de la Santé - 35000 RENNES02 99 35 10 10

L’actualité scientifique en Bretagne

Abonnez-vous

Page 24: Mise en page 1 - Espace des sciences...Brest-Iroise. Elle est opérée depuis 2013 par l’Isen Brest. (2)Voir Sciences Ouestn 322-juillet 2014. (3)Institut supérieur de l’électronique