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é changes MaGaZINe MeNSUeL deS SYNdIQUéS de La FédéRaTION dU COMMeRCe NOVeMbRe 2016 / 0,23 E www.commerce.cgt.fr numéro 351 Nouvelle ForMule! Révolution numérique et salariés, un avenir inquiétant... LeS « GAFA » eT AUTReS LOUANGeURS de LA RéVOLUTION NUMéRIQUe NOUS PROMeTTeNT deS LeNdeMAINS QUI chANTeNT. eT SI c’éTAIT bIG bROTheR QUI éTAIT deRRIèRe bIG dATA? / PAGe 4 INTeRNaTIONaL > page 6 La Fédé Commerce CGT au 17 e Congrès de la FSM CONdITIONS de TRaVaIL > page 16 Les travailleurs en situation de handicap CULTURe(S) > page 22 Cinéma, lecture...

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Page 1: Mise en page 1 351 - Novembre 2… · mAGAzine mensueL des syndiqués de LA FédérAtion du commerce cGt.5 Muriel laFont, secrétaire fédérale ul doute que la révolution numérique

échangesMaGazine MenSuel deS SyndiquéS

de la Fédération du CoMMerCe• noveMbre 2016 / 0,23 E www.commerce.cgt.fr

numéro 351

nouvelle formule!

révolution numérique et salariés, un avenir inquiétant...

Les « GAFA » et Autres LouAnGeurs de LA révoLutionnumérique nous promettent des LendemAins qui chAntent. et si c’étAit biG brother qui étAit derrière biG dAtA? / pAGe 4

international > page 6

la Fédé Commerce CGtau 17e Congrès de la FSM

ConditionS de travail > page 16

les travailleurs en situation de handicap

Culture(S) > page 22

Cinéma, lecture...

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échangessommaire no/351

2. échanges / novembre 2016

4nuMériquerévolution numériqueet salariés, un avenirinquiétant...

6internationalla Fédération CGt du Commerce au 17e Congrès de laFédération syndicalemondiale

8Juridiquela loi travail et lanégociation collective

9Grande diStributionassemblée généralede la Grandedistribution

10 lutteS SyndiCaleSla CGt appelle à l’union desorganisationssyndicales

Focus sur la sectionlocale CGt lancryareva narbonne

11eleCtionSproFeSSionnelleSelectionsprofessionnelles chezCarrefour Market

elections dans laprévention Sécurité

12europeles Comitésd’entreprise européens

14l’aCtu SoCialeamazon, la CGts’organise

15Goodyearavec les 8 deGoodyear contre une justice de classeaux ordres

16ConditionS de travailles travailleurs ensituation de handicap

17l’aCtu SoCialeManifestation sur le vieux port

18éConoMieFusion Fnac/darty,opération stratégiqueou simple compétitionavec amazon ?

22Culture(S)cinéma la fille de Brest,BaccalauréatLecture

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6 15

1619

échangesFédération CGt Commerce et Services263, rue de paris – case 425- 93514 montreuil cedexe-mail : [email protected]://www.commerce.cgt.frtéléphone : 01 55 82 76 79magazine mensuel des syndiqués de la Fédération cGtcommerce, distribution, servicesn° cp 0620 s 05629directeur de publication : Stéphane Fusteccoordination rédaction : Marie-Hélène thometcréation maquette : Frédéric Joffrephotos : Fd Commerce CGt, fotoliaAlliages-ci-01 41 98 37 97dépôt légal : novembre 2016tirage moyen : 19800 exemplaires

nouvelle formule !

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.3mAGAzine mensueL des syndiqués de LA FédérAtion du commerce cGt

l’édito

une fin d’année surprenante...

pascal petit, secrétaire fédéral

encore une fois, les sondages se sont trompés : le nouveau président des états-unis estdonald trump (que peu de personnes avaient vu venir), riche milliardaire et bien loind’être à l’écoute du monde des travailleurs. Les républicains américains, dans leurensemble, sont très proches des idées du Front national français qui ont été, nel’oublions pas, parmi les premiers à féliciter le nouveau président pour sa victoire. nenous trompons pas, soyons vigilants, il en sera peut-être de même chez nous en mai2017.toute la cGt doit être sur le pont pour que cela ne se produise pas. salariés, retraités,privés d’emploi, jeunes... nous devons nous mobiliser pour contrer ce parti politiqueaux idées anti-sociales nauséabondes pour qu’il ne soit jamais au pouvoir.en ce qui concerne les futures élections tpe, les dates du scrutin ont été changées sansaucune concertation avec les organisations syndicales. Le gouvernement, encore unefois, passe en force, comme pour la loi travail en 49-3. il a décidé seul, du report decelles-ci du 30 décembre 2016 au 13 janvier 2017, en pleine période de congés de find’année ! toute la cGt doit rester mobilisée pour rester, à cette occasion, la premièreorganisation syndicale de France.un vent froid nous arrive ce mois-ci de cuba. c’est avec une grande tristesse que nousavons appris le décès de Fidel castro qui laisse tout son pays dans la douleur. respectpour l’homme et son peuple. Adieu camarade Fidel.Les mandats se suivent et ne se ressemblent pas : c’est avec surprise que nous avonsappris que le président de la république (roi du 49-3) ne se représenterai pas pour unnouveau mandat et c’est la première fois dans la ve république, qu’un présidentsortant ne se représente pas (peut-être a-t-il eu peur du résultat ?).pour la cGt, pas de consigne de vote, mais gardons à l’esprit le monde du travail quenous représentons et que le gouvernement de demain sera celui que nous choisironsavec nos propres valeurs.

« Le gouvernement a décidé seul, du report des dates deséléctions tpe au 13 janvier 2017. toute la cGt doit restermobilisée à cette occasion pour rester la premièreorganisation syndicale de France .»

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4. échanges / novembre 2016

nuMérique

les GaFa* et autres louangeurs de la révolution numérique et digitale semblent nous promettre des lendemains qui chantent. leurspublicités nous vantent et nous vendent un quotidien de liberté, de facilité,de rapidité, d’efficacité, sans contrainte et dans le respect de nos libertésindividuelles. et si c’était big brother qui était derrière big data?

révolution numérique et salariés, un avenir inquiétant...

* Google, amazon, Facebook, apple

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.5mAGAzine mensueL des syndiqués de LA FédérAtion du commerce cGt

Muriel laFont,secrétaire fédérale

ul doute que la révolution numérique marqueranotre époque comme l’ont fait avant elle, larévolution industrielle et l’avènement de lamachine-outil au XiXe siècle.La révolution numérique risque de signer la mortdu salariat et d’accélérer le remplacement de

l’homme par la machine.Le constat est sombre, un rapport alarmant publié lors duforum économique de davos annonce que le numérique etl’automatisation de ce que l’on peut appeler la quatrièmerévolution industrielle, entraîneront une perte de plusieursmillions d’emplois, ce qui aura pour conséquence de créerune forte instabilité sociale.

l’emploi automatisable42% des emplois français sont potentiellement automatisablesà l’horizon de 20 ans, tous secteur confondus.Les grands distributeurs cherchent à augmenter la productivitédu travail dans les grandes surfaces. tout comme ils ontéconomisé sur le coût de la mise en rayon avec le « drive », ils font aussi des économies en dépenses de personnel grâceaux caisses automatiques qui font désormais partie dupaysage quotidien de la grande distribution.dans les grandes enseignes comme Auchan,casino, carrefour... il y aurait, aujourd’hui,plus de 10 000 de ces machines en France.derrière la promesse du gain de temps et d’uneplus grande autonomie pour les clients, sepose la question de la sauvegarde de l’emploi.Les hôtesses de caisse vont-elles disparaître unjour définitivement au profit du toutautomatique ? 54% des personnes interrogéessur ce sujet le redoutent. tout est fait,désormais, pour inciter le consommateur àfaire le travail lui-même sous la surveillanced’une hôtesse de caisse. un dispositif numérique permet au clientmaintenant, de prendre à l’entrée du magasinun petit appareil (lecteur de code barre), aveclequel il scanne au fur et à mesure les produitsqu’il met dans son chariot, puis reprend lavérification totale du contenu du chariot enrepassant les produits comme à une caissetraditionnelle.des études ont montré que le client scannedeux fois plus lentement qu’une caissière.d’autant plus que le client ne paiera pas moinscher ses achats à l’arrivée.

« big data* is watching you » (big data nous regarde)dans les métiers de la communication et dumarketing, l’émergence du big data est venuedécupler la capacité d’analyse, de réaction etd’anticipation des comportements. La plupartdes études estiment qu’entre 50 et 60 % des

projets big data sont aujourd’hui liés à « l’expérience client ».comme le disait nos anciens : « tout travail mérite salaire ».pas sûr qu’ils s’y retrouveraient dans le monde qu’esquisse lenumérique. La quasi-totalité des gens connectés, quipartagent et produisent des contenus et des données, donc dela valeur, sont le plus souvent des travailleurs qui s’ignorent.cette révolution numérique ne se contente pas de modelernotre mode de vie vers plus d’information mais nous dirigevers un état de docilité, de servitude volontaire dont lerésultat final est la disparition de la vie privée ainsi que lerenoncement à notre liberté individuelle.Jamais dans l’histoire de l’humanité nous n’aurons eu accès àune telle production d’information.La révolution numérique a enclenché un processus de mise anu de l’individu au profit d’une poignée de multinationales.Les e-books sont truffés de logiciels espions qui ont pour butd’avoir un regard sur les habitudes des lecteurs. par exemple,le fabricant de la tablette Kobo, partenaire de la FnAc, a lavisibilité et la capacité de quantifier les lecteurs qui ne vontpas jusqu’au bout de l’ouvrage.il est important de souligner que les fondateurs dunumérique de la silicone valley comme Google, twitter,Apple... interdisent à leurs enfants de lire sur des tablettes etleur achètent des livres papiers.Le phénomène de l’uberisation créera des activités nouvelles

mais qui ne profiteront qu’à une petite quantitéde salariés très qualifiés. À savoir, une certaineélite, aux profils scientifiques et technologiques.Les grands gagnants seront les clients et lesgrands perdants, les salariés peu qualifiés.ce qui ne fera qu’accentuer les inégalités sur lemarché du travail et installer un phénomène de« freelancisation » et d’intermittencegénéralisée. du point de vue du consommateur,le numérique est un progrès mais c’est un déclinpour les salariés. il n’y aura plus d’opportunitésde travail pour eux, donc le risque, à terme, c’estmoins de protection sociale.La promesse d’une vie meilleure par larévolution numérique ne doit pas cacher le prixexorbitant à payer. Au fil de notre existence,seront consignés sur notre fiche individuelletoute notre intimité, nos habitudes, noscomportements, notre profil commercial,psychologique et idéologique.Attardons-nous sur les attaques sournoises quela révolution numérique fait désormais pesersur notre liberté individuelle, notre vie privée,notre droit à l’intimité et sur le danger qu’ellereprésente pour la démocratie.La révolution numérique c’est la réussitemachiavélique d’une industrie qui a pris lecontrôle sur l’humain, sans contrainte niviolence apparente.

* big data : principes de calculs algorithmiques permettantde prendre en compte des données de masse (commerciales,économiques, sociales, stratégiques...) à très grande échelle.

42%des emplois français sont potentiellement

automatisables à l’horizon 2040, tous secteurs confondus.

La révolutionnumérique aenclenché unprocessus de mise anu de l’individu auprofit d’une poignéede multinationales.

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6. échanges / octobre 2016

international

la Fédération CGt Commerce au 17e Congrès de la Fédération syndicale mondiale

Cédrick HaFFner, secrétaire fédéral

ais qu’est-ce que la Fsm ? La Fsm est créé à paris en1945 au sortir de la seconde Guerre mondiale, et lacGt en est membre fondateur. Le premier secrétairegénéral en fut Louis saillant, militant cGt de lamétallurgie. Les syndicats américains,britanniques, scandinaves, néerlandais vont faire

scission en 1949 et créer la confédération internationale dessyndicats libre (cisL), pour contrebalancer l’élan de la Fsm.La cisL regroupera des syndicats majoritairement réformistes,cogestionnaires et pro-capitalistes. elle soutiendra les guerresde corée et du viet nam, l’Apartheid, les « droit à la défense »de l’état d’israël, le coup d’état de pinochet.en 1973, différentes organisations regroupant des syndicatseuropéens adhérant à la cisL créent la cesL (confédération

européenne des syndicats Libres), qui devient la ces(confédération européenne des syndicats), qui aura un statutde représentant syndical officiel au sein des différentesinstances européennes et tout particulièrement auprès de lacommission européenne, dont elle co-rédige les directiveslibérales, comme elle a co-rédigé le tce en 2005 etaujourd’hui le tAFtA/tisA.Les syndicats français réformistes cFdt, cFtc… adhèrerontsystématiquement à la ces. La cGt adhère pour sa part à laces en 1999 (après avoir quitté la Fsm en 1995), en mêmetemps que l’unsA.en 2008, on assiste à la fusion de la cmt (regroupant lessyndicats chrétiens) et de la cisL au sein de la confédérationsyndicale internationale (csi), à laquelle toutes lesconfédérations françaises adhèrent.passant de 78 millions d’affiliés sur 100 pays en 2006, à 92millions de membres sur 126 pays en 2016, la Fsm non

la Fédération CGt commerce a reçu une invitation au17e Congrès de la Fédération syndicale mondiale, quis’est tenu du 5 au 8 octobre 2016 à durban, en afriquedu Sud. la décision a été prise d’y envoyer un camaradeen qualité d’observateur.

la FSM en 2016 c’est

90millions de membres

dans 126pays

photo CGtG

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.7mAGAzine mensueL des syndiqués de LA FédérAtion du commerce cGt

seulement continue d’exister, mais serenforce. La Fsm pratique un syndicalisme declasse et donc cherche à créer du rapport deforce à la base, et c’est une différence majeureavec la csi et la ces qui prônent uneinstitutionnalisation du syndicalisme.Au sujet de la Loi travail, la ces est restée silencieuse, aucunedéclaration sur les violences subies par les manifestants, nisur la répression syndicale.

la FSM et la loi travailLa Fsm a massivement soutenu la mobilisation destravailleurs et de la jeunesse de France contre la loi travail,avec la présence de Georges mavrikos, secrétaire général de laFsm, en tête de cortège de la manifestation du 2 juin et sur denombreux piquets et blocages de la région.Les affiliés de la Fsm en europe et dans le monde ont réponduà l’appel à la solidarité lancé par Georges mavrikos : en plus decentaines de messages de solidarité, des collectes, des actionsd’occupation ou de manifestation devant les ambassades deFrance ont été organisées à Athènes, rome, naples, Lisbonne,istanbul, Katmandou, nicosie, sao paulo, santiago du chili,vienne… pour exemple :- le 10 mai, jour de la manifestation nationale des cheminots àparis : occupation par les cheminots portugais de la cGtp etturcs du nateklya, des ambassades de France, du portugal etde turquie ;- Le 14 juin, lors de la manifestation nationale à paris contre laloi travail et pendant la grève reconductible des cheminots,les cheminots italiens de l’usb ont bloqué pendant plusieursheures les voies du tGv milan/paris dans la gare de milan-Garibaldi ; - le 15 juin : rassemblement solidaire du rmt devant le siègede la southern company, filiale de Keolis, en hommage auxcheminots en grève reconductible en France, avec la présencedu secrétaire du syndicat cGt des cheminots de versailles. La Fsm lutte contre l’impérialisme occidental et se démarquede la ces et la csi par son implantation dans les luttesd’indépendances nationales, anti-coloniales (notamment enisraël), les mouvements indigènes en Amérique du sud, enlien avec les paysans pauvres, pour l’appropriation collectivedes ressources naturelles.À l’inverse, la csi soutient les opposants au régime cubain,ainsi que la tentative de coup d’état en 2008 au venezuela,mais aussi la colonisation en israël et condamne le bds, de lamême façon que la cisL soutenait hier le régime d’Apartheiden Afrique du sud.peser dans la ces pour modifier l’orientation semble doncinatteignable, le syndicalisme de lutte qui est l’Adn de la cGt yest isolé.

un rassemblement fraternelLe 17e congrès de la Fsm a rassemblé près de 1 000 délégués etobservateurs, dans une ambiance hautement fraternelle,festive même, par la présence de dizaines de membres de lapuissante confédération sud-africaine cosAtu, rythmée parleurs chants hérités de la lutte contre l’Apartheid.Les différentes interventions à la tribune peuvent être

synthétisées assez facilement, et pour cause : les effets dulibéralisme économique ne connaissent pas de frontières, c’estune transformation du système mondial qui s’accélère partoutsur le globe, et il n’est pas en faveur des travailleurs. rien denouveau, c’est une analyse que nous partageons, sauf qu’elleest inaudible dans la ces, par exemple.ces bouleversements économiques sont accompagnés danschaque pays d’une aggravation de l’exploitation de l’êtrehumain, des ressources naturelles, et d’une forme desyndicalisme asservi, corrompu par les détenteurs du capital,des outils de production, et des pouvoirs politiques etjudiciaires. partout le mouvement syndical qui conteste lesystème capitaliste, se voit opposer des atteintes violentes audroit d’expression collective des travailleurs, à la liberté de serassembler et de revendiquer des droits nouveaux. Leslicenciements, les emprisonnements pleuvent, et parfois lesblessures physiques, voire l’assassinat, frappent lesmilitant(e)s.pour ce qui est de nos champs professionnels, ce congrès à étériche en échanges de contacts et d’expériences avec dessyndicalistes du commerce. il existe assurément un intérêtpour la cGt et sa vision de l’activité syndicale. J’ai étébeaucoup questionné sur l’organisation, sur le revendicatif etnotre capacité à produire du matériel et à dispenser desformations syndicales.

l’apport de la CGt à la FSMqu’une Fédération cGt envoie un observateur a donc constituéun événement en soi pour les affiliés, et du fait d’être ducommerce et des services, j’ai ressenti, dans les échanges avecles différents syndicats du commerce des autres pays, commeune possibilité de franchir un palier qui se présentait à eux. cen’est pas être présomptueux que de l’affirmer, mais s’entendredire que la cGt a quelque chose à apporter au mouvementsyndical mondial qu’incarne la Fsm est vraiment un momentfort pour un militant.c’est désormais pour ma part une évidence, notre fédération atoute sa place et un rôle important à assumer dans lesyndicalisme mondial, et ce n’est que par la Fsm que cela serapossible.pour autant, tous les éléments doivent être portés à laconnaissance des sections et syndicats pour avoir uneréflexion collective sur ce sujet, au travers de débats quis’annoncent passionnants.

La Fsm a massivement soutenu la mobilisation destravailleurs et de la jeunesse de France contre la loi travail,avec la présence de Georges mavrikos, secrétaire général dela Fsm, en tête de cortège de la manifestation du 2 juin.

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8. échanges / novembre 2016

juridique

philippe boilandon, membre du pôle juridique

la loi el Khomri du 8 août 2016 a considérablement modifiéles règles de la négociation syndicale.

i - un bouleverSeMent du droit de la néGoCiationtouCHant touS leS niveauxLa loi travail modifie les règles de négociation concernanttous les niveaux de négociation.au niveau du groupe, la représentativité se calcule paraddition de tous les suffrages du 1er tour des dernièresélections professionnelles de toutes les entreprises du groupe.en cas de modification de la composition du groupe, on doitadditionner les résultats de toutes les entreprises comprisesdans le périmètre de l’accord.L’article L 2232-32 du code du travail dispose que : « L’ensemble des organisations syndicales représentatives auniveau des entreprises du groupe, doivent être informées avantl’ouverture des négociations ».Les organisations syndicales de salariés représentatives àl’échelle de l’ensemble des entreprises comprises dans lepérimètre de cet accord peuvent désigner un ou descoordonnateurs syndicaux de groupe choisis parmi lesdélégués syndicaux du groupe et habilités à négocier et signerla convention ou l’accord de groupe.selon l’article L2233, l’ensemble des négociationsd’entreprises peuvent être conclues au niveau du groupe : lesentreprises sont donc dispensées d’engager une négociation

obligatoire lorsque celle-ci a été conclue au niveau du groupe. un accord de groupe se substitue immédiatement aux accordsd’entreprises ou d’établissements conclus dans le mêmepérimètre, sous réserve que cela soit prévu expressément.

un accord interentreprises se substitue dans les mêmesconditions aux accords d’entreprises ou d’établissement, demême qu’un accord d’entreprise par rapport à un accordd’établissement.

ii - leS aCCordS entourant la néGoCiationdispositions obligatoires Le calendrier des négociations obligatoires doit être défini quece soit aux niveaux de l’entreprise, de la branche ou dugroupe.pour les négociations obligatoires, il est désormais possible deconclure, au niveau de l’entreprise, un accord modifiant leurpériodicité dans la limite de trois ans pour les deuxnégociations annuelles (temps de travail et partage de lavaleur ajoutée, égalité hommes/femmes) et de cinq ans pour laGpec.cet accord peut prévoir le nombre de réunions sur lesdifférents thèmes ou prévoir un regroupement différent desthèmes, à condition de ne supprimer aucun des thèmesobligatoires (article L2242-20 du code du travail).

dispositions facultativesConclusions d’un accord de méthodeL’article L2223-1 du code du travail, créé par la loi travail ainstauré la possibilité de conclure un accord de méthodeportant sur :la nature des informations partagées entre les négociateurs,les principales étapes du déroulement des négociations, desmoyens supplémentaires ou spécifiques tels que des heures dedélégation pour les représentants syndicaux ou recours àl’expertise pour s’assurer du bon déroulement desnégociations.un accord de branche doit définir la méthode de négociationapplicable pour les entreprises n’ayant pas conclu d’accord deméthode.La méconnaissance des dispositions d’un accord de méthoden’entraîne pas la nullité de l’accord si le principe de loyautéentre les parties est respecté.L’accord doit comporter un préambule rappelant ses objectifset son contenu et doit également comporter des dispositionssur le suivi (article L2222-3-3 du code du travail).Les accords conclus à quelque niveau que ce soit serontpubliés en ligne dans une base de données nationale à partirdu 1/9/2017.une seule des parties signataires pourra demander quel’accord soit publié de façon anonyme.

la loi travail et la négociation collective

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.9mAGAzine mensueL des syndiqués de LA FédérAtion du commerce cGt

Comme tous les ans, une assembléegénérale des syndiqués de la grandedistribution a été organisée le 27 octobre à Montreuil.

Sylvie vaCHoux, brigitte CouderC, secrétaire fédérale

e sont près de 120 camarades, devingt enseignes différentes, qui sesont retrouvés autour d’un débatsur loi travail et sur l’étude des

horaires de travail atypiques dans lagrande distribution, suite à l’affaireAuchan où le tribunal de nîmes areconnu le travail de nuit comme illicitedans nos secteurs.À la lecture des documents relatifs à laloi travail, il est à retenir que l’entreprisepourra imposer ses propres droits enterme de durée du travail et de congés.cela représente une nouvelle architecturedu code du travail. six thèmes d’ordre pu-blic ne pourront déroger à la loi.À défaut d’accord, l’employeur pourra dé-cider unilatéralement.cette loi, malgré les fortes mobilisationsde ces derniers mois est passée via le 49-3. il nous appartient, à présent, qu’ellene passe pas par nos entreprises. À cettefin, il nous faut continuer à aller débattreavec les salarié(e)s, informer, échangerafin de réunir les conditions d’un rapportde force suffisant pour laisser cette loiaux portes de nos entreprises.des négociations sont ouvertes dans leshyper carrefour sur les ouvertures le di-manche matin. d’autres enseignes commecora (Lempdes) ou Leclerc (tarbes) fontface, elles aussi, à des ouvertures domi-nicales. La cGt rappelle à chaque négo-ciation son opposition mais les camaradessur le terrain témoignent de leurs diffi-cultés à mobiliser.concernant les amplitudes horaires, descamarades ont insisté sur la nécessité derappeler les prérogatives des élu(e)schsct, ainsi que les obligations de l’em-ployeur relatives à la santé et sécurité des

salarié(e)s dans le cadre de l’atypie deshoraires, de la modulation prenant encompte les impacts sur la santé des sala-rié(e)s. il nous faut aussi une cohérencedans nos positions, pointent les cama-rades qui participent aux paritaires debranche, car aucun accord, par exemple,sur le travail du dimanche ne doit être si-gné par des élu(e)s cGt dans les entre-prises. Les accords de branche Fcd serventde point d’appui aux accords d’entreprisesou sont appliqués tels quels, une fois éten-dus, à l’ensemble des salarié(e)s de lagrande distribution.or, d’après les nouvelles dispositions dela loi travail, la branche aura, essentiel-lement, un rôle d’observateur et non plusde négociateur, sauf sur les six thèmes

obligatoires. en l’absence d’accord debranche, seule la mobilisation au sein desentreprises fera la différence. cela entrai-nera la mise en concurrence dessalarié(e)s d’un même secteur d’activitésainsi que des inégalités de traitementd’une enseigne à l’autre, voire d’un ma-gasin à l’autre. exit la plate-forme com-mune de minimas sociaux garantis à tra-vers les accords de branche, y comprisnégociés au moins disant.toutes les problématiques évoquées aucours de cette AG ont mis en avant l’im-portance de ne pas être seul(e)s dans sonentreprise ou de renforcer notre présence,car seule l’intervention de salarié(e)spourra changer la politique destructricedes patrons. L’organisation syndicale abesoin de plus d’adhésions, le rapport deforce que nous devons créer passe par lasyndicalisation. c’est pour cela que nousavons décidé de lancer une campagne desyndicalisation.une réunion des dsc de la grande distri-bution sera effective dans le premier tri-mestre 2017 en vue d’une action com-mune.

Grande diStribution

aSSeMblée Générale dela Grande diStribution

L’organisation syndicale abesoin de plus d’adhésions, le rapport de force que nousdevons créer passe par lasyndicalisation.

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lutte SyndiCale

branCHe prévention SéCurité

la CGt appelle à l’uniondes organisations syndicales

Cédrick HaFFner,secrétaire fédéral

a cGt a appelé l’ensemble desorganisations syndicalesreprésentatives dans la brancheprévention sécurité à s’unir

autour de la revendication de 10%d’augmentation générale dessalaires, pour commencer. seulesla cFtc et l’unsA ont réponduprésent, et plusieurs actionsnationales ont été organisées le 2 novembre 2016 à paris, rouen,bordeaux, toulouse, marseille etLyon. dans un environnement d’étatd’urgence prolongé et de risquesterroristes réels, le mouvement abénéficié d’une couverturemédiatique exceptionnelle, qui aservi à populariser larevendication, et à préparerd’autres initiatives. Alors que les débats furent musclésentre camarades quant à laparticipation à des mouvements àcoté d’organisations syndicalesdont nous ne partageons biensouvent pas les positionnementsou les modes de fonctionnementdans les entreprises, l’implication

des militant(e)s cGt de la branchea forcément été à géométrievariable. non participation decertaines structures dans un lieu,ou mobilisation massive dessalariés autour de leursreprésentants cGt, comme parexemple chez securus ou chez AsAréunion, sur la plateforme deroissy. idem sur le site Areva ànarbonne (lire focus ci-contre).dans la branche préventionsécurité, la cGt a le vent en poupe,remportant largement des électionsprofessionnelles, créantrégulièrement des sectionssyndicales dans des entreprisesdans lesquelles elle n’était pasimplantée, et attirant de nouveauxsyndiqués progressivement.il faut maintenant passer à lavitesse supérieure pour peser defaçon décisive sur l’avenir desmétiers de la sécurité privée qui sejoue en ce moment, en rassemblantdes salariés qui, bien souvent dansce secteur d’activité, se méfient desorganisations syndicales, ou pireles rejettent. La cGt changera cetteimage en proposant la lutte, autourde revendications déterminées paret pour l’ensemble des salariés.

dans un environnementd’état d’urgence prolongéet de risques terroristesréels, le mouvement abénéficié d’une couverturemédiatique exceptionnelle,qui a servi à populariser la revendication, et àpréparer d’autresinitiatives.

10. échanges / octobre 2016

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éleCtionS proFeSSionnelleS

foCuSsur la Section Syndicale CGtlancry areva narbonnerépondant à l’appel à la grève nationale de l’intersyndicalele mercredi 2 novembre 2016, nous avons voulu, nous sala-riés de l’entreprise de sécurité privée Lancry, en poste sur lesite d’Areva narbonne, participer pleinement à ce premiermouvement national des professions de la sécurité/sureté.en effet, depuis fin septembre 2015 nous avions déjà alerténotre ancienne direction, et maintenant celle de Lancry, dumanque de considération du personnel et des conditions sa-lariales déplorables de la profession, et notamment sur lesite Areva seveso classé à risques.Le licenciement abusif d’un de nos collègues, certes avorté,a été également un élément déclencheur de notre action.pour dénoncer les dysfonctionnements de la profession etmettre en avant nos revendications salariales devenant pos-sibles par cette journée d’action, nous avons décidé de dé-brayer pendant deux périodes de deux heures.ce mouvement, nous l’avons effectué avec le soutien de lacGt d’Areva narbonne pour manifester notre mécontente-ment auprès de la direction de Lancry, et de celle d’Areva.cette journée a été suivie par l’ensemble du personnel de lasociété Lancry et de la cGt d’Areva, qui nous a apporté unsoutien logistique et physique sur place, pour nous aider etnous soutenir dans notre démarche.Le journal L’Indépendant a fait paraître un article avec photoafin de faire connaître notre journée de revendications sa-lariales. cet article avait pour but de sensibiliser les élus po-litiques, ainsi que la sous-préfecture, aux risques etconditions déplorables dans lesquels nous exerçons notremétier. L’action a été également relayée par les chaînes detélévision régionales.dans l’attente de la mise en œuvre des moyens pour notresécurité, de la revalorisation de nos salaires à hauteur de 10 % comme énoncé dans le tract du 2 novembre 2016, avecen plus, pour nous salariés Lancry une prime annuelle dequalité, de la reconsidération et respect de notre métier dela part de nos dirigeants communs, les risques non rééva-lués, du fait des derniers évènements sur notre territoire,font que, sans réponse sérieuse de la part de notre direction,nous sommes déterminés à mener d’autres actions du mêmetype.

élections dans la prévention sécurité

Chez Securitas direct (verisure), les salarié(e)s ont votémassivement pour la CGt, qui obtient une représentativité de46,38%, et conforte son statut de syndicat majoritaire.Malgré les obstacles posés par la direction et les autresorganisations syndicales, la CGt est plus que jamais debout.la CGt obtient dans les catégories agent de maîtrise etemployé(e)s Ce, et dup, un total de 20 sièges sur 40 ! dans lecollège employés, la liste CGt pour les délégués du personnelrecueille 295 voix sur 412, et la liste CGt pour les membresdu Comité d’entreprise 294 voix sur 549.la Fédération félicite les nouveaux élus, et adresse sesremerciements fraternels à l’union locale deplessis/Clamart/Châtenay qui a organisé et soutenu dès ledébut la poignée de militant(e)s qui ont beaucoup donné pourconstruire et pérenniser l’implantation de la CGt dans cetteentreprise. CH

débrayage sur le site d’Areva le 2 novembre dernier.

élections professionnelleschez Carrefour MarketFatiha CHalal, secrétaire fédérale

Jamais en 20 ans d’élections professionnelles, nous n’avonsconnu une telle hostilité de la part de la direction, mais aussides autres organisations syndicales ! La consigne était claire,tout sauf la cGt ! Le projet commun était d’éliminer la cGt,qui, depuis des années s’oppose, seule, à la politiqueantisociale menée par la direction. cette année, l’enjeu étaitaussi de faciliter l’arrivée de la loi travail et son lot de projetsnéfastes. pour la mettre en place, la direction a besoin de lasignature de syndicats complaisants. pour cela, ils n’ont reculédevant rien. tout était prévu d’avance et cela dès le protocoleélectoral : augmentation par rapport à l’effectif du nombre desièges cadres, non présentation de candidats des autressyndicats pour permettre à ceux de la cFe-cGc d’être élus,certains directeurs trouvant des candidats afin de contrer lacGt ; candidats mis sans leur accord sur les listes d’autresorganisations syndicales. sans compter les pressions, insulteset menaces envers des candidats cGt sans réaction de ladirection et les affiches anonymes et diffamatoires dans lestoilettes, vestiaires, salle de pause etc.Malgré cette campagne anti CGt, l’organisation syndicale reste lapremière : CGt 28,43% ; Fo 23,62% ; cFdt 20,14% ; cFtc 12,53% ;unsA 3,23% ; sud 3,87% ; scid 0,51% ; cFe-cGc 7,67 %dans le collège employé, la cGt est première dans 4 régionssur 9 (paris ouest, centre, nord-ouest et paris est). À parisouest, elle est majoritaire avec 53% des voix. ceux quisouhaitent ou prédisent la fin du syndicalisme de lutte auprofit d’un syndicalisme « réformiste » et d’accompagnementse trompent. effectivement, les salariés ont choisi unsyndicalisme de lutte à travers des délégués qui se sontfortement mobilisés contre la loi travail et qui depuis desannées mènent des actions pour de meilleurs salaires,l’amélioration des conditions de travail et la conquête denouveaux droits.

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12. échanges / novembre 2016

europe

Jean-Marc laurent,délégué syndical central

es comités d’entreprises européens, qui concernent aumoins deux pays européens sur trois, restent des instancespeu connues. Le dialogue social européen qu’ils pratiquentest plus éloigné de la lutte de classe que du modèle

réformiste que nous connaissons en France, même si la cGt arejoint la confédération européenne des syndicats depuismaintenant un certain temps. c’est un terrain de lutte non négligeable, car les pouvoirsd’information et de consultation issus de la directive2009/38/ce sont des outils que nous nous devons d’utiliser. dans ce cadre, la cGt FnAc (commerce), la cGt engie (mineenergie), Kuehne et nagel (transport) ont participé à uneréunion à l’initiative du cabinet de conseil spécialisé dans lescomités d’entreprises européens : syndex europe. quatreFédérations syndicales européennes membres de la cesparticipaient aussi à cette réunion : industriAll europe (quiregroupe la Fédération européenne des métallurgistes, desmines, de la chimie et de l’énergie et la Fédération syndicaleeuropéenne textile, habillement et cuir), uni europa (laFédération syndicale européenne des services et de lacommunication), etF( la Fédération européennes destravailleurs du transport) et la Fsesp (Fédération syndicale

européenne des services publics) lors de la conférence finaledu projet : « Agir ensemble pour la reprise européenne: laparticipation des travailleurs dans l’avenir de sociétés commepierre angulaire ». cette initiative s’est déroulée à berlin,financée par les institutions européennes ; elle a accueilli 85membres de cee et syndicalistes au siège berlinois d’iG metall,les 27 et 28 octobre 2016. cette conférence fut le point culminant d’une série deformations et de séminaires organisés en 2015 à bucarest,varsovie, paris et barcelone, impliquant plus de 300représentants des travailleurs à travers l’union européenne.L’événement a abordé plusieurs sujets liés aux cee dont : le « brexit » et son impact, la révision de la directive sur les cee.celle-ci prévoyait notamment un bilan à juin 2016, non encoreeffectué à ce jour. des améliorations sont souhaitables mais lerapport de force entre les travailleurs et les patrons restecompliqué. dans ce cadre, sur les nouveaux accords cee, lacGt FnAc-dArty a partagé les avancées négociées lors du Gsn(Groupe spécial de négociation) sur la mise en place du ceeFnAc dArty, en particulier sur la définition de latransnationalité, par l’incorporation dans l’accord, d’unpréambule élargissant le droit à consultation, dès lors que

l’impact potentiel d’une décision est important pour lestravailleurs européens, en dehors du nombre d’états concernéset aussi sur la nécessité actée dans l’accord, d’un dialoguepermanent au-delà de sa mission d’information et deconsultation. Le cee est actif tout au long de l’année, lesmembres échangent entre eux de manière coordonnée etrégulière, le dialogue avec la direction étant constant. puis,sylvain Lefebvre d’industriAll a présenté l’accord socialeuropéen négocié pour enGie sur les futures restructurationsavant la présentation de la boîte à outils sur les meilleurespratiques et les défis des cee.

les Comités d’entreprises européens

cette conférence fut le point culminant d’unesérie de formations et de séminaires organisésen 2015, à bucarest, varsovie, paris et àbarcelone, impliquant plus de 300représentants des travailleurs à travers l’unioneuropéenne.

les Cee, c’est quoi?les comités d’entreprise européens sont des organismeschargés de représenter les salariés européens d’unesociété. par leur intermédiaire, les travailleurs sontinformés et consultés par la direction quant à l’évolutionde l’activité et de toute décision significative à l’échelleeuropéenne susceptible d’affecter leurs conditions detravail ou d’emploi.les états membres sont tenus de garantir le droitd’établissement de comités d’entreprise européens dansdes sociétés ou groupes de sociétés qui comptent aumoins 1 000 salariés au sein de l’ue et dans d’autrespays de l’espace économique européen (norvège, islandeet liechtenstein), en présence d’au moins 150 salariésdans chacun des deux états membres.

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14. échanges / novembre 2016

l’aCtu SoCiale

arnaud CHeMain,secrétaire fédéral

ors du collectif d’octobre, tous les sites de France étaient présents,soit 44 participants dont la plupart ont moins de trente ans. Lasyndicalisation s’intensifie. À douai, 70 syndiqués, une trentaineà montélimar, une cinquantaine à chalon et à orléans. Le

syndicat se reconstruit petit à petit. À la présentation de la grille dessalaires, on constate que le salarié français n’est pas le mieux payé eneurope.

la lutte a porté ses fruits au niveau des embauches !- pour chalon, 75 conversions prévues en cdi prévu d’ici la fin del’année.- douai, environ 25 embauches par mois, depuis le début de l’annéeenviron 250 conversions.- montélimar, 120 embauches depuis la grève, prévision de 150embauches avant la fin de l’année.- orléans, 200 embauches obligatoires, car 10% de personnes ontquitté Amazon.

réagir et anticiperLes camarades de la Fnac et darty ont été invités au collectif. dansleur entreprise, la crainte d’Amazon se ressent de plus en plus, étantprésenté comme le concurrent principal.en France et en europe, Amazon veut être numéro 1, les conditions detravail sont de plus en plus difficiles, la pression permanente.ouverture d’un site à Amiens, déplacement de plusieurs camarades auLuxembourg (siège social d’Amazon). Les camarades de la Fnac etdarty interviennent pour évoquer le manque de dialogue social dansleurs entreprises, leurs salaires de misère, le problème du travaildominical. Les élus d’Amazon envisagent de faire une plaquetted’information à distribuer aux nouveaux embauchés.un déplacement est prévu à Amiens pour tous les ds et dsc mi-décembre pour rencontrer l’uL afin de mettre en place la cGt sur lenouveau site avant son ouverture. des dates d’actions au niveaunational et au niveau local sont votées à l’unanimité.

Franck Clet,secrétaire fédéral

La fédération est venue soutenir les salariésdans leur lutte pour la dignité. Les motivationsqui ont, dans un premier temps, pour origine ladéfense et la réintégration d’un salarié contrel’acharnement de la direction, ont fait place àdes demandes collectives sur l’ouverture denégociations sur les conditions de travail et surle respect du versement de leurs salaires.Après trois semaines de grève, les salariés nebaissent pas les bras, bien au contraire, avecl’aide de leur union locale et de leur uniondépartementale 93, ils s’organisent. cevendredi 21 octobre, la fédération était avec euxen leur apportant notamment des chèques desoutien issus d’une collecte militante, leurspermettant un tant soit peu, d’atténuer la pertede leur salaire. il ne faut pas oublier que laplupart des salariées en grève sont des mamansdont certaines, sont unique soutien de famille. cette situation de blackout social est due à ladirection qui ne veut pas négocier et ce, malgréla médiation des territoires et del’administration publique. nous avons puvérifier la volonté affirmée de la direction de nepas vouloir discuter puisqu’une délégation dontla fédération était partie prenante, a étérapidement éconduite par la directrice dumagasin et un de ses sbires. À ne pas en douter,ce conflit social perdurera puisqu’aucunprocessus de négociation, faute d’interlocuteur,n’a pu se mettre en place.cependant les salariés gardent le moral. Face àune direction sourde à leur détresse, ils sontfiers, unis et solidaires, puisqu’à l’exceptiond’un salarié, tous sont en grève. L’humeurautour de la chorba du combat et de la dignité,a été chaude et conviviale, n’en déplaise à ladirection. son attitude méprisante, loin d’avoiréteint le feu revendicatif, l’a revigoré au son du On ne lâche rien de hK et des saltinbanks. ondanse, on chante et on bloque à baboo bagnolet ! plus que jamais la fédération se montrerasolidaire envers ces salariés qui, forts de leurdroit à la dignité, ont dit non collectivement àl’arbitraire patronal. quel que soit leur choix,nous seront avec eux dans la lutte et dansl’unité ! solidaires et résolus.

aMazon, la CGt s’organise

Grève chez baboo à bagnoletla dignité de la lutte face àl’arbitraire patronal

Les participants au collectif d’octobre.

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Goodyear

Franck Clet,secrétaire fédéral

otre but était d’apporter notre sou-tien et à travers cela, celui de notrefédération, à nos camarades deGoodyear, victimes de la répression

et de l’arbitraire d’une justice de classe,gouvernementale, assujettie à la logiqued’exploitation patronale. Là-bas, se sont succédés un nombreconséquent de prises de parole et deconcerts d’artistes engagés. parmi les in-terventions, celle de Xavier mathieu : dé-légué syndical de continental AG declairoix, victime lui aussi avec les travail-leurs de son site, de la logique patronale,qui a transcendé la situation en faisantapparaître avec humour, le manque decourage et la complicité des politiquesdans la mécanique bien huilée d’exploi-tation et de précarisation mise en œuvrepar le patronat contre les travailleurs deGoodyear mais aussi contre les autres. dans son intervention, comme d’ailleursdans celle de philippe martinez, il a bro-cardé l’attitude de compromission et desoumission des politiques face à la lo-gique voulue et assumée du patronat, tou-jours plus vorace dans sa recherche

constante et soutenue de déréglementa-tion et de libéralisation du travail. plus globalement, à travers les interven-tions, on a senti une détermination à nepas lâcher notre soutien pour réclamer leretrait pur et simple des poursuites et larelaxe des 8 de Goodyear, condamnés enpremière instance à 24 mois de prison,dont 9 fermes !Le témoignage de l’un des 8 a été demême un moment fort, notamment surl’incidence de la situation actuelle sur savie privée. il est aujourd’hui privé d’em-ploi et stigmatisé par l’état qui, dans unobjectif de criminalisation de l’action syn-dicale, a fait de sa situation et de celle dessept autres militants de notre organisa-tion syndicale qui la vivent, des boucsémissaires et des exemples contre toutevelléité de revendication, fusse-t-elle dé-fensive. car n’oublions pas que c’était

juste pour sauver leurs emplois que noscamarades ont retenu quelques cadres, etce, seulement pendant quelques heures.dans un contexte où la volonté du gouver-nement de criminaliser les luttes et l’ac-tion syndicale est encore plus fortequ’avant l’été (arrestation des camaradesdu havre, poursuite des salariés d’AirFrance... les exemples sont nombreux),notre capacité à mobiliser en vue du pro-cès en Appel des Goodyear a été la marqued’un enjeu crucial. non seulement parceque c’est la première fois depuis un demi-siècle que des salariés qui se sont battuspour garder leur emploi ont écopé d’unelourde peine de prison ferme, mais aussiparce nous savons tous qu’hollande etvalls veulent faire des Goodyear un exem-ple pour intimider tous ceux qui luttent,notamment pour la sauvegarde de leuremploi et la défense de leur outil de tra-vail.Le procureur, en conclusion, a demandédans son réquisitoire 24 mois de prisonavec sursis. Le jugement est mis en déli-béré et sera rendu courant janvier 2017.Jusque-là, nous ne lâcherons rien et sur-tout pas notre soutien aux camarades vic-times de la répression gouvernementale, àAmiens ou ailleurs !

car n’oublions pas que c’étaitjuste pour sauver leurs emploisque nos camarades ont retenuquelques cadres, et ce,seulement pendant quelquesheures.

avec les 8 de Goodyear contre une justice de classe aux ordresC’est avec ferveur et un sentiment de révolte face à l’arbitraire d’une justice de classe compatissante pour les patrons mais féroce pour les travailleurs, que 10 000 manifestants venus de la France entière, se sont rassemblés devant le palais de Justice d’amiens puis, ont convergé vers l’espace militant.

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16. échanges / novembre 2016

ConditionS de travail

les travailleurs en situation de handicap dans notre sociétéet nos secteurs d’activité

Fatiha CHalal,secrétaire fédérale

ors de notre congrès fédéral à vichy, la résolution 1 « emploi et condition de travail » fut adoptée à 80%.Le collectif de la « reso 1 » a produit un guide pour aider àrépondre aux questions que se posent les militants ayanten charge la question du travailleur handicapé, le rôle et lesprérogatives des instances représentatives du personnel

dans l’accompagnement de ces travailleurs. c’est pour cetteraison que la Fédération commerce et services organisait unejournée d’étude sur ce thème.L’évolution du capitalisme libéral, ces dernières décennies, setraduit par une volonté accrue de baisser le coût du travail pouraugmenter de façon considérable la rentabilité des capitaux etdonc des profits. dans le même temps, jamais les attaques n’ontété aussi importantes contre les salariés et les cadeaux fiscauxaussi nombreux envers le patronat (cice, suppression descotisations sociales, baisse du pourcentage alloué à la formation).

stressflexibilité

dépressionangoisseinsomnietroubles musculaires

harcèlementburn out

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cette logique relayée par les gouvernementssuccessifs constitue une remise en cause sansprécédent de nos acquis sociaux, augmentationdu temps de travail, flexibilité, intensificationde la charge de travail, amplitude horaire…

quelles en sont les conséquences ?conséquence de cette politique libérale : unedégradation considérable des conditions detravail des salariés. cette dégradation du travailva s’accentuer avec les nouvelles lois macron,rebsamen et dernièrement la plus régressivejamais connue, celle de la ministre du travail,myriam el Khomri, passée en force avec le 49-3devenue loi travail.

Comment cela se traduit-il ?dans notre secteur, cela se traduit parl’extension d’ouvertures des magasins lesdimanches mais aussi le travail de nuit, dittravail en soirée. cette généralisation génèreune souffrance au travail de plus en plusimportante : accidents du travail, maladiesprofessionnelles, dépression, inaptitude, setraduisant par un mal être profond vécu par lestravailleurs.plusieurs études mettent en lumière lacorrélation entre travail et maladiesdéveloppées par les salariés. À titre d’exemple :le travail de nuit développe des troublesimportants du sommeil pouvant entraîner unegrande fatigue et par la suite dépression, ainsique des troubles alimentaires, consommationexcessive de café, tabac, etc. toutes les contraintes liées au travail dans nossecteurs exposent les travailleurs aux risquesconstants d’accident du travail, maladiesprofessionnelles et psychologiques ; ce quiexplique notamment l’explosion du nombre desalariés en inaptitude qui deviennent, biensouvent, des travailleurs handicapés.

quel avenir ou devenir pour ces travailleurs ?Lorsque le travailleur est en situation dehandicap, se pose alors la question de sonmaintien dans l’emploi ou de sa réinsertiondans le monde du travail, dans sa vieprofessionnelle et humaine comme tous lesautres travailleurs. ces salariés qui subissent la double peinedoivent être protégés, défendus, car la situationde handicap est encore précaire, parfois difficileà faire reconnaître et trop souvent entouréed’idée reçues. quels scénarios d’évolution ?quels défis pour faire avancer l’intégration duhandicap au travail en entreprise.c’est pour toutes ces raisons que la Fédérationcommerce et services organisait une journéed’étude sur ce thème, le 10 novembre dernier,

dans les locaux cGt à montreuil. À cetteoccasion, plus de quarante camarades étaientprésents. durant cette journée, nous avons eu laparticipation de sylvain marsaud, responsableconfédéral du collectif « travail, santé,handicap » qui est intervenu dans le cadrerevendicatif cGt. il nous a rappelé la loi de 2005 (pour l’égalitédes droits et des chances), sur l’importance destravailleurs en situation de handicap,l’obligation d’embauches de 6%, le maintiendans l’emploi, la formation, l’aide auxentreprises pour mettre en place une politiqued’emploi de personnes handicapées ainsi queaussi les différents soutiens venant del’Agefiph*. Le cabinet secafi « expert conseil » représentépar Annelise Giordanetto et sandrine micol estintervenu sur la partie administrative, pouraborder les prérogatives des élus dans lesentreprises, l’importance du chsct dans lesembauches, les aménagements de postes,l’intégration des travailleurs en situation dehandicap. Les camarades ont été vivementintéressés par le sujet. ce débat a permis demettre en évidence la problématique dutravailleur en situation d’inaptitude ainsi quel’épuisement au travail, d’où les risquespsychosociaux qui peuvent en résulter.etait aussi présente, isabelle sago, contrôleur desécurité, chargé de formation (crAmiF), Île-de-France, qui a échangé avec les camarades surles risques psychosociaux.À la fin de cette journée, très enrichissante,nous avons pris la décision avec les camaradesprésents, d’organiser d’autres journées d’étudesur l’inaptitude, courant 2017.

La généralisation dutravail de nuit génèreune souffrance autravail de plus en plusimportante : accidentsdu travail, maladiesprofessionnelles,dépression, inaptitude,se traduisant par unmal être profond, vécupar les travailleurs.

* Agefiph : Association de gestiondu fonds pour l’insertionprofessionnelle des personneshandicapées

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18. échanges / novembre 2016

l’aCtu SoCiale

Marc pietroSino,responsable de l’union localevirginie Cava,membre de la ces

e cumul des temps partiels, bassalaires, horaires de travailatypiques, travail du dimanche,travail de nuit, régressions des

conditions de travail : voilà lesconséquences de politiquesdésastreuses, conduites par lesdifférents gouvernements et quedoivent supporter les salariés ducommerce ! La remise en cause de notre modèlede société, notamment parl’ouverture des établissements ducommerce 7 jours sur 7, la réductiondes effectifs, la destruction descollectifs de travail, la quasi nullitédes augmentations de salaires…sont autant de choix réfléchis d’unsystème défendant l’intérêt d’uneclasse, d’un camp et d’un clan, quiœuvre à la précarisation généraliséedu salariat ! La banalisation du travail dudimanche amplifie la dérégulationdu temps de travail, la souffrance

au travail, la détérioration de la viede famille et fait disparaître toutecohésion sociale ! pourtant, laréduction du temps de travail et sarégulation sont un enjeu politiquemajeur. un enjeu de santé publiqued’abord, quand se multiplient lescas de burn-out, d’épuisementprofessionnel, ou de harcèlement.un enjeu pour le partage du travailavec ceux qui n’en n’ont pas ! d’autres choix sont possibles, afinde redistribuer les richesses.particulièrement quand les gains deproductivité liés à la réorganisationdu travail ne sont plus utilisés pourréduire le temps individuel de

travail ou améliorer la qualité de viedes travailleurs mais seulement pouraccroître les dividendes desactionnaires. Les inégalités secreusent, les profits n’ont jamais étéaussi importants, les dividendesversés aux actionnaires plusindécents, les rémunérations desdirigeants aussi exorbitantes,comme en exemple les 300 milliardsd’€ de dividendes versés auxactionnaires au détriment del’intérêt général ! Les salariés ducommerce de marseille ont reprisla parole et ont fait le choix demettre ces questions sociales aucœur de tous les enjeux.

le 26 novembre sur le vieuxport à Marseille, à l’appel dela CGt des bouches-du-rhône, les salariés ontmanifesté pour l’abrogationde la loi travail et de la loiMacron.

La banalisation du travail du dimanche amplifie la dérégulation du temps de travail, la souffrance autravail (...)

Manifestation sur le vieux port

leS bonS CHiFFreS de la CGt CoMMerCe

••• comme pour la course du vendée Globe challenge, la cGt toutes voiles dehors, avance chezintermarché. elections en octobre sur la base itmLAi (intermarché logistique alimentaireinternational) de Miribel dans l’Ain : 73% des suffrages pour la CGt. elections en novembre surla base itmLAi de rochefort dans le Jura : 83% des suffrages pour la CGt. La cGt toute entièreest fière de ces résultats et félicitent les camarades. un dsc ravi de ces bons scores. pp •••

... en bref...

photo CGt bdr

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Fusion Fnac/darty, opérationstratégique ou simple compétitionavec le géant américain amazon ?

la nouvelle Fnac/darty sera-t-elle en mesure de concurrencer amazon surle long terme en utilisant les mêmes règles, économiques et anti-sociales,ou peut-elle imaginer un autre modèle de consommation de biens culturels?quelques éléments de réponse dans cette étude.

éConoMie

Christian dellaCHerie,Association Lazaire / étude socio-économique sur lesfusion-restructurations en europe

es deux enseignes viennent detraverser une longue période decrise. c’est le cas de toutes lesgrandes surfaces spécialisées.elles ont été impactées par le dé-veloppement du e-commerce ra-

pidement et sur plusieurs fronts. pour les produits culturels, les premières« victimes » sont les vendeurs de mu-sique, dont virgin constitue l’exemple leplus emblématique, géant planétaire ac-culé à la faillite faute d’anticipation etd’un investissement suffisant. Le com-merce électronique – dont Amazon est,depuis 1995 aux états-unis, le fer de

lance – a été investi différemment par leschaînes françaises. Le site fnac.com, ou-vert en 1999, un an avant l’arrivée dugéant américain dans l’hexagone, de-meure une plateforme puissante.

le modèle du lecteur-consommateurcependant, l’achat par internet ne sauraitexpliquer à lui seul le déclin du modèlede ces grandes surfaces qui s’était imposédans les années 80. ce sont davantage lesnouveaux modes d’appropriation etd’achat des biens culturels engendrés parle web qu’il faut mettre en évidence. une enquête menée auprès de lecteursadeptes des sites de e-commerce montreque les librairies en ligne ont fait émergerla figure du « lecteur-consommateur » quicompare les sites, croise les informationsrecherche la gratuité des frais de port.

plus encore, dès novembre 2003, Amazoninaugure une « market-place » s’adres-sant aussi bien aux vendeurs profession-nels qu’aux particuliers. il s’ensuitl’apparition d’un autre modèle de lecteur-consommateur, qui, à la fois cherche à sereporter sur le marché de l’occasion et setransforme en libraire amateur pour re-vendre une partie de sa bibliothèque.

amazon, « pure player »pendant longtemps, Amazon.com a perdude l’argent à chaque livre vendu en raisonde ses importants investissements tantpour s’étendre que pour réaliser la des-cription bibliographique complète et lanumérisation de chaque document mis àla vente, constituant ainsi un magasinvirtuel planétaire. bezos, son fondateur, issu des milieux fi-

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20. échanges / novembre 2016

nanciers de Wall street, ne se soucie pasdes livres comme tels. il a commencé sonaventure « amazonienne » en 1994, parcequ’il a pressenti les potentialités du mar-keting internet, et il a choisi les livrescomme point d’entrée parce qu’ils sont « faciles à expédier et difficiles à briser » .maintenant, il utilise l’information sur lesclients qu’il a acquis, grâce à la vente delivres pour commercialiser un large éven-tail de produits. d’ailleurs, la premièreannée réellement bénéficiaire pour Ama-zon est 2004, c’est-à-dire l’année où lesventes de matériels dépassent ceux desproduits culturels. en juillet 2005, Amazon a lancé sa sec-tion française de l’électronique vendantdes articles tels que des télévisions Lcd.en 2006, Amazon se diversifie et lanceune gamme de services d’infrastructureinformatique Web nommée Amazon Webservices basée sur une plate-forme diteinformatique « en nuage » (cloud). pour la Fnac comme pour darty, cetteconcurrence des « pure players », dontAmazon est l’archétype, a suggéré bienavant l’offre d’achat, l’adoption d’unestratégie « omnicanal » associant venteen magasin et vente en ligne et offrant leretrait en magasin d’un objet vendu enligne. Au premier semestre 2015, les ventes « omnicanal » de la Fnac approchaient les48% des commandes et chez darty, letaux de récupération du produit en maga-sin par rapport aux articles vendus enligne dépasse largement les 30 %. ces en-seignes ont l’avantage d’avoir une noto-riété forte et une large ouverture du

territoire grâce à leur réseau de magasinsqu’elles cherchent par ailleurs activementà étendre par la franchisation. La concur-rence reste très vive et elle ne se limitepas à Amazon et ses émules : « tous les ac-teurs de la grande distribution nousconcurrencent », dit Alexandre bompard,pdG de la Fnac, « Carrefour avec Rue ducommerce, Casino avec Cdiscount, Auchanavec Boulanger et Cultura, Leclerc avec sesespaces culturels ».Aussi, à la direction dela Fnac, on estime que la « sortie de crise» marquée par le retour, depuis plusieursannées, à des résultats positifs reste fra-gile.

les conséquences du rachat de dartyLe rachat de darty a donné lieu à une cas-cade de surenchères entrainant une sur-évaluation du titre, compte tenu du passifde darty. Le coût du rachat est de l’ordrede 100 fois les résultats de darty en2014/2015. ceci ne risque-t-il pas deplomber la rentabilité de l’opération ? Ladirection de la Fnac estime que, même sielle aurait évidemment préféré éviter cetépisode, elle n’est pas allée au-delà du rai-sonnable. elle en veut pour preuve que

l’action a depuis grimpé de 30%, ce quitémoignerait de la confiance des marchésfinanciers dans la réussite de la fusion.La surenchère a été le fruit d’une lutteentre La Fnac et conforama. on peut continuer à s’interroger sur lesmotivations du groupe sud-africain stein-hoff international dont conforama est de-venue une filiale après avoir été vendueen 2011 par le groupe ppr (auquel appar-tenait alors la Fnac…). À la différence desdirigeants de la Fnac pour lesquels laconcentration des acteurs est présentéecomme inévitable pour lutter face à Ama-zon, le géant américain n’apparaît pascomme un concurrent direct global pourconforama, car il est peu positionné surl’ameublement, et semble avoir renoncéà s’implanter sur le segment du gros élec-troménager. L’inflation du prix de l’action darty a im-posé à la Fnac le recours à la dette et asans doute favorisé l’arrivée simultanéed’un nouvel actionnaire (vivendi). s’agit-il d’une opération financière « ordinaire »ou faut-il y voir le début d’un partenariatstratégique ? Le nouvel agitateur culturelqu’ambitionne d’être vincent bolloré, lepatron de vivendi, se présente volontierscomme « le porte-drapeau de la culture eu-ropéenne face à l’entertainment américainet l’hermétisme asiatique » avec en plusune cible de plus long terme, le continentafricain que son groupe industriel a in-vesti de longue date. pour la direction de la Fnac un tel parte-nariat semble pouvoir effectivements’inscrire dans une volonté d’accroîtreson rayonnement et d’élargir son mix deproduits par l’association d’un éditeur decontenus et d’un distributeur. toutefoisle comportement actuel de vincent bol-loré tant à canal+ qu’à i-télé ne semblepas augurer d’une vision « culturelle » dé-libérée et assurée venant de la part d’unspécialiste des « coups » financiers. L’inspiration stratégique de la directionde la Fnac apparaît, sinon guidée dumoins très influencée par « l’exemple »d’Amazon. La référence au géant améri-cain y est omniprésente, on y est fascinépar sa « puissance inouïe », sa capacitéd’initiative mondiale.

l’opposition livre physique, livrenumériqueAmazon, déjà n°1 de la distribution de li-vres numériques, veut en contrôler la pro-duction. il renforce sa capacité d’édition

Jeff bezos a commencé sonaventure « amazonienne » en1994, parce qu’il a pressenti lespotentialités du marketinginternet, et il a choisi les livrescomme point d’entrée parcequ’ils sont « faciles à expédieret difficiles à briser ».

éConoMie

Les abonnés « prime » d’Amazon sontplus de 64 millions aux usA !

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.21mAGAzine mensueL des syndiqués de LA FédérAtion du commerce cGt

en europe pour mieux « contrôler toutela chaîne » en alimentant l’offre pour saliseuse Kindle née en 2007. si l’édition delivres « physiques », sous la pressiond’Amazon qui pèse sur les prix et donc surles éditeurs, devait décliner continûmentdevant l’expansion des livres numé-riques, Amazon qui détient une très largepart de ce marché aura les moyens defaire prévaloir la sélection de livres baséesur des groupes de discussion, des son-dages et des algorithmes informatiquesplutôt que des jugements portés par leséditeurs, puis par les professionnels de lalibrairie, sur la valeur littéraire ou la qua-lité des contenus. L’un des atouts d’Amazon publishing,c’est aussi d’avoir une force de frappemondiale, et donc de pouvoir mettre envaleur ses auteurs à l’échelle internatio-nale. voilà pourquoi certains genres, plusfaciles à exporter, sont privilégiés : la lit-térature sentimentale, les thrillers, leroman historique... c’est une autre lo-gique que celle commune aux patrons del’édition, loin de l’idée que la tradition eu-ropéenne se fait du monde du livre, évi-demment très éloignée de celle des « vendeurs experts » de la Fnac premièregénération, « force de vente » à laquellel’image de l’entreprise doit encore beau-coup. « Si vous faites pareil qu’Amazon,vous avez toutes les raisons de perdre »,dé-clarait le 26 mai 2016 au magazine Chal-lenges, régis schultz, à la tête de dartydepuis 2013.

la Fnac hypnotisée par amazonil est patent que la direction de la Fnac a

sans cesse les yeux rivés sur ce que faitl’ogre américain pour tenter de le faire àson tour. Ainsi, elle s’est résolue à concur-rencer frontalement Amazon, sur les pro-duits culturels et électroniques, avec unmodèle similaire de revenu par abonne-ments, initié par Amazon en 2005 etayant connu depuis un formidable déve-loppement partout dans le monde. moyennant un abonnement annuel, lesadhérents n’acquittent plus aucun fraisde livraison sur leurs commandes : c’estl’abonnement « prime ».Les abonnés « prime » d’Amazon auxétats-unis, qui dépensent plus (1 100 dol-lars en moyenne par an, contre 600 pourles clients « standard »), sont de plus enplus nombreux (54 millions aux états-unis fin 2015, 63 millions à la fin juin2016, soit plus d’un foyer américain surdeux). évidemment, cela se traduit parune augmentation du poste livraison etune réduction de la marge. mais, commec’est le cas dans la grande distribution or-dinaire alimentaire et non alimentaire, levrai business d’Amazon n’est absolumentpas de vendre des produits, mais plutôtde capitaliser sur l’argent dépensé par lesclients. Grâce à l’énorme volume de ventes, l’in-ventaire est renouvelé tous les 20 jours.sachant que les termes standards pour

payer le fournisseur tournent autour de45 jours, Amazon s’assoit sur un bon pa-quet d’argent qui peut fructifier de ma-nière intelligente et surtout de manièrelargement plus lucrative qu’en focalisantsur les marges. Les autres sont-ils capables de le faire à lamême échelle ou faut-il trouver autrechose en s’inscrivant dans un univers cul-turel différent ? La même question se pose s’agissant desméthodes de management de proximitépar « flicage » digital et des conditions detravail souvent inhumaines pratiquées no-tamment dans les entrepôts. c’est seulement en comprenant en profon-deur son fonctionnement qu’on sauratrouver des parades et développer des of-fres alternatives à l’omnipotence d’Amazoncomme des autres grandes industries del’internet.en résumé, l’environnement concurrentielest très dense et il est dominé économique-ment et symboliquement par Amazon.La stratégie « omnicanal » qui a permisaux deux enseignes Fnac et darty de ré-sister ne constitue pas une assurance tousrisques face à la puissance installée dugéant américain, à sa capacité de dévelop-pement et d’innovation. La fusion per-mettra de renforcer le pouvoir d’acheteurde la nouvelle firme et de donner plusd’ampleur à la diversification des pro-duits mis en vente par la Fnac, justeamorcée ces dernières années, sur desmarchés plus porteurs que ceux des pro-duits culturels, notamment des cd et desdvd. Au-delà de ce résultat prévisible, peut-elledevenir la base d’une redéfinition straté-gique s’appuyant sur une synergie entreles deux enseignes ? elles ont toutes lesdeux une image qui reste forte ; la Fnac àpartir de son « capital » culturel qui luidonne la possibilité de continuer à créerou accompagner des événements ; dartyà partir de la qualité et de la renomméede son service après-vente. Le nouveau groupe en construction aura-t-il l’ambition de s’appuyer sur la « révo-lution numérique » pour se donner lesmoyens de dynamiser ces images en les

La stratégie « omnicanal » qui a permis aux deux enseignes Fnacet darty de résister ne constitue pas une assurance tous risquesface à la puissance installée du géant américain, à sa capacité dedéveloppement et d’innovation.

perspective « anxiogène » au dépôtamazon de Saran, près d’orléans.

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22. échanges / novembre 2016

cultu

re(s

)cinémala Fille de breSt d’emmanuelle bercoten salle depuis le 23 novembre

docteur courage contre lesempoisonneurs.rappel des faits : en 2009,une pneumologue du chude brest, irène Frachon,alerte les pouvoirs publicssur les effets dévastateursd’un anti-diabétique, lemediator, prescrit commecoupe-faim à l’origine depathologies cardiaquesgraves, voire mortelles.nous nous rappelons tous lecombat homérique de cemédecin intègre contre les

empoisonneurs du laboratoire servier. sur cette trame,emmanuelle bercot (actrice et réalisatrice) construit unthriller haletant et tendu dans un souci d’exactitudedocumentaire ou l’on voit l’excellente actrice danoise sidsebabett Knudsen incarner avec intensité la sincérité etl’obstination du docteur Frachon. ce film s’inscrit dans legenre des plaidoyers pour la vérité et la justice comme costaGavras a pu en réaliser dans les années 70-80 (L’aveu, Sectionspéciale, Missing...) ou encore comme Erin Brockovitch desteven soderbergh (sur une affaire de pollution d’eauxpotables) et Révélations de michael mann (sur la toxicitéorganisée par les multinationales du tabac). La Fille de Brestne souffre pas de la comparaison, loin de là, et c’est très bien.pour conclure, rappelons que « pépé » servier n’aura pas étécondamné puisqu’il est mort au milieu de la procédure et quele dossier des indemnités des victimes (toujours insuffisantscardiaques) est encore en cours d’instruction.

et aussi au cinéma.. .baCCalauréat de Christian Mongiu en salle depuis le 7 décembre

romeo, médecin roumain, met tout enœuvre pour que sa fille, eliza, soitacceptée dans une université anglaise.il ne reste plus à la jeune fille, trèsbonne élève, qu’une formalité : obtenirson baccalauréat pour quitter le pays.mais dès qu’eliza se fait agresser, toutsemble déraper et romeo sembleoublier tous les principes qu’il ainculqués à sa fille, entre compromis et

compromissions… christian mongiu (palme d’or à cannes en2007 avec 4 mois, 3 semaines, 2 jours) décrit avec uneattention toute clinique l’engrenage sordide de la corruption,du naufrage moral et du renoncement qui l’accompagnent,dans une mise en scène brillante sous haute tension. on estrarement « palme d’orisé » par hasard et christian mongiu leprouve ici avec talent.

lectureeinstein avait raison, il fautréduire le temps de travail pierre larrouturou, dominique Méda, fnac+ / les éditions de l’atelier. 270 p, 14E.

pour des millions de personnes, pas de travaildu tout, ou pas assez pour en vivre. pour desmillions d’autres, trop de pression, desjournées à rallonge... à n’en plus finir.comment sortir de cette répartitioninégalitaire et insupportable du travail ?comment combattre ce chômage endémiquequi ronge la dignité, le présent, l’avenir,l’espoir ? en facilitant les licenciements ? enassouplissant le code du travail ? non. ilexiste une autre voie.s’appuyant sur une analyse très documentée,pierre Larrouturou et dominique médatournent le dos à ces perspectives régressivespour en proposer une autre : provoquer unchoc de solidarité en passant à la semaine de4 jours. ils montrent comment cette mesureest capable de créer massivement des emploissans coût supplémentaire pour les entreprisesqui s’engageraient dans cette voie. La seulequi soit en phase avec ce qu’Albert einsteinprédisait dès les années 1930.et si einstein avait raison ?travailler moins pour tous travailler !un essai à contre-courant des réformes court-termistes et rétrogrades proposées par nosdirigeants. en effet, les auteurs renversent lesmythologies économiques néo-libérales etproposent une autre division du travail àrevenu égal, afin que l’augmentation de notreproductivité ne rime plus avec chômage.saisissant !

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