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dito N° 60 • JUILLET - AOUT 2009 Merci. Encore merci à tous ceux qui nous ont témoigné leur solida- rité, puis qui ont pu se réjouir de notre renaissance. Mais, durant cette période, quel- ques-uns n’ont pas manqué de se réjouir de notre disparition : « La Lettre de Sète est le sym- bole du conservatisme en matière d’art, et je me réjouis de sa mort », nous a écrit l’un d’eux. Nous avons été surpris, car nous pensions accueillir dans nos pages un très large éventail de sensibilités. Cela nous rappelle un peu 1968 quand quelques gauchistes aux cheveux longs s’en prenaient à la presse locale, coupable de tiédeur envers les leaders de la révolution locale. Un an après, ces Che Guevara du bassin de Thau étaient rentrés dans le rang. L’un était maton à la prison de Villeneuve-les- Maguelonne, l’autre était devenu huissier de justice. Ionesco avait vu juste quand il avait lancé du balcon de Gallimard aux étudiants qui défilaient sur le quartier Latin : « Demain vous serez tous notaires ou préfets ! » Et aujourd’hui, à Paris, les chefs trotskistes et les anciens mao des années 1970 sont tous au cœur de la politique, de la communication et des affaires. Alors, si vous le voulez bien, on reparlera de notre conser- vatisme dans quelques années. Le temps que le rouge se change en or. Bernard Baraillé Encore une nouvelle réussite pour l’éditeur sétois des Éditions Singulières, qui a réuni le photographe sétois Gautreau et le réputé chro- niqueur de Libération, Jacques Durand. C’est une explosion d’instants, de mouvements, de couleurs, de lumières, saisis par l’objectif de Jean-Loup Gautreau sur le sable des arènes. De l’art à l’état pur, loin du reportage tauromachi- que. Des images confinant à l’abstrait, faites pour l’émotion et le plaisir des yeux, que l’on aime, que l’on ignore ou même que l’on réprouve la corrida. De même, les textes de Jacques Durand, loin de tout jargon, éclairent sans complaisance, d’un jour souvent cru, sur un ton parfois ironique, le monde toujours rude de la tauromachie, où se côtoient la mort, la gloire, l’argent. Un livre beau et précieux pour voir et saisir autrement un pan de la culture sud-européenne. La sortie du livre s’accompagnait de plusieurs manifestations : -1 er juillet : exposition au Musée taurin de Béziers. - 28 juillet, Gautreau a recouvert de bâches photos 4 x 2 m le théâtre, la mairie, les halles, l’Office de tourisme… En tout, une dizaine de lieux recouverts dans Béziers. - 26 juillet, pour l’ouverture des « Rencontres Sud » de Frontignan, Gautreau présente une nouvelle exposition noir et blanc sur Venise, l’Andalousie et le Portugal (séries jamais montrées). Une explosion d'instants par Jean-Loup Gautreau et Jacques Durand Un secret a toujours la forme d’une oreille. JEAN COCTEAU

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N° 60 • JUILLET - AOUT 2009

MMeerrccii ..Encore merci à tous ceux quinous ont témoigné leur solida-rité, puis qui ont pu se réjouirde notre renaissance. Mais,durant cette période, quel-ques-uns n’ont pas manqué dese réjouir de notre disparition :« La Lettre de Sète est le sym-bole du conservatisme enmatière d’art, et je me réjouis

de sa mort », nous a écrit l’und’eux. Nous avons été surpris,car nous pensions accueillirdans nos pages un très largeéventail de sensibilités. Cela nous rappelle un peu 1968quand quelques gauchistes auxcheveux longs s’en prenaient àla presse locale, coupable detiédeur envers les leaders de larévolution locale. Un an après,ces Che Guevara du bassin de

Thau étaient rentrés dans lerang. L’un était maton à la prison de Villeneuve-les-Maguelonne, l’autre étaitdevenu huissier de justice.Ionesco avait vu juste quand ilavait lancé du balcon deGallimard aux étudiants quidéfilaient sur le quartier Latin :« Demain vous serez tousnotaires ou préfets ! » Etaujourd’hui, à Paris, les chefs

trotskistes et les anciens maodes années 1970 sont tous aucœur de la politique, de lacommunication et des affaires. Alors, si vous le voulez bien,on reparlera de notre conser-vatisme dans quelques années. Le temps que le rouge sechange en or.

Bernard Baraillé

Encore une nouvelle réussite pour l’éditeursétois des Éditions Singulières, qui a réuni lephotographe sétois Gautreau et le réputé chro-niqueur de Libération, Jacques Durand. C’estune explosion d’instants, de mouvements, decouleurs, de lumières, saisis par l’objectif deJean-Loup Gautreau sur le sable des arènes. Del’art à l’état pur, loin du reportage tauromachi-que. Des images confinant à l’abstrait, faitespour l’émotion et le plaisir des yeux, que l’onaime, que l’on ignore ou même que l’onréprouve la corrida. De même, les textes de Jacques Durand, loin detout jargon, éclairent sans complaisance, d’unjour souvent cru, sur un ton parfois ironique, lemonde toujours rude de la tauromachie, où secôtoient la mort, la gloire, l’argent. Un livrebeau et précieux pour voir et saisir autrement unpan de la culture sud-européenne. La sortie du livre s’accompagnait de plusieursmanifestations :-1er juillet : exposition au Musée taurin deBéziers. - 28 juillet, Gautreau a recouvert de bâches photos 4 x 2 m le théâtre, la mairie, les halles,

l’Office de tourisme… En tout, une dizaine de lieux recouverts dans Béziers. - 26 juillet, pour l’ouverture des « Rencontres Sud » de Frontignan, Gautreau présente une nouvelle exposition noir et blanc sur Venise,l’Andalousie et le Portugal (séries jamais montrées).

Une explosion d'instantspar Jean-Loup Gautreau et Jacques Durand

Un secret a toujours la forme d’une oreille.JEAN COCTEAU

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E C H O S

La femme a une puissance singulière qui se compose de la réalité de la force et de l’apparence de la faiblesse.

VICTOR HUGO

Port-Royal grand ouvertLa charmante et familiale maison de retraite du Quartier Haut ne vit pas en vase clos, loin de là ! En juin, elle a d’abord reçu le serviceculturel du Conseil Général qui a présenté une expo sur « L’Hérault maritime » accompagnée d’un passionnant diaporama sur nosrichesses côtières.La semaine suivante, les résidents de Port-Royal accueillaient les enfants du Centre Villefranche et les gens du quartier pour une rencontre inter générations avec un spectacle « Histoires marines » narré par la conteuse Stéphanie Rondot. Bravo à Anne-Marie quifait de sa maison le lieu culturel du Quartier Haut.

Nouveau Dir’ComSuccédant à Jean-ClaudeDugrip, Laurent Drajkowskiest le nouveau directeur de lacommunication de la Ville.Après des études en commu-nication à Montpellier puis àl’ISCOM Paris, il a une pre-mière expérience profession-nelle en agence de communi-cation : EURO RSCG Paris.Il sera ensuite responsable de la communication et de la formation à l’ISCOMMontpellier, puis directeurde la communication de laVille de Millau de 2005 à

2008, directeur de la communication de la Ville de Châlons-en-Champagne de 2008 à 2009. Il est marié et père de deux enfants,Paul et Camille. Bienvenue à Sète !

Joe Dassin et BrassensOn a beaucoup reparléces derniers temps de JoeDassin à la faveur d’unfilm et de livres sur sacarrière. Lorsqu’il étaitvenu à Sète pour unFestival Cheminot en1980, il avait participé entoute simplicité à unpique-nique organisé parles cheminots à la Basenautique du Barrou.C’est là qu’en bavardant,il nous avait confiéconnaître par cœur toutesles chansons de Brassensque son père, le célèbrecinéaste Jules Dassin, lui

avait fait découvrir très jeune alors qu’ils habitaient à Hollywood :« Ce sera, lui avait-il dit, la meilleure façon de perfectionner tonfrançais ». Effectivement, il nous régala, sans se faire prier, dechansons de Georges parmi les moins connues.Peu après, lors d’un séjour à Tahiti, il succombait à une crise cardiaque. Il avait 41 ans.

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C’est plus facile de faire un film que de vivreALAIN RESNAIS, AU FESTIVAL DE CANNES 2009

Duo de cordesRécemment deux artistes Sétois, ont fait le déplacement pour donner un récital dans l’église romane Notre-Dame d’Huriel (dans l’Allier) datant du XIIème siècle et offrant une résonnanceexceptionnelle aux concerts qui y sont donnés régulièrement.Tous les deux virtuoses de l’archet, Pierre Hatat, violoniste etSébastien Charles, violoncelliste, ont fait vibrer le public mélomane en interprétant des œuvres conçues pour un duo d’instruments à cordes, des XVIIe, XVIIIème siècle tels Vivaldi,Haendel, Boccherini, jusqu’au siècle dernier avec Glières ouencore Bela Bartok…Pierre Hatat et Sébastien Charles sont lauréats du conservatoirenational de Région Languedoc-Roussillon, et mènent des carrièresde professeur, ils excellent en musique de chambre.Pierre a poursuivi sa formation au conservatoire supérieur deGenève. Sébastien Charles s’est formé auprès de grands maîtrestels Chiffoleau, Luis Claret et C. Tricoire.Délaissant leurs instruments personnels, ils ont joué sur un violonet un violoncelle neufs, réalisés dans les ateliers de Timothée etJulie Maroncles, facteurs en lutherie, formés à l’école deMirecourt (Vosges) et installés dans la cité d’Huriel..

C’est un des plus anciens restaurants de Sète, chemin des Quilles,entre la plage et le Centre Fonquerne. Créée dans les années 60 parNardo Benvenutti, champion de boxe et grand ami du sculpteurCésar qui y venait souvent, La Patelle est resté fidèle à la vraie cuisine sétoise et à son plat du jour à 5 € (macaronade, bavette,moules farcies, rouille de seiches, bolognaise, crevettes à lasétoise, etc.…). Et l’on déguste ces plats familiaux dans la lumineusevéranda ou dans le grand jardin, sous les figuiers centenaires.

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Départs Juin a été marqué par trois décès de personnes chères : JosephLacroix, ancien professeur de dessin au Lycée Valéry et artistesensible qui exposait dans sa maison du Quartier Haut,Andrée Vilar, veuve de Jean Vilar, et Annie Gramente, épousedu compositeur Alfred Gramente.Et Juillet a débuté avec la disparition de Louis Alfaroli,pécheur , chasseur, homme de nature et surtout peintre anima-lier de qualité.Des personnes de qualité qui nous ont quitté.

La Patelle 5 € pour un paradisLa Patelle 5 € pour un paradis

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Marina di Dona À l’initiative de l’association pour le Mémorial sétois d’Afrique du Nord, Marina di Dona, sculpteurreconnu, de famille rapatriée et résidant à Frontignan, a créé une magnifique sculpture en bronze composée des 3 visages d’une mère, d’un père et d’un enfant.Devenue officiellement « Mémo-rial sétois d’Afrique du Nord », cette très belle sculpture est installéeofficiellement face à la Mer, plein Sud, dans le magnifique cadre du Cimetière Marin.

Le visage du père plein de souvenirs et denostalgie porte son regard baissé pleinsud vers l’Afrique du Nord. Celui de lafemme, noyau de cette famille, plus hautain, grave et fier, regarde la terred’accueil. L’enfant, tourné vers le leverdu soleil, c’est le présent, fruit de l’his-toire encore récente mais aussi l’avenird’une intégration qui se voudrait réussie.À cette occasion, Marina di Dona et laGalerie Dock Sud proposent une repro-duction de cette sculpture en un tiragelimité de 12 exemplaires en bronze signéset numérotés (Format : 35x14x17 cm).Une maquette au format de la sculpturesera présentée à la Galerie de la Coursive(Dock Sud) Du 07 au 13 juillet, GalerieDock Sud, 2 quai aspirant Herber, Sète.Tél. 04 67 740077 - Fax : 04 67 511777 [email protected]

À l’occasion de la Fête de l’UTL au théâtre de la Mer, FrançoisCommeinhes a rendu un bel hommage à une grande figure de laculture sétoise :« Simone LACOMBLEZ, a enseigné pendant quelques années àl’Université du Temps libre de Sète, notamment la littératureanglaise qui est une de ses spécialités. Aujourd’hui âgée, Simone Lacomblez vit retirée à Perols. Je voulais lui rendre hommage, car lorsque l’on parle d’implicationdans la vie culturelle de Sète, elle en est un des exemples incontournables.

Enseignante à la retraite, elle était installée à Sète après avoir vécuà Paris, où elle était une fervente abonnée du Théâtre nationalpopulaire de Jean Vilar. À Sète, tout le monde a vu le travail remarquable qu’elle a accompli pour les Jeunesses musicales de France, qui ont été pendant très longtemps le seul vecteur des concerts de musiqueclassique à Sète.

Elle fut ensuite, depuis sa création et pendant des années, présidente de la Scène nationale avant de passer le flambeau, l’âge

venant, à René Spadone, quilui-même enseigne à l’UTL deSète. Âgée, elle a tout de même sou-haité continuer de transmettrece qu’elle chérissait : l’amourde la culture, des beaux textes etdu théâtre. Pour tout ce travailréalisé à Sète, je voulais la remercier et lui dire qu’aujourd’hui nous avons unepensée pour elle. »

Lors de la fête de fin d’année de l’UTL, le maire,après son hommage, a remis un cadeau à Simone Lacomblez.

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Hommage à Simone Lacomblez

Aimer, c’est n’avoir plus droit au soleil de tout le monde.

On a le sien.MARCEL JOUHANDEAU

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Des courses pour la rechercheLes Sétois ont du cœur. Ils l’ont encore prouvé samedi 20 mai enparticipant en grand nombre à la journée « Sète en baskets à pleins poumons » organisée par Xavier Giner au profit de la recherche de la maladie rare baptisée HTAP (hypertension artérielle pulmonaire).Dès le matin, sur le parking du théâtre de la Mer, plus de 200 per-sonnes de tous âges étaient venues prendre le départ des courses àpied et à vélo. Bien avant l’heure prévue, le stock de 200 tee-shirtsétait épuisé, et c’est une imposante caravane, escortée par la policemunicipale, qui prit la direction du Lido, via le rond-point del’Europe. De nombreux élus municipaux y participaient. Mêmeaffluence l’après-midi à la découverte de la ville et, le soir, authéâtre Molière pour un débat d’information animé par des médecins spécialistes du CHRU de Montpellier. La fille de Xavier,la petite Astrid, frappée par la maladie, est venue sur scène pourremercier les participants à cette journée qui a rapporté 3 000€pour les chercheurs.

Des boispour SèteEn Amazonie où il varégulièrement acheterdu bois pour son entre-prise installée sur le portde Sète, Thierry Méhanous a donné de ses nouvelles : « Nous sommes dans la région deSantarem (sur l’équateur !!), les habitants n’ont jamais connu cela!!! Il y a plus d’un mètre d’eau dans la maison, les orages éclatentles uns après les autres sans interruption. Cette partie du Brésil estvraiment touchée. (sa photo en témoigne)D’après des spécialistes, le climat est en train de changer et engen-dre des catastrophes (inondations, problèmes de foudre, etc).Selon eux, l’hiver 2009 est le plus rigoureux depuis des décennies.Le fleuve Tapajos est à plus de 10 mètres au dessus de son niveaunormal à cette période… »

Nathalie et AudreyAttablées, entre deux scènes, au Bar Le Victor Hugo, les deuxvedettes du film de Salvadori « Soins complets », Nathalie Bayeet Audrey Tautou sont ravies de leur séjour à Sète. Commencé enjuin, le tournage durera jusqu’en août et utilisera jusqu’à 900 figurants.

Pour prévoir l’avenir, il faut connaître le passé,car les événements de ce monde ont en tout temps des liens

aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes animés des mêmes passions, ces événements doivent

nécessairement avoir les mêmes résultats.MACHIAVEL

Aimer, c’est la moitié de croire. VICTOR HUGO

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Corne d’aur’OcLa sortie du CD « Brassenschanté en langue d’Oc » a étémarquée par un joli concertdans l’auditorium de l’EspaceBrassens (hélas trop petit pouraccueillir tous les candidatsspectateurs). Philippe Carcassesa traduit en occitan les succèsde Brassens qu’il a interprétésen compagnie de MarieFrinking à l’accordéon et deDaniel Rey à la guitare. Un CDsavoureux qui a bénéficié de ladirection artistique du chanteuroccitan Patric.(Commande à :[email protected])

L’œil de PascalPascal Granger et son compère Topolino ont sorti fin mai leur « Œil de Moscou », toujours aussi allègre et potache. Il y a mêmeun pastiche totalement iconoclaste de nos pensées. Quelquesextraits :« Les jouteurs, c’est comme les sardines, ça maigrit en hiver et çareprend du poids l’été. »« Sarko, il parle tout le temps de croissance alors qu’il a loupé lasienne. »« L’œil de Moscou, ça vaut rien pour allumer le feu. C’est un journal à faible tirage. »« La biture à l’eau c’est bien plus difficile que la biture à l’huile. »

La vie enbouteillesDe gauche à droite, les 4 étapes de la vie…

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Je suis certaine que ma mission

sur terre, c’est de chanter.

EVE ANGELI,

NÉE À SÈTE

Si tout le monde avait été contre l’évolution, on serait encore dans les cavernes à téter

des grizzlys domestiques.BORIS VIAN

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Qu’est ce qu’elle a ?Quoi, qu’est-ce qu’elle a, ma gueule ? Nous, les piafs de Saint-Clair, on n’aime pas trop les paparazzis…

Aimer, c’est trouver sa richesse

hors de soi. ALAIN

Noire lumièreLe grand architecte Jean Nouvel à qui l’on demandait son tableaupréféré a répondu : « Noire Lumière » de Pierre Soulages. Il a levéun voile. Grâce à lui, on perçoit que le noir et l’ombre n’existentque par rapport à la lumière. Pour lire une telle œuvre, il faut mettre à l’épreuve de l’imaginaire la liberté de notre regard. »

Lucien Clergue au LazaretDans le cadre du colloque international « Latinité,Méditerranée » qui se tenait en Juin au Lazaret, legrand photographe Lucien Clergue, récemment nomméaves Artus-Bertrand membre de l’Institut, est venuretracer sa vie aux cotés de Cocteau et de Picasso, etson œuvre, des charognes d’Arles aux nus dans la mer,projetée sur écran. Une révélation pour beaucoup despectateurs découvrant l’art d’un maître qui attend toujours qu’on l’invite à exposer à Sète, ville chère àson cœur et qu’il découvrit grâce à sa longue amitiéavec Sarthou. En juillet, il exposera à Aix dans le cadrede l’expo Picasso-Cézanne, puis dans sa chère villed’Arles.

Les anciens savaient que la clé des songes est aussi celle de l’équilibre et du bonheur, et recommandaient la pratique de la sieste.

JACQUES CHIRAC

Chassé croisé

Les anciens savaient que la clé des songes est aussi celle de l’équilibre et du bonheur, et recommandaient la pratique de la sieste.

JACQUES CHIRAC

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Bonne retraiteDevenue en quelques années une tradition, la cérémonie dudépart en retraite d’enseignants s’est déroulée lundi 8 juin dansla salle des Mariages. Le maire François Commeinhes et sonadjointe à l’Enseignement Jocelyne Cassany ont reçu les futursretraités : Michèle BLANCHOT, Inspectrice de l’Education NationaleRoland CHARLIER, Directeur de l’école Ferdinand BuissonGhislaine DEGUINES, Enseignante à l’école La RenaissanceYolande DEZZANI, Enseignante à l’école Paul Langevin élémentaireJean-Pierre DEZZANI, Enseignant à l’école Paul BertFrancis FERRE, Directeur de l’école LakanalNorbert GOMES, Enseignant à l’école Paul BertFrancine LAUNAY, Enseignante à l’école AragoJean LEGER, Directeur de l’école Paul Langevin élémentaireGilbert RAULET, Directeur de l’école Paul BertChristine SIMON, Directrice de l’école La RenaissanceLe maire les a remerciés de leur action en faveur des petitssétois puis, tour à tour, a résumé leur carrière et leur a remis encadeau un livre adapté à leurs goûts.

Armand MeffreNous avons annoncé récemment le décès de Claude Nollier. AlainDelcamp nous rappelle qu'elle joua au théâtre de la Mer, à lagrande époque de Deschamps, et fût notamment la Reine de RuyBlas, aux côtés de Michel Le Royer, et la Rose Mamaï del'Arlésienne, aux côtés du Sétois Lucien Barjon et de Denis

Manuel.Et pour resterdans cette épo-que (si bellepour le théâtre),il nous apprendle décès à l’âgede 79 ansd ' A r m a n dMeffre, qui fûtun pilier de laC o m p a g n i eDeschamps àcette mêmeépoque.Ce comédien atourné de nom-breux films, caril était idéal

pour camper des rôles de Provençaux ou de paysans. Il tourna dansL’Île mystérieuse (notre photo) et Heureux qui comme Ulysse,d’Henri Colpi et dernier film de Fernandel, ainsi que dans Jean deFlorette et Manon des sources de Claude Berri. Il était aussi pein-tre et écrivain. Il a participé aussi aux riches heures de la télévision(« Le théâtre de la jeunesse » notamment…).

Laurent VidalEn remportant le championnat de France de triathlon, le sétoisLaurent Vidal a confirmé qu’il était le meilleur dans cette disci-pline. Et qu’il est un des meilleurs atouts de la France aux JeuxOlympiques de Londres. Verrons-nous un sétois médaille d’or ?

Philosopher, c’est apprendre à mourir. MONTAIGNE

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Croix de St ClairLes missionnaires de ND de laSalette envisagent de rénover laCroix de St Clair et son éclai-rage ainsi que la statue située audessus de la Chapelle. Ils lan-cent une souscription publiqueet comptent sur la générositédes sétois. Chèques à adresser àND de la Salette, 1321 cheminde St Clair.Tel 04 67 53 45 75. Mail : [email protected]

Genette et ValéryGérard Genette, maître théoricien de la littérature, directeur de recherches à l’École des Hautes Études, scandaleusement ignoré du grand public car jamais invité dans les émissions pseudo-littéraires de la télé, vient de publier au Seuil Codicille. Un ouvrage savoureux où, entre autres attraits,il a traduit en octosyllabes les décasyllabes du Cimetière marin de Paul Valéry !

4 lycéennes primées à CannesInès Lhénoret, Elsa Mokrane, Olga Benne et AlixWeidner, toutes quatre élèves au lycée Paul-Valéry,ont participé à la Semaine de la jeune critique, organisée par l’Office franco-allemand de la jeunessedans le cadre du festival de Cannes.Durant une semaine, les jeunes Sétoises ont donc enchaîné les projections avant de rédiger leurs cri-tiques. Des textes qui ont été fortement remarqués puisque sur les treize critiques sélectionnées aufinal, sept étaient signées de leur main ! Et ce sont Alix Weidner et Olga Benne qui ont finalementremporté le prix de la meilleure critique, qui portait sur le film Huacho, du Chilien AlejandroFernandez Almendras.

Hippolyte BallardoNé à Sète dans une roulotte garée quai des Moulins, Hippolyte Ballardo s’est éteint à l’âge de 89 ans.Superbe guitariste, il avait longtemps joué au coté de son frère Manitas de Plata.Ce dernier va fêter ses 88 ans le samedi 8 août dans les arènes de Palavas par une grande Fiesta gitaneavec 30 musiciens, 25 figurants et…un cheval !

Toute vraie passion ne songe qu'à elle.

STENDHAL

Tout grand paysage est une invitation à le

posséder par la marche.JULIEN GRACQ

Votre sexe n’est là quepour la dépendance : ducôté de la barbe est la

toute-puissance.MOLIERE

L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation, et elle

doublerait les forces intellectuelles

du genre humain. STENDHAL

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La barque

Emmène-la dans ta barque, toi qui navigues, solitaire, au milieu del’étang, apaisé par la brise qui caresse ta nuque comme les mains d’unemère tendre, elle pourrait elle aussi peut-être t’apporter un peu de magieau milieu du paradis où tu fuis l’éphémère pour reposer, respirer, aumilieu de ce bleu paisible qui te berce et t’adoucit…

Elle le sait, elle, que tu n’es pas ce roc imperturbable qui montre ses crocset sa force redoutable. C’est un jeu, jeu de con, mais bon, elle te pardonne, il y a eu maldonne, ce n’est pas elle ton ennemie, même si elleparaît elle aussi, parfois, dure de cœur, c’est le malheur qui a encrassé sesartères, ses mots, ses émotions, ses élans du cœur…

Emmène-la sur ta barque, embarque-la où tu voudras, pourvu qu’on y soitbien, coton, douceur, câlin, tendresse, il ne faut plus qu’on se blesse, là-bas, sur l’étang, il fait doux, le décor est propice à l’amour pour toujours,ne ris pas d’elle, elle ne sait pas comment on dit ces choses-là, sans

paraître débile, elle ne dira rien, juste avecles yeux, dis-le encore, dis-le lui, regarde-la,et le bleu du ciel et celui de l’eau, et si tu tenoyais dans le bonheur, un peu, elle et toi ?

Plus de tsunami, plus de vague destructrice,plus de passion délétère, juste du bonheur,de la bonne heure, à la bonne heure ! Le cla-potis de l’eau, c’est la vie qui passe, paisible,une vague parfois, fait tanguer la barque,mais pas de problème, nous deux on s’aime,on ne coulera pas, on ne versera pas, équili-bre, l’un et l’autre, l’un pour l’autre, l’unavec l’autre. Emmène-la au paradis, dis, dis-le encore, avec les yeux, avec la boucheaussi, un peu, une touche de bonheur sur cetableau bleu, bleu sauvage, bleu Soulages,elle et toi, pour un bout de chemin solitairemais à deux, pour changer un peu…

Sans se faire de mal, juste du bien, love-lacontre toi dans la barque bleue de l’étang aumilieu du bonheur, prends-la dans tes bras,pour la vie, pour un jour, pour une heure depaix, faites la paix, tous les deux, heureux,ensemble, on peut le faire, on n’est pas enenfer, mais au paradis, si, si tu le veux toiaussi…

Emmène-la dans ta barque, toi qui navigues,solitaire au milieu de l’étang, sans penser àdemain, au temps qui passe, à la vie dure,

qui lasse et nous rend durs, endurcis, carapace, cuirasse, libère-toi descarcans, juste un instant, magique, sur l’étang, avec elle, elle et toi… Le pêcheur dans sa barque, solitaire au milieu de l’étang, fait la sieste,n’entend pas.

Elle reste sur la rive, le pêcheur est trop loin, il est seul, intouchable. Alorselle baisse les bras, abandonne son rêve, elle ferme les yeux, le bleu n’estplus si bleu, le temps se gâte, il est temps de rentrer… elle ne veut plus chavirer… le gris va colorer la barque du pêcheur, la brume va l’emporter vers d’autres cœurs. Ne plus rêver… à la barque bleue surl’étang du bonheur.

[email protected] de « Maux de miel, mots de fiel » édition de la Mouette

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chronique deBretzel

Le style est comme le cristal, sa pureté fait son éclat.VICTOR HUGO

Il n’est ni bien ni mal que par notre imagination.SHAKESPEARE

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Quand le Théâtre naissait…Nous sommes en 1903. La construction du théâtre est bien avan-cée. Le sculpteur biterrois Antoine Injalbert travaille sur la façade.Déjà, le sculpteur sétois MariusRoussel installe ses statues en marbre tandis que les peintres sétoisÉmile Roussel et Guirand de Scevoladécorent escaliers, foyer et plafonds.Eh oui, à cette époque, les artistessétois étaient prioritaires…Un an plus tard, le 13 avril 1904, lethéâtre municipal (qui n’est devenuMolière qu’en 1983 par décisiond’Yves Marchand) était inauguré engrande pompe.

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Il est des hommes qui ont marqué leur passage sur cette terre sètoise entourée d’eau. Aujourd’hui, ayons une pensée pour un homme de culture. Ilaimait la lecture, la littérature, le livre et la poésie. Il était discret, et parlait plus avec ses phrases et ses verbes. Paul-René Di Nitto s’en est allé comme bien d’autres rejoindre le firmament des gens de lettres, et là-haut tout là-haut, il peut reposer en paix : la littérature à Sète continue commelui le souhaitait, c’est-à-dire le plus simplement du monde : donner aux lecteurs cette soif de savoir et de connaissance. Ce patrimoine littéraire qu’il

nous inculquait chaque dimanche dans sa chronique sur Midi-Libre. Vous vous en souvenez…

Paul-René Di Nitto était journaliste, nous le connaissions parces apparitions au journal télévisé régional de FR3, mais c’estsurtout le souvenir de l’homme de lettres qu’il nous a laissé.Aujourd’hui, ayons une pensée pour ce « Monsieur ». Il seraittrop long de développer dans ce magazine la carrière de Paul-René Di Nitto. Tout cela a déjà été écrit.Homme de presse, de télévision, il n’en était pas moins écrivain. Avec Jean Brunelin, photographe de talent bien connuà Sète et ami de Paul-René, ils avaient tous deux concocté unlivre magnifique et illustré avec des photos de Gaeta (Italie).Puis ils sortirent les textes riches et savoureux sentant les meilleurs parfums du soleil de la Méditerranée. Comme unparfum d’Italie, aux éditions Sud Espace 1999.

Nous avons le devoir de ne pas oublier ces hommes et femmesqui ont gravé leur nom dans le tableau d’honneur de notre belleville de Sète. Et Paul-René était de ceux-là.

Tino di Martino

CHRONIQUETino

Di Nitto et Jean Brunelin sur le quai de la Marine.

J’ai toujours voté à gauche jusqu’à

ce que voter à gauchene serve plus à rien.

SOPHIE MARCEAU

Chez nous, c’est moi le patron, ma femme est seulement celle qui prend les décisions.

WOODY ALLEN

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Jean-Jacques Geny :Le Monsieur Brun de la Pointe

À la Pointe-Courte, tous les hommes, et parfois les femmes,sont affublés dès leur enfance d’un sobriquet qu’ils garderonttoute leur vie. Dans le quartier, on connaît plus « Lou Grandas» que Francis Crouzet et « Morizot » que Michel Isoird.Aussi, quand Jean-Jacques Geny a installé ses pénates dans lequartier, il a très vite été baptisé « M. Brun ». Forcément, ilarrivait tout droit de Lyon !Le peintre aux longs cheveux n’a rien objecté et a continué àplanter son chevalet autour du port à nacelles, près du caga-dou, ou sur le quai. Mais il s’est vite révélé un colonialisteefficace, cachant sous son apparence débonnaire un efficacepropagandiste de la civilisation des Gones. Membre actif de laréputée confrérie des Francs-Machons, il a progressivementinitié les Pointus aux délices lyonnaises : rosette de Lyon, saucisson d’âne, tablier de sapeur, cervelle de canut et saint-marcellin sont en passe de détrôner rouille de seiche,civet d’anguilles, daurades au gril et même la sacro-saintemacaronade…Le ver est dans le fruit et, si l’on n’y prend garde, la

Pointe-Courte va perdre son âme. La Pointe a résisté à tout depuis des siècles, aux Frontignanais, aux Italiens du Quartier-Haut, auxgendarmes maritimes, aux aménageurs de luxe. Ce n’est quand même pas un Lyonnais qui va faire la loi entre Roucairol et la Bordigue !

B. B.

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24 Regards amoureux sur l'île singulièreC’est à Geny que l’on doit la sortie en maide ce livre on ne peut plus sétois. Quelques-uns des vingt-quatre contributeurs de cetouvrage collectif ont partagé aux Halles unapéro et la découverte de « leur » ouvrage,initié et illustré par le M. Brun de la Pointe.Dans l'ordre alphabétique : RobertBancilhon (Titouille), Renée Biascamano,Louis Bourgeois, Richard Brives, LionelBuonomo, Rudy Cerrato, BéatriceCharbonnet, François Charcellay, AurélienEvangelisti, Marjory Fabre, René Fornès,Pierre Guigou, Raquel Hadida, Louisd'Isernia (Loulou), Gisèle Javel, ChantalLepel, Manuel Liberti, Gilbert Lombardo,Jean Minaro, Louis Molle, Pauline Molle,Hélène Morsly, Yves Renda, Vincent Stento.Le tout préfacé par Gaston Macone.

L’ennemi se déguise parfois en géranium, mais on ne peut s’y tromper,

car tandis que le géranium est à nos fenêtres,l’ennemi est à nos portes.

PIERRE DESPROGES

Être artiste signifie ne point calculer, ni compter, mûrir comme l’arbre

qui ne fait pas monter sa sève plus vite qu’elle ne va.

RAINER MARIA RILKE

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RaphaëlLucas, compositeurDu Conservatoire sétoisjusqu’à New York !Tout jeune, dès 5 ans, Raphaël Lucas est entré auConservatoire de Sète. Comme tous les débutants, il a apprisles bases du solfège et les percussions pour acquérir lerythme. Puis, il a abordé le violoncelle et le violon. À 14ans, il s’est attaqué, toujours avec la même réussite, au pianooù ses dons font merveille.À 17 ans, il entre au Conservatoire régional de Montpellieret intègre l’Orchestre National de Montpellier en tant quepercussionniste. En parallèle, il continue à composer et, unefois ses prix obtenus, s’oriente vers l’étude du contrepoint etde l’harmonie. En 2006, grâce à une bourse, il part pour New York où il estattendu à la réputée université de Sunny Purchase dans uneclasse de composition très dynamique. Il y donne un premier récital de ses œuvres, ce qui attire l’attention dudirecteur du département « Opéra » qui lui commande unemélodie piano-chant de 5 minutes puis un projet d’opéra. Ils’agit de compléter le petit opéra d’une heure écrit parPuccini « Angelica », histoire d’une jeune fille obligée d’entrer au couvent et qui s’y suicidera. C’est l’histoire de cequi s’est passé avant que Raphaël Lucas ait chargé de mettreen musique.La représentation de l’opéra, bénéficiant de magnifiquesdécors (plus de 30 000 $) et de bons interprètes obtient ungrand succès au Performing Art Center de New York en avril2009. Quatre représentations sont données dans une salle de700 places devant un public enthousiasmé. (Le spectacle aété enregistré, nous avons vu le DVD, c’est impressionnant).Depuis, Raphaël est revenu à Sète chez ses parents. Sa mèretravaille au Théâtre et sa grand-mère, Chantal Lebel, est unecéramiste réputée. Mais il n’arrête pas de travailler, de composer et de préparer de prochaines représentations deson « Angelica ». A 25 ans, il va repartir aux USA, où l’uni-versité d’Houston (Texas) lui offre de préparer un Master. Son style plait aux Américains qui le considèrent comme « très français » dans la lignée de Debussy, Ravel, Ibert. Luiestime que son inspiration provient de son enfance dans lachaleur et la lumière sétoise.Sète la créative dans tous les domaines l’est aussi en musique avec les Lucas, Di Tucci, Gramente et Hatat.

La colère vide l’âme de toutes ses ressources, de sorte qu’au fond paraît la lumière.

NIETZSCHE

Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu.CHAMFORT

Une grande partie de la vie s’écoule à mal faire, la plus grandeà ne rien faire, la vie toute entière à faire autre chose

SÉNÈQUE

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Le Moal à TarbouriechLa Salle Tarbouriech, au Théâtre de la Mer, a continué durant l’été sesexpos de qualité. En juillet, elle accueillait Catherine Le Moal. Des encres de chine aux ombres chinoises dans les lumières de la ville. Descorps et des visages qui s’imposent et s’exposent ou qui se cachent et semasquent, qui se métissent au gré des voyages mais qui toujours nousinterrogent, figeant leur mouvement, curieux de notre compréhension,spectateurs de nos émotions. Un grand nombre inhabituel de toiles peuplaitla salle peu habituée à tant d’exotisme et à un dessin aussi parfait.

L’art prend le large à la PlagetteL’association des habitants de la Plagette est fière de compter de nombreuxartistes dans les habitants du quartier. Aussi, les a-t-elle mis à l’honneurdurant le week-end des 13-14 juin. Tout au long du Canal et chez l’organisa-trice, la sculptrice d’oiseaux Annie Kirsch , les visiteurs ont pu admirer lesœuvres de Claude Commachia, pêcheur concepteur de filets et d’engins,Jean-Claude Arnaud, sculpteur de poissons en métal, Gilbert Guirao, concep-teur de miroirs et porte-photos, Martine Rouiller et ses pigments sur papierjaponais marouflés sur toile ou bois, Dominique Chaboud, verrier et JoelBast, dont les mannequins (notre photo), surprenants de vérité, peuplaient lequartier.

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E X P O SMessagier à Dock SudDock Sud, en un petit peu moins de trois ans, s’est crééun nom dans l’univers culturel Languedocien. La superbeexposition Maurice Sarthou a eu un fort retentissementavec de la bonne presse dans les journaux spécialisés et la venue de collectionneurs de toute la France et del’étranger.Sur une proposition d’André Gélis, créateur fondateur duMusée d’Art contemporain de Sérignan et des réalisa-tions in situ de Daniel Buren, Dock Sud accueille du 17juillet au 10 septembre des toiles de Jean Messagier, undes artistes les plus importants de la deuxiéme partie duXXéme siécle.Jean Messagier est un maître de l’abstraction qui aexposé dans les plus grandes capitales mondiales. En1976, il a eu les honneurs de la Fondation Maeght àVence et en 1981, les portes du grand Palais à Paris lui sont ouvertes pour une magnifique exposition.Ses toiles sont exposées, entre autres, au Musée d’Art Moderne MOMA et au Guggenheim de New York, au Centre Georges Pompidouà Paris...

Caelum non animum mutant qui trans mare currant(Ils changent de ciel mais pas d’âme, ceux qui courent sur les mers).

HORACE

La colère est la non-acceptation de l’inacceptable.MAREK HALTER

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Pierre François chez BrassensEn 1991, lors de l’inauguration de l’Espace Brassens,, Pierre François avaitréalisé une série d’affiches grand format illustrant l’œuvre dupoète chanteur.François Commeinhes, Maryse François, sa fille Isabelle, son petit-filsainnsi que ses frères sont venus inaugurer cette expo flamboyante de couleurs dorénavant visible dans le hall d’accueil de l’Espace.

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Fanny à PeschotCette balarucoise a été saisi par le démon de la peinture à Bali, lors d’un tour du monde qu’elle effectuait en 2007 avec mari et enfants. Emballé par l’inventivité des balinais, elle est devenue peintre à temps complet et ; depuis, ne cesse d’exposer. Son expo sétoise, titrée « Effet mer », toutede spontanéité, est axée sur les coulures et graffitis, mêlant plusieurs techniques de l’acrylique à l’huile et aux encres. Prochaines expos : en novembre décembre à Juvignac, en janvier-février àMontpellier, Galerie Jeux de mains, 11 rue d’Alger.Son site : fannyartistepeintre.blogspot.com

La danse, un minimum d’explication,un minimum d’anecdotes,

et un maximum de sensations.MAURICE BÉJART

L’amour n’est que le roman du cœur ; c’est le plaisir

qui en est l’histoire.BEAUMARCHAIS

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Trois auxPelerinsLes artistes se succèdent dans la salle des Pèlerins de Saint-Clair. Parmi eux, Marie-ClaudeChampagnat qui exposait sessculptures féminines en compa-gnie des peintres GeorgesDarrigade et Guy Vivares.

Creatg’emL’ancien local du Comité de quartier Victor-Hugo est devenu une boutique dédiée à l’art et à l’artisanat d’art. L’animatrice yprésente ses œuvres mais surtout y animedes initiations à la mosaïque (tous les vendredis après-midi) et à toutes les créations telles qu’un atelier de tricot ou lafabrication de meubles en carton.Une réunion conviviale a lieu tous les 16 dumois.Ouvert tous les après-midi de 14 h 30 à 18heures.Créartg’em, 22, rue du 14-Juillet, tél. : 06 61 77 73 66.

FrancelliL’artiste sétois Franceli expose actuellement à lagalerie du Mas de Coulondres RN113, 41, route deBéziers à Saint-Jean-de-Védas, tél. : 04 67 27 2512.On peut aussi y découvrir les œuvres de ThierryBenoist, les mobiles de Kintzler et le mobilierd’Esmenjaud.

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La chenille devient papillon,

le cochon devient saucisson, c’est une grande

loi de la nature.CAVANNA

Tous les hommes sont créés égaux. Ils sont dotés de droits inaliénables :

la vie, la liberté et la recherche du bonheur.

DÉCLARATION D’INDÉPENDANCE DES USA

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S’intéresser à tout, c’est ne s’intéresser à rien.BALZAC

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Michel CacaceArtiste inventif, Michel Cacace présente ses tableaux-collages en profondeur dans le sympathique bar à vins O Dit Vin, quai Rhin-et-Danube. Ce sont des scènes devie qu’il confectionne dans des décors théâtraux où évoluent ses personnages. Peinture, photo et sculptureparticipent à ses créations charmantes, oniriques et pleines d’humanité. « Quelques mises en scènes presque ordinaires », dit leur créateur.

Christy Puertolas à PoussanL’expo de Christy Puertolas s’est installée au Foyer des Campagnes de Poussan Dans cette expo de l’artiste sétoise, le lien du cœur et du corps nous entraîne dansdes créations diversifiées, photos, installations, collections… Mais aussi, des images de revues, des mots, comme une claque, pour des « nuanciers » qui tiennent dans la main. Catwoman et Batman pour un baiser… Christy Puertolas se sert de la vie, du hasard et de son instinct pour nourrir un dialogue d’art, de mots et d’images. Elle commence son travail de plasticienne discrètement, par une photo où le mot « amoureuse », apparaît. Tissant ses premiers liens, elle l’envoie comme une carte postale à ceux qu’elle connaît, à ceuxqu’elle veut connaître. d’amour.

Charles MalherbeSalle Peschot, en juin, on a pu admirer une étonnante expo du peintre-sculpteur Charles Malherbe. Il présentait statues et fresques, toutes réalisées avec un art étonnant du travail de la terre. Ses personnages étaient troublants de vérité. Enfin un regard neuf, sortant des sentiers battus.

Mon meilleur souvenir, ce n’est pas un but, c’est une passe.ÉRIC CANTONA

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Stéphanie LecasbleEn juillet, la galerie Terre d’Arts nous a faitdécouvrir cette artiste venue du Bordelaismais qui a des attaches sétoises. Ce qui luipermet de venir souvent chez nous et des’imprégner de l’ambiance sétoise avec, dit-elle, « des couleurs qu’on ne voit nullepart ailleurs ». Ses thèmes favoris sont lespoissons, les bateaux et l’architecture. Letout sublimé par sa joie de vivre.

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Nathalie Le GallSalle Peschot, la Montpelliéraine Nathalie Le Gall est venue montrerson travail de peintre adepte de savants collages utilisant de multiplesmatériaux. Ses thèmes principaux sont des vues portuaires, de Sètebien sûr, et des marines du littoral. Une œuvre aboutie et qui sort dessentiers battus.

Le vrai péché, ce n’est pas l’amour entre deux adultes libres, c’est la médiocrité.

OSCAR WILDE

Quand on veut rester pur, ilne faut point se mêler d’agir

sur les hommes.ALFRED DE VIGNY

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Salon de la Saint-PierreComme chaque année depuis 2007, l’Associationdes Artistes Peintres de la Saint-Pierre a organiséson Salon salle Brassens, sur le thème « Les rues deSète ». Après le succès de son salon réservé aux peintresamateurs qui a réuni plus de 100 exposants et près de1500 visiteurs, ce sont les artistes peintres del’AAPSP et leurs invités qui exposaient salleBrassens.: Michel Ballanger, Etienne De Grati, RenéFlorentin, Michel Léo Menella, Louis Pignataro,Christian Wagner et José Jean Maldonado (à titreposthume)Ils étaient accompagnés des invités : Jean-Noël LeJunter, Raymond Pujol, Luc Tholome.

Rouzaud à l’Hotel des ArtsJean Rouzaud occupe tout l’été les bellessalles d’exposition de l’Hôtel des Arts(jusqu’au 20 septembre de 13h à 20h).Bonne occasion de voir ses derniers tra-vaux et d’admirer ses grands formats oùexplosent les couleurs méditerranéennes.

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Photo et design chez FélixL’Espace Félix, siège de Fiest’A Sète, a reçu en juillet un tandemd’artistes qui, avec des moyens bien différents, travaillent sur lethème des cargos et de leurs surfaces métalliques rongées par lesembruns. Le photographe Ernest Puerta hante les bords des quaissétois à la recherche de la bonne lumière et des motifs colorés descoques. Le designer François Liguori, alias Pescatore, recrée meubles et miroirs dans la même ambiance marine par un originaltravail des métaux vieillis. À quelques mètres du Canal Royal, c’esttoute la magie portuaire que restituaient Puerta et Pescatore et quele public venu nombreux au vernissage a visiblement appréciée.

Y a-t-il une oreille assez fine pour entendre le soupir des roses qui se fanent ?

ARTHUR SCHNITZLER

Je n’aimerais guère vivre dans la Lune. Ça m’embêterait

de changer de quartier tous lesneuf jours.

FRANCIS BLANCHE

Nous aimons la beauté dans la simplicité

PÉRICLÈS

Si Dieu existe, j’espère qu’il a une excuse valable.

WOODY ALLEN

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L’événement FrançoisLa ville de Béziers rend cet été un magnifique hommage à Pierre François, disparu en 2007. Même les plus familiers de son œuvre ont été enthousiasmés par la présentation de cette rétrospectivedans l’Espace Paul Riquet. Sculptures et peintures révèlent le talent de ce sétois trop méconnu.

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Hâtons nous de jouir, nos moments sont comptés.

STENDHAL

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Préface d’Yves RouquetteParce qu’il était son ami depuis toujours et qu’il admirait sontravail, Yves Rouquette, chantre sétois de l’Occitanie, a mer-veilleusement préfacé le catalogue de l’exposition de PierreFrançois. Nul mieux que lui n’aurait pu faire revivre ce créateurpur et inspiré, peu connu hors de sa région mais dont les œuvresfigurent chez les collectionneurs du monde entier. Lisons le :« … Tout lui sert à mettre au jour ce qui l’habite : le papier, latoile, le tissu indestructible des décors et des rideaux de théâtre,le carton, les boites de camembert ou de chaussures, les boisflottés, les couvercles de machines à laver, les rames et les éco-pes, un autobus désaffecté, les berceaux et les lits d’enfant, lescommodes de bois blanc, les portes de récupération, les objetssculptés par son frère Robert… Tous les formats lui convien-

nent, comme toutes les techniques. Son atelier, c’est sa salle àmanger-cuisine, c’est son jardin où il déploie ses grandes toiles,où il peint debout ou à genoux face au soleil, à la brise de mer,à la grâce de Dieu… »« À l’écart du marché, il avance. À 70 ans, il n’a pas de disci-ples dignes de lui. Il n’appartient à aucune école. Et surtout pasà celle qui se proclame sétoise et dont on pourrait le dire le pèresi elle n’était pas aussi dépourvue d’épaules, de cœur, de cer-veau et aussi platement vulgaire, populiste et contente d’elle ».« De chaque année de son travail, il a distrait de la vente et dudon au moins une œuvre, souvent plus, qui balisent ses recher-ches, ses trouvailles, ses nouvelles audaces, ses angoisses, sesbonheurs. C’est une partie de ces réserves millésimées queBéziers, en cet été 2009, nous donne à découvrir ».

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Triomphe pour « La vie en vert »Le Word Cookbook Awards 2009 a été attribué à un livreédité par l’éditeur sétois Nouvelles Presses duLanguedoc, maintenant installé impasse Gaffinel. Ils’agit de La Vie en vert. Les légumes en 230 recettesfaciles et savoureuses, d’Anne-Sophie Thérond.De l’asperge aux tomates, de l’ail au topinambour,l’auteure nous invite à redécouvrir les légumes et à les mettre chaque jour au menu : ceux que vous croyezconnaître depuis toujours, ceux auxquels vous ne pensez jamais et ceux que vous goûterez pour la première fois…Crus ou cuits, en salade, sautés, grillés ou mijotés ; aunaturel, épicés ou révélés par des saveurs insolites :voici 230 recettes gourmandes, créatives et rapidesavec leurs variantes.Pour en savoir plus, profiter au maximum de leursbienfaits, un portrait de chaque variété, un panorama des bons gestes, des règles de cuisson.Enfin un livre pour prendre plaisir à connaître, cuisiner et déguster tous les légumes.

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L’attrait du danger est au fond de toutes les grandes passions.

ANATOLE FRANCE

Nos devoirs, ce sont les droits que les autres ont sur nous.

NIETZCHE

Sète profite des petits jardiniers qui, autour du bassin de Thau,produisent à l’ancienne une large gamme de légumes. C’est le cas notamment aux halles sétoises, où le vert des légumes rivalise avec les étals de bons poissons.

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Épousez un archéologue : plus vous vieillissez, plus il s’interèresse à vous

AGATHA CHRISTIE

En art, l’immoralité ne peut pas exister. L’art est sacré.AUGUSTE RODIN

L’homme n’est que poussière. C’est dire l’importance du plumeau.

ALEXANDRE VIALATTE

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OU TROUVER LA LETTRE ? ? ?

SETESSeerrvviiccee CCoommmmuunniiccaattiioonn,,37, Grand-Rue Mario-RoustanSSeerrvviiccee CCuullttuurree35, Grand-Rue Mario-RoustanCCaabbiinneett BBeessssoonn78, Grand-Rue Mario-RoustanMMaaiirriieeMMuussééee PPaauull--VVaalléérryyMMééddiiaatthhèèqquueess

FFrraannççooiiss--MMiitttteerrrraannddÎÎllee--ddee--TThhaauu

OOffffiiccee ddee ttoouurriissmmeePPhhoottoo CClléémmeennttRue GambettaEEssppaaccee BBrraasssseennssCCRRAACCQuai Aspirant-HerberMMiiaammQuai de BoscSSttaanndd PPhhoottoo ddeess HHaalllleessAAmmiiccaallee SSaaiinntt--CCllaaiirrLocal près de la CroixBBiissccuuiitteerriiee aarrttiissaannaalleePPoouuggeett47 quai de Bosc

LIBRAIRIESGGaavvaauuddaannRue GambettaLL’’ÉÉcchhaappppééee bbeellllee Rue GambettaNNoouuvveellllee LLiibbrraaiirriiee ssééttooiisseeRue Alsace-LorraineRRaacciinneeQuai Maréchal-de-Lattre-de-TassignyLLee FFlloott ddeess MMoottss Quai L. Suquet

FRONTIGNANBBaarr llee BBeeccaauussee Rue Victor AnthérieuPrès de l'Hôtel de Ville

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RédactionBernard Barraillé

20 rue Jean Vilar - 34200 SèteTél. : 04 67 74 00 68

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78 Grand-Rue Mario RoustanBP 137-34202 SETE CEDEX

Tél. : 04 99 57 25 72Fax : 04 99 57 25 70

[email protected]

R E T R OLe Grisard Simone Lacomblez, grande dame de la culture sétoise, qui présida les Jeunesses musicales et la Scène nationale, nous a confié ce texte :

[email protected]

76 Grd rue Mario RoustanTél. 04 67 74 23 66

34200 SETE

Z.I des Eaux BlanchesTél. 04 67 74 12 03

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À la tombée de la nuit, j’entends des bruits secs et répétés à la vitre de ma cuisine donnant sur la cour.Je regarde. C’est, je l’apprendrai plus tard, un « grisard », jeune goéland nommé ainsi parce que sonplumage est tout entier ocellé de gris sombre. Il est magnifique ; il frappe avec l’insistance du corbeau d’Edgar Poe, et me regarde. Je n’aime pas les goélands qui éventrent les pigeons du Châteaud’eau pour leur avaler le foie. Que fait donc cet oiseau si jeune et si beau, que veut-il ? J’aperçoisalors les deux chats du voisin qui le serrent de près. Je les éloigne et reste en faction pour protégerle grisard, que j’hésite à faire entrer. Car c’est évidemment ce qu’il réclame.… Et cela dure toute la nuit, car les chats peuvent revenir. L’oiseau, sans se lasser, frappe à ma vitre.L’aube approche. Le grisard quitte mon seuil et se pose sur un fauteuil de la cour. J’avale un théchaud. Je le regarde. Il attend, semble-t-il.Soudain, j’entends des cris, très haut, dans la clarté du jour naissant, au-dessus du jardin. Et, spectacle d’une beauté indicible, en un vol souple et silencieux, le grisard déploie ses grandes ailes,s’élance à l’oblique vers le ciel ; il rejoint le cercle des goélands adultes qui crient là-haut, tournoieun instant avec eux. Le soleil ne brille pas encore, mais le jour efface la beauté de cet envol soudain,divine surprise. Était-ce une épreuve, cet abandon par les adultes du jeune oiseau aux dangers nocturnes ? Ma lumière l’a attiré et mon insomnie protégé.Je ne l’ai jamais revu, comme vaguement je l’espérais, ce grisard devenu un adulte vulgaire et vorace.Ce beau souvenir de nuit, d’aube et d’envol magique, me poursuit encore après des mois et des mois,insolite, insistant, inoubliable.

Simone Lacomblez